Prevalence des facteurs anti-nucl aires chez 1368 hypertendus trait s. Influence de la nature du traitement. J.C. PIETTE*, O. ROSOWSKY**, L~ THI HUONG DU*, J. ANDRAL**, L. BECOUR*, et le groupe d'~tude de la Soci~t~ Fran(;aise de M~decine G~n~rale**

Among 1368 adult patients chronically treated for systemic hypertension by general practitionners, the prevalence of antinuclear antibodies increased with age and was significantly higher in women and in patients receiving beta blocking agents, especially acebutolol.

De nombreux traitements anti-hypertenseurs peuvent provoquer I'apparition de facteurs antinucl~aires (FAN), et beaucoup plus rarement d'un lupus induit. Nous avons d6termin6 la pr6valence des FAN dans une large population de patients hypertendus suivis par 80 m~decins g6n6ralistes et recherch6 une liaison entre la pr6sence de FAN et la nature du traitement regu.

Malades et m~thodes : Parmi plusieurs milliers d'adultes hypertendus dont le traitement anti-hypertenseur n'avait comport~ aucune modification qualitative depuis au moins un an, 1368 patients (862 femmes et 506 hommes, ~.ge moyen 65,8 ans) ont 6t~ inclus par tirage au sort dans cette ~tude transversale. La recherche de FAN par immunofluorescence sur foie de rat a ~t6 centralis~e dans un seul laboratoire. L'ensemble des donn~es a fait I'objet d'un traitement informatique.

R ~ s u l t a t s :

La prevalence globale des FAN est de 17,8 % pour les titres _> 1/5, et de 3,1% pour les titres >_ 1/80. Quel que soit le titre considerS, elle est environ 2,5 fois plus ~lev~e chez les femmes que chez les hommes (p < 0,001 ). Dans les deux sexes, la prevalence des FAN croi't de fa;on sensiblement lin~aire avec I'&ge entre 40 et 80 ans (p < 0,001).

La prevalence de Fan >_ 1/80 est 2 fois plus ~lev~e parmi les 691 patients recevant un b~ta-bloqueur (seul ou en association) que parmi les 677 n'en recevant pas (p = 0,02), bien que le groupe b~ta-bloqueur soit statistiquement plus jeune et comporte moins de femmes. Parmi les 691 patients recevant un b~ta-bloqueur, la pr6valence de FAN _> 1/80 est plus ~lev~e chez les 288 patients trait~s par ac~butolol que chez les 403 patients recevant un autre b~ta-bloqueur (6,6 % vs 2,5 %, p = 0,01). La pr6valence des FAN n'est pas plus 61ev~e parmi ces 403 patients que parmi les 677 patients ne recevant pas de b~ta-bloqueur (2,5 % vs 2,1%). M6thyldopa et vasodilatateurs ne paraissent pas associ~s ~. une prevalence accrue de FAN.

Notons enfin qu'aucun patient ne pr6sentait de manifestations cliniques suggestives de lupus induit.

C o n c l u s i o n :

Au sein d'une population d'hypertendus soumis ~ un traitement stable, la pr6valence des FAN est plus ~lev6e dans le sexe f~minin et elle s'accroTt avec I'~.ge. En d6pit de r~serves d'ordre m~thodologique, ce travail semble montrer que la prevalence des FAN est plus 6levee chez les patients trait~s par b~ta-bloqueurs, et notamment par I'ac6butolol.

* Service de M~decine Interne (Pr P. GODEAU). Groupe Hospitafier Piti6-Salp6tri~re ; 75013 PARIS. ** Soci~t~ Frangaise de M~decine G~n~rale ; 29, avenue du G6n~ral Leclerc ; 75014 PARIS.

1990 - Tome X l S 339 Bullet in de la SNFMI N O 24