8
Des territoires laitiers contrastés et ceux dans lesquels les pro- ductions végétales tiennent une place importante voire domi- nante. En territoires de monta- gne, de petits élevages spécialisés plus souvent liés à la transformation du lait Les montagnes et piémonts lai- tiers rassemblent 23 % des exploitations laitières et 16 % de la production française. Les pro- ductions laitières de ces diffé- rents massifs montagneux ont des caractéristiques communes mais aussi des caractéristiques propres très marquées. Les exploitations laitières de montagne sont ainsi le plus sou- vent spécialisées (67 % contre 37 % dans les bassins laitiers de plaine et 23 % dans les zones de polyculture-élevage). Elles sont plus petites en super- ficies et en taille de cheptel (38 vaches en moyenne pour 221 000 litres de quotas de pro- duction, contre 54 vaches pour 351 000 litres dans les bassins laitiers de plaine et 51 vaches pour 361 000 litres dans les zones de polyculture-élevage). Ainsi, environ la moitié des exploitations du Massif Central, des Vosges et des Alpes du Nord sont encore imposées au forfait contre moins de 10 % en plaine. Elles sont aussi plus her- bagères. En dehors des exploita- tions du piémont, la presque totalité des exploitations alpines, jurassiennes ou du Massif Cen- tral Ouest, et les trois quarts des E n 2010, la production lai- tière bovine est présente dans 92 % des 713 petites régions agricoles. La politique lai- tière française de maintien de la production sur tout le territoire, au travers de règles spécifiques de gestion des quotas laitiers, explique en partie cette situa- tion. La densité et le profil des exploitations laitières permettent de caractériser et de regrouper ces petites régions agricoles au sein de trois grands types de ter- ritoires laitiers contrastés du point de vue de leur profil et, parfois, de leur dynamique : les territoires de piémont et mon- tagne, ceux des bassins laitiers des zones d’élevage de plaine, > Nombre d'exploitations laitières pour 10 km 2 plus de 6 de 4 à 6 de 3 à 4 de 2 à 3 de 1 à 2 moins de 1 Densité d'exploitations laitières par commune Densité d'exploitations laitières au 01/11/2009. Source : BDNI - Traitement Institut de l’Élevage Plus forte densité des exploitations laitières dans l'ouest et dans certaines zones de montagne 77 000 exploitations produisent du lait de vache et se répartissent sur l’ensemble de la France métropolitaine. Près d’un quart est situé en montagne-piémont ; plus petites, plus spécialisées et plus herbagères, elles misent plus souvent sur la qualité fromagère du lait ou sa transformation à la ferme. Une petite moitié se trouve dans les bassins laitiers des zones d’élevage de plaine. Enfin, près d’un tiers, disposant souvent de quotas importants, est dispersé dans des zones de polyculture-élevage. 308 Agreste Primeur Les exploitations laitières bovines en France métropolitaine Numéro 308 - décembre 2013

Primeur 308 Lait - site

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Des territoires laitiers contrastéset ceux dans lesquels les pro-ductions végétales tiennent uneplace importante voire domi-nante.

En territoires de monta-gne, de petits élevagesspécialisés plus souventliés à la transformationdu laitLes montagnes et piémonts lai-

tiers rassemblent 23 % desexploitations laitières et 16 % dela production française. Les pro-ductions laitières de ces diffé-rents massifs montagneux ontdes caractéristiques communesmais aussi des caractéristiquespropres très marquées.

Les exploitations laitières demontagne sont ainsi le plus sou-vent spécialisées (67 % contre37 % dans les bassins laitiersde plaine et 23 % dans leszones de polyculture-élevage).Elles sont plus petites en super-ficies et en taille de cheptel (38vaches en moyenne pour221000 litres de quotas de pro-duction, contre 54 vaches pour351000 litres dans les bassinslaitiers de plaine et 51 vachespour 361 000 litres dans leszones de polyculture-élevage).Ainsi, environ la moitié desexploitations du Massif Central,des Vosges et des Alpes duNord sont encore imposées auforfait contre moins de 10 % enplaine. Elles sont aussi plus her-bagères. En dehors des exploita-tions du piémont, la presquetotalité des exploitations alpines,jurassiennes ou du Massif Cen-tral Ouest, et les trois quarts des

En 2010, la production lai-tière bovine est présentedans 92 % des 713 petites

régions agricoles. La politique lai-tière française de maintien de laproduction sur tout le territoire,au travers de règles spécifiquesde gestion des quotas laitiers,explique en partie cette situa-tion. La densité et le profil desexploitations laitières permettentde caractériser et de regrouperces petites régions agricoles ausein de trois grands types de ter-ritoires laitiers contrastés dupoint de vue de leur profil et,parfois, de leur dynamique : lesterritoires de piémont et mon-tagne, ceux des bassins laitiersdes zones d’élevage de plaine,

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Nombre d'exploitationslaitières pour 10 km2

plus de 6de 4 à 6de 3 à 4de 2 à 3de 1 à 2moins de 1

Densité d'exploitations laitières par commune

Densité d'exploitations laitières au 01/11/2009.

Source : BDNI - Traitement Institut de l’Élevage

Plus forte densité des exploitations laitières dans l'ouestet dans certaines zones de montagne

77000 exploitations produisent du lait devache et se répartissent sur l’ensemble de laFrance métropolitaine. Près d’un quart estsitué en montagne-piémont ; plus petites,plus spécialisées et plus herbagères, ellesmisent plus souvent sur la qualitéfromagère du lait ou sa transformation à laferme. Une petite moitié se trouve dans lesbassins laitiers des zones d’élevage deplaine. Enfin, près d’un tiers, disposantsouvent de quotas importants, est dispersédans des zones de polyculture-élevage.

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Les exploitations laitières bovinesen France métropolitaineNuméro 308 - décembre 2013

michele.vanhove
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Enfin, le quota moyen par vachelait ière ne dépasse pas les6 000 litres dans les zones demontagne.

Les contraintes qui pèsent surle développement quantitatif dela production laitière ont favoriséla recherche de valeur ajoutée etla diversification des activités.Ainsi, 38 % de ces exploitationssont impliquées dans des filiè-res fromagères d'AOC, contremoins de 5 % en plaine et enzone de polyculture-élevage.Néanmoins, les contrastes sonttrès forts entre les massifs où cesfilières dominent (Jura 87 %,Alpes du Nord et Massif CentralOuest environ 60 %) et ceux oùils sont peu présents (Vosges14 %, Massif Central Est et pié-monts moins de 10 %).Près d'un tiers des éleveurs lai-

tiers des Alpes du Nord et desVosges ont également développé

une act iv i té para-ag r icole ,notamment la transformation dulait à la ferme présente dans lequart des exploitations. Dans lesautres zones de montagne, lesactivités para-agricoles de ceséleveurs ne sont en revanchepas significativement plus fré-quentes que la moyenne. LesAlpes du Nord restent la zoneoù la part des exploitants quiexercent une autre activité nonliée à l'agriculture est la plusimportante (16 % de chefs d’ex-ploitation laitière pluri-actifscontre 4 % en moyenne).

Dans les bassins laitiersdes zones d’élevagede plaine, les milieuxnaturels conduisentà des systèmes fourragersplus ou moins intensifs

Les plaines à forte densité lai-tière, 43 exploitations pour

exploitations vosgiennes et duMassif Central Est, produisent dulait avec un système fourragerbasé principalement sur l’herbepâturée et récoltée. Elles ne sontque 12 % dans ce cas enplaine. De ce fait, elles sont aussiplus extensives : hors zones depiémont, le nombre d'animauxherbivores, exprimé en nombred’unités de gros bétail (UGB)par hectare de surface fourra-gère principale (SFP) est com-pris entre 0,8 et 1, contre 1,3 à1,9 pour les différentes zonesde plaine. Et si l'on tient comptedes surfaces de pâturages col-lectifs, qui concernent prèsd’une exploitation laitière surtrois dans les Alpes du Nord, etprès d’une sur dix dans le mas-sif du Jura ou à l’ouest du Mas-sif Central, le chargement réelpar hectare de surface fourra-gère est encore plus faible.

>

>

Pour en savoirplus…

Consultez les sites Internet

de l’Institut de l’Élevage :www.idele.fr

et du SSP :www.agreste.agriculture.gouv.fr

En zones de montagne, des exploitations plus spécialisées et plus engagées dans des filières AOCImportance et orientations des exploitations laitières dans les territoires

Évolution Part des exploitationsNombre Densité du nombre

d’exploitations d’exploitations d’exploitations avec dansélevages mixtes polyculture avec

en 2010 en 2010 entre 2000 transformation une filièrespécialisées lait-viande élevage ou diversification

et 2010 laitière AOCd’herbivores de cultures para-agricole

à la ferme laitière

nombre% % % % % % %pour 100 km2

Ensemble 76648 14 - 37 40 40 23 10 4 12

Montagnes et piémonts 17444 25 - 33 67 25 3 15 9 38

Massif du Jura 2892 30 - 22 84 12 2 10 1 87

Massif des Alpes du Nord 2122 13 - 32 85 8 1 31 23 59

Massif des Vosges 525 13 - 29 63 33 1 35 23 14

Massif Central Ouest 3216 32 - 32 53 43 0 14 10 62

Massif Central Est 3571 27 - 38 65 23 3 11 4 8

Piémonts 5118 26 - 38 61 27 5 13 7 10

Bassins laitiers de plaines 34369 43 - 36 37 47 14 6 1 3

Ouest 24482 44 - 36 42 38 13 5 1 1

Mixte herbe-maïs 6041 53 - 37 30 64 12 7 2 10

Zones herbagères 3846 24 - 35 20 74 17 12 2 10

Zones de polyculture-élevage 22044 10 - 40 23 42 55 12 3 4

Intensive 10132 17 - 38 22 41 57 11 3 2

Herbagères 6907 15 - 37 19 56 54 13 2 8

Coteaux secs Sud Ouest 1488 8 - 50 49 18 34 11 2 2

De faible densité laitière 3517 4 - 47 26 28 60 14 4 5

Autres zones 2791 2 - 35 41 39 16 21 14 6

Source : SSP - Agreste - Recensements agricoles 2000 et 2010 - Traitement Institut de l’Élevage

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100 km2, constituent les princi-paux bassins laitiers, hors mon-tagne. Elles regroupent 45 %des exploitations laitières etassurent la moitié de la produc-tion française. Ces exploitationssont en moyenne plus grandes(54 vaches par exploitation) etplus intensives (1,6 UGB parhectare de SFP). Mais les partsrespectives de l’herbe et dumaïs dans le système fourragerpermettent cependant de distin-guer trois zones plus spécifi-ques.

Dans l'Ouest (Bretagne, Paysde la Loire et nord des Deux-Sèvres), la production laitière estle fait d'exploitations intensivesqui utilisent presque toujours lemaïs ensilage ; le chargementdes animaux sur les surfacesfourragères principales est parconséquent élevé (1,6 UGB par

> hectare de SFP) et leur quotamoyen par vache laitière atteintles 6 800 litres. Ce sont desexploitations de dimensionmoyenne (82 hectares), voirepetites pour les seules exploita-tions spécialisées (62 hectares).

Dans l'ouest de la Basse-Nor-mandie et dans les autres zonesmixtes herbe-maïs, la densitédes exploitations laitières estdes plus élevée. Dans ceszones, l’importance des prairiesnaturel les et permanentes(42 % de la SAU en moyenne)conduit cependant les exploita-tions à utiliser plus d'herbe dansleurs sys tèmes four ragers(72 % de la SFP). Par rapport àla zone « Ouest », le quota parvache laitière (5 900 litres parvache laitière) est moins élevéen moyenne du fait de la pré-sence encore forte de la race

normande et d’une mixité lait-v iande beaucoup plus fré-quente (près des deux tiers desexploitations).Enfin, en zones herbagères de

plaine, aux sols très argileux, etparfois marquées par un certainrelief, les possibilités de laboursont très limitées. Dans ces ter-res d'élevage historiques (Paysd'Auge, Thiérache, Bassigny-Chatenois…), un t iers desexploitations laitières n'utilisentpas ou très peu de maïs ensi-lage (14 % de la SFP). En com-paraison des deux précédenteszones, ces exploitations sont deplus grande tai l le (près de130 hectares en moyenne) etla mixité lait-viande y est encoreplus fréquente (trois quarts desexploitations).

Montagne-Piémonts Alpes du Nord Massif Central Ouest Jura Vosges

Massif Central Est

Piémonts

Polyculture-élevage intensif avec contraintes herbagères Sud-Ouest densité lait faible

Bassins laitiers plaine Ouest mixte herbe-maïs zones herbagères

Zones non laitières zone herbagère nord Massif Central zone montagne faible densité de lait zone très faible densité de lait

Zones d'élevage laitiers

Bassins laitiers

Source : Institut de l’Élevage

La diversité des territoires laitiers

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exploitation). Le niveau de den-sité de ces exploitations laitiè-res et leur système fourragerpermettent de distinguer qua-tre zones.Deux premières zones consti-

tuent des bassins laitiers impor-tants où la production laitière,moyennement dense (15 à 17exploitations pour 100 km2),reste solidement ancrée au ter-ritoire grâce à l'implantationd'industries de transformationlaitière assez puissantes. Lesbordures nord et ouest du Bas-sin parisien, ainsi que la plained'Alsace et le Sud aquitain, pré-sentent des sols limoneux etargilo-limoneux profonds fré-quemment labourables, avecdes potentiels de rendementsélevés. De ce fait, l'élevage lai-tier, qui se pratique encore dansprès d'une exploitation sur cinq,repose largement sur l'utilisationdu maïs ensilage. Il est plusintensif que partout ailleurs, avecun chargement de 1,9 UGB parhectare de SFP pour un quota

de 7100 litres par vache laitièreen moyenne (8 600 litres parhectare de SFP pour les éleva-ges laitiers spécialisés).

Les zones de polyculture-éle-vage à vocation herbagère sontlocalisées plus particulièrementdans le quart nord-est de laFrance. Dans ces régions, les ter-res sont assez largement occu-pées par des espaces nécessai-rement herbagers (val léesargileuses et terrains accidentés)et les terres labourables sont àplus faible potentiel de rende-ment. La place du maïs ensilagedans la surface fourragère estplus faible qu’ailleurs (21 %)mais dans la ration fourragèredes vaches laitières, elle resteassez comparable. La grandedimension des exploitations(146 hec ta res de SAU enmoyenne) et l'importance deleurs surfaces en herbe (52 hec-tares de prairies permanentes enmoyenne) expliquent des com-binaisons plus fréquentes deproduction céréales-lait-viande :

Dans les plaines à densitélaitière moyenne ou faible,de grandes exploitations,souvent de polyculture-élevage, avec des quotasimportants

Les plaines à densité laitièremoyenne ou faible, situées pourl'essentiel dans les grands bassinssédimentaires (Bassin parisien,Bassin aquitain) et les plainesd'effondrement (Sillon Saône-Rhône, plaine d'Alsace), regrou-pent près d'un tiers des exploi-tat ions la i t ières f rançaises(32 %). Plus de la moitié desexploitations de ces zones pra-tiquent un système de polycul-ture-élevage, ou, de façon plusrare désormais, associent la pro-duction de lait à des culturespérennes (vergers, voire vignes)ou légumières (dans le Sud-Ouest). Elles disposent de gran-des supe r f i c i e s ag r i co les(119 hectares contre 95 enmoyenne), et bénéficient dequotas moyens égalementimportants (361 000 litres par

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>

Dans les plaines, des exploitations plus grandes et plus intensivesSurfaces des exploitations laitières et intensification fourragère

Superficie Évolution Part des surfaces Part du maïsagricole utilisée de la SAU moyenne fourragères dans la surface Chargementmoyenne (SAU) entre 2000 et 2010 dans la SAU fourragère principale

(SFP)

ha % % % UGB par ha de SFP

Ensemble 95 36 69 23 1,4

Montagnes et piémonts 75 32 91 5 1,0

Massif du Jura 95 27 92 1 0,9

Massif des Alpes du Nord 77 33 95 2 0,8

Massif des Vosges 78 34 95 4 0,9

Massif Central Ouest 79 20 96 1 1,0

Massif Central Est 69 33 87 5 1,0

Piémonts 63 34 85 14 1,3

Bassins laitiers de plaines 89 44 74 30 1,6

Ouest 82 41 71 35 1,6

Mixte herbe-maïs 94 45 79 28 1,6

Zones herbagères 129 40 77 14 1,4

Zones de polyculture-élevage 119 37 51 28 1,6

Intensive 104 35 48 36 1,9

Herbagères 146 36 55 21 1,4

Coteaux secs Sud Ouest 82 39 65 26 1,3

De faible densité laitière 125 34 48 26 1,4

Autres zones 101 28 76 13 1,1

Source : SSP - Agreste - Recensements agricoles 2000 et 2010 - Traitement Institut de l’Élevage

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plus de la moitié des exploita-tions laitières ont un atelier com-plémentaire de production deviande.

Deux autres zones se caracté-risent par une faible densitéd’exploitations laitières (moinsde 10 pour 100 km2) et unquota par vache laitière des plusélevés (7 600 litres par vachelaitière), mais qui reflète a prioridavantage un plus faible tauxmoyen de réalisation qu'un plusfort degré de productivité desvaches. Dans les zones sèchesdu Sud-Ouest, aux sols souventperméables et au déficit hydri-que estival très marqué, la pro-duction laitière se concentredans certains îlots. La moitié desexploitations laitières sont spé-cialisées et la tendance à la spé-cialisation laitière se maintientdepuis 2000. Les exploitationsles plus engagées en produc-tions végétales abandonnent eneffet plus fréquemment la pro-duction laitière dans ces zones.

> Dans les autres zones de poly-culture-élevage à faible densitélaitière (Bourgogne, Centre, Poi-tou-Charentes, reste du Sud-Ouest), les exploitations laitièresne sont pas autant spécialisées.La production laitière coexisteavec d'autres productions dans60 % des cas.

Dans les zones nonlaitières, valorisationà la ferme de la productionlaitière plus souventnécessaire

En 2010, 2800 exploitationslaitières sont situées dans deszones « non laitières » et à trèsfaible densité : zone herbagèreallaitante du Nord Massif Cen-tral, zones de montagne souventovines des Pyrénées centraleset orientales ou du Sud-Est duMassif Central, autres produc-teurs isolés en zones de plaine,notamment en situation périur-baine. D'une grande diversité desystèmes de production du fait

de leur localisation, ces exploi-tations, situées dans des zonesoù la collecte du lait (ou sapérennité) n'est pas toujoursassurée, ont souvent développédes stratégies de transformationà la ferme de la production lai-tière : 14 % en moyenne dansces zones, mais jusqu'à 27 %dans les zones les moins den-ses.

En zone de faible densitélaitière, une plus forteredistribution des quotasL'agrandissement des élevages

se fait via la redistribution pro-gressive des quotas et des terresdes exploitants qui partent à laretraite sans successeur maisaussi via une mobilité des quo-tas sans foncier.

La baisse du nombre desexploitations laitières et l'aug-mentation concomitante deleur quota moyen constituentdeux aspects indissociables dela restructuration des élevages

Dynamique d’agrandissement plus forte en plaineTaille et productivité apparente des élevages laitiers

Vaches laitières par exploitation Quotas laitiers par exploitation Quotas par vache laitière Quotas moyenspar ha de SFP

Évolution de la pour lesNombre moyen Niveau moyen Accroisserment Évolution Niveau moyen Évolution

taille moyenne élevages laitiersen 2010 en 2010 entre 2000 entre 2000 en 2010 entre 2000

des troupeaux spécialiséset 2010 et 2010 et 2010

entre 2000 et 2010

% 1 000 l 1 000 l % litre % 1 000 l

Ensemble 49 40 323 130 67 6600 20 5800

Montagnes et piémonts 38 31 221 86 64 5800 23 3700

Massif du Jura 44 22 257 72 39 5800 14 3000

Massif des Alpes du Nord 38 36 192 70 57 5100 16 2700

Massif des Vosges 35 35 201 71 55 5800 16 2900

Massif Central Ouest 37 28 192 72 60 5200 27 3300

Massif Central Est 36 39 191 81 74 5300 26 3600

Piémonts 39 35 255 109 75 6600 29 5600

Bassins laitiers de plaines 54 46 351 140 66 6500 14 6600

Ouest 52 48 352 140 66 6800 13 7000

Mixte herbe-maïs 59 44 346 142 70 5900 18 5200

Zones herbagères 56 36 353 137 63 6300 21 4300

Zones de polyculture-élevage 51 42 361 154 74 7100 22 7400

Intensive 50 39 357 144 68 7100 20 8600

Herbagères 54 42 364 148 69 6700 20 5700

Coteaux secs Sud Ouest 44 47 332 169 104 7600 38 7000

De faible densité laitière 51 46 383 179 88 7600 29 7500

Autres zones 45 37 303 131 76 6800 28 5300

Source : SSP - Agreste - Recensements agricoles 2000 et 2010 - Traitement Institut de l’Élevage

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Jura où les éleveurs sont plusjeunes. Mais elles peuvent éga-lement correspondre à desarrêts précoces de la seule acti-vité laitière (reconversion avantla retraite), dont le taux peutvarier fortement selon les condi-tions économiques de la pro-duction dans les différents terri-toires laitiers. Entre 2000 et2007, ce taux d’arrêt précocevarie ainsi du simple au quadru-ple entre le Jura et les zones àfaible densité laitière (sourceAgreste Enquêtes structure2007, traitement Institut de l'Éle-vage, Dossier Économie de l'Éle-vage n° 391-juin 2009). Depuis2007, le rythme de disparitiondes livreurs de lait, beaucoup

plus élevé dans certains départe-ments de Poitou-Charentes etdu Sud-Ouest (Agreste Enquêteannuelle laitière), laisse penserque ces arrêts précoces restentplus fréquents dans ces zonesde faible densité laitière.À l’inverse, les taux de reprises

sont d'autant plus élevés que lesconditions socio-économiquesterritoriales de l'activité laitièresont bonnes.

Ainsi, dans les zones sèchesde polyculture-élevage du Sud-Ouest, les taux de reprise sontrelativement rares: 1 installationpour près de 7 départs entre2000 et 2010. La baisse dunombre des exploitations laitiè-res approche ainsi les 50 %

laitiers. Ainsi, entre 2000 et2010, le nombre des exploita-tions laitières a baissé de 37 %et le quota laitier moyen parexploitation a progressé dedeux tiers.Dans un territoire, et pour une

période donnée, la baisse dunombre des exploitations laitiè-res et leur agrandissement résul-tent assez directement des tauxde cessation de l'activité laitièreà différents âges et des taux dereprise par de nouveaux exploi-tants de ces activités laitières. Lescessations d'activité laitière peu-vent être consécutives à desdéparts en retraite, dont le tauxest peu différent d’une zone àl’autre, sauf pour le massif du

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Plus faible taux de remplacement entre 2000 et 2010 dans les zones à faible densité laitière

Source : Agreste – Recensements agricoles 2000 et 2010 – traitement Institut de l'élevage

Taux de remplacement des départs

Évol

utio

n d

u no

mbr

e d'

expl

oita

tions

laiti

ères

(%/a

n)

Jura

Vosges

Alpes du Nord

Massif Central Est

Zone herbagère

Zone herbe-maïsOuest

Polyculture-élevage intensif

Polyculture-élevage faible densité

Polyculture-élevage sec Sud-Ouest

Polyculture-élevage herbagerPiémonts

- 2,0

1pour

2

1pour

3

1pour

4

1pour

5

1pour

6

1pour

7

1pour

8

- 3,0

- 4,0

- 5,0

- 6,0

- 7,0

Massif Central Ouest

France

Note de lecture : pour l'ensemble de la France (représentée par un losange rouge), la diminution du nombre d'exploitations est de - 4,4 % par an entre 2000 et 2010 ; durant cette période, le taux de remplacement des départs par des installations de jeunes agriculteurs (voir définitions page 8) est de 1 pour 3,8. Selon ces deux critères, le massif du Jura s'oppose aux zones de polyculture-élevage faible densité et sec Sud-Ouest.

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entre 2000 et 2010, et l'aug-mentation du quota moyen parexploitation atteint les 88 %. Lesnouveaux rapports de prix et derentabilité entre productionsvégétales et animales, dans ceszones où la production laitièreest peu dense, réduisent les inci-tations à s'installer dans la pro-duction laitière, et ont favorisédes redistributions importantesde quotas. Cependant, avec unetaille moyenne des troupeaux quin'augmente pas davantage quedans les plaines à forte densitélaitière, les quotas de la plupartde ces exploitations ne sont pastotalement réalisés.

À l’inverse, dans certaineszones de montagne (Jura, norddes Alpes, ouest du MassifCentral), les installations sontrelativement plus fréquentes.

> Dans le Jura, avec 1 installationpour environ 2 dépar ts , labaisse du nombre des exploi-tations se limite à 22 % entre2000 et 2010 et la hausse duquota moyen n'atteint pas les40 %. Les filières fromagèressous appellation ont sans doutefavorisé ces installations, pourl’essentiel dans un cadre fami-lial, et limité les possibilitésagrandissements des autresexploitations (+ 9 vaches laitiè-res par exploitation en zones demontagne, soit + 31 %, contre+16 vaches laitières par exploi-tation en plaine, soit + 53 %).Dans les bassins laitiers deplaine à forte densité, le taux deremplacement des départs sesitue à un niveau intermédiaire :1 installation pour près de 4départs. La baisse du nombre

des exploitations et l'augmenta-tion du quota moyen par exploi-t a t i on s e s i t u en t d an s l amoyenne nationale. Mais la taillemoyenne des troupeaux s’ac-croît également fortement, etpermet aux exploitations de réa-liser plus facilement leurs quotasen constante augmentation.Ainsi, dans l'Ouest, l'accroisse-ment de la taille moyenne destroupeaux, de + 48 %, permetde réaliser presque totalementune augmentation moyenne de+ 66 % des quotas par exploi-tation.

Christophe Perrot

Institut de l‘Élevage

Didier CébronMarie-Anne Lapuyade

SSP

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Secrétariat général. SERVICE DE LA STATISTIQUE ET DE LA PROSPECTIVE12, rue Henri Rol-Tanguy, TSA 70007 - 93555 Montreuil-sous-bois Cedex. Tél. : 0149558585 — Fax : 0149558503■ Directrice de la publication : Béatrice Sédillot ■ Conception : Yann Le Chevalier■ Composition : SSP ■ Impression: SSP Toulouse ■ Dépôt légal : à parution ■ ISSN: 1760-7132 ■ Prix : 2,50 €■ © Agreste 2013

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■ Exploitation laitière : exploitation dont le nombre devaches laitières est au moins égal à 5 et au 10e de l'effec-tif des vaches allaitantes, ou dont le quota laitier dépasseles 2000 litres par vache laitière. Ce champ vise à couvrirles exploitations qui commercialisent probablement dulait ou des produits laitiers de vache.

■ Territoires laitiers : le zonage des territoires desexploitations laitières utilisé dans ce document a été réa-lisé par l’Institut de l’Élevage en 2004 et réutilisé en 2009.Il est basé sur une classification statistique automatiquedes petites régions agricoles selon la densité et le type deleurs exploitations laitières (combinaison de productionsdérivée de l’orientation technico-économique euro-péenne calculé par le SSP, mixité ou spécialisation du sys-tème d’élevage, système fourrager). Cette classificationregroupe des petites régions généralement proches géo-graphiquement, ce qui permet, après un nombre minimede réaffectation à des fins de lissage spatial, de produireun zonage plus synthétique.

■ Petites régions agricoles : les 713 petites régions agri-coles résultent du croisement des départements et des411 régions agricoles définies par les services agricoles destatistique sous l'égide de l'Insee pour délimiter deszones d'agriculture homogènes. Ces zones, qui regrou-pent des communes en entier, ont été délimitées pour lapremière fois en 1946 et n'ont fait l'objet depuis lors quede réajustements mineurs.

■ SFP (Surface Fourragère Principale) : surfaces descultures fourragères et des prairies gérées directementpar les exploitations (hors estives).

■ UGB (Unité de Gros Bétail) : unité de référence pouradditionner les herbivores selon leur besoin de consom-mation en aliments grossiers. Une unité de référence estéquivalent au besoin moyen d’une vache laitière.

■ Chargement : nombre d'Unités de Gros Bétail (UGB)par hectare de Surface Fourragère Principale (SFP).

■ Exploitations laitières de polyculture-élevage ou decultures : exploitations appartenant aux Orientationstechnico-économiques (OTE) générales n° 1, 2, 3, 6, 8 et9 du règlement (CE) N° 1242/2008 ou ayant à la fois plusde 40 hectares de cultures et plus de 33 % de culturesdans la SAU.

■ Exploitations laitières avec systèmes d’élevage mix-tes lait-viande d’herbivores : exploitations laitières del'OTE générale n° 4 « exploitations spécialisées herbivo-res » ayant plus de 5 vaches allaitantes, ou plus de 0,2bovin mâle de plus d’un an par vache ou plus de 50 bre-bis viande.

■ Exploitations laitières spécialisées : exploitations lai-tières de l'OTE générale n° 4 « exploitations spécialiséesherbivores » qui ont moins de 5 vaches allaitantes, moinsde 0,2 bovin mâle de plus d’un an par vache et moins de50 brebis viande. Elles vendent essentiellement desvaches de réforme et des veaux de 8 jours.

■ Installations d'exploitant : les installations d'exploi-tants sont estimées par le nombre d'exploitations laitièresdont le chef en a pris la direction entre 2000 et 2010 àmoins de 40 ans, ou dont un coexploitant non conjoint duchef, et plus jeune que ce dernier de 10 ans, a bénéficiéd'une DJA (Dotation Jeunes Agriculteurs). Seuls les co-exploitants avec DJA peuvent être comptabilisés commeinstallations car les dates d’arrivée des coexploitants nesont pas connues dans le recensement.

■ Départs d'exploitant : les départs d'exploitants sontestimés par la somme des exploitations laitières dispa-rues entre 2000 et 2010, et des installations d'exploitant,considérées comme des départs remplacés.

Définitions et méthodes