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PRINCIPAUX DEFIS DE LA
REGION DES GRANDS LACS :
LECTURE DU CNONGD - RDC
Bruxelles, 06 Mai 2014
Par Félicien MBIKAYI CIMANGA
Secrétaire Général du CNONGD - RDC
I. INTRODUCTION
La région des grands lacs semble
actuellement être un lac de sang, un site de
misère, un espace où les Etats préfèrent
dilapider les richesses, s'entretuer,...
Cette région n’a pas fait l’expérience de la
paix depuis pratiquement trois décennies.
Certes la guerre n’a pas eu lieu partout au
même moment, mais les effets directs et
indirects d’un conflit bien localisé se font
ressentir dans toute la région.
II. PRINCIPAUX DEFIS ET LECTURE
DU CNONGD
Les défis de la région des grands lacs sont
nombreux, mais nous ressortons quatre
qui nous semblent déterminants :
Paix et Sécurité
Gouvernance Démocratique
Gouvernance des ressources naturelles
Humanitaire
2.1. PAIX ET SECURITE
CAS DE QUELQUES PAYS
En RDC : la crise à l’Est (de ce pays) n’est pas complètement terminée bien que le M23 soit mis hors d’état de nuire. Il persiste d’autres groupes armés dont le désarmement n’est pas fini ; le FDLR dont la situation est assez complexe, étant donné que ces hommes armés ont des femmes et des enfants et qu’aujourd’hui, il faut savoir agir pour éviter de tuer les femmes et les enfants alors que le Rwanda voudrait qu’une guerre ouverte soit menée pour pouvoir neutraliser ce groupe. C’est vrai que pour la société civile, la population n’a que trop souffert et il faut mettre fin à cette souffrance.
En Centrafrique : la situation est chaotique bien qu’on observe une stabilisation progressive et relative, mais il faut le désarmement des groupes tel que les Anti Balaka et travailler pour la réconciliation des différentes communautés en présence, surtout les groupes religieux : chrétiens et musulmans.
Au Sud Soudan : avec cette rébellion de l’ancien Vice Président contre le président en place. Pendant que le dialogue se tient à Addis Abeba, les différents groupes se renforcent en armes et minutions.
Constats et lecture
A cause des guerres et différents conflits, il existe aujourd’hui dans la région des millions de personnes qui ont, malgré eux, connu plusieurs pays de la région alors que d’autres n’ont connu que la vie des camps de réfugiés ou de déplacés.
L’ancienneté des conflits et leur caractère régional font qu’il existe aujourd’hui de nombreux combattants démobilisés dans un pays et qui s’engagent ou se font recruter dans les conflits des Etats voisins. Ce qui anéantirait ou fragiliserait les efforts de construction de la paix que déploient différents acteurs, institutionnels ou non.
Il faut aussi dire qu’avec le taux élevé de chômage dans la région (plus de 50 % de la population active), la détention d’armes constitue pour certains le moyen d’accéder aux biens et aux ressources. D’autres utilisent leur position pour y accéder au grand dam des lois des pays. Ce qui fruste plusieurs et qui contribuerait à l’éclosion de plusieurs groupuscules armés.
2.2. GOUVERNANCE DEMOCRATIQUE
En principe, d’ici 2016, le mandat de plusieurs Chefs d’Etat de la Région arrive à terme. Nous observons, ça et là, des tentatives de changer les constitutions afin de se maintenir au pouvoir. Ce qui n’amènera qu’à des dérives, ouvrirait de nouveaux conflits et maintiendrait cette région dans un cycle infernal de crise et de souffrance.
La grande question que nous devons nous poser aujourd’hui est celle de savoir si les dirigeants de la région croient à la démocratie et à l’alternance de pouvoir. Il se crée plutôt des clans autour des Chefs pour faire un groupe sectaire par rapport à l’ensemble de la population et s’assurer une protection mutuelle.
La population de la région a besoin d’une gouvernance respectueuse des droits, de la démocratie et de l’alternance en vue de la reconstruction de nos Etats dans le respect de la dignité humaine.
2.3.GOUVERNANCE DES RESSOURCES
NATURELLES
La question de l’exploitation des ressources naturelles
serait à la base de beaucoup de maux déplorés dans la région. Chaque Etat de la région voudrait accéder à ces ressources quelque soit la manière.
Le problème de l’accès aux ressources naturelles, notamment la terre, est un problème clé car les enjeux fonciers ont été et sont autour des massacres réguliers. Dans une économie basée essentiellement sur l’agriculture et l’élevage, et dans une zone où la densité démographique est de très loin la plus élevée du continent (380 habitants au km2 contre 10 à 20 en moyenne en Afrique), les disputes autour de la terre deviennent rapidement des conflits armés et des drames politico-militaires.
2.4. HUMANITAIRE
Déplacés : 800.000 à 1 Million des
déplacés internes bien qu’on observe des
retours timides de certains déplacés sur
leurs terres
Réfugiés : Il y a des réfugiés de la RDC en
Ouganda, en Centrafrique, etc. et des
réfugiés centrafricains en RDC, et dans bien
d’autres pays de l’Afrique centrale,
notamment le Cameroun et le Tchad.
III. CONCLUSION De manière générale, les efforts de la société civile
de la Région des grands lacs semblent ne pas mobiliser la plupart des acteurs, d’autant plus que cette société civile ne dispose pas de moyens de son action.
Si à l’intérieur des pays, les organisations semblent prendre position par rapport à certaines questions importantes, le cas de celles soulevées ci-haut, il serait important que ces efforts soient fédérés au niveau de la région et ainsi la société civile régionale ferait entendre sa voix, qui soit unifiée, au sujet de toutes ces questions.
C’est là la nécessité de l’organisation du forum de la société civile de la région des grands lacs.
Nous pensons qu’aider la région des grands
lacs, c’est aussi appuyer la société civile de
cette région à mener des actions
synergiques et de manière fédérée, étant
donné que ce sont les mêmes problèmes
qu’on retrouve partout et si même on ne
les retrouve pas partout, là où ils se posent,
ils ont toujours des liens dans d’autres pays.
Suite à un certain passé commun et au
facteur de la géopolitique sous-régionale, les
facteurs de tensions ou les obstacles au
processus de paix ne sont pas seulement
nationaux.
Il faut dire que la population est fatiguée des
guerres, de l’instabilité, de la pauvreté
croissante, etc.
La nature ayant voulu que des facteurs
géographiques, culturels et historiques lient
les populations des Etats de la région, il ne
sert à rien de continuer à se diviser car les
populations n'ont que la même ambition :
paix, sécurité, stabilité et développement.
MERCI POUR VOTRE AIMABLE
ATTENTION