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IFPEK Rennes Institut de Formation en Pédicurie-Podologie Prise en charge posturale et interprofessionnelle des malocclusions par le pédicure-podologue Dans le cadre de l’UE 5.4 S5 Initiation à la démarche de recherche niveau 2 GUEHO Maïwenn Formateur guidant : Mme RENAUD Bénédicte Mémoire d’Initiation à la Démarche de Recherche - Diplôme d’Etat de Pédicurie- Podologie Mai 2019

Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

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Page 1: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

IFPEK Rennes

Institut de Formation en Pédicurie-Podologie

Prise en charge posturale et interprofessionnelle

des malocclusions par le pédicure-podologue

Dans le cadre de l’UE 5.4 S5 Initiation à la démarche de recherche niveau 2

GUEHO Maïwenn

Formateur guidant : Mme RENAUD Bénédicte

Mémoire d’Initiation à la Démarche de Recherche - Diplôme d’Etat de Pédicurie-

Podologie

Mai 2019

Page 2: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

PRÉFET DE LA RÉGION BRETAGNE

DIRECTION REGIONALE DE LA JEUNESSE, DES SPORTS ET DE LA COHÉSION SOCIALE Pôle formation-certification-métier

Diplôme d’Etat de Pédicurie-Podologie

Travaux de fin d’études : Mémoire d’initiation à la démarche de recherche

Fraudes aux examens :

CODE PENAL, TITRE IV DES ATTEINTES A LA CONFIANCE PUBLIQUE

CHAPITRE PREMIER : DES FAUX

Art. 441-1 : Constitue un faux toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et accomplie par

quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support d’expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut

avoir pour effet d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques.

Le faux et l’usage de faux sont punis de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende.

Loi du 23 décembre 1901, réprimant les fraudes dans les examens et concours publics.

Art. 1er : Toute fraude commise dans les examens et les concours publics qui ont pour objet l’entrée dans une

administration publique ou l’acquisition d’un diplôme délivré par l’Etat constitue un délit.

Conformément à l’article L 122-4 du code de la propriété intellectuelle du 3 juillet 1992 « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque. »

J’atteste sur l’honneur que la rédaction des travaux de fin d’études, réalisée en vue de l’obtention du diplôme d’Etat de Pédicurie-Podologie est uniquement la transcription de mes réflexions et de mon travail personnel. Et, si pour mon argumentation, je copie, j’emprunte un extrait, une partie ou la totalité de pages d’un texte, je certifie avoir précisé les sources bibliographiques. Le 25/05/2019 Signature de l’étudiant :

Page 3: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

Remerciements

Je souhaite tout d’abord remercier l’ensemble des formateurs de l’Institut de Formation

de Pédicurie-Podologie de Rennes pour ces trois années de formation.

Je remercie tout particulièrement ma tutrice de mémoire, Mme Renaud, pour sa

réactivité, sa disponibilité et ses précieux conseils.

Je souhaite également remercier Mme Fourage et Mme Menou pour m’avoir accordé de

leur temps et pour avoir su répondre à mes interrogations.

Et enfin, un grand merci à mes amis et ma famille pour leur aide et leur soutien au cours

de ce travail de recherche et de ces trois années.

Page 4: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

Sommaire

Introduction ....................................................................................................................... 1

1 L’appareil manducateur ............................................................................................. 3

1.1 Anatomie ............................................................................................................ 3

1.2 Pathologies les plus fréquentes rencontrées par les chirurgiens-dentistes ......... 5

1.3 Occlusion dentaire .............................................................................................. 5

1.3.1 Physiologie .................................................................................................. 5

1.3.2 Malocclusion ............................................................................................... 6

2 La posture .................................................................................................................. 8

2.1 Posturologie........................................................................................................ 8

2.2 Le système postural ............................................................................................ 8

2.3 Le syndrome de déficience posturale ................................................................. 9

2.4 Examen posturologique chez le Pédicure-Podologue ...................................... 10

2.4.1 Test statique .............................................................................................. 10

2.4.2 Test dynamiques ....................................................................................... 11

3 Prise en charge des malocclusions .......................................................................... 13

3.1 Troubles posturaux associés ............................................................................. 13

3.2 Acteurs impliqués ............................................................................................. 15

3.2.1 L’odontologiste ......................................................................................... 15

3.2.2 L’ostéopathe .............................................................................................. 16

3.2.3 Le pédicure-podologue ............................................................................. 17

4 Notion d’interprofessionnalité et pluridisciplinarité ............................................... 18

4.1 Interprofessionnalité ......................................................................................... 19

4.1.1 Définition .................................................................................................. 19

4.1.2 Les étapes de la mise en place de l’interprofessionnalité ......................... 20

4.1.3 Les limites et obstacles de l’interprofessionnalité .................................... 21

4.2 La pluridisciplinarité ........................................................................................ 21

5 Investigation ............................................................................................................ 22

5.1 Analyse des réponses des pédicures-podologues ............................................. 22

5.2 Analyse des réponses des chirurgiens-dentistes ............................................... 24

5.3 Analyse des différents collaborations observées .............................................. 24

Conclusion ...................................................................................................................... 26

Bibliographie .................................................................................................................. 27

Annexes .......................................................................................................................... 32

Page 5: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

1

Introduction

« Il ne suffit [donc] pas d'être à l'intérieur d'une discipline pour connaître tous les

problèmes afférents à celle-ci. » (Morin, E., 1994)

Actuellement étudiante en troisième année de Pédicurie-Podologie, je réalise un mémoire

d’initiation à la démarche de recherche afin de valider ma formation. Mon étude porte sur

l’interprofessionnalité dans l’activité des pédicures-podologues dans la prise en charge

posturale des malocclusions.

Dès le début de ma formation, le travail en interprofessionnalité m’a intéressée. Cet intérêt

a été notamment influencé par mon expérience personnelle en tant que patiente. En effet,

il m’a paru que le lien, entre les différents professionnels, se fait principalement par le

patient. Plusieurs situations m’ont amenée à penser que les compétences de chacun

semblent mal connues ce qui peut conduire à des orientations peu justifiées. Pour une

prise en charge la plus globale possible, il me paraît intéressant de mobiliser les

connaissances et compétences de plusieurs professionnels. Selon Isaac Newton « Lorsque

deux forces sont jointes, leur efficacité est double. ». En effet, chacun ayant des

spécificités, il me semble pertinent de travailler conjointement pour proposer un

traitement le plus complet possible.

En deuxième année, j’ai eu l’occasion de participer à un séminaire interprofessionnel.

Nous étions des étudiants de 11 professions médicales et paramédicales différentes, et

nous avions pour objectifs de nous former au travail collaboratif en interprofessionnalité

(Fiquet et al., 2015). Il m’est apparu, suite à cette formation, que chaque professionnel a

sa vision du patient, c’est-à-dire que nous le voyons au travers de sa maladie en rapport

avec notre domaine. En travaillant ensemble, nous réussissions à avoir une vision plus

globale, à prendre tous les facteurs en compte et à proposer une prise en charge plus

holistique. Mon intérêt s’est donc naturellement porté dans un premier temps sur

l’interprofessionnalité.

Au cours de ces trois années de formation en pédicurie-podologie au sein de l’IFPP de

Rennes, j’ai effectué des stages en cabinet libéral. J’ai eu l’opportunité d’observer des

professionnels qui accordent une place privilégiée à la prise en charge globale du patient.

Pour proposer des traitements les plus complets et les plus adaptés possible, ils travaillent

avec d’autres spécialistes tels que les kinésithérapeutes, les ostéopathes ou les

chirurgiens-dentistes. Je me souviens d’un patient présentant des pathologies au niveau

de l’appareil manducateur ainsi que des déficiences posturales. Le professionnel a

d’abord jugé plus pertinent de rediriger le patient vers le chirurgien-dentiste pour corriger

l’entrée manducatrice avant de travailler sur le capteur podal. Au sein de l’institut j’ai

également assisté à l’examen clinique d’une patiente ayant des troubles au niveau de

l’appareil manducateur. La patiente consultait régulièrement un chirurgien-dentiste et à

Page 6: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

2

chaque changement de son traitement orthodontique, venait nous consulter pour refaire

un bilan postural et apporter des corrections à ses orthèses plantaires en cas de nécessité.

Ces expériences m’ont amenée à de nombreux questionnements concernant la place de

l’appareil manducateur dans la prise en charge de la posture du patient par le pédicure-

podologue. Je me suis donc intéressée dans un second temps à l’influence de l’appareil

manducateur sur la posture afin d’approfondir les connaissances acquises au cours de ma

formation. Suite à un entretien passé avec un pédicure-podologue, j’ai décidé de

concentrer mes recherches sur les malocclusions1 car c’est une pathologie

particulièrement fréquente et qui entraine des compensations posturales.

Au cours de mes recherches, j’ai sollicité un entretien avec un chirurgien-dentiste qui

travaille avec des posturologues. Cet entretien avait pour objectif de me renseigner sur la

prise en charge des malocclusions par le chirurgien-dentiste.

Ces différentes observations m’ont conduite à une problématique : En quoi le pédicure-

podologue favorise-t-il l’interprofessionnalité dans la prise en charge posturale des

malocclusions ?

Mon thème de mémoire se base en effet sur la pratique de l’institut. En effet, au sein de

l’IFPP nous avons une initiation à la posturologie ce qui a évidemment influencé mon

choix pour ce sujet. Aussi, j’ai conscience que les méthodes que j’étudie dans ce travail

restent des pratiques encore minoritaires chez les pédicures-podologues. Il ne s’agira pas

dans ce mémoire de reprendre de façon exhaustive les malocclusions. J’étudie cette

pathologie de l’appareil manducateur afin d’étudier l’interprofessionnalité qui peut

s’organiser au sein de cette prise en charge.

Une première partie me permettra de présenter l’appareil manducateur en abordant son

anatomie, ses pathologies les plus fréquentes rencontrées par les chirurgiens-dentistes

ainsi que le terme d’occlusion. J’étudierai ensuite, dans une deuxième partie, la posture

en décrivant le travail du pédicure-podologue. Je présenterai, en troisième partie, la prise

en charge des malocclusions en définissant les troubles posturaux associés ainsi que les

acteurs impliqués dans leurs prises en charge. Puis je développerai dans une quatrième

partie les notions d’interprofessionnalité et de pluridisciplinarité.

Ces différents apports théoriques me permettront d’éclairer ce qu’il me faudra observer

et questionner sur cette relation entre professionnels concernés dans la prise en charge

des malocclusions. La dernière partie sera donc consacrée à l’enquête effectuée auprès

de pédicures-podologues et de chirurgiens-dentistes afin de savoir si ces derniers

travaillent et/ou favorisent l’interprofessionnalité dans leurs échanges.

1 Malocclusions : anomalies d’occlusion dentaire correspondant à une mauvaise position des dents de la mâchoire inférieure par rapport à celles de la mâchoire supérieure.

Page 7: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

3

1 L’appareil manducateur

Tout d’abord, il me semble important de rappeler quelques notions concernant l’appareil

manducateur. Pierre Kamina nous le décrit comme étant « l’ensemble des organes dont

l’action mécanique précède la digestion, à savoir la préhension, la mastication,

l’insalivation et la déglutition. » (Kamina, 2013).

1.1 Anatomie

L’appareil manducateur est constitué des arcades dentaires maxillaire et mandibulaire, de

la langue et du palais. Ce système est associé à des structures ostéoarticulaires et

neuromusculaires. Au-delà de ses multiples fonctions, cet appareil manducateur, ou

stomatognathique, a un rôle dans la fonction d’équilibre postural (Orthlieb et al., 2013).

Au niveau des structures ostéoarticulaires et neuromusculaires, on retrouve notamment

l’articulation temporo-mandibulaire (ATM) (voir Annexe I) et le nerf trijumeau.

Le maxillaire est fixe et répond à la mandibule qui est mobile. La mobilité de la mandibule

est permise du fait de l’articulation temporo-mandibulaire qui l’unit à l’os temporal. Cette

articulation paire, présente une capsule articulaire ainsi que six ligaments. Sa

vascularisation se fait essentiellement via les artères temporo superficielle et maxillaire.

De nombreux muscles sont impliqués dans la mastication et la parole dont les muscles

masticateurs. Les muscles masticateurs sont pairs et symétriques et sont : les muscles

temporal, masséter, ptérygoïdien médial et ptérygoïdien latéral. Tous ces muscles sont

innervés par le nerf trijumeau (V) (Kamina 2013).

Figure 1 : Articulation temporo-mandibulaire, Pierre Kamina, 2006

Michel Clauzade, docteur en chirurgie dentaire, a étudié cliniquement l’influence des

malocclusions sur la posture. Il est l’un des fondateurs de l’orthoposturodontie. L’un des

Page 8: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

4

chirurgiens-dentistes que j’ai rencontré au cours de mes entretiens basait sa pratique sur

ses travaux.

Le Dr Michel Clauzade nous indique, dans son article L’orthoposturodontie au sein de la

revue Actualités Odonto-Stomatologiques en 2007, que l’ATM, comme toute

articulation, a « un rôle de glissement ou de transmission » (Clauzade, 2007). Elle est très

importante au sein de l’appareil manducateur et est le siège de nombreuses tensions. Ces

tensions se répercutent le plus souvent au niveau cervical. Elle ne doit pas servir à

compenser un trouble survenant à un autre niveau de l’appareil manducateur. De plus,

selon, « l’articulation temporo-mandibulaire est une région fondamentalement

compensatrice entre les deux grands systèmes posturaux […] : le système cranio-sacré et

le système cranio-mandibulaire. » (Clauzade, 2007)

Les dents, au nombre de trente-deux chez l’adulte, ont des fonctions esthétiques et sont

impliquées dans la mastication des aliments. Elles sont résistantes aux agressions et

permettent un maintien dans le temps de la capacité fonctionnelle. Les parties actives des

dents correspondent aux surfaces occlusales. Ces surfaces permettent la nutrition et

déterminent la position occlusale. (Kamina, 2013; Orthlieb et al., 2013)

Le nerf trijumeau (V) est un nerf sensitivo moteur responsable de la mastication et de la

sensibilité cutanéomuqueuse de la face. Il se divise en trois branches majeures : les nerfs

ophtalmique (V1), maxillaire (V2) et mandibulaire (V3). Le nerf maxillaire est

exclusivement sensitif alors que le nerf mandibulaire est mixte. (Leston, 2009)

Figure 1 : Le nerf trijumeau, Michel Dufour, 2007

Clauzade nous indique que « Le trijumeau doit être considéré comme un nerf

postural. Cette nature valide complètement la théorie de l’orthoposturodontie et présente

le système occlusal trigéminal comme un capteur à part entière de la posture. » Le nerf

trijumeau est un nerf primordial dans la prise en charge des malocclusions. Il est le lien

entre occlusion et posture. Le système manducateur apparaît comme une entrée du

Nerf trijumeau

Nerf mandibulaire

Nerf maxillaire

Nerf ophtalmique

Page 9: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

5

système postural. L’occlusion, via le nerf trigéminal, a un impact sur la posture.

(Clauzade, 2007)

1.2 Pathologies les plus fréquentes rencontrées par les

chirurgiens-dentistes

Au cours de mes recherches, j’ai effectué des entretiens auprès de chirurgiens-dentistes

(Voir Annexe II). Ces entretiens m’ont permis de déterminer quelles étaient les

pathologies les plus souvent rencontrées en cabinet. Cette recherche est basée sur deux

entretiens et ne permet donc pas d’établir des généralités.

De nombreuses pathologies affectent l’appareil manducateur. Ces pathologies peuvent

être en lien avec l’ATM ou les structures dentaires. Au cours de mes entretiens avec les

chirurgiens-dentistes, je me suis demandée s’ils avaient remarqué une récurrence de

certaines pathologies ou non. Ils m’ont énoncé que, parmi elles, certaines sont plus

fréquentes. En effet, les patients consultent le plus régulièrement pour des problèmes liés

au niveau de l’articulation temporo-mandibulaire, des clacs articulaires entrainant des

tensions musculaires, des bruits articulaires, des pertes de hauteurs de dents, des dents

manquantes ou des douleurs musculaires entrainant des répercussions essentiellement au

niveau cervical ou encore des bruxismes. L’appareil manducateur, les muscles

oculomoteurs et les quatre premières cervicales agissent comme un triptyque selon les

observations des chirurgiens-dentistes rencontrés. Ces trois éléments sont reliés.

Lorsqu’une dysfonction apparait au niveau de l’appareil manducateur par exemple, on

peut observer des répercussions au niveau des quatre premières cervicales. Ils m’ont

également expliqué que les malocclusions étaient fréquentes mais les douleurs au niveau

de l’ATM restent un des motifs de consultation principal.

1.3 Occlusion dentaire

1.3.1 Physiologie

D’après Pierre Kamina dans l’ouvrage Anatomie clinique de 2013, on retrouve « chez

l’homme l’occlusion est de type engrenant, c’est-à-dire qu’une dent d’une arcade

s’articule avec deux dents de l’arcade antagoniste. »

L’appareil manducateur présente différentes caractéristiques permettant cette occlusion

(Kamina, 2013) :

- L’arcade dentaire inférieure est plus courte et plus étroite

- L’arcade dentaire supérieure s’inscrit à l’intérieur de l’arcade dentaire

inférieure

Page 10: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

6

- On retrouve en avant les incisives supérieures recouvrant une partie de la

couronne des dents correspondantes

- On retrouve, en arrière, les cuspides vestibulaires des dents prémolaires et

molaires inférieures qui s’imbriquent dans la rainure des dents prémolaires

et molaires supérieures

- Les cuspides des dents mandibulaires décrivent une courbe à concavité

supérieure.

L’occlusion dentaire correspond à la situation de contact entre les dents maxillaires et

mandibulaires. La plus stabilisante des positions mandibulaires d’occlusion est

l’occlusion d’intercuspidie maximale (OIM). Cette position correspond à la position

mandibulaire où « le rapport dentaire se caractérise par le maximum de contacts

interarcades. ». L’OIM sert de référence et permet une économie musculaire. Cette

relation d’occlusion est évolutive, en effet, en lien avec l’abrasion dentaire on retrouve

des compensations dentaires modifiants l’OIM. (Orthlieb et al. 2013)

Selon Orthlieb et al. dans l’article publié au sein de la revue de l’Orthodontie Française

en 2006 on distingue différentes classes d’occlusions. On y retrouve : la normocclusion,

l’occlusion fonctionnelle, la malocclusion fonctionnelle et la malocclusion pathogène.

Chaque catégorie est définie par plusieurs critères. Le modèle de référence est défini par

la normocclusion. Cependant, dans la pratique, l’occlusion thérapeutique cherchera à

atteindre l’occlusion fonctionnelle.

L’occlusion fonctionnelle est définie selon une classification des fonctions occlusales

distinguées en fonction du calage, du centrage et du guidage. Ces trois fonctions

définissent respectivement (Orthlieb et al., 2013) :

- Une stabilisation dentaire et mandibulaire durable

- Une position mandibulaire de référence non contraignante

- Des mouvements mandibulaires symétriques, simples et non bridés

Cette classification permet d’étudier trois notions différentes de l’occlusion nécessaire à

l’optimisation des fonctions de l‘appareil. Les positions mandibulaires s’analysent dans

les trois plans de l’espace : transversal, sagittal et frontal.

L’articulation temporo-mandibulaire et occlusion dentaire sont liés. Lorsqu’on détecte

une anomalie de l’occlusion, il est donc important de regarder au niveau de l’ATM s’il

n’y a pas de troubles entrainant cette dysfonction. (Orthlieb et al., 2016)

1.3.2 Malocclusion

Les malocclusions sont des pathologies fréquentes qu’il est important de détecter.

(Ardeshna, Bogdan et Jiang, 2019) Les deux principales étiologies sont d’origines

génétique et environnementale. Les individus présentant des malocclusions peuvent

posséder des prédispositions génétiques favorisant leur développement. Concernant le

Page 11: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

7

facteur environnemental, l’alimentation parait avoir une influence sur le développement

de ces pathologies. Un autre facteur rentre en compte qui est la fonction orale qui inclut

les articulations temporo mandibulaires, la déglutition et la mastication. Cependant,

l’étiologie précise n’a pas encore été définie à ce jour, il est donc important de prendre en

compte les différentes étiologies dans la prévention et le traitement des malocclusions.

(Yamaguchi et Sueishi, 2003; Toro-Ibacache et al., 2019) Les malocclusions sont donc

d’origine multifactorielle.

On distingue deux types de malocclusions : les malocclusions fonctionnelles et

pathogènes. La malocclusion fonctionnelle n’entraîne pas de répercussions sur la

fonctionnalité de l’appareil manducateur. L’occlusion présente des anomalies comme un

décentrage mandibulaire en OIM mais ces anomalies sont bien compensées par

l’individu. Cette occlusion reste relativement stable dans le temps, c’est pourquoi, il n’est

pas toujours nécessaire d’effectuer un traitement occlusal. La malocclusion pathogène

entraine des troubles structurels, notamment neuromusculaire, et des dysfonctions. Le

sujet n’arrive pas à mettre en place des stratégies d’adaptation ce qui peut entrainer des

troubles fonctionnels. (Orthlieb et al., 2006)

Trois classes de malocclusions sont décrites selon Edward Angle en 1899. On

retrouve respectivement de gauche à droite :

- La classe I correspond à l’occlusion physiologique ou normocclusion. Les

dents mandibulaires sont légèrement en arrière des dents maxillaires

- La classe II correspond à une projection vers l’arrière de l’arcade

mandibulaire par rapport à l’arcade maxillaire.

- La classe III correspond à une projection vers l’avant de l’arcade

mandibulaire par rapport à l’arcade maxillaire.

Figure 2 : Classes d’Angle en vue sagittale, Jean-Daniel Orthlieb, 20132

2 Disponible sur internet https://www.researchgate.net/profile/Orthlieb_JD/publication/259757758_Fonctions_occlusales_aspects_physiologiques_de_l'occlusion_dentaire_humaine/links/5a9d930c4585155dc184be9a/Fonctions-occlusales-aspects-physiologiques-de-locclusion-dentaire-humaine.pdf

Classe II Classe I Classe III

Page 12: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

8

Selon l’entretien réalisé auprès d’un pédicure-podologue, il semblerait que les

malocclusions de classe II soient les plus fréquentes. Elles se divisent en deux divisions :

« classe II division I, fréquente, avec une vestibulo-version des incisives maxillaires ; et

en classe II division II plus rare avec une linguoversion des incisives centrales supérieures

et une supraclusie » (Willem, 2011)

Pierre-Marie Gagey et Bernard Weber explique au sein de leur ouvrage Posturologie :

régulation et dérèglements de la station debout de 2004, qu’il est possible aux pédicures-

podologues d’observer l’occlusion d’un patient. Le praticien demande tout simplement

au patient de serrer les dents et d’observer si le contact entre ses dents est direct. Sans

déficience occlusale, une seule occlusion serait possible : c’est-à-dire qu’il ne doit pas y

avoir de contact glissé entre les surfaces dentaires, le contact doit être direct. Il ne doit

pas y avoir plusieurs occlusions possibles. Ensuite, il est possible de chercher plusieurs

signes fonctionnels permettant de mettre en évidence une dysfonction. Par exemple si le

patient a des bruxismes3, des craquements lorsqu’il ouvre la bouche ou encore s’il zézaye.

2 La posture

2.1 Posturologie

« La posturologie est l’étude de l’organisation géométrique et biomécanique des

différents segments du corps dans l’espace. » (Vallier, 2014) La posturologie étudie le

maintien de la station debout malgré la gravité. Le tonus musculaire permet ce maintien

permanent de la station érigée autour du pied qui est considéré comme le point fixe.

2.2 Le système postural

Le système postural est automatique et permet le maintien de l’équilibre en utilisant des

sous-systèmes comme le système oculaire, labyrinthique, cutané ou myo-fascio-

squelettique. La perception de la position du corps dans l’espace est effectuée par de

nombreux capteurs : les exocapteurs. Ces exocapteurs comprennent : la vision, les

otolithes (présents dans l’oreille interne) et la sole plantaire. Au sein des muscles, des

ligaments, de la peau (capteurs cutanés) et des fascias on retrouve des capteurs

proprioceptifs permettant aux exocapteurs de connaitre leur positions réciproques.

(Scheibel et al., 2017)

Philippe Villeneuve nous indique, dans son article Régulation du tonus postural par

informations podales publié en 1989 dans la Revue de Podologie que le maintien de

l’équilibre est effectué par les muscles. Le corps humain oscille en permanence autour de

sa position d’équilibre. Les muscles, par leur contraction, lente et persistante, permettent

3 Grincement des dents

Page 13: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

9

ce maintien constant. Cet équilibre est régulé par des mouvements d’oscillations contrôlés

par le système postural. Pour les observer, il est nécessaire d’effectuer un enregistrement

sur plateforme. (Gagey et Weber, 1999)

Le pied, grâce au capteur podal, informe sur la position du corps par rapport au sol. On y

retrouve des capteurs extéroceptifs, situés au niveau de la peau, et les capteurs

proprioceptifs, situés au niveau des articulations. Les capteurs proprioceptifs donnent des

informations sur les mouvements articulaires et les tensions musculaires. Ils participent

également à la stimulation de l’activité musculaire (Villeneuve, 1989).

« La symétrie corporelle n’existe pas » (Scheibel et al., 2017). Cependant, certaines

asymétries sont d’origines toniques et entrainent des tensions corporelles anormales.

« Les asymétries de la posture orthostatique ne sont pas livrées au hasard » (Gagey et al.,

2006). Ces asymétries sont souvent synonymes de compensations. Elles sont une

adaptation de la posture en rapport avec une dysfonction. On note que toute asymétrie

n’est pas à considérer comme pathologique. En effet, comme nous évoque Pierre-Marie

Gagey, « l’organisation du système postural est asymétrique et ces asymétries de la

posture orthostatique sont physiologiques dans certaines limites. » (Gagey, 1990).

2.3 Le syndrome de déficience posturale

Il a été décrit par Da Cunha dans un premier temps comme étant un ensemble

d’asymétries toniques et de douleurs provoquées. Les patients atteints du syndrome de

déficience postural présentent une altération de l’équilibre tonique, postural ou oculaire.

De plus, on retrouve un déficit au niveau du système d’information proprioceptive ou du

système visuel.

Pierre-Marie Gagey et Bernard Weber, dans leur ouvrage Posturologie : régulation et

dérèglements de la station debout de 2004, le décrivent comme étant « l’association d’un

dérèglement de l’activité tonique et d’un défaut de contrôle des oscillations posturales qui

compromet la stabilité. » Il se traduit par un ensemble de symptômes et de signes

stabilométriques et cliniques.

Le patient postural est un malade présentant des troubles récidivants : comme des

lombalgies, des cervicalgies, des dorsalgies, des douleurs inexpliquées au niveau des

membres inférieurs. Le syndrome de déficience postural se traduit par un ensemble de

critères (Gagey et Weber, 2004) :

- Le patient a du mal à se tenir debout

- L’enregistrement stabilométrique présente des valeurs hors normes

- L’examen clinique met en évidence des asymétries au niveau du tonus

postural

- La manipulation d’une ou plusieurs entrées modifie le tonus postural

Page 14: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

10

Ce dernier critère permet d’appuyer l’importance d’une prise en charge

interprofessionnelle. En effet, si une entrée est manipulée par un professionnel, le tonus

postural peut être modifié et perturber le système postural. Ces perturbations peuvent

entrainer des répercussions à long termes et entrainer des douleurs chez le patient.

Afin de déterminer quelles entrées peuvent être impliquées dans les différentes asymétries

toniques en relation avec les douleurs, différents tests sont réalisés.

2.4 Examen posturologique chez le Pédicure-Podologue

Le pédicure-podologue est un professionnel exerçant dans le secteur paramédical. Il fait

partie des rééducateurs. Le professionnel réalise des examens cliniques permettant de

mettre en exergue d’éventuelles dysfonctions. Chaque bilan est précédé d’une anamnèse

exhaustive. C’est une étape primordiale dans la prise en charge d’un patient. L’anamnèse

nous permet d’orienter notre examen et de déterminer quels tests seront nécessaires.

Lorsqu’il effectue un examen postural, plusieurs tests sont effectués. Ces tests peuvent

être réalisés lors du premier examen clinique. Au cours de ce premier bilan, il sera

possible de déceler une perturbation posturale liée à une pathologie manducatrice,

occlusale ou autre. Ces tests peuvent être effectués de nouveau avec le traitement

manducateur afin d’en tester son influence posturale. La verticale de barré, l’épreuve

posturo-dynamique ainsi que le Bassani peuvent en effet voir leurs résultats modifiés suite

à un traitement dentaire par exemple.

Au cours de l’examen clinique, le pédicure-podologue peut mettre en évidence une

perturbation du tonus postural à l’aide de certains tests comme le test des rotateurs ou la

manœuvre de convergence podale. Ces tests, spécifiques, peuvent permettre de dépister

un parasite venant du système visuel ou du système manducateur. Ici, ces tests seront

présentés uniquement dans le but de tester l’influence manducatrice sur la posture.

Le pédicure-podologue peut, à l’aide de différents tests décrits ci-dessous, identifier

l’influence de l’appareil manducateur sur le tonus postural. Pour mettre en évidence cette

influence et pouvoir rediriger le patient vers un occlusodontiste, le professionnel réalise

les tests en condition de mâchoire relâchée ou en intercuspidation. (Gagey et Weber,

2004)

2.4.1 Test statique

- La verticale de Barré (Scheibel et al., 2017)

Ce test permet « d’évaluer et de quantifier les asymétries du corps dans les trois plans de

l’espace. » (Scheibel et al., 2017). Il a également pour but de valider un traitement

podologique, orthodontique ou encore ostéopathique.

Page 15: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

11

Le patient place toujours ses pieds selon un angle de 30°, appelé angle de Fick. Le patient

regarde droit devant lui, les bras le long du corps, la bouche fermée avec les mâchoires

desserrées.

Nous y observerons dans le plan frontal des déjettements et bascules des ceintures à l’aide

d’un fil à plomb. En physiologie, le fil passe entre les deux malléoles médiales, au niveau

du pli interfessier, de L3, de D7, de C7 puis du vertex du patient. Si l’on observe un

déjettement au niveau de la ceinture pelvienne on supposera une dysfonction au niveau

des membres inférieurs entraînant une chaîne ascendante. Un déjettement au niveau du

vertex traduira une chaine descendante avec une dysfonction au niveau de l’appareil

visuel ou manducateur. On pourra retrouver des chaines mixtes avec des patients

présentant des déjettements aux deux étages.

Dans le plan sagittal nous pourrons mettre en évidence les pulsions. Dans la physiologie,

le fil à plomb passe en avant de la malléole externe, en arrière de la patella, au niveau du

grand trochanter, de l’acromion ainsi que du tragus de l’oreille. Une position antérieure

par rapport à ce fil décrira une antépulsion. Une position postérieure quant à elle traduira

une rétropulsion.

Dans le plan horizontal seront visibles les girations.

Il est possible de réaliser ce test avec le traitement manducateur mis en place afin d’en

observer son influence sur le tonus postural. Il peut également être utilisé par les

odontologistes afin d’évaluer la répercussion de leur traitement dentaires sur la posture.

2.4.2 Tests dynamiques

- L’épreuve posturo-dynamique (Scheibel et al., 2017)

Philippe Villeneuve et Sylvie Villeneuve-Parpay décrivent cette épreuve au sein de

l’ouvrage de Scheibel et al. Pratiques en posturologie de 2017. L’épreuve posturo-

dynamique permet de mettre en évidence les potentielles hypertonies musculaires de l’axe

corporel. Le praticien observe la cinématique des différents étages observés (pelvi-

pédieux, lombaire, thoracique et cervical) suite à la latéroflexion active du patient. Cette

épreuve se divise en deux parties : une partie évalue le tonus des muscles du rachis

(lombaire, thoracique et cervical) et l’autre évalue le tonus des muscles de l’arc inférieur

(pelvi-pédieuse). La partie pelvi-pédieuse permet de mettre en évidence d’éventuelles

hypertonies et d’apprécier le poids des exocapteurs (l’appareil manducateur notamment).

Les résultats de ce test sont à mettre en lien avec ceux retrouvés à la manœuvre de

convergence podale (voir ci-après).

Page 16: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

12

Le patient est debout, il regarde droit devant lui, les pieds écartés, les bras le long du

corps, la mâchoire relâchée. Le praticien se place derrière le patient. Dans un premier

temps, il place ses mains au niveau des ailes iliaques en plaçant ses pouces sur les épines

iliaques postéro-supérieures (EIPS). Le posturologue translate le bassin du patient

latéralement dans le plan frontal. Le praticien doit observer, dans le cas où le test est

physiologique, son pouce du côté de la translation qui avance. Si la réponse n’est pas

physiologique on pourra rechercher la présence d’une épine irritative d’appui plantaire.

Afin de tester l’étage lombaire, le praticien place ses mains comme pour l’étage pelvi-

pédieux. Le patient effectue alors une latéroflexion dans le plan frontal de chaque côté en

commençant par la tête. Le praticien doit de nouveau observer que son pouce avance du

côté de la flexion. Au niveau dorsal, le professionnel place ses pouces de part et d’autre

de l’épineuse de la sixième vertèbre dorsale. Il doit observer le même mouvement de ses

pouces que lors de l’analyse de l’étage lombaire. Au niveau cervical, le posturologue

place ses pouces sur la partie postérieur de l’occiput. Le patient incline alors uniquement

la tête. On ne doit pas retrouver de mouvement associé. Dans la physiologie, la

latéroflexion du patient entraine une giration antérieure homolatérale. Cependant, au

niveau cervical, une latéroflexion ne doit pas entrainer de rotation, on observe uniquement

le mouvement de flexion.

Une dysfonction au niveau de l’étage pelvi-pédieux peut permettre de mettre en évidence

une atteinte de l’arc inférieur.

De par l’utilisation de l’épreuve posturo-dynamique, les praticiens posturologues peuvent

tester l’influence d’une entrée ou de plusieurs entrées (visuelle, manducatrice, podale).

Elle permet également d’observer l’influence d’un traitement sur le tonus postural. Ce

test permet d’orienter l’examen clinique ainsi que le choix thérapeutique. Les résultats de

ce test sont retranscrits dans un tableau (voir Annexe III) qui permet une communication

simplifiée entre les professionnels.

- La manœuvre de convergence podale (Scheibel et al., 2017)

Philippe Villeneuve et Sylvie Villeneuve-Parpay décrivent cette manœuvre au sein de

l’ouvrage de Scheibel et al. Pratiques en posturologie de 2017. Ce test permet d’objectiver

le tonus du corps dans sa totalité. Le patient est placé en décubitus dorsal, les bras relâchés

le long du corps, la tête en position neutre, le regard droit devant et la mâchoire relâchée.

Le praticien place ses mains en arrière de la concavité du tendon d’Achille en plaçant ses

pouces sur la face antérieure de l’épiphyse distale du tibia. Les éminences thénar sont

appuyées sur le bord antérieur de chacune des malléoles externes du patient.

Cette manœuvre a pour but de tester la résistance à l’étirement des rotateurs externes de

cuisse. Pour se faire, le praticien exerce une force d’égale intensité sur les membres

inférieurs droit et gauche en rotation interne sans lever les pieds du patient. L’amplitude

du mouvement est mesurée par l’angle de rotation maximum des deux membres

Page 17: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

13

inférieurs. Cet angle permettra d’évaluer l’asymétrie de résistance à l’étirement des

muscles rotateurs externes. Si le clinicien retrouve une asymétrie, c’est-à-dire qu’un

membre inférieur exerce une plus grande résistance, on pourra qualifier ce membre

d’hypertonique.

En physiologie, ce test n’est pas perturbé lorsque le patient serre les dents ou lorsqu’il

ouvre la bouche. Si la résistance à l’étirement des membres est modifiée, l’appareil

manducateur entraine une perturbation du tonus postural. Nous pouvons alors supposer

une pathologie au niveau de ce dernier.

Ce test permet de mettre en évidence un trouble au niveau de l’arc inférieur ainsi que des

dysfonctions au niveau des exo-capteurs. Il est à comparer avec l’épreuve posturo-

dynamique.

Bien que praticien dépendant, il reste l’un des seuls tests permettant de tester directement

les autres entrées comme l’entrée manducatrice.

Il est possible de tester l’influence de l’occlusion sur le tonus postural via ce test de

manœuvre de convergence podale (Gagey et Weber, 2004).

- Bassani (Scheibel et al., 2017)

Ce test permet de mettre en évidence les différentes hypertonies au niveau des muscles

postérieurs du rachis. Il est réalisé au niveau lombaire, dorsal et cervical.

Le patient est debout, les pieds positionnés selon le choix du patient, les talons alignés

dans le plan frontal. Le praticien se place derrière le patient et place ses pouces de part

d’autre des épineuses au niveau lombaire, thoracique et cervical. Le patient va alors

s’enrouler sur lui-même en commençant par la tête. Les pouces du praticien vont monter

en raison des tensions musculaires. Si les pouces ne montent pas de manière symétrique

on parlera d’hypertonie du côté du pouce montant.

Ce test permet également de vérifier l’influence des différents traitements proposés en

observant leur influence sur le tonus musculaire.

3 Prise en charge des malocclusions

3.1 Troubles posturaux associés

De nombreux travaux ont été effectués afin de déterminer l’influence posturale des

malocclusions. La mandibule est en étroite relation avec la posture. Elles interagissent en

permanence et influent l’une sur l’autre. L’appareil manducateur peut être considéré

comme un adaptateur postural qui participe à la régulation de la posture et à l’équilibre.

Page 18: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

14

(Willem, 2011; Vallier, 2014) Luc Bonnier, odonto-stomatologiste, évoque également

cette relation, dans son chapitre Rapports cranio-mandibulaires au sein de l’ouvrage

Posturologie : régulation et dérèglements de la station debout de 2004. En effet, il

explique, que « les afférences mandibulaires sont susceptibles de modifier le jeu normal

du tonus postural. »

La relation entre occlusion et posture a suscité l’intérêt d’un bon nombre de praticiens.

Cependant, certaines confusions restent présentes de par la grande variété d’approches

thérapeutiques pour traiter ces pathologies mais également par le manque de rigueur

méthodologique employée par la plupart des études publiées sur le sujet. (Amat, 2008).

Pour pouvoir établir une relation de cause à effet entre les caractéristiques occlusales et

la posture il est nécessaire d’effectuer des études sur des échantillons de population plus

grands. (Manfredini et al., 2012)

Le Dr Michel Clauzade nous indique dans son article que « les dents, de nature

ectoblastique, sont des capteurs posturaux. Elles participent à l’information spatiale

céphalique ». Les dents influencent la posture. Il est primordial de ne pas négliger leur

importance lors de la prise en charge de l’appareil manducateur. Une pathologie dentaire

peut perturber le système postural. L’occlusion n’est pas le seul paramètre à prendre en

compte.

D’autre part, concernant l’occlusion, il explique que les malocclusions entraineraient une

compensation verticale posturale. En effet, selon lui, « toute pathologie ou dysmorphose

antéro-postérieure crânienne trouve une compensation verticale posturale dans le corps ».

Les malocclusions de classe II et III constitueraient des « biotypes compensatifs » et

trouveraient donc une compensation verticale posturale. Et inversement. Une pathologie

verticale posturale entrainera des compensations antéro-postérieures crâniennes. Ces

compensations ont été observées en pratique par des pédicures-podologues que j’ai

rencontré au cours de mes recherches. « La mandibule joue ainsi le rôle de compensateur

antéro-postérieur postural ». (Clauzade, 2007)

Georges Willem donne, dans son ouvrage, des précisions quant à la nature de ces

compensations. « Les atteintes dento-manducatrices […] s’accompagnent de projection

antérieure de la tête et des épaules dans les classes II ». Les malocclusions de classe II

semblent entrainer une antépulsion de la tête et des épaules. Cette antépulsion entraine

une rectitude du rachis et une posture cervicale « en tête de tortue ». On peut observer

chez les patients présentant ce type de malocclusion « un appui podal antérieur de

compensation anti-chute ». Cette répartition antérieure de l’appui podal est dû à

l’antépulsion. Ce défaut de répartition de l’appui plantaire peut entrainer dans un premier

temps un risque de chute. (Willem, 2011)

On note donc une compensation posturale du fait d’une malocclusion de classe II qui

entraine une répercussion au niveau plantaire. En tant que pédicure-podologue on peut

directement agir sur le capteur podal. En effet, nous pouvons dans un premier temps agir

Page 19: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

15

sur ce risque de chute augmenté. De plus, cette position peut, à terme, entrainer des

douleurs. Une mauvaise répartition des appuis entraine des zones d’hyperpressions. Ces

zones peuvent être à l’origine d’épines irritatives d’appui plantaire qui pourraient induire

une adaptation posturale. Le pédicure-podologue peut également agir sur la tension

exercée par cette posture sur la chaine musculaire postérieure. Ces tensions peuvent

également provoquer des douleurs chez le patient.

On ne peut pas déterminer avec certitude quelles compensations posturales entrainent les

malocclusions. Nous savons qu’elles influent sur la posture et peuvent entrainer des

hypertensions au niveau des chaines musculaires antérieures ou postérieures notamment.

Ces compensations posturales conduisent également à une modification de la répartition

des appuis. Cette modification peut entrainer des zones d’hyperpressions. Le pédicure-

podologue, avec les orthèses plantaires, pourra tenter de modifier cette posture.

3.2 Acteurs impliqués

3.2.1 L’odontologiste

Les odontologistes interviennent directement sur l’appareil manducateur. Ils s’intéressent

aux dents, à leurs maladies relatives et aux traitements de ces dernières. Ce terme

regroupe les chirurgiens-dentistes, les orthodontistes et les occlusodontistes.

L’odontologiste est décrit comme étant un praticien qui « observe et mesure les signes de

la dissymétrie des pièces osseuses portant les dents, conséquences de ces évolutions. »

(Scheibel et al., 2017). L’occlusodontologie traite des « interrelations fonctionnelles ou

dysfonctionnelles des constituants dento-neuro-musculo-articulaires de l’appareil

manducateur. » (Orthlieb et al, 2013) Les odontologistes travaillent sur l’occlusion en

traitant l’appareil manducateur.

La posture est prise en compte dans le domaine de la dentisterie, la posture est prise en

compte dans les thérapies. (Amat, 2008).

Bacetti nous rappelle l’importance de prendre en compte les trois plans de l’espace

lorsque le chirurgien-dentiste travaille sur la mandibule. En effet, la mandibule s’équilibre

tant dans le plan frontal, que sagittal que transversal. Il faut également prendre en compte

une quatrième dimension : le temps. (Baccetti, 2010)

Michel Clauzade nous indique également, dans son article L’orthoposturodontie au sein

de la revue Actualités Odonto-Stomatologiques en 2007 qu’un traitement dentaire

optimal doit prendre en compte l’occlusion sans oublier de regarder les mobilités au

niveau de l’articulation temporo-mandibulaire. « Traiter un patient signifie pour nous

modifier sa relation cranio-mandibulaire afin de lui trouver un nouvel équilibre postural.

Ceci passera par le choix d’une position thérapeutique articulaire » (Clauzade, 2007).

Cette notion a été reprise par le chirurgien-dentiste que j’ai pu rencontrer au cours de mon

premier entretien. En effet, ils effectuent un travail de précision caractérisé par l’usage de

cales en résines afin de modifier la position occlusale. Clauzade qualifie le chirugien-

Page 20: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

16

dentiste « d’architecte du crâne » car il influence et corrige la posture du patient en

modifiant la relation cranio-mandibulaire. Devant l’importance de l’influence indirecte

de ce professionnel sur la posture, il est important de travailler conjointement dans la prise

en charge de la posture. Il est nécessaire d’être en relation pour apporter un traitement

orthétique adapté. (Scheibel et al., 2017) nous évoque une nouvelle fois cette nécessité :

« Que le diagnostic local soit demandé à la suite de tests posturaux évocateurs ou établi

spontanément par l’odontologiste, il est un préalable indispensable à la recherche des

conséquences de ces dysfonctions sur l’aplomb ; le choix d’une solution thérapeutique

bénéficie alors des échanges entre praticiens dont les compétences sont

complémentaires. »

3.2.2 L’ostéopathe

L’ostéopathie traite les pathologies par la manipulation fonctionnelle. L’ostéopathie a un

large champ d’action. Cependant, elle est considérée comme efficace seulement dans

certains domaines de par le manque d’études validées. Les ostéopathes, tout comme les

pédicures-podologues, agissent sur la posture en travaillant sur les muscles, les fascias et

les articulations. (Fournier et al., 2011)

L’ostéopathe travaille sur la posture en travaillant sur les différentes entrées de ce

système, y compris sur l’appareil manducateur. Il est un professionnel clé dans la prise

en charge de la posture. Il traite les symptômes posturaux et agit sur la posture globale du

patient en éliminant les afférences nociceptives. Le fait de lever ces afférences permet de

retrouver un « équilibre tonique satisfaisant ». (Gagey et Weber, 2004) Il permet la

réhabilitation fonctionnelle des membres.

« L’ostéopathe cherche en règle générale à faciliter les compensations » (Gagey et

Weber, 2004). L’ostéopathe à travers ses manipulations améliore ou traite les différentes

dysfonctions qui seraient présentes au niveau des entrées du système postural. Il apprécie

l’importance d’une entrée sur le tonus postural. Il arrive qu’après avoir levé une

dysfonction, une nouvelle perturbation apparaisse qui était la cause de la dysfonction

traitée. Dans certains cas, une voir deux séances permettent de retrouver la fonctionnalité

de l’appareil traité. Cependant, il arrive que malgré les manipulations ostéopathique le

problème reste présent. Dans ce cas, il sera nécessaire de mettre en place une orthèse au

niveau du système atteint : capteur podal, visuel, dentaire …

Au cours de mes entretiens, les professionnels m’ont spontanément évoqué le rôle de

l’ostéopathe. Pédicures-podologues et chirurgiens-dentistes le considèrent comme « un

pivot » dans la prise en charge interprofessionnelle des malocclusions. Ils m’ont indiqué

qu’au cours de leurs prises en charges, pédicure-podologue comme chirurgien-dentiste,

redirigent dans un premier temps le patient vers l’ostéopathe. Lorsqu’un patient était

redirigé vers lui, l’ostéopathe effectuait différents tests au niveau de l’appareil

manducateur. Il testait notamment la mobilité au niveau de l’articulation temporo-

Page 21: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

17

mandibulaire. Cet exemple de prise en charge ne permet pas de généraliser sur la pratique

de tous les ostéopathes.

3.2.3 Le pédicure-podologue

Selon Luc Bonnier, odonto-stomatologiste, il est important pour le pédicure-podologue

d’avoir une initiation à quelques éléments de diagnostic et de langage dentaire. (Gagey et

Weber, 2004)

Lorsque le pédicure-podologue intervient en tant que posturologue et qu’il redirige un

de ses patients vers le chirurgien-dentiste, il doit, pouvoir répondre à trois questions à la

suite de son examen clinique (Gagey et Weber, 2004) :

- « La mandibule est-elle bien en place ?

- Son mouvement autour de l’articulation temporo mandibulaire est-il

normal ?

- Les muscles qui la mobilisent sont-ils indolores ? »

Il est très important de déterminer quel est l’élément nocicepteur. La chronicité des

symptômes peut aider à déterminer si le pied est perturbateur ou adaptatif. Cette notion

est primordiale. Le projet thérapeutique sera mis en place selon cette dernière. Lorsque le

pied est adaptatif il faut tester les autres entrées du système postural afin de déterminer

quel système est perturbateur. En tant que pédicure-podologue nous devons dans un

premier temps, avant de penser aux autres entrées, vérifier que le pied est fonctionnel. Il

faut s’assurer de l’intégrité de son système articulaire et musculaire.

Le pédicure-podologue ne propose pas de traitement concernant les malocclusions. Si

nous prenons en exemple un patient présentant une malocclusion de classe II, le

chirurgien-dentiste effectuera le traitement dentaire adéquat. Le patient reviendra ensuite

faire un nouveau bilan, puis, il sera alors déterminé si le port d’orthèses plantaires est

nécessaire ou non. Il se peut, qu’avec la correction dentaire apportée, le patient retrouve

un tonus postural physiologique et donc ne nécessite pas de traitement podologique

particulier.

Lorsqu’un traitement orthétique est nécessaire, le pédicure-podologue proposera des

semelles en corrigeant les troubles statiques associés. Un traitement posturologique avec

des éléments de proprioception pourra également être proposé. Ces éléments

proprioceptifs agiront sur le capteur podal en donnant des informations au cerveau. Ce

dernier donnera des informations aux muscles qui agiront sur le squelette et modifieront

ainsi la posture.

Le Dr Michel Clauzade nous indique, dans son article que « La règle sera de toujours

traiter en priorité la pathologie centrale occlusale, car le pied et l’œil adaptent sur la

mandibule. Une fois que le système sera débarrassé des perturbations occlusales, les

Page 22: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

18

capteurs déficients seront alors traités ». Selon lui, l’œil et le pied sont adaptateurs. Donc

si nous suivons le raisonnement de Michel Clauzade, le pédicure-podologue

interviendrait toujours après le chirurgien-dentiste. Cependant, en pratique les choses ne

sont pas si tranchées.

En effet, suite aux entretiens que j’ai pu avoir auprès de plusieurs chirurgiens-dentistes,

le traitement de l’appareil manducateur ne se fait pas toujours en amont du traitement

orthétique. Comme décrit précédemment, le capteur manducateur perturbe le capteur

podal, et inversement. Ce lien, décrit par bon nombre de posturologues et chirurgien-

dentiste, peut expliquer l’inefficacité d’un traitement orthétique lorsque l’appareil

manducateur a une grande influence sur le système postural.

Au cours d’un examen clinique, lorsqu’un patient présente un syndrome de déficience

posturale il est conseillé au praticien de tester l’influence des différentes entrées du

système postural.

Le pédicure-podologue n’a pas de rôle dans la prévention des malocclusions. Il n’a pas

non plus de rôle curatif. En effet, le podologue peut mettre en évidence une perturbation

au niveau de l’appareil manducateur. Il ne s’agit pas au cours des examens cliniques de

« chercher » quel trouble est présent. Dans la prise en charge interprofessionnelle, le

pédicure-podologue a un rôle dans l’orientation du patient. En effet, lorsqu’au cours de

son examen clinique le pédicure-podologue met en évidence une perturbation du tonus

postural lié à l’appareil manducateur il redirige le patient vers l’ostéopathe dans un

premier temps puis, un chirurgien-dentiste si nécessaire.

Le pédicure-podologue agit directement sur le capteur podal à l’aide des orthèses

plantaires. Le capteur podal a un rôle clé dans l’équilibration. Différents types d’orthèses

plantaires existent. On retrouve les orthèses plantaires :

- Mécaniques

- Proprioceptives

- Posturales

- Sensorimotrices

Ces différentes orthèses agissent différemment sur le capteur podal.

4 Notion d’interprofessionnalité et pluridisciplinarité

Mon mémoire a été influencé par mon intérêt à travailler en collaboration avec d’autres

professionnels dans ma pratique professionnelle future. Il est nécessaire de différencier le

travail pluridisciplinaire du travail interprofessionnel.

Page 23: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

19

Deux mémoires ont été effectué sur l’appareil manducateur et la posture au sein de l’IFPP

(celui de Camille ZAMBELLI : « La relation entre la posture globale d’un patient et les

pathologies de l’occlusion dentaire par l’intermédiaire des chaînes musculaires et le

traitement que l’on peut apporter lors d’un travail pluridisciplinaire » et celui de Charles

ROUXEL : « Quel est l’impact de la malocclusion sur la posture ».) Il m’est apparu

intéressant d’étudier la prise en charge interprofessionnelle entre le chirurgien-dentiste et

le pédicure-podologue.

4.1 Interprofessionnalité

Aujourd’hui, le système de santé privilégie de façon croissante le travail pluri-, multi- et

inter- disciplinaire. L’émergence des maisons de santé en est une des conséquences. En

effet, la création de ce genre d’établissement permet de regrouper plusieurs professionnels

afin de faciliter et de développer le travail collaboratif. L’interprofessionnalité repose

cependant sur différents critères. Sa mise en place s’effectue selon plusieurs étapes et fait

face à de multiples obstacles et limites.

4.1.1 Définition

L’interprofessionnalité est « un ensemble de relations et d'interactions qui permettent à

des professionnels de mettre en commun, de partager leurs connaissances, leur expertise,

leur expérience pour les mettre, de façon concomitante au service des clients. » (Amour,

Sicotte et Lévy, 1999).

De plus, selon Joly et al., le but du travail en interprofessionnalité est d’élaborer « un

savoir collectif sur le patient ». Cette démarche repose sur l’existence d’un dialogue entre

les différents professionnels. Chaque praticien apporte sa vision propre du problème. De

par la multitude de professions dans le domaine médical et paramédical on observe une

fragmentation des connaissances. L’interprofessionnalité répond à cette problématique de

fragmentation en apportant une réponse globale. (Joly et al., 2011).

Le travail interprofessionnel est basé sur quelques conditions. Il ne s’agit pas uniquement

de réunir plusieurs professionnels. « Une équipe d’experts n’est pas automatiquement une

équipe experte. » (Policard, 2014) C’est pour cela que la collaboration

interprofessionnelle repose sur des critères bien définis qu’il est important de connaître.

En effet, il est essentiel d’établir une organisation précise déterminant notamment les

rôles de chacun. Il est nécessaire de connaître et reconnaître les champs de pratiques ainsi

que les aptitudes de chacun pour avoir une prise en charge interprofessionnelle optimale

(Joly et al., 2011; Policard, 2014). Chaque praticien a une responsabilité et une autonomie

dans son domaine. Il est primordial d’identifier, dès le début de la mise en place de ce

travail conjoint, des objectifs et projets communs. La communication est réellement un

des éléments majeurs déterminant la réussite de cette démarche. Le travail

interprofessionnel n’est pas si évident à mettre en place. Il est important de respecter

Page 24: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

20

certaines conditions. Il faut respecter l’autonomie de chacun, laisser chacun s’exprimer.

Chaque professionnel étudie les problèmes selon ses compétences et son domaine

d’action. Chaque praticien, comme évoqué précédemment, perçoit le patient à travers son

domaine de prédilection. Il est nécessaire de garder cette singularité pour proposer une

démarche interprofessionnelle optimale. Sans cette individualité, le groupe n’a plus lieu

d’être car la prise en charge ne sera plus idéale.

Les enjeux de l’interprofessionnalité sont évidemment sur le plan professionnel et

collectif mais également sur le plan individuel. Joly et al. nous indiquent donc que d’un

point de vue professionnel, l’interprofessionnalité permet de réduire les tensions

présentes. Elle permet de fournir au patient une offre de soin plus adaptée. Sur le plan

individuel il est nécessaire pour les praticiens de se remettre en question constamment. Il

permet de développer une humilité car les résultats ne sont pas ceux d’une discipline

donnée mais sont ceux de l’équipe. D’un point de vue collectif, il y a une prise de

conscience concernant le caractère nécessaire de la prise en charge collective. Les

problématiques ne peuvent être abordées uniquement par un domaine de compétence.

(Joly et al., 2011)

On observe dans l’interprofessionnalité « l’émergence de nouveaux savoirs qui fondent

éventuellement une nouvelle discipline » ainsi qu’une transformation des acteurs

impliqués dans ce travail collectif. (Couturier, 2009)

4.1.2 Les étapes de la mise en place de l’interprofessionnalité

B. Hervy, en 2005 dans l’ouvrage Interprofessionnalité en gérontologie distingue cinq

étapes dans l’évolution d’une pratique professionnelle vers

l’interprofessionnalité (Manière et al., 2005) :

- La pratique professionnelle centrée sur elle-même : cette pratique est

uniquement basée sur ses connaissances professionnelles, ses acquis pratiques

sans autre considération.

- L’élargissement de son champ professionnel : la pratique s’ouvre à

d’autres savoirs.

- La cohabitation ou la pluriprofessionnalité, la juxtaposition de plusieurs

démarches : c’est une phase où plusieurs professionnels sont impliqués dans la

prise en charge mais il n’existe aucune communication entre eux.

- Le centrage sur les points communs, la transprofessionnalité :

Contrairement à l’étape précédente, la communication est présente entre les

différents professionnels. Cependant, les visions divergentes ne sont pas prises en

compte. C’est une forme de coopération mais cette pratique ne fait pas bon usage

des points de vue différents des professionnels. Ils sont mis à l’écart, ne sont pas

intégrés dans la prise en charge.

Page 25: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

21

- L’interprofessionnalité ou la pratique des interactions : cette pratique est

très complexe à mettre en œuvre étant donné qu’elle prend en compte les aspects

communs et différents. Elle implique de prendre en compte les visions de chaque

pratique et existe de par cette grande variété. L’interprofessionnalité existe parce

qu’il y a des échanges entre les différents acteurs de cette pratique. C’est un travail

d’équipe impliquant des conditions comme le fait de respecter la liberté de l’autre

professionnel. Cette pratique fait face à plusieurs obstacles dont le temps. En effet,

ces temps d’échanges impliquent une certaine disponibilité de la part des

professionnels.

4.1.3 Les limites et obstacles de l’interprofessionnalité

L’interprofessionnalité doit faire face à des limites des contraintes et des risques comme

nous l’évoquent France Mourey et Sabrina Outata dans le chapitre Contexte et concept

de l’ouvrage Interprofessionnalité en gérontologie. En effet, elle est dans un premier

temps soumis à des limites d’ordre éthique. Malgré le fait que les professionnels partagent

des informations relatives au patient, ils sont soumis à une certaine éthique, notamment

« un secret professionnel lié à la fonction ». Cette pratique présente des obstacles en

termes de temps et d’énergie. Afin de rendre possible cette démarche il est nécessaire

d’établir des réunions entre les différents acteurs afin de leur permettre d’échanger. Ce

travail est peut-être plus facilement réalisable lorsqu’il est mis en place au sein d’une

institution. Cette pratique est basée sur un modèle horizontal, c’est-à-dire qu’il n’y a pas

de hiérarchie, ce qui peut entrainer des tensions entre les différents praticiens. Il est

nécessaire de respecter les rôles et l’autonomie de chacun. Cette démarche se nourrit des

différences entre les professionnels. Il faut qu’elles restent présentes, il faut les conserver

sinon cette démarche n’a plus lieu d’être.

4.2 La pluridisciplinarité

La pluridisciplinarité quant à elle « renvoie au principe de coprésence autour d’un objet

commun à diverses disciplines, mais qui demeurent fortement distinctes ; chacune sait ce

qu’elle a à faire et le fait de façon autonome » (Couturier, 2009). Ici, le terme de

pluridisciplinarité n’aborde pas la présence de liens entre les professionnels. Chacun

travaille en parallèle, de façon autonome autour d’une même problématique sans mettre

en commun les connaissances des uns et des autres. Il n’y a pas d’interactions entre les

différents acteurs de santé lors d’une prise en charge pluridisciplinaire. Manière et al.

nous indiquent que « l’approche pluridisciplinaire peut être appréhendée comme la

juxtaposition ou l’addition de contributions spécifiques. » (Manière et al., 2005).

Suite à cette analyse, le point primordial qui différencie ces deux concepts sont les

relations entre les professionnels. Il n’y a pas de relation entre les différents praticiens

Page 26: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

22

dans une prise en charge pluridisciplinaire contrairement à celle interprofessionnelle.

Mon choix s’est donc porté sur le terme interprofessionnalité.

5 Investigation

Dans ce mémoire d’initiation à la recherche, je me suis donc concentrée sur cette notion

au travers de la prise en charge des malocclusions que peut entreprendre le pédicure-

podologue avec les autres professionnels.

Pour tenter de répondre à la problématique j’ai réalisé deux questionnaires, l’un pour les

pédicures-podologues et l’autre pour les chirurgiens-dentistes que j’ai rencontré au cours

d’entretiens. Ces questionnaires m’ont permis d’en connaître davantage sur le travail de

ces deux professionnels.

5.1 Analyse des réponses des pédicures-podologues

Le questionnaire destiné aux pédicures-podologues était assez précis et orienté vers la

posturologie (voir Annexe IV). J’ai déposé mon questionnaire sur un réseau social

regroupant un grand nombre de pédicures-podologues. Cependant, en me basant sur la

pratique de l’institut je n’ai pas pu toucher tous les professionnels. Tous mes résultats qui

seront présentés par la suite seront sur un total de 30 réponses. Ce faible nombre ne permet

pas de tirer des conclusions concernant les pratiques des pédicures-podologues en France

mais elle permet d’avoir une tendance. La majorité des professionnels ayant répondu

exercent depuis moins de 20 ans (80%).

Mon questionnaire avait pour but de me renseigner par rapport aux pratiques des

différents praticiens. Je voulais savoir notamment s’ils travaillaient avec d’autres

professionnels de santé. 100% d’entre eux ont affirmé travailler avec d’autres

professionnels de santé. La plupart travaillent avec des ostéopathes (90%), des

kinésithérapeutes (77%) et des orthoptistes (73%).

Je me suis demandé s’il y avait un lien entre les formations continues et la collaboration

interprofessionnelle. 73,3% considèrent que les formations continues favorisent la

collaboration interprofessionnelle. Les professionnels évoquent notamment les

formations en posturologie pluridisciplinaire avec des kinésithérapeutes, des ostéopathes,

des chirurgiens-dentistes ou des orthoptistes comme étant celles favorisant ce travail.

60% des pédicures-podologues ayant répondu au questionnaire disent travailler avec des

chirurgiens-dentistes. Afin de tester l’influence des exo-capteurs (appareil manducateur)

ils pratiquent pour 37% d’entre eux la MCP. Lorsqu’ils détectent une atteinte de l’appareil

manducateur entraînant des répercussions posturales, ils sont 80% à rediriger le patient

vers un chirurgien-dentiste.

Page 27: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

23

La plupart des pédicures-podologues interrogés, parmi ceux qui redirigent, évoquent

comme étant la cause de cette redirection des troubles de l’occlusions (50%), des

bruxismes (33%), au niveau de l’ATM (16%) et autres. Un praticien évoque la difficulté

de rediriger le patient de par son refus et le fait que le chirurgien-dentiste ne sait pas de

quoi il s’agit.

J’ai ensuite demandé s’ils connaissaient le terme malocclusion. 83,3% disent connaître

ce terme, et 73,3% disent avoir déjà détecté un trouble de malocclusion.

J’ai ensuite demandé à quel moment il leur semblait le plus pertinent de réaliser le

traitement postural par rapport au traitement dentaire. Les réponses, au nombre de 27,

sont très variées. 33,3% affirment que les traitements orthétique et dentaire se font en

parallèle. 18,5% d’entre eux indiquent que le traitement orthétique s’effectue à postériori.

Mais on retrouve une majorité de praticien, 40,7%, qui considère que la mise en place de

ces traitements se fait au cas par cas. C’est-à-dire que le traitement orthétique sera effectué

en amont, en parallèle ou à postériori selon l’examen clinique ainsi que suivant l’avis de

l’odontologiste.

Ces différents résultats m’ont permis de voir que les pédicures-podologues travaillent

avec d’autres professionnels de santé. La plupart d’entre eux travaille avec des

ostéopathes, des kinésithérapeutes, des orthoptistes et des chirurgiens-dentistes. Ces

collaborations pluriprofessionnelles semblent influencées par les formations continues.

De plus, après avoir effectué des tests, la MCP notamment, les professionnels redirigent

leurs patients vers des odontologistes pour des cas d’anomalies d’occlusion pour la

plupart. Un grand nombre d’entre eux affirment avoir détecté une malocclusion. Les

praticiens semblent choisir le moment opportun de la mise en place du traitement selon

chaque cas. Chaque prise en charge étant différente, ils ne mettent pas en place les

traitements orthétiques au même moment chez chaque patient.

Page 28: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

24

5.2 Analyse des réponses des chirurgiens-dentistes

Dans le cadre de mon mémoire, j’ai réalisé des entretiens avec des chirurgiens-dentistes

concernant la prise en charge interprofessionnelle des malocclusions. Ces professionnels

travaillent avec des posturologues. Afin de modifier l’occlusion et de la rendre plus

physiologique, ils travaillent avec des cales.

Au cours de la formation dentaire, les chirurgiens-dentistes n’ont pas de formation

particulière à la posturologie. C’est en formation continue que les praticiens peuvent

apprendre à faire des bilans posturologiques.

Le chirurgien-dentiste que j’ai rencontré effectuait, dans le passé, des bilans

posturologiques. Désormais, étant donné qu’il travaille avec des posturologues, comme

un ostéopathe et des pédicures-podologues, il n’effectue plus ces tests. Les tests sont

réalisés en amont par le posturologue qui va déterminer si l’appareil manducateur vient

perturber le système. S’il y a perturbation, le chirurgien-dentiste va d’abord écarter toute

organicité. C’est-à-dire qu’il faut « traité » les pathologies dites classiques comme un

abcès, l’absence de dents … qui vont entrainer par exemple des épines irritatives d’appui

plantaire (EIAP) puis ensuite travailler sur la relation intermaxillaire.

Dans le cas où le patient présente une malocclusion, les chirurgiens-dentistes redirigent

souvent vers l’ostéopathe dans un premier temps. Ce professionnel réalisera un bilan afin

de déterminer s’il est nécessaire de mettre en place un traitement dentaire. Une fois que

le bilan ostéopathique est réalisé et qu’il est nécessaire de traiter une pathologie de

l’appareil manducateur, les chirurgiens-dentistes réalisent des tests de kinésiologie. Suite

à ces tests, ils mettent par exemple des cales de quelques millimètres qui vont permettre

de déplacer la mâchoire inférieure par rapport à la mâchoire supérieure. Ces cales

permettent de décompresser l’articulation temporo-mandibulaire. Ensuite, le

posturologue va faire des tests avec simulation de cale pour voir si les tests sont améliorés

ou non. Une fois les tests réalisés, s’ils sont améliorés par la proposition de calage, le

chirurgien-dentiste fait le montage. Une fois le traitement mis en place, le posturologue

fera des contrôles réguliers afin d’en suivre l’évolution. Il décide de la fréquence de ces

contrôles. La plupart du temps le traitement dentaire est réalisé avant le traitement

orthétique.

5.3 Analyse des différents collaborations observées

Au cours de mon travail de recherche, j’ai observé des professionnels travaillant en

collaboration au sein de leurs prises en charge. Cela m’a permis de déterminer si cette

collaboration peut être qualifiée d’interprofessionnelle ou non.

Dans un premier temps, comme abordé précédemment, l’interprofessionnalité repose sur

un ensemble de critères bien précis. Il semble, qu’aujourd’hui, certaines prises en charges

Page 29: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

25

des professionnels que j’ai observés répondent à quelques-uns de ces critères. En effet,

lors de leur prise en charge, des malocclusions notamment, leur collaboration avec

d’autres acteurs de santé repose sur un échange. La communication, qui correspond à l’un

des éléments essentiels à l’interprofessionnalité, est présente. Cependant, elle est assez

limitée. Le fait de ne pas être en institution ne permet pas de mettre en place cette

démarche de façon aisée. De plus, le manque de temps ne permet pas de la développer.

L’échange entre les différents acteurs impose d’avoir un langage commun. Il leur est

nécessaire d’apprendre, parfois, un nouveau langage.

La mise en place de tests communs ainsi que des formations pluriprofessionnelles

favorisent cette collaboration.

Chaque professionnel apporte sa vision du problème au travers de sa discipline, selon ses

compétences et son domaine d’action. De plus, chacun des praticiens demeure autonome.

L’interprofessionnalité repose également sur la prise en compte des visions divergentes

des professionnels. Le peu d’échange ainsi que les différences de langage ne paraissent

pas permettre cette confrontation.

De plus, les entretiens et le questionnaire ont permis de mettre en exergue cette volonté

de travailler ensemble chez les professionnels. Les praticiens essayent d’adopter cette

collaboration dans leur activité professionnelle. Les professionnels observés, chirurgiens-

dentistes et pédicures-podologues, au cours de mon travail de recherche semblent tendre

vers le travail en interprofessionnalité. Certain des critères caractérisant cette

collaboration sont respectés. Cependant, par manque de temps et, ne faisant pas partie

d’une institution, les temps d’échanges sont rares. Ils ne permettent visiblement pas de

confronter les points de vue divergeant des professionnels.

Page 30: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

26

Conclusion

Ce mémoire a pour but de mettre en avant l’intérêt d’une prise en charge

interprofessionnelle des patients posturaux. Plusieurs professionnels agissent sur la

posture. Que ce soit directement ou indirectement il paraît primordial de travailler

collectivement afin de proposer des traitements adaptés et prenant en compte le patient

dans sa globalité. Différentes entrées influent le système postural. Au cours de ce travail

nous avons pu voir que l’appareil manducateur, via l’occlusion, a un impact sur la posture

même si les circonstances ne sont pas encore clairement déterminées. Le pédicure-

podologue a cette possibilité d’action sur le système postural via les orthèses plantaires.

L’ostéopathe agit également sur ce système en travaillant sur les muscles, fascia et

articulations. Le chirurgien-dentiste, plus généralement l’odontologiste, met en place des

appareillages modifiant l’occlusion.

Dans mon exercice futur, je souhaiterai avoir la possibilité de mettre en place cette

interprofessionnalité. Ce travail de recherche m’a permis de comprendre l’intérêt de

l’interprofessionnalité dans les prises en charge. Elle permet de casser les frontières entre

les professions et de se tourner vers l’autre dans l’intérêt d’une prise en charge la plus

complète possible. Elle apporte également une réponse face à la fragmentation des

connaissances.

Le pédicure-podologue favorise cette collaboration en s’ouvrant à d’autres savoirs et en

mettant en place un échange entre plusieurs professionnels autour d’une problématique

commune. Des formations pluriprofessionnelles sont en place afin de faciliter cette

collaboration. Cependant, ce travail m’a permis de me rendre compte qu’il existe encore

beaucoup de freins, malgré le fait que les professionnels tendent vers cet idéal

thérapeutique. Ces freins concernent notamment le temps, la communication ou encore

l’aspect financier chez le patient. Le développement des regroupements comme les

maisons de santé permettraient de faciliter ces échanges. L’accessibilité au dossier

médical partagé pour les paramédicaux pourrait favoriser la communication entre les

professionnels. Les praticiens ont la volonté évidente de se tourner vers cette

collaboration. Elle permet de répondre à l’isolement redouté pour des professions

libérales comme les nôtres. De plus elle donne la possibilité d’échanger autour de cas

clinique qui peuvent parfois poser problème. L’organisation de temps de rencontres entre

les acteurs d’une prise en charge posturale globale pourrait permettre de favoriser son

développement.

Enfin, ce travail de recherche m’a permis de développer mes connaissances sur

l’interprofessionnalité et d’en saisir les limites. J’espère pouvoir mettre en place cette

collaboration dans mes futures prises en charge.

Page 31: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

27

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Page 36: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

32

Annexes I. Annexe I : Rapports médiaux de l’articulation temporo-mandibulaire, P. Kamina, 2013 ..... I

II. Annexe II : Grille d’entretien destinée aux chirurgiens-dentistes rencontrés ........................ I

III. Annexe III : Tableau épreuve posturo-dynamique ............................................................ II

IV. Annexe IV : Réponses au questionnaire destiné aux pédicures-podologues .................... II

Page 37: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

I

I. Annexe I : Rapports médiaux de l’articulation temporo-mandibulaire,

P. Kamina, 2013

II. Annexe II : Grille d’entretien destinée aux chirurgiens-dentistes

rencontrés

Bonjour, dans le cadre de mon mémoire, je souhaiterais m’entretenir avec vous

concernant l’influence des malocclusions sur la posture et votre prise en charge en lien

avec celle du pédicure-podologue.

- Quelle(s) pathologie(s) de l’appareil manducateur rencontrez-vous le plus

régulièrement ?

- Quel traitement mettez-vous en place lorsqu’un patient présente une

malocclusion ?

- En cas de malocclusion, dirigez-vous le patient vers un Pédicure-

Podologue pour faire un bilan posturologique ? Si oui, avant le traitement que

vous allez mettre en place ou après ?

- Faites-vous un bilan postural lors de vos examens ?

- Utilisez-vous des tests posturaux lors de la mise en place de

l’appareillage ? Quels sont-ils ? A quoi doivent-ils veiller ?

- Avez-vous remarqué des similarités de répercussions posturales entre les

patients présentant des malocclusions ?

Page 38: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

II

- Lorsqu’un traitement postural est nécessaire, est-il effectué en amont du

traitement orthodontique, en parallèle ou à postériori ?

- Avez-vous des formations en posturologie ? Si oui, sont-elles présentes

dans la formation initiale ?

- Y a-t-il des formations en posturologie pluridisciplinaires ? Avez-vous

déjà suivi une de ces formations ? Quels autres professionnels étaient présents ?

III. Annexe III : Tableau épreuve posturo-dynamique

Gauche Droite Gauche Droite

Cervical

Dorsal

Lombaire

Pelvi-

pédieux

Dur Mousse

IV. Annexe IV : Réponses au questionnaire destiné aux pédicures-

podologues

30 réponses reçues

Depuis combien de temps exercez-vous ? 30 réponses

Page 39: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

III

Avez-vous suivi des formations en posturologie ? 30 réponses

Travaillez-vous avec d’autres professionnels de santé ? 30 réponses

Si oui, lesquels ? 30 réponses

77%

90%

73%

13%

17%

10%

7%

3%

30%

13%

7%

3%

3%

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Kinésithérapeute

Ostéopathe

Orthoptiste

Occlusodontiste

Orthophoniste

Médecin

Orthodontiste

Chiropracteur

Dentiste

Psychomotricien

Ophtalmologue

Chiurgien

Rhumatologue

Page 40: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

IV

Pensez-vous que cette collaboration a été facilitée par les formations continues ? 30

réponses

Quels professionnels y participaient ? 23 réponses

Travaillez-vous avec des chirurgiens-dentistes ? 30 réponses

61%

87%

43%

39%

9%

13%

4%

Kinésithérapeute

Ostéopathe

Orthoptiste

Chirurgien-dentiste

Pédicure-podologue

Médecin

Pharmacien

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Série1

Page 41: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

V

Quels tests pratiquez-vous pour tester l’influence des exo-capteurs (ex : dents, appareil

manducateur …) ? 30 réponses

- Aucun

- MCP

- 0

- Test chaîne musculaire avec dents serrées et desserrées

- MCP

- Fukuda, Maddox

- Fukuda, Romberg, plateforme

- MCP, Fukuda, Maddox postural

- Bassani, épreuve posturo-dynamique, verticale de barrée, tests kinésio.. MCP

bouche grande ouverte, occlusion dents serrées et langue positionnée en haut du

palais) + test de l’appareil dentaire en place ou barre de maintien fixée aux dents

- Test bouche ouverte / fermée langue au palais langue en bas

- Aucun

- MCP et l’épreuve posturo-dynamique et le Bassani avec les appareils en bouche

si on peut les enlever et les remettre

- Kinésio et scapulaire

- MCP dents en contact, diduction

- Bouche ouverte, bouche fermée

- Manœuvre de convergence podale

- TMI crânienne, avec et sans appareils, mobilité globale en bouche

ouverte/fermée

- Ouverture, fermeture bouche, réflexes primordiaux

- MCP, épreuve posturo dynamique, rotation de tête … (Tous mâchoire ouverte

ou dents serrées)

- Manœuvre de convergence podale, Bassani

- MCP, oscillations, tests crâniens

- Ouverture fermeture symétrique

- Test de convergence podale

- MCP

- Tests sensoriels maddox TIS …

- Plein

- Tests kinésio avec cales dentaires

Page 42: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

VI

Redirigez-vous des patients vers des chirurgiens-dentistes lorsque vous détectez une

atteinte de l’appareil manducateur entraînant des répercussions posturales ? 30

Réponses

Si oui, pour quelles pathologies de l’appareil manducateur ? 24 réponses

- Travail de l’occlusodontiste pour définir la pathologie

- Problème d’ATM, bruxisme, malocclusion

- Dents manquantes, béance antérieure

- Sadam ...

- Dysperception orale, malocclusion entrainant des perturbations, dentiers qui

bougent …

- Problème ATM, occlusion et surtout pour le retrait de la barre de maintien

- Malocclusion / bruxisme

- A partir du moment où à mon suivi je ne vois pas d’évolution je l’envoie quoi

qu’il en soit

- Bruxisme, malocclusion en général à déterminer par le dentiste lui-même

- Occlusion

- Bruxisme, clenching, malocclusion

- Défaut d’occlusion, bruxisme

- Luxation subluxation ATM

- Bruxisme, blocage crânien bouche ouverte/fermée

- DAM

- EIAD, défaut d’ouverture

- Dents réactogènes

- ATM parasites dentaires respirateurs buccaux

- Problème occlusion

- Pas encore eu le cas mais si jamais ça devait arriver je redirige

- Toutes si nécessaire

- Tous les troubles posturaux, respirateurs buccaux

- ATM ou défaut d’occlusion

Si non, que faites-vous de ce résultat ? 3 réponses

- Si mes tests montrent une déficience, renvoie occlusodontiste dans tous les cas

- Je suis parfois démunie quand le patient ne souhaite pas aller vers d’autres

professionnels ou quand l’autre professionnel n’a pas vu de quoi il en retournait

- Je compense avec les semelles

Page 43: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

VII

Connaissez-vous le terme de malocclusion dentaire ? 30 réponses

Avez-vous déjà détecté un trouble de malocclusion ? 30 réponses

Lorsqu’un traitement postural est nécessaire, est-il effectué en amont du traitement

orthodontique, en parallèle ou à postériori ? 27 réponses

A la réponse « au cas par cas », des commentaires étaient ajouté en précision :

- Après discussion avec l’occlusodontiste

- Certaines personnes ne veulent pas aller chez le chirurgien-dentiste pour des

raisons financières

- Selon l’âge du patient et ses douleurs

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%

En parallèle

A postériori

Au cas par cas

En parallèle ou a postériori

En amont et en parallèle

Page 44: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

VIII

- Cela dépend du bilan

- Mais il est nécessaire de toujours vérifier à postériori

- Cela dépend de la prédominance de l’entrée

Page 45: Prise en charge posturale et interprofessionnelle des

NOM : GUEHO

PRENOM : Maïwenn

TITRE : Prise en charge posturale et interprofessionnelle des malocclusions par le

pédicure-podologue

Nowadays, interprofessionnal care is one of the major challenges of our health care

system. This joint effort between professionals is organised around a number of cares

and as such, enables a global approach of the patient.

Many entrance, like manducatory apparatus, influence the postural system. This thesis

aims to study the collaborative work between the podiatrist, dentist and osteopath

concerning the postural care of dental malocclusions. Each of those practitioners act in

a different way on manducatory apparatus. This joint work is important because it

enables the professionals to provide global care. In fact, collaboration not only prevent

the fragmentation of knowledge, it also allows for variety of points of view to be shared.

After presenting a few points concerning the manducatory apparatus, posturologie and

the roles of each of the professionals, I carried out interviews to determine if the

podiatrist favoured this collaboration. Finally, the conclusion focuses upon the

importance of interprofessionnality in care.

De nos jours, la prise en charge interprofessionnelle est l’un des enjeux majeurs de notre

système de santé. Cette collaboration entre les professionnels s’organise autour de

nombreuses prises en charge et permet une approche globale du patient.

Différentes entrées, comme l’appareil manducateur, influencent le système postural. Ce

mémoire vise à étudier le travail collaboratif du pédicure-podologue avec le chirurgien-

dentiste et l’ostéopathe autour de la prise en charge posturale des malocclusions

dentaires. Chacun de ces praticiens agit de manière différente sur l’appareil

manducateur. Ce travail conjoint est important car il permet de proposer une prise en

charge globale du patient. En effet, la collaboration répond à la problématique de

fragmentation des savoirs et amène une diversité de points de vue.

Après avoir présenté quelques rappels concernant l’appareil manducateur, la

posturologie et les rôles de chacun des professionnels, j’ai effectué des entretiens afin

de déterminer si le pédicure-podologue favorisait cette collaboration. Enfin la

conclusion s’articule autour de l’importance de l’interprofessionnalité dans les prises en

charge.

KEYWORDS : Interprofessionnality, Posturology, Podiatrist, Dental malocclusion

MOTS CLES : Inteprofessionnalité, Posturologie, Pédicure-Podologue, Malocclusion

dentaire

INSTITUT DE FORMATION EN PEDICURIE-PODOLOGIE :

12 rue Jean-Louis Bertrand 35000 RENNES

TRAVAIL ECRIT DE FIN D’ETUDES – 2016-2019