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Discussion. — Huit patients ont induit a ` eux seuls la me ˆme charge de travail pour la RPS que 1500 patients. L’importance des moyens engage ´s s’explique par la brie `vete ´ impose ´e des re ´ponses, ainsi que par la crainte de me ´connaı ˆtre une urgence. Cette activite ´ encore mal e ´value ´e, pourrait faire l’objet d’une e ´tude plus e ´largie, car aucune information ne nous permet de replacer notre re ´ponse dans la logique de prise en charge globale de ces patients. Tous e ´tant suivis en psychiatrie, il serait certainement utile de faire un lien entre les diffe ´rents intervenants. doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.554 192 Prise en compte du crite`re cine´tique en re ´gulation M. Lederlin, H. Reinsberger, V. Losa, P. Huther, P. Dabadie Service des urgences, centre hospitalier d’Orthez, France Motscle´s.— Polytraumatisme ; Cine ´tique ; Re ´gulation Confronte ´a ` l’accidentologie, routie `re ou domestique, toute la difficulte ´ pour le me ´decin re ´gulateur est d’identifier les patients a ` risque. Lors de la confe ´rence de Vittel de 2002, des crite `res cine ´tiques lie ´s au me ´canisme de l’accident ont e ´te ´ reconnus comme pre ´dictifs de le ´sions potentiellement gra- ves. Le guide d’aide a ` la re ´gulation me ´dicale de 2004 a identifie ´ la cine ´tique e ´leve ´e comme e ´tant un crite `re de gravite ´ inde ´pendant ; son recueil en re ´gulation impose l’envoi d’une e ´quipe me ´dicalise ´e et l’orientation du patient vers un centre hospitalier adapte ´. Notre po ˆle de sante ´, sans service de re ´animation, n’est pas qualifie ´ pour accueillir des patients potentiellement graves. L’objectif de ce travail a e ´te ´ d’e ´valuer le respect des crite `res cine ´tiques dits de Vittel par le centre de re ´gulation re ´fe ´rent. Nous avons e ´tudie ´ l’influence du recueil d’un crite `re cine ´tique seul, d’un cri- te `re le ´sionnel seul ou de leur association sur le de ´clenche- ment d’une unite ´ mobile hospitalie `re. Il s’agit d’une e ´tude re ´trospective des accidents de la voie publique et des chutes d’une grande hauteur survenus sur les communes de notre secteur SMUR de janvier 2006 a` juillet 2007. Les re ´sultats re ´ve `lent que l’association de crite `res cine ´tiques et le ´sionnels a ` l’appel fait l’objet de l’envoi syste ´matique d’une e ´quipe pre ´hospitalie `re. A contrario, le recueil exclusif d’un crite `re cine ´tique, sans crite `re le ´sionnel associe ´, entraı ˆne le de ´clen- chement imme ´diat d’une e ´quipe me ´dicale dans seulement 20 % des cas. Pour 29 % des patients avec un crite `re cine ´tique initial isole ´ et n’ayant pas e ´te ´ me ´dicalise ´s imme ´diatement, une e ´quipe hospitalie `re sera finalement de ´clenche ´e dans un second temps sur une notion de le ´sion recueillie tardive- ment. Le de ´lai moyen de de ´clenchement est alors de 21 minutes avec un maximum de 35 minutes. La notion de cine ´tique comme crite `re formel d’engagement d’une e ´quipe pre ´hospitalie `re est donc sous-e ´value ´e sur notre secteur. Une meilleure sensibilisation du me ´decin re ´gulateur pour le de ´clenchement du vecteur adapte ´ et du me ´decin urgentiste pour une analyse me ´dicale de la situation semble ne ´cessaire. L’enjeu final e ´tant la bonne orientation, c’est-a `-dire directe et dans le centre adapte ´, du patient. doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.555 193 Motif de recours et ade ´quation du mode de transport des patients admis aux urgences pour insuffisance respiratoire aigue¨(IRA) C. Peugeot, M. Lordier, C. Savarit, C. Manzon, M. Hachelaf, G. Capellier, T. Desmettre Service d’accueil des urgences/SAMU 25, ho ˆpital Jean- Minjoz, Besanc ¸on, France Mots cle ´s. — Insuffisance respiratoire aigue ¨ ; Regulation ; Transport Introduction. — L’IRA est un motif fre ´quent d’admission aux urgences, son e ´pide ´miologie est mal connue et peu relate ´e dans la litte ´rature (Ray 2006). But du travail.— Documenter de fac ¸on exhaustive sur un mois le motif de recours et le mode d’arrive ´e de tous les patients admis au service d’accueil des urgences (SAU) pre ´sentant une IRA. Patients etme´thodes. —E ´ tude observationnelle, re ´trospec- tive, monocentrique, du 1 er au 30 avril 2007 au SAU d’un CHU accueillant des urgences me ´dicochirurgicales (hors trauma- tologie). Inclusion. — Tout patient adulte, pre ´sentant une dyspne ´e associe ´e a ` au moins un crite `re objectif d’IRA parmi les suivants : FR infe ´rieur a ` dix ou supe ´rieur a ` 25 par minute ; PaO2 infe ´rieur a ` 70 mmHg ; PaCO2 supe ´rieur a ` 45 mmHg avec pH infe ´rieur a ` 7,35 ; SpO2 infe ´rieur a` 92 % en air ambiant. Exclusion. — Admission non directe au SAU. Recueil via les dossiers du SAU et les donne ´es centaure 15 : donne ´es de ´mo- graphiques, motif de recours, mode de transport, de ´cideur, dure ´e du transport. Re´sultats. — Mille sept cent soixante-seize passages au SAU ; 135 patients inclus soit 7,6 % des passages ; 66 hommes/ 69 femmes ; a ˆge moyen : 70 Æ 20 ans (73 % supe ´rieur a ` 65 ans) ; motifs de recours : 33,3 % de plaintes non cardio- respiratoires. Mode d’arrive ´e : (1) de ´cideur : me ´decin traitant : 49 %, re ´gulation centre 15 : 39 %, arrive ´e directe : 12 % ; (2) moyens de transport : 55 % transporteur sanitaire (ambulance 48 % ; VSAV 7 %), 28 % ve ´hicule per- sonnel (81 % si arrive ´e directe ; 36 % si adresse ´ par le me ´decin traitant, 2 % si re ´gulation par le centre 15), 17 % de prise en charge SMUR (dont 78 % de transports me ´dicalise ´s). Dure ´e moyenne de transport : 67 minutes. Discussion/conclusion. — L’IRA repre ´sente 7,6 % des passa- ges. Dans notre se ´rie, la symptomatologie initiale est trompeuse avec dans un tiers des cas des motifs de recours non cardiorespiratoires. Il existe une sous-e ´valuation de la gravite ´ par le me ´decin traitant qui adresse le plus souvent ces patients aux urgences par ve ´hicule personnel. La dure ´e moyenne de transport supe ´rieure a` une heure ne ´cessite de s’interroger sur le vecteur le plus judicieux dans ces situations et sur l’inte ´re ˆt d’une me ´dicalisation. Cette de ´cision doit en effet tenir compte des risques d’aggrava- tion durant le transport. Notre travail ne ´cessiterait une population plus large et un travail comparatif avec d’autres SAU et centres 15, afin de confirmer ces donne ´es. doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.556 A106 Re ´sume ´s

Prise en compte du critère cinétique en régulation

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A106 Resumes

Discussion. — Huit patients ont induit a eux seuls la memecharge de travail pour la RPS que 1500 patients. L’importancedes moyens engages s’explique par la brievete imposee desreponses, ainsi que par la crainte de meconnaıtre uneurgence. Cette activite encore mal evaluee, pourrait fairel’objet d’une etude plus elargie, car aucune information nenous permet de replacer notre reponse dans la logique deprise en charge globale de ces patients. Tous etant suivis enpsychiatrie, il serait certainement utile de faire un lien entreles differents intervenants.

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Prise en compte du critere cinetique en regulation M. Lederlin, H. Reinsberger, V. Losa, P. Huther, P. DabadieService des urgences, centre hospitalier d’Orthez, France

Mots cles. — Polytraumatisme ; Cinetique ; RegulationConfronte a l’accidentologie, routiere ou domestique, toutela difficulte pour le medecin regulateur est d’identifier lespatients a risque. Lors de la conference de Vittel de 2002, descriteres cinetiques lies au mecanisme de l’accident ont etereconnus comme predictifs de lesions potentiellement gra-ves. Le guide d’aide a la regulation medicale de 2004 aidentifie la cinetique elevee comme etant un critere degravite independant ; son recueil en regulation imposel’envoi d’une equipe medicalisee et l’orientation du patientvers un centre hospitalier adapte. Notre pole de sante, sansservice de reanimation, n’est pas qualifie pour accueillir despatients potentiellement graves. L’objectif de ce travail aete d’evaluer le respect des criteres cinetiques dits de Vittelpar le centre de regulation referent. Nous avons etudiel’influence du recueil d’un critere cinetique seul, d’un cri-tere lesionnel seul ou de leur association sur le declenche-ment d’une unite mobile hospitaliere. Il s’agit d’une etuderetrospective des accidents de la voie publique et des chutesd’une grande hauteur survenus sur les communes de notresecteur SMUR de janvier 2006 a juillet 2007. Les resultatsrevelent que l’association de criteres cinetiques et lesionnelsa l’appel fait l’objet de l’envoi systematique d’une equipeprehospitaliere. A contrario, le recueil exclusif d’un criterecinetique, sans critere lesionnel associe, entraıne le declen-chement immediat d’une equipe medicale dans seulement20 % des cas. Pour 29 % des patients avec un critere cinetiqueinitial isole et n’ayant pas ete medicalises immediatement,une equipe hospitaliere sera finalement declenchee dans unsecond temps sur une notion de lesion recueillie tardive-ment. Le delai moyen de declenchement est alors de21 minutes avec un maximum de 35 minutes. La notion decinetique comme critere formel d’engagement d’une equipeprehospitaliere est donc sous-evaluee sur notre secteur. Unemeilleure sensibilisation du medecin regulateur pour ledeclenchement du vecteur adapte et du medecin urgentistepour une analyse medicale de la situation semble necessaire.L’enjeu final etant la bonne orientation, c’est-a-dire directeet dans le centre adapte, du patient.

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Motif de recours et adequation du mode de transport des patients admis aux urgences pour insuffisance respiratoireaigue (IRA)C. Peugeot, M. Lordier, C. Savarit, C. Manzon, M. Hachelaf,G. Capellier, T. DesmettreService d’accueil des urgences/SAMU 25, hopital Jean-Minjoz, Besancon, France

Mots cles. — Insuffisance respiratoire aigue ; Regulation ;TransportIntroduction. — L’IRA est un motif frequent d’admission auxurgences, son epidemiologie est mal connue et peu relateedans la litterature (Ray 2006).But du travail.— Documenter de facon exhaustive sur un moisle motif de recours et le mode d’arrivee de tous les patientsadmis au service d’accueil des urgences (SAU) presentant uneIRA.Patients et methodes. — Etude observationnelle, retrospec-tive, monocentrique, du 1er au 30 avril 2007 au SAU d’un CHUaccueillant des urgences medicochirurgicales (hors trauma-tologie).Inclusion. — Tout patient adulte, presentant une dyspneeassociee a au moins un critere objectif d’IRA parmi lessuivants : FR inferieur a dix ou superieur a 25 par minute ;PaO2 inferieur a 70 mmHg ; PaCO2 superieur a 45 mmHg avecpH inferieur a 7,35 ; SpO2 inferieur a 92 % en air ambiant.Exclusion. — Admission non directe au SAU. Recueil via lesdossiers du SAU et les donnees centaure 15 : donnees demo-graphiques, motif de recours, mode de transport, decideur,duree du transport.Resultats. — Mille sept cent soixante-seize passages au SAU ;135 patients inclus soit 7,6 % des passages ; 66 hommes/69 femmes ; age moyen : 70 � 20 ans (73 % superieur a65 ans) ; motifs de recours : 33,3 % de plaintes non cardio-respiratoires. Mode d’arrivee : (1) decideur : medecintraitant : 49 %, regulation centre 15 : 39 %, arriveedirecte : 12 % ; (2) moyens de transport : 55 % transporteursanitaire (ambulance 48 % ; VSAV 7 %), 28 % vehicule per-sonnel (81 % si arrivee directe ; 36 % si adresse par le medecintraitant, 2 % si regulation par le centre 15), 17 % de prise encharge SMUR (dont 78 % de transports medicalises). Dureemoyenne de transport : 67 minutes.Discussion/conclusion. — L’IRA represente 7,6 % des passa-ges. Dans notre serie, la symptomatologie initiale esttrompeuse avec dans un tiers des cas des motifs de recoursnon cardiorespiratoires. Il existe une sous-evaluation de lagravite par le medecin traitant qui adresse le plus souventces patients aux urgences par vehicule personnel. La dureemoyenne de transport superieure a une heure necessite des’interroger sur le vecteur le plus judicieux dans cessituations et sur l’interet d’une medicalisation. Cettedecision doit en effet tenir compte des risques d’aggrava-tion durant le transport. Notre travail necessiterait unepopulation plus large et un travail comparatif avecd’autres SAU et centres 15, afin de confirmer cesdonnees.

doi: 10.1016/j.jeur.2008.03.556