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c Centre de la Douleur, CHU Saint Antoine, Paris, France d Médecine Interne et Consultation Douleur, CHU Hotel Dieu, Paris, France Introduction. Le traitement de la fibromyalgie nécessite une approche multidisciplinaire, proposée par les Thérapies Comporte- mentales et Cognitives (TCC) et les exercices physiques, qui ont mon- tré leur intérêt dans la littérature. Peu de centres français utilisent ces techniques. Nous présentons notre expérience sur les deux dernières années. Patients et Méthodes. Cohorte de suivi, prospective, observa- tionnelle, monocentrique, conduite en centre de la douleur chez des patients souffrant de fibromyalgie. -Critères dinclusion : sujets de plus de 18 ans, souffrant dune fibromyalgie dont le diagnostic est confirmé, en échec des traitements médicaux, motivés et disponibles pour effectuer le programme, comprenant et lisant le français et capa- bles de se déplacer par leurs propres moyens. -Critères de non inclu- sion : pathologie évolutive ou symptomatique justifiant un traitement spécifique, investigations insuffisantes ou en cours, pathologie addic- tive, troubles psychiatriques lourds, conflits avec revendications enva- hissant le discours. -Traitement : 8 sessions hebdomadaires de 2 heures chacune, de TCC associée à des exercices physiques, animées par un médecin et un psychologue, en groupe de 5 à huit patients. La TCC comporte un travail déducation thérapeutique, de reformulation cognitive, dapprentissage des stratégies de gestion ou « coping », de reprise dactivités physiques, de gestion des crises douloureuses, du sommeil, du stress, et de la relaxation. -Mesures : douleur (EVA 0 à 100), qualité de vie (Questionnaire dImpact de la Fibromyal- gie = QIF), anxiété et dépression, stratégies de faire face à la douleur (CSQ), intentions de changement (PSOCQ) et satisfaction. Résultats. 30 patients ont été évalués (86 % de femmes) dâge moyen 50,2 ans (min : 29, max : 75) souffrant de fibromyalgie depuis plusieurs années (min : 1, max : 42), dont 46,6 % étaient en activité professionnelle. Les patients prenaient dans respectivement 54 %, 56,6 % et 33,3 % des cas des antalgiques de palier 1 et 2, des antidé- presseurs et des antiépileptiques.Les résultats (test de Student pour échantillons appariés) montrent une amélioration significative du score global du QIF (diminution de 20,76 %) et des différentes com- posantes du QIF : diminution de 20,56 % de la douleur moyenne res- sentie au cours des 7 derniers jours, diminution de 22,80 % de la fati- gue matinale et de 16,05 % de la fatigue générale, augmentation de 27,54 % du nombre de jours de bien être, diminution de la tendance dépressive de 23,43 %, amélioration de la raideur articulaire de 23,63 % et augmentation de la capacité fonctionnelle de 14,54 %. Diminution de lEVA douleur de 9,9 mm (p<0,001). Pas daméliora- tion significative de lanxiété au cours de la semaine écoulée, de labsentéisme au travail ni de la capacité de travail. Une évaluation à 6 et 12 mois est en cours. Conclusion. Cette cohorte montre les bénéfices cliniques dune prise en charge globale de la fibromyalgie. Un programme de recher- che régional (PHRC), monocentrique, prospectif, randomisé, contrôlé, avec suivi pendant 12 mois débute en septembre 2007. Ma.129 Prises en charge de la fibromyalgie en france M. Gross a , K. Roue Le Lay b , E. Andre c , C. Taïeb d a Cenaf Centre National des Associations de Fibromyalgiques, Bezons, France b Département Santé Publique, Pierre Fabre, Boulogne-Billancourt, France c Médecin Santé Publique, Grenoble, France d Département Santé Publique et Qualité de VIe, Pierre Fabre, Boulogne-Billancourt, France Objectif. La fibromyalgie est un syndrome douloureux chro- nique, à létiologie encore inconnue, dont la prise en charge est diffi- cile et hétérogène. Notre objectif est de décrire les différents aspects de la prise en charge dont disposent les sujets fibromyalgiques au tra- vers dun autoquestionnaire. Patients et Méthodes. Le Centre National des Associations de Fibromyalgiques (CeNAF) a fait parvenir à ses adhérents un question- naire sur les modalités de prises en charge de leur fibromyalgie. La catégorie 1 est attribuée aux personnes invalides capables dexercer une activité rémunérée, la catégorie 2 est attribuée aux personnes invalides incapables dexercer une activité rémunérée. Résultats. Au sein des 893 questionnaires recueillis, 27,3 % déclarent bénéficier dune invalidité, pour 28,3 % dentre eux cette invalidité est de catégorie 1, pour 59,3 % elle est de catégorie 2, 12,3 % ne précisent pas (ou ne connaissent pas) la catégorie de leur invalidité. 37,5 % des sujets déclarent bénéficier dune ALD, pour 46, 6%dentre eux lALD a été attribué spécifiquement pour la fibro- myalgie. 62,7 % de ceux ayant obtenu une ALD déclarent que le médecin conseil a été compréhensif, mais quen moyenne lobtention de cette ALD a nécessité 342 jours. 47 % ont obtenu une ALD en un an ou moins, 31 % en trois ans et plus ; 14 % ont attendu plus de cinq ans. Un chiffre intéressant celui de la contestation, 61 % disent avoir fait appel une fois de la décision du médecin -conseil. 21,6 % de notre échantillon déclarent bénéficier dun classement COTOREP, parmi eux 31 % en catégorie A, 59 % en catégorie B et 10 % en catégorie C. 14,6 % sont reconnus comme adulte handicapé, avec un taux infé- rieur à 20 % dincapacité pour 3,5 %, un taux de 30 % dincapacité pour 5,4 %, un taux de 40 % pour 7,7 % dincapacité, un taux de 50 % dincapacité pour 30,8 %, un taux de 60 % dincapacité pour 12,3 %, enfin 27,7 % déclarent un taux dincapacité supérieur à 70 % . Pour 65 % des interviewés, leur médecin généraliste connaît bien la fibromyalgie, mais ils sont 64 % à reconnaître être suivi éga- lement par un médecin spécialiste. Discussion. Ces données sont peut être légèrement surestimées du fait du recrutement des sujets, puisquelles sont colligées auprès des membres dassociation de patients qui ont bien voulu répondre à un autoquestionnaire. Elles ont néanmoins le mérite de donner une série dinformations sur la façon dont sont pris en charge les sujets fibromyalgiques à un moment où la Haute Autorité de Santé (HAS) française doit adapter les recommandations de prise en charge médi- cale de la fibromyalgie, les dernières datant de 1989. Conclusion. Cette évaluation permet de mieux comprendre le parcours que doit accomplir le patient fibromyalgique pour être pris en charge, et le fardeau que la maladie et ses conséquences représente. Remerciements Remerciements aux associations de patients affiliées au CeNAF, Centre National des Associations de Fibromyalgiques. Ma.130 Évaluation des arthrites expérimentales par échographie haute résolution et Doppler chez la souris G Clavel a , N Bessis b , C Marchiol-Fournigault c , G Renault c , D Fradelizi c , MC Boissier d a Inserm Eri-18, Université Paris 13, Inserm Eri18 Université Paris 13, Hôpital Avicenne Ap-Hp et CHU de Amiens, Bobigny, France b Inserm Eri-18, Université Paris 13, Inserm Eri18 Université Paris 13, Hôpital Avicenne Ap-Hp * Bobigny * France, Paris, France c Plate-Forme DImagerie du Petit Animal, Inserm, U567, CNRS, Umr 8104, Université Paris 5, Institut Cochin, Paris, Paris, France d Inserm Eri-18, Université Paris 13, Inserm Eri18 Université Paris 13, Hôpital Avicenne Ap-Hp, Bobigny, France Introduction. Léchographie articulaire chez la souris est rendue difficile de par la petite taille des articulations, mais pourrait présenter des avantages comparé aux méthodes classiques : non invasive, suivi dun même animal, contrairement aux analyses histologiques nécessi- tant un sacrifice. En outre, le doppler permet une étude des vaisseaux. Abstracts / Revue du Rhumatisme 74 (2007) 10391208 1149

Prises en charge de la fibromyalgie en france

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Abstracts / Revue du Rhumatisme 74 (2007) 1039–1208 1149

cCentre de la Douleur, CHU Saint Antoine, Paris, FrancedMédecine Interne et Consultation Douleur, CHU Hotel Dieu, Paris,France

Introduction. – Le traitement de la fibromyalgie nécessite uneapproche multidisciplinaire, proposée par les Thérapies Comporte-mentales et Cognitives (TCC) et les exercices physiques, qui ont mon-tré leur intérêt dans la littérature. Peu de centres français utilisent cestechniques. Nous présentons notre expérience sur les deux dernièresannées.

Patients et Méthodes. – Cohorte de suivi, prospective, observa-tionnelle, monocentrique, conduite en centre de la douleur chez despatients souffrant de fibromyalgie. -Critères d’inclusion : sujets deplus de 18 ans, souffrant d’une fibromyalgie dont le diagnostic estconfirmé, en échec des traitements médicaux, motivés et disponiblespour effectuer le programme, comprenant et lisant le français et capa-bles de se déplacer par leurs propres moyens. -Critères de non inclu-sion : pathologie évolutive ou symptomatique justifiant un traitementspécifique, investigations insuffisantes ou en cours, pathologie addic-tive, troubles psychiatriques lourds, conflits avec revendications enva-hissant le discours. -Traitement : 8 sessions hebdomadaires de 2 heureschacune, de TCC associée à des exercices physiques, animées par unmédecin et un psychologue, en groupe de 5 à huit patients. La TCCcomporte un travail d’éducation thérapeutique, de reformulationcognitive, d’apprentissage des stratégies de gestion ou « coping », dereprise d’activités physiques, de gestion des crises douloureuses, dusommeil, du stress, et de la relaxation. -Mesures : douleur (EVA 0 à100), qualité de vie (Questionnaire d’Impact de la Fibromyal-gie = QIF), anxiété et dépression, stratégies de faire face à la douleur(CSQ), intentions de changement (PSOCQ) et satisfaction.

Résultats. – 30 patients ont été évalués (86 % de femmes) d’âgemoyen 50,2 ans (min : 29, max : 75) souffrant de fibromyalgie depuisplusieurs années (min : 1, max : 42), dont 46,6 % étaient en activitéprofessionnelle. Les patients prenaient dans respectivement 54 %,56,6 % et 33,3 % des cas des antalgiques de palier 1 et 2, des antidé-presseurs et des antiépileptiques.Les résultats (test de Student pouréchantillons appariés) montrent une amélioration significative duscore global du QIF (diminution de 20,76 %) et des différentes com-posantes du QIF : diminution de 20,56 % de la douleur moyenne res-sentie au cours des 7 derniers jours, diminution de 22,80 % de la fati-gue matinale et de 16,05 % de la fatigue générale, augmentation de27,54 % du nombre de jours de bien être, diminution de la tendancedépressive de 23,43 %, amélioration de la raideur articulaire de23,63 % et augmentation de la capacité fonctionnelle de 14,54 %.Diminution de l’EVA douleur de 9,9 mm (p<0,001). Pas d’améliora-tion significative de l’anxiété au cours de la semaine écoulée, del’absentéisme au travail ni de la capacité de travail. Une évaluation à6 et 12 mois est en cours.

Conclusion. – Cette cohorte montre les bénéfices cliniques d’uneprise en charge globale de la fibromyalgie. Un programme de recher-che régional (PHRC), monocentrique, prospectif, randomisé, contrôlé,avec suivi pendant 12 mois débute en septembre 2007.

Ma.129Prises en charge de la fibromyalgie en franceM. Grossa, K. Roue Le Layb, E. Andrec, C. TaïebdaCenaf Centre National des Associations de Fibromyalgiques,Bezons, FrancebDépartement Santé Publique, Pierre Fabre, Boulogne-Billancourt,FrancecMédecin Santé Publique, Grenoble, FrancedDépartement Santé Publique et Qualité de VIe, Pierre Fabre,Boulogne-Billancourt, France

Objectif. – La fibromyalgie est un syndrome douloureux chro-nique, à l’étiologie encore inconnue, dont la prise en charge est diffi-cile et hétérogène. Notre objectif est de décrire les différents aspects

de la prise en charge dont disposent les sujets fibromyalgiques au tra-vers d’un autoquestionnaire.

Patients et Méthodes. – Le Centre National des Associations deFibromyalgiques (CeNAF) a fait parvenir à ses adhérents un question-naire sur les modalités de prises en charge de leur fibromyalgie. Lacatégorie 1 est attribuée aux personnes invalides capables d’exercerune activité rémunérée, la catégorie 2 est attribuée aux personnesinvalides incapables d’exercer une activité rémunérée.

Résultats. – Au sein des 893 questionnaires recueillis, 27,3 %déclarent bénéficier d’une invalidité, pour 28,3 % d’entre eux cetteinvalidité est de catégorie 1, pour 59,3 % elle est de catégorie 2,12,3 % ne précisent pas (ou ne connaissent pas) la catégorie de leurinvalidité. 37,5 % des sujets déclarent bénéficier d’une ALD, pour 46,6 % d’entre eux l’ALD a été attribué spécifiquement pour la fibro-myalgie. 62,7 % de ceux ayant obtenu une ALD déclarent que lemédecin conseil a été compréhensif, mais qu’en moyenne l’obtentionde cette ALD a nécessité 342 jours. 47 % ont obtenu une ALD en unan ou moins, 31 % en trois ans et plus ; 14 % ont attendu plus de cinqans. Un chiffre intéressant celui de la contestation, 61 % disent avoirfait appel une fois de la décision du médecin -conseil. 21,6 % de notreéchantillon déclarent bénéficier d’un classement COTOREP, parmieux 31 % en catégorie A, 59 % en catégorie B et 10 % en catégorieC. 14,6 % sont reconnus comme adulte handicapé, avec un taux infé-rieur à 20 % d’incapacité pour 3,5 %, un taux de 30 % d’incapacitépour 5,4 %, un taux de 40 % pour 7,7 % d’incapacité, un taux de50 % d’incapacité pour 30,8 %, un taux de 60 % d’incapacité pour12,3 %, enfin 27,7 % déclarent un taux d’incapacité supérieur à70 % . Pour 65 % des interviewés, leur médecin généraliste connaîtbien la fibromyalgie, mais ils sont 64 % à reconnaître être suivi éga-lement par un médecin spécialiste.

Discussion. – Ces données sont peut être légèrement surestiméesdu fait du recrutement des sujets, puisqu’elles sont colligées auprèsdes membres d’association de patients qui ont bien voulu répondre àun autoquestionnaire. Elles ont néanmoins le mérite de donner unesérie d’informations sur la façon dont sont pris en charge les sujetsfibromyalgiques à un moment où la Haute Autorité de Santé (HAS)française doit adapter les recommandations de prise en charge médi-cale de la fibromyalgie, les dernières datant de 1989.

Conclusion. – Cette évaluation permet de mieux comprendre leparcours que doit accomplir le patient fibromyalgique pour être prisen charge, et le fardeau que la maladie et ses conséquences représente.

Remerciements

Remerciements aux associations de patients affiliées au CeNAF,Centre National des Associations de Fibromyalgiques.

Ma.130Évaluation des arthrites expérimentales par échographie hauterésolution et Doppler chez la sourisG Clavela, N Bessisb, C Marchiol-Fournigaultc, G Renaultc,D Fradelizic, MC Boissierda Inserm Eri-18, Université Paris 13, Inserm Eri18 Université Paris13, Hôpital Avicenne Ap-Hp et CHU de Amiens, Bobigny, Franceb Inserm Eri-18, Université Paris 13, Inserm Eri18 Université Paris13, Hôpital Avicenne Ap-Hp * Bobigny * France, Paris, FrancecPlate-Forme D’Imagerie du Petit Animal, Inserm, U567, CNRS,Umr 8104, Université Paris 5, Institut Cochin, Paris, Paris, Franced Inserm Eri-18, Université Paris 13, Inserm Eri18 Université Paris13, Hôpital Avicenne Ap-Hp, Bobigny, France

Introduction. – L’échographie articulaire chez la souris est renduedifficile de par la petite taille des articulations, mais pourrait présenterdes avantages comparé aux méthodes classiques : non invasive, suivid’un même animal, contrairement aux analyses histologiques nécessi-tant un sacrifice. En outre, le doppler permet une étude des vaisseaux.