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PROBLEMES DE RAVITAILLEMENT URBAIN
EN
l . CAMBREZY,;
POLYNESIE FRANCAISE
OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
_______1ET TECHNIQUE OUTRE·MER
POL y NES 1 E FRA NCAl S E
O.R.S.T.O.M.
COMITE TECHNIQUE DE GEOGRAPHIE
MEMOIRE DE STAGE
PROBLÈMES DE RAVITAILLEMENT URBAIN EN
POLYNtSIE FRANCAISE
Par
Luc CAMBREZY
Août 1982
Centre O.R.S.T.O.M. de TAHITI - B.P. 529 - PAPEETE
- 1 -
INTRODUCTION
En août 1982, le Conseil de Gouvernement donne son accord pour
l'importation de 5.000 tonnes de coprah .... Sans doute cela se justifie-t-il
par le souci de faire fonctionner l'huilerie de Tahiti au mieux de ses capa
cités, mais ce geste prend néanmoins une évidente valeur symbolique. Pendant
plusieurs décennies, l'économie de la Polynésie Française reposait sur ses ex
portations de coprah, de nacre, de vanille et plus tardivement de phosphate ;
aujourd'hui les stocks de nacres se sont considérablement réduits, l'exploita
tion du phosphate de Makatea a cessé en 1965, la production de vanille et de
coprah est pratiquement à son niveau plancher .... La Polynésie Française vit
une situation de totale dépendance que masquaient ces exportations jusqu'au dé
but des années soixantes. Depuis, le déficit de la balance commerciale est systé
matique ; de 92,8 % en 1959, le taux de couverture des importations par les ex
portations n'est plus que de 5,74 % en 1980. Ce déséquilibre, que toutes les
instances compétentes relèvent depuis une vingtaine d'année, n'empêche pas la
Polynésie Française de vivre au-dessus de ses moyens, puisque 95 % de ce qu'elle
importe est financé par des moyens extérieurs ; nous ne sommes pourtant pas au
bout de nos surprises puisque, sans un bouleversement radical du mode de fonc
tionnement de l'économie polynésienne, on peut affirmer que le Territoire ne
peut plus se passer de ses importations ! Cette situation paradoxale résulte du
régime fiscal en vigueur qui participe pour 80 % environ au budget du Terri
toire(l) : plus les importations sont massives, plus conséquent sera le budget ...
On aimerait en savoir plus sur le financement de cette dépendance et notamment
sur les circuits transformant les fonds publics en bien privés ; mais ce qui
est visible c'est que l'économie du Territoire ne fonctionne plus que par effets
induits, avec, non pas tant au départ qu'au centre du processus, l'installation
du Centre d'Expérimentation du Pacifique. Avec l'arrivée massive de plusieurs mi]
liers d'expatriés, l'accroissement corrélatif des importations en matériel (né
cessaires aux infrastructures à mettre en oeuvr~, mais aussi en biens de consom
mation, la reconstitution devient alors aisée; développement de l'emploi dans lE
(1) Le "rendement fiscal" est de 35 à 40 % ; les recettes liées aux importations se sont élevées à 14,165 Milliards de Francs CFP.
- 2 -
secteurs secondaires et tertiaires, chute des activités de production, accrois
sement des importations, essor des activités commerciales, augmentation des
budgets locaux et par voie de conséquence des emplois tertiaires territoriaux
ou communaux etc .... Pour en saisir tous les rouages, ce processus très sché
matiquement énoncé mériterait une étude approfondie, mais plus modestement un
constat s'impose: ce formidable développement a surtout profité à Tahiti, fa
vorisant une croissance de l'agglomération urbaine de Papeete que ne justifiait
ni l'isolement de la Polynésie, ni l'activité industrielle, d'ailleurs inexis
tante.
c'est dans ce contexte que s'est engagé un programme de recherche
interdisciplinaire de l'ORSTOM, visant à saisir, dans ses aspects sociaux et
économiques, les effets de cette très forte croissance urbaine de l'aggloméra
tion qui, avec près de 78.000 habitants, regroupait en 1977 (date du dernier
recensement) 56,6 % de la population du Territoire. Si la ville est le centre
de bien des pouvoirs, il est au moins un aspect où sa dépendance par rapport
à l'extérieur proche ou lointain est totale: c'est celui de son ravitaille
ment. A la lecture de ce qui précèdeonœvinesanspeine que le seul approvision
nement vivrier comporte au moins deux facettes : celle de la production agri
cole locale, c'est-à-dire de l'autosuffisance alimentaire du Territoire, et
celle des importations en provenance de Métropole ou de l'étranger; la lecture
du chapitre consacré aux deux marches de l'agglomération, seule façon d'appré
hender la production locale, montrera de quelle côté penche la balance et sur
quel aspect il importe de concentrer son attention.
- 4 -
LES MARCHES
Il existe deux marchés à Tahiti, tous deux destinés au ravitaillement
de l'agglomération en vivres frais d'origine locale i celui de Papeete, au coeur
du quartier commercial est le plus ancien et le plus important. Datant, dans sa
localisation actuelle, des environs de 1880 (1), le marché de Papeete écoulait
4.769 tonnes en 1981, contre 684 tonnes pour celui de Pirae crée en 1969. Ces
deux marchés connaissent aujourd'hui de très sérieux problèmes; un récapitulatif
du volume écoulé dans ces deux marchés l'exprime très clairement
A) PRODUCTIONS ECOULEES SUR LES MARCHES DE PAPEETE ET PlRAE
Evolution du tonnage écoulé sur les marchés de Papeete et Pirae
(en tonnes)
PAPEETE PlRAE ENSEMBLE
1960 3.0501961 2.4691962 3.4271963 3.68419641965 3.8101966 4.3791967 4.7941968 5.058
:l: 1969 5.289 237 5.5261970 .5.200 113 5.3131971 5.086 124 5.2101972 5.429 145 5.5741973 5.615 129 5.7441974 5.883 151 6.0341975 6.029 354 6.3831976 6.373 346 6.7191977 5.765 428 6.1931978 6. ) 21 456 6.5771979 5.468 679 6.1471980 5.286 671 5.9571981 4.769 684 5.453
:l: Le marché de Pirae s'est ouvert en 1969
La transcription graphique de ces statistiques permet de faire les
remarques suivantes :
Le marché de Papeete, après une forte croissance, cannait une récession
très sensible depuis 1976 ; le volume écoulé en 1981 rejoint celui de 1967 ; par
rapport au maximum enregistré en 1976, on note une diminution de 1.600 tonnes.
(1) C. ROBINEAU Papeete premier marché de Tahiti. Travaux et documents del'ORSTOM, N° 44, ORSTOM-PARIS, 1975, 133 p.
Commercialisation des produits locaux depuis 1960 dans
les marchés de Papeete et Pirae (en tonnes)
6000
5000
4000
3000
2000
1000
r---,-_/.,
--",,,.. p' /:1 , __ :J.~--
:1960 1965 1970 1975 1980
- 5 -
- Le marché de Pirae après un décollage difficile, voit croître le volume
de marchandises écoulé depuis 1974. Depuis cette date, celui-ci a été multiplié
par 4,52.
- Cette forte croissance ne suffit pas à expliquer la récession du marché de
Papeete, puisque l'ensemble des ventes dans les deux marchés suit également une
courbe nettement descendante (6.719 tonnes en 1976 contre 5.453 tonnes en 1981,
soit 1.266 tonnes de déficit).
- Par rapport à la cro~ssance de la population de l'agglomération, l'écart
se creuse de façon certaine puisque, si globalement les ventes au marché décrois
sent, le chiffre de population, par contre, continue de s'élever par le simple
jeu de l'accroissement naturel.
Comparé aux quelques 70.000 tonnes de produits alimentaires importés,
on constate qu'en définitive la production locale participe faiblement au ravi
taillement de la population. En 1976, début de la récession du marché de Papeete
on importait "seulement" 60.000 tonnes de produits vivriers; cependant, dans la
mesure où la production agricole ne semble pas avoir diminué sur cette période,
il serait fallacieux d'expliquer la récession du marché par la croissance des im
portations. Tout indique au contraire que la cause principale, mais non la seule,
réside dans la multiplication des circuits commerciaux; l'analyse de l'évolution
du marché de Papeete, par grande catégorie de produits permet de préciser les
tendances les plus récentes du commerce des produits locaux.
B) L'EVOLUTION RECENTE DU MARCHE DE PAPEETEGRANDES CATEGORIES DE PRODUITS
ANALYSE PAR
Les statistiques d'entrées au marché de Papeete distinguent c~nq grandes
catégories de produits: poissons, crustacés, viande, légumes, fruits; nous re
produisons ci-desoous l'évolution de ces produits depuis 1976, période charnière,
puisque cette année marque le point d'infléchissement dans le volume de produits
écoulé.
Marché de Papeete
- 6 -
évolution (en tonnes) par grands groupes
de produits
Poissons Crustacés Viande Légumes Fruits TOTAL
1976 2.406,4 8,1 437,5 1.249,9 2.271 ,2 6.373,2
1977 2.097,1 7,1 343,7 1.240,3 2.077,4 5.768,7
1978 2.425,2 6,9 311, 7 1.189,3 2.188,2 6.121,5
1979 2.002,1 8,4 268,3 1.197,6 1.991,5 5.468,1
1980 2.210,1 6,0 246,4 1.117,8 1.705,5 5.286,0
1981 2.025,0 5,3 279,9 1. 144, 1 1.313,2 4.769,7
On remarquera en premier lieu que trois typ~s de produits (poissons,
fruits et légumes) représentent 94 % de l'activité du marché; les crustacés et
la viande locale, jouent un rôle tout à fait marginal et d'ailleurs en constante
régression.
Pour ces trois types de produits, la plus nette des récessions s'asso
cie au secteur des fruits (2.271 tonnes en 1976 contre 1.313 tonnes en 1981) ; la
tendance à la baisse pour les légumes comme pour les poissons semble en revanche
moins évidente du fait des variations inter-annuelles.
Cette différence entre les fruits et les légumes serait difficilement
compréhensible si elle ne se trouvait liée à la manière dont sont établies les
statistiques fondées "sur un cantonnement ethnique .1..-..._7 création d'inconsé
quences cocasses" (ROBINEAU, p. 22) ; le "uru", le "fei", la patate douce, le
man10c, le tarua, le taro, l'igname, sont classés dans la catégorie des fruits
parce que ces produits ~ont le fait des tahitiens par opposition aux légumes cul
tivés et vendus par des chinois.
Cette classification aboutit à un curieux mélange, associant dans les
fruits des cultures vivrières (tubercules, "uru" et "fei"), des productions agri
coles d'introduction récente (melons, pastèques), ou encore les n01X de coco, les
papayes, goyaves, bananes etc .••• quant aux légumes on retrouve dans cette rubriq
les productions maraîchères occidentales classiques (tomates, concombre, choux,
salades ..•. ) et les légumes entrant dans la composition de la cuisine chinoise
(gingembre, choux chinois, pousses de soja, taro chinois ••.• ).
- 7 -
La chute vertigineuse de la quantité de fruits vendue au marché de
Papeete, s'explique en grande partie par la très forte récession des ventes des
productions vivrières; il en était commercialisé plus de 1.000 tonnes en 1977
dans les deux marchés contre 570 tonnes en 1981 ... (1) On est évidemment tenté
d'attribuer cette diminution à la modification profonde de l'alimentation liée
pour partie aux contraintes de la vie urbaine : il est vrai que le "maa Tahiti"
n'est guère plus consommé que le dimanche, la raison la plus fréquemment invoquée
étant que les tubercules et le "uru" exigent un long temps de cuisson. C'est sans
doute vrai mais cela ne peut être la seule explication puisqu'on enregistre la
même tendance pour le volume de bananes commercialisé dans les marchés de Papeete
et Pirae, produit consommé tel quel (2)
Bananes commercialisées dans les deux.marchés de
Tahiti (en tonnes)
1975 425 Tonnes
1976 469 Tonnes
1977 430 Tonnes
1978 361 Tonnes
1979 325 Tonnes
1980 309 Tonnes
1981 239 Tonnes
C) UN PHENOMENE RECENT : LA ~ULTIPLICATION DES CIRCUITS DE DISTRIBUTION
Transformation de l'alimentation? Sans doute, mais le phénomène majeur
de ces dernières années est l'apparition d'une concurrence très vive de la part
des commerces d'alimentation, dans un domaine, celui des produits locaux, autrefois
exclusivement réservé aux marchés. Mai~ l'évolution différente des deux marchés,
l'un en récession, l'autre en nette progression, est également la traduction de
contraintes pesant sur le marché de Papeete et qui facilitent le jeu de la con
currence ; le centre de Papeete est en effet menacé d'asphyxie aux heures de pointes
(1) Bulletin de statistiques agricoles nO 10. Service de l'Economie Rurale,198 l, 95 p.
(2) La banane comme tous les fruits que l'on peut facilement écraser, peut auss~
se préparer en "poe" ; le fruit est alors cuit, amidonné et sucré.
- 8 -
de circulation, les places de stationnement sont rares et le plus souvent payantef
et parallèlement à cette saturation, l'extension linéaire de l'agglomération a vu
naître un grand nombre de magasins, de supérette et de super-marchés dont les gé
rants ont saisi tout l'intérêt qu'il y avait à offrir des produits locaux en com
plément des produits d'importation.
Cette concurrence liée à la diversification des circuits d'approvision
nement s'exerce dans tous les domaines, y compris dans celui des produits de la
pêche, ce qui ne semblait guère évident puisque le volume de poissons commerciali
sés au marché de Papeete oscille autour de 2.200 tonnes, au cours de ces s~x
dernières années ; bénéficiant de statistiques sur les quantités et les origines
des poissons vendus au marché, mais aussi sur les prises des bonitiers de Papeete,
la spécialisation des marchés et la diversité des circuits d'approvisionnement ap
paraif:sent tout à fait clairement.
1) L'exemple du pO~S50n un marché complexe
Les statistiques du marché de Papeete renseignent d'une part sur la
nature des poissons vendus, d'autre part sur les origines. Le marché de Pirae ne
précise pas l'origine du poisson et du fait d'une population de consommateurs
très différente, ne vend pas les mêmes espèces; l'espadon est fréquent à pirae,
rare à Papeete les bonites et les "ature" abondants à Papeete sont introuvables
à Pirae. Enfin l'essentiel de l'activité des bonitiers de Papeete se résume à la
prise des poissons pélagiques (bonites, thons, coryphènes), la prise des bancs de
ature est le fait des pêcheurs au "grand filet" de Tahiti, et l'essentiel des POil
sons dits "de lagon" ou de corail, provient des Tuamotu. Du fait de l'hétéro
géneité des données, nous détaillerons successivement la nature et l'origine des
poissons vendus sur le marché de Papeete, puis, dans un second temps, nous évoque"
rons la complexité des rapports entre les pr~ses des boni tiers en thons, bonites
et coryphènes et les ventes sur les deux marchés de Tahiti.
Le marché du poisson à Papeete : nature, volume et origine
Avec 2025 tonnes écoulées en 1981, le poisson couvre 42 i. de l'activité
du marché de Papeete; il en détermine également le rythme: vers 15 h, avec
- 9 -
l'arrivée des bonitiers, le marché sort de sa somnolence du milieu de journée
et plonge progressivement dans une activité fébrile que renforce la sortie des
salariés et la ronde des trucks autour des halles ; vers 18 h le marché ferme
ses portes pour les rouvrir très tôt le matin ; on y trouve le poisson pêché la
nuit, poisson volant notamment, ramené par les "poti marara". Le milieu de jour
née, faute de poisson, reste très calme et la clientèle très clairsemée. L'acti
vité du marché connait aUSS1 des variations hebdomadaires ; la grande affluence
commence le vendredi soir pour s'achever le dimanche matin vers 9 h 30. Elle cor
respond bien sûr à la tradition du "maa Tahiti".
Les ventes de poissons au marché de Papeete (en 1981) se répartissent de
la façon suivante :
THON BONITE ATUREHors 1ère 2ème 3ème
TOTALqualité qualité qualité qualité
J 16,817 56,156 6,117 0,177 46,908 63,430 0,555 190,160F 7,553 30,571 12,816 0,395 39,867 51,938 1,952 145,092M 13,190 32,074 9,161 0,231 29,961 58,068 0,814 143,499A 10,733 44,831 14,487 0,039 39,091 54,899 0,812 164,892M 6,929 44, 141 12,046 0,454 49,003 77 ,193 0, 118 189,884J 2,966 16,924 0,300 0,548 44,213 54,159 - 119,110J 2,546 9,914 0,375 0,541 32,295 83,762 - 129,433A 2,090 14,877 0, 115 0,311 57,905 70,540 - 145,838S 1,138 16,466' - 0,234 56,981 95,387 0,290 170,496
° 4,040 33, 195 - 0,723 67,406 98,664 0,016 204,044N 8,202 42,081 1,070 0,571 75,340 71 ,163 1,470 199,897D 15,663 65,699 5,790 l,30O 44,715 84,725 1,779 219,671
TOTAL 91,867 406,929 62,277 5,524 583,685 863,928 7,806 2.022,016
~~~~E9~~ : Les poids sont exprimés en tonnes
Tous les poissons pêchés en Polynésie entrent dans une des quatre qua-. ~. ~ . .. h~ (1) lb·11tésdeterm1nant le reg1me de taxat10n en v1gueur au marc e ; pour es eS01ns
statistiques du Service de la Pêche, les thons, bonites et chinchards ("ature")
(1) La taxation est la suivante hors qualité: 12 F/kg ; 1ère et 2ème qualités6 F/kg ; 3ème qualité 5 F/kg. Le thon pourtant classé en 1ère qualité esttaxé à 10 F/kg.
- 10 -
ont été extraits des totaux ; le thon est rangé en 1ère qualité, chinchards et
bonites en seconde (voir annexe). En y ajoutant ces deux familles de poisson, on
constate donc que la deuxième qualité couvre 65,9 % du marché, contre 33,4 % pour
la première (thon inclus) ; les ventes de poissons classés en "hors qualité" et
"3ème qualité" sont dérisoires. Globalement les ventes au marché de Papeete privi
légient les poissons de qualité et de prix moyens ; ces choix coïncident avec la
fréquentation majoritaire du marché par une population essentiellement polynésienne
de revenus moyens ou modestes; nous le-verrons plus loin, le contraste avec le
marché de Pirae est étonnant.
Variations saisonnières et origine du poisson vendu au marché
Provenance du poisson vendu au marché de rapeete
TAHITI MOOREA MAIAO HUAHINE TUAMOTU TOTAL
J 95,910 O,IBO - - 94,070 190,160F 73,112 O,47B - O,OBO 71,422 145,092M 7B,764 I,OBO - 1,143 62,512 143,499A 91,405 3,B45 - 2,272 67,370 164,B92M BB,634 1,590 - 1,640 9B,020 IB9,BB4J 44,050 2,565 - 2,445 70,050 119,110J 42,23B 4,BI7 - 4,442 BO,936 132,433 :t
A 55,OB3 4,814 - 7,86B 78,073 145,B38S 50,037 4,416 - 4,113 111,930 170,4960 66,476 1,596 0,190 5,939 129,843 204,044N 74,7B2 1,570 - B,4BO 115,065 199,897D IOB,956 1,205 - 4,460 105,050 219,671
TOTAL 869,447 28,156 0,190 42,8B2 I.OB4,341 2.025,016
:t on remarque une différence de trois tonnes avec le total établi parcatégorie de poisson.
Le poisson réfrigéré provenant, par bateau mais aussi par avion, de
l'archipel des Tuamotu, participe pour 53 % des ventes totales du marché de
Papeete; Tahiti fournit 42,9 % des apports, Moorea 1,4 % et les Iles Sous-Le-Vent
2, 1 %.
L'approvisionnement du marché var1e pratiquement du simple ou double
selon la saison (219 T en Décembre contre 119 T en Juin) ; cette très forte varia
bilité s'explique par les différences de production entre la saison fraiche et la
Variations saisonnières et origine du poisson vendu au
marché de Papeete en 1981 (en tonnes)..,
11
1',111
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50
100
150
200
J F M A M J J A S a N D
- Il -
saison pluvieuse, liée pour partie aux migrations des poissons pélagiques mais
pour une autre aux techniques de pêche; cette observation est l'occasion d'émet-
tre des réserves quant à "la complémentarité" entre poissons de
d 1 (1), . 1 d . dsons u arge . L essent~e es arr~vages es Tuamotu est en
de poisson de corail ; or on constate dans le tableau ci-dessus
"récifs" et pois
effet constitué
que les variations
saisonnières sont également importantes et ce, aux mêmes époques (minimum en sai
son fraîche). Il est donc abusif d'affirmer que les prises de poisson de corail
compensent le déficit en poissons pélagiques; le contraire eut d'ailleurs été
étonnant dans la mesure où la technique la plus utilisée dans les atolls, celle
du parc à poissons, est essentiellement passive. Comme le fait justement remar
quer P. JAMES (2) : "le poisson vient ou ne vient pas". Or, Y. BROSSE(3) le remar
que par ailleurs : toutes espèces récifales confondues, les prises sont moins abon
dantes en saison fraîche.
Tout au plus peut-on relever, et les statistiques du marché, comme les
courbes ci-contre le confirment, l'existence d'un certain décalage dans le temps,
privilégiant les inter-saisons pour le poisson des Tuamotu. En définitive les
seules îles où apparaît nettement une volonté de saisir les opportunités qu~ se
présentent en saison fraîche, sont Moorea et Huahine. Pour ces deux cas, c'est en
effet en saison de faible production que les apports sont les plus importants ;
cela demeure cependant sans effets du fait de la faiblesse des tonnages expédiés
à Tahiti.
Prises des bonitiers et ventes aux marchés de Papeete et Pirae
Le port de Papeete abrite une flottille d'une cinquantaine de boni
tiers (4) ; Moorea en compte cinq et l'ensemble des Iles Sous-Le-Vent une vingtaine
qui expédient quelquefois du po~sson par goélette.
(1) Th. CADOUSTEAU ; Y. BROSSE: Essais d'estimation de la demande en poissonfrais de la population; Service de la Pêche, Papeete, Février 1976,8 p.
(2) P. JAMES: Rapport de la mission d'étude de la pêche lagonaire à RAIATEA etTAHAA. ORSTOM-PAPEETE - Notes et Documents d'Océanographie, nO 80/25Novembre 1980, 22 p.
(3) Y. BROSSE: Production des pièges à poissons à Rangiroa (archipel des Tuamotu).Thèse de IIIè cycle - Paris VI - 1974 - 157 p.
(4) Le bonitier est une vedette pontée de 10 à Il m de longueur équipée d'unmoteur de 150 à 300 Chevaux.
Prillles des bonitien. ~t vente. aux Inarchés de Pepeete et Pirae
Vqriations 9aisonni~res en 1981 (en tonnes),
200
ISO
100
SO
i,.:,
"§Ii!',J
11
11
11
11, --' .... "
Courbe saisonnière des pritles des boni tiers et pourcentage maximumdes ventes au marché de Papeete( 1981)
~"Uf"b~ de pf"iscsd~ .. boniticnl tllnncs)
200
ISO
100
10
poun ~nt"gc d~s
ventes
100 1
SO 1
- 12 -
Le Service de la Pêche et les océanographes de l'ORSTOM suivent quo-(1)
tidiennement les prises des bonitiers de Papeete pour 3 types de poissons
qui constituent l'essentiel de la production de ces unités: le thon, la bonite
et le coryphène ("mahi-mahi").
Les résultats globaux pour l'année 1981 sont les suivants
(en tonnes)
Prises des Marché de Marché de Ensemble desbonitiers Papeete Pirae marchés
THONS 484,268 91,867 52,239 144,106
BONITES 524,842 406,929 0,899 407,828
CORYPHENES 13,956 5,524 16,252 21,776
Une première remarque d'ordre général mais néanmoins fondamentale qu~
devrait inviter à la prudence en matière d'interprétation des données du marché:
pour ces trois poissons, les statistiques des marchés ne traduisent absolument pas
la production des bonitiers. Celle-ci s'est élevée à 1.023 tonnes, contre 573 ton
nes dans les marchés; cela signifie qu'en admettant que l'ensemble des ventes de
ces trois espèces aux marchés proviennent des seuls bonitiers de Papeete (ce qui
n'est pas la cas,nous l'avons dit), 44 % de la production n'atteindrait pas les
marchés. Ce pourcentage est donc en fait beaucoup plus élevé puisqu'une partie
des apports peut provenir des autres archipels, voire des "poti marara" (2).
Les différences entre les prises et les ventes sont tout aussi sensi
bles en matière de répartition: la bonite représente 51,3 % des prises, mais
71 % des ventes aux marchés (toujours pour ces trois poissons) pour le thon par
contre la relation est inverse puisqu'il représente 47,3 % des pr~ses mais seule
ment 25,1 % des ventes.
(1) Ces estimations sont fondées sur la mesure de la longueur des poissons pêchés- une bonite d'un kilo mesure en moyenne 42 cm ; 53 cm pour 2 kg, 65 cm pour
4 kg.- un thon d'un kilo mesure 40 cm ; 49 cm pour 2 kg, 71 cm pour 6 kg.
(2) Ces bateaux spécialement équipés pour la pêche de nuit au poisson volant,sortent également de jour et ramènent quelques ~hons et mahi-mahi.
!'RISI::S ilES 1l0NITlŒS ET VI~NTES SUI( LES MARellES
1 THON Prises des Marché P.P.T. PIRAE MarchéBenitiers FPT + PIRAE
JANV. 108. J 27 16.187 4.016 20.833
FEVR. 19.310 7.553 4.142 1J .695
MARS 46.407 13.190 6.007 19.197,1 AVRIL 42.338 10.733 4.779 15.512
MAI 42.783 6.929 5.385 12.314
JUIN 7.654 2.966 4.653 7.619
JUILLET 3.909 2.546 3.358 5.904
1
AOUT 4.398 2.090 2.913 5.003
SEPT. 4.203 1.138 3.396 4.534
OCT. 20.592 4.040 3.998 8.038
NOV. 58.576 8.202 4.411 12.613
DEe. 125.971 15.663 5.181 20.844
, TOTAL 484.268 91.867 52.239 144.106...
BONITE Prises des Marché P.P.T. PIRAE MarchéBenitiers PPT + PIRAE
JANV. 63.749 56. J56 56.156
F~VR. 35.156 30.571 30.571
MARS 42.833 32.074 32.074
AVRIL 60.069 44.831 44.831
MAI 54.302 44.141 44.141
JUIN 20.625 16.924 54 16.978
JUILLET 14.779 9.914 328 10.242
AOUT 11l.339 14.877 440 15.317
SEPT. 20.720 16.466 58 16.524
OCT. 39.179 33.195 19 33.214
NOV. 61. 750 42.081 42.081
DEC. 93.341 65.699 65.699
TOTAL 524.842. 406.929 899 407.828
CORYPHENE Prises des Marché P.P.T. PIRAEMarché
Benitiers FPT + PIRAE
JANV. 294 177 2.185 2.362
FEVR. 787 395 1.733 2.128
MARS 235 231 1.096 1.327
AVRIL 595 39 1.480 1.519
MAI 689 454 674 1.128
JUIN 1.780 548 993 1.541
1
JUILLET 2.395 541 1.277 1.818
AOUT 1.982 311 1.271 1.582
SEPT. 2.264 234 1.774 2.008
OCT. 1.740 723 1.611 2.334
NOV. 607 571 1.37/\ 1.949
DEC. 588 1.300 780 2.080
1
1TOTAL 13.956 5.524 16.252 21. 776
PRISE DES BONITIERS DE PAPEETE ET PROPORTION
MAXIMALE VENDUE AUX MARCHES (PAPEETE ET PIRAE)
50 %
J()() 7.
50
100
IHON
(tonnes)
10 10 %
J F M A M J J A 0 N 0
BONITE Prises 524,8 tonnes
(tonnes) Ventes 407,8 tonnes100 100 %
50
10
50 %
10 7.
J F ~I A J ,\ o N o
2000 -l--..--..--..--..----.
CORYPHENE
( kilo)
1000
200
Prises 13,9 tonnes
Ventes 21,7 tonnes
\-.......,r---r--r- J00 %
50 %
10 7
J f ~I A H J J A o N o
- 13 -
Notons enfin que les bonitiers pêchent plus de thons et de bonites,
ma~s mo~ns de coryphènes qu'il n'en est vendu au marché.
En définitive ce premier tableau comparatif nous éclaire sur deux
points
1) la production échappant aux marchés est considérable notamment
pour le thon (plus de 70 %)
2) la spécificité des deux marchés s'affirme nettement: Papeete s'est
faie une spécialité de la bonite ; Pirae affirme au contraire sa préé
m~nence en valeur relative pour le thon et en valeur absolue pour le
mahi-mahi. Cette spécialisation est l'expression de profondes différences
quant à la clientèle fréquentant ces deux marchés.
La bonite est un poisson relativement bon marché que l'on vend à la
pièce et, en l'achetant à Papeete on est certain de sa fraîcheur, qualité essen
tielle aux yeux du polynésien. Le thon et le mahi-mahi sont plus onéreux et du fait
de leur taille, vendus en tranches, ce qu'apprécie le "popaa"(~lis qui n'est pas
dans les habitudes du tahitien. On ne surprendra personne en assurant que le marché
de Pirae est un marché de "popaa" et plus généralement fréquenté par une popula
tion aisée; on peut d'ailleurs citer quelques chiffres qui établirons la diffé
rence : Pirae et Arue sont les communes les plus européanisées de Polynésie avec
respectivement 20,2 % et 27,6 % de "popaa" représentant un ménage sur trois(I).
Mal desservi par les trucks, le marché de Pirae par sa situation impose la posses
sion d'un véhicule ou l'habitat à proximité: doté de chambre froide, le poisson
n'est pas nécessairement de la dernière pêche; une banque et un bureau de poste
sont intégrés à ce marché d'architecture moderne dont la moitié de la superficie
est occupée par des étalages de "curios" ....
Pour conclure, cette étude serait incomplète s~ elle ne prenait pas
en compte les variations saisonnières entre les prises des bonitiers et les ventes
aux marchés les chiffres détaillés sont exprimés dans le tableau ci-contre, mais
"popaa Farani", désigné le Français d'origine
l'abondance et l'intérêt des résultats imposent une étude en deux temps; en pre
mier lieu une étude globale, toutes espèces et marchés confondus ; en second lieu,
une étude par espèce et par marché.
(1) C'est à dire le blancmétropolitaine.
(2) Inversement ces deux communes comptent la plus faible proportion de personness'identifiant comme "Maori" : 29,5 % pour Arue et 52,9 % pour Pirae.
- 14 -
1) Prises des bonitiers (thon, bonite et coryphène) et ventes aux
marchés (tonnes),
Prises des Ventes aux Pourcentage maxi-
bonitiers marchésmum des ventes aux
marchés
J 172, 170 79,351 46,1F 55,253 44,394 80,3M 89,475 52,598 58,8A 103,002 61,862 60,1M 97,774 57,583 58,9J 30,059 26,138 87,0J 21,083 17,964 85,2A 24,719 21,902 88,6S 27,187 23,066 84,80 61,511 43,586 70,9N 120,933 56,643 46,8D 219,900 88,623 40,3
TOTAL 1.023,660 573,710 56,0
Si, suivant la saison, les ventes totales de p01sson varient du simple
au double au marché de Papeete, l'écart est plus important pour ces trois pois
sons pélagiques (1 à 5) et beaucoup plus encore pour les prises des bonitiers
(21 tonnes en Juillet contre 219 tonnes en Décembre~ Mais c'est l'étude du rap
port mensuel entre ces deux paramètres qui s'avère la plus intéressante; on cons
tate en effet que si les tonnages diminuent en valeur absolue durant la saison
fraiche, la part des ventes au marché augmente en raison inverse de la production.
Ainsi 88,6 % des ventes du mois d'Août peuvent provenir des bonitiers (nous avons
vu que ces p01ssons pouvaient avoir d'autres origines) alors que ce pourcentage
ne dépasse en aucun cas, 40,3 % en Décembre. Exprimés graphiquement de deux ma
nières (ci-contre) ces chiffres traduisent la variabilité des circuits de distri
bution puisque plus la production est élevée, plus la part échappant aux marchés
est importante. Ce constat est l'expression de la saturation des marchés et de la
très vive concurrence qui s'exerce sur le poisson durant l'été austral; les bo
ni tiers ne sont alors plus les seuls à ramener beaucoup de poissons, et pour être
certain de le vendre, il importe de trouver de nouveaux clients (restaurants,
collectivité~,super-marchés,vente à la crié~ etc .... ) ; en basse saison le pê
cheur ou le revendeur reste assuré de le vendre un bon prix au marché avec des
1 .
- 15 -
frais bien moindres puis le marché (de Papeete) jouxte le port. O~ se trouve
devant une des incohérences les plus flagrantes du marché des produits locaux
c'est en effet en période de bonne production (et c'est également le cas pour les
fruits et légumes) que les producteurs ont les plus grandes difficultés de commer
cialisation, alors qu'il n'y a jamais eu de surproduction clairement démontrée.
2) Particularités selon les espèces et les marchés
Nous reprenons ici l'étude pour chaque p01sson, en s'appuyant sur la
forme graphique la plus percutante : celle associant la courbe annuelle des pri
ses des bonitiers et l'histogramme des proportions vendues sur les marchés; dans
la mesure où les marchés se distinguent par les volumes et les préférences don
nées à tel ou tel poisson, nous traiterons l'ensemble des ventes dans les marchés
sans distinction de lieu.
Le thon :
Les bonitiers pêchent plus de thon qu'il ne s'en vend dans les mar
chés mais pendant trois mois de la basse saison on retrouve plus de thon que
n'en ont ramené les bonitiers ; c'est la preuve de la diversité des approvisionne
ments et cela explique que durant ces trois mois, on puisse envisager que la tota
lité des prises des bonitiers soit vendue sur les marchés.
Les variations saisonnières sont conformes au schéma décrit plus haut.
La bonite
Les ventes de bonites au marché de Pirae sont dérisoires; c'est donc
essentiellement du marché de Papeete qu'il s'agit. On constate que si la courbe
de production de bonite est tout à fait comparable à celle du thon, en revanche
il n'en va pas de même pour le pourcentage des prises vendu au marché; il n'y
a pas conformité avec le schéma général,puisque si les prises augmentent, la
proportion vendue sur le marché ne diminue pas de façon sensible. Pour la bonite,
du fait de l'absence de variations saisonnières, la moyenne devient significative
77 % des prises de bonite est écoulé sur les marchés ; une concurrence moindre de
la part des autres pêcheurs, des risques de saturation également moindres pour ce
p01sson et enfin une demande hors marché beaucoup plus faible, telles sont les
trois raisons qui font la spécificité du marché de la bonite.
- 16 -
Rappelons que l'on vend plus de mahi-mahi que n'en pêchent les boni
tiers ; la prééminence du marché de Pirae pour ce p01sson est incontestable, mais
le principal intérêt de ce poisson est qu'il soit pêché surtout en contre saison;
en basse saison lorsque thons et bonites se font rares, les bonitiers s'orientent
vers le mahi-mahi, poisson d'un bon rapport. Il s'ensuit que c'est en saison fraî
che que la concurrence est la plus V1ve ; s'ajoute à cela une forte demande hors
marché des restaurateurs notamment en Juillet les ventes au marché ne réprésen
tent plus que 75 % des prises.
D) UNE PRODUCTION LOCALE INSUFFISANTE, DES MARCHES DESADAPTES
En analysant la nature des rapports entre. les pr1ses des bonitiers et
les ventes sur les marchés pour trois poissons, on a pu mettre en évidence l'im
portance des circuits hors marchés: on sait que sur les 1.023 tonnes de poissons
pêchés par les boni tiers de Papeete, plus de 447 tonnes (340 tonnes de thons et
117 tonnes de bonites) ont été écoulées vers les collectivités ou les restaurants,
et moins de 574 tonnes vers les marchés ; mais on ignore la part revenant aux
\ pêcheurs occasionnels.\
On sait encore que 1.084 tonnes de poissons (vendus au marché de
Papeete) proviennent des Tuamotu, mais on ignore tout de ce qui n'y arrive ja
mais. Bref, diversité des approvisionnements des marchés ma1S aUSS1 importance
et multiplicité des circuits hors marché ; par cet exemple la complexité du com
merce des produits locaux apparaît nettement et c'est bien évidemment sur le se
cond point que l'ignorance est la plus totale on en revient ainsi au point de
départ car si la chute des ventes de produits vivriers peut s'expliquer en partie
par l'évolution-du régime alimentaire, on a bien vu aussi, les effets de la con
currence à travers l'exemple du poisson: concurrence entre les demandeurs po
tentiels (marchés, super-marchés, restaurants etc ... ) concurrence entre les pro
ducteurs selon le niveau de production.
Dans cette dynamique générale, il semble que le marché de Papeete
parte perdant; la multiplication des commerces d'alimentation et leur évolution
récente y participe pour beaucoup la prise en charge d'une partie du marché des
produits locaux par des commerçants qui traditionnellement ne vendaient que des
- 17 -
produits importés ne peut que bouleverser les rapports de force entre les
trois grandes composantes du commerce (producteurs, importateurs, distri
buteurs).
Conséquence de la croissance urbaine, le marché de Papeete, ne
pourtant avec la ville, a aujourd'hui atteint ses limites, sans pourtant
couvrir l'ensemble des besoins de l'agglomération; mais pouvait-il en être
autrement alors même que ce marché est avant tout destiné aux consommateurs
individuels ? Contrairement au marché de produits frais locaux, par nature
spécifiquement urbain, le magasin d'alimentation touche également la popu
lation rurale au moins pour les produits de base ; le marché de Papeete sans
vocation régionale (sauf pour drainer une partie des produits), n'est pas en
mesure d'assurer la totalité des besoins de la population urbaine.
Dans ces conditions, le phénomène de banlieue ne pouvait manquer
de favoriser une transformation en profondeur du commerce d'alimentation. In
termédiaire quasi exclusif pour la vente des produits importés, le magasin
("le chinois" comme on l'entend dire couramment) est devenu également un dépo
sitaire de produits locaux; héritage d'une petite ville, le marché de Papeete
n'est pas au coeur du problème du ravitaillement urbain, et c'est bien au ni
veau du magasin, quelle que soit sa taille, que se situe le vrai débat.
La Polynésie n'est plus ce qu'elle était, tout le monde s'accorde
pour le reconnaître et c'est en grande partie à la croissance urbaine qu'elle
le doit; c'est dire si les modalités de cette croissance participent pour
beaucoup à la structuration actuelle du marché des produits alimentaires.
: I.v\lltllllll\ dl> \ .. POPUl,lllvl1 dl· ... ,'Ol1lllllln(" ... IIrh.linc ..
ll.lh i l.lnt ..!')OOll
PapeetE'
20000
15000
1 Faaa1.
1
11
11
1..
.Punaauia
11..
" ~Pirae/.--
/1/:
1/I,":
1//'?--'
.Hahina/. Arue
/ /Paea//
y,,'-- --"... -- ".".
.••.••~::;.;;.••••• r:::..- "
---- -'"
5000
10000
_.-1956 1962 1967 1971 1977
2 Accroissement de la population dans les communes urbaines
20 7.
urbaines
j\j \
... j \
.,//\ ". \
" A :. Mahina/ '( \ :".1 l, \ "j \ \ :
l \ \ ".f , \'.
. / 1 \ \ ",f 1 \ \',f" " ..f 1 \ "..,.. Paea/ /~;r'-'-' '.,\ /\,Faaa
),.~··17L,.. /~ Î'unaauia:: I.I!· '/...',~," \l/ :, \., "1/ ~~/ \\, , Ensemble communes
."."" l 'Polynésie
Pirae'Arue
5 7.
o 7.
15 7.
10 7.
- 19 -
LA CROISSANCE DE L'AGGLOMERATION
Reconstituer l'histoire de la croissance urbaine à Tahiti, suppose
que l'agglomération soit identifiée, dans l'espace et le temps, dans des limites
clairement définies on ne peut évidemment pas, pour mesurer cette croissance,
se borner à reprendre dans le temps les statistiques des diverses communes qui
composent l'agglomération d'aujourd'hui.
O d . d' h . (1) - 11 . .n a met aUJour u~ que, outre Papeete, ce e-c~ regroupe tro~s
communes sur la côte Est (Pirae, Arue, Mahina) et trois sur la côte Ouest (Faaa,
Punaauia, Paea) quoique pour cette dernière la nuance soit de mise du fait de son
caractère franchement péri-urbain et de sa double fonction urbaine et rurale ;
mais qu'en était-il, il y a dix ou vingt ans? Reconstituer l'histoire récente
de cette agglomération à "géométrie variable", tel est le but de ce chapitre.
Le caractère urbain d'un espace géographique se définit le plus sou
vent par ses fonctions et ses activités, ce qui suppose l'existence de statis
tiques, (homogènes et détaillées par commune) relatives à la population active
et à sa répartition en grandes catégories socio-professionne11es ; ces statis
tiques n'existant pas, il fallait se contenter des effectifs de population et
de leur évolution dans le temps.
A) LE PROBLEME DES LIMITES RECHERCHE D'UN INDICE D'URBANISATION
A l'analyse des deux séries de courbe (graphiques 1 - 2), il appa
raît bien difficile de situer avec une relative précision, le passage du rural
à l'urbain; les courbes des taux d'accroissement par commune urbaine ou en voie
d'urbanisation confirment sans ambiguité que le phénomène de croissance urbaine
est antérieur à l'installation du C.E.P .. Toutes les communes(2) présentent en ef
fet un taux d'accroissement bien supérieur à la croissance moyenne de la Polynésie
et ce, dès la période 1956-1962. Mais un taux d'accroissement très élevé, même
s'il est lié à la proximité de la ville, ne peut suffire à distinguer le rural
(1) J. FAGES - PUNAAUIA-PAEA - Contact ville-campagne et croissance urbainede la côte Ouest de Tahiti.
(2) Celle de Papeete exceptée.
- 20 -
de l'urbain. Pour saisir la réalité urbaine aux diverses époques où nous
d · . d d ~ (1) ~ '~l' . d'Isposlons e onnees ,nous avons tente d etab Ir un ln lce prenant en
compte, à chaque période, le poids relatif de chaque commune et son taux d'ac
croissement ; cet indice multiplié par le nombre de communes est ensuite comparé
à l'indice de la période pour l'agglomération dans son ensemble, indice considéré
comme la valeur seuil ; la formule imaginée peut se poser de la façon suivante :
l n (P + T)c
ou n est le nombre total de communes del'agglomération.
P est le poids relatif de la commune(en pourcentage)
T est le taux d'accroissement.
l) Les résultats sont les suivants
Tableau 1
1956 1962 1967 1971 1977
MAHINA 1.038 1.084 1.694 3.200 6.524
ARUE 1.478 2.035 3.778 5.534 5.911
PIRAE 2.487 4.202 8.429 10.960 12.070
PAPEETE 18.089 19.903 22.278 25.342 22.967
FAAA 2.657 3.681 6.778 11.442 16.950
PUNAAUIA 1. 719 2.424 3.448 5.245 7.740
PAEA 1.507 2.185 2.919 3.462 5.619
ENSEMBLE 28.975 35.514 49.324 65.185 77.781
Sources SODTER, 1982.
(1) F. SODTER La croissance urbaine en Polynésie Française entre 1956et 1977 ; conférence epS/OIT - Nouméa - Février 1982. 12 p.
- 21 -
2 - ~~~~~_E~l~~~~_~~~_~~~~~~~_~~E_E~~e~E~_~_l~_~~e~!~~~~~
~~~~!~_~~_1~~88!~~~E~~~~~
Tableau 2
-1956/62 1962/67 1967/71 1971/77
MAHlNA 3,3 % 5,3 % 3,4 7- 6,8 7-
ARUE 5,4 % 6,8 % 8,1 7- 8,0 %
PlRAE 10,4 % 14,9 % 16,9 % 16,1 %
PAPEETE 58,9 %. 49,7 % 41,6 % 33,8 %
FAAA 9,8 % 12,3 % 15,9 % 19,9 %
PUNAAUlA 6,4 % 6,9 % 7,6'% 9,1 %
PAEA 5,7 % 6,0 % 5,6 % 6,4 %
ENSEMBLE 100 % 100 % 100 % 100 %
Tableau 3
1956/62 1962/67 1967/ 71 1971/77
MAHlNA 0,74 10,10 19,27 12,13
ARUE 5,56 14,26 11,15 1,06
PlRAE 9,28 16,19 7,55 l,56
PAPEETE 1,63 2,46 3,63 -l,59
FAAA 5,67 14,06 15,23 6,52
PUNAAUlA 5,99 7,89 12,32 6,46
PAEA 6,49 6,44 4,84 8,10
ENSEMBLE 3,50 7,34 8,03 2,88
.'
a) : (P + T)
Sources SODTER, 1982
Somme du poids relatif des communes et des taux d'accroissement
(Tableau 2 + Tableau 3)
1956/62 1962/671967/
71 1971/77
MAHlNA 4,04 13,4 22,67 18,93
ARUE 10,96 21,06 19,25 9,06
PlRAE 19,68 31,09 24,45 17,66
PAPEETE 60,53 52,16 45,23 32,21
FAAA 15,47 26,36 31,13 26,42
PUNAAUlA 12,39 14,79 19,92 15,56
PAEA 12,19 12,44 10,44 14,5
ENSEMBLE 103,5 107,34 108,03 102,8
b) n (P + T)
- 22 -n = 7 communes
11,
1956/62 1962/67 1967/ 71 1971/ 77
'28,28 93,8 158,69:
132,5 :MARINA
ARUE 76,72 147,42 :ïj4"g"· 63,42:: . .PIRAE 137,76 217,63 : 17\ 15: 123,62:
:365 ï i:: ' : 1
225,47:PAPEETE 423,71" •• 1 ••• 1: .~ 1.~ '. ~ ~ :
FAAA 108,29 184,52
!217,91 184,94:
PUNAAUIA 86,73 103,53 139,44 108,92:
PAU 85,33 87,08 73,08 101,5
ENSEMBLE 103,5 107,34 108,03 102,88
communes dont l'indice est supérieur à celuide l'agglomération
commune dont l'indice est en récession par rapportà l'époque précédente.
2) Interprétation des résultats
Pour la période 1956/1962, 3 communes seulement présentent un indice supé
périeur à l'indice global de l'agglomération: on admettra que seules ces
trois communes sont urbaines.
- En 1962/1967 l'agglomération compte une commune supplémentaire, celle d'Arue,
mais déjà Papeete présente des signes de saturation, par rapport à la période
précédente.
En 1967/1971, l'agglomération atteint pratiquement ses limites actuelles,
avec l'adjonction de Mahina et Punaauia, mais Arue et Pirae présentent à
leur tour des signe~ de fléchissement, ce qui n'est pas encore le cas pour
la commune de Faaa.
- La période 1971/77 confirme la position charnière de la commune de Paea
dont l'indice est très voisin de celui de l'agglomération; toutes les
autres communes marquent le pas.
\ Dans la mesure où cette méthode permet de situer dans le temps
les limites de l'agglomération, nous la considérons satisfaisante, beaucoup
plus dans tous les cas, que la simple prise en compte des décisions administra
tives aboutissant à la création des communes de Faaa et Pirae en 1965 (toutes
les autres datent de 1972), expression d'un fait accompli. Elle nous permet en
fin et surtout, de quantifier la croissance urbaine de 1956 à 1977 : après
établissement de la courbe des indices, on admet qu'une commune devient urbaine
lorsque sa courbe recoupe celle de l'agglomération:
Indice d'urbanisation
(valeur seuil)
Faaa
'\1-, '\ \'
/ ''\ \ ahinal ','\ 'Pirae, '\, '\,, '\
----"'~ 'Punaauia,....., ~ AGGLOMERATION" Paea, .'.,..' ,
.' ,..' \.... \
.. .- ,~ ,
\,'Arue
/\/
//
//
/,..........
1 ",1 ..
11
11
11
11
111 __
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50
100
150
200
Indice
1956 1962 1967Iii1971
1 1
1977
- 23 -
Papeete bien sOr, Pirae et Faaa plustrois communes urbainesrécemment.
1959
r de la façon ::i:::~:s~nce nrbaine de l'agglomération se serait donc déroulée
1
1961
1964
1965
1974
l'agglomération compte une commune supplémentaire
annexion de la commune de Punaauia
extension vers Mahina
Paea devient frange urbaine.
Arue
Une remarque s'impose immédiatement: l'extension de l'agglomération. .1
1 dans ses limites actuelles s'est déroulée ~rès rapidement mais n'évolue pratique-
1 ~e~t.plus depuis 1974. L'agglomération s'étend aujourd'hui sur quelques 35 kilo
! mètres de littoral: jusqu'au PK. 12 dans la commune de Mahina et jusqu'au P~ 23
dans la commune de Paea ; avec 3 communes seulement en 1959, l'agglomération
s'étendait alors sur une dizaine de kilomètres seulement. De 1959 à 1974, l'agglo
mération de Papeete a donc gagné une vingtaine de kilomètres supplémentaires en
15 ans.
L'agglomération urbaine, ainsi définie, a vu croître sa population
de la façon suivante :
- Effectifs
Population Nbre de communes
1956 23.233 habitants (3 communes)
::1: 1959 25.368 " (3 communes)
::1: 1961 28.924 " (4 communes)
1962 29.821 " (4 communes)
::1: 1964 36.831 " (5 communes)
::1: 1965 40.986 " (6 communes)
1967 46.405 " (6 communes)
1971 61.723 " (6 communes)
::1: 1974 70.384 " (7 communes)
1977 77 . 781 " (7 communes)
\\
//
Population estimée à partir des taux d'accroissement sur la période.l ::1:
)
B) I.E POIns DE -L'AGGLOMERATION
- 24 -
- Taux d'accroissement
1956 - 1962 4,24 i.
1962 - 1967 9,24 i.
1967 - 1971 7,39 i.
1971 - 1977 1,67 i.
\ 11\ li En 1962, la population urbaine représentait 35,2 i. de la population
\JPOlYQ.ésienne, 47,1 i. en 1967 et 56,6 i. en 1977. Même en admettant que l'émigra
tion vers Papeete ait aujounl'luii cessé\, -l'écart entre zone urbaine et zone rurale
ne peut que se creuser par le simple jeu de l'accroissement naturel de popula
tion ; à l'heure Ou l'on s'interroge de plus en plus sur le maintien à moyen termE
du C.E.P. en Polynésie, cette remarque vaut d'être notée •••••
Papeete, création et support de la colonisation, symbole de l'extra
version de l'économie polynésienne a vécu pendant longtemps au rythme des goé-.-
lettes et du coprah; sa croissance et l'apparition d'un ph~nomène de banlieue
est antérieure à l'installation du C.E.P., ce que l'on tend à oublier même si
le nucléaire a provoqué une formidable expansion du phénomène urbain qui s'est'
à la fois étendu et densifié; nulle part au monde, même en Amérique Latine~I~, or
ne trouve, pour la période 1960-1970, de semblables taux de croissance en zone
urbaine.
Sans faire de projections nécessairement hasardeuses du fait des
incertitudes politiques et économiques, on peut se demander si le phénomène ur
bain n'a pas atteint ses limites ; c'est ce que tend à confirmer la faiblesse du
taux d'accroissement moyen annuel de l'agglomération pour la période 1971-1977,
comme le fait que les limites géographiques de l'agglomération n'évoluent plus
depuis 1974 environ vers paea(2), et ce, par suite des contraintes associées à
la distance; le pronostic reste cependant difficile à établir car à l'extension
(1) Modes d'accroissement de la population urbaine et rurale - Nations Unies Etudes démographiques N° 68 - New-York, 1981. 197 p.
(2) Les extensions vers la côte Est après la Pointe Vénus, semblent peu probables dans un avenir proche du fait des contraintes topographiques.
- 25 -
linéaire de l'agglomération (sur la plaine littorale) a succédé ces dix dernières
années un relatif '~paississement" de celle-ci par la création de lotissements sur
les interfluves (d'ailleurs très inégalement achevés et occupés) et par la colo
nisation de type plus ou moins spontanée des fonds de vallée. Cette tendance
se confirmera-t-elle? Le marché de l'immobilier notamment les lotissements coû
teux de montagne ont-ils un avenir? Ces questions méritent d'être posées même
Sl cette évolution s'inscrit dans une dynamique banale de croissance urbaine à
la périphérie et, du fait de nuisances accrues, d'une dépopulation voire d'une
paupérisation du centre (Papeete mais aussi Faaa).
C) UN MONDE RUR..J\L POLYNESIEN, UNE AGGLŒ1ERATION COSMOPOLITE
" r"
On admettra aisément que cet indice ne peut suffire à cerner ce que
pouvait être l'agglomération au cours de ces vingt dernières années; à tout le
moins il fallait le tester. Entre l~ ~onde rural et l'agglomération urbaine,_ il
existe une césure brutale mais aussi évidente : celle de la répartition ethnique-------.----- ..-.-.-- . - (1)
et notamment du pourcentage d'européeœdans chaque commune ; Paea, limite de
l'agglomération compte 695 "popaa" en 1977, soit 12,3 % de la population de cette
commune; Papara, la commune suivante, -~'en compte plus que 135, soit 3,8 %. La
rupture est encore plus nette au Nord de l'agglomération; Mahina compte 13,4 %
d'européens contre 2,2 % seulement dans la commune d'Hitiaa 0 Te Ra. Enfin, sur
15.338 européens recensés en Polynésie, 12.064 soit 78,6 % vivent dans l'agglo
mération, la différence ~tant le fait du contingent sur les sites nucléaires. La
présence ou la quasi absence d'européens s'avère donc particulièrement significa
tive du fait urbain; l'évolution de cette population (en grande partie composée
de métropolitains expatriés) est la suivante :
Evolution de la population européenne
1956 1962 1971 1977
MAHINA 16 28 734 877ARUE 145 194 1.947 1.634PIRAE 304 383 3.813 2.447PAPEETE 1.646 1. 130 3.502 3. 121FAAA 210 270 1.589 1.770PUNAAUIA 134 274 1. 132 1.520PAEA 42 49 233 695TOTAL 2.497 2.328 12.950 12.064
(1) C'est tout aussi vrai pour la communauté chinoise et demie: au recensementde 1977, l'agglomération regroupait 86,5 % des chinois vivant en Polynésieet 64,7 % des demis. Quant aux Maoris, la proportion est inverse puisque48,2 % d'entre-eux seulement vivent dans les sept communes urbaines. Pources trois ethnies aucune comparaison n'était possible entre les divers recensements.
- 26 -
On remarque que les effectifs de cette population ont évolué de
façon irrégulière; les chiffres de 1962 et 1977 présentant un léger recul par
rapport aux effectifs du recensement précédent ; cela ne pertube pas pour autant
une tendance générale qui apparait clairement lorsqu'on calcule le poids relatif
de cette catégorie par rapport à la population totale.
Pourcentage d'européens par commune
1956 1962 1971 1977% % % %
MARINA 1,5 2,5 22,9 13,4
ARUE 9,8 9,5 35,2 27,6
PIRAE 12,2 9,1 34,8 20,2
PAPEETE 9,5 5,6 13,8 13,5
FAAA 8,0 7,3 13,9 10,4
PUNAAUIA 7,8 Il,3 21,6 19,6
PAEA 2,7 2,2 6,7 12,8
ENSEMBLE 8,6 6,6 19,8 15,5
Il apparait en effet clairement que le poids relatif des européens
après de brutales augmentations diminue avec le temps, même si les effectifs
croissent en valeur absolue. En 1962 les 2.328 européens représentaient 6,6 %
de la population de ces sept districts, contre 8,6 % en 1956 (avec une population
à peine plus élevée).
De la même façon cette population qui n'a guère évolué entre 1971 et
1977, voit son poids relatif diminuer de façon très sensible: 19,8 % en 1971
contre 15,5 % en 1977. Au niveau communal, seule la commu~~ de Paea voit le poids
relatif de "Popaa" augmenter ; toutes les~~i~e-s--communes-~;~~i-s-~entune dimi
nution quelle que soit l'évolution en valeur absolue: la population européenne
de Pirae est passée de 3.813 habitants en 1971 à 2.447 en 1977, mais le pourcen
tage de cette population par rapport au total a décru dans des proportions beau
coup plus importantes: 35,2 % à 27,6 % ; on observe d'ailleurs la même tendance
dans des communes dont les effectifs ont augmenté : Mahina comptait 734 européens
en 1971 contre 877 en 1977, mais le pourcentage est tombé de 22,9 % à 13,4 % ....
- 27 -
Ceci nous amène à faire une remarque absolument, fondamentale dans
le processus de croissance urbaine: l'arrivée massive de polynésiens dans l'ag
glomération est postérieure à l'implantation des "popaa". T. SERSTEVENS(I) obser
vait que : '~rue3 bien qu'ayant ses premi~res maisons à moins d'une lieue de
Papeete3 est le parfait mod~le du village tahitien. Il a été préservé jusqu'iai
de l'invasion de popaa qui se répandent surtout du aôté de l'Ouest et dans le dis
triat de Pirae ou Pare: il doit aet avantage à ae qu'il n'a pas enaore l'élea
triaité3 aar les blanas3 sauf exaeption3 vivent aonfinés dans leurs habitudes de
"aonfort moderne" et ne pourraient se résoWÙ'e à l'intimité des lampes à pétrole".
Les chiffres ci-dessus montrent clairement que l'on peut, que l'on
doit, retourner le raisonnement, car c~st parce qu'il y a des blancs qu'il y a
l'électricité. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce constat nous main
tient au coeur du sujet, qui rappelons-le, est de définir dans le temps les li
mites de l'agglomération. On s'aperçoit en effet qu'un indice fondé sur la pro
portion d'européens, s'il permet aujourd'hui de fixer les limites de l'agglomé
ration, ne rend guère compte de l'évolution de celle-ci, car, outre le phénomène
constaté plus haut, plus l'agglomération s'accroît, plus la mobilité de la popu
lation est évidente, notamment pour la population européenne qui, fuyant les
nuisances du centre ville, tend à investir les marges de l'agglomération; ce
qui explique la position particulière de Paea, dernière commune gagnée à l'ag
glomération, dont le pourcentage de "popaa" est plus élevé en 1977 qu'en 1971.
Cette tendance est ancienne et explique les difficultés qu'il y a
à fixer les limites de l'agglomération dans le temps. Avant de s'y fixer défi
nitivement, les popaa avaient fait de ces marges de l'agglomération, des lieux
de villégiature pour le week-endJnotamment pour les communes de Punaauia-Paea
c'est pourquoi il n'est absolument pas faux d'affirmer que l'urbanisation a pro-"
greSSé)par la résidence secondaire, phênomène urbain par excellence.
i1
(1) Tahiti et sa couronne, p. 45.
- 29 -
LES IMPORTATIONS
A) SITUATION GENERALE
En 1980, il a été importé en Polynésie Française 447.383 tonnes
de produits pour une valeur de près de 41 milliards de francs; les seuls
produits énergétiques (fuel, pétrole et essence) participent pour 37 % au vo
lume des importations, les produits alimentaires pour 16 %, les biens d'équi
pement ou de consommation ainsi que les matières premières pour 47 %.
Le tableau et le graphique ci-contre retracent l'évolution du com
merce extérieur de 1959 à 1980.
Un certain nombre d'évènements ont marqué l'histoire de la Polynésie
Française durant ces vingt dernières années ; tous, à des degrés divers ont
contribué à une dépendance accrue du Territoire vis à V1S de l'extérieur, qui
se traduit avec plus ou moins de retard dans les statistiques du commerce ex
térieur ; citons les brièvement.
1961 - Inauguration de l'aéroport de FAAA
- Tournage du film: "les révoltés du BOUNTY"
1962 - Indépendance de l'Algérie; De GAULLE annonce l'installation
du Centre d'Expérimentations du Pacifique
1963 - Arrivée des premiers militaires à Moruroa
1964 - L'Assemblée Territoriale cède gratuitement l'atoll
de Moruroa à l'Etat
1966 - Fin de l'exploitation du phosphate sur l'atoll de Makatea
- Inauguration du nouveau port de Papeete
- 1ère explosion nucléaire
1974 - Dernière explosion nucléaire aérienne
1975 - Premier essai souterrain
Cette évolution dans le sens d'une croissance rapide des importa
tions (10.1 % par an en volume et 17.4 % en valeur) s'est accompagnée d'une
- 30 -
diversification de la nature des produits importés comme des zones d'appro
visionnement. Un bref rappel de la part du commerce avec la métropole, montre
que ce sont surtout les pays étrangers notamment ceux de la zone Pacifique
(USA, Australie, Nouvelle-Zélande) qui ont profité de la croissance des im
portations.
Les importations en provenance de Métropole.
Volume (Tonnes) i. Valeur (en milliards %de F.CP)
1960 29. 100 40,2 137.034 47,6
1965 164.999 52,9 6.921.383 71,8
1970 103.718 31,0 8.274.000 60,6
1975 110.956 31,4 12.149.169 54,0
1980 130.892 29,4 20.016.416 49,1
Tout en conservant la première place, on constate en effet que
la métropole ne couvre plus que 29,4 % du volume importé contre 40,2 % en
1960 ; malgré l'excellente position de la France en 1965, liée de façon in
contestable aux besoins du C.E.P., la tendance est bien à une dépendance moin
dre vis à vis de la métropole et par voie de conséquence, à une ouverture sur
l'étranger. En revanche, la métropole continue de couvrir, en valeur, près de
la moitié des importations. Il semble donc qu'on s'achemine vers un trafic
plus rationnel privilégiant avec la métropole des importations relativement
peu pondéreuses mais de valeurs élevées ; du fait des coûts de frêt associés
à l'éloignement, cela vaut d'autant plus d'être noté qu'il n'en va pas de
même pour les importations alimentaires.
B) LES IMPORTATIONS ALIMENTAIRES
Les importations de denrées alimentaires s'élèvent en 1980 à
70.238 tonnes pour une valeur de 7,192 Milliards CFP ; par rapport à l'ensem
ble, l'alimentation intervient pour 15,9 % du volume et 17,4 % de la valeur
totale des importations. Même s'il est évident que l'importation de produits
vivriers participe pour une faible part au déséquilibre de'la balance commer
ciale, ces chiffres ne doivent pas tromper
Volume
Va leurYolum~
(Tonnes)Valeur
m111 i ards CI
'. 1'",
10
20
30
40,,,,,,,, ,
~ 1,t\,, ,
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1,1,,
1,,"41"'_-_41'"
~:':_- -----_.._-_. --- ~"", ...... -- -,,-_ .........
300.000
200.000
100.000
400.000
1960 1965 1970 1975 1980
IMPORTATIONS EXPORTATIONSANNEE ----------------- ----------------- ----------------- ----------------
Tonnee Yaleur Tonnes Valeur
1959 53.251 1.188.051 ))3.382 1.103.189
1960 72.330 1.617.574 403.434 1.141.721
1961 84.929 2.095.452 392.2)) 1.034.705
1962 87. 750 2.266.337 355.090 971.549
1963 102.716 2.893.891 340.680 919.144
1964 203.917 6.391.049 400.621 996.750
1965 311.490 9.637.205 340.631 920.219
1966 288.837 15.023.841 227.210 1. 560.077
1967 310.978 10.229.071 18.314 1.168.527
1968 352.313 15.619.080 19.698 1.030.825
1969 285.000 10.368.000 21.000 1.303.000
1970 334.000 13.640.000 19.000 1.840.000
1971 341.000 14.070.000 14.000 1.740.000
1972 325.000 14.270.000 17.000 1.340.000
1973 346.000 16.890.000 18.000 1.490.000
1974 385.341 25.150.000 12. 535 2. 775 .000
1975 353.185 22.317.000 17.293 1.968.000
1976 362.773 25.699,000 16.592 1.911 .000
1977 396.364 29.186.595 Il.480 1.464.267
1978 406.665 33.070.472 8.886 2.978.479
1979 449.953 36.704.641 12. 110 2.2".513
1980 4'1. lA 1 40.7IA,7Il 1~ ~~l 7 l1Q. R'lf>
Voilim • ..'l V.t1LIII dt ... 11l1l1L'!l Ill"" ,'!llllllll,llfl'"
----ANNf.1 VOLUMf VALEUR
f-------~ ---- - - ~- -- -- -- ~------ -- ~!...I.L~r '_l'Q.J__
1959 18.507,0 J80.010
1960 20.J66,9 4)5.626
1961 23.)72,) »)8.419
1962 2).655,) 565.18)
196) 25.659,0 6)0.432
1964 )).)6),) 944.560
1965 44.0)),9 1.422.296
1966 54.901,9 1.925.176
1967 5).615,5 1.840.119
1968 6).665,9 2.) 1) .092
1969 55.169,0 2.0)7.686
1970 60.554,5 2.447.429
1971 60.667,) 2.645.720
1972 57.524,6 2.945.294
1973 59.590,4 ).)49.654
1974 62.424,5 4.752.51)
1975 59.91),5 4.46).688
1976 59.271,6 4.920.172
1977 60.062,) 5.184. )05
1978 6).016,1 5.64).018
1979 70.424,2 7.0)8.979"
1980 70.2)8,7 7.192.850
Evolutions de. Î11l'portations alimentaIres àe 1959 à 19bo •
Volu.e (tonnes) Vsleur( ..i1l1ards)
60000
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IMPORTATIONS ALIMENTAIRES 1980
Chapitre
02
03
04
07
080910Il15
16
1718
19
20
21
22
25.01.05
TOTAL
Définition
Viande
Poissons, crustacés, et mollusquesProduits laitiers
Légumes
FruitsCafé - Thé - EpicesCéréalesProduits de la minoterieGraisses et huiles animaleset végétalesPréparations de viandes etpoissonsSucres et sucreriesCacao et préparations chocolatéesPréparations à base de farinesou fécules - pâtisserieConserves de fruits et de légumes
Préparations alimentairesdiversesBoissons, alcools, vinaigres
Sel alimentaire
Volume(tonnes)
7.184,0
402,5
3.797,4
5.413,5
1.746,1147,4
7.646,114.957,91.567,5
2.494,3
6.000,7282,2
1.569,1
5.410,3
2.332,5
8.827,7
459,5
70.238,7
Valeur
1.625.159
203.935
631.634
350.174
220.56172.650
313.675444.786183.958
559.898
444.171112.527
334.911
569.443
441. 542
668.185
15.641
7.192.850
_______________________~Ei~~i2~~~~EEi~!~~ _Définition
-Viande fraîche, réfrigérée ou congelée debovins, ovins et porcins (et abats)
-Volailles réfrigérées, fraîches ou congelées-Crustacés, mollusques et coquillages
-Laits en boîte-Beurre en boite-Fromages-Légumes frais ou réfrigérés-Légumes congelés-Légumes secs
-Café et succédanés de café-Riz-Farines
-Viande en boîte-Poisson en boite-Sucres
-Biscuits-Pâtes alimentaires-Conserves de légumes-Conserves de fruits-Jus de fruits-Sauces, condiments, etc •...
-Eaux minérales-Limonades et boissons non alcooliques-Vins
Volume
4.309,4
2.675,4312,6
1.861,71.051,6
667,84.442,2
471,4492,1
107,74.895,8
12.749,3
1.186,9948,1
5.454,1
826,9413,2
2.710,5781,3
1.401,21.092,1
1.402,61.253,34.460,2
Valeur
1.173.691
379.051156.890
182.214203.056223.330239.16350.17646.944
46.292256.682342.699
296.992137.391333.143
213.53946.709
261.715102.410120.194117.229
45.99971.917
365.056
- 31 -
- la valeur totale des exportations est trois fois inférieure à
celle des importations des seuls produits alimentaires ;
- le volume total de produits ~ocaux écoulés sur les marchés de
Papeete et Pirae n'était, durant cette même année, que de 5.957 tonnes. En
définitive la situation, à ce niveau très général, apparaît comme un résumé
de l'économie polynésienne: on produit très peu mais on importe beaucoup.
La nature des denrées alimentaires importées, détaillée dans les
tableaux ci-contre, traduit tout à la fois la très grande diversité des appro
visionnements (on trouve absolument de tout au moins à Papeete), les préféren
ces alimentaires de la population dans son ensemble, comme les carences les
plus flagrantes de l'agriculture locale. Ces chiffres s'avèrent d'autant plus
difficiles à interprêter qu'ils s'appliquent à une population très hétérogène
sur le double plan ethnique et social.
Ainsi n'est-il pas surprenant que la Polynésie qU1 ne produit pas
de céréales importe 12.700 tonnes de farine et 6.000 tonnes de sucre lorsque
l'on sait que le repas du soir pour de très nombreuses familles polynésiennes
est uniquement constitué de pain accompagné de café au lait fortement sucré.
Par contre l'importation de 5.400 tonnes de légumes serait à la
limite scandaleuse\s'il n'y avait une demande régulière de la part d'une popu
lation aisée, nota~ent européenne, indifférente aux inévitables écarts saison-
niers. 'r '"
\'
On voit bien que la simple raison ne permet pas de s'aventurer bien
loin dans l'interprétation des statistiques douanières.
Quelques aspects méritent cependant d'être notés, notamment en
matière d'évolution du volume, de la nature et de l'origine des produits ali
mentaires importés.
l~2~!E~E!~~~_~!!~~~E~!!~~_:comparaison des taux d'accroissements moyensannuels (période 1959-1980 ) en volume et en valeur pour les principauxgroupes de produits .
25ï.
20
15
10
5
•1
~---1
Valeur r--J---, 1
1 r-----~I ..!
1----11 L __11111
___ J1
',.. __ .J1.----, r--.J
.--- t. _11
'----'
Volume
17 " 16 10 04 07 19 15 18 09 20 22 08 21 03 02
17 Numéro de chapitre de la nomenclature douanière .
- 32 -
- Les importations alimentaires se sont accrues de 6,25 % par an
en volume et de 14,3 % en valeur, moins rapidement par conséquent, que l'en
semble des importations; l'essentiel de cette croissance se situe entre 1963
et 1968, période d'installation du C.E.P. et des premières explosions nucléaires,
durant laquelle on importait près de 10.000 tonnes de plus chaque année. Malgré
d'importantes différences d'une année à l'autre (voir courbe) , la croissance
moyenne annuelle semble se stabiliser depuis cette époque aux environs de 2 %
en volume mais de II % en valeur du fait d'un taux d'inflation qui s'est net
tement élevé depuis 1968.
- l'évolution dans la nature des importations selon les chapitres
de la nomenclature douanière est reproduite en annexe; nous l'évoquerons
ici à grands traits. Un classement des grandes catégories de produi~ selon
le taux d'accroissement moyen annuel du volume importé d'une part et de la
valeur de ces produits d'autre part, laisse apparaître une évolution conforme
dans l'ensemble à une inflation qui touche toutes les catégories de produits
(corrélation statistique significative). On relèvera cependant sur l'histogramme
ci-joint quelques paradoxes: ainsi le sucre, produit de 1ère nécessité a connu
la plus forte inflation depuis 1959 (19,8 % par an) et la viande une des plus
faibles (15,6 %).
- Taux d'accrois- Taux d accrois-
Chapi tre Nature du produitsement moyen sement moyenannuel du vo- annuel de lalume importé valeur importée
17 Sucre 3,3 7- Il,5 7-II Farines et produits de la mi- 3,6 % 9,5 %
noterie
16 Poisson et viande en boîtes 3,7 % 10,5 %
10 Céréales 5,4 7- 10,4 %04 Produits laitiers 5,9 7- 12,1 7-07 Légumes 6,6 7- 13,7 %
19 Biscuiterie-Pâtes alimentaires 7,5 7- 15,1 %
15 Huile 8,0 7- 12,7 7-18 Cacao, préparations chocolatées 8,1 7- 15,9 %09 Café, thé, épices 8,9 7- 16,5 7-20 Conserves de fruits et de légumes 9,3 7- 15,4 7-22 Boissons, alcools, vinaigres 10,8 7- 16,2 7-08 Fruits Il,4 7- 17,6 7-21 Préparations alimentaires diverse~ Il,9 7- 19,1 7-03 Poissons, crustacés, mollusques 18,7 % 25,8 7-02 Viande 19,3 7- 24,3 7-
MOYENNES ................................. 6,25 7- 14,3 7-
- 31 -
Pour conclure cet aspect de l'étude, on observera que le classement
des produits selon leur taux d'accroissement en volume n'est pas indifférent.
Les plus faibles taux s'associent plutôt à des articles de grande consommation
et parfois de 1ère nécessité, telle que la farine, le riz, le lait condensé ou
le boeuf en boîte, et parfois produits également sur le Territoire (produits
laitiers, boeuf en boîte) dont la demande tend très probablement à se rapprocher
de la croissance démographique.
A l'inverse les taux les plus élevés s'associent plutôt à des pro
duits de luxe ou dans tous les cas plus onéreux que le Territoire ne produit pas
ou seulement en faible quantité (viande, crustacés).
Malgré les précautions évoquées plus haut, la structure des impor
tations alimentaires pose problème et amène à s'interroger sur la consommation
selon les diverses catégories ethniques et sociales ; nous y reviendrons à pro
pos des importations du C.E.P.
1) L'origine des importations alimentaires
Les produits importés proviennent de plus de soixante dix pays dans
le monde, mais quatre pays seulement se partagent 84,8 % du marché en volume
et 81,4 % en valeur:
Les pr~nc~paux pays fournisseurs
(tonnes)Pourcentage du
VALEURPourcentage du
VOLUME total total
FRANCE 25.439,6 36,2 % 2.248.292 31,2 %
U.S.A. 14.169,6 20,2 % 1.434.706 19,9 %
AUSTRALIE 12.872,2 18,3 % 822.441 Il ,4 %
Nelle ZELANDE 7.101,4 10,1 % 1.356.405 18,9 %
On observera que les importations en provenance de métropole pré
sentent un caractère quelque peu irrationnel dans la mesure ou l'éloignement de
vrait privilégier les produits de valeur élevée par rapport au poids. Cela tient
évidemment à la nature des produits importés qui renvoie aux structures, aux
- 34 -
faiblesses et aux points forts de l'agriculture du pays considéré; la comparai
son entre la Nouvelle-Zélande et l'Australie est toute aussi significative:
les importations en provenance du premier pays représentent 10,1 % du volume
ma1S IB,9 % de la valeur; en revanche, celles provenant d'Australie couvrent
IB,3 % du volume, mais seulement 11,4 % de la valeur totale des produits ali
mentaires importés ; la ventilation des importations alimentaires selon leur
nature et leur origine apparaît finalement comme la traduction de l'extra
ordinaire concurrence à laquelle se sont parfaitement adaptés les importateurs
de la place de Papeete.
CHA-DEFINITION
Poids NellePITRE total
FRANCE U.S.A. AUSTRALIE ZELANDE
02 Viande 7184,0 389,3 2518,0 702,0 3282,0
03 Poissons, crustacés et mol- 402,5 44,9 35,9 58,7 115,3lusques
04 Produits laitiers 3797,4 948,4 12,9 1327,5 1375,9
07 Légumes 5413,5 1974,2 1690,9 22,8 1528,0
08 Fruits 1746,1 12,4 1242,5 9,5 435,2
09 Café, thé, épices 147,4 13,8 2,5 1,7 3,0
10 Céréales 7646,1 0,8 3583,3 4022,4 17,7
Il Produit de la minoterie 14957,9 8302,3 129,9 4667,3 78,1
15 Graisses et huiles animales 1567,5 288,7 475,9 0,7 2,9et végétales
16 Préparations de viande et de 2494,3 822,9 287,0 5,3 18,9poissons
17 Sucres et sucreries 6000,7 3914,9 140,1 665,7 34,3
18 Cacao et préparations choco- 282,2 184,1 30,2 21,3 26,8latées
19 Préparation à base de fécu- 1569,1 693,9 215,4 504,8 79,6lent - patisserie
20 Conserves de fruits et de 5410,3 1533,4 2416,1 644,3 20,0légumes
21 Préparations alimentaires 2332,5 425,3 1233,4 6,8 37,2diverses
22 Boissons, alcools, vinaigres 8827,7 5836,5 151,3 18,1 -25-01 Sel alimentaire 459,5 53,8 4,3 193,3 46,5
TOTAL .............. 'O ......................................... 70238,7 25439,6 14169,6 12872,2 7101,4
---$ - - -. .-
- 35 -
Sans entrer plus avant dans le détail, on remarquera la position
privilégiée de :
La ·France pour
Les Etats Unis pour
L'Australie pour
La Nelle Zélande pour
les légumes, la farine, le sucre et les boissons.
la viande, les légumes, les fruits, les céréales,les conserves de fruits et de légumes et les diversespréparations alimentaires.
les produits laitiers, les céréales et la farine.
la viande, les produits laitiers et les légumes.
Autre effet de la concurrence, cette répartition selon les pays
d'origine n'a rien de statique et semble au contraire évoluer très rapidement
en 1974, la métropole couvrait encore 48,8 % du volume des importations pour,
il est vrai, une valeur de 34,1 % seulement. Mais cette baisse du poids de la
France, s'accompagne d'une diminution en valeur absolue: 30.850 tonnes en 1974
contre 25.439 tonnes en 1980. Inversement les importations en provenance des
Etats-Unis, d'Australie et de Nelle Zélande représentaient 18.807 tonnes en 1974,
soit 30 % du total, contre 34.143 tonnes en 1980, soit 48,6 % du volume total des
importations.
Derrière ces quatre pays qui couvrent l'essentiel des importations
alimentaires, rappelons que près de 70 pays trouvent aussi un débouché en Polynésie;
un débouché bien évidemment modeste mais significatif malgré tout/dans la mesure
où l'inexistance des liaisons maritimes ou aériennes avec ces pays impose de nom
breux intermédiaires, nécessaires à l'acheminement de ces produits vers Papeete;
il faut citer les Pays-Bas, qui avec 3.781 tonnes se situent en 5ème position et
un nombre considérable de pays dont les exportations alimentaires vers le Terri
toire se situent entre 750 tonnes (Japon) et 120 tonnes (Chine). Pour ces pays,
il s'agit le plus souvent de produits très spécialisés:
Royaume-Uni 476 tonnes dont 401 tonnes de whisky
Côte d'Ivoire 351 tonnes dont 116 tonnes d'ananas en boîte (ou en jus)et 172 tonnes de préparations à base de café.
Sénégal 528 tonnes dont 526 tonnes d'huiles
Maroc 157 tonnes dont 56 tonnes de poissons en boîte (sardines)
et 101 tonnes de légumes en boîte (olives,tomates, etc .. )
- 36 -
2) Distribution des produits importés sur le Territoire
Les importations à destination des archipels
Sur les 70.238,7 tonnes de produits alimentaires importés en 1980,
11.778 tonnes étaient à destination des autres archipels; en effet, d'après
le Service des Douanes, les réexportations civiles au départ de Papeete vers
les îles seraient les suivantes :
Poids Valeur(tonnes) ~illier de Frj
Iles Sous-Le-Vent 6.952 944.763
Tuamotu-Gambier 1.904 284.231
Marquises 1.963 281.990
Australes 1.319 189.018
Pour estimer la part des importations réellement consommées à Tahiti,
il est nécessaire, une fois encore, de mentionner la participation du C.E.P.,
dont les importations ne sont manifestement pas mentionnées dans le tableau ci
dessus.
L'approvisionnement du C.E,P.
Le service d'approvisionnement des ordinaires et des marins (SAOM),
a la responsabilité des approvisionnements vivriers de toutes les armées, gendar
merie comprise ; outre les cantines et mess} le SAOM approvisionne le groupe des
foyers comptant 3 comptoirs de vente (Fare Ute, Faaa, Arue). Sur les 9.820 tonnes
de produits alimentaires importés, la moitié environ est destinée aux sites et
bases avancés. Ceci n'est qu'une estimation dans la mesure où l'approvisionnement
des sites s'effectue de deux façons. Une partie des importations en provenance
de métropole est directement déchargée par les cargos de la C.G.M. à Mururoa sans
rupture de charge à Papeete. (Précisons que ces importations sont parfaitement con
nues, enregistrées et taxées selon leur nature par le Service des Douanes présent
sur l'atoll) Mais le SAOM s'approvisionne également auprès des importateurs de
- 37 -
Papeete, en particulier pour les produits provenant de la zone Pacifique (viande
congelée, fruits et légumes). Il devient alors très difficile de connaître le vo
lume de produits importés transitant par Papeete mais chargé sur des navires mi
litaires.
En définitive et sans entrer dans les détail:, on estimera à partir
du volume total de produits (locaux ou importés) traité par le SAOM, que la po
pulation vivant dans les Tuamotu-Gambier reçoit environ 7.730 tonnes de produits
importés.
Population par archipel et importations
A partir des taux d'accroissement de population enregistrés sur la
période 1971-1977, la population dans les divers archipels a été estimée en 1980
de façon à la comparer au volume des importations de 1980.
Les résultats sont les suivants :
Population Importations1980 % alimentaires %
(estimation) (tonnes)
Iles Du-Vent 110.665 75,0 52.634 74,9
Iles Sous-Le-Vent 16.606 Il ,3 6.592 9,4
Tuamotu-Gambier 9.479 6,4 7.730 Il,0
Marquises 5.271 3,6 1.963 2,8
Australes 5.337 3,6 1.319 1,9
TOTAL ..... 147.358 100 % 70.238 100 %
~ Les responsables du SAOM, nous ont communiqué des statistiques d'uneremarquable qualité; qu'ils en soient remerciés. En réponse à leurssouhaits, la précision sera limitée au minimum nécessaire à la compréhension.
- 38 -
La première surprise résulte de la parfaite parité pour les Iles du
Vent entre la population et les importations alimentaires ; or la seule agglomé
ration de Papeete regroupe 76 % de la population des Iles du Vent ; tout incitait
donc à penser que l'on consomme beaucoup plus de produits importés à Tahiti et
Moorea que dans les autres archipels ; il n'en est r1en puisque les Xles du Vent
regroupent 75 % de la population et consomment 75 % des importations alimentaires.
Cependant l'analyse de la situation dans les autres archipels permet d'aller plus
loin; s'ils mobilisent 25 % de la population et 25 % des importations, la situa
tion particulière de l'archipel des Tuamotu-Gambier apparaît clairement puisqu'il
est le seul à importer plus que son poids relatif de population. Cette gradation
de la dépendance alimentaire perceptible dans ce tableau peut s'exprimer par le
poids moyen de produits alimentaires consommé par habitant :
Consommation annuelle de produitsalimentaires importés
Tuamotu-Gambier
Iles du Vent
Iles Sous-Le-Vent
Marquises
Australes
MOYENNE
Kilogramme/habitants
815 kg
476 kg
397 kg
372 kg
247 kg
477 kg
Ces chiffres accusent encore la spécificité de l'archipel des
Tuamotu-Gambier, liée bien entendu à la très forte présence militaire dans
cet archipel. Cependant cela pose d'une façon plus générale, le problème de la
participation de la population européenne à cette dépendance alimentaire. Cela
se pose d'autant plus que les Iles du Vent et par conséquent l'agglomération ur
baine de Papeete se situent dans une position moyenne malgré la très forte con
centration d'européens. En posant la question différemment, ne peut-on, au m01ns
par hypothèse, se demander si les polynésiens consomment finalement assez peu de
produits allmentaires importés, qu'ils soient à Tahiti ou aux Marquises?
Pour confirmer ou infirmer cette hypothèse, le plus facile est de
reprendre les calculs précédents en excluant de l'étude les importations se
rattachant à la population militaire
- 39 -
POPULATION CIVILE ET VENTILATION DES IMPORTATIONS
(Estimation)
~.
POPULATION % IMPORTATIONS % KILOS/HABITANT
Iles du Vent 107.165 76,4 48.640 80,5 453
Iles Sous-Le~ent 16.606 II ,8 6.592 10,9 397
Tuamotu-Gambier 5.979 4,2 1.904 3,2 318
Marquises 5.271 3,7 1.963 3,2 372
Australes 5.337 3,8 1.319 2,2 247
TOTAL ...... 140.358 60.418 430
Paradoxe apparent ma1S en fait aisément compréhensible, la suppression
de la population miliaire et des importations qui lui sont associées replace l'ar
chipel des Tuamotu-Gambier dans une situation V01S1ne des autres archipels, à
l'exception des Iles du Vent qui se distinguent par le fait qu'elles regroupent
76 % de la population civile mais consomment 80 % du total des importations ali
mentaires. Bien plus/la consommation moyenne annuelle de produits alimentaires im
portés dans les Tuamotu-Gambier retombe à 318 kilos par habitant et se situe ainsi
avec les Australes parmi les archipels les moins dépendants de tout le Territoire.
Inversement, les Iles du Vent apparaissent, et c'est plus cohérent, comme les îles
les plus dépendantes vis à vis de l'extérieur. Encore faut-il savoir dans quelle
mesure cela semble plus cohérent, car en poussant le raisonnement jusqu'au bout,
force est de constater que les îles du Vent, et Tahiti en particulier, regroupent
la grande majorité de la population européenne (84,2 % en 1977). En admettant que
la population militaire, au m01ns à Tahiti, ne consomme pas plus d'aliments impor
tés que le reste de la population civile européenne, rien n'interdit d'estimer,
à partir des importations du SAOM, ce que peut être la consommation de l'ensemble
des européens. Pour l'archipel des Iles du Vent, cette populatiogY~eut être estimée
à 13.000 habitants*, aurait consommé en 1980, 14.820 tonnes de produits importés.
Il faut en déduire que la population non européenne des Iles du Vent (97.600 ha
bitants environ), se partage 37.814 tonnes de produits alimentaires importés, soit
* Sans doute un peu plus puisqu'on démontrait 12.914 Européens pour les Ilesdu Vent en 1977 sur un total de 15.338 pour l'ensemble du Territoire; maispour cette communauté composée en grande partie d'expatriés, il est difficiled'appliquer un taux d'accroissement moyen annuel.
- 40 -
387 kilos par personne et par an ; on constate alors que le polynésien consomme
rait sensiblement la même quantité d'aliments importés à Tahiti et Moorea, aux
Iles Sous-Le-Vent ou aux Marquises, mais sans doute plus de deux fois moins qu'un
"popaa".
3) Les hypothèses sur la consommation points communs et stratifications
Les conclusions que l'on peut tirer de cette étude sont si surprenantes
à bien des égards que l'on est en droit de s'interroger sur la validité du rai
sonnement qui a permis ces extrapolations, Pourtant, en prenant ces résultats
pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire des estimations, en se rappelant que nous au~
r~ons pu, dans une certaine mesure, appliquer la même démarche pour la communauté
demie (les îles du Vent regroupent 81 % de celle-ci), qui justement s' ·identifie
plus par son comportement social et économique que par tout autre critère bio-
logique, en ajoutant enfin que les Iles du Vent drainent une très grande partie
des touristes qui s'ils sont de passage consomment néanmoins des produits importés,
il convient alors de se rendre à l'évidence: à l'exception des Australes sensible
ment plus "en retard", la consommation des polynésiens en produits alimentaires
importés est remarquablement homogène ; a fortiori, la croissance urbaine (76 %
de la population des îles du Vent est urbaine), sur le strict plan de la consomma
tion de produits alimentaires importés, ne semble pas avoir provoqué de comporte
ments particuliers. Dans la mesure ou tout s'oppose à ce constat, il faut s'in
terroger sur la nature de ce déséquilibre et le situer ; il est apparemment "anor
mal" que soit consommé le même volume de produits importés en ville et en zone
rurale : ni les contraintes de temps de préparation de la cuisine, ni la masse
monétaire, ni la part de l'autoconsommation ne sont comparables. Les termes possi
bles de ce déséquilibre peuvent être posés de la façon suivante :
1ère Hypothèse
Le volume de produits importés correspond aux besoins en produits dit
de "1ère nécessité" ; la consommation en zone rurale est alors conforme à ce que
l'on pouvait attendre, mais étonnamment basse en milieu urbain où des disponibi
lités financières plus élevées et un temps beaucoup plus compté pour la prépara
tion d'une cuisine polynésienne, laissent supposer une consommation de produits
importés plus importante. Dans cette hypothèse le déséquilibre le plus flagrant
se situe en ville et appelle deux questions :
1) Comment les polynésiens se nourrisent-ils ?
- 41 -
2) Si ce n'est l'alimentaire, quels sont les postes de
dépense privilégiés ?
2ème hypothèse
Le volume de produits importés consommé par habitant est supérieur
au volume consommé de produits de 1ère nécessité dans la mesure où la consom
mation de produits locaux est stationnaire ou en régression en milieu urbain, la
situation dans ce même milieu paraît conforme à ce que l'on pouvait attendre,
mais nettement déséquilibrée en zone rurale et dans les archipels, ce qui pose
le problème de l'autosuffisance alimentaire et du temps consacré à celle-ci.
Faut-il préciser que chacune de ces hypothèses trouve ses adeptes,
fonction d'une perception subjective et passionnelle de la société polynésienne?
On s'étonne. on se scandalise parfois. de la consommation de sardines ou de boeuf
en boîte dans tel ou tel atoll ou île, alors que le lagon tout proche est toujours
suffisamment riche en poissons pour fournir les rations protéiques suffisantes.
S'il importe de s'interroger sur la réalité. la fréquence et la signification d'un
tel comportement. il importe tout autant de mettre à jour le sens profond de telles
appréciations. car après tout. faut-il s'en scandaliser? Cela ne renvoie-t-il
pas encore une fois au mythe du "bon sauvage" et du "paradis terrestre" ? Pourquoi
vouloir à tout prix que l~ polynésien ne se nourrisse que de uru. de fei et de
poissons? Le paysan français consomme-t-il seulement le produit de sa récolte?
En dernière analyse n'y a-t-il pas une forte tendance à oublier que la société
polynésienne s'inscrit dans l'économie monétaire. et ce. depuis longtemps?
L'étude relative aux importations. formelle au départ. prend donc une
orientation quelque peu inattendue ; seule une étude sérieuse du régime alimen
taire. selon le lieu. l'ethnie et la catégorie sociale. pourrait permettre de
vérifier avec certitude la pertinence des diverses hypothèses citées plus haut.
- 42 -
C) LES PRODUITS DE 1ERE NECESSITE
A plusieurs reprises, dans le paragraphe précédent, le terme de
"produits de 1ère nécessité" a été utilisé. Disons tout de suite qu'il s'agit
d'un abus de langage consacré par le temps, car les produits inclus dans cette
liste établie par le Service des Affaires Economiques ne correspond pas nécessai-
le sucre est considérérement aux impératifs d'une alimentation équilibrée
comme un produit de 1ère nécessité, malgré la surconsommation maintes fois dénon-
cée,de même que le café soluble, le boeuf en boîte ou les biscuits secs, alors
que ce n'est pas le cas pour la viande, les fruits ou les légumes. Enfin ce terme
laisse entendre qu'ils sont indispensables à la survie
sont pourtant passés pendant des siècles
les polynésiens s'en
Tous les produits dits de première nécessité sont des produits ~m-
portés exempts de taxes autres que parafiscales
ci-dessous
la liste de ces produits figure
.,1'I'tU A f10,"i IH- tA nHlsl0N No 1 b~6/At" Ju ~ jUill 19H 1 (Arl J111 ( :"il> 1 9)1/"1 .Iu Il ,t.ul l'l~ 1
~.H IJ tU\ollt' d~ cu l'"~ huhullh TAIIITI.le. pn-. dt wnlc 11(', pC'u'UIf llrt maJo,hdc l'r. tOlddor, No l 6·U/Af ltll'tWI 19141 (Atl lI)"ISo l ')J2fAP.du 13.01'111981
DiSIr.NATION CONnIT10NNEMENT UNIT! DE Vf.NTE rRrx DE VENTr. l'NOICATlf TAlliT'
elle parai
des produits
lièrement mise à jour
par voie de presse
de première nécéssité est régu-
La tarification
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R.lle dt .. ,.c=hcu c1c 5 Il. uchelR.lle de Il uc=htb dt ~LRS ,.c=hcl(1,1" kIl
CU1oa. de 14 blu d. 100 •C.r'on de 14 b ... de )7S 1Cartoa. de 11/14 ble. dit 400 •C.rto. de 11 bM' de 750.C.r'o. d. 48 b... d. SO •Cu.o. de U ble. d. 100.(Noa. dle."'d)C.rton d. 48 blu de SO •C.rton de Il bte. d. 100 •
SIC de ID, l1,l25 kg. 20.22,650 kS. H 11.,BllIt' dt Il "cheu de 1 11.1:illllt d~ 10 uchtl. de ZLDS(0,907 kil
C...... de 71/10 p~...ta deUO,C." d. 10'3S'40,48 paq".tIde SOO.CIr.o. d. )0'48 b'e. df 150 •
P.~uet d. 10 .KII.taPaquet de 10 ••ch.taP.quel d. 100 lache..Th' chlnolt : Paq"'l de loI.(U,71lThf d. ce)'lan : p~".1 de 100uebell p.quelC.rtOft de 10 p~uec. de 400. pllq~t
ClttOft de 4 10uq••• d. 4)15 k.(1. kilC.rton de 10/18 p~ucU de110 1C.rto_ de Il bt"d. 14 01
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Detlt" en conJlern: C.1aN de 14'48 brn de 4H •(l'"'lC." de "Il Me. de 1,165 k.
lIuUe d·.l'Icbld. ~.~Je lS boutellle:de 1 lltlllooof POU' .. nn.'1 lU dfl.1I C._ d. , bidon. de ) LHuDe de IOJ. candi. CU- de 1S bouleW.. de 1 LIlonnf povr la ...enle CI'" de , bidon. d. ) L• 1,1 dfl.UrUe, .lIm.nlaire'dldoftal...
- 43 -
Il ne fait aucun doute que les importations de produits alimentaires
ont débuté par ce type de produits, très proches d'une alimentation de type occi
dentale mais à une époque et dans un lieu où les procédés- de conservations par
le froid étaient inexistants (viande et lait en boîte).
A quelques détails près on retrouve les mêmes produits commandés
pour l'approvisionnement de la population à la suite de l'installation d'une
base américaine à Bora-Bora 1942(1)
Le chapitre du Mémorial consacré à laen
présence américaine fourmille de renseignements sur les débuts de la monétarisa
tion et les réactions des habitants.
"Mo n6ieuJt PASSARV, c.he6 de .ta Wc.on6 eJUyJüo n. admirU.J.,bttUive de))Ue)) SOM-Le-Ven-t e.:t tz.eyJtz.é4en-tan-t du gouve.tz.n.euJt m'a btan6nU...6 un.ew:te de mMc.han.fue)) qu'il e)):time U!te n.é.c.e))-6aitz.e c.haque moi-6yJouJt .ta yJoyJuiation. de Botz.a-Botz.a, MauyJi:ti.
a) FMin.e 12:to n.n.e))b l Sue.tz.e 5 :ton.n.e))c.] Riz 8 :to n.n.e))dl BeuJttz.e 250 kge) Lait c.on.den6é. 250 kg6) Lait -6:té.~é. 250 kgg) Pé.bto.te 1.200.tibte))h) E-6-6 en.c.e .......•......... 1. 200 .tibte)) "
Rapport de l'Amiral SHAFRüTH au Ministrede la Marine le 3 mars 1942.
Ce rapport faisait suite à la décision de fermer l'accès de l'île
du fait de "l'accroissement du nombre des dem~ndesfQrmuZées par des indigènes
à Z'effe t d'être autorisés à se fixer à Bora-Bora".
Lettre du Gouverneur au chef de la circonscription administrative des Iles Sous-Le-Vent.
"La yJoyJu.f.a:tion. e)):t c.on.:ten-te d' obten.itz. du tz.avilailie.ment : en.6in. du -6 ue.tz.e,du .tait e.:tc.... e:t.te un.é.ma. Le)) -6o.tda:t-6 yJoJr.:ten-t de)) batz.tz.ique)) de bon.bol1-6qu' ili fu:ttz.ib uent aux. en.6an.:t-6. La yJo yJuitUio n. 6abtz.iq ue de)) c.uJtio -6 e.:t .t' M gent c.ouie à 6.to:t 1..... 1. La n.ouJttz.i:tuJte fu:ttz.ibué.e é.tait :te..t.te.men-t nombtz.eMe que .t'on noutz.tz.i-6-6ai:t .te)) c.oc.hol1-6 avec.. Eiie é.:tait en.bteyJo-6é.e dal1-6.te :temyJ.te C.M .t'on yJel1-6ait que .t' endtz.oil -6ae.tz.é. é..toign.e.tz.ai:t .te)) vo.teuM.Le ga-6yJi.t.tage é.tovU c.ol1-6:tant : yJouJt que..tque)) boUe)) de .tait yJe.tz.c.é.e)), :toutun -6:toc.k é.:tait je.:té. à .ta me.tz.. On -6avait que .ta ptz.é.-6en.c.e amé.tz.ic.ain.e é.taityJtz.ovi-6oitz.e e.:t .te)) Tahiliel1-6 -6' amMaievr;t avec. :toute .te)) 6ac.i.ti:té.-6 qui .teuJté.:taien-t 066eJr.:te-6. A .teuJt dé.yJa/z.:t on .te)) a à yJein.e tz.egtz.e.:t:té., on é.:tait à yJeineyJ.tM tz.ic.he . LeuJt yJtz.é-6 enc.e a -6 U!z.:to ut tz.ayJyJo Jr.:té aux. c.0mme.tz.ç.an.:t-6 e.:t aux. mMc.hand-6 de .t' ex.:tétz.üuJt" .
Lettre de L. PICARD.
(1) Mémorial polynésien nO 6, p. J 13.
- 44 -
"Une. de mu ptUnupaiu ac;t[vilé.6 é.taJ.X de. .tu:tte.IL c.on.:tJte .tu mé6a.Lt6du c.on.:tJte.bancüVL6 ( ). Lu' ugaILe;t;tu, .te. be.WUte., .te. .taU, .te. .6uc.ILe.e.:t .tu c.OMe.JtvU CÜ.6paILlU.6.6Cue.n-t ILéguLi..èJr.e.me.n-t e.:t on ILe.:tJtouvail toutuc.u de.Méu à Pape.e.:te. où e.llu étue.n-t ve.n.duu au maJtc.hé nobr. ( )gJtâ.c.e à e.ux c.e1.uA.--U (.te -iJta.6ic.) .6' e.66e.c.:tuail même. daM .tu de.ux .6e.Mdu boutUUu de wlU-6ktj é:ta1.e.n-t c.ac.héu à Papee.:te. daM .tu dttum.6 àp~o.te. pOUIL ê.:ttte e.xpécüéu à Boita-Botta !
(..... ), .tu amétUc.uM ac.he.:tue.n-t tout : c.oquA...e...e.agu, c.oUA..VL6, .6c.u.tptu-ILU, :tA.mbILu PO.6te., tout é.taJ.X bon pOUIL .tu G. 1. ( ). GILâc.e. à c.e.:ta6 .tux de. de.v.<l:. u, Botta-Botta aUail able. vivILe. .ta Po.ttjné.6ié e.nda.n-t:t!Lo,u, aM ,c.u 0 aM pe.ttme;t;tan-t ac. e.:te.Jt u tu.z e..ta afU.ne. e.:ttOU.6 lu pILoduA.-:t.6 alime.~u de. ba.6e..
(..... ) .t' Mge.n-t c.ou.tail à Mot, e.:t tOM .tu .6oill, il tj avail unémae.:t tout .te. monde. .6uç.ail du c.andiu .... "
F. SANFORD, chef de poste àBora-Bora.
Outre qu'elles témoignent de la nature des produits importés à cette
époque, semblables à ceux que l'on trouve aujourd'hui dans la liste des produits
de 1ère nécessité, ces anecdotes témoignent assez du vent de folie soufflant alors
sur Bora-Bora. Mais si elles traduisent l'effet destructurant que peut provoquer
une arrivée massive et brutale de "popaa", ces témoignages sont aussi l'expression
de ce que, dans un langage quelque peu désuet, on nomme "l'âme polynésienne",
interdépendant semble-t-il de l'insularité. On retrouve aujourd'hui encore, cette
même atmosphère de fête, en dehors de Tahiti, lors de l'arrivée d'une goélette;
celle-ci prend même des allures de frénésie dans les îles les plus isolées et par
conséquent peu d~sservies, l'arrivée de la goélette étant le seul moment où l'on
peut gagner de l'argent (par la vente du coprah) et le dépenser; quelques jours
plus tard, repus d'ice-cream et de poulets congelés qu'il faut vite consommer,
faute de systèmes de conservation, les polynésiens retournent au quotidien et
peut-être à l'ennui ou la mélancolie, c'est-à-dire au "fiu" manifestation selon
R. VIRIEU(2) d'un "mal de vivre" lié peut-être à une crise d'identité mais à
coup sûr (toujours selon l'auteur) à une "perte d'objet" ; "la Polynésie était
elle terre promise ou terre d'exil ?" (VIRIEU - 1981). Quand à la fête et à sa
frénésie, si souvent relatée par les explorateurs occidentaux, parfois blâmée,
mais toujours pour ne retenir qu'elle, celle-ci serait une manifestation "maniaco
dépressive" et quasiment suicidaire de compensation du "fiu". En somme une fête
(1) Nous soulignons
(2) VIRIEU R. - 1981 - Un éprouvé psychique polynésien - Le Fiu - approchepsychosociologique-ethnique et psychopathologique.Thèse de doctorat - Nice - 263 p.
triste
- 45 -
ma~s qui éclaire, d'une façon mo~ns formelle, ce qu'ont pu être les
motivations profondes d'un départ vers Papeete .....
En 1945, ce sont encore les mêmes produits dont on retrouve les
importations dans un rapport du "Service du Ravitaillement des établissements
français de l'Océanie" : farine, riz, sucre, lait condensé, beurre et viande
en boîte, fromage de Nouvelle-Zélande.
En outre, on peut lire dans ce rapport (1) que
"VaYl!.l le. btLt de. ila.Uï.e. p/tO ilileA l e.-6 po pulaLlo YI!.l de.-6 fu:tJUc.;U, de.TafUti de.-6 même,6 avantag e.-6 0 il il eJLt6 pM le. SeAv-tc.e. du. Ravila..{U.e.me.ntau. pu.blic. de. Pape.e;te., W1 c.amio n. a été amén.ag é e.n. magMin ambulante;t e.ilile.e.tu.e. c.haqu.e. .6e.mun.e. le touA de. l' ile. pOuA y me;t;tAe. e.n. ve.nte.,au. même. pJui.x qu.' à. Pape.e;te., le,6 deYlJl..ée.-6 de pJte.mf..èJte. n.éc.e.-6.6aé. Lac.JtéaLlon. Jtéc.ente du. Se.Jtv-tc.e. de. Nav-tgaLlon. IntéJui.YI!.lula.Uï.e. a p~de. plu.-6 au. SeAv-tc.e. du. RavilaiUe.me.nt d' M.6u.Jte.Jt le. Jtavilai1.1.e.me.nt dilte.e.tde.-6 ile,6 de.-6 MililéJte.nt.6 AJtc.hipw de. la Colonie., en. même. te.mp.6 qu.',ile.ilile.e.tu.ail l'ac.ha:t de.-6 pJtodu.il.6 de. c.e.-6 AJtc.hipw à. de..6 pJui.x avantage.u.xpo u.Jt l e.-6 po pu.1.aLlo YI!.l " .
Trente sept ans plus tard, ce sont toujours ces produits que l'on
trouve dans le plus modeste des "ravitaillements" ou des magasinsJà Tahiti comme
dans les autres archipels ; les armateurs de goélettes se sont substitués au
"Service de Navigation Intérinsulaire" et si les commerçants ambulants ne font
plus le tour de Tahiti, ils continuent de desservir les communes les moins bien
pourvues en magasin d'a1imentation (côte Est et presqu'île).
Par la force du temps, malS aussi par les contraintes qu'impose la
v~e urbaine, ces aliments constituent aujourd'hui la base de l'alimentation; le
"maa tahiti" exigeant du temps pour sa préparation ne se consomme guère plus que
le dimanche; ironie de l'histoire, ce qui était plat quotidien est devenu repas
de fête ... difficile de ne pas y voir, une certaine nostalgie pour des valeurs
anciennes, un besoin de retour aux sources .
Malgré l'absence d'études nutritionelles , ces diverses anecdotes
traduisent assez combien ces produits dont les polynésiens se passaient fort
(1) Mémorial polynésien n° 6, p. 22]
- 46 -
bien autrefois, sont effectivement devenus des produits de première nécessité,
à la base de l'alimentation (1)
Volume importé et consommation moyenne
RizSucreFarineLait condensé et concentréBeurre en conserveHuile d'arachide et de sojaPâtes alimentairesCacao en poudrePréparations contenant du cacaoCafé solubleThé (Chine - Ceylan)Biscuits de merBiscuits secs
Tonnes
4.895,85.454,1
12.749,31.861,7
556,51.112,8
413,224,1
257,8203,1
12,672,5
704,3
Valeur
256.682333.143342.699182.214102.614128.80046.70911.950
100.355146.140
10.29514.653
178.344
1.597.916
\1
\
Les produits de première nécessité représentent donc 40,3 % du
volume et 22,2 % de la valeur totale des importations alimentaires. Ces ~mpor
tations représentent une consommation moyenne annuelle de 192 kg par habitant;
nous sommes donc très loin de la consommation totale de produits importés qu'àle
soit ramenée à la population totale (477 kg), à la population civile (430 kg),
ou à la population non européenne (387 kg).
En définitive ces chiffres confirment globalement une surconsommation
de produits importés en zone rurale, c'est-à-dire en dehors de Tahiti. Si la
ville regroupe 50 % de la population, force est de constater que les modes de
v~e urbains se sont diffusés à travers toute la Polynésie , quelles que soient
les possibilités d'auto-suffisance .....
(1) Le récent conflit opposant dockers et sociétés d'acconnage, perturbantle déchargement des navires et par conséquent l'approvisionnement vivriera clairement mis en évidence les divergences d'intérêt mais aussi les illusions mythiques, car s'il est vrai qu'une grande partie des importations alimentaires est destinée aux "Popaa", l'affirmation selon laquelle le polynésienpeut s'en passer "puisqu'il a le uru" relève quelque peu de l'imaginaire.
terrogations
- 47 -
Cependant cette étude ne peut prétendre répondre à toutes les 1n
les habitudes alimentaires sont en effet très différentes selon
l'ethnie et le rang social: le tahitien mange du r1Z presque tous les jours, et
la consommation de pain fait l'étonnement du visiteur; il s'ensuit que la consom
mation de produits de première nécessité est beaucoup plus forte pour un polynésien
que pour un "popaa" ou encore, pour un employé que pour un cadre supérieur. Dans
ces conditions, on conçoit l'intérêt que représenterait une étude nutritionnelle(l)
fondée sur ces deux critères (qui ne se superposent pas parfaitement) ethnique et
socio-professionnel.
(1) Cette lacune sera peut-être comblée, dans quelques m01S après publicationdes résultats d'une enquête de consommation alimentaire menée par le Service Médical de Contrôle Biologique du C.E.A., si le traitement des donnéess'effectue dans ce sens, et si l'échantillon s'avère représentatif.
- 48 -
CHA PIT R E IV
DIFFERENCES DE CONSOMMATION ET COMMERCE
DE DISTRIBUTION : UNE EVIDENTE RELATION
- 49 -
LES MAGASINS D'ALIMENTATION
A l'exception de quelques rares importateurs se livrant également
à la vente directe aux consommateurs, l'intégralité des produits importés abou
tit- dans les rayons des magasins. Faute de statistiques utilisables(l) pour faire
le recensement de ces magasins, il fallait recourir à l'enquête directe; cette
enquête s'est déroulée en deux temps: dans une première phase, nous avons pro
cédé à un inventaire systématique de tous les magasins de Tahiti, en relevant un
certain nombre de paramètres relatifs à la localisation, la superficie, la caté
gorie (magasin, supérette, super-marché) et la vente de plats cuisinés. Dans
une deuxième phase, nous avons procédé à une enquête auprès de la quasi totalité
des commerçants de la banlieue, de Mahina à Paea (Papeete exclu). Devant la mé
fiance des commerçants, le caractère souvent approximatif de leur comptabilité
et les impératifs de délais, il était hors de nos compétences d'envisager une
étude de type économique. Plus que toute autre, la communauté chinoise pour être
pénétrée impose une longue imprégnation; c'est pour~uoi nous nous sommes déli
bérément limiœsà des questions simples qui relèven~Îd~ la découverte d'un mi
lieu commerçant très peu connu, que d'une recherche en profondeur.
A) INVENTAIRE ET TYPOLOGIE DES MAGASINS
On dénombre 208 magasins d'alimentation à Tahiti sans compter les
multiples "snacks" et les quelques "ravitaillement" qui jalonnent les abords
de la route, dans lesquels on trouve toujours quelques produits courants (lait
en botte, café soluble, sucr~ cigarettes et boissons),
La seule agglomération urbaine, qui rappelons-le regroupe 75 % de
la population tahitienne, compte 178 magasins soit 85,5 % du total. Quant à la
seule commune de Papeete (29,5 % de la population urbaine) elle regroupe 82 ma
gasins, soit 46 % du commerce urbain. On peut distinguer trois principaux types
d ,(2) 1 'f" d~ 1 1 b ,.,e magas1ns ; cette c aSS1 1cat10n fon ee sur a seu e 0 servat10n 1ntegre
les éléments d'appréciation suivants: surface, diversité des étalages, vente
en libre-service, aménagements, cheminement dans le magasin, présence ou absence
d'un rayon légumes et boucherie.
(1) Le fichier de la Chambre de Commerce n'est pas régulièrement mis a Jour etcelui des Contributions Directes range tous les commerçants, jusqu'auxpharmaciens et garagistes dans la rubrique "négociant".
(2) Numéro spécial sur la géo~raphie du commerce : in cahiers du Centre deRecherches - Analyse de 1 espace N° 3 - 1976 - PARIS.
- 50 -
a) Le magasiq est le plus anc~en et le plus petit des commerces
d'alimentation; il a largement contribué à la réputation à la fois admirative
et franchement xénophobe qui entoure la communauté chinoise ; réputation acquise
depuis l'abandon de la canne à sucre à Atimaono en 1873, à l'origine de l'immi
gration chinoise. Voici ce qu'écrivait T'SERSTEVENS(l)à une époque où ni la men
talité ni le Verbe n'étaient débarrasés de préjugés coloniaux
"Le village, c.omme toUf.. c.eux de la c.ôte, à MA deux Chin.o.i.-6 en.bOutÂ..que, plUf.. un. bon. n.ombJte d'au:tJteJ.J qui bUmen.t à la c.hin.o.i.-6e.6UJt deJ.J potageM et Jtéa.t.i.-6ent c.e n0ta.c..te c.hin.o.i.-6, daV1..6 un palj.6de bJtoUf...6e, de n.' Ij pM .ta.i.-6.6eJt un. bJr.in de mauvwe heJtbe. Il Ij a,de plUf.., leJ.J Chin.o.i.-6 paMant6 : le bou.f.an.geJt du matin. et c.e.tui du.60~, qui .6'ac.hemin.ent en. camion.nette en.c.ombJtée de gO.6.6eJ.J c.hin.o.i.-6et .6 èment deJ.J pe:t..Lt6 paiV1..6 blan.c..6 dan.6 leJ.J c.a.i.-6.6 eJ.J de bo.i.-6 do ntc.haque en:tJtée de jMcün eJ.Jt mwu.e. ; le Chino.i.-6 ma.Jtaic.heJt quJ.. vend.6 eJ.J .tai:tueJ.J, .6 eJ.J pohteaux c.oJUac.eJ.J, .6 eJ.J Jtafu et.6 eJ.J haJUc.ou à lapoignée, .6eu.te meJ.JUJte en Uf..age ; le Chino.i.-6 glac.ieJt, en :tJr.i-poJt:teUJtà eJ.J.6en.c.e, qui, toute leJ.J deux heUJteJ.J, :tJtciveMe le boUJtg en vendant.6 eJ.J c.OJtnW à .ta vanil.f.e., c.hoc.olat, au c.i:tJton, à l' ananM, qu'onappeUe ic.e-eJteam6 et qu'on pJtononc.e eJ.JeJtime ; et enMn le jeuneChino.i.-6 élégant qui, le .6ameCÜ apJtè.6-micü, in.6talle pJtè.6 de .ta bou-tique d'un c.ongénèJte .6 a banque de c.Jr.ieJti, le jeu pJté MJté deJ.J Tahitien.6 ,et Jtâ.6.te leUJt .6afuiJte de .ta .6emaine.
C'eJ.Jt autoUJt et dan.6 la bMaque. .6oJtcüde du plUf.. ac.halandé deJ.J deuxChino.i.-6 que .6e c.onc.en:tJte toute .ta vie de la boUJtgade, une allée etvenue c.ontinueUe de 6emmeJ.J et d'en6ant6 qui viennent ac.heteJt toutc.e qu'il 6aut de pJtoduiU alimen:ta.iJt.eJ.J ou au:tJteJ.J, n.on pM poUJt lajoUJtnée mw poUJt le moment ou la min.ute. On vient c.heJtc.heJt du vinaigJte dan.6 le 60nd d'un ve.JtJte, une c.ui.t.tèJtée de beuMe daV1..6 une.6ouc.oupe, la unquJ..ème paJt:tie d'une baMe de .6avon, du pé:tJtole dan.6une petite gamille, une aigui.t.te, une bJtM.6e de Mc.eUe. Le Tirrito,in.tM.6able, .6eJt:t tout c.e.ta .6an.6 Jte.c.higneJt : .6on bénéMc.e augmentedan.6 .ta meJ.JUJte où la mMc.han.fue .6e Jtédu.Lt. On vient aUf...6i luJ.. empJtUnteJt .6on enton.no~, C.M il eJ.Jt .6eu.f. dan.6 tout le village à enpOMédeJt un, c.omme il détient la .6eu.f.e balanc.e, le .6eu.t mè.:tJte à me.6UJteJt et le .6 eu.t moulin à c.aM.Cette boutique défubJtée du Chino.i.-6 eJ.Jt aUf...6i le 6oJtum, le gJtan.dc.en:tJte d'in6oJtmation de tOUf.. leJ.J c.omméJtageJ.J. LeJ.J ac.heteuM ne JtepJté.6entent qu'une minime paJt:tie du public. qui .6e pJteJ.J.6e autoUJt duc.ompto~, in.6tallé .6UJt deJ.J C.W.6eJ.J, .6UJt deJ.J .6ac..6, .6UJt le c.omptohtlui-même, ou qui mUf..Mde .60Uf.. .ta galeJr.ie de bo.i.-6 veJtmou.tu, M.6.i.-6.6UJt le planc.heJt, .6UJt leJ.J maJtc.heJ.J de l'eJ.Jc.aLteJt ou ac.eJtoupi .6UJt .6eJ.Jtalo n.6. A c.eJt:taineJ.J heUJteJ.J de la j oUJtn.ée, c.' eJ.Jt une vJtaie 6ou.te aumilieu de laquille le Chino.i.-6 .6omnolent, .6a 6emme c.hino.i.-6e JtoUf..péteUf..e et .6a 6ille c.hino.i.-6e active c.omme une 6ouJtmi, débitent .6an.6hiite leuM menUf.. MÛc.leJ.J .6ubcüvI.6é.6 en 6Jtagment6 pJto6,[tableJ.J. Ceuxqui n'ont beJ.Join de Jr.ien, le plUf.. gJtand n.ombJte, éc.hangent leJ.J nouveUeJ.J" .
(1) A. T'SERSTEVENS - Tahiti et sa couronne - 1950 - 396 p.
- 51 -
Même si ce type de commerce a bien évolué, il reste que le magasin,
surtout dans le district, continue de jouer un rôle social important, ne serait
ce que parce qu'on y trouve toujours des boissons fraîches et des "ice-creams" ;
mais on y trouve aussi la couche pour bébé dernier cri et le lait maternisé .....
Sur 208 commerces recensés, 146 appartiennent à cette catégorie
123 en zone urbaine et 23 au district.
b) Les supérettes : ce type de commerce se distingue du précédent
par une superficie plus importante, un étalage qui ne se limite plus aux pro
duits de 1ère nécessité ou les plus courants, et par un système de vente de
type libre-service. Tahiti compte 45 supérettes, dont 39 dans l'agglomération.
c) Les super-marchés : cette dernière catégorie est évidemment celle
. -d 1 1 d' (1) 1 h' ~ d . ~ 1 1qU1 ce e e p us au mo ern1sme : es c em1nements sont etu 1es, e personne
et les caisses enregistreuses nombreuses, les rayons boucherie et légumes sys
tématiques. Ces super-marchés représentent la dernière étape avant les "grandes
surfaces" généralement intégrées dans une chaine commerciale ; des négociations
sont d'ailleurs en cours pour que s'installe une de ces chaines, bien connue en
métropole. Sur 17 super-marchés, 1 seul se localise en zone rurale à Taravao
un lieu d'ailleurs bien choisi puisqu'il se situe au carrefour de la route du
tour de l'île et de celles desservant les deux côtes de la presqu'île.
La répartition par commune de ces commerces est la suivante
Magasins Supérettes Super-marchésTotal
commune
MAHINA 2 3 3 8ARUE 6 6 - 12PlRAE 7 5 2 14PAPEETE 70 6 6 82FAAA 25 6 1 32PUNAAUIA 7 5 4 16PAEA 6 8 - 14
Sous total Agglomération 123 39 , 16 178
PAPARA 5 3 - 8TEVA-I-UTA 3 1 - 4TAIARAPU-OUEST 5 - - 5TAIARAPU-EST 7 1 1 9HITIA-O-TE-RA 3 1 - 4
TOTAL TAHITI 146 45 17 208
(1) Certains sont équipés de caméras de surveillance .....
- 52 -
B) QUALITE DE ~A DESSE~TE ET ST~UCTURE DU COMMERCE PAR COMMUNE
Pour comparer la structure du commerce dans chaque commune, nous
pouv~ons ramener les chiffres précédenœà des pourcentages; ainsi, à Mahina
par exemple le commerce alimentaire est constitué pour 25 % par des magasins,
pour 37,5 % par des supérettes et encore pour 37,5 % par des super-marchés.
Nous pouvions enfin exprimer ces pourcentages sous une forme graphique ; la
distribution des communes dans le diagramme triangulaire ci-contre traduit par
faitement le phénomène de banlieue. On distingue en effet deux types de situa
tion :
a) un groupe incluant toutes les communes rurales ainsi que Papeete
et Faaa, essentiellement caractérisé par une très forte proportion
de magasins et inversement une proportion très faible de supérettes
et de super-marchés.
b) un groupe comprenant exclusivement des communes de banlieue comptant
une proportion de magasins toujours inférieure à 50 %, une part de
supérettes supérieure à 30 % et une proportion de super-marchés variant
entre zéro (cas d'Arue) et 37,5 % (cas de Mahina).
La spécificité des deux communes de Papeete et Faaa apparaissent
clairement mais réciproquement l'association entre un type de commerce moderne
et la banlieue est toute aussi évidente. Cela dit, on ne peut assimiler les
communes rurales et celles de Papeete et Faaa, qui de plus n'ont rien de compa
rables entre elles; distinction entre le rural et l'urbain, distinction entre
Papeete et Faaa, distinction encore entre centre et banlieue, on voit qu'en
définitive la typologie se ramène pratiquement à une analyse par commune ; enfin,
le type de commerce n'est pas le seul paramètre à prendre en considération
l'accessibilité des magasins, l'importance de la population à approvisionner ~n
terviennent tout autant dans la qualité du tissu commercial.
••
Conununes urba.ines
Conununes rura les
Magas ins
Structure du commerce alimentaire à Tahiti
",. ~ ~ "a.....<§ ~ ~ a~'" ~ ~
'v"
'",-c,?
1
Mahina '-v;,Q.
'"2 Arue
3 Pirae
4 Papeete
5 Faaa
6 Punaauia
7 Paea
8 Papara
9 Teva i uta
10 Taiarapu ouest
11 Taiarapu est
12 Hitia o Te Ra
- 53 -
1) Qualité des approvisionnements communaux recherche d'un indice
Pour mesurer la diversité et l'écart des situations entre les com
munes de Tahiti, nous avons retenu en mis en rapport les trois variables SU1
vantes (tableau ci-dessous) : superficie moyenne, distance moyenne entre maga
sin et population de la commune.
Superficie Distancemoyenne des moyenne en- Populationmagasins tre magasin
MAHlNA 160 m2 0,784 km 6.524 Hab -ARUE 117 0,475 5.911
PlRAE 155 0,678 12.070
PAPEETE 93,3 0,189 22.967
FAAA 83,5 0,318 16.950
PUNAAUlA 208,6 0,710 7.740
PAEA 97 0,710 5.619 -PAPARA 76 l,50 3.526 -
TEVA-l-UTA 70 3,50 3.231
TAlARAPU-EST 103 6,40 4.361
TAlARAPU-OUEST 46 3,14 2.856
HlTlA-O-TE-RA 101 7,20 3.849 -
Agglomération
District
a) Superficie moyenne
C'est la superficie commerciale totale divisée par le nombre de
magasins; ce rapport est évidemment en corrélation avec le type de commerce
Mahina ou Punaauia bien pourvus en super-marchés et/ou supérettes présentent
une surface moyenne importante; réciproquement, pour. rester en zone urbaine,
les communes de Faaa ou Papeete présentent des signes évident de non renouvel
lement de leur commerce.
b) Distance moyenne
On sait que l'agglomération comme l'ensemble de l'habitat est de
type linéaire avec quelques radiales importantes aux abords de Papeete (Pamatai,
- 54 -
Fautaua etc ... ) ; la densité de commerce s'exprime donc m1eux en terme de dis
tance qu'en terme de surface; cet indicateur résulte du simple rapport entre
le kilomètrage habité et le nombre de magasins(I), en matière de contraste les
chiffres ci-contre sont éloquents ....
c) La population
Elle intervient comme dernier élément de pondération non seulement
par rapport au nombre de magasins mais aussi par rapport au type de magasin ;
un super-marché est évidemment plus apte à ravitailler une population importante, .
qu un magas1n.
Calcul de l'indice
Cet indice est le simple rapport entre ces trois paramètres
l'avons posé de la façon suivante:
nous
l Population +Surface moyenneDistance moyenne
croissant
Ces calculs aboutissent aux résultats classés ci-dessous par ordre
le plus petit indice correspond à la meilleure desserte commerciale,
le plus grand à la plus mauvaise
COMMUNES INDICE
COMMUNES URBAINES
COMMUNES RURALES
ARUEPUNAAUIAMAHINAPAEAPAPEETEPIRAEFAAA
PAPARATEVA-I-UTATAIARAPU-OUESTTAIARAPU-ESTHITIA-O-TE-RA
24,026,332,041 , 146,552,864,6
69,7161 ,6195,6272,6274,9
Si la qualité d'un indice se mesure aux résultats, celui-ci s'an
nonce alors tout à fait opératoire; en effet, ce que l'oeil perçoit d'une façon
(1) Avec une exception toutefois pour la commune de Papeete où la mesure de latotalité de la voirie n'aurait en aucun sens; pour ce cas nous avons mesuré la distance moyenne entre magasin.
- 55 -
quelque peu empirique se vérifie ici parfaitement: c'est d'abord le contraste
entre le milieu rural et la zone urbaine (variation de 1 à 12 entre les deux
extrêmes) ; c'est aussi la position particulièrement intéressante de la commune
rurale de Papara, plus proche par son indice des communes urbaines que des au
tres communes rurales; faut-il y voir les prémices d'une urbanisation qU1 après
avoir colonisé la commune de Paea gagnerait celle de Papara ? C'est un débat
que nous ne relancerons pas même s'il est certain que l'apparition des résidences
secondaires, phénomène péri-urbain par excellence, montre déjà un processus
bien engagé.
Mais c'est enfin et surtout une remarquable distribution géographique
aUSS1 bien dans l'agglomération qu'au district.
L'agglomération centre et périphérie
C'est en effet dans les communes de banlieue les plus éloignées que
la qualité du tissu commercial s'avère la meilleure: celles d'Arue et de
Mahina sur la côte est et celles de Punaauia et Paea sur la côteOue~.Réciproque
ment c'est à Papeete et dans les deux communes satellites de Pirae et Faaa que
la qualité de la desserte est la plus mauvaise. Ce constat renvoie à un change
ment dans la nature du commerce qui renvoie lui-même aux profonds contrastes
entre le centre et la périphéri~ une des spécificités des concentrations ur
baines ; il faut y voir le résultat d'une tendance à la paupérisation et au
vieillissement du noyau central de l'agglomération. Si la commune de Papeete se
situe en meilleure position que ses deux communes voisines, elle le doit à ses
six super-marchés situés au coeur du centre ville ou sur des voies de dégagement
c'est là une des conséquences du cumul des fonctions associées aux centre urbains,
Quant à la commune de Faaa, elle doit sa dernière place à la vétusté
d'un commerce alimentaire qui pouvait d'autant moins se renouveler que le contenu
. l dl' d' f" (1 ) , d' l blSOC1a e sa popu at10n se ma 1 1a1t ; c est autant p us remarqua e que
les magasins sont nombreux et peu éloignés les uns des autres.
(1) De toutes les communes urbaines, celle de Faaa présente le pourcentagede maoris le plus élevé, et le plus faible pour la population européenneet "demi".
Les communes rurales
- 56 -
côte Est et côte Ouest
c'est en effet sur cette division géographique que se fondent les
disparités du commerce alimentaire en milieu rural. Elle confirme dans un
domaine peu étudié jusqu'alors, les écarts dans le niveau et le rythme de dé
veloppement entre les deux côtes; la présence d'un super-marché au niveau de
l'Isthme de Taravao, que le découpage administratif intègre à la commune de
Taiarapu Est, ne suffit pas à redresser la différence statistique.
2) La carte du commerce alimentaire
Les deux cartes de localisation des 208 magasins de Tahiti permettent
de préciser quelques points de détail quant à la distribution de ces commerces,
qui s'avère particulièrement irrégulière; c'est le cas dans les communes de
Punaauia, Paea ou Mahina, où à l'absence totale de magasins succède brutalement
de fortes concentrations. C'est en outre sur la route de ceinture que se situe
l'essentiel du commerce; rares sont les magasins qui s'en écartent sauf dans les
communes les plus proches de Papeete où se dessine une ébauche de desserte des
lotissements de montagne. Mais c'est encore en banlieue que se produit le phé
nomène le plus intéressant ; il apparaît en effet que la localisation des maga
sins côté mer ou côté montagne ne relève plus du hasard ou des opportunités fon
cières mais d'un choix raisonné; à la lumière de la vie quotidienne dans l'agglo
mération marquée, par d~importantes migrations pendulaires de la banlieue vers
Papeete le matin et de Papeete vers la banlieue en fin d'après-midi, il est évi
dent que la réussite d'un super-marché (dont la fonction dépasse la desserte de
la population de proximité) dépend de son aptitude à drainer la population de
passage ; les commerçants de Punaauia sur la côte Ouest et de Mahina sur la côte
Est l'ont si bien compris que les trois super-marchés de la première se situent
A ~ d h" 'a "' (1) h " "l A ~cote mer et que ceux e Ma 1na, une except10n pres ,ont c 01S1 e cote mon-
tagne : dans les deux cas cette localisation permet aux automobilistes comme aux
occupants des trucks d'effectuer leurs achats avant de rentrer chez eux, sans
avoir à traverser une route fort encombrée.
(1) Au carrefour de la Pointe-Vénus, il existe un seul super-marché côte meron admet sans peine que la population habitant la pointe puisse suffireà son expansion
r-----------------~------------------------------------------------------------------
AGGLOMERATIONcommerce
1 --'-
,,\ ,
1,,,,,,,,,"-
'\,\"--1,,
\\11
1111\
Arui
l1\ ,,
\\11\111,
\1
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" , ,,'-
,\\,, ,,,,,
1
-'1\J \,
\ ,1,,
11
"
Pir..
"
~~,
, ,,,, ,,
" "-, ,\ ,
PAPEETEDE
d'al imentation
LIMITE DE COMMUNE
IMPOfllTATEUfII
mlUllin
superlttl
suplrmlrché
•
••
+
• 1II....ill
• IUPlr.u.
commerce d· alimentation (~Ir' ""'.'r.tl.1TAHITI
0'----'--- --'6 km
Hiti. 0 T. R.
+
1,\ 1\ M.hi.. 1\ \
" ', \, ., \, \\ 11 1\ 1\ 11 1l ,
: ,/, 1
l ,1 11 1
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"..' J ,"1 ,, ,
" J/ P.p.r. Tn. 1 Uu <',," \" ,
l" \~1
J
h ....i.
NIII.r laZ
- 57 -
CONCLUSION
A quelques exceptions près, les magasins s'ils contribuent à l'évo
lution de la société polynésienne sont aussi à son image ; si nous admettons
qu'ils sont l'expression d'une demande, il nous faut alors admettre que les
écarts observés dans la nature du commerce traduisent des disparités profondes
de consommation s~non en quantité, du moins en diversité et en qualité et par
conséquent en valeur. Une fois encore on achoppe sur l'absence d'études nutri
tionnelles fondées sur l'ethnie et les stratifications sociales; on devine ce
pendant ce que seraient les conclusions d'une telle enquête ....
- 58 -
C) LES RESULTATS DE L'ENQUETE
Ces résultats présentent pour 1er intérêt de confirmer (ou de pré
ciser) le bien-fondé de la typologie du commerce alimentaire, telle qu'elle vient
d'être décrite à l'aide des seules données observables; nous verrons aussi
qu'ils permettent de moduler ce que certaines conclusions pouvaient avoir de
schématique en mettant clairement en évidence la diversité et le nombre de si
tuationsparticulières. Le discours dominant en Polynésie Française tend à faire
de la communauté chinoise (majoritaire dans tout le commerce) le bouc émissaire
des carences d'un système économique dans lequel ils ne sont que des intermé
diaires ; mais, plus grave, ce même discours tend à faire de cette communauté
un bloc monolythique comme s'il n'y avait que des chinois non seulement fortunés,
mais aussi avares puisqu'ils sont systématiquement soupçonnés de dissimulation ....
Il faut pourtant savoir qu'il existe aussi des commerçants dans des
situations bien peu enviables; la rapidité de l'enquête ne nous a pas permis de
pénétrer l'intimité de ce milieu; cette diversité nous fut révéléeau fil des
anecdotes et des observations; elle n'apparaît ici qu'en filigrane mais encore
faut-il vouloir la trouver, c'est-à-dire refuser a priori l'idéologie d'un quel
conque "péril jaune".
1) Croissance urbaine et essor du commerce
On pouvait, par hypothèse, supposer que le commerce était d'autant
plus récent qu'il se situait en banlieue et qu'il était de type moderne (supé-
rettes et super-marchés opposés aux magasins "traditionnels")
tion des commerces permet de répondre à cette question.
la date de créa-
a - ~~~~_~~_~E~~!~~~_~!_!Y2~_~~_~~~~E~~ (1)Magasins Supérettes Super-Marchés
1962-
Avant 12 - -
De 1962 à 1966 13 - -1967 à 1971 7 la -1972 à 1976 5 la 5
1977 à 1981 4 8 5
(1) On constatera que le nombre total de commerces diffère selon les questions,la réponse à toutes ces questions de notre enquête n'était ni toujours fiable ni systématique.
- 59 -
b - Date de création et distribution des commerces
MARINA ARUE PlRAE FAAA PUNAAUlA PAEA
Avant 1962 4 2 2 4 3 3
1962 - 1966 - 1 5 7 3 2
1967 - 1971 1 4 3 3 3 2
1972 - 1976 2 - 2 6 4 3
1977 - 1981 1 4 1 4 2 -
S'il Y a une très nette relation entre le type de commerce et son
ancienneté, on constate qu'il n'en va pas de même en ce qui concerne l'ancienneté
et la distribution dans les communes urbaines ; le tapleau ci-dessus montre en
effet que le processus de croissance urbaine a plus contribué au renouvellement
du commerce qu'à sa croissance (en nombre de commerces) ; contrairement aux mar
chés de produits frais, les magasins d'alimentation sont moins l'expression d'un
phénomène spécifiquement urbain que d'une transformation en profondeur des ha
bitudes alimentaires de la société polynésienne, qu'elle soit urbaine ou rurale
cette analyse vient nous le rappeler.
Cela étant, la contradiction entre ces deux tableaux suppose qu'un
certain nombre de commerces se sont transformés (parfois plusieurs fois) pour
passer de l'état de magasin à celui de supérette ou de super-marché: sur 40
magasins, 18 ont été transformés depuis leur création; sur 30 supérettes, 16,
et sur dix super-marchés, 9.
A ces transformations correspond une importante mobilité de la part
des gérants ou des propriétaires: sur 88 d'entre-eux, 22 dirigent leur commerce
depuis moins de cinq ans, 36 depuis cinq à dix années et 30 depuis plus de 10 ans.
Enfin 65 % des magasins ont connu un ou plusieurschangemen~degé
rant ou de propriétaire depuis leur création, mais contrairement à ce que nous
pouvions penser, cette succession n'est pas toujours le fait d'un proche héri
tier.
- 60 -
On compte en moyenne 2 employés dans un magasin, 3,9 dans une
supérette et 12,2 dans un super-marché. Dans le cas des magasins la situation
la plus fréquente est celle de l'entreprise familiale dirigée par un couple;
c'est encore fréquemment le cas dans les supérettes où la taille du commerce
impose cependant une main-d'oeuvre plus importante; on y retrouve généralement
d d d~ (1)
es parents u commerçant ou e son epouse
Les super-marchés représentent le seul cas où le salariat revêt
une réelle importance; le nombre d'employés est six fois plus élevé que dans
un magasin, alors que la clientèle n'est que quatre fois plus importante; on
pourrait y voir un risque de déséquilibre financier, s'il n'y avait un change
ment radical dans le volume et surtout la valeur des produits vendus.
La clientèle des magasins
c'est très certainement une des composantes de l'activité commer
ciale la plus difficile à saisir, et la plus mal connue; la multiplicité et
la diversité des commerces interdisaient l'enquête par sondage sans une typo
logie préalable permettant d'identifier un échantillon représentatif. Pour con
tourner cette difficulté, nous avons tenté de quantifier ce que pouvait être la
clientèle (dans un magasin, une supérette ou un super-marché) en interrogeant
le commerçant sur des aspects qui, nous le pensions, se recoupaient. Ces ques
tions abordaient successivement :
- le nombre de baguettes vendu : qu'i~ soient boulangers ou non,
tous les commerces tiennent un dépôt de pain ; le nombre de baguettes vendu
est parfaitement connu des commerçants.
- l'estimation de la clientèle régulière: la méfiance des commer
çants devait nous inciter à la prudence dans l'interprétation des chiffres
annoncés ; des recoupements avec la 1ère question semblaient cependant envi
sageables.
(1) C'est d'ailleurs très souvent l'épouse la véritable responsable ducommerce, l'époux se livrant à d'autres activités le plus souventparallèles.
- 61 -
- nombre de clients disposant d'un crédit: c'est encore un chiffre
parfaitement connu du commerçant, même s'il répugne à le dévoiler faute de
mieux, les deux premiers aspects devaient permettre d'exclure les résultats ma
nifestement inexacts.
Les résultats
L'enquête a porté sur 42 magasins, 31 supérettes et 10 super
marchés. A ces trois questions, le nombre de réponse a varié de la façon sui
vante :
Vente deClientèle Crédit
baguettes
Magasin 42 25 42 ]Nombre de réponsesSupérette 30 21 31
aux trois questionsSuper-marché 10 8 10
TOTAL ... ,. ...... 82 54 81
Soit parce que la question était mal posée, soit parce qu'il était
plus difficile d'y répondre, l'évaluation de la clientèle n'a été obtenue que
dans 54 magasins sur 83 ; la fiabilité des comparaisons comme des moyennes s'en
trouve nécessairement affectée.
On vend en moyenne 260 baguettes par jour dans un magasin, 475
dans une supérette et 664 dans un super-marché ; dans chacune de ces catégo
ries, mais surtout dans les magasins et les supérettes, les écarts sont con-
sidérables : de 100 à 820 dans les magasins de 95 à 1.450 dans les supérettes
et de 200 à 1.500 dans les super-marchés. Ces écarts traduisent l'extraordinaire
diversité dans le dynamisme comme dans la clientèle des divers commerces.
La clientèle
On compte en moyenne 73 clients réguliers par magasin, 129 pour
une supérette et 312 pour un super-marché; là encore les écarts traduisent
une diversité qu~ va bien au delà d'une classification divisant le commerce
alimentaire en trois catégories ; la clientèle varie de 25 à 300 dans les ma
gasins, de 50 à 350 dan~'~upérettes et de 100 à 850 dans les super-marchés(I).
(1) On peut cependant douter qu'un super-marché ne compte qu'une centaine declients réguliers •...
- 62 -
Le nombre de crédits
Dans les magasins, le nombre de clients bénéficiant d'un crédit
serait de 29 ; de 64 dans une supérette et de 142 dans un super-marché ; les
variations sont les suivantes
Magasins
Supérettes
Super-marchés
Minimum
3
10
30
Maximum
126
200
200
La signification de ces données peut être saisie sous deux appro
ches : la première, à partir des moyennes, envisage la relation ou plutôt les
facteurs distincts entre les trois types de commerces; la seconde s'attache
à l'analyse des corrélations réelles ou supposées entre la clientèle et la
vente de baguettes ou encore le crédit et la clientèle.
Rappel des moyennes
Vente de ClientèleClients bénéficiant
baguettes d'un crédit
Magasin 260 73 29
Supérettes 475 129 64
Super-marché 664 312 142
La clientèle d'un super-marché est, en moyenne, quatre fois plus
importante que celle d'un ~agasin ; 39,7 % des clients de magasins bénéficient
d'un crédit contre 49,6 % dans les supérettes et 45,5 % dans les super-marchés
un client de magas~n, ou de supérette consomme en moyenne 3,5 baguettes par
jour, contre 2 seulement pour un client de super-marché.
Analyse des corrélations
Pour chacune des trois catégories de commerce nous avons procédé
à l'analyse des corrélations statistiques des variables susceptibles d'être en
relation: crédit et clientèle d'une part, clientèle et vente de baguettes
d'autre part.
- 63 -
Le crédit et la clientèle
La corrélation statistique ne s'avère significative que dans le
cas des magasins et des supérettes; c'est-à-dire que plus la clientèle est
importante plus le nombre de clients bénéficiant d'un crédit sera élevé. Qu'il
n'en soit pas de même pour les super-marchés n'a pas de quoi surprendre puisque
par nature ils drainent une clientèle de passage, par conséquent moins bien
cannuedu gérant, achetant en outre de plus grandes quantités.
La clientèle et la vente de baguettes
c'est seulement dans le cas des magasins que la corrélation statis
tique entre ces deux variables s'avère significative,: cela signifie donc que,
dans ce cas seulement, la vente quotidienne de baguettes est fonction de la
clientèle; pour les supérettes et les super-marchés les écarts sont tels d'un
commerce à l'autre que la corrélation n'est plus significative; en clair cela
signifie que certaines supérettes ou super-marchés peuvent compter une clientèle
nombreuse sans que la vente de baguettes soit plus élevée ; bien plus dans le
cas des super-marchés la corrélation négative indique une tendance à la rela
tion inverse (la clientèle tend à augmenter en raison inverse de la vente de
baguettes).
On touche là un des aspects les plus intéressants de cette activité
commerciale; les commerces, outre le catégorie dans laquelle ils sont classés,
sont en fait très spécialisés selon le lieu, c'est-à-dire selon la catégorie
de consommateurs qui les fréquente; par rapport à l'analyse des' moyennes cer
taines contradictions apparaissent qu'il convient d'expliciter.
Les magasins, sont des commerces de quartier, la faiblesse de leur
clientèle en témoigne; la pratique du crédit y est moins fréquente (1 client
sur trois) que dans le cas des supérettes et des super-marchés, mais reste en
relation avec l'importance de la clientèle il faut croire que la part de cli-
entèle solvable ou dans tous les cas digne de confiance (aux yeux du commerçant)
y est plus faible ; cela ne surprend pas dans la mesure où ces magasins, spé
cialisés dans la vente de produits de 1ère nécessité ou d'usage courant, sont
- 64 -
presque exclusivement fréquentés par des tahitiens ; la vente moyenne de ba
guettes plus élevée que dans les super-marchés va dans le même sens.
Les super-marchés, sont évidemment plus aisément définissables par rapport aux
magasins, puisqu'ils s'opposent en tous points; la clientèle y est quatre fois
plus nombreuse, le crédit plus fréquent, mais sans relation avec l'importance
de la clientèle; les notions de situation, d'aire d'influence et de catégories
de consommateurs deviennent déterminantes ; globalement, la clientèle fréquen
tant ces super-marchés s'annonce radicalement différente par son appartenance
ethnique comme par son niveau de revenu.
Les supérettes s'apparentent aux super-marchés par le fait qu'un client sur
deux bénéficie d'un crédit; en revanche la consommation moyenne de baguettes
par clients se rapproche de celle observée dans les magasins ; le nombre de si
tuations particulières rend la synthèse bien présomptueuse et la seule généra
lité qui puisse raisonnablement s'énoncer est celle du caractère totalement com
posite de ce type de commerce intermédiaire.
- 65 -
D) LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS LOCAUX
La création des supérettes et des super-marchés marque une étape
importante dans la vente des produits locaux qui auparavant n'avait lieu que
dans les marchés de Papeete et Pirae. On sait depuis plusieurs années déjà
qu'une partie de la production locale échappe à toutes les statistiques, les
accords se multipliant entre producteurs et commerçants, hôteliers ou respon
sables de collectivités. Dans la mesure où la production agricole reste très
mal connue, il était impossible de raisonner par différence (à partir des sta
tistiques de production et des ventes dans les marchés).
Depuis 1977, la Chambre de Commerce et de l'Industrie procède à
une enquête mensuelle auprès d'une soixantaine de commerces tous situés dans
l'agglomération; cette enquête vise à la saisie des ,ventes dans tous les do
maines où s'exerce la production locale ': fruits, légumes, tubercules, poisson,
viande, produits laitiers. Les résultats de cette enquête sont publiés non pas
en fonction des commerces, mais en fonction des produits, ce qui rend l'inter
prétation d'autant plus difficile que le nombre de magasins enquêté varie d'une
année à l'autre et d'un mois à l'autre nous avons donc repris les 768 en-
quêtes utilisables de l'année 1981 (64 enquêtes x 12 mois) en regroupant les
résultats par grande catégorie de commerce.
Echantillonnage de l'enquête
L'enquête a porté en 1981 sur 64 magasins répartis de la façon
suivante
Nombre de commerces enquêtés
Magasins Supérettes Super- TOTALmarchés
MAHINA 1 2 3 6
ARUE 3 4 - 7
PIRAE 2 4 2 8
PAPEETE 8 5 6 19
FAAA 8 4 1 13
PUNAAUIA 5 4 2 Il
TOTAL 27 23 14 64
VENTE DE PRODUITS LOCAUX DANS 64 COMMERCES ALIMENTAIRES DE L'AGGLOMERATION (KG)
---
MARINA ARUE P[RAE PAPEETE FAAA PUNAAUIA TOTAL TOTAL GENERAL
1 397 4.291 1.975 15.291 14.343 4.003 40.300JFRUITS 2 17.763 12.865 21.819 22.795 12.472 23.658 111.372 410.921
3 20.210 - 25.734 175.413 8.598 29.294 259.249_
1 1.976 13.331 . 6.088 31.508 30.533 9.018 92.454 -
LEGUMES 2 39.845 24.441 53.169 42.289 29.757 56.312 245.813 744.172
3 38.633 - 58.301 244.951 21.746 42.274 405.905 _
1 272 3.552 826 5.509 7.918 4.61822.
695lTUBERCULES 2 8.582 2.274 4.292 13.032 5.087 4.838 38.105 86.136
3 7.167 - 190 12.995 102 4.882 25.336_
1 39 2.150 0 5.545 898 360 7.345JPOISSONS 2 3.446 503 1.859 30.278 Il .736 10.890 59.656 110.538
3 1.455 1.647 2.995 33.323 3.462 2.302 43.537
magasins
2 superettes
3 super-marchés
NB : les cocos (secs ou à boire) ainsi que les pastèques ne sont pas pris en compte.
Remarque
- 66 -
Les commerces de Paea n'ont pas été enquêtés; par rapport
à notre typologie, l'enquête couvre 21,9 % des magasins de
l'agglomération, 58,9 % des supérettes et 87,5 % des super
marchés.
Il apparaît clairement que ll enquête privilégie les grandes sur
faces qu~ proportionnellement vendent beaucoup plus de produits locaux que les
petits magasins; si les magasins sont si peu représentés, c'est qu'ils ne pré
sentent guère d'intérêt pour l'enquête puisque la vente de produits locaux est
insignifiante, et le plus souvent inexistante. Il serait donc totalement injus
tifié d'établir une extrapolation simpliste à partir de l'échantillon enquêté.
Les résultats de cette enquête sont détaillés (pour quatre produits
principaux) dans le tableau ci-contre ; le meilleur co~entaire consiste à don
ner les raisons de l'impossibilité de toute extrapolation; il semblait logique
pour connaître le total des produits locaux vendu dans les supérettes et les
super-marchés(l) de raisonner à partir des moyennes obtenues par l'enquête: un
super-marché vend en moyenne annuelle 18517 kg de fruits, 28993 kg de légumes,
1809 kg de tubercules et 3109 kg de poissons extrapolée à l'ensemble des 16
super-marchés que compte l'agglomération, la vente totale de fruits serait de
296,284 tonnes ; celle de légumes de 463,891 tonnes ; celle de tubercules de
28,955 tonnes et celle de poissons de 49,756 tonnes. On pourrait d'autant plus
admettre cette évaluation qu'elle se fonde sur quatorze des seize magasins en
quêtés; la réalité est cependant toute autre, c 1 est ce que confirme cette même
analyse appliquée au niveau des communes : les six super-marchés de Papeete ven
dent 175,413 tonnes de fruits, mais ll est imation ne leur en accorde que 111 tonnes
les trois super-marchés de Mahina écoulent 20,2 tonnes de fruits alors que la
même estimation situe le volume théorique écoulé aux environs de 55,5 tonnes ....
Ces écarts entre la réalité et les estimations se vérifient dans tous les do-
maines étudiés (notamment pour les fruits et les légumes) mais tous vont dans le
sens d'une forte suprématie de Papeete (et de ses super-marchés en particulier)
au détriment des communes de banlieue; suprématie d 1 autant plus regrettable que
Papeete, grâce à son marché, est déjà bien desservie en produits locaux.
(1) On peut estimer que tous les magasins vendant des produits locaux ontété enquêtés.
- 67 -
A défaut d'estimation rigoureuse, cette tentative montre très clai
rement les limites d'une typologie du commerce fondée pourtant sur des critères
tout à fait habituels. Sans aller jusqu'à la juger tout à fait inopérante, il
faut bien reconnaître que la réalité ne se laisse pas facilement enfermer dans
une classification schématique divisant le commerce alimentaire en trois grandes
catégories. A cela nous y voyons deux raisons qu~ semblent essentielles : diver
sité des stratégies individuelles et diversité des clientèles; ces deux raisons
sont d'ailleurs totalement interdépendantes et expliquent que tel magasin se $oit
soudainement lancé dans la vente de poisson(l~ que tel autre vende des quantités
impressionnantes de tubercules, ou encore que tel supérette vende beaucoup plus
de légumes que de nombreux super-marchés.
Ces exemples signifient-ils que la réalité n'étant faite que de
situations particulières devient insaisissable? Probablement pas, mais il appa
raît nettement que l'environnement dans lequel se situe le commerce, participe
pour beaucoup aux choix et aux stratégies que le commerçant est amené à adopter.
Nous avions dit plus haut que les commerces étaient à l'image de la société
polynésienne; on peut maintenant affirmer qu'ils sont aussi à l'image du quartier
dans lequel ils sont implantés ; petits ou grands, certains commerces se sont mo
dernisés, tandis que d'autres se dégradent d'année en année; qu'ils s'inscrivent
tantôt dans des quartiers rénovés, tantôt dans de vieux quartiers visiblement
plus pauvres n'est pas une hypothèse de travail mais bien une réalité du paysage
urbain , véritable mosaique que le découpage communal ne permet pas de saisir.
(1) De Janvier à Juillet on pouvait trouver chez un commerçant de Faaa entreo et 500 kg de poissons selon les mois ; ce même commerçant vend depuiscette date entre 1500 et 2000 kg de poissons par mois ••....
- 68 -
CONCLUSION
L'étude du ravitaillement d'une agglomération, pose, par définition,
et partout, le problème de la double relation de domination et de dépendance
de la ville par rapport à sa campagne ; celui-ci est largement dépassé en
Polynésie qui vit quotidiennement le paradoxe d'une dépendance à la mesure de
son isolement. Mais, parce que le commerce des produits alimentaires est en
grande partie dans les mains de la communauté chinoise, cela devient en outre un
sujet sensible; alors qu'ils ne sont que les intermédiaires d'un système éco
nomique dont ils ne sont absolument pas les initiateurs, le risque est bien de
faire des chinois les seuls à tirer profit de ce système; le problème n'est
pas là puisqu'il n'est jusqu'aux producteurs de coprah, (dont la récolte béné
ficie d'un prix de soutien) qui ne tirent avantage d'une économie pourtant bien
fragile; la Polynésie porte en elle les germes d'une situation sinon explo
sive du moins tendue or, la "paix sociale" y est pourtant remarquable :
les raisons de cette paix sont-elles historiques et culturelles? Partiellement
sans doute, mais économiques, à coup sûr.
Il Y a pourtant des "laissés pour-compte" ou du moins une frange
de la population qui n'a accès qu'aux "miettes" de la consommation, mais là
encore la Polynésie, morcelée et sans assises démographiques, manque singu
lièrement d "'épaisseur".
On n'en finit plus de dénoncer les incohérences de l'économie poly
nésienne qui réussit l'extraordinaire paradoxe de vivre sans produire. Cela
ne date pas d'hier et il n'est pas sûr du tout que cela soit imputable à
l'installation du C.E.P. la Guyane possède Kourou mais que dire de la
Guadeloupe ou la Réunion? Ces deux départements vivent pourtant une situation
de dépendance comparable en bien des points •.. C'est la preuve que le C.E.P.
n'a fait qu'accélérer un processus que la monétarisation (bien antérieure) ren
dait inéluctable.
Même si l'atoll le plus isolé dépend en partie des importations
alimentaires, il reste que le rapport entre dépendance alimentaire et crois
sance urbaine est évident: la réflexion sur l'une impose de s'interroger
sur l'autre. Mieux qu'ailleurs sans doute, on discerne en Polynésie, de façon
quasi expérimentale, la dynamique en spirale de la croissance urbaine que rien
- 69 -
ne semble pouvoir freiner: la monétarisation aidant, plus la campagne (1)
se dépeuple et la ville se gonfle, plus la V1e en dehors de celle-ci devient
difficile et s'il n'y avait l'intervention des pouvoirs publics, cette ten
dance serait très certainement de type exponentielle. Cette fonction de plus
en plus centripète du centre urbain, amplifiée par le morcellement du terri
toire se vérifie quotidiennement; intégrés dans le circuit de l'économie
marchande, les habitants des îles les plus isolées, subissent plus le système
qu'ils n'en tirent profit: les carences du trafic inter-insulaire sont telles
qu'il arrive fréquemment qu'une communauté, trop petite pour motiver le dé
tournement d'une goëlette soit privée pendant plusieurs mois des produits vi
vriers de base et ne puisse vendre sa récolte de coprah : comment dans ces
conditions éviter le départ vers la ville? Sous d'autres longitudes, dans
des régions qui ne sont pas nécessairement "enclavées par l'insularité", ce
processus,qui semble irréversible en deça d'un certain seul~ G6mCb~aphiqup-,
mériterait d'être médité ...
(1) - on hésite à appliquer ce terme à la Polynésie; acceptons le dans sonsens le plus vague, c'est-à-dire "ce qui n'est pas urbain".
- 70 -
ANNEXE l
La qualité ou la catégorie détermine le régime de taxation
en vigueur au marché
- Hors qualité 12 F/kg
1ère catégorie 6 F/kg
- 2ème catégorie 6 F/kg
- 3ème catégorie 5 F/kg
La bonite et le chinchard ("ature") sont classés en 2ème catégorie
le thon en première mais taxé à 10 Flkg. Dans la ciasse "Hors qualité", le
mahi mahi est de loin le plus fréquent.
Il ère catégoriel
Nom tahitien
Aaravi
Ahuru
Apai
Aramea
Autea
Hoa
Iihi ute ute
- Iihi Nato
- Orare
Paaihere
- Paati
Paraha peue
Parai
- Paru
Pataitai
- Puharehare
Nom commun (français) Lieu de pêche_
Jeune bec de cane L
Poisson barbillon L
Poisson soldat armé L
Chinchard L
Carangue mouchetée L
Loche cameléon L
Rouget aux gros yeux L
Rouget violacé L
Chinchard L
Carangue bleue L
Perroquet x L
Poisson lune L
Poisson docteur à nageoires LJaunes
Percf'e L
Labre poigne L
Jeune carangue L
x petite taille de couleur verte ou bleue.a - poissons généralement pêchés dans l'océan; on peut cependant en prendr
accidentellement dans le lagon ou sur le récif : exemple poisson volant
L - poisson de récif ou de lagon.
Riv - poisson de rivière.
Nom commun (français) Lieu de pêche
Aiguillette crocodile L
Poisson chèvre L
Chinchard L
Poisson lait L
Poisson chèvre à queue Lrayée
Loche mouchetée L
Loche marbrée L
Poisson os L
Perche d'os L
Poisson huile 0
Poisson volant 0
Poisson lapin tacheté L
Ecureuil rouget L
Mulet cê-rrelé L
Bec de cane à museau Llong ou court
Jeune poisson lait L
Nom tahitien
- Aahi
- Roi
Ruhi
- Tarao
Tatihi
- Tehu
- Tiatao
- Uhu
- Ume
- Ume tarei
- Roeroe
- Vau
/2ème catégori~
Nom tahi tien
- Aavere
- Atiatia
- Ature
- Ava
Faia
- Faroa
- Hapuu
- loio
- Maene
- Mana
- Marara
- Marava
- Maunauna
- Nape
- Oeo
- Omaa
- 71 -
Thon
Merou
Carangue nOIr
Loche
Nason à rostre court
Mulet
Grande bécune
Gros perroquet vert oubleu
Nason brun
Nason à éperons orange
Carangue arc-en-ciel
Thon aux dents de chien
L
L
L
L
L
L
L
L
L
L
oo
Nom tahitien
- Omuri
- Ope ru
- Otava
- Auhopu
- Pahoro
- Papae
- Patia
- Paouara
- Taape
- Tamure
- Tapio
- Tauo
- Toau
- Tuhara
- Vete
- Mara (4kg)
- Kokina
13ème catégoriel
Nom tahitien
- Api
- Aupapa
- Araoe
- Fai
- Mao
- Manini
- Oiri
Papio
-,Paraharaha
- Patii
- Poou
Puhi miti
- Puhi pape
- Totara
- Uravena (fond)
- Aua
- Fee
- 72 -
Carangue aux gros yeux
Carangue maquereau
Bonite au dos rayé
Bonite
Perroquet
Labre
Poisson pavillon
Poisson lapin rayé
Perche à raies bleues
Tamouré
Perroquet
SU1~ulet oriflamme
Perche à bords 'jaunes
Perche pagaie
Surmulet sans tache
Napoléon
Chirurgien moucheté
Poisson flûte
Poisson soldat
Raip
Requin
Chirurgien bagnard
Baliste
Poisson manège
Poisson papi lIon
Sole tropicale
Poisson girelle ou labre
Murène
Anguille
Diodon porc-epic
Poisson purge
Jeune mulet
Pieuvre
L
L
L
()
L
L
L
L
L
oL
L
L
L
L
L
L
Lieu de pêche
L
L
L
L
0
L
L
L
L
L
L
L
Riv.
L
0
L
L
Nom tahitien
- Harehare
- Inaa
- Ouma
1 Hors qualité 1
- Mahi-mahi
- Aahi
- Aahi taria
- Paere
- Haura
- 73 -
Nom commun (français)
Jeune puhaFehare
Alevin de Oopu (eau douce)
Jeune surmulet
Coryphène
Thon blanc
Germon
Thazard
Marlin ou espadon
Lieu de pêche
L
Riv.
L
oo
o
o
o
- 74 -
ANNEXE II
Volume et valeur des importations alimentaires de 1959 à 1980
Remarque : les têtes de colonnes des tableaux çi-dessous
renvoient aux chapitres de la nomenclature douanière ; celle-çi se
présente de la façon suivante
Chapitre
02
03
04
07
08
09
10
11
15
16
17
18
19
20
21
22
25.01.05
Désignation
Viande
Poissons, crustacés ~t mollusques
Produits laitiers
Légumes
Fr.uits
Café - Thé - Epices
Céréales
Produits de la minoterie
Graisses et huiles animales et végétales
Préparations de viandes et poissons
Sucres et sucreries
Cacao et préparations chocolatées
Préparations à base de farines ou fécules pâtisserie
Conserves de fruits et de légumes
Préparations alimentaires diverses
Boissons, alcools, vinaigres
Sel alimentaire
VALEUR DES IMPORTATIONS ALIMENTAIRES DE 1959 A 1980
(en milliers de Francs C.F.P.)
ANNEES 02 03 04 07 08 09 10 Il 15 1. 17 18 19 20 21 22 25.02.05 TOTAL
1959 13.484 ). J07 SO.)17 20.469 '.155 2.504 34.881 59.438 Il.040 '1.151 40.099 4.358 15.087 24.148 9.371 24.188 f 380.010
1960 JO.no 1.620 '2.495 25.970 9.838 1.490 1.5.294 '3.421 14.688 '1.711 47.7'8 3.862 19.617 29.887 12.742 34.413 - 435.62'
1961 46.7.57 3.237 .9 ••8. 29.292 14.Sa9 2.925 35.429 '7.958 17.047 76.'47 44.3'3 6.078 20.880 39.231 15.9'7 48.413 - 538.419
19.2 54.924 3.422 74.489 29.598 Il.708 3.329 3'.037 ".348 19.400 90.'98 44.904 5.030 21.054 38.511 15.45' 4'.275 - 5'5.183
1963 71.204 2.413 73.'49 )).))7 15.760 2.090 42.355 75.238 20.901 85.'23 67 .850 '.182 23.422 40.J81 17.341 52.686 - '30.432
1964 127.505 4.811 109.'24 43.235 27.635 3.352 34.873 90.425 32.471 124.100 10'.829 8.301 32.9'2 15.897 28.'31 93.903 - 944.560
1965 24'.'85 15.009 14l.2S4 69.290 ' 52.3'9 9.47' 39.7'9 92.553 47.603 215.127 87."4 15.485 54.'57 128.295 50.121 155.989 - 1.422.29'
19" 380.323 32.853 '88.289 91.292 8•••43 16.74S 53.954 112.168 4'.370 251.964 7••••4 15.878 15.47. 212.51' '2.232 215.209 - 1.925.176
1967 ))8.054 31.787 204.102 84.401 BO.707 27.482 71.'" 114.289 53.198 215.504 84.168 14.069 69.537 ISO.Blo4 64.918 229.398 - 1.840.119
1968 455.695 51.306 226.283 121.379 118.828 25.023 43.864 119.317 '5.403 274.235 100.033 20.817 91.'22 225.522 75.628 298.1l7 - 2.313.092
1969 410. )28 38.300 198.721 126.901 II J. 221 16.786 76.585 110.676 50.031 229.234 112.340 12.683 82.544 149.923 86.988 222.407 - 2.037.'86
1970 5]2. J07 51.050 224.454 1.~9.642 119.406 28.518 59.743 121.044 61.646 274.418 125.364 20.S48 8'.109 195.911 95.315 291.884 - 2.447.429
1971 5'3.794 S5.191 297.6S8 1S9 .020 122.S)' 2.086 63.435 Il'.3'7 86.449 300.637 J46.0S9 23.647 108.950 179.786 91.184 308.918 - 2.645.720
1972 656.248 63.56' 195.383 169.6]' 123.995 25.713 79.764 145.940 85.262 JI7.128 179.822 27.736 122.478 214.478 122.81' 315.266 - 2.945.294
1973 760.472 73.433 29J.974 215.187 127.6SB 27.726 100.837 208.396 88.232 J47.274 173.942 27.895 136.375 232.463 148.934 386.856 - 3.349.654
19710 999.337 94.938 403.741 233.28' 146.338 32.799 208.042 JOB. 563 152.702 549.2.51 355.768 43.5'3 198.115 316.793 192.972 51'.305 - 4.752.513
1975 804.030 96.504 400.186 223.577 147.424 32.342 157.495 345.fl09 145.752 43'.578 410.417 59.498 193.998 305.396 197.740 507.142 - 4.463.688
1976 983. '8' 1)J.751 471.5]6 241 .063 ISO.l07 )7.261 164.671 J02.381 143. H3 585.176 276.843 55.593 241.141 343.056 229.647 S24.S07 - 4.920.172
1977 1.04J.' 9'1 120.822 t.61.04S 280.622 168.742 65.423 IS8.870 344.131 172 .050 543.772 270.076 64.667 247.751 405.713 313.811 523.611 - 5.184.305
1978 1.2RO.t.21 118.259 520.151 275.709 17J.t.34 50.962 208.604 353.238 184.819 535.385 2S2.111 75.870 297. 306 457.675 311.563 547.511 ! 5.643.018
1979 1.748.161 190_894 626.79f1 )0). )ot. IR4.919 60.494 210.162 411.235 l30.979 654.132 J09.284 94. 2S 1 J61.586 590.690 410.961 644.587 6.544 7.038.979
IQ60 1. 62S. 1SQ 2O].(n5 f>JI.f>Jt. lSO.I7t. no. Sf>1 72.f,50 JI J.6 75 444.786 183.9S8 559.891' 444.171 112.527 1]4.911 S69.44) 441.542 f,68.18S 1S.641 7.192.850
_, __ '-- .._____L --_._- ---- ._-- ---'--.__._-~---.
EVOLUTION DES IMPORTATIONS ALIMENTAIRES DE 1959 A 1980
Tab~eau des volumes (en tonnes)
-- ~-- . - -- -------. ---,---- ,------,----~ANNEES 02 OJ 04 07 08 09 10 Il 15 16 17 18 19 20 21 22 H.ol.tl',
I.D6,5 6.785,7 2.9JJ,9 ~I. 1 766.1 198, J 91'.8i1959 ]46.7 9.2 1.08l,' 160,8 22,4 2. l1S,' 287,1 I.IIJ,J 320,2
11960 'JO,I J 2.5 l, J22,6 1. "J, 7 240,2 IJ,J I,D9,5 6.893,2 J4J,O 1,159,2 J.65J,1 4J,9 "8,4 991,2 229,5 1.78J,Si1961 621,4 23,1 1.41 l,O J.689, 7 331,4 20,0 2.892,6 7.4S4,O J77,4 1,218,0 2.892,6 62, J 41S,O 1.299,0 267,6 2.J89,21
1962 700.7 26,4 1.472,2 1.688,7 JII,6 28,7 2.424,1 7.642,8 465,6 1.391,8 J, JOJ, 9 52, S 398.8 1.264,2 2S4,6 2.152,11963 976,7 19,1 1.480.7 1.8J8,1 111,6 18,4 2.944,1 8.115,7 499,6 1.318,8 J.416,o 63,8 464,2 1.239,0 289,0 2.S4 3,6t964 J. 42 1,4 J7,5 2.226,5 2.Ilb,1 664,2 28,0 2.189.7 9.115,0 751,J 1.860,J 4.416,4 98,7 640,J 2.437,8 '03,6 4.256,51965 2.708,S 108,S 2.S08,] , J. 711, J 1. Joo,5 IOS.2 2.708,2 9.0se,4 1.04S.8 2.838,6 5.457,J 16J, J 946,6 J,88J,5 677,5 6.812.'1966 J.J82,5 208." 3.182,8 4.087,6 2,IJI,5 208,S J.629,8 10,571,2 1.076,9 J,J94,I 4.6S0,2 177,5 I.D2,1 6,102,6 795,0 9.970,31967 J.449,3 198,8 J.6IS,1 4.101, ] 1.988,J 282,1 J.7n.4 10.996,9 1.247,0 2.844,7 4.72S,7 140,J I.ISJ,6 4.04J,1 872,2 10.ln,71968 4.S47,4 ))J,O 4.147,5 S.2S8,1 2.491,3 290,J 2.JJo,J Il.68J,4 1.788,J J.S62,S S.6)2,J 2Jo,J 1.478,5 5.911,8 1.01S,2 12.96S.71969 J.806,9 209,8 3.616.' 5.411,2 2.}}7,J 16S,S 3.S94,' 10,117,1 1.250,2 2.611,S 5.820,9 116,1 1.227,4 4.1J6,1 1.095,0 8,9S2,11970 4,SI J,8 285,7 J.1I8,1 S.838,2 2. J57.7 2S6,7 J.OJS,S Il,S96,2 1.321,S 2.842,' S,816,2 176,9 1.26J,9 S,5J5,2 1. 128,2 10.967,91971 4.J76,S Jo7,2 4,188,8 6.048,4 l. 960,4 16.0 2.711, S 12,097,J I.S&4,6 2,916,6 6. S72, 9 189,S 1.467,7 4.137,9 1.106,4 10.985,61972 4.554,4 270,7 J.228,2 S.122,7 1.794,3 179,2 J,769,O Il.601,1 1.40S,S 2.41S,1 6.06J,9 180,0 1.212,8 4.22S,9 1,074,6 9,821,2197) 4.490,0 2S4,8 J.159,9 S.98S,1 1.921,6 167 ,8 3.4660,0 13.23',0 1.427.9 2.721,6 S.291,2 171, J 1.229,0 4.4J4,2 1.300,6 10.3ll.'1974 5,160,9 299,5 J.Jo6,5 S.S44,2 1.'00,1 167,2 J.471,J 12.143,9 I.S2S,4 3.142,0 S,S9O,1 t9S,3 1,282,9 4.721,4 1.3'8.6 12.713,21975 5.006,7 289,0 J, 196.7 S. 763. 7 1.863,' 140,7 1.SI7,1 IJ,6S5,O 1.393,0 2.3S4,9 S.408,5 237,3 1.217,8 4.2S3,4 l. 227,3 10.JId.61976 5.612,4 ))4,9 J. 797,1 S.4S8,S 1.'3S,O 142.4 3.839,9 11.711,9 loS84.' 2.911,1 S.IOJ,4 216,6 1.348,4 4.34J.8 1.39S,1 9.6Jo,31977 5.508,J HO,4 J.J77.J S.4 76,1 I.S3S,2 129.9 4,109,8 n.392,7 I.S4S,. 2,426,6 S.890,8 206,S I.}}J, J 4.S29.2 1. 7\S,S 8.S65,11978 7.064,7 278,9 J.798,9 4.769,4 1.549,0 102,S 4.64S,3 14.24S,S I.S99,3 2.S82,' S.89S,6 213,8 I.S3S,6 5.078,0 I.S27,o 8.1 Jo,21979 8.341,0 40S.' 4.21l,4 s.282,5 I.S51,7 139,9 4.718,1 IS.181,4 L913,I 3.053,0 6.288,7 252,6 1.884.4 6.132,2 2.156,1 8.S8S,6 25' .111980 7.18'.0 402,5 J.797,4 5.413. S 1.146.1 14 7,4 7.646,1 14.957.9 1.567,5 2.494,3 6,000,7 282,2 I.S69.1 S.410,J 2.332,S 8.827,7 '59.50
Combien vendez-vous par jour
- 77 -
ENQUETE MAGASIN
Depuis quelle année y-a-t-il un magasin à cet endroit .•..••••....•.•.•
- Depuis quand le dirigez-vous? ......••••••••
- Qui le dirigeait auparavant 1 un parent, un associé, une autre personne 1
- Depuis la création ce magasin a-t-il été transformé ou agrandi? oui, non
• Si oui ; à quelle époque? •••••.•••
par vous ••.....••.•.••••••
- Etes-vous propriétaire, gérant, associé
- Vous arrive-t-il d'importer directement des produits alimentaires 1 Oui, non
- Citer la liste de tous les fournisseurs pour les principaux produitsalimentaires, conserves, viande, boissons, produits laitiers,etc •••••
- Devez-vous aller chez eux ou bien se chargent-ils de la livraison 1
- Nom et adresse des producteurs locaux de fruits et de légumes :
- S'agit-il de fournisseurs réguliers avec lesquels vous avez passé unaccord ?
- Sont-ils parents 1 Oui, non.
- Avec quelle fréquence vous livrent-ils 1
- Pouvez-vous estimer le nombre de clients réguliers de votre magasin 1••.•..
- Quel est le nombre de clients à qui vous faites crédit 1 , ..••..•.••
Possédez-vous d'autres magasins 1 Oui, non.
- Tenez-vous un dépôt de pain? Oui, non.
de pains ...••..•...•• de baguettes ••••••• 1
de plats à emporter ......•...••.•.....••..
- Y-a-t-il des différences selon les jours de la semaine? Oui, non
exemple : •........••......••...•...
Nom du magasin P.K. : .
Code relevé :............................... Nombre d' emp loyés : .....
Observations : .•..........................•.•........................
- 78 -
ANNEXE IV
~nquète Importation
-Nom:
SA , .:iARL , SNP , dNC , •.•••••.•••••
Adresse
- Téléphone
Statut de l'entreprise
- Nombre d'employés:
- date de création de l'entreprise dùOs sa forme actulle :
Existait-elle avant sous une autre forme 1 Date de sa fondatiob
- Avez-voua des liaiaons familiales avec d'autres importateurs 1 oui non
lesquels 1 ••••••••••••
- importez-vous d'autres produits que ceux de l'alimentation 1 oui DOD
Lesquels 1••••••••••••
- Volume et valeur totale des importations pour l'année 1981:
- Importations de produits alimentaires volume
valeur
Lequels 1•••••••••
Nature Volume Valeur :4ode de transport Pays d'origine
FRUITS
LmUMES
Pdts LAITIERS
VIANDE
ffiU~tf1'BOISSONS
CONSERVES
AUTRES :
:
:.- Rvez-vous l'exclus~v~te de certains produits 1 oui nOD
- Ventilation de ces importations
Pratiquez-vous la vente aux particuliers 1 oui non
Avez-vous l'exclusivité de certains produits alimentaires 1 oui non
Lesquels 1
- Votre société possède-t-elle des magasins d'alimentation 1 oui non
(nom des magasins et adresse )
- 79 -
Ces magasins sont-ils dü-ip;és par des gérants , des associés , des membres de votrefamille
- Distribution des produits
- Comment s'opère-t-elle ?
- les commerçants viennent-ils s'approvisionner chez vous? oui non
Vous chargez-vous de la distribution? oui non ; dvec quelle fréquence ?
- Vendez-vous dans tous les magasins de Tahiti? oui non
Nombre de magasins qui sont des clients réguliers
- Liste des clients de votre entreprise :
Magasins Hotels , Restaurant
cars
Collectivités
( écoles , armée,etc
- Nombre de clients dans les iles et autres archipels
-Stock : volume et valeur
Superficie des entrepots
- Avez-vous des chambres frigorifiques ?
-Fréquence des approvisiqnnements pour
"Oui non
les produits congelés
les denrées périssables ( non congelées
les denrées non périssables de grandeconsommation
les denrées non périssables de faibleconsollL'nation
- Vous arrive-t-il de vous trouver en rupture de stock? oui non
- Pour quel type de produits?
Les commandes des co~~erçants sont-elles régulières ? oui non
pour quels produits?
- Les commerçants sont-ils liés par contrat avec votre société ?
-Q1lels contacts avez-vous avec vos fournisseurs ?
- Vous déplacez-vous souvent à l'étranger pour les rencontrer? oui non
- 80 -
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Numéro spécial sur la géographie du commerce : Cahiers de Centre de Recherches Analyse de l'espace nO 3, Paris, 1976, 61 p.
- 82 -
TABLE DES MATIERES
Pages
INTRODUCTION ..••.•....•...•............••..•.......•...........•.•
CHAPITRE l : LA PRODUCTION LOCALE ET L'AVENIR DES MARCHES 3
A) PRODUCTIONS ECOULEES SUR LES MARCHES ......•..•••..••....•..
B) L'EVOLUTION RECENTE DU MARCHE D~ PAPEETE : ANALY~E PARGRANDES CATEGORIES DE PRODUITS ............•......••....•...
4
5
C) UN PHENOMENE RECENT : LA MULTIPLICATION DES CIRCUITS DEDISTRIBUTION ...........•.•...•...•.•.•.•.••••••.......•••.. 7
1) L'exemple du poisson: un marché complexe •••••.•••• 8
D) UNE PRODUCTION LOCALE INSUFFISANTE, DES MARCHES DESADAPTES. 16
CHAPITRE II : L'AGGLOMERATION URBAINE DE PAPEETE: UN SYMBOLE .•••• 18
A) LE PROBLEME DES LIMITES : RECHERCHE D'UN INDICE D'URBA-NISATION ...•....................•.......•.................. 19
1) Les résultats...................................... 20
2) L'interprétation •....••.••.•••...•.••••.•••.•.••.•. 22
B) LE POIDS DE L'AGGLOMERATION ••..••••.•.•..•.•.•.•...•.••••.• 24
C) UN MONDE RURAL POLYNESIEN, UNE AGGLOMERATION COSMOPOLITE •.. 25
CHAPITRE III : LES IMPORTATIONS DEVELOPPEMENT OU DEPENDANCE ? 28
A) SITUATION GENERALE ..•••••••••.••••....•..••••.•••....••.••• 29
B) LES IMPORTATIONS ALIMENTAIRES •.••••••.....•...•.••.••.•.... 30
1) Origine des importations alimentaires •••••..••••••. 33
2) Distribution des produits importés sur le Territoire 36
3) Les hypothèses sur la consommation : points com-muns et stratifications •••.•..••.••••.•..••••.•••.. 40
C) LES PRODUITS DE PREMIERE NECESSITE ••••..•.•.••.•.••.•••.••• 42
CHAPITRE IV : DlFFERENCES DE CONSOMMATION ET COMMERCE DE DISTRI-BUTION : UNE EVIDENTE RELATION ••••.•.•••.•••..•••••. 48
A) INVENTAIRE ET TYPOLOGIE DES MAGASINS .•.•••.••••.•.•••....•• 49
B) QUALITE DE LA DESSERTE ET STRUCTURE DU COMMERCE PAR COMMUNE 52
1) Qualité des approvisionnements communaux : recher-che d'un indice •.......•........•.................. 53
- 83 -
Pages
2) La carte du commerce alimentaire .•.......•......••• 56
C) LES RESULTATS DE L'ENQUETE ....................••........•.. 58
D) LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS LOCAUX ....••.•.......•... 65
CONCLUSION
ANNEXE l
ANNEXE II
ANNEXE III
ANNEXE IV
............... " " .Index des poissons vendus sur le marché de Papeete etrégime de taxa tian <li •••••••••••••••••••••••
Volume et valeur des importations alimentaires de1959 à l 980 .
Formulaire d'enquête auprès des commerçants •...•••..•
Formulaire d'enquête auprès des importateurs .••.•.•.•
68
70
74
77
78
BrBLIOGRAPHIE ....•• "..••...•....... "••.•.. "...•. "................. 80
TABLE DES MA.TIERES "•.... "••. "., •...•. III •• " ••• " •••• " •• " ••• " • • • • • • • • • 82