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MRO soutenu pour l’obtention du Master 2 UPD Page 1 MEMOIRE Pour l’obtention du Master 2 Professionnel 241 en Economie et Management de la Santé Publique dans les Pays en Développement Université de Paris Dauphine Thème : Processus, contraintes et défis de l’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV de routine du Mali : Cas des vaccins anti-Haemophilus influenzae b et anti- Pneumococcique Présenté et soutenu le 25 novembre 2013 à Ouidah. Par Docteur Sylvain Ballan KEITA Composition du jury : Directeur de mémoire : Pr François Gado NAPO-KOURA Juge : Dr Alfred DA Sylva Président : Pr Daniel EKRA République de Côte d’Ivoire Union – Discipline - Travail République Française Liberté - Egalité - Fraternité MRO soutenu pour l’obtention du Master 2 UPD Page 2 Je dédie ce travail à DIEU, le Clément et Miséricordieux pour sa grâce. Puisse Allah le Tout Puissant m’éclairer de sa lumière divine Amen !

Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

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Processus, contraintes et défis de l’introduction de nouveaux vaccins

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Page 1: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

MRO soutenu pour l’obtention du Master 2 UPD Page 1

MEMOIRE

Pour l’obtention du

Master 2 Professionnel 241 en Economie et Management de la Santé Publique dans les Pays en Développement

Université de Paris Dauphine

Thème : Processus, contraintes et défis de l’introduction de nouveaux vaccins

dans le PEV de routine du Mali :

Cas des vaccins anti-Haemophilus influenzae b et anti-Pneumococcique

Présenté et soutenu le 25 novembre 2013 à Ouidah.

Par

Docteur Sylvain Ballan KEITA

Composition du jury :

Directeur de mémoire : Pr François Gado NAPO-KOURA

Juge : Dr Alfred DA Sylva

Président : Pr Daniel EKRA

République de Côte d’Ivoire

Union – Discipline - Travail

République Française

Liberté - Egalité - Fraternité

MRO soutenu pour l’obtention du Master 2 UPD Page 2

Je dédie ce travail à DIEU, le Clément et Miséricordieux pour sa grâce.

Puisse Allah le Tout Puissant m’éclairer de sa lumière divine Amen !

Page 2: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

MRO soutenu pour l’obtention du Master 2 UPD Page 3

Ce mémoire est dédié à :

A ma chère patrie le Mali !

• La mémoire de feu mon père qui nous a quitté prématurément en 2003.

Tu as bien voulu me conduire sur le chemin de l’école et faire de moi ce que je suis

aujourd’hui. J’aurai tellement aimé que tu sois là aujourd’hui, mais le destin en a décidé

autrement. Que ton âme repose en paix.

• Ma mère.

Vous resterez toujours pour moi une maman modèle, il n’est point nécessaire pour moi de

vous dire ce que je ressens ; mais recevez à travers ces quelques lignes mon affection

profonde et ma reconnaissance que DIEU vous accorde encore une longue vie ;

• Ma femme.

Compréhension, disponibilité, attention, vos soutiens : moral, matériel et affectif ne m’ont

jamais fait défaut. C’est l’occasion pour moi de vous remercier très sincèrement.

• Mes enfants.

Je vous demande de dépasser ce travail et surtout de ne jamais perdre espoir.

Dr Ibrahima COULIBALY Conseiller Technique du Ministre de la Santé et de l’Hygiène

Publique, Chargé de la Pharmacie, du Médicament, de la Formation et de la Recherche, pour

son soutien technique, moral et matériel;

• Toute ma famille (Oncles, mères, frères et sœurs) pour votre disponibilité et votre soutien

moral

• Mes frères et amis SAMAKE Gaoussou et SYLLA Ali pour le rôle infaillible joué auprès

de ma famille durant mon absence.

• Tout le personnel de la Direction Régionale de la santé de Kayes et du Staff URC-

ASSIST de Bamako, Bougouni et Kayes, pour votre appui ;

Page 0

Remerciements

• Au Professeur François Gado NAPO-KOURA, CHU-SO Lomé - Togo et membre du

staff d’encadrement des apprenants à l’Institut Régional de Santé Publique (IRSP).

Vous avez accepté malgré vos multiples occupations de diriger ce mémoire. Nous avons

beaucoup bénéficié de vos sages conseils et expériences pour la réalisation de ce travail.

Trouvez ici cher maître mes sincères remerciements et ma profonde gratitude ;

• A Monsieur le Président du Jury de notre mémoire.

Nous vous exprimons nos sentiments de profond respect pour l’honneur que vous nous faites

en acceptant de présider ce jury malgré vos multiples occupations.

• Aux membres du Jury de notre mémoire.

Nous vous remercions pour l’honneur que vous nous faites d’être les juges de ce mémoire.

Vos critiques et suggestions contribueront à rehausser la qualité de ce travail.

• A la coordination EPIVAC pour la qualité de l’enseignement que nous avons reçu ;

• A tous les stagiaires de la 11ème promotion EPIVAC 2012 – 2013 (superviseurs

nationaux), pour votre sens de solidarité et votre esprit d’équipe ;

• Au chef de la section immunisation de la Division Prévention et Lutte contre la

Maladie de la Direction Nationale de la Santé du Mali pour votre soutien pour la réussite

de ce travail.

• Aux Mrs Seydou KOUYATE et Dramane TRAORE enquêteurs et à tous le

personnel de la section immunisation de la Division Prévention et Lutte contre la

Maladie qui ont participé à ce travail, votre assiduité pour la réussite de ce travail est

inestimable soyez en remercier ;

• A tous mes amis du Mali et d’ailleurs, pour votre soutien pour la réussite de ce travail.

Page 3: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 1

Summary

Mali introduced gradually from 2005 to 2007, Haemophilus Influenzae type b vaccine in the capital, capitals of regions and health districts. In 2011, he conducted a general introduction to the entire country of pneumococcal vaccine.

The overall objective of our study was to investigate the constraints and challenges related to the introduction of new vaccines in the Expanded Program on Immunization of Mali

We performed a retrospective descriptive study on the introduction of new vaccines in the EPI Mali: the case of anti Haemophilus Influenzae type b and anti-Pneumococcal vaccines.

At the end of our study we observed that:

- EPI performance has improved (improved vaccination coverage and vaccine wastage rate from 2005 to 2011);

- Changes in dropout rates were saw tooth BCG-VAR (19% in 2005, 4% in 2009 and 26% in 2011) and pentavalent 1-3 remaining above the standards set by the WHO (> 10%).

The volume of waste generated has increased (especially noticeable with the introduction of PCV-13). - Storage EPI positive or negative volumes is reinforced before each new vaccine introduction - The part of the ENP in the budget allocated to health has increased between 2005 and 2011. The highest shares were observed in 2007 and 2010.

- The state is the sole provider of traditional vaccines (BCG, OPV, DPT, VAR, VAA and VAT) and the supply of new vaccines is fully covered by GAVI.

- Increased costs EPI is considerable after each introduction of new vaccine.

The new vaccines alone occupied until 43-72% of the total cost of EPI and over 90% of EPI costs are specific recurrent costs.

So the big question remains Mali's ability to fully fund its EPI in the near future without the help of partners such as GAVI account held by the global financial crisis, the very high cost of new vaccines and the challenges currently facing the EPI.

At the end of the study we have made recommendations whose implementation will provide possible solutions to the challenges and to better manage the financial and logistical constraints related to the introduction of new vaccines.

Keywords: EPI, news vaccines, processes, constraints, challenges, Mali.

Page 2

Table des matières 1.Enoncé du problème .………………………………………………………………..…... 10 2.Hypothèse de recherche………………………………………………………………...…144 3.Objectifs……………………………………………………………………………….......14 3.1Objectif général…………………………………………………………………………..14 3.2Objectifs spécifiques……………………………………………………………………..14 4Généralités sur l’Haemophilus influenzae type b et le Streptococcus pneumoniae…………………………………………………………………………….....15 4.1Définitions des concepts :………………………………………………………………..15 4.2Revue de la littérature…………………………………………………………………...15 4.2.1Généralités sur l’Haemophilus influenzae type b (Hib) :…………………………….15 4.2.1.1La bactérie :…………………………………………………………………………..15 4.2.1.2Les Pathologies à Hib :……………………………………………………………….16 4.2.1.3Mode de transmission :………………………………………………………………16 4.2.2Généralités sur le Streptococcus pneumoniae………………………………………...16 4.2.2.1Agent pathogène……………………………………………………………………..16 4.2.2.2Epidémiologie………………………………………………………………………...17 4.2.3Le vaccin contre l’infection à Hib :……………………………………………………18 4.2.3.1Formulations :………………………………………………………………………..18 184.2.3.2Interchangeabilité…………………………………………………………………18 4.2.3.3Présentation…………………………………………………………………………..18 4.2.3.4Volume de stockage…………………………………………………………………..18 4.2.3.5Température de stockage……………………………………………………………19 4.2.3.6Durée de conservation……………………………………………………………….19 4.2.3.7ci-dessous……………………………………………………………………………..19 4.2.3.8Contre – indications………………………………………………………………….19 4.2.4Le vaccin anti-pneumococcique……………………………………………………….19 4.2.5Quelques données d’études menées sur l’introduction de nouveaux vaccins en Afrique :…… ………………………………………………………………………………...21 5Méthode de recherche…………………………………………………………………......26 5.1Cadre de l’étude………………………………………………………………………….26 5.2Méthode d’étude…………………………………………………………………………33 6Résultats…………………………………………………………………………………….37 6.1Processus d’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV du Mali………………...37 6.2Les défis à relever pour l’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV du Mali…38 6.3Contraintes liées à l’introduction des vaccins anti Haemophilus influenzae type b et anti Pneumococcique dans le PEV du Mali……………………………………………….46 6.3.1Aspects logistiques…………………………………………………..………….……...46 6.3.2Aspects financiers……………………………………………………………………....48 7Discussion…………………………………………………………………………………..52 7.1Le Processus d’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV du Mali…………….52 7.2Les défis de l’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV du Mali……………….53 7.3Contraintes liés à l’introduction des vaccins anti Haemophilus influenzae type b et anti Pneumococcique dans le PEV du Mali…………………………………………………….57 7.3.1Aspects logistiques……………………………………………………………………..57 7.3.2Aspects financiers………………………………………………………………….…...58 8Conclusion………………………………………………………………………………..60

Page 4: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 3

9Suggestions……………………………………………………………………………….60 10REFERENCES……………………………………………………………………………62 11ANNEXES………………………………………………………………………………....65 1Les défis de l’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV du Mali……………..…67 2Contraintes liés à l’introduction des vaccins anti Haemophilus influenzae type b et anti Pneumococcique dans le PEV du Mali……………………………………………………70

Page 4

Liste des abréviations

AS : Agent de Santé

ASACO : Association de Santé Communautaire

BCG : Bacille de Calmette et Guérin

BH : Brigade d’Hygiène

BS : Boite de Sécurité

CCIA : Comité de Coordination Inter - Agences

CI : Côte d’Ivoire

CV : Couverture Vaccinale

CVI : Commune VI

CDF : Chaîne du froid

CNI Centre National d’Immunisation

CPN : Consultation Prénatale

CPON : Consultation Post-Natale

CSCOM : Centre de Santé Communautaire

CSPS Centre de Santé et de Promotion Sociale

CSRéf : Centre de Santé de Référence

CVD : Center for Vaccine Development

DNS : Direction Nationale de la Santé

DRS : Direction Régionale de la Santé

DTC : Diphtérie Tétanos Coqueluche

DTCa : Diphtérie Tétanos Coqueluche acellulaire

ECD : Equipe Cadre du District

EDS/DNSI : Enquête Démographique de Santé /Direction Nationale de la Statistique et de l’Informatique

EPIVAC : Programme de Formation Action en Management et en Vaccinologie pratique

GAVI : Global Alliance for Vaccine and Immunization

GDBM : Gestion des Déchets Biomédicaux

GDPV : Gestion des Déchets Produits par la Vaccination

Page 5: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 5

Hép B : Hépatite B

HGT : Hôpital Gabriel TOURE

Hib : Haemophilus influenzae type b

HNPG : Hôpital National du Point G

IEC : Information Education Communication

JNV : Journées Nationales de Vaccination

LCR : Liquide Céphalo - Rachidien

MAPI : Manifestation Adverse Post Immunisation

MRO : Mémoire de Recherche Opérationnelle

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PCV : Vaccin Conjugué contre le pneumocoque

PEV : Programme Elargi de Vaccination

P.O : Plan Opérationnel

PMA : Paquet Minimum d’Activités

PVF : Plan de Viabilité Financière

SAB : Seringue Auto Bloquante

SIS : Système d’Information Sanitaire

SR : Santé de la Reproduction

UNICEF : Fond des Nations Unis pour l’Enfance

VAA : Vaccin Anti Amaril

VAR : Vaccin anti-Rougeoleux

VPO : Vaccin Polio Oral

WHO : World Health Organization

Page 6

Liste des tableaux et graphiques

Liste des tableaux

Tableau Calendrier vaccinal pour les enfants de 0 à 11 mois ………………… ……31

Tableau 2 : Présentation et volume emballé des vaccins du PEV du Mali par dose ……31

Tableau 3 :

Période de ravitaillement en vaccin du niveau national aux structures

sanitaires de bases

……32

Tableau 4 : Aspects opérationnels des variables de l’étude ……33

Tableau 5 a

parts de l'Etat et de GAVI dans l'approvisionnement en vaccins (en

doses) et matériels d'injection dans le cadre de l'introduction du

vaccin contre l’Haemophilus Influenzae b

……38

Tableau 5 b :

parts de l'Etat et de GAVI dans l'approvisionnement en vaccins (en

doses) et matériels d'injection dans le cadre de l'introduction du

vaccin contre le Streptococcus pneumoniae

……40

Tableau 6 : Niveau de couverture vaccinale des antigènes du PEV atteint de 2005

à 2011 comparé aux objectifs annuels de couverture vaccinale fixés ……41

Tableau 7 : Part de l’Etat et de GAVI dans l’approvisionnement du PEV en

boites de sécurité de 2005 à 2011 ……43

Tableau 8 : Evolution du nombre d’incinérateurs fonctionnels par région de 2005

à 2011 ……44

Tableau 9 : Capacité totale en volume net positif et besoin d'investissement pour

le niveau central de 2005 à 2011 ……46

Tableau 10 : Evolution de la part du budget de la santé affectée au financement

des activités d’immunisation entre 2005 et 2011 ……47

Tableau 11 : Part de l’Etat et de GAVI dans le cofinancement des nouveaux

vaccins et des matériels d’injection (en dollar US) ……48

Tableau 12 : Evolution des coûts du PEV avant et après l’introduction de

nouveaux vaccins (montant en dollar US) ……50

Page 6: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 7

Liste des figures

Graphique 1 : Carte du Mali………………………………………………… …… 25

Graphique 2 : Evolution de la couverture vaccinale de tous les antigènes du

PEV de 2005 à 2011………………………………………… ……42

Graphique 3 : Evolution des taux de perte en vaccins de 2005 à 2011……… ……42

Graphique 4 : Evolution des taux d’abandon de 2005 à 2011……………… ……43

Graphique 5 : Volume de déchets générés avec et sans les nouveaux vaccins ……44

Graphique 6 : Capacité totale de stockage en volume positif net de la CDF

au Mali de 2005 à 2011……………………………………….

……45

Page 8

Résumé Le Mali a introduit progressivement de 2005 à 2007, le vaccin anti Haemophilus Influenzae type b dans la capitale, les chefs-lieux de régions et les districts sanitaires. En 2011, il a procédé à une introduction généralisée à tout le pays du vaccin anti-pneumococcique. L’objectif général de notre étude était d’étudier les contraintes et défis liés à l’introduction de nouveaux vaccins dans le Programme Elargi de Vaccination du Mali Nous avons réalisé une étude rétrospective descriptive portant sur l’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV du Mali : cas des vaccins anti Haemophilus Influenzae type b et anti Pneumococcique Au terme de notre étude nous avons observé que :

- la performance du PEV s’est améliorée (amélioration des couvertures vaccinales et des taux de perte en vaccin de 2005 à 2011)

- l’évolution des taux d’abandon était en dents de scie pour le BCG-VAR (19% en 2005, 4% en 2009 et 26% en 2011) et le penta 1-3 qui restent supérieurs aux normes fixées par l’OMS (>10%).

- le volume de déchets générés a augmenté (surtout perceptible avec l’introduction du PCV-13).

- la capacité de stockage du PEV en volumes positif ou négatif est renforcée avant chaque introduction de nouveaux vaccins

- la part du PEV dans le budget alloué à la santé a augmenté entre 2005 et 2011. Les parts les plus élevés ont été observées en 2007 et 2010.

- l’Etat est le seul bailleur des vaccins traditionnels (BCG, VPO, DTC, VAR, VAA et VAT) et l’approvisionnement en nouveaux vaccins est assuré intégralement par GAVI

- l’augmentation des coûts du PEV est considérable après chaque introduction de nouveau vaccin.

- Les nouveaux vaccins à eux seuls occupaient jusqu’à 43 à 72% du coût global du PEV et plus de 90% des coûts du PEV sont des coûts récurrents spécifiques.

Ainsi la grande question demeure la capacité du Mali à financer entièrement son PEV dans un futur proche sans le concours des partenaires comme GAVI compte tenue de la crise financière mondiale, du coût très élevé des nouveaux vaccins et des problèmes auxquels le PEV est actuellement confronté. Au terme de l’étude nous avons formulé des recommandations dont l’exécution servira de pistes de solutions pour relever les défis et de mieux gérer les contraintes financières et logistiques liées à l’introduction de nouveaux vaccins.

Mots-clés : PEV, nouveaux vaccins, processus, contraintes, défis, Mali

Page 7: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 9

Introduction

A l'instar des autres pays du bloc épidémiologique de l'Afrique de l'Ouest, le Mali s'est engagé

dans une nouvelle dynamique de renforcement de son Programme Elargi de Vaccination

(PEV) de routine. Il s’agit d’offrir à chaque enfant malien une protection adéquate contre les

maladies évitables par la vaccination à travers plusieurs initiatives dont l'éradication de la

poliomyélite, l'élimination du tétanos maternel et néonatal, la réduction accélérée de la

mortalité et de la morbidité liées à la rougeole et par l’introduction des nouveaux vaccins.

Tout ceci dans une vision pérenne d’indépendance vaccinale totale à moyen et long terme [1].

Le Mali a obtenu un soutien au titre du renforcement du PEV de routine en juillet 2000, du

vaccin contre la fièvre jaune en octobre 2001, ainsi que du vaccin de l’Hépatite B (Hép B) et

du financement pour la sécurité des injections en 2002 [2].

Le Mali a envisagé d’intégrer en juillet 2005 le vaccin contre l’Haemophilus influenzae type b

(Hib) dans son programme de vaccination de routine à partir des recommandations issues

d’une étude réalisée par le Centre pour le Développement des Vaccins (CVD – Mali) [2].

Il a ensuite envisagé d’introduire le vaccin pneumocoque en 2011 compte tenu de l’évidence

du poids de la maladie dans le pays et l’efficacité démontrée du vaccin pneumo à réduire de

façon significative l’incidence des maladies invasives liées au Streptococcus pneumoniae.

Aussi le soutien de GAVI pour le cofinancement des vaccins et l’engagement politique des

plus hautes autorités du pays ont été des atouts pour faciliter l’introduction des vaccins contre

le Hib et le pneumocoque [3].

En 2011, le montant prévu pour le financement des activités d’immunisation était de 3,4

milliards de FCFA soit 4,6% du budget de la santé.

L’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV d’un pays a toujours des défis et des

contraintes. Le but de notre travail est d’étudier les défis et contraintes que l’introduction des

vaccins contre le Hib et le Streptococcus pneumoniae peut induire sur le PEV de routine du

Mali.

Page 10

1. Enoncé du problème

En 2005, les pays ont approuvé « la vision et stratégie de la vaccination dans le monde »

(GIVS), dont le deuxième axe stratégique est d’adopter de nouveaux vaccins et de nouvelles

stratégies.

Les maladies provoquées par le Pneumocoque constituent un problème important de santé

publique partout dans le monde. Les infections invasives à pneumocoque sont une cause

importante de morbidité et de mortalité en France comme dans les autres pays développés [4].

En 2005, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a évalué à près de 1,6 millions le

nombre de personnes décédant chaque année d’une pneumococcie, parmi lesquelles 0,7 à 1

million d’enfants de moins de cinq ans, dont la plupart dans les pays en développement [5].

Parmi les formes graves d’infections à pneumocoque figurent la pneumonie, la méningite et la

bactériémie fébrile. C’est en Asie et en Afrique au sud du Sahara que l’incidence de la

pneumonie est la plus élevée. En plus, dans les pays en développement, les formes sévères de

pneumonie de l’enfant sont dues à Streptococcus pneumoniae, qui pourrait être responsable de

50% des cas de pneumonies sévères. La pneumonie est la première cause de mortalité chez les

enfants de moins de cinq ans ; avec 19% de décès, la pneumonie tue plus que le Sida, le

paludisme et la rougeole réunis [6].

La "ceinture de la méningite" en Afrique, qui couvre en totalité ou en partie 21 pays au sud du

Sahara s'étendant du Sénégal à l'Ethiopie, est le théâtre de fréquentes épidémies, en général

provoquées par le sérogroupe A du méningocoque. Plus de 700 000 cas ont été signalés ces

dix dernières années. Environ 10 à 20% des personnes infectées meurent et un survivant sur

cinq garde des incapacités définitives (perte de l'audition, arriération mentale ou paralysie

entre autres). La fréquence des épidémies de méningite dans la région a augmenté ces

dernières années [7].

Le Mali a signé en 2001 un accord-cadre avec l’Université de Maryland à travers le « Center

for Vaccin Development (CVD) » pour étudier l’épidémiologie des infections bactériennes

invasives évitables par la vaccination, le transfert de technologie (renforcement du plateau

technique) et le renforcement des compétences (formation) [1]. Les investigateurs de CVD -

Mali, Campbell et coll. [2] ont réalisé une étude rétrospective sur les admissions dans le

service de Pédiatrie de l’Hôpital Gabriel TOURE (HGT) au cours de l’année 2000 chez les

enfants âgés de 0 à 16 ans. Ils ont rapporté que 45 % des admissions étaient attribuables à la

forte fièvre ou à un syndrome clinique compatible avec une infection bactérienne invasive.

Page 8: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 11

Cependant, avant 2002 il n’existait pas de laboratoire de bactériologie clinique à l’Hôpital

Gabriel TOURE permettant d’identifier les agents étiologiques spécifiques ou de confirmer

les diagnostics cliniques. En Février 2002, un laboratoire de bactériologie clinique y a été

inauguré grâce à l’appui des fonds « Bill and Melinda Gates Foundation” et “Rockefeller

Foundation”. Ceci a ainsi permis de réaliser une étude de surveillance à base hospitalière et de

détecter les agents pathogènes dans le sang, le liquide pleural et le liquide céphalo - rachidien

(LCR). Dans le District de Bamako, capitale du Mali, pratiquement tous les nourrissons et

enfants en besoin d’hospitalisation ont été admis à l’HGT (un Hôpital du Gouvernement).

Chez les nourrissons et enfants admis avec fièvre, l’ampleur des maladies dues au Hib qui est

une infection évitable par la vaccination, a pu être évaluée. Cette surveillance à base

hospitalière a démontré que le Hib était la cause la plus fréquente des infections bactériennes

invasives [1].

Des résultats de cette surveillance, qui a porté sur les infections bactériennes invasives chez

les enfants de 0 à 16 ans hospitalisés dans le Service de Pédiatrie de l’Hôpital Gabriel

TOURE de juin 2002 à mai 2003, il ressort :

- que le Hib, de par son taux d’incidence élevé dans le district de Bamako, (surtout chez les

enfants de moins d’un an : 147,6/100 000 et chez les enfants de 0 à 4 ans : 44/100 000)

constituait un véritable problème de santé publique. Aussi, la létalité de 10% qui lui est lié

dans le même groupe d’âge était également élevée. Dans l’ensemble 48 pour 100 000

constituaient les bactériémies, 21 pour 100 000 les méningites isolées et 29 pour 100 000

les bactériémies et méningites associées [2] ;

- que les infections à Streptococcus pneumoniae constituaient un réel problème de santé

publique au Mali. Le taux d'incidence variait de 125 pour 100000 chez les enfants âgés de

0-11 mois (dont 161 pour 100000 chez les enfants âgés de 6-7 mois) à 34 pour 100000

chez les enfants âgés de 12-23 mois (avec un taux de létalité variant entre 22,6 et 30%) ;

elles affectaient tous les âges depuis les premiers jours de la vie. Ces données

corroboraient ainsi les données sous régionales et internationales [2].

La même étude avait montré un taux de résistance du Hib aux antibiotiques suivants :

Ampicilline : 22% ; Chloramphénicol : 48 % ; Ceftriaxone : 3 %. L’étude avait montré que

98% étaient des enfants de moins de 5 ans et 73,5% étaient des enfants de 0- 11 mois [2].

Un manque d’accès à des moyens d’analyse appropriés et un recours facile aux antibiotiques

peut entrainer une sous-estimation de l’incidence des maladies pneumococciques dans les

Page 12

pays en développement. D’autre part la résistance des pneumocoques aux antibactériens est

un problème grave qui fait ressortir l’importance de la prévention des maladies

pneumococciques par la vaccination [5].

Ces données ne reflètent pas l’ampleur réelle du Hib et du pneumocoque au Mali, car elles

proviennent d’une surveillance à base hospitalière, donc représentent seulement les cas

sélectionnés, sévères et dont les parents ont les moyens de se rendre à l’Hôpital à temps. Les

cas pris en charge dans les centres de santé périphériques, ou à domicile et qui guérissent ou

décèdent ne sont pas pris en compte. Il est connu que la moindre antibiothérapie peut rendre

difficile l’isolement du Hib ou du pneumocoque dans les prélèvements, alors que les données

ont montré qu’environ 35% des enfants hospitalisés dans le service de pédiatrie de l’HGT

avaient déjà reçu des antibiotiques avant l’admission. Il est enfin connu que pour chaque cas

de maladie invasive détecté, il y a au moins cinq cas de pneumonie à Hib avec hémoculture

négative [2].

C’est donc face à l’ampleur et à la gravité du problème et du fait de la disponibilité de vaccin

conjugué et efficace que le Mali a décidé d’introduire le vaccin contre le Hib et le

pneumocoque respectivement en 2005 et 2011 dans son PEV de routine. Ces vaccins

permettront de réduire de plus de 90% le risque de pathologies bactériennes invasives chez les

jeunes enfants et d’entraîner une protection non vaccinale des sujets non vaccinés par

immunité de groupe [3].

L’adoption et l’introduction des vaccins anti Haemophilus influenzae type b et anti-

pneumococcique devraient contribuer à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le

Développement (OMD) en particulier l’OMD 4 qui consiste à réduire de deux tiers le taux de

mortalité des enfants de moins de cinq ans [6].

C’est ainsi que le Mali a introduit progressivement de 2005 à 2007, le vaccin anti Haemophilus

influenzae type b dans la capitale, les chefs-lieux de régions et les districts sanitaires. Et en

2011, le vaccin anti-pneumococcique a été introduit [3].

Cependant, malgré l’impact de la vaccination sur la réduction de la mortalité infantile, l’ajout

de nouveaux vaccins n’est pas sans défis ni sans contraintes, qu’il faut considérer dès le

départ. En plus, ajouter un nouveau vaccin nécessitera une estimation de la capacité de

stockage et des procédures de la chaine de froid à tous les niveaux.

Page 9: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 13

Au Mali le PEV connait depuis 2009 une baisse des performances avec la réémergence de

pathologies jusque là considérées comme maitrisées : épidémie de rougeole en 2006, fièvre

jaune en 2007 et importation de cas de poliovirus sauvages. A cela s’ajoutent certaines

insuffisances, à savoir : le nombre et le rythme insufflants de supervisions, la faible capacité

de mobilisation des ressources des Associations de Santé Communautaires (ASACO) pour

assurer la prise en charge du fonctionnement de la chaîne de froid et du matériel roulant,

la faiblesse de maintenance de la logistique, la faiblesse du budget de l’Etat alloué au PEV, la

faiblesse dans la formation des agents en monitorage du PEV [3].

Ainsi, il revient de se poser certaines questions :

� Quel a été le processus adopté par le Mali pour introduire les vaccins anti Haemophilus

influenzae type b et anti-pneumococcique ?

� Quels sont les défis et les contraintes liés à l’introduction de nouveaux vaccins dans le

PEV de routine d’un pays en développement comme le Mali ?

C’est pour répondre à ces questions que nous avons jugé opportun de mener la présente étude

intitulée : « Processus, contraintes et défis de l’introduction de nouveaux vaccins dans le

Programme Elargi de Vaccination du Mali : cas des vaccins anti Haemophilus influenzae type

b et anti Pneumococcique »

Page 14

2. Hypothèse de recherche

L’introduction des vaccins anti Hib et anti-pneumococcique a agi sur :

• la performance du PEV (couvertures vaccinales, taux de perte, taux d’abandon,

sécurité vaccinale)

• la logistique du PEV : CDF (Chaine De Froid et capacités de stockage des vaccins

• les couts récurrents spécifiques du PEV (vaccins et matériels d’injection, formation,

entretien CDF, maintenance frais généraux, personnel à temps plein, gestion du

programme, mobilisation sociale et IEC, contrôle et surveillance des maladies)

• la part du budget de la santé affectée au financement des activités d’immunisation

entre 2005 et 2011

3. Objectifs

3.1. Objectif général

Étudier les contraintes et défis liés à l’introduction de nouveaux vaccins dans le Programme

Elargi de Vaccination du Mali

3.2. Objectifs spécifiques

• Décrire le processus d’introduction des vaccins anti Haemophilus influenzae type b et

anti Pneumococcique dans le PEV du Mali ;

• Décrire les défis à relever pour l’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV du

Mali ;

• Décrire les contraintes et les difficultés rencontrées dans l’introduction des vaccins

anti Haemophilus influenzae type b et anti Pneumococcique dans le PEV du Mali ;

• Proposer des pistes de solutions aux défis et contraintes identifiés pour l’introduction

de nouveaux vaccins dans le PEV du Mali.

Page 10: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 15

4. Généralités sur l’Haemophilus influenzae type b et le Streptococcus pneumoniae

4.1. Définitions des concepts :

- Les nouveaux vaccins : ce sont des nouvelles générations de vaccins efficaces contre

les maladies cibles à intégrer dans les programmes de vaccination de routine. Il s’agit

dans notre cas des vaccins anti-Haemophilus influenzae type b et anti-

pneumococcique.

- Défis : Situation difficile, se présentant à quelqu'un ou à un groupe, et constituant pour

lui un défi à relever. Dans cette étude les défis concernent la performance du PEV.

- La sécurité des injections : La sécurité des injections comprend toutes les pratiques

d’injection (injections, perfusion), les pratiques thérapeutiques (prélèvement, ponction

etc.) qui ne nuisent pas aux patients, n’expose pas le personnel à un risque évitable et

ne génèrent pas de déchets dangereux pour la communauté.

- Contraintes : Exigence, une obligation, inconvénients liés à un usage, à une nécessité.

Dans notre étude il s’agit des aspects logistiques et financiers liés à l’introduction de

nouveaux vaccins

- La chaîne de froid : c’est un système composé d’agents et d’équipements qui assure

la qualité des vaccins pendant l’acheminement depuis le laboratoire jusqu’au point

d’utilisation.

4.2. Revue de la littérature

4.2.1. Généralités sur l’Haemophilus influenzae type b (Hib) :

4.2.1.1. La bactérie :

Haemophilus influenzae, jadis appelé bacille de Pfeiffer, est une bactérie de la famille des

Pasteurellacae et de la classe des Gamma Proteobacteria. Les cellules sont des coccobacilles

ou de petits bâtonnets immobiles à Gram négatif. C'est le docteur Robert Pfeiffer qui a été le

premier à les décrire en 1882 à partir d'une pandémie de grippe (influenza) de 1889-1892 [8].

L’Haemophilus influenzae type b est un des six types (a, b, c, d, e et f) de souches encapsulées

de la bactérie. Agent pathogène spécifique à l’homme, le Hib fait partie de la flore des voies

respiratoires supérieures (nez, gorge et oreilles) et pouvant infecter le liquide céphalo-

rachidien (autours du cerveau et de la moëlle épinière). Il s’agit d’un coccobacille Gram

négatif, identifié comme l’un des pathogènes les plus importants de l’espèce humaine.

Il représente plus de 90% des infections graves liées à Haemophilus influenzae chez les

enfants [9].

Page 16

4.2.1.2. Les Pathologies à Hib :

• La forme sans capsule est saprophyte de la sphère ORL et peut être responsable

d'infections locales (Otite, sinusite, pharyngite, conjonctivite) [8].

Haemophilus influenzae représente près de 40 % des causes bactériennes des otites moyennes

(infection suppurée de l’oreille moyenne).

• La forme capsulée peut être responsable d'otites, de méningites, survenant presque

exclusivement chez les enfants jusqu'à l'âge de six ans, de l'épiglottite aiguë qui peut

entraîner la mort par asphyxie et qui se voit surtout chez les enfants (dans ce cas, ne

pas coucher un petit enfant qui respire mal et reste assis : cela peut faire basculer son

épiglotte et l'étouffer), de septicémies, de pneumonies (la bronchopneumonie post-

grippale était fréquemment due aux Haemophilus influenzae qui ont toutefois été

détrônés par les staphylocoques dans cette manifestation. Par contre, Haemophilus

influenzae reste fréquemment en cause, avec le pneumocoque, dans les poussées

aiguës chez les bronchitiques) [8].

4.2.1.3. Mode de transmission :

Les bactéries à Hib se transmettent d’un enfant à un autre par les gouttes de salives expulsées

lorsqu’un enfant infecté tousse ou éternue. Le Hib se propage également quand les enfants

partagent des jouets et autres objets qu’ils ont mis à la bouche. La transmission est accrue

quand de nombreux enfants passent ensemble des périodes prolongées, dans des

environnements tels que les garderies ou les crèches [9].

4.2.2. Généralités sur le Streptococcus pneumoniae

4.2.2.1. Agent pathogène Les infections à pneumocoque sont dues à une bactérie cocci Gram positif, immobile,

asporulé et encapsulé appelé Streptococcus pneumoniae qui appartient à la famille des

Streptococcaceae. Les facteurs majeurs de virulence de Streptococcus pneumoniae sont la

capsule bactérienne et la pneumo lysine [10].

La caractérisation antigénique des pneumocoques se fait essentiellement à l’aide de la

capsule, polysaccharide immunogène. Ce polysaccharide antigénique est à la base de la

Page 11: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 17

classification sérotypique des pneumocoques. Les anticorps produits sont spécifiques du type.

Quatre vingt dix sérotypes numérotés de 1 à 48 sont actuellement connus, tous sont

potentiellement pathogènes pour l’homme. Le pneumocoque est une espèce naturellement

sensible à la plupart des antibiotiques actifs sur les bactéries à Gram positif. L’acquisition de

résistances vis-à-vis de ces antibiotiques représente aujourd’hui un problème de santé

publique. L’augmentation de l’incidence des souches de sensibilité diminuée à la pénicilline

est régulière passant de 1% en 1986 à 55% en 2001 [11]. La première conséquence de cette

évolution des résistances est une modification des traitements de première intention. La

seconde conséquence est l’intérêt de protéger l’enfant par la vaccination.

4.2.2.2. Epidémiologie

Streptococcus pneumoniae est une bactérie commensale des voies aériennes supérieures de

l’homme. Le réservoir est représenté essentiellement par le rhinopharynx des porteurs

asymptomatiques, qui contribuent d’avantage à la transmission du pneumocoque que les

malades. Le vaccin conjugué réduit significativement le portage des sérotypes inclus dans le

vaccin chez l’enfant vacciné et leur fratrie plus jeune [10].

La transmission se fait par contact direct d’un individu à un autre par le biais des gouttelettes

de Pflugge provenant des voies aériennes supérieures.

Elle est favorisée par la promiscuité, la saison froide, une infection virale des voies aériennes

supérieures.

L’immunité acquise par la maladie ou la vaccination est spécifique du sérotype. Cette

protection est efficace vis-à-vis des infections invasives, mais pas contre les infections ORL et

le portage.

Les antigènes capsulaire du pneumocoque de nature polysaccharidique sont des antigènes

thymo-indépendants, qui ne peuvent stimuler le système immunitaire encore immature des

enfants de moins de 2 ans, contrairement au vaccin conjugué.

Les pneumococcies sont particulièrement fréquentes dans certains terrains dits à risque

d’infection : les âges extrêmes de la vie, drépanocytaire SS, splénectomisés, insuffisant

rénaux. Chez l’enfant le facteur de risque majeur est un âge inférieur à 2 ans.

Les infections à pneumocoque sont fréquentes, ce sont avant tout des infections

communautaires. Les formes les plus graves de ces infections sont : la méningite, la

pneumonie, la bactériémie et l’otite moyenne aigue (OMA). L’incidence de ces infections est

plus élevée dans les pays en développement que dans les pays industrialisés.

Page 18

En France parmi les étiologies bactériennes communautaires, le pneumocoque occupe la

première place, dans les méningites, les pneumonies et les otites moyennes aigues (OMA).

Les pneumococcies sont des affections graves.

Chez l’enfant, les infections invasives à pneumocoque restent la première cause de mortalité

par maladies infectieuses en France. La grande pathologie mortelle reste la méningite qui

touche surtout l’enfant entre deux mois et deux ans [12].

4.2.3. Le vaccin contre l’infection à Hib :

4.2.3.1. Formulations :

Plusieurs vaccins anti-Hib conjugués sont mis à disposition par différents fabricants. Tous les

fabricants utilisent le polyoside capsulaire de la bactérie et l’associent à l’anatoxine tétanique,

à l’anatoxine diphtérique, à une protéine de type anatoxine diphtérique ou à un mélange de

protéines d’autres bactéries. Chacune d’entre elles s’est révélée efficace pour lutter contre les

pathologies à Hib [9]. De nouveaux vaccins anti-Hib sont fabriqués chaque année.

Le prix de la dose est de 3,5$US (prix UNICEF).

Tous ces vaccins protègent contre les infections à Haemophilus influenzae type b, mais non

contre des celles provoquées par d’autres types d’ Haemophilus influenzae. Ils ne protègent

pas contre la méningite et la pneumonie provoquées par d’autres agents infectieux [9].

4.2.3.2. Interchangeabilité

Les types et formulations de vaccins anti-Hib sont interchangeables, de sorte que des vaccins

de différents fabricants peuvent être utilisés pour chaque dose administrée à un enfant [9].

4.2.3.3. Présentation

Le vaccin anti-Hib se présente sous forme de flacons en verre de dix doses ou de flacons

mono doses et sous forme de seringues mono doses pré remplies.

Une nouvelle formulation de deux doses (un vaccin associé à mélanger avec le vaccin anti-

DTC/hépatite B est disponible).

4.2.3.4. Volume de stockage

Le volume de stockage du vaccin anti-Hib en flacons de dix doses (liquide ou lyophilisé) est

approximativement le même que pour le vaccin anti-hépatite B en flacon de dix doses [9].

Page 12: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 19

4.2.3.5. Température de stockage

Le vaccin anti-Hib doit être conservé entre +2 et +8 °C. Le vaccin anti-Hib liquide ne doit

jamais être congelé.

4.2.3.6. Durée de conservation

La durée de conservation des vaccins anti-Hib et anti-pneumococcique est de deux ans à

compter de la date de fabrication s’ils sont conservés entre +2 et +8 °C.

4.2.3.7. Indications

Le vaccin anti-Hib est indiqué pour les enfants âgés de six semaines à 18 mois.

4.2.3.8. Contre – indications

Il n’y a pas de contre-indications à la vaccination anti-Hib, sauf dans les cas d’antécédents

médicaux révélant une hypersensibilité à un des composants du vaccin (par exemple tétanos

ou anatoxine diphtérique) [9].

4.2.4. Le vaccin anti-pneumococcique

4.2.4.1. Formulation :

Vaccin anti-pneumococcique polysaccharidique conjugué (le vaccin ne contient pas de

bactéries vivantes). Le vaccin PCV13 contient 13 sérotypes (1, 3, 4, 5, 6A, 6B, 7F, 9V, 14,

18C, 19A, 19F et 23F) [13]. Il est commercialisé actuellement sous le nom de « Prevnar 13».

4.2.4.2. Présentations:

Le vaccin anti-pneumococcique 13 valent est une suspension blanche pour injection, fournie

en seringues pré-remplies uni-doses liquide (0,5 ml); aiguilles non fournies. Il se présente en

boîtes de 1 seringue et de 10 seringues. Le capuchon et le piston de caoutchouc de la seringue

pré-remplie ne contiennent pas de latex [13]. Le prix de la dose est de 5$US (prix UNICEF).

4.2.4.3. Indications

Le Vaccin anti-pneumococcique 13 conjugué (protéine diphtérique CRM197), est indiqué

pour l’immunisation active des nourrissons et des enfants âgés de 6 semaines à 17 ans (avant

le 18e anniversaire) contre les sérotypes indiqués ci-dessus, qui causent des pneumococcies

invasives, y compris la méningite, la pneumonie bactériémique, l’empyème pleural et la

bactériémie [13].

Page 20

4.2.4.4. Efficacité vaccinale

L’immunogénicité et l’innocuité du PCV-13 et du PCV-7 sont comparables. Le PCV-13

couvre les 7 sérotypes couverts par le PCV-7 plus 6 autres. Il est fabriqué à partir de la même

technologie que les PCV-7 et utilise la même protéine porteuse CRM. L’efficacité du vaccin

dans la prévention des infections invasives dues aux sérotypes vaccinaux a été évaluée à 94%

aux Etats-Unis [14].

4.2.4.5. Mode d’administration

Les vaccins anti-pneumococciques destinés aux enfants sont administrés par injection

intramusculaire dosée à 0,5ml. La première série consiste en trois doses injectées avec un

intervalle d’au moins quatre semaines à partir de l’âge de six semaines ou plus. Certains pays

optent cependant pour deux doses au premier stade, suivies d’une troisième à 12 mois ou plus.

Le vaccin anti-pneumococcique conjugué peut être co-administré avec d’autres vaccins du

PEV. Il ne doit pas être mélangé à d’autres vaccins dans la même seringue. L’injection doit se

faire dans un site différent, l’autre cuisse par exemple [13].

4.2.4.6. Interchangeabilité

On ne dispose d’aucune donnée sur l’interchangeabilité de Pneumo 13 avec d’autres vaccins

anti-pneumococciques conjugués contenant une protéine vectrice différente de CRM197 [13].

4.2.4.7. Volume de stockage

Le volume de stockage du vaccin anti-pneumococcique est de 55,9ml.

4.2.4.8. Contre indication

Hypersensibilité à l’un des ingrédients du vaccin, y compris l’anatoxine diphtérique [13].

4.2.4.9. Stabilité et Conservation

Conserver le vaccin au réfrigérateur, entre 2 et 8 ºC. Ne pas congeler. Jeter le vaccin s’il a

gelé. Conserver le vaccin dans son emballage original. Ce vaccin s’est avéré stable pendant 4

jours à des températures atteignant 25 °C. Des expositions répétées à une température variant

de 8 °C à 25 °C sont acceptables, pourvu que leur durée totale ne dépasse pas 4 jours (96

heures). Ce vaccin est présenté dans un flacon uni-dose liquide. [13].

Page 13: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 21

4.2.4.10. Co-administration avec d’autres vaccins

Peut être administré avec d’autres vaccins du PEV, c'est-à-dire au cours de la même visite,

mais en injection distincte et sur un autre site corporel lorsqu’il est donné concomitamment

avec les vaccins DTC-HepB/Hib [13].

4.2.5. Quelques données d’études menées sur l’introduction de nouveaux vaccins en

Afrique :

En Afrique, sur 36 pays éligibles pour les fonds GAVI en 2006, 25 ont déjà introduits des

nouveaux vaccins dans leur programme de routine. Ainsi, après évaluation il a été démontré

que si dans certains pays cette introduction s’est facilement réalisée, force est de reconnaître

que des insuffisances sont apparues dans d’autres pays [16].

Expérience du Mali en matière d’introduction de nouveaux vaccins Le Mali a commencé l’introduction du vaccin contre la fièvre jaune en 2001 par une phase

pilote. Ce vaccin avait été acquis à travers la coopération japonaise.

L’introduction officielle, voire structurée, du vaccin contre l’hépatite B (hep B) au Mali, a été

faite suite à l’élaboration d’un plan d’introduction en septembre 2002, document validé par le

CCIA et accepté par GAVI après soumission. Pour pallier aux insuffisances constatées lors de

la phase pilote, les activités de soutien indispensables à l’introduction de nouveaux vaccins

ont été organisées (formation du personnel ; révision et multiplication des supports de

vaccination et sensibilisation de la communauté).

Cette introduction a été une opportunité pour le PEV dans la mesure où :

• les supervisions ont été plus fréquentes que d’habitude ;

• la chaîne du froid a été renforcée ;

• la couverture vaccinale a été sensiblement améliorée.

Le renforcement de la capacité de la chaîne du froid grâce aux dons japonais reçus en 2001 a

hautement contribué à l’amélioration du système d’approvisionnement et de distribution des

vaccins au Mali. Il s’en est suivi dans le même temps, une nette amélioration des conditions

de conservation et de stockage pour tous les antigènes utilisés dans le PEV de routine

Les initiatives développées pour le renforcement du PEV de routine (contrats de performance,

SASDE, SOS, Approche Atteindre chaque District, projet ARIVA) et l’avènement du soutien

Page 22

GAVI ont permis aux districts sanitaires d’améliorer leur performance en matière de

couverture vaccinale de 2002 à nos jours.

⇒ Seck N. [17] Dans une étude intitulée : Défis logistique et financier de l’introduction

du vaccin contre les infections à pneumocoque dans le PEV de routine au Sénégal de 2010 à

2014: cas du District sanitaire de Poponguine. Dont l’objectif général était de mesurer l’impact

de l’introduction éventuelle de ce vaccin le plan logistique et financier.

Au terme de cette étude il a été observé que :

• Malgré les caractéristiques du vaccin qui exige un grand volume de stockage son

introduction n’aura pas d’influence sur les capacités de stockage de la chaine du froid

existante

• La gestion et la destruction des déchets issus de l’utilisation de ce vaccin et son coût

resteront les défis majeurs à relever par le Programme Elargi de Vaccination.

Ainsi la grande question demeure l’opportunité d’introduire ce vaccin compte tenue de la

crise financière mondiale, du rapport coût / efficacité et des problèmes auxquels le PEV est

actuellement confronté [17].

⇒ Keïta S. B. [18] dans le cadre de l’introduction du vaccin contre le Hib dans le PEV

de routine, ont conduit en 2007 une étude afin de décrire l’introduction du vaccin contre

l’ Haemophilus Influenzae type b sur le PEV du District sanitaire de la Commune VI de

Bamako. La période d’étude a concerné une année avant et après son introduction (2004 et

2006).

Ainsi, il a été observé après l’introduction du vaccin contre le Hib :

• d’une part une amélioration des niveaux de couvertures vaccinales par antigènes

• l’absence de rupture de stocks en vaccin et consommables et la disponibilité de la Cdf,

• la promptitude des rapports

• et une diminution des taux de perte en vaccins et par conséquent de leurs coûts après

l’introduction

• d’autre part une augmentation des coûts récurrents spécifiques,

Page 14: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 23

• une augmentation des coûts récurrents spécifiques par enfant complètement vacciné et

per capita par année [18].

⇒ Dembélé P. dans le cadre de l’introduction des nouveaux vaccins dans le PEV de

routine, ont conduit une étude au District Sanitaire de Djibo (Burkina Faso) afin d’évaluer sur

une période de 6 mois (janvier à juin 2006) les effets de cette introduction sur les différentes

composantes opérationnelles du programme. Les résultats de cette évaluation n’ont pas

identifiés des effets négatifs très importants sur la mise en œuvre du PEV de routine avec les

vaccins traditionnels. L’introduction n’a pas non plus eu des effets sur la capacité de

stockage. La flexibilité initiale de la chaîne du froid (Cdf) qui était bonne, a pu résorber

l’augmentation de 45% induit par l’introduction des flacons de pentavalent en présentation

de 2 doses.

Selon cette étude la gestion des nouveaux vaccins n’a pas posé de problème, car les supports

de gestion révisés à cet effet étaient disponibles.

Cependant cette étude a mis en évidence de nombreuses insuffisances :

• Les objectifs de couvertures vaccinales n’ont pas été atteints durant cette période pour

DTC3, VAA, VAR

• Les supports de gestion de vaccins n’étaient pas à jour dans 88% des cas et 58% des

agents de santé ne savent pas faire l’expression des besoins.

• La Gestion des déchets n’était pas suffisante

• Les températures de conservation étaient mauvaises dans 76% des Centre de Santé et de

Promotion Sociale (CSPS)

• 36% des CSPS ne faisaient pas de séances spécifiques de sensibilisation vers les

groupes ou le taux d’abandon est élevé

• La supervision a été insuffisante au cours des 6 mois et les activités étaient bien

coordonnées seulement par 88% des agents de santé de CSPS.

• Tous les agents de santé n’étaient pas formés sur les nouveaux vaccins [16].

⇒ Manzila T. [19] dans le document intitulé «introduction des nouveaux vaccins dans la

région Africaine : « leçons apprises » rapportent les résultats d’évaluation conduites dans 7

pays. Il s’agit du Kenya, la Mozambique, la Tanzanie, le Ghana, L’Erythrée, le Bénin, et le

Malawi.

L’introduction dans ces pays a eu lieu entre 2001 et 2002 et les évaluations ont été faites une

année plus tard, en 2002-2003. Ainsi dans le cadre du processus d’introduction certains pays

Page 24

ont fait un lancement officiel tandis qu’ils ne disposaient pas encore de vaccins (Kenya,

Mozambique) d’autres ont commencé la vaccination avant le lancement (Ghana, Malawi). Le

devenir de l’ancien stock de DTC n’était pas précisé au Mozambique et au Kenya.

La présentation des vaccins a influencé le niveau des couvertures vaccinales (CV), au Bénin

la couverture avec le vaccin monovalent était supérieure à celle du DTC. Le monitorage des

MAPI n’était pas systématique au Kenya, Malawi, Bénin. Des cas de décès non investigués

ont été rapportés par l’évaluation. L’injection supplémentaire liée à la forme monovalente a

été bien acceptée au Bénin après une bonne sensibilisation, contrairement au Ghana et au

Kenya.

Dans aucun des pays concernés par l’étude il n’existait un guide de communication pour les

agents de santé (AS). Dans les alentours des incinérateurs au Bénin et au Malawi on a trouvé

des aiguilles usagées et, dans aucun pays il n’existait un responsable chargé de la gestion des

déchets. Dans 5 pays la capacité de stockage initiale de la Cdf était suffisante pour résorber

l’augmentation de volume induite par l’introduction des nouveaux vaccins, le Bénin devait

augmenter sa capacité de stockage liée à l’introduction de deux formes monovalentes de

vaccins et au Malawi cela était lié à la présentation des flacons de 10 doses.

La baisse des taux de pertes était significative au Bénin et au Malawi, mais on a assisté

également à une réduction du nombre de séances de vaccination dans ces pays par souci

d’économie du vaccin. Dans les 7 pays le vaccin contre l’hépatite B a été soumis à des basses

températures avec possibilité de gel. Le circuit d’approvisionnement mal défini au Malawi a

entraîné une discordance dans des stocks de vaccins qui devraient être identiques. Au Ghana

certaines structures avaient des insuffisances d’approvisionnement par manque de véhicule.

Tous les pays ont révisé les outils et l’activité de supervision a été plus intensive au Ghana au

cours des premiers mois après l’introduction [19].

⇒ Une évaluation faite en Côte d’Ivoire par Tangliante – Saracino J sur l’introduction

de nouveaux vaccins dans le PEV.

L’introduction du vaccin contre l’hépatite B a été faite en Juillet 1999 dans le PEV en CI. Elle

n’a pas bénéficié d’un environnement politique favorable au sommet. Le District d’Abidjan a

été la zone pilote pour cette introduction. L’extension a été faite en deux phases en vue de

couvrir l’ensemble du pays en 2003. Une évaluation initiale après 6 mois a porté sur 56

formations sanitaires fonctionnelles. Le vaccin choisi est le tétravalent selon un calendrier

vaccinal qui ne prévoit pas une dose à la naissance et sans rattrapage. L’enquête sur les

Page 15: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 25

connaissances a montré que 86% des personnes interrogées connaissent l’hépatite B mais

49% seulement sont informées sur l’existence d’un vaccin. Pour les femmes interrogées 99%

connaissent le PEV mais seulement 32% pensent qu’il existe un vaccin contre l’hépatite B. La

CV (couverture vaccinale) moyenne dans la zone pilote était de 69% pour le tétravalent 3

avec un taux d’abandon à 13,32%.L’évaluation une année après l’introduction du vaccin dans

l’ensemble du pays a montré une chute de la CV dans le District d’Abidjan. Elle est passée de

69% en 1999 à 52,91% en 2001. Dans la première zone d’extension elle est passée de 47,56%

en 2002 à 33,15% en 2003.

D’où la nécessité pour maintenir les acquis d’une bonne mobilisation des ressources, une

bonne politique de communication et un renforcement de la formation des agents [19].

Toutes ces études ont porté sur l’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV. L’originalité

de la nôtre réside sur le fait que nous allons étudier les contraintes et défis liés à l’introduction

de nouveaux vaccins dans le Programme Elargi de Vaccination d’un pays.

Page 26

5. Méthode de recherche

5.1. Cadre de l’étude

5.1.1. Aperçu général sur le Mali

Le Mali est un pays continental situé au cœur du Sahel. Il couvre une superficie de 1 241 231

km², et est limité : au nord par l’Algérie, à l’est par le Niger, au Sud par le Burkina Faso, la

Côte d’Ivoire et la Guinée et à l’Ouest par le Sénégal et la Mauritanie. Dépourvu de façade

maritime, le Mali est dépendant des pays limitrophes ayant un accès à la mer. Les principaux

axes de communication avec la côte sont : Bamako-Abidjan 1115km ; Bamako-Dakar 1 250

km ; Bamako-Conakry 1115 km. Le pays est partagé en trois zones climatiques dont la zone

saharienne 50%, la zone sahélienne 25% et la zone soudano-guinéenne 25%. La pluviométrie

est faible (200 à 1 300 mm) avec des périodes de sécheresse très variées. Le relief est peu

accidenté et le pays est arrosé par deux grands fleuves le Niger et le Sénégal. Tout cet

écosystème détermine les conditions difficiles dans lesquelles les populations vivent dans les

zones sahélo-sahariennes [15].

Figure 1 : Carte du Mali

Bamako

N

O E

S

Page 16: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 27

5.1.2. Informations politico-administratives

Le territoire du Mali est divisé en :

• 8 Régions plus le District de Bamako équivalent d’une région.

• 49 Cercles et les 6 Communes (équivalent d’un cercle) de Bamako

• 703 Communes urbaines et rurales dans le cadre de la décentralisation.

• 13 604 Villages et fractions.

Les communes sont des collectivités locales dotées de la personnalité morale et de

l’autonomie financière. Le renforcement du processus de décentralisation administrative est

en cours [15].

5.1.3. Situation sociodémographique

La population Malienne était estimée à 14 528 660 habitants avec un taux d’accroissement de

3,4% selon le rapport d’évaluation du Plan de Développement Sanitaire et Social, juin 2011

[15]. Le Mali compte 16 767 641 habitants en 2013.

Les principaux indicateurs sociodémographiques selon les résultats de l’EDS IV sont [15] :

• Indice de fécondité : 6,6 enfants par femme avec des variations selon les régions

Bamako 4,8, zone rurale 7,2.

• Niveau d’instruction des femmes de 15-49 ans : 20%.

• Taux de mortalité infantile : 96 pour mille (EDS IV 2006).

• Taux de mortalité maternelle : 464 pour 100.000 naissances vivantes.

• La population vit à près de 70% en milieu rural. Les femmes représentent près de

51,2% de la population.

• Cette population est essentiellement jeune. La tranche d’âge de 0 à 14 ans représente

46% et celle de 0-11 mois, 4 %.

5.1.4. Données socioculturelles

Le taux brut de scolarisation est compris entre 45 et 50%, celui de l’analphabétisme de 70%

pour l’année 1997-1998. Le taux d’alphabétisation des adultes au niveau national reste faible

46,4% en 2003 dont 53,5% chez les hommes et 39,6% chez les femmes, avec de fortes

disparités entre zones urbaines et zones rurales.

La population du Mali se répartit dans 4 groupes ethniques qui se subdivisent en centaines de

sous-groupes ayant des dialectes propres et des valeurs culturelles différentes. Les principaux

Page 28

sous-groupes ethniques sont : Mandingue 50% (Bamanan, Malinké, Soninké), Peulh 17%,

Voltaïque 12% (Bobo, Samogo, Dafing, Minianka, Sénoufo, Mossi, etc), Songhoï 6%,

Touareg et Maures 10% et autres 5%. Les principales religions sont : l’islam (93%), le

christianisme (4%) et l’animisme (3%) [15].

5.1.5. Données économiques

La situation sociale est marquée par la pauvreté qui constitue un véritable obstacle au

développement socio-sanitaire.

La pauvreté est plus marquée en milieu rural (78,3%) qu’en milieu urbain (40,6%). Elle est

plus marquée chez les femmes que chez les hommes. Tous ces facteurs font que le Mali est

parmi les pays les plus pauvres du monde. Selon le Rapport Mondial sur le Développement

Humain Durable de 2003, il est classé 172ème sur 175 pays.

Les facilités accordées aux Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) par les institutions de Bretton

Wood offrent une opportunité au Mali pour renforcer les interventions dans les secteurs

sociaux [15].

5.1.6. Informations relatives à la santé

Le système de santé est composé de l’ensemble des structures et organismes publics, privés et

communautaires dont l’action contribue à l’amélioration de l’état de santé de la population à

tous les niveaux (aires de santé, cercles/districts, régions/Départements et national).

Le système de santé suit un découpage selon une structure pyramidale comportant :

- Un niveau central constitué par les services centraux ;

- Un niveau intermédiaire constitué par 9 régions (départements) sanitaires ;

- Un niveau opérationnel constitué par 59 districts sanitaires (dont 49 cercles, 6

communes de Bamako et les 4 zones sanitaires) ;

- Un niveau de première ligne constitué de 1 006 aires de santé dont 853 fonctionnelles

jusqu’en fin 2008.

En 2008 le secteur de la santé a utilisé environ 11 967 agents dont près de 60% sont employés

dans la ville de Bamako. L’état emploie 62 % de cet effectif et le reste relève du secteur privé,

confessionnel, ONG, assistance technique et santé communautaire. On compte 1 988 agents

dans les centres de santé communautaires (CSCOM) et 881 payés par les collectivités

territoriales. Le nombre de CSCOM est passé de 370 en 1998 à 1147 en fin 2011.

Page 17: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 29

La participation des structures privées, communautaires et les ONG à la mise en œuvre du

Paquet Minimum d’Activités (PMA) a augmenté de façon considérable la disponibilité des

ressources humaines du secteur de la santé. Environ plus des 2/3 des structures de première

ligne offrent le Paquet Minimum d’Activités complet.

Malgré les efforts consentis par le Gouvernement et les partenaires, les indicateurs restent

encore très faibles. Les populations payent un lourd tribut à travers une mortalité infantile de

96 pour 1000, infanto- juvénile de 191 pour 1000 et maternelle de 464 pour 100 000

naissances vivantes [15].

5.1.7. Situation du PEV au Mali

Le PEV a démarré en 1986 comme un programme vertical, ses activités étaient alors

coordonnées par le Centre National d’Immunisation(CNI). Depuis 1990, la politique

sectorielle de santé et de population adoptée par le Gouvernement prône l’intégration du PEV

aux activités socio- sanitaires courantes.

Selon la récente restructuration de la direction nationale de la Santé, le PEV est géré par la

section immunisation de la division de prévention et de lutte contre la maladie qui est l’une

des 5 divisions de la Direction Nationale de la Santé. Le programme s’articule actuellement

autour de trois axes principaux : la vaccination de routine, les activités de vaccination

supplémentaires et la surveillance des maladies cibles du PEV.

Les antigènes actuellement administrés dans le cadre de la vaccination de routine

comprennent : BCG, Pentavalent (DTCoq-Hep B + Hib), Polio Oral, Anti-rougeoleux,

Antiamaril, pour les enfants de 0 à 11 mois et le vaccin antitétanique pour les femmes en âge

de procréer. De 1997 à décembre 2008, vingt six (26) activités supplémentaires de vaccination

contre la poliomyélite ont été conduites. Depuis octobre 2008, le Mali a été considéré par la

commission régionale africaine de certification polio, pays libéré de poliovirus sauvage

autochtone. A partir de 1998, la supplémentation en vitamine A, a été couplée à ces

campagnes.

Des campagnes de vaccination de masse contre la rougeole ont été menées en 1998, 2001,

2004 et 2007 respectivement chez les enfants de 9 à 59 mois. A chaque campagne de

vaccination de suivi la couverture a dépassé les 95%.

Entre 2002 à 2005, le Mali a élaboré et mis en œuvre un plan d’élimination du tétanos

maternel et néo natal dans 52 districts sanitaires. L’évaluation réalisée en avril 2007, a montré

Page 30

que le Mali n’a pas éliminé le Tétanos Maternel et Néonatal (moins d’un cas pour 1000

naissances vivantes). Les activités de renforcement de l’immunité (rattrapage) chez les

femmes en âge de procréer se sont poursuivies dans les districts à haut risque de tétanos qui

pour la plupart se trouvent dans les zones d’insécurité au nord du pays ou dans les zones

d’accès difficile [3].

5.1.8. Surveillance épidémiologique

Infrastructure et circuit de transmission des données du Système National de Surveillance

épidémiologique

La surveillance épidémiologique fait partie des attributions de la Division Prévention et Lutte

contre la Maladie (DPLM). La surveillance obéit à la structure pyramidale du système de

santé malien. Il s’agit des niveaux suivants :

• Communautaire (villages, quartiers fractions),

• Centre de santé communautaire

• Districts Centre de Santé de Cercle,

• Régional

• Central.

En résumé tout le territoire national est couvert par ce système de surveillance [3].

- Système de Surveillance des PFA

Le Mali a adhéré à l’initiative mondiale de l’éradication de la poliomyélite. En vue de rendre

performante cette stratégie, le pays a mis en place en 1998 un système de surveillance active

aux différents échelons de la pyramide sanitaire.

De 1999 à 2008, le taux de PFA non polio a évolué de 0,5 à 2,1 pendant que le pourcentage de

selles adéquates a passé de 65% à 98%.

La surveillance active des PFA a donné une impulsion à la surveillance des autres maladies

sous surveillance et particulièrement la rougeole, les TMN et la fièvre jaune. La surveillance

des PFA se fait au niveau le plus décentralisé [3].

- Surveillance rougeole

Page 18: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 31

La surveillance de la rougeole est greffée à celle des PFA. Cette surveillance jusque-là n’est

que biologique : la surveillance au cas par cas est réalisée. Des directives, précises, ont été

données aux responsables chargés de la surveillance épidémiologique.

Au niveau périphérique, la rougeole est bien connue des populations maliennes. Le personnel

de santé a reçu des directives dans le cadre de la formation en SIMR [3].

5.1.9. Activités de relance du PEV de routine

Des efforts énormes ont été consentis pour relancer le PEV du Mali dans le cadre de

l’approche « Atteindre Chaque District ». L’action de vaccination a été refocalisée au niveau

du district sur la base d’une micro planification minutieuse. Ceci a permis au programme

d’afficher une amélioration constante de la couverture de 2003 à 2008. Il reste cependant le

problème des perdus de vue qui demeurent élevés surtout dans les zones d’accès difficile

(Nord du pays, zones montagneuses et inondées). Le taux d’abandon est plus élevé dans les

régions du nord à cause du nomadisme des populations.

La formation continue du personnel de vaccination est aussi un domaine prioritaire pour le

maintien de la qualité des prestations de service. La collecte routinière des données sur les

pertes en vaccin est aussi une priorité visée par le programme en même temps que la

surveillance des MAPI. Ces efforts de renforcement du PEV visent la meilleure forme du

programme pour une intégration sur toute l’étendue du territoire malien du vaccin anti-

pneumococcique initié en janvier 2010.

Les objectifs de couvertures suivantes ainsi que les projections de réduction des taux de perte

en vaccin seront les indicateurs de résultats du programme pour les années qui viennent [3].

- Calendrier vaccinal

Le PEV Mali administre actuellement les vaccins suivants : BCG, VPO, DTC- Hep B+Hib,

VAA, VAR et VAT. Le vaccin pneumo sera introduit selon le calendrier en vigueur au PEV

de routine, voir tableau ci-dessous :

Page 32

Tableau 1 : Calendrier vaccinal pour les enfants de 0 à 11 mois

Vaccins Age

BCG; VPO Zéro A la naissance

DTC-HepB+Hib1; VPO1 ; pneumo1 6 semaines

DTC-HepB+Hib2; VPO2 ; pneumo2 10 semaines

DTC-HepB+Hib3; VPO3 ; pneumo3 14 semaines

VAR + VAA 9 mois

VAT Femmes enceintes et FAP

VAT 1 dès 1er contact

VAT 2 4 semaines après

VAT 3 6 mois après VAT2

VAT 4 12 mois après VAT3

VAT 5 12 mois après VAT4

Tableau 2 : Présentation et volume emballé des vaccins du PEV du Mali par dose

Vaccins Forme Nombre doses par flacon

Volume emballé par dose (cm3)

BCG lyophilisé 20 1,2

VAR lyophilisé 10 3,5

VAA lyophilisé 10 2,5

VPO liquide 10 2

VAT liquide 10 3

PENTAVALENT liquide 10 20,3

PCV -13 liquide 1 55,9

Le pentavalent et le vaccin attendu contre le pneumocoque sont conditionnés en dose unique.

Page 19: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 33

Tableau 3 : Période de ravitaillement en vaccin du niveau national aux structures sanitaires

de bases

Niveau Périodes

Centre National d’Immunisation (CNI) Semestriel

Direction Régionale de la Santé (DRS) Trimestriel

Centre de Santé de Référence (CSRéf) Mensuel

Centre de Santé Communautaire (CSCOM) et structures parapubliques Mensuel/journalier

Structures privées Journalier

5.2. Méthode d’étude

5.2.1. Type d’étude :

Il s’est agi d’une étude rétrospective descriptive portant sur l’introduction de nouveaux

vaccins dans le PEV du Mali.

5.2.2. Période de l’étude :

L’étude a couvert la période allant de Janvier 2005 à Décembre 2011.

5.2.3. Population d’étude :

Elle concerne les services centraux du ministère de la santé ayant en charge la gestion

technique, matérielle et financière du PEV : la Direction des finances et du matériel, la section

immunisation, la Division hygiène publique et salubrité et l’unité système d’information

sanitaire de la Direction Nationale de la santé.

5.2.4. Echantillonnage :

Il s’est agi d’un échantillonnage exhaustif constitué par l’exploitation documentaire de

l’ensemble des documents du plan d’introduction du vaccin contre le Hib et celui du vaccin

contre le Pneumocoque, les rapports de vaccination de 2005 à 2011, les rapports d’évaluation

des campagnes de vaccination accompagnant l’introduction du nouveau vaccin, les supports

de gestion financière et logistique du PEV au niveau central de 2005 à 2011.

Page 34

5.2.5. Variables de l’étude :

Nous avons étudié les variables suivantes :

L’approvisionnement en vaccins et matériels d’injection, les couvertures vaccinales des

antigènes BCG, VPO, Penta 3, VAR, VAA et VAT, les abandons, les pertes en vaccins, les

aspects logistiques(CDF), sécurité des injections, les coûts spécifiques du PEV de routine.

Tableau 4 : Aspects opérationnels des variables de l’étude

Variables Définition Modalités

Approvisionnement en vaccins et matériels d’injection

C’est la dotation du PEV en doses de vaccins et unités de matériels d’injections nécessaires pour la période de 2005 à 2011

1. Dotation assurée par l’Etat

2. Dotation assurée par GAVI

Les couvertures vaccinales des antigènes

C’est la proportion de la population vaccinée (enfants et femmes) sur une période donnée rapportée à la population cible.

Cible vaccinée/cible totale x100 de 2005 à 2011 pour BCG, VPO, Penta 3, VAR, VAA et VAT

Les pertes en vaccins Est considérée comme perte de vaccin, toute dose de vaccin définitivement sortie du stock mais non administrée au bénéficiaire (cible)

Doses sorties-administrées/ doses sortie x 100 pour BCG, VPO, Penta 3, VAR, VAA et VAT de 2005 à 2011

Les abandons Tout enfant de 0 à 11 mois ou toute femme en âge de procréer ayant reçu une dose d’un antigène mais qui ne s’était pas présenté pour les séances ultérieures.

Enfants vaccinés en BCG-enfants vaccinés en VAR/ Enfants vaccinés en BCG x100

Enfants vaccinés Penta1-enfants vaccinés Penta3/ Enfants vaccinés Penta1 x100

Aspects logistiques La logistique concerne plus la CDF que les autres matériels roulants du PEV

Capacité en volume (en m3) de la chaîne du froid du PEV-Mali Capacité totale en volume net positif et besoin d'investissement pour le niveau central

La sécurité des injections

La sécurité des injections comprend toutes les pratiques d’injection (injections, perfusion), les pratiques thérapeutiques (prélèvement, ponction etc.) qui ne nuisent pas aux patients, n’expose pas le personnel à un risque évitable et ne génèrent pas de déchets dangereux pour la communauté

Volume de déchets produits avec l’introduction de nouveaux vaccins

Situation des incinérateurs fonctionnels dans le pays de 2005 à 2011

Les coûts spécifiques du PEV de routine

Le coût est la somme des dépenses effectuées pour la production d’un bien ou service. Ils sont dit spécifiques quand ils concernent exclusivement un programme (comme le PEV

Cofinancement des nouveaux vaccins et matériels de vaccination, Coût du PEV avant et après introduction des nouveaux vaccins, Part du budget

Page 20: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 35

ici dans notre étude). Les dépenses partagées entre le PEV et d’autres programmes sont les coûts partagés mais n’ont pas été pris en compte dans notre étude

alloué à la vaccination dans le budget global de la santé

5.2.6. Collecte des données :

- Méthode de collecte :

Notre méthode de collecte a été basée sur l’exploitation des supports de gestion des vaccins

(bons de commande de vaccin, fiches d’approvisionnement en vaccins, des fiches de stock des

vaccins), des supports de gestions financières et logistiques du PEV au niveau national, des

rapports d’évaluation des campagnes de vaccination accompagnant l’introduction du nouveau

vaccin et des rapports de vaccination de 2005 à 2011.

- Outils de collecte :

Nous avons utilisé une grille d’exploitation des données du PEV (financière, logistique et de

couverture) au niveau national concernant l’introduction de nouveaux vaccins (voir annexe).

- Déroulement de la collecte :

Un agent de la section Immunisation de la Direction Nationale de la Santé (ayant servi

pendant longtemps dans les services de vaccination du pays) a été formé pour la collecte des

données et supervisé par nous-mêmes.

La collecte a été faite du 25 au 29 Octobre 2013.

5.2.7. Traitement et Analyse des données :

En plus du dépouillement manuel, les données recueillies ont été saisies et analysées à l’aide

du logiciel Excel avec contrôle de qualité des données. Les textes ont été saisis avec le

logiciel Word version 2007, les tableaux et graphiques ont été conçus avec le logiciel Excel

version 2007 et transportés sur Word.

5.2.8. Format de références :

Les références ont été présentées selon l’ordre d’apparition dans le texte conformément aux

normes de Vancouver (5ème édition).

Page 36

5.2.9. Considérations éthiques et déontologiques :

Toute activité de recherche pose un problème d'éthique et de déontologie surtout en matière

de santé. Cette étude n’a pas d’impact sur l’éthique humaine ; cependant des demandes

d’autorisation ont été adressées à l'avance aux responsables politico-administratifs et

sanitaires du pays.

5.2.10. Diffusion et utilisation des résultats

Les résultats seront restitués au niveau national, au niveau des cabinets de certains ministères

(santé, finances et budget, Développement social et actions humanitaires et l’administration

territoriale et de la décentralisation) et les Directions Régionales de la Santé (DRS).

Aussi, cette étude servira de document de plaidoyer pour le PEV lors de l’arbitrage du budget

National dans une logique d’augmenter la part du budget allouée à la santé en générale et au

PEV en particulier.

Page 21: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

Page 37

6. Résultats

Les résultats seront présentés selon les objectifs spécifiques

6.1. Processus d’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV du Mali

L'introduction de ces 2 vaccins a été surtout motivée par les données d'une étude menée au

Mali "Surveillance des infections bactériennes invasives chez les enfants de 0-16 ans

hospitalisés ou vus en externe dans les services de pédiatrie de l'Hôpital Gabriel TOURE -

Bamako; Mali; juin 2002 à décembre 2007".

Cette étude a démontré une forte incidence des maladies bactériennes invasives. Ce qui

pousse le Ministère de la Santé du Mali a prendre l’initiative d’introduire les vaccins contre le

Hib et le pneumocoque respectivement en 2005 et 2011 dans son PEV de routine.

Pour le vaccin contre l’Haemophilus influenzae type b, le plan a été d’introduire par étape en

commençant par Bamako la capitale (où la couverture DTC3 est <80%) puis les capitales

régionales et les milieux ruraux d’ici fin 2007.

Par contre l’introduction du vaccin pneumo-13 a été d’emblée généralisée à tout le pays.

L’introduction de ces vaccins a bénéficié d’un très grand engagement politique des plus

hautes autorités du pays, elle a été soutenue par tous les canaux de communication du pays.

Les lancements officiels de l’introduction des vaccins contre l’Haemophilus influenzae type b

et le Streptococcus pneumoniae ont eu lieu à Bamako respectivement en juillet 2005 et février

2011.

Selon les différents plans d’introduction, les vaccins conjugués Hib et SP seront administrés

aux enfants de 0 à 11 mois à 6, 10 et 14 semaines après la naissance.

A chaque introduction de nouveaux vaccins la formation des agents, la révision et la

multiplication des supports de vaccination s’imposent

L’organisation du service n’a pas été affectée par l’introduction de ces nouveaux vaccins.

Cependant l’augmentation de la cible vaccinale a par endroit nécessité d’augmenter le nombre

de séances de vaccinations.

Ces nouveaux vaccins ont été parfaitement adapté au calendrier vaccinal actuellement en

vigueur car le Hib sera associé au tétravalent (DTC – Hép B) pour former le pentavalent et le

pneumo-13 sera administrer en même temps que ce pentavalent.

Page 38

Ainsi, les stocks de DTC- Hépatite B ont été retirés progressivement jusqu’en fin Octobre

2007 et cela dans le souci de compléter les doses chez les enfants ayant commencé le

tétravalent (DTC – Hép B).

L’introduction de ces vaccins a été soutenue par certaines actions réalisées entre 2005 et

2009 :

- formation en cascade sur la surveillance des maladies cibles du PEV,

- formation sur la gestion informatisée des vaccins et celle des données de vaccination

- l’adaptation des modules clé du cours « Middle Level Management » (MLM).

- l’acquisition d’équipement de la chaîne du froid en 2006 par le canal de l’Union

Européenne

- l’appui de la coopération japonaise à travers le « projet de renforcement du système

de vaccination » en 2009 (construction d’une chambre froide dans 6 régions et d’une

chambre froide et un magasin sec au niveau central)

Les efforts de renforcement du PEV ont permis une meilleure intégration sur toute l’étendue

du territoire malien du vaccin pneumococcique en janvier 2011.

6.2. Les défis à relever pour l’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV du Mali

6.2.1. Approvisionnement en vaccins (en doses) et matériels d'injection avant et après

l'introduction d'un nouveau vaccin

Nos résultats montrent que l’Etat est le seul bailleur des vaccins traditionnels (BCG, VPO,

DTC, VAR, VAA et VAT) et le cofinancement pour l’approvisionnement en nouveaux

vaccins n’a été une réalité qu’après l’introduction du vaccin contre le Hib à partir de 2007.

Le tableau 5 a décrit les parts de l’Etat et de GAVI dans l’approvisionnement en 2005 et 2007

Tableau 5 a : parts de l'Etat et de GAVI dans l'approvisionnement en vaccins (en doses) et matériels d'injection dans le cadre de l'introduction du vaccin contre l’Haemophilus Influenzae b

Page 22: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

39

Vaccins

2005 2007

Etat GAVI Total

Etat GAVI Total

Quantité % Quantité % Quantité % Quantité %

BCG 1 596 000 100% - 0% 1 596 000 805 000 100% - 0% 805 000

VPO 3 012 000 100% - 0% 3 012 000 395 000 100% - 0% 395 000

DTC 850 384 100% - 0% 850 384 NA NA NA NA NA

Hépatite B - 0% 1 085 900 100% 1 085 900 - 0% 60 300 100% 60 300

Pentavalent - 0% 253 600 100% 253 600 676 200 34% 1 303 200 66% 1 979 400

Pneumo NA NA NA NA NA NA NA NA NA -

VAR 582 800 100% - 0% 582 800 593 750 100% - 0% 593 750

VAA 1 632 700 100% - 0% 1 632 700 242 100 100% - 0% 242 100

VAT 2 646 964 100% - 0% 2 646 964 3 017 539 100% - 0% 3 017 539

SAB 7 272 200 100% - 0% 7 272 200 1 597 500 22% 5 688 200 78% 7 285 700

SAB pour BCG 938 500 100% - 0% 938 500 268 600 33% 537 600 67% 806 200

Seringue reconstitution 2ml 150 000 100% - 0% 150 000 13 400 1% 1 118 400 99% 1 131 800

Seringue reconstitution 5ml 73 800 100% - 0% 73 800 438 500 92% 39 600 8% 478 100

Boites sécurité 130 205 100% - 0% 130 205 10 375 12% 75 100 88% 85 475

40

Notre étude a montré que l’approvisionnement en vaccin PCV-13 a été supporté à 100% par

GAVI. Cependant l’Etat n’est intervenu que dans l’achat du matériel d’injection comme

l’indique le tableau 5 b ci-dessous.

Tableau 5 b : parts de l'Etat et de GAVI dans l'approvisionnement en vaccins (en doses) et matériels d'injection dans le cadre de l'introduction du vaccin contre le Streptococcus pneumoniae

Page 23: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

41

Vaccins

2010 2011

Etat GAVI Total

Etat GAVI Total

Quantité % Quantité % Quantité % Quantité %

BCG 1 234 000 100% - 0% 1 234 000 600 000 100% - 0% 600 000

VPO 3 911 000 100% - 0% 3 911 000 1 500 000 100% - 0% 1 500 000

DTC NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA

Hépatite B NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA

Pentavalent - 0% 953 500 100% 953 500 - 0% 2 508 720 100% 2 508 720

Pneumo - 0% 399 600 100% 399 600 - 0% 1 969 200 100% 1 969 200

VAR 5 783 200 100% - 0% 5 783 200 693 217 100% - 0% 693 217

VAA 413 500 45% 510 500 55% 924 000 466 000 43% 629 000 57% 1 095 800

VAT 3 705 750 100% - 0% 3 705 750 4 000 000 100% - 0% 4 000 000

SAB 10 524 000 84% 2 055 700 16% 12 579 700 5 127 600 34% 9 793 700 66% 14 921 300

SAB pour BCG 1 228 900 100% - 0% 1 228 900 813 500 100% - 0% 813 500

Seringue reconstitution 2ml 972 400 63% 581 000 37% 1 553 401 454 400 100% - 0% 454 400

Seringue reconstitution 5ml 611 300 53% 552 500 47% 1 163 800 650 400 46% 751 100 54% 1 401 500

Boites sécurité 92 825 79% 24 400 21% 117 225 135 725 87% 20 150 13% 155 875

42

6.2.2. Evolution de la couverture vaccinale

De 2005 à 2011, les objectifs de couvertures vaccinales ont été atteints ou même dépassés.

Les couvertures 0% correspondent soit à la période après l’arrêt du vaccin tétravalent (DTC-

Hép B) ou soit avant l’introduction du vaccin contre le pneumocoque (tableau 6).

Tableau 6 : Niveaux de couverture vaccinale des antigènes du PEV atteints de 2005 à 2011

comparé aux objectifs annuels de couverture vaccinale fixés

Année/antigènes BCG VPO 3 DTC 3 VAR VAA Hép B 3 VAT 2+ Penta 3 Pneumo 3

2005

Objectif de CV

90% 81% 81% 75% 70% 81% 50% 0% 0%

CV obtenue 95% 95% 95% 86% 82% 51% 63% 0% 0%

2006

Objectif de CV

90% 81% 81% 78% 75% 81% 55% 0% 0%

CV obtenue 98% 97% 95% 86% 85% 101% 71% 0% 0%

2007

Objectif de CV

92% 82% 82% 78% 78% 0% 57% 82% 0%

CV obtenue 97% 94% 0% 87% 88% 0% 69% 94% 0%

2008

Objectif de CV

92% 82% 0% 80% 80% 0% 60% 82% 0%

CV obtenue 112% 102% 0% 97% 88% 0% 67% 88% 0%

2009

Objectif de CV

95% 83% 0% 80% 80% 0% 65% 83% 0%

CV obtenue 81% 86% 0% 86% 85% 0% 61% 89% 0%

2010

Objectif de CV

95% 83% 0% 83% 83% 0% 70% 83% 0%

CV obtenue 96% 95% 0% 89% 88% 0% 59% 92% 0%

2011

Objectif de CV

97% 85% 0% 85% 85% 0% 72% 85% 97%

CV obtenue 98% 97% 0% 82% 81% 0% 60% 88% 98%

Nous avons observé une amélioration de la couverture vaccinale de tous les antigènes surtout

les 1ères années d’introduction du nouveau vaccin.

Le graphique 2 montre les niveaux de couverture vaccinale administrative atteints de 2005 à

20011

Page 24: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

43

Graphique 2 : Evolution de la couverture vaccinale de tous les antigènes du PEV de 2005 à

2011

6.2.3. Evolution des taux de perte en vaccins

Nous avons observé une réduction des taux de perte de tous les antigènes du PEV. Cette

réduction est beaucoup plus marquée sur les nouveaux vaccins ().

Le graphique 3 nous montre l’évolution des taux de perte de 2005 à 2011

Graphique 3 : Evolution des taux de perte en vaccins de 2005 à 2011

-20%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

BCG

VPO

DTC 3

VAR

VAA

HepB 3

VAT2+

Penta 3

Pneumo

-5%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

BCG

DTC

Polio

VAR

VAA

VAT

HepB

Hib

Pneumo

6.2.4. Evolution des taux d’abandon

Notre étude a montré une évolution des taux d’abandon en dent

(19% en 2005, 4% en 2009 et 26% en 2011) et le penta 1

fixées par l’OMS (>10%). Le graphique 4 montre les tendances de 2005 à 2011.

Graphique 4 : Evolution des taux d’abandon de 2005 à 2011

6.2.5. La sécurité des injections

6.2.5.1. Approvisionnement du PEV en b

L’approvisionnement en boites de sécurité a été assuré 100% en 2005 et 2009 par l’Etat et en

2006 par GAVI. Durant les autres années l’approvisionnement a été assuré grâce au système

de cofinancement comme décrit dans le tableau 7.

Tableau 7 : Part de l’Etat et de GAVI dans l’approvisionnement du PEV en boites de sécurité

de 2005 à 2011

Années Quantité totale de boites de sécurité

2005 130 205

2006 77 354

2007 55 450

2008 116 446

2009 130 988

2010 117 225

2011 155 875

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

50%

2005 2006 2007

19%23%

20%

15%12%

1%0% 0%

Evolution des taux d’abandon

Notre étude a montré une évolution des taux d’abandon en dents de scie pour le BCG

(19% en 2005, 4% en 2009 et 26% en 2011) et le penta 1-3 qui restent supérieurs aux normes

fixées par l’OMS (>10%). Le graphique 4 montre les tendances de 2005 à 2011.

Evolution des taux d’abandon de 2005 à 2011

La sécurité des injections

pprovisionnement du PEV en boites de sécurité de 2005 à 2011

L’approvisionnement en boites de sécurité a été assuré 100% en 2005 et 2009 par l’Etat et en

2006 par GAVI. Durant les autres années l’approvisionnement a été assuré grâce au système

de cofinancement comme décrit dans le tableau 7.

Part de l’Etat et de GAVI dans l’approvisionnement du PEV en boites de sécurité

Quantité totale de boites de sécurité Etat GAVI

130 205 100% 0% 77 354 0% 100%55 450 19% 81%116 446 20% 80%130 988 100% 0% 117 225 79% 21%155 875 87% 13%

2007 2008 2009 2010 2011

20%22%

4%

17%

26%

1%

19%15%

13% 14%

0% 0% 0% 0%

47%

44

de scie pour le BCG-VAR

ui restent supérieurs aux normes

fixées par l’OMS (>10%). Le graphique 4 montre les tendances de 2005 à 2011.

2011

L’approvisionnement en boites de sécurité a été assuré 100% en 2005 et 2009 par l’Etat et en

2006 par GAVI. Durant les autres années l’approvisionnement a été assuré grâce au système

Part de l’Etat et de GAVI dans l’approvisionnement du PEV en boites de sécurité

GAVI

100% 81% 80%

21% 13%

BCG - VAR

Penta 1-Penta 3

Pneumo 1-3

Page 25: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

6.2.5.2. Volume (en m3) de déchets générés et traités avec et sans les nouveaux vaccins

L’introduction des nouveaux vaccins a augmenté le volume de déchets générés. Cette

augmentation est surtout perceptible avec

La figure 5 nous montre l’augmentation du volume de déchets enregistrée entre 2005 et 2007

Graphique 5 : Volume de déchets générés2011

6.2.5.3. Evolution de la situation des

Le nombre d’incinérateurs fonctionnels a augmenté progressivement de 2005 à 2011

passé de 32 en 2005 à 214 en 2011

Tableau 8 : Evolution du nombre d’incinérateurs fonctionnels par région de 2005 à 2011

Régions 2005

Kayes 7

Koulikoro 3

Sikasso 2

Ségou 4

Mopti 5

Tombouctou 2

Gao 3

Kidal 0

Bamako 6 TOTAL 32

-

100 000

200 000

300 000

400 000

2005 2006 2007

) de déchets générés et traités avec et sans les nouveaux vaccins

L’introduction des nouveaux vaccins a augmenté le volume de déchets générés. Cette

augmentation est surtout perceptible avec l’introduction du PCV-13.

La figure 5 nous montre l’augmentation du volume de déchets enregistrée entre 2005 et 2007

Volume de déchets générés, avec et sans les nouveaux vaccins

Evolution de la situation des incinérateurs de 2005 à 2011

Le nombre d’incinérateurs fonctionnels a augmenté progressivement de 2005 à 2011

passé de 32 en 2005 à 214 en 2011 sur l’ensemble du pays, comme décrit dans le

Evolution du nombre d’incinérateurs fonctionnels par région de 2005 à 2011

2006 2007 2008 2009

11 13 13 19

8 11 15 19

6 12 12 20

10 13 13 20

7 9 9 12

4 6 6 8

5 8 8 8

0 2 2 2

10 14 20 23 61 88 98 131

2007 2008 2009 2010 2011

45

) de déchets générés et traités avec et sans les nouveaux vaccins

L’introduction des nouveaux vaccins a augmenté le volume de déchets générés. Cette

La figure 5 nous montre l’augmentation du volume de déchets enregistrée entre 2005 et 2007

avec et sans les nouveaux vaccins, de 2002 à

Le nombre d’incinérateurs fonctionnels a augmenté progressivement de 2005 à 2011. Il est

sur l’ensemble du pays, comme décrit dans le tableau 8.

Evolution du nombre d’incinérateurs fonctionnels par région de 2005 à 2011

2009 2010 2011

19 29

19 23

29 34

33 37

23 28

17 17

12 11

4 4

27 31 183 214

Volume sans les nouveaux vaccinsVolume avec les nouveaux vaccins

6.3. Contraintes liées à l’introduction des vaccins anti

et anti Pneumococcique

6.3.1. Aspects logistiques

Capacité en volume (m3) de la chaîne du froid du PEV

Notre étude a montré que la capacité de stockage du PEV en volumes positif ou négatif est renforcée avant chaque introduction de nouveaux vaccins.

Le graphique 6 donne l’évolution de la capacité totale de stockage du pays en volume positif net de la CDF de 2005 à 2011.

Graphique 6 : Capacité totale 2011

-

20

40

60

80

100

120

2005 2006

78 78

57 57

l’introduction des vaccins anti Haemophilus influenzae type b

et anti Pneumococcique dans le PEV du Mali

) de la chaîne du froid du PEV-Mali

Notre étude a montré que la capacité de stockage du PEV en volumes positif ou négatif est renforcée avant chaque introduction de nouveaux vaccins.

l’évolution de la capacité totale de stockage du pays en volume positif net de la CDF de 2005 à 2011.

Capacité totale de stockage en volume positif net de la CDF au Mali

2006 2007 2008 2009 2010 2011

78

48 43 43

93 93

57

33 30 30

101 101

46

Haemophilus influenzae type b

Notre étude a montré que la capacité de stockage du PEV en volumes positif ou négatif est

l’évolution de la capacité totale de stockage du pays en volume positif

de la CDF au Mali de 2005 à

Volume positif net en m3

Volume négatif net en m3

Page 26: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

47

Notre étude a montré que la capacité de stockage du PEV en volumes positif total net du

niveau national est restée statique de 2005 à 2009 à 18551 litres.

Le tableau 8 illustre cette situation.

Tableau 9 : Capacité totale en volume net positif et besoin d'investissement pour le niveau central de 2005 à 2011

2005 2007 2008 2009 2010 2011

Besoins annuels en volume positif, y compris le(s) nouveau(x) vaccin(s) (litres)

34 284 33 328 33 593 64 622 68 842 71 618

Capacité positive totale nette existante (litres)

18 551 18 551 18 551 18 551 48 551 48 551

Calcul du nombre minimum d’expéditions annuelles requises pour la capacité réelle de la chaîne du froid

1,85 1,80 1,81 3,48 1,42 1,48

Nombre d’expéditions annuelles 2 2 2 4 2 2

Besoin d'investissement (litres) - 409 -1 887 -1 755 -2 396 -14 130 -12 742

48

6.3.2. Aspects financiers

6.3.2.1. Part du budget alloué à la vaccination dans le budget global de la santé

La part du PEV dans le budget alloué à la santé a augmenté entre 2005 et 2011. Les parts les

plus élevés ont allouées en 2007 (5,6%) et 2010 (6,2%).

Le tableau 10 récapitule l’évolution de la part du PEV dans le budget de la santé.

Tableau 10 : Evolution de la part du budget de la santé affectée au financement des activités

d’immunisation entre 2005 et 2011

Années Budget santé en milliards de FCFA [a]

Financement du PEV par l’Etat en milliards

de FCFA [b]

Pourcentage PEV/ Budget santé [b]/ [a] * 100

2005 52,4 1,2 2,3%

2006 49,8 1,3 2,6%

2007 32,13 1,8 5,6%

2008 43,7 1,8 4,1%

2009 51,3 1,8 3,5%

2010 53,5 3,3 6,2%

2011 73,15 3,4 4,6%

6.3.2.2. Cofinancement des nouveaux vaccins et matériels de vaccination

Le cofinancement a porté seulement sur les matériels d’injection, les nouveaux vaccins sont

entièrement financés par GAVI seul.

Le tableau suivant nous donne les parts détaillées de l’Etat et de GAVI dans le cofinancement

des nouveaux vaccins et des matériels d’injection (en dollar US).

Tableau 11 : Part de l’Etat et de GAVI dans le cofinancement des nouveaux vaccins et des matériels d’injection (en dollar US)

Page 27: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

49

Vaccins & matériels

d'injection

2005 2007 2010 2011 Montant

Total Etat GAVI

Montant Total

Etat GAVI Montant

Total Etat GAVI

Montant Total

Etat GAVI

Hib 1 205 368 0% 100% 7 041 420 0% 100% 19 140 200 0% 100% 4 389 875 0% 100%

Pneumo 0 0% 0% 0 0% 0% 2 297 200 0% 100% 13 784 400 0% 100%

SAB 0,5 ml 523 598 100% 0% 466 684 23% 77% 608 048 83% 17% 567 908 43% 57%

SAB 0,05 ml 76 019 100% 0% 63 947 0% 100% 86 423 100% 0% 63 046 100% 0%

Seringue reconstitution 5ml

3 469 100% 0% 66 692 61% 39% 41 973 45% 55% 93 956 57% 43%

Seringue reconstitution 2ml

5 850 100% 0% 53 835 0% 100% 51 311 52% 48% 53 403 100% 0%

Boites sécurité 7 812 100% 0% 92 327 0% 100% 44 276 93% 7% 23 066 72% 28%

50

6.3.2.3. Coût du PEV avant et après introduction des nouveaux vaccins

On note une augmentation considérable des coûts du PEV après chaque introduction de

nouveau vaccin. Les vaccins à eux seuls occupent jusqu’à 43 à 72% du coût global du PEV.

Et plus de 90% des coûts du PEV sont des coûts récurrents spécifiques.

Le tableau 12 montre l’évolution des coûts du PEV avant et après chaque introduction de

vaccin dans le PEV

Tableau 12 : évolution des coûts du PEV avant et après l’introduction de nouveaux vaccins

(montant en dollar US).

Page 28: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

51

Rubrique des Coûts spécifiques 2005 2007 2010 2011

Montant % Montant % Montant % Montant % C

oûts

réc

urre

nts

Vaccins traditionnels 3 490 326 41% 3 725 165 27% 2 424 238 11% 667 510 2%

Nouveaux vaccins 1 841 784 21% 5 927 215 43% 10 670 278 48% 19 501 300 72%

Matériels d'injection & BS 616 748 7% 743 484 5% 3 330 901 15% 824 321 3%

Personnel à temps plein 369 433 4% 397 540 3% 174 609 1% 174 609 1%

Entretient CDF 779 949 9% 892 801 6% 855 951 4% 1 591 074 6%

Entretient autres équipements 70 460 1% 79 611 1% 200 853 1% 36 545 0%

Formation à court terme 218 803 3% 224 697 2% 415 654 2% 281 358 1%

Mobilisation sociale et IEC 745 273 9% 627 776 5% 161 906 1% 545 938 2%

Contrôle et surveillance des maladies 162 609 2% 165 861 1% 176 013 1% 179 533 1%

Gestion du programme 43 482 1% 46 570 0% 57 210 0% 61 272 0%

Autres coûts récurrents -

0% -

0% 1 645 167 7% 2 690 253 10%

Total coûts récurrents 8 338 867 97% 12 830 720 93% 20 112 780 90% 26 553 713 99%

Coû

ts n

on

récu

rren

ts

Chaine du Froid 84 882 1% 704 495 5% 1 736 434 8% 382 979 1%

Véhicule PEV 164 000 2% 559 164 4% 400 500 2% -

0%

Total Coûts non récurrents 248 882 3% 1 263 659 9% 2 136 934 10% 382 979 1%

TOTAL GENERAL 8 587 749 100% 14 094 379 100% 22 249 714 100% 26 936 692 100%

52

7. Discussion

Les résultats obtenus par cette étude souffrent de certains biais d’informations surtout

concernant les aspects financiers et logistiques par insuffisance dans l’archivage des supports

et d’inventaire régulier de la logistique. Nous avons corrigé cette insuffisance en utilisant les

supports disponibles auprès des personnes responsables de la gestion financière, du

responsable de la section logistique du PEV et du gestionnaire des données.

Aussi à défaut des données de l’enquête de couverture, nous avons utilisé les couvertures

administratives de 2005 à 2011.

L’objectif principal de notre étude était d’étudier le processus, les contraintes et défis liés à

l’introduction de nouveaux vaccins dans le Programme Elargi de Vaccination du Mali.

Ainsi, la période choisie pour cette étude est d’une année avant et l’année ou le vaccin a été

introduit (2005 – 2007 et 2010-2011).

7.1. Le Processus d’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV du Mali

L’introduction du vaccin contre Hib dans le PEV du Mali a été faite selon le plan décrit par le

document national « Plan d’introduction du vaccin contre l’Haemophilus Influenzae type b au

Mali ». Ce plan a prévu une introduction par étape : d’abord à Bamako dans un premier

temps, puis dans les capitales régionales dans un deuxième temps et pour atteindre les

districts et aires sanitaires de l’intérieur du pays. Ce plan est similaire à celui de la Côte

D’Ivoire lors de l’introduction du vaccin contre l’Hépatite B en Juillet 1999 dans l’évaluation

menée par Janine Tagliante -Saracino [21]. Cette introduction par étape permet au pays

d’ajuster ses capacités en volume de stockage positif et de corriger certaines imperfections

observées dans la 1ère étape avant d’aller à échelle.

Par contre l’introduction du vaccin contre le Pneumocoque a été généralisée d’emblée à tout

le pays. Ce plan d’introduction est similaire à celui du Burkina Faso comme décrit dans le

MRO de Dembélé P. [16] car la vaccination avec les nouveaux vaccins s’est déroulée sur

l’ensemble du pays depuis l’introduction sans zone pilote.

L’introduction de ces nouveaux vaccins a été une opportunité pour le PEV dans la mesure où :

- les supervisions ont été plus fréquentes que d’habitude ;

- la chaîne du froid a été renforcée ;

- la couverture vaccinale a été sensiblement améliorée.

Page 29: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

53

7.2. Les défis de l’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV du Mali

7.2.1. L’approvisionnement en vaccins et matériels d’injections

Notre étude a montré que l’approvisionnement en vaccins et matériels d’injections nécessaires

a été assuré par GAVI et l’Etat. Cependant à l’heure actuelle, tous les vaccins de base

(vaccins traditionnels) et matériels d’injections pour le PEV au Mali sont achetés par le

Gouvernement du Mali dans le cadre de l’Initiative pour l’Indépendance Vaccinale en Afrique

à travers les circuits de l’UNICEF (depuis 1996). A cet effet, une ligne budgétaire pour l'achat

des vaccins et consommables, a été inscrite au budget national. Une fois les vaccins au pays,

ils sont stockés dans la chambre froide centrale et distribués trimestriellement aux régions à

partir de ce point. Les besoins en vaccins sont calculés sur la base de la tranche d’âge de

moins d’un an, du nombre de doses (3), de l’objectif de couverture vaccinale et du taux de

perte. Aussi, le Mali n’a pas connu de rupture en vaccin depuis 2007, ceci est dû à

l’engagement incontesté de GAVI et des autorités politiques pour la vaccination.

Ainsi, notre étude a montré que malgré que le cofinancement fût convenu entre l’Etat et

GAVI, les nouveaux vaccins ont été supportés par GAVI à 100% (bien vrai que le vaccin

contre le Hib ait été introduit sur toute l’entendue du territoire depuis 2007, ce vaccin

continue d’être payé intégralement par GAVI jusqu’à nos jours). L’Etat intervient dans

l’achat d’une part du matériel d’injection comme pour respecter l’esprit du cofinancement.

Ceci est conforme aux différents plans d’introduction de nouveaux vaccins (approuvé par le

CCIA du Mali) soumis au secrétariat de GAVI.

7.2.2. Les couvertures vaccinales

Les résultats de l’étude ont montré une légère amélioration des couvertures vaccinales pour

tous les antigènes. Mais la baisse des couvertures constatée à partir de 2009 est due au fait

qu’il y a eu un changement des dénominateurs suite au recensement général de la population

et de l’habitat au Mali en 2009.

Cette augmentation de la couverture du pentavalent 3 en 2007 et du Pneumo-13 en 2011 peut

s’expliquer par le fait que l’introduction du vaccin contre Hib n’a été qu’un simple

remplacement du vaccin tétravalent (DTC -Hép B) par le pentavalent (DTC -Hép B, Hib),

l’engagement politique ayant accompagné ces différentes introductions (forte mobilisation

sociale) et la facilité d’adaptation du personnel chargé de la vaccination à ces nouveaux

vaccins. L’objectif de couverture vaccinale de 80% ou plus recommandé par l’OMS a été

54

satisfait pour ces deux nouveaux vaccins : 94% en 2007 pour le Penta 3 et 97% en 2011 pour

le Pneumocoque 3.

Nos résultats sont similaires à ceux obtenus par Moses N. [20] en 2002 (dans l’évaluation

des effets de l’introduction du vaccin contre l’hépatite B sur les couvertures vaccinales au

Kenya dans le district sanitaire de Jilifi) qui ont conclue que les couvertures vaccinales sont

élevées avant et après l’introduction du pentavalent.

Cependant le phénomène inverse a été observé dans une évaluation menée en Cote d’Ivoire

(en 2004) une année après l’introduction du vaccin contre l’hépatite B sur l’ensemble du pays

en 2003, il ressort une chute de la CV dans le District d’Abidjan qui est la zone pilote, elle est

passée de 69,6% en 1999 à 52,91% en 2001 [19].

7.2.3. Taux de perte en vaccin

Les résultats de notre étude montrent que l’introduction des nouveaux vaccins (Hib et

Pneumo-13) a été suivie d’une diminution très remarquable des taux de perte en vaccin. Cette

diminution des taux de perte en vaccin porte sur l’ensemble des antigènes du PEV. Mais la

perte est surtout remarquable au niveau du pentavalent et le pneumo-13 où elle est passée de

2% en 2007 à presque 0% en 2011 pour le pentavalent et 1% en 2011 pour le pneumo-13. Il

faut noter que pour le Hib, la zone pilote (Bamako) n’a enregistré aucune perte en vaccin en

2005.

Cette diminution des taux de perte en vaccin peut s’expliquer par :

- la présentation des nouveaux vaccins : le pentavalent (vaccin combiné en flacon de 2

doses : DTC - Hép B comme diluant associé au Hib lyophilisé) et le pneumo-13

(suspension blanche pour injection, fournie en seringues pré-remplies uni-doses

liquide (0,5 ml);

- le renforcement de la formation du personnel à tous les niveaux surtout celle des

agents vaccinateurs des structures sanitaires de base sur la gestion des vaccins et

consommables avant les différentes introductions ;

- l’application de la politique de flacon entamé par tous les sites de vaccination

- le renforcement de la supervision des agents sur le terrain ;

- les acquis de la formation EPIVAC dans la grande majorité des districts sanitaires du

Mali et la nomination d’un ancien stagiaire EPIVAC à la direction du PEV ;

Page 30: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

55

- l’engagement des agents pour réaliser le défi « zéros dose perdue en pentavalent »

lancé par la zone pilote et suivi par les autres régions. Ce défi a été lancé par la

Région de Bamako (région pilote pour l’introduction du Hib au Mali) pour soutenir

l’effort gouvernemental dans sa politique d’introduction des nouveaux vaccins qui

coûtent très chers.

Nos résultats sont similaires à ceux observés dans l’étude menée par Dembélé P. [16] au

Burkina Faso en 2006 où une baisse significative a été observée entre les pertes de la période

2006 par rapport à 2005. Aussi, une étude menée en Gambie a montrée une réduction de 20%

des taux de perte en vaccin après l’introduction du vaccin contre le Hib [22].

Nos résultats sont différents de ceux observés en CI à travers une évaluation faite une année

après l’introduction d’un nouveau vaccin dans le PEV de routine sur l’ensemble du territoire

Ivoirien [19].

7.2.4. Taux d’abandon

Notre étude a montré une évolution des taux d’abandon en dent de scie pour le BCG-VAR

(19% en 2005, 4% en 2009 et 26% en 2011) et le penta 1-3 (15% en 2005, 1% en 2007 et

14% en 2011). Cependant le pneumo 13 à sa première année d’introduction a observé un taux

d’abandon record (47% en 2011). Cette situation s’explique par :

- Le faible niveau de financement par les communautés de la stratégie avancée

- L’insécurité toutefois élevées surtout dans les régions du nord du pays, où les

conditions de mise en œuvre de la vaccination sont particulières difficiles

- Le mode vie nomade des populations des régions du nord et de l’Ouest

- La faiblesse dans la mobilisation sociale surtout la communication à travers tous les

canaux de tous les niveaux (central, régions, districts et aires de santé)

Nos résultats sont différents de ceux observés par Keïta S. B. Qui dans son étude sur

l’introduction du vaccin contre le Hib dans le district sanitaire de la Commune VI de Bamako

en 2007 avait trouvé que les taux d’abandon DTC – Hép B 1 – DTC – Hép B 3 et BCG –

VAR enregistrés en 2004 (respectivement 9,5% et 33,60%) sont supérieurs à ceux observés

pour le Penta 1 – Penta 3 et BCG – VAR en 2006 (respectivement 6,20% et 26,90%).

7.2.5. La sécurité des injections (sécurité vaccinale)

Nous avons étudié dans le cadre de la sécurité des injections les aspects directs de la politique

de sécurité des injections du Mali comme la quantité de déchets produits avec l’introduction

56

de nouveaux vaccins, l’évolution du nombre d’incinérateurs fonctionnels sur l’ensemble du

territoire Malien.

Nos résultats ont montré :

- une augmentation progressive de 2005 à 2011 du nombre d’incinérateur qui est passé

de 32 en 2005 à 214 en 2011 sur l’ensemble du pays ;

- L’approvisionnement régulier (sans rupture) en boites de sécurité assuré 100% en

2005 et 2009 par l’Etat et en 2006 par GAVI.

- Une augmentation très remarquable de la quantité de déchets produits avec

l’introduction de nouveaux vaccins. En 2007 le volume de déchets générés a été de

62746 m3 alors qu’il aurait pu être de 31024 m3 sans l’introduction du nouveau vaccin

contre le Hib et en 2011 ce volume a été de 251 098 m3 déchets générés contre 96 954

m3 sans le nouveau vaccin contre le pneumocoque.

Donc nous pouvons affirmer que l’introduction de nouveaux vaccins a permis d’une part une

augmentation croissante d’année en année du nombre d’incinérateurs fonctionnels et

d’améliorer l’approvisionnement du PEV en boites de sécurité sans aucune rupture, d’autre

part avec l’introduction de ces nouveaux vaccins le volume de déchets généré a doublé en

2007 et a triplé en 2011. Cette situation s’explique par le fait le vaccin contre le Hib n’est

qu’un simple remplacement du vaccin tétravalent (DTC-Hép B), donc à ce niveau la quantité

de seringues autobloquantes reste la même par contre le vaccin contre le pneumocoque est

une injection de plus donc il va de soit que le volume de déchets générés augmente de façon

sensible.

Le Mali dispose d’une politique de sécurité des injections préconisant l’utilisation des

seringues autobloquantes et boîtes de sécurité dans le PEV. Les seringues autobloquantes sont

pratiquement utilisées dans le cadre de la vaccination au niveau du PEV/Mali et les boîtes de

sécurité sont utilisées pour la collecte et la destruction des seringues et aiguilles usagers.

Dans le cadre de la sécurité des injections, le Mali a bénéficié de 2003 à 2005 de l’appui de

GAVI pour l’introduction des seringues autobloquantes et des réceptacles de sécurité.

Des formations en sécurité des injections ont eu lieu avant l’introduction du vaccin contre le

Hib et la pratique sur le terrain démontre bien que l’usage de ce matériel est bien approprié.

Page 31: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

57

Des incinérateurs de type « De Montfort » ont été construits dans tous les centres de santé de

référence pour l’incinération des déchets de la vaccination. Un plan de réhabilitation de ces

incinérateurs a été élaboré. Les déchets sont collectés et acheminés au niveau de ces

incinérateurs pour destruction selon un plan bien établi. Il va sans dire que les efforts entrepris

par le gouvernement pour l’implantation des incinérateurs au niveau des districts devront se

poursuivre si nous voulons améliorer la sécurité des injections surtout au niveau opérationnel.

7.3. Contraintes liés à l’introduction des vaccins anti Haemophilus influenzae type b et

anti Pneumococcique dans le PEV du Mali

7.3.1. Aspects logistiques

Capacité en volume (en m3) de la chaîne du froid du PEV-Mali Notre étude a montré que la capacité de stockage du PEV en volumes positif ou négatif a été

renforcée avant l’introduction du vaccin contre le pneumocoque. La capacité de stockage en

volume positif net du niveau central a suivi la mémé logique. Ceci s’explique par le fait que

l’introduction du vaccin contre le Hib n’a pas eu d’effet sur la capacité de stockage (il n’y a

pas eu de besoins supplémentaires induit par l’introduction du Hib) car le tétravalent a juste

été remplacé par le pentavalent qui contient le nouveau vaccin. Du coup la différence de

volume par dose entre le tétravalent et le pentavalent a pu être absorbé par les CDF existantes.

Par contre l’introduction du vaccin contre le pneumocoque a considérablement induit une

augmentation de capacité de stockage en volume positif et négatif à tous les niveaux. Cette

augmentation est liée au fait que ce vaccin est un vaccin à part entière qui est injecté seul. De

plus l’introduction du vaccin contre le pneumocoque a agi sur la fréquence

d’approvisionnement du niveau central qui passe de 2 à 4 par an.

Pour l’introduction du vaccin contre le Hib, nos résultats sont confirmés par ceux trouvés par

Dembélé P. [16] qui affirme dans son étude que l’introduction du nouveau vaccin n’a pas eu

d’effets sur la capacité de stockage car la CDF existante était en bon état et a pu résorber

l’augmentation induite. Aussi, Manzila T. Macauley R. [19] en 2004 ont montré dans leur

étude effectuée dans cinq pays que la capacité de stockage initiale de la CDF était suffisante

pour résorber l’augmentation induite par l’introduction de nouveaux vaccins.

Nos résultats pour le vaccin contre le pneumocoque sont similaires à ceux de Seck N. [17] ont

montré dans leur étude que l’introduction du vaccin anti-pneumococcique a induit une

58

augmentation considérable du volume net de stockage du vaccin et du matériel d’injection au

niveau des points de prestation passant de 110cm3 à 280cm3 par enfant complètement

vacciné soit 255%. Au niveau du dépôt de district le constat est le même ce volume passe de

90cm3 à 280cm3 par enfant complètement vacciné. Cette augmentation peut être reliée à

l’augmentation des besoins conformément à la cible vaccinale d’une part et mais aussi et

surtout par la présentation actuelle de ce vaccin qui exige un grand espace de conservation

55,9 cm3.

Cependant il faut noter que le Mali a bénéficié en 2006 de l’appui de l’Union Européenne par

l’acquisition d’équipements de la chaîne du froid, ces acquisitions sont venues renforcer le

stock d’équipements existant.

7.3.2. Aspects financiers

7.3.2.1. Part du budget alloué à l’achat de vaccin dans le budget global de la santé

La part du budget du ministère de la santé du Mali consacré à l’achat de vaccin a varié de 3%

en 2006 à 5% en 2011.

La part la plus élevée a été alloué en 2010 (6%) pour supporter les charges induites par

l’introduction du vaccin contre le pneumocoque.

Cette part allouée à l’achat des vaccins est très faible et cela malgré l’inscription d’une ligne

budgétaire consacrée à l’achat de vaccins dans le budget national par le Mali. Il est urgent et

nécessaire pour le Mali d’augmenter le budget alloué à la santé en général et au PEV en

particulier si le Mali veut passer un jour à l’indépendance vaccinale.

7.3.2.2. Cofinancement des nouveaux vaccins et des matériels d’injection

Notre étude a montré que le cofinancement dont il était question dans le plan d’introduction

de nouveaux vaccins n’a porté que seulement sur une partie des matériels d’injection.

Cependant depuis bien avant 2005 jusqu’à nos jours, tous les nouveaux vaccins (vaccins

contre l’hépatite B, le Hib et maintenant le pneumocoque) sont financés à 100% par GAVI.

Ceci dénote la faiblesse des crédits alloués à la santé en général et à la vaccination en

particulier dans le budget national dans la plupart de nos pays en développement. Les crédits

Page 32: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

59

alloués à l’achat de vaccins arrivent à couvrir à peine l’achat des vaccins traditionnels qui

coûtent beaucoup moins chers que les nouveaux vaccins.

Coût du PEV avant et après l’introduction de nouveaux vaccins

Les résultats de notre étude ont montré que les coûts spécifiques totaux du PEV ont connus

une augmentation importante à chaque fois qu’un nouveau vaccin est introduit.

Pour l’introduction du vaccin contre le Hib le coût spécifique total du PEV est passé d’un

montant de 8 587 749 $ US en 2005 à 14 094 379 $ US en 2007 soit une augmentation de

39,07%.

De même pour l’introduction du vaccin contre le pneumocoque le coût spécifique total du

PEV est passé d’un montant de 22 249 714 $ US en 2010 à 26 936 692 $ US en 2011 soit une

augmentation de 17,4%.

Notre étude a montré par ailleurs que les coûts récurrents spécifiques ont occupés plus de

90% des coûts spécifiques totaux. Ceci est dû essentiellement au coût très élevé des nouveaux

vaccins qui ont occupé à eux seuls entre 43% et 72% des coûts spécifiques totaux

respectivement en 2007 et 2011. Ainsi, il est à noter que les coûts non récurrents spécifiques

n’ont jamais excédé les 10% des coûts spécifiques totaux de 2005 à 2011. Et dans les coûts

non récurrents spécifiques la priorité a été accordée à la chaîne du froid.

Nos résultats sont similaires à ceux trouvés par Seck N. et coll. [17] qui a montré que la part

élevée des coûts récurrents spécifiques est due au coût très élevé des vaccins.

60

8. Conclusion

Notre étude sur le thème « Processus, contraintes et défis de l’introduction des nouveaux

vaccins dans le PEV de routine du Mali : cas des vaccins anti Haemophilus Influenzae type b

et anti-pneumococcique », nous a permis d’étudier les effets de l’introduction de ces

nouveaux vaccins sur la performance, la logistique et le financement du PEV de routine du

Mali.

L’introduction de ces vaccins a agi sur la performance du PEV (amélioration des couvertures

vaccinales, des taux de perte et d’abandon et surtout de la sécurité des injections).

Cependant le problème majeur de l’introduction des nouveaux vaccins dans le PEV du Mali

demeure la satisfaction des besoins d’investissement en capacité de stockage des CDF tant au

niveau central, intermédiaire qu’opérationnel.

Sur le plan financier tout comme les autres pays en développement la contrainte majeure de

l’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV du Mali a été le coût trop élevé de ces

nouveaux vaccins.

Cependant, si nous voulons aller vers une viabilité financière du PEV à long terme il faut que

la Mali accorde une part importante au budget de la santé dans le budget national et que la

part alloué au PEV dans le budget de la santé connaisse une hausse importante.

9. Suggestions

Les suggestions suivantes sont proposées pour renforcer les acquis et minimiser les effets

négatifs de l’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV du Mali :

⇒ A l’endroit du Ministère de la Santé :

� maintenir l’engagement des autorités politiques et administratives autours des activités

de santé en général et de vaccination en particulier ;

� négocier à la hausse le budget annuel du PEV sur la base du cadre de dépense à moyen

terme (CDMT 2007-2011) du ministère de la santé,

� négocier la création d’une ligne budgétaire au niveau de la direction nationale de la

santé intitulée : subvention à la vaccination

� faire le plaidoyer auprès des PTF pour la signature de convention de financement de la

vaccination à travers l’appui budgétaire ou d’autres mécanismes de financement ;

Page 33: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

61

� organiser une table ronde avec les PTF pour le financement du PPAC en impliquant le

ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale et celui de

l’Economie et des Finances ;

⇒ A l’endroit des partenaires (OMS, UNICEF, GAVI) :

� redynamiser le CCIA dans le sens d’amener les PTF à accroître davantage leur

contribution en faveur de la vaccination ;

� rendre encore plus abordables les nouveaux vaccins aux pays en développement;

� soutenir les programmes des gouvernements dans le cadre de l’introduction des

nouveaux vaccins.

⇒ A l’endroit des niveaux central et régional :

� faire le plaidoyer auprès des partenaires de proximité, la société civile, les ONG, les

opérateurs économiques privés, publics et parapublics pour assurer la maintenance ou

le renouvellement des équipements de la Cdf existants dans les structures sanitaires.

� veillez à l’application correcte de la politique de réduction des pertes en vaccins et

consommables à tous les niveaux.

� maintenir le rythme des supervisions spécifiques et monitorages PEV ;

� renforcer la compétence des agents chargés du PEV en gestion de la Cdf, des vaccins

et consommables dans les structures sanitaires ;

⇒ A l’endroit des districts sanitaires :

� renforcer la mobilisation sociale pour le PEV ;

� appliquer correctement la politique de réduction des pertes en vaccins et

consommables

� rechercher des partenaires locaux pour la promotion des activités du PEV;

� faire des plaidoyers envers les leaders communautaires pour leur adhésion totale aux

activités de vaccination.

⇒ A l’endroit des communautés et collectivités (ASACO, élus) :

� fiancer les activités de stratégies avancées de façon régulière;

� informer la population pour une bonne participation communautaire.

62

10. REFERENCES

1. Ministère de la Santé : Plan national d’introduction du vaccin contre l’Haemophilus

Influenzae type b au Mali, septembre 2004

2. Ministère de la Santé : Plan national d’introduction du vaccin contre le

Pneumocoque au Mali, Avril 2009

3. Campbell J D, Kotloff K L, SOW SO. Invasive Pneumococcal infections among

hospitalised children in Bamako, Mali. Pediatric infect. Dis. J 2004; 23 (7) : 642-9.

4. Lepoutre A. l’évolution de l’incidence des infections invasives à pneumocoque,

France, 2005. Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) 5/ 6 Février 2007

France

5. Organisation Mondiale de la Santé : Relevé Epidémiologique hebdomadaire N° 12,

2007, 82, 93-104

6. UNICEF/OMS, La pneumonie de l’enfant : Un fléau oublié, 2006

7. Organisation mondiale de la Santé. Mise au point de nouveaux vaccins. [En ligne]

2010. Disponible sur URL : www.who.int/mediacentre/factsheets/fs289/fr/

8. Wikipedia: fr.wikipedia.org/wiki/Haemophilus influenzae . Haemophilus influenzae

sur un milieu de culture au sang .... juin 2013.

9. OMS : Protocole générique de surveillance des populations pour l’Haemophilus

Influenzae type b. WHO/VRD/GN/95.05.

Page 34: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

63

10. Brisou P, Chamouilli J M, Gaillard T, Chamouilli J M, Gaillard T, Muselec Y :

les infections à pneumocoques. Encyclopédie médico-chirurgicale

4-260-B-10 (2004)

11. Vergnaud M, Bourdon S, Brun M, Cattier B, Chanel C, Chardon H et al.

Observatoires régionaux du pneumocoque : analyse de la résistance aux antibiotiques et

des sérotypes de Streptococcus pneumoniae en 2001. Bull Epidémiol Hebdo 2003 ; 37 :

173-176

12. Floret D. les décès par infections bactériennes communautaires : enquête dans les services

de réanimation pédiatrique. Arch Pédiatr 2001 ; 8 suppl4 : 705-711.

13. Pfizer Canada inc : Vaccin anti-pneumococcique triskaïdécavalent conjugué

(protéine diphtérique CRM197) [En ligne] 31 juillet 2013 disponible sur URL :

www.pfizer.ca/fr/our_products/products/monograph/232 Consulté le 17 Septembre

2013

14. Organisation Mondiale de la Santé. Introduction du vaccin anti-pneumococcique -

PCV 10 Manuel à l’usage des agents des districts et des centres de santé. [En ligne] 12

novembre 2010. Disponible sur URL :

www.who.int/nuvi/pneumococcus/20101112PCV10_ManuelUsagefr.doc

15. Cellule de Planification et de Statistique/Ministère de la Santé, Direction Nationale de la

Statistique et de l’Informatique/Ministère de l’économie, de l’industrie et du commerce

(Bamako, MALI). L’Enquête Démographique et de Santé du Mali 2006.

Bamako, décembre 2007:497p.

16. Dembélé P.

Evaluation de l’introduction de nouveau vaccin au premier semestre 2006 dans le district

sanitaire de Djibo, Burkina Faso. MRO EPIVAC 2006

64

17. Seck N.

Défis logistique et financier de l’introduction du vaccin contre les infections à

pneumocoque dans le PEV de routine au Sénégal de 2010 à 2014: cas du District

sanitaire de Poponguine. MRO EPIVAC 2010

18. Keïta S. B.

Introduction du vaccin contre l’infection à Haemophilus influenzae de type b dans le

PEV au Mali : cas du district sanitaire de la commune VI de Bamako. MRO EPIVAC

2007

19. Manzila T, Macauley R. Introduction de nouveaux vaccin dans la région Africaine :

leçons apprises : Children vaccines program at Path, 2004

20. Ndiritu M, Immunization coverage and risk factors for failure to immunize with in

the Expanded Programme on Immunization in Kenya after introduction of new

Hæmophilus Influenzæ type b and hepatitis b virus antigens. BMC Public Health 2006,

6:132

21. Tagliante –Saracino J. Evaluation de l’introduction du vaccin contre l’Hépatite B

dans le PEV de la Côte D’Ivoire. Décembre 2004

22. OMS : Programme mondial des vaccins et vaccinations (GPV). Notes de synthèse :

position de l’OMS sur les vaccins conjugués anti-Hæmophilus Influenzæ type b.

Relevé épidémiologique hebdomadaire, 1998.73 :64-68.

Page 35: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

65

11. ANNEXES

Plan de collecte des données

Objectifs Spécifiques

Indicateurs Définition de l’indicateur

Informations à collecter

Sources de l’information

Outil de collecte

Décrire les défis à relever pour l’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV du Mali

Approvisionnement en vaccins et Matériels d’injection

Nombre de doses de vaccins et d'unité de matériel d'injection nécessaire pour une population donnée

Quantité de vaccins et de matériel d'injection assurée par l’Etat et ses partenaires pour la période 2005-2011

PPAC, Rapports annuels du PEV

Grille d'exploitation

Couverture vaccinale des antigènes

Nombre d’enfants vaccinés en BCG, Penta3, VAR, VAA, Pneumo-13 et VAT2 de 2005 à 2012

(Nombre d'enfant ou femme cibles vacciné/population cible)*100 de 2005 à 2012 par antigène

Rapport technique annuel de

vaccination

Grille d'exploitation

Taux de perte en vaccin

Dose de vaccin définitivement sortie du stock mais non administrée au bénéficiaire (cible)

(Dose de vaccin définitivement sortie du stock mais non administrée au bénéficiaire (cible)/doses totale de vaccin sortie)*100

Grille d'exploitation

Taux d’abandon

Enfant de 0 à 11 mois ou femme en âge de procréer ayant reçu une dose d’un antigène mais qui ne sait pas présenté pour les séances ultérieures

Nombre d'enfant vacciné au BCG-Nombre d'enfant vacciné au VAR/Nombre d'enfant vacciné au BCG

Grille d'exploitation

Quantité de déchets et boite de sécurité attendus

Il s'agit des déchets issus de la vaccination (seringues, aiguilles) qui doivent être produits pendant la période

Nombre de seringues (SAB, SD) utilisées par le PEV/100 de 2005 à 2011

Document des plans d'introduction de nouveaux vaccins, Rapports technique de vaccination

Grille d'exploitation

Situation des incinérateurs

Nombre d'incinérateurs fonctionnels

Nombre d'incinérateurs fonctionnels par région de 2005 à 2011

Rapports trimestriel de gestion des déchets biomédicaux

Grille d'exploitation

Décrire les contraintes et les difficultés rencontrées dans l’introduction des

Capacité de stockage du PEV Mali par région

Volume de stockage des vaccins x facteur volume d'équipement

Volume de stockage des vaccins x facteur volume d'équipement pour chaque région

Rapport technique annuel de vaccination

Grille d'exploitation

66

vaccins anti Haemophilus influenzae type b et anti Pneumococcique dans le PEV du Mali

Besoins en chaine de froid par Région

Nombre de CDF nécessaire par région

Nombre de CDF requis - nombre de CDF existant

Document des plans d'introduction de nouveaux vaccins

Grille d'exploitation

Coût des vaccins et diluants du PEV

Somme des dépenses effectuées pour l'achat des vaccins et diluants

Nombre de doses de vaccin x prix unitaire du vaccin (en dollar US)

Rapport financier annuel de

vaccination

Grille d'exploitation

Coût du matériel d’injection et boites de sécurité

Somme des dépenses effectuées pour l'acquisition des matériels d'injections et boites de sécurités

Nombre de seringue et de boite de sécurité nécessaires x prix unitaire (en dollar US)

Grille d'exploitation

Coût du transport des vaccins et des matériels d’injection

Somme des dépenses effectuées pour acheminer les vaccins et matériels d'injection au dépôt central

Frais engagés dans le transport des vaccins et matériels d'injection du point d'achat au dépôt central

Grille d'exploitation

Coûts spécifiques du PEV

Somme des dépenses effectuées pour le PEV

Somme des coûts récurrents et non récurrents propre au PEV

Grille d'exploitation

Page 36: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

67

FICHE DE COLLECTE DES DONNEES

Date de l’enquête :

Nom de la structure : Nom de l’enquêteur :

1. Les défis de l’introduction de nouveaux vaccins dans le PEV du Mali 1.1. Approvisionnement en vaccins (en doses) et matériels d'injection avant et après

l'introduction d'un nouveau vaccin

Vaccins 2005 2007 2010 2011

Etat GAVI Total Etat GAVI Total Etat GAVI Total Etat GAVI Total

BCG VPO DTC Hépatite B Pentavalent Pneumo VAR VAA VAT SAB SAB pour BCG Seringue reconstitution 2ml

Seringue reconstitution 5ml

Boites sécurité

1.2. Couverture vaccinale de 2005 à 2011

Antigènes 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Objectif

CV Object

if CV

Objectif

CV Objec

tif CV

Objectif

CV Objec

tif CV

Objectif

CV

BCG

VPO

DTC 3 VAR VAA HepB 3 VAT2+ Penta 3 Pneumo

68

1.3. Taux de perte en vaccin de 2005 à 2011

Antigènes 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 BCG DTC3+Hépatite B 3 Penta 3 VPO VAR VAT2 VAA Pneumo -13 3 NA NA NA NA NA

1.4. Taux d’abandon de 2005 à 2011

Abandon 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

BCG - VAR

Penta 1-Penta 3

Pneumo 1-3

1.5. Sécurité des injections 1.5.1. Nombre d’incinérateurs fonctionnels par région de 2005 à 2011

Régions 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Kayes Koulikoro Sikasso Ségou Mopti Tombouctou Gao Kidal Bamako

Page 37: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

69

1.5.2. Approvisionnement du PEV en boites de sécurité de 2005 à 2011

Années Etat GAVI Quantité totale de boites de sécurité

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

1.5.3. Quantité de déchets générés de 2005 à 2011

Déchets 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 SAB BCG

SAB 0,5

S R 5ml

SR 2ml

BS générées

Fls BCG

Fls VPO

Fls DTC

Fls Hépatite B

Fls Pentavalent

Fls Pneumo

Fls VAR

Fls VAA

Fls VAT

70

2. Contraintes liés à l’introduction des vaccins anti Haemophilus influenzae type b et

anti Pneumococcique dans le PEV du Mali

2.1.Aspects logistiques

2.1.1. Capacité en volume (en m3) de la chaîne du froid du PEV au niveau central de 2005 à 2011

2005 2007 2008 2009 2010 2011

Besoins annuels en volume positif, y compris le(s) nouveau(x) vaccin(s) (litres)

Capacité positive totale nette existante (litres ou m3)

Calcul du nombre minimum d’expéditions annuelles requises pour la capacité réelle de la chaîne du froid

Nombre annuel d’expéditions

Différence (le cas échéant)

2.1.2. Capacité en volume (en m3) de la chaîne du froid du PEV-Mali de 2005 et 2011

Régions 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Kayes Koulikoro Sikasso Ségou Mopti Tombouctou Gao Kidal Bamako

Page 38: Processus, Contraintes Et Défis de l’Introduction VACCINS Pev

71

2.2.Aspects financiers

2.2.1. Part du budget alloué à la vaccination dans le budget global de la santé

Années Budget santé en

milliards de FCFA [a]

Financement du PEV par l’Etat en milliards

de FCFA [b]

Pourcentage PEV/ Budget santé [b]/ [a] * 100

2005

2006 2007

2008

2009 2010

2011

2.2.2. Cofinancement des nouveaux vaccins et matériels de vaccination

- Coût des vaccins et diluants du PEV de 2005, 2007, 2010 et 2011

Vaccins 2005 2007 2010 2011

Etat GAVI Total Etat GAVI Total Etat GAVI Total Etat GAVI Total

Hib

Pneumo

- Coût des matériels d’injection pour les nouveaux vaccins du PEV de 2005, 2007, 2010 et 2011

Matériels injection et BS

2005 2007 2010 2011

Etat GAVI Total Etat GAVI Total Etat GAVI Total Etat GAVI Total

SAB Seringue reconstitution

Boites de sécurité

72

2.2.3. Coût du PEV avant et après introduction des nouveaux vaccins

Rubrique des Coûts spécifiques 2005 2007 2010 2011

Montant % Montant % Montant % Montant %

Co

ûts

récu

rren

ts

Vaccins traditionnels

Nouveaux vaccins

Matériels d'injection & BS

Personnel à temps plein

Entretient CDF

Entretient autres équipements

Formation à court terme

Mobilisation sociale et IEC

Contrôle et surveillance des maladies

Gestion du programme

Autres coûts récurrent

Total coûts récurrents

Co

ûts

non

récu

rren

ts Chaine du Froid

Véhicule PEV

Total Coûts non récurrents

TOTAL GENERAL