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PROCÈS-VERBAUX DKS SÉANCES 155 Bois, avec les principes de Sluter, ces jolies statuettes ? Je le crois, car si elles ne sont -pas signées, elles sont contemporaines du retable dont elles ont les caractères et la grâce ; comme elles, il est l'oeuvre d'un sculpteur villageois ayant acquis « sinon la technique de ses maîtres, du moins la pratique de leurs ateliers 1 ». » Or, ce rétable est signé en toutes lettres Paquotle. l.f.p.d. (Pu- quotte l'a lait pour Dieu). Pourquoi, dans ces conditions, n'attri- lmerait-on pas ces oeuvres similaires et contemporaines, les angelots comme le retable, au môme auteur, à Paquotte ? Ce sculpteur était certainement originaire du village de Marsannay-le-Bois. II existe, encore de nos jours, dans cette commune, «ne famille Paquotte ou Pacotte, qui y habite depuis un temps immémorial. Des actes an- ciens signalent l'existence de Paquotte aux xvin 0 , xvn c et même xvi° siècles ; on les désignait comme laboureurs et quelquefois comme carriers, car ils ont exploité quelque temps, paraît-il, les carrières du lieu-dit « aux Barraques ». On peut donc conjecturer que l'un d'eux fréquenta une école slutérienne de Dijon — distant seulement de douze kilomètres — et fit pour l'église de son village, non seu- ement le retable, mais encore une série de statuettes dont celles qui nous occupent ont fait partie et ont seules échappé, en 1710, aux ennemis de l'art gothique. Cette supposition est possible, pro- bable, et, à défaut de certitude, c'est une hypothèse qui mérite d'être signalée ». LES ANCIENS SEIGNEURS DE MARIGNY-SUR-OUCHE (par M. l'abbé M. Chaume, membre résidant) « On ne sait rien de précis sur les origines féodales de Marigny- sur-Ouche. Le plus ancien texte où il soit fait positivement allusion à cette seigneurie (vers 1120, Arch. Côte-d'Or, H 11 , cartul. 168, f° 79, dans Ernest PETIT, DUCS capétiens, I, n° 1(37) parle, au pluriel, des « seigneurs de Marigny », ce qui laisse entrevoir une situation complexe, analogue à celle de Blaisy ou de Mâlain, à la même époque. » Ces « seigneurs de Marigny » sont (en combinant les données fournies par deux chartes de Cîleaux, H 11 , cartul. 168, 1° 79-80 et cari. 166, f° 90, dans PETIT, n° 166 et 167) : » 1. Aimon [de Dijon], clomnus Ifaijmo de Marriniaco Castro, sa femme Agnès et leurs fils Guillaume et Galon ; 1. M. AntiLoïc Hugucnin pense mOme que ce rétable comportait primitivement sur ses quatorze socles ou consoles autant de statuettes auxquelles on n'a subs- titué des peintures à la détrempe, que lorsqu'ellesentdisparu dans les tourmentes du xvi° siècle.

PROCÈS-VERBAUX DKS SÉANCES 155

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PROCÈS-VERBAUX DKS SÉANCES 155

Bois, avec les principes de Sluter, ces jolies statuettes ? Je le crois,car si elles ne sont -pas signées, elles sont contemporaines du retabledont elles ont les caractères et la grâce ; comme elles, il est l'œuvred'un sculpteur villageois ayant acquis « sinon la technique de sesmaîtres, du moins la pratique de leurs ateliers1 ».

» Or, ce rétable est signé en toutes lettres Paquotle. l.f.p.d. (Pu-quotte l'a lait pour Dieu). Pourquoi, dans ces conditions, n'attri-lmerait-on pas ces œuvres similaires et contemporaines, les angelotscomme le retable, au môme auteur, à Paquotte ? Ce sculpteur étaitcertainement originaire du village de Marsannay-le-Bois. II existe,encore de nos jours, dans cette commune, «ne famille Paquotte ouPacotte, qui y habite depuis un temps immémorial. Des actes an-ciens signalent l'existence de Paquotte aux xvin0, xvnc et mêmexvi° siècles ; on les désignait comme laboureurs et quelquefois commecarriers, car ils ont exploité quelque temps, paraît-il, les carrièresdu lieu-dit « aux Barraques ». On peut donc conjecturer que l'und'eux fréquenta une école slutérienne de Dijon — distant seulementde douze kilomètres — et fit pour l'église de son village, non seu-ement le retable, mais encore une série de statuettes dont cellesqui nous occupent ont fait partie et ont seules échappé, en 1710,aux ennemis de l'art gothique. Cette supposition est possible, pro-bable, et, à défaut de certitude, c'est une hypothèse qui mérited'être signalée ».

LES ANCIENS SEIGNEURS DE MARIGNY-SUR-OUCHE(par M. l'abbé M. Chaume, membre résidant)

« On ne sait rien de précis sur les origines féodales de Marigny-sur-Ouche. Le plus ancien texte où il soit fait positivement allusionà cette seigneurie (vers 1120, Arch. Côte-d'Or, H11, cartul. 168, f° 79,dans Ernest PETIT, DUCS capétiens, I, n° 1(37) parle, au pluriel, des« seigneurs de Marigny », ce qui laisse entrevoir une situation complexe,analogue à celle de Blaisy ou de Mâlain, à la même époque.

» Ces « seigneurs de Marigny » sont (en combinant les donnéesfournies par deux chartes de Cîleaux, H11, cartul. 168, 1° 79-80 etcari. 166, f° 90, dans PETIT, n° 166 et 167) :

» 1. Aimon [de Dijon], clomnus Ifaijmo de Marriniaco Castro, safemme Agnès et leurs fils Guillaume et Galon ;

1. M. AntiLoïc Hugucnin pense mOme que ce rétable comportait primitivementsur ses quatorze socles ou consoles autant de statuettes auxquelles on n'a subs-titué des peintures à la détrempe, que lorsqu'ellesentdisparu dans les tourmentesdu xvi° siècle.

156 PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

» 2. Doon (Doo, Dodo), Garon (Varus, Waro) et Gui (Vuido), toustrois fils d'Agnès et d'un premier mari dont le nom n'est pas cité ;

» 3. Doon (Dodo, domnus Doo), marié à Ricancia, dont il a deuxfils, Hugues et Aimon.

» On peut supposer, d'après cette liste de noms, que Marigny étaitalors divisé en deux parts, la première constituant l'héritage d'Agnèset de ses fils, et la seconde celui de Doon de Marigny, apparemmentcousin d'Agnès 1. — II est séduisant de. reconnaître dans ce Doonde Marigny l'ancêtre des « le Blanc » de Marigny, que l'on trouvefréquemment, aix cours du siècle suivant, dans l'entourage des siresde Marigny. Hugues et Aimon, fils de Doon, sont cités jusque vers1165 (cart. de la Bussière, cité par PETIT, II, n° 386 ; Arch. Côte-d'Or, G 125, f° 56 v° ; H12 carton 527). Puis viennent Gui le Blanc,Doon III et leur sœur Comtesse, cités en 1187 et au cours des annéessuivantes (Arch. Côte-d'Or, H*2 carton 527 ; H11 cartul. 168, 1° 73et 95). Gui le Blanc est le père d'Hugues, de Jean, de Gui, de Thomaset d'Ermengeard, cités en 1187 et 1210 ; Doon III est le père deGuillaume le Blanc et de Gertrude, cités de 1187 à 1223 (Arch. Côte-d'Or, Hi2 carton 535 ; H " cartul. 168, I" 73-74).

» Doon II, Garon et Gui, fils d'Agnès et de son premier époux nereparaissent pas dans les chartes, d'ailleurs peu nombreuses, dessires de Marigny. — Nous avions cru, tout d'abord, frappé que nousétions par le prénom extrêmement rare de Waro, Varus, retrouverleurs descendants dans Jes <> Gareau » qui possèdent Saint-Victorau xni e siècle, et que l'on aperçoit dans l'entourage des sires deSombernon dès le milieu du xn0 siècle (Thibaud Gctrellus ; Gui etEudes Gctrellus, son fils, 1154). Mais la mention d'un Odo Wareilusaux côtés de Garnier de Sombernon, lors de la fondation de l'abbayed'Aseraule, point de départ de la Bussière, en 1131, rend illusoirecette probabilité.

» Suivant une autre conjecture, Gui, lils d'Agnès et de son premierépoux, pourrait être identifié à un certain Gui de Montréal, Vuidode Monteregali, alias de Montereç/io qui apparaît à diverses reprisesdans la région dijonnaise. D'autres Montréal, qui touchent de prèsà Gui, et qui portent le surnom de Cayn, Chain, Caijno, Caynus, Chag,Chaîne, Charma, Cagnen et même Caynard, figurent à la fois dansl'Avallonnais et dans le Dijonnais ; et nous nous demandons si cen'est pas à leur famille (autrefois étudiée par E. PETIT, Bulletinde l'Yonne, 1865, p. 68-261, et surtout, Ducs capétiens, V, p. 496-497) que se rattachent les abbés Galon II (vers 1170-1173) et Anseri(vers 1185-1188) de la Bussière.

1. Un lluçjo monachus qui crat de Marriniado, provisor de Longvic en 1102KRArsD, Recueil, p. 204-205), pourrait être un proche parent d'Agnès et de

Doon Ier.

PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES 157

« Nous cilerons :

» Galeran de Monleregio, qui figure vers 1103 dans l'entouragedu duc Hugues II aux côtés d'Aimon [de Marigny], [rater Galonisabbatis, d'Hugues Chanlard et de Guerri (PÉRARD, p. 82-83) ;

» Aimon de Divione cognbmento Chag, garant, avec Thierry deFauverney, de Pierre Mauregard l'ancien, seigneur de Mirebcau(Chron. de Bèze, p. 396) ; sans doute identique à Haymo Caynardusde Divione (J. LAURENT, Cariai, de Molesme, II, p. 21, n° 13) ; àHaymo Chayna, cité vers 1122 en compagnie de Doon de Marignyet d'Hugues Chanlard (Arch. Côte-d'Or, H " cartul. 168, i° 167 v°) ;à Aymo Cagnen, qui approuve vers 1130, avec Humbert et Thierryde Fauverney, Guerri [de Dijon] et Hugiies Chanlard, la donationdu moulin du Fossé, près Echevannes, par Arbert de Sombernon(PÉRARD, p. 91) ; à Haymo Cayno, témoin, en 1132, avec son filsGuillaume, Humbert et Etienne de Fauverney, Humbert du Fosséet Aimon le Roux de Dijon, de la fondation de l'abbaye de Tart(FYOT, Hisl. de Saint-Etienne, pr. 404) i ;

» Gui Cayno, témoin, vers 1120, d'une donation d'Aimon de Til-Châtel (PÉRARU, p. 90) ; — sans doute identique à Gui de Montréal,ci-a près ;

«Eudes Caynus, cité entre 1132 et 1143, aux cotés d'Aimon leRoux, de Guillaume de Marigny et de Guillaume d'Orgeux, dans lacharte notice de la fondation de Tart (FYOT, Hist. de Saint-Etienne,pr. 404) ; témoin entre 1125 et 1157 d'une donation faite par HenriCanlate de biens sis à Quetigny (Arch. Côte-d'Or, G 125, l'° 35) ;

» Gui de Monleregali, témoin vers 1150 d'une donation faite àSaint-Etienne sur Mareilly-sur-Tîlle par Eudes le Gras de Vergy(Arch. Côte-d'Or, G 363) ; témoin avec son frère Chayn ou Cayin,et avec Guillaume d'Orgeux, en 1151, d'une donation faite à Cîteauxsur Tarsul (H" cartul. 168, 1° 62 v° ; cartul. 16!), f° 49) ; témoin,vers 1165, d'une charte de Guillaume de Marigny en faveur de l'hô-pital de Til-Châtel (G 132) ;

» Caina de Monteregali et son neveu Galeran, bienfaiteurs de Reignyentre 1145 et 1164 (QUANTIN, Cartul. de l'Yonne, II, p. 173) ;

» Galon de Monteregio, moine de la Bussière, témoin d'une donationde Guillaume Ier de Marigny (Cartulaire cité par E. PETIT, II, n» 386);

» Haimo Chaîne de Monteregali, cité à diverses reprises de 1171à 1208 (Arch. Côte-d'Or, H " cartul. 166, f" 60 ; IW carton 538 ;H " carton 5 18, etc.).

2. Un Aimon Validant (sans doute Aimon, fils de Galeran) figure dans unecharte de Sninl-Klienne do 1150 environ (G 363). — Serait-ce noire personnage ?

158 PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

» I. — La lignée des sires de Marigny-sur-Ouche remonte à Aime-line ou Anneline, domna Annelina, veuve aux environs de l'an 1100,et qui, vers cette date, affranchit une serve de Daix (lor carlul.de Saint-Étienne, Arch. Gôte-d'Or, G 125, n» 95 ; PÉRARD, p. 80).Le nom de son mari est inconnu : on devine seulement, par les situa-tions qu'occupent leurs enfants, qu'il appartenait à la catégorie desmiliies Divionenses ; ses biens patrimoniaux — ou ceux de sa femme —étaient situés à Daix, Corcelles-les-Monts, peut-être aussi à Bargeset à Saulon.

» L'affranchissement précité noiis fournit les noms des quatrefils d'Anne] in e :

» a) Galo, Walo, chanoine de Saint-Etienne dès 1102, abbé deLosne vers 1105 et jusqu'en 1113, prieur régulier de Saint-Etiennede 1117 à 1124, chanoine régulier jusque vers 1145 où il devientmoine de Saint-Bénigne (1e r cartuî. de Saint-Étienne, ArchivesCôte-cVOr, G 125, passim). — Suivant Ernest Petit (II, p. 286), ilserait mort abbé de la Bussière, aux environs de 1170.

» b) Guerri, Verrions, Widricus Divionensis, l'un des chevaliersde l'entourage de Hugues II, duc de Bourgogne, cité de 1102 à 1130environ ; par sa mère ou par sa femme, il touchait d'assez près (cf. unecharte mutilée de Saint-Etienne, G 125, n° 87) à la vicomtesse deDijon, Lucie de Beaune, femme de Jobert Ier de la Ferté. — Jobert,fils de Guerri, figure aux côtés de son père dans une charte de Saint-Bénigne (PÉRARD, p. 220).

» c) Hugues, surnommé Chanlard, Hao, Hugo Canlardus, cité de1102 à 1145 environ, moine en 1117 (Arch. Côte-d'Or, H78 carton1047) ; père d'Aimon (H" cartul. 168, f° 84 ; G 125, f° 54-55 ; Galliachristiana, IV, pr., col. 180-181) et de Ponce, qui devient seigneurde Duesme par son mariage avec Guillemette de Châfillon. — Surles Chanlard de Duesme, on consultera utilement l'abbé GHOMTON,Saint Bernard el le château de Fontaine-lez-Dijon, I, p. 142-143 etII, p. 15-18. D'autres rejetons de la même souche conservèrentlongtemps d'importants domaines dans la région de Saulon, deBarges et de Tart : Ponce Chanlard IJ, en 1218, approuve la donationd'une part des dîmes de Rouvre à l'abbaye de Tart (Arch. Côte-d'Or,H73 carton 1052) ; Renaud Chanlard, en 1239, cède à Cîteaux sesdîmes de Barges (cartul. de Cîteaux 168, f° 29) ; Jean Chanlard etson frère Aimon, en 1247, cèdent à Cîteaux une terre sise à Kixin(ibid., 1° 162 v°) ; Hugues Chanlard II, mort avant 1264, est le maride Sibille, dame de Mellecey-lez-Montagu, dont il a trois enfants :Ponce III, Guillaume et Elisabeth (B 1260).

» d) Aimon, qui suit.

PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES 159

» II. — Aimon Ier, Aijmo de Divione, Haimo Divionensis, Haimode Marriniaco caslro, apparaît fréquemment dans les chartes cli-jonnaises dit premier quart du xn° siècle (cf. le catalogue d'actesdressé par E. PETIT, à la fin du tome Ier de ses Ducs capétiens). Di-verses chartes de Cîteaux nous le montrent possessionné à Bretignyet à Gémigny, près de Vlllebichot et de Saint-Bernard, ainsi quedans le voisinage de Gilly-lez-Vougeot (Arch. Gôte-d'Or) H11, l'° 7!)et 80). Elisabeth, dame de Vergy, femme du comte Savari, ses filsSimon et Hervé, seigneurs de Vergy, Arnoul Cornu, qui sera l'un desfondateurs de l'abbaye de Tart, l'assistent dans ses donations.

» De sa femme Agnès (mère, en premières noces, de Doon, Garonet Gui), il a deux fils : Guillaume, dont il sera question ci-après, etGalon. — Ce dernier, qualifié « clerc » dans la charte où son frèreGuillaume l'ait don à Saint-Bénigne de l'église de Corcelles-les-Monts(Arch. Gôte-d'Or, H1 carton 21), apparaît plus tard comme monachusDivionensis, c'est-à-dire comme religieux de Saint-Bénigne (cartul.de la Bussière, cité par E. PETIT, II, n° .'586).

» III. — Guillaume I01', seigneur de Marigny dès 1132 (charte defondation du monastère de Tart, dans FYOT, Hist. de l'abb. de Saint-Etienne, pr., 404) ; connétable de Bourgogne en 1151, mort vers 1165.De sa femme Aélis ou Alix, il a cinq enfants connus : Eudes, Aimon II.Barthélémy, Elisabeth et Agnès (charte de Theuley, dans la collec-tion Moreau, vol. 873, 1° 154 ; chartes de la Bussière, Arch.Gôte-d'Or, H12 cartons 529, 532 et 531). — Après le décès de sonépoux, Aélis se remarie avec Artaxid de Ghastellux (cartul. de laBussière, cité par E. PETIT, II, n" 386).

» Les chartes parvenues jusqu'à nous montrent qu'aux bienshérités de ses ancêtres, et sis aux alentours de Cîteaux, dans l'Arrière-Côte et dans la vallée supérieure de l'Ouche, Guillaume en avaitjoint toute une série d'autres, localisés aux environs de Spoy, deBourberain et de Saint-Jean-de-Losne. On peut supposer que cesnouvelles possessions provenaient de sa femme Aélis, qu'il faudraitrattacher, par suite, soit aux Til-Chàtel, soit aux Montsaugeon.

» Les personnages que l'on rencontre habituellement auprès doGuillaume Ier de Marigny sont, avec les Ghanlard et les Montréal,Aimon le Roux de Dijon, Humbert-Arnaud, Baudoin et Humbertde la Porte, et surtout Guillaume d'Orgeux, fils de Gandin de Dijon.

— Eudes, seigneur de Marigny en 1167 et jusqu'après1171, paraît dans plusieurs chartes de Cîteaux (Arch. Côte-d'Or,H11 cart. 166, f° 60-61 et !)3 ; cartul. 168, f« 81). Aimon le Roux etGuillaume d'Orgeux, qui figurent à ses côtés comme ils avaientfiguré aux côtés du connétable Guillaume, paraissent le toucherde fort près. Une charte de Cîteaux relative à Bretigny, près deGilly ( H u cartul. 166, f" 93 v", publ. dans E. PETIT, II, n° 161),

160 PKOCÈS-VEBBAUX DES SÉANCES

déclare que Odo de Mariniaco et Willelmus de Urjol spoponderunl...de his garantiam se portaluros ubicumque nécessitas exegeril, et maximeerga malrem suam, et maritum ejus, cl jratres suos et sorores. Guillaumed'Orgeux serait-il issu d'une première union d'Aélis ? et y aurait-illieu de le distinguer du Guillaume d'Orgeux qui assiste entre 1132et 1143 aux premières donations faites à l'abbaye de Tart ?

>> lYb. — Aimon II, seigneur de Marigny, succède à son frère Eudes,entre 1171 et 1186 et meurt après 1191, revêtu, comme l'avait étéson père, de la charge de connétable de Bourgogne. De sa femmeElisabeth on Isabeau, « dame de Rolle », fille d'Hugues II et sœurd'Etienne de Mont-Saint-Jean (remariée en 1196 à Guillaume deChamplitte, et en 1201 à Bertrand de Saudon, Areh. Côte-d'Or,H12 carton 529), il laisse six fils :

» a) Guillaume II, qui suit ;» b) Eudes, mentionné de 1190 à 1239, seigneur de Daix (Arch.

Côte-d'Or, G 309, pièce de 1232 ; et G 126, f° 146) et de Saulon (H",cartul. 167, 1° 5 et 6, n° 31, 33 et 34) ; mari d'Agnès, dont il a troisfils : Àimon, Eudes et Jean (H11 cartul. 168, i'° 7 v", n° 15) ;

» c) Aimon, mentionne en 1190 (H11, cartul. 168, 1° 94, n° 16);» d) Hugues, archidiacre de Beaune (... 1217 ... 1221 ...) et prévôt

cl'Autun (... 1228 ...) ;» e) Jean, chanoine d'Autim (... 1221...) et prévôt de Bligny

(... 1228 . . . ) ;» /) Etienne, mentionné jusqu'en 1229, seigneur de Perrigny

(Yonne) ; père de Marguerite, dame de Magny-lez-Avallon (mariéeà André de la Brosse, seigneur de Villiers-le-Bois, Arch. Côte-d'Or,H1, carton 58), et d'Elisabeth, alias Isabeau, dame de Perrigny.Ces deux dames possèdent encore du chef de leur père, et sous lasuzeraineté des sires de Marigny, des biens importants situés à Fla-cey, près de Saint-Julien, à Echevannes, près de Til-Châtel, et àCorcelles-les-Monts, près de Dijon.

Deux autres enfants d'Isabeau de Rolle, Marguerite (mariée en1226 à Artaud III de Chastellux) et Symonette, dame de Bouhey(mariée en 1226 à Girard de Sanvignes, veuve en 1234), paraissentêtre issues de l'union d'Isabeau avec Bertrand de Saudon (Arch.Côte-d'Or, H", cartul. 168, f° 108, n° 34 ; H*2, carton 530).

» V. — Guillaume II, seigneur de Marigny en 1197 et jusqu'après1240 (Arch. Côte-d'Or, H16, carton 619), épouse successivementMarguerite (1187 ... 1224), dont on ignore la maison (Arch. Côte-d'Or,H11, cartul. 168, 1° 74, n° 3 ; f° 95, n» 18 ; H™, cartons 527 et 535),et Damerons (1234), fille d'Eudes de Saulx et veuve de Guillaumede CMteauneuf (Arch. Côte-d'Or, H11, cartul. 168, f° 96, n» 25 ;cf. CHOMTON, Saint Bernard..., Il, p. 1 10 et 174). De cette dernière,

PROCÈS-VERBAUX DES SÉANC1LS 161

il laisse un fils unique, Guillaume III, seigneur de Marigny après lui,et une fille, Alix, mariée d'abord à Hugues de Vergy, puis à Mile deFrolois (1212-1257).

» VI. — Guillaume III, seigneur de Marigny en 1252 et jusqu'après126!) (Arch. Gôte-d'Or, H*, carton 19), épouse en 1211 Yolande,« fille de la dame de BaufTremont » (PÉRAHD, p. 449), et par conséquentissue d'une première union d'Agnès de Vergy, fille de Guillaume,sénéchal de Bourgogne. Trois enfants naissent de ce mariage :

» a) Guillaume IV ;» b) Aimon ou Emonin, frère de l'Hôpital de Jérusalem, à Beaunc

(Arch. Côte-cl'Or, H113, carton 1221, publié dans E. PETIT, V, n°3582) ;

» (') Béatrix, mariée en 1296 à Guillaume de Loc d'Or.

» VII. — Guillaume IV, seigneur de Marigny, écuyer, cité en 1279,1280, 1283 et 1286. Sa femme se nommait Alixant ou Elissent deBorbailleyo (Arch. Côte-d'Or, B 1005 ; H12, carton 527).

» Après le décès de Guillaume IV, sa sœur Béatrix gage au ducRobert II, en 1296, tout ce qu'elle possède dans la châtellenie deMarigny (Arch. Côte-d'Or, B 10487) et qui lui est advenu par succes-sion duclit Guillaume. Mais Robert II se dessaisit de cette gageriedès 1298 (Arch. Gôte-d'Or, B 10424) au profit de 'Jean de Frolois,cousin germain de Guillaume et de Béatrix.

» A la même époque (Arch. Côte-d'Or, B 10488, pièce de 1299 re-lative à Bouhey), une autre portion de la seigneurie de Marignyest détenue par Guillaume, sire de la Rochc-Nolay *, et sans doute

1. Fait remarquable, pendant tout le xnic siècle, les sires de la Roche-Nolayinterviennent, dans les affaires des sires de Marigny en qualité de suzerains deceux de leurs fiefs qui mouvaient originairement de Vergy.

Cf. entre autres, l'approbation que Guillaume de la Roche et son frère Phi-lippe font, en 1267, des conventions passées au sujet de Bouhey entre Guil-laume III de Marigny et les religieux de la Bussière (Arch. Côte-d'Or, M13,carton 530 ; publ. dans E. Petit, V, n° 3581) ; et l'approbation que Hugues dela Roche et son fils Gui font, en 1234, de la donation de biens sis à Bouhey,faite par Simonette, sœur de Guillaume II de Marigny, et veuve de Girard deSauvignes (Arch. Côte-d'Or, H12, carton 530).

En 1216, Vergdctn de Vergy, dame de la Roche, fait don à Cîteaux d'unhomme de Corcelles-les Monts (Arch. Côte-d'Or, H" , cartul. 168, f° 7, n° 42).Serait-ce un indice que les sires de la Roche-Nolay tenaient leurs droits desVergy ? — et que les Marigny- sur-Ouche n'étaient, à l'origine, que des cheva-liers de l'entourage des Vergy ? —- Peut-être. Signalons, en faveur de cette der-nière hypothèse, le fait qa'Elisabeth de Vergy, femme du comte Savari, assisteaux donations d Aimon Ier et d'Agnès (il est vrai, dans la région de Gilly et deChambolle) : et que des milites Vergiacenses, à la lin du xi° siècle et au début

162 PROCÈS-VEBBAUX DES SÉANCES

par ses frères. Eudes de la Roche, sire de Nolay (1277-1337), fils deGauthier de la Roche et neveu de Guillaume, acquéreur de Bouheyavant 129!) (B 10488), est le père ou l'aïeul de Marguerite, femmede Jacques de Vienne, sire de Longvy, possesseur de Marigny en1360 (Arcll. Côte-d'Or, B 10508). Jeanne de Vienne, fille de Jacqueset de Marguerite épouse Philibert II de Montagu (f 1406), petit-filspar son père Hugues, sire de Couches (f ap. 1382), de Philibert Ior

de Montagu (t vers 1335) et de Marie de Frolois, lille de Jean.13e Philibert II de Montagu et de Jeanne de Vienne est issu Jean

de Montagu (f 1441), qui transmet Marigny à sa fille Philippine,femme (depuis 1436) de Louis de la Trénioille, comte de Joigny.

» Après Philippine, Marigny revient à son frère Claude de Mon-tagu, seigneur de Couches (t 1470), puis passe à Claude de Blaisy,son cousin germain, fils d'Alexandre de Blaisy et de Catherine deMontagu.

» Claude II de Blaisy (1173-1503), fils de Claude Ier, est le père deSuzanne de Blaisy, mariée à Christophe de Rochechouart-Chan-denier, à partir duquel la succession des seigneurs de Marigny n'offreplus de difficultés ».

Séance du 11 avril 1934

La séance est ouverte à 17 h. sous la présidence de M. E. Fyot,vice-président.

Le procès-verbal de la dernière séance est adopté.M. G. Grémaud donne lecture d'une lettre de M. Henry Corot,

membre non résidant, annonçant la reprise, au 1e r mai prochain,des fouilles aux Sources de la Seine. La campagne, qui durera pro-bablement de six à sept semaines, permettra d'explorer la partiedu temple contiguë à la piscine.

M. Éra. Remy, associé, revient sur la question de la conditiongénérale des colombiers sous l'ancien régime, dont M. Fyot a parléà la dernière séance. Il signale qu'il serait utile d'indiquer leur si-tuation très spéciale dans notre région, en vertu du droit coutuniierde Bourgogne.

du xii°, portent le surnom de «le Blanc», Albus, tout connue les collatérauxprobables d'Agnès (Arch. Côte-d'Or, H1*, cartul. 168, 1° 79-80).

Par ailleurs, Jérémie de la Roche que l'on trouve vers 1160 en contestationavec le chapitre d'Autun (Arch. Côte-d'Or, G 953), fait invinciblement songer àJérémie de Mont-Saint-Jean, fils d'Hugues de Mont-Saint-Jean et d'Elisabethde Vergy (nous avons vu qu'Elisabeth ou Isabeau, dame de Holle, lille d'Hugueset d'Elisabeth, avait épousé Aimon II de Marigny). — Celle homonymie supposed'anciennes relations, peut-être par l'intermédiaire «les seigneurs de Saint-Romain (cf. E. PETIT, II, p. 44(5, n. (i).