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Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020 1 Programme de Coopération Niger – Belgique 2017-2020 Commission Mixte 22/06/2016

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Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020

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Programme de Coopération

Niger – Belgique 2017-2020

Commission Mixte

22/06/2016

Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020

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Abréviations ACNG Acteurs de la Coopération Non Gouvernementale

ACP Afrique, Caraïbes et Pacifique

ARM Assurance Risque Maladie

BAD Banque Africaine de Développement

BEI Banque Européenne d’Investissement

BIO Société belge d’investissement pour les pays en voie de développement

BM Banque Mondiale

CAD/OCDE Comité d’Aide au Développement / Organisation de Coopération et de Développement Economiques

COMPAR Comité des Partenaires

CSP Comité Spécial des Partenaires

CTB Coopération Technique Belge (Agence Belge de Développement)

CUS Couverture universelle de santé

DGD Direction générale Coopération au développement et Aide humanitaire

DUE Délégation de l’Union européenne

EM Etats membres

FBR Financement basé sur les résultats

FNUAP Fonds des Nations Unies pour la Population

GRD Gestion axée sur les Résultats en matière de Développement

I3N Initiative « Les Nigériens Nourrissent les Nigériens

M Million

MEL Ministère de l’Elevage

MM Milliard

MSP Ministère de la Santé Publique

ODD Objectifs de développement durable

OG Objectif général

ONG Organisation Non Gouvernementale

OSCE Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe

PAAPSSP Programme d'Appui à l'Aménagement Pastoral et à la Sécurisation des Systèmes Pastoraux

PAI/MSP Projet d’Appui Institutionnel / Ministère de la Santé Publique

PAREC Programme d’Appui à la Réalisation d’Etudes et Consultances

PARSS Programme d’Appui au Renforcement du Système de Santé

PC Programme de Coopération

PFAS Programme d'Appui à la Formation Continue des Agents de Santé œuvrant dans les Districts et Régions Sanitaires

PIC Programme Indicatif de Coopération

PDES Programme de Développement Economique et Social

PIB Produit intérieur brut

PNDS Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme

PTF Partenaires Techniques et Financiers

Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020

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R Résultat

SDDCI Stratégie pour un Développement Durable et une Croissance Inclusive

SDS Stratégie de Développement et de Sécurité

SMCL Structure mixte de concertation locale

TIC Technologies d’Information et de Communication

UE Union Européenne

Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020

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Tableau des Matières B. PROJET DE PROGRAMME DE COOPERATION ....................................................... 6

1. Cadre de Coopération ...................................................................................................... 6

1.1 Cadre Européen ......................................................................................................... 6

1.2 Les instruments ......................................................................................................... 7

1.3 Priorités de développement de la République du Niger ............................................ 8

1.3.1 Contexte général du Niger ................................................................................. 8

1.3.2 Priorités du Gouvernement du Niger ................................................................. 8

1.4 Priorités du Gouvernement de la Belgique ............................................................. 10

1.4.1 Approche fondée sur les Droits........................................................................ 10

1.4.2 Croissance économique durable et inclusive ................................................... 11

1.4.3 Agenda numérique ........................................................................................... 11

1.4.4 Engagements et responsabilités mutuels pour le programme de coopération . 12

2. Stratégie du Programme de Coopération Niger – Belgique ........................................... 13

2.1 Orientations générales du Programme de Coopération 2017-2020 ........................ 13

2.1.1 Axe 1 : Refondation de l‘Etat (State Building) ................................................ 13

2.1.2 Axe 2 : Renforcement de l’Economie .............................................................. 14

2.1.3 Axe 3 : Renforcement de la résilience des populations ................................... 14

2.1.4 Axe 4 : Approche basée sur les Droits de l’Homme ........................................ 14

2.1.5 Principe 1 : Bonne gouvernance, droits de l’homme, démocratie et état de droit 14

2.1.6 Principe 2 : Prévisibilité et flexibilité de l’aide ............................................... 15

2.1.7 Principe 3 : Partenariat et Complémentarité .................................................... 15

2.1.8 Principe 4 : Renforcement des capacités ......................................................... 15

2.1.9 Principe 5 : Implication de la Société Civile ................................................... 15

2.1.10 Principe 6 :« Ne pas nuire » ............................................................................. 16

2.1.11 Principe 7 : Gestion axée sur les Résultats en matière de Développement (GRD) 16

2.1.12 Principe 8 : Approche multidimensionnelle .................................................... 16

2.1.13 Principe 9 : Les femmes, actrices du développement et de la paix.................. 16

2.1.14 Principe 10 : Pour une gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles ........................................................................................................................ 17

3. Aperçu du Programme de Coopération et son Budget................................................... 18

3.1 Objectif global du Programme de Coopération....................................................... 18

3.2 Programme sectoriel santé ...................................................................................... 19

3.2.1 Objectif Général du soutien au secteur ............................................................ 19

3.2.2 Résultats escomptés ......................................................................................... 19

3.2.3 Appui proposé dans le premier programme sectoriel ...................................... 19

Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020

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3.3 Programme sectoriel élevage et sécurité alimentaire .............................................. 20

3.3.1 Objectif Général du soutien au secteur ............................................................ 20

3.3.2 Résultats escomptés ......................................................................................... 20

3.3.3 Appui proposé dans le deuxième programme sectoriel ................................... 20

3.4 Intervention multisectorielle ................................................................................... 22

3.5 Concentration géographique ................................................................................... 23

3.6 Coopération déléguée passive ................................................................................. 23

3.7 Risques pour le Programme de Coopération ........................................................... 24

3.8 Modalités d’Exécution Proposées ........................................................................... 25

3.8.1 L’axe stratégique et politique ........................................................................... 25

3.8.2 L’axe opérationnel ........................................................................................... 25

3.9 Suivi du Programme de Coopération ...................................................................... 25

3.9.1 Matrice de suivi................................................................................................ 27

Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020

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B. PROJET DE PROGRAMME DE COOPERATION

1. Cadre de Coopération

Le présent document a été élaboré dans le cadre des travaux de la Commission Mixte nigéro-belge qui devrait se réunir à Niamey le XX juin, 2016.

Il a pour objectif de définir le Programme de Coopération (PC) pour la période 2017-2020 entre les deux Pays, le Niger et la Belgique, ainsi que les grandes lignes du cadre de sa mise en œuvre. Il est guidé par le souci de contribuer au mieux à la mise en œuvre du ‘Programme de Développement

Economique et Social’ (PDES 2016-2020) et à la vision du développement que s’est fixée le Niger à long terme dans la Stratégie pour un Développement Durable et une Croissance Inclusive horizon 2035 (SDDCI 2035). Il prend en compte les documents suivants :

• La Convention Générale de Coopération entre la République du Niger et le Royaume de Belgique, signée le 26

mars 2003. • La loi belge sur la coopération internationale du 19 mars 2013 ;

• Exposé d’Orientation Politique « Coopération au Développement », novembre 2014

• Instruction politique « Digitalisation et développement - intégration d'une composante digitale dans les

programmes de coopération », septembre 2015

• Le Code de Conduite Européen sur la Complémentarité et la Division du Travail (2007) ;

• Le profil de Gouvernance de l’Union Européenne (2009) ;

• La Déclaration de Paris (2005), et l’Agenda d’Action d’Accra (2008) sur l’efficacité de l’aide ;

• Le Partenariat de Busan (2011) ;

• Les Objectifs de développement durable (ODD) adoptés pendant le Sommet sur le développement durable du 25

Septembre 2015,

• Programme d’actions de la troisième conférence sur le financement du développement, Addis Ababa, juillet,

2015

• Les Principes du CAD/OCDE (2007) et le New Deal (2011) pour l’engagement international dans les Etats fragiles

et les situations précaires ;

• L’accord de Cotonou entre l’Union européenne et les Etats d’Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP), juin 2000 ;

• Le PDES 2016-2020 ;

• La Programmation Conjointe de l’UE au Niger 2016-2020 ;

1.1 Cadre Européen

Un processus de programmation conjointe a été mis en place dès 2013. Il réunit la DUE et les Etats membres actifs dans la coopération avec le Niger, à savoir : l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, le Luxembourg et le Danemark. La Suisse s’est jointe au processus. Celui-ci doit aboutir à une programmation conjointe de l’ensemble de l’UE, des EM et de la Suisse. En clair, à son terme, l’UE et les EM devraient avoir produit une analyse conjointe et élaboré une stratégie conjointe qui couvre les années 2016 à 2020. Il devrait en outre s’aligner sur le Programme quinquennal de Développement Economique et Social 2016-2020 du Niger (PDES), lui-même intégré dans la Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive 2016-2035 (SDDCI).

Une double réunion avec les autorités nigériennes a été programmée en décembre 2014 : l’une avec le Ministère du Plan, l’autre à la Primature. La première portait sur la programmation nigérienne : elle était organisée et présidée par le Ministre du Plan lui-même et plusieurs Ministres y ont assisté, notamment ceux de l’Elevage et du Pétrole. Pendant la rencontre, l’Ambassadeur européen a insisté sur le nécessaire alignement de la Programmation Conjointe sur les plans de développement du Niger ainsi que sur l’importance de l’Education et du développement du secteur privé. A la seconde réunion, le Premier ministre accompagné des Ministres du Plan et des Finances a reçu les chefs de mission de l’UE. Le Premier ministre a revendiqué l’alignement des politiques européennes de coopération sur la politique de développement du Niger. Ce qui a été répété et reconfirmé par l’Ambassadeur de la DUE.

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En 2015, les Européens ont réalisé un diagnostic des secteurs d’intervention de leurs coopérations (secteurs de la « Gouvernance », du « Développement rural » et du « Social »). Ce document a été approuvé au niveau des chefs de mission à Niamey avant d’être envoyé à l’UE. Il sert de base de dialogue avec les autorités nigériennes. Le départ du Ministre du Plan du Gouvernement à la rentrée 2015 et le transfert au Ministère des Finances de nombreux services et directions de son département ont sensiblement affecté l’élaboration du PDES et de la SDDCI. Un premier draft de ce dernier document avait bien été annoncé pour le mois de janvier 2016. Il n’a malheureusement pas été possible de concrétiser cet engagement. De même, les résultats de l’étude diagnostique n’ont pas non plus été communiqués aux PTF. Finalement, constatant l’absence de cadre programmatique aux interventions d’aide budgétaire de la France et de la DUE à partir du 01/01/16, le Niger a proposé de prolonger d’une année entière le PDES 2012-2015.

En 2014, l’Union Européenne a publié sa feuille de route pour son engagement envers la société civile. Cette analyse prend en compte les résultats issus de la cartographie des organisations de la société civile de juin 2013, de la « Déclaration de Niamey » de septembre 2011 et enfin de l'identification des pistes de réflexion et d'action pour une efficacité accrue de ces partenariats. La Feuille de Route contient une analyse de l’état de la société civile afin de cerner les acteurs de la société civile et le contexte dans lequel ils évoluent dans la perspective de renforcer l’engagement stratégique au niveau du Niger. Elle définit les priorités pour l’engagement de l’UE envers la société civile nigérienne et formule des actions pour soutenir les priorités définies, suivi par un tableau de bord sur les performances au niveau du processus et des résultats.

La stratégie Sahel de l’UE (Stratégie de l’UE pour la sécurité et le développement dans le Sahel, 2011) et son plan d’action régional de 2015 font partie du contexte international (des engagements) dans lequel se situe l’action de la Belgique.

La Commission européenne a mis en place un «Fonds fiduciaire d’urgence de l'Union européenne en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique» (Fonds fiduciaire), dont le montant initial s’élève à 1,8 MM EUR du budget de l’UE et du Fonds Européen de Développement, complété par des contributions des Etats Membres (dont la Belgique pour 10M EUR) et d’autres donateurs.

1.2 Les instruments

La coopération belge au développement est mise en œuvre à travers plusieurs canaux :

• La coopération gouvernementale directe entre les acteurs gouvernementaux, planifiée par des Programmes de Coopération pluriannuels, eux-mêmes composés de programmes sectoriels ou thématiques et multisectoriels (formations, études, expertises et partenariat). Cette coopération est mise en œuvre par l’Agence belge de Développement (CTB), société anonyme de droit public belge à finalité sociale.

• La coopération bilatérale indirecte, conduite par des acteurs non gouvernementaux, des organisations de la société civile, des institutions universitaires et de recherche.

• La coopération multilatérale, mise en œuvre par le biais d'organisations internationales comme les agences des Nations Unies, la coopération dans le cadre des Conventions avec l'Union Européenne ainsi que le financement des banques de développement (BAD, BEI, BM).

• L’aide humanitaire, mise en œuvre par des organisations humanitaires reconnues, telles que le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

• La Société belge d'Investissement pour les Pays en Développement (BIO) pour l’appui au secteur privé.

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1.3 Priorités de développement de la République du Niger

1.3.1 Contexte général du Niger

Deux statistiques du développement du Niger interpellent tout observateur : sa place de dernier au classement IDH et son record en terme de croissance démographique. Les deux éléments sont sans doute étroitement liés. Le recensement réalisé en 2012 a établi que la population du pays avait augmenté bien au-delà de ce qui était attendu. Ces modifications ont influencé négativement les indicateurs de développement du Niger.

En 2012, le pays semblait réunir plusieurs atouts. La production d’hydrocarbure devait démarrer, de même que la commercialisation de produits raffinés. Un oléoduc était envisagé pour évacuer le brut nigérien. La mise en exploitation du site d’Imouraren était négociée avec le groupe français AREVA. Celui d’Arlit continuait à être exploité. Plusieurs campagnes d’exploration du sous-sol étaient lancées. En outre, plusieurs infrastructures étaient lancées, comme le barrage de Kandadji qui doit sensiblement augmenter les périmètres de culture irriguée. Ces développements intervenaient alors que plusieurs opérations d’allègement de dette et une gestion prudente des finances publiques avaient assaini la situation d’emprunteur du Niger.

Tout semblait prometteur pour la mise en œuvre du Plan de Développement Economique et Social (PDES), un plan quadriennal raisonnablement ambitieux élaboré avec l’appui des multilatéraux et présenté en novembre 2012 aux Bailleurs de fonds. Le Gouvernement, appuyé sur un large consensus national regroupant notamment les premier et troisième partis, semblait pouvoir compter sur des ressources propres, de nouvelles possibilités d’emprunts et une augmentation de l’aide internationale. Il est cependant vrai que le Niger faisait face à la menace des djihadistes du nord Mali dont les établissements les plus proches étaient installés à moins de 250 km de Niamey. Le pays pouvait aussi redouter la contagion Boko Haram bien que cette organisation n’avait jamais rien tenté sur son territoire.

Au début 2013, le pays entre en guerre au Mali au côté de la France qui déploie alors l’opération SERVAL. En août 2013, la majorité éclate. Le principal parti allié à celui du Président gagne l’opposition tandis que d’anciens opposants rallient le camp présidentiel. En 2014, les querelles entre majorité et opposition se multiplient. Elles ne dégénèrent cependant pas en affrontements violents et prolongés entre partisans des deux camps. La crise politique ne dégénère pas non plus en une crise de régime. Mais, l’année 2014 est surtout difficile parce qu’elle marque la fin de la période des bonnes nouvelles économiques. D’abord, les négociations avec AREVA s’engagent mal. Elles sont sévèrement affectées par le constat que les coûts d’exploitation d’Imouraren ne permettent pas une production rentable. Du côté des hydrocarbures, la fin 2014 correspond à un début de dépréciation des cours des hydrocarbures. Ils ont poursuivi leur chute depuis lors.

L’une des caractéristiques de la politique de développement du Niger est d’avoir intégré des éléments de décentralisation à la suite des rébellions des Sahariens. Le processus commence tout juste à sortir ses effets. La décentralisation n’a pas vraiment une base communautaire au Niger. Elle repose avant tout sur les institutions qui gèrent un territoire décentralisé (c’est-à-dire les communes et les régions) et dont le découpage est essentiellement administratif.

C’est dans ce contexte que s’est déployée l’aide belge. Celle-ci a surtout repris à partir de la mi-2013, à une époque où se sont un peu desserrées les contraintes sécuritaires, ce qui a permis un retour progressif des coopérants CTB et ONG dans les territoires accessibles. Les deux grands axes de la coopération belge, la Santé et l’Elevage, restent des secteurs prioritaires.

1.3.2 Priorités du Gouvernement du Niger

Pendant les campagnes électorales de 2010-2011, deux visions de l’avenir du Niger se sont opposées. L’une était proposée par le PNDS qui a fini par remporter l’élection présidentielle. Le programme du PNDS mettait notamment l’accent sur le retour à la sécurité (physique mais aussi alimentaire) et sur les initiatives locales destinées à améliorer les performances dans le secteur

Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020

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primaire. Ce sont ces propositions de 2010-11 que la politique de développement du Niger tente aujourd’hui de concrétiser.

Cette politique a été incarnée dans un vaste Plan de prospective et de politique économique, le Plan de Développement Economique et Social (PDES) 2012-2015, mis au point en 2012 (avant que les résultats du recensement soient publiés), présenté lors de la Conférence de Paris en novembre 2012, approuvé par le Parlement en octobre 2013 (avec motion de confiance). Depuis lors, le PDES est progressivement devenu la référence dans laquelle s’inscrivent les politiques sectorielles des départements ministériels et celle aussi qui justifie les politique de coopération menée par les partenaires du Niger. Il constitue en fait une planification d’investissements publics et privés qui doivent transformer le Niger en pays émergent. Il est articulé autour de 5 axes.

Fondamentalement, le PDES planifie des investissements publics dans un cadre macroéconomique. Celui-ci est capital parce qu’il doit indiquer quels sont les objectifs à atteindre et permettre d’évaluer les capacités de financement de l’Exécutif nigérien, tant en ressources propres qu’en prêts internationaux.

Les coûts planifiés (publics comme privés) dans le cadre du PDES atteignent 6.318,5 MM XOF (+/- 9,6 MM EUR) et se répartissent comme suit :

AXES PDES 2012 2013 2014 2015 PDES %

I. Institutions publiques 31.793 49.820 45.873 86.792 214.278 3,4

II. Développement équilibré et inclusif 175.848 174.899 203.544 198.014 752.305 11,9

III. Sécurité alimentaire, développement agricole 246.579 246.579 246.579 246.579 986.316 15,6

IV. Diversification de l'économie et croissance accélérée 249.973 564.191 755.467 670.596 2.240.227 35,5

V. Développement social 464.461 506.966 552.793 601.128 2.125.348 33,6

PDES TOTAL 1.168.654 1.542.455 1.804.256 1.803.109 6.318.474 100,0

En principe, le PDES 2016-2020 aurait dû être élaboré durant l’année 2015. Ce travail devait être précédé d’une étude diagnostique. Elle a été menée durant les second et troisième trimestres de l’année 2015. Son rapport n’a pas encore été présenté aux bailleurs de fonds. Le PDES 2016-2020 et la SDDCI 2016-2035 n’ont pas encore été proposés aux PTF.

Néanmoins, pour l’élaboration de la présente proposition de programme de coopération au développement, la coopération nigéro-belge a pris en compte les éléments qui suivent :

• La croissance démographique est telle que la population nigérienne qui, en 2012, représentait 17.138.707 habitants, en comptera 23.275.684 en 2020 (+ 36%, horizon du prochain PDES) et 41.317.653 en 2035 (+ 141%, terme de la SDDCI) ;

• Le déboisement, l’érosion, les effets des changements climatiques, … provoquent chaque année la disparition de +/- 1.000 km² de terres exploitables ;

• Pour diverses raisons, quelques investissements stratégiques, privés ou publics, n’ont pu être menés à leur terme entre 2011 et 2015 (Kandadji, Imouraren, la boucle du Niger, …) ;

• Le budget nigérien est lourdement grevé par les dépenses militaires rendues incontournables du fait de la situation dans la sous-région ;

• Des ressources manquent à l’Etat nigérien pour réaliser l’ensemble de ses ambitions en termes de développement ;

Axe 1: Efficacité des institutions

publiques

Axe 2: Développement

équilibré et inclusif

Axe 3: Sécurité alimentaire et le développement agricole durable

Axe 4: Promotion d’une économie compétitive et

diversifiée

Axe 5: Promotion du

développement social

Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020

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• Il en résulte notamment que les « dividendes de la paix » ne sont toujours pas matérialisés pour beaucoup d’anciens rebelles du Sahara.

1.4 Priorités du Gouvernement de la Belgique

La loi belge relative à la Coopération au Développement de 2013 stipule que la Coopération belge au Développement a comme objectif général le développement humain durable et entreprend, pour atteindre cet objectif, des actions qui contribuent à une croissance économique durable et inclusive pour une amélioration des conditions de vie de la population et leur développement socioéconomique et socioculturel afin d’éradiquer la pauvreté, l’exclusion et les inégalités. Elle contribue, dans ce cadre, à la consolidation de la société et de l’Etat de droit, en ce compris la bonne gouvernance, ainsi qu’au respect de la dignité humaine, des droits humains dans toutes leurs dimensions et des libertés fondamentales, portant une attention particulière à la lutte contre toute forme de discrimination. En vue de l’efficacité de l’aide, elle vise le renforcement de l’appropriation démocratique par les partenaires, l’alignement sur leurs politiques, procédures et systèmes de gestion, l’harmonisation avec les autres bailleurs, la gestion axée sur les résultats, la responsabilité mutuelle, une meilleure prévisibilité des ressources et se concentre sur un nombre limité de secteurs et de thèmes.

Selon cette loi, la coopération gouvernementale se concentre principalement sur les secteurs des soins de santé, de l’enseignement et de la formation, de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, et des infrastructures de base, et intègre 3 thématiques prioritaires – les droits humains, le travail décent et durable et la consolidation de la société - et 2 thématiques transversales – le genre et l’autonomisation de la femme, et la gestion de l’environnement et des ressources naturelles.

Les priorités politiques portent sur :

• Une approche fondée sur les droits ;

• Un appui à une croissance économique durable et inclusive ;

• L’intégration de l’agenda numérique.

1.4.1 Approche fondée sur les Droits

La bonne gouvernance et les droits humains sont complémentaires. Les principes relatifs aux droits humains posent un ensemble de valeurs qui visent à guider l’action des gouvernements et des autres intervenants sur la scène politique et sociale.

L’approche fondée sur les droits est essentiel pour toute stratégie en matière de développement. Tous les défis liés au développement sont en effet liés à des droits de l’Homme civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. La promotion et la protection des droits de l’homme sont donc essentielles à la dignité humaine de chacun. La Belgique attache une grande importance à l’universalité de ces droits et veille à leur respect dans le monde, au travers de l’Union européenne, au travers des institutions internationales telles les Nations Unies, l’OSCE et le Conseil de l’Europe, mais aussi sur le terrain, via son réseau de postes diplomatiques et ses interventions.

L’approche fondée sur les droits met en exergue l’universalité, l’indivisibilité et l’inaliénabilité des Droits humains; les principes de participation et d’inclusion dans le processus de décision ; la non-discrimination, l’égalité et la justice ; la transparence et la responsabilité. Cette approche est censée donner aux groupes les plus pauvres et les plus vulnérables davantage de chances et de moyens d’orienter eux-mêmes leur vie et de lui donner forme. Et pour vraiment réaliser du progrès dans ce domaine l’ancrage local et la valorisation de la société civile locale sont des facteurs prépondérants de succès.

La santé et des droits sexuels et reproductifs font partie de cette approche fondée sur les droits. La santé sexuelle et reproductive est essentielle pour le bien-être de la personne, non seulement en ce qui concerne la procréation, mais également en matière de relations sexuelles, d’épanouissement personnel et d’autonomisation de la femme. Néanmoins, les problèmes de santé reproductive sont

Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020

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l’une des plus grandes causes de morbidité et de mortalité dans les pays en développement. Ils constituent – du fait qu’ils touchent principalement les femmes, et les jeunes- un frein important au développement socio-économique des communautés et des pays.

Face à la croissance démographique soutenue qui sévit dans les pays les moins développés, il est nécessaire d’accorder suffisamment d’attention à la problématique des droits sexuels et reproductifs. Les débats parfois épineux quant à l’avortement sécurisé, aux contraceptifs, à l’éducation sexuelle, aux mariages d’enfants (mariages précoces), aux mutilations génitales et à la discrimination basée sur l’orientation et l’identité sexuelles ne peuvent être évités.

C’est pourquoi la Belgique souscrit à l’Objectif 5 des Objectifs de Développement Durable (ODD) « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et filles » qui encourage l’accès de tous aux soins de santé sexuelle et procréative, et fait en sorte que chacun puisse exercer ses droits en matière de procréation.

La position vulnérable des femmes dans les conflits armés doit bénéficier d’une protection et d’une attention appropriée de la part de la communauté internationale, qui a fait défaut pendant longtemps. La lutte contre toutes les formes de violence à l’égard des femmes, et la sanction de ces actes, une attention particulière étant portée à la violence sexuelle, constituent un thème prioritaire de la politique étrangère belge et de la Coopération au développement. Elles doivent être partie prenante de la résolution des conflits. La Belgique a à cet égard adopté un plan d’action pour la mise en œuvre de la Résolution 1325 des Nations unies « Femmes, paix et sécurité ».

1.4.2 Croissance économique durable et inclusive

Outre l’approche fondée sur les droits, un autre axe de la politique belge de développement est de promouvoir la croissance économique. Celle-ci doit permettre d’accroître les revenus et le niveau de vie des individus et des familles, de manière à créer pour tous de nouvelles possibilités d’épanouissement. Cette croissance économique doit être inclusive, c’est-à-dire impliquer pleinement les groupes défavorisés. Elle doit aussi être durable, axée sur les territoires où les répercussions de la croissance sont les plus importantes, sans augmenter la pression sur l’environnement.

Les Objectifs de Développement Durable visent à encourager une croissance économique soutenue en tirant la productivité vers le haut et en innovant sur le plan technologique. À ce titre, il est déterminant de promouvoir des politiques qui favorisent l’entreprenariat et la création d’emplois, de même que des mesures efficaces pour abolir le travail forcé, l’esclavage et la traite des humains.

Le secteur privé et le libre entreprenariat sont le moteur de cette croissance. Mais pour garantir une stabilité et un développement durable, la croissance économique doit être inclusive. Puisqu’au Niger environ 80% de la population active travaille dans le secteur agricole, l’augmentation de la contribution de ce secteur au PIB du pays est une voie de préférence pour réussir cette croissance inclusive.

1.4.3 Agenda numérique

La digitalisation est reconnue comme un moteur crucial pour l’emploi, la croissance, et le bien-être, avec un impact profond sur tous les secteurs économiques et sociaux. Ces dernières années, l’innovation technologique a révolutionné les modes de production ou d’organisation sociale ou politique. Les technologies digitales permettent à un nombre croissant d’individus de jouir de leur liberté d’expression ou d’association. La Belgique place la digitalisation dans le développement à l’avant plan.

Le développement du Niger ne peut être dissocié de celui du numérique. L’accès au numérique est un facteur favorisant une croissance du PIB (produit intérieur brut). Cette tendance est observée dans d’autres pays, aussi en Afrique. Le marché potentiel est énorme et se confirme au fur et à mesure que les citoyens sortent de la pauvreté absolue grâce à cet outil. Dans certaines zones rurales particulièrement isolées, la production de fruits et légumes peut pourrir sur place, car elle

Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020

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n’arrive pas à atteindre le marché et à s’écouler. Grâce au téléphone mobile, certains producteurs avertissent directement des acheteurs en gros qui se trouvent en ville. Dans le domaine de l’éducation, la téléphonie mobile permet l’accès au réseau internet qui constitue un outil précieux pour les élèves et les étudiants pauvrement équipés en livres.

La Belgique soutient les pays partenaires dans leur choix pour les TIC les plus appropriées, en fonction de leurs besoins locaux, et sur le développement d'un modèle de financement adéquat. Un bon système de gouvernance nécessite un régulateur de marché indépendant qui assure un accès ouvert, abordable et de haute qualité au réseau.

Les progrès dans le développement et l'utilisation des technologies numériques et mobiles non seulement permettent aux individus de se connecter les uns aux autres, mais aussi à relier les institutions de l'Etat avec les marchés et les circonscriptions. Le numérique peut remodeler fondamentalement la façon dont un gouvernement «informe» (publication à sens unique de l'information) et « interagit » (communication bidirectionnelle) avec les citoyens et les entreprises. L’e-gouvernement permet également le dialogue public. Dans les services publics, les technologies numériques peuvent conduire à des gains d'efficacité. Ils créent des occasions de mieux mesurer et évaluer la qualité des services fournis.

La Belgique soutiendra le Niger dans l'utilisation de données dans les deux secteurs de concentration au niveau local, régional et central. L'amélioration de la gestion nationale, régionale et locale de la planification, des rapports, du suivi et de la coordination des données et de l’information doit être envisagée.

1.4.4 Engagements et responsabilités mutuels pour le programme de

coopération

Conformément aux engagements internationaux et nationaux en la matière, les Parties attachent une grande importance au respect des droits humains, aux droits de l’enfant et à l’égalité entre les femmes et les hommes. De même, les Parties reconnaissent l’importance de la gestion durable de l’environnement et du changement climatique.

Les Parties reconnaissent l’importance de la bonne gouvernance et s’engagent mutuellement à assurer la transparence et la redevabilité afin de lutter contre la corruption.

Dans le cadre de la mise en œuvre du présent Programme de Coopération, y compris toute procédure ayant trait au lancement d’attribution ou d’exécution des marchés publics, les Parties veilleront à ce qu’aucun paiement, don ou bénéfice, de quelque nature que ce soit, pouvant être considéré comme un acte illégal ou de corruption, ne puisse être commis, recherché, ou accepté, directement ou indirectement. Les Parties s’informeront mutuellement de tout incident ou suspicion d’incident de corruption lié à l’utilisation des fonds programmés dans ce Programme de Coopération. En cas de constat d’un acte inapproprié, une consultation entre les deux Parties déterminera les actions appropriées à entreprendre, qui pourraient inclure notamment le remboursement des fonds détournés par les acteurs.

Les Parties s’engagent à prendre en compte l’ensemble des thématiques susmentionnées dans la planification et la mise en œuvre des interventions de la coopération en vue de promouvoir une croissance durable et équitable. L’appréciation des engagements mutuels sera réalisée lors des Comités des Partenaires.

Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020

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2. Stratégie du Programme de Coopération Niger – Belgique

Le présent Programme de Coopération portant sur la coopération gouvernementale belge au Niger s’insère dans un cadre plus large, comprenant d’autres acteurs et d’autres instruments (aide non gouvernementale, aide humanitaire, programmation conjointe UE, etc.). Dans un souci de cohérence et d’efficacité, des synergies et des complémentarités seront recherchés avec les autres acteurs œuvrant dans les mêmes secteurs, thématiques et régions lors de la programmation et de la formulation des interventions.

2.1 Orientations générales du Programme de Coopération 2017-2020

Le Programme de Coopération 2017-2020 s’inscrit dans la riche expérience de la coopération entre le Niger et la Belgique. Il poursuit les efforts entamés à l’occasion du PIC 2009-2012.

Il marque toutefois une rupture par rapport aux approches des années passées. Il a en effet l’ambition d’intégrer le constat de l’insuffisance et du manque d’adéquation des précédents programmes de développement et de coopération par rapport aux défis à relever au Niger. L’un de ces défis est la fragilité des ressources naturelles par rapport à l’importance actuelle de la population et de sa croissance.

Le Programme se concentrera principalement sur la santé, l’élevage et la sécurité alimentaire, secteurs dans lesquels la coopération nigéro-belge est déjà active depuis longtemps.

Pour les grandes orientations stratégiques du Programme, les deux parties conviennent de prendre en compte le caractère ‘fragile’ du Niger. Ainsi, la stratégie de coopération sera basée sur quatre axes et dix principes de base.

2.1.1 Axe 1 : Refondation de l‘Etat (State Building)

Le Niger est engagé dans un processus de décentralisation et de déconcentration impliquant un effort collectif de réflexion et de réformes. Le renforcement de l’Etat et des acteurs constitutifs de la société, des relations Etat-Société et de leur légitimité (State building) sont des éléments-clés dans un tel contexte. Le renforcement de l’Etat nigérien devrait permettre, à terme, la mise en place d’institutions publiques « efficaces, légitimes et résilientes» pour de meilleurs services aux populations et pour l’exécution des réformes structurantes.

Toutes choses étant égales par ailleurs, les services publics de base destinés aux populations sont d'autant mieux adaptés qu'ils sont définis et délivrés localement, sous le contrôle de la population elle-même ou de ses représentants légitimes, qu'il s'agisse de la conception, de la réalisation, de la tarification ou de la maintenance. Leur gestion est d'autant plus rigoureuse que le contrôle des citoyens s'exerce directement ou par le biais de leurs représentants sur les dépenses publiques. Il importe en effet que le plus grand nombre participe à la gestion des affaires publiques et soit en mesure d’en comprendre les enjeux. Cela vaut notamment pour la santé publique. La coopération nigéro-belge soutient depuis de nombreuses années le rôle des districts sanitaires.

Tous les services ne sont pas fournis et/ou financés au niveau des communes, départements et régions. Des règles de coopération sont fixées entre les différents niveaux. Et chaque niveau est appelé à respecter des principes directeurs qui se dégagent de l'expérience nigérienne.

En appui de la politique de la décentralisation, la Coopération nigéro-belge sélectionnera des zones d’intervention précises pour les programmes sectorielles et y travaillera avec les différents niveaux et acteurs. Améliorer la gouvernance et appuyer le processus de décentralisation seront des aspects transversaux pour les deux programmes sectoriels.

Au sein des programmes sectoriels, la digitalisation ouvre des perspectives d’une gouvernance transparente et prévisible pour les intervenants comme pour les bénéficiaires et le public. La simplification administrative, la rapidité, la transparence, l’économie de ressources, l’archivage, le suivi-évaluation et la flexibilité dans la concertation sont autant de gains que pourrait apporter la digitalisation.

Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020

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2.1.2 Axe 2 : Renforcement de l’Economie

L’économie nigérienne est encore largement dominée par un secteur primaire vulnérable aux chocs environnementaux et peu ou pas adapté à la croissance de la population. La coopération nigéro-belge a l’ambition de contribuer à une croissance inclusive et durable au service du développement humain.

Elle apportera au secteur productif de l’élevage un appui déterminé et destiné à faire face aux défis importants du secteur. Il faut relever son apport important au PIB, son importance pour la sécurité alimentaire des ménages et son potentiel de développement important. Il faut alors s’étonner de la modestie des engagements des PTF pour le secteur.

La coopération nigéro-belge cherchera à contribuer à assurer la prospérité des éleveurs, et ce, tout en favorisant la transformation et la diffusion des produits de l’élevage dans l’ensemble du Niger ainsi que dans la sous-région. Elle contribuera à une transition/modernisation du secteur. Des actions visibles et à effet rapide pour la population seront promues. L’emploi, et spécialement l’emploi des jeunes et des femmes, est l’un des objectifs majeurs de l’engagement de la coopération nigéro-belge dans le secteur de l’élevage et de la sécurité alimentaire.

2.1.3 Axe 3 : Renforcement de la résilience des populations

La résilience recherchée par la coopération nigéro-belge consiste à renforcer la résistance des personnes les plus vulnérables ainsi que leur faculté à surmonter les crises structurelles et conjoncturelles pour revenir à des situations de viabilité recherchées. Les femmes et les jeunes doivent faire l’objet d’une attention particulière. Il s’agira de promouvoir les opportunités d'emplois durables grâce, par exemple, à la valorisation des principales chaînes de valeur, des activités de transformation et de services. Pour ce faire, il est important d'appuyer l'Etat mais aussi et surtout les entités décentralisées et le secteur privé en s'appuyant sur les dynamiques locales et sur une analyse fine des défis à relever dans ces espaces périphériques, frontaliers et transfrontaliers.

Renforcer la résilience signifie également d’organiser des réponses rapides à des catastrophes et crises alimentaires, pour éviter des pertes irréversibles du capital productif des ménages vulnérables. Le Programme de Coopération prévoit des moyens à utiliser dans de telles situations pour soutenir les groupes cibles des programmes sectoriels et ainsi faire le lien entre l’aide humanitaire, la résilience et le développement.

2.1.4 Axe 4 : Approche basée sur les Droits de l’Homme

L'approche axée sur les droits de l’homme sera utilisée par la coopération nigéro-belge comme outil d'analyse et de gestion du développement. Elle permettra de développer une culture de responsabilité individuelle et collective parmi l'ensemble des acteurs. Ainsi, tant dans la programmation que dans l'exécution, la prise en compte, le respect et le développement des droits de l’homme feront partie des stratégies du programme de coopération.

L’approche axée sur les droits de l’homme touche directement à la problématique du respect des droits des femmes et à la participation accrue et reconnue de celles-ci à la vie publique et au développement. La lutte contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles, notamment pour réduire les cas de mariages précoces, relève également de l’approche axée sur les droits de l’homme.

2.1.5 Principe 1 : Bonne gouvernance, droits de l’homme, démocratie et état de droit

Le Programme de Coopération s’inscrit dans le cadre de l’Accord de Cotonou, accepté par les deux parties. Conformément à cet accord, les deux Gouvernements s’engagent à promouvoir la bonne gouvernance, les droits de l’homme, la démocratie et l’état de droit. Une violation grave de ces principes pourrait entrainer l’arrêt du présent programme.

Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020

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La fraude et la corruption sont deux phénomènes qui minent l’aide au développement. La lutte contre ces fléaux est inscrite dans le PDES. En conséquence, la coopération nigéro-belge adopte le principe d’une tolérance zéro vis-à-vis de la corruption et des détournements de fonds.

2.1.6 Principe 2 : Prévisibilité et flexibilité de l’aide

La coopération belgo-nigérienne s’engage à garantir un niveau important de prévisibilité de l’aide tout en maintenant une flexibilité dans l’exécution. La prévisibilité de l’aide est surtout appliquée au niveau global de l’enveloppe budgétaire de ce programme, pendant que la flexibilité permet de modifier ou réorienter une partie de la programmation et sa répartition budgétaire dans les secteurs.

2.1.7 Principe 3 : Partenariat et Complémentarité

La coopération nigéro-belge accorde une importance particulière aux mécanismes de coordination et de partenariat ainsi qu’à l’intensification du dialogue politique avec les Gouvernements des deux pays. Au sein des PTF intervenant au Niger, la Belgique plaide pour une meilleure organisation des cadres de concertation et des groupes de travail thématiques. Une meilleure architecture des groupes thématiques et/ou sectoriels devra permettre une collaboration continue entre PTF, ONG et services de l’Etat. La Belgique s’engage également à demeurer le chef de file des partenaires du secteur de l’élevage.

La programmation conjointe de l’UE est un cadre de référence pour coordonner les programmes de développement des Européens sur la période 2016-2020. La coopération belge a toujours œuvré dans un esprit de partenariat, de coordination et de complémentarité.

2.1.8 Principe 4 : Renforcement des capacités

Etant donné l’importance de la bonne gouvernance pour le développement durable et l’efficacité de l’aide, le renforcement des capacités des institutions publiques et des acteurs de la société civile dans les secteurs et thèmes prioritaires constitue un pilier transversal de ce programme. Pour que les autorités et services publics nigériens au niveau régional et local puissent répondre aux immenses défis qu’elles doivent relever, tous les acteurs doivent être en mesure d’assumer pleinement leurs rôles et responsabilités. Il s’agit, en premier lieu, de renforcer le leadership et la gouvernance à tous les niveaux et de disposer de ressources humaines compétentes et motivées.

Reflétant ce principe de base, la coopération nigéro-belge propose d'encourager la participation de tous les groupes dans les processus de concertation démocratique. Le programme s’organise autour du développement communautaire, du renforcement de la participation des femmes et de la promotion des droits de l’homme. Le programme contribuera ainsi à améliorer la capacité des communautés locales à établir des partenariats stratégiques, grâce auxquels ils pourront s’appuyer mutuellement pour favoriser le développement de leurs collectivités et réagir plus efficacement aux changements et aux crises.

Depuis près de 20 ans, le Niger a emprunté la voie de la décentralisation et s’est même avancé sur celle de la régionalisation. Cela signifie le renforcement d’une administration de proximité et, par conséquent, le transfert de ressources, notamment humaines, depuis les administrations des niveaux central et départemental. Cette « révolution » administrative nécessite un renforcement des capacités. A travers ces programmes sectoriels, la coopération nigéro-belge souhaite contribuer à ce renforcement.

2.1.9 Principe 5 : Implication de la Société Civile

Le rôle joué par la société civile, y compris les ONG et les médias, est essentiel au fonctionnement du système démocratique, ainsi qu’à la protection des droits de l’homme. En contrôlant l’activité de l’Etat, la société civile agit comme un contrepoids nécessaire à son pouvoir. L’expérience internationale prouve que les services publics sont d’autant mieux adaptés qu’ils sont définis et

Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020

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délivrés localement, en partenariat avec la population elle-même. Leur gestion est d’autant plus rigoureuse que le contrôle des citoyens s’exerce directement sur les dépenses publiques.

La coopération nigéro-belge accorde une grande importance à l’existence d’un dialogue avec les différents représentants de la société civile. L’implication de celle-ci, dès la conception de ce Programme de Coopération et dès la conception des interventions, est un principe de base. De même, l’impact des interventions sur l’amélioration des relations entre l’Etat et la société civile fera

partie des réflexions à la base de l’élaboration des programmes.

2.1.10 Principe 6 :« Ne pas nuire »

La coopération belgo-nigérienne agira dans un contexte précis, ce qui nécessite d’analyser les implications concrètes (aspects historiques, culturels, socio-économiques et environnementaux) de ses interventions et un choix judicieux des moyens et des modalités. Cette prise en compte du contexte permet de mieux appréhender les priorités locales. C’est pourquoi elle utilisera des études qualitatives et multidisciplinaires pour identifier correctement les acteurs locaux et analyser les contraintes de leur culture sur le déroulement des programmes et projets.

2.1.11 Principe 7 : Gestion axée sur les Résultats en matière de Développement

(GRD)

La coopération nigéro-belge se plie au cadre de suivi du PDES dans lequel elle inscrit ses interventions. Ses résultats font l’objet d’un suivi au sein des groupes sectoriels et thématiques qui réunissent différents PTF et le gouvernement nigérien.

Au niveau du Programme de Coopération, une matrice de suivi des objectifs, et des résultats escomptés, a été définie conjointement entre les deux pays. Elle continuera à être enrichie et elle servira de feuille de route du programme ainsi qu’aux agents de l’Etat nigérien chargé du suivi des réalisations du PDES. Elle permettra de déterminer en quelle mesure le programme de coopération contribue aux résultats escomptés, mais aussi de tirer des enseignements et de rendre des comptes.

L’inclusion de la digitalisation dans les projets permettra d’améliorer la gouvernance publique. Il faudra encourager cette intégration via l’exigence d’une analyse systématique des opportunités offertes par le numérique lors de l’identification de toutes les interventions.

2.1.12 Principe 8 : Approche multidimensionnelle

Le programme de coopération belgo-nigérien est inscrit dans une approche bilatérale globale intégrant des efforts communs dans les domaines politiques, sécuritaires, militaires, judiciaires, … Cette approche est conforme à la Stratégie de l’Union européenne pour la sécurité et le Développement dans la zone sahélo-saharienne ainsi qu’à la stratégie de développement et de sécurité (SDS) des autorités nigériennes, elle-même intégrée dans le PDES. Les actions de la coopération nigéro-belge s’inscrivent entièrement dans ce cadre global.

2.1.13 Principe 9 : Les femmes, actrices du développement et de la paix

Compte tenu de la priorité accordée aux droits de l’homme, la coopération nigéro-belge est particulièrement attentive à la situation des filles et des femmes au Niger. Les femmes sont victimes de pratiques traditionnelles néfastes (mariages précoces ou forcés), de l’intégrisme, de discriminations en matière d’accès à la propriété et à l’héritage, mais elles détiennent aussi les clés du changement.

La Belgique place l’égalité entre les hommes et les femmes, la lutte contre les discriminations et contre toute forme de violence à leur égard, au cœur de ce programme. Elle soutiendra la mise en œuvre de la politique nationale du genre, en particulier au niveau décentralisé, par le dialogue politique et en visant des résultats spécifiques genre au niveau des programmes sectoriels et des interventions. Par ailleurs, via la coopération déléguée, elle contribuera à la promotion des droits

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sexuels et reproductifs (prévention des grossesses des adolescentes qui favorisent la croissance démographique).

Dans le secteur de l’élevage et la sécurité alimentaire, les femmes ont un rôle très important. Le programme sectoriel vise à renforcer la position de femmes et à contribuer à leur autonomisation, tant pour une plus grande résilience, que pour la génération de revenus par les chaînes de valeur.

2.1.14 Principe 10 : Pour une gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles

La thématique prioritaire de l’environnement et des ressources naturelles, y compris la lutte contre les effets des changements climatiques et la déforestation, constitue une thématique prioritaire particulièrement importante pour le Niger, vu sa fragilité et sa vulnérabilité environnementales.

Si tous les Nigériens subissent les conséquences de la détérioration environnementale, force est de constater que les plus pauvres sont particulièrement exposés à ces effets qui rendent leurs tâches quotidiennes encore plus pénibles (diminution des rendements agricoles, dégradation des pâturages, assèchement des points d’eau, raréfaction du bois, etc.).

Une croissance inclusive et durable ne peut se réaliser sans une attention permanente à cette question. Les évolutions environnementales observées dans le Sahel attisent la concurrence pour les maigres ressources et donc, les tensions entre communautés. Les collectivités territoriales et locales sont les institutions immédiatement en charge d’une gestion durable des ressources naturelles. En établissant des plans locaux de développement, elles surveillent la dégradation des terres, la baisse de fertilité des sols, l’érosion éolienne et hydrique, les parcours de bétail, la lutte contre la désertification, la conservation et la gestion de la biodiversité, le déboisement, ... Plus que par le passé, la coopération nigéro-belge veillera à la prise en compte de ces questions dans ses interventions, en particulier au niveau régional et local.

Les engagements de la Conférence de Paris sur le Changement climatique (décembre 2015) offrent une fenêtre d’opportunités d’appui en matière d’adaptation et d’atténuation

Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020

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3. Aperçu du Programme de Coopération et son Budget

3.1 Objectif global du Programme de Coopération

L’objectif global du Programme de Coopération est de contribuer au développement durable et à la croissance inclusive au Niger.

Programme de Coopération Niger - Belgique (2017 - 2020) Contribuer à au développement durable et à la croissance inclusive au Niger

PROGRAMME GOUVERNEMENTAL EXECUTE PAR LA CTB

SECTEUR 1: SANTE

O.G Améliorer l’accès des populations aux soins de santé

primaires de qualité par la mise en œuvre graduelle de la Couverture

Universelle de Santé (CUS)

R/ La population des deux districts ciblés ont un meilleur accès aux soins de santé primaires de qualité à travers des actions basées sur les réformes en cours et les résultats de recherche-action visant un renforcement du système de santé./

Intervention : Programme d’Appui au Système de la Santé

14M

TOTAL SECTEUR 1 14M SECTEUR 2: Elevage et sécurité alimentaire

O.G: Renforcer la sécurité alimentaire, la résilience et les

revenus des populations liées à un élevage familial

R/ Les populations impliquées dans des activités liées à l’élevage familiale dans les régions de Tahoua et Dosso sont accompagnées pour rendre les systèmes de l’élevage plus résilients, durables et performants.

Intervention : Programme d’Appui au Développement de l’Elevage

14 M

TOTAL SECTEUR 2 14M MULTISECTORIEL

Développement des capacités

R/ Renforcer l’analyse, la gestion des connaissances et la politique des ressources humaines des institutions partenaires, en finançant des études, des consultances et des formations correspondant aux besoins institutionnels.

Intervention : Programme de Développement des Capacités

3M

TOTAL MULTISECTORIEL 3M TOTAL PROGRAMME GOUVERNEMENTAL EXECUTE PAR LA CTB 3 1 M

COOPERATION GOUVERNEMENTALE EXECUTEE EN COOPERATION DELEGUEE

Promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs (planification familiale, lutte contre les mariages

précoces)

R/ Renforcer l’émancipation, l’empowerment et l’autonomisation des jeunes filles par la mise en œuvre de la stratégie nationale de prévention des

grossesses des adolescentes (2015-2020).

Appui au programme Illimin de FNUAP-Niger

2M

TOTAL COOPERATION DELEGUEE 2M

GRAND TOTAL DU PROGRAMME DE COOPERATION NIGER-BELGI QUE 33M

Note de base – Partie B Niger – Belgique 2017-2020

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3.2 Programme sectoriel santé

3.2.1 Objectif Général du soutien au secteur

Améliorer l’accès des populations aux soins de santé primaires de qualité par la mise en

œuvre graduelle de la Couverture Universelle de Santé (CUS)

Le programme sectoriel accompagnera le Ministère de la Santé Publique dans la mise en œuvre des préalables de la Couverture Universelle de Santé, dans ses trois dimensions, notamment en améliorant l’accès financier, la profondeur des paquets de soins délivrés et la proportion de la population couverte.

3.2.2 Résultats escomptés

Les populations des deux districts ciblés ont un meilleur accès aux soins de santé primaires de qualité à travers des actions basées sur les réformes en cours et les résultats de recherche-action visant un renforcement du système de santé.

Pour contribuer à l’atteinte du résultat identifié, le programme sectoriel comprendra une seule intervention avec double ancrage, au niveau central et au niveau opérationnel. Cette intervention portera une attention spécifique sur les ayant-droits, en particulier sur les droits des femmes et des enfants. Elle inclura des actions avec un impact visible et rapide pour les populations. Elle inclura également des actions en matière de la santé sexuelle et reproductive. Ces initiatives auront pour objectif de contribuer via le secteur de la santé à la transition démographique. Tant les hommes que les femmes seront la cible de ces actions.

3.2.3 Appui proposé dans le premier programme sectoriel

Le programme interviendra sur le terrain, dans deux districts modèles, Gothèye (région de Tillabéry) et Gaya (région de Dosso), qui se trouvent à proximité de Niamey et où les conditions matérielles sont optimales après un appui du projet PARSS (Projet d’Appui au Renforcement du Système de Santé). Le programme donnera également un appui aux deux régions auxquelles appartiennent les deux districts.

Dans ces districts sanitaires modèles et en s’appuyant sur les directions régionales de santé publique, le programme mettra en œuvre plusieurs stratégies existantes et réformes en cours pour améliorer l’accès des populations aux soins de santé de qualité et mènera des initiatives d’action recherche qui alimenteront la mise en œuvre des réformes et stratégies au Ministère de la Santé Publique (MSP) où une équipe du programme facilitera ces changements au niveau central. Les districts sanitaires modèles joueront un rôle de pilote et de précurseur, pour entre autre l’opérationnalisation de la décentralisation, l’informatisation, la participation communautaire, le financement et la maintenance.

Les actions à mettre en œuvre dans les régions et les districts concerneront donc plusieurs aspects du renforcement du système de santé dans les 6 piliers de l’OMS, dont ceux qui suivent sont des exemples. La gouvernance du secteur de la santé au niveau du district sanitaire sera appuyée par un renforcement de capacités des équipes cadres de district, des agents de santé et d’autres acteurs comme les entités décentralisés, et par une mise à niveau des conditions matérielles de base en matière d’infrastructure et d’équipement. En matière de digitalisation, la gestion du district et des structures sanitaires seront informatisées et un fichier électronique du patient sera introduit. Cette digitalisation facilitera la qualité des soins et facilitera la mise en place d’un système de financement basé sur les résultats (FBR) en vue d’améliorer la qualité des soins, car elle permet une meilleure transparence et traçabilité. Le programme mettra également en œuvre la stratégie de participation communautaire et l’assurance risque maladie (ARM) comme étape suivante, afin de réduire le coût des soins de santé pour le budget des ménages et d’augmenter la confiance de la population. Une meilleure qualité des soins de santé devrait contribuer à améliorer la santé des femmes, et

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notamment à accélérer la diminution du taux de mortalité maternelle. Le programme aura une attention particulière pour le renforcement des services de santé sexuelle et reproductive et pour la promotion de la planification familiale.

Par des avancées concrètes dans les districts pilotes et les leçons que le Ministère peut tirer de ces expériences, le programme alimentera les réformes nécessaires afin d’augmenter la performance du système de santé. Le programme maintiendra alors la disposition actuelle de l’intervention PAI/MSP (Projet d’Appui Institutionnel au Ministère de la Santé Publique) logée au sein du Ministère ce qui permet un partenariat de proximité et un accompagnement quotidien.

3.3 Programme sectoriel élevage et sécurité alimentaire

3.3.1 Objectif Général du soutien au secteur

Renforcer la sécurité alimentaire, la résilience et les revenus des populations liées à un

élevage familial.

Le programme sectoriel vise à rendre les systèmes d’élevage plus résilients, performants et durables, en se basant sur les expériences et acquis des interventions passées et en cours. Le programme veut contribuer à la création des emplois, surtout des femmes et des jeunes, à la sécurité alimentaire et à la résilience des populations vulnérables, afin de faire face aux défis du secteur, tels que le changement climatique, la croissance démographique, la pression sur les ressources naturelles et leur dégradation.

Le programme se focalise en premier lieu sur les populations qui vivent d’un l’élevage familial et qui ont un potentiel d’investir dans des chaînes de valeur inclusives, dans un nombre limité de départements des régions de Dosso et de Tahoua. Les ménages vulnérables seront renforcés dans leur résilience face aux crises.

3.3.2 Résultats escomptés

Les populations impliquées dans des activités liées à l’élevage familial dans les régions de Tahoua et Dosso sont accompagnées pour rendre les systèmes de l’élevage plus résilients, durables et performants.

Pour contribuer à l’atteinte du résultat identifié, le programme sectoriel est composé d’une seule intervention. Cette intervention portera une attention spécifique sur l’emploi décent pour les femmes et les jeunes. Elle inclura des actions avec un impact visible et rapide pour les populations. Elle renforcera également la gouvernance du secteur au niveau local (dans les communes et les départements), régional (par les directions régionales de Dosso et Tahoua) et national (au Ministère central). Le programme contribuera à l’amélioration de la position de la femme en intégrant dans son appui aux chaînes de valeur animales des filières qui permettent d’augmenter les revenus des femmes. Le renforcement de la résilience des ménages vulnérables passe en particulier par la résilience des femmes. Une attention particulière sera donnée à la participation des femmes dans les processus de prise de décision qui les concernent.

3.3.3 Appui proposé dans le deuxième programme sectoriel

L’élevage pastoral transhumant est confronté à divers problèmes sérieux, liés à la question démographique et au changement climatique. En particulier, le front agricole remonte au nord (par l’extension d’activités agricoles en zone pastorale), l’accès à l’eau est difficile, l’environnement se dégrade, le passage des troupeaux à travers les terres des agriculteurs donne lieu à de plus en plus de conflits fonciers entre usagers de terre, les couloirs de passage sont de moins en moins respectés, les résidus des cultures sont dorénavant vendus, les pays côtiers sont de plus en plus réticents à laisser les troupeaux accéder à leur territoire, des particuliers aisés s’accaparent des pâturages et

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des points d’eau… Les pasteurs font des déplacements toujours plus restreints et ceux qui en ont les moyens, donnent très tôt dans l’année des compléments alimentaires à leurs troupeaux.

L’intervention proposée appuiera le Ministère de l’Elevage (MEL), tout en impliquant les autres acteurs du secteur de l’élevage, à accompagner les éleveurs dans une transition vers des modes d’élevage plus durables, résilients et productifs, par une utilisation optimale des ressources pastorales et un développement des chaînes de valeur inclusives. L’intervention portera une attention particulière sur la génération de revenus et la création d’emploi pour les jeunes et les femmes, la promotion d’innovations, la protection de l’environnement et la prévention des crises et des catastrophes.

Il s’agit en premier lieu de mieux analyser et comprendre les changements, leur impact et les stratégies mises en avant par les acteurs. L’intervention réalisera à la fois des appuis concrets aux éleveurs et renforcera les services du ministère afin de développer des stratégies et des approches pour mettre en œuvre la transition des modes d’élevage au Niger (double ancrage). L’intervention visera les éleveurs vulnérables qui se trouvent dans l’impossibilité de s’adapter au contexte changeant, mais elle renforcera également ceux qui ont un potentiel d’investir dans de modes d’élevage plus productifs et durables.

En matière de sécurité alimentaire, l’intervention a pour objectif de renforcer la performance des systèmes de production des ménages, la valorisation des productions issues de l’élevage et la diversification de leurs sources de revenus afin de rendre les populations plus résilientes par rapport aux crises conjoncturelles. Il devra permettre la mise en œuvre de mécanismes de prévention et de gestion des crises en renforçant les mécanismes d’alerte précoce et de sauvegarde du capital des ménages vulnérables.

Maillon essentiel de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au sein des ménages, les femmes bénéficieront d’une attention particulière. L’augmentation de leurs revenus et l’amélioration de leurs conditions de vie s’avèrent déterminantes en termes d’impacts positifs sur la situation alimentaire et l’éducation des enfants. Les composantes du programme veilleront à favoriser leur accès à des activités économiques ainsi qu’à leur participation aux processus de décision au sein des communautés.

L’expertise de la Belgique dans le secteur de l’élevage en général, et de la conservation des races en particulier, est reconnue. Le commerce du bétail et des produits animaux est une source importante de revenus et génère des emplois. La transformation et la commercialisation du lait et d’autres produits issus de l’élevage offrent des opportunités diversifiées d’emploi, notamment pour les femmes. L’objectif recherché est la valorisation économique des filières de l’élevage en vue de satisfaire la demande intérieure en produits animaux, de développer les exportations, de créer des opportunités d’emplois et de revenus pour les jeunes et les femmes, de lutter contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire tout en préservant les ressources naturelles. Une augmentation durable de la production animale, des revenus des ménages vulnérables et de leur accès aux aliments, renforcerait leur résilience.

La demande des produits animaux (lait, viande, poisson, etc.) dans les centres urbains est déjà importante et connaîtra une expansion sensible dans les années à venir. Le potentiel existe, mais les chaînes de valeur des produits de l’élevage sont inexistantes ou mal organisées. Des initiatives d’appui aux filières, à la transformation et à la commercialisation ont été développées, mais leurs résultats restent en-deçà des attentes. Une véritable approche de développement de chaînes de valeur s’impose, en appuyant non seulement les producteurs, mais plutôt chaque maillon de la chaîne. En plus, le développement de chaînes de valeur créera des emplois pour les femmes et les jeunes, notamment par la production d’espèces à cycle court (petits ruminants, aviculture, pisciculture, etc.).

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L’intervention vise à développer et renforcer quelques chaînes de valeur au niveau périphérique, tout en renforçant les services du Ministère à être mieux outillés pour mettre en pratique un accompagnement efficace des acteurs impliqués dans de chaînes de valeur (double ancrage).

L’intervention s’articulera selon les quatre axes suivants :

1. Le développement des chaînes de valeur animales : le renforcement des filières animales créatrices d’emploi et génératrices de revenus sera l’axe central du programme, en vue de satisfaire la demande intérieure en produits animaux, de développer des exportations, de créer des opportunités d’emploi pour les jeunes et les femmes, et de mobiliser des ressources domestiques sous forme de taxes. L’accès aux intrants et aux circuits de commercialisation sera renforcé par de meilleurs systèmes d’information sur les marchés.

2. La sécurisation des ressources pastorales et la gestion des ressources naturelles : cet axe améliorera l’accès des producteurs aux ressources et réduira ou atténuera les conflits fonciers. Une attention particulière sera donnée au renforcement des capacités pour une meilleure gestion des ressources naturelles, comme la régénération et la gestion des aires de pâturage, la promotion des arbres fourragers, la lutte contre les plantes invasives et la lutte contre les feux de brousse. Les actions se feront à proximité des éleveurs et des agro-éleveurs, en s’appuyant sur les autorités décentralisées et les services déconcentrés.

3. Renforcement de la résilience des ménages vulnérables face aux crises : cet axe appuiera les populations vulnérables afin de préserver leur capital productif à travers les crises répétitives. Une meilleure prise en compte de la vulnérabilité des éleveurs passe par le renforcement de leur intégration dans les dispositifs d’alerte précoce, l’analyse de l’opportunité de la mise en place de réserves stratégiques d’aliment de bétail et des actions spécifiques en faveur des ménages vulnérables comme la reconstitution du cheptel et le déstockage stratégique.

4. Le renforcement de la gouvernance du secteur : cet axe vise à renforcer la gestion et la coordination du secteur de l’élevage par le MEL. Il s’agira d’améliorer les diagnostics et les connaissances sur les systèmes dans le contexte actuel qui est complexe et changeant, de stimuler la communication dans le secteur à travers l’intégration de nouvelles technologies d’information, et de renforcer la coordination entre les acteurs clé du secteur par le rôle du chef de file du secteur. Cet axe vise également à améliorer la redevabilité entre l’Etat et la société civile par un renforcement des droits des éleveurs. Les organisations de base doivent être renforcées dans leurs capacités de plaidoyer en défense des droits des éleveurs, menacés par les défis du secteur. La coopération nigéro-belge s’activera également pour une meilleure articulation avec d’autres programmes et projets dans le cadre de l’initiative 3N.

3.4 Intervention multisectorielle

Le programme de coopération contiendra également une intervention visant le renforcement des capacités des institutions partenaires, en appui aux programmes sectoriels. Il s’agit notamment du programme de Développement des capacités, un programme qui combine les atouts du Fonds d’Etudes et d’Expertise (PAREC, Programme d’Appui à la réalisation d’Etudes et Consultances) et du programme d’appui à la formation par des bourses.

Le programme vise à devenir un instrument utile permettant de cibler des appuis pointus permettant de rehausser le niveau de connaissances et de compréhension par des études et des participations aux séminaires en lien avec les programmes sectoriels. Le programme organisera des formations en faveur des institutions partenaires des programmes sectoriels afin de renforcer leur politique des ressources humaines.

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Cette intervention multisectorielle se veut un instrument stratégique en appui des deux programmes sectoriels. Le Programme de Développement des Capacités doit également permettre de stimuler l’innovation et de soutenir de façon flexible une meilleure coordination stratégique du programme de coopération.

3.5 Concentration géographique

Pour ne pas disperser les actions envisagées et pour continuer à construire sur les acquis des programmes précédents, la coopération nigéro-belge œuvrera principalement dans les régions de Dosso, Tahoua et Tillabéry. Le programme sectoriel santé interviendra dans deux districts sanitaires en région de Tillabéry (Gotheye) et de Dosso (Gaya). Le programme sectoriel élevage se focalisera sur certains départements en région de Dosso et de Tahoua (à déterminer lors de la formulation) en fonction du potentiel des chaînes de valeur et de la complémentarité avec d’autres bailleurs.

Les projets en secteur santé du PIC précédent ont notamment été bien présents en régions de Tillabéry et Dosso. L’intervention PAAPSSP en secteur élevage intervenait en régions de Dosso, Tahoua et Maradi. Cette présence de la coopération nigéro-belge dans ces régions depuis de nombreuses années permet une bonne connaissance du contexte social, économique, environnemental et culturel. Ces zones d’intervention donnent aussi des possibilités de forger une plus grande synergie entre les deux secteurs de concentration, ainsi qu’avec les ACNG belges.

Pour la sélection des zones d’intervention au sein des régions, la situation sécuritaire permettant d’intervenir sur le terrain sera un point d’attention particulier.

3.6 Coopération déléguée passive

La Coopération Déléguée est un instrument qui permet au Programme de Coopération d’exécuter des interventions qui sont hors des deux programmes sectoriels et hors de son champ d’expertise en confiant leur financement et leur exécution à un bailleur bilatéral ou multilatéral actif dans le secteur en question et/ou reconnu pour son expertise spécifique.

Le mécanisme de la coopération déléguée s’inscrit dans le cadre de la recherche d’une meilleure efficacité de l’aide en évitant l’éparpillement des activités des bailleurs dans un trop grand nombre de secteurs. Son principe a été adopté en 2005 par la communauté internationale (Déclaration de

Paris, art. 35), confirmé par les bailleurs européens dans le Code de Conduite de l’UE sur la

complémentarité et la division du travail dans la politique de développement en 2007 (principes 2 et 8) et traduit dans la loi belge sur la coopération en 2013 (art. 2 et 22).

Dans le cadre de ce programme de coopération, la Belgique souhaite promouvoir la prise en compte au niveau national de la thématique des droits de l’homme, en particulier dans le cadre de la défense du droit des femmes et des enfants. Ces thématiques contribuent à l’objectif général du programme de Coopération.

L’intervention proposée dans le cadre de la coopération déléguée passive aura comme objectif la mise en œuvre de la stratégie nationale de prévention des grossesses des adolescentes (2015-2020) pour lutter contre les mariages précoces et augmenter la prévalence contraceptive moderne chez les adolescentes. Les grossesses précoces affectent une large couche de jeunes filles avec de lourdes conséquences sur le plan médical telles que des complications et des décès maternels, des fistules obstétricales et des avortements clandestins, ainsi qu’au plan social comme le rejet des filles, des infanticides, la prostitution clandestine et la pauvreté, les abandons scolaires et les difficultés de prendre soin des bébés. Bien que des services en santé sexuelles et reproductive soient disponibles, ils sont peu utilisés à cause des fausses croyances et de la stigmatisation des filles, ou de la méconnaissance de l’offre des services.

Cette intervention se présente comme un appui à la réalisation et au respect des droits sexuels et reproductifs, par une contribution au programme Illimin du FNUAP, programme ambitieux d’émancipation et d’autonomisation des jeunes filles pour lutter contre les mariages et les

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grossesses précoces. Le programme Illimin cible directement les jeunes filles des groupes d’âge de 10 à 14 ans et de 15 à 19 ans, par une approche puissante d’empowerment et prise de conscience. Cette approche donne des opportunités de synergie entre le programme sectoriel santé et ce programme de coopération déléguée, dans les districts sanitaires modèles. FNUAP utilise des nouvelles technologies pour faciliter le suivi du projet, et mène des réflexions pour mieux intégrer les possibilités qu’offre la digitalisation dans son approche.

La violence subie par les femmes et les filles est multiforme. Les mariages précoces (mariages d’enfants) relèvent de cette violence et hypothèquent les droits sexuels et reproductifs d’une grande partie de la population féminine (grossesses précoces, complications post-partum, grossesses multiples,…). Par ailleurs, le nombre de grossesses par femme au Niger est l’un des plus élevé au monde (plus de 7 enfants vivants/femme en moyenne). Cette situation entrave lourdement le développement en annihilant les efforts consentis pour le développement (les investissements prévus sont dépassés par la croissance démographique), et rend vain tout espoir d’autonomisation pour la plupart des femmes, condition pour qu’elles jouent leur rôle d’actrices du développement de façon appropriée pour l’amélioration du bien-être de tous. C’est dans ce cadre que la coopération déléguée avec le FNUAP est proposée.

3.7 Risques pour le Programme de Coopération

Général : L’impact du programme de coopération risque d’être entravé par la démographie galopante du pays. Sous l’effet d’un taux de croissance de 3,9% de 2002 à 2012, la population nigérienne devrait passer de 17 millions d’habitants en 2012 à 35 millions en 2030. Les moins de 14 ans représentent la moitié de la population actuelle, les moins de 24 ans en représentent plus de deux tiers. Le marché du travail n’arrive pas à absorber les centaines de milliers de demandeurs d’emploi supplémentaires par an. Les secteurs sociaux ont des difficultés à suivre cette croissance et fournir des services de qualité (en matière d’éducation, de santé, d’eau potable, etc.) à cette population croissante. Ce programme de coopération adressera cette thématique sur trois niveaux. D’abord, par une attention pour les droits et la santé reproductifs et sexuels et pour la planification familiale dans le programme sectoriel santé. Ensuite, via une intervention en coopération déléguée qui vise l’émancipation des jeunes filles et la lutte contre mariages et grossesses précoces. Enfin, il porte une attention prioritaire et ciblée à l’emploi des jeunes dans le secteur d’élevage et de la sécurité alimentaire. En outre, l’ensemble des interventions de ce secteur est marqué par l’explosion démographique qui commande d’envisager une transition impliquant une limitation des mouvements des troupeaux et de favoriser l’approvisionnement des marchés en produits animaux pour répondre à la demande croissante.

Changement climatique : Les moyens d’existence de la population nigérienne sont basés sur un écosystème fragile fortement tributaire des pluviométries aléatoires. Le changement climatique et une plus grande variabilité en matière de température et de précipitation, pourrait amplifier les effets en matière de désertification et de dégradation des ressources en terre et en eau, déjà mises à mal par la pression démographique. Le nombre de victimes de catastrophes naturelles (sécheresses et inondations) et de crises alimentaires pourrait bien augmenter dans les années à venir.

Institutionnel : Le prochain gouvernement issus des élections de 2016 pourrait décider de remanier le paysage institutionnel, par exemple en ce qui concerne la place de l’élevage dans un ministère à part entière et sous la coordination stratégique de l’i3N. Des modifications pareilles ont notamment retardé la formulation des projets du PIC 2009-2012. Autre facteur de risque institutionnel concerne la politique de décentralisation. Depuis plusieurs années, le Niger s’est lancé dans ce processus, mais le progrès est lent et peu prévisible.

Stabilité sociale : Malgré le calme et la sécurité à l’intérieur du pays depuis quelques années, la stabilité sociale reste fragile, notamment dans un contexte d’extrême pauvreté et d’une population jeune désœuvrée. Ce programme de coopération contribuera dans les secteurs de concentration à une amélioration de la gouvernance dans une perspective à long terme tout en visant des résultats

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visibles à court terme sur les conditions de vie des populations et en adoptant une approche fondée sur les droits.

Sécurité : En vue d’atténuer les risques programmatiques dus à la situation sécuritaire présente et à venir, la coopération gouvernementale se concentrera principalement sur les départements moins exposés dans la sélection des zones d’intervention. Les interventions vont devoir intégrer ce risque dès leur formulation, par exemple en ce qui concerne la présence physique prolongée d’assistants techniques internationaux sur le terrain et les dépenses supplémentaires de suivi en cas de dégradation de la situation sécuritaire (protection, transport, communication, etc.).

Corruption : Le gouvernement nigérien s’est engagé à endiguer le phénomène, ou à tout le moins, tenter de le circonscrire. Elle se retrouve pratiquement à tous les niveaux et se présente sous différentes formes, occasionnant des pertes énormes de ressources pour l’Etat, dégradant la qualité du service public et affectant la crédibilité de l'Etat. Les cas de petite corruption, pouvant mettre en cause, par exemple, des fonctionnaires locaux, des entreprises de taille moyenne, et de faibles sommes d’argent, alimentent l’économie informelle et sont difficilement détectables. Néanmoins, les produits de la grande corruption (soustraction et détournement de biens publics par les hauts fonctionnaires de l’Etat, pots-de-vin versés à des dirigeants d’entreprises, publiques et privées, pour la conclusion d’un contrat, etc.) peuvent, quant à eux, également être obtenus en argent liquide et représenter des sommes importantes. Ils sont ensuite intégrés dans l’économie formelle et blanchis au Niger ou à l’étranger. La corruption reste un souci permanent pour les PTF et la majorité de la population. Une violation grave de ces principes pourrait entrainer l’arrêt du présent programme.

3.8 Modalités d’Exécution Proposées

3.8.1 L’axe stratégique et politique

La politique de coopération entre le Niger et la Belgique suppose que les stratégies d’intervention soient déterminées communément par les représentants des deux pays. Ceci suppose une implication commune au niveau de la formulation mais aussi au niveau de la mise en œuvre. Les deux pays sont notamment représentés dans les Structures mixtes de concertation locale (SMCL) chargées du suivi de l’exécution des interventions.

3.8.2 L’axe opérationnel

Les programmes de la coopération nigéro-belge sont strictement alignés sur la politique de développement du Niger. A ce titre, les interventions de ces programmes sont intégrées dans la Loi de Finances nigérienne, tant pour la contribution belge (don en recette), que pour l’ensemble des dépenses à planifier (budget des investissements et budget de fonctionnement).

Le programme de coopération ne contient pas de participation à des fonds communs ou d’aide budgétaire générale ou sectorielle. Par contre, la coopération nigéro-belge utilisera le système nigérien des marchés publics.

3.9 Suivi du Programme de Coopération

La feuille de route pour le suivi des objectifs sectoriels et des résultats de ce programme est la matrice de suivi élaborée conjointement par les deux parties (voir matrice de résultats plus loin).

Un Comité des Partenaires (COMPAR) est organisé au moins sur base annuel afin d’assurer le suivi des secteurs d’intervention de la coopération nigéro-belge. Un Comité Spécial des Partenaires (CSP), auquel participent des représentants du siège de la DGD et de la CTB, est organisé pour l’examen du Programme de Coopération à mi-parcours et, si nécessaire, à d’autres moments. Lors du CSP, les autorités belges et nigériennes prennent connaissance de l’évolution du programme de coopération nigéro-belge et de la bonne exécution de la convention générale de coopération au développement ainsi que des conventions spécifiques qui en découlent. Le CSP est l’organe du dialogue politique

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entre Bruxelles et Niamey. En préparation au Comité Spécial des Partenaires, la CTB fournit un rapport à la DGD sur le suivi des interventions en cours au sein du PC.

La CTB est responsable du monitoring et de l'évaluation des différentes interventions. Le Comité de Pilotage est l’organe de prise de décision stratégique au niveau de l’intervention. Il assure le suivi de la mise en œuvre des interventions et fait rapport au Comité des Partenaires et/ou au forum de concertation sectorielle. Le nombre de Comités de Pilotage à mettre en place dans un programme sectoriel dépend des caractéristiques du programme et des interventions qui le composent, et ce nombre est déterminé pendant la formulation. La règle retenue est qu’il ne sera de préférence mis en place qu'un seul Comité de Pilotage par programme sectoriel.

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3.9.1 Matrice de suivi