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De Andreï Konchalovsky. Russie. Italie. 2020. 2h16. VOST. Avec Alberto Testone, Jakob Diehl, Francesco Gaudiello… Ce n’est pas un film sur fond de renaissance que nous offre Andreï Konchalovsky, c’est la Renaissance elle-même, avec sa texture, son univers sensoriel, sonore, sans apparats superflus. Il tord le cou à tous les clichés à grand renfort de recherches, de conseils pris auprès d’historiens. C’est un travail de clan, de troupe à l’unisson, de petites mains virtuoses et invisibles, que Konchalovsky orchestre pour aboutir à un résultat aussi vrai que nature. La mise en scène arrive à s’effacer derrière l’essentiel, le sujet. Tout comme la rugosité du marbre s’est estompée au fil du temps derrière David, La Pietà, L’Esclave mourant… sculptures criantes d’humanité. Qui, en les admirant, se représente les solides paluches du sculpteur, ses colères insensées, sa truculence, son anxiété fébrile ? Et c’est tout cela que le réalisateur nous restitue, la substance d’un homme, son charisme, sa folie magnifique qui transcende ses parts d’ombre. Italie au début du XVIe siècle. La Florence d’alors est belle et terrible, tendre et violente. Michelangelo Buonarroti est déjà ce maître incontesté, et donc jalousé, qui attire les convoitises des puissants. Mais les mécènes capables d’engager des sommes importantes pour produire des oeuvres imposantes ne sont pas si nombreux. Les artistes d’alors se les disputent. L'enjeu est d’autant plus important pour ceux qui sculptent, et dont le matériau coûte cher à extraire, à transporter, à apprivoiser. Et c’est peut-être là le premier génie de Michel-Ange : comprendre la roche, ses veines, ses pulsations… Dévoiler ce que recèle la matière… Rien n’est jamais assez parfait pour lui sembler achevé. Cela l’amènera à bafouer ses engagements avec ses protecteurs historiques, la famille Della Rovere, pour céder aux injonctions de la famille De Médicis… Voilà notre homme tiraillé entre deux commanditaires, torturé par sa conscience, sa force vitale indomptable, ses hallucinations mystiques, ses ambiguïtés jalouses, dans un monde où la compassion n’a guère sa place… www.cinema-eldorado.fr À L’AFFICHE > DRUNK de Thomas Vinterberg > CITY HALL de Frederick Wiseman > MICHEL ANGE de Andreï Konchalovsky > UN PAYS QUI SE TIENT SAGE de David Dufresne > MANHUNTER de Michael Mann > JOSEP de Aurel > YALDA, LA NUIT DU PARDON de Massoud Bakhshi > DANS UN JARDIN QU’ON DIRAIT ÉTERNEL de Tatsushi Õmori > MATERNAL de Maura Delpero > LES CHOSES QU’ON DIT, LES CHOSES QU’ON FAIT de Emmanuel Mouret > ANTOINETTE DANS LES CÉVENNES de Caroline Vignal SÉANCES SPÉCIALES > SOLE de Carlo Sironi > AMARE AMARO de Julien Paolini > LAUREL & HARDY, PREMIERS COUPS DE GÉNIE de L. McCarey & J. Home CINÉ-MÔMES > CALAMITY, UNE ENFANCE DE M. J. CANNARY de Rémi Chayé > PETIT VAMPIRE de Joann Sfar > LA BALEINE & L’ESCARGOTE de Z. Čupová, F. Diviak, N. Hedinger... > CHIEN POURRI, LA VIE À PARIS de D. Durand, V. Patar et S. Aubier Programme du 14 au 27 octobre 2020 CinéVoce : Rencontres autour de 2 films italiens SOLE de Carlo Sironi Vendredi 16 octobre à 20h15 Suivi d’une rencontre avec le journaliste italien Alberto Toscano AMARE AMARO de Julien Paolini Samedi 17 octobre à 18h15 Suivi d’une rencontre avec le réalisateur franco-italien Julien Paolini De Thomas Vinterberg. Danemark. 2020. 1h55. VOST. Avec Mads Mikkelsen, Tho- mas Bo Larsen, Lars Ranthe… Quatre amis, tous les quatre enseignants de lycée, et coincés dans une existence devenue morne et routinière. Le dîner organisé à l’occasion des quarante ans du plus jeune de la bande tourne à la beuverie et, au détour de la conversation, est évoquée une étrange étude du psychologue norvégien Finn Skårderud, qui conclut que le corps humain, pour être au mieux de sa forme, doit présenter 0,5 g d’alcool par litre de sang. Aussitôt les quatre amis, saisis d’une joyeuse soif d’expérimentation scientifique, se promettent de vérifier la théorie avec un engagement : ne boire que pendant la journée, durant leur temps de travail, et s’arrêter à partir de 20h. Inévitablement, les propriétés désinhibantes de l’alcool vont faire effet rapidement : l'alcool plonge les quatre amis dans une liesse sans doute factice, mais il joue pleinement son rôle émancipateur chez eux dont la jeunesse est partie voir ailleurs et qui se sont laissés enfermer peu à peu dans un quotidien qui les démoralise. La première partie du film est donc – malgré le constat social et psychologique lucide et plutôt sombre – carrément drôle, et plonge personnages et spectateurs dans un grand bain de jouvence. Car Thomas Vinterberg fait participer le spectateur à l’apparente libération que vivent ses personnages, par le jeu des acteurs, exceptionnels, mais aussi par la mise en scène enlevée, avec un énorme travail sur le son, nourri du glouglou délicieux de l’alcool qui coule à flots, des bouchons qui sautent, des verres qui se vident. Le spectateur est lui aussi comme enivré avant que n’arrivent les verres de trop, que le vernis s’écaille et que les lendemains de fête deviennent difficiles. Car bien au-delà d’un film potache et provocateur sur les vertus libératrices de l’alcool, Drunk est une belle évocation du tournant de la vie à la cinquantaine, entre la jeunesse à laquelle on s’accroche de manière dérisoire, les choix de vie que l’on aurait aimé faire avant qu’il ne soit trop tard, la soif de liberté que l’on doit peut-être chercher là où l’on ne l’imagine pas, comme dans cette dernière scène qui retrouve l’euphorie et dont évidemment on ne vous dévoilera rien de plus.

Programme du 14 au 27 octobre 2020 - Cinéma Eldorado · 2020. 10. 9. · Gruffalo et, plus récemment du Rat scélérat et de Zébulon le dragon . Ceci est l’histoire d’une petite

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  • De Andreï Konchalovsky. Russie. Italie. 2020. 2h16. VOST. Avec Alberto Testone, Jakob Diehl, Francesco Gaudiello…

    Ce n’est pas un film sur fond de renaissance que nous offre Andreï Konchalovsky, c’est la Renaissance elle-même, avec sa texture, son univers sensoriel, sonore, sans apparats superflus. Il tord le cou à tous les clichés à grand renfort de recherches, de conseils pris auprès d’historiens. C’est un travail de clan, de troupe à l’unisson, de petites mains virtuoses et invisibles, que Konchalovsky orchestre pour aboutir à un résultat aussi vrai que nature. La mise en scène arrive à s’effacer derrière l’essentiel, le sujet. Tout comme la rugosité du marbre s’est estompée au fil du temps derrière David, La Pietà, L’Esclave mourant… sculptures criantes d’humanité. Qui, en les admirant, se représente les solides paluches du sculpteur, ses colères insensées, sa truculence, son anxiété fébrile ? Et c’est tout cela que le réalisateur nous restitue, la substance d’un homme, son charisme, sa folie magnifique qui transcende ses parts d’ombre. Italie au début du XVIe siècle. La Florence d’alors est belle et terrible, tendre et violente. Michelangelo Buonarroti est déjà ce maître incontesté, et donc jalousé, qui attire les convoitises des puissants. Mais les mécènes capables d’engager des sommes importantes pour produire des œuvres imposantes ne

    sont pas si nombreux. Les artistes d’alors se les disputent. L'enjeu est d’autant plus important pour ceux qui sculptent, et dont le matériau coûte cher à extraire, à transporter, à apprivoiser. Et c’est peut-être là le premier génie de Michel-Ange : comprendre la roche, ses veines, ses pulsations… Dévoiler ce que recèle la matière… Rien n’est jamais assez parfait pour lui sembler achevé. Cela l’amènera à bafouer ses engagements avec ses protecteurs historiques, la famille Della Rovere, pour céder aux injonctions de la famille De Médicis… Voilà notre homme tiraillé entre deux commanditaires, torturé par sa conscience, sa force vitale indomptable, ses hallucinations mystiques, ses ambiguïtés jalouses, dans un monde où la compassion n’a guère sa place…�

    www.cinema-eldorado.fr

    À L’AFFICHE > DRUNK de Thomas Vinterberg

    > CITY HALL de Frederick Wiseman

    > MICHEL ANGE de Andreï Konchalovsky

    > UN PAYS QUI SE TIENT SAGE de David Dufresne

    > MANHUNTER de Michael Mann

    > JOSEP de Aurel

    > YALDA, LA NUIT DU PARDON de Massoud Bakhshi

    > DANS UN JARDIN QU’ON DIRAIT ÉTERNEL de Tatsushi Õmori

    > MATERNAL de Maura Delpero

    > LES CHOSES QU’ON DIT, LES CHOSES QU’ON FAIT de Emmanuel Mouret

    > ANTOINETTE DANS LES CÉVENNES de Caroline Vignal

    SÉANCES SPÉCIALES > SOLE de Carlo Sironi

    > AMARE AMARO de Julien Paolini

    > LAUREL & HARDY, PREMIERS COUPS DE GÉNIE de L. McCarey & J. Home

    CINÉ-MÔMES > CALAMITY, UNE ENFANCE DE M. J. CANNARY de Rémi Chayé

    > PETIT VAMPIRE de Joann Sfar

    > LA BALEINE & L’ESCARGOTE de Z. Čupová, F. Diviak, N. Hedinger...

    > CHIEN POURRI, LA VIE À PARIS de D. Durand, V. Patar et S. Aubier

    Programme du 14 au 27 octobre 2020

    CinéVoce : Rencontres autour de 2 films italiens

    SOLE de Carlo Sironi

    Vendredi 16 octobre à 20h15 Suivi d’une rencontre avec

    le journaliste italien Alberto Toscano

    AMARE AMARO de Julien Paolini

    Samedi 17 octobre à 18h15 Suivi d’une rencontre avec le

    réalisateur franco-italien Julien Paolini

    De Thomas Vinterberg. Danemark. 2020. 1h55. VOST. Avec Mads Mikkelsen, Tho-mas Bo Larsen, Lars Ranthe…

    Quatre amis, tous les quatre enseignants de lycée, et coincés dans une existence devenue morne et routinière. Le dîner organisé à l’occasion des quarante ans du plus jeune de la bande tourne à la beuverie et, au détour de la conversation, est évoquée une étrange étude du psychologue norvégien Finn Skårderud, qui conclut que le corps humain, pour être au mieux de sa forme, doit présenter 0,5 g d’alcool par litre de sang. Aussitôt les quatre amis, saisis d’une joyeuse soif d’expérimentation scientifique, se promettent de vérifier la théorie avec un engagement : ne boire que pendant la journée, durant leur temps de travail, et s’arrêter à partir de 20h. Inévitablement, les propriétés désinhibantes de l’alcool vont faire effet rapidement : l'alcool plonge les quatre amis

    dans une liesse sans doute factice, mais il joue pleinement son rôle émancipateur chez eux dont la jeunesse est partie voir ailleurs et qui se sont

    laissés enfermer peu à peu dans un quotidien qui les démoralise. La première partie du film est donc – malgré le constat social et psychologique lucide et plutôt sombre – carrément drôle, et plonge personnages et spectateurs dans un grand bain de jouvence. Car Thomas Vinterberg fait participer le spectateur à l’apparente libération que vivent ses personnages, par l e j eu des ac t eu rs , exceptionnels, mais aussi par la mise en scène enlevée,

    avec un énorme travail sur le son, nourri du glouglou délicieux de l’alcool qui coule à flots, des bouchons qui sautent, des verres qui se vident. Le spectateur est lui aussi comme enivré avant que n’arrivent les verres de trop, que le vernis s’écaille et que les lendemains de fête deviennent difficiles. Car bien au-delà d’un film potache et provocateur sur les vertus libératrices de l’alcool, Drunk est une belle évocation du tournant de la vie à la cinquantaine, entre la jeunesse à laquelle on s’accroche de manière dérisoire, les choix de vie que l’on aurait aimé faire avant qu’il ne soit trop tard, la soif de liberté que l’on doit peut-être chercher là où l’on ne l’imagine pas, comme dans cette dernière scène qui retrouve l’euphorie et dont évidemment on ne vous dévoilera rien de plus. �

  • Samedi 17 octobre à 14h00

    LAUREL ET HARDY, PREMIERS COUPS DE GÉNIE

    Pour cette séance événement, nous accueillons le pianiste Nicolas Chalopin qui assurera la partie musicale pendant la projection. Musicien de jazz, ses compositions interprétées en direct nous plongent dans un univers musical riche évoluant subtilement autour des séquences du film. Dès les premières images, rythmes et mélodies s’invitent et viennent se glisser autour des person-nages, illustrer certaines situations. Un programme dynamique et irrésistiblement drôle, pour toute la famille !

    Programme de trois courts métrages muets de Léo McCarey & James Home. 0h52. Œil pour œil (1929) : Laurel et Hardy vendent des sapins de Noël en plein mois d’août. Ils doivent faire face à un client irascible… La Bataille du siècle (1927 ) : Avec Oliver Hardy comme manager, Stan Laurel affronte un boxeur féroce sur un ring. Le lendemain, les deux compè-res provoquent une gigantesque bataille de tartes à la crème… Vive la liberté (1929) : Evadés de prison, Laurel et Hardy tentent de trouver un endroit tranquille pour échanger leur pantalon…

    En partenariat avec les CIBFC et l’ADRC

    De Rémi Chayé. France/Danemark 2020. 1h24. À partir de 6/7 ans.

    C’est une merveille de film d’animation, une réussite totale, dans le fond comme dans la forme. On n’en attendait pas moins du génial Rémi Chayé, qui nous avait déjà donné en 2016 le splendide Tout en haut du monde. Il embrasse ici l’univers du Far West et lui donne un formidable coup de jeune en imaginant l’histoire d’une demoiselle de tout juste 11 ans qui va bousculer l’ordre des choses, aller jusqu’au bout de sa destinée à une époque et à un âge où elle aurait

    dû se contenter d’apprendre à repriser les chaussettes et à faire à manger, bref à s’effacer

    derrière les héros forcément masculins. 1863, États-Unis d’Amérique. Dans un convoi qui progresse vers l’Ouest avec l’espoir d’une vie meilleure, le père de Martha Jane se blesse. C’est elle qui doit conduire le chariot familial et soigner les chevaux. L’apprentissage est rude et pourtant Martha Jane ne s’est jamais sentie aussi libre. Et comme c’est plus pratique pour

    faire du cheval, elle n’hésite pas à passer un pantalon. C’est l’audace de trop pour Abraham, le chef du convoi. Accusée de vol, Martha est obligée de fuir. Habillée en garçon, à la recherche des preuves de son innocence, elle découvre un monde en construction où sa personnalité unique va s’affirmer. Une aventure pleine de dangers et riche en rencontres qui, étape par étape, révélera la mythique Calamity Jane. �

    De Joann Sfar. France. 2020. 1h20. Avec les voix de Jean-Paul Rouve, Camille Cottin, Alex Lutz... À partir de 6 ans.

    Petit Vampire vit dans une maison hantée avec une joyeuse bande de monstres tous formidables, intelligents et sympathiques, mais il s’ennuie. Il s'ennuie énormément… Cela fait maintenant 300 ans qu’il a 10 ans, alors les bateaux de pirates, et le ciné club, ça fait bien longtemps que ça ne

    l’amuse plus. Son rêve ? Aller à l’école pour se faire des copains et sortir de cette prison dorée qui lui sert de maison. Mais ses parents ne l’entendent

    pas de cette oreille, le monde extérieur est bien trop dangereux, même pour un petit vampire. Accompagné par Fantomate, son fidèle bouledogue, Petit Vampire décide alors de s’échapper du manoir en cachette, bien déterminé à rencontrer d’autres enfants. Très vite, il se lie d’amitié avec Michel, un petit garçon aussi malin qu’attachant. Mais leur amitié naissante va attirer l’attention du terrifiant Gibbous, un vieil ennemi qui était sur les traces de Petit Vampire et de sa famille depuis toutes ces années qui ne rêve que d’une chose : enlever Pandora, la délicieuse maman de Petit vampire !

    Hommage au cinéma d’horreur en général et au cinéma en particulier, celui qui a bercé l’enfance de Joann Sfar, Petit Vampire est aussi une histoire très personnelle puisque l’intrigue se déroule à Antibes, dans une maison qui ressemble à celle de ses grands-parents maternels.�

    Programme de 5 films courts réalisés par Davy Durand, avec la participation de Patar et Aubier. France / Belgique. 2020. 1h. À partir de 4/5 ans.

    Il était donc une fois un chien parisien, naïf et passionné, appelé Chien Pourri. Persuadé que tous ceux qui l’entourent sont ses amis, il ne se méfie jamais des autres et prend tout au pied de la lettre. Il n’en est que plus drôle et attachant. Avec Chaplapla, son fidèle compagnon de gouttière, Chien Pourri arpente les rues de Paris la truffe au vent. Peu importe les catastrophes qu’il provoque, Chien Pourri retombe toujours sur ses pattes, tant et si bien que les autres chiens commencent à trouver ça louche ! Né en 2009 de l’imagination débordante de l’écrivain Colas Gutman, ce chien des rues parisien généreux et candide est la vedette à part entière de 13 romans merveilleusement illustrés par Marc Boutavant. Treize pépites d’humour décalé et potache, d’observation tendre et amusée des travers de notre société. C’est donc un événement de découvrir cet univers chaleureux et hyper inventif adapté pour le grand écran. �

    De Max Lang et Daniel Snaddon. GB. 2019. 40mn. À partir de 3 ans. Avec 2 films courts en avant-programme.

    Voici la dernière merveille des créateurs du Gruffalo et, plus récemment du Rat scélérat et de Zébulon le dragon. Ceci est l’histoire d’une petite escargote de mer débordante d’énergie, et d’une énorme baleine à bosse aux reflets bleu-gris. Ceci est un rocher noir comme un conduit de cheminée. Et voici la

    demoiselle escargote qui rêve de voyager. Elle contemple la mer, ses reflets, et les bateaux qui s’amarrent aux quais. Et tandis qu’elle les admire,

    le cœur gros, elle murmure : « La mer est grande et profonde et si vaste est le monde. Comme je voudrais les parcourir ! » Voici les autres escargots cramponnés à leur rocher noir comme un conduit de cheminée. Ils disent à l’escargote agitée qui sans cesse gigote : « Tiens-toi tranquille ! – Tu nous horripiles ! – S’agiter est inutile – Voire même futile. » De plus belle, la petite escargote gémit, le cœur en compote. Puis elle s’écrie : « J’ai trouvé, hour ra ! Quelqu’un d ’aut re m’emmènera. » Ce quelqu’un d’autre,

    ce sera bien sûr une baleine à bosse qui passe dans les parages et qui entraîne l’escargote dans un voyage à travers les océans… Naît ainsi une amitié insolite qui nous plonge dans une odyssée fabuleuse au cœur du milieu aquatique, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. �

  • YALDA Massoud Bakhshi. Iran, France, Allema-gne, Suisse, Luxembourg. 2020. 1h29. VOST. Avec Sadaf Asgari, Behnaz Jafari, Babak Karimi… Iran, de nos jours. Maryam, 22 ans, tue accidentel-lement son mari Nasser, 65 ans. Elle est condam-née à mort. La seule personne qui puisse la sauver est Mona, la fille de Nasser. Il suffirait que Mona accepte d’apparaitre dans une émission de téléréa-lité et de pardonner Maryam devant des millions de spectateurs. Mais le pardon est difficile quand le passé refait surface…�

    MATERNAL De Maura Delpero . Italie, Argentine. 2020. 1h29. VOST. Avec Lidiya Liberman, Denise Carrizo, Agustina Malale… Paola, quitte l’Italie pour Buenos Aires où elle doit terminer sa formation de Sœur au sein d’un foyer pour mères adolescentes. Elle y rencontre Luciana et Fatima, deux jeunes mères de 17 ans. A une période de leur vie où chacune se trouve confron-tée à des choix, ces trois jeunes femmes que tout oppose vont devoir s’entraider et repenser leur rap-port à la maternité. �

    DANS UN JARDIN QU’ON DIRAIT ÉTERNEL

    De Tatsushi Õmori. Japon. 2020. 1h40. VOST. Avec Kiki Kirin, Haru Kuroki, Mikako Tabe…

    Noriko et Michiko viennent de terminer leurs études. En attendant de savoir à quoi consacrer leur vie, elles sont poussées par leurs parents vers l’art an-cestral de la cérémonie du thé. Dans une petite mai-son traditionnelle de Yokohama, Noriko, d’abord réticente, se laisse peu à peu guider par les gestes de Madame Takeda, son exigeante professeure. Elle découvre à travers ce rituel la saveur de l’ins-tant présent, et prend conscience du temps précieux qui s’écoule au rythme des saisons... Michiko, quant à elle, a décidé suivre un tout autre chemin.�

    ANTOINETTE DANS LES CÉVENNES De Caroline Vignal. France. 2020. 1h35. Avec Laure Calamy, Benjamin Lavernhe, Olivia Côte… Des mois qu’Antoinette attend l’été et la promesse d’une semaine en amoureux avec son amant, Vla-dimir. Alors quand celui-ci annule leurs vacances pour partir marcher dans les Cévennes avec sa femme et sa fille, Antoinette ne réfléchit pas long-temps : elle part sur ses traces ! Mais à son arrivée, point de Vladimir - seulement Patrick, un âne récal-citrant qui va l'accompagner dans son singulier pé-riple…�

    LES CHOSES QU’ON DIT, LES CHOSES QU’ON FAIT

    De Emmanuel Mouret. France. 2020. 2h02. Avec Camélia Jordana, Niels Schneider, Vincent Macaigne… Daphné, enceinte de trois mois, est en vacances à la campagne avec son compagnon François. Il doit s’absenter pour son travail et elle se retrouve seule pour accueillir Maxime, son cousin qu’elle n’avait jamais rencontré. Pendant quatre jours, tandis qu'ils attendent le retour de François, Daphné et Maxime font petit à petit connaissance et se confient des récits de plus en plus intimes sur leurs histoires d'amour présentes et passées...�

    De Aurel. France. Espagne. Belgique. 2020. 1h20. Avec Sergi López, Gérard Her-nandez, Bruno Solo…

    Février 1939. Des hommes marchent dans la neige, seuls ou en petites bandes, émaciés, affa-més, parfois blessés. La traversée des Pyrénées est rude en plein hiver. Pas un seul oiseau ne chante dans les arbres secs et creux… Ils seront des centaines, ils seront des milliers à marcher ainsi jusqu’en France. Là où ils croyaient trouver un havre pour reprendre des forces, ils ne trouve-ront que désolation. Parmi eux, un bel homme au regard expressif et au nez aquilin. Il s’appelle Jo-

    sep Bartolí et ne rêve que de rejoindre Maria, son épouse, qui porte son enfant. Comment ce dessi-nateur de presse de renom, ce résistant de la pre-mière heure, aurait-il pu imaginer qu’après avoir combattu et fui le franquisme, il serait parqué à Argelès-sur-mer, insulté et traité comme un mal-frat ? Aveuglément les gardiens de camp suivent la tendance du moment se laissant aller à leurs plus bas instincts, cédant à cet effet de bande. Pourtant une nouvelle recrue fera modestement un pas de côté. Il faut un vrai courage pour sortir du rang, ne pas céder au conformisme ambiant. Un courage qu’on n’aurait pas su déceler sur la bouille joviale de notre bon gendarme consciencieux, un courage que lui-même ne revendiquera jamais. Progressivement, malgré son respect des règles et des ordres, il éprouve un respect admiratif, soli-daire pour ces détenus supposés être la lie de l’humanité. En particulier pour Josep… C’est ainsi qu’une amitié mutuelle va naître entre les deux hommes, mettant à mal les conceptions simplistes du sens du devoir. �

    Le court-métrage présenté avant votre film

    Du 14 au 20 octobre Charlotte's Daydream de M. van der Wel 2'05''

    Du 21 au 27 octobre La ballade poétique d'une astronome qui devient

    astronaute de Antoine Minjoz 2'37''

    � Tous les jours à 12h00 & 14h00 : 4,50€

    � Groupes (scolaires...) : 4€

    � Carte Culture Étudiant : 3,50€

    � Jeunes (jusqu’à 18 ans) : 4,50€

    � Cartes d’abonnement 10 places : 52€

    � Tarif réduit : 6,50€

    � Tarif Plein : 8€

    De David Dufresne. France. 2020. 1h26.

    « Cogne », mot d’argot qui désigne depuis le XVIIe siècle, aussi bien chez Hugo que chez Brassens, un gendarme ou un policier, vient bien évidemment de « cogner ». On le voit, ce n’est donc pas d’hier que les rapports du Peuple français et de la force publique – sensément « instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée » (nous dit la Déclaration des droits de l’homme de 1789) – sont compliqués, voire tendus. Journaliste indépendant, observateur

    attentif et intransigeant de la vie publique, David Dufresne s’est fait remarquer très tôt au début de la lutte des Gilets jaunes, en créant le projet Allô, place Beauvau ? : une tentative de répertorier de façon la plus exhaustive possible les violences policières qui lui remontaient de toute la France. Le dispositif du film est à la fois simple et rigoureux : sur un écran de cinéma sont projetées des images de manifestations et de leur répression par les forces de police – images brutes, face auxquelles réagissent divers intervenants. Des images dures, crues, bouleversantes, souvent filmées par les victimes

    elles-mêmes, des personnes de leur entourage ou des militants, qui battent en brèche la thèse officielle selon laquelle il n’y aurait de la part des forces de l’ordre qu’un « usage proportionné de la violence », en rapport avec les agressions dont les premières victimes sont les policiers. Mais au-delà de l’émotion, la force du film de Dufresne est de poser les questions fondamentales de la légitimité de l’usage de la violence par les forces de l’ordre. �

    De Frederick Wiseman. USA. 2020. 4h32. VOST.

    Avec Ex Libris : The New York Public Library ou encore At Berkeley pour ne citer que ses derniers titres, Frederick Wiseman nous a habitués à des documentaires fleuves dressant un portrait complexe de l’Amérique contemporaine. La durée de ses films tend à atteindre une forme d'exhaustivité sur les sujets qu'il choisit de traiter, et construit peu à peu une œuvre magistrale. City Hall est une nouvelle pierre à cet édifice : l'autopsie de la gestion d'une ville, aux antipodes

    de la politique fédérale menée par Trump. Ce City Hall est donc celui de la ville de Boston. Une ville bien connue de Wiseman puisqu'il y a grandi. La politique menée par son maire démocrate Martin Walsh témoigne d'une certaine idée des institutions et de la démocratie. Les équipes travaillent dans un esprit participatif et collaboratif avec les citoyens à la mise en place d'une action ambitieuse en matière de justice sociale, d'accès au logement, de lutte contre l’exclusion et en faveur du climat. Le film immerge totalement le spectateur dans l'ambiance de Boston : côté pile, le visible et côté face, l'envers du décor. Si l'on décèle les failles qui peuvent sous-tendre chaque sujet abordé, on constate également la belle énergie déployée par les acteurs de la vie locale. C'est notamment dans sa durée que City Hall puise sa force : si le début peut sembler un peu ardu, certains témoignages retranscrits dans leur intégralité révèlent l'essence même des valeurs américaines. Wiseman nous offre ainsi – encore une fois – une vision bien différente de celle véhiculée par les médias ! �

    RENCONTRE EN VISIO AVEC DAVID DUFRESNE

    Mercredi 14 octobre à 20h30

  • De Michael Mann. États-Unis. 1986. 1h58. VOST. Avec William L. Petersen, Kim Greist, Joan Allen, Brian Cox...

    L'agent fédéral William Graham vit retiré de ses obligations professionnelles depuis qu'il a été gravement blessé par le dangereux psychopathe cannibale Hannibal Lecter (appelé Lecktor dans ce film) incarcéré par la suite. Jack Crawford, un ancien collègue du FBI, le contacte pour qu'il l'aide à arrêter un tueur en série, Dragon rouge, qui assassine des familles lors des nuits de pleine lune. Pour réussir sa mission, Graham va se mettre à penser comme le meurtrier et va notamment consulter, dans ce sens, le détenu Hannibal Lecter, éminent psychiatre s'il en est malgré sa démence. « C’est sans doute le plus inconfortable (et peut-être le meilleur) des films de tueurs en série. Michael Mann se lance avec beaucoup de fièvre et de talent dans les vertiges du thriller high-tech. Davantage qu’un manifeste esthétique, ce film est une aberration fascinante, un « sens interdit.» Manhunter est emblématique du style de Michael Mann, transfuge de la télé qui a transformé ses premiers longs métrages de cinéma en laboratoires visuels et sonores, avec une prédilection bizarre pour les lumières électriques, les couleurs fluorescentes et les musiques planantes. Mann opère un curieux mélange d’artifices empruntés à la télévision, au clip et à la publicité et d’autres en provenance directe de l’art contemporain et de la modernité européenne. Son érudition artistique se double d’une curiosité pour les technologies nouvelles, ce qui lui permet d’inventer des scènes stupéfiantes d’action ou d’ambiances nocturnes. Le héros de Manhunter se projette dans la tête d’un tueur en série afin de comprendre ses motivations et d’anticiper ses prochains mouvements. Cette sensation de vertige provoquée par la proximité du Mal est rendue palpable par la mise en scène de Michael Mann. C’est, après le cuisant échec de La forteresse noire, étrange et fumeuse tentative d’horreur post gothique, le véritable film monstre du cinéaste, qui explore sans filet des territoires psychiques et visuels dangereux. �

    Séance discutée en présence d’Archimède Vendredi 23 octobre à 20h15

    PROCHAINEMENT

    ADN de Maïwenn (28 oct.) - Des hommes de Lucas Belvaux (11 nov.) - Gagarine de F. Liatard & J. Trouilh (18 nov.) - Rouge de Farid Bentoumi (25 nov.) - Le quatuor à cornes, là-haut sur la montagne (25 nov.) - Le diable n’existe pas de Mohammad Rasoulof (2 déc.) - Le peuple loup de Tomm Moore (16 déc.) - Atarrabi et Mikelats d’Eugène Green (prochainement)...

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    14

    14h00 Drunk

    14h00 Antoinette

    14h30 Calam

    ity

    16h15 Chien pourri

    16h00 Les choses...

    16h30 Calam

    ity

    18h00 Maternal

    18h15 Josep

    19h00 Josep

    18h15 Yalda

    18h00 Les choses...

    20h00 Drunk

    Jeu

    15

    14h00 Drunk

    14h15 Maternal

    14h00 Josep

    16h15 Dans un jardin

    16h00 Les choses...

    16h00 Un pays qui...

    18h15 M

    aternal

    18h15 Yalda

    18h00 Antoinette

    20h00 Drunk

    20h15 Yalda

    20h15 Un pays qui...

    Ven

    16

    14h00 Drunk

    14h00 Maternal

    14h15 Josep

    16h15 Dans un jardin

    16h00 Les choses...

    16h00 Un pays qui...

    18h15 Maternal

    19h00

    18h15 Yalda

    18h00 Antoinette

    20h00

    20h00 Maternal

    20h00 Drunk

    Sam

    17

    10h30 Calam

    ity

    11h00 Chien pourri

    14h15 Les choses...

    14h00 Drunk

    16h00 Un pays qui..

    16h30 Antoinette

    16h30 Calam

    ity

    18h30 Yalda

    18h30 Josep

    21h00 Un pays qui..

    20h15 Maternal

    20h00 Drunk

    Dim

    18

    10h30 Calam

    ity

    11h00 Chien pourri

    14h00 Drunk

    14h00 Antoinette

    14h15 Un pays qui...

    16h15 Dans un jardin

    16h00 Les choses...

    16h30 Calam

    ity

    18h15 Maternal

    18h15 Yalda

    18h30 Josep

    20h00 Drunk

    20h15 Yalda

    20h15 Un pays qui...

    Lun

    19

    10h30 Calam

    ity

    11h00 Chien pourri

    14h00 Drunk

    14h00 Antoinette

    14h15 Un pays qui...

    16h15 Dans un jardin

    16h00 Les choses...

    16h30 Calam

    ity

    18h15 Maternal

    18h15 Yalda

    18h30 Josep

    20h00 Drunk

    20h15 Maternal

    20h15 Un pays qui...

    Mar

    20

    10h30 Calam

    ity

    11h00 Chien pourri

    14h00 Drunk

    14h00 Antoinette ●

    14h15 Un pays qui...

    16h15 Dans

    un jardin

    16h00 Les choses...●

    16h30 Calam

    ity

    18h15 Maternal

    18h15 Yalda

    18h30 Josep

    20h00 Drunk

    20h15 Yalda

    20h15 Un pays qui...

    20h30 : Un pays …

    + rencontre

    20h30 : Un pays …

    + rencontre

    20h15 : CinéVoce / Sole

    + rencontre

    18h15 Amare... + rencontre 14h00 Ciné-concert

    Mer

    21

    12h00 Josep

    12h00 Maternal

    11h00 La baleine

    14h00 Petit V

    amp

    14h00 Calam

    ity

    14h00 Michel-A

    nge

    16h00 Calam

    ity

    16h30 Petit V

    amp.

    17h45 Drunk

    18h15 Manhunter

    20h00 Michel-A

    nge

    20h30 Un pays qui...

    20h30 Drunk

    Jeu

    22

    10h30 Calam

    ity

    11h00 La baleine

    14h00 Petit V

    amp

    14h00 Michel-A

    nge

    16h00 Calam

    ity

    16h30 Petit V

    amp.

    17h45 Drunk

    18h15 Un pays qui...

    20h00 Michel-A

    nge

    20h30 Manhunter

    20h30 Drunk

    Ven

    23

    10h30 Petit V

    amp

    10h30 Calam

    ity

    11h00 La baleine

    14h00 Michel-A

    nge

    14h00 Josep

    14h15 Drunk

    16h30 Petit V

    amp.

    15h30 Chien pourri

    16h30 Un pays qui...

    18h15 Michel-A

    nge

    17h00 Calam

    ity

    18h00 Drunk

    20h40 Un pays qui...

    19h00 Maternal

    Sam

    24

    10h30 Calam

    ity

    11h00 La baleine

    14h00 Petit V

    amp

    14h00 Michel-A

    nge

    16h00 Calam

    ity

    16h30 Petit V

    amp.

    17h45 Drunk

    18h15 Manhunter

    20h00 Michel-A

    nge

    20h30 Un pays qui...

    20h30 Drunk

    Dim

    25

    10h30 Petit V

    amp

    10h30 Calam

    ity

    11h00 La baleine

    14h00 Michel-A

    nge

    14h00 Josep

    14h15 Drunk

    16h30 Petit V

    amp.

    15h30 Chien pourri

    16h30 Un pays qui...

    18h15 Michel-A

    nge

    17h00 Calam

    ity

    18h30 Drunk

    18h45 Manhunter

    Lun

    26

    10h30 Calam

    ity

    11h00 La baleine

    14h00 Petit V

    amp

    14h00 Michel-A

    nge

    16h00 Calam

    ity

    16h30 Petit V

    amp.

    17h45 Drunk

    18h15 Un pays qui...

    20h00 Michel-A

    nge

    20h30 Manhunter

    20h30 Drunk

    Mar

    27

    12h00 Un pays qui...

    11h00 La baleine

    14h00 Petit V

    amp

    14h00 Michel-A

    nge

    16h00 Calam

    ity

    16h30 Petit V

    amp.

    17h45 Drunk

    18h15 Manhunter

    20h00 Michel-A

    nge

    20h30 Un pays qui...

    20h30 Drunk

    20h15 Manhunter + discus.

    15h30 City H

    all (avec entracte)

    11h00 Chien pourri 12h15 M

    aternal 14h00 Josep 15h30 City H

    all (avec entracte)

    11h00 Chien pourri 12h15 Y

    alda 14h00 Josep 15h30 City H

    all (avec entracte)

    11h00 Chien pourri 12h15 Y

    alda●

    14h00 Josep 15h30 City H

    all (avec entracte)

    11h00 Chien pourri 12h15 M

    aternal● 14h00 Josep 15h30 C

    ity Hall (avec entracte)