Programme National de Lacs Collinaires ( )(PNLC)

Journée Portes Ouvertes de PAFHAJournée Portes Ouvertes de PAFHA12 Octobre 2013

Les lacs collinaires : une composante essentielle dans le système de contrôle du processus de tarrissement des sources de Saut‐d’Eau

Par : Francklin ARMAND

“La vie a besoin de l’eau, mais cette dernière est capricieuse. Qu’elle disparaisse temporairement etLa vie a besoin de l eau, mais cette dernière est capricieuse. Qu elle disparaisse temporairement etl’animal dépérit en quelques jours. Qu’elle abonde brutalement et l’animal s’y noie. L’homme doitdonc subir la molécule, courir après pour boire et manger, fuir devant lorsqu’elle se déchaîne, puis lamagnifier ou la sculpter à des fins esthétiques, pour au final s’y laver…” Philippe COSTA

Introduction

d l’ é d lLa gestion de l’eau : une préoccupation mondialeDu potentiel de 40 milliards de m3 d’eau par an en Haïti: 

– 10% est exploité dont 8% pour l’irrigation et 2% pour– 10% est exploité dont 8% pour l irrigation et 2% pourd’autres usages 

– 50% est retourné dans l’atmosphèrep– 8% est infiltré vers les aquifères– 36% (14.4 milliards de m3) va dans l’océan

Des efforts d’emmagasina‐ge et de conservation en i (± 23 000 i é dciternes (± 23.000 unités dede 12 à 15 m3 en moyenne) et par le bias des impluviaet par le bias des impluvia(17 unités) ont été consentis en situations critiques      

Une alternative de stockage de masse initiée il y a environ 18Une alternative de stockage de masse initiée, il y a environ 18 ans avec les lacs collinaires

Lac collinaire (LC) : définition et conceptAppelé aussi : retenue collinaireAppelé aussi : retenue collinaire,lac artificiel, plan/pièce d’eau,réservoir, petit barrage, etc…, p g ,

Une digue en terre  construiteperpendiculairement  au sens p pde l’écoulement de l’eau dansune vallée ayant des caractéris‐i iétiques appropriées…

Lac collinaire (LC) : définition et concept

Un évacuateur de crue appelé aussi déversoir ou exutoire yaussi déversoir ou exutoire yest toujours associé

Historique des LC en Haïtiq

1942 : Le tout premier LC construit à Garde-Saline (3.8ha)pour le traitement du sisal dans l’usine del’ancienne “Plantation Dauphin” dans le NE

1962 : L’idée de construction et d’exploitation intégrée desLC surgit avec une requête du Gouvernement a près d PNUD po r la promotion de la c lt reauprès du PNUD pour la promotion de la culture irriguée dans l’Artibonite et le NO. Vingt six (26)sites identifiés alors dans le NOsites identifiés alors dans le NO

1967 : Tentative non réussie de mise en place d’un LC surla Rivière “patte-tortue” (Plaine de Labre):la Rivière patte-tortue (Plaine de Labre):Artibonite, en raison du déficit hydrique de la zone

Historique des LC en Haïti1985 : Un LC (80,000 m3 de capacité) construit sur la

“Ravine Gaule” (Gonaïves) irrigant 4 ha de terre et a e Gau e (Go a es) ga t a de te e etapprovisionnant 400 bovins et autres petits animaux

1987-90 : 12 petits plans d’eau (26 000 m2 pour 28 0001987-90 : 12 petits plans d eau (26,000 m pour 28,000m3) à “Pandiassou” (Hinche : Plateau Central)construits à l’initiative des PFI/PSI Résultats : – allègement de la corvée d’eau –sauvegarde du bétail en saison sèche – premiers

i d d ti d léessais de production de légumes

1996-99 : Point tournant : première action d’envergure à“Pandiassou” et “Papaye” à travers un finance-ment PNUD/UE (appui technique FAO/FAMV) – 20

ité t it ibl t éli éunités construites, sensiblement améliorées encapacité de stockage

Historique des LC en Haïti2000-04 : 39 LC à Terrier-Rouge, Fort-Liberté, Grd-Bassin,

Ferrier (NE) et 3 autres à Saint-Marc (Artibonite)Ferrier (NE) et 3 autres à Saint Marc (Artibonite)avec un financement de la Coopération Espagnole

2005 : Deux (2) autres LC financés par la Coop EspagnoleCoop. Espagnoleà Savane Diane :(St-Michel de(St Michel de de l’Attalaye (Artibonite) – 23% du volume d’eau total dans les LC

Historique des LC en Haïti2008 : Un Programme National de Lacs collinaires (PNLC)

débuté en février 2008débuté en février 2008.

– 150 LC prévus à l’origine pendant 3 ans

– Financememt :Trésor public

– Budget nominal de 25 millions $US (tranchesannuelles variables votées par le parlementannuelles variables, votées par le parlement

– 42% du budget décaissé pendant 5 ans d’opération dans le contexte particulier de lacrise économique mondiale et des catastrophesnat relles en Haïti entre 2008 et 2010naturelles en Haïti entre 2008 et 2010

Réalisations à date du PNLC113 lacs déjà achevés (75% des prévisions) dans lesrégions de Hinche, Mirebalais, Lascaobas, Belladère, Th i C C j l (Pl t C t l) d JThomassique, Cerca-Cavajal (Plateau Central), de Jean-Rabel, Port-de-Paix, Bonbardopolis, Baie-de-Henne(Nord-Ouest) de Jacmel de La Vallée de Jacmel de(Nord-Ouest), de Jacmel, de La Vallée de Jacmel, de Cayes-Jacmel (Sud-Est), de Desarmes (Artibonite), dePignon (Nord), d’Aquin (Sud), de Côtes-de-Fer (Sud-g ( ) q ( ) (Est), de Fond-des-Nègres (Nippes), Cabaret (Ouest) Superficie et volume d’eau correspondants : 150 ha etp p5.420.976 m3 respectivement

Principaux critères de choix des sitesReliefConfiguration de la vallée Qualité du solQualité du sol PluviométrieBassin versantBassin versantBesoins et objectifsModes de valorisation

Choix des bénéficiairesChoix des bénéficiaires

Domaines de l’EtatDomaines de l EtatDomaines privés Domaines familiaux ou communautairesDomaines institutionnels

M d li éModalités

1 Utilisation communautaire de l’eau stockée et des1.Utilisation communautaire de l’eau stockée et des ressources aquatiques alliées

2.Signature d’un accord d’acceptation entre bénéficiaire(s), organisme d’exécution, structure déconcentrée du secteur, autorités locales

Moyens de construction & coûtsBulldozers D6, D7, D8…, parfois pelle mécanique,pour les petits et moyens ouvrages (digues de 40 à100 m de long et de 6 12 m de haut)100 m de long et de 6-12 m de haut)Bulldozers D6, D7, D8…, pelle mécanique, rouleauà pieds de mouton loader camion basculantà pieds de mouton, loader, camion basculant(digues plus longues et plus hautes)Coûts de construction et de première valorisation des lacsCoûts de construction et de première valorisation des lacs

Longueurs digues Hauteurs digues Var. coûts(Gdes)

40 75 m 6 10 m 2 4 millions40‐75 m 6‐10 m 2‐4 millions75‐100 m 10‐12 m 5‐7 millions100‐150 m 12‐15 m 8‐12 millions

Augmentation avec la diversification des matériels

150‐200 m 15‐20 m 13‐18 millions

Augmentation avec la diversification des matériels lourds, la distance de mobilisation des matériaux, lescaractéristiques morphométriques propres au site

Valorisation des LCDans l’ensemble: 197 lacs construits, totalisant environ 247 ha de superficie et cumulant 9.663.310 millions de m3

d’eauUtilisations multiples :

Irrigation (environ 70% du volume total) : culturesmaraîchères surtout (75.006 tonnes/an)

Valorisation des LC

Pêche et aquaculture continen-tales (au moins 558 tonnes/an, rien qu’en système extensif)

Opportunités d’intensification

Valorisation des LCIntégration agro-pastorale et aquicole : transfertsynergique d’énergie pour optimiser le recyclage desnutrimentsnutriments

Valorisation des LCAbreuvement du bétail :Abreuvement du bétail :amélioration des perfor-mances zootechniquesmances zootechniques (reproduction, survie,embonpoint, production)

Valorisation des LCValorisation des LCUtilisation domestique(l i b i d(lessive, baignade,eau de cuisson…)

Valorisation des LCValorisation des LCOpportunités pour l’observation scientifique, larecherche et la formation

Valorisation des LCProduction d’eau potableLC : intégrés dans le patrimoine hydrique national

Impacts socio-économiques t é l i d LCet agro-écologiques des LC

Création d’emplois (23.000 pdt. 5 ans dont 97% enmilieu rural) et revenus substanciels à travers la production/commrecialisation de légumes, poissons viande laitpoissons, viande, lait…Amélioration du couvert végétal et bonificationdu paysage natureldu paysage naturelSanctuaires pour les oiseaux aquatiques et non

tiaquatiques

Impacts socio-économiques t é l i d LCet agro-écologiques des LC

Tourisme-nature, récréation et source additionnelle derevenus pour les bénéficiai-res locauxres locaux

Structures directes de conservation de sols et des eaux

Barrières physiques, eau de surface pour le contrôledes inondations, des incen-dies, et moyens d’approvi-sionnement continu des résionnement continu des ré-serves d’eau souterrraine

Autres éléments du système de contrôle ydu tarrissement des sources

B i d ét ti d i d tBassins de rétention : en zone de piedmont ou enmontagne pour faciliter l’infiltration de l’eau vers lesaquifèresaquifères

– Contraintes alliées : accessibilité et transportdifficilesdifficiles

Autres éléments du système de contrôle du ytarrissement des sources

St t é i d ti d l tStructures mécaniques de conservation de sols et des eaux : canaux de contour, seuils en pierres sèches, gabions, techniques culturales anti-érosives,sèches, gabions, techniques culturales anti érosives,pour réduire le rythme de lessivage des sols et aug-menter le taux d’infiltration des eaux de pluie

Autres éléments du système de contrôle du tarrissement des sourcesdu tarrissement des sources

Structures biologiques de conservation de sols et d l h i i l t ti d’ bdes eaux : clayonage, haies vives, plantation d’arbresfruitiers et forestiers

Conclusion et perspectivesLa problématique de l’eau à travers le monde comme en Haïti et la pénurie qui se profile à l’échelle planétaire vers p q p pl’horizon 2025 exigent que tous les moyens possibles soient utilisés pour conserver cette ressource

Les LC sont des ouvrages importants pour la conservation de l’eau et des sols ainsi que des réservoirs d’eau de surface à usages multiples

Ils devraient faire objet d’une composante majeure d’un j p jplan d’aménagement du territoire dans le cadre d’un système intégré de gestion de l’eau pour être durable

Ils peuvent ainsi contribuer adéquatement à résoudre les problèmes relatifs à la gestion de l’eau, l’environnement la sécurité alimentaire, la santé, la création d’emplois et de richesse