VILLE DE BORDEAUXDirection des Bibliothèques,de la Lecture publique et des Médias culturels

PROJET CULTUREL ET SCIENTIFIQUE

20162020

SOMMAIREPRÉAMBULE p. 1

UN TERRITOIRE MUNICIPAL ET MÉTROPOLITAIN EN PLEINE ÉVOLUTION p. 3

LE RÉSEAU DES BIBLIOTHÈQUES DE BORDEAUX EN 2017 p. 5

PUBLIC ET ACTIVITÉ (CHIFFRES 2016) p. 6

LE PROJET CULTUREL ET SCIENTIFIQUE 2016-2020 p. 9 1. AXE 1 : UNE BIBLIOTHÈQUE PROCHE 1.1. Un lieu plus familier 1.1.1 Renforcer le maillage territorial et rénover le réseau 1.1.2 Rendre les bâtiments plus attrayants et accessibles 1.2 Une attractivité affirmée 1.2.1 Etablir une stratégie de communication et de conquête des publics 1.2.2 Développer une démarche de qualité de l’accueil 1.3 Une bibliothèque qui sort de ses murs 1.3.1 Aller au plus près des publics 1.3.2 Atteindre les non-fréquentants

2. AXE 2 : UNE BIBLIOTHÈQUE OUVERTE p. 17 2.1 Ouverte sur la cité 2.1.1 Adapter les services aux besoins et aux attentes de la population 2.1.2 Agir à l’échelle métropolitaine 2.1.3 Renforcer les liens avec la vie culturelle locale 2.1.4 Associer la population 2.2 Ouverte sur la société 2.2.1 Contribuer au vivre ensemble 2.2.2 Agir au sein du PACTE, projet social de la collectivité 2.2.3 Aider la population dans sa vie quotidienne 2.3 Des collections ouvertes 2.3.1 Adapter sans cesse les collections 2.3.2 Rendre les collections plus accessibles 2.3.3 Mettre le patrimoine à la portée de tous

3. AXE 3 : UNE BIBLIOTHÈQUE ÉVOLUTIVE p. 27 3.1 Une bibliothèque en phase avec les évolutions sociétales 3.1.1 Assurer une veille sur les évolutions contemporaines 3.1.2 Contribuer au développement des pratiques numériques 3.1.3 Promouvoir la culture scientifique et technique 3.2. Une bibliothèque qui expérimente 3.2.1 Concevoir des services et des espaces en mouvement 3.2.2 Imaginer de nouvelles formes de présence dans l’espace urbain 3.2.3 Assurer une veille sur les pratiques professionnelles 3.3 Une bibliothèque qui surprend 3.3.1 Créer des événements-phares 3.3.2 Favoriser la création collaborative avec le public

LES LIGNES DIRECTRICES DU PROJET CULTUREL ET SCIENTIFIQUE p. 32

ORGANIGRAMME FONCTIONNEL 2017 p. 33

Elle lie son action aux évolutions en cours et à venir, évolutions de la société mais aussi évolutions du territoire géographique dans lequel elle s’inscrit.

Forte d’un réseau de douze équipements (dont une bibliothèque virtuelle) et donc premier réseau culturel de proximité à travers la ville, s’adressant à des publics

très divers à qui elle offre des services nombreux et variés, déployant une activité foisonnante, la Bibliothèque municipale entend se doter d’une boussole, pour la période 2016-2020, au moyen du présent Projet culturel et scientifique. Ce Projet reprend et développe la partie consacrée à la « lecture publique » dans le « Schéma directeur de la lecture publique et de la politique du livre 2015-2020 » présenté par les élus en conseil municipal le 28 septembre 2015. A cette même date, a été votée la gratuité de l’inscription à la Bibliothèque, faisant ainsi tomber toute éventuelle barrière économique à l’utilisation de l’intégralité de ses services.

La bibliothèque publique concourt aux progrès de l’individu et de la

société et à l’exercice de la démocratie. Accessible librement à toute personne sans distinction, porte d’accès (sur place ou par des services à distance) à la connaissance, la culture, l’information, la formation et l’auto-formation, le loisir, la Bibliothèque occupe une place essentielle dans la cité. Guidée par les principes d’égalité, de laïcité, de respect (de l’individu et de la diversité), de proximité, elle offre un espace de lien social et intergénérationnel et contribue à la « fabrique du citoyen ». Dans une société affectée par des difficultés sociales, économiques et relationnelles, elle cherche à lutter contre ce qui crée fracture, à aider, dans le périmètre de ses missions, ceux qui sont démunis

et à réaffirmer les valeurs de tolérance et d’humanisme et la force du « vivre ensemble ».

Si les collections documentaires, disponibles pour l’emprunt à domicile

comme pour la consultation sur place, occupent toujours une place importante, fondatrice

et pour ainsi dire identitaire dans une bibliothèque, celle-ci élargit sur cette base son activité et offre au visiteur bien d’autres propositions, activités et services, sur place ou à distance, permettant ainsi des pratiques diversifiées et personnalisées. Les collections se sont elles-mêmes largement diversifiées puisqu’au document imprimé (livres, journaux, revues…) se sont ajoutés la musique, le film, le numérique et aujourd’hui le jeu vidéo mais aussi le jeu tout court. Ainsi les bibliothèques –puisque c’est leur dénomination– bordelaises ont-elles tous les attributs de ce que l’on appelle ailleurs une médiathèque.

Riche d’une histoiRe de plus de deux siècles, la BiBliothèque municipale de BoRdeaux est tout autant ancRée dans le xxie siècle et Résolument touRnée veRs l’aveniR.

les pRincipes qui fondent l’action de la BiBliothèque sont ceux décRits paR l’unesco dans son « manifeste de la BiBliothèque puBlique », RepRis et développés pouR la fRance, en 1991, paR le conseil supéRieuR des BiBliothèques.

il est vRai que le mouvement actuel d’évolution des

BiBliothèques, et la BiBliothèque municipale de

BoRdeaux s’y inscRit pleinement, en fait de véRitaBles lieux de vie et de RencontRe confoRmes au « tRoisième lieu » théoRisé paR les sociologues, lieu de sociaBilité qui pRend place, dans la vie de l’individu, à côté du foyeR et du lieu de l’activité pRofessionnelle.

PRÉAMBULE

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Ses projets en la matière se développent selon quatre axes : modernisation des outils

informatiques, développement de l’offre de contenus (notamment la

bibliothèque numérique patrimoniale Séléné) et de services en ligne, déploiement d’espaces numériques tels que des salons de lecture numérique, consolidation de la médiation numérique en particulier à travers des ateliers d’initiation informatique. Ce plan d’action s’inscrit dans un environnement institutionnel fortement marqué par le processus de métropolisation de l’agglomération bordelaise, qui vient élargir le cadre de la réflexion sur les projets numériques de la Bibliothèque et sur le déploiement du projet de BNR. Le portail des médiathèques de Bordeaux Métropole, pour lequel la Bibliothèque municipale de Bordeaux est chef de projet, a vu ainsi à l’automne 2015 la mise en ligne de nouveaux services : offre de ressources numériques à distance, catalogue mutualisé à l’échelle métropolitaine portant sur les bibliothèques municipales et universitaires. C’est donc à cette échelle que sera envisagé le renouvellement du Système intégré de gestion de bibliothèque (SIGB) à l’horizon 2020.

La fonction d’Etude évolue désormais dans un contexte

de coopération et de complémentarité avec les bibliothèques universitaires et de nouvelle approche des publics. Quant au concept de « Lecture publique » (qui du reste ne dit rien de la diversification des médias culturels), il s’est largement construit par distinction, voire opposition, vis-à-vis du Patrimoine, antagonisme qui n’a plus de raison d’être.

Il s’agit de conserver dans les meilleures conditions, d’enrichir, de faire connaître et de valoriser

un très riche fonds de documents dont les plus anciens remontent au

Moyen Age, le tout constituant une mémoire locale, nationale et universelle de premier ordre, facteur d’identité collective. Appartenant en grande partie à la Nation, ce patrimoine vaut à la bibliothèque le statut de Bibliothèque municipale classée (BMC) et un soutien spécifique de l’État. Soutien qui s’applique également à la mission régalienne remplie par la Bibliothèque de Bordeaux en matière de collecte du dépôt légal des documents imprimés en Aquitaine.

les missions, l’activité et le Rayonnement de la BiBliothèque municipale de BoRdeaux se déploient ainsi, dans un espRit d’ouveRtuRe, de coopéRation et de paRtenaRiat, aussi Bien au

niveau municipal et également désoRmais métRopolitain, que Régional ou national.

la BiBliothèque municipale de BoRdeaux s’est du Reste claiRement engagée dans la voie du numéRique, ce qui lui a valu en 2015 l’oBtention du laBel de BiBliothèque numéRique de RéféRence (BnR).

si le numéRique sous toutes ses foRmes se diffuse à tRaveRs les diveRses activités de la BiBliothèque, c’est aussi que celle-ci se conçoit désoRmais comme une, comme un tout, dépassant la tRilogie lectuRe puBlique/etude/patRimoine qui la fondait jusque-là.

et de fait, un étaBlissement tel que la BiBliothèque municipale de BoRdeaux exeRce également une mis-sion fondamentale en teRmes de patRimoine écRit et gRaphique.

un TERRITOIRE MUNICIPALet MÉTROPOLITAIN

en PLEINE ÉVOLUTION

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Chef-lieu de la région Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux rassemble des fonctions politiques, administratives, universitaires et plus largement d’enseignement supérieur, tertiaires,

culturelles. Le secteur primaire est notamment représenté tout autour par l’activité viticole, et le secteur secondaire par l’aéronautique et le spatial. Le tourisme est en grand développement à la faveur du label UNESCO qui vient souligner la richesse du patrimoine bâti.

Classée neuvième ville la plus peuplée de France avec 250 776 habitants (dont 1/3 de moins de 25 ans), Bordeaux voit sa population augmenter régulièrement et ce phénomène devrait se poursuivre au regard des opérations d’urbanisme en cours (Bassins à Flot, Euratlantique, classée Opération d’Intérêt National) ou à venir (Brazza) dans plusieurs quartiers de la ville. La rive droite connaît dans ce cadre une importante revitalisation. La mise en service en 2017 de la ligne ferroviaire à grande vitesse Paris-Bordeaux a accru l’attractivité de la ville.

À côté de quartiers aisés voire très aisés, plusieurs secteurs de la ville sont classés au nombre des zones prioritaires au titre de la Politique de la Ville et font l’objet de projets de rénovation urbaine : le Lac, Bacalan, Grand Parc, Saint-Michel, Carle Vernet, Benauge.

qui regroupe donc 28 communes et une population globale de quelque 760 933 habitants. Mérignac et Pessac comptent plus de 60 000 habitants, et Talence plus de 40 000. Un vaste mouvement de mutualisation administrative a débuté à partir du 1er janvier 2016, avec la fusion des services-supports de la Métropole, de la Ville de Bordeaux et d’un certain nombre de communes volontaires. Le maire de Bordeaux est président de Bordeaux Métropole et les deux collectivités sont dirigées par le même directeur général des services.

Dans ce contexte, et forte de son expertise en la matière et de son poids dans le paysage cultu-rel, la Bibliothèque municipale de Bordeaux a été chargée en septembre 2014 de mener le projet de portail métropolitain des médiathèques et des bibliothèques universitaires, autour duquel s’organise la mise en œuvre de divers services à la population.

un TERRITOIRE MUNICIPALet MÉTROPOLITAIN

en PLEINE ÉVOLUTION

Au 1er janvier 2015, la Communauté urbaine de Bordeaux est devenue Bordeaux Métropole,

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LAC

BASSINSÀ FLOT

PLACEPICARD

JARDINPUBLIC

PLACEGAMBETTA

PLACE DE LABOURSE

PLACE DE LAVICTOIRE

PLACE DESQUINCONCES

PLACE DESCAPUCINS

GARESAINT-JEAN

HÔPITALPELLEGRIN

CIMETIÈRE DELA CHARTREUSE

PLACE STALINGRAD

GARONNE

GARONNE

BASTIDENIEL

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LES

BIBLIO- THÈQUES

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BORDEAUX-LACPlace Ginette Neveu05 56 50 97 95 - Tram C

BACALAN196, rue Achard05 56 50 87 02 - Tram B

GRAND PARC34, rue Pierre Trébod05 56 50 28 35 - Liane 15

JARDIN PUBLICTerrasse du Jardin Public05 56 81 38 91 - Tram C

LA BASTIDE18-22, rue Alexander Fleming05 56 86 15 28 - Liane 10

MÉRIADECK85,cours du maréchal Juin05 56 10 30 00 - Tram A

JEAN DE LA VILLE DE MIRMONTPlace de L’Eglise Saint Augustin05 24 99 60 30 - Liane 11

CAPUCINS / SAINT-MICHELPlace Ginette Neveu05 56 91 18 79 - Tram B

FLORA TRISTAN1, place d’Armagnac05 24 99 60 12 - Tram C

Relais lecture LIRE à TAUZINPlace Ginette Neveu05 56 50 97 95 - Tram C

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2 5 7 9

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BIBLIOTHÈQUE MOBILEDans chaque quartier, un panneau vous indique l’endroit précisdu stationnement de la bibliothèque mobile

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Le réseau se compose de 11 bibliothèques, où travaillent environ 230 agentsla BiBliothèque méRiadecktête de réseau, 26 000 m2 de surface (dont 9 000 ouverts au public), inaugurée en 1991

le RÉSEAUdes BIBLIOTHÈQUES

de BORDEAUX en 2017

8 BiBliothèques de quaRtieR

rive gauche, du nord au sud :

n Bacalan

n Bordeaux-Lac (Les Aubiers)

n Grand Parc

n Jardin Public

n Jean de La Ville de Mirmont (Saint-Augustin)

n Capucins/Saint-Michel

• Flora Tristan (Belcier)

rive droite :

n Bastide (La Benauge)

et aussi...1 relais-lecture (Quartier Tauzin)

1 bibliothèque en construction(Quartier de Caudéran, ouverture fin 2018)

1 bibliothèque mobiledesservant 8 arrêts à travers la ville

1 bibliothèque numérique patrimoniale,Séléné, accessible sur le portail de la bibliothèque.

Les +

Les -

Les Bibliothèques municipales de Bordeaux sont des lieux d’accès libre et gratuit à la culture et à différents médias ; des lieux de cohésion sociale ; des lieux de construction del’individu.

Elles sont ouvertes à tous les publics.

Elles constituent le premier réseau culturel de proximité.

Elles attirent un public accru grâce à la gratuité del’inscription.

Elles sont animées par des équipes professionnelles.

Elles disposent de collections documentaires considérableset diversifiées.

Elles font l’objet d’un effort immobilier : création etrénovation de bibliothèques.

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Le public méconnaît souvent la richesse et la diversité de l’offre des bibliothèques.

Les bibliothèques conservent souvent une image désuète et statique.

La communication des bibliothèques vers l’extérieurdemeure insuffisante.

Les bibliothèques sont concurrencées notamment par l’essor d’internet et les outils numériques, les flux d’information et l’immédiateté.

Les bibliothèques consacrent une place insuffisante à la culture scientifique et technique.

Les bibliothèques ont une connaissance insuffisante de leurspublics. Certains publics (adolescents, actifs, seniors) échappent largement aux bibliothèques.

Les horaires d’ouverture des bibliothèques sont questionnés.

Les bibliothèques n’accompagnent pas suffisamment la personne.

La qualité de l’accueil doit encore être améliorée.

Les locaux de certaines bibliothèques nécessitent d’être adaptés.

Les bibliothèques disposent de moyens financiers et humains contraints.

Le fonctionnement interne des bibliothèques n’est passuffisamment transversal.

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Il est impossible de connaître précisément le public de la bibliothèque puisque l’accès est libre. L’inscription n’est nécessaire que pour emprunter des documents à domicile ou pour accéder

à certains services sur place : accès internet, utilisation de divers matériels, consultation de documents hors accès direct (documents patrimoniaux ou conservés en « magasin »)…

La donnée la plus englobante est le nombre d’entrées dans les bibliothèques. Cela représente plus de 400 000 entrées à la bibliothèque Mériadeck en 2016, soit une moyenne journalière de 1600 entrées d’octobre à mai. La fréquentation des bibliothèques de quartier est d’environ 300 000 entrées ce qui porte la fréquentation à plus de 700 000 passages. Le nombre d’inscrits individuels (hors collectivités) dans les bibliothèques est de 42 000 à la fin 2016, soit 17 % de la population bordelaise. Il s’agit d’inscrits actifs, c’est-à-dire ayant effectué au moins une opération dans l’année.

Si globalement les adultes représentent 3/4 des inscrits et les enfants et les jeunes 1/4, les proportions sont très différentes dans certaines bibliothèques de quartier où les enfants et jeunes sont presque aussi nombreux, et parfois plus nombreux, que les adultes. Les catégories d’adultes les plus nombreuses sont : les demandeurs d’emploi (26 % du total des adultes), les employés (21 %), les retraités (16 %), les cadres de tous niveaux (15 %) et les étudiants (14 %).

Aux inscrits individuels, il faut ajouter quelque 900 collectivités, écoles comprises.

Le nombre et la structure des inscrits connaissent une forte évolution à la fin de l’année 2015, puis en 2016, à la faveur de l’instauration de la gratuité de l’inscription au 1er octobre 2015 :

nous pouvons constater une forte augmentation du nombre d’inscriptions, et une proportion d’adultes et de non-Bordelais en hausse (21% des inscrits fin 2016).Avec la réouverture complète de Mériadeck en 2013 et l’ouverture de deux nouvelles bibliothèques de quartier la même année, le nombre d’emprunts de documents, avec 1 243 000 prêts, est remonté en 2014 au niveau de l’année 2010, mais est resté inférieur au chiffre de 2008 (1 355 000). En revanche, en 2016, le nombre total de prêts (individuels et collectivités) atteint 1 350 000. Les emprunts de livres représentent 60 % du total, les CD 20 % et les DVD près de 20 %.

Globalement, on constate le poids plus important pris ces dernières années par les bibliothèques de quartier, qui représentent, en 2008, 37 % des inscrits et 38 % des prêts et, en 2016, 42 % des inscrits et 50 % des prêts. Le nombre de connexions au portail de la bibliothèque s’élève, en 2016, en moyenne à 2 000 par jour.

Les horaires d’ouverture des bibliothèques sont de 47h à Mériadeck(sur 6 jours/semaine) et de 27h à 33h dans les quartiers (sur 5 jours/semaine).

PUBLIC et ACTIVITÉ (CHIFFRES 2016)

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LE PROJET CULTURELET SCIENTIFIQUE 2016-2020

Afin de répondre toujours plus aux attentes et aux besoins de la collectivité et de la population, la Bibliothèque municipale de Bordeaux se donne pour objectifs d’être, encore mieux et plus : proche ouverte évolutiveA chacun de ces trois axes, se rattachent des actions annuelles qui seront com-plétées et précisées au fil des années et qui seront réalisées selon les moyens humains, financiers et techniques disponibles.

1. AXE 1 : UNE BIBLIOTHÈQUE PROCHE

1.1 UN LIEU PLUS FAMILIER1.1.1 RENFORCER LE MAILLAGE TERRITORIAL ET RÉNOVER LE RÉSEAU

Le réseau des bibliothèques, premier réseau culturel de proximité, va continuer de se densifier et de se diversifier pour resserrer le maillage.

Il s’enrichira en 2018 de l’ouverture de la bibliothèque Caudéran, sur le site de Stéhélin (travaux lancés en septembre 2016). L’équipe et les collections de cette bibliothèque, créée ex nihilo, ont été constituées à partir de 2016. Avec une sur-face de 1600 m2, il s’agira de la bibliothèque de quartier la plus étendue, nouvelle illustration (après la bibliothèque Flora Tristan, ouverte en 2013, et ses 900 m2) de la « montée en gamme » des équipements de lecture publique en proximité.

L’implantation de nouvelles bibliothèques sur la rive droite (à l’horizon 2025) sera étudiée, conformément aux projets d’urbanisme : Brazza, Garonne-Eiffel. Avec la bibliothèque de la Bastide relocalisée en un pôle culturel mutualisé avec l’an-tenne du Conservatoire, se dessinerait ainsi l’« arc de la lecture publique » rive droite envisagé dès 2011 par le Projet d’aménagement culturel territorial (PACT).

Après la rénovation de la bibliothèque Capucins/Saint-Michel qui a rouvert ses portes en novembre 2015 après plusieurs mois de travaux, les projets portant sur les autres bibliothèques seront planifiés et priorisés dans un schéma directeur immobilier, compte tenu des possibilités budgétaires de la collectivité : exten-sion sur place ou relocalisation selon le cas, mise aux normes de sécurité, mise en accessibilité à Bacalan et Jardin Public. La bibliothèque du Jardin Public doit pouvoir ainsi s’élargir au public Adultes. La bibliothèque Bacalan doit pouvoir profiter de l’arrivée de nouveaux habitants autour des Bassins à flot. Les biblio-thèques de Bordeaux-Lac et de Grand Parc sont susceptibles d’être concernées par les projets d’urbanisme portant sur les quartiers concernés.

Des études d’opportunité pour la rénovation des bibliothèques de Bacalan et de Jardin Public ont été menées en 2017. Les études de programmation technique devraient suivre en 2018. Le pré-programme du pôle culturel de la Bastide, incluant la nouvelle bibliothèque de la Benauge a été engagé en 2017.

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Ces opérations immobilières sont en effet nécessaires pour que les bibliothèques de quartier disposent de locaux adaptés au développement de leur activité et à l’extension de leur public.

Un bilan de l’expérimentation du relais-lecture «  Lire à Tauzin  », ouvert le 1er janvier 2016, doit permette l’étude d’un déploiement de ce concept, dans des secteurs de la ville éloignés d’une bibliothèque, en tirant des conclusions des aspects positifs et négatifs. Le relais-lecture est une structure de petite taille, souple et réactive, qui vient s’implanter dans un lieu accueillant du public et en partenariat étroit avec la structure municipale, associative ou autre, qui fait vivre ce lieu.

Afin que les équipements existants et à venir rendent les meilleurs services à la population, il est nécessaire qu’ils soient tous desservis par les équipements mo-dernes de transmission de données que sont la fibre et le wifi.

Les liens seront renforcés avec les bibliothèques des divers établissements cultu-rels municipaux : les collections spécialisées de ces bibliothèques sont complé-mentaires de celles de la Bibliothèque municipale et enrichissent ainsi l’offre do-cumentaire accessible à la population.

1.1.2 RENDRE LES BATIMENTS PLUS ATTRAYANTS ET ACCESSIBLES

L’attractivité des bibliothèques passe en grande partie par la qualité de leurs locaux et de leur aménagement (y compris mobilier), et ce dès l’entrée. Et leur accessibilité doit être constamment vérifiée et maintenue.

La requalification de la bibliothèque Mériadeck a peu concerné le hall du rez-de-rue, qui reste à repenser et réaménager, en complément de la plus-value que re-présente l’ouverture en septembre 2015 de la cafétéria « Entre parenthèses », lieu de vie, d’animation et de convivialité.

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Pourraient par exemple être envisagés : dispositif de fourniture rapide de docu-ments (de type « drive »), mise en avant de best-sellers, d’une offre express, d’une pochothèque, de la production locale, des coups de cœur des lecteurs, des ac-tualités locales, présentation d’oeuvres d’art, mise en place de nouveaux visuels, écran d’information, postes d’accès au catalogue… Sur ce sujet, une démarche participative, avec la méthode du Design de service, a été lancée fin 2017.

Le parvis d’accès à la bibliothèque Mériadeck doit être rendu plus sûr (risques de chutes).

La bibliothèque Mériadeck ne dispose pas de salles pour petits groupes, alors que cela correspond à une demande du public. L’implantation de tels lieux sera étudiée et si possible réalisée.

L’utilisation du « Studio » (service Musique de la bibliothèque Mériadeck) a été définie et sa mise en œuvre est prévue pour début 2018.

La phase 3 de travaux de requalification de la bibliothèque Mériadeck (2018-2020) vise à améliorer le fonctionnement du bâtiment en termes de chauffage, de ventilation et de climatisation, et donc en particulier le confort pour l’usager.

L’« habillage » des ascenseurs de la bibliothèque Mériadeck sera étudié.

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1.2 UNE ATTRACTIVITE AFFIRMÉE

1.2.1 ÉTABLIR UNE STRATEGIE DE COMMUNICATION ET DE CONQUÊTE DES PUBLICS

Une communication multi-canaux forte et innovante, utilisant l’image et le son, doit permettre d’attirer l’attention du public non-fréquentant sur les biblio-thèques, leur réalité présente, leur gratuité (depuis le 1er octobre 2015), la di-versité des services, des collections documentaires et des actions. Elle utilisera le papier et le virtuel et emploiera volontiers un ton « décalé ». Une grande cam-pagne de communication sera envisagée tous les deux ans en lien avec la Direc-tion de la Communication de Bordeaux Métropole. Le message devra permettre d’une part de « désacraliser » les bibliothèques, d’autre part de montrer à quel point elles ont changé (ce que le public ignore souvent) et en particulier sur le fait qu’elles ne mettent plus uniquement à disposition des documents imprimés. La bibliothèque doit apparaître pour ce qu’elle est, un établissement-phare et dynamique en matière culturelle.

Par ailleurs, la communication de la bibliothèque doit faire davan-tage apparaître l’unité du réseau, ainsi que les partenariats externes qui sont noués. Une nouvelle identité graphique est à l’étude pour une appli-cation courant 2018. Le public déjà fréquentant devra pouvoir mieux connaître l’étendue de ce qu’il peut trouver dans les biblio-thèques, tout comme l’utilisation de ces ressources.

La communication doit être accessible à tous et donc utiliser les logiciels, formats et langages adaptés (logiciel OBI, format Daisy, langue des signes…).

Les canaux virtuels de communication incluent notamment les portails (de la Ville et de Bordeaux Métropole), les réseaux sociaux et la messagerie électronique (envois en nombre). Une stratégie en matière de réseaux sociaux (Facebook, Twitter…) sera définie en 2018.

La production audio-visuelle permettant de faire connaître (avec traduction) la bibliothèque, ses collections et ses actions, sera développée et mise en ligne, tout comme la captation des conférences et autres événements.

Il convient, après établissement d’un bilan du portail, de travailler avec le presta-taire à l’amélioration de cet outil stratégique, aujourd’hui trop statique et man-quant de souplesse : visibilité et ergonomie de l’agenda et des billets, mise en ligne de productions audio-visuelles, adaptation aux applications mobiles comme « Bordeaux ma ville en poche »… Le portail doit permettre de donner plus de visibilité et de lisibilité à la richesse des actions menées par les bibliothèques. Et lui-même doit être mieux connu, ainsi que les services qui lui sont liés.

Les contacts avec les organes de presse (écrit, son, image) sont à développer.

Les bâtiments des bibliothèques doivent être aisément visibles et identifiables, et repérables dans la ville (signalétique urbaine). Un projet d’amélioration de la

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signalétique extérieure est en cours. La bibliothèque Mériadeck, en particulier, doit être mieux connue et identifiée dans son quartier (communication dans le centre commercial et auprès des administrations voisines).

La communication passe aussi par la présence de la bibliothèque dans les jour-nées, salons, rencontres, forums, accueils des nouveaux habitants…

Conquérir de nouveaux publics nécessite de renforcer les actions de médiation et d’accompagnement : par exemple, tutoriels vidéo sur le portail (y compris en LSF), visite virtuelle de la bibliothèque Mériadeck sur table tactile, présenta-tion ludique des bibliothèques pour le public jeune et moins jeune (jeu de piste, chasse au trésor, reportage-photo…). Les animations seront moins abondantes, mais plus ciblées et davantage reliées entre elles.

Afin d’atteindre ces objectifs, la nouvelle organisation mise en place en septembre 2017 intègre un centre Communication externe et un poste de « chargé du portail et des réseaux sociaux »

1.2.2 DÉVELOPPER UNE DÉMARCHE DE QUALITÉ DE L’ACCUEIL

La finalité des bibliothèques est l’accueil du public. Les tâches dites internes, certes nécessaires, ont pour principal objectif de constituer des collections do-cumentaires ou de mettre en place des services répondant du mieux possible aux besoins et aux attentes des usagers. La bibliothèque s’efforcera donc de continuer à améliorer la qualité de l’accueil, en adoptant un référentiel, adapté aux bibliothèques ou générique du type « Marianne ».

La qualité de l’accueil téléphonique sera encore améliorée.

Les procédures seront revues et harmonisées afin de simplifier la vie de l’usager. La procédure d’inscription, en particulier, sera simplifiée, ce qui facilitera le pre-mier contact et permettra de tenir compte plus facilement des situations indivi-duelles. Les services mis en place seront réinterrogés afin d’en évaluer la perti-nence et l’adéquation aux besoins. L’accompagnement du public sera renforcé,

notamment lors de la première inscription dans l’une des bibliothèques (proposition d’une visite). De manière géné-rale, il convient de faire en sorte que le public n’hésite pas à s’adresser à un bibliothécaire, ose le faire et ne craigne pas de « le déranger ».

La diversité des publics, sera davantage prise en compte, par exemple la diversité linguistique ou la diversité des ca-pacités (situations de handicap). La fréquence des visites guidées de la bibliothèque Mériadeck sera accrue, et la communication sur leur calendrier améliorée. La signalé-tique intérieure sera complétée et homogénéisée.

Des agents volants (portant un badge) pourraient être mis en place afin de renseigner l’usager, tout comme la pos-sibilité de « réserver un bibliothécaire » pour un accueil sur rendez-vous et « sur mesure » (y compris en LSF ou en langue étrangère). La réalisation d’un audioguide analogue à ceux utilisés en musée, y compris pour les personnes en situation de handicap ou allophones, pourra être étudiée.

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La qualité du renseignement donné à l’usager et son accompagnement sur les contenus et les œuvres feront l’objet d’une attention particulière, afin de conseil-ler et d’orienter au mieux le public et de chercher à apporter une réponse à ses questionnements, y compris « pointus ».

La cohérence des plateaux et l’emplacement des banques d’accueil de la biblio-thèque Mériadeck seront réexaminés. L’espace « A la Une » (ouvert en janvier 2015) fera l’objet d’un bilan et sera rendu plus compréhensible par l’usager, à commencer par sa dénomination.Le vocabulaire utilisé sera rendu plus compréhensible par le public, par exemple dans le catalogue et dans les messages d’annonces (ne pas employer le « jargon » professionnel). Documents et messages seront traduits en langues étrangères. Des messages musicaux pourront être diffusés.

Le nouveau règlement intérieur sera diffusé par les canaux et sous les formes les plus adaptés et efficaces (y compris par pictogrammes), et en traduction.

Des services seront mis en place pour faciliter la vie de l’usager au sein des biblio-thèques : prêt de paniers ou sacs à main ou à roulettes et, dans la mesure du pos-sible, consignes, lieux pour parquer les poussettes et fontaines à eau.

1.3 UNE BIBLIOTHÈQUE QUI SORT DE SES MURS1.3.1 ALLER AU PLUS PRÈS DES PUBLICS

L’accueil s’effectue en présentiel, mais aussi à distance, par téléphone, courrier, messagerie ou réseau social. La bibliothèque fait partie du réseau d’établissements « Eurekoi ? », service de questions-réponses en ligne piloté par la Bibliothèque pu-blique d’information (BPI) à Paris. La mise en place d’un service de renseignements à distance mutualisé avec les autres établissements bordelais (bibliothèques de musée, de l’enseignement supérieur ou de recherche, services d’archives…) pourra toutefois être étudiée.

Donnant accès à des ressources en ligne et à divers services à distance, le portail de la Bibliothèque municipale, ouvert en 2013, est bien lui aussi un instrument de proxi-mité. Les services accessibles à distance par ce moyen seront développés : sugges-tions d’achat, propositions de don, questions diverses, suggestions et expressions du type « Vous avez la parole ». Davantage de documents pourront être téléchargés par l’usager : guide du lecteur, listes de nouveautés, formulaires pratiques…

La circulation des documents entre les bibliothèques (« échanges réseau ») est un service de plus en plus apprécié du public, qui peut faire venir un document dans telle bibliothèque et le restituer dans telle autre. Les moyens techniques (informa-tiques…) et logistiques permettant de pérenniser et de renforcer ce service et de raccourcir les délais, seront recherchés.

La desserte mobile est un autre moyen de se rapprocher des publics. En remplace-ment du bibliobus vieillissant et désormais inadapté, une desserte mobile par des véhicules plus légers et d’utilisation plus souple sera étudiée et mise en œuvre, en tenant compte de l’ouverture de la bibliothèque de Caudéran et de la pertinence de la présence de la bibliothèque mobile lors d’événements ponctuels et sur les lieux fréquentés par le public tels les quais. Dessertes régulières et ponctuelles pourraient ainsi se combiner. Des lieux passants et névralgiques comme la gare Saint-Jean ou la place des Quinconces justifieraient la présence de la bibliothèque.

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La bibliothèque continuera d’intervenir sur des actions de médiation culturelle au Centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan, dans le cadre de la convention parte-nariale avec cet établissement, le SPIP 33, la Bibliothèque départementale de prêt (qui dessert les bibliothèques du Centre pénitentiaire), la médiathèque de Gradi-gnan et la librairie La Machine à Lire.

L’organisation mise en place en septembre 2017 intègre des centres en charge de ces questions : Circulation des documents et Desserte mobile

1.3.2 ATTEINDRE LES NON-FRÉQUENTANTS

Outre le développement d’une communication ciblant les non-fréquentants, la présence de la bibliothèque au sein d’événements à travers la ville lui permet, au moyen de structures légères, de se porter sur les lieux où se trouve le public, où il y a des flux humains, de toucher un public qui ne fréquente pas forcément les lieux culturels et de donner une image modernisée et actualisée des biblio-thèques d’aujourd’hui.

C’est ainsi que l’organisation « hors-les-murs » de bibliothèques éphémères ou sai-sonnières, les « biblio. », sera poursuivie dans toute la mesure du possible (nécessité d’obtenir du mécénat), en lien étroit avec, notamment, la Direction des Sports. L’année 2015 a vu la 4e édition du biblio.sport (Quai des Sports, mi-juillet/mi-août) et la 1e édi-tion du biblio.plage (plage du Lac, juillet/août). Tandis que le biblio.sport touche très majoritairement un public jeune, le biblio.plage a connu une fréquentation inter-âges. En 2017, la fréquentation a été de 7 500 personnes au biblio.plage et de 11 500 per-sonnes au biblio.sport.

En 2016, la Bibliothèque a participé à la ma-nifestation Mériadeck-Plage organisée par le Centre commercial Mériadeck.

Des publics-cibles sont particulièrement à conquérir ou reconquérir : les adolescents, les actifs, les seniors, les personnes en situa-tion de handicap.

Une des modalités d’action en direction des publics non-fréquentants concerne la valorisation des documents patrimoniaux qui, dans leur diversité, permettent un large éventail d’approches et de projets de médiation susceptibles de capter l’attention et l’intérêt. Les actions hors-les-murs initiées à ce titre en 2015, à titre expérimental et avec succès, seront pour-suivies.

L’acquisition d’une bibliambule, triporteur électrique doté d’un kiosque à livre, est prévue en 2018 pour développer ces actions hors les murs.

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2. AXE 2 : UNE BIBLIOTHÈQUE OUVERTE2.1 OUVERTE SUR LA CITÉ2.1.1 ADAPTER LES SERVICES AUX BESOINS ET AUX ATTENTESDE LA POPULATION

La bibliothèque cherchera à mieux connaître, quantitativement et qualitativement, son public et son « non-public », autrement dit les fréquentants et les non-fréquentants, au moyen d’une grande enquête sociologique qui doit permettre d’analyser en particulier les freins à la fréquentation et d’en déduire des leviers d’action pour s’efforcer de déve-lopper et fidéliser la population d’usagers. Menée en 2017 auprès de 2 600 personnes, les conclusions de cette enquête, ont été rendues à la fin de cette même année.

Les publics actuels pourront être mieux connus, ainsi que leurs pratiques et leurs at-tentes, par l’exploitation des statistiques disponibles, par des enquêtes en ligne via le portail ou encore par le biais de groupes de parole réguliers.

La population sera également consultée sur ses attentes en matière d’optimisation des horaires d’ouverture et de leur adaptation aux nouvelles temporalités de la vie, et ce dans le périmètre des capacités financières de la collectivité, sachant par ailleurs que cer-taines plages d’ouverture (matinées des mardi et vendredi) sont assez peu fréquentées.

L’harmonisation des horaires d’ouverture entre les bibliothèques sera également recherchée.

Pour simplifier et faciliter la vie de l’usager, une mise à disposition rapide des docu-ments sera poursuivie : nouveautés, service d’offre express, accès en libre accès aux documents réservés… Sera étudiée la restitution facile et sécurisée des documents au moyen de boîtes de retour automatisées.

Les partenariats et les actions culturelles, éducatives et sociales seront régulièrement évalués.

L’accessibilité, sous toutes ses formes, sera toujours prise en compte.

Pour toucher les enfants dès le plus jeune âge, seront poursuivis l’offre de lecture dans les crèches, le partenariat avec les RAM (réseaux d’assistantes maternelles) et l’accueil des assistantes maternelles dans les bibliothèques.

Des offres de services spécifiques pour les lycéens et les étudiants pourront être envi-sagées. De façon générale, la Bibliothèque est un acteur important de l’éducation ar-tistique et culturelle (EAC). Elle entend par exemple contribuer à l’éducation à l’image, au regard de la place grandissante prise par l’image, sous différentes formes et sur différents supports, dans les pratiques culturelles des Français.

Lieu de culture artistique, développant des ressources documentaires et les rencontres avec les créateurs et avec les œuvres, la bibliothèque tend également à devenir, dans la continuité de ce positionnement, un lieu de pratique artistique et de création, en accompagnement de la pratique amateur.

En s’appuyant sur la compétence et l’expertise développées à l’Espace Diderot de la bibliothèque Mériadeck, les collections et les actions destinées plus particulièrement – mais pas uniquement – aux personnes de tous âges en situation de handicap (visuel, auditif, psychique, les « dys- »…), seront étendues plus largement à travers les biblio-thèques du réseau. L’organisation mise en place en septembre 2017 comprend un centre, au sein duservice du développement des publics, « Accessibilité et publics empêchés ».

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2.1.2 AGIR A L’ÉCHELLE MÉTROPOLITAINE

Chargée depuis septembre 2014 du portage du portail métropolitain des mé-diathèques municipales et des bibliothèques universitaires, la Bibliothèque mu-nicipale de Bordeaux inscrit désormais son action dans une perspective métro-politaine. Après la mise en ligne sur le portail métropolitain, en octobre 2015, de ressources numériques accessibles à distance et d’un catalogue agrégé, la perspective est maintenant la circulation des usagers et des documents. L’instau-ration par la Ville de Bordeaux, le même mois d’octobre 2015, de la gratuité de l’inscription dans ses bibliothèques, a eu un effet d’entraînement sur les autres communes de la métropole, dans le but de créer un espace métropolitain de gratuité des bibliothèques favorisant la circulation des usagers.

D’ores et déjà, la gratuité bordelaise a entraîné depuis octobre 2015 un double-ment du public non-bordelais parmi les inscrits de la Bibliothèque de Bordeaux.

La mise en place d’une carte unique pour l’usager métropolitain ainsi que la circulation des documents entre les bibliothèques, nécessitent le déploiement d’un Système intégré de gestion de bibliothèque (SIGB) mutualisé à l’échelle de la métropole. La nécessité de réinformatiser à l’horizon 2020 la Bibliothèque mu-nicipale de Bordeaux d’une part, et la constitution en janvier 2016 d’une direc-tion générale métropolitaine Système d’information et Numérique d’autre part, faciliteront cet objectif. La Bibliothèque municipale de Bordeaux a obtenu de l’Etat la mise à disposition d’un conservateur chargé de coopération, lequel s’attache notamment à déve-lopper la coopération entre les bibliothèques de la métropole, bibliothèques de l’enseignement supérieur incluses. Cette coopération, qui se construit au fil du temps, pourra porter sur des domaines variés : politique documentaire et collec-tions, action culturelle, échanges sur les pratiques et harmonisation… La création d’une identité passera par le choix d’un nom et d’un visuel pour ce réseau et par une meilleure connaissance réciproque (notamment la diffusion d’une lettre d’in-formations professionnelle). Les contacts réguliers avec les équipes des biblio-thèques universitaires seront poursuivis, en vue d’une plus grande coopération et d’une meilleure connaissance réciproque.

Dans le domaine de l’action culturelle, a été impulsée en 2017 la création d’un événement culturel commun : La Nuit des bibliothèques, qui a touché près de 9 000 personnes dans les 20 communes participantes.

2.1.3 RENFORCER LES LIENS AVEC LA VIE CULTURELLE LOCALE

La Bibliothèque municipale s’inscrit dans une démarche large d’ouverture et de partenariat, et au premier chef en direction des diverses structures ou acteurs cultu-rels du territoire, de tout statut. Ces liens seront consolidés et formalisés.Par son réseau d’établissements, la bibliothèque constitue un relais de premier ordre à travers la ville. En particulier, les bibliothèques de quartier peuvent être considérées (dans la limite des locaux dont elles disposent aujourd’hui) comme des centres culturels de terrain, permettant notamment d’établir une proximité avec les diverses formes d’expression artistique et de promouvoir ainsi les arts et les artistes.

Les actions de valorisation du riche patrimoine écrit et graphique conservé par la bibliothèque mettent ou mettront particulièrement en œuvre des coopérations avec

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les musées, les services d’archives (municipales ou départementales), l’Opéra, le Conservatoire…, mais aussi l’Office du tourisme, diverses associations, des auteurs et des artistes, des compagnies de théâtre… Le rôle du Centre Aquitaine de la bibliothèque sera ici primordial.

La bibliothèque poursuivra ses actions permettant de faire connaître les auteurs, les éditeurs et les artistes locaux, en termes de constitution de collections, de média-tion et de valorisation. Elle systématisera l’obtention de la documentation culturelle locale (programmation des musées, saisons artistiques, événements culturels de toute nature etc.), sa présentation et sa diffusion vers les publics qui la fréquentent. Des présentations de saisons artistiques pourront être organisées et systématisées au sein des bibliothèques.

2.1.4 ASSOCIER LA POPULATION

La bibliothèque continuera de rechercher les meilleures modalités de dialogue et d’interactivité avec l’usager, autant en présentiel que via le portail : suggestions, expressions diverses, groupes de parole…

Les avis des lecteurs (et ceux des bibliothécaires) sur les documents, leurs coups de cœur, leurs recommandations, pourraient apparaître, par exemple sur des marque-pages.

S’agissant des suggestions d’achat de documents, une plus grande participation des usagers pourrait être envisagée par le biais de différents moyens restant à définir (par exemple, rubrique sur le portail, enquête en ligne…), ce qui permettrait de prendre davantage en compte les attentes des lecteurs en la matière. Une réponse sera par ailleurs systématiquement apportée à toute suggestion d’achat.

La bibliothèque poursuivra la mise en œuvre d’actions qui font participer et mettent en valeur les usagers et créent de la proximité (par exemple, le Prix des Lecteurs organisé par l’Escale du Livre, l’opération « Nos lecteurs ont du talent », le café littéraire L’Esperluette mis en place avec Radio Campus…).

La bibliothèque souhaite désormais associer la population dans tous ses projets d’en-vergure, au travers de Biblio Remix ou de toute méthode inspirée du Design Thinking.

2.2 OUVERTE SUR LA SOCIÉTÉ2.2.1 CONTRIBUER AU VIVRE ENSEMBLE

Les bibliothèques contribuent à la construction de l’individu et du citoyen, au vivre ensemble et donc à la cohésion sociale. Elles favorisent la circulation et l’échange des idées, notamment en organisant des rencontres et des débats sur des questions de société et d’actualité. Cette fonction est particulièrement importante dans le contexte d’une société française marquée par des attaques terroristes de grande ampleur qui ont visé particulièrement la liberté d’expression, la culture et l’harmonie d’une nation multi-ethnique et multi-confessionnelle.

Le règlement intérieur de la bibliothèque rappelle qu’elle est un lieu d’équité cultu-relle, d’égalité et de laïcité et qu’elle est « ouverte à tous, sans distinction d’origine, de nationalité, d’âge, de sexe, de religion ou de situation sociale ».

Tout usager de la bibliothèque doit se sentir accueilli, reconnu et respecté. En retour, les agents des bibliothèques ont droit au respect de la part des usagers, qui s’engagent à se conformer aux dispositions du règlement intérieur. Un groupe

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de suivi des incidents survenant avec des usagers a été créé à l’automne 2015 ; il permet notamment d’analyser les causes de conflits et de mettre en place les réponses adaptées.

Les collections documentaires de la bibliothèque sont constituées selon des critères professionnels, en particulier dans le respect de la pluralité des points de vue dès lors qu’ils sont en accord avec les principes qui fondent l’action des bibliothèques publiques.

Le patrimoine écrit et graphique, de par la profondeur historique qu’il apporte et que les bibliothécaires s’efforcent de transmettre à un large public, est de nature à rassembler et à contribuer à l’éducation à la citoyenneté : soit parce qu’il conforte un sentiment d’appartenance tout en l’expliquant et en le remettant dans son contexte, soit parce qu’il permet de mieux comprendre les événements du présent.

L’éducation du citoyen commence dès l’enfance et, à ce titre, les Temps d’activités péri-éducatives (TAP) constituent une occasion ludique et attractive, hors temps scolaire, de faire venir en bibliothèque des groupes entiers d’enfants dans une démarche qualitative et d’égalité des chances.

Les bibliothèques continueront de renforcer les liens avec les partenaires sociaux et socioculturels, parmi lesquels les centres sociaux et les centres d’animation des quartiers, en menant des projets collaboratifs du type « La fabrique du citoyen », cycle de rencontres et de débats sur le thème de la citoyenneté lancé en 2016, et en travaillant par exemple sur le thème « Littérature et diversité ».

2.2.2 AGIR AU SEIN DU PACTE, PROJET SOCIAL DE LA COLLECTIVITÉ

Si les bibliothèques ne sont pas des structures sociales, elles n’en ont pas moins un rôle social. Parties prenantes du PACTE (de cohésion sociale et territoriale) de la Ville de Bordeaux, elles participent aux actions de lutte contre l’illettrisme, à travers les interventions d’écrivains publics, les ressources d’auto-formation mises à disposition, le développement des collections par langue et niveau de lecture, l’aide à l’apprentissage du « français langue étrangère » (FLE), les ateliers de conversation en langue française (et/ou en langue maternelle) ou encore l’organisation d’ateliers d’écriture, notamment numériques. Elles s’adressent de fait à un large éventail de publics, qui inclut tout particulièrement les personnes éloignées de la culture ou n’en possédant pas les codes.

Les bibliothèques travaillent pour ce faire en partenariat avec les structures so-ciales (comme le CCAS) et les associations à but social ou humanitaire, avec qui les liens seront renforcés et vers qui le public pourra être dirigé le cas échéant.

L’accueil de personnes d’origine étrangère, réfugiés ou simples migrants, prend un relief particulier. L’accès internet procuré par les bibliothèques est parfois le seul lien qui rattache ces personnes à leur pays d’origine.

Un poste de « chargé du développement social » existe depuis septembre 2017 au sein de la nouvelle organisation.

2.2.3 AIDER LA POPULATION DANS SA VIE QUOTIDIENNE

La bibliothèque se veut un lieu-ressource, en proximité, permettant d’aider et d’accompagner l’usager dans sa vie quotidienne. Outre, et en lien avec les

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collections documentaires qu’elle met à disposition et les services et matériels qu’elle propose (comme l’accès à internet), elle cherchera à mettre en place dans ses locaux des permanences régulières d’organismes administratifs et sociaux, pour l’aide sociale, la recherche de logement ou d’emploi, l’aide juridique, l’aide en matière fiscale, les démarches administratives diverses, mais aussi l’aide aux devoirs ou à la préparation d’examens.

Afin d’agir au plus près des besoins des usagers, le portage de documents à domicile sera étudié, pour les personnes dont la situation le justifie, c’est-à-dire dans l’incapacité, momentanée ou durable, de se déplacer. En parallèle du main-tien de l’accès à une offre culturelle, le portage à domicile contribue à réduire l’isolement des personnes concernées.

2.3 DES COLLECTIONS OUVERTES

2.3.1 ADAPTER SANS CESSE LES COLLECTIONS

Les collections documentaires sont continûment en phase d’adaptation aux attentes et aux besoins de la population, aux évolutions des médias culturels et de la société, suscitant ainsi sans cesse la curiosité du public. L’offre est dès lors de plus en plus diversifiée, mêlant livres, revues, CD, DVD… et collections numériques, elles-mêmes diverses car englobant aussi bien les jeux vidéo, la vidéo à la demande, le livre numérique (ou « e-book »), la presse en ligne, la musique libre, les ressources d’auto-formation, que les applications sur tablette numérique.

Au-delà du jeu vidéo, la place et le rôle à donner au jeu tout court seront précisés, en complémentarité avec les ludothèques spécialisées de statut associatif. D’ores et déjà, des jeux sont présents, pour utilisation sur place, et appréciés, dans plusieurs des bibliothèques du réseau. Média culturel et vecteur de lien social et intergénérationnel, le jeu a toute sa place en bibliothèque. C’est ainsi qu’il est significativement intégré au projet de la bibliothèque Caudéran. Des secteurs comme les jeux mathématiques et les jeux adaptés aux situations de handicap pourraient être particulièrement explorés.

Parmi les extensions récentes des collections, figurent l’accès depuis 2013, en partenariat avec l’Institut national de l’audio-visuel (INA), à l’INAtheque, autrement dit au dépôt légal de l’audio-visuel ; et à partir de la fin 2017, au dépôt légal du web, en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France. Ces nouveaux services doivent faire l’objet d’une communication afin de mieux les faire connaître.

Même si les documents sont amenés à circuler entre les bibliothèques, les collections de chacune d’entre elles seront sans cesse adaptées en fonction du profil démographique et sociologique de son environnement. Les collections en langues étrangères seront développées.

La bibliothèque d’étude à Mériadeck évoluera vers un fonds de référence adapté aux nouveaux usages du public et en complémentarité avec les bibliothèques de l’enseignement supérieur.

Les axes forts qui font l’identité de la Bibliothèque de Bordeaux, la documentation locale et régionale et les fonds patrimoniaux, seront réaffirmés et mis en valeur.

Le bilan de l’offre numérique disponible sur le portail métropolitain (presse, vidéo à distance, auto-formation) sera établi pour décider de la reconduction et de l’éven-tuel développement de cette offre. L’extension des domaines couverts du côté du

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livre numérique et de la musique, sera étudiée et le cas échéant mise en œuvre.

Un poste de « chargé de l’offre ludique » a été créé dans la nouvelle organisation. Idem pour un poste de « chargé de la valorisation régionale ».

2.3.2 RENDRE LES COLLECTIONS PLUS ACCESSIBLES

L’accessibilité, au sens large du terme, des collections sera améliorée de diverses façons. Des listes de nouvelles acquisitions seront diffusées. Le classement des do-cuments en rayon sera rendu plus lisible. Leur présentation de face sera favorisée, dans la mesure de la place disponible. Les « coups de cœur » des bibliothécaires et des lecteurs seront mis en avant. Après analyse des publics visés, des « produits d’ap-pel », documents attractifs pour le grand public, seront mis en valeur, par exemple à Mériadeck sur les paliers des différents niveaux, avec présentation sur des tables ou des présentoirs. Seront également étudiés le libre accès par le lecteur aux documents qu’il a réservés ; ainsi qu’un système de mise à disposition rapide de type « drive ».

L’ergonomie du catalogue sera repensée, pour l’orienter davantage vers l’utilisateur du portail. Davantage de postes de consultation seront implantés. Les données du catalogue seront rendues plus visibles sur le web grâce à l’accès par les moteurs de recherche « standard » (web de données ou web sémantique).

Les collections seront promues par des visites guidées (de type « zoom ») et par une action culturelle et pédagogique raisonnée et évaluée.

Le signalement et la description des volumineuses collections patrimoniales seront poursuivis : inventaire et traitement matériel et intellectuel des fonds non décrits ; diffusion, mise en cohérence et rétroconversion des outils existants ; cartographie des sources sur l’ensemble des établissements culturels et universitaires ; communication sur les collections existantes…

La politique documentaire suivie par la bibliothèque, c’est-à-dire les principes qui la guident dans la constitution des collections, sera précisée et publiée. La vision des collections sera globale sur l’ensemble du réseau. Un ensemble de documents pourra faire l’objet d’un dépôt dans telle bibliothèque, ce qui fera circuler les fonds à l’instar aujourd’hui du fonds tournant de « textes lus ». Les bibliothèques pourront voir leurs collections partiellement thématisées, spécialisées, « colorisées ».

L’accès à l’offre de périodiques à la bibliothèque Mériadeck sera repensé : regroupement ou non de l’ensemble des titres dans un même espace, prêt généralisé ou non des périodiques (à l’exception du dernier numéro et des journaux et magazines d’information), harmonisation ou non avec les bibliothèques de quartier de l’accès aux périodiques. Par ailleurs, seront mises en place la continuité et la complémentarité entre l’offre papier et l’offre numérique.

Une partie du fonds de la bibliothèque d’étude pourra faire l’objet de prêt, tout comme certains ouvrages des magasins en fonction d’une politique de conservation à préciser.

Les impératifs d’une bonne conservation s’imposent, tout particulièrement, aux fonds patrimoniaux, et de leur bonne mise en œuvre dépend la pérennité de l’accessibilité de ces fonds (sachant que l’accès aux documents les plus précieux ou les plus fragiles demeure restreint aux recherches qui nécessitent la communication des originaux).La sauvegarde des collections est, de façon générale, une priorité aussi bien dans la gestion du bâtiment que dans l’organisation de la bibliothèque. Des travaux

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demeurent à réaliser pour assurer la complète étanchéité des locaux et les conditions climatiques adéquates. Par ailleurs, les premiers éléments de réflexion pour l’élaboration d’un Plan de sauvegarde et d’urgence - préventif et curatif donc- ont été rassemblés et devront conduire à la finalisation de ce document (et aux formations correspondantes).

La nouvelle organisation comprend un poste de «chargé de la politique documentaire ».

2.3.3 METTRE LE PATRIMOINE A LA PORTÉE DE TOUS

Dans le respect de sa bonne conservation, le patrimoine sera rendu plus accessible, selon des modalités diverses, à tous les publics, du chercheur ou de l’érudit au grand public jeune ou moins jeune, de Bordeaux et de ses quartiers comme (de façon vir-tuelle) de tout pays. Ainsi chacun(e) pourra « s’approprier » ce patrimoine collectif et citoyen, tant il est vrai que conserver sans valoriser et faire connaître largement n’aurait pas de sens.

Les formes de cette mise à portée de tous, in situ ou en ligne, pourront être, notamment, des visites (y compris pour les personnels des bibliothèques eux-mêmes), notamment dans le cadre des Journées du Patrimoine, des actions en direction du public scolaire (éducation artistique et culturelle – EAC) ou de publics empêchés (hospitalisés, emprisonnés…), des expositions matérielles ou virtuelles, l’utilisation des outils et modes de communication modernes comme la vidéo, la publication sur le portail de billets faisant connaître les fonds, la mise en valeur des travaux de restauration des documents (avant/après, ce qui permet de montrer les coulisses du métier)…

Une grande manifestation d’inspiration patrimoniale, ouverte à la participation de tous les services et toutes les bibliothèques du réseau, sera organisée tous les deux ans. A l’automne 2016, elle a porté sur le personnage de Montaigne, revu avec le regard du XXIe siècle. Dans les murs de la bibliothèque Mériadeck cette fois, un éclairage pourra être régulièrement apporté, par des moyens de médiation contemporains, sur une œuvre patrimoniale exposée.

La numérisation et la mise en ligne des documents sur la bibliothèque numérique patrimoniale Séléné (accessible via le portail de la bibliothèque) sera poursuivie et intensifiée, avec le soutien de l’Etat dans le cadre de la Bibliothèque numérique de référence, sur des thématiques intéressant l’histoire de Bordeaux, les fonds littéraires (Montaigne, Montesquieu) et l’histoire des collections de la bibliothèque. A la fin de 2017, 20 000 documents représentant 400 000 images sont accessibles dans Séléné  : livres, journaux, manuscrits, gravures. Séléné permet ainsi de diffuser et valoriser, localement et à travers la planète, les grandes richesses patrimoniales de la bibliothèque.

Les liens seront encore resserrés et étoffés avec les chercheurs de toutes disciplines et de tous horizons, en particulier ceux qui travaillent sur l’histoire de Bordeaux ou sur les fonds littéraires des « 3 M » (Montaigne, Montesquieu, Mauriac) qui constituent l’une des grandes richesses des collections patrimoniales bordelaises. Une démarche a été engagée pour l’inscription de l’exemplaire de Bordeaux (exemplaire des Essais, éditions de 1588, annoté de la main de Montaigne), au registre «Mémoire du monde» de l’UNESCO.

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3. AXE 3 : UNE BIBLIOTHÈQUE ÉVOLUTIVE3.1 UNE BIBLIOTHÈQUE EN PHASE AVEC LES ÉVOLUTIONS SOCIÉTALES3.1.1 ASSURER UNE VEILLE SUR LES ÉVOLUTIONS CONTEMPORAINES

Immergées dans la société, les bibliothèques se doivent de rester en phase avec ses évolutions et notamment les évolutions des pratiques culturelles, qu’elles ont à suivre voire à devancer. Le numérique en particulier est source de modifications rapides et importantes.

3.1.2 CONTRIBUER AU DÉVELOPPEMENT DES PRATIQUES NUMÉRIQUES

La bibliothèque contribue au développement des pratiques numériques de di-verses façons : par les collections et les services qu’elle met en place, les outils et matériels qu’elle déploie, les actions de formation du public qu’elle organise. Reconnue comme Bibliothèque numérique de référence par l’État, elle poursuit, avec son soutien, une politique active d’équipement, de mise en place de ser-vices numériques et de numérisation, concourant ainsi à la diffusion d’une véri-table culture du numérique. Sont ainsi prévus l’installation de nouveaux salons de lecture numérique sur tablettes, une visite virtuelle de la bibliothèque Mé-riadeck, des expositions virtuelles, l’étude du retour automatisé des documents via un robot trieur et la mise en œuvre d’un nouveau Système intégré de gestion de bibliothèque…

Participant à la démocratisation de l’accès à internet, la bibliothèque développe aussi une médiation numérique sous forme d’ateliers multimédia qui contribuent à réduire « la fracture numérique » et « l’illectronisme » (équivalent de l’illettrisme dans le domaine de l’information électronique).

A l’autre extrémité du spectre, la bibliothèque s’efforcera de demeurer à la hau-teur des attentes des usagers férus de services numériques.

Parmi les pistes d’évolutions, figurent le partage de fichiers d’ouvrages libres de droits, la réservation de documents par internet (et la récupération rapide de ces documents sur place), l’amélioration de l’accessibilité pour tous les publics aux outils numériques, l’utilisation de tables tactiles pour présenter la visite virtuelle de la bibliothèque Mériadeck ou des documents patrimoniaux numérisés…

La numérisation et la mise en ligne progressives de collections patrimoniales contribuent effectivement au développement des pratiques numériques, en par-ticulier par le réservoir de ressources qui se constitue ainsi et qui peut être utilisé pour l’animation d’ateliers, que ceux-ci portent directement sur la découverte du patrimoine ou sur tout autre domaine (les retouches photo par exemple).

Des liens seront mis en place dans le catalogue pour donner la possibilité d’ac-céder également aux documents présents dans d’autres bibliothèques numé-riques : GALLICA, Europeana…

Un poste de « chargé de la médiation numérique » a été créé au sein de la nouvelle organisation.

3.1.3 PROMOUVOIR LA CULTURE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE

Les bibliothèques, de façon générale, se sont longtemps consacrées plutôt à la

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littérature et aux « sciences humaines ». Aujourd’hui, leur immersion dans la société et la diversité de leur public font d’elles d’excellents vecteurs de vulgarisation scientifique et technique pour peu qu’elles veuillent investir ce champ, comme entend le faire désormais la Bibliothèque de Bordeaux. L’appétence d’un large public pour ces questions, tout comme la récurrence des questions d’ordre scientifique et technique dans l’actualité du monde contemporain, justifient ce choix d’action.

La bibliothèque développera des partenariats avec les établissements municipaux concernés (Muséum d’histoire naturelle, Jardin Botanique, Maison écocitoyenne…), des structures universitaires comme l’INRIA, des associations au premier rang desquelles Cap Sciences, ou encore des entreprises de l’économie créative, des « nouvelles technologies » ou du développement durable. Elle participera à des événements ouverts à un large public, comme la Fête de la Science.

Les collections patrimoniales pourront être mises à profit sur des thématiques variées.

Le positionnement de la bibliothèque comme un lieu de ressources techniques en matière de logiciels spécifiques (traitement d’image, PAO, architecture 3D…) sera étudié.

3.2 UNE BIBLIOTHÈQUE QUI EXPÉRIMENTE3.2.1 CONCEVOIR DES SERVICES ET DES ESPACES EN MOUVEMENT

Une organisation statique des services et des collections de la bibliothèque n’est plus possible. Dans une époque qui est en mouvement, la bibliothèque doit l’être elle aussi et se montrer capable de s’adapter rapidement.

La bibliothèque ne s’interdira donc aucune idée, expérimentera et revendiquera un droit à l’erreur. Elle se renouvellera et renoncera si nécessaire, après évaluation et bilan, à des services ou des espaces qui n’auront pas ou plus leur public. Des es-paces ouverts en 2013 ou en 2014 comme le Loft, le Num’ et A la Une, vont être ain-si revisités et évolueront autant que de besoin ; ils seront éventuellement déplacés.

Le concept de « bibliothèque troisième lieu » sera réinterrogé : le slogan « comme à la maison » trouve ses limites dans les règles de vie collective affirmées dans le règlement intérieur lui-même évolutif.

Une instance pourra être créée, une sorte de «labo», qui permette de recueillir et de lancer de nouvelles idées, qui n’ont pas forcément été expérimentées ailleurs.

La bibliothèque se place dans une posture de non-jugement et de bienveillance à l’égard des pratiques et des demandes de la population. Après évaluation de leur pertinence, elle cherchera à s’adapter, quitte à tenir compte d’usages non prévus. Des espaces dotés de règles différentes et destinés à des usages diversifiés, pourront être délimités, dans la mesure du possible. Le mobilier à roulettes sera privilégié, en sorte de pouvoir transformer plus facilement les espaces.

L’identification des espaces et des collections de la bibliothèque à l’aide deQR-code sera étudiée. L’usager pourrait par ce moyen obtenir des informations sur les nouveautés, les coups de cœur etc.

Le développement de la place du jeu sera favorisé, compte tenu du caractère ludique des pratiques actuelles du public. Des lieux de récréation seraient appréciables, permettant fêtes, anniversaires…

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3.2.2 IMAGINER DE NOUVELLES FORMES DE PRÉSENCE DANS L’ESPACE URBAIN

Présente pendant la période estivale au Quai des sports et à la plage de Bordeaux-Lac, la bibliothèque continuera de réfléchir à de nouvelles formes de présence dans l’espace urbain (y compris dans les espaces verts). Des bibliothèques-surprise, pendant une période courte dans un lieu insolite, pourraient être imaginées en partenariat avec des acteurs du territoire. Le développement des liens avec le monde de l’entreprise pourrait être à cet égard fructueux.Le coût et les modalités de la mise en place de « distributeurs de documents » sur des lieux de grand passage seront étudiés.

La bibliothèque pourrait envisager de gérer, à partir de son stock d’ouvrages « désherbés », un dispositif de « bookcrossing » tracé en ligne, renforçant ainsi son image de dynamisme, y compris au-delà du territoire de proximité, et créant à cette occasion une communauté.L’idée est d’investir l’espace public, les lieux de passages, etc. Des livres pourraient être déposés dans des commerces, des services publics de proximité, des salles d’attente, etc.

3.2.3 ASSURER UNE VEILLE SUR LES PRATIQUES PROFESSIONNELLES

Dans un environnement en pleine mutation, il est important que les bibliothécaires soient toujours dans un état d’esprit de formation continue et se tiennent au courant des évolutions dans leurs propres établissements ainsi que dans le monde des bibliothèques. Des temps réguliers de rencontre, de réflexion et d’échanges sont donc nécessaires.

3.3 UNE BIBLIOTHÈQUE QUI SURPREND3.3.1 CRÉER DES ÉVÉNEMENTS-PHARES

Afin de susciter, stimuler et renouveler l’intérêt du public, l’organisation régulière d’évènements est indispensable, lesquels pourront jouer sur la surprise et le « décalé ». Par exemple, afin d’illustrer et de communiquer sur l’unité du réseau, pourrait être envisagée la mise en place ponctuelle d’un mode de transport original reliant les diverses bibliothèques, comme une calèche au moment des fêtes de fin d’année, des gyropodes ou des voitures anciennes…

Le grand événement d’inspiration patrimoniale prévu tous les deux ans sera un événement-phare, de rayonnement national, se développant sur l’ensemble du réseau des Bibliothèques municipales de Bordeaux et concernant un large public.

Un grand événement associant les diverses bibliothèques à l’échelle métropolitaine serait un élément fédérateur important. L’organisation collective de la Nuit des Bibliothèques en octobre 2017 a été un succès.

3.3.2 FAVORISER LA CRÉATION COLLABORATIVE AVEC LE PUBLIC

Sera favorisée la participation des usagers à la vie de la bibliothèque, à la production de contenus ou d’objets, à la co-construction de projets et à la réflexion collective sur les évolutions. Le public n’entretiendra plus alors un rapport uniquement « passif » à la culture (comme dans le cas des expositions, conférences, projections…), mais deviendra lui-même acteur du processus créatif.

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Une opération de type Biblio Remix (on repense et on « remixe » la bibliothèque…) sera ainsi mise en œuvre, éventuellement à l’échelle métropolitaine. Biblio Remix est un dispositif d’expérimentation, d’invention et de création participatives, autour des services en bibliothèque. L’idée est de réunir pendant un ou deux jours des participants aux compétences diverses (bibliothécaires, lecteurs, « bidouilleurs », designers, architectes, usagers ou non des bibliothèques…) et de leur proposer d’esquisser leur vision de la bibliothèque idéale, à travers des questions, des problèmes concrets et des projets à réaliser.

Le 17 novembre 2017, une journée de type Biblioremix a été organisée dans le cadre de la construction de la bibliothèque de Caudéran (ouverture fin 2018). Cette journée ludique et créative a permis de réfléchir aux services de la future bibliothèque en associant les partenaires du quartier : centre d’animation, MJC, Mission locale, crèches, associations, etc.

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LES LIGNES DIRECTRICESDU PROJET CULTUREL ET SCIENTIFIQUE

n Accorder la priorité à l’accueil des publics

n Continuer de diversifier les publics

n Affirmer la bibliothèque comme un lieu de cohésion sociale et un lieu de culture face à l’intolérance et à la violence

n Accompagner la construction de l’individu

n Mieux répondre, dans leur diversité, aux nouveaux usages, pratiques culturelles et centres d’intérêt de tous les publics

n Montrer/démontrer l’utilité des bibliothèques au XXIe siècle, leur « valeur ajoutée »

n Moderniser l’image de la bibliothèque

n Aller à la rencontre des personnes qui ne fréquentent pas les bibliothèques

n Développer une vision et une action métropolitaines32

LES LIGNES DIRECTRICESDU PROJET CULTUREL ET SCIENTIFIQUE

n Accorder la priorité à l’accueil des publics

n Continuer de diversifier les publics

n Affirmer la bibliothèque comme un lieu de cohésion sociale et un lieu de culture face à l’intolérance et à la violence

n Accompagner la construction de l’individu

n Mieux répondre, dans leur diversité, aux nouveaux usages, pratiques culturelles et centres d’intérêt de tous les publics

n Montrer/démontrer l’utilité des bibliothèques au XXIe siècle, leur « valeur ajoutée »

n Moderniser l’image de la bibliothèque

n Aller à la rencontre des personnes qui ne fréquentent pas les bibliothèques

n Développer une vision et une action métropolitaines

ORGANIGRAMME FONCTIONNEL2017

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Éditeur : Mairie de BordeauxDirecteur de la publication : Nicolas GalaudConception graphique : service communication externe de la Bibliothèque de BordeauxCrédit photographique : Valérie Daviet