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Ministère de I'Ewnomie des Finances et de I'lndusirie 3RlRE REUNiûN Projet de gravière SORECO Commune de Saint-Pierre Avis hydrogéologique Etude réalisée dans le cadre des actions de Service public du BRGM 98-D- 614 R 40115 98 REU 24 Juin 1998 BRGM L-w-Ew-

Projet de gravière SORECO Commune de Saint-Pierre Avis ...infoterre.brgm.fr/rapports/RR-40115-FR.pdf · Projet de gravière SORECO (commune de Saint-Pierre) Avis hydrogéologique

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Ministère de I'Ewnomie des Finances et de I'lndusirie

3RlRE REUNiûN

Projet de gravière SORECO

Commune de Saint-Pierre

Avis hydrogéologique

Etude réalisée dans le cadre des actions de Service public du BRGM 98-D- 614

R 40115 98 REU 24 Juin 1998

BRGM L-w-Ew-

Projet de gravière SORECO (commune de Saint-Pierre) Avis hydrogéologique

Synthèse ~~~~ -~~.~~~- -- --- La société SORECO sollicite une autorisation pour I'ouverture d'une carrière en nappe alluviale, sur la commune de Saint Pierre. Dans le cadre de l'instruction du dossier, sur demande de la MISE qui a souhaité prendre l'avis d'un expert hydrogéologue, la DRIRE a sollicité le BRGM dans le cadre de sa mission d'appui aux administrations.

Le projet est situé en rive gauche de la rivière Saint-Etienne, au lieu-dit "Trois Cheminées », sur la commune de Saint Pierre. Il est prévu d'extraire 350 000 m3 de matériaux alluvionnaires sur une superficie de 9 ha environ. La durée d'extraction a été estimée à cinq années. Le réaménagement du site prévoit d'utiliser les bassins d'eau douce créés pour la pêche de loisirs et pour la pisciculture.

La faible épaisseur de matériaux au-dessus de la nappe (inférieure à 3 mètres), voire moins si l'on tient compte des fluctuations saisonnières, ne permet pas d'envisager une extraction hors nappe dans des conditions économiques et hydrogéologiques acceptables

L'exploitation de la carrière va effectivement mettre la nappe à l'air libre en enlevant les terrains qui la recouvrent. Ceci aura pour conséquence d'augmenter sa vulnérabilité aux pollutions accidentelles et criminelles.

La création de bassins ne peut être envisagée que sous réserve de la certitude de disposer d'une eau de bonne qualité, renouvelée par des canaux provenant du Bras de la Plaine. Toutes les garanties doivent être prise sur la destination future des bassins. Le projet de pisciculture est contre-indiqué sachant que ce type d'installation induit une altération importante de la qualité des eaux.

Le projet de carrière SORECO est situé à l'amont hydraulique de l'aquifère de Pierrefonds, et plus particulièrement dans sa zone d'alimentation. La relation entre le projet de gravière et l'aquifère de Pierrefonds qui doit être considéré à fort intérêt pour l'alimentation en eau potable de la région, n'a pas été appréhendée dans le dossier. Bien que le projet se situe en dehors des périmètres de protection des captages de Pierrefonds, des mesures de précaution doivent être prises dans le cadre de la protection de la ressource du fait qu'il se situe dans la zone d'alimentation.

L'insuffisance des données hydrogéologiques et hydrologiques fournies, l'implantation du ~roiet de gravière dans la zone d'alimentation de l'aquifère de Pierrefonds, et l'absence de . < - garanties sur le réaménagement du site (qualité des eaux des bassins) sont autant de facteurs défavorables à l'ouverture de cette gravière en l'état actuel des connaissances.

Rapport BRGM R 401 15 - 98 REU24

Projet de gravière SORECO (commune de Saint-Pierre) Avis hydrogéologique

Sommaire

1. LE PROJET 4

2. CONTEXTE GÉOLOGIQUE ET HYDROGÉOLOGIQUE 5

4. LES EAUX SOUTERRAINES

4.1 DONNEES REGIONALES

4.2 LA NAPPE AU DROIT DU PROJET

5. EXAMEN DE L'IMPACT HYDROGÉOLOGIQUE DU PROJET

5.1 EFFETS DES GRAVIERES SUR LES NAPPES

5.2 LES RELATIONS ENTRE LE PROJET ET LES AQUIFERES.

5.3 REAMENAGEMENT ENVISAGE DU SITE

6. AVIS SUR LE PROJET 13

6.1 LES POSSIBILITES D'EXTRACTION HORS NAPPE 13

6.2 L'INSUFFISANCE DES DONNEES 13

6.3 LE PRISE EN COMPTE DE L'AQUIFERE D'INTERET REGIONAL 13

6.4 LA NECESSITE DE DISPOSER DE GARANTIES SUR LE REAMENAGEMENT DE LA GRAVIERE 14

7. CONCLUSIONS 15

Liste des figures

Figure 1 Plan de situation à l'échelle 1125000 ............................................................................ 4 Figure 2 Le cône alluvionnaire de Pierrefonds .......................................................................... 6 Figure 3 Profil géologique de l'aquifère de Pierrefonds ............................................................ 9

Annexes Annexe 1 : Coupes géologiques et techniques des forages Annexe 2 : Bilan hydrométrique du Bras de la Plaine (données de 1'ORE ; 1996)

Rappoii BRGM R 401 15 - 98 REU 24

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1. Le projet

Le projet d'ouverture d'une carrière se situe en rive gauche de la rivière Saint-Etienne au lieu- dit "Trois Cheminées", sur la commune de Saint Pierre. Le terrain correspond à une terrasse alluvionnaire dans le lit majeur de la rivière Saint-Etienne. Ii est prévu d'extraire 350 000 m3 de matériaux alluvionnaires sur une superficie de 9 ha environ. La durée d'extraction a été estimée à cinq années.

Les reconnaissances concernant la nature du sol et le niveau de la nappe de surface ont consisté en 3 sondages à la pelle mécanique, conduit chacun à 3 mètres de profondeur. Les deux sondages aval ont rencontré la nappe vers 3 mètres.

ii est prévu d'extraire les matériaux sur une puissance de 7,50 mètres environ dont la moitié sous le niveau d'eau.

Les installations de traitement des granulats alluvionnaires sont situées à l'amont du projet, sur la même terrasse alluviale.

Les bassins d'eau douce créés seront utilisés pour la pêche de loisirs (bassin amont), et à des fins piscicoles (bassins aval).

Figure 1 Plan de situation à l'échelle 1125000

Rapport BRGM R 401 15 - 98 REU 24

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2. Contexte géologique et hydrogéologique

Au droit du projet, on observe en effet un élargissement du lit de la rivière Saint-Etienne à l'aval de la confluence du Bras de Cilaos et du Bras de la Plaine (figure 2), la largeur du lit de la rivière Saint-Etienne est de 1,5 km.. Le Cap Assiette, butte témoin, constitue la limite entre la zone des grands écoulements de la rivière Saint-Etienne et la basse terrasse, inondable, où se situe le projet.

Diverses formations géologiques affleurent dans les escarpements qui délimitent le lit de la rivière Saint-Etienne. 11 s'agit de basaltes, de brèches ou tufs et d'alluvions.

Le substratum basaltique

II affleure en rive gauche de la rivière Saint-Etienne sous le pont routier de l'Entre Deux, au Sud - Ouest du projet, vers la porcherie, au pied de l'escarpement qui délimite la terrasse de Pierrefonds. Ce substratum basaltique a été rencontré dans tous les forages profonds de Pierrefonds.

Le tuf de Saint Pierre

Ces pyroclastites constituent les falaises ruiniformes en bordure de la RD 26, à l'est du site. On les retrouve au Cap Assiette. Elles ont été rencontrées dans les forages de Pierrefonds, intercalées dans les alluvions du cône de déjection de la rivière Saint-Etienne, et constituent une couche peu perméable intercalée. Leur puissance est de 10 à 20 mètres, voire plus.

Les coulées boueuses de la rivière Saint-Etienne.

Cette formation s'apparente à un lahar chaotique. Elles affleurent vers la « Porcherie >> au sud- ouest du projet. Des coulées boueuses interstratifiées dans les alluvions ont été rencontrées dans le lit de la rivière Saint-Etienne sous le pont de la RN2, au niveau du site d'enfouissement des ordures ménagères en rive gauche de la rivière Saint-Etienne, à l'aval de la RN2.

Les alluvions de la rivière Saint-Etienne

Ce sont les alluvions récentes du lit vif de la rivière Saint-Etienne, et les alluvions des basses terrasses du lit majeur, individualisées depuis l'enfoncement généralisé du lit. Elles apparaissent au niveau de la haute terrasse de Pierrefonds, au sud du projet. A cet effet, on notera que le lit majeur est partout délimité par une falaise verticale sauf au niveau du projet. Ceci laisse donc penser que les tufs ont été surcreusés en ce point (ancienne vallée alluvionnaire). La puissance des alluvions est méconnue au droit du projet. En revanche vers Pierrefonds, leur hauteur atteint plusieurs dizaines de mètres dans les forages. Les dépôts alluvionnaires de Pierrefonds se sont déposés au débouché d'un ancien lit creusé en rive gauche de la rivière Saint-Etienne. La position de l'ancien lit et la profondeur du sillon creusé au toit des tufs sont inconnues aujourd'hui.

Rapport BRGM R 401 15 - 98 REU 24

Projet de graviére SORECO (commune de Saint-Pierre) Avis hydtvgéologiigue

Figure 2 Le cône alluvionnaire de PierrefondS

inmètre de proteetion rapprochée

0 Zone de su~eillance renforcée

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3. Hydrologie de la rivière Saint-Etienne

La rivière Saint-Etienne est née de la confluence de deux cours d'eau : le Bras de la Plaine et le Bras de Cilaos.

Le bilan hydrométrique réalisé par l'observatoire Réunionnais de l'Eau en novembre 1996 (cf annexe 2), sur le Bras de la Plaine et dans la Rivière Saint-Etienne, montre que les eaux issues du Bras de la Plaine s'infiltrent. Le Bras de Cilaos était sec lors des mesures de débits de 1'O.R.E.

Les 27 et 28 novembre 1996, les pertes entre le Pont de la Liane (Bras de la Plaine) et le pont de la RN1 sur la rivière Saint-Etienne ont été estimées à 400 litres par seconde (0.4 m3/s). Les pertes étaient de 120 litres par seconde au niveau de la rivière Saint-Etienne entre le pont de l'Entre Deux et le Pont de la RNl.

Les pertes de la Rivières Saint-Etienne au droit de la zone du projet de carrière confirment que la rivière alimente la nappe. Dans le cadre de l'étude d'impact du projet de carrière SORECO, il aurait été nécessaire d'établir un bilan hydrométrique détaillé depuis le pont de l'Entre Deux jusqu'à la zone aval du projet (secteur des Porcheries).

Une cressonnière existe en partie amont du projet. Elle est alimentée en eau par un canal de dérivation des eaux du Bras de la Plaine au niveau du pont de la RD 26, canal qui coule au milieu d'une aire touristique aménagée.

Des informations relatives aux eaux superficielles sont mentionnées dans l'étude mais elles restent sommaires : il est écrit dans l'étude qu'un petit canal coule au sud, mais il n'est pas représenté sur le plan au même titre que les écoulements superficiels (canaux) cités dans le texte (écoulements pérennes).

Nous retiendrons que la nappe contenue dans les alluvions est alimentée par les eaux du Bras de la Plaine soit par des infiltrations directes dans le lit de la rivière, soit par des infiltrations depuis les canaux de dérivation.

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4. Les eaux souterraines

(cf. Rapport BRGM 90 REU 38)

4.1 DONNEES REGIONALES

Dans les environs de Saint-Louis, il est possible de distinguer dans l'état actuel de nos connaissances deux ensembles aquifères superposés s'écoulant du Nord Est vers le Sud Ouest.:

un ensemble aquifère alluvial constituant une nappe à surface libre, et présentant localement une superposition de niveaux aquifères peu étendus ;

le complexe de base, développé dans les formations basaltiques. Les nappes apparaissent en charge sous les pyroclastites (tufs de Saint Pierre), sous les coulées boueuses peu perméables, et autres niveaux alluvionnaires du cône alluvionnaire de la rivière Saint- Etienne.

Ces deux aquifères ont été reconnus par des forages de reconnaissance profonds dans le secteur de Pierrefonds et en rive droite de la rivière Saint-Etienne (Saint Louis). Une coupe géologique suivant l'axe du projet de carrière et les forages les plus proches du projet est reportée sur la figure 3. Les coupes techniques et géologiques de ces forages sont annexées au présent rapport.

En bordure du littoral, les deux ensembles aquifères se confondent du point de vue de leur niveaux piézométriques. En revanche vers l'amont, notamment au niveau du projet de gravière SORECO, la nappe d'accompagnement de la rivière Saint-Etienne est perchée vis à vis de la nappe de base, si l'on en juge par les différences d'altitude des niveaux piézométriques.

Vers Pierrefonds, le biseau salé serait repoussé en bordure de mer soit du fait d'une alimentation importante Nord Est (apports de la rivière Saint-Etienne), soit en raison de la présence de formations moins transmissives (alluvions fines sableuses)

Les relations entre les deux systèmes aquifères dépendent de la présence ou non d'horizons imperméables tel que les coulées boueuses, ou les tufs. En rive droite de la rivière Saint- Etienne, d'après les informations fournies par la coupe géologique du forage COCO 3, l'aquifère profond est protégé par une couche épaisse de tufs.

En rive gauche de la rivière Saint-Etienne, les informations disponibles sont limitées à la zone de Pierrefonds aval (cf. profil en long en figure 3). L'aquifère de base reconnu est constitué par les formations basaltiques profondes et par des alluvions anciennes situées sous les tufs.

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Figure 3 Profil géologique de l'aquifère de Pierrefonds

4.2 LA NAPPE AU DROIT DU PROJET

Deux sondages réalisés sur le projet ont mis en évidence l'existence d'une nappe à faible profondeur, respectivement à 3,20 m sous le terrain naturel, au sud du Cap Assiette (sondage Z), et à 3 m lors du sondage 3 implanté dans la partie aval, à l'ouest du projet.

Vers l'amont du projet, le sondage, conduit à 3,40 m de profondeur, n'a pas rencontré la nappe.

Ces infcknations ponctuelles (non datées) montrent l'existence d'un gradient important du niveau de la nappe de l'ordre de 1 m pour 66 m environ.

II est écrit :

«la carrière est dans les alluvions en bordure de la rivière Saint-Etienne. Ces terrains sont très perméables et la nappe d'accompagnement de la rivière est à moins de 5 mètres de profondeur. Cette nappe semble donc vulnérable P.

« L'exploitation de la carrière va mettre la nappe à l'air libre en enlevant les terrains qui la recouvre. Ceci aura pour conséquence d'augmenter sa vulnérabilité aux pollutions accidentelles et criminelles ».

« Les risques de pollution sont très faibles même si la nappe est à l'air libre »

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5. Examen de l'impact hydrogéologique du projet

5.1 EFFETS DES GRAVIERES SUR LES NAPPES

Les effets des gravières sur les nappes doivent être examinées comme suit :

pendant l'exploitation ;

après l'exploitation, à court et à moyen terme.

Les conséquences de l'ouverture d'une carrière sont de deux sortes :

- les modifications piézométriques de la nappe ;

- l'altération possible de la qualité des eaux.

Les modifications hydrodynamiques (piézométriques) proviennent du fait que la surface du plan d'eau est horizontale alors que la surface de la nappe est inclinée. Ces modifications entraînent un rehaussement de la nappe à l'aval (avec des possibilités de débordement), et un rabattement à l'amont. Avec le temps, un colmatage des bassins peut avoir lieu (accumulations de fines, de débris végétaux, de vases, ....) : le colmatage des berges aval induit un rehaussement du plan d'eau des bassins puis un rehaussement de la nappe à l'amont. Le risque de débordement s'accroît avec le colmatage.

L'altération de la qualité des eaux est liée à la mise à l'air libre de la nappe privée de la protection à l'égard de la pollution que lui procuraient les terrains qui la recouvraient.

L'absence de filtre naturel (humus, graviers) fait que les agents polluants peuvent contaminer librement la nappe par l'intermédiaire des eaux du plan d'eau. La pollution peut être due au fonctionnement de l'extraction (huiles et carburants des engins et des installations), aux déchets déversés ou aux produits polluants déversés dans le plan d'eau.

5.2 LES RELATIONS ENTRE LE PROJET ET LES AQUIFERES.

Relations avec la nappe d'accompagnement de la rivière Saint-Etienne

Les futurs bassins interceptent la nappe d'accompagnement de la rivière Saint-Etienne. La mise à l'air libre de la nappe va accroître sa vulnérabilité. Toute pollution affectant le ou les bassins sera transmise à cette nappe et à la rivière Saint-Etienne vers l'aval, dans la mesure où une partie des eaux y retournent.

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Relations avec l'aquifère de Pierrefonds

Les données géomorphologiques et hydrogéologiques laissent penser que les épandages alluvionnaires de la plaine de Pierrefonds sont en relation avec la rivière Saint-Etienne. L'ancien lit (surcreusement alluvionnaire) qui se situerait dans l'alignement du Bras de Cilaos, passerait entre le Cap Assiette et la falaise au sud-est du site constituée par le tuf. Cette hypothèse est corroborée par l'absence d'affleurement de brèches, de tufs ou de coulées sur la bordure de la terrasse haute, au sud du projet, constituée d'alluvions.

Par ailleurs, la configuration piézométrique de l'aquifère de base de Pierrefonds, et les pertes mesurées sur la rivière Saint-Etienne au droit du projet militent pour une alimentation de la nappe de base par les écoulements superficiels et semi-superficiels.

Le niveau piézométrique de l'aquifère de base a été estimé à 7 m NGR au droit du projet, extrapolation faite à partir des forages profonds de Pierrefonds et ceux situés en rive droite de la rivière Saint-Etienne (figure 3). Le niveau se situerait donc à 70 mètres environ sous la future carrière.

Les relations hydrodynamiques entre la zone du projet et la nappe de base de Pierrefonds dépendent de la présence ou non de couches imperméables entre les alluvions superficielles et l'aquifère basaltique, et de l'existence ou non d'un surcreusement alluvionnaire (sillon). Le niveau de connaissances actuel ne permet pas de savoir s'il y a uniformité de cette couche imperméable au droit et en aval proche du projet de carrière. Dans ce cas, il n'est donc pas possible de prévoir le cheminement d'une pollution accidentelle des terrains de la carrière, et in fine de mesurer l'impact sur la qualité de l'eau prélevée dans la nappe de Pierrefonds.

Les relations entre la nappe d'accompagnement de la rivière Saint-Etienne et l'aquifère de Pierrefonds (aquifère de base) peuvent être qualifiées de «indirectes n, du fait que ces deux aquifères sont distincts au droit du projet.

Le projet de carrière se situe en dehors des périmètres de protection rapprochée des forages de Pierrefonds et en dehors de la zone de surveillance renforcée. Néanmoins, il se situe au-dessus de l'aquifère de Pierrefonds, dans sa zone d'alimentation.

5.3 REAMENAGEMENT ENVISAGE DU SITE

Il est proposé d'utilisé le site pour la pêche dans la partie amont, et pour la pisciculture dans la partie aval du projet de carrière.

Ii est prévu la réalisation d'un bassin de 3,s mètres de profondeur (3 mètres d'eau) sur une superficie de 2,4 hectares qui permettra le développement de la filière pêche de loisirs dans le secteur. Le bassin projeté, en forme de triangle, aura une extension de 200 mètres dans le sens de l'écoulement.

Dans la partie aval, il est prévu de creuser 8 bassins de 25 mètres de largeur et de 100 mètres de longueur, séparés par des digues de 5 à 10 mètres de large. Les pentes des berges prévues sont de 211.

Rappori BRGM R 401 15 - 98 REU24

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11 est précisé que des études techniques et de faisabilité devront être réalisées concernant le projet piscicole. «La solution sera choisie et mise en place par le futur exploitant ».

Dans l'étude, il n'est pas précisé quel sera le devenir des bassins dans la mesure où l'étude de faisabilité d'une pisciculture serait négative.

Rapport BRGM R 40 1 15 - 98 REU 24

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6. Avis sur le projet

6.1 LES POSSlBlLlTES D'EXTRACTION HORS NAPPE

La faible épaisseur de matériaux au-dessus de la nappe (inférieure à 3 mètres), voire moins si l'on tient compte des fluctuations saisonnières, ne permet pas d'envisager une extraction hors nappe dans des conditions économiques et hydrogéologique acceptables. En effet, si l'on considère qu'il faut se réserver une hauteur minimale de 2 mètres d'alluvions au-dessus des plus hautes eaux de la nappe, la quantité de matériaux disponible est quasiment nulle sur une grande partie du site.

6.2 L'INSUFFISANCE DES DONNEES

Les informations produites dans l'étude concernant les conditions naturelles avant extractions et le devenir des bassins sont insuffisantes. Elles ne nous permettent pas d'évaluer les impacts réels du projet sur le milieu aquatique superficiel. En effet, les relations entre les canaux cités dans le dossier, mais non décrits, et la nappe contenue dans les alluvions n'ont pas été abordées.

Dans l'étude, il aurait été indispensable : d'inventorier tous les écoulements superficiels pérennes aux abords du projet, depuis la cressonnière à l'amont jusqu'aux points d'émergence potentiels à l'aval ; de connaître la configuration du toit de la nappe et ses fluctuations annuelles ; de définir la relation nappe 1 rivière ; de disposer d'un état « O » sur la qualité des eaux de surface et de la nappe.

Les modifications hydrodynamiques des écoulements auraient du être mieux appréciées (rabattement de la nappe amont, rehaussement de la nappe aval) ainsi que le renouvellement naturel des eaux dans le bassin. Notons qu'aucune mesure de perméabilité n'est fournie dans le dossier.

Dans l'état des connaissances actuelles, nous devons considérer que le projet interfère directement sur la nappe d'accompagnement de la rivière Saint-Etienne et sur les écoulements superficiels. Les eaux de la rivière Saint-Etienne seront susceptibles d'être affectées d'un point de vue qualitatif.

6.3 LE PRISE EN COMPTE DE L'AQUIFERE D'INTERET REGIONAL

Le projet de carrière SORECO est situé à l'amont hydraulique de l'aquifère de Pierrefonds, et plus particulièrement dans sa zone d'alimentation. Les relations hydrogéologiques, entre la

Rappoti BRGM R 401 15 - 98 REU 24

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gravière et l'aquifère de Pierrefonds considéré à fort intérêt pour l'alimentation en eau potable de la région, n'ont pas été abordées dans le dossier.

La conduite d'un tel projet d'extraction impose une gestion rigoureuse de l'extraction et nécessite obligatoirement un suivi piézométrique ainsi qu'un contrôle de la qualité des eaux des bassins, des canaux de la rivière Saint-Etienne et de la nappe.

En outre, le projet de carrière se situe hors des périmètres de protection rapprochée des forages de Pierrefonds. Néanmoins, il se situe sur une zone où les ressources en eau potable sont les plus importantes de la région, et où une extension de l'exploitation de la nappe souterraine pourrait être envisagée.

6.4 LA NECESSITE DE DISPOSER DE GARANTIES SUR LE REAMENAGEMENT DE LA GRAVIERE

Le réaménagement en bassins piscicoles semble contre-indiqué compte tenu de la forte vulnérabilité du milieu, et de l'éventualité d'une possible alimentation de l'aquifère de Pierrefonds.

La création de bassins ne peut être envisagée que sous réserve de la certitude de disposer d'une eau de bonne qualité, renouvelée par des canaux provenant du Bras de la Plaine. Des garanties doivent être acquises dès l'ouverture de la gravière, sur le réaménagement et sur la vocation des bassins.

La proposition du projet de carrière SORECO constitue, en l'état, une menace pour la qualité des eaux de la nappe de Pierrefonds, par l'extraction en elle-même, ainsi que par son projet de réhabilitation.

Rapporf BRGM R 401 15 - 98 REU 24

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7. Conclusions

L'exploitation de la terrasse alluvionnaire ne peut être envisagée que dans la mesure où le pétitionnaire peut apporter des réponses précises sur l'impact réel des futurs bassins et que ces derniers ne remettent pas en cause l'exploitation de la ressource en eau potable (altération de la qualité des eaux de la nappe) de Pierrefonds.

La conduite d'un tel projet impose une gestion rigoureuse de l'extraction. En conséquence, toute exploitation de matériaux dans la zone devrait être soumise à des règles et à un contrôle strict concernant tout stockage, déversement ou stagnation de substances susceptibles d'altérer la qualité des eaux souterraines. Elle nécessite obligatoirement un suivi piézométrique ainsi qu'un contrôle de la qualité des eaux des bassins, des canaux de la rivière Saint-Etienne et de la nappe à l'aval des bassins.

L'insuffisance des données hydrogéologiques et hydrologiques fournies dans le dossier, l'implantation du projet de gravière dans la zone d'alimentation préférentielle de l'aquifère de Pierrefonds, et l'absence de garanties sur le réaménagement du site (qualité des eaux des bassins) sont autant de facteurs défavorables à l'ouverture de cette gravière en l'état actuel des connaissances.

Rapport BRGM R 401 15 - 98 REU 24

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Annexes

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Annexe 1 : Coupes géologiques et techniques des forages

Rapport BRGM R 401 15 - 98 REU 24

Département : REUNION Commune : SAINT PIERRE

N' classement : 1228-8X-0063

COUPE LITHOLOGInUE COUPE TECHNIQUE

. ,.

+

A A A A A - A A A

C" A A A A A

- - 1 - 1 - - !L!-!

. -

rn O +

U1 01 L O L (Y L

- ! - ! - 1 - 1 - 1 - [ - ! -

3 O (Y L 3 m

Allwions et Cmdras

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Boçolta massif

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Cmd-es volcaniques o el0 mmtç brechiques

Basalte

Perte totale

Bosolt. et Cendres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

DATE (5) O'EXECUTION

Début : 25/08/86

Fin : 12/12/86

LOCALISATION

X : 149.950 k m

Y : 26.850 k m

Z 601 : 67.10 rn

1 z rep. : W. IO m

1 Cote r 5.98 m

I pioz0

l Rabat. r 18.13 m

PAWHETRES PHYSICO-CHIMIPUES

Temp. : 23.0-C

R6sidui 170 mg/l sec

FIGURE 5: FORAGE PIERREFONDS III

COUPES GEOLOGIQUE,TECHNIQUE,LOG D'AVANCEMENT et DIAGRAPHIES 1 Départament r REUNION bi- classement : 1228-82-0071 1 1 commune : SAINT PIERRE

1 COUPE LITHOLOGIQUE

30 -

40 -

5D -

n _ IO " m: Li' V IO m L 2 c .. ml

u m O Ii 3 u . - m O A

O Bo- a L1

! O O ! io O O !

1 joO0O,~ t . I I W i +;--itiea ; 4 0 : sObl6-a a 01. at h+j. ! O 4 Oi ' 0 0 1 io O O / ' 0 0 , ! O O oi i 0 O i 10 O O / i o o , ......................... - i ooo :o ; *o:o 0 :

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! BAS.<.TES. O ~ ~ F I V

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1 \ 0 \ 0 \ ; o:o. ,oi

: \ O ? = \ o \, o : o 1 BASALTES d phenosriet-

I \ 0 \ p \ ; d'ollvina +/- scailockn i O \ O , o . i \ O \ O .... : : 0 \ 0 \ 0 1 ' ; o \ o \ ; : o \ o \ o ;

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IO ! m L : I O ! O 8

l O 0 el- LI: \

a '0 1

3 O

l 1

01

4 ;

OQsignation

COUPE TECHNiClUE

3ATE(S) 3'EXECUTIOM

Fin i 13i04/88

1 149.425 k m

s 30.075 km !

Z sol t 45.28 m

PIEZOMETRIE

NS/sal i 41.43 m

/""' a." m

L rep. z 45.28 m

Cota i 3.65 m pi6zo

Data i 30/03/88

Rabat. t 13.65 m mïl.

PARAMETRES HYORODY:4A!4IOUES

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Description géologique du forage 1228-8X-0087

5 - RESULTATS

5.1. - Géoloqie (cf. annexe 1)

L'examen des échantillons récupérés, les paramètres de forage, la réalisation d'une diagraphie gamma ray et les coupes géologiques d'ouvrages voisins ont permis d'établir la coupe géologique suivante du forage Dupuis III :

0,O - 34.0 m : alluvions grossières = mélanges de sables, graviers, galets et blocs basaltiques d'origine Piton des Neiges et Fournaise

34.0 - 59.0 m : tufs = éléments basaltiques de taille cen- I PHASE IV timétrique cimentés par un liant cendreux. t PITON DES Présence de niveaux scoriacés I NEIGES

59,O - 79,O m : alluvions grossières = mélanges de sables, graviers, galets et blocs basaltiques d'origine Piton des Neiges et Fournaise

79,O - 96,O m : basalte vacuolaire à olivine et fins cris- 1 taux de feldspath. Présence de niveaux 1 scoriacés entre 82 - 83 m, 88 - 90 m. 92 - 93 m ) PHASE III2 Formation 1ég6'rement altérée 1

1 PITûN DE LA 96,O - 142,O m : altenance de bancs métriques de basalte et 1

de scories A olivine plus ou moins abon- FOURNAISE (?) dante et fins cristaux de feldspath 1 Légère altération argileuse à la base de 1 la formation 1

142.0 - 190.0 m : alluvions grossières = mélanges de sables graviers, galets et blocs basaltiques d'origine Piton des Neiges et Fournaise

En fin des travaux de la première phase (profondeur 140 ml, après nettoyage du trou, un niveau d'eau s'est établi A 60.04 m de profondeur/sol le 14/10/92 (+2,06 NGR) . A l'achèvement de l'ouvrage, après nettoyage du trou, le niveau d'eau s'est établi à 58,58 m de profondeur le 02/11/92 (+3,52 NGR).

L'ensemble aquifere est constitue par un complexe basaltique épais d'une soixantaine de métres, intercalé entre deux puissantes formations d'alluvions grossieres. Cet aquifère est recouvert par une couche de tufs peu perméables. La nappe est pratiquement libre sous cette formation de tufs.

Projet de gravière SORECO (commune de Saint-Pierre) Avis hydrogéologique

Annexe 2 : Bilan hydrométrique du Bras de la Plaine (données de l'ORE ; 1996)

Rapport BRGM R 401 15 - 98 REU 24