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Projet d'une loi portantdéfense d'apprendre à
lire aux femmes([Reprod.]) par S **-M
***
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Maréchal, Sylvain (1750-1803). Projet d'une loi portant défense d'apprendre à lire aux femmes ([Reprod.]) par S **-M ***. 1801.
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THE FRENCHREVOLUTION
RESEARCHCOIXECTtO^
LES ARCHIVESDE LA
REVOLUTIONFRANÇAISE
MAXWELL
Headington Hill Hall, Oxford OXJ OBW, l'K
PROJET
D'APPRENDRE A LIRE AUX FEMMES
PROJET
DÉFENSE
D'APPRENDRE A LIRE AUX FEMMES;
Par S*M*
A PARIS,
Chea Massé, Editeur, rue Helvétius, n°, 580.
AN IX. 18OI.
AUX CHEFS DE MAISON,
AUX PERES DE FAMILLE,
ET AUX MARIS.
Qui plus que vous doit sentir
la nécessité et l'urgence de la Loi
dont le Projet vous est adrcssé
et soumis à votre prudence ? Les
bons ménages deviennent rares;
et c'est vous, les premiers, qui
porte/la peine des préjugés et
des abus qui ont envahi l'édu-
cation des femmes.
Vous tiendrez donc la main
à ceRèglement;
il vous intéresse
plus peut-êtreencore
queles
femmesqui
en sontl'objet prin-
cipal.
Lespuissances
mâles et fc-
melles duBas -Empire
de la
Littérature vonts'agiter
à la
promulgationde la
présenteLoi.
Onprononcera
malédiction sur
leLégislateur
indiscret et témé-
raire.Déjà
en butte auxprêtres,
comment n'a-t-ilpas
craint de
leur donner les femmes de let-
trespour
auxiliaires ? La coali-
tion des femmes dé lettres et-des
prêtresest une rude chose
maisque pourra-tdîe
si les bons
esprits,si les tètes saines
oppo-
sent leurégide,
etplacent
cette
Loi sous lebouclier de la raison?
Les bonnes mères de famille,
les excellentes femmes de mé-
nage,les
épouses sensibles, les
jeunesfilles naïves et toutes
naturelles, vengéesenfin
du,
méprisantabandon où on les
reléguaitsauront
peutêtre
quelque gréau Rédacteur de
cette Loi, et rendrontjustice à
lapureté
de ses intentions.
iv
Nous ne sommespoint dupes
(s'écrieront quelquesflatteurs
desfemmes) Vies ménagement
qu'on prendici
pourfaire en-
tendreque
les deux sexes ne
doiventpas
êtrerangés précisé-
ment sur la mêmeligne
dans
lagrande
échelle des êtres et
qu'ilfaut
placerun sexe au-des-
sous de l'autre.
Il fautrépondre:ce
n'estpoint
là du tout lapensée du
Légis-
lateur desfemmes.JDans
leplan
qu'ils'est tracé de la nature, il
n'ya
pas un. seul être inférieur
v
à un autre. Toutes les produc-
tions sorties de ses mains sont
autant de chef,-d'oeuvres; et par-
mi une infinité de chef-d'oeuvres,
il seroit absurde d'établir ou de
supposer des préférences.
Les deux sexes sont parfaité-
nfen égaux; c'est-à-dirc, aussi
parfaits l'un que l'autre, dans ce
qui les constitue. Rien dans la
nature n'est comparable à un
bel homme, qu'une belle femme.
Ajoutons pour finir il n'y a
rien de plus lâid au monde qu'un
homme singeant la femme si
ce n'cst une femme singeant
l'homme.
Ce Projet de Loi ne pouvait
paraître plusà
propos qu'au
moment où l'on s'occupe de l'or-
ganisa tion définitive des études.-
Vous remarquerez que dans
son rapport, si estimable, sur
l'Instruction publique Chaptal
garde le pl.us profond silence tou-
chant lcs femmes; il ne leur sup-
pose aucunement la nécessité
d'apprendre à lire, à écrire, etc.
Par logerait-il l'opinion que lèur
*lj
espritnaturel n'a
pasbesoin
de culture?
Nota. Celles d'entre les femmes qui
prendront a, coeur ce projet de Lôi,
pourrons se permettre les réclama'
tions et sont invitées à les adresser
au Rédacteur: il s'empressera d'y faire
droit, autant que possible.
Mais il prévient qu'il ne répondra
aux injures que par son silence ac-
coutumé des injures ne sont point
des raisons.
AUX FEMMES.
Si l'on vous interdit l'arbre delà science,
Conservez sansregret totre
douceignorance,
Gardienne des vertus, etihèred£« plaisirs;
PROJET
LOI,
lire
aux Femmes.
MOTIFS DE LA LOI.
Ço n sidérant;
i°i \£vtl'amour honnête le chaste hymen
la tendresse maternelle lapiété filiale la
reconnaissance des bienfaits etc., sont
antérieurs à l'invention de l'alphabet et de
l'écriture, et à l'étude des langues; ont sub-
sistc, et peuvent encore subsister sans eUes.
Considérant:
2°. Les incoûvcnicns graves quirésultent
pour les deux sexes, de ce que les femmes
tachent lire.
Considérant
5°. Qu'apprendre àlire aux femmes est
un hors-d'oeuvre nuisible à leur éducation
naturelle c'est un Itixc dont l'effet fut
presque toujours l'altération et la ruine des
moeurs.
Considérant:
Que cette fleur d'innocence qui ca-
ractérise une vierge, commence à perdre
de son velouté, de sa fraîcheur du moment
que l'art et la sciencey touchent du mo-
mentqu'un maître en
approche. La pre-
mière leçon que reçoit une jeune fille est
(3)le
premier pas qu'on l'oblige à fairepour
s'éloigner de la nature.
Considérant:
5°. Que l'intention de la bonne etsage
nature a étéque les femmes exclusivement
occupées des soinsdomestiques, s'honore-
raient de tenir dans leurs mains non pas
un livre ou une plume, mais bien une
quenouille ou uu fuseau.
Consi dérant:
Combien une femme qui liesait pas
lire est réservée dans ses propos, pudibonde
dans ses manières parcimonieuse enpa-
roles, timide et modeste hors de chezelle,
égale etindulgente. Combien au coti-
traire, celle clui sait lire et écrire a de
penchant a la médisance à l'amourpropre,
au dédain de tous ceux et de toutes celles
quien saveut un peu moins.
Considérant:
Combien il est dangereuxde cultiver
l'espritdes femmes, d'après
la Réflexion
morale de la Rochefoucaull quiles con-
ttaissait si bicn «L'esprit
de la plupart
des femmes sert plusà fortifier leur folie
Uque
leur raison. »
Considérant:
Que la nature elle-même, enpour-
voyantles femmes d'une prodigieuse apti-
tudeharler
semble avoir voulu leur
épargner le soin d'apprendre à lire il
écrire.
CONSIDÉRANT:
9°. Que le joli habil des femmes dédom-
magera avec usure de l'absence deleur style.
Considérant:
io°. « Que chaque sexe a son rôle. Celui
(5)
de l'homme étant d'instruire etdeprotéger,
supposeune
organisation forte dans toutes
sesparties. Le rôle de la femme doit être
bien moins prononcé. Douceur et sensibi-
» lité en sont les deuxprincipaux caractères.
Tous ses droits, tous ses devoirs tous ses
» talens se bornent là et ce lot vaut peut-
» être bien l'autre. »
(Galerie des Femmes célèbres, in-f.)
Considéra ni:
ii°. «Que la société civile, dans la distri-
» bution de ses rôles, n'en a donné qu'un
» passif aux femmes. Leur empire a pour
» limites le seuil de la maison paternelle ou
maritale. C'est là qu'elles rôgnenl véritable-
ment. C'est là que par leurs soins journa-
» liers ellesdédommagent les hommes des
travaux et des peines qu'ils endurent hors
» de leurs foyers. Compagnes tendres et son-
)1 'mises, les femmes ne doivent prendre
( Ci)
S.
» d'autre ascendant que celui des grâces et
» des vertus privées et ce plan de conduite,
» conforme a la nature a constamment
» rendu heureuses celles qui ont eu le bon
»esprit de ne pas porter leurs vues plus
» haut. l^a félicité du genre humain repose,
» toute, sur les moeurs domestiques.»
( Galerie des Femmes célèbres in \fi)
Considérant:
Que les hommages que le premier
sexe s'est fait une douce habitude de rendre
h l'autrc ne sont point adressés au savoir
des femmes, niais seulement à leurs grâces
et à leurs vertus.
Considérant:
i3°. Que les femmesqui
setarguent de
savoir lire et de bicn écrire ne sontpal
ccllesqui savent
aimerle mieux.
¡:esprit et le talent refroidissent le coeur.
(7)
Considérant:
i4°-Q«c la coquetterie d'esprit est dans
les femmes un traversqui, comme l'autre
coquetteriemène au ridicule, et
quelque-
fois au scandale.
Considérant:
i5°. Que si la belle Aspane n'eut point.
été à la hauteur des lumières acquises de
Périclês \PcricUs nevoyant
en ellequ'une
femme aimablc destinée aux délassemcns
d'un homme d'état, Athènes n'aurait point
achevé deperdre
ses moeurs sous legou-
vernement tacite d'une courtisane.
CONSIDÉRANT:
i6°. Que si Louise Labè oti la belle Cor-
dure deLyon,
n'avaitpoint
eu la manie
des vers la chroniquedu teins ne se sc-
vrait pointhasardée de
signaler ainsi cette
(8)
femme « Kllc avait une prédilection par-
» ticulière pour les poètes et les savans,
» les préférant aux grands scigneuis et leur
faisant courtoisie plutôt gratis, qu'aux
autre* pour graud nombre d'écus; aussi
leur communiquait elle rrivéncent les
pièces les plus se<5frettes qu'elle eut. »
Considérant:
Que Margueritede Navarre lIre-
mière femme de Henri IV aurait été moins
galante,si elle n'avait
passu écrire.
Une femme qui tient laplume pense être
en droit de se permettre plus de choses que
toute autre femme quine connaît
que 5ou
aiguille.
Considérant:
iS". Que si Catherine de Médicis n'avait
point su lire, iln'y
'aurait point eu en
France de journéede la St.-Bartbélemi.
(9 )
2
'Considérant:
190. Que si la duchesse de
n'eût çté qu'une bonne ménagère sm*.
culture et sans lettres elle n'c6t point
abusé de son ascendaiit sur le grande Turenne,
au point de faire tourner la tête et les
armes de ce général contre sa patrie.
C O K S 1 D Y* R. A N T
ao». Que si Xon n'eût pqint appris à lire
aux femmes, celles de l'hôtel de Rambouillet
ne se Jicraicotpas donné le ridicule ineflV
çablc de préférer Voiture à Corneille et
Vradon àRacine. Ce, (lui prouve en même
teins que les femmes qui savent lire ne
de liWératurc, mcUJeuri
jwgejj le»
C o K s i d i r a n "t
3i°. Que' sï madame Guyon s'était con-
( IO )
tentée d'être jolie, sans apprendreà lire,
clic n'aurait point égaréle beau génie
de
Fénélon: le coeur seul du plus sensible de
tous lesprélats,
se serait permis une tendre
foiblesse:
CONSIDÉRANT:
Les risques quecourt l'innocence
d'une jeunefillc livrce aux leçons d'un gram-
mairienpeu sage.
On ne trouve plus des Origined'humeur
à cesser d'être homme pour apprendreim-
punément ,il lire aux jeunes, filles et aux
jeunes femmes d'Alexandrie. '•.:
• v
Considérant:
aï'.Combien la seuleconjugaison
du verbe
Amo j'aime, a occasionné de chutes.
Considérant:
i\o. Combien unejeune
fille qui sait lire
( Il )a de peine à rester à la tentation de jeter
lesyeux sur les lettres d'amour d'un séduc-
teur éloquent.
Considérant:
a5°. Combien les romans et lesouvrages
de dévotion font de ravage dans le tendre
cerveau des femmes.
C 0 N S i D|É R A N T
Combien la lecture est contagieuse
sitôt qu'une femme ouvre un livre elle se
croit en état d'en faire;
Et femme qui composeen siit
plus qu'ilne faut.
Molière.
Considérant:
Que l'érudition de madame Dacier
la fit changer de sexe; elle oublia dans ses
discussions savantes toute l'aménité du sien.
( la )
Considérant:
28". Que la culture des lettres n'eut pas
le pouvoir d'adoucirl'humeur violentc le
caractère emportéet le
brusque abord de
v mademoiselle de Goxrmay, la fille d'alliance
'de Michel Montaigne.
Considérant:,
2f)o. Que si madame de n'avait
point cté poëtc,nous aurions
quelques jolis
vers de moins mais cUc n'auraitpoint
donné à ses contemporains et à laposté-
rité le contagieux exemple d'un ménage en
désordre à force d'esprit.
Co n's i i) v r a k t
3o°. Que madame de
de trois maris, et auteur de douze volumes,
n'en fut pas moins galante les Muses né
lui apprirent pas à mettre plus d'harmonie
dans sa conduite.
Considérant:
5lù. Que pour l'ordinaire une femme
perdde ses
graceset même de ses moeurs,
mesure qu'elle gagneen saroir et en
talcns.
Pourpeu qu'elle
saché lire et écrire
une femme se croitémancipée,
et hors de'
la tutelle ou la nature et la société Font
s mise pourson propre intérêt.
Considérant:
5a». Que la cause supprimée l'effet tombe
de lui-même ainsi les femmes ne sachant
plus .lire, ne nous offriront plus le risible
travefs de ces diplomates femelles, qui du
fond d'il» boudoir le Publicistc à la main,
disposent des empires, font la part aux rois,
aux républiques. ••• etc.
C Ô N 8 I D É R A^N T
Que la qualité de femme qui sait
lire, n'ajoute rien aux titres sublimes et
touchans. de bonne fille, bonne épouse et
bonne mère, ni auxmoyens d'en
remplir
les devoirs doux et sacrés.
Considérant:
34<>. Que la place d'une femme n'est point
sur les bancs d'une école encore moins
dans une chaire dethéologie,
dephysique
ou de droit, comme il s'est Tuplus
d'une
fois àBologne
en Italie.
Considérant:
Que le cardinal Barbarigo ne voulut
jamaispermettre à,la savante llèlcnè > Lucrèce-
Piscopîa Cornara de se faire recevoir membre
de l'université de Gadoue persuadé qu'il
étaitqu'un chapeau de fleurs ou de plumes
(i5)
siedbeaucoup [mieux sur la tête d'une
femmequ'un bonnet de docteur.
Ç O NSI D & R A N T
36o- Que les femmesayant reçu une' or-
ganisation physique plus frêle et un carac-
tère moral moins décidéque les hommes;
l'étude des lettres n'est pas unpuissaut.
moyen de donner de la force et del'énergie..
De l'aveu desphilosophes eux-mêmes, lés
lettres énerventquand
elles necorrompent
point.
Féaélon a dit:
« Les femmes ont, d'ordinaire Pesprit
encoreplus
foibleque les hommes. »
Voyezson traité de V éducation
Considéïiânt;
37°. Que les femmes les mieux instruites,
ocyles plus savantes n'ont jamais enrichi les'
sciences et les nrlsd'aucune découvert*.«1l n'y a jamaiseu de femmes inventrices»
dit foliaire dans ses
L'invention de la gazen'est pas mêmeduc à
itfte femme. > ''
C'ONS I D K n A N TC
58°.. Que quoiqu'on ;c« ait dit, l'esprit et
le coeur ont un, scjte comme lecorps
dans
la dépendance duquel ils spnt tous deux,
le moral et lephysique
étant unis d.'utt©
intimité si étroitequ'us ne font
qu'un.
Considérant:
3q°. Ijamort précoce de
plusieurs jeunes
nhesque leurs mères avaient condamnées
a l'étude deslangues et
à d'autres sciences
toutes aussipeu compatibles aux forces et
aux goûts naturels d'uue jeune personne.
)5
Considérant:
4o°. Que presque toujours quand les
feinmes tiennent la plume, c'est un homme
qui la taille. Le mathématicien Clairaut
rendit ce service à madame Duchatetit,,
Colletet faisait les vers de sa servante
devenue sa femme.
Considérant:
Que, les femmes n'étant assujétics à
aucune charge publique, a aucune fonction
administrative, noyant pas môme droit aux
fauteuils de Y Institut, elles n'ont nul besoin
de savoir lire, écrire.
Considérant:
Que les femmes onttrop
tions dans leur ménage pour tr u er du
lems de reste et à perdre en lectures
écritures.
(i8)
Considérant
«Que les douces fonctions de la vie
»privée sont assez multipliées pour occuper
» toute entière une femme de mé/itc et que
» ccllequi
embrasse la profession d'écrire
» n'est pas moins ridiculeque
ces soldats qui
pendant les loisirs de la cazerne, prennent
»V&'guiHe de la marchande de modes, ouïe
» tambour de la brodeuse. »
(Galerie Univ. des Hommes illustres, tn-4*.
Art. Voltaire. Notes.)
Considérant:
Qu'il y a scandale et discorde dans
unménage quand une femme en sait au.
tant ou plus que le mari.
Combien doit être difficile laménage
d'une femmequi
fait des livres, unie à un
hommequi
n'en sait pasfaire.
Considérant:'
/jG Combien la première éducation des
enfans, nécessairement confiée à leur mère,
souffre quand la mère est distraite de ses
devoirs par la manie du bel esprit.
« La couvée est mal tenue, quand lapoulo
» veut chanter aussi haut que le coq » dit
un vieux proverbe.
Considérant:
Que l'art deplaire et la soicnce du
ménage ne s'apprennent pas dans les livres.
L'art d'aimer d'Ovidc n'a rienappris
aux
femmes.
Considérant:
Combien il est ridicule et révoltant
(*>)
de voir une fille à marier, une femme en
ménageou une mère de famille enfiler' des
vîmes, coudre des mots, etpâlir sur
une
brochure tandisque
lamal-proprctc
le
désordre ou le manque de tout se fait sen-
tiv dans l'intérieur de la maison. »
••Considérant:
/,q°. Qu'une femme, pour nepoint savoir
lire n'en est pas moins estimable mosns
digned'être aimée moins en état de rcrm-
plir toutes ses obligations d'épouse, de mère
deparente
et d'amie.
Au contraire qu'un époux de bon sens
trouve plas de vcritables jouissances auprès
d'une femme naturelle et sans lettres.
qu'avec une autrercmlolie
deprétentions
au savoir et auxapplaudisscmcns.
Considérant:
5o°. Combien un maître de maison ja-
loux de remplirles devoirs de l'hospitalité
est confus, quand il a pour épouseet com-
pagne une femmes plus occupéede livres
et de manuscrits quedes détails du ménage:
touts'y
faitmal, ou mal-à-propos; la table
est irial servie; le lit est mal dressé; et le
voyageur,en
partant, plie les épaules, et
se dit tout bas «Que les Dieux me
pré-
» servent d'une maisoia dont la' maîtresse
» sait lirc x
Considérant:
5i°. Qu'une femmepeut
sepasser
de
savoir lire poursavoir vivre pour être
polie et prévenante envers les étrangers,
pour faire les honneurs d'une table, pour
être l'ame d'uue fête, pourdonner un
sage
avis dans une assemblée de famille pour
calmer les emportemensd'un mari, pour
ramener à la sagesseun fils égaré,
ou une
fille surprise par un suborneur, etc. etc.
C O N S I I) i. P. A N T
5ao. Combien les femmes deviennent né-
gligentes, paresseuses, hautaines, exigeantes,
acariâtres, peu soumises, pour peu qu'elles
sachent lire et écrire; combien est insou-
tenable celle qui vise àl'esprit
ou au savpir
cellequi parle
comme un livre.
( Voyezle Ge. Considérant.)
Considérant:
Que depuis qu'on rencontre dans
toutesles professions, des femmesqui savent
lire, la nourrice faitjeûner
son nourrisson;
la marchande négligeson
comptoir,et la
cuisinière son service; l'ouvrière commence
plus tard et finit plus tôt sa journée la
cocffcusc distraite brulc la blonde cheve-
lure de sa dame la garde-malade et l'c-
picicic-droguistc tuent leurs malades par
des qui-pro-quo; et la jeune fille devenue
raisonneuse, dit que sa maman radote et
traite son papa de boa-liomnie.
Considérant:
5/j°. Que si jamais les femmes n'avaient
su lire, ni écrire. Jupenal, Molière et
Jioileau ne se seraient point armés contreelles
desverges de
la/6atyre.
Considérant:-
55o. Que si jamais les femmes n'avaient
oseporter
la main à l'arbre de la science,
Salomon ou St.-Paul n'aurait jamais trouvé
de motifs pour parlerd'elles en ces termes
Melior est iniqultas viri, quam mulier
bene/aciens.
Considérant:
5G°. Que le sage Salomon qualifie de
Femme forte, non pas la femme esprit fort,
ou bel esprit« mais ceUe
qui etoploye
» avec intelligence le lin et la laine, tourne
le fuseau et donnepar année deux
»paires d'habits à ses serviteurs des deux
»^sexes.»
( Ce sont lespropres
termes de la Sainte
Bible.)
CONSIDÉRANT:
57-. Que dire son chapelet est aussi mé-
ritoire devant Dieu que de lire, soi} ofiïcc
du matin et de l'après-midi.
Considérant:
Que dans lespremiers tems la lec-
ture de la Bible, elle-même, était interdite
aux Juives; c'estpour cela qu'on ne leur
apprenait pointà lire.
La sage Noëmi et sa, fine, la touchante
(
4
Ruth ne savaient point lire; Rulh dut la
main de Boot à son aimableignorance.
Considérant:
Anti«onc t n'eut pas besoind'apprendre à
lire pour devenir le chef-d'œuvre de la
piétéfiliale: a sa place, la savante Sapho
n'eût probablement pas été la compague
aussi assidue, aussiimperturbable de son
malheureuxpère.
•
Considérant:
Co°. Que Sapho eut
conservésa
réputa
tion si clic n'eût jamais su écrire du
moins on n'aurait jamais parlé d'elle, au
grandscandale de son sexe.
Considérant:
6i°. Que lesfemmes-beaux- esprits con-
sentiraient difficilement à suivrel'exemple
de la jeuneErinne cette contemporaine
de Sapho,mais plus sage, pour ne point
facher sa mcrc, ne se permitde composer
qu'un seul poëmedont le sujet était l'éloge
de la Quenouille.
Considérant:
Ga». Que chez les sages Egyptiens sur
les bords du Nil on nevoyait pas, comme
sur les rives de la Seine', les fenuues sortir
de leurs maisons et quitterle Lerceau de
leurs enlaus pour allec apprendre à lire
à l'école d'un pédantex-moine.
Considérant:
65o, Que les Amazones (dont pourtant H
faut blâmer etrepousser
l'institution mar-
tiale, siétrangère aux moeurs natureUes des
femmes), les jimazQne$i{\ù étonnèrent les
héros de leur lenis par une bravoure égale
à la leur; ne savaient pas lire.
CONSIDÉRANT.
C4°. Que les Vierges Lacêdémoniennes
dans des ballets décens, savaient enflammer
lecourage
des jeunes Spartiates, et ne
savaient' pas lire.
/Considérant
65°yQue parmi les occupations desfemmes
des éros do l'antiquité on leur recom-
mandait, avant tout, de faire de la toile.
Dans Homère elles mènent leur vanité,
non pas à savoir lire ou écrire, mais bien à
filer.
Théocrile pourdonner une haute idée
de la bellc Hélène dit qu'elle filait mieux
quetoutes ses fcmmcs.
C O N SIDÉRA N T
66°. Que Pénélopc si fidèle à son mari-
voyageur, savait, entissant, jour et mut,
repousser les amans qui l'assiégeaient, et ne
savaitpas
lire.
Considérant:
67o. Qix'sfndromaque jlVpousc du vaillant
Hector, si touchante dans Homère, quand
elle fait ses adieux au héros sonépoux, ne
savaitpas lire.
Considérant:
Que la princesse Nasicaa la fille
du roi Alcinous, lavait, eVle-méme, les
habit* de sonpère, et ne savait
pas lire.
Si elle avait su tenir laplume, peut-
êtreque la
princesse royale eutdédaigné
de lever le battoir.
Considérant:
Que les Salines n'eurentpas besoin
de savoir lire, pour réconcilier sur lechamp
de bataille, les deux peuples féroces aux-
quels elles appartenaient par le sang et par
l'hymencc.
Considérant:
700. Que la chaste Lucrèce, qui sepoi-
gnarda pourne
pointsurvivre au déshonneur
du lit conjugal, ne savait paslire.
Les fils de Tarquin latrouvèrent chez
clle et hicu avant dansla nuit, occupéeau
miliou de ses femmes, à travailler, de ses
mains, à des ouvragesde laine.
Considérant:
710. Qu'/Zb/acc, pourramener aux devoirs
de leur sexe les dames de Rome leur pro-
pose les Sabines, excellentes ménagères qui
ne savaient pas lire.
Considérant:
72." Que cette romain qui allaita sa
(3o)
mère condamnée àpérir
de faim dans on
cachot ne savaitpas lire « c'était une
» femme dupeuple
humilisin plèbe n dit
Plinc le naturaliste.
Le sénat romain lui décerna une statue
les mêmes honneurs ne furentpoint rendus
àSulpicie faiseuse de
satyres.
Considérant
Que, quand l'Ange Gabriel descendit
du firmament pour annoncer à Maris
( l'épouse de St.Joseph ) la conception d'un
Dieu dans ses flancs virginaux Gabriel ne
surprit point la bonne vierge faisant une
lecture elle réparait les chausses de son
époux, car son ignorance avait trouvé
grace devant le St.»Esprit.
Considérant:
Que Mahomet quiaimait tant les
femmes, ne voulait point qu'elles seussent
Ire plus sage en cela que son malheureux
( Si )
prédéccsscnr ( voyez l'évangile des deux
soeurs Marthe et Marie selon SI. Luc
chap. X verset 33. )
Les épouses de Mahomet, et la célèbre
FatiniCy sa fille ne savaient pas lire.
1l n'est pas même bien prouvé que Ma.
homet lui-môme sçut lire. Son ignorance
n'empêcha pas qu'il ne devint le fondateur
d'une grande religion.
Considérant:
Que la reine Zénobie moins' sa-
vante, eût été moins ambitiense et par
conséquentn'eût jamais consenti
qu)6n as-
sassinat son époux. f'
Considérant:
Que nos Gauloises toujours con.
sultées utilement parnos bons
ayeux dans
les affaires les plus délicates, les plus épi-
neuses, ne savaientpas
lire.
Considérant:
Que C/iarlemagne qui le premier
en France, ouvrit des écoles, enlégislateur
profond n'y apella pointles femmes. Et cet
Empereur-roi prêcha d'exemple: il ne donna
à ses filles d'autre éducation que celle de
coudre et de filer.
Considérant
Que dans les siècles brillans de la
clievalerie époquesi honorable et si
glo-.
rieuse pour les fenimes, elles n'avaientpas
besoin d'apprendreà lire
pour inspirerles
braves: il suflisait de leur beauté et de leur
vertu.
Considérant:
Que Jeanne d'Arc scut hien déli-
vrer la France, sans savoir lire.
Considérant:
v/800. Qu'avant cette héroïne, labergère de
Nanterrequi sauva Paris en trouvant
grace
devant Attila, Geneviève ne savaitpas lire;
i
quoiqu'un peintre niais l'ait représentée gar-
dant ses moutons, l'évangile à la main.
Considérant:
8i°. Que plusieursd'entre les reines de
France ne savaientpas lire; et,ce ne furent
pasles
plus intriguantes:
Madame de Maintenon qui avait despré-
tentions au savoir et à lapolitique tape'
tissa comme on sait, le génie de Louis le
Grand, et compromitle salut de l'Etat.
Considérant:
8a0. Que le cardinal de Retz un jour, se
désista, d'une criminelle attaquevaincu par
les larmes d'une villageoise vertueuse; lç
prélat n'ct1t peut être pas même eu de
combat à soutenir avec une fille lettrée.
Considérant:
Quel'amour de la science n'a pas
la vertu dc^ refréner les passions; témoin
(34)
Christine reine de fit assassiner
son amant sous sesyeux
dans la galerie de
Fontainebleau.
CONSIDÉRANT:
8/jo. Combien la science mal digérés
donne de bilc.
Antoinette lionrignonl'une des femmes
(luifit le
plusde livres fut par cela même
Tune des fcnunes les plus maussades les
plus difticiïcs à vivre.
Considérant:
850, Combien les charmantes lettres de
madame de Sévigné\ et lcs poésies gracieuses
de madame Dcshoulièrcs ont fait de mau-
vaises copies.
Considérant:
8Go. Quela belle lAiure, dont les chastes
appasfirent tant d'impression
sur le coeur
de Pétrarque, et qui nous valut tant de
(55;
beaux vers de ce pocte sensible ne savait
pas les lire.
« C'était, disent les historiens du teins et
» du pays, une pastourelle. naïve qui ne
» savait que garder un troupeau. »
CONSIDERANT:
Que la belle et riclie Marguerite
Sarrochiay dame(Jç Naples
auraitpu
vivre
longuement et être honorée de sescompa-
triotesquelques
talens en littérature lui
inspirèrent tant de vanitéqu'elle
mourut
jeune, flétrie par le chagrin et chargée
du mépris public.
Considérant:
Que si iniladiMontaigne l'épouse
Je
FambassadeuranglaisàConslantinople n'eût
sçu ni lire ni écrire elle n'eût point dégradé
les lettres en repoussant d'unslylc de
corps-
de-garde l'imputation vraisemblableque lui
( 5G)
fit Pope d'avoir reçu les honneurs du mou-
choir dans la caserne des Janissaires.
Nous comhtcrions un recueil de lettres
curieuses de moins et une fenune est!-
mable de plus.
Considérant:
Que les Américaines du midi por-
tent seules tout lepoids
du ménage, et
accouchent sans douleur elles seraient
moins robustes, moins saincs, moins labo-
rieuses, si elles savaient lire.
11 est prouvé queles Femmes-Auteurs
sont moins fécondes que les autres.
L'exemplede
Sdinte-Brigittemère de
douze cnfans et auteur de douze volumes,
neprouve
rien l'exemple d'un c. sainte n'est
qu'une exception.
Considérant:
qo°. Combien il est choquantdans le
(37)
angage ainsi qu'en morale d'être obligé do
donner aux femmes des qualifications mas*
culines, telles que Mademoiselle est auteur,
Madame est amateur, ou bien:
Les femmes Beaux Esprits, n'cnt pas un bon esprit-
Cette dissonnancc grammaticale tend à
prouver que les femmes semblentabjurer
leur sexe quand clles exercent lee pro-
fessions queces mots
désignent.
Considérant:
D'ailleurs, qu'empêcher les femmes
d'apprendreà lire, c'est un grand pas do
fait pour arrêter lamultiplication des livres,
et pour opérer une salutaire réforme dans
la littérature tombée enqueuouille.
C o n s i/i i R A N T
Ce que les auteurs de la Galerie
(38)
universelle des jfommes Illustrés placent
dans la bouche de Yoltaire
ceDu moment que le sexe, né pour
» plaire eut la prétention de vouloir ius-
» truire, la morale et la littérature allèrent
» en décadence. »
( Calerie Universelle, in-/tf. )
Considérant:
q5°. Combien l'esprit naturel des femmes
yui ne demandepoint à être cultivé, baisse
de son prix pour peu quel'art en
ap-
proche.
Qui nepréfère aux airs factices du
serin aujargon étudié de la
vie ou du
perroquet, le chant libre et sansapprêt du
rossignol?
Considérant:
l)40< Qu'il n'est pas très nécessaire aux
femmesd'apprendre VA^B, C pour sefonder le jugement puisque Molière se
trouvaitbien de consultersa servante la-
quelle ne savait pas lire.
Malherbe aussi prenait l'avis de sa mé-
nagère.Considérant:'
rj5<>. Que dans lescampagnes, beaucoup
de fermièresintelligentes gouvernent elles-
mêmes l'intérieur et le dehors de la ferme,
sans savoir lire.
Considérant
(Jj°. Qu'une jardinière qui ne sait pas tire
maisqui
danschaque saison fait cctore les
fleurs les plus brillantes estpréférable
ces dames occupées matin et soir de l'assor-
timent de leurspensées.
Considérant:
97°. Queles femmes insisteraient eu vain.
(4o )
sur la nécessité d'apprendre à lire, puisque
et leplus grand
homme de son siècle, ne
savait ni lire, ni écrire.
( V. Mém. sur Pane. chevalerie, par
Ste-Palaye, in-4<>. )
Considérant:
Que les fcmmes douées d'un bon es-
pritseront les premières
à consentir la
présente loi quau'delles en auront pesé
lés motifs dans leur sagesse et dans, fin-
térêt qu'elles inspirent.Elles verront dans
cette mesure urgente et nécessaire nonpas
une extension du despotisme viril mais
bien plutôtuu rappel
a la raison.
CONS[ 1 d ic a a K r
99». Ce proverbe hébreu
Toute Thabilete d'une femme est clan:
( 4« )
6
»saquenoiuUc;» et ce proverbe français:
« femme sage
» Reste à son niënage. »
G O N S I D K-K A N T
roo". Ce qu'on lit dans Aristote:
« La femme ne doitpenser qu'à
la conser-
» vation de cequi
sé trouve dans lïriteïieur
» de la maison.».
f/s Economiques.)
Considérant:
ioio. La solidité de ces parolesde
Fénélon
« Les filles qui ont de l'esprit. s'érigent
souvent en savantes et enprécieuses
elles
» Usent tous les livres qui peuvent nourrir
» leur vanité, et se remplissant l'esprit de
» jene sais quelles
idées chimériques elles
» se gâtentmême par
là pourle monde. »
(Educationdes Filles. 1G87.;
Considérant:
Legrand
sens renfermé dans ces
parolesdu P.- Dlallebranche
« C'est aux femmes à décider des modes,
discerner le bon air et les belles ma-
» nièrcs; elles ontplus de science, d'habi-
» leté et de finesse que les hommes sur ces
» choses. Tout cequi dépend
dugoût
est
» de leur rcssort; mais. etc.
(Recherchede la vérité.)
Considérant:
io5*. Cepassage considérable de la pre-»
inièreEncyclopédie'.
« On pourrait douter si l'étude des lettres
» ne coûtepoint aux femmes un
peu d'in-
nocence. »
(Ait. Femmes, in-Ç°. )
V V )
C O N S I D K R A X T
io/j0. Que Desmalhis a dit, d'après les
anciens
« La gloire d'une femme est de vivre
»ignorée »
et de resterignorante
aurait du ajouter Dcsmalhis pourdire tout
cequ'il pensait.
Considérant:
io5°. dequel poids
est cette autre cita-
tion de MichelMontaigne
« La plus utile, la plushonorable science
» d'une mère de famillc est la science du
» ménage.»
« Si les bien nées (les dames) me croyent,
» elles se contenteront de faire valoir leurs
»propres
et naturelles richesses Que
leur faut-il quevivre aimées et hono-
( /il, )
» rées ? Elles n'ont et ne saventclue trop
» pour cela.*»
(Essais. 111.5.)
Considérant:
ioG°. Ce qu'a dit Balzac.
« J'aimerais mieux avoir une femme dui
» etlt de la barbe, qu'une femme qùi eut
» du savoir. »
Considérant:
1070. La valeur
ce On se défend d'une savante, mais on
» ne se défend point d'une femme on a
»quelqu'estime séche et stérile pour la ca-
»pacité de l'une; mais le coeur s'allume
» pour les agremens de l'autre.» »(
A Paris, il y a dcs femmes qui
» écrivent et quifont des livres; les plu?
» sages font des enfans. »
( Idern. p. 388. )
CONSI DÉRANT:
io8\ En outre, l'autoritcde ce passage,
tiré de la Bibliothèque des femmes
1V12. )
« Par-tout lçs lois en réservant aux
» hommes laplume et Pépée
ont semble
» bornerle sexe aux soins du ménage.u
Considérant:
L'autorité plus graveencore de
J. J.Rousseau, dans une Note ( K ) de sa
lettre à Dalemberl, qu'ilserait par trop
dur de reproduireici. Il nous sera plus
doux de rapporter la citation suivante du
plus cloqucnt des philosophes
« Est-il au mondc uu spectacle aussi tou-
(46)
chant, aussi respectable que celui d'une
» mtre de famille entourée de ses enfans,
»réglant les travaux de ses
domestiques
procurant à son mari une vie heureuse
» etgouvernant sagement sa niaison etc.»
Considérant:
iio°. La justesse de cepassage:
« la fluidité dusang
etl'agilité.des esprits
auimaux rendent les femmesincapables
»d'apporter une attention sérieuse tout
» ce qui est un peu abstrait; ét ledégoût
qu'elles sententpour
tout raisonnement
» suivi, prouvela délicatesse de leur ima-
»gination, qui n'a
pas la force de'soutenir
» cet effort. »
( Du BeLEsprU, 1695. Paris. )
Considérant:
m0. Que quelqu'un a dit:
« L'étude et les, livres ne servent
(47)
qu'à rendre une femnttinsupportable. »
(P. Corn.)
Un écrivain plus moderne encore a dit:
'« Le défaut du siècle est d'avoir le coeur
» sec et de tout faireavec l'eaprit, défaut
»particulier aux femmes. »
Considérant:
il 20. Ce qu'Homère met dans la bouche
de Jupiter s'adressant a' Véuus:
)1 Contentez-vous des jeux, des ris et dcsappas.
Présidez aux amours.
{Iliade' y.)
Mais n'étudiezrai
I
pourrait on ajouter engénéralisant la
citation et enl'appliquaut à toutes les
femme.
« Renoncez ( dit le continuateur d'Ho-
»mère ) renoncez à un dessein dont l'exé-
» cutiou surpasse vos forces, etreprenez
» dans l'intérieur de vos maisons et les
» toiles et les ouvrages propres à votre
» sexe. »
( Quintus, deSmyrne, trad.
par Tourlet Ch. 1. T. i. m-8<>.
Considérant:
Enfin la justesse et la convenance
.-de ces bons .vers:
Il n'estpasLien honnête, et pour beaucoup
de causes,
Qu'one 'femme'étudie et sacheplusieurs choses.
Former aux bonnes mœurs l'esprit de ses enfans,
Faire aller sonménage,
avoir l'ceil sur ses, gens,
Et régler sadépense avec économie,
Doit être son étude et saphilosophie.
N"S pèressur ce
point étaient geas bien sensés
Qui disaient qu'une femme en sait toujours assez.
Les leurs nelisaient point j
mais elles vivaientbien
Leursménages étaient tout leur docte entretien
Et leurs livres un dv, du fil et desaiguilles,
Dont elles travaillaient au trousseau de leursfilles j
Les femmes d'àprésent sont bien loin de ces moeurs
Elles veulent écrire, et devenir auteurs.
Hojiièje,
7
TEXTE DE LA LOI.
EN CONSÉQUENC E:
LA Raison reut( dut -clic passer pour
Vandale) que lesfemmes ( filles, mariées
ou veuves) ne rnettent jamais le nez dans
un livre, jamaisla main a la
rlumc.
La Raison veut:
A l'homme, l'épée et la plume.
A la femme, l'aiguilleet le fuseau.
A l'homme, la massue 'd'Hercule.
A la femme, laquenouille d'omphale.
A l'homme, les productions du génie.
A la femme, les scntiiucns du coeur.
(5o)
III.
La Raison veut que chaque sexe soit à
sa placeet
s'ytienne.
Les choses vont mal quand les deux
sexes endettentl'un sur l'autre.
La lune et lesolcil
ne luisent point ensemble.
1 V.
LA raison ne veut pas plus que lalangue
qu'unefemme soit auteur', ce
titre, sous toutesses' acceptions est 10
proprede l'homme seul.
La Raison veut que les sexes diffèrent
de tatens comme d'habits.
Il est aussi révoltant et scandaleux de
Voir un homme coudre, quede voir une
fcnjmc écrire de voir un homme tresser
( 51)
descbe«ux,qtie
de voir une femme tour-
ner desphrases.
VI.
LA RAisoN maintient ce vieux Proverbe
« Les paroles sont des femelles, les écrits,
» sont des mâles cc
En ce «uNl semble faire les parts et as-
signer chacun des deux sexes le talent
qui lui convient.
N. B. Toute la sagesse des nations est dansleurs
proverbes.1
VII.
LA Raison veutque
l'ondispense les
femmes d'apprendreà lire,
à ccrire,
i • "-à itnprimcr,
àgraver,
•–> ««– à scander,
à solfier,
peindre, etc.
Quand elles savent un peude tout cela,
c'est trop ordinairement aux dépens de la
science du ménage.
V I I
Im IUisok veut doncque
laplume
à
écrire et le pinceau le-crayon et le burin
Soient interdits à la main des femmes; l'ai-
guilleà coudre et le fuseau, à la main
des hommes.
1 X.
La IUison veutcjue dans les arts du
dessin, de lapeinture
et de la gravure, les
femmes ne perdent pasle tems à
porter
leursprétentions
an -delà de celles de la
sensible Dibutade.
Cette jeune beauté deSycionc traça sur
]a muraille, la lueur d'une lampe te
pourtour de l'ombre de son jeune ami
obligéde faire un
lopgvoyage.
( V. Tlfist. Nat. Pline. XXXV. la )
X.
La Raison et la décenten'approuvent
po,nt du toutque
dejeunes
dessinatrices
passent desjournées
entières àcontempler
et acopier
les bellesproportions
de Y Apol-
lon du Louvre, ou du Zan/fo, ou de !«•-
cule- Farnése. etc.
Périssent tous les arts, plutôt que la pudeur!
XI.
La Raison veutque
les femmes, dans
leurs loisirs, apprennent naturellement A
chanter, sans livres et sans mattres mais
qu'elles ignorent toute leur vie combien il
ya de notes dans la
musique,de lettres
dans l'alphabet,de
syllabesdans un vers
alexandrin ou pentamètre.
]les. femmes sont nées pour être aima-
hies ct rerlueusâs et nonpour devenir
des virtuoses et des savantes.
(M)
XI 1.
La Raison veutque les maris- soient les
seuls livres de leurs femmes; livres vivans,
où nuit et jour elles doiventapprendre
à lire leurs destinées.
« Il serait bienséant et honorable ( dit
» un vieuxlivre) d'ouir une femme
qui
dirait à son mari: mon ami, tu es mon
précepteur mon maître de philoso-
phie.. • etc.
( lnstitution de l'homme
p. jn-80.^
N. B. Une femme bel-esprit et auteur decicq
siigros livre», vint rendre viaite à une
mari do
trois fines et de troisgarçons:
Voici dit la mère de funoiUe (en présentant
n ses eof»ns et leur père ladame-auteur) voici
mesproductions
et mabibliothèque.
XIII.
LA Raison veut, queles femmes sachent
leur langue maternelle, seulement
« Çest une vauité aux femmes (a dit
»quelqu'un ) de parler une
langue élran-
gère.»
(Lettredune demoiselle.
p. »Vt-i2. 1737.)
XIY.
LA Raison veutque
l'on fasse grâce aux
femmes de l'étude aride et sèche de lagram-
maire les femmes étant destinées à des
occupations plus agréables et rnoins stériles.
X V.
La Raison veut aussi que l'on dispense
les femmes des élémens non moius ingratsde la géographie et de l'histoire; lueur mé-
moire fragile porte mal le fardeau des dates
et d'une lourde nomenclature.
Quel inconrétiient, d'ailleurs, à ce que
les femmes fassent des anachronismes?
(56)
X V I.
La RAisoN veutque les femmes
n'appren-
nent pointà lire aux astres qu'elles comp-
tent les oeufs de la basse-cour, et non les
étoiles du firmament
XVII.
La Raison veutque
l'on interdise aux
^femmes la botanique par principes qu'elles
se bornent à la connaissance desplantes
potagèreset de quelques simhes
X V l I I.
"La Raison n'npprouve pas les femme
quiassistent aux leçons de
la chÿmicles
cuisinières qui ne savent pas lire, sont cellcs
quifont la meilleure soupe.
N. B. Lelégislateur
des femmesespi-re qu'on
luipardonnera
ces menus détails. L'utile avant tout.
Rien n'est vil dans l'intérieur du domestique
pourune femme sage,»
ditun poëte
de la Chine.
(V. M<?m. Chin. T. IV. p. '«-{*)
(57)
8
XIX.
1,.t Raison souffre de voir les femmes grossir
le troupeau des gens de lettres; elles ont
assez déjà des infirmités attachées à leur sexe,
sans s'exposer encore à celles de cette pro·
fession.
A A.
LA Raison veutque
le mcdecin d'une
femme de lettres lui ordonne, avant tout, de
poser la plume et de renoncer aux livres,
tout jamais.
La nièce de Descartes mourut de lapierre
causée par son obstination à l'étude.
Or lc plus beau livre ne vaçt pas une
fdVnmc saine de corpset d'ame.
XXI.
La Kaison veut que l'on dise toujours
les trois Grâces, mais que l'onne dise plus
lesifynf Muses mythologie
sexe, puisqu'elle tend à faire croire que
sur douzc femmes, on en comptc neuf de
pédantes, sur trois seulement d'aimables.
« IjC goût des lettres chez les femmes,
( dit Thomas) a été regarde comme une
» sorte de pédanlismc.»
( Essai çur Ici Femmes. )
XXII.
LA Raison diclarequ'une mère de fa-
mille n'apas besoin
de savoir lire, pour
bien élever ses filles.
XXI I I.
LA Raison et la décence veulentqu'une
fillereçoive des leçons de sa mère seu-
lement.
L'éducation du sexe n'eut d'abord ( daus
le temsque Rome était
vertueuse) pour
objet, que l'économie intérieure de la mai-
son et lesouvrages; que les meres appre-
naient elles-mêmes à leurs filles.
Habitudes' et moeurs privées des
Romains\ m-8*. p. et
XXIV.
La Raisonn'approuve pas ces maisons
d'éducation pour les jeunes demoiselles', oit
on leurapprend tout excepté là seule
cltose qu'ellesdoivent connaître la science
duménage.
i
La belle éducation donnée à S.-Cyr aux
jeunes filles nobles et pauvres, en faisait
des femmespédantes et bautaines.
XXV.
Iln'y
auraplus
de maîtresses d'école.*
Cettequalification
aquelque
chose de
pédantesque.
N. B. Ceci est empruntéà la <j84'-<lc» loix ;de
Pythagore.
« Ne permettez poiut une fciunio de parleren
(Oo)
X X V I.
Lrs femmes lettrées, artistes, virtuoses
etc., ne ferontplus d'élèves..
XXVII.
La Raison veut que lorsqu'on s'occu-
pera d'une loi sur l'adoption, on se donne
de garde d'en accorder l'usage aux femmes
lettrées, virtuoses, etc.
X X V 1 1 1.
LA Raison veutque toute fille de bonne
maison, avant d'obtenir un mari fasse
preuve de talens utiles.
XXIX.
LA Raison veut qu'une jeune vierge
»public, d'ouvrir nfcolc, «le fonder unc serte ou
!'un culte. Une femme enpublic est
toujours de-
» placée.CI
( T. VI. dcs Voyages dePylhôgore. )
(6.)
instruite par sa mère aux seules vertus pri-
vées, aux seuls détails du ménage et bien
pénétrée de l'amour de ses devoirs et du
travail, soit dispensée d'avoir une dot pour
avoir uu mars.
Y Y X.
La Raison ne conseille àpersonne
de
choisirpour épouse
etcompagne
la fille
d'une femme lcttrée.
XXXI.
La Raison veut que les épousées ne de-
vantpoint
savoir lire, etpar conséquent
nepouvant signer
leur contrat demariage,
on se contente de leur consentement ver-
bal devant le magistrat et les témoins.
Une femmes bicu née ou bicn clcvcc
doit être crue sur sa parole.
XXXII.
LA Raison veut que l'on grave sur le Cran-
(6a)
lispiec.dcs salles de mariage, l'apophthegme
suivant:
Demande.
Quel est l'homme le plus heureux ?
Réponsc.
L'homme le plus heureux, c'est le mari
J'une femme sage sans livres.
X X X 1 1 I.
La Raison recommande aux époux ce
proverbe Chinois
Cultivcr la vertu est la science des
¡¡ hommes; renoncer à la science est la
» vertu des femmes, »
( Mémoires sur la Chine.
T. IV, »V4°. p. i/,8.)
XXXIV.
La IUiso.x 'veut rjucOta sur-vcillc des
noccs., le meilleur ami ou le plus proche
(65)
paient d'un epouseur, lui répète par trois
fois les paroles suivantcs qu'Euripide met
dans la bouche dujeune
que le trop galant Racine s'est bien gardé
de nous transmettre:
« Heureux l'époux qui ne voit en sa
» maison qu'une femmes simplc car le
» comhle du malheur c'est une femme bel-
»esprit. Me préservent les Dieux d'une
» épouse qui sait plus qu'eue ne doit sa-
» voir »
( Act. 111. Scène a.
Phèdre et HyppoUte,}
A*. B. Phèdresepiqunil tic bel-esprit voire mime
dcpliilosopliic Phcdrc
XXXV.
LA UaIson veut que dans le cérémonial
du marinage clrcz les modernes, on imagine
quelqu'incidcnt du genre de celui-ci pra-
tique par les anciens:
( <H )
En Béotie les nouvelles mariées étaient
conduites avecpompe à la maison de leur
époux, montées sur un char dont on bru-
.lait l'essieu à la'porte, afin de leur faire
entendrequ'elles n'en devaient
plus sortir.
X X X V I.
Dans Romeanciennc quand une nou-
vçlle mariéeposait le picd sur le seuil de
la maison maritale on lui demandait
Que savez-vous ?
Klle nerépondait has je sais lire, je sais
ccrire, je saispeindre etc.
EUe disait simplement, Jesaisjïler.
La Raison veutque l'on renouvelle cet
ancienusage.
Les bonsusages ne devraient
jamais passer
de mode.•
XXXVII.
LA Raison invite à .compulser le greffe
9
des tribunaux civils et criminels on y
verra dans le nombre des épouses divorcées
beaucoup plus de femmes de lettres, vir-
tuoses, etc. proportion que d'autres.
Est-ce pour éviter ce scandale que les
neuf Muses gardent le célibat?
X X X V 1 I 1.
LA Raison veut qu'une femme soitams.i
réservée à montrcr en public les trésors
de son esprit, que les charmes secrets de
sa beauté.
XXXI X.
La Raison nul que, pour donner l'exem-
ple, les épouses de nos premiers Magistrats,
Sénateurs Tribuns, Juges Généraux etc.
aux thés, aux cercles aux conversations
et autres assemblées oiseuses substituent
chez elles des veillées laborieuses est utiles,
oit on les venait avec cdification, mettre
(66 )
elIcs-mÊrnes 1^ main aux vétemens de leurs
augustes époux.
yindromaque et femmes de
Jeux héros nedédaignaient pas de
présider"
à tous les détails domestiques.
XL.
Les maîtresses demaisonpourront coudre
un à titre de recon-
naissance ou deïadeau ai'lîominc de lettres,
dont clljra auront entendu, pendant leurs
veillée/, unouvrage rempli de sçntimcns
vertueux et de talent.
La bonne madame Geq,(/rin) l'amie de
(Ys/lemberl enagissait ainsi eUe fais,ait
présent de liants -de -chausses de velours
aux auteursqui l'avaieiU intéressée par
leurs lectures.
X H..
L» rUfsox veut
cédé par quelques hcnrcs d'un travail à
l'aiguille ou au fuseau.
X L I î.
La Raison interdit aux femmes les litres
d'église n'ont.cUcs pas le chapelet et le
rostre?
X L 1 I I.
LA Raison veut duc les femmes, abso-
lument étrangères aux misérablesdisputes
desprêtres
s'en tiennent à la religion du
c«wh, et ne confessent leurs fautesqu'aux
auteurs de leursjours
on 1\ leurs maris*
seulsjuges compctcns.
X L I V.
La Raison invite ceuxqui prennent
quelqu'intcré'tà la dignité des lettre* à
dissuader les femmes d'envahir un champ
qu'ellesn'ont point la force de cultiver,
comme il veut l'être.
(68)
La pensée est chose sainte; et le feu sa-
cré du génie s'éteindrait tout-à-fait, s'il
était sous la garde même des Vestales.
C'est ce qui est arrivé au divin Jlomsre,
sous laplume de madame Dacier.
X L V.
LA Raison veutque les fcnmcs se con-
tententd'inspher
lespoètes, sans chercher
h le devenir cllcs-mcmcs.
Le chevalPegazc ne se laisse bien monter
que parun homme,
Une femme Poëte est unepetite mons-
truosité morale et littéraire; de même qu'une
femmesouverain est une monstruosité
po-
litique.
X L V I.
LA Raison défend aux versificateurs
prosateurs orateurs d'enivrer les femmes
(69)
par.un encens perfide qui fait qu'elles se
croient néespour
toute autre chose que
pour aimer etpour l'être.
Lespoètes Coupables effaceront ces ma-
drigaux avec leurlangue, comme il se
pra-
tiquait jadis à Marseille et àLyon.
SuivantBayle « les femmes sont faciles
if gagner parles vers.
X L V l I.
La Raison veutque
désormais il soit fer-
mis aux courtisannes,seulement,
d'être
femmes de lettres beaux-esprits
Lesplus fameuses courtisannes de la
Grèce l'étaient les deux Âspasie Rho-
dope, Phvné, Lays> Thaïs > Lœmia; Hy*
parchie c'taitcynique de théorie et de
pra-
tique:Cléonice
composaitdes livres avec
ses amans.
(Aux premiers siècles de l'histoire mo-
(là)
defïJc) « on né tenait jiéS pour de *d-
j> ritables vierges lès filles tjui faisaient dé
» grandes conversations, et qui Montraient
leur bel-esprit.»
{Pleury.)
X L V I I I.
LA Raison veutque
les femmes s'ahs-
tiennent nonpas
seulement de la science
des livres, rhais encore de la science des
cartes à jouer et de l'art de tirer les cartes
cesdeux occupations ruineuses ne sup-
posent ni espriti.i jugement.
X L I X.
La Raison permettra aux femmes l'usage
des livres, quand les auges seuls de mêle-
ront d'en composer.
«Pourqitoi, (dit une maxime chinoisè)
ne pas apprendre à lire aux femmes ?
A»i– Parce qu'il y a de mauvais livres.
L.
lu Raison veut que les compagnies sa-
vantes et les corps littéraires se refusent
au plaisir Je compter des femmes au nom-
bre de leurs membres.
Les matrones de Rome ne hantaient pas
les Gymnases.
La décadence del'empire
romain date du
moment où les femmes se permirent d'assis-
ter au cirque, au* amphithéâtres, etc.
Les 'femmes grecques pe se montraient
point aux jeux olympiques.
« Les ftoxm,c3 ( dit lo boa Plutarque )
M ne doiveot jamais sorti»1 dehors. Leur
» » o.fiioeest de bieu garder la maison.
( Œuvrtt morales.)
L '•
La Raison désapprouve ces listes d'aca-
i JcinicicDS, grosses par des noms de femmes.
I,e nom d'une femme ne doit être gravé
que dans le coeur de son père de son
mari, ou de ses enfaus.
L I I.
LA Raison veut qu'en attendant l'entier
accomplissement de la présente loi les
femmes s'abstiennent de livre, et même
d'assister aux séances publiques ou parti-
culières des Instituts, Académies, Cercles
ou Sociétés littéraires, Portiques ou V cil-
lées des Mu«es Musées, Lycées, Prytanées,
Athénées, etc. comme aussi de suivre
les calhcchismcs et les cours, de banter les
bibliothèques, etc. Ce' n'est pas là leur
place les femmes ne sont bien que chez
elles, ou dans une fête de famille.
« Ses spectacles ( dit Thomas, en parlant
» d'une femme estimable) sont ses cnfaiis.»
(?5)
io
L il I.
LA Raisôm veut que les femmes ne soient
point admises aux tribunes du corps lé-
gislatif, ni aux séances du tribunal, ni dans
le parquet des tribunaux, ni aux fenêtres
des maisons avoisinant. les places publiques
destinées aux exécutions.
Leur présence y serait un contresens.
Une femme lie doit et ne peut parattre
avec décence et solcmnilc qu'au tribuual de
famille ou de paix.
L 1 V.
LA Ruson veut qu'une femme puisse vo-
ter dans une assemblée de famille ;.ia Rai*
son désapprouverait fort que les femmes
aillent opiner à la tribune d'une assemblée
nationale.
Le premier des dcux scies, représentait
naturcl de l'autre discute etstipule pour
les deux ensemble.
1.a voix d'une femmeparmi
deslégisla-
teurs ferait nécessairementcacophonie.
Qu'elles aillent plutôt au marché
h V.
La Raisonveut que,
sans avoirégard à
la réclamation dc Condorcct(qui
nefut pas
toujours philosophedans sa conduite et
dans sesécrits),
les femmes continuent à
renoncerau
droit de cité dont elles ne
sauraientremplir
les devoirs.
Serait-il convenable et décent, parexem-
ple queles
jeunesfilles ct les femmes mon-
lassentlagarde,
fissent despatrouilles?.. etc.
On retrouve Cordorcet tout entier, quand
il dit, dansla même dissertation
« Les femmes sontsupérieures
aux
M mes dans» les vertusdomestiques;
elles
(75 )
» sont meilleures, plus «sensible? moins
M sujettes aux vices qui tiennent à J'égoisinc,
la dureté du coeur mais.» »
(Journal de 1739. p. 5. m-S*. )
L V 1.
La Raison veut que les femmes tiennent
le sceptre de la politesse, sans aspirer à
celui de la politique.
Une femme serait aussi déplacée sur un
trône que dans la chaire d'un évoque.
Que de plaisanteries ne s'est-onpas per-
mises sur la papesse Jeanne ?
« Mais Catherine Il en Russie dir.i-
Quelleest la felume honnête qui voulut
ressembler à cette impératrice inunoralc ?
La rcinc Christine, clle-mcnic, disait:
» Mon sentiment est que les femmes ne
devraient jamais ivgifer ».
(M an. de su l'ic cents par cl/c. )
(76)
h V 1 I.
La Raison veut que les femmes dcmeu'
rent, à l'avenir comme par le passé, étran-
gères aux ambages de la diplomatie.
« Ce n'est pas dans les lffaircs (l'état
»( dit Théophrasle ) c'est dans sa famille
»qu'une femme doit montrer son esprit
» et sa prudence.»
( Caractères. )
li V I I I.
La Raison veut que tout citoyen qui
aura choisi pour épouse et compagne une
femme lettrée ou une virtuose, soit par
le fait, regardé comme inhabile à remplir
une fonction puhliquc de quclqu'impor-
tance.
P.riclêt gouverné par une femme philo-
sophe ne gouverna point Athènes avec toute
la sagesse qu'on attendait de lui. Son ad-
(77)
ministration fut brillante, mais aux dépons
de fa liberté publique; et cependant Pêriçlèa.
n'avait pas craint d'adresser aux darnes d'A*
thènes le discours suivant traduit mot-à-
mot
« Pour ce qui vous regarde, voici quel,
» cst mon avis en peu de paroles; n'aspirer
»qu'à ces vertus qui sont particulières k
votre sexe, suivez la modestie qui vous
» est naturclle; et croyez que le plus grand
n éloge que vous puissiez obtenir c'est
»qu'on ne dise rien de vous ni en bien
» ni cn mal. »
La Raison. qui dispense les/femmes
d'apprendre à lire et à écrire. pour cinpê>
chcr qu'elles n'clvulcnt la présente loi, en
dictant les produits de leur imagination à
un copiste complaisant défend à tout
homme d'écrire sous la dictée des femmes,
( 78)
exceptéune lettre à leurs
pèreson h leurs
maris absousninsique
tout cequi peut
in-
téresser t'eeonomicdomestique.
L X.
La Raison veutque
tous les bons livres
(et ils ne sont
pasen si
grand nombre)
soient lusaux femmes, mais non lus
par
elles.
h X I.
La Raisoxveut i[i\c
les chefs de maison,
lespères
et les maris se fassent un devoir
deremplir
les fonctions de lecteursauprès
des femmes. Est-il un tableauplus touchant
quecelui de Grcuze représentant un
père
de famille, lequel assis à une table fait
lecture de la bible A ses enfansrangés
au-
tour de lui ?
h XII.
Chacun des chefà de maison transcrira,
pour le lire à sa femme et à ses filles, à
(79)
tout le moins une fois l'an le premierli-
vre dcs Economiques par Xétiop/ion: c'est
un chef-d'œuvre de raison et de sensibilité.
L X 1 I 1.
La Raison reutqu'un
chef de maison
répondeà sa femme et à ses filles tentées
de luireprocher
lepeu
d'éducation litté-
rairequ'il leur donne, par
cepassage
d'un
livreplein
de sens impriméau commen-
cement du siècle cluivient de finir
« De tontes les sciences, celle cluicon-
» vient le mieux aux femmes et àlaquelle
n' elles se devraient principalement appli-
quer,c'est la science des mœurs. Les
» antres sciences leur sont fort inutiles.
»L'expérience
leurapprend que
si elles
» veulent s'attirer de l'amour, du respect
» et de la considération il ne faut pas
»pour
cela qu'ellessoient llieologicni.es,
Il mathématiciennes physicieuuesrhélo-
(8o)
t> rkiennes, historiennes. etc. Les plus
instmites dans ces sciences, ne sont pas
» celles qui plaisent le plus.
( p. la Langue,
T. 1. in-!3, 1707)
L X I V..
tA Raison veut que le père le mari,
les frères et les cnfans dc chaque maison
ne portent d'autres vitemens que ceux flcs
et tissus de la main des filles et des soeurs,
des. épouses .et des mères.
L'empereur César Auguste portait d'or-
dinaire des habits faits par sa femme, sa
sœur et ses filles.
En ce temps-là, on ne voyait point les
femmes armées d'une plume et d'une fé>
rulc composer des romans et des traités
de théologie.
En ce temps-là on ne voyait point uu
( 81 )
1
pèreet sa fille jouter l'un contre l'autre
(lui fera les plus gros livres de finance
et de littérature de morale et de religion
tandis quela mère plus sage et mal imi-
tée, fondait des hoshices.
L X Y.
En Chine, la femme d'un Lettré ne peut
pas employerdes mains étrangères pour
les habits de son époux il faut qu'elle
en tire la matière de ses vers-à-soie la
mette eu oeuvre et les fasse elle-même.
( Voyezle Ly-Ku )
La. Raison propose cet exemple ailv
épouscs et compagnes des membres dc l'Ins-
titut et des autres Sociétés littéraires.
L X V I.
In Raison veut que les femmes qui s'obs*'
(8*;
tineroientà faire des livres ne soient point
admises h faire des enfans.
Jiajle ne conseille point aux beaux-es-
hrits fcmelles des'engager dans les liens
dumariage.
Selon lui c'est le sort ordinaire des
femmes savantesd'essujtr plusieurs cha-
grins domestiques.
( Dictionnaire. )
Bajlc aurait pu ajouter et d'en causer.
L X V I I.
Les hommes ont consacré une (tic h h
découverte del'alphabet
et del'imprimerie.
Lcs hommes et Ici fouîmes se réuniront
pourcélébrer une invention charmante,
plus précieuse pcut-Çtic encore, et r|ui cer-
(85J
tainemcntn'est point susceptibledes mêmes
abus, l'invcntion~dcla gaze.
LXV1II.
La Raison veut qu'on réalise cette an-
cienne loi proposée par le sage Pythagoreau peuple de Crotone.
« Honore la charrue et la quenouille» consacre leur une fêle
{âSfî' loi.)
On conserva pendant plusieurs siècles
dans un temple à Rome, la quenouille ct
le fuseau de Tanaquil, chargés de la laine
que cette reine avait filée. Ellepassait pour
la plus habile fi1cuscde son teins.
Lesfilles romainesquise mariaientétaient
accompagnéespendant le cérémoniald'une
personne portant une quenouille garnie.
Eu Chine, l'impératrice célèbre lou* !cs
ans la fête du fuseau.
C"«4)-:
Filer vaut ntieuxqu'ourdir
des trames
politiquesou des cabales littéraires.
L X 1 X.
La Raison veut que dans toutes les as-'
semblées et filespubliques
les filles h
talent et les femmes de lettres, (tant qu'il
y en aura) cèdent le pas aux bonnes mena*
gèreset aux mères de famille.
L X X.
La Raison veutque
le soin de brtfler
desparfums
et de tresser les guirlandes de
fleurs et les couronnes dans les fêtes pu-
bliquessoit réserve aux vicrges pures
et
sans lettres.
Lcs épouseset les mères de. famille gar-
dent la maison.
(85)
L X X I.
1.a Raison veut que les bonnes actions
ctes filles sages, des épouses vertueuses et
des mères de famille soient proclamées en
leur absence dans les solemnités nMio*-
])ales.
On portera chez elles les couronnesqui
leur auroot été décernées. On leurrépé-
teral'hynne
chanté en leur honneur, et
nouinprimé;
on en confiera la tradition
Il mémoire de leurspareils
ou de leurs
en fans.
LXXII.
LA Ruso.v veutqu'aux fétes publiques
d;»ns toutes les communes, on proclame,
non les femmes auteurs de beaux livres
mais les mères de beaux crifans.
L XXIII.
La Raison veut qu'on grave sur la tombe
(86)
des femmesrecommandâmes parla science
et lapratique du
ménage, cette belle et an,
tique épitaphe de la reine simalasonlhe
non pas la (illc deThcodoric roi, des
Gotlls, mais une autre Amalasonlhe, beau-
coup plus ancienne:
CASTAvixtt,
L a n a m tr.cn
DOMUMSERVAVIT.
ELLE VÉCUT CHASTE,
Travailla EN LAINF,
ET GARDA LA maison.
L X X I V.
Les auteurs dramatiques sont invites b
consacrer leurs talc n au but moral de la
présenteloi. Ils pourront cmploycr tour-a-
tour les anncsdn sentiment et clu ridicule
au triomphe de la nature et de l'antiquité,
compromises par la mauvaise éducation
donnée aux femmes.
(87)
L X X V.
Les pères et les maris'sontresponsables
de la stricte observance de laprésente loi.
Ils seront, seuls, punisdes contraven-
tions de leurs filles et de leurs femme.
il X X V I.
La présente loi est commise à la garde
des pèresde famille et chefs de maison.
Cbaque père de famille et chef de maison,
se procurera un exemplaire de ladite loi
pour être placé d l'endroit lc^plus appa-
rcnt du domicile.
I. X X Y I 1.
La Raison veut crucce
projet rour
devenir loi, obtienne la pluralité des suf-
frages en conséquenceun vase a scrutin
sera ouvert pourrecevoir le oui ou le non
des chefs de maison despères
de famille,
et des hommes mariés.
h X X VI IL
Aussitôt quece projet de loi aura ob-
tenu sa sanction par la pluralité dessuc-
rages,chacun des chefs de maison don-^
nera une fête à sa famille, pour y procla-
mer ladite loi, dans l'intervalle ditrepas
aux.danses^
En mcmc tems, il fera jeter au milieu
d'un feu de joie tous les livres et iuslrumens
à l'usagede l'éducation factice des femmes.
Autour du bûcher, on chantera une ronde
composéedans l'esprit des couplets suivans:
Sur l'air: Qhanlet dansez, etc.
Fanl-il tous ces livrespoudreux
Pour êtreamante.. épouse
et mère ?
La nature en sait plus long qu'eux;
Avec le coeur on sait tout faire.
Chantons, dansons, Iravaillons liico;
Aimons-nous, le reste n'est rien.
(89)
1 3
Deu*jeunes épou\ bien
portant
Ont-ils Lesoin de savoir lire.
Pour «îtro auteurs d'un bel curant
Qui commencepar
leur sourire?
Chantons, etc.
Le nouveau-né, certainement,
Peut sepasser de la grammaire;
Sans savoir lire au rudiment,
11 tete et caresse aa more.
Chantons, etc.
A | ARTICLESSUPPLÉMENTAIRES.
L X X V I I.
En attendantque
l'onprenne
le môme
parti à l'égardde
beaucoup d'autres livres,
tous lesouvrages composés par
les femmes
pjou
pour elles, seront Incessamment réunis
enun seul
dépôt.
C9°)
fi X X V 1 I 1.
Le nambcau de la critique fera, de la
ylupart de ces nombreux volumcs, un sa-
crifice expiatoire au bon sens.
LXX1X,
Cette mesure, peut-ctrc un peu
a pourtant cela de bon, que par elle cessera
nccessairement la distinction des femmes
lettrées et de celles qui ne le sont point.
Ce qui mettra fin à la petite guerre sourde
qui existe cntr'clles.
L X X X.
PouR donner un exemple de l'csprit dans
lequel on doit procéder la réforme des
livres on ne conservera de tous les volumes
du l'arnasse des Dames, que les lignes
suivantes « La vid sédentaire des Darnes
» Romaines iniquement occupées de Tin-
o téricur de leur maison le soin qu'on prit
(9' )
» tout le tems que dura la République.de
» les clever dans l'ignorance, le profond
respect même qu'on leur portait et les
» honneurs presque divins rendus à celles
» qui avaient vécu retirées, chastes et la-
» borieuses étaient autant d'obstacles pour
o les détourner de l'amour des lettres.
» Les Dames Romaines n'ambitionnèrent
» le titre de bel esprit et de philosophes,
» que lorsqu'elles cessèrent de prétendre
» aux noms plus respectables de mères ten-
» dres et d'épouses fidèles. etc.
» Les Dames Romaines ne commencèrent
» à cultiver les lettres que dans le tenu de
» leur décadence. «
P. S. Les Chinoises sont aussi pcu curieu-
ses Je Littérature et d'Histoireque les
Européennes,de morale et d'algèbre leur
domestique est leur univers; plus elles s'oc-
cupentle bien gouverner, plus elles sont
heureuses et estimées. On aimerait pres-
qu'autant leur voir prendre un sabre qu'un
pinceau (c'est-à-dire une plume ) pour
leur en ôter l'cnvie on ne leur apprend
pas à lire.
( Mémoires Chinois
in /,0. t. I p. 13.)
Encore unepetite
citation.
a L'étude des langues et des
connaissances relevées, loin de rendre
}) une fcinmc utile à sa famille ne scrvirait
»» qu'àla distraire et à l'enorgueillir jusqu'au
»point
de négliger'le soin des affaires
j> domestiquesde
méprisertoute suhor-
» dination et de maudire la condition de
« son sexe.) Les objets essentiels de
» l'éducation une femme sont. la
» science de tout ce qui inspire l;i douceur
» la niodestie, la propreté du corps. etc.«
(Histoirede la vie civile
t. I,p. 17. '7C9. P. yt.Mariinelli.)
N. 7?. On remplirait plusieurs volumes
in-folio d'autorités graves prouvant lanc-
cessité et l'urgence d'une loi dans l'esprit
de celle dont nous publions ici le pra-
( 94
DISTIQUE
SUR UNE FEMME-HOMME DE LETTRES.
Dédaigneuse et superbc, elle croit tout savoir;
Son mari n'est qu'un sot, tropheureux de l'avoir.
Piiil. DESPORTES.
A V I S A U X F E M M F. S.
Voulci-voui que la paix 1 dansvos coeurs se conserve»
Bellcs, que le travail vous occupe toujours
Souvent t'aiguille de Minervc
ltepousse les trait* dcs amours.
PANNARD.
Au tcms où nous vivons, deux tites exaltée,
Du scie féminin outre-passant les droits
La S* la G dcix clièvrcs Amaltndcs,
Ont singe^ les docteurs des peuplcs et des rois.
Par un savant breton IjEBRIG.
EXTRAIT
DE LA BIBLIOTIIEQUE DES AMANS.
A UNE FEMME BEL ESPRIT.
SUR les bancs poudreux de l'école.
Non, je n'aimerais pas te voir
nans les volumes de Bartholc
Puiser un pénible savoir.
NE vante pas tant la scieuce
Eve sait ce qu'ellea coûte
Il est une aimableignorance
Qui sied bica mieux à la beauté.
LA beauté souvent n'est savante
Hélas qu'aux dépensde son cceur
Qu'une Agnèsest intéressante f
On préfère à tout sa candeur.
De tous Ica' pris, Pallas est mère;
Pallas pourtant n'eut pas leprix:
Vénusqui
ne unitque plaire,
Le reçut des mains de Piris.
Les neuf soeurs sont encor pucelles,
Malgréleurs sublimes esprits;
Moins savantes nos immortelles
Auraientpu
trouver des mark
Horlcnsé une. longuelunette
Qui fatiguerait tes beaux yeux,
Tirait plusmal
qu'unenavette
Entre tes doigtsindustricux.
Ta bouche notre idolâtrie,
Faite pourle propos badin,
Devicodrait-cllc plus jolie,
Quand tu saurais parlerlatin ?
L'aiglealtier
portele tonnerre
Dans les cieux il a son séjour
La colombe rase la terre,
Et D'est faite que pourfamour.
SxivAi>
LE DECALOGUE
ou
LES DIX COMMANDEMENT AUX FEMMES.
Pour ton Dieu amour tu auras,
Et serviras honnêtement.
1 I.
Amour enraia ne jureras
Ni par 1'llymen pareillement.
I I I.
Foi conjugale garderas
A ton épouxdévotement.
^r^\Infidèlepointnoridas,''•Defaitni volonlaîçeaieaf
V.
Père et mari honorera
Afin de vivre plaisamment.
V I.
Trop exigeante ne seras
De corps, d'esprit, ni autrement.
VII.
D'autre sciencen'apprendras
Que ton ménage seulement
VIII.
Roman» et vers tu ne feras,
Ni mentiras aucunement.
I X.
Tes cnfans tu allaiteras,
Pour rtre mère absolument.
rivant ainsi, droit tu iras
En paradiidès ce moment.
Sylvain.
T A Il L E
ALPHABÉTIQUE
DES NOMS CITÉS.
N^om S' d f. FEMMES.
Académicienne» de 1'tio-têt Rambouillet ( lit)
Amalasonthe.
AmaïODncs. {les)
Amcricaiucs.
Andromaque.
Antigone.
Aspasie.
Bourigoon. ( Madame )
Brigitte. (Sainte)
Catherine de MdJicis.
Calhcrinp Il de Russie.
( »oo )
Chambrièrede Collctet. (la )Christine.
Clconico.
Cornara. (Piscopia)
D.
1)acier. (Madame)
I)cslioulière».( Madame )
.Dihbladc.
Duclialclcl. (Madame)
E.
Erinne.
lue.
F.
Gauloises. (Ut) t'
Geneviève. (Sainte)
GcoflVin. ( Madame )
G ournay. ( Mademoiselle de )
Guvon. (Madame)
Hélène.
)I)pparcl»ie.
J.
Jeanne d'Arc.
Je«ni>e. (la Papesse )
Juives. ( les femmes )
( soi ).
{Louise)
Ijacédéhionienncs. {les)
Lamia.
I-asozc. (Madame <U )
l,aure.
I.ayi,
Longueville. ( Madame de )
Lucrccc.
M*
Maintcnon. ( Madame de )
Marguerite de Navarre.
Marie.
Marthe.
Ménagère de Malherbe ( la)
Montaigu. (
N.
Nasicaa.
Nièce de Descarlcs. ( la )
Nocoiù
P.
Pénélope.
Phriné.
( I03 )R.
.Reine* de
France, {les)
Rhodope.
Romaiue». ( Us Dames )
Rutli.
S.
Saline». ( les )
Sa'plio.
Sarrochia. (Marguerite )
Servante de Molière (la)
Sévigoé. {Madame de)
Sulpicie.
T.
Tanaquil. ( la Reine )
Thaïs.
V.
Vcslalej.
Vicrgf. (la Sainte)
Villedicu.( Madame
de )
Ze'nobie.
NOMS des Hommes*
As
Alcinoùs.
Alembert.( d' )
( io5)Aristote.
Attila.
Auguste. ( Cétar)
B.
Bahae.
Barbarigo. ( le Cardinal )
Bajle.
Bibliothèque des Amans. ( l'auteur da la )
Bibliothèque des Fermes. ( les auteurs delà)
Boileau.
Bo<A.
cChaptal.
Charlemagne.
• Clairaut.
Colletet.
Condorcct.
Corneille.
•D.
DcsmMbis.
Dcjporlcs. {Philippe)
Dugucsclin.
E.
Egyptiens, (lei )
Eocyclop<!dic. ( les auteur* dd /')
( «o4 )F.nrîpîcle.
Rarement, {Saint)
Flnélon.
Henry.
G.Gabriel. {l'Ange)
Galerie des Femme» ce"lèbm. ( Usauteurs de ta)
Galerie des Hommes illustre*. ( Ut auteurs de la)
Creuse.
H.
Hector.
Henri IV.
Homère.
Rorace.
Hyppolite.
Institut. ( les membres de l' )
Juvénal.
L.
Langue. {l'auteur dela)
liaroclicfoucauJt.
IiCBrig.
M.
Mahomet.
Malherbe.
Mallebranche
MarUoeUi. ( fincent )
Molière.
Montage. (Michel)
OEdipe.
Origpne.
OTidc.
Palayc. (Sainte)
Pannard.
Paul. (Saint)
P^riclèi.
Pline.
Plutarque.
Pope.
Pradon.
Pjlliagore.
Qulntus <lc Smyrnc.
n.
Racioe.
Salomon.
Sylvain.
Tlicocrite.
'ih«5oi1orlc.
Thcopliraste.
Thomas. ( l'Accdcmïcien.)
'1 ourlet.
Turc nue.
V.
Voiture.
Voltair^
ai