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Prospective 2030 Les grandes tendances Juin 2012

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Prospective 2030Les grandes tendances

Juin 2012

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Préalable

L’agglomération et la ville de Besançon se sont engagées conjointement dans une démarche de prospective à l’Horizon 2030.

Il s‘agit, pour les deux collectivités, de s’interroger sur le devenir de leur territoire et de procéder à un exercice visant à dégager les lignes de force sur lesquelles leur projet va pouvoir reposer.

La démarche réunie autour des élus du Grand Besançon et de la ville de Besançon, leurs services techniques respectifs, l’Agence d’urbanisme de Besançon (AudaB) et des prestataires extérieurs (Sofred...).

Le présent document a pour objet d’identifier les grandes tendances en cours sur le territoire de l’agglomération bisontine. Il constitue un élément technique de connaissance du territoire.

Il permettra à l’ensemble des acteurs de disposer des mêmes informations et de pouvoir ainsi participer aux débats. Sciemment, il n’a pas vocation a s’apparenter à un diagnostic territorial complet.

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Une dynamique démographique significative, mais de moindre intensité

Une croissance qui repose sur un solde naturel positif

Des étudiants moins nombreux

A l’horizon 2040, des projections démographiques peu favorables à la Franche Comté

Une organisation centrifuge de la croissance démographique

Une ville centre qui stabilise et une périphérie qui croît

L’accélération de la périurbanisation « éloignée » dans l’aire urbaine de Besançon

Un tissu économique solide

Une économie « tertiarisée »

Une croissance forte de la fonction métropolitaine « conception-recherche »

Un taux de chômage qui se maintient en deçà du niveau national

Face à la crise, une hausse des inégalités ?

Des jeunes en ville, des ménages en périphérie : le parcours résidentiel en question

Les plus âgés ne reviennent pas en ville

Des coûts pour se loger qui façonnent la répartition de la population

Des migrations domicile – travail attirées vers la ville centre

Mobilités et urbanisation : un enjeu grenelle relayé par le SCoT et le plan climat

Une accessibilité ferroviaire intéressante, un réseau en mutation à conforter

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gran

des

tend

ance

s

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Une dynamique démographique significative,

mais de moindre intensitéL’agglomération de Besançon compte 176 764 habitants en 2008, contre 170 696 habitants en 1999. En l’espace de neuf ans, le Grand Besançon croît ainsi d’un peu plus de 6 000 habitants. Cette croissance conforte Besançon dans son rôle de capitale régionale, l’agglomération concentre en effet 15% de la population régionale, part constante depuis plusieurs décennies.

Cette croissance de population, + 6 000 habitants en neuf ans, est cependant de moindre intensité par rapport aux périodes inter censitaires précédentes : à l’exception d’une période 1975-82 marquée par une légère décroissance démographique (- 500 habitants sur la période), l’agglomération de Besançon (calcul à périmètre constant à 59 communes) a toujours connu une croissance supérieure à celle constatée sur la période 1999-2008.

En effet, alors que les années 60-70 marquent l’exode rural dont a profité Besançon (la population croît alors de près de 3 000 habitants par an au sein de l’agglomération), les années 80 et 90 permettent au Grand Besançon de gagner entre 900 et 1 000 habitants par an contre moins de 700 / an actuellement.

Une croissance qui repose sur un solde naturel positif

La croissance démographique du Grand Besançon est due au seul solde naturel positif (nombre de naissances supérieur au nombre de décès), cependant que le solde migratoire est déficitaire (plus de départs que d’arrivées dans l’agglomération). Durant la période 1999-2008, l’agglomération croît de près de 700 hab/an, le solde naturel de l’agglomération + 1000 habitants/an étant diminué du solde migratoire déficitaire -300 habitants/an.

Cette combinaison démographique est constante depuis les années 70, l’agglomération bisontine ne parvient pas à dégager un solde migratoire positif. La situation récente diffère cependant quelque peu de la période intercensitaire précédente qui enregistrait alors un solde migratoire proche de 0.

Ainsi, la croissance démographique de l’agglomération est dépendante de la capacité du territoire à maintenir son niveau de natalité. Or, à long terme, la croissance de l’agglomération bisontine pourrait ne plus être assurée en raison :

• d’une présence moindre sur son territoire de classes d’âges en âge de procréer, donc des naissances en volume inférieur,

• d’une arrivée dans les âges élevés, de générations nombreuses issues du baby-boom qui aura comme impact une augmentation locale (comme nationale) de la mortalité.

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Des étudiants moins nombreux

A la rentrée 2009, 20 565 étudiants étaient inscrits à l’université ou dans d’autres établissements d’enseignement supérieur bisontins. Ces effectifs sont en diminution avec environ 2 000 étudiants de moins qu’à la rentrée 2005. A l’échelle nationale, le nombre d’étudiants se resserre aussi pour des raisons démographiques. Mais la diminution à Besançon est plus prononcée.

Source : MESR - DGESIP / DGRI- SIES Atlas régional

Alors que la région perd chaque année près de 1 000 jeunes âgés de 20 à 29 ans, phénomène récurrent d’une décennie à une autre même si les volumes concernés ne sont pas toujours identiques, l’agglomération n’est que partiellement concernée par ce phénomène. Sa position de ville universitaire l’aide à équilibrer son bilan migratoire pour la classe d’âge 19-24 ans. Le maintien du profil de ville estudiantine de Besançon revêt ainsi une importance particulière.

En revanche, à partir de 25 ans, la plupart des jeunes ont achevé leurs études. L’attractivité des pôles économiques s’explique alors par la bonne tenue du bilan migratoire sur la classe d’âge 25-29 ans. Si Metz, Lyon ou encore Strasbourg restent attractives pour les jeunes adultes, Angers, Poitiers, Besançon, Dijon ou Nancy perdent ici plus de 25-29 ans qu’elles n’en gagnent. Ainsi les jeunes actifs de Besançon partent massivement et prioritairement vers Paris (13 % des départs), cependant que le bassin économique de Lyon représente la seconde destination (5 % des départs).

A noter également les 4 % d’entre eux qui restent en Franche-Comté mais repartent dans leur ville ou village d’origine (lieu de résidence avant venue à Besançon pour raison d’études).

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Au niveau national, l’aire urbaine de Besançon se classe en 7eme position parmi les aires urbaines les plus étudiantes, cependant que Dijon occupe la 8eme place. Dans l’aire urbaine de Besançon, la part des étudiants (de 18 à 24 ans) dans la population totale représente ainsi 6,8 % pour 6,7 % dans celle de Dijon. Les deux aires urbaines locales ne sont devancées, dans le classement, que par les aires urbaines de Poitiers, Montpellier, Rennes, Nancy et Grenoble.

Le maintien d’un effectif important d’étudiants à Besançon revêt, au-delà des considérations purement démographiques, également une importance capitale pour l’économie locale. Actuellement, les étudiants « rapportent » à l’économie locale à peu près 100 millions d’euros par an dont la moitié est consacrée aux postes de consommation courante (nourriture, sorties…) et un tiers au logement.

Quel avenir pour l’enseignement supérieur à Besançon ? La diminution des effectifs s’accentuera-t-elle avec le rapprochement entre les universités de Bourgogne et de Franche-Comté ?

Quels leviers de développement faut-il actionner pour que l’agglomération attire et retienne les jeunes actifs ?

Questionnement

A l’horizon 2040, des projections démographiques peu favorables

à la Franche-Comté

Si les tendances démographiques actuelles perdurent, la population française devrait augmenter de 15 % d’ici 2040. Cette population devrait continuer de se concentrer au sud et à l’ouest du territoire métropolitain.

En raison d’une évolution de la structure par âge de la population peu favorable (moins de jeunes, plus de vieux), le solde naturel aura un impact plus faible qu’actuellement sur la croissance démographique de la France et des régions et le taux de croissance de la population va ralentir.

Dans ce contexte, la Franche-Comté pourrait ainsi croître de 0,18 % par an contre 0,32 % actuellement, le solde naturel principal moteur de la croissance régionale ne jouant alors plus qu’un rôle anecdotique

Au cœur d’une région en décélération démographique, quel modèle économique l’agglomération bisontine doit-elle développer pour capter l’essentiel de la croissance de population régionale ?

Questionnement

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Ainsi, les relations qui s’établissent entre une ville et sa périphérie ne sont pas immuables. L’attrait de la ville ou de la « campagne » repose en effet sur des mécanismes multiples et variables :

• souhaits résidentiels évolutifs des ménages,

• capacité de financement de ces ménages pour accéder au logement,

• phénomènes de mode et de société et disponibilité foncière,

• la maison et la voiture : synonymes de réussite,

• politiques d’urbanisme et d’aménagement du territoire qui orientent le développement,

• politiques nationales qui favorisent l’accès à certaines formes de propriété (à titre d’exemple, la politique du PTZ sans l’ancien a fortement favorisé la périurbanisation)…

Demain, un modèle de déplacements basé sur l’utilisation des transports en commun ?

période ville Co. périphériques agglomération

Années 60 ++ + +++

Années 70 + ++ +++

Années 80 - + -

Années 90 + + +

1999-2008 = + +

Une organisation centrifuge de la croissance démographique

Actuellement, la croissance de population du Grand Besançon repose sur la dynamique démographique des communes périphériques (+12,5 % entre 1999 et 2008) cependant que la ville centre voit sa population se stabiliser depuis 1999.

Ce schéma de développement est différent de celui constaté au cours des décennies précédentes. D’une période intercensitaire à une autre, la ville centre et la périphérie ne jouent cependant jamais le même rôle dans la croissance globale du Grand Besançon.

• durant les années 60, la ville accueille l’essentiel de la croissance démographique de l’agglomération.

• au cours des années 70, la périphérie porte l’essentiel de la croissance démographique, mais la ville progresse également. La France connaît alors sa première phase de périurbanisation à laquelle le Grand Besançon n’échappe pas.

• au début des années 80, l’agglomération perd des habitants, du fait de la ville qui décroît démographiquement. La dynamique en périphérie ne suffit alors pas à compenser.

• enfin, les années 90 proposent un schéma de développement équilibré : la population croît à part quasi équivalente entre la ville centre et la périphérie.

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Une ville centre qui stabilise et une périphérie qui croît

Ces relations différenciées entre ville et « campagne » ne sont pas une spécificité locale. La croissance démographique de la France métropolitaine et sa répartition sur le territoire national répondent également à des schémas évolutifs dans le temps. Alors que les périphéries de villes ont porté l’essentiel de la croissance démographique durant les années 80 et 90, la période plus récente offre des évolutions significatives. Ce développement sous forme d’ondes périphériques est en mutation : des villes centres renaissent, certaines banlieues et couronnes périphériques marquent le pas.

Globalement, à l’échelle nationale, la croissance de population des villes centres reprend : + 0,3 % par an. Cette reprise est remarquée principalement dans les plus grands centres urbains. Au-delà du cas emblématique de Paris qui déclinait depuis la 1ere guerre mondiale, le retour au centre, présent dans les esprits des politiques et urbanistes, émerge ainsi des réalités statistiques.

La croissance démographique des grandes villes centres repart ainsi à la hausse après plusieurs décennies de stagnation et a parfois tendance à croître plus vite que les banlieues (Lyon, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Strasbourg).

Ce revirement de situation dans les grandes villes trouve probablement son fondement dans la combinaison de plusieurs facteurs :

• l’éloignement entre lieu de travail et de résidence, a atteint des limites inacceptables pour les ménages,

• les politiques de renouvellement urbain des grandes villes offrent des nouvelles possibilités de logement,

• celles-ci sont combinées avec une offre en transports publics revisitée et de grande qualité,

• les prix du foncier en périphérie ainsi que l’augmentation des prix des carburants représentent une charge trop importante dans le budget des ménages…

L’accélération de la périurbanisation «éloignée»

dans l’aire urbaine de Besançon

Pour les villes moyennes, la tendance décrite ci-avant ne semble pas s’inverser. Les facteurs rédhibitoires décrits pour les grandes villes ne sont pas encore atteints et la périurbanisation se poursuit en seconde et troisième couronne, dépassant alors les frontières de l’agglomération. Ainsi, les communes situées à 25 kilomètres de Besançon (soit en dehors du périmètre de l’agglomération), sont celles qui connaissent la plus forte croissance démographique entre 1999 et 2008.

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Pour la première fois depuis 1968, les communes de l’aire urbaine hors Grand Besançon ont gagné plus d’habitants (1 100 habitants par an) que celles incluses dans le périmètre intercommunal d’agglomération (635 habitants).

Population 2008

Ville 117 000 hab.

Agglomération 177 000 hab.

Aire urbaine 245 000 hab.

Source : Insee - recensement de la population 2008

Source : Insee, Recensement de la population 1999-2009

Le recentrage de la croissance démographique (Besançon et 1ere couronne) nécessite une politique d’aménagement du territoire active… quelle mise en œuvre effective de la part des communes et de l’intercommunalité ?

Quels outils pour une urbanisation innovante ?

Questionnement

Source : Insee, Recensement de la population. Distancier ODOMATRIX - INRA UMR1041 CESAER

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Un tissu économique solide

La capacité du Grand Besançon à attirer de nouveaux établissements est déterminante pour la création d’emplois, son développement économique et par conséquent son dynamisme démographique.

Avant 2009, année de mise en place du régime de l’auto-entrepreneur, le taux de création de l’agglomération oscille entre 8,5 % et 11 %. Depuis 2009, il dépasse les 15 %.

Aires urbaines Taux de création

Amiens 14,4 %

Besançon 15,6 %

Limoges 14,3 %

Poitiers 16,3 %

Source : Insee, démographie des établissements, champ marchand non agricole

Source : Insee, démographie des établissements, champ marchand non agricole 2011

Les dispositifs d’aide à la création ont ainsi montré leur efficacité ces dernières années (pépinières d’entreprises, incubateurs, hôtels d’entreprises, zone franche urbaine…) sous l’impulsion de l’ensemble des organismes de la région (boutique de gestion, ADIE, Doubs Initiative…).

Cependant, alors que 1 550 établissements ont été créés en 2011, l’évolution des effectifs salariés ne suit pas, car les auto-entrepreneurs créent prioritairement leur propre emploi (ce schéma de développement de l’activité économique est récurrent durant les périodes de crises).

Les statistiques montrent que le taux de pérennité à 5 ans est de 80% pour les entreprises accompagnées et de 60 % pour celles qui ne le sont pas. (Grand Besançon Magazine).

Au niveau régional, les entreprises affichent un bon taux de survie. Sept entreprises sur 10 créées au 1er semestre 2006 sont actives 3 ans après. Celles-ci n’ont donc pas été pénalisées par la crise de 2008-2009. Plus précisément, les entreprises industrielles franc-comtoises sont les plus pérennes des régions (de métropole). Le facteur déterminant est le montant du capital investi lors de la création. Une expérience dans le domaine d’activité ou le niveau de diplôme du créateur contribue également à la pérennité de l’activité créée.

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L’environnement économique, la culture industrielle du territoire favorisent également la survie des entreprises locales. De même, la taille modeste du territoire, « l’esprit de solidarité » propre à la région, offrent un meilleur accompagnement des entrepreneurs.

L’offre de formation, adaptée à la spécificité industrielle est un autre avantage. Les entreprises créées par des Franc-Comtois diplômés du supérieur technique (DUT, BTS), et dans une moindre mesure par des créateurs possédant un CAP ou un BEP, se distinguent par un taux de survie supérieur à la moyenne nationale (calcul hors Ile de France). Les formations techniques constituent de ce fait un plus pour la région. (Insee Franche-Comté, l’essentiel n°135, novembre 2011)

Une économie «tertiarisée»

Le Grand Besançon compte 82 600 emplois salariés.

L’emploi salarié privé a augmenté de 12,3 % dans le Grand Besançon entre 1993 et 2010, soit 5 600 emplois supplémentaires. Cette dynamique a été portée par le secteur tertiaire (+27 %) au détriment de l’industrie (-25 %) ; le BTP affichant une croissance de 15 %.

A l’échelle des aires urbaines comparables, l’emploi salarié privé augmente de 17 % et 16 % à Besançon et Limoges contre 24 % à Amiens et 40 % à Poitiers.

Le tertiaire représente désormais 83 % de l’emploi salarié local pour un effectif de plus de 68 000 salariés.

Son renforcement renvoie au processus d’externalisation des certaines activités qui étaient auparavant gérées au sein de l’industrie. En effet, parallèlement à la dynamique du secteur tertiaire, l’emploi industriel diminue, surtout depuis 2002. (Entre 1993 et 2002, l’emploi industriel est resté stable).

Outre l’externalisation des fonctions hors fabrication, d’autres facteurs tels que l’amélioration de la productivité ou les délocalisations sont intervenus dans cette dégradation. Malgré ce recul, l’emploi industriel conserve un poids particulièrement important dans le Grand Besançon en occupant 12 % des effectifs, soit un volume de 9 800 salariés.

La métallurgie est également ancrée dans l’agglomération, en particulier l’activité de découpage-emboutissage (SA BOURGEOIS R, SAS DIEHL AUGE DECOUPAGE) ; tout comme l’industrie agro-alimentaire (LU FRANCE).

Aires urbainesEvolution 1993-2010 Part

dans l’emploi salarié

Industrie Tertiaire Industrie Tertiaire

Amiens -24 % 45 % 13 % 81 %

Besançon -20 % 33 % 14 % 81 %

Limoges -29 % 37 % 13 % 80 %

Poitiers -8 % 54 % 9 % 84 %

Sources :Pôle Emploi, Unistatis 1993–2010 (provisoire), champ salarié privé

Insee, CLAP 2009, champ salarié privé et public

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Une croissance forte de la fonction métropolitaine

«conception-recherche»

Le concept de cadres des fonctions métropolitaines (CFM) vise à offrir une notion proche des emplois « stratégiques ». La présence d’emplois stratégiques est utilisée dans l’approche du rayonnement ou de l’attractivité d’un territoire.

Les cadres des fonctions métropolitaines occupent près de 7 % des emplois du Grand Besançon (contre 4,5 % en 1982). Même si les écarts sont faibles, il s’agit de la plus forte proportion des aires urbaines comparables (entre 6 et 6,5 %). Ces CFM représentent 6 360 emplois dans l’agglomération. Leur nombre a doublé en 26 ans.

La majorité des emplois est concentrée dans la gestion (professions de la gestion d’entreprise, de la banque et de l’assurance). Mais la dynamique de croissance est portée par la fonction de recherche-conception (professions de la conception, de la recherche et de l’innovation). Dans l’industrie, elles recouvrent les phases préliminaires à la fabrication.

Elle se distingue de la fonction prestations intellectuelles par la dimension d’innovation incluse dans les travaux des métiers concernés. Cette fonction constitue un soutien indéniable au développement des filières d’excellence déjà présentes sur le territoire, telles que les microtechniques, l’horlogerie ou l’instrumentation médicale.

En tant que capitale régionale, Besançon et son agglomération concentrent les structures de santé, d’enseignement, de gouvernances… riches en emploi public. Un tiers des salariés appartient ainsi au domaine public (36 % soit 29 400 salariés). Par rapport aux aires urbaines comparables, Besançon se place en troisième position derrière Poitiers et Amiens.

Pour les années à venir, le développement économique est un objectif majeur pour le territoire. La stratégie de développement économique du Grand Besançon a identifié de multiples niches sectorielles à développer telles que l’intégration de plus en plus importante des questions environnementales (éco-activités), la haute horlogerie, les services à la personne, l’économie culturelle, les services aux entreprises (centres d’appel, externalisation), le tourisme, le luxe.

Source : Pôle emploi, Unistatis, champ salarié privé

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Source : Insee. recensement de la population 1982-2008, taille de la bulle : nombre de CFM en 2008

Un taux de chômage qui se maintient

en-deça du niveau nationalEn matière de chômage, la zone d’emploi de Besançon affiche un niveau inférieur au niveau national. Il s’établit à 7,5 % au 2ème trimestre 2011. Fin 2009, l’écart entre le taux de chômage local et national s’est réduit à 0,7 point. La crise n’a cependant pas épargné l’emploi local. Le taux de chômage de la zone d’emploi a ainsi fortement augmenté entre début 2008 et fin 2009 (+2,6 points contre 2,3 au niveau national). Malgré cette difficulté, Besançon marque la reprise avec la plus forte baisse depuis fin 2009.

Source : Insee, taux de chômage localisé en moyenne trimestrielle, données CV5

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Les jeunes ont davantage subi la dégradation de l’emploi en 2008 et 2009 que les autres catégories d’âge (+34 % de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans entre juin 2008 et juin 2009 dans le Grand Besançon). Malgré une légère amélioration depuis cette période, ils sont encore plus de 1 000 jeunes inscrits à Pôle Emploi (catégorie A) en juin 2011 (DIRECCTE Franche-Comté). Ce renforcement renvoie aux emplois précaires non renouvelés ainsi qu’aux difficultés d’insertion des plus inexpérimentés.

Le développement de la dynamique autour des filières d’excellences peut-il représenter un enjeu majeur pour impulser l’émergence de nouvelles activités ?

Quelle place pour une industrie à forte rentabilité ?

Questionnement

Face à la crise, une hausse des inégalités

Entre 2001 et 2008, les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres ne se creusent pas. En revanche, au cours de la période plus récente (post 2008) marquée par la crise économique, les écarts de revenus s’intensifient fortement sous les effets d’une crise qui touche les plus fragiles. Cette tendance n’est pas propre à Besançon et concerne tout autant le territoire national. A l’échelle locale, une augmentation de la paupérisation est ainsi bien présente et touche les moins de 40 ans. Cette précarité est concentrée dans la ville de Besançon où sont situés les quartiers d’habitat social.

Rapport interdécile 2001 2009

Besançon 7,7 9,2

Grand Besançon 7 7,4

En parallèle, en 2009 le nombre de personnes sous le seuil de bas revenus, c’est-à-dire 956 € progresse pour s’élever à 26 210 dans le Grand Besançon. Soit 15 % de la population totale de l’agglomération.

Nombre de personnes sous le seuil de bas revenu 2001 2009

Besançon 15 921 21 629

Grand Besançon 17 928 26 210

Source : ABS 2012

Source : ABS 2012

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Quelles politiques économique et d’emploi adopter pour limiter les effets de la crise?Comment renforcer les politiques d’accompagnement et de solidarité envers les plus fragiles?

Questionnement

Source : Insee, dispositif « revenus fiscaux localisés des ménages » (RFLM) 2008 et 2009

Des jeunes en ville, des ménages en périphérie : le parcours

résidentiel en questionBesançon concentre une part importante des emplois locaux (68 % du total des emplois proposés au sein de l’aire urbaine) et l’essentiel des établissements de formation supérieure. Conséquence directe, la ville centre accueille une grande majorité des nouveaux arrivants. Ceux-ci plutôt jeunes présentent des comportements résidentiels de type urbain et s’installent en ville. La répartition par âge fait ainsi apparaître une surreprésentation des classes 15-29 ans au sein de la ville centre, symptomatique des villes universitaires.

Au-delà de 30 ans, les logiques de parcours résidentiel des ménages, liées au parcours fécond et à l’arrivée des enfants, restent immuables et à contre-courant des interventions publiques concourant à limiter la consommation d’espace, les déplacements et à assurer une diversité de l’offre de logements. Si Besançon accueille les petits ménages ; la périphérie attire davantage les couples avec ou sans enfants résidant essentiellement dans des logements individuels.

Entre 2001 et 2009, le revenu médian des ménages a connu une progression plus élevée à Besançon qu’à l’échelle nationale, mais il demeure inférieur à la moyenne nationale.

Revenu médian par ménage 2001 2009

Besançon 19 408 22 180

Grand Besançon 22 225 25 811

France 26 930 28 740

Source : ABS 2012

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L’engouement pour la maison au détriment du collectif ne se dément pas, principalement lorsqu’il s’agit de devenir propriétaire et que la famille s’agrandit avec l’arrivée des enfants. Pour le moment, l’offre en nouveaux logements proposée à Besançon, principalement tournée vers l’habitat collectif, ne permet pas de retenir les ménages avec enfants au sein de la ville centre.

La localisation résidentielle des ménages en périphérie dépend alors fortement de leurs revenus et des prix du foncier ou des maisons dans l’ancien. Dans le Grand Besançon, les prix du foncier ont plus que doublé entre 2002 et 2010 (multiplié par 2,3). Au pourtour de l’agglomération, dans les communautés de communes du SCoT, les prix sont également à la hausse (entre +15 % et +163 % selon les secteurs)

Moins rapide que pour les appartements, la hausse moyenne des prix des maisons « anciennes » (de + de 5 ans) a également été très forte depuis 2003 dans le Grand Besançon. En 2010, les prix moyens s’établissent à 229 000 € à Besançon et 209 000 € dans le reste du Grand Besançon. Les prix de ventes dans le reste de l’aire urbaine restent nettement moins élevés et donc attractifs avec une moyenne de 173 000 €.

Depuis 2003, le prix des maisons a progressé de 28 à 30 % à Besançon ou dans les communes de l’agglomération et de plus de 40 % dans le reste de l’aire urbaine.

Les plus âgés ne reviennent pas en ville

Les statistiques du recensement ne confirment pas un retour significatif des populations plus âgées vers les territoires les plus urbanisés : les 60 ans et plus ne représentent que 4,4 % des entrants dans le Grand Besançon, soit une part équivalente à ceux qui ont dans le même temps quitté l’agglomération (1 400 entrants pour 1 500 sortants).

La ville de Besançon présente également un bilan équilibré entrant /sortant chez les 60 ans et + (1 385 entrants pour 1 420 sortants).

A l’avenir, l’hypothèse d’un retour « massif » à Besançon des populations les plus âgées mérite une certaine prudence dans la mesure où :

• une étude récente réalisée dans le Grand Besançon dans le cadre de l’élaboration du PLH (programme local de l’habitat) fait état d’une volonté des personnes âgées de se maintenir le plus longtemps à domicile. 98 % des interviewés ont exprimé cette volonté,

• l’attrait du sud et de l’ouest de la France ne se dément pas. Une part significative des populations du nord et de l’est de la France ne vieillira donc pas à proximité de son ancien lieu de résidence,

• un rapprochement vers des aidants familiaux est parfois recherché, or, ceux-ci sont plus mobiles professionnellement et le bassin d’emploi de Besançon moins attractif que d’autres (voir emploi et migration).

Des coûts pour se loger qui façonnent la répartition

de la population

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Rapportées en euros, ces évolutions sont d’un montant similaire à Besançon, en périphérie ou dans la partie de l’aire urbaine hors Grand Besançon : + 50 000 euros entre 2003 et 2010.

Quelle politique d’aménagement adopter pour organiser les parcours résidentiels à l’intérieur de l’agglomération et limiter ainsi la fuite des ménages en 2eme et 3eme couronnes ?

Quelle stratégie foncière mettre en œuvre pour intervenir dans le marché local du logement ?

Quelles nouvelles formes d’habitat pour concilier attentes des ménages et moindre consommation foncière ?

Questionnement

Des migrations domicile travail attirées vers la ville centre

La ville de Besançon concentre 68 % des emplois offerts dans l’aire urbaine, les communes de l’agglomération (hors ville centre) 18,4 % et le reste de l’aire urbaine 13,6 %. Au total, l’aire urbaine de Besançon compte ainsi 104 400 emplois.

Emplois/actifs

Ville centre 1,28

Agglo hors ville centre 0,72

Aire urbaine hors agglo 0,46

Conséquence directe de la dissociation des lieux d’emplois et de résidence (voir tableau ci dessus), les migrations domicile travail entre communes sont importantes dans l’aire urbaine et elles convergent vers Besançon. Ces migrations progressent d’une période intercensitaire à une autre (+15 %) et les déplacements s’effectuent le plus souvent en voiture en raison d’un réseau de transports collectifs qui ne peut être efficace sur ce territoire trop vaste et peu densément peuplé.

Si le trafic automobile connaît une baisse générale à Besançon (-2,1% entre 2004 et 2007) il croît sur le réseau routier structurant et sur les voies de contournement à l’extérieur de la ville (+17 % entre 2000 et 2007).

Source : PERVAL

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En raison des moindres coûts pour se loger, la catégorie « ouvrier » est la plus représentée dans les navetteurs en provenance de l’aire urbaine et à destination de la ville centre.

La hausse des coûts pétroliers pourrait avoir des conséquences rapides et entraîner ainsi des situations de surendettement ou de précarité dans la seconde couronne de Besançon.

Source : Insee, Recensement de la population 2008

Mobilités locales et urbanisation : un enjeu grenelle relayé

par le SCoT et le plan climat

Dans un contexte actuel dominé par une croissance importante de la population en seconde voire en troisième couronne, les portes de la ville sont soumises à de fortes charges de trafic, surtout aux heures de pointe. Les flux de circulation sur les routes convergentes vers Besançon ne cessent d’augmenter (hausse estimée entre 2 et 3 % par an).

Dans le même temps, les flux intramuros à Besançon sont à la baisse, signe d’une offre de transports alternative à la voiture, de qualité, qui progressera encore avec la mise en service du tramway en 2015. Le nombre d’actifs occupés résidant à Besançon a régressé au profit des retraités et des étudiants, qui ont une mobilité plus modeste.

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Commune de Besançon 2008 1999

Ensemble 82 564 82 387

Actifs en % 66,7 63,5

Dont :

Actifs ayant un emploi en % 57,4 54,0

Chômeurs en % 9,3 9,2

inactifs en % 33,3 36,5

Dont :

Elèves, étudiants et stagiaires non rémunérés en % 19,7 23,9

Retraités ou préretraités en % 6,0 4,8

Autres inactifs en % 7,7 7,8

NB : En 1999, les militaires du contingent formaient une catégorie d’actifs à part.

L’armature urbaine du SCoT a été pensée pour structurer le territoire autour d’une offre de transports collectifs et des déplacements en mode doux.

Source : AudaB

Source : INSEE, Recensements de la population 1999-2008RP 1999

Elle repose sur 4 principes :

• l’affirmation de la ville centre comme lieu de résidence, d’emplois, de loisirs, d’enseignement…

• le développement de la 1ere couronne pour renforcer la centralité et « tirer » à terme le réseau de transports urbains au-delà du ban communal bisontin,

• l’essor du développement des communes haltes ferroviaires pour permettre en reconquête du fer sur la voiture,

• l’alternative à une convergence des flux de déplacements vers Besançon représentée par les communes relais.

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Une accessibilité ferroviaire intéressante, un réseau en

mutation à conforter

Sans être « nœud » ferroviaire, les gares structurantes de l’agglomération (Besançon Franche-Comté et Viotte) jouent leur rôle de desserte. La grande vitesse ferroviaire a requalifié la nature des échanges entre Besançon et les grandes villes françaises et européennes, réduisant parfois de façon significative les temps de parcours (gain d’une heure sur un Besançon-Marseille par exemple).

Un renforcement de l’offre (branches ouest et sud) permettra une connexion encore plus aisée aux grandes villes nationales et européennes (Lyon sera alors à 1 heure de Besançon contre 2h20 actuellement).

A l’échelle régionale, l’offre ferroviaire est importante en direction de Dole ou Dijon, de moindre qualité vers Lons-le-Saunier ou vers Morteau et la Chaux-de-fonds et inexistante vers Pontarlier ou Vesoul (le bus prend alors le relais). Dans le cadre des coopérations consolidées entre Besançon et ses territoires (développement de pôles métropolitains), le renforcement des liaisons ferrées revêt une importance stratégique, notamment celle vers la Chaux-de-Fonds qui connecterait Besançon à la Suisse.

Comment structurer les espaces interstitiels entre Besançon et sa 1ere couronne pour favoriser les transports collectifs ?

Le maillage ferré local possède un fort potentiel, comment le développer pour en faire une force ?

Questionnement

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