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    ROYAUME DU MAROC

    --------------

    HAUT-COMMISSARIAT AU PLAN

    PROSPECTIVE MAROC 2 3

    LE SYSTME FINANCIER MAROCAIN

    Rapport prpar par Mr Khalid HAMMES

    Vice Doyen lUniversit Mohamed V

    pour le compte du Haut Commissariat au Plan

    Mai 2006

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    TABLES DES MATIERES

    Introduction

    I- Etat des lieux

    1- Situation, rforme et mutation1.1- Le systme bancaire1.2- Les compartiments de march

    2- Les facteurs porteurs2.1- Le systme bancaire

    2.2- Les compartiments de march

    3- Les facteurs de blocage

    3.1- Le systme bancaire3.2- Les compartiments de march

    II- Lanalyse rtrospective

    1- Historique des rformes : contenu et objectif1.1- Les rformes menes dans le cadre de la politique dajustement1.2- La rforme financire1.3- Le prolongement et lapprofondissement des rformes

    2- Rsultats des rformes et situation actuelle : les objectifs ont-ils t atteints ?

    3- Les tendances lourdes et les germes de changement3.1- Les tendances lourdes3.2- Les germes de changement

    III- Les options de changement

    1- Le scnario tendanciel2- Le scnario alternatif ou volontariste

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    Le systme financier marocain a t profondment rform, depuis le dbut des

    annes 90, autour de nombreux axes notamment le dcloisonnement des

    marchs de capitaux par la transformation des relations entretenues entre les

    diffrents lments constitutifs du systme financier, la libralisation des

    oprations financires et la rforme du cadre rglementaire des banques et du

    march financier. Ainsi ont t introduits, dans le cadre de la loi bancaire de

    1993 et des textes attenants, le dsencadrement du crdit, la suppression

    progressive des emplois obligatoires, la libralisation des taux dintrts

    dbiteurs en 1996 et, la mme anne, le lancement dun march des changes

    interbancaire. A partir de 2000, un nouveau plan comptable pour les

    tablissements de crdit a t adopt. Cette libralisation de lactivit bancaire

    sest ralise dans un cadre prudentiel renforc (notamment en matire de

    classification des crances douteuses provisionner) que le systme bancaire a

    globalement su intgrer, exception faite des anciens organismes financiers

    spcialiss. Le march financier, quant lui, aprs sa modernisation par une

    batterie de mesures, en 1993, a connu, en 2004, une mise jour de son

    infrastructure et de ses rgles de fonctionnement et un renforcement des

    pouvoirs de lautorit de march. En 2006, la promulgation de la nouvelle loi

    bancaire apporte deux lments fondamentaux que sont dune part, des

    nouvelles rgles prudentielles dans le cadre de Bles II qui sont plus qualitatives

    et spcifiques et qui ncessitent le recours de nouveaux profils en matire deressources humaines et des moyens techniques sophistiqus et dautre part,

    lautonomie de la banque centrale, seule institution charge de veiller la

    rgulation et la surveillance du systme bancaire et de conduire la politique

    montaire.

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    Pour la plupart, ces rformes ont soit atteint leurs objectifs soit runissent toutes

    les conditions pour atteindre les rsultats escompts, et dun point de vue

    institutionnel le Maroc dispose actuellement du systme financier le plus

    structur de la rive sud de la mditerrane et certainement le plus performant,

    qui affiche des taux de rentabilit rels trs attrayants, les meilleurs aprs ceux

    observs en Afrique du Sud. Cependant, rares sont les institutions ou entreprises

    financires qui peuvent se prvaloir dune taille susceptible de concurrencer les

    plus grandes banques dAfrique du Sud ou mme dEgypte. La recherche de la

    taille critique passe par un mouvement de concentration et pose la question des

    modalits et des formes de ladite concentration. Le problme de lintgration des

    structures de march inluctable pour la survie du march nest quant lui et

    lheure actuelle pas encore pos.

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    Ces dernires annes ont enregistr une amlioration intressante du

    fonctionnement des mcanismes concurrentiels du systme bancaire et un dbut

    de concentration qui nest toutefois pas toujours le reflet dun aiguisement de la

    concurrence. La concentration observe au sein du systme bancaire marocain

    reste moins importante par rapport celle observe dans la plupart des pays

    dvelopps. En France, par exemple, 10% des tablissements de crdit

    concentrent prs de 90% de lactivit bancaire alors quau Maroc prs de 20%

    des tablissements de crdit concentrent seulement prs de 64% de lactivit

    bancaire, en 2004, et aucune banque marocaine, lexception peut tre du

    groupe Attijariwafa Bank, na encore atteint une taille critique des premires

    banques gyptiennes et algriennes dans le monde arabe et des banques sud-

    africaine en Afrique comme le montrent les indicateurs suivants:

    Le total bilan de la premire banque marocaine (Attijariwafa Bank)

    est infrieur celui des trois premires banques gyptiennes

    (National Bank of Egypt, Banque Misr et Banque du Caire) ;

    Le total du bilan de la premire banque sud-africaine

    (Amalgamated Banks of Saouth Afriqua ltd) fait plus de 4 fois celui

    de la premire banque marocaine ;

    Le total bilan de la premire banque marocaine (Attijariwafa Bank)

    reprsente le tiers de la deuxime banque sud-africaine (First

    National Bank Holding ltd).

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    Aussi, une amlioration des conditions de la concurrence devrait normalement

    conduire une rduction assez significative du nombre des tablissements

    bancaires et par l augmenter la taille critique des banques marocaines.

    Il est relever, en outre, que la mutation actuelle observe dans les pays

    dvelopps tarde de dessiner au Maroc notamment pour les activits hors

    bilancielles qui traduisent ltat de dveloppement du service bancaire autre que

    le crdit. Ainsi, en 2004, la part du hors bilan reprsente prs de 15% du total

    bilan dont prs de 80% consiste en des engagements traditionnels

    (CREDOC ) alors que dans les pays dvelopps les engagements du hors

    bilan reprsentent plusieurs fois le total bilan.

    Par ailleurs, les banques marocaines sintressent comme dans la plupart des

    pays dvelopps aux activits de march. Pratiquement toutes les banques

    marocaines ont filialis les activits de march (socit de bourse et socit de

    gestion). Mais lesdites banques nutilisent que trs peu les opportunits

    offertes par les compartiments de march aussi bien au niveau de leurs

    ressources que de leurs emplois lexception de quelques OFS (CIH, BNDE)qui ont lev des capitaux dans le seul et unique objectif de leur recapitalisation

    ou de quelques oprations au profit des salaris dans le cadre des stock-options.

    Ainsi, il est relever que la part des rsultats des oprations de march dans le

    PNB est infrieure 10% comme lindique le graphique suivant :

    0%

    50%

    100%

    2002 2003 2004

    marge d'intrt marge sur commissions rsultats des oprations de march

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    Il est noter, par ailleurs, que lessentiel des ressources des banques marocaines

    provient encore des dpts vue et terme comme le montre le graphique

    suivant :

    4,60%4,90%

    79,10%

    7,60%

    3,80%

    Dpts de la clientle fonds propres Dettes envers les EC

    Titres de crances mis Autres

    Les mutations les plus importantes sont toutefois le produit de la nouvelle

    rglementation concernant la gestion des tablissements bancaires et notamment

    le rle des administrateurs. En effet, lesdits tablissements sont tenus de se doter

    dun systme de contrle interne leur permettant de sassurer que les oprations

    ralises sont conformes aux dispositions lgales et rglementaires en vigueur

    ainsi quaux orientations des organes de gestion et que les limites fixes par ces

    organes pour la prise de risques sont strictement respectes. Ce dispositif doit

    galement garantir la fiabilit des conditions de collecte, de traitement, de

    diffusion et de conservation des donnes comptables et financires.

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    Les instances dirigeantes doivent tre directement impliques dans la

    conception, la mise en uvre (organe de direction) et lapprobation du systme

    de contrle interne (conseil dadministration ou de surveillance). Lorgane

    dadministration doit se faire assister par un comit daudit constitu, en partie,

    dadministrateurs non dirigeants, charg notamment dvaluer la cohrence et

    ladquation des dispositifs de contrle mis en place ainsi que la pertinence des

    mesures correctrices adoptes pour combler les lacunes et insuffisances

    constates. De plus, les tablissements de crdit, dune certaine taille, sont tenus

    de dsigner un responsable du contrle interne, indpendant des entits

    oprationnelles, charg du suivi des dispositifs du contrle interne.

    Il est relever galement que le comportement des tablissements bancaires est

    pratiquement le mme quelque soit la nature du capital (banques prives,

    banques publiques, banques semi publiques, banques participation trangre).

    Les banques capitaux franais ne sont pas plus agressives, plus innovantes ou

    plus portes ltranger que les autres banques et se limitent finalement une

    simple gestion de leurs parts de march.Enfin, comme signal plus haut, lanne 2006, sera marque par lentre en

    vigueur dune nouvelle loi bancaire et ladoption des nouveaux statuts de Bank

    Al Maghrib en vue de confrer la Banque Centrale une plus grande autonomie

    de nature de renforcer la fois, lefficacit de ses interventions et la crdibilit

    de sa politique montaire.

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    Les rformes entreprises ont permis de doter le systme financier national de

    tous les compartiments de march (march montaire, march financier etmarch de changes) o sont traits une varit de produits financiers (bons du

    Trsor, titres de crance ngociables, actions, obligations) travers les

    socits de bourse, les socits de gestion, les IVT

    Lenvironnement lgal et rglementaire du march des capitaux est moderne et

    plusieurs amendements aux textes de loi de 1993 ont t apports, rcemment,

    dans lobjectif de suivre lvolution des places financires dveloppes et seconformer aux normes internationales. On peut citer, titre dexemples, en

    2004, la promulgation de lois concernant les offres publiques, les oprations de

    pension ou la modernisation des lois relatives au march bousier qui a eu pour

    apports principaux de revoir les conditions dintroduction sur le march boursier

    et le renforcement du pouvoir du CDVM. Le march de capitaux est galement

    dot dune infrastructure technique moderne, notamment sur le march financier

    puisque la Bourse de Casablanca dispose doutils techniques comparables ceux

    existants sur les bourses internationales et assure un rglement-livraison

    simultan et une garantie de bonne fin des oprations. Par ailleurs, les titres sont

    dmatrialiss et inscrits en compte au niveau du dpositaire central

    (Maroclear).

    Les rsultats sont extrmement ingaux et souvent marqus par une volution

    assez erratique : Le march montaire demeure encore un simple march

    interbancaire, le march des changes est caractris par un volume doprations

    extrmement modeste et le march financier manque de papier

    Aussi, malgr un cadre lgal et une infrastructure technique modernes et plus de

    dix ans aprs la mise en place de la rforme des marchs de capitaux, on peut

    relever que les compartiments de march ne jouent pas encore un rle

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    significatif dans le financement des investissements et ne constituent pas encore

    un vritable outil alternatif au financement bancaire.

    Les indicateurs sur les augmentations de capital en numraire, sur lvolution du

    march des TCN et des obligations permettent daboutir un tel constat :

    Les metteurs inscrits la cote de la bourse des valeurs ont lev en moyenne,

    entre 1993 et 2005, prs de 1 milliard de dirhams par an ce qui reprsente 0,93%

    de la FBCF en 2005.

    0

    500

    1 000

    1 500

    2 000

    2 500

    3 000

    1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005

    Il est noter dune part, que prs de 50% des metteurs ayant procd des

    augmentations de capital en numraire sont des institutions financires

    lesquelles ont lev, entre 1993 et 2005, prs de 60% du total des augmentations

    de capital en numraire et que dautre part, la plus grosse opration a t luvre

    du CIH qui a lev 2 milliards de dirhams en 2000.

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    En plus dune volution en dents de scie, il est relever le faible recours aux

    billets de trsorerie de la part des entreprises marocaines (une dizaine

    dmetteurs tels lONA, lONE...).

    0

    1 000

    2 000

    3 000

    4 000

    5 000

    6 000

    1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005

    0

    1000

    2000

    3000

    4000

    5000

    6000

    1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

    BT BSF CD

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    Aussi, il est noter que les missions sur le march obligataire se caractrisent

    galement par une volatilit et quen 2005, le volume desdites missions a

    baiss de prs de 40% par rapport lanne prcdente.

    Mais l nest pas le plus important puisque mme dans les pays tradition

    ancre de structure de march, le financement des investissements est

    principalement dorigine bancaire et ces dernires annes le financement par le

    march est de plus en plus marginalis, autour de 5% du financement des

    investissements. Le march a des vertus pdagogiques en matire de

    transparence, de structuration des entreprises, dvaluation, daudit et participe

    lamlioration des conditions de financement bancaire. Aussi, le dveloppement

    du march secondaire, de sa liquidit et du volume de transactions est de ce

    point de vue aussi important que de nouvelles introductions ou des

    augmentations de capital. Aussi, le march financier semble, depuis

    lintroduction de Maroc Telecom, en dcembre 2004, connatre quelques

    changements de structure qui risquent davoir des effets dentranement.

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    Le systme bancaire semble dot dune apparente solidit comme le montrent

    les indicateurs suivants :

    Les ratios des rgles prudentielles dpassent largement ce qui est requis

    notamment le ratio Cooke qui impose aux tablissements de crdit de

    proportionner le montant de leurs fonds propres au niveau des risques de crdit

    quils encourent, de manire respecter en permanence, sur base individuelle et

    consolide, un ratio minimum de 8%. Aussi, le ratio moyen des banques est

    estim 10,2% et 13,5% si lon ne tient compte que des banques

    commerciales. Cependant, cette situation ne reflte pas toujours un signe dune

    gestion optimale et rentable des ressources du systme bancaire.

    Cette aisance en matire de fonds propres renforce la structure oligopolistique

    du secteur, la rentabilit trs confortable des banques les plus importantes tant

    due en partie au maintien des petites banques les moins rentables.

    Total bilan 367 384 417

    Crdits par dcaissement (nets des provisions), y

    compris les concours aux socits de financement

    2002 207 223

    Dpts de la clientle 275 300 327

    31 27 32

    Rsultat net 0,30 -0,55 3,47

    Rendement moyen des emplois 6,50% 6,05% 5,56%

    Cot moyen des ressources 2,72% 2,20% 1,92%

    Coefficient moyen dexploitation 53,40% 53,60% 52,00%

    Rentabilit des actifs (ROA) 0,08% -0,13% 0,84%

    Rentabilit des fonds propres (ROE) 1% 2% 11%

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    La rentabilit du secteur bancaire, malgr la diminution continue de la marge

    dintermdiation de crdit, est encore apprciable. Ladite marge est passe de

    6,3% en 1990 4% en 2004. Atout le plus important du systme bancaire

    marocain, le cot des ressources qui nest pas appel connatre la mme

    volution que celle des pays europens puisque la marge de progression des

    dpts vue, qui nexigent quune faible rmunration ou mme aucune

    rmunration, est trs importante. Le cot des ressources a de trs fortes chances

    de rester relativement bas pendant encore de nombreuses annes.

    Cot moyen des

    principales

    ressources

    Marge globale

    d'intermdiatio

    n

    Taux de rendement

    des principaux

    emplois

    1990 11

    1991 5 6,3 11,2

    1992 5,5 6,3 11,6

    1993 5,8 5,8 11,5

    1994 5 5,5 10,5

    1995 4,2 5,7 10

    1996 4,3 5,8 10,1

    1997 4,5 5,4 9,9

    1998 4 5,5 9,4

    1999 3,5 5,5 8,9

    2000 3 4,6 7,7

    2001 2,5 4,4 6,8

    2002 2,2 4,3 6,3

    2003 2 4,1 5,9

    2004 5,5

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    Les liquidits des banques sont un niveau confortable (phnomne de

    surliquidit) en dpit dun portefeuille important en bons du Trsor avec une

    maturit longue et moyenne.

    0

    10000

    20000

    30000

    40000

    5000060000

    70000

    80000

    1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

    0

    10000

    20000

    30000

    40000

    50000

    60000

    70000

    1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

    Court terme Moyen terme Long terme

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    14

    La surliquidit observe actuellement et depuis maintenant quelques annes

    dans le systme bancaire marocain est dans une large mesure la consquence du

    maintien un niveau trs lev, malgr une volution en dents de scie, des

    transferts des RME et des recettes de privatisation.

    0

    5000

    10000

    15000

    20000

    25000

    30000

    35000

    40000

    1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

    0

    5000

    10000

    15000

    20000

    25000

    1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

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    Cette tendance pourrait nanmoins enregistrer des changements plus ou moins

    importants dans le cas dune dynamisation plus importante de la concurrence qui

    aurait pour rsultat de plus grandes facilits daccs au crdit bancaire.

    La mobilisation de lpargne par les banques est actuellement beaucoup moins

    dveloppe par rapport ce qui est observ dans les conomies dveloppes

    principalement cause de la surliquidit existante. Mais le potentiel de

    lamlioration de lpargne susceptible dtre collecte par les banques est

    extrmement important. Les banques marocaines ne sont en outre pas toujours

    motives ou contraintes de mettre en place un ventail large de taux dintrt

    (fixe, variable, mixte) cause de la faiblesse de la concurrence. A ce niveau,

    une grande dynamisation de la concurrence qui est attendue va amliorer non

    seulement les conditions de mobilisation de lpargne mais en mme temps

    faciliter laccs au crdit bancaire pour la grande majorit des entreprises

    pouvant offrir des comptes dexploitation viables.

    Les banques marocaines semblent gnralement bien gres et les filiales de

    banques franaises ne se signalent pas par une qualit de gestion diffrente des

    banques capitaux marocains, en particulier les banques prives font preuve de

    prudence dans leur gestion. Les indicateurs defficacit de la gestion montrent

    que les dpenses, y compris les dpenses de personnel ont connu une sensible

    diminution dans plusieurs tablissements bancaires.

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    Les marges de progression du taux de bancarisation demeurent encore trs

    importantes. En effet, la bancarisation au Maroc demeure encore modeste

    cause de plusieurs facteurs notamment limportance du secteur informel, larticence utiliser des moyens de paiement scripturaux. Le nombre global des

    comptes ouverts auprs des banques et de Barid Al Maghrib slve 10

    millions, en 2004, soit par rapport la population totale, un taux de

    bancarisation de 34%. Hors Barid Al Maghrib, ledit taux est de 24%.

    Le Risque de taux apparat matris car lessentiel des taux pratiqus sont des

    taux fixes. Ceci rsulte de la surliquidit qui permet aux banques de faire ce

    quelles veulent notamment vis--vis des demandeurs de crdit et de la faiblesse

    de la concurrence au sein du systme bancaire.

    Les banques commerciales ne semblent pas tre vulnrables au risque de

    change, alors que les banques spcialises y sont exposes en raison de leurs

    emprunts en devises. Dailleurs la position de change des banques commerciales

    est largement infrieure aux rgles prudentielles mises en place par BAM.

    En conclusion, le systme bancaire dispose dun certain nombre datouts

    importants mme sil est encore plomb par la situation du CIH et du Crdit

    Agricole. La privatisation partielle du CIH et la rvision des conditions de

    fonctionnement du Crdit Agricole ainsi que sa recapitalisation par lEtat

    devraient allger le poids des crances douteuses dans le systme bancaire

    marocain. Ce qui ouvrirait la voie une plus grande flexibilit de la politique

    des changes et louverture du compte capital.

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    LEtat a montr, depuis le lancement du mouvement de rformes en 1993, sa

    dtermination en vue de dvelopper les compartiments de march et notamment

    le march financier. Aujourdhui, les pouvoirs publics sapprtent a mettre en

    place dautres rformes en vue de dvelopper lattractivit du march (mise en

    place de march de produits drivs).

    Aprs les rformes entames au dbut de la dcennie 90, au milieu des annes

    90 et au dbut de la dcennie 2000, la plupart des compartiments de march sont

    actuellement dots dune rglementation qui rpond aux normes internationales

    en la matire.

    Incontestablement, les entreprises privatises par le biais du march financier

    ont cr une dynamique dans le dveloppement de la Bourse des Valeurs de

    Casablanca. Lintroduction dune dizaine dentreprises dont la BMCE, Samir,

    Sonasid, BCP et surtout Maroc Telecom ont permis dattirer et de mobiliser une

    pargne relativement importante qui a dpass de loin celle qui tait offerte. A

    titre dexemple, lopration de Maroc Telecom a suscit une demande de 192

    milliards de dirhams contre une offre de 8,9 milliards de dirhams (taux de sur-

    souscription = 21,5 fois) et avec un nombre record de 130 000 souscripteurs.

  • 8/13/2019 Prospective Maroc 2030 - le systme financier marocain..pdf

    20/52

    18

    Aussi en 2005, la capitalisation boursire des entreprises privatises reprsente

    54% de la capitalisation boursire totale. Il est relever que ce chiffre passe

    prs de 20% si lon ne tient pas compte de Maroc Telecom.

    CB Autres entreprises CB des entreprises privatises

    Linfrastructure technique des marchs joue un rle de plus en plus important

    dans le dveloppement de ces derniers notamment en matire de scurisation et

    de suivi des transactions. Dans ce cadre, la Bourse des valeurs de Casablanca a

    mis en place des systmes et des outils qui sont comparables ceux fonctionnant

    sur les marchs dvelopps. Il est noter, que dans la continuit de la

    modernisation de son infrastructure technique, la Bourse de Casablanca

    sapprte moderniser son systme de cotation dici fin 2005.

    Les cots pays par les investisseurs quils soient nationaux ou trangers jouent

    un rle important dans le recours au march. Il est relever cet gard que les

    commissions payes par lesdits investisseurs ont enregistr une tendance la

    baisse depuis la fin de la dcennie 90 :

  • 8/13/2019 Prospective Maroc 2030 - le systme financier marocain..pdf

    21/52

    19

    Cest ainsi que le taux de commissions sur les transactions en actions la

    Bourse de Casablanca est pass de 0,24% 0,14% en dcembre 1998 puis

    0,10% en janvier 2000 alors que celui correspondant aux obligations est pass

    de 0,07% 0,012% puis 50 dirhams par transaction, en 2004. Quant au taux de

    commission revenant lautorit de march lors du dpt dune note

    dinformation, il est pass de 0,1% 0,05% en septembre 2000.

    La part dtenue par les investisseurs trangers dans la capitalisation boursire est

    apprciable : elle est ainsi, passe de 21% 28% en 2005 suite lintroductiondu groupe Vivendi dans le capital de Maroc Telecom. En outre, il est noter que

    plus de 90% des investissements trangers constituent des participations

    stratgiques alors que le flottant dtenu par lesdits investisseurs qui pourrait

    rapidement se diriger vers dautres marchs mergents le cas chant, constitue

    moins de 2% de la capitalisation boursire, en 2005.

    0,00%

    20,00%

    40,00%

    60,00%

    80,00%

    100,00%

    2003 2004

    CB dtenue par les nationaux CB dtenue par trangers

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    22/52

    20

    Le systme bancaire souffre du montant lev des crances en souffrance,

    surtout dans les anciens OFS. La situation financire des banques spcialises

    continue constituer le segment le plus faible du secteur bancaire, reprsentant

    50 pour cent du total des crances en souffrance. Les banques marocaines sont

    trs saines mais le poids des crances douteuses par rapport un systme bancaire

    trs structur demeure trop lev ceci malgr limportance des garanties exiges

    par les banques marocaines. Tant que le poids des crances douteuses reste

    important, laccs au crdit principalement pour les PME demeurera difficile

    et/ou onreux et la prise de conscience de la gravit de cette question et la mise

    en place des mesures allant dans le sens de lallgement du poids de ce fardeau

    amliorera de manire significative lintgration du systme bancaire dans le

    systme productif.

    Un systme bancaire moderne mais qui tarde connatre la mme volution que

    celle enregistre par les pays dvelopps puisque lessentiel du PNB bancaire

    provient encore des revenus de lintermdiation de crdit. Les activits de

    services sont peu dveloppes et dune manire gnrale, le hors bilan des

    banques marocaines est en de des potentialits que peut offrir le systme.

    Les vulnrabilits structurelles de la position de liquidit du systme bancaire :

    freine la concurrence.

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    23/52

    21

    La liquidit est llment central du dveloppement du march financier, or la

    Bourse de Casablanca souffre dun manque de liquidit comme lindique le

    graphique suivant :

    0,00%

    2,00%

    4,00%

    6,00%

    8,00%

    10,00%

    12,00%

    14,00%16,00%

    2001 2002 2003 2004 2005

    ratio de liquidit

    Malgr les hausses enregistres, en 2004 et 2005, le ratio de liquidit1 de la

    Bourse de Casablanca est encore loin de celui enregistr sur les marchs

    dvelopps voire les marchs mergents qui affichent des ratios de plus de 40%.

    Aussi, il est noter dune part, que seule une dizaine de valeurs ont un niveau de

    liquidit relativement satisfaisant, et dautre part, que le ratio de liquidit le plus

    lev, en 2005, a atteint prs de 28% et a t enregistr par Sonasid.

    1Ratio de liquidit = volume sur le march central / capitalisation boursire

  • 8/13/2019 Prospective Maroc 2030 - le systme financier marocain..pdf

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    22

    Le nombre dmetteurs qui ont rejoint la cote de la bourse des valeurs demeure

    faible. Aussi, en lespace de 13 ans (1993-2005), la Bourse de Casablanca a

    enregistr 28 introductions dont 9 dans le cadre du processus de privatisation.

    20 1

    4 5 5 31 2 0 0

    2 35 4

    18

    13

    1 2 2 0 03

    1 20

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

    Nombre de socits cotes Introductions Radiations

    Depuis 2003, le volume des transactions enregistr la Bourse de Casablanca

    connat certes une progression mais il demeure relativement faible notamment

    sur le march central. Aussi, le volume moyen quotidien trait sur le march

    central a t de lordre de 65 millions de dirhams en 2004. Cette situation est

    due essentiellement la faiblesse du flottant dun nombre important

    dentreprises cotes : la capitalisation boursire flottante de 20% des metteurs

    constituent prs de 80% de la capitalisation boursire totale flottante.

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    0,00

    20 000,00

    40 000,00

    60 000,00

    80 000,00

    100 000,00

    120 000,00

    140 000,00

    160 000,00

    1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

    march central march de blocs Autres :offres publiques, introductions, apports de titres et transferts

    Cette volution en dents de scie est somme toute assez modeste malgr les trs

    fortes progressions (1998, 1999, 2003 et 2005) qui ne concernent que certaines

    entreprises (holding) ou un nombre limit dactivits conomiques

    (principalement le secteur financier2et les tlcommunications depuis 2005).

    0%

    20%

    40%

    60%

    80%

    100%

    2003 2004 2005

    Secteur f inancier Holding Tlcommunication Autres

    2Secteur financier : banques, socits de financement et assurances

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    24

    Depuis le dbut des annes quatre-vingts, le Maroc a t contraint de changer de

    politique conomique. Une politique conomique de stabilisation et

    dajustement a remplac celle dexpansion pratique durant les annes soixante

    et soixante-dix. Les rformes mises en uvre par les pouvoirs publics durant les

    annes quatre-vingt-dix et celles durant le dbut des annes 2000 constituent un

    prolongement et un approfondissement des rformes financires et du secteur

    financier inities partir de la deuxime moiti de la dcennie 80.

    Pour faire face la dgradation de la situation financire intrieure et extrieure

    au cours des annes quatre-vingts, qui tait marque par la crise de

    lendettement et les perspectives peu favorables pour les exportations des

    phosphates et leurs drivs (principales produits lexportation), des politiquesdajustement ont t adoptes dans le cadre du Programme dAjustement

    Structurel.

    Les principaux objectifs assigns par ce programme sont :

    - La rduction des dpenses publiques caractre conomique et social

    afin de sauvegarder les quilibres financiers internes et de comprimer le

    dficit budgtaire ;

    - La dvaluation de la monnaie et la libralisation du commerce extrieur

    pour encourager les exportations, dcourager les importations et, par

    consquent, quilibrer la balance commerciale et le compte capital.

    Ces objectifs intermdiaires cherchaient le rtablissement de lquilibre des

    grandeurs macroconomiques et la croissance conomique sur des bases plus

    saines.

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    25

    Afin datteindre ces objectifs, plusieurs mesures ont t adoptes :

    - La libralisation du commerce extrieur travers une simplification et un

    allgement des procdures administratives et de la rglementation rgissant

    les changes de biens, de services, de transferts et de mouvements de

    capitaux (convertibilit partielle du Dirham) ;

    - La libralisation des prix de la quasi-totalit des produits et des services.

    - La rforme fiscale (loi de avril 1984) qui cherche moderniser et

    simplifier le systme fiscal marocain (TVA, IS et IGR) fin damliorer le

    financement public au Maroc.

    - La privatisation ou le dsengagement de lEtat des entreprises publiques

    (loi 39-89 du 11 avril 1990) avait comme objectifs une rduction de la

    fonction conomique de lEtat, un soulagement des finances publiques et

    une dynamisation de la Bourse des valeurs de Casablanca.

    - La nouvelle politique montaire a t marque par labandon progressif

    des modes dintervention administrs et la monte des mcanismes

    indirects. Les principales mesures de cette politique sont : La suppression de lencadrement du crdit ;

    La libralisation des taux dintrts crditeurs et dbiteurs ;

    La modulation des volumes et des taux de refinancement auprs de

    Bank Al Maghrib

    Le maniement de la rserve montaire comme filet de scurit ;

    La dynamisation du march montaire ;

    La cration de nouveaux marchs concurrentiels de largent

    mme de permettre une allocation optimale des ressources entre les

    diffrents oprateurs conomiques ;

    Labandon progressif, sur une priode transitoire, des emplois

    obligatoires et des financements privilgis.

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    26

    Pendant longtemps, le systme financier marocain a t domin par un secteur

    bancaire et une pargne constitue principalement par les dpts vues et

    terme. La rforme financire a touch le cadre rglementaire et a largi les

    canaux de collecte de lpargne, les possibilits de financement et, dune

    manire gnrale, les possibilits dintermdiation pour toute sorte dopration

    financire.

    Dans le cadre des ses orientations explicites, la loi bancaire de juillet 1993 a eu

    pour objet :

    - Dunifier le dispositif juridique applicable lensemble des tablissements

    bancaires et financiers afin de crer les conditions de la concurrence ;

    - Dlargir le cadre de la concertation entre les autorits montaires et la

    profession ;

    - De renforcer la protection des dposants et des emprunteurs en renforantles droits et la protection des ces derniers et en mettant en place des

    moyens de contrle adapts, ainsi quun rgime de sanctions profondment

    ramnag.

    Les structures du systme bancaire marocain sont organises autour des autorits

    de tutelle et de contrle, des organes de consultation et de coordination, des

    banques et des socits de financement.A travers les avis du Conseil National de la Monnaie et de lEpargne (CNME),

    du Comit des Etablissements de Crdit (CEC) et/ ou de la Commission de

    Discipline des Etablissements de Crdit, le Ministre de Finance exerce une

    tutelle et un contrle sur le systme bancaire. Bank Al Maghrib est la deuxime

    entit de surveillance du systme bancaire et financier marocain. Son pouvoir de

    contrle et de dissuasion a t redfini et largie avec le loi bancaire de 1993.

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    27

    Les organes de consultation et de coordination sont : le Conseil National de la

    Monnaie et de lEpargne (CNME), le Comit des Etablissements de Crdit

    (CEC), la Commission de Discipline des Etablissements de Crdit et les

    associations professionnelles dont notamment le Groupement Professionnel des

    Banques au Maroc (GPBM) et lAssociation Professionnelle des Socits de

    Financement (APSF).

    Pour exercer leurs activits, les tablissements de crdit ainsi que leurs

    dirigeants doivent dun cot satisfaire un certain nombre de conditions et

    dexigences nouvelles et respecter un ensemble de rgles, dun autre cot. Ces

    conditions et rgles sont :

    - Lhonorabilit des personnes ;

    - Le non-cumul de fonctions ;

    - Lagrment par le Ministre des Finances ;

    - Le respect normes prudentielles (capital minimum, coefficients de liquidit,

    de solvabilit, de division des risques et de tout autre ratio prvu par Bank

    Al Maghrib) ;- Le respect des rgles comptables tablies par Bank Al Maghrib ;

    - Ladhsion une organisation professionnelle ;

    Le march interbancaire permet aux banques dquilibrer leur trsorerie en

    compensant entre elles les dficits ou les excdents ou en empruntant les

    sommes complmentaires qui leur sont ncessaires auprs des diffrentes

    banques spcialises.

    Mais avant de recourir au march interbancaire pour leurs besoins en trsorerie,

    les banques font gnralement un arbitrage entre les diffrentes possibilits de

    refinancement auxquelles elles peuvent accder afin doptimiser lutilisation des

  • 8/13/2019 Prospective Maroc 2030 - le systme financier marocain..pdf

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    28

    moyens financiers que ces possibilits procurent, en commenant par celles qui

    offrent les taux les moins levs. Antrieurement la rforme de refinancement

    de juin 1995,les banques pouvaient se procurer des avances soit sur le march

    interbancaire soit par le rescompte auprs de Bank Al Maghrib des crdits

    privilgis taux peu levs ou encore par les diffrentes avances que celles- ci

    leur consentait sur le march montaire .

    Depuis la mise en place de cette rforme, seul subsiste le recours au march

    montaire, o les transactions interbancaires se sont dveloppes car elles

    offrent des taux plus avantageux que ceux de Bank Al Maghrib tout en suivant,

    la hausse comme la baisse, lvolution des taux directeurs de celle-ci.

    Le Trsor a eu accs aux circuits de financement du march montaire en 1983,

    en mettant, de manire permanente, des Bons du Trsor 1 mois.

    Ces bons, dont le taux dmission tait susceptible dtre adapt aux fluctuations

    de ce march, avaient bnfici de lappui de lInstitut dEmission qui accordait,sur eux, des avances aux taux descompte ( alors de 7%) et ce, jusquen janvier

    1985.

    A compter du 22 janvier 1985, les avances taux fixes de Bank Al Maghrib sur

    le march montaire ont t remplaces par des concours taux variables et les

    Bons du Trsor un mois ont t admis, en garantie de ces avances, au mme

    titre que les effets de commerce rescomptables.

    La technique des adjudications des Bons du Trsor na t introduite sur ce

    march qu partir de 1989.

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    29

    La cration des titres de crances ngociable (loi N35-94 du 26 janvier 1995)

    sinscrit dans le mouvement douverture aux agents non financiers appels

    intervenir plus activement sur le march montaire.

    Les titres de crances ngociables contribueront en effet transformer davantage

    encore ce march et renforcer son dcloisonnement que les adjudications des

    Bons du Trsor avaient introduit puis dvelopp en lui permettant de devenir,

    peu peu, accessible tous les oprateurs conomiques.

    Les investisseurs pourraient ainsi mieux arbitrer entre les diffrents produits et

    choisir la dure des placements qui leur convienne.

    Ainsi, aux cts des Bons du Trsor qui bnficiaient dj du caractre

    ngociable, la loi 35-94 a prvu trois autres titres de crances ngociables

    savoir : les certificats de dpts, les bons des socits de financement et les

    billets de trsorerie.

    La loi sur la titrisation dactifs a prvu lapplication de la technique de titrisation

    sur les crances hypothcaires et sur les autres actifs. Les autorits ont limit,

    dans une premire tape, ces oprations aux titrisations restreintes comportant

    cession des crdits au logement garantis par hypothque et effectues par un

    tablissement de crdit vis par la loi bancaire du 6 juillet 1993, comme cela

    ressort d ailleurs des dispositions de la loi .

    Le march hypothcaire, au Maroc reprsente plus de 15 milliards de dirhams

    fin 1996, avec plus de 9 milliards de concours lhabitat pour le seul CIH, prs

    de 5 milliards pour les banques primaires et 1 milliard pour les socits de

    financement spcialises dans le crdit immobilier .

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    Le systme de financement direct a t profondment rform partir de 1993.

    Afin de russir lorganisation, le contrle et le fonctionnement du march

    boursier, les pouvoirs publics ont promulgu respectivement :- Le dahir sur la Bourse des Valeurs (portant loi N 1-93-211 du 21

    septembre 1993) modifi et complt par la loi 34-96 du 9 janvier 1997 qui

    a ramnag lorganisation du march boursier tout en renforant les

    mesures relatives sa surveillance ;

    - Le dahir concernant la cration du Conseil Dontologique des Valeurs

    Mobilires (CDVM) et les informations exiges des personnes morales

    faisant appel public lpargne (Dahir portant loi N 1-93-212 du 21

    septembre 1993) ;

    - Le dahir portant loi N 1-93-212 du 21 septembre 1993 relative aux

    Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilires (OPCVM) ;

    - Le dahir N 1-96-246 portant loi N 35-96 du 9 janvier 1997 relative la

    cration dun dpositaire central et linstitution dun rgime gnral de

    linscription en compte de certaines valeurs.

    Linstitution du march des changes3au Maroc, en juin 1996, entre dans le cadre

    du dmantlement des barrires douanires, suite ladhsion du Maroc au

    GATT, de la libralisation progressive de la rglementation des changes et de la

    ralisation de la convertibilit du dirham sur les oprations courantes, suite

    ladhsion du Maroc depuis 1993 aux obligations de larticle VIII du FMI.

    Les principales innovations rsident dans la possibilit confre aux entreprises

    de pouvoir ngocier le dnouement de leurs oprations internationales tout en se

    couvrant contre le risque de change et aux banques de pouvoir coter et excuter

    3Circulaire de lOffice des Changes N 1633 du premier avril 1996 relative linstitution

    dun march des changes au Maroc et plusieurs autres circulaires de Bank Al Maghrib(N9/G/96, N 61/DAI/96, N 473/DAI/96, 62/DAI/96, N 63/DAI/96, N 63/DAI/96,

    N64/DAI/96).

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    31

    directement entre elles les ordres dachat et de vente de la clientle, sans passer

    par Bank Al Maghrib.

    Le nouveau march des changes a confr des avantages non ngligeables aux

    entreprises comme aux banques.

    Pour les oprateurs conomiques, ce march permet de :

    - Avoir une cotation la demande (celle-ci ntait disponible, auparavant

    souvent que 48 heures aprs) ;

    - Dnouer leurs oprations le jour "J" de lordre ;

    - Ngocier le cours et choisir la banque devant procder aux transferts ou

    aux rapatriements des devises objet doprations commerciales ou

    financires dtermines ;

    - Obtenir les mmes dates de valeurs que celles pratiques au plan mondial

    en limitant celles-ci seulement deux jours (J + 2) au lieu de quatre jours

    auparavant ;

    - Limiter les frais lis lexcution des ordres, en mettant en concurrence les

    banques ;- Se couvrir contre le risque de change relatif aux transactions internationales

    effectues.

    Pour les banques, le nouveau march donne la possibilit de :

    - Fournir une cotation instantane aux oprateurs notamment aux

    investisseurs trangers ;

    - Raliser des gains non ngligeables entre les cours dachat et les cours de

    vente pratiqus ;

    - Spculer sur les positions de change autorises ;

    - Accomplir des oprations plus diversifies que par le pass notamment les

    swaps et la couverture terme.

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    32

    Le systme bancaire marocain a fonctionn pendant de longues annes dans le

    cadre dun systme de "crdit administr" (encadrement du crdit et tauxdintrt dbiteur et crditeur fixs par les autorit montaires en fonction des

    objectifs de la politique conomique). Dans un pareil systme le rle de la

    banque centrale se rduit un simple contrle des tablissements de crdit. Le

    ministre des finances, notamment la direction du trsor, dtermine lenveloppe

    des crdits distribuer et la rpartition entre les diffrentes banques. Dans un tel

    systme la concurrence entre les tablissements bancaires se rduit unengociation des banques avec la direction du trsor. Dans une situation de

    demande de crdit excdentaire, les banques sont en situation trs confortable

    vis--vis des demandeurs de crdit, elles peuvent imposer toute sorte de garantie

    pour octroyer des crdits et choisir elles mme, et souvent en fonction de leur

    seul intrt, les secteurs financer. Cette priode a concid avec une marge

    dintermdiation extrmement leve, dimportants vides de financement, des

    pans entiers de lconomie marocaine trouvaient des difficults accder au

    crdit bancaire.

    Cette situation telle que dcrite ne pouvait prvaloir que dans le cadre dune

    conomie protge pouvant permettre aux entreprises non financires de

    supporter des charges financires extrmement leves.

    La leve progressive des barrires douanires (la protection de lentreprise

    marocaine) a t initie paralllement une ouverture de plus en plus ample du

    systme bancaire. Laction des pouvoirs publics a t double : dune part, le

    plancher deffets publics a t supprim permettant aux banques dutiliser

    librement leurs rserves pour des emplois plus lucratifs pour le systme

    bancaire ; dautre part, la leve de lencadrement de crdit a t accompagne de

    la libralisation des taux dintrt dbiteur et crditeur. En agissant ainsi les

    pouvoirs publics mettent en place les conditions pour un fonctionnement rel du

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    33

    march des capitaux et pour un dveloppement de la concurrence au sein du

    systme bancaire : LEtat se financera comme tout agent conomique, limitant

    ainsi les revenus de seigneuriage, et les banques ne seront plus soumises aux

    dcisions de la direction du trsor. Cest le march qui, en principe, est cens

    dterminer lenveloppe du crdit distribuer par le systme bancaire.

    Un contrle purement administratif contraignant et rpressif doit ainsi se

    substituer un contrle qualitatif mais exerc de plus en plus et davantage par

    Bank Al Maghrib et qui porte sur le respect des rgles prudentielles. Le passage

    dune situation une autre ne sest pas fait sans difficults.

    Malgr de nombreuses injonctions des autorits publiques, les banques ont

    continu pratiquer des ententes, la clientle des banques pouvant difficilement

    faire jouer la concurrence son profit. En outre, le contrle par la banque

    centrale na pas toujours atteint les objectifs souhaits. Dimportants

    dysfonctionnements ont t observs notamment dans le cas de la BNDE, du

    CIH

    Un approfondissement des rformes a ainsi t jug ncessaire dans lobjectif delimitation du poids des crances, dune amlioration de la qualit du contrle

    exerc par la banque centrale et de la prparation des banques commerciales

    faire face aux exigences de Ble II.

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    34

    Il est extrmement difficile de tenter de rapporter les rsultats aux objectifs car

    les rformes engages se prsentent davantage sous la forme dun processus

    cumulatif et continu que dtapes de changement parcourir. A titre

    dillustration, peine la loi bancaire de 1993 est-elle entre en vigueur quune

    nouvelle loi bancaire visant approfondir la prcdente commence tre

    labore. Les rformes du march financier de 1993 ont trs rapidement t

    suivies dautres rformes allant toujours dans le sens de lapprofondissement des

    prcdentes. Il est noter que la plupart des rformes ne visent pas lever les

    dysfonctionnements des prcdentes mais sinscrivent dans lapprofondissement

    des prcdentes.

    Cette situation est due lvolution extrmement rapide observe dans le

    changement de fonctionnement du secteur financier ( lchelon national et

    international). A peine les oprateurs deviennent ils familiariss avec le ratio

    Cooke quun nouveau ratio est propos et bientt impos toutes les banquesdes systmes financiers structurs.

    Le changement linternational concernant les recompositions des systmes

    bancaires et des bourses, des organismes chargs de la collecte et du placement

    de lpargne nationale et de la nature des relations quentretiennent les diffrents

    lments entre eux font quil est plus intressant et plus utile de mettre en

    vidence les principaux germes de changement que dventuels rsultats.

    Toutefois, il est toujours possible de comparer ou de mettre en parallle

    quelques statistiques : les rformes ont-elles largi les conditions daccs au

    financement structur ? Les rformes ont-elles largi le financement structur

    un nombre plus important de secteurs dactivit ? Le cot daccs au

    financement structur est il plus comptitif quavant lentame de ces rformes et

    dune manire gnrale lintgration du systme financier au secteur rel sest

    elle amliore ?

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    35

    La rponse lensemble de ces questions ne peut tre que positive.Toutefois

    ltablissement de relations de causalit prcises entre la nature et la qualit des

    rformes et les rsultats obtenus est difficile tablir.

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    36

    Le systme bancaire souffre du montant lev des crances en souffrance,

    surtout dans les banques spcialises : Les crances en souffrance s'lvent

    16,5% des crdits distribus, mais tombent prs de 10% si lon carte les

    banques publiques spcialises. Le problme des crances en souffrance est

    aggrav par dimportants retards dans le recouvrement des crances via les

    tribunaux.

    Cette situation permet au systme bancaire de disposer de ressources bon

    march et de maintenir un niveau apprciable la marge dintermdiation de

    crdit. Mais cela permet en mme temps dattnuer les consquences dune

    concurrence cest dire les mutations attendues en matire de recomposition dupaysage du systme bancaire par des fusions-absorption susceptibles de

    permettre au Maroc davoir des groupes bancaires ayant une taille critique

    lchelon africain.

    La faiblesse du ratio des crdits allous lindustrie dans le total des emplois

    bancaires, prs de 40% en 2004, ne peut tre seulement le rsultat de la sur

    liquidit et/ou du niveau insuffisant des investissements raliss. Ledit ratio est

    depuis ces 5 dernires annes largement infrieur ce qui observ dans la

    plupart des pays comme la France, lEspagne

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    37

    Aussi, il est noter que le concours aux mnages sous formes de crdits la

    consommation et limmobilier slve lui tout seul prs de 28% de

    lencours des crdits, en 2004.

    Industrie de

    transformation

    19%

    Secteur primaire

    9%Autres services

    12%

    Activits financires

    11%

    Mnages

    27%

    Htellerie

    4%

    Transport et

    telecom

    3%

    Commerce,

    rparation

    8%

    BTP

    7%

    A fin dcembre 2004, les 17 banques agres marocaines offraient au pays un

    guichet pour 17 000 habitants (1 pour 2 500 en France), soit un taux debancarisation qui ne concerne encore que le quart de la population totale, mais la

    moiti de la population urbaine. Prs du tiers du rseau bancaire est concentr

    sur lagglomration casablancaise.

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    38

    La trs grande diffrence dlasticit la baisse des taux crditeurs et dbiteurs

    souligne le fait que la concurrence nest pas trs dveloppe sur le march. Les

    marges dintrt, tout particulirement en ce qui concerne les banques

    commerciales, ont t positivement influences par limportance des dpts

    vue non rmunrs comme sources de fonds, mais la tendance est la baisse en

    partie en raison de lintensification de la concurrence sur les taux dintrt et de

    la diminution gnrale du niveau des taux. Mais la tendance la baisse des cots

    du crdit est davantage due aux pressions exerces sur les banques par Bank Al

    Maghrib et de manire gnrale les pouvoirs publics pour limiter sinon viter lesententes ventuelles que pourraient passer les banques entre elles que par une

    vritable intensification de la concurrence.

    La restructuration des anciens OFS et leur ouverture au capital tranger et/ou

    priv va permettre au CIH, par exemple, dexercer dans des conditions

    extrmement comptitives un mtier quil matrise parfaitement savoir le

    financement de lhabitat. Aussi, la restructuration en cours du Crdit Agricole va

    certainement donner plus de visibilit et de rationalit au financement du secteur

    agricole.

    Les mutations de comportement des oprateurs financiers semblent moins

    rapides que celles du cadre rglementaire et dune manire gnrale des

    transformations observes sur le plan international.

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    La qualit et le prix des services offerts par les banques marocaines leur

    clientle sont encore nettement moins intressants comparativement ceux

    offerts par les banques franaises, espagnoles ou dans dautres pays europens.

    A lexception de la baisse du cot daccs aux crdits et dun dbut

    damlioration des conditions de leur accs, la concurrence au sein du systme

    bancaire marocain tarde encore produire des rsultats perceptibles de

    vritables changements. En outre, la banque marocaine dveloppe rarement de

    nouveaux mtiers adapts la demande exprime ou potentielle de sa clientle.

    La transposition simple sans efforts dadaptation de produits financiersdvelopps dans dautres environnements demeure encore la rgle.

    Les introductions lexception de IAM nont pas chang de manire

    significative, le poids de la CB/PIB.

    0,00%

    10,00%

    20,00%

    30,00%

    40,00%

    50,00%

    60,00%

    2001 2002 2003 2004 2005

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    40

    Il est noter que sur les marchs dvelopps le poids de la capitalisation

    boursire dpasse le PIB.

    Des pans entiers de lconomie nationale sont absents de la cote, notamment au

    niveau de lindustrie ( lexception des cimenteries) et des services. A la veille

    de lintroduction de Maroc Telecom, le secteur financier (banques, assurance,

    socits de financement et holdings financiers) reprsentait prs de 60% de la

    capitalisation boursire totale.

    0%

    10%20%

    30%

    40%

    50%

    60%

    70%

    80%

    90%

    100%

    2003 2004 2005

    Secteur financier Holding Tlcommunication Autres

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    41

    Mme si le nombre dmetteurs inscrits sur le march financier ne constitue pas

    un critre dterminant, il est relever que le faible nombre dentreprises cotes la Bourse de Casablanca reste une tendance lourde depuis la dcennie 90. Le

    chiffre des 54 entreprises inscrites fin 2005 est loin des 500 metteurs

    potentiellement cotables uniquement dans le secteur des industries de

    transformation. Cette situation est dautant plus dlicate que le lgislateur,

    travers les amendements loi apports en 2004, a assoupli les conditions

    dintroduction pour certains compartiments.

    Le march obligataire au sein de la Bourse de Casablanca narrive pas merger

    et lessentiel des transactions sur obligations se droule sur le march de gr

    gr.

    0%

    20%

    40%

    60%

    80%

    100%

    2001 2002 2003 2004 2005

    actions obligations

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    42

    Les metteurs narbitrent pas encore entre les diffrents compartiments de

    march en vue doptimiser leur politique de financement et le stade delunification des marchs de capitaux, que lon observe sur les marchs

    dvelopps, nest pas encore atteint.

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    43

    Deux lments importants vont constituer dans un avenir plus ou moins proche

    le socle dimportants germes de changement :

    Entre fin 2006 et fin 2007, la totalit des banques marocaines devrait tre

    outille sur le plan matriel, technique et au niveau des ressources humaines

    pour respecter les nouvelles normes prudentielles adoptes par Ble II. Ces

    nouvelles normes devraient avoir pour consquences linstauration de nouveaux

    rapports entre la banque et sa clientle, une analyse fine de la part des banques,si elles veulent dvelopper leur niveau dactivit, des secteurs porteurs de ceux

    qui le sont moins et un encouragement desdites banques aux entreprises pour

    que ces dernires sorientent vers les activits porteuses. Aussi,

    laccompagnement bancaire par le crdit va tre beaucoup plus qualitatif sur les

    capacits de lentreprise raliser des rsultats et beaucoup moins adosss des

    garanties que pourraient apporter lentreprise.

    Bien quencore relativement lent se dessiner, le mouvement de concentration

    va dans les prochaines annes changer le paysage du systme bancaire marocain.

    La banque marocaine est actuellement performante dans la cration dune

    activit bancaire dans de nombreux pays dAfrique sub-sahariennes mais elle est

    loin davoir la taille critique susceptible de lui permettre de supporter la

    concurrence que pourraient lui faire les banques trangres qui sinstalleraient

    au Maroc. Par ailleurs, la recherche dconomies dchelles dans le systme

    bancaire lchelon international est loin dtre achev.

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    Des rapprochements entre banques marocaines susceptibles de crer des ples et

    un adossement de grands groupes trangers vont certainement tre les options

    ou les variables de changement que suivra prochainement le systme bancaire

    marocain.

    Par ailleurs, depuis lintroduction de Maroc Telecom, fin 2004, les mutations

    observes sur le march financier semblent constituer dimportants germes de

    changements :

    En plus du secteur de tlcommunication, la cote a enregistr lavnement de

    nouvelles entreprises appartenant de nouveaux secteurs que sont lindustriepharmaceutique (Sothma), les concessions de services publics (Lydec) et le

    tourisme (Risma). Par ailleurs, il est relever lintrt que commence porter

    certaines PME caractre familial au march financier. Ainsi, Dari Couspate, en

    plus de son introduction la cote, a lev prs de 30 millions de dirhams pour

    financer lextension de sa capacit de production et dautres PME seraient sur le

    point de suivre son exemple. Aussi, lintgration du march financier au secteur

    rel commence se dessiner.

    Le volume de transactions enregistr par la Bourse de Casablanca connat une

    volution indniable la hausse, notamment depuis 2005. Il est relever que le

    germe de changement notable dans cette volution est laugmentation du volume

    de transactions sur le march central au dtriment du march de blocs : Ainsi, le

    volume moyen trait quotidiennement sur le march central est pass de 67

    millions de dirhams en 2001 157 millions en 2005 et prs de 330 millions

    lors du premier trimestre 2006.

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    0

    10 000

    20 000

    30 000

    40 000

    50 000

    60 000

    70 000

    80 00090 000

    100 000

    2001 2002 2003 2004 2005 1T2006

    March central March de blocs

    La rforme du systme financier ayant pour objectif principal de diversifier les

    sources de financement des entreprises, lvolution de lappel public lpargne

    est, cet gard, un indicateur non ngligeable. Certes, lappel public lpargne

    en est encore ses premiers balbutiements puisque, la sur liquidit quasi

    structurelle observe ces dernires annes ne contraint pas les banques

    constituer une partie de leurs ressources partir du march. Toutefois, le recours

    mme sil est encore timide de quelques entreprises telles Daricouspate (agro-

    industrie), Settavex (textile), Autoroute du Maroc, Lydec (infrastructure), Risma

    (Tourisme)constitue des germes de changement qui pourraient reconfigurer

    les modalits de financement du secteur productif.

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    En outre, un dveloppement plus significatif de linvestissement productif et son

    financement par les secteur bancaire et/ou un amenuisement des transferts des

    RME vont contraindre les banques non seulement dvelopper le taux de

    bancarisation mais recourir de plus en plus lappel public lpargne et

    mettre en place des produits financiers susceptibles de lui permettre daccder

    aisment lpargne des mnages marocains.

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    Les mutations observes ces 20 dernires annes dans la structuration, le

    fonctionnement et le comportement de la banque au niveau international sont

    tellement nombreuses et profondes quelles ont totalement transform le

    paysage et ce, dans la plupart des pays europens. Laccumulation des directives

    de la Commission Europenne tendant renforcer lhomognisation et

    lunification dans les pays de lUnion Europenne vont se traduire dans les

    toutes prochaines annes par lmergence de vritables groupes bancaires

    europens. Les entits destines avoir un rayonnement national tant

    ventuellement les institutions charges de la rgulation et du contrle. En outre,

    les discussions actuelles dans le cadre de lOMC et laccord de libre-change

    sign avec les USA englobant la libralisation des services financiers auront,

    une fois abouties ou entre en vigueur, dimportantes rpercussions dans le sens

    de lapprofondissement de louverture et de la concurrence et de lacclration

    du dveloppement du mouvement de concentration.Lensemble des ces lments influencera directement ou indirectement sur

    lvolution du systme bancaire marocain surtout si lon ajoute la libralisation

    inluctable plus ou moins proche du compte capital. Si la libralisation du

    compte capital permet damliorer lattrait des investissements trangers aussi

    bien directs que de portefeuille, elle prsente des risques graves de distorsions

    (cas de la Turquie).

    Aussi, le scnario tendanciel renferme des variables de changement tel quil

    serait difficile de parler dun simple prolongement des tendances observes

    actuellement. La plupart de ces variables de changement sont connues, leurs

    consquences beaucoup moins et les mutations de comportement quelles vont

    produire, trs peu. Il est, nanmoins, possible dimaginer deux types de

    tendance : lun que lon pourrait qualifier dvolution parfaitement matrise et

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    par les pouvoirs publics et par les oprateurs et lautre qui chappe toute

    matrise et/ou faiblement matris.

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    Dans le scnario alternatif, il sagit de prendre en compte les paramtres de

    changement sus voqus et essayer de les faire voluer dans le cadre des

    objectifs recherchs :

    - Lamlioration des conditions de financement ;

    - La limitation des vides de financement ;

    - La matrise de lvolution des diffrents comportements du systme

    financier marocain mais dans un cadre de louverture et de la concurrence

    interne et externe ;

    - La mise en place de toutes les conditions dun systme financier

    comptitif et performant mais en mme temps capable dabsorber les chocs

    internes et externes.

    Dans le scnario alternatif, devront tre analyses les conditions mettre en

    place pour amliorer la mobilisation de lpargne des mnages, lpargne du

    secteur informel et lpargne institutionnelle (laccent sera mis davantage sur

    cette dernire).Considr par lensemble des oprateurs financiers occidentaux comme le plus

    performant dans la rgion mditerranenne du sud, le secteur financier marocain

    enregistre des amliorations continues depuis le nouveau cadre rglementaire

    mis en place en 1993 en matire de conditions daccs au financement

    bancaires, de cot de financement, de gestion des crances douteuses, de cot de

    transactions des valeurs mobilires, de lamlioration des performances des

    autorits de contrle et de surveillance et de modernisation du systme

    informatique.

    La projection des tendances actuelles permettrait de supposer quil ny a pas de

    grandes entraves aux fusions-acquisitions et si les pouvoirs publics sont vigilants

    pour radiquer et juguler toute forme dentente, la tendance est une amlioration

    du fonctionnement de la finance direct : augmentation significative du nombre

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    dintroductions, augmentation du volume des transactions, amlioration du

    flottant, augmentation sensible de lappel public lpargne

    Cependant, dans le cadre de louverture :

    - Le march financier risque de disparatre. comment faire pour que la

    Bourse de Casablanca soit adoss un rseau de bourse performante ?

    - Le systme bancaire : les dpts baissant, les ressources du systme

    bancaire risquent de connatre une rosion assez importante qui impactera

    la rentabilit des banques.