8
PROSPÈRE MARCELLUS No 1292 -16 Avril 2015 5 numéros par semaine • Gratuit avec Le Nouvelliste ET SON SAXO EN SOLO...

Prospère Marcellus et son saxo en solo

Embed Size (px)

DESCRIPTION

 

Citation preview

Page 1: Prospère Marcellus et son saxo en solo

ProsPère Marcellus

No 1292 -16 Avril 20155 numéros par semaine • Gratuit avec Le Nouvelliste

et son saxo en solo...

Page 2: Prospère Marcellus et son saxo en solo

2 16 Avril 2015No 1292

45 596FANS

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

RÉDACTEUR EN CHEFFrantz Duval

SECRÉTAIRE DE RÉDACTIONDaphney Valsaint MALANDRE

RÉDACTIONChancy VICTORINDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Myria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNJunior Plésius LOUISRaphaël FÉQUIÈREEnock NÉRÉLégupeterson ALEXANDRE

CORRECTION

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEStevenson ESTÈVEPhotographesFrederick C. ALEXISHomère CARDICHONJean Jules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUYonel LOUIS

Publicité: 2941-4646 [email protected]

Rédaction: 2945-4646

Une publication de Ticket Magazine S.A.

NE FAITES SURTOUT pASCOmmE ChEz vOUS !

C’est ma première visite en Haïti. On m’a tant parlé de ce petit coin de paradis logé dans les Caraïbes que je n’ai pas hésité lorsque l’un de mes collègues m’a invité à voyager avec lui et quelques amis vers cette île. Je mourais d’envie de la visiter, de l’explorer et d’en découvrir les multiples facettes. J’ai eu la chance de rencontrer tant d’Haïtiens à l’étranger qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont incité à connaître leur Perle des Antilles. Que j’étais en feu lorsque le moment fut venu de sauter dans l’avion et de troquer mon manteau d’hiver contre un t-shirt relax et des mini shorts ! On m’a parlé de Jacmel, de la Côte des Arcadins, de la ville du Cap-Haïtien, de Jalousie et de tant d’autres sites que je devrais prendre en photo. Et oui ! Je compte bien relever le défi et je n’oublierai surtout pas d’envoyer toutes les photos à mes amis qui seront sans doute armés d’une pelle pour secourir leur auto enfouie sous la neige.

Nous avions quitté l’aéroport Tous-saint Louverture depuis une heure et le chauffeur nous signalait que nous étions en route vers Pétion-Ville afin de bénéfi-cier d’un goûter offert par l’organisation internationale qui nous emploie au Cana-da. Le chauffeur nommé Roger était très sympathique et nous expliquait que les embouteillages monstres étaient dus à l’heure de pointe. Moi, je n’étais pas pres-sé. J’avais tout le temps du monde et je voulais tout savoir sur les Haïtiens. C’est un peuple qui m’avait toujours fasciné. Plusieurs enfants avaient accouru vers la voiture à mon arrivée mais ceci n’avait pas réussi à me déstabiliser comme cer-tains autres. Ici, j’avais la ferme intention de me sentir chez moi !

Brusquement, un coup de frein me sortit de mes pensées. Nous étions arrivés à destination. J’arrivais à lire rapidement le nom du restaurant qui attirait les regards de l’extérieur. L’odeur de la viande grillée m’avait chatouillé les narines dès que j’avais franchis le seuil. Quel accueil ! Nous avions alors pris place sur une table en plein air. Haïti m’enchan-

tait déjà ! Le seul hic, il n’y avait personne pour nous conduire à notre table. Le serveur nous regardait dans le blanc des yeux comme si nous lui devions quelque chose et ensuite nous lança avec non-chalance : “Nou mèt chita kote nou vle wi !”

Une phrase que ma vague connais-sance du créole me permit de com-prendre rapidement. Déterminé à ne rien laisser gâcher ma première journée en Haïti, j’avais vite fait d’oublier ce petit incident et je lui demandai de nous apporter le menu. Après quelques minutes, une femme ayant l’air de vouloir être n’importe où sauf ici nous les tendit. En fait, il n’y en avait que deux alors que nous étions quatre, mais je m’étais dit que ça devait être la façon de faire les choses ici. Après avoir rapidement par-couru le menu des yeux, je commandai un plat de brochettes de crevettes.

“Nou pa gen krevèt jodi a non”, me répondit-elle ennuyée.

“Avez-vous le Fettucini alfredo alors ?”, repris-je en rassemblant toutes les connaissances que j’avais acquises en cours de français aux États-Unis.

“Non. Nou pa genyen l jodia. Sa se lè madi sèlman nou genyen l.”

Pourquoi mettre un plat qu’ils n’ont que le mardi dans un menu général ? me demandai-je intrigué…

Il fallut cinq minutes pour finalement trouver un plat qui me plaisait et qu’ils pouvaient servir ce jour-là ! Je pris le parti de voir le côté positif des choses… Au moins j’allais manger.

Lorsque je réalisai que je n’avais pas de menu pour les boissons, la serveuse commença à m’énumérer verbalement tous les jus naturels qu’ils offraient. Pour-quoi pas un menu pour que je regarde calmement ? Ils n’en avaient pas.

Pendant que j’essayais de mémoriser la liste des boissons, l’un de mes amis opta pour une pizza toute garnie, cepen-dant il précisa qu’il nbe souhaitait pas qu’on y ajoute les poivrons.

- “Nou p ap ka fè l konsa non… nou pa janm fè l konsa !”

- “La pizza est prête, mais congelée alors ?”

- “Non, li poko pare, men nou pa ka pa mete pwavron. Nou toujou fè l konsa, nou pa ka chanje resèt la !”

Notre confusion était maintenant à son summum. Il semblait que cette ser-veuse avait été programmée, et qu’elle était loin d’être flexible. Non seulement elle affichait une attitude ennuyée, mais la requête de mon ami dépassait son entendement, et elle n’envisageait pas que c’était possible d’indiquer au chef que cette fois-ci, le client voulait la pizza toute garnie sans poivrons.

Faisant fi de la précédente discussion, l’un de mes compagnons réclama une piña colada. La serveuse s’exclama que depuis trois semaines elle rappelait au manager du restaurant de racheter du lait de coco et jusqu’ à présent le stock n’avait pas été réapprovisionné ; chose que nous clients, n’avions aucunement besoin de savoir.

Je me sentis soudainement confus et en proie à des émotions multiples. Il semblait que personne ici, ou du moins dans ce restaurant, n’avait envie de m’ac-cueillir ! J’avais la sensation de déranger les employés, de nuire au manager et de courir après le serveur pour payer ! C’était pourtant dommage qu’après avoir été si ravi de visiter Haïti que les locaux me laissaient l’impression que les touristes desservaient leur bien-être. J’avais fait référence aux touristes, mais à vrai dire, il est fort probable que ce soit également le cas des clients locaux. J’avais entendu parler du mauvais service à la clientèle avant ma visite, mais j’avais préféré voir les choses par moi-même avant de juger.

Un pays avec un potentiel touristique énorme, avec une richesse culturelle à envier qui n’apprend pas à ses employés comment accueillir comme il se doit ses visiteurs ! Quel gâchis ! Ou quel manque à gagner !

Ann-Sophie Ovile

Page 3: Prospère Marcellus et son saxo en solo

316 Avril 2015No 1292

A priori, l’ambiance qui a régné dans la cour de L’HCH (Hôpital de la commu-nauté haïtienne) ressemble à celle qu’on assiste dans les parages d’une église catholique le jour où l’on fête son saint patron. Ça grouille de monde et d’activi-tés. Les gens viennent des quartiers de

UNE QUATRIèmE FOISpour La foire de La saNtéPour la quatrième fois, le Rotary Club de Pétion-Ville a organisé sa foire de la santé. Un public très nombreux a profité pleinement de toute la gamme de services de santé proposés dans les locaux de l’Hôpital de la commu-nauté haïtienne le dimanche 12 avril.

Frères, de Delmas, de Pétion-Ville et sont de tous âges.

« C’est après le constat que beaucoup de voisins de l’hôpital sont incapables d’aborder les consultations privées que nous avons été inspirés de cette foire annuelle » , a déclaré Fritz Adrien, actuel

président du Rotary Club de Pétion-Ville, instigateur de la foire. En effet depuis 2011, la foire consiste à proposer gratuitement des soins de santé à la population. Il faut entendre consultation-examens de laboratoire-radiogarphie-médicaments. Fritz Adrien souligne qu’au fil des années, l’activité gagne tant en nombre de participants qu’en nombre de rubriques. « La première fois, dit-il, on ne dépassait pas 800 malades, aujourd’hui

on a compté plus de 1 200 consultations avant midi ! ». La foire se tient norma-lement à une date autour du 7 avril, Journée mondiale de la santé, selon Fritz Adrien.

Quant aux soins, il a précisé que cette année on a ajouté la dentisterie, les test de dépistage du cancer par le GSCC (Groupe de soutien contre le cancer). L’an prochain le président du Rotary Club de Pétion-Ville souhaite ajouter l’urologie.

Pour exliquer l’affluence, M. Adrien dit croire qu’elle est due au fait que les gens ont été satisfaits dès la première fois et qu’ils en font un rendez-vous annuel. Il explique aussi qu’un suivi est proposé après de la foire pour des malades le nécessitant. « «Des fois ça va au-delà de trois mois », a-t-il ajouté.

Roro, le chauffeur de moto qui nous ramène, a les poches bondées de préser-vatifs qu’on lui a offerts à l’issue de son test de VIH à l’un des stands de la foire. Aimant la conversation, il nous avoue être à sa troisième édition de la foire et se voit déjà participer à la prochaine avec ses deux filles.

Les partenaires de la foire de la santé : Fondation Total BID - HCH - SANCO - Farmatrix - Farmatrade - 4C -Prophalab - Plastec - AMH -DISPROPHAR et Société Haïtienne de Pédiatrie

Chancy [email protected]

ROChER EST DE RETOURà 5 etwaL, sous coNditioNs

Incroyable mais vrai, Rocher est de retour à 5 Etwal !

En effet, il semble qu’il avait bien raison d’avoir chanté « N ap rewè ankò », car, environ deux semaines après sa mise à pied à 5 Etwal en raison d’un problème d’attitude, Rocher reprend sa place comme chanteur dans le groupe. C’est encore Ti Blan, le manager, qui en a fait l’annonce.

Selon Ti Blan, après sa révocation, Rocher a sollicité une réunion et c’est après cette rencontre qu’il a décidé de réintégrer l’interprète de « N ap rewè ankò» dans le groupe. Cependant, Ti Blan déclare que Rocher doit évoluer sous les principes de 5 Etwal. « Il faut qu’il accepte de travailler plus afin d’être plus performant, pour le bien-être du groupe. Nous acceptons de le reprendre à 5 Etwal ; nous lui imposons les conditions », a expliqué le responsable.

Maintenant 5 Etwal a trois chan-teurs, maestro Ti Lunèt, Prince Rocher et Money-G. Ce qui ne poserait pas de pro-blème, d’après Ti Blan, puisque chacun de ces chanteurs a ses fans.

Gilles [email protected]

Page 4: Prospère Marcellus et son saxo en solo

4 16 Avril 2015No 1292

Il y a quarante ans, il se produisait au Rex Théâtre. Rien ne lui faisait croire qu’il y reviendrait. Et pourtant, le chantre franco-algérien de la paix est venu ce week-end en Haïti ! Après la soirée du Karibe la veille, il était au Palais municipal de Delmas le samedi 11 avril 2015. Un vrai régal pour les fans qui étaient présents !

Quand on arrive au Palais munici-pal ce samedi soir, on est en droit de se demander si on ne s’est pas trompé d’adresse. On a le droit de se demander à quoi pensaient les organisateurs en ins-tallant près d’un millier de chaises dans la cour du Palais aussi. La poignée de gens qu’on distingue fait penser à un échec ou une rebuffade des spectateurs. Mais quand on s’y intéresse de plus près, plus de deux cent cinquante personnes sont présentes. Pas aussi mal que ces dizaines de places vides tendent à le faire croire. Visiblement, une meilleure disposition de la salle aurait fait beaucoup plus d’effet

pour accueillir ce chanteur qui s’est produit sur les plus grandes planches du monde et devant un nombre incalcu-lable de spectateurs !

Le MC de la soirée présente Lyonel Pierre, un crooner qui n’a pas chanté en Haïti depuis près de 27 ans. Il offre « Petite Sœur » et « Toi, ma chanson d’amour » au public. Gravissent ensuite le

podium deux jeunes talents découverts par Enrico Macias durant les ateliers de chant animés au cours de la semaine : Guy Amos Marcelin, dans « Sauvons le monde » ; et Gay Junior Francois, dans « Poze ».

Le plat de résistance se présente vers 9 heures. Salve d’applaudissements

et standing ovation accueillent Enrico Macias qui commence son show avec « Enfants de tous pays ». Une onde de chaleur se propage dans la salle. Le spectacle vient réellement de com-mencer. « Je suis content de retourner en Haïti », confie le chanteur, avant de poursuivre avec « Paris, tu m’as pris dans tes bras » s’ensuivent, « Oh, Guitare », « Adieu mon pays », le symbole de l’exil des Pieds-Noirs d’Algérie en France, puis « Le Voyage », ainsi que le fameux « Pour toutes ces raisons je t’aime » que le pu-blic reprend en chœur ! Certaines dames sortent même des copies imprimées des textes qu’elles ont apportées afin de chanter. C’est fascinant. Décidément, ce chantre est bien adulé ici !

On a aussi droit au « Fusil rouillé », « Les gens du Nord », ce morceau inter-prété par l’orchestre Tropicana d’Haïti, « La femme de mon ami », « Aïe Aïe Aïe, Je T’aime »… « Oh Mélissa » embrase l’assis-tance, qui reprend aussi presque intégra-lement « Malheur à celui qui blesse un enfant ».

Comble de gâterie ou petit insolite, nous avons même droit à « Noël à Jéru-salem » en plein avril ! Après « Zingarella », Enrico interprète la chanson qu’il a écrite au lendemain de l’assassinat du président égyptien Anouar el-Sadate le 6 octobre 1981, pour lui rendre hommage : « Un berger vient de tomber ». Juste après, « Les filles de mon pays » apporte une note gaie et légère. Juste avant de tirer sa révérence, le Constantinois de 76 ans offre « Mendiants de l’amour ».

On a peine à le croire, mais le spec-

tacle est bel et bien terminé. A force d’exulter, on n’a pas vu le temps passer. Sans répit en plus de soixante minutes, Enrico a offert les plus beaux fleurons de son répertoire. Ses mélodies très chantantes et colorées ont procuré beaucoup de joie à son public conquis. Les chansons immortelles de ce chantre ont ravivé bien de beaux souvenirs. Quelques tendres mots à l’endroit de son assistance et Enrico s’en va.

Une dame dans la cinquantaine, non loin de moi, à bien du mal à ne pas sauter au cou d’Enrico, tant elle est heureuse de le voir sur scène. Madame Louisa Devastey, quoique très âgée, exulte de joie : « C’était très bien, je tenais à venir le voir sur scène. Et j’ai beaucoup aimé. » Le maire de Delmas, Wilson Jeudy, ne cache pas sa satisfaction au terme de l’événement qui s’est tenu dans ce palais construit sous son administration : « C’était extraordinaire cette soirée. Cela me fait grand plaisir de le recevoir ici. Il est venu, il a vu, et désormais il sera notre ambassadeur et témoignera de la façon dont nous l’avons reçu. »

Jeunes ou vieux, le chanteur a conquis les cœurs des spectateurs de toutes générations à cette soirée. Ah, sans mentir, il fut sublime, Enrico !

Winnie H. Gabriel

[email protected]

ENRICO et ses immorteLLes ChANSONS

Louisa De Vastey, une octogénaire venue spé-cialement voir Enrico

Page 5: Prospère Marcellus et son saxo en solo

516 Avril 2015No 1292

Originaire de l’Artibonite, particulièrement Gros Morne, Prospère est né le 14 janvier 1975. Comptable licencié, il travaille dans le secteur bancaire depuis plusieurs années. C’est un mari et un père d’une fille de trois, qui lui-même est un fils « abandonné » par son papa avec qui il n’a pas de bons rapports. Il vit à Port-au-Prince depuis 1995, là où le tournant de sa vie profes-sionnelle et sa carrière musicale allaient changer.

Après des études, jusqu’en classe de rhéto chez les frères du collège Jean 23 à Gros Morne, c’est dans la ca-pitale haïtienne que Prospère vient les poursuivre, pour une quête de mobilité sociale et de prospérité d’abord au Lycée Alexandre Pétion, puis à la faculté d’Agronomie qui coïncide avec son intégration au groupe Alabanza. Le jeune étudiant et passionné du sax doit choisir : La musique l’emporte. Cependant le groupe lui offre une alternative alléchante sous forme d’une prise en charge des frais d’études jusqu’en troisième à une université privée où il étudie la comptabilité. Pendant une dizaine d’années, Prospère souffle aux cotés de Carl Joseph, Yves Virgile et autres, et contribue aux succès de cet éminent groupe dont il se sépare partiellement en 2003.

L’âme d’un musicien…Connaissez-vous un adolescent qui traine derrière

la fanfare d’un cortège funèbre juste pour écouter la musique ? Qui, clandestinement assiste intégralement aux heures de pratique de son professeur de musique, le trompettiste et maestro Wilner Jean ? C’est Prospère Marcellus. Il doit patienter jusqu’en classe de 7ème année fondamentale pour rencontrer l’objet de sa pas-sion au collège Jean 23. C’est tout naturellement que le petit prospère brille en classe de musique, au point de bénéficier, lui et un autre camarade, des cours particu-liers. Au fait, c’est de la trompette qu’il apprend à jouer réellement, même s’il a d’abord choisit le saxophone quand il intègre la grande fanfare « La sainte Famille » de gros morne pour ensuite devenir son maestro. Son passage dans différents groupes dans sa région natale notamment l’orchestre frères unis de Gros-morne et CAMAP, a contribué à raffinement de son talent. Ironie du sort, Prospère revient à son sax, son premier choix, s’y attachement définitivement et de fait ne touche plus à la trompette.

L’expérience Alabanza…Prospère est maintenant à Port-au-Prince, en classe

de philo. Pas question de laisser tomber la musique. De l’orchestre « Les Triomphateurs » à La voix de Dieu (Lochard Rémy) comme bassiste, en passant par « phare des jeunes » comme guitariste il commence à exploi-ter son sens musical très poussé. Quand Alabanza a besoin d’un saxophoniste pour suppléer à l’absence de Sadrack Désormeau, Prospère passe une audition en octobre 1996 avec « Gloire, gloire Alléluia ». Carly Joseph, maestro du groupe lui répond en ces mots dont il se souvient infailliblement encore : « M santi Lespri Bondye di-m chwazi’w ». Le groupe lui procure son premier saxophone et voilà le début d’une grande carrière, et des grandes performances au prix de quatre heures d’exercice par jour. Que ce soit dans la capitale que dans les villes de province, Prospère multiplie les prestations, en live et en studio, dans une dynamique d’apprentissage continu, non sans l’aide Carly et Yves Virgile. Parallèlement, il offre ses services à d’autres groupes et artistes comme Alléluia, SES, New Life, Julien Janvier. En juin 2003, le groupe Alabanza part pour les USA, au cours des évènements qui ont secoué Haïti pen-dant cette période. Prospère fait partie de ceux qui sont retournés vivre dans le pays, et reprend son poste de chef de caisse à la banque. Par contre, la collaboration avec le groupe ne s’arrête pas là. Depuis, Prospère est sollicité par le groupe qui évolue définitivement au pays de l’Oncle Sam, pour des prestations précises. Pas plus tard que février 2015, il a prêté ses services au groupe lors d’une prestation à Jackson Ville.

En solo…Prospère n’a jamais pensé à se lancer en solo, même

si ses fans le lui demandaient fréquemment, jusqu’à ce Ben Sax Estimable, un autre grand saxophoniste chrétien lui mette la puce à l’oreille. Après un concert de celui-ci en 2012 au collège Excelsior à Delmas 75, Prospère a emboité le pas et a organisé son premier

prospère marceLLuset soN saxo eN soLo...Après près de vingt ans de collaboration au sein du groupe Alabanza Prospère Marcellus s’allient à l’embouchure de son saxo pour une cause solo. Cinq concerts à succès entre 2013 et 2015, sans compter les multiples sollicitations, ce musicien se taille définitivement une place singulière sur la scène musicale évangélique, inspiré par un congénère. Le saxophoniste nous souffle à l’oreille...

concert gratuit, en février 2013, en invitant celui qui l’a inspiré. Coup d’essai, coup de maitre, le saxophoniste a offert un concert à couper le souffle à l’église bap-tiste du Tabernacle qui n’a pu contenir la grande foule. Ensuite à l’église évangélique Baptiste de Pétion-ville, puis à la MEBSH à carrefour, toujours devant une marrée humaine. En novembre 2014 et en mars 2015, respecti-vement à café Trio et à la MEBSH, Prospère expérimente un concert payant et l’effet va au delà de ses attentes.

Il joue quoi comme musique ?Au début, stratégiquement Prospère propose une

liste de musiques très connues qu’il interprète de fort belle manière. Progressivement, il glisse ses propres compositions dans ses prestations. Sa musique ins-trumentale transmet des émotions. Chaque note est soumise à la discrétion de l’auteur qui s’en approprie et la définit selon son besoin et selon son état d’âme. Grey’song écrite pour sa fille, Rod’song et Maria écrite pour sa femme Maria, se délectent dans une dimension spirituelle. Mais il y a aussi « Medley praise » et « Un chrétien ». Prospère trouve les mélodies et les harmo-nies, le public trouve les mots.

Le souffle de Prospère a été influencé dans un pre-mier temps par Kenny G. Mais aujourd’hui, il admire la virtuosité de Kirk Whalum saxophoniste américain et de

Melvin Butler, saxophoniste d’origine haïtienne.

Ses projets…Prospère est sans l’ombre d’un doute, très apprécié

du public évangélique haïtien. Ses notes expriment, sans mot, des messages d’évangélisation ou de récon-fort qui stimulent des larmes de joie. A seulement deux ans de carrière solo, il est déjà à plus de cinq concerts, sans compter les invitations, vu qu’il est très accessible. Dans le souci de satisfaire ses fans, il se donne pour challenge d’organiser deux concerts par an. A plus de huit mois d’avance, toutes les planifications pour son prochain concert en novembre prochain sont déjà au point. Il concocte son premier album qui doit sortir cette année, promet-il. Prospère et sa bande compo-sée de Yves Virgile, Emmanuel Piervil, Stéphane Bien-aimé, Lionel Pétion, Rodlin Guérilus, Amazan et Claudy répètent régulièrement. Résultat : un jeu d’ensemble hors pair. Prospère est certes un saxophoniste chrétien, mais il est très ouvert aux différentes prestations dans d’autres activités sociales, tant qu’elles n’affectent pas sa foi.

Joël Fanfan

Page 6: Prospère Marcellus et son saxo en solo

Jeudi 16 avril 20156

ASHBAC récompense les meilleurs

C’est en présence de la gran-de famille du basket corpo-ratif haïtien que l’ASHBAC a pu réaliser le mercredi

15 avril 2015, à la salle « Ayisan » de l’hôtel Marriott (Turgeau), la cérémonie de remise de plaques d’honneur et de prix aux meilleurs joueurs, meilleurs scoreurs et aux personnalités qui ont contribué grandement à la réussite de la pre-mière partie de la 7e édition de son championnat, baptisé : « ASHBAC, le championnat de la ville ».

Ont pris part à cette cérémo-nie qui s’est déroulée dans une ambiance conviviale: d’abord, les représentants de certains spon-sors : le P.D.G. et le sponsor de la Digicel, Marteen Boute et Lionel Benjamin Junior, les responsables de Diri Mega, Angélique Salomon et Claude Weil, d’Apollo All Stars, Wallace Franck, de la SOGEBANK, Alexandrah Roumain et Johanne Nicolas. Puis, les arbitres devant officier dans les play-offs, Fragé Antoine Jr, Marie Marthe Jean et les deux Dominicains, Fabio Reyes et Noël Monegro. Ensuite, certains grands mordus du basket haïtien : l’ex-président de la FHB et vice-président du COH, le Dr Claude Démesmin, Frantz Lerebours (por-te-parole de la PNH). Enfin, les dirigeants de l’ASHBAC. Citons entre autres : le coordonnateur général, Emmanuel Bonnefil, la se-crétaire générale, Inolla Cazeau, le trésorier, Jacques Cazeau Fils et les membres, Frederick Défay, Hérold Joseph et Serge Albert.

Au nombre des personnalités

ayant reçu une plaque d’hon-neur, Patrick Dumornay (Produits Bongu), Ralph Jean Joseph (Diri Mega), Raphaël Féquière (Le Nou-velliste) et les deux entraîneurs : Jackson Pierre (PHN) et Evens « Lily » Gédéon (Marché Ti Tony). Pour sa part, le coordonnateur de l’ASHBAC, Emmanuel Bonnefil, a reçu des responsables de la SogeX-press une plaque d’honneur cou-ronnant le travail positif qu’il a pu effectuer dans le monde du basket scolaire et corporatif haïtien.

Quatre des sponsors de l’AS-HBAC ont été à l’honneur. Ce sont respectivement la Digicel, la SOGEBANK, Diri Mega et Marché Ti Tony. Les trois premiers cités se sont vu décerner une plaque d’honneur à chacun. En revanche, Anthony Bennet, propriétaire de Marché Ti Tony, a été récompensé d’un ballon de basket.

Avec une feuille de statistique impréssionnante : 284 points, 15 passes, 26 rebonds et 16 steals, le meneur de jeu de la SOGEBANK, Elminice Isnold, s’est emparé du trophée récompensant le meilleur scoreur de la première partie de la 7e édition de l’ASHBAC. En re-vanche, c’est le pivot de la Police nationale, Robenson Estelhomme (172 points, 11 passes, 63 rebonds et 16 steals), qui a été désigné meilleur joueur de l’ASHBAC. Ils ont reçu des récompenses de la part des différents sponsors de l’ASHBAC.

Les ¼ de finale de l’ASHBAC se joueront les samedi 18 et diman-che 19 avril. Lors de la première journée, la doyenne de la com-

pétition, la SOGEBANK, qui reste sur une série de quatre victoires de suite, affrontera l’équipe de Diri Mega, auteur d’un début de sai-son époustouflante avec ses deux Dominicains, et le tenant du titre, Marché Ti Tony, défiera l’impré-visible équipe du CNE. Dimanche, la formation des Produits Bongu, en quête de rachat, en découdra avec l’équipe de la Police natio-nale, et le choc très attendu verra s’affronter les deux compagnies de téléphonie mobile en Haïti : la Digicel face et la Natcom. Ce sera le troisième match entre les deux protagonistes. Avant ce duel qui promet de faire des étincelles, la Natcom mène par (2-0) et promet de réaliser la passe de trois : « Ja-

mais deux sans trois », répètent les responsables des bleus, mais ceux des rouges promettent de vendre chèrement leur peau.

Signalons que, presque à l’unis-son, les représentants des sponsors présents à l’hôtel Marriott ce mer-credi 15 avril lors de la cérémonie de remise de trophées et de pri-mes aux meilleurs scoreurs et aux meilleurs joueurs de la première partie de la saison, ont fait l’éloge des activités de l’ASHBAC. Ils en ont profité pour manifester, voire confirmer leur participation en tant que « sponsors et équipes » devant prendre part l’an prochain à la 8e édition de l’ASHBAC.

Légupeterson Alexandre

A la cérémonie de remise de prix 2015 à l’ Hotel Marriott , le 15 Avril 2015. Le no 1 de la Digicel s’adresse à l’assistance. Au centre : Emmanuel Bonnefil no 1 de l’ASHBAC (Photo :Yonel Louis)

LiguE DES CHAMPionS /QuARTS DE FinALE

Le PSG est quasiment condamné à l’élimination après sa défaite à domicile contre le Barça (1-3)En très grande difficulté dans

le jeu contre le Barça, le PSG s’est incliné à domicile (1-3), mercredi, en quarts de finale aller de Ligue des champions. La qualification pour le dernier carré relève désor-mais de la mission impossible pour des Parisiens qui ont perdu Thiago Silva sur blessure.

Le match : 1-3A moins d’un miracle, le PSG

s’arrêtera donc aux portes du

dernier carré de la Ligue des cham-pions pour la troisième année de suite. L’objectif des Parisiens, ne pas prendre de but à domicile, s’est vite envolé et ils en ont en-caissé trois… Vu le match, c’est logique. La première période a d’ailleurs été catastrophique, Paris ne tirant qu’une fois au but et ne bénéficiant que de 34% de pos-session de balle. De quoi tomber pour la première fois à domicile en Coupe d’Europe depuis novembre 2006 (33 matches) malgré un match impressionnant de

Paris condamné par le Barça

Page 7: Prospère Marcellus et son saxo en solo

Jeudi 16 avril 2015 7

talents de buteuse et de frapper deux fois (25e et 26e) pour tuer la rencontre.

Ces deux buts ont tout simple-ment cassé les ailes de Citadelle qui n’a jamais pu remonter au score. Au coup de sifflet final de l’arbitre Ronide Henrius, la formation de l’Anacaona s’impose 2-0 et de-meure leader de la zone Sud avec 14 pts.

Vainqueur de Goal 3-1, la formation de l’Olympia des Cayes a pris seule la 2e place du groupe avec un point de plus que l’AFS-CAR, auteur d’un important nul 1-1 sur la pelouse de Hirondelles des Cayes. Du coup, la formation de l’AFSCAR passe à la 3e place soit, une place de mieux que Hi-rondelles des Cayes grâce à une meilleure différence de buts.

Dans le groupe Ouest le lea-der de la compétition, Valentina, retrouvera le chemin du terrain jeudi prochain avec l’ambition de conserver son fauteuil de leader.

Le calendrier de la semaineJeudi 16Stade Sylvio CatorEssentiel vs Camp Nou U16Camp Nou U14 vs TigressesLundi 20 avrilStade Sylvio CatorPetite Lionne de Caradeux vs

ValentinaCamp Nou U16 vs Aigle

BrillantZone SudDimanche 12 avrilParc Mister Henry Hirondelles des Cayes et AFS-

CAR 1-1Samedi 11 avril Centre Sportif de CarrefourGoals vs Olympia des Cayes

1-3Dimanche 12 avril Citadelle de Petit-Goave - Ana-

caona de Léogane 0-2 Yves-Laure Jean 925e et 26e)

Enock Nere/[email protected]

Championnat national de football féminin :

Yves Laure maintient Anacaona en tête

ligue des Champions /QuaRts de finale

Matuidi, le seul Parisien au niveau.

Les blessures et suspen-sions ont obligé Laurent Blanc à aligner Van der Wiel, Rabiot et Lavezzi sur le côté droit. C’est de là que sont venues toutes les atta-ques catalanes. Le jeune Français s’est ainsi fait subtiliser le ballon par l’excellent Busquets à la 18e et le contre a été terrible. Parti dans le dos du Néerlandais sur la 23e passe décisive de la saison de Messi, Ney-mar a ouvert le score de l’intérieur du pied droit. La domination du Barça, qui avait failli payer lorsque Messi avait tiré sur le poteau de Sirigu à la 14e, s’était matérialisée au tableau d’affichage.

La suite a été un peu plus équilibrée, surtout après la pause. Mais l’impressionnante attaque blaugrana a accéléré en fin de ren-contre. Par deux fois, Luis Suarez est passé grâce à un petit pont sur David Luiz et il a pu devenir le premier Uruguayen à inscrire un doublé en phase éliminatoire dans toute l’histoire de la C1 (67e, 79e). Constamment mis à mal par le pressing fascinant d’un Barça qui a fait honneur à son rang, le PSG va devoir se faire une raison: mal-gré le but tardif de Van der Wiel, la Ligue des champions ne devrait encore pas être pour cette saison.

Le fait : Thiago Silva sort sur blessure

Privé d’Ibrahimovic, Verratti,

Aurier ou encore Thiago Motta, le PSG a perdu Thiago Silva sur une blessure à la cuisse gauche dès la 18e minute de jeu. Pris en défaut sur l’ouverture du score barcelo-naise, le capitaine du PSG est sorti immédiatement et a été remplacé par David Luiz (qui revenait tout juste de blessure lui aussi). Sans l’aura du Brésilien, les joueurs de Laurent Blanc ont coulé. L’entraî-neur des champions de France a ainsi grillé un précieux joker à peine le match entamé.

Le joueur : Cavani retombe dans ses travers

Homme des Coupes et de la Ligue des champions en particu-lier (déjà six buts cette saison), Edinson Cavani a évolué en pointe puisque Zlatan Ibrahimovic était suspendu. Mais alors que Laurent Blanc avait prédit que ce match était fait pour ce joueur «de rupture», l’Uruguayen est passé au travers. Constamment pris au piège du hors-jeu, il s’est uniquement mis en évidence sur une demi-volée puissante bien sortie par Ter Stegen à la 69e. Entre la 27e et la 34e, il a eu trois grosses occasions mais ses mauvais choix n’ont pas permis au PSG d’égaliser. A la 57e, il a man-qué un énième contrôle alors que les Parisiens avaient bien mené un contre. En toute fin de match, il a vu Mathieu se jeter devant lui pour éviter le but du 2-3. Un match à oublier pour l’ancien Napolitain

Paris condamné...

les parisiens, à l’image de david luiz en difficulté contre suarez, ont souffert face au barça et sont quasiment éliminés

Un doublé de Yves-Laure Jean en 2 minutes a permis à l’Ana-caona de Léogâne de s’impo-

ser 2-0 aux dépens de Citadelle de Petit-Goâve et de conserver la tête du classement de la zone Sud. Dans la zone Ouest, Valentina reste leader sans avoir joué.

Au centre sportif de Carrefour où elle recevait l’Anacaona de Léogâne, la défense de Citadelle a résisté pendant 24 minutes, le temps pour l’ancienne attaquante de la sélection haïtienne féminine de football U17 de 2010, Yves-Laure Jean, de se rappeler ses

Page 8: Prospère Marcellus et son saxo en solo

8 16 Avril 2015No 1292