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Protéger la mère et l’enfant Maison ou hôpital, la femme accouche toujours dans un lieu clos et protégé. Elle doit être à l’abri des regards, des maladies ainsi que des forces maléfiques. De nombreux objets, disposés dans l’espace d’accouchement, placés sur les vêtements ou à même le corps jouent ce rôle de protection. Ceinture de grossesse, Kabylie thèmes 01 En Kabylie, les femmes reçoivent en cadeau de mariage, ou lors de leur première grossesse, de larges ceintures rouges qui entourent la taille plusieurs fois. Elles sont surtout portées par les femmes enceintes car elles soutiennent le ventre et le protègent des coups accidentels. La ceinture joue aussi un rôle de protection magique, assurant à la femme et à son enfant un rempart efficace contre les sortilèges et les mauvais esprits. Au Maghreb, on considère que la ceinture féminine concentre les pouvoirs magiques, d’autant plus puissants que la ceinture est longue. On pose parfois la ceinture de grossesse sur la tombe d’un saint afin que son énergie rende la grossesse et la délivrance plus facile. Lorsqu’une grossesse s’annonce difficile, certaines femmes sénégalaises portent une cordelette à nœuds autour du ventre pour se protéger des complications. Celle-ci doit être rompue au moment de l’accouchement. Symboliquement, cette rupture de la cordelette évoque la délivrance, la libération et donc un accouchement qui se passera sans encombres. D’une culture à une autre, on retrouve le même souci de purification de l’espace d’accouchement. L’air doit être sain pour préserver l’accouchée et le nouveau-né des maladies, des démons et autres. Au Maghreb, on jette du sel et du henné aux quatre coins de la pièce pour éloigner les mauvais génies. Près de la porte, on utilise un kanoun (brasero) pour faire brûler de l’encens, qui est réputé bénéfique. Au Vietnam, on brûle des écorces d’orange et des épices pour s’assurer de la bienveillance des dieux. Ces rites trouvent un parallèle dans l’attention accordée dans les hôpitaux pour éliminer les microbes en employant des produits désinfectants ; ils ont souvent des odeurs caractéristiques que l’on associe à cette idée de propreté et d’hygiène. Cordelette à noeuds, Sénégal 1990 Kanoun : braséro pour encens, Maghreb

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Protéger la mère et l’enfant

Maison ou hôpital, la femme accouche toujours dans un lieu clos et protégé. Elle doit être à l’abri des regards, des maladies ainsi que des forces maléfi ques. De nombreux objets, disposés dans l’espace d’accouchement, placés sur les vêtements ou à même le corps jouent ce rôle de protection.

Ceinture de grossesse, Kabylie

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En Kabylie, les femmes reçoivent en cadeau de mariage, ou lors de leur première grossesse, de larges ceintures rouges qui entourent la taille plusieurs fois. Elles sont surtout portées par les femmes enceintes car elles soutiennent le ventre et le protègent des coups accidentels. La ceinture joue aussi un rôle de protection magique, assurant à la femme et à son enfant un rempart effi cace contre les sortilèges et les mauvais esprits. Au Maghreb, on considère que la ceinture féminine concentre les pouvoirs magiques, d’autant plus puissants que la ceinture est longue. On pose parfois la ceinture de grossesse sur la tombe d’un saint afi n que son énergie rende la grossesse et la délivrance plus facile.

Lorsqu’une grossesse s’annonce diffi cile, certaines femmes sénégalaises portent une cordelette à nœuds autour du ventre pour se protéger des complications. Celle-ci doit être rompue au moment de l’accouchement. Symboliquement, cette rupture de la cordelette évoque la délivrance, la libération et donc un accouchement qui se passera sans encombres.

D’une culture à une autre, on retrouve le même souci de purifi cation de l’espace d’accouchement. L’air doit être sain pour préserver l’accouchée et le nouveau-né des maladies, des démons et autres. Au Maghreb, on jette du sel et du henné aux quatre coins de la pièce pour éloigner les mauvais génies. Près de la porte, on utilise un kanoun (brasero) pour faire brûler de l’encens, qui est réputé bénéfi que. Au Vietnam, on brûle des écorces d’orange et des épices pour s’assurer de la bienveillance des dieux. Ces rites trouvent un parallèle dans l’attention accordée dans les hôpitaux pour éliminer les microbes en employant des produits désinfectants ; ils ont souvent des odeurs caractéristiques que l’on associe à cette idée de propreté et d’hygiène.

Cordelette à noeuds, Sénégal 1990

Kanoun : braséro pour encens, Maghreb

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Un intérêt tardif de la médecine occidentale

Jusqu’au début du 18e siècle, la médecine occidentale ne s’est presque pas intéressée aux accouchements. Il est d’usage à l’époque d’accoucher chez soi ; seules les femmes les plus pauvres accouchent dans les hôpitaux. Les accouchements à domicile sont alors réalisés par des femmes qui ne possèdent pas de connaissance médicale particulière : les matrones. Aucune réglementation n’existe à ce sujet et ces « bonnes mères », souvent d’âge mûr, assistent les naissances avec plus ou moins d’expérience et de savoir-faire. Il n’est pas rare que les mères et les enfants en sortent mutilés.

Vers 1700, on réalise fi nalement que chaque accouchement met en danger deux vies et qu’il faut former des personnes compétentes pour accompagner chaque naissance. Cette prise de conscience a lieu pendant la période des Lumières ; les philosophes vont affi rmer que chaque être humain mérite d’être heureux et d’être bien traité, quelle que soit son origine, ce qui est révolutionnaire pour l’époque. Certains vont également insister sur l’importance de l’éducation de l’enfant. Ces idées vont jouer un rôle très important dans l’évolution des mentalités en Europe. De nombreux livres sur l’accouchement vont alors être publiés et l’on va commencer à former sérieusement des sages-femmes mais, hélas, en trop petit nombre.

En 1759, Madame Du Coudray décide d’aller dans toute la France pour former des accoucheuses en leur apprenant les manipulations à suivre, dans les cas diffi ciles, pour sauver la mère et l’enfant. Elle a publié un traité sur l’accouchement et c’est une maîtresse sage-femme reconnue. Louis XV soutient son initiative en la payant pour ses services et elle va sillonner la France durant 25 ans pour former des accoucheuses dans toutes les régions. Pour ce faire, elle utilise des mannequins en tissu qui permettent d’expliquer les principes de l’accouchement et de donner des rudiments d’anatomie aux accoucheuses. Sa “ machine ” se compose d’un bassin de femme en grandeur nature et de plusieurs accessoires dont des poupées représentant l’enfant à différents stades de la grossesse. Le mannequin peut être ouvert pour l’observation des organes et il peut contenir les poupées qui permettent ainsi de simuler les différentes situations d’accouchement, naturels ou diffi ciles. Les élèves sages-femmes peuvent ainsi apprendre à palper le corps de la mère pour sentir la position de l’enfant dans son ventre et s’entraîner aux gestes à effectuer, aux soins à donner à la mère et à l’enfant. L’enseignement de Madame Du Coudray comporte aussi un volet moral pour responsabiliser les futures sages-femmes et l’explication des règles d’hygiène à respecter. Madame Du Coudray a joué un rôle essentiel dans l’amélioration des conditions des accouchements en France. On a utilisé un mannequin identique à celui qu’elle a inventé pour former les accoucheuses jusque vers 1950.th

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Les choix d’accouchement

L’Accouchement Sans Douleur : ne pas subir1951, voyage d’étude à Léningrad : le médecin Fernand Lamaze - 60 ans passés, 30 ans de pratique - voit, bouleversé, une femme accoucher sans aucun signe de souffrance. C’est le début d’une aventure humaine, sociale et politique, celle de la préparation à l’accouchement sans douleur. Ce que ces militants proposent aux femmes des années 50 est totalement nouveau pour l’époque : connaître son corps, comprendre les phases de l’accouchement, fi xer son esprit sur la détente et la respiration afi n de désamorcer la douleur. Pas de recette magique : certaines femmes souffrent quand même tandis que, pour d’autres, c’est une révélation. Trente ans avant la péridurale, à la maternité des Bluets à Paris, un projet d’émancipation féminine est né.

Penser l’accouchement autrementDans les pays riches, obstétrique et pédiatrie ont réussi à procurer à la mère et à l’enfant un niveau de sécurité inégalé dans l’histoire. Il est alors redevenu possible de penser l’accouchement autrement que comme un acte médical. Des accoucheurs, des sages-femmes et de futurs parents ont ainsi successivement réclamé :La présence du père, L’accueil du nouveau-né dans le calme et la douceur,La péridurale en libre choix pour la femme, La possibilité de choisir sa position d’accouchement,La relaxation dans l’eau, Les techniques corporelles de préparation, de communication avec le bébé avant sa naissance,La naissance à domicile ou en maison de naissance,L’abandon du recours systématique à l’épisiotomie, La limitation de la césarienne aux situations qui l’exigent vraiment.

Archives de l’Hôpital des Métallurgistes Pierre Rouquès, Les Bluets Institut d’Histoire sociale - CGT Métallurgie, Paris.

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Les positions d’accouchement

Si aujourd’hui la position allongée est la plus répandue, cette pratique est relativement jeune : elle est apparue au 18e siècle en Europe et a été imposée aux femmes accouchant dans les hôpitaux. Mais il existe en fait de multiples positions d’accouchement : assise, accroupie, sur le côté, à quatre pattes et même debout...

Chaise d’accouchement, France 19e siècle

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Si l’obstétrique se met en place durant le 19e siècle, on continue cependant à pratiquer des accouchements à domicile. En effet les taux de mortalité en hôpitaux sont alors dramatiques en raison du manque d’hygiène. Il faut attendre les années 1870 pour que l’on comprenne enfi n le rôle fondamental de l’hygiène pour éviter les infections et les maladies post-natales. Dans la maison, les femmes sont installées en position assise et demeurent habillées lors du travail pour des raisons de pudeur. La découpe particulière du siège permet à la sage-femme et au médecin d’intervenir si nécessaire durant la délivrance sans pour autant forcer l’accouchée à se dévêtir. Cette chaise est pliante ; elle peut ainsi être transportée par la sage-femme ou le médecin d’une maison à une autre.

Dans les campagnes, les accouchements ont souvent lieu dans les maisons, jusque dans les années 60. Au Vietnam, l’accouchement s’effectue aussi traditionnellement en position accroupie. Celle-ci facilite la naissance : l’enfant va avoir tendance à bien se positionner dans le col de l’utérus et va descendre plus facilement. De plus, le temps de travail est plus bref qu’en position allongée.Cette position est liée aux contraintes de la vie rurale : lorsqu’une femme travaille aux champs et doit accoucher en urgence, cette position lui permet d’accoucher sur place et elle ne nécessite aucun matériel particulier. Cependant, une bonne force physique est nécessaire afi n de se maintenir dans cette même posture durant tout le travail. La position accroupie était aussi très répandue dans les zones rurales européennes. On accrochait une corde à un arbre ou à une poutre, corde à laquelle la future mère s’agrippait durant le travail. Au Maghreb, on utilisait fréquemment les ceintures, accrochées à une poutre lorsque l’accouchement se faisait à domicile. La ceinture était alors choisie en raison des forces bénéfi ques qui s’y concentrent ; elle pouvait être celle que l’accouchée avait portée pendant sa grossesse, mais aussi celle de son mari ou d’une femme connue pour ses accouchements faciles. Depuis les années cinquante, les mouvements pour l’accouchement sans douleur, et d’autres militants pour l’accouchement libre, réclament le droit pour la mère de choisir sa position et sa manière d’accoucher : certaines femmes souhaitent accoucher de nouveau chez elles, dans l’eau, avec ou sans péridurale, mais également choisir la position dans laquelle elles se sentent le plus à l’aise.

Barre horizontale en bambou pour l’accouchement,Vietnam

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D’autres moyens sont aussi employés pour transmettre des informations sur les accouchements. Lorsque les tabous empêchent les explications et les discussions sur le sujet, les rites peuvent transmettre ce qui ne peut être dit.

Ainsi, selon les coutumes peules, les jeunes fi lles ne peuvent pas être informées oralement du déroulement d’une maternité et d’un accouchement. Tout ce qui touche à la sexualité et à la reproduction est en effet délicat à exprimer librement et sans gêne ; le sujet est donc tabou chez les Peuls, tout comme il l’était encore très récemment en Europe. Ne pouvant raconter directement aux plus jeunes comment les accouchements ont lieu, leurs aînées leur transmettent cette expérience de manière codifi ée, par le biais de danses. La musique, l’aspect rituel et traditionnel de ces danses permettent de désamorcer le tabou : rien n’est dit mais tout est mimé. C’est une initiation rituelle aux mystères de la maternité, une mise en scène symbolique de la naissance qui permet d’informer les jeunes fi lles sans enfreindre les interdits.

Vidéo : “La danse de jeunes fi lles” , Guinée 1995 images de Sylvie Bouvier

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Une transmission rituelle des informations

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Le placenta

Le placenta joue un rôle essentiel durant la grossesse : c’est par son intermédiaire que la mère va transmettre les nutriments et l’oxygène à son enfant. Il transmet les défenses immunitaires de la maman au fœtus, qui est ainsi protégé contre certains microbes. Le placenta reçoit en échange le gaz carbonique et les déchets de l’enfant car les poumons, les reins et l’intestin ne fonctionnent pas encore chez l’embryon. L’enfant est relié au placenta par le biais du cordon ombilical.

Vidéo : “Accoucher au village” Burkina, 2003 images de Jasmine Abel Jessen

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Le placenta est souvent considéré comme le double de l’enfant car il l’accompagne durant toute sa gestation. A ce titre, on prête souvent une grande attention au placenta : il est examiné après son expulsion hors du ventre maternel, par des femmes d’expérience ou des médecins, selon les contextes d’accouchement.Ensuite, on lui rend souvent hommage lors de rites religieux. Ainsi, les Bobos enterrent le placenta pour le protéger. Il est aspergé d’eau afi n de le fertiliser et de recréer l’atmosphère humide qui existait dans le ventre de la mère.

Au Vietnam, on procède aussi à l’enterrement du placenta. Celui-ci est placé à proximité de la maison, où il joue un rôle bénéfi que. On observe donc cet échange symbolique, s’il est placé sous la protection de la famille qui l’honore comme une partie d’elle-même, le placenta assure en retour la protection de la famille qui l’a “ mis au monde ” . On lui confère aussi des vertus fertilisatrices, il nourrira la terre comme il a nourri l’enfant et permettra la production de nombreuses récoltes. Autrefois, on honorait le placenta de la même manière en l’enterrant dans les campagnes françaises. Il était aussi utilisé dans le traitement des brûlures. On a récemment constaté qu’il pouvait également transmettre des infections. Après son examen, il est aujourd’hui détruit ; certains hôpitaux proposent cependant aux familles qui le désirent de l’emporter pour l’enterrer sur leur terre natale, selon la tradition.

Poterie avec couvercle pour enterrer le placenta Vietnam

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Identifi er l’enfant

Une fois que l’enfant est né, il doit être reconnu – au propre comme au fi guré – par sa famille et par son père. Pour cela, il existe différentes pratiques mêlant la symbolique à l’aspect pratique.

Pagne, Afrique de l’Ouest

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Dès la naissance, l’enfant est enveloppé dans un morceau du pagne de sa mère. Cela permet bien entendu à tous de l’identifi er, mais cela doit aussi avoir un aspect rassurant pour le nouveau-né. Il peut ainsi sentir l’odeur de sa mère qui lui est très rapidement familière. Le tissu joue aussi un rôle de protection contre les agressions extérieures.Autrefois, en France métropolitaine et à la Réunion, le nouveau-né était enveloppé dans la chemise de son père. L’importance du père, son rôle dans la création de cette vie étaient ainsi clairement signifi és.

Lors d’une naissance en maternité, l’identifi cation de l’enfant est tout aussi indispensable. Les bracelets bleus et roses désignent les garçons et les fi lles, le numéro inscrit sur le bracelet correspond au numéro du bracelet porté par la mère. Si le lien est plus impersonnel, il n’empêche que l’enfant reconnaît sa mère les yeux fermés grâce à sa voix et à son odeur.

Bracelets d’identifi cation, France 2007

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Nourrir l’enfant et la mère

Après la naissance, l’alimentation du nouveau-né et de l’accouchée joue un rôle de premier plan. Les premiers repas doivent les aider à reprendre des forces tout en les purifi ant. Le repas de la mère est particulièrement codifi é.

Vaisselle pour l’accouchée, Maghreb

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La mère doit non seulement se remettre de l’accouchement mais aussi produire du lait pour nourrir son enfant. Au Maghreb, ses premiers repas consistent en un bouillon, qui lui lavera et lui réhydratera le corps ; celui-ci est très pimenté pour purifi er et comporte de la viande grasse, du miel et du beurre pour que l’accouchée se reconstitue. Selon la coutume, les plats sont préparés spécialement pour elle et lui sont servis dans un récipient en terre cuite, protégé par un couvercle afi n d’éviter que des esprits malins ne s’y glissent. La présence du couvercle s’explique aussi par des raisons hygiéniques : il faut absolument éviter toute contamination de sa nourriture, l’accouchée étant très vulnérable les premiers temps après la naissance.

C’est l’invention de la pasteurisation du lait et de la stérilisation des biberons qui a permis une alimentation artifi cielle des bébés. Avant le début du 20e siècle en Europe, le lait n’était pas conservé dans des conditions d’hygiène satisfaisantes et il était donc très dangereux de nourrir un enfant au biberon. Le problème demeure aujourd’hui partout où l’on ne peut ni stériliser ni pasteuriser, ce qui demande un matériel assez important, du temps et surtout la connaissance des procédés de stérilisation.

Biberons anciens, Bretagne

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Naissances prématurées

C’est entre 37 et 42 semaines de grossesse que le risque de mortalité pour le fœtus est le plus faible. Lorsque la naissance se produit avant, on considère qu’elle est prématurée. Il y a bien sûr des degrés dans cette prématurité : un enfant né entre 34 et 36 semaines est dit simplement prématuré, de 33 à 28 semaines, c’est un grand prématuré (poids indicatif : 2 000 grammes),de 28 à 26 semaines, un très grand prématuré (1200 grammes) ;à 25 semaines le prématurissime pèse environ 600 grammes.

Chaque année en France, 10 000 enfants voient le jour avant 32 semaines.

Quels sont les problèmes physiologiques du prématuré ?Quels sont leurs remèdes ?

RespirationPour pouvoir fonctionner correctement, le fœtus doit sécréter en suffi sance un surfactant, sorte de mucus qui permet aux alvéoles pulmonaires de se gonfl er et de ne pas s’aplatir à l’expiration. C’est seulement vers 32 semaines de grossesse que cette sécrétion est au point.Au prématuré de 28 ou 29 semaines (ou pesant moins de 900 g) on fournira du surfactant par intubation. On peut aussi prescrire à la mère des corticoïdes pendant la grossesse, ils accélèrent la production de surfactant par le fœtus.

TempératureUn nouveau-né prématuré n’a pas d’autonomie thermique. Sa température centrale qui est à 37°C en sortant de sa mère, tombera en quelques minutes à 35°C, ou moins. La première et la plus ancienne fonction de la couveuse est bien de maintenir l’enfant au chaud, dans un air pas trop sec.

NutritionAvant 32 à 34 semaines, un enfant ne peut s’alimenter seul : ses muscles intestinaux et buccaux ne sont pas prêts à assurer le transit digestif et une déglutition coordonnée. On pallie cela en « gavant » le bébé via une sonde, permanente ou intermittente.

Régulation du métabolismeLes réserves du bébé en sucre (glycogène), en calcium et en graisses se constituent dans le dernier trimestre de la grossesse. Un prématuré présente donc souvent un défi cit dans ces substances ; un apport par perfusion viendra corriger ce manque.Certains prématurés souffrent également d’ictère (jaunisse) car leur foie n’élimine pas correctement la bilirubine, déchet issu de la bile et toxique pour le cerveau s’il s’accumule dans l’organisme. Aujourd’hui, la bilirubine en excès peut être détruite rapidement à travers la peau, sans traumatisme, en exposant l’enfant quelques jours à la lumière. Des tubes de lumière bleue équipent certaines couveuses - parfois même sur 360 degrés, irradiant ainsi le bébé sans que l’on ait à le bouger.

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Les causes de prématuritéLes naissances prématurées sont en forte augmentation. La moitié de ces naissances est due à des grossesses multiples, issues pour la plupart de femmes ayant bénéfi cié d’une assistance médicale à la procréation.

Prématurité spontanéeElle peut se produire à cause d’une malformation utérine (l’utérus ne peut se distendre), d’infections génitales, d’un col « incompétent », par suite d’IVG ou de fausse-couche (fréquent dans les pays de l’Est), par fatigue de la mère ou pour causes psychologiques.

Prématurité induite Lorsque l’enfant est en danger ou lorsqu’il présente une malformation opérable, on déclenche l’accouchement ou on pratique une césarienne. Dans les grandes maternités plus de 50 % des naissances prématurées sont ainsi induites.

Quelle chance de survie, quelle vie possible ?Pour chaque cas particulier une décision à assumer en commun

Les progrès techniques n’ont pas supprimé, et ont peut-être même rendu plus fréquente, une diffi culté essentielle : la problématique de la décision. Doit-on engager un protocole de réanimation ? A quel degré ? Jusqu’à quand ? La réponse à cette question ne peut aujourd’hui résulter que d’une réfl exion commune au sein de l’équipe soignante et avec les parents de l’enfant. Lorsque cette décision suppose une prise de risque, celle-ci doit être assumée par tous.

Le dialogue parents-médecin est parfois biaisé lorsque les parents, s’étant documentés - notamment par Internet - au sujet de la santé de leur enfant prématuré, arrivent à l’entretien médical avec un avis déjà arrêté sur le diagnostic et la conduite médicale à tenir.

L’enjeu de la prise de décision est qu’au-delà des possibles échecs directs (mort de l’enfant), réanimer un nouveau-né ouvre sur la question très grave des éventuelles séquelles qui peuvent se révéler pour lui par la suite. S’il survit, à quelle vie le destine-t-on ? Les séquelles frappant certains grands prématurés sont surtout neurologiques. Il peut s’agir d’un retard psycho-moteur (handicap de la parole), d’un défaut de tonus ou d’une raideur musculaire (handicap pour la marche), de convulsions, d’hémiplégie ; ou encore d’un défi cit auditif, d’un strabisme.

Quelques chiffres repères :- parmi les enfants nés à 25 semaines, 50 % survivent et sur ces survivants, 50 % n’auront pas (ou peu) de séquelles.- parmi les enfants nés à 26 semaines, 60 % survivent et sur ces survivants, 60 % n’auront pas (ou peu) de séquelles.- parmi les enfants nés à 28 semaines, 80 % survivent et sur ces survivants, 80 % n’auront pas (ou peu) de séquelles.

Rappelons-nous :Réanimer ne met pas, en soi, un point fi nal aux soins dus à l’enfant prématuré. On doit penser et accompagner ses jours futurs, au moins pendant sa première année. L’espoir pour demain n’est pas tant de battre encore d’autres records de prématurité : le progrès c’est de tout faire pour qu’il y ait moins de prématurés.

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Allaitement et sida : un terrible dilemme

Lorsqu’une mère déjà séropositive allaite son enfant, le risque pour le nourrisson de le devenir aussi est de 15 %. Il est beaucoup plus élevé si une mère rencontre le virus pendant qu’elle allaite. L’allaitement au sein a des atouts : anticorps maternels, qualité nutritionnelle, moindre coût, haute valeur sociale, mais... épuisement de la mère et risque, croissant au fi l des mois, qu’elle transmettre le virus du sida au bébé.

Le seul moyen de supprimer ce risque est le lait industriel. Or, quand les conditions d’hygiène sont médiocres, un autre danger guette le bébé : l’infection respiratoire ou la diarrhée. Les bébés nourris au biberon meurent alors deux à cinq fois plus que ceux nourris au sein. L’allaitement au bol peut constituer une alternative : aucun risque de transmission du virus du sida, mais... plusieurs règles strictes à respecter : un bol (facile à nettoyer), une eau bouillie, un dosage correct de la poudre de lait.

Diffi culté supplémentaire : dans les pays où l’allaitement maternel est la norme, la femme qui ne nourrit pas son enfant au sein risque d’être cataloguée par son entourage comme une malade et une mauvaise mère.

Projet World Vision, district de Chi Linh, Vietnam 2004

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«Il faut allaiter l’enfant le plus tôt possible, dès la première heure après la naissance. Puis l’allaiter pendant six mois à l’exclusion de toute autre alimentation ou boisson.»

L’Organisation mondiale de la Santé préconisel’allaitement au sein ; en témoigne cette brochure destinée aux agents de santé.

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La mort des nouveaux-nés dans la loi française

Dans un grand nombre de cultures, l’enfant à sa naissance est considéré comme un être entre deux mondes. En mettant ce bébé à l’épreuve par la réclusion, on tente tout à la fois de le soustraire aux puissances mauvaises et de permettre que se manifeste en lui sa nature humaine, sa force de vie.

Si malgré toutes ces précautions le bébé meurt, ou s’il naît non-viable, son sort n’est guère facile à régler : vers quel monde le renvoyer ? Lui qui n’a pas accompli sa vie, qui n’a pas de nom, est souvent considéré comme dangereux. D’où des funérailles hâtives, loin des endroits consacrés aux “bons morts”.

Le chagrin des parents peut être grand, mais la réaction sociale, l’obligation de deuil, fait défaut ou est réduite au minimum. Il n’existe d’ailleurs pas de terme pour désigner l’état de parents d’un enfant mort, ni l’état d’enfant dont le frère ou la sœur sont décédés.

La loi française L’évolution du “statut de l’enfant” - lequel, schématiquement, est passé de “don de Dieu” à celui de “projet réfl échi et programmé” - a généré une modifi cation progressive de la loi française. Le développement de la contraception a pris une part importante dans ce changement. De plus, les progrès des techniques de réanimation néonatale ont permis de survivre à des bébés jusqu’ici “non-viables légalement” (c’est-à-dire nés avant le 181e jour de gestation).

Avant 1993Pour les enfants nés morts :

- après 6 mois (180 jours) de gestation : on établissait un acte d’enfant déclaré sans vie (enfant mort-né). Les parents avaient la possibilité d’enterrer leur enfant ou de demander à l’hôpital de se charger du corps de leur enfant en signant un “abandon de corps”.

- avant 6 mois (180 jours) de gestation : le fœtus mort avait le statut de produit innommé.Certains départements, par arrêté préfectoral, autorisaient les parents à récupérer le corps de leur bébé pour l’enterrer, après une déclaration administrative transcrite sur un registre de police où sont notés les avortements survenus à partir de six semaines de gestation (article 462 du Code civil). Mais jusqu’en 1992 cette possibilité n’existait pas partout, notamment à Paris.

À partir de 1993Après la loi 093-2 du 8 janvier modifi ant le Code civil, relatif à l’état civil, la circulaire n°50 du 22 juillet 1993, précise que le seuil de viabilité à retenir comme limite basse d’enregistrement des enfants nés vivants, est le terme de 22 semaines d’aménorrhée ou un poids de 500 grammes. th

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En conséquence, lorsque l’enfant naît vivant puis meurt :

- si le terme est supérieur à 22 semaines d’aménorrhée ou si le poids est supérieur à 500 grammes, un certifi cat médical d’enfant né vivant et viable rédigé par le médecin ou la sage-femme précisera le jour et l’heure de la naissance et de son décès. Il sera alors dressé un acte de naissance et un acte de décès.

- si le terme est inférieur à 22 semaines d’aménorrhée, ou si l’enfant pèse moins de 500 grammes, un certifi cat d’enfant né vivant et non viable permettra de dresser un acte d’enfant sans vie.

Lorsque l’enfant naît mort :

- après 181 jours de gestation, il sera dressé un acte d’enfant sans vie.- avant 181 jours, seule l’inscription sur le registre de police est possible.

Arrêté publié au JO du 6 août 2002Il fi xe les modèles de livret de famille et apporte une modifi cation notable pour les parents ayant conçu un enfant que le droit et l’administration qualifi ent“d’enfant sans vie”.“L’indication d’enfant sans vie, avec énonciation des jour, heure et lieu de l’accouchement, peut, à la demande des parents être apposée par l’offi cier de l’état civil qui a établi l’acte sur le livret de famille qu’ils détiennent. Cette indication est possible si l’acte d’enfant sans vie a été dressé antérieurement à la délivrance du livret de famille.”

Enjeu social de ces mesures.un acte de naissance et un acte de décès confèrent à l’enfant une personnalité juridique à part entière et permettent l’inscription sur le livret de famille, avec les conséquences sociales qui en découlent, pour les retraites par exemple..un acte d’enfant sans vie confère à l’enfant une certaine place administrative et à ses parents certains droits sociaux, tels que le risque maternité et les congés maternité (que l’on ne peut pas imposer) ; mais l’enfant n’est pas une personne au sens juridique du terme..une absence d’acte signifi e sa non-reconnaissance et ne donne aucun droit social à ses parents.

Ouvrages

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Accès facile

Bébé est mort Joël Clerget - Éditions Erès, Collection Mille et un bébés, 2005

Ces bébés passés sous silence - À propos des interruptions médicales de grossesse Frédérique Authier-Roux - Éditions Erès, Collection Mille et un bébés, 1999

Mort d’un bébé, deuil périnatal -Témoignages et réfl exionsDossier coordonné par Joël Clerget - Editions Erès, Revue Spirale, n°31 Sept. 2004

Pour approfondir ou élargir le sujet

L ’Arbre et le Fruit. La naissance dans l’Occident moderne, XVIe- XIXeJacques Gélis - Éditions Fayard, 1984

Mourir avant de n’être ? Colloque Gynécologie Psychologie, Ouvrage collectif Éditions Odile Jacob, 1997

Le fœtus, le nourrisson et la mortOuvrage collectif - Éditions l’Harmattan, 1998

Le dernier portraitCatalogue d’exposition du Musée d’OrsayÉditions Réunion des Musées Nationaux, 2002

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La mortalité des femmespendant et après l’accouchement

L’OMS estime que plus de 500 000 femmes meurent chaque année des complications de leur grossesse ou de leur accouchement. Dans les pays en voie de développement, cette mortalité maternelle peut atteindre 2 000 cas pour 100 000 naissances. Dans les pays développés, elle varie de 5 à 30 cas pour 100 000 naissances.

D’où vient le risque de mort maternelle ?Première cause, l’hémorragie grave. La moitié des décès maternels surviennent par saignement excessif dans les 24 heures, que ce soit après la délivrance, après une césarienne, un avortement ou une grossesse extra-utérine. Pourtant, selon toutes les enquêtes européennes, 90 % de ces décès sont habituellement évitables.

Par ailleurs, le risque de décès de la mère est nettement corrélé à son âge : il est douze fois plus élevé à 45 ans qu’à 20 ou 25.Les autres causes sont les complications de l’hypertension artérielle, les infections sévères et les embolies.

Dans les pays industrialisés : vigilance à maintenirEn France, la mortalité maternelle concerne 80 femmes par an. Il y a 250 ans, son taux était supérieur à 1 000 cas pour 100 000 naissances.

Une étude de l’OMS (1987) a montré que la mortalité ne descend en dessous du seuil de 100 cas pour 100 000 naissances que lorsque plus de 95 % de celles-ci sont réalisées en maternité. Aujourd’hui en Europe, la plupart des naissances n’ont plus lieu à domicile mais dans des structures médicalisées. Parallèlement à l’accouchement en milieu médicalisé, se sont développées les consultations prénatales obligatoires, puis la préparation à la naissance.

Les progrès sont là mais l’effort est loin d’être fi nalisé. La vigilance doit rester intacte car les répercussions de certaines évolutions sociales ou médicales ne sont pas encore bien connues. Ainsi les travaux du Comité national de la naissance, créé en 2005, devraient pouvoir évaluer l’impact :- de l’augmentation de l’âge de conception du premier enfant,- du nombre croissant de grossesses gémellaires,- de celui des grossesses tardives,- de celui des césariennes.

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Dans les pays en voie de développement : recentrer l’effort sur la formation en obstétriqueUne femme court aujourd’hui mille fois plus de risque de mourir des complications de ses grossesses si elle vit en Afrique sub-saharienne, ou dans certains pays d’Asie, que si elle est européenne. Depuis plusieurs années, des programmes de lutte contre la mortalité infantile et maternelle ont été développés mais, bien que leurs ressources soient notables, le taux de mortalité maternelle demeure stable et souvent très élevé. Il faut donc s’interroger sur les stratégies de lutte contre la mortalité maternelle dans les pays en développement.

Après la conférence de Nairobi de 1987, on s’est rendu compte que la stratégie fondée exclusivement sur l’amélioration du statut des femmes avait montré ses limites. En effet l’éducation féminine, la limitation des naissances et l’établissement de consultations prénatales ont eu pour conséquence une triple démobilisation : celle des bailleurs de fonds qui n’ont pas investi suffi samment, celle des politiques qui n’ont pas mis au premier plan un programme de santé adapté et celle des obstétriciens dont le rôle est capital.

Par contre, une analyse menée en 2000 au Sénégal a montré le rôle primordial de la qualifi cation du personnel qui assiste la femme lors de l’accouchement, car de là dépend la capacité à détecter les complications obstétricales sévères et à prévenir la mort maternelle. Une autre étude, réalisée au Surinam, relève que l’évitabilité du décès repose en grande partie sur les obstétriciens, sur l’hospitalisation, l’organisation des soins et sur les soins de santé primaire.

Ainsi, plus que la surveillance prénatale, la qualité des soins obstétricaux au moment de l’accouchement apparaît être la pièce essentielle du dispositif dans la lutte contre la mortalité maternelle.

Il faut donc, à l’échelle mondiale, que les autorités politiques mettent sur pied des structures capables d’assurer aux obstétriciens :- une formation de base- des conditions de travail correctes, garantissant leur maintien dans les hôpitaux de proximité.

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La question en France :

Rapport du Comité National d’Experts sur la Mortalité Maternelle 1955-2001.Ministère de l’Emploi et de la Solidarité, Paris, 2001http://www.sante.gouv.fr/

Pour approfondir ou élargir le sujet

Donnons une chance à chaque mère et à chaque enfantRapport sur la santé dans le monde -OMS, 2005http://www.who.int/whr/2005/fr/index.html

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Les mutilationsgénitales féminines

Aujourd’hui, dans le monde, 100 à 140 millions de femmes sont victimes de mutilations génitales. L’excision, c’est-à-dire l’ablation du clitoris et des petites lèvres, et l’infi bulation qui consiste à coudre les grandes lèvres du sexe des jeunes fi lles pour le fermer, subsistent dans une trentaine de pays, en Afrique et dans quelques régions d’Asie.

Sans pour autant cautionner ces pratiques, il est important de prêter attention au sens qu’elles revêtent dans les sociétés concernées. Ainsi, par exemple, dans nombre de traditions africaines, les organes sexuels manifestent la double nature de l’être humain : le clitoris, élément masculin, doit être ôté à la fi llette pour qu’elle puisse être femme et le prépuce doit être ôté au garçon afi n qu’il devienne homme.

Actuellement, la justifi cation de ces pratiques est mise en rapport avec des canons soit disant imposés par l’Islam, alors que la majorité des théologiens contestent formellement cette obligation. Au-delà de justifi cations précises, il s’agit de perpétuer la tradition, de reproduire à l’identique les pratiques des générations antérieures. Se manifeste également ici une représentation de l’hygiène où la rencontre du propre et du pur imposerait d’agir ainsi.

Pratiquée le plus souvent à vif sur des petites fi lles, l’excision présente des risques importants d’hémorragie et d’infection, parfois mortels, et à long terme générateurs d’accouchements compliqués, voire de stérilités.En France, trois petites fi lles, excisées alors qu’elles étaient encore bébés, sont mortes de cette façon dans les années 80. De plus, lorsque le couteau ou le rasoir n’est pas désinfecté, l’excision favorise la propagation du sida, particulièrement fréquent en Afrique sub-saharienne.

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Le clitoris étant un organe essentiel du plaisir féminin, son ablation constitue un grave traumatisme physique et psychique, qui peut créer des cicatrices rendant les rapports sexuels douloureux. L’infi bulation oblige à “ouvrir la femme au couteau” lors de sa nuit de noces. Les accouchements sont souvent plus diffi ciles et l’on observe une souffrance fœtale plus importante. Les déchirures sont plus fréquentes et entraînent parfois des troubles très graves : incontinence, fi stules, c’est-à-dire communications anormales entre les voies urinaires et le vagin, voire entre vagin et rectum, que seule la chirurgie peut réparer.

Chaque année dans le monde, 2 millions de fi llettes sont mutilées. Initiée il y a une trentaine d’années, la lutte contre l’excision et l’infi bulation commence aujourd’hui à porter ses fruits sous la pression d’associations africaines, de médecins, de juristes, d’ONG nationales et internationales.Plusieurs gouvernements, en Afrique et ailleurs, ont pris des mesures pour éliminer la pratique des mutilations génitales féminines dans leurs pays. Ces mesures vont de lois pénalisant l’acte à des programmes d’éducation et de sensibilisation.En Guinée, au Sénégal, se multiplient les cérémonies durant lesquelles des villages entiers décident de déposer les couteaux. Les griots, les imams s’engagent à faire reculer un usage qui n’a aucun fondement religieux.

Il faudra beaucoup de temps pour faire disparaître complètement la coutume des mutilations sexuelles, car au-delà des statistiques et des discours offi ciels, elle se perpétue encore dans de nombreux milieux.En France, il semble que cette pratique, qui avait occasionné des procès et des condamnations retentissantes, ait disparu. Mais qu’en est-il des fi llettes ou des jeunes fi lles élevées en Europe qui retournent au pays de leurs parents dans des milieux encore exciseurs ?

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Oser être mèrehandicap moteur et maternité

Attendre un enfant lorsqu’on est femme handicapée motrice : s’agit-il d’une maternité ordinaire ou extraordinaire ? Comment conjuguer la maternité et le handicap ? Que faut-il pour que la femme se sente confi ante dans son projet, eu égard aux exigences médicales, et que de leur côté les professionnels de santé soient attentifs à sa situation ?Comment rendre accessible le lieu d’accouchement, revoir la hauteur des tables d’examen et l’équipement des chambres de maternité ?

En général, il n’y a pas de raison de surmédicaliser les grossesses des femmes ayant une pathologie motrice. Il faut l’accepter, et mettre en place une équipe pluridisciplinaire, au cas par cas.

Peu de sages-femmes ont l’expérience de l’accompagnement de femmes handicapées motrices, aussi doivent-elles comprendre comment chacune se débrouille avec son handicap - blessure médullaire, spina bifi da, infi rmité motrice cérébrale, poliomyélite, sclérose en plaques, petite taille, polyarthrite rhumatoïde ou maladie neuromusculaire.

Quand il n’y a pas de contre-indication, l’accouchement par les voies naturelles est privilégié. La césarienne n’est donc pas systématique.

En effet, l’utérus est un muscle fort, indépendant d’une éventuelle faiblesse de la ceinture abdominale ou de troubles sensitifs. Les contractions utérines sont autonomes et automatiques ; elles échappent aux commandes volontaires. Et si l’effort d’expulsion est défi cient, une aide médicale à l’extraction de l’enfant (ventouse ou forceps) peut être proposée. L’allaitement est un choix personnel, sous réserve de contre-indications (médicaments, fatigue). Les soins à l’enfant seront appris pendant le séjour à la maternité.

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Ouvrages

Oser être mère : maternité et handicap moteurDelphine Siegrist - Mission Handicaps de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris -Éditions Doin, 2003

Associations françaises

Réponses initiatives femmes handicapées (RIFH)Association de femmes handicapées motricesBP 46 - 92404 Courbevoie cedex [email protected]

Être parent Association rassemblant des parents handicapés69 rue Baraban - 69000 LyonTél. : 04 78 53 74 02 et 04 67 55 12 [email protected]/etreparent

Association des personnes de petites tailles (APPT)35 avenue Alfortville - 94600 Choisy-le-RoiTél. : 01 48 52 33 [email protected]

Centre d’information, de documentation et de conseils sur les aides techniques (CICAT)Les ClCAT informent sur les aides techniques. Des ergothérapeutes peuvent intervenir pour conseiller des adaptations et des aménagements. Leur intervention et son coût varient d’un CICAT à un autre, selon leur statut.Service de maintien à domicile des handicapés (SMHD)77 rue Foch - 57680 Novéant-sur-MoselleTél. : 03 87 52 80 10

Association des paralysés de France (APF)17 boulevard Auguste-Blanqui, 75013 Pariswww.apfasso.fr

Groupe de parents handicapés (APF)Christine Durand 40 rue Danton - 35700 RennesTél. : 02 99 84 26 66

Association française contre les myopathies (AFM)1 rue de l’Internationale, BP 59 - 91002 EvrySon site donne toutes les adresses des consultations spécialisées et des associations en régionwww.afm-france.org

Polyarthrite rhumatoïde - Andar8 rue Gustave-Eiffel - 34570 Pignan Tél. : 04 67 47 61 76

Association pour la recherche sur la sclérose en plaques (ARSEP)4 rue Chéreau - 75013 ParisTél. : 01 45 65 00 [email protected]

Association de l’ostéogénèse imparfaite (AOI)BP 075 - 80082 Amiens cedex 2www.aoi.asso.fr

Maladies rares Infos ServicesCentre national d’information sur les maladies génétiques. Il est ouvert à toute personne confrontée à une maladie génétique (familles et professionnels).L’échange téléphonique permet de mieux comprendre les besoins. Une réponse écrite rédigée par un généticien, adaptée aux demandes, est envoyée sous forme de lettre. C’est un service mis en place conjointement par la CNAMTS et l’AFM, grâce au soutien du Téléthon. N° Azur : 0 810 63 19 20

OrphanetC’est une base de données sur les maladies rares. Ce service informe sur les consultations spécialisées, les laboratoires de diagnostic, les projets de recherche en cours, les associations de malades et les autres sites web dans le monde. Il dispose d’un forum, permettant de laisser un message, de poser des questions ou de témoigner.Orphanet est fi nancé conjointement par l’INSERM, la Direction générale de la Santé, la CNAMTS et l’AFM.www.orpha.net

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La naissance sociale

Lorsque l’enfant est né, qu’il a été soigné et nourri, reconnu par son père, il faut annoncer à la famille, aux proches et aux amis son existence et leur apprendre le nom qui a été choisi pour lui. Les faire-parts jouent un rôle symbolique très fort : tout s’est bien passé, l’enfant et sa maman sont en en bonne santé, la famille s’est agrandie, chacun va changer de statut (les parents devenant grands-parents, par exemple) et les jeunes parents vont découvrir leur bébé et l’accompagner dans la vie. C’est un bonheur immense, plein d’euphorie que l’on partage avec le faire-part qui est donc souvent formulé de manière enthousiaste et humoristique. En matière de faire-part, toutes les excentricités sont permises.

Faire-part de Jules Lefevre

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Le faire-part de Jules Lefevre le représente littéralement « venant au monde », dans un jeu de mot qui est moins léger qu’il n’y paraît. En effet, cette expression décrit bien tout le processus d’apprentissage lié à la naissance : l’enfant va devoir découvrir le monde qui l’entoure et ses codes tandis que le monde dans lequel il est né (la famille) va devoir apprendre à connaître l’enfant qui vient de naître.Dans le faire-part de Nathan, deux grandes lettres tiennent par la main deux lettres plus petites : on comprend bien vite que les deux parents sont plein d’amour et d’attention pour leurs deux enfants. Cette image poétique et tendre annonce de manière douce la naissance d’un enfant. Il y a autant de manières d’annoncer la naissance que de parents. Leur point commun est, sans aucun doute, tout l’amour et la compréhension qu’ils sauront donner à leurs enfants.

Faire-part de Nathan

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Mythes et légendes...d’ici et d’ailleurs, pour comprendre le mystère de la naissance

Pour les 6/12 ansDes versions pour tous les goûts sur l’origine des bébés ! Un voyage par la pensée et l’imaginaire dans le monde. Les histoires s’inscrivent dans la représentation de la naissance du monde et de son fonctionnement.

A l’origine, l’œuf ou la poule ? Comme l’animal, mammifère, le petit d’homme sort bien du ventre de sa mère, et sa mère de sa mère...Et le père ? Quel rôle a-t-il ? Les hommes depuis toujours ont déchiffré dans l’observation de la nature les mille et une façons de se reproduire. Un bon peu d’inspiration, un zest d’expériences et le tour est joué.

La recette est multiple :Tantôt, le nouveau-né est apporté par un ibis ou bien c’est la cigogne, messagère d’une déesse germanique, qui l’a trouvé dans l’eau où il séjourne : une source, un puits...Tantôt, le bébé, comme la Terre, notre mère universelle, est issu d’une graine, la plus petite chose au monde, qui après avoir éclaté aurait donné naissance aux ancêtres de l’humanité, sur une arche de terre pure formée d’une partie de placenta.....La formation de l’embryon répète l’acte primordial et exemplaire de la création du monde au Mali. Tantôt, le petit d’homme est façonné à partir de l’argile, ou bien il a été trouvé dans la terre :

“ On dit qu’il y a très longtemps, à l’aube des temps, les femmes étaient stériles.. et qu’elles cherchaient les enfants de la terre.. .Il leur fallait chercher longtemps pour trouver les garçons... ” (Extrait d’un conte inuit).

Tantôt, l’enfant est déjà formé en miniature dans les organes sexuels de la mère ou du père...

A vous de communiquer votre recette, si vous en avez une, tirée de votre chapeau ou de vos lectures ! Et nous verrons si votre version est si loin des explications biologiques d’aujourd’hui !

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Berceau-berceuses

Jusqu’à 6 ansL’univers du nouveau-né reconstitué autour d’objets choisis se raconte et s’écoute à travers de belles histoires et de jolies berceuses d’ici et de là. L’enfant peut ainsi donner un sens à des gestes et paroles qui lui sont déjà familiers et s’ouvrir à des enfances différentes.

Tchou-ou tchou-ou gbovi , dada mou la ruémé... gbonou gbonou kpo. Ne pleure pas bébé, ta maman n’est pas là, ne pleure pasBerri, yanah ya nerged, vera nari ou erged li benti fi , hamaiedec ya el ali. O toi, berce ma fi lle bien-aimée et protège-la pendant son sommeilDodo l’enfant do l’enfant dormira bien vite, dodo l’enfant do l’enfant dormira bientôt

A vos oreilles les bambins ! Et si vous ne comprenez pas le sens des paroles, partagez l’émotion qui se dégage de ces comptines. Elles vous invitent à entrer dans l’intimité de la relation de tendresse entre la mère et l’enfant et par magie dans d’autre pays, d’autres cultures ! Une occasion pour vous de mieux communiquer entre enfants de toutes origines dès le berceau ! Il s’agit toujours d’apaiser le nouveau-né qui pleure ou de l’endormir.

Pour cela, rien de mieux qu’une mélodie aux phrases courtes et balancées, des sons égrenés en douceur. A vos crayons maintenant s’il vous vient des images plein la tête.

(Cf CD des 20 berceuses)

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Qui suis-je ? D’où viens-je ?

Pour les 6/12 ansQu’est-ce qui me défi nit ? Le nom, le prénom, le fait que je suis un garçon, une fi lle, le fait d’être un être humain, et tout différent d’un autre, il suffi t de me regarder ! Mais il faut regarder encore plus près, disent les scientifi ques, et ils m’expliquent que je suis même unique au monde ! Ils me disent pourquoi.

Bonne pioche Si vous vous voulez bien vous prêter à des jeux de tirage au sort, vous comprendrez, en vous amusant, le rôle du hasard dans la transmission des gènes ainsi que les raisons pour lesquelles, vos frères et sœurs, nés du même père et de la même mère, ne se ressemblent pas tant que cela !Et pour imaginer le nombre infi ni d’individus différents sur la Terre, assemblez des traits du visage, par exemple, 2 couleurs d’yeux, 2 formes de menton, de nez, et de bouche et vous obtiendrez, en les combinant de toutes les manières possibles, 16 visages différents. Avec 5 caractères, vous en aurez 32 !Si on joue avec 32 traits, on obtient plus de visages différents qu’il y a d’hommes sur la Terre. Avec seulement une dizaine de caractères morphologique que vous êtes invités à comptabiliser, le constat s’impose : vous êtes unique !

Et maintenant, confectionnez votre portrait, celui dont vous rêvez, à partir du nez, de la bouche, du menton, des yeux et des oreilles de votre choix , à découper dans des magazines !

Jeu de devinettes ! Agathe, Alexandre, Aziza, Chung, Clémentine, My thu, Nicolas... Dupont, Cissé, Nguyen, Benfougal...Des prénoms et des noms en vrac, ils évoquent une origine culturelle ! Le choix des prénoms et des noms n’est pas le fait du hasard, mais du milieu social et culturel qui accueille l’enfant. A chaque participant de donner, s’il le veut bien, son idée sur l’origine de son prénom et de son nom !Le prénom représente une composante essentielle de la personne dans certaines sociétés. L’enfant entre dans le langage du monde et a une existence propre à partir du moment où il est nommé. Une cérémonie différente selon les cultures, accompagne cette naissance sociale. Le nom fait entrer le nouveau né dans le lignage familial, dans son histoire généalogique. Il témoigne de l’importance donnée à la fi liation dans la plupart des sociétés. Parfois, l’enfant a même un troisième prénom ! Chaque enfant est invité à reconnaître son identité et à découvrir celle des autres. On s’interroge, on interroge l’ordinateur pour en savoir plus ! Une rencontre interculturelle très instructive !

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Naissance... Hasard et société

Pour les plus grands, à partir de 12 ansChaque élève renaît de façon aléatoire dans la peau d’un autre. Le hasard d’une naissance que personne ne choisit au départ. Puis, au fur et à mesure que le profi l de la naissance se précise, le déterminisme culturel et social devient de plus en plus fort. Les chances ne sont pas les mêmes selon le pays où l’on naît ou selon la couleur de sa peau !

- Pèle mêle. Naissance/renaissance,natalité/mortalité, fertilité/stérilité, maternité/paternité, fécondation/sexualité, création/procréation, conception/contraception, inné/acquis, normalité/anormalité, vie/mort. Autant de notions abordées dans l’exposition que l’on pourra approfondir à la demande des enseignants.

- Naissances : thème et variations.Présentation de l’événement dans ce qu’il a d’universel, son processus biologique, et dans ce qu’il a de particulier, l’évolution ou l’adoption de pratiques techniques ou culturelles et le rôle des acteurs de la naissance, hier et aujourd’hui, ici et ailleurs. - Sciences et mythes. Les sciences biologiques et médicales et les applications pratiques face aux mythes de création et de procréation. Problématiques liées au respect des rituels de l’enfantement qui s’inscrivent dans les représentations du monde de chaque communauté. - La naissance : un “ sacré ” moment dans la vie biologique et sociale.Un rite de passage, semblable à celui qui marque l’initiation au monde adulte et celui qui accompagne le mort dans un autre monde, manifesté par l’usage d’objets, d’incantations ou de gestes divers selon les sociétés présentées.

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Bienvenue !

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Présentation générale de l’exposition

Il s’agit de rendre compte des naissances dans leurs diversités culturelles et sociales à travers le monde. Si cet acte est le même pour tous, il est vécu, exprimé, mis en scène de différentes manières en fonction des cultures et des sociétés. Le pluriel des « Naissances »montre les diversités culturelles et sociales vécues autour des questions de l’enfantement. L’exposition a pour objectif de constituer un miroir où se refl ètent les naissances d’aujourd’hui et d’hier, les pratiques en vigueur en France et les traditions culturelles venues d’ailleurs :le Maghreb, l’Afrique de l’Ouest, le Vietnam et la Réunion.

Le parcours principal est chronologique ; il couvre la venue au monde de l’enfant, de l’imminence de l’accouchement, jusqu’à ses premiers quarante jours correspondant à sa venue sociale au monde. Il s’agit donc de la venue au monde d’un enfant né à terme, sans problèmes dans un contexte médicalisé, ici et maintenant. S’ajoutent des parcours parallèles d’hier et d’ailleurs, des vécus et des pratiques issues de ces autres cultures, des traditions de générations précédentes ainsi que des naissances plus problématiques.

C’est une exposition très ethnographique, moins biologique qu’elle n’aurait pu l’être. L’aspect médical, qui est important, est vu comme une pratique au même titre que les autres pratiques traditionnelles des différentes cultures évoquées.

La collecte des objets s’est faite dans les différents pays en question, auprès d’ institutions en France et également auprès de collections privées. Pour les témoignages, des interviews ont étés réalisés par des associations ; ils constituentune contre-culture par rapport au discours des scientifi ques surtout, concernant la douleuret les soins des l’accouchées.

L’exposition vise à amener chaque visiteur à réfl échir sur ses expériences personnelles autant qu’à comprendre les enjeux culturels, sociaux, médicaux liés à la naissance.

Le centre de ressources en ligneLe site internet http://www.mnhn.fr/naissances est conçu comme un véritable centre de ressources en ligne, composé d’une base documentaire multimédia : photos, vidéos, audio, sites...

Bonne visite !

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Plan de l’exposition

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LégendesP : poster V : vitrine A : album F : fi che DVD ou CD

F Annexes01 : Bienvenue ! F Annexes02 : Plan de l’exposition F Annexes03 : Les vitrines F Annexes04 : Inventaire détaillé

F Annexes05 : Le glossaire F Annexes06 : Les mots de la naissance F Annexes07 : Repères chronologiques F Annexes08 : Bibliographie1- PRELUDEP01 : introduction

DVD 1 : Prélude (milk et foetoscopie)

2- ACCOUCHERP02 : des lieux où naître, où mettre au mondeP03 : le besoin d’un lieu sûr (F Thèmes01 : Protéger la mère et l’enfant)P04 : de la matrone à la sage-femme (F Thèmes02 : Un intérêt tardif de la médecine occidentale)

P05 : le lien de confi anceP06 : travail des mains, travail d’écouteP07 : affaires de femmes, présence du père

DVD 2 : Présence des pères

P08 : pour faciliter l’accouchement

V1 : L’accouchementV 1-1 Les outils de la sage-femme V 1-2 Eloigner les dangersV 1-2.1 Pour inciter l’enfant à sortirV 1-2.2 Faciliter le passageV 1-2.3 Pour faciliter le passage (F Thèmes03 : Les choix d’accouchement)

P09 : assise, accroupie, debout, ... (F Thèmes04 : Les positions d’accouchement)P10 : douleur en soi, douleur devant les autres

DVD 2 : Le travail, la douleur La danse des jeunes fi lles (F Thèmes05 : Une transmission rituelle des informations)

P11 : césarienne : la médaille et son reversP12 : la venue au monde, rencontre

DVD 2 : La venue au monde (F Activités01 : Mythes et légendes ... d’ici et d’ailleurs)

L F L F es fi ches annexes 01 à 04 v F es fi ches annexes 01 à 04 v F ous aideront F ous aideront F à F à F prendre en ma Fprendre en ma Fin et à appré Fin et à appré Fhender l’exposit Fhender l’exposit Fion. Fion. F

L F L F es fi ches annexes 05 à 08 F es fi ches annexes 05 à 08 F seront des annexes F seront des annexes F utiles pour toutes les étapes de discussions. F utiles pour toutes les étapes de discussions. F

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3- L’ENFANT EST LÀP13 : Cordon et placenta (F Thèmes06 : Le placenta)

V2 : Cordon et placenta2-1 Cordon et placenta2-1.1 Couper le cordon2-1.2 Conserver le cordon, enterrer le placenta

P14 : Les premiers gestes (F Thèmes07 : Identifi er l’enfant)

V3 : Premiers gestes vitaux et symboliques3-1 Identifi er le nouveau-né3-2 Les premières saveurs

DVD 3 : Premiers gestes vitaux et symboliques

P15 : Un temps pour se relever

A1 - La soupe de l’accouchée : Recettes

P16 : Devenir mère, devenir pèreP17 : Rites et soins au nouveau-né (F Thèmes08 : Nourrir l’enfant et la mère)

V4 : Protéger le nouveau-né4-1 Bijoux et amulettes protectrices4-2 Protéger un bébé vietnamien

DVD 3 : Rites et soins au nouveau-né CD Son : Berceuses (F Activités02 : Berceau, berceuses)

A2 - L’art d’accommoder les bébés A3 - Les jumeaux font rêver

Ouverture : Les Naissances particulières (F Thèmes09 à 14 )

- F09 Naissances prématurées - F10 Allaitement et sida- F11 La mort des nouveaux-nés dans la loi française - F12 La mortalité des femmes pendant et après l’accouchement - F13 Les mutilations génitales féminines - F14 Oser être mère, handicap moteur et maternité

DVD 3 : Adaïa, petite enfant mort-née

4- ACCOMPLIR LA NAISSANCEP18 : Choisir un prénom (F Activités03 : Qui sui-je? D’où viens-je?)

A4 - Prendre place dans la familleA5 - Apprendre les règles familiales

P19 : Les visites / Annoncer la naissance (F Thèmes15 : La naissance sociale) P20 : Célébrer la naissance

DVD 4 : Cérémonies de naissances Grandir (F Activités04 : Naissance... Hasard et société)

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Inventaire détaillé

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EtuiL’étui contient l’ensemble des 20 panneaux souples :

- 1 panneau d’introduction- Partie 1, “ accoucher ” 10 panneaux numérotés de 02 à 11- 1 panneau intermédiaire numéroté 12- Partie 2, “ l’enfant est là ” 5 panneaux numérotés de 13 à 17- Partie 3, “ accomplir la naissance ” 3 panneaux numérotés de 18 à 20

Tiroir- 15 fi ches “ thèmes ” recto-verso- 4 fi ches “ animations ” - 8 fi ches “ annexes ”- 4 DVDs : le prélude, accoucher, l’enfant est là, accomplir la naissance- 1 CD : parcours sonore virtuel et berceuses- 1 CDrom : visite virtuelle pour enfants- 5 albums A3 : prendre place dans la famille, les jumeaux font rêver, apprendre les règles familiales, l’art d’accomoder les bébés, la soupe de l’accouchée.- 1 CD contenant le livre de texte de l’exposition pour sa traduction, le visuel de l’exposition pour la communication et la promotion

VitrinesVitrine 1 :- 1 stéthoscope en bambou- 1 ensemble de matériel de sage-femme ( France ) composé de 8 éléments- 1 cordon béni de Saint-Joseph- 1 statuette de la Vierge- 2 images votives : Saint-Expédit et Dieu Mourouga- 1 bonnet de nuit d’homme- 1 canette de limonade-citron- 1 boîte contenant de la tisane ( girofl e, menthe, thym, cannelle )- 1 bouteille d’huile d’olive Plagniol- 1 boîte contenant des grains de sésame- 1 seringue de gel vaginal « prostine E »

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Vitrine 2 : - 1 fac-similé d’un fœtus dans sa matrice- 1 lame de bambou- 1 lame de rasoir - 2 barrettes à cheveux- 1 nécessaire pour les soins du cordon ( Vietnam ) composé de 5 éléments- 1 tube pour le sang du cordon ombilical- 1 amulette du lonbri composée d’ 1 amulette en tissu et 2 médailles- 1 spathe d’aréquier plié et cousu- 1 sac à déchets hospitaliers

Vitrine 3 :- 2 bracelets d’identifi cation : 1 rose & 1 bleu - 1 chemise- 2 jetons à numéros- 1 fac-similé de noix de cola- 1 boîte contenant des morceaux de sucre- 1 sachet de sel - 1 fac-similé de poupée- 1 fac-similé d’un rameau de dattes- 1 boîte contenant de la réglisse séchée- 1 boîte contenant un mélange de plantes séchées

Vitrine 4 : - 1 bracelet d’argent à grelot- 1 jeu de 4 bracelets- 1 main de Fatma- 2 amulettes protectrices- 1 ours en peluche- 1 couteau- 1 baguette en bambou- 1 rouge à lèvres- 1 bande ombilicale- 1 bandeau protège-fontanelle- 1 voile

vitrine 1

vitrine 2

vitrine 3

vitrine 4

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Glossaire

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Accouchement sans douleur La méthode mise au point par Fernand Lamaze en 1951 comporte deux parties. La première est pédagogique, la femme prenant connaissance de son corps et de son fonctionnement ; la seconde est technique, avec l’apprentissage de méthodes de maîtrise corporelle, l’une sous la forme d’une respiration superfi cielle accélérée qui doit remplacer l’association entre contractions et douleurs, qui relève d’un conditionnement culturel négatif. Pour la dernière phase de l’accouchement, les femmes apprennent une méthode de poussée qui accompagne les contractions utérines.

AsepsieHygiène médico-chirurgicale ; l’asepsie permet de protéger les patients contre les contaminations microbiennes. En somme, on prend toutes les mesures pour éviter l’apparition et le développement des microbes.

AntisepsieDestruction des microbes par la désinfection des plaies, notamment. L’antisepsie doit éviter tout risque d’infection.

ChairePoste de professeur à l’université. Créer une chaire dans une discipline, c’est permettre à la discipline d’être enseignée à l’université.

DélivranceDernier stade de l’accouchement durant lequel l’enfant va naître.

Fac-similé Reproduction d’un objet existant ou ayant existé.

Matrone Chez les Romains, la matrone était une femme mariée ou une mère de famille. On appelle matrones les femmes qui aident à l’accouchement avant que la profession de sage-femme ne soit réglementée.

MédicalisationDepuis le 19e siècle, les progrès de la médecine l’ont conduite à prendre toujours plus de place dans la vie de chacun, à chaque instant. Ce phénomène s’est accéléré ces quarante dernières années. La médicalisation désigne cette évolution vers une société où la médecine et les médecins jouent un rôle fondamental, car on y a recours systématiquement.

Certaines personnes considèrent que la médicalisation de notre société est trop poussée et que ce n’est pas une nécessité ; certaines mères souhaitent donc accoucher hors du milieu médical, souvent à domicile.

Obstétrique L’obstétrique est la partie de la gynécologie qui a pour objet le déroulement de la grossesse et de l’accouchement. L’obstétricien doit donc veiller à la bonne santé de la mère et de son bébé.

ParturienteFemme qui va accoucher.

Pasteurisation La pasteurisation est un procédé employé pour la conservation des aliments. Il a été inventé par Louis Pasteur en 1856. Celui-ci avait remarqué que les microbes disparaissaient au-delà d’une certaine température. Pour éliminer les bactéries, un aliment est donc chauffé à une température défi nie et, ce, pendant un temps précis. Le temps de chauffage dépend de la nature des bactéries à éliminer.

PériduraleAnesthésie locale du bassin qui permet d’éliminer ou d’atténuer les douleurs lors d’un accouchement.

PlacentaLe placenta est l’organe qui relie la mère à l’embryon, via le cordon ombilical. Il est éphémère mais indispensable aux échanges entre la mère et son bébé. Il pèse environ 600 grammes à la fi n de la grossesse.

Sage-femmeProfession médicale ayant pour vocation de surveiller les grossesses et de pratiquer les accouchements.

StérilisationDestruction des micro-organismes dans une pièce, dans un produit que l’on souhaite consommer, sur un instrument chirurgical... Différents procédés permettent la stérilisation : élever la température et faire bouillir (pasteurisation), employer des désinfectants (antisepsie)....On y a recours systématiquement.

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Les mots de la naissance

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EN ARABE DU MAGHREB

Sage-femme El Qâbla

Les contractions, la douleur El w’jaa

Placenta El kh’lass

Nouveau-né El mazioud

Couper le cordon K’taa el sarra

Perte des eaux Tay’hat al mâ

Donner le nom Ism

EN VIETNAMIEN

Sage-femme « femme - aider - naissance » Les contractions, la douleur « contracter - ventre - enfant »

Placenta « légume -foetus »

Nouveau-né « enfant juste né »

Couper le cordon

Perte des eaux « casser - eau »

Donner le nom « poser - nom »

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EN BAMANANKAN, langue des Bambara du Mali

Sage-femme Mùso jigin na « femme - faire accoucher - celle qui »

Les contractions, la douleur Tin dimi « travail - douleur »

Placenta Filan

Nouveau-né Den

Le cordon ombilical Bàrà juru

Donner le nom Kùn di « tête - raser »

EN CRÉOLE RÉUNNIONAIS

Sage-femme Fanm saj

Les contractions, la douleur Et an douleur

Placenta Déliv

Nouveau-né In baba tand

Le cordon ombilical Lonbri

Mauvais sorts Mové sor

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Repères chronologiques

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Dès 1348 : mention dans le registre des délibérations de l’Hôtel-Dieu d’une “ventrière” des accouchées et d’un département spécialement réservé aux femmes en couches.Les femmes enceintes qui sont accueillies sont des fi lles-mères et des femmes mariées pauvres, dans l’impossibilité de faire leurs couches à domicile.

1581 : François Rousset donne la première description de la technique de la césarienne sur femme vivante (bien qu’il n’eût jamais pratiqué ou même assisté à une telle intervention) dans son traité intitulé “Enfantement césarien”.

1609 : Louyse Bourgeois, qui a mis au monde Louis XIII quelques années auparavant, publie le premier traité d’obstétrique publié en France par une sage-femme : “ Observations diverses sur la stérilité, perte de fruit, fécondité, accouchements et maladies des femmes et enfants nouveau-nés ”.

1660 : les sages-femmes sont agréées par l’Académie de Chirurgie.

1668 : François Mauriceau, un maître chirurgien, publie son “ Traité des maladies des femmes grosses et de celles qui sont accouchées ”. Selon l’histoire offi cielle, il est le “fondateur de l’obstétrique en France” et le créateur des premières maternités dignes de ce nom.

Vers 1700 : prise de conscience dans toute l’Europe de l’importance des accouchements qui doivent être pratiqués de manière appropriée par des personnes bien formées pour éviter de mettre en danger la vie de la mère et de son enfant.

1757 : Louis XV accorde à Madame Du Coudray un brevet avec mission de tenir des cours d’instruction publique dans toutes les provinces du royaume afi n de former des sages-femmes compétentes.

1759 : Madame Du Coudray publie son “ Abrégé de l’art des accouchements ”.

1782 : Jean-Louis Beaudeloque codifi e l’obstétrique dans “ L’art des accouchements ” et en organise l’enseignement.

1806 : Napoléon crée la première chaire d’obstétrique, tenue par Beaudeloque.

1848 : le médecin hongrois Ignaz Philipp Semmelweis (1818-1865) comprend que les maladies post-natales des accouchées sont dues à un manque d’hygiène à l’hôpital. Ses idées sont rejetées par ses confrères médecins.

1853 : la reine Victoria accouche de son fi ls Léopold en étant anesthésiée avec du chloroforme. L’accouchement sans souffrance va créer de véritables polémiques religieuses et culturelles qui vont durer jusqu’au milieu du 20e siècle.

1857-1858 : Louis Pasteur (1822-1895) découvre l’existence des micro-organismes et des microbes.

1867 : Joseph Lister (1827-1912), qui suit attentivement les travaux de Pasteur, trouve une technique de désinfection effi cace ; c’est l’invention de l’asepsie.

1874 : Pasteur enjoint aux chirurgiens français de prendre des mesures d’asepsie avant d’opérer les plaies et des mesures d’antisepsie pour les soigner.

1878 : Pasteur énonce les conditions idéales de stérilisation.

1880 : Emile Duclaux met au point la pasteurisation.

1882 : Max Sänger développe une technique de suture qui permet d’abaisser très nettement la mortalité maternelle à la suite de césariennes.

1951 : suite à un voyage en URSS durant lequel il voit une femme accoucher sans souffrir, le docteur Fernand Lamaze met au point une technique d’accouchement sans douleur.

Depuis les années 1960 : la technique de l’anesthésie péridurale s’est développée dans les pays anglo-saxons puis dans toute l’Europe. La péridurale est aujourd’hui rentrée dans les mœurs ; on la propose dorénavant à toutes les femmes qui accouchent en France.

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Bibliographie

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Angle historique

Naître et aprèsDrina Candilis-Huisman, Découvertes Gallimard, 2002 Pratique pour aborder l’histoire de la naissance et de l’enfance en Occident.

La “machine” de Madame Du Coudray, ou l’art des accouchements au 18e siècle Ed Points de vue, - Musée Flaubert et d’histoire de la médecine, Rouen - CHU hôpitaux de Rouen, 2004Monographie très joliment illustrée, passionnante.

L’heureux événement Musée de l’Assistance publique, catalogue de l’exposition 1995Bon compromis entre approfondissement et accessibilité.

Histoire des mères et de la maternitéen Occident de Yvonne Knibiehler, Que sais-je, 2002

La naissance en Occident P. Cesbron et Y. Knibiehler, Albin Michel, 2004 Ecrit par un gynéco-obstétricien et une historienne, très analytique.

L’arbre et le fruit Jacques Gélis, Ed Fayard, Ouvrage de référence, lecture facile et passionnante.

L’amour en plus - histoire de l’amour maternel, 17e-20e siècle de Elisabeth Badinter, Champs Flammarion, 1980

L’accouchement sans douleur, une révolution oubliéeMarianne Caron-Leulliez et Jocelyne George, 2004 Excellente monographie historique sur la naissance, le développement puis la dissolution progressive de la “méthode psycho-prophylactique” mise au point par Fernand Lamaze à la maternité des Bluets.

La naissance dans le monde moderne Jacques Gélis

Quand nos grands-mères donnaient la vieFrançoise Thébaud, Ed Presses Universitaires de Lyon

Entrer dans la vie - Naissances et enfances dans la France traditionnelle Ed Collection archives

L’accouchement

Visages de l’aube photos de Valérie Winckler,texte de Nancy éd Actes sud, 2001Des photos de visages de nouveau-nés associées à une nouvelle littéraire mettant en scène une sage-femme et une adolescente suicidaire.

Au monde. Ce qu’accoucher veut dire Chantal Birman, éd. La Martinière, 2003 Témoignages et réfl exions d’une sage-femme passionnée ; très intéressant, lecture facile.

Lettre à une mèreRené Frydman, Ed. Odile Jacob Réfl exion intime et sensible d’un accoucheur.

Naître tout simplement Jacqueline Lavillonniere et Elizabeth Clementz, Ed. L’Harmattan

Choisir son accouchement de Barbara Harper, Ed Vivez Soleil

La sage-femme ou le médecin, une nouvelle conception de la vie. La biologie de l’amour de Arthur Janov, Ed du Rocher « L’art de naître » Minkowski, Paris, 1989

Angle anthropologique

Bébés du mondeBéatrice Fontanel et Claire d’Harcourt, Ed. de La Martinière, 1998Beau livre, nombreuses photos commentées par des textes courts.

Bébés d’ici, parents d’ailleursCatherine-Juliet Delpy, Ed Erès-Mille et un bébés, 2003Ouvrage d’initiation.

Enfances d’ailleurs, d’hier et d’aujourd’hui Michèle Guidetti, Suzanne Lallemand, Marie-France Morel, Ed. Armand Colin, 1997Excellente initiation à l’anthropologie, à l’histoire et à la psychologie de l’enfance.

Des familles face à la naissanceBernadette Tillard, Ed. l’Harmattan, 2002Ouvrage dense, mais peut-être utile à découvrir car l’ enquête anthropologique qu’il relate a lieu dans le quartier d’une grande ville française.

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Naître sur la terre africaineJ.P. Eschlimann, INADES Edition, Abidjan 1982 Texte de vulgarisation vivant.

Enfants d’hier, l’éducation de l’enfant en milieu traditionnel algérienNefi ssa Zerdoumi, Maspero 1970 Attachant car précis et narratif.

Naître, vivre et mourirde Van Gennep, Neuchatel 1981 La naissance, un voyage. L’accouchement à travers les peuples. de Muriel Bonnet del Valle, 1950 Naissances et infans à At Yanni, Kabylie 1998 Naître et grandir chez les Moosé traditionnelsAmadou Bodin, Ouagadougou, 1994

Les mythes de la création J.P. Otte, 1996

L’exercice de la parenté Françoise Héritier, Ed. du Seuil, 1981 Masculin/Féminin/ La pensée de la différenceFrançoise Héritier, Ed. Odile Jacob, 1996

Temps de naître, temps d’être ; la couvadePatrick Menget.

La couvade, rite de maternité de Patrick Menget.

Autour de la naissance

Le bébé imaginaire Patrick Ben Soussan, Ed Erès-Mille et un bébés, 1999Ouvrage d’initiation, 73 p.

Devenir père, devenir mère ouvrage collectif, dir. Michel Dugnat, Ed. Erès, 1999

L’art d’accommoder les bébés Suzanne Lallemand et Geneviève Delaisi de Parseval.Analyse critique de l’évolution de la puériculture en France, devenu un classique.

Le père : acte de naissanceBernard This, Ed. Seuil, 1980Nombreuses références aux mythes, aux textes historiques, à l’étymologie et au sens psychanalytique des mots.

Accompagner la naissance dossier “Journal des Professionnels de l’Enfance” 2005

Etre père, être mère, être enfant : La part de la mère Geneviève Delaisi de Parseval, Ed. Odile Jacob.

La naissance d’une mèreDaniel N. Stern et Nadia B.-Stern, Ed. Odile Jacob.

Oser être mère au foyer Marie-Pascale Delplancq-Nobécourt, Ed. Albin Michel.

Les instincts maternels Blaffer Hrdy, Ed. Payot.

L’instinct maternel apprivoisé – la clé d’un maternage plus heureux Monique Morin et Nicole Marinier, Ed. Stanké.

Les cinq dimensions de la sexualité féminine Danièle Starenkyj, Ed. Orion.

Naissances particulières

J’aime avoir peur avec toiCatherine Chaine, Ed. du Seuil, 2004Témoignage d’une maman d’enfant trisomique non diagnostiqué avant la naissance.

Naître différent ouvrage collectif, Erès, 1997-2004 Ouvrage d’initiation.

Aux marges de la vie ouvrage collectif, Erès, 1999 Ouvrage d’initiation.

A ce soir Laure Adler, Ed. Gallimard, 2001Témoignage d’une mère sur la mort à l’hôpital de son enfant de quelques mois.

Saskia ou le deuil d’un bébé DistilbèneAnne-Françoise Lof, Ed. Frison-Roche, 2000 Témoignage d’une mère.

Une aussi longue naissanceFrançoise Loux, Ed. Stock/Laurence Pernoud, 1983 Témoignage d’une mère de grand prématuré, elle même anthropologue de l’enfance.

Les signes de la naissanceEtude des représentations symboliques associées aux naissances singulières de Nicole Belmont, 1971 L’enfant interrompuEd. Flammarion, 2004

Abandon, accouchement sous x : Le bébé face à l’abandon, le bébé face à l’adoption Ed. Albin Michel, 2000

Contribution à l’anthropologie des naissances monstrueusesO. Roux, 2000 Naissances et abandon en Algérie.

Les naissances extraordinaires Dakar, 1980.

Stérilités mystérieuses et naissances maléfi ques dans l’antiquité classique M. Delcourt, Paris, 1986.