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D Dans un contexte de commercialisation et de concurrence accrues, les services financiers sont susceptibles d’atteindre davantage de personnes à travers le monde, y compris plusieurs millions de pauvres de la planète. Ces clients de la microfinance représentent un vaste marché inexploité pour les banques commerciales, dont certaines ont déjà commencé à offrir des services financiers adaptés aux pauvres — du microcrédit jusqu'aux petits comptes d'épargne en passant par les cartes de débit. Cependant, certains observateurs se demandent si l’intérêt croissant porté à la microfinance ne risque pas d’attirer des prêteurs moins attachés aux objectifs de développement, pouvant même se livrer à des pratiques de crédit prédatrices et profiter des clients pauvres. C’est pour cette raison que la protection des consommateurs est devenue un sujet brûlant en microfinance, qui couvre diverses mesures liées à l’information précise sur le coût réel du crédit, à l’établissement de directives sur les pratiques des prêteurs, aux mécanismes à préconiser pour traiter les plaintes et les conflits et à l’éducation des consommateurs. Informer Les obligations d’information protègent les consommateurs en obligeant les prêteurs à indiquer clairement le coût véritable des prêts, par exemple en exprimant les charges d'intérêts par des taux effectifs globaux ou TEG. À terme, cette nouvelle pratique rendra service aux consommateurs, déclare Brigit Helms, spécialiste en microfinance du CGAP et l'un des auteurs d'une note Focus du CGAP sur cette question. <<Les mesures de transparence en matière de prêt donnent aux emprunteurs les renseignements qui leur sont nécessaires pour faire des choix judicieux, ce qui devrait ensuite stimuler une concurrence des prix entre les prêteurs>>, explique Brigit Helms. <<À long terme, ceci fera baisser les taux d’intérêt tout en mettant les services financiers à la disposition de plus en plus de gens.>> Réglementer En Afrique du Sud, un avant-projet de loi sur le crédit à la consommation adopte une approche un peu plus agressive, qui fait obligation aux prêteurs de prendre, entre autres, des <<mesures raisonnables>> pour déterminer la capacité de remboursement d’un emprunteur avant de décaisser un prêt. Les opposants au projet de loi disent que les obligations de transparence en matière de crédit qui y sont contenues — dont le but est d’exercer une surveillance sur les prêteurs commerciaux — peuvent être très lourdes pour les institutions de microfinance déjà établies, faisant augmenter fortement leurs charges d’exploitation jusqu’à ce qu’elles atteignent des niveaux insoutenables. Le résultat est que, au lieu d’encourager les IMF à s’intégrer au secteur financier formel, la réglementation de l’État peut les chasser du secteur et limiter ainsi davantage la concurrence et donc le choix pour les clients de la microfinance. Ceci n’est pas de nature à favoriser la diminution des taux de prêt pour les pauvres. L’auto-réglementation est un autre modèle. L’Engagement en faveur des consommateurs (Pro-consumer Pledge) adopté fin 2004 par ACCIÓN International et les institutions membres du réseau MicroFinance Network contient un engagement clair en faveur d’une gamme de mesures allant de l’établissement de prix transparents et justes jusqu’aux méthodes visant à éviter le surendettement, et même davantage. Renforcer le pouvoir des consommateurs Toujours en Afrique du Sud, le Conseil de réglementation de la microfinance a mis en place un centre d’appels sans frais qui permet aux consommateurs de rapporter des pratiques de crédit abusives. L’enquête qui s’ensuit peut aboutir à l’expulsion du Conseil, sanction qui revient à fermer un établissement de microcrédit. Bien que ce type de répression renforce le pouvoir des consommateurs et soit relativement peu coûteux, nombreux sont les cas qui ne sont pas déclarés ou constatés. Le point de vue de la plupart des partisans de la protection des consommateurs est que l’éducation doit être le meilleur moyen de renforcer la position des clients pauvres, en les informant de leurs droits et devoirs. Ceci peut être particulièrement important pour les emprunteurs novices et illettrés. Cependant, l’éducation des consommateurs peut aussi aller bien au-delà, en favorisant l’acquisition de compétences en gestion financière et de connaissances sur les taux d’intérêt et l’inflation. Bien que la nécessité de protéger les consommateurs soit largement reconnue, Brigit Helms affirme qu' <<il n'existe pas de consensus clair>> sur les modalités à employer pour le faire, surtout dans les pays en développement. Cependant, une chose est claire: les décideurs politiques ne doivent pas se précipiter pour appliquer des mesures sans évaluer complètement les coûts et bénéfices en découlant, tant pour les consommateurs que pour le secteur financier en général. CGAP PORTFOLIO NUMÉRO 3 SEPTEMBRE 2005 Pour en savoir plus sur les débats autour de la protection des consom- mateurs et de la microfinance, veuillez consulter la Note technique du Réseau SEEP, <<Trust Through Transparency: Applicability of Consumer Protection Self-Regulation to Microfinance>> (mars 2003), disponible à l’adresse www.seepnetwork.org. La note Focus CGAP N o 27, <<Protecting Microfinance Borrowers>>, est disponible sur www.cgap.org. Protéger les micro-emprunteurs 2 Transferts d’argent 3 Engagement de performance sociale 3 Appel à propositions 4 Les télécoms passent à la microfinance PLUS Le calendrier Portfolio DANS CE NUMÉRO: Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

Protéger les micro-emprunteurs - The World Bankdocuments.worldbank.org/curated/en/280081468148156459/pdf/341260... · à la microfinance ne risque pas d’attirer des prêteurs moins

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DDans un contexte de commercialisation et de concurrenceaccrues, les services financiers sont susceptibles d’atteindredavantage de personnes à travers le monde, y compris plusieurs

millions de pauvres de la planète. Ces clients de la microfinancereprésentent un vaste marché inexploité pour les banques commerciales,dont certaines ont déjà commencé à offrir des services financiers adaptésaux pauvres — du microcrédit jusqu'aux petits comptes d'épargne enpassant par les cartes de débit.

Cependant, certains observateurs se demandent si l’intérêt croissant portéà la microfinance ne risque pas d’attirer des prêteurs moins attachés auxobjectifs de développement, pouvant même se livrer à des pratiques decrédit prédatrices et profiter des clients pauvres. C’est pour cette raisonque la protection des consommateurs est devenue un sujet brûlant enmicrofinance, qui couvre diverses mesures liées à l’information précise surle coût réel du crédit, à l’établissement de directives sur les pratiques desprêteurs, aux mécanismes à préconiser pour traiter les plaintes et lesconflits et à l’éducation des consommateurs.

Informer

Les obligations d’information protègent les consommateurs en obligeantles prêteurs à indiquer clairement le coût véritable des prêts, par exempleen exprimant les charges d'intérêts par des taux effectifs globaux ou TEG.À terme, cette nouvelle pratique rendra service aux consommateurs,déclare Brigit Helms, spécialiste en microfinance du CGAP et l'un desauteurs d'une note Focus du CGAP sur cette question.

<<Les mesures de transparence en matière de prêt donnent auxemprunteurs les renseignements qui leur sont nécessaires pour faire deschoix judicieux, ce qui devrait ensuite stimuler une concurrence des prixentre les prêteurs>>, explique Brigit Helms. <<À long terme, ceci ferabaisser les taux d’intérêt tout en mettant les services financiers à ladisposition de plus en plus de gens.>>

Réglementer

En Afrique du Sud, un avant-projet de loi sur le crédit à la consommationadopte une approche un peu plus agressive, qui fait obligation aux prêteursde prendre, entre autres, des <<mesures raisonnables>> pour déterminer lacapacité de remboursement d’un emprunteur avant de décaisser un prêt.Les opposants au projet de loi disent que les obligations de transparence enmatière de crédit qui y sont contenues — dont le but est d’exercer unesurveillance sur les prêteurs commerciaux — peuvent être très lourdes pourles institutions de microfinance déjà établies, faisant augmenter fortementleurs charges d’exploitation jusqu’à ce qu’elles atteignent des niveauxinsoutenables. Le résultat est que, au lieu d’encourager les IMF à s’intégrerau secteur financier formel, la réglementation de l’État peut les chasser dusecteur et limiter ainsi davantage la concurrence et donc le choix pour lesclients de la microfinance. Ceci n’est pas de nature à favoriser ladiminution des taux de prêt pour les pauvres.

L’auto-réglementation est un autre modèle. L’Engagement en faveur desconsommateurs (Pro-consumer Pledge) adopté fin 2004 par ACCIÓNInternational et les institutions membres du réseau MicroFinanceNetwork contient un engagement clair en faveur d’une gamme demesures allant de l’établissement de prix transparents et justes jusqu’auxméthodes visant à éviter le surendettement, et même davantage.

Renforcer le pouvoir des consommateurs

Toujours en Afrique du Sud, le Conseil de réglementation de lamicrofinance a mis en place un centre d’appels sans frais qui permet auxconsommateurs de rapporter des pratiques de crédit abusives. L’enquêtequi s’ensuit peut aboutir à l’expulsion du Conseil, sanction qui revient àfermer un établissement de microcrédit. Bien que ce type de répressionrenforce le pouvoir des consommateurs et soit relativement peu coûteux,nombreux sont les cas qui ne sont pas déclarés ou constatés.

Le point de vue de la plupart des partisans de la protection desconsommateurs est que l’éducation doit être le meilleur moyen derenforcer la position des clients pauvres, en les informant de leurs droits etdevoirs. Ceci peut être particulièrement important pour les emprunteursnovices et illettrés. Cependant, l’éducation des consommateurs peut aussialler bien au-delà, en favorisant l’acquisition de compétences en gestionfinancière et de connaissances sur les taux d’intérêt et l’inflation.

Bien que la nécessité de protéger les consommateurs soit largementreconnue, Brigit Helms affirme qu' <<il n'existe pas de consensus clair>>sur les modalités à employer pour le faire, surtout dans les pays endéveloppement. Cependant, une chose est claire: les décideurs politiquesne doivent pas se précipiter pour appliquer des mesures sans évaluercomplètement les coûts et bénéfices en découlant, tant pour lesconsommateurs que pour le secteur financier en général.

C G A P P O R T F O L I O NUMÉRO 3 SEPTEMBRE 2005

Pour en savoir plus sur les débats autour de la protection des consom-mateurs et de la microfinance, veuillez consulter la Note technique duRéseau SEEP, <<Trust Through Transparency: Applicability of ConsumerProtection Self-Regulation to Microfinance>> (mars 2003), disponible àl’adresse www.seepnetwork.org. La note Focus CGAP No27,<<Protecting Microfinance Borrowers>>, est disponible surwww.cgap.org.

Protéger les micro-emprunteurs

2 Transferts d’argent3 Engagement de performance sociale3 Appel à propositions4 Les télécoms passent à la microfinancePLUS Le calendrier Portfolio

DANS CE NUMÉRO:

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FRONTIÈRESETINNOVATIONS

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Élaboration d’une stratégie d’offre de transferts d’argent

Cela semblait évident. Quand, aux Philippines, un prestataire demicrofinance voulut élargir sa clientèle en offrant un nouveau servicede transfert d’argent, il se tourna vers une société déjà établie quioffrait ce service. Cependant, en dépit du fait que la société de transfertinstalla un logiciel convivial et forma le personnel de l'IMF à sonutilisation, tout ceci gratuitement, la connexion aux serveurs de lasociété à partir des agences rurales des IMF se révéla hors de prix,rendant ainsi sans intérêt l’ensemble de la collaboration.

Malgré les coûts parfois cachés quien découlent, pour la plupart desIMF, l’établissement d’un partenariatavec une société de transfert d’argent— à titre d’agent ou de sous-agent—demeure le moyen le plus pratiquepour offrir ce service. Le partenariatpeut économiser du temps et de l’argent et permettre aux dirigeantsdes IMF d’éviter plusieurs des obsta-cles réglementaires qui se dressentdevant une société cherchant à

devenir un prestataire de services de transfert d’argent — exploiter unsystème national de paiement, respecter des lois sévères de lutte contrele blanchiment de capitaux, accéder aux devises. Un nouveau numéro dela série Étude spéciale du CGAP signale que la solution est de négocierprudemment des accords, introduire progressivement la relation com-merciale, et éviter les pièges des contrats inflexibles et de l’exclusivité.

En Mongolie par exemple, la Banque XAC a limité les transfertsd’argent à son siège social pour les premiers mois suivant la signaturedu contrat de service. Sur place, les cadres de la banque pouvaient surveiller les coûts de plus près et s’efforcer d’atteindre un niveauaccru d’efficience dans leurs opérations de transfert. Tandis que le vol-ume des transferts d’argent augmentait et que le personnel de la XACmaîtrisait de mieux en mieux le traitement des transactions, la banquecommença à offrir ce service dans ses nombreuses agences rurales.

Partenaires

Au-delà des sociétés bien connues de transfert d’argent comme WesternUnion ou MoneyGram, les prestataires de microfinance peuvent offrirdes services de transfert d’argent en partenariat avec des banquescommerciales ou des institutions non bancaires, comme les coopérativesde crédit ou les bureaux de poste. Les institutions financières agrééespeuvent assurer le traitement des transferts d’argent à travers un réseaude paiement électronique en établissant des relations de correspondanceavec des banques dans d’autres pays ou régions. Selon certainsexperts, ceci peut constituer une solution séduisante et peu onéreuse.Ces experts signalent aussi une tendance au <<regroupement>>, par laquelle plusieurs transactions peuvent être acheminées simul-tanément puis séparées et distribuées aux clients destinataires.

L'ONG indienne Adhikar, par exemple, gère un service national detransfert d’argent pour les nombreux migrants qui quittent l’Étatd’Orissa, situé à l’Est, pour travailler à l’Ouest, dans l'État de Gujarat.Bien que les virements bancaires soient effectués régulièrement entreOrissa et Gujarat, Adikhar a découvert que la plupart des migrants

n’ont pas de compte en banque et trouvent qu’il est cher de se rendre dans une agence bancaire. Aujourd'hui, cette ONG regroupeles petits transferts d’argent et les achemine à travers un compte à laCorporation Bank, de couverture nationale. Le service de regroupementdiminue le coût des transferts et les rend plus sûrs et plus fiablespour les clients de la microfinance.

De même, la grande envergure de leurs réseaux fait des coopérativesde crédit et des bureaux de postes une solution séduisante pour lesclients de la microfinance. Fort de cette constatation, FAMA, uneONG basée au Nicaragua, a associé sa forte présence urbaine auréseau national de coopératives rurales, reliant ainsi les clients desIMF au marché international des transferts d’argent.

Commercialisation

Toutefois, un bon système et des partenariats adéquats peuvent ne pas suffire pour attirer de nouveaux clients. L'IMF haïtienneFONKOZE a tiré cet enseignement quand elle a lancé son propreservice de transfert d’argent à faible taux en collaboration avec unebanque commerciale aux États-Unis. Bien qu’elle ait pu négocier des conditions avantageuses avec la banque et généré un volumetransactionnel lui permettant d’atteindre un seuil de rentabilité, lenouveau service de transfert d’argent n'a pas généré assez de bénéficespour investir dans l'amélioration du service, selon les déclarations deAnne Hastings, directrice de FONKOZE.

Cependant, en lieu et place d'une campagne marketing coûteuse,l'IMF a trouvé un moyen novateur pour promouvoir sa marque et ses services de part et d'autre de la transaction de transfert d’argent.Étant donné que le service de transfert d’argent de FONKOZEoblige les clients à envoyer un chèque par la poste à son partenairebancaire aux États-Unis — qui, à son tour, envoie les fonds à l'IMFhaïtienne — les cadres de FONKOZE savaient qu’ils devaient menerune campagne de publicité susceptible de convaincre les clientspotentiels de changer leur comportement, et non simplement dechanger de prestataire.

Ceci a donné lieu à une campagne, très bien accueillie par le grandpublic, de <<Journées de la famille>> dans les agences haïtiennes deFONKOZE. L’IMF a loué des cybercafés, ainsi que leurs téléphones,à un prix forfaitaire journalier et a offert en cadeau aux visiteurs unappel de cinq minutes vers les États-Unis. Les personnes non clientesde l’IMF ont aussi reçu des appels téléphoniques en cadeau, à conditionde se servir de l’argent qu’elles auraient dépensé pour l’appel pourouvrir un compte dans l’institution de microfinance. La premièreJournée de la famille donna lieu à l’ouverture de 100 nouveauxcomptes et à beaucoup d’autres recommandations.

Négocier prudem-ment les accords,introduire progres-sivement la relationcommerciale, etéviter les pièges descontrats inflexibleset de l’exclusivité.

Pour en savoir plus sur ce thème, veuillez télécharger l’Étude spéciale No10 du CGAP, <<Crafting a Money Transfers

Strategy: Guidance for Pro-Poor Financial Service Providers>>, disponible sur www.cgap.org.

Appel à proposition de l’Union européenne et de l’ACP

Le Programme cadre sur la microfinance, initiative conjointe de l’Unioneuropéenne et des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), a lancé un appel à proposition visant à renforcer les capacités institution-nelles des acteurs de la microfinance dans les pays ACP. Le Programmeest à la recherche de propositions émanant de prestataires de services fin-anciers ainsi que de fournisseurs de services commerciaux et techniques.

Le Programme cadre sur la microfinance vise à élargir l’accès aux services financiers dans les pays ACP. Mme Antonique Koning, spécialiste en microfinance recrutée par le CGAP, assure la coordinationde l'initiative. Le CGAP administre également un Fonds de notation lié àl'initiative, qui est cofinancé par le Programme et la Banque interaméricainede développement.

Pour en savoir davantage sur le Programme cadre sur la microfinance et sur son appel à propositions, visitez www.euacpmicrofinance.org.

Le CGAP et le FENU offrent une formation auxbailleurs et investisseurs de la Région MENA

Du 11 au 15 décembre, le CGAP et l’Unité spéciale de microfinancedu FENU dirigeront un cours de formation à l’intention du personnel des agences de financement et des investisseurs socialementresponsables qui interviennent dans la Région Moyen-Orient etAfrique du Nord. Le cours, d’une durée de cinq jours, qui estaussi ouvert aux décideurs politiques de la région, aura lieu àAmman (Jordanie).

Le cours, intitulé <<Building Financial Systems for the Poor: HowDonors can Make a Difference>>, examinera les tendances actuelles de la microfinance et explorera les moyens pratiques à employer pour identifier et concevoir des produits d’investissement en microfinance.Les participants au cours auront également l’occasion de visiter desinstitutions financières et des clients de la microfinance.

La date limite des inscriptions a été fixée au 20 novembre. Pour ensavoir davantage et vous inscrire, visitez le site www.cgap.org. Veuilleznoter que le cours sera donné en anglais.

Une initiative sur l’épargne en pleine vitesse

Le CGAP a publié des évaluations sur la mobilisation de l'épargne defaible montant au Bénin, aux Philippines et au Mexique. S’appuyantsur des recherches approfondies réalisées dans chacun de ces pays, lesévaluations examinent la demande des clients relative aux services dedépôts de faible montant et la capacité du système financier à satisfairecette demande sur trois plans: celui des institutions financières (micro),celui de l’infrastructure d'appui (meso) et celui des politiques (macro).Chaque évaluation contient des conclusions formulant des suggestionspour l’amélioration de la qualité et de la quantité des services de dépôtaccessibles aux ménages pauvres et à faibles revenus. Vous trouverez ces

ouvrages ainsi que d’autres publications et articles au Centre d’information sur l’épargne à l’adresse www.cgap.org/savings.

COMMUNIQUÉSETMANIFESTATIONS

LES SERVICES DU CGAP

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Plus de 30 organisations demandent qu’une plusgrande attention soit portée à la performance sociale

Qualifiant la seule notion de performance financière d’appréciationinsuffisante de la réussite, plus de 30 grands réseaux de microfinance,prestataires de services financiers, agences de notation et bailleurs defonds se sont engagés à réaliser régulièrement des évaluations, produiredes rapports et mieux gérer la performance sociale de leurs organisationset de celles qu’elles appuient.

La déclaration émise par ce groupe est le fruit d’une série de consultationsqui a débuté en mars. Lors de sa première réunion, co-parrainée parArgidius, le CGAP et la fondation Ford, le Groupe d'étude sur la performance sociale a envisagé la possibilité d'adopter une définitioncommune de la performance sociale. Celle-ci comprendrait les notionsde service au plus grand nombre de pauvres, d’accroissement de laportée auprès des très pauvres et d’amélioration des conditions de viedes clients et de leurs communautés.

Syed Hashemi, qui dirige l’initiative sur la performance sociale auCGAP, signale la réalisation de progrès enthousiasmants dans cedomaine depuis ces deux dernières années. Parmi ces progrès figurentles activités de gestion de la performance sociale dans le cadre du programme ImpAct, la mise au point d’un outil d’évaluationdes performances sociales par CERISE, les tests effectués par leCGAP sur les indicateurs de suivi des changements enregistrésdans le bien-être économique et social des clients, les fiches de<<score de pauvreté>> de Prizma et de la fondation Grameen, les actions menées par M-Cril pour incorporer la notion de performance sociale dans ses notations, ainsi que les programmesde MicroSave Africa, du MicroFinance Center (MFC) et d’autres acteurs.

Sur la base de ces travaux, Argidius, la Fondation Ford et le CGAP co-parrainent actuellement un atelier d’une journée entière sur la performance sociale qui aura lieu le 24 octobre à Washington, D.C.L'atelier prendra appui sur le consensus atteint lors de la réunion deParis et mettra au point un plan de travail pour l’année à venir.

Si vous désirez lire la déclaration du Groupe d’étude sur la performancesociale, visitez www.triasngo.be.

Le CGAP ouvre un centre de microfinance pour l’Asie centrale

Le Centre de microfinance pour l’Asie centrale, qui a récemment ouvertses portes, offrira certains services de conseil et outils du CGAP auxdécideurs politiques et aux praticiens du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan,du Kirghizstan et du Tadjikistan.

La directrice du Centre, Olga Tomilova et le spécialiste du CGAP basé àWashington, Martin Holtmann, indiquent que le centre fait partie de l’initiative régionale du CGAP en matière de services techniques, qui tra-vaille conjointement avec les homologues régionaux pour trouver desmodalités d’application concrètes des bonnes pratiques dans ce domaine.

Le centre, basé à Almaty, a été inauguré le 15 juillet. Plus de 60personnes ont assisté à l'événement, y compris des représentants dela Banque centrale du Kazakhstan, de l'Association des institutionsde microfinance du Kazakhstan, du Centre de microfinance basé àVarsovie ainsi que de plusieurs bailleurs de fonds.

PLEINSFEUX SUR… Les télécoms passent à la microfinance

S’inspirant du modèle de téléphonie communautaire <<Village Phone>> de laGrameen, les micro-entrepreneurs introduisentdes services de télécommunication abordablesdans les villages ruraux.

Pour un grand nombre de pauvres du milieurural, la seule façon de communiquer au-delàde leur communauté est d'entreprendre un voyage coûteux, parfois semé d'embûches, et souvent à pied. Les dépenses et la perte deproductivité qui en découlent se traduisent parune perte d'argent, argent nécessaire pour subvenir aux besoins essentiels. Ce phénomènea porté la Banque Grameen à lancer sa propreentreprise de télécoms pour les pauvres.

Grameen Telecom a inventé la méthodologie<<Village Phone>> au Bangladesh en 1997. Cinq ans plus tard, la Grameen FoundationUSA (GFUSA) reproduisait cette expériencefructueuse en mettant en place une sociétéVillage Phone en Ouganda, utilisant des micro-entrepreneurs comme <<canal d’entrée sur le marché>> pour les opérateurs de télécommunication ayant déjà investi dans l'infrastructure de téléphonie portable. Depuislors, par l'intermédiaire de ses neuf partenairesde microfinance et de MTN Uganda, le plusgrand opérateur de télécommunication de cepays, GFUSA a créé plus de 2 000 entreprisesVillage Phone. Un programme pilote similaireest en cours au Rwanda.

Fonctionnement

GFUSA négocie avec l'opérateur de télécommunication existant des prix de grospour les temps d'antenne et s’associe à cedernier pour constituer une société VillagePhone. De plus, GFUSA collabore avec desinstitutions de microfinance de la localité pour commercialiser des kits Village Phoneauprès d'entrepreneurs potentiels et octroie desmicro-prêts à ceux qui sont intéressés à monterune entreprise. Les kits, qui coûtent environ200 dollars US, comprennent un téléphoneportable, une carte téléphonique prépayée, uneantenne, de la documentation marketing ainsiqu’un guide de formation pour l’opérateur.Ensuite, l’entrepreneur démarre une petiteentreprise en tant qu’opérateur Village Phone.

Le modèle est pérenne pour toutes les parties:l’opérateur Village Phone utilise les recettes de son entreprise pour rembourser son prêt;l’institution de microfinance perçoit les intérêtsdu prêt et garde une partie des recettes provenantde la vente de temps d’antenne; l'opérateur de télécommunication gagne de l'argent envendant du temps d'antenne en gros; enfin lasociété Village Phone gagne assez d'argent pour continuer à promouvoir et élargir le programme, tout ceci sans subventions.

Avantages multiples

Une étude réalisée par l'Agence canadienne dedéveloppement international révèle que le modèle Village Phone fournit jusqu'à 40% desrevenus du ménage des opérateurs, mais illustreaussi le fait que les avantages dépassent les frontières de ces ménages. C'est la communautétout entière qui bénéficie <<de retombées positives importantes sur le plan social etéconomique, notamment d’une augmentationde la consommation relativement importante et d’avantages précieux pour la qualité de vie.>>Maintenant, les membres de la communauté ne sont plus contraints de parcourir de longuesdistances pour communiquer ou recevoir desinformations. Certains ont aussi monté despetites entreprises secondaires en rassemblantdes nouvelles provenant des villes et villagesavoisinants puis en vendant les informationsaux membres de la communauté; d’autresmembres encore ont gagné plus de facilitéà vendre leurs produits. De plus, en cas d’urgence, un opérateur Village Phone peutdevenir une véritable bouée de sauvetage.

Le guide Village Phone Replication Manual,contient une description des bonnes pratiques.Vous pouvez le télécharger à partir du site deGFUSA à l’adresse www.gfusa.org/technology_center/ village_phone. Pour de plusamples renseignements sur le programme VillagePhone de Grameen, veuillez adresser un courrielà: [email protected].

Portfolio, une publication du Groupe consultatif d’assistance aux pauvres,nous propose un regard sur les dernières tendances de la microfinance.Hébergé par la Banque mondiale, le CGAP est un centre de documentationmondial pour les normes, les outils opérationnels, la formation et les servicesconsultatifs en microfinance. Ses 30 membres, qui incluent des bailleurs defonds bilatéraux, multilatéraux et privés, sont engagés à bâtir des systèmesfinanciers plus inclusifs pour les pauvres.

À PROPOS DE PORTFOLIOGroupe consultatif d'assistance aux pauvresc/o The World Bank1818 H Street, NW, MSN P3-300Washington, D.C. 20433 USATéléphone: 1.202.473.9594Télécopie: 1.202.522.3744Courriel: [email protected]

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Photos pages 1 et 2 © World Bank Photo Collection.

Self-help Groups asFinancial Intermediaries inIndia: Cost of Promotion, Sustainability and Impact, Ajay Tankha (2002).

SERVIPERÚ: Grupo de Trabajo enMicroseguros del CGAP Buenas y MalasPrácticas en Microseguros Estudio de Caso No. 1, Máximo U. Rodríguez et BernardoMiranda (2004).

Basel II and Microfinance: Exercising NationalPrerogatives, Kathryn Imboden (2005).

The Nigerian Legal and RegulatoryFramework for Microfinance, StephanieCharitonenko (2005).

Due Diligence Guidelines for the Review of Microcredit Loan Portfolios — A TieredApproach, Robert Christen (2005).

Doté d’une bibliothèque de plus de 4 000documents, le Microfinance Gateway constitue la référence électronique la pluscomplète pour les praticiens, les bailleurs de fonds et les conseillers techniques.

Visitez www.microfinancegateway.org pour lireces publications, et d’autres, en anglais. Pouraccéder au portail arabe de la microfinance,visitez arabic.microfinancegateway.org. Pour visiter le portail francophone de lamicrofinance, rendez-vous sur www.lamicrofinance.org.

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