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Les cahiers du fleurissement 16 Echos du CNVVF Février 2013 Bien que l’été semble encore loin, la perspective d’une visite de jury se prépare bien en amont. Si le temps nécessaire à la préparation varie selon le niveau de labellisation, l’observation de certaines règles permet de mettre le maximum d’atouts de son côté. L a visite d’un jury est très souvent un moment qui génère une certaine anxiété au sein des services tech- niques et en particulier des services en charge des espaces verts. Plus la com- mune s’approche de la quatrième fleur et plus la pression est réelle. Il faut dire que l’enjeu est de taille pour les services. L’obtention d’une fleur supplémentaire répond le plus souvent à une commande des élus qu’un jury extérieur vient valider ou reporter. L’expertise acquise au cours de nombreuses visites a permis d’aiguiser le regard des membres du jury et leur perception des modes de gouvernance des territoires. Ils sont donc capables d’apprécier la cohérence d’une stratégie au regard des aménagements visités. La visite de la commune constitue donc une étape clé qu’il ne faut pas négliger au risque de fausser la perception du jury. Formaliser son projet de labellisation La candidature au label correspond à un projet territorial qu’il est important de formaliser afin de le promouvoir et de mobiliser plus aisément les énergies. Ce projet peut ainsi être constitué autour de la grille d’évaluation ou de la constitution du dossier de candidature. Il précisera les tenants et aboutissants de la démarche afin de faciliter son appropriation par chacun des partenaires. Le label ne doit pas être perçu comme un audit qui vient valider ou sanctionner des choix esthé- tiques d’aménagement. Il doit au contraire être utilisé comme un outil de progres- sion de la stratégie de valorisation par le végétal. Le jury visite la commune pour juger de l’adéquation entre les objectifs politiques, le contexte territorial et le choix des interventions techniques. Il est donc là pour aider les élus, les techniciens ou les bénévoles à prendre un peu de recul sur l’identification de leurs choix d’intervention en terme d’aménagement paysager et de fleurissement des espaces publics. Mobiliser les acteurs et la population Une seconde étape de la préparation consiste à fédérer les énergies. Elle peut avoir lieu l’année précédant la visite. Il s’agit de mobiliser les différents services concernés, les associations, la popula- tion autour de l’objectif de labellisation. Selon l’adhésion de chacun d’entre eux, le projet pourra évoluer pour valoriser cer- taines actions qui n’auraient pas été inté- grées au départ. L’adhésion d’un groupe d’habitants pour les petites communes, des services techniques, du service de la communication, de l’urbanisme, de la culture, voire des autres propriétaires du foncier pour les plus grosses villes, sera un atout non négligeable pour témoigner au jury d’une démarche transversale de sa politique publique. Par ailleurs, le label offre l’occasion exceptionnelle de valoriser des individus, des services et des acteurs qui œuvrent souvent dans l’ombre. Les associer à un tel projet est une façon de les remercier et de les motiver.. Constituer un dossier de candidature Cette étape importante doit être mise en œuvre quelques mois avant la visite. Il s’agit de présenter la commune au jury, ainsi que les différentes actions mises en œuvre dans les domaines pris en compte par le label. Si la grille d’évaluation est en cours d’évolution et sera diffusée dans les mois à venir, le dossier peut toujours s’appuyer sur le guide d’appréciation pré- senté jusqu’à présent au dos du règle- ment national. Le dossier devra comporter dans une partie introductive une présenta- tion des objectifs politiques ainsi que du contexte territorial et se structurer sur la base du projet de labellisation. Du point de départ à l’objectif, le dossier expliquera la façon dont la commune met en œuvre sa stratégie de valorisation. A ce stade, le travail de mobilisation initial se révèlera très constructif. Le recueil des éléments nécessaires à la constitution du dossier nécessite la mobilisation d’informations qui dépasse la seule compétence du ser- vice en charge des espaces verts. L’impli- cation des différents acteurs facilitera la circulation des éléments et favorisera la cohérence du message. Par ailleurs, sur la question précise du fleurissement, une Préparer sa candidature au label villes Un binôme élu et technicien paraît indispensable pour présenter au mieux la stratégie de valorisation territoriale.

Préparer sa candidature au label villes et villages fleuris

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Les cahiers du fleurissement16

Echos du CNVVF

Février 2013

Bien que l’été semble encore loin, la perspective d’une visite de jury se prépare bien en amont. Si le temps nécessaire à la préparation varie selon le niveau de labellisation, l’observation de certaines règles permet de mettre le maximum d’atouts de son côté.

L a visite d’un jury est très souvent un moment qui génère une certaine anxiété au sein des services tech-

niques et en particulier des services en charge des espaces verts. Plus la com-mune s’approche de la quatrième fleur et plus la pression est réelle. Il faut dire que l’enjeu est de taille pour les services. L’obtention d’une fleur supplémentaire répond le plus souvent à une commande des élus qu’un jury extérieur vient valider ou reporter. L’expertise acquise au cours de nombreuses visites a permis d’aiguiser le regard des membres du jury et leur perception des modes de gouvernance des territoires. Ils sont donc capables d’apprécier la cohérence d’une stratégie au regard des aménagements visités. La visite de la commune constitue donc une étape clé qu’il ne faut pas négliger au risque de fausser la perception du jury.

Formaliser son projet de labellisation

La candidature au label correspond à un projet territorial qu’il est important de formaliser afin de le promouvoir et de mobiliser plus aisément les énergies. Ce projet peut ainsi être constitué autour de la grille d’évaluation ou de la constitution du dossier de candidature. Il précisera les tenants et aboutissants de la démarche afin de faciliter son appropriation par chacun des partenaires. Le label ne doit pas être perçu comme un audit qui vient valider ou sanctionner des choix esthé-tiques d’aménagement. Il doit au contraire être utilisé comme un outil de progres-sion de la stratégie de valorisation par le végétal. Le jury visite la commune pour juger de l’adéquation entre les objectifs politiques, le contexte territorial et le choix des interventions techniques. Il est donc là pour aider les élus, les techniciens ou les bénévoles à prendre un peu de recul sur l’identification de leurs choix d’intervention en terme d’aménagement paysager et de fleurissement des espaces publics.Mobiliser les acteurs et la population

Une seconde étape de la préparation consiste à fédérer les énergies. Elle peut

avoir lieu l’année précédant la visite. Il s’agit de mobiliser les différents services concernés, les associations, la popula-tion autour de l’objectif de labellisation. Selon l’adhésion de chacun d’entre eux, le projet pourra évoluer pour valoriser cer-taines actions qui n’auraient pas été inté-grées au départ. L’adhésion d’un groupe d’habitants pour les petites communes, des services techniques, du service de la communication, de l’urbanisme, de la culture, voire des autres propriétaires du foncier pour les plus grosses villes, sera un atout non négligeable pour témoigner au jury d’une démarche transversale de sa politique publique. Par ailleurs, le label offre l’occasion exceptionnelle de valoriser des individus, des services et des acteurs qui œuvrent souvent dans l’ombre. Les associer à un tel projet est une façon de les remercier et de les motiver..

Constituer un dossier de candidature

Cette étape importante doit être mise en œuvre quelques mois avant la visite. Il

s’agit de présenter la commune au jury, ainsi que les différentes actions mises en œuvre dans les domaines pris en compte par le label. Si la grille d’évaluation est en cours d’évolution et sera diffusée dans les mois à venir, le dossier peut toujours s’appuyer sur le guide d’appréciation pré-senté jusqu’à présent au dos du règle-ment national. Le dossier devra comporter dans une partie introductive une présenta-tion des objectifs politiques ainsi que du contexte territorial et se structurer sur la base du projet de labellisation. Du point de départ à l’objectif, le dossier expliquera la façon dont la commune met en œuvre sa stratégie de valorisation. A ce stade, le travail de mobilisation initial se révèlera très constructif. Le recueil des éléments nécessaires à la constitution du dossier nécessite la mobilisation d’informations qui dépasse la seule compétence du ser-vice en charge des espaces verts. L’impli-cation des différents acteurs facilitera la circulation des éléments et favorisera la cohérence du message. Par ailleurs, sur la question précise du fleurissement, une

Préparer sa candidature au label villes et villages fleuris

Un binôme élu et technicien paraît indispensable pour présenter au mieux la stratégie de valorisation territoriale.

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Echos du CNVVF

La visite d’un espace doit se faire selon le mode de fréquentation le plus cou-

ramment utilisé par les usagers afin que le jury puisse avoir la même perception

que le public.

présentation photographique des compo-sitions végétales et florales à travers diffé-rentes époques de l’année permet au jury d’apprécier la pérennité de la démarche. Enfin, il est important de souligner que le label n’est pas une fin en soi. La constitu-tion d’un tel dossier offre l’opportunité de faire à la fois un état des lieux du travail accompli mais également de servir de point d’étape dans un processus d’auto-évaluation.Identifier le circuit

La préparation du circuit consiste à iden-tifier dans les quelques semaines qui précèdent la visite les espaces que l’on souhaite montrer au jury. La visite sur le terrain permet d’illustrer la stratégie muni-cipale. Les lieux que la commune choisit de montrer au jury doivent témoigner de la pertinence des choix d’aménagement et de gestion au regard des objectifs poli-tiques exprimés et du contexte territorial. Le fleurissement est un des éléments qui témoigne fortement de cette recherche de cohérence. Par ailleurs, pour que le jury se fasse une idée la plus complète possible des actions menées par la municipalité, il est important d’identifier une typologie variée des espaces et ne pas se concentrer sur un cœur de bourg qui semblera plus intéressant à voir du point de vue de la commune. Un jury a besoin au contraire de pouvoir apprécier la façon dont la mu-nicipalité adapte son fleurissement et ses

modes de gestion aux contextes des dif-férents espaces. La visite devra témoigner de la diversité des entités qui composent la commune et intégrer, entre autres, le passage par une entrée de commune, des zones d’extension urbaine et d’activité, un espace naturel le cas échéant, des abords d’équipements, le centre bourg et bien entendu des parcs et des jardins.Enfin, il est essentiel que le jury découvre ces espaces selon le mode de fréquen-tation le plus couramment utilisé par les usagers. Une visite d’un jardin ou d’un espace naturel en véhicule motorisé est donc à proscrire. De la même manière, la découverte d’un rond-point devra se faire en véhicule et non pas à pied !

Établir le programme de la visite

Le passage d’un jury ne saurait toutefois se résumer à la visite des espaces de la

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commune. L’accueil d’un jury nécessite de réserver des temps de présentation et d’échange indispensables à la bonne compréhension de la démarche engagée par la commune. En tout premier lieu, il s’agit de présenter le territoire et le projet municipal. Cette étape permet au jury de s’immerger dans le contexte local, d’obser-ver ses caractéristiques identitaires et de mesurer la volonté politique. Elle doit être assurée par un élu, et ceci, quelle que soit la taille de la commune. Dans les villes, un technicien peut ensuite prendre le relai pour présenter les principales orientations stratégiques en termes d’interventions. Il s’agit de présenter les modes d’animation du projet et les grands axes de la ges-tion des espaces verts. C’est seulement à la suite de cette introduction que la ville présentera ses réalisations sur le terrain. Le jury sera ainsi armé pour apprécier au mieux les choix opérés.