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PRÉSIDENTIELLE 2018/GRAND-NORD Que peuvent Kamto, Osih, Libii et Akere contre Biya ? «Les candidats à la Présidentielle doivent tenir compte des violences faites aux femmes» Lire l’interview de Sikè Bile, respon- sable d’antenne de l’Alcvf dans la région de l’Extrême-Nord. P. 6 400 FCFA Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun N°1120 du mercredi 12 septembre 2018 Directeur de la Publication : Guibaï Gatama P. 3 Maroua Les oranges introuvables sur les étals P. 11 CAN 2019/Garoua Motal Engil promet de livrer l’hôtel de 70 chambres en décembre P. 4 Crise anglophone Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme condamne fermement les actes terroristes des sécessionistes P. 4 BIP 2018 L’exécution des projets en baisse de 14% P. 4 Nord Déjà 09 districts de santé déclarés en épidémie de choléra P. 8

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PRÉSIDENTIELLE 2018/GRAND-NORD

Que peuvent Kamto,Osih, Libii et Akerecontre Biya ?

«Les candidats à la Présidentielledoivent tenir compte desviolences faites aux femmes»Lire l’interview de Sikè Bile, respon-sable d’antenne de l’Alcvf dans larégion de l’Extrême-Nord. P. 6

400 FCFA

Tri-hebdomadaire régional d’informations du Nord-Cameroun N°1120 du mercredi 12 septembre 2018

Directeur de la Publication : Guibaï Gatama

P. 3

MarouaLes orangesintrouvablessur les étals

P. 11

CAN 2019/GarouaMotal Engil prometde livrer l’hôtel de 70chambres en décembre

P. 4

Crise anglophone Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Hommecondamne fermement les actes terroristes des sécessionistes

P. 4

BIP 2018L’exécution des projetsen baisse de 14% P. 4

Nord Déjà 09 districts de santé déclarésen épidémie de choléra

P. 8

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M e s s a g e L’OE I L DU SAHEL N°1120 du mercredi 12 septembre 20182

COMMUNIQUÉ DE PRESSELe président du Comité directeur de l’Amicale pour lapromotion de l’excellence scolaire et universitaire dans leMayo-Tsanaga (APESUMAT), Son Excellence PEREVETZACHARIE a l’honneur d’informer les populations duDépartement du Mayo-Tsanaga, en général et toute lacommunauté éducative, en particulier que le programmede la cérémonie des distributions des prix et des primesd’excellence aux meilleurs élèves, étudiants et encadreursscolaires prévue au mois de septembre 2018 se présentecomme suit :

Le Jeudi 20 septembre 2018 : - 10 heures- Réunion du Comité Directeur,

- 15 heures- Table-Ronde sur le thème suivant :APESUMAT «Contribution dans la promotion de l’éduca-tion à l’heure de l’insécurité : enjeux et perspectives».

Le vendredi 21 septembre 2018 : - 6 heures, marche patriotique,- 15 heures, match de football.

Le samedi 22 septembre 2018 : - 9 heures, cérémonie des distributions des prix et desprimes,

- 15 heures, cocktailNB : La date limite de recevabilité des candidatures pour

les lauriers APESUMAT 2018 reste et demeure fixée au 10Septembre 2018, et la liste des présélectionnés sera dis-ponible à partir du 15 Septembre 2018 sur le site inter-net:www.mayo-tsanaga.com/associations/APESUMAT

Le Président du Comité Directeur

PRESIDENT : S.E.M. ZACHARIE PEREVET- Les Délégués départementaux du système éducatifet de la formation professionnelle (03) trois ;

- Représentants des parlementaires siégeant respecti-vement au Sénat et à l’Assemblée Nationale et ;• Honorable Abdoulaye W. MARAVA.• Honorable KWAMBA Solange.

- Représentant de chaque ordre d’enseignementprivé • Catholique : M. Mahama L’TOGLOK• Protestant : M. GODJAI NGOBA• Islamique : M. MOUSSA HAMAN WABI• Laïc : M. VANDI JOSEPH

- Représentant de l’enseignement supérieur parrégion • Adamaoua : Dr NGAROUA• Extrême-nord : Pr. SPENER YAWAGA• Littoral : M. AROUNA ELAGAI• Centre : Pr BOUBA MBIMA

- Le Président National de l’ADEMAT : • Mr ZOKOM Damien

- Représentant de l’ADEMAT par UnitéAdministrative du département (07) ;

- Représentants de l’Elite extérieure :• M ABDOU NAMBA• M HAMADOU VENDJEDOU• M ABDOULAYE TAOUSSET• M MANAOUDA MALACHIE• M KALDADAK PIERRE• M HADADAK• Dr VOHOD DEGUIME• M KILDADI TAGUIEKE• M ZRA LUCIEN• M KALDAOUSSA FAISSAM• M HAWADAK JACQUES.

- Représentant des Maires: • M. ZOKOM DAMIEN

- Représentant des Lamibés:• Lamido de ZAMAI

- Représentants de l’Administration • DD MINJEC :• DD MINAS : • DD MINPROFF :

- Personnes invitées par le Président du Comité Directeur :• M IYAFOU Jacques• M FOUDAMA• M WARDA NDOUVATAMA• M MBOULATA Gilbert• M NGABAYA TCHEF TCHEF• M KILBAT JEAN• M MELONE Loe Claude• M Salihou Labarang• M SAMATANA M

NB : Une réunion du Comité Directeur aura lieu le jeudi,20 septembre 2018 à 10 heures dans la salle des délibé-rations de la Commune de Mokolo.

AMICALE POUR LA PROMOTION DE L’EXCELLENCE SCOLAIRE ETUNIVERSITAIRE DANS LE MAYO-TSANAGA (APESUMAT)

MEMBRES DU COMITE DIRECTEUR DE L’APESUMAT

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P o l i t i q u eL’OE I L DU SAHELN°1120 du mercredi 12 septembre 2018 3

Par Raoul Guivanda

Lors de la présidentiellede 2011, Paul Biya avait lit-téralement explosé sesadversaires dans les régionsseptentrionales du pays.Dans l’Adamaoua, le candi-dat-président avait recueilli86,15% des suffrages expri-més, soit 265.368 voix ;354.682 voix, soit 84,75%dans le Nord et 990.947voix équivalant à 90,15%dans l’Extrême-Nord. Loinderrière, mais alors trèsloin, pointait Garga HamanAdji, candidat de l’Alliancepour la démocratie et ledéveloppement (ADD).L’ancien ministre de laFonction publique avaitobtenu 7,85% dansl’Adamaoua, 3,53% dansl’Extrême-Nord et 5,93%

dans le Nord. De tous lesautres candidats en lice à cescrutin, personne n’avaitatteint la barre d’un 1%... Si depuis lors beaucoup

d’eau a coulé sous le pontavec l’entrée en lice de nou-veaux acteurs politiques, laquestion de l’imperméabilitéde l’électorat nordistedemeure toujours et hanteles esprits au sein des états-majors des adversaires dePaul Biya. «Il n’est certespas homogène comme leGrand-Nord d’ailleurs, maisle trait de caractère qui défi-nit le plus souvent cet électo-rat est sa complexité. Ici, lesgens vous applaudissent,vous promettent monts etmerveilles pour vous tournerle dos le moment venu. FruNdi en a longtemps fait lesfrais avant de jeter

l’éponge», se rappelleGoulandi Gervais, anciencadre du Mouvement démo-cratique pour la défense dela République (MDR), quisoutient aujourd’hui la can-didature de Joshua Osih. Les résultats du scrutin

du 7 octobre prochainseront-ils à l’image de ceuxde 2011 ? Le débat ici portemoins sur la victoire du chefde l’Etat sortant dans cettepartie du pays, mais sur sonampleur. Qui lui rognera leplus de voix ? Qui y a suffi-samment semé pour préten-dre, non pas au modestescore de Garga Haman en2011, mais franchir le capde 15 % ? «Notre stratégieest de labourer le terrain,d’y prendre fermement pied.Pour l’instant, le gap entrePaul Biya et notre candidatest encore très grand et ilnous faudra évidemment dutemps pour le combler. Maisen attendant, nous devonsgrappiller des voix, semer ledoute dans les esprits, etsurtout apparaître dans leSeptentrion comme uneforce politique qui compte»,affirme un proche deMamadou Yacouba, vice-président du Mouvementpour la renaissance duCameroun (MRC).

PRINCIPAL ENJEUSi ce dernier a demandé

à conserver l’anonymat,c’est que son constatcontraste avec la sérénité etl’enthousiasme qu’affichentles responsables de son partiau sommet. «Même si je suislucide sur l’issue du scrutin,nous devons continuer à tra-vailler dur pour que notrecandidat rafle ici le plusgrand nombre de voix sus-ceptibles de le propulser à laseconde place. L’enjeu, levrai enjeu, c’est la secondeplace qui pourrait donner à

notre jeune formation poli-tique une visibilité inespé-rée. Et la conquête de cetteseconde place passe par leGrand-Nord», conclut cediplômé de l’enseignementsupérieur, militant du partide Maurice Kamto. Est-ce cet objectif qui

justifie la débauche d’éner-gie du MRC dans cette par-tie du pays qui totalise à elleseule 2,2 millions d’inscritssur les 6,5 millions enregis-trés pour cette présidentielle? Officiellement, le MRCbotte en touche. «Le MRCtravaille depuis 6 ans sur leterrain et entend récolter lesfruits. J’y ai été plusieursfois dans toutes les com-munes, à pied ou à moto.Nul n’ignore la présence duMRC dans le Grand-Nord.D’où la fébrilité du Rdpc quiavait fait de cette région songrenier», affirme AlainFogué, trésorier national duMRC. A la question de savoir si

l’activité débordante deKamto dans le Grand-Nordconstitue une manœuvrepour s’assurer la secondeplace au soir du 7 octobre,Alain Fogué se veut plusexplicite : «Vous parlez de laseconde place que la pre-mière est réservée à qui ? Lapremière place est et serapour le MRC. Qu’est-ce quipourrait raisonnablementfaire pencher la balance enfaveur de Paul Biya ? Je nevois vraiment rien». Va pourle MRC.Même refrain du côté de

la coalition autour d’AkereMuna. Ici, l’on rappelle avecforce que toutes les tenta-tives de séduction déployéesà l’égard de cette partie dupays n’ont pas pour finalitéqu’elle serve de courteéchelle à Akere Muna pourdécrocher la seconde placeaprès Paul Biya. «Il est

important de préciser d’en-trée de jeu que nous nevisons qu’une seule placedans cette élection, c’est lapremière. Dans cette pers-pective, le Septentrion nousparaît incontournable. Avecses trois régions, cette partiedu pays joue depuis toujoursun rôle déterminant dans lesélections», souligne PaulMahel, porte-parole du can-didat Akere Muna. Les par-tisans de l’ex-bâtonnier sou-lignent volontiers l’amourindéfectible que leur cham-pion porte au Septentrion,rappelant au passage qu’il apassé une partie de sonenfance dans l’Adamaoua,que sa coalition a scellé unealliance avec la frange del’UPC dont Mme Habiba estla présidente… Chez la quasi-totalité des

adversaires de Paul Biya,résonne la même rengaine.En public, chacun affirme sacertitude en la victoire grâceà l’apport des voix duSeptentrion. Quoi de plusnormal. Mais en privé, lacour assidue faite auSeptentrion masque le véri-table enjeu pour les adver-saires de Paul Biya : lacourse à la seconde place.«A défaut de remporterl’élection, la seconde placeserait déjà un bon lot deconsolation», confie un ani-mateur de l’équipe du candi-dat Cabral Libi’i dans leNord. «Ici, les adversairesde notre candidat vont secontenter des miettes, je disbien des miettes. S’ils comp-tent sur les voix du Grand-Nord pour arriver deuxième,eh bien qu’ils se le prennentpour dit : Dans le Grand-Nord, Paul Biya sera pre-mier sans deuxième», ras-sure Hamadou Sali, députéRdpc et président de la sec-tion Rdpc du Diamaré-Est.

PRÉSIDENTIELLE 2018 / GRAND-NORD. Analyse de la cote des forces en présence.

Que peuvent Kamto, Osih, Akeré et Cabral contre Paul Biya

Directeur de la PublicationGUIBAÏ GATAMA, Tél. : 699 92 32 70

Conseillers du Directeur de la PublicationDavid WENAÏ, Tél. : 699 92 32 71Francis EBOA, Tél. : 699 10 48 45ALKALI, Tél : 699 83 33 06

Chargé de MissionJuste Martial ZAMEDJO, Tél. : 697 20 12 05

Directeur de l’EditionDamien KIDAH, Tél. : 675 24 99 59

Rédacteur en chefGUIBAÏ GATAMA

Coordonnateur de la rédaction :Yanick YEMGA, Tél. : 697 95 63 67

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Secrétaire de rédaction :Francky Bertrand BENE, Tél. : 677 12 06 41

Chefs de Rubriques :Politique et Actualité : Yanick YEMGA Economie et Vie des entreprises : Brice R. MBODIAM, Tél. : 696 63 06 63Santé : Olive ATANGANA, Tél. : 699 36 43 03Culture et Sport : EBAH ESSONGUESHABBA, Tél. : 696 07 75 24 Tribunal : Florette MANEDONG, Tél. : 694831773Environnement : Jean AREGUEMA Société : Bertrand AYISSI Reportage et Education : Nadine NDJOMO

RédactionRaoul GUIVANDA, Yvonne SALAMATOU,Florette MANEDONG, AbdoulkarimHAMADOU, Hamadou BAYAM, ABAKACHI,Marie Lucie AYAKA.

Agence de l’AdamaouaChef d’Agence : Bertrand AYISSI, Tél. : 696 32 26 35

Agence de l’Extrême-Nord Chef d’Agence : Jean AREGUEMA,Tél. : 695 08 69 88

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CollaborationIssa BATAN, Dominique M. MODO, Douworé OUSMANE, LIKAMATA, Aliou DJARIDA, WASKIRANG

ChroniqueursMOHAMADOU TALBABANA BARKA

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A c t u a l i t é L’OE I L DU SAHEL N°1120 du mercredi 12 septembre 20184

Par Yanick Yemga

C’est quasiment une pre-mière dans le discours diploma-tique onusien relativement à lasituation sociopolitique dans lesrégions du Nord-Ouest et duSud-Ouest. L’Organisation desnations unies (ONU), par le tru-chement du Haut-commissariataux droits de l’homme, vient decondamner de manière explicite,les «groupes armés» responsa-bles de multiples exactions surdes populations, notammentd’actes terroristes, ainsi que ladestruction d’édifices publics.Ce revers pour les sécession-nistes dans la bataille diploma-tique qu’ils semblaient vouloirporter jusqu’au Conseil de sécu-rité de l’ONU, a été infligé àGenève (Suisse) le 10 septembredernier par Michelle Bachelet.

Dans son allocution de cir-constance à l’ouverture de la39ème session du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme, lapatronne de cette institutionspécialisée du système onusien,n’a pas mâché ses mots concer-nant la situation dans ces deuxrégions du pays. «Nous condam-nons fermement, a-t-elle lancée,l’enlèvement et l’assassinat des

élèves et des enseignants, ainsique la destruction des écoles pardes éléments armés dans lesrégions du Nord-Ouest et duSud-Ouest. Ces actes d’intimi-dation empêchent à des milliersd’enfants d’accéder à l’école»,regrette la diplomate. LeRoyaume uni a lui aussi claire-ment condamné la violation dudroit à l'éducation par les séces-sionnistes. Dans son interven-tion hier matin, la Belgique aaussi explicitement condamnéles violences en cours dans cesrégions.

Michelle Bachelet qui a suc-cédé il y a 12 jours à Zeid Ra’ad

Zeid Al-Hussein (en postedepuis le 1er septembre 2014,Ndlr), ajoute par ailleurs :«nous notons que le gouverne-ment camerounais a ouvert uneenquête au sujet des crimesapparemment commis par desmilitaires et l’incitons à sanc-tionner ceux qui auraient effec-tivement violé les droitshumains». Si pour certains, latonalité de ce discours apparaitcomme un autre revers «sur leterrain diplomatique» pour lessécessionnistes, il ne faut pasoublier qu’il fait échos à ladéclaration de Zeid Ra’ad ZeidAl-Hussein du 25 juin 2018.

Celui qui était alors Haut-commissaire des nations uniesaux droits de l’homme exprimaitl’inquiétude de l’ONU face à ladégradation de la situation dansles régions du Nord-Ouest et duSud-Ouest. Le diplomate jorda-nien soutenait alors que «pouréviter que la situation ne sedétériore davantage» il «exhortele gouvernement à lancer desenquêtes indépendantes sur lesviolations des droits del’Homme commises par lesforces de sécurité de l’Etat,ainsi que les abus perpétrés pardes éléments armés».

Cette 39e session était mar-quée par l’absence des États-Unis. Le pays de Donald Trumpa quitté le Conseil en juin der-nier en accusant l’institution departi pris contre Israël.Michelle Bachelet qui pronon-çait à l’occasion son tout pre-mier discours en tant quepatronne du Haut-commissariataux droits de l’homme, est lafille d’un général opposé àAugusto Pinochet, décédé aprèsdes mois de cellule et de torture.Cette ancienne présidente duChili (à deux reprises) a connules contraintes de la directiond’un Etat et a eu affaire à lapolice politique dans son pays.

NORD-OUEST ET SUD-OUEST. Le Haut-commissariat aux droits de l’homme «condamnefermement» les actes terroristes perpétrés par ces derniers.

L’ONU accable les sécessionnistes

Par Ebah EssongueShabba

Garoua quartier dit Plateauce 11 septembre 2018. A 7h30,le site de l’hôtel en constructionpar l’entreprise portugaise MotaEngil, grouille déjà de monde.Sur place, des ouvriers s’affai-rent dans différents ateliers tan-dis que des engins vont et vien-nent à un rythme accéléré sousle regard de Cédric Ndi, le chefdes travaux de cet hôtel 4étoiles en construction pour laCAN 2019. «Afin de respecterle délai des travaux, la directiona décidé d’être plus rigoureusepar rapport aux heures de tra-vail. Et depuis le lundi 20 août2018, toute personne qui arri-vera après 07h n’est plus autori-sée à entrer dans le site», nousexplique le chef de site qui

contrôle près de 400 employéscamerounais et portugais sont àpied d’œuvre pour terminerdans les délais l’imposant bâti-ment composé d’un rez-de-chaussée plus deux étages.

En tout cas, le visiteur qui serend sur le chantier peut consta-ter que les travaux battent leurplein. Des travaux qui, il y ajuste cinq jours, ont connu unincident vite considéré commemineur.

En effet, le vendredi 07 sep-tembre 2018 peu avant 12h,pendant les tests de résistancede l’échafaudage, le coffrageprévu pour recevoir un segmentde la dalle du premier étage del’hôtel en chantier s’est affaissépeu avant le coulage du béton.«Un incident mineur», selon lesresponsables de l’entreprise etqui n’a fait aucune victime.

Mais qui a retardé de quelquesjours le coulage du béton surcette surface de 35m² située àl’aile gauche du bâtiment, entredeux poutres, à côté de la pis-cine extérieure du futur hôtel 4étoiles de 70 chambres.L’érosion causée par les eaux depluie est la cause principale decet incident d’après les résultatsde l’enquête menée par les ser-vices HSE de Mota Engil. Lastructure en bois supportant lecoffrage ayant été construiteplus de deux semaines aupara-vant et avec la forte pluviomé-trie, n’a pas supporté les tests derésistance pratiqués très souventavant la mise en œuvre dubéton.

Cinq jours après cet incident,tout est revenu à la normale surle chantier. L’entreprise portu-gaise a sécurisé la zone de l’in-cident et procédé aux mesurescorrectives à savoir, un nouveaucompactage de la plateformeavant la construction de l’écha-faudage et du coffrage avec unmatériel plus robuste. Uneprompte réaction qui témoignede la volonté de Mota Engil derespecter les délais de livraison.A ce jour, les travaux du grosœuvre sont réalisés à plus de70% et ils devraient être termi-nés ce mois de septembreindique Raoul KouakamMbenjo, chargé des relationspubliques à Mota EngilCameroun. «Il reste environ1500 m3 de béton sur les 4700

m3 que nous devrions mettre enœuvre. Le pourcentage de réali-sation global du projet, entenant compte des commandesdéjà passées pour ce qui est decertains équipements du secondœuvre, nous sommes à plus de50% d’avancé des travaux»,ajoute-t-il. Parmi les preuvespalpables du niveau très avancédes travaux, l’on peut constaterque les deux dalles ont été cou-lées et n’eut été l’incident de lasemaine dernière, le coulage dela troisième dalle devait êtreégalement achevé. Et dansquelques semaines l’entrepriseportugaise va procéder à la réa-lisation de la chambre témoin.

Selon les responsables del’entreprise Mota Engil, les clésde l’hôtel 4 étoiles, serontremises au ministère du tou-risme avant le 31 décembre2018. «Cette date est non négo-ciable», fait savoir RaoulKouakam Mbenjo. Pour respec-ter ce délai, certaines disposi-tions ont été prises. Il s’agitnotamment de l’anticipationdans la passation des com-mandes pour la seconde œuvreet l’ameublement, l’augmenta-tion du temps de production enrenforçant les effectifs en plusde la mise en œuvre des travauxde nuit. Mais aussi l’augmenta-tion des équipements de produc-tion et l’installation d'unedeuxième centrale pour aug-menter la capacité de produc-tion du béton.

GAROUA. Malgré l’incident survenu sur le site, l’hôtel de 70 chambres sera prêt en décembre comme prévu.

Motal Engil promet de respecter les délais de livraison

Une vue du chantier en question.

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BIP 2018. Baisse dans l’exé-cution des projets

Par Florette Manedong

La 1ère session de l’exercice2018 du comité national de suivide l’exécution physico-financièrede l’investissement public s’esttenu le vendredi 07 septembredernier à l’amphi 300 du minis-tère de l’Economie, de laPlanification et del’Aménagement du territoire(Minepat) à Yaoundé. C’est unbudget qui s’exécute dans uncontexte particulier, marqué parla mise en œuvre du programmeéconomique et financier appuyépar la facilité élargie de créditconclut avec le Fonds monétaireinternational en juin 2017. Il viseentre autres, l’accélération desréformes engagées dans le cadrede la réforme budgétaire en coursdepuis 2007 au Cameroun.Seulement, comparativement à lamême période de l’exercice 2017,il ressort à mi-parcours, unebaisse de la situation de l’exécu-tion des projets financés par lesressources internes (crédits à ges-tion centrale et crédits délégués),tant au niveau financier que phy-sique. Ainsi, au 30 juin 2018, leconstat est celui selon lequel, letaux d’engagement est de 54,7%contre 69,86% au 30 juin 2017,soit une baisse de 15,11 points.Le taux de liquidation lui, est de47,14%, contre 66,90% au 30juin 2017, soit une baisse de19,76 points. Quant au tauxd’exécution physique des projets,il est de 38,37%, contre 52,83%à la même période de l’exercice2017, soit une baisse de 14,46points. Ce qui de façon globale,donne un taux d’engagement desressources de 58,69%, un taux deliquidation des ressources de54,55% et un taux d’exécutionphysique des projets de 25,31%.Un ralentissement dû aux nou-velles mesures encore en coursd’appropriation par les différentsacteurs. Parce qu’au deuxièmetrimestre 2018, l’exécution duBIP a été marqué par l’entrée envigueur de nouveaux textes,notamment la loi du 11 juillet2018 portant régime financier del’Etat et des autres entitéspubliques ; la loi du 11 juillet2018 portant code de transpa-rence et de bonne gouvernancedans la gestion des financespubliques au Cameroun ; ledécret du 20 juin 2018 portantcode des marchés publics ; ledécret du 21 juin 2018 fixant lesrègles régissant le processus dematuration des projets d’investis-sement public et la circulaire du19 juin 2018 modifiant et com-plétant certaines dispositions dela circulaire du 02 janvier 2018entre autres.Pour Mme Rosette Ayayi, prési-dent dudit comité qui a par ail-leurs présidé les travaux, outreces difficultés, il faut y ajouterL’insécurité dans certainesrégions, le non-paiement de cer-tains décomptes… «il s’agit pournous maintenant d’examiner tousces problèmes, et tous ces chif-fres, de les examiner avant de lesrendre public. Ce que noussommes en train de faire mainte-nant, c’est de regarder déjà letravail fait par le sous-comitétechnique, regarder les résultatsqui viennent du terrain, les exa-miner et c’est après validationque nous pourrons les rendrepublic».

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A c t u a l i t éL’OE I L DU SAHELN°1120 du mercredi 12 septembre 2018 5

Par Francis Eboa

La place des fêtes de Tibatis’est avérée étroite pour contenirles milliers de personnes venusassister le 1er septembre dernierau meeting de remerciement auchef de l’Etat Paul Biya, qui aconfié le prestigieux poste desecrétaire général au ministèredes Postes et télécommunicationsdepuis le 20 juillet 2018 à un filsdu département du Djèrem dans larégion de l’Adamaoua, en la per-sonne de Mohamadou Saoudi. Cejour-là, il n’y avait pas des cli-vages politiques, ethniques oureligieux. «C’est une grande pre-mière pour notre département leDjerem car, jamais dans l’his-toire, un fils de ce départementn’a été porté à ce niveau de res-ponsabilité administrative. Celajustifie à suffisance, cette mobili-sation massive de la dynamiquepopulation du Djerem, l’ensembledes élites et les forces vives de laRégion de l’Adamaoua pourconfirmer s’il en était encorebesoin, leur soutien constant et

leur profonde gratitude à SonExcellence Monsieur Paul Biya»,fait savoir le secrétaire généraldu Minpostel, Mohamadousaoudi.

Le maire de Tibati et élu del’Union Nationale pour laDémocratie et le Progrès (Undp),Dahirou Amadou dans son mot debienvenue, n’a pas seulement ditmerci au chef de l’Etat, a égale-ment demandé à Paul Biya de

penser davantage aux fils duDjèrem lorsqu’il s’agit du partagedu gâteau national. C’était aussile même son de cloche que celuidu président de la section duRassemblement Démocratique duPeuple Camerounais (Rdpc)Djerem 1. Le député Rdpc de laVina Ali Bachir, parlant au nomde ses pairs de l’Adamaoua s’estadressé aux jeunes en les exhor-tant d’aller récupérer leurs cartes

d’électeurs afin de plébisciter à100% leur candidat naturel PaulBiya le 07 octobre prochain, jourde l’élection présidentielle. Ainsi,quelques réalisations de l’hommedu 06 novembre 1982 en faveurdu département du Djerem ont étéégrainées, sur le plan scolaire,sanitaire, sécuritaire etc… «Nousn’avons pas la prétention de direici que tout est parfait, mais cesquelques rappels des réalisationsdont nous avons bénéficié ces der-niers temps ou qui en cours et ave-nirs, constituent à n’en point dou-ter une source de satisfaction, etun motif d’espérance. Car nouspensons, et à juste titre, que lemeilleur est certainement à venirpour Tibati, Ngaoundal et mêmepour la région de l’Adamaoua. Ily’a donc lieu d’envisager l’aveniravec davantage de confiance avecun Cameroun fort, stable et réso-lument engagé vers sa prospéritésous la conduite méthodique de cesage parmi les sages, de cethomme pétri d’expérience de ges-tion des très hautes fonctions del’Etat et qui a une maîtrise totale

des enjeux ainsi que des défisnationaux et internationaux, quebeaucoup admirent ou jalousentselon les cas, mais, qui assuré-ment fascine, surprend plus d’un,par sa posture et sa stature imper-turbable d’Homme d’Etat», faitsavoir le SG du Minpostel. Et auministre délégué à la présidencechargé des marchés publics, élitede Banyo d’ajouter. «Le contexteactuel est particulièrement pro-pice pour exprimer toute notrejoie au Chef de l’Etat. Ainsi, nousdevons traduire cette joie en fai-sant le plein des suffrages le 07octobre 2018, non seulement dansle département du Djèrem, maisdans toute la région del’Adamaoua, en faveur de notreprésident candidat, SonExcellence Paul Biya», a souhaitéAbba Sadou. Une marche de sou-tien au chef de l’Etat à travers lesartères de Tibati est venue mettreun terme à cette cérémonie. Mais,bien avant cette marche, tous lesdignitaires religieux de Tibati pré-sents à ce meeting, ont tous priépour la paix au Cameroun.

DJEREM. Un meeting a été organisé suite à la nomination de Mohamadou Saoudi comme SG du Minpostel.

Les populations disent merci à Paul Biya

Par Florette Manedong

Contribuer à la prévention desviolences et à la promotion de lapaix à travers l’utilisation appro-priée des réseaux sociaux. C’étaitl’objectif principal de l’atelier deformation des jeunes sur la com-munication non-violente et l’utili-sation des réseaux sociaux pour lapromotion de la paix, organisépar la Women’s InternationalLeague for Peace and Freedom(Wilpf) Cameroon, vendredi 07septembre dernier à Yaoundé. Cetatelier s’est tenu dans le cadre dela prévention des violences électo-rales à travers la «salle de veilleet d’alerte des femmes» auCameroun.

C’est que, actuellement dansun contexte de préparation desélections et eu égard des violencesobservées dans le Nord et le Sud-Ouest du pays, ajoutée à la situa-tion déplorable créée par l’affluxmassif des réfugiés en provenancedu Nigéria et de la Républiquecentrafricaine, aux incursions dela secte Boko Haram, le pays estgrandement affecté. Sur lesréseaux sociaux, cette situation apris une autre ampleur, «d’autantque les médias publics communi-

quent très peu sur la question»,croit savoir la présidente de WilpfCameroon, Sylvie Ndongmo.

Les réseaux sociaux restent lasource d’information la plusaccessible pour de nombreuxcamerounais. Seulement, c’est lemoyen le plus efficace pour despersonnes mal intentionnées demanipuler la vérité, de diffuserdes documents secrets sur l’admi-nistration, et la sûreté nationale,de publier de mauvaises informa-tions, de passer des messages vio-lents, d’appeler à la haine et sus-citer la rébellion. Ces personnesutilisent la jeunesse qui se charge,le plus souvent naïvement, demaintenir active la chaîne de dés-information et d’incitation à laviolence.

C’est fort de tout ceci queWilpf Cameroon, en partenariatavec Women’s March Global dansson projet de prévention des vio-lences électorales à travers la«salle de veille et d’alerte desfemmes», a mis un accent sur laformation sur la communicationnon violente et l’utilisation desréseaux sociaux au service de lapromotion de la paix. Il s’agit dedécouvrir les plateformes de com-munication qu’offre le développe-

ment de la technologie, des tech-nologies de l’information et de lacommunication ainsi que leur réel

potentiel en termes de construc-tion de la paix et de préventiondes violences. La formation a été

assurée par UmaMishra-Newbery, venue de l’Inde pourassurer cette formation.

PROMOTION DE LA PAIX. Un atelier de formation sur ce thème s’est tenu vendredi dernier à Yaoundé.

Les jeunes formés à la communication non-violente

Photo de famille à l’issue de la formation.

Une vue de la tribune.

Propos recueillis par F. M.

Sur quoi a porté l’atelierque vous avez organisé ce jourà l’attention des jeunes ?

C’est un atelier de formationdes observateurs et observatricesde élections. Il rentre dans lecadre de l’initiative de la salle deveille et d’alerte des femmes, quiest un processus qui permet auxfemmes, de s’assurer, en collabo-ration avec les jeunes, que lesélections se passent de la façon dela moins violente possible. Il estquestion de permettre auxfemmes, avant pendant et aprèsles élections, de prendre des ini-tiatives en faveur de la paix, afinque les élections soient le plusapaisé possible. Aujourd’hui il estquestion de former ces observa-teurs, qui à la fin de l’atelier,seront des ambassadeurs de paixdans les communautés. Il seraquestion pour elle et eux, de pren-dre toutes les initiatives en faveurde la paix dans leurs communau-tés. D’éduquer à la non-violence,et surtout de former et d’éduquer.En cas de situation susceptible deprovoquer des violences et desconflits sur le terrain, les obser-vatrices que nous formonsaujourd’hui, auront la responsabi-lité d’alerter la salle de veille,coordonnée par Wilpf Cameroon,et les reporter, pour suivi auprèsdes autorités compétentes, pourque des actions soient menées. Çac’est ce qui se fera avant les élec-tions. Le jour des élections,puisque nous sommes à la 4ème

vague des formations, les 150observatrices que nous auronsformées, seront déployées sur leterrain, et auront pour rôle deveiller et d’alerter la salle en casde situation violente identifiée surle terrain, ou susceptible de géné-rer des conflits. Notre rôle seraégalement de recouper l’informa-tion pour être sûr qu’elle est avé-rée, et à notre tour, nous saisironsles autorités compétentes pourqu’elles agissent.

Garantissez-vous la sécuritéde vos observateurs dans cesdifférentes régions conflicto-gènes ?

Au niveau de la plateforme,nous avons un atelier qui estprévu, qui va parler du protocolede sécurité. Que faisons-nousd’abord personnellement pournotre sécurité ? mais je voudraisdire que l’action que nousmenons, nous la menons avec lesautorités compétentes et les insti-tutions. La dernière réunion quenous avons eu avec le Déléguégénéral à la sûreté nationale(Dgsn), était déjà pour solliciter

un accompagnement par rapportà cette initiative. Et il est ques-tion pour nous maintenant à l’is-sue de toutes les formations, depouvoir déposer une demanded’accréditation, ce qui sera faitlundi, mais également d’informerles autorités compétentes en leursdonnant la liste de nos observa-teurs et comment ils serontdéployés sur le terrain. Et nousavons eu l’assurance de la Dgsnqu’elle prendra soin de la sécuritéde nos observateurs. Mais il est àpréciser que l’observateur neprend pas position et n’a pas dejugement. Il se contente simple-ment d’observer. Il y va égale-ment de sa propre sécurité.

Pourquoi l’accent a été missur les jeunes ?

Nous en sommes à notre 4èmesession, et celle-ci cible les jeunesen âge de voter et inscrits sur leslistes électorales. L’accent a étémis sur eux parce qu’il est ques-tion d’éducation à la paix, de pré-venir les conflits. Et nous nousrendons compte, quand nousregardons le paysage auCameroun que, les réseauxsociaux, qui sont fortement utili-sés par les jeunes, sont un moyenpar lequel la violence est véhicu-lée. Et comme nous savons lesjeunes très connectés, notre butc’est que, le temps passé sur leurstéléphones soit mis à profit pouréduquer leurs camarades à la paixet à la non-violence. C’est pourcela que les jeunes sont pour nousune cible privilégiée.

Sylvie Ndongmo, présidente de Wilpf Cameroon. «L’observateur ne prend pas position et n’a pas de jugement»

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S o c i é t é L’OE I L DU SAHEL N°1120 du mercredi 12 septembre 20186

Propos recueillis parFlorette Manedong

Pourquoi cet atelier surl’élaboration d’un plaidoyeren faveur de l’adoption detextes de lois sur les vio-lences sexuelles et sexistes?

Notre association a com-mencé par la lutte contre lesmariages précoces. Nousavons commencé par une ana-lyse, ensuite nous avons misen place la théorie de change-ment, qui est basé sur quatrepiliers : le changement parrapport à la victime elle-même que nous encadrons, lechangement par rapport à lacommunauté, le changementpar rapport à la région del’Extrême-Nord c’est-à-direles services, et les change-ments par rapport aux lois.Nous avons déjà suivi toutesces étapes, les victimes, sontlà dans la salle avec nous, lescommunautés le sont égale-ment, nous avons les services,nous avons la macro qui estdonc le texte de loi. Nousavons analysé ces textes de loiqui existent aujourd’hui et quisont éparpillés à droite et àgauche, parfois, elles ne sont

même pas adaptées par rap-port à nos préoccupations.C’est pour cela que nousavons voulu avec l’opportunitéqui nous est présentée, cellede l’élection présidentielle,qu’il y ait d’abord un débatpar rapport à ça, avant d’arri-ver aux législatives et munici-pales qui se feront l’annéeprochaine.

Qu’attendez-vousprécisément des can-didats à la présiden-tielle invités à cetatelier ?

Nous voulons queces candidats puissenten débattre au sein deleurs partis, qu’ils puis-sent prendre en comptela problématique dansleurs campagnes, etnous allons les suivre.

Quelle suite seradonnée au plaidoyerélaboré à l’issue decet atelier ?

La suite qui seradonnée est que l’annéeprochaine nous prépa-rons avec toutes cesorganisations qui sontlà, un texte de loiapproprié contre les

violences sexuelles et sexistes.Parce que nous sommes de lasociété civile, et c’est sûr quenous avons un ministère detutelle, le ministère de la pro-motion de la femme et de lafamille. Vous savez que lasociété civile ne peut pas pré-senter un texte de loi. Alorsnous allons négocier auprès dece ministère, pour qu’au bout

de 5 ans, que nous ayons uneloi sur la table des députés.

Quel est votre avis surce nouveau cours d’éduca-tion à la sexualité introduiten bas âge chez les enfantsen France et dont certainscraignent l’avènement auCameroun ?

Notre association estclaire. Nous sommes dans lalutte contre les violencesfaites aux femmes et auxfilles. Et nous avons identifiéun certain nombre de vio-lences, notamment lesmariages précoces et forcés,sur lesquelles nous avons tra-vaillé du début à la fin. Leviol, le harcèlement sexuel…toute une série. Nous on necopie pas, ce ne sont pas lesfrançaises qui sont venuescréer l’Association de luttecontre les violences faites auxfemmes. Si vous-même vousavez constaté, ça fait 22 ans.Nous avons créé notre asso-ciation en 1991, c’est mainte-nant que nous attaquons leslois. Parce que nous sommesdans notre pays, nous analy-sons l’évolution des mentali-tés, avant d’attaquer une pro-blématique.

Sikè Bile, responsable d’antenne de l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes dansla région de l’Extrême-Nord.

«Que les candidats prennent en compte cette problématique»

Par Florette Manedong

A l’initiative del’Association de lutte contreles violences faites aux femmes(Alvf), branche de l’Extrême-Nord (EN), un atelier sur l’éla-boration des stratégies de plai-doyer/ lobbying a été organisémercredi 05 septembre dernierà Yaoundé. La finalité de cetterencontre a été de «motiver lescandidats à l’élection prési-dentielle du 07 octobre 2018,pour la prise en compte dans

leurs programmes de d’adop-tion des textes de lois sur lesviolences faites aux femmes».C’est que, les violences faitesaux filles et aux femmes per-sistent et prennent même desproportions alarmantes auCameroun. La situation dansla région de l’Extrême-Nordreste endémique, en raison dela prédominance des traditionset des cultures défavorables àla condition de la femme. Lamajorité des filles y vivent desdiscriminations, encouragées

par le poids des us et cou-tumes, l’ignorance des lois etla confusion entre la religion etla tradition locale. Cette situa-tion expose les femmes àtoutes les formes de violencetelles que les mariages forcés,les mutilations génitales, lesabus sexuels et les entraves àl’autonomisation économique.

Le phénomène BokoHaram, les crises multi-formes et les différentsconflits viennent exacerbercette vulnérabilité de la

femme dans l’Extrême-Norddu Cameroun plus particuliè-rement. Malgré la ratifica-tion de plusieurs textes etconventions destinés à pro-mouvoir les droits de lafemme au Cameroun, il s’ob-serve une prise en comptetimide dans le dispositif juri-dique national. De nombreuxvides juridiques subsistent, enl’absence de textes de loisspécifiques contre les vio-lences sexuelles et sexistes.Une série de réflexions avaitdéjà été conduites en juillet2015 par Alvf-EN dans le butd’élaborer une stratégie deplaidoyer et lobbying visant àfavoriser l’adoption destextes de loi sur ce fait. C’estdonc dans cette suite logique,que l’Alvf-EN avec l’appui deson partenaire Iwhc, envisagereprendre le processus en vuede la mise en œuvre effectivedes stratégies et actions deplaidoyer, notamment à l’in-tention des candidats à élec-tion présidentielle de 2018 auCameroun. Cette démarche avisé à mettre à la dispositiondes candidats; des élémentsd’appréciation des probléma-tiques liées à la gestion juri-dique des violences sexuelles etsexistes au Cameroun.

VIOLENCES FAITES AUX FEMMES. Ils ont été invités à intégrer cette thématique dans leurs programmes de société pas l’Alvf.

Les candidats à la présidentielle interpellésNGAOUNDÉRÉ. Des populationsréhabilitent le«Pont Ali Bachir»

Par Bertrand Ayissi

Dans la matinée du 09 septem-bre dernier, le bruit d’une tron-çonneuse réveille les habitantsdu lieu-dit Pont Ali Bachir auquartier Djackbol àNgaoundéré. C’est qu’une poi-gnée de personnes, alertées parl’état de dégradation avancéedu pont baptisé au nom ducélèbre député, a décidé derenforcer l’infrastructure. Poury arriver, elles ont collectionnédu bois dans les différentschantiers d’abattage d’arbresen cours dans la ville. Maiselles ne se sont pas limitées aupont. La route entre le quartierDjackbol et l’hôpital régionalde Ngaoundéré étant considé-rablement dégradée aussi, ceshabitants ont décidé de bou-cher les «poches d’éléphants»qui s’y sont meublées. Un tricy-cle a d’ailleurs été mis àcontribution pour le transportde la terre. Le ramblage et ledallage se faisant à l’aide despelles et des pieds. «Si nousavons des appuis, nous pouvonsfaire mieux dans notre quar-tier. Si la route se coupe, oùvont passer les usagers ? Si lesmaires peuvent ne serait-ce quenous appuyer avec la terre,nous allons nous-mêmes redon-ner fière allure à notre voirie.Lorsqu’on est venu construirece pont, on l’a même réduit.C’est le député Ali Bachir quia financé ces travaux depuisplus de 10 ans. Et cette routeétait la première qui menait àl’hôpital régional deNgaoundéré. La route s’étaitcoupée et les gens ne passaientplus. L’œuvre du député ad’abord été évaluée à 100 mil-lions de FCfa, puis 80 millionsFcfa, pour poser ces planches ;mais aujourd’hui, nous sommesobligés de renforcer le pont», aconfié Roufaye, un des initia-teurs du projet, avec l’ancienjournaliste Antony Mancho. Cette route d’environ 1,5 km,en plus de permettre un accèsdirect au centre de santé inté-gré de Boumdjéré et à l’hôpitalrégional de Ngaoundéré, estaussi le passage des enfants etenseignants de l’école publiquede Djackbol, entre autres. «Laruelle n’est même pas éclairéeet la nuit, en cas d’agression,nous voulons éviter qu’un habi-tant se fasse prendre dans sacourse pour la survie, à causedu mauvais état de la route oudu pont», a ironisé un habitant.Les habitants du lieu-dit PontAli Bachir ont donc préféréprendre leur destin en main; enattendant une éventuelle réac-tion des autorités compétentes.D’ailleurs elles invitent leshabitants des autres quartiersà faire de même. Car l’une descaractéristiques de la ville deNgaoundéré, c’est bien levisage hideux de sa voirie, sur-tout en saison des pluies.

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S o c i é t éL’OE I L DU SAHELN°1120 du mercredi 12 septembre 2018 7

Par Francis Eboa

Depuis l’année académique2014 – 2015, Adjara Abdoulaye,est inscrite en thèse de doctorat àl’université de Ngaoundéré. Cettefille bororo âgée de seulement 29ans est originaire de la région del’Ouest. Ambitieuse et déterminée,Adjara Abdoulaye fera bientôt par-tie, si Dieu le veut, des titulaire d’undoctorat. Mariée et mère d’unenfant, Adjara Abdoulaye a vu lejour le 05 janvier 1989 à Bafia.Cette orpheline de mère dès le basâge, a eu la chance de tomber dansune famille d’accueil qui l’a trèsbien encadré. Après l’obtention deson Cepe à Bafia, elle est inscrite aulycée bilingue de la même ville. Ellesortira de cet établissement en2008 suite à sa réussite au bacca-lauréat série A4 espagnol, et ceaprès avoir décroché son Bepc en2005 et son probatoire A4 espagnolen 2007. La jeune fille Bororo ira àl’université de Ngaoundéré pourpoursuivre ses études supérieures.Elle s’inscrit alors à la Faculté desSciences Juridiques et Politiques(Fsjp). En 2011, Adjara Abdoulaye

est titulaire d’une licence en droitpublic. Un an plus tard, AdjaraAbdoulaye obtient son Master 1 endroit public et en 2014 son Master2. Un diplôme qui lui ouvre lesportes de la thèse de doctoratqu’elle prépare actuellement sansrelâche. Celle qui a été de 2010 à2011, la présidente du cercle desétudiants juristes de l’université deNgaoundéré.

En effet, Adjara Abdoulayemène depuis plusieurs années lecombat de la préservation de l’iden-tité de la fille bororo. «Depuis2001, je lutte pour la préservationde notre identité. Ce combat, je lemenais de manière individuelle,mais je me suis dit qu’en s’organi-sant en association cela allait avoirplus de valeur. C’est pour cette rai-son que j’ai créé en juin 2018, uneassociation dénommée Bororo SansFrontière (Bosaf). Je voudraisjalousement sauvegarder notre cul-ture afin qu’elle ne soit pas noyéepar les cultures d’ailleurs», faitsavoir Adjara Abdoulaye. Tout enencourageant ses jeunes sœurs àaller à l’école, elle mène égalementune bataille contre la coupe des che-

veux des filles bororos en milieuscolaire. «La fille bororo a de longscheveux depuis sa naissance et cen’est pas de notre faute si nous nais-sons ainsi, c’est la volonté de Dieu.Aujourd’hui les filles bororos sontvictimes des frustrations causéespar certains chefs d’établissement,qui, décident volontairement decouper leurs cheveux. Il faut quecela prenne fin, car nos cheveuxsont aussi une partie de notre iden-tité remarquable. Je suis certaineque, si on m’avait coupé mes che-veux, j’aurais abandonnée l’écolecomme beaucoup de mes sœurs lefont aujourd’hui», témoigne la doc-torante Adjara Abdoulaye. Le 10octobre 2014, lors de la célébrationde la journée internationale de lajeune fille, elle a été paneliste lorsde la table ronde organisée à ceteffet à Bafia sur le thème, «autono-miser les adolescentes : Mettre finau cycle de la violence». D’ailleurs,en 2015, elle a reçu une lettre defélicitation du délégué régional duministère de l’éducation de base duCentre, pour son plaidoyer en faveurde la scolarisation de la jeune fillebororo.

Comme toute bonne femme,madame Adjara Abdoulaye aimefaire la cuisine. «J’ai toujours ungrand plaisir lorsque je prépare, etsurtout lorsqu’il s’agit d’un plat tra-ditionnel des quatre coins duCameroun», précise-t-elle. Le sportet elle ont signé un pacte de nonagression. «Je ne pratique aucunsport, mais j’aime bien visionner un

match de football», souligne AdjaraAbdoulaye. Sous le charme desondes de la radio qui ont bercé satendre enfance, Adaja avait pour-tant un seul rêve dans sa vie, celuide devenir journaliste. C’est d’ail-leurs ce qui explique sa présencequotidienne comme membre du clubjournal de l’université deNgaoundéré entre 2011 à 2013.

ADJARA ABDOULAYE. Agée de 29 ans, elle est inscrite en thèse à l’université de Ngaoundéré.

Une Bororo en quête du doctorat

Par Ebah Essongue Shabba

Le département de la Bénouéregorge de nombreuses opportunitéstant dans le domaine agricole quepiscicole mais très peu ou pas dutout exploitée par les jeunes.Pourtant avec des connaissances, engestion d’exploitation, en agricul-ture et en pisciculture ainsi qu’unebonne prise en compte du potentielet des limites des ressources natu-relles il est possible pour les jeunesde valoriser cette providence de lanature afin de créer la richesse etcontribuer ainsi à l’éradication dela pauvreté dans la Bénoué.

C’est dans cette logique quedame Koultchoumi Oumoul Ahidjo aorganisé les du 06 au 08 septembre2018 à Garoua et à Lagdo, un ate-lier de formation de 180 jeunesissus des Gic et association desdouze communes du département dela Bénoué sur les techniques de pro-duction fourragères, la piscicultureet l’utilisation rationnelle desintrants agricoles. L’atelier qui s’estdéroulé en deux phases, théorique etpratique, avait pour objectif de per-mettre aux jeunes de maitriser lestechniques piscicoles, d’optimiser lerendement dans le domaine agri-cole, de s’approprier les techniquesd’utilisation des intrants agricolestout en étant capable de cerner lesrisques sanitaires de la mauvaiseutilisation de ses intrants et celles

liées à la consommation des pro-duits agricoles traités encore sousrémanences des pesticides. Il étaitégalement question de renforcer lescapacités des 180 participants surle plan moral, civique et écono-mique. «En effet, le secteur de lapisciculture comme celui de l’agri-culture, trouve pleinement sa placedans la politique de diversificationde l’économie. L’essor du secteurpiscicole que nous entendons pro-mouvoir devrait permettre à ladynamique jeunesse duDépartement de la Bénoué decontribuer efficacement non seule-ment à l’objectif d’autosuffisancealimentaire dans les zones ruralesoù le déficit en protéines animaleest criard, mais aussi et surtout, demettre en exergue les niches d’op-portunités», déclare l’honorableOumoul Koultchoumi Ahidjo.

Durant les trois jours de forma-tion, les participants qui étaientencadrés par les experts duMinader, du Minepia et du Minjeun,ont pu bénéficier d’un véritablestage d’acquisition des capacitésqui a permis à chacun d‘eux d’ap-prendre et d’aimer une activitéagropastorale ou piscicole dans laperspective de son insertion futureen auto emploi. Les stages pra-tiques se sont déroulés au marchécentral de Garoua et au centred’aquaculture de Gounougou, dansl’arrondissement de Lagdo. Dans

cette unité expérimentale dirigéepar Mohamadou Moktar de laMeanden, les participants ont étélargement édifiés sur le fonctionne-ment et la gestion du centre de pis-ciculture qui comprend 11 étangspour tilapias et silures en plus d’uneécloserie et d’un étang d’acclima-tions pour les alevins. Un peu plusloin, les 180 apprenants ont égale-ment effectué une descente dans deschamps de maïs cultivé dans cettezone de rizi-pisculture pour unstage pratique sur techniques, sur

l’utilisation rationnelle des pesti-cides.

Au terme de trois jours de for-mation, les participants n’ont pascaché leur satisfaction. «Au planprofessionnel, nous avons eu droit àdes travaux riches et denses. Cetatelier a donné à chacun de nous,les outils nécessaires pour optimiserle rendement, susciter les vocationset devenir des jeunes entrepreneursprospères et des formateurs aguer-ris», déclare toute joyeuse PouweMuriallame, jeune leader de l’ar-

rondissement de Garoua 3 et parti-cipante au séminaire.

Lors de la cérémonie de clôturede l’atelier à l’esplanade de la com-mune d’arrondissement de Garoua2, plusieurs Gic et associations dudépartement de la Bénoué ont reçuun important don de matériel agri-cole offert par l’honorable OumoulKoultchoumi Ahidjo et dont desbrouettes, des pulvérisateurs, despaires des bottes, des seauxmaçons, des râteaux, des houes, despelles, des machettes, etc.

AGRICULTURE/PISCICULTURE. L’initiative de l’honorable Oumoul Koultchoumi Ahidjo veut contribuer à l’éradication de la pauvreté.

180 leaders jeunes de la Bénoué formés

Les participants. RÉACTIONS

Nous sommes heureux d’avoircontribué à l’aboutissement decette formation par notre partici-pation constante et active. Il res-sort donc de tout cela, que lesobjectifs fixés ont été largementatteints et que nos attentes ont étécomblées. En retour, nous promet-tons de respecter vos conseils ennous regroupant en réseaux d’acti-vités pour mieux nous organiser, entemps, nous nous engageons à met-

tre en pratique toutes les connais-sances opérationnelles et les diffé-rentes expériences professionnellesacquises au cours de la formationen vue de contribuer activement àla lutte contre le chômage danscommunautés respectives. Nousexprimons également le vœu quenotre encadrement ne s’arrête pasen si bon chemin, que l’HonorableOumoul Koultchoumi Ahidjo nousaccompagne dans la mise en œuvre

de nos différents projets profes-sionnels et que les partenaires audéveloppement, les structures definancement et les entreprises de laplace nous appuient pour parache-ver notre insertion.

Initia Paulin, participant. «Nos attentes ont été comblées»

En effet, les initiatives commecet atelier de formation sont d’unegrande importance pour les acteursdes secteurs agricole et piscicole,reconnus comme des secteurs à fortpotentiel de croissance. Je n’endoute pas un seul instant, que lesparticipants vont effectuer, un sautqualitatif de l’agriculture de sub-sistance vers l’agriculture deseconde génération, et passer, de lapisciculture traditionnelle vers unepisciculture moderne, socialementresponsable et capable de générerdes revenus. La remise de donseffectuée participe tout aussi, de

notre volonté sincère, de concourirmodestement à l’encadrement et àl’épanouissement de la jeunessecamerounaise en général, et celledu département de la Bénoué enparticulier. Le gouvernementcamerounais a déjà posé les jalons,à travers de nombreux mécanismeset projets en faveur de la jeunessecamerounaise. Tout en me félici-tant une fois de plus de l’état d’es-prit qui a entouré ses travaux, jeformule le vœu que les techniquesapprises ne restent pas lettremorte. Le sentiment du devoiraccompli ne sera effectif que si les

enseignements et outils mis à ladisposition des 180 jeunes, aurontcontribué à faire d’eux demain, desagriculteurs et pisciculteurs pros-pères.

Oumoul Koultchoumi Ahidjo, organisatrice. «Je souhaite en faire davantage pour notre jeunesse»

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S a n t é L’OE I L DU SAHEL N°1120 du mercredi 12 septembre 20188

Par Olive Atangana

L’épidémie de choléra décla-rée au mois de mai 2018 conti-nue sa progression dans la régiondu Nord. Le constat fait par ladélégation régionale de la SantéPublique pour le Nord est quedepuis mai dernier, des cas decholéra continuent d’être enre-gistrés dans cette partie du pays.A ce jour, les informations gla-nées à bonnes sources à l’issue dela réunion de coordination tenueà Yaoundé le 10 septembre, révè-lent que 09 districts de santé sur15 sont déjà en épidémie, avec189 cas et 20 décès enregistrésentre mai et septembre danscette région. Aussi, deux nou-veaux cas sont survenus dans leDS de Garoua 1er. Ce qui fait decette région, la plus touchée parl’épidémie, loin devant celle duCentre avec un seul cas de décèsdepuis le début de cette énièmeépidémie au Cameroun. Le paysenregistre donc 21 décès liés aucholéra au total. «Il nous a étédonné de constater que depuistrois semaines la région duCentre n’a pas connu de nou-veaux cas. Celle qui nous causedes soucis c’est le Nord.Normalement on devrait déjàcontrôler et circonscrire l’épidé-mie ici mais ce n’est pas le cas»,avoue notre source au Minsanté.

Et comme relevé lors denotre récent article, les craintesd’une expansion de l’épidémiedans d’autres DS sont effectives,avec Garoua 1er qui est entré luiaussi dans la danse. «Quandl’épidémie avait commencé, plu-sieurs personnes n’avaient paspris conscience des risques de lamaladie. En plus, la lutteconcerne d’autres administra-tions. Donc, on essaie à notre

niveau, de faire ce qui nousrevient comme tâche. Nous nepouvons pas prendre des initia-tives qui ne relèvent pas denous», se justifie notre source.En fait, les ministères del’Administration territoriale, del’Education de base, desEnseignements secondaires, desMines et de la Communicationsont aussi entre autres concernéspar cette lutte contre l’épidémie.«Sur le terrain, chaque ministèreessaie de faire son travail. Pourvoir les défaillances de chacun, ilfaut une étude qui va évaluer laqualité des actions menées parune administration sur le terrain.Pour le moment, on ne parle quede représentativité», fait savoirnotre source. Ce d’autant plusque des «actions devaient êtremises en place». Qu’à cela netienne, «Compte tenu de l’am-pleur que l’épidémie est en trainde prendre, nous avons tenu jeudidernier, une réunion ici àYaoundé avec le Directeur de lalutte contre la Maladies, les

Epidémies et les Pandémies etles responsables de la région duNord en vue de recadrer lesréponses à apporter, donner denouvelles orientations, redynami-ser», souffle une source.

DISPOSITIONS EN AMONTLe problème des latrines, de

l’accès à l’eau potable, lesadductions en eau potable serecrutent entre autres dans lesfacteurs de risques du choléra. Ace sujet, «Si on pouvait prendredes dispositions en amont. Onparle de ça depuis des annéesmais ces populations du Nord onttoujours des problèmes d’accès àl’eau potable. En réalité tant quevont perdurer les problèmesd’eau, on n’est pas sorti de l’au-berge. Pareil pour le problèmedes latrines. Vous avez dans cetterégion des gens qui sont accro-chées aux mœurs. Les gens habi-tuées à ne pas utiliser leslatrines. Même si nous passonsles messages, il faut que ce genrede pratiques cessent», déclare

notre source. Voilà pourquoi Lesautorités administratives deman-dent aux différents maires demettre un accent particulier surla construction des points d’eaupotable dans leurs municipalitéscar, selon elles, les populations,pendant les saisons des pluiesconsomment habituellement leseaux qui inondent les sols. L’eaudevrait désormais être traitéeavant sa consommation. Deslatrines devraient êtreconstruites et utilisées effective-ment.

Pour l’heure, le plan deriposte suit son cours. Ilconcerne «la nécessité d’organi-ser des séances d’avec des res-ponsables concernés et non parl’épidémie, sur la qualité de laprise en charge des cas parce quede nouveaux districts de santé sesont retrouvés en épidémie. Lespopulations sont en train d’êtresensibilisées. Des actionspérennes à long termes sont aussien réflexion», apprend-on. Etpour anéantir l’épidémie, lesautorités sanitaires de la régionainsi que leurs partenairesmènent des campagnes sur le ter-rain et prennent en charge lespersonnes affectées par l’épidé-mie. Selon la délégation régio-nale pour la Santé Publique pourle Nord, des mesures à moyen età long termes devraient êtreprises pour complètement éradi-quer l’épidémie à savoir : la sen-sibilisation des populations à tra-vers les médias, dans les réunionsou les lieux de cultes. Commequoi, la prévention reste la seulearme efficace pour éviter unepropension dans la région del’Extrême-Nord, la plus peupléedu Septentrion. En 2015, l’épi-démie y avait fait plus de 150victimes.

NORD. Deux nouveaux cas sont survenus à Garoua 1.

09 districts de santé frappés par le choléra

Propos recueillis par MarieLucie Ayaka

Qu’est-ce que le micro-biote intestinal ?

Le microbiote intestinal ouflore intestinale est un ensembledes microsorganismes non patho-gènes vivant dans le tube digestif.Chaque être humain possède unmicrobiote spécifique qui lui estpropre et ceci constitue une véri-table empreinte identifiable. Lemicrobiote du corps humain(intestin, peau) fait un à deux kg

du poids corporel. Il sedéveloppe en symbioseavec le corps humain etl’aide à lutter contre lesagents pathogènes. Laflore intestinale se consti-tue d’environ 10 puis-sance 14, c'est-à-dire 100000 milliards de bacté-ries en plus des virus,champignons et autres.

Quel est son rôledans l’organisme ?

Le microbiote joueplusieurs rôles dans l’or-ganisme à savoir : il faci-lite la digestion par la fer-

mentation des aliments que nousingérons qui permet une meil-leure absorption des nutrimentsessentiels (sucre, protéines,acides gras …) Ces micro-orga-nismes agissent sur l’immunitéparce qu’ils aident à développerune défense contre les agentspathogènes nocifs et responsa-bles des maladies. Le microbioteest également une synthèse decertaines vitamines. Sur le planneurologique ces micros orga-nismes sont considérés comme un

véritable organe caché enconnexion directe avec le sys-tème nerveux.

Quelles sont les causes dudéséquilibre de la flore intes-tinale ?

La principale cause est l’ali-mentation, les modifications durégime alimentaire peuvent aussiinduire un déséquilibre. Laconsommation des antibiotiqueset les traitements anti cancéreuxpeuvent également être à l’ori-gine de ce déséquilibre.

Quelles sont ses consé-quences ?

Les conséquences sontvariées. On parle d’une dysbiosequi peut entrainer : des maladiesinflammatoires chroniques del’intestin (Mici) telles que lamaladie de crohn…Le diabète detype II, le syndrome métabo-lique, l’obésité, certains troublesneurologiques comme l’autismebien que des recherches sont encours afin de déterminer si unlien réel existe.

Quels en sont les traite-

ments ?Il faut consommer des pro-

biotiques sous forme de yaourtou de complément alimentaire.(Le probiotique est un micro-organisme vivant qui, apporté enconcentration suffisante, va exer-cer un effet de santé durant letransit intestinal. Les probio-tiques alimentaires sont des bac-téries lactiques qui sont rajou-tées dans les yaourts et quiapportent des bénéfices ensanté). En milieu hospitalier onpeut procéder à la transplanta-tion fécale. C’est dire qu’on peutimplanter le microbiote d’undonneur sain à un patient. Oualors réimplanter le propremicrobiote d’un patient prélevéavant un traitement anticancé-reux par exemple.

Comment entretenir saflore intestinale ?

Il faut améliorer son régimealimentaire en consommant desaliments riches en fibres. Eviterla consommation excessive d’an-tibiotiques lorsque ce n’est pasnécessaire. Avoir une alimenta-tion équilibrée au quotidien.

Des malades atteints du choléra.

GAROUA. Comment les établissementsscolaires luttent contre le choléra

Miryam Bainou (stg)

«Se Laver les mains avec de l’eau etdu savon pour éviter le choléra.» Leslogan est bien connu dans la ville deGaroua et les populations se le répè-tent à longueur de journée depuis queles autorités sanitaires ont déclaréque l’épidémie avait refait surface.Contagieuse par la saleté en géné-rale, cette maladie connue de toussévit actuellement dans la région duNord. Dans un communiqué rendupublic le 03 septembre dernier, jourde la rentrée scolaire, le déléguérégional de la Santé publique pour leNord, Arabo Saidou, invitait lespopulations à prendre des mesuresparticulières pour se prémunir de lamaladie. Les autorités administra-tives sont elles aussi montées au cré-neau. Le gouverneur notamment, ademandé aux responsables d’établis-sements de veiller particulièrement àfaire respecter les conditions d’hy-giène dans les établissements sco-laires afin d’éviter la maladie.A l’école publique de Foulbéré àGaroua par exemple, les mesures deprotection contre le choléra sont derigueur. Les responsables de cet éta-blissement ont à cet effet mis au pro-pre les toilettes et les alentours decette école. Le personnel enseignantet les élèves mettent une attentionparticulière à l’application desmesures de lutte contre le choléra.«Nous dispensons les cours d’hygiènedans toutes les classes, ainsi qu’endehors des salles de cours. Afind’améliorer la qualité d’hygiène ausein de l’établissement, nous avonsétabli un partenariat avec Biofarmaqui nous fournit des produits de soinet des savons. Les enseignants quantà eux, font également passer le mes-sage dans les leçons. Nous envisa-geons d’innover avec la sensibilisa-tion des enfants par des sketchs parexemple», nous confie Aben NicoAben, directeur de l’école publique deFoubéré. Autre lieu, l’école maternelle bilinguede Foulbéré. La situation est un peuplus difficile pour les responsables decet établissement du fait que l’écoleest constituée des enfants qui ont dumal à se prendre en charge eux-mêmes. Dans l’établissement quedirige Janette Kibon, les enfants sontinitiés à la lutte contre le choléra pardes exemples concrets en salle et desactes mettant en scène les gestes àfaire pour éviter la maladie. «Lesenfants viennent à la maternelle sui-vant des mentalités différentesacquises dans les familles. Ne pasmanger les aliments sales, se laver lesmains avec de l’eau et du savon sontdes précautions que nous inculquonsaux enfants afin qu’ils en fassent bonusage. A cet âge, l’enfant tout seul nepeut pas encore savoir comment évi-ter la maladie, il faut donc avoir uneattention particulière pour chacund’eux», affirme la directrice.Dans d’autres écoles, le nombreexponentiel d’enfants complique lesuivi des écoliers dans la mise en pra-tique des règles d’hygiène en milieuscolaire. «Les enfants sont très nom-breux et il n’est pas aisé de les suivreétant donné que les plus grands bous-culent les petits au moment de se ser-vir au robinet. Les effectifs ne per-mettent pas de suivre tous lesenfants. L’année dernière nous avionsun effectif d’environ 728 élèves pourdeux robinets. Ce n’est pas encoresuffisants mais nous avons mis enplace un dispositif qui permet de sui-vre au maximum les élèves afin d’évi-ter la maladie», nous indique Bouba,directeur de l’école publique deKolleré.

Dr Haoua Tebere, Radiologue.

«Il faut éviter la consommation excessive d’antibiotiques»

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E c o n o m i eL’OE I L DU SAHELN°1120 du mercredi 12 septembre 2018 9

Propos recueillis parVladimir Martin

D’où viennent les orangesvendues à Maroua ?

Les oranges vendus àMaroua viennent du grand sudmais principalement du Nigériavoisin.

Ces fruits sont rares sur lemarché depuis quelquessemaines déjà. Que se passe-t-il ?

Nous avons beaucoup de dif-ficultés pour arriver jusqu’àMaroua avec les oranges. Avantque les oranges arrivent àMaroua quittant du Nigéria, ilfaut entre quatre ou cinq joursparfois même six. S’il pleut lesvéhiculent sont bloqués parcequ’il y a tellement de boue et lesroutes sont impraticables à par-tir du Cameroun. Donc générale-ment, nous sommes obligés d’at-tendre des journées entières pourque l’eau baisse un peu et que laterre soit stable. Vous voyezdonc que ce n’est pas évident. Si

les oranges font deux ou troisjours dans les sacs stationnéessur place ça commence à segâter. C’est comme les oignonsdès qu’un est pourris il conta-mine les autres.

Quand les fruits arrivent àMaroua, comment procédez-vous ?

Dès que nous arrivons àMaroua, nous procédons autriage immédiat pour enlever cequi est gâté et on met de côté.Mais maintenant qu’il y amanque de fruits, quand ça vientles revendeurs ne patiententplus. Ils prennent directement etils vont trier chez eux.

D’où viennent ces reven-deurs ?

Ils viennent de partout,Mokolo, Yagoua, Bogo, Kaélé...Pour ceux de Mora comme ilssont sur la route, ils n’ont pasbesoin d’arriver jusqu’ici. Maisdepuis que la frontière de Bankiest fermée ils sont obligés defaire comme les autres.

Quel est le délai de vente ?Généralement le délai de

vente est d’une semaine. Nousavançons l’argent pour la moitiéde la cargaison et après unesemaine les fournisseurs duNigéria viennent reprendre leurargent ou alors récupérer lesprêts.

Combien de sacsd’oranges prenez-vous parcargaison ?

Avant on prenait 200 sacsd’oranges. Mais maintenantnous en prenons juste 100 ou

120 avec beaucoup de difficultéspuisque la production est mau-vaise. Dans un sac, on trouveentre 500 et 750 fruits çadépend de la grosseur des fruits.

En moyenne, combiencoûte un sac d’oranges ?

Bon ça dépend, au Nigéria,c’est entre 25 000 et 28 000francs. Mais actuellement çacoute 30 000 francs CFA. Bonmaintenant il faut ajouter 2 500francs par sac pour le dédouane-ment et 1 500 francs que lespoliciers arrachent en route. Tuvois que ça fait presque 35 000francs, il faut maintenant ajou-ter le transport et le chargementà Mobi et le déchargement àMaroua. Les chauffeurs doiventaussi avoir leur ration pendant levoyage. Donc au final pour qu’unsac d’oranges arrive à Maroua,il faut débourser au moins 40000 francs. C’est pourquoi lesoranges coutent chers à Maroua.

Que faites-vous desoranges pourries ou tropmûres ?

Parfois nous les jetons, par-fois aussi il y a des gens quiachètent ça pour nourrir lesporcs ou d’autres animaux avec.Mais l’essentiel des pourris estjeté.

Comment faites-vous pourvous en tirer quelques béné-fices ?

Bon on ne transporte pas queles oranges. On prend égalementdes bananes, des avocats et desananas. Donc on essaye de sedébrouiller comme on peut maisje vous assure ce n’est pas facile.

Mais que se passe-t-il sou-vent en route lorsque vousramenez les oranges ?

Vraiment la douane et lapolice dérangent beaucoup. C’estcomme si on travaillait pour eux.Quand on dédouane, on payeencore à la police. Quand le poli-cier voit ça il sait que ça sort duNigéria et il vous menace pourque vous lui donniez de l’argent.On ne veut pas perdre du tempsde peur que les fruits se gâtentou que la pluie nous coince. Doncils profitent de cette situationpour nous prendre de l’argent.Même si vous avez tous lespapiers, vous allez payer. Parvoyage, nous dépensons aumoins 300 000 francs parcamion rien qu’entre la douaneet la police. Maintenant on nousdemande de faire le certificatd’origine, quand vous l’avez, unpolicier vous dit que ça c’estpour le Ngomna. Et que lui, ilveut aussi sa part sinon vous nepassez pas.

Et maintenant commentfaites-vous ?

Bon ces derniers jours ons’approvisionne vers le sudcomme la route est praticable etça nous évite certaines tracasse-ries. Mais avec ce qu’on donne àla police, on dépense environà200 000 par voyage. Mais, il ya un autre problème. Les sacsqui viennent du sud sont trèspetits. Ce sont des sacs de 50 kgdonc c’est pénible et c’est despertes pour nous. Les orangesdonnent du bénéfice quand vousen prenez beaucoup. Mais cesjours, c’est un peu difficile.

Aboubakar Yaya, grossiste et transporteur d’oranges.

«La douane et la police nous dérangent beaucoup»

Par Vladimir Martin

Dans les marchés de la villede Maroua, les oranges ont dis-paru des étals. Une situation quin’est pas sans conséquence pourbeaucoup. Moussa, gardemalade ces derniers jours estdans tous ses états. «J’ai déjàfait trois fois le tour du marché.Je ne trouve pas d’oranges.Pourtant avant il se vendait cesfruits ici», explique-t-il en poin-tant du doigt un carrefour bienfréquenté du lieu-dit marchéabattoir à Maroua. Pour soula-ger son malade hospitalisé àl’hôpital régional de Maroua,juste à un jet de pierre de là, il adû prolonger son chemin dequelques dizaines de mesures àla recherche du désormais pré-cieux fruit. «J’en ai d’abordscherché en face de l’hôpital rien,puis au carrefour prison, encorerien. J’aurai pu me contenterd’autres fruits mais ma femmene veut pas un autre fruit que lesoranges même pas les manda-rines qui semblent abonder cesderniers jours» explique-t-il encontinuant sa quête sous leregard visiblement compatissant

des vendeurs d’oranges.Ces derniers qui se sont

reconvertis dans la vente desarachides à la coque, des man-darines ou des dattes, l’explica-tion est toute trouvée. «Lesoranges on les faisait venir soitdu sud du pays ou du Nigériavoisin. Nos fournisseurs du sudont arrêté de nous fournir desoranges sans explicationsconvaincantes. Personnellementj’en avait deux, un à l’ouest etl’autre dans le sud-ouest. Celuide l’ouest me dit à chaque foisqu’il ne trouve pas de camion etcelui du Sud-ouest me dit ouver-tement qu’il ne peut plus pren-dre le risque de mettre soncamion en route avec la situa-tion qu’il y a là-bas sauf si jeprends sur moi d’acheter au prixdouble et de m’engager sur soncamion si quelque chose arrive.Ça je ne peux pas parce que jene vais quand même pas vendreun fruit à 125 francs ou plus.Maintenant du côté du Nigériala production n’est pas du toutbonne. C’est un grand marchéde production mais c’est aussiun grand marché de consomma-tion. Si pour eux même n’est pas

suffisant ils ne nous en vendrontcertainement pas c’est commeça qu’ils sont. Et même s’ilsvenaient à le faire, les fruitsarriveront ici très mures par cequ’ils mettent plus de temps queprévus en route à cause du mau-vais état des routes en ces tempsdes pluies. Et des fruits déjàmûrs sont des pertes à plus de50% parce qu’il y a trop d’humi-dité». Oumarou, grossiste vaplus loin. «En fait les oranges nemarchaient plus trop ici, et c’estla saison des pluies les camionsfont plutôt du transport d’oi-gnons et voilà. Le peu de fruitqu’on peut transporter finis auNord ou dans l’Adamaoua»confie-t-il

«Les oranges sont un sec-teur de l’industrie des fruitsassez rentable pour les gros-sistes mais donc la filièreconnait quelques conflits depuisun certain temps. En réalitéderrière cette activité ce sontplus les grossistes qui font desgros gains au détriment desproducteurs. Pourquoi parceque les grossistes achetaient deschamps entiers et les faisaientrécolter à la charge des produc-

teurs. Ce qui pour ces dernierspouvaient créer quelquesdépenses supplémentaires. Or ily’a des acteurs nouveaux quisont entré dans ce commerce.Ce que les grossistes ne vousdisent pas et ne vous diront pro-bablement jamais ce qu’ils sonten concurrence avec des ache-teurs qui viennent du Gabon, duCongo et de la Centrafrique.Que certains parmi eux préfè-rent même s’intéresser à cemarché parce que c’est beau-coup plus rentable. Donc leurcargaison a simplement changéde direction c’est tout», croitsavoir Léa N, économiste,

l’analyse d’une autre manière.Selon elle.

Un changement de cap frui-tier qui des répercussions àMaroua et dans la région del’Extrême-Nord. Les petitsgrossistes pris de court sont endifficulté. «J’ai fait le con en nefaisant que le commerce desoranges. Je veux me reconvertirdans l’avocat mais je ne mai-trise pas trop la conservation.Donc j’observe encore» expliquel’un d’eux. Entre temps, les ser-vices du contrôle du commercescrutent également des straté-gies pour ramener à la normalece secteur.

MAROUA. Ces agrumes sont quasi introuvables depuis plusieurs semaines.

Le commerce des oranges n’est plus juteux

CITRONS.

La vente des citrons va bontrain pour les commerçants deL’Extrême-Nord. Le carton decitrons dit «carton Diamaor»se vend à 4000 francs CFA aumaximum. Ce qui permet auxdétaillants de faire des petitstas de 50 et 100 francs pourfaire plus de bénéfices et tirerleur épingle du jeu. Ces fruitsproviennent du Diamaré et duMayo-Tsanaga.

MANDARINES.

Ces fruits se vendent au prixde 50 francs CFA l’unité. Bienque complémentaires desoranges qui manquent sur lemarché, les populations nel’apprécient pas.

Au ma r c h é

Des oranges.

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M e s s a g e L’OE I L DU SAHEL N°1120 du mercredi 12 septembre 201810

O B S È Q U E S

Ministère de l’Enseignement SupérieurUNIVERSITÉ DE MAROUA

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE MAROUACONCOURS D’ENTREE 2018/2019

Filières concernées

Concoursd’Entrée en :

• Agriculture, Elevage et Produits Dérivés ;• Energies Renouvelables ;• Génie Civil et Architecture.• Génie Textile et du Cuir ;• Hydraulique et Maîtrise des Eaux ;• Informatique et Télécommunications ;• Météorologie, Climatologie, Hydrologie et Pédologie ;• Sciences Environnementales.

• 1ère ANNEE DES INGENIEURS, Diplôme requis : BACCALAUREAT• 3ème ANNEE DU CYCLE DES INGENIEURS DE TRAVAUX,

Diplôme requis : DUT/BTS • 4ème ANNEE DU CYCLE DES INGENIEURS DE CONCEPTION,

Diplôme requis : Licence ou Ing. des travaux

DOSSIERS (entre autres) :• Une fiche individuelle dûment remplie • Une photocopie certifiée conforme de la carte nationale d’identité ;• Une photocopie certifiée conforme de l’acte de naissance datant de moins

de trois (03) mois ;• Les relevés de notes et les Diplômes du Probatoire ou du GCE/OL, du

Baccalauréat ou du GCE/AL certifiés ;• Un certificat médical délivré par un médecin de l’Administration ;• Un extrait de casier judiciaire (bulletin n°3) datant de moins de trois (03)

mois ;• Le transfert Express Union de vingt mille francs (20 000 F CFA) de frais de

concours ;

• DATE LIMITE DE DEPOT DES DOSSIERS : 12 Septembre 2018 dans lesDélégations Régionales du MINESEC et à l’Ecole Nationale SupérieurePolytechnique de l’Université de Maroua ;

• DATES DU CONCOURS : 15 et 16 Septembre 2018POUR TOUT RENSEIGNEMENT : 697 90 84 21 / 694 19 36 07/ 677780778

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J u s t i c eL’OE I L DU SAHELN°1120 du mercredi 12 septembre 2018 11

Par Florette Manedong

Ils sont au total 15 :Abdoulahi Ahmadou, SaniKaoussa, Oumarou Bouba, SadiKaoussa, Abdoulahi Ahmadou,Ali Ibrahim, Ali Gorege,Mohamadou Aboubakar,Mahamadou Adamou,Younoussa Yousafa, AbdoulayeMohamed, Gny Ali, MohamedSani Alhadji, MoussaMohamed, Mohamadou Sani,Emgae Alhassane et AhyaGosmane, qui n’auront plus pourdomicile, les geôles de la prisonprincipale de Kondengui àYaoundé. C’est qu’à l’audiencede mercredi 05 septembre der-nier au tribunal militaire deYaoundé, leur non-culpabilité aété reconnue au bénéfice dudoute. Une grande joie pour cesderniers qui avaient perdu toutespoir et ne ressassaient que denoires idées à longueur de jour-née. Une joie, toute aussiimmense pour leur conseil, MeEmmanuel Simh qui de son pro-pre aveu est «agréablement sur-pris. Je me suis battu pour leurslibération, certes, mais je necroyais pas que le tribunal lesremettrait tous en liberté. Jepenchais pour quelques-uns seu-lement, au regard de leur nom-bre. 3 ou 4, mais même pas 10.La joie est donc à son summumcompte tenu de la décision dejustice et au regard du travailabattu».

Dans les faits, la situation

remonte à 2014. A cettepériode, 15 personnes sontarrêtées dans le départementdu Moungo, aux encablures dePendja et Manjo précisément.Ces gens ont pour travail decouper dans les forêts duMoungo, où abonde une espècede bâton qui sert à conduire lesbœufs, ce bois spécifique et lesrevendent aux bouviers, leursprincipaux clients. Alorslorsque le terrorisme com-mence à l’Extrême-Nord, unchef de village de la zone lessoupçonne d’appartenir à lasecte Boko Haram, «compte-tenu de leur morphologie».

Pourtant, dans ces zones préci-sément, ils sont présents depuisde nombreuses années et ymenaient jusqu’alors paisible-ment leurs activités.

Ils vont ainsi être interpel-lés, tous les 15, et amenés àDouala, comme étant des mem-bres de la secte Boko Haram.Or, nous sommes en 2014 etcette année-là, le texte de loisur le terrorisme n’est pasencore signé. Ils ont donc étépoursuivis pour sécession,Immigration clandestine,Insurrection, préparatifs dan-gereux rébellion et bandearmée. Des faits prévus et

réprimés par les articles 74,111, 116 et 248 du code pénal.Ils vont ainsi être conduits à laDirection de la police judiciairede Douala, avant d’être traînésà Yaoundé, et présentés devantle juge militaire statuant enmatière criminelle. Avant leurarrivée à Yaoundé, il y a 4autres personnes, desNigérians, qui vont être inter-pellés à Edéa, en partance pourYaoundé, et joints au mêmegroupe. Ils sont désormais 19.

Seulement, les 4 nigériansvont être remis en liberté pourincompétence du juge militaire,parce qu’il leurs était reprochésimplement les faits d’immigra-tion clandestine. Après enquête,il a été déterminé qu’ils n’appar-tenaient pas au même groupe etils ont donc été remis en libertéaprès 2 années et demi de déten-tion.

Mercredi dernier au tribunalmilitaire donc, les 15 autres ontété déclarés non coupable aubénéfice du doute. Le Tribunal asuite à cela ordonné la remisedes scellés qui étaient constituésde machettes et hachettes quileur servaient à couper du bois,et signé leur remise en libertéimmédiate. Après donc formali-tés au niveau de la prison, «les15 du Moungo» pourrontretrouver leurs familles et conti-nuer de vaquer à leurs occupa-tions, après quand même plus de3 années passées en détentiongratuitement.

AFFAIRE DES 15 DU MOUNGO. Leur innocence a été reconnue par le tribunal militaire de Yaoundé.

Déclarés non coupables au bénéfice du doute

Une vue de la salle d'audience du tribunal militaire de Yaoundé.

Par Florette Manedong

Le chapitre II du titre II ducode pénal camerounais traitedes peines principales. Sa pre-mière section est consacrée à lapeine de mort. L’article 22 parledes conditions préalables àl’exécution : en alinéa (1), toutecondamnation à mort est sou-mise au président de la répu-blique en vue de l’exercice deson droit de grâce. L’alinéa (2)stipule que tant qu’il n’a pas étéstatué par le président de la

république sur la grâce ducondamné, aucune condamna-tion à mort ne peut recevoird’exécution. (3) la femmeenceinte ne subit la peine demort qu’après son accouche-ment, et en alinéa (4), aucuneexécution ne peut avoir lieu lesdimanches et jours fériés.

L’article 23, s’appesantit surl’exécution : alinéa (1), lecondamné à mort est exécutépar fusillade ou pendaison sui-vant ce qu’il est décidé par l’ar-rêt portant condamnation.

L’exécution est publique, saufs’il en est autrement décidé parla décision de rejet du recoursen grâce. Alinéa (2), les corpsdes suppliciés sont remis à leursfamilles si elles les réclament, àcharge pour elles de les faireinhumer sans aucun appareil.Alinéa (3), le procès-verbald’exécution et éventuellementun communiqué officiel peuventseuls être publiés dans la presse.(4) enfin, un décret fixe lesconditions d’application du pré-sent article.

La section II évoque l’em-prisonnement, de même quel’article 24 : l’emprisonnementest une peine privative de libertépendant laquelle le condamnéest astreint au travail, saufdécision contraire et motivée dela juridiction. L’article 25 traitedu pécule. Dans son alinéa (1),le produit du travail du détenuest affecté ainsi qu’il suit : 1/3au trésor public ; 2/3 à laconstitution du pécule. En ali-néa (2), les modalités d’applica-tion du présent article, notam-ment les conditions de gestiondu pécule sont fixées par voieréglementaire.

Section III, de l’amende.Article 25-1, l’amende. Alinéa

(1) : l’amende est une peinepécuniaire en vertu de laquellele condamné, personne physiqueou morale, verse ou fait verserau trésor public une sommed’argent déterminée par la loi.Alinéa (2), le taux maximum del’amende applicable aux per-sonnes morales est égal au quin-tuple de celui prévu pour lespersonnes physiques. Alinéa (3),Lorsqu’une personne morale estcoupable d’un crime pour lequelseule une peine d’emprisonne-ment est prévue, l’amendeencourue est d’un million (1000 000) à cinq cent million(500 000 000) de francs.

La section IV traite de ladissolution, l’article 25-2 égale-ment. Alinéa (1) : la dissolutionest la peine capitale susceptibled’être prononcée contre unepersonne morale. Alinéa (2), ladissolution peut être prononcéeà l’encontre d’une personnemorale qui a agi en violation deson objet social. Alinéa (3), ladécision prononçant la dissolu-tion de la personne morale com-porte le renvoi de celle-cidevant la juridiction compétentepour procéder à sa liquidation,à la diligence du Ministèrepublic.

POINT DE DROIT. Elles traitent de la peine de mort à la dissolution en passant par l’emprisonnement et les amendes.

Les peines principales en droit camerounais

AFFAIRES FALMATADALIL ET ADAMA GANA. Nouveau renvoi au1er octobre 2018

Par F.M

Toujours pas d’audience pourles affaires Falmata Dalil etAdama Gana et cie au tribu-nal militaire de Yaoundélundi 03 septembre dernier.Et pour cause, la présidentedu tribunal, déjà souffrante àla dernière audience, l’estencore de plus belle et ad’ailleurs pris un congé pourses soins. A-t-on pu appren-dre des conseils de la défense,dont l’information a été por-tée à leur connaissance enoff. Pourtant, figurait au rôledu jour en numéro 3 et 6, les-dites affaires. Comme depuisplus de 4 audiences mainte-nant, celle du 03 septembredernier n’a également pu setenir, même pas pour signifierun renvoi.A l’audience du 06 août, laprésidente de la collégialitéavait décidé de reprendreentièrement la procédure, enraison de l’entrée dans laprocédure, d’un nouvel asses-seur. Ce qui n’avait pas vrai-ment enchanté la défense quidès la prochaine audience,celle du 14 août 2018, avaitplaidé pour que lesditesaffaires se poursuivent serei-nement, sans aucune reprise.Il avait d’ailleurs argué quele nouvel assesseur disposaitde plusieurs moyens pour êtreà jour dans cette procédure etqu’on ne pouvait la retarderpour sa seule gouverne. Il enavait été de même pour l’af-faire du 1er adjoint au mairede Kolofata, dont un pro-blème de PV se posait.Devant l’impossibilité duministère public de produirele registre concordant et por-tant le même numéro à l’en-registrement que celuicontenu sur le PV, l’affaireavait tout simplement connuune nouvelle tournure.Ainsi, convaincu, le Tribunalavait décidé à cette audiencedu 14 août de reconduire lesdifférents délibérés au 27août suivant. Impossible detenir à cette date lesditesaudiences parce que souf-frante, la présidente du tribu-nal avait alors repoussé unenouvelle fois le délibéré au 03septembre 2018. N’allant pasmieux et en congé, le délibéréà cette date a une nouvellefois été repoussée à 1er octo-bre 2018 cette fois, avecespoir qu’aucun évènementfâcheux ne viendrait une nou-velle fois empêcher à cettedate, la tenue de cetteaudience qui marquerait là enréalité, la fin de la procédure,parce que n’est plus attendueà ce stade que le verdict.

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M e s s a g e L’OE I L DU SAHEL N°1120 du mercredi 12 septembre 201812