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B174 JDP 2012 d’exclure un syndrome de Schnitzler. Devant cette éruption urtica- rienne évoluant par poussées, liée au froid avec note articulaire, le diagnostic de FCAS était évoqué cliniquement et confirmé par l’identification de la mutation hétérozygote p.Thr348Met du gène CIAS1-NLRP3. Discussion.— Le FCAS est une maladie héréditaire autosomique dominante très rare, sous-type de CAPS avec les syndromes de Muckle-Wells et CINCA. Ce syndrome a été d’abord rapporté dans des familles d’Amérique du Nord et d’Europe, puis de rares cas ont été rapportés ailleurs mais il n’y a jamais eu de cas chinois rapporté à notre connaissance. La mutation identifiée est la plus fréquente dans les CAPS ne laissant pas de doute diagnostique. Un traitement par Anakinra ® a été débuté. Conclusion.—Il s’agit du premier cas chinois de FCAS rapporté dans la littérature. Déclaration d’intérêts.— Aucun. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.276 P122 Les connectivites chez l’homme S. Diadie , S. Diallo , N.B. Seck , B.A. Diatta , A. Diop , M. Ndiaye , M. Diallo, F. Ly, S. Niang, M.T. Dieng, A. Kane Service de dermatologie, hôpital Aristide-Le-Dantec, Dakar, Sénégal Auteur correspondant. Mots clés : Connectivites ; Sexe masculin Introduction.— Les connectivites atteignent de prédilection les femmes jeunes. Dans le sexe masculin, elles sont par contre plus graves. Cette sévérité et l’absence d’étude ont motivé ce présent travail en déterminant les aspects épidémiologiques cliniques et évolutifs. Matériel et méthodes.Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée au service de dermatologie de Le Dantec, service de référence au Sénégal. Tous les dossiers de malades de sexe masculin atteints de connectivites sur une période de huit ans ont été colligés. Le dia- gnostic était clinique, immunologique, biologique et radiologique. Résultats.— Trente-six cas ont été recensés soit une fréquence hos- pitalière de 1,36 % avec une tranche d’âge allant de 20 à 60 ans, l’âge moyen était de 37,9 ans. La fréquence annuelle était de 4,5 cas par an, le sex-ratio était de 0,17. Le délai diagnostic était de 31 mois. La répartition des cas était la suivante : sclérodermie systémique 41,6 %, dermatomyosite 30,5 %, lupus 16,6 %, connec- tivite mixte regroupant lupus systémique, sclérodermie et/ou dermatomyosite 11,11 %. Les circonstances de découverte princi- pales étaient cutanéomuqueuses dans 100 % des cas, les signes généraux et fonctionnels étaient dans 81,6 %. Dans la scléroder- mie systémique, la sclérose cutanée était diffuse dans 73,3 %, la dermatomyosite était aiguë dans tous les cas, le lupus était systé- mique dans 100 % des cas. Les manifestations extracutanées étaient musculo-articulaires dans 77,8 %, cardiovasculaires dans 58,3 %, digestives dans 61,1 %, pleuro-pulmonaires dans 47,2 %, rénales dans 41,7 %. Après traitement on a obtenu une rémission clinicobiolo- gique dans la moitié des cas. Les complications viscérales dans 16 % des cas étaient dominées par l’insuffisance cardiaque dans 8,3 % des cas, insuffisance rénale dans 5,5 % des cas, celles infectieuses étaient notées dans 30,5 %. La mortalité était de 20 % dont la majo- rité dans la première année suivant le diagnostic. Le décès était par collapsus cardiovasculaire, détresse respiratoire, d’insuffisance cardiaque globale avec hypertension artérielle pulmonaire sévère, insuffisance rénale chronique et 66 % de perdus de vue. Discussion.— Notre étude a montré la rareté des connectivites chez l’homme, dominées par la sclérodermie systémique. Leur gra- vité est attestée par le retard diagnostique, le caractère aigu des tableaux, l’intensité des manifestations viscérales et le nombre de décès dans la première année de suivi. Cela peut être lié aux moyens limités des malades et à la méconnaissance des connectivites. Conclusion.— La gravité des connectivites chez l’homme doit inciter à un diagnostic précoce. Les manifestations dermatologiques par leur accessibilité constituent un outil de diagnostic majeur. Déclaration d’intérêts.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.277 P124 Prurigo nodulaire réfractaire : penser à la pemphigoïde nodulaire K. Rhissassi a,, F. Hali a , K. Zouhair a , F. Marnissi b , S. Zamiati b , H. Benchikhi a a Service de dermatologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc b Service d’anatomopathologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc Auteur correspondant. Mots clés : Pemphigoïde nodulaire ; Prednisone ; Prurigo nodulaire Introduction.— La pemphigoïde nodulaire est une variante rare de la pemphigoïde bulleuse. Elle pose souvent un problème de dia- gnostic différentiel avec le prurigo nodulaire. Son traitement peut être difficile. Il nécessite le recours aux corticoïdes par voie géné- rale, parfois même aux immunosuppresseurs. Nous rapportons un cas de pemphigoïde nodulaire traitée par prednisone orale. Observation.— Une femme de 70 ans présentait depuis 15 ans des lésions papulo-nodulaires prurigineuses diffuses sur tout le corps et résistantes aux dermocorticoïdes. Trois mois avant son hospi- talisation apparaissaient des lésions vésiculo-bulleuses tendues de localisation acrale. À l’examen clinique, la patiente présentait des lésions papulo-nodulaires lichénifiées du tronc, des fesses et des quatre membres, sans lésion bulleuse. Il n’y avait pas de lésions urticariennes ni d’atteinte muqueuse. L’examen histologique d’une lésion papulo-nodulaire érosive montrait un décollement bulleux sous-épidermique riche en polynucléaires éosinophiles associé à un épiderme acanthosique avec une hyperkératose orthokérato- sique. L’immunofluorescence directe montrait un dépôt linéaire d’immunoglobulines G et de complément C 3 le long de la membrane basale épidermique, confirmant le diagnostique de pemphigoïde nodulaire. La patiente était traitée dans un premier temps par des dermocorticoïdes de classe forte associés à des émollients à base d’urée à 30 %, ainsi que des antihistaminiques. En l’absence d’amélioration, une corticothérapie orale à la dose de 0,5 mg/kg par jour était prescrite. L’évolution était alors marquée par un affais- sement des lésions papulo-nodulaires, sans apparition de lésions bulleuses. Le recul actuel est de un an. Discussion.— La particularité de notre observation réside dans la rareté de la pemphigoïde nodulaire. Quarante-six cas ont été décrits dans la littérature à ce jour. Dans les cas publiés, la pemphigoïde nodulaire était réfractaire aux dermocorticoïdes. Elle nécessite généralement un traitement systémique, notamment la predni- sone orale associée ou non à la dapsone ou à l’azathioprine. Notre patiente a été traitée avec succès par de la corticothérapie orale avec un affaissement des lésions et disparition du prurit quatre semaines après le début du traitement. Aucune lésion bulleuse n’est apparue après un recul d’un an. Conclusion.— Cette observation souligne l’intérêt de l’immunofluorescence directe devant tout prurigo nodulaire résistant aux traitements conventionnels. Déclaration d’intérêts.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.278 P125 Alopécie frontale fibrosante : série de 55 cas, huit avec papules du visage

Prurigo nodulaire réfractaire : penser à la pemphigoïde nodulaire

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ans les CAPS ne laissant pas de doute diagnostique. Un traitementar Anakinra® a été débuté.onclusion.—Il s’agit du premier cas chinois de FCAS rapporté dans

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Service de dermatologie, hôpital Aristide-Le-Dantec, Dakar,énégalAuteur correspondant.

ots clés : Connectivites ; Sexe masculinntroduction.— Les connectivites atteignent de prédilection lesemmes jeunes. Dans le sexe masculin, elles sont par contre plusraves. Cette sévérité et l’absence d’étude ont motivé ce présentravail en déterminant les aspects épidémiologiques cliniques etvolutifs.atériel et méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective réaliséeu service de dermatologie de Le Dantec, service de référence auénégal. Tous les dossiers de malades de sexe masculin atteints deonnectivites sur une période de huit ans ont été colligés. Le dia-nostic était clinique, immunologique, biologique et radiologique.ésultats.— Trente-six cas ont été recensés soit une fréquence hos-italière de 1,36 % avec une tranche d’âge allant de 20 à 60 ans,’âge moyen était de 37,9 ans. La fréquence annuelle était de,5 cas par an, le sex-ratio était de 0,17. Le délai diagnostic étaite 31 mois. La répartition des cas était la suivante : sclérodermieystémique 41,6 %, dermatomyosite 30,5 %, lupus 16,6 %, connec-ivite mixte regroupant lupus systémique, sclérodermie et/ouermatomyosite 11,11 %. Les circonstances de découverte princi-ales étaient cutanéomuqueuses dans 100 % des cas, les signesénéraux et fonctionnels étaient dans 81,6 %. Dans la scléroder-ie systémique, la sclérose cutanée était diffuse dans 73,3 %, laermatomyosite était aiguë dans tous les cas, le lupus était systé-ique dans 100 % des cas. Les manifestations extracutanées étaientusculo-articulaires dans 77,8 %, cardiovasculaires dans 58,3 %,igestives dans 61,1 %, pleuro-pulmonaires dans 47,2 %, rénales dans1,7 %. Après traitement on a obtenu une rémission clinicobiolo-ique dans la moitié des cas. Les complications viscérales dans 16 %es cas étaient dominées par l’insuffisance cardiaque dans 8,3 %es cas, insuffisance rénale dans 5,5 % des cas, celles infectieusestaient notées dans 30,5 %. La mortalité était de 20 % dont la majo-ité dans la première année suivant le diagnostic. Le décès étaitar collapsus cardiovasculaire, détresse respiratoire, d’insuffisanceardiaque globale avec hypertension artérielle pulmonaire sévère,nsuffisance rénale chronique et 66 % de perdus de vue.iscussion.— Notre étude a montré la rareté des connectivites

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Service de dermatologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, MarocService d’anatomopathologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, MarocAuteur correspondant.

ots clés : Pemphigoïde nodulaire ; Prednisone ; Prurigo nodulairentroduction.— La pemphigoïde nodulaire est une variante rare dea pemphigoïde bulleuse. Elle pose souvent un problème de dia-nostic différentiel avec le prurigo nodulaire. Son traitement peuttre difficile. Il nécessite le recours aux corticoïdes par voie géné-ale, parfois même aux immunosuppresseurs. Nous rapportons unas de pemphigoïde nodulaire traitée par prednisone orale.bservation.— Une femme de 70 ans présentait depuis 15 ans des

ésions papulo-nodulaires prurigineuses diffuses sur tout le corpst résistantes aux dermocorticoïdes. Trois mois avant son hospi-alisation apparaissaient des lésions vésiculo-bulleuses tendues deocalisation acrale. À l’examen clinique, la patiente présentait desésions papulo-nodulaires lichénifiées du tronc, des fesses et desuatre membres, sans lésion bulleuse. Il n’y avait pas de lésionsrticariennes ni d’atteinte muqueuse. L’examen histologique d’uneésion papulo-nodulaire érosive montrait un décollement bulleuxous-épidermique riche en polynucléaires éosinophiles associé àn épiderme acanthosique avec une hyperkératose orthokérato-ique. L’immunofluorescence directe montrait un dépôt linéaire’immunoglobulines G et de complément C3 le long de la membraneasale épidermique, confirmant le diagnostique de pemphigoïdeodulaire. La patiente était traitée dans un premier temps pares dermocorticoïdes de classe forte associés à des émollients àase d’urée à 30 %, ainsi que des antihistaminiques. En l’absence’amélioration, une corticothérapie orale à la dose de 0,5 mg/kg parour était prescrite. L’évolution était alors marquée par un affais-ement des lésions papulo-nodulaires, sans apparition de lésionsulleuses. Le recul actuel est de un an.iscussion.— La particularité de notre observation réside dans laareté de la pemphigoïde nodulaire. Quarante-six cas ont été décritsans la littérature à ce jour. Dans les cas publiés, la pemphigoïdeodulaire était réfractaire aux dermocorticoïdes. Elle nécessiteénéralement un traitement systémique, notamment la predni-one orale associée ou non à la dapsone ou à l’azathioprine. Notreatiente a été traitée avec succès par de la corticothérapie oralevec un affaissement des lésions et disparition du prurit quatreemaines après le début du traitement. Aucune lésion bulleuse n’estpparue après un recul d’un an.onclusion.— Cette observation souligne l’intérêt de

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