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Psychologie de l’utilité subjective espérée Eric Raufaste, Laboratoire Travail et Cognition CNRS & Université Toulouse-II

Psychologie de lutilité subjective espérée Eric Raufaste, Laboratoire Travail et Cognition CNRS & Université Toulouse-II

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Psychologie de l’utilité subjective espérée

Eric Raufaste,

Laboratoire Travail et Cognition CNRS & Université Toulouse-II

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1. L’individu humain n’est pas un maximiseur d’utilité

espérée mais un organisme vivant adapté à un

environnement

2. La recherche de dominance

3. Articulation des niveaux symboliques et

subsymboliques

4. Les jugements d’incertitude

5. Les jugements d’utilité

6. La combinaison de l’utilité et de l’incertitude.

La problématique de la décision humaine

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La recherche de dominance

1. La règle de dominance

2. La recherche de dominance guide la construction de

la représentation de la situation de décision

3. Pour pouvoir prendre une décision, il se produit des

effets de restructuration

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Début

Pré-édition (sélection des attributs

et hypothèses)

Recherche d’une hypothèse focale

Violation de dominance ?

toute l’Information

traitée ?

Possibilité d’une autre hypothèse focale ?

Est-il valable de

continuer le processus de décision

?

Restructuration de dominance

Violation éliminée ?

cisi

on

ab

and

on

te

mp

ora

ire

ou

non

non

non

non

oui

oui

oui

non

oui

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Articulation des niveauxSymbolique et subsymbolique

1. Les traitements subsymboliques automatisés

inconscients fonctionnent sur un mode analogique

(continuité) : reconnaissance de formes, intuition, etc.

2. Les traitements symboliques, moins automatisés,

plus conscients, à base de règles : langage,

raisonnement formel, etc.

3. Ces deux systèmes fonctionnent en parallèle

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Articulation des niveauxSymbolique et subsymbolique

=> fournir un montant financier en format numérique

ou une probabilité ne garantit pas un traitement

numérique

=> l’individu entraîné s’ajuste à la structure

statistique de son environnement… mais cela ne

garantit pas qu’il pourra exprimer symboliquement

cette structure

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• 4 Decks of cards

A B C D

• One deck is presented at a time

• The subject may take the card on the top

Damasio’s Decision Task

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•Each card is associated with an outcome

$100

either a gain...

-$100

or a loss

C

•The decision is to accept the card, or not

?

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• Each deck contains both types of cards

What the subject knows

• Overall, some decks are GOOD and some are BAD

• The game ends when 100 cards have been accepted

• Rewards and penalties only come when the card is taken

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What the subject does not know

A B C DAffect Bad Bad Good GoodReward Low High Low HighPunishment Low High Low HighProbability of a reward .5 .5 .8 .5Probability of apunishment

.5 .5 .2 .5

Expected Utility of a card -$25 -$25 +$30 +$25

A B C D Possible Rewards $50

$100$150

$150$200$250

$50$100$150

$150$200$250

Possible punishments $100$150$200

$200$250$300

$200$250$300

$100$150$200

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Summary of the taskNew trial

Get feedback

Decision

Process feedback

Reject

Accept

100 times

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Decision depending on trials and decks

0

10

20

30

40

50

60

70

801 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40 43 46 49 52 55 58 61 64 67 70 73

Trials

fre

qu

en

cy o

f a

po

siti

ve

ch

oic

e

Deck A

Deck B

Deck C

Deck D

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La subjectivisation des valeurs symboliques

ii rpruvV .

0 Utilité

Zone des pertes

Zone des gains

Valeur subjective

0

1

1

Po

ndé

ratio

n d

e la

pro

ba

bili

Probabilité fournie au sujet

0,5

0,5

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La question du cadrage (« framing »)

1. Les renversements de préférences

2. Le principe de compatibilité

3. La maladie asiatique

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Les renversements de préférences

Les H-bets ont une haute probabilité de gagner une petite somme. Les L-bets ont une faible probabilité de gagner une forte somme.

Tâche de choix : préférence des L-BetsTâche de pricing : préférence des H-Bets

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Les renversements de préférences

Dimension 1

Dim

ens

ion

2 option 1

option 2

Principe de compatibilité : Dans les problèmes multidimensionnels, la dimension qui est compatible avec l'échelle de mesure reçoit un poids plus grand dans la décision.

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Les renversements de préférences

I maginez que la France se prépare à l'arrivée d'une épidémie rare en provenance d'Asie qui tuera 600 personnes si l'on ne f ait rien. 2 programmes concurrents pour combattre l'épidémie ont été proposés. L'estimation des conséquences de l'application de ces programmes est censée être exacte. Si le programme A est adopté, 200 personnes seront sauvées. Si le programme B est adopté, il y a une probabilité de 1/ 3 que 600 personnes soient sauvées et une probabilité de 2/ 3 que personne ne soit sauvé. En tant que médecin-chef responsable de la décision, quel programme préf érez-vous ? (cochez votre choix)

Le programme A Le programme B

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Les jugements d’incertitude

1. La représentation humaine du hasard

2. L’heuristique de représentativité

3. L’heuristique de disponibilité

4. L’heuristique d’ancrage-ajustement

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La représentation du hasard

Une pièce non truquée vient d'être lancée 6 fois. A chaque fois la pièce est tombée sur pile. Si vous deviez parier 100 francs sur le résultat du prochain jet, sur quel résultat (pile ou face) parieriez-vous et pourquoi ?

Différences entre les représentations symboliques et subsymboliques de l’incertitude

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L ’heuristique de représentativité

Linda est une f emme célibataire de 31 ans. Elle est très brillante et a son f ranc-parler. Elle a f ait des études de philosophie. En tant qu'étudiante, elle était prof ondément concernée par les problèmes de discrimination et de justice sociale, et elle a participé à des manif estations antinucléaires. Cochez l'alternative qui vous paraît la plus probable. Linda est caissière dans une banque

Linda est caissière dans une banque et est active dans le mouvement f éministe

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L ’heuristique de disponibilité

Pour chacune des paires suivantes de causes de décès, indiquez laquelle est la plus f réquente ? 1. Cancer du poumon ou Accident de la route 2. Emphysème ou Homicide 3. Tuberculose ou I ncendie

Quels sont les mots les plus f réquents en f rançais ? Les mots commençant par R Les mots dont la troisième lettre est un R

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L ’heuristique d’ancrage-justement

Calcul mental : On demande à une moitié des sujets d'estimer, en moins de 5 secondes, le résultat de l'opération suivante :

8 x 7 x 6 x 5 x 4 x 3 x 2 x 1 On demande à l'autre moitié des sujets d'estimer, en moins de 5 secondes, le

résultat de l'opération suivante : 1 x 2 x 3 x 4 x 5 x 6 x 7 x 8

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Les jugements d’utilité

1. Affect et utilité numérique

2. L’heuristique d’affect

3. Les travaux de Damasio

4. La structure de l’affect

5. Les dimensions de l’affect

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Affect et Utilité numérique

Le modèle de Slovic : 1. Voluntariness (degré auquel l'action est volontaire), 2. Dread (degré auquel les conséquences négatives de l'activité sont

craintes), 3. Control (degré de contrôle de la personne sur les conséquences de

l'activité) 4. Knowledge (degré de connaissance sur les risques associés à l'activité) 5. Catastrophic potential : (sévérité du pire cas de désastre de l'activité) 6. Novelty : (degré auquel l'activité est nouvelle et originale ou vieille et

familière) 7. Equity : (degré d'équité avec lequel les conséquences de l'activité sont

distribuées)

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Affect et Utilité numérique

Le modèle de Holtgrave & Weber

Le SCER (simplified conjoint expected risk model) utilise 5 facteurs qui sont 1. la probabilité de gain : A(+) Pr(X>0) 2. la probabilité de pertes : A(- ) Pr(X<0) 3. la probabilité de statu quo (absence de gain et de perte)

: A(0) Pr(X=0) 4. le gain espéré : B(+)E[X(+)] 5. la perte espérée : B(- )E[X(- )] le CER explique 60% de la variance (contre 30%) y compris dans le domaine du risque

vital où le modèle de Slovic a été développé alors que le CER a été développé dans le domaine financier.

Mais le meilleur modèle s'obtient en ajoutant la dimension crainte (dread) au SCER.

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Affect et Utilité numérique

"L'émotion subjective espérée" de Mellers, Schwartz & Ritov

_ un modèle de calcul du feeling en fonction des utilités financières et des probabilités associées à ces utilités, et

_ un modèle de calcul de "l'émotion subjective espérée" par sommation des produits probabilité*feeling.

Force du modèle : les utilités sont des fonctions monotones des bénéfices financiers tandis

que les expériences hédoniques peuvent être des fonctions non monotones des résultats du fait qu'elles prennent en compte des comparaisons contrefactuelles.