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Psychologie Générale Notes de Cours Date Inconnue Inconnue 1

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Sommaire

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1 Introduction psychologie générale

Questions à se poser : quel est son objet propre ? y en a-t-il un ? n’est-ce pas terme désuet désignant psychologie cognitive ?

Faut-il faire une distinction entre psychologie générale et psychologie cognitive ?

Premier exemple : Dunaud édite un livre nommé « psychologie générale » et dans 3ème édition il le réédite en le nommant « psychologie cognitive », alors que pas de différence fondamentale avec les premières versions.

Autre exemple : « histoire de psychologie générale » avec comme sous-titre « du behaviorisme au cognitivisme ». Cet ouvrage pense que psychologie générale est l’histoire de l’objet d’étude de la psychologie cognitive.

Y a-t-il un objet propre à la psychologie générale ? Définition possible en intension ou en extension.

En intension :

En extension : Psychologie générale a un nom indiquant que son objet d’étude est l’ensemble de toutes les disciplines qui étudient l’esprit humain, ses conduites et ses comportements. Ces disciplines peuvent se distinguer en fonction de ses sujets (animaux, enfants, développement), ou encore en fonction de sa perspective (individuelle, différentielle, sociale), ses méthodes (expérimentale, comparative), le processus qu’elles étudient (intelligence, apprentissage, langage, personnalité), leur champ d’application (scolaire, de l’orientation, du conseil, du travail, militaire), de leur paradigme (Freud, psychanalyse, phénoménologie, Gestalt, existentialiste). � pas possible car chaque discipline est autonome même si on peut tenter de les classifier. Tentative de classification : axe biologique vs social (différencie psyschologie sociale de psychosociologie), axe normal vs pathologique (distingue psychologie clinique), axe enfant vs adulte. Il définit après coup psychologie générale : elle étudie l’adulte seul et normal à l’aide de la méthode expérimentale et ses dérivés pour établir des lois générales sur les processus ou fonctions cognitives (comme l’apprentissage, la symbolisation, l’intelligence, la mémoire) et affectives. � trop long à faire, on répéterait la suite.

Natorp a publié une psychologie générale où il tente de définir objet et méthode propre à la psychologie. Point de vue kantien. Y a-t-il un ou plusieurs systèmes de principes fondamentaux ? Psychologie plurielle, avec plusieurs principes. Impossible de tenir discours de psychologie générale cohérant qui prendrait en compte tous les courants de la psychologie. Solution : combiner point de vue expensiviste (en le réduisant à quelques dimensions) et intensiste. Présentation des perspectives comportementale, biologique, cognitiviste, psychanalytique et humaniste, en les illustrant par leurs objets d’études de prédilection (apprentissage, sensation, intelligence, modèle freudien de la psychée et motivation + réalisation de soi). Il faut donc faire un choix. Soit une seule approche (kantienne) pour Natorp soit plusieurs pour Travis et Houab.

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Découpage personnalité humaine selon Royce, avec 7 systèmes ou sphères organisées hiérarchiquement : approche à partir des recherches en psychométrie. Découpage en système sensoriel, affectif, estime, évaluatif (ou des valeurs) puis conceptions du monde.

1.1 Sommaire

� Apprentissage

� Perception et illusions

� Intelligence : psychométrie, origine des conduites intellectuelles, style cognitif

� Personnalité

� Intérêts, attitudes valeurs

2 Apprentissage

Ce qui est relatif au comportement. A différencier d’avec d’autres choses modifiant le comportement, à savoir les changements physiologiques temporaires et changements résultants du développement ou de la sénescence. Changements physiologiques peuvent être adaptatif (pupille qui s’adapte à la lumière) soit désadaptatifs. Ils sont rapides et réversibles. Au contraire les modifications de comportement dues au vieillissement sont lentes et irréversibles. Apprentissage est plus lent que changement physiologique mais plus rapide que développement. Le processus d’apprentissage se déroule de quelques minutes à quelques heures, étalées dans un intervalle de quelques jours ou semaines. Ils sont irréversibles mais on peut faire du désapprentissage, soumis à l’oubli. Apprentissage : « Le processus ou l’ensemble des processus qui sous-tendent le comportement suite à l’expérience ou au contact avec l’environnement. » 2 notions : l’exercice et le renforcement. Exercice : en général la performance s’améliore avec l’exercice dont le sujet est bénéficiaire (mis en évidence par Ebbinghaus avec la mémoire). On peut construire courbe d’apprentissage : amélioration de la performance selon le temps ou le nombre d’essais. 3 phases : adaptation du sujet à la situation, amélioration rapide puis ralentissement voire régression. Ralentissement quand sujet atteint le maxima ou fatigue (aussi ennui). On peut aussi construire une courbe qui met en relation temps mis par le sujet (souvent animal) pour apprendre (trouver solution au problème). Il existe apprentissages qui se font de manière subite sans qu’on puisse les attribuer à apprentissage latent par ex. On l’observe souvent dans taches de résolutions de problème. L’exercice est presque toujours nécessaire au progrès de l’apprentissage.

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Le renforcement à présent : pour qu’il y ait apprentissage, il faut que le sujet soit intéressé par les conséquences de son comportement. Loi de l’effet qui est à la source de la notion de comportement. Si comportement désiré à des effets agréables, la performance augmente (ex : gain de nourriture, d’argent, de prestige,…) � renforcement positif quand on donne qqch. Quand on enlève qqch, renforcement négatif � quand le sujet tente d’échapper à qqch de désagréable, on augmente aussi la performance. Ne pas confondre avec punition, qui sert à désapprendre un comportement négatif quand il vient d’être produit. Elle peut être soit + (qqch de désagréable arrive au sujet), soit – (qqch d’agréable est enlevé au sujet). Les effets + de la récompense (avec renforcement + ou -) sont plus puissants que les effets – de la punition (qu’elle soit + ou -). Punitions légères ne suppriment que temporairement comportement indésirables, mais si trop sévères elles suppriment le comportement mais dépassent l’effet désiré en affectant profondément le sujet en son entier. On ne sait pas trop comment fonctionnent renforcements ; on pensait que renforcement réduisait un besoin, mais on a montré que sujets peuvent apprendre avec renforcement qui ne répondent à aucun besoin (ex quand rats reçoivent saccharine). Il faut différencier renforcement primaire (qui répond à besoin de base) de renforcement secondaire (renforcement associé au primaire. Ex : pigeon picore fenêtre non éclairée et en échange nourriture tombe et lumière s’allume. Même si pas de nourriture mais que lumière s’allume, le pigeon picore encore, mais ce renforcement n’est pas durable). Il faut encore différencier renforcement différentiel (ne suit pas directement la réponse) du renforcement intermittent ou partiel (n’est pas donné après chaque réponse mais une fois sur 2 ou aléatoirement).

Conditionnement : lié à apprentissage. Aussi imitation, enseignement, coactivité, habituation. 2 formes de conditionnement : classique (avec Pavlov et Watson) ou opérant (ou instrumental, avec Skinner). Classique : réponse à un excitant qui au départ ne provoque pas cette réponse (est donc neutre à la base, mais doit provoquer réaction d’éveil). Opérant : une des réponses possibles à un stimulus est renforcée dans le but d’augmenter sa fréquence d’exécution. Ex d’un rat mis dans « boîte de Skinner ».

S – O – R1, R2, R3, ... – rf de R2 � S – O – R2

Conditionnement classique Conditionnement opérant

La réponse que l’on cherche à renforcer ou réduire est déclenchée par un stimulus

spécifique

La réponse est émise par le sujet, elle appartient à son répertoire de comportement

L’expérimentateur gère et produit séquence des évènements, indépendamment du sujet

L’expérimentateur attend l’apparition de la réponse qu’il souhaite conditionner

Accent mis sur la contiguïté temporelle entre stimulus neutre et stimulus inconditionnelle

pour qu’il y ait association

L’accent est mis sur le renforcement de la réponse, sur la conséquence

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Lois :

� Apprentissage plus efficace lorsque sujet est motivé pour l’apprendre.

� Taches compréhensibles plus faciles à apprendre que taches incompréhensibles.

� Une information en retour sur la qualité du comportement (feedback, pas seulement un renforcement) améliore l’apprentissage.

� L’apprentissage actif est plus efficace que l’apprentissage passif. Ex : écouter leçons pendant son sommeil altère la qualité du sommeil sans donner de très bons résultats.

� Importance de l’exercice est incontournable pour de nombreux apprentissages. En revanche trop d’exercice diminue la motivation du sujet et peut conduire à des conduites stéréotypées qui diminueront l’efficacité de prochains apprentissages.

� L’apprentissage diminué est plus efficace (plusieurs unités brèves) que l’apprentissage massé (une seule longue séance). Cela empêche l’ennui et la fatigue, mais ça ne doit pas être trop dispersé non plus. En cas d’apprentissage de tout ou rien (résolution de problème), éparpiller dans le temps ne sert à rien.

� Une totalité est plus efficace que l’apprentissage séquentiel des parties.

Notions importantes :

� Extinction et récupération : si on supprime tout renforcement, RC commence à décroître (de même que l’amplitude), la latence (temps entre stimulus et réponse) augmente, puis ça disparait complètement. Phénomène à la fois dans conditionnement classique et opérant. On peut mesurer résistance à extinction : n d’essais non renforcés nécessaires pour faire disparaître la réponse conditionnée. Elle dépend du nombre de renforcements qu’on a reçu ultérieurement. Temps entre établissement de l’apprentissage et début de la phase d’extinction. On oublie plus vite ce qui a été fait en premier. Si essais étaient espacées, extinction sera lente. Si après phase de repos, stimulus ne provoque plus réponse mais n’est pas neutre. Si on soumet sujet à nouvel apprentissage on constate que stimulus a récupéré son effet (parfois en un seul essai). Récupération dépend de plusieurs facteurs. Nouvelle récupération est possible mais sera de plus en plus faible. Renforcement intermittent (renforcement pas à chaque essai) augmente la résistance à l’extinction.

� Généralisation : chien peut répondre à son de 1000 hertz mais aussi 500 ou 10000 hertz, il généralise le stimulus. Guttman a conditionné des pigeons avec une longueur d’onde lumineuse précise, en modifiant la longueur d’onde cela fonctionne de même. 2 types de généralisation : celle du stimulus dont on a parlé et celle de la réponse, qui concerne l’action d’un même stimulus sur plusieurs réponses apparentées. Ex : réponse est mouvement d’un membre mais stimulus provoque aussi mouvement plus faible d’autres membres.

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� Discrimination (ou différenciation) : empêcher stimulus proches de provoquer RC � inverse de généralisation. On cherche donc à avoir réponse fixe ; pour ce faire, on tente d’annuler effet de généralisation en présentant stimulus proche (nommé négatif) qu’on ne renforce pas, puis on présente bon stimulus en le renforçant et ainsi de suite. Capacité de discrimination dépend des appareils sensoriels de l’organisme et du type de stimulus. Autre moyen : quand stimulus négatif on punit le sujet, ensuite même alternance. Il ne faut pas que stimulus soient trop proches et indifférenciables, sinon conflit entre excitation de recevoir renforcement et peur de punition � troubles nerveux = névroses expérimentales. Ex : on fait discriminer à un chien un cercle et lui présente comme stimulus négatif un ovale. On diminue rapport grand axe/petit axe, au bout d’un temps (au-delà d’un rapport de 9/8), le chien ne les discrimine plus.

� Transfert d’apprentissage : premier apprentissage peut se répercuter sur second. Si premier facilite le second, on parle de transfert positif. Transfert négatif quand premier apprentissage pénalise le second. Dépend de ressemblance entre les apprentissages et donc de la ressemblance entre situations expérimentales et réponses.

R1 = R2 R1 =/ R2

S1 = S2 ++ -

S1 =/ S2 + 0 (+ : légérement positif car on apprend à apprendre)

2 applications :

� enseignement programmé :

o structurer la matière : découper en composants et voir liens entre eux � principe des petits pas

o stimuler élève en le faisant participer activement à l’enseignement � réponse active

o adapter enseignement à élève : pas trop dur ni trop simple, rythme personnel doit être respecté

o contrôler apprentissage : réponses de l’élève doivent être contrôlées de suite � renforcement immédiat en obtenant la bonne réponse

� thérapie comportementale : si on peut provoquer névroses expérimentales, on peut sûrement faire l’inverse.

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Autre apprentissages :

� habituation : avec le temps diminution progressive de la réponse alors que stimulus ne change pas

� imitation (ou observation) : quand organisme observe comportement d’un organisme modèle et modifie le sien pour y correspondre. Ex : singe qui prend noix de coco concave pour casser qqch dessus sans que ca tombe sans cesse, petit singe observe adulte et finit par y parvenir. Aussi petits félins avec chasse.

� co-activité : 2 ou plusieurs individus qui poursuivent ensemble un apprentissage. Soit sujets sont égaux, soit pas (niveaux de compétences différents � apprentissage assymétrique)

� enseignement. Théories behavioristes, cognitivistes (avec de la forme), formalistes, de la médiation (Osgood), de l’équilibration (Piaget), de l’apprentissage social par Bandura.

3 Intelligence

Tout le monde a une définition instinctive de l’intelligence et peut l’appliquer aux gens autour de lui. Parfois on s’accorde sur cela (Einstein), parfois pas (Machin). S’applique aussi aux animaux. L’intelligence, selon toutes les définitions, regroupe un grand nombre de conduites et facultés différentes. Définition simple : l’intelligence est la faculté de comprendre c’est-à-dire d’interpréter les signes, de saisir par l’esprit la nature des choses et ce qui les expliquent � abstraction, ne s’applique donc qu’à l’homme à partir d’un certain âge. 2ème définition : « L’intelligence est la capacité globale ou complexe de l’individu d’agir dans un but déterminé, de penser d’une manière rationnelle et d’avoir des rapports utiles avec son milieu. » � UNE intelligence (globale) ou aspects différents (complexe) ? penser de manière rationnelle est à définir : selon les règles de la logique ? Autre définition encore : « L’intelligence est la capacité de résoudre par la pensé des problèmes nouveaux. » � définition qui est pour l’auteur la plus compréhensible qu’on puisse donner. Mais qu’est ce que résoudre par la pensée ? et donc qu’est ce que la pensée ? Définition de Piaget : « L’intelligence est la forme d’équilibre vers laquelle tendent toutes les structures (échanges sujet/objet), elle est essentiellement un système d’opérations vivantes et agissantes, elle est l’adaptation mentale la plus poussée, l’instrument indispensable des échanges entre le sujet et l’univers ; elle est un point d’arrivée, ses sources se confondent avec les sources de l’adaptation motrice dans le prolongement de l’adaptation biologique » � difficile de trouver qqch de commun entre ces définition. Solution : on ne définit pas l’intelligence mais on parle de conduite intellectuelle ou cognitive en décrivant certains traits : s’exerce par des circuits longs (conduites de détour, utilisation et construction d’outils), fait appel à la constitution de schèmes ou modèles (processus inductifs : trouver similitudes, de subfonction : entrer stimulus dans chaîne plus large, raisonnement déductif et inférentiel, conduites intellectuelles de la résolutions de problèmes, jeux de stratégies � peut s’étudier en

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laboratoire). Définition finale de Cattell, Jensen, Eysenk, Vernon : « Aptitude mentale très générale impliquant notamment l’habilité à raisonner, à planifier, à résoudre des problèmes, penser abstraitement, comprendre et analyser idées complexes, apprendre rapidement et tirer profit de ses expériences. Elle ne se résume pas à l’apprentissage livresque ou à une aptitude scolaire très circonscrites, ni aux habilités reliées à la réussite de tests mentaux. Elle reflète au contraire cette habileté plus étendue et profonde à comprendre son environnement, saisit un problème, donner un sens aux choses et imaginer des solutions pratiques. » A la suite de cela, les auteurs disent « Suite à cette définition, elle peut être mesurée et les tests d’intelligence la mesurent très bien. »

Grandes approches et théories :

� approche bio-cognitive : cherche à établir bases neuropsychologiques de l’intelligence.

� Approche développementale : Piaget, approche socio-culturelle de Vygotski, néo piagétiens.

� Approche psychométrique : à partir de l’analyse factorielle (Spearman) ou Binet

� Approches contemporaines : à la mode chez travailleurs sociaux avec théorie des intelligences multiples (Gardner) et théorie de l’existence émotionnelle (Goleman).

On va voir approche psychométrique.

Modèles factoriels, différences individuelles, rôles de l’hérédité et de l’acquis.

Modèles factoriels : modèle bifactoriel de Spearman pour comprendre les autres modèles, comme le hiérarchique (Burtt), le multifactoriel (Thurstone), le minimaliste (autre interprétation du multifactoriel, de Tanson), le modèle à priori (Gilford) ou celui de Cattell

3.1 Modèle de Spearman

Il recueille des données : une partie constituée de données sensorielles, une autre des résultats scolaires, plus estimations fournies par prof et 2 élèves plus âgés de la classe. Pour montrer si lien entre données, on utilise coefficient de corrélation (coefficient de Spearman) � résultat : ensemble des données corrèlent positivement, alors qu’il s’attendait à corrélation nulle. Il y a donc dimension commune entre les données = facteur. Il nomme g (pour général) ce facteur commun qui rend compte du fait que toutes les corrélations sont positives, il l’identifie à une énergie mentale innée. Corrélation entre toutes les séries de variables : facteur g, que Spearman identifie à une énergie mentale. Il conclut que tout test (appareil de mesure) évalue le facteur g et un facteur spécifique (facteur s). s explique que

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les corrélations ne soient pas égales à 1. Plus la part s est grande, moins le test mesure g. Les parts spécifiques sont sans liens. Rsjsk = 0. g n’est pas mesurable directement, c’est une variable inférée, qu’on estime à partir des données récoltées. Epreuves avec forces interaction avec g : caractéristique psychologique correspond à l’éduction (inférence immédiate) des relations et à l’éduction des corrélats. Eduction des relations : fait que quand un homme a dans l’esprit deux ou plusieurs idées, il est apte à concevoir mentalement les relations essentielles qui existent entre ces idées. Ex : on perçoit relation de synonymie entre bateau et paquebot. Eduction des corrélats : fait que quand un homme a dans l’esprit a la fois une idée et une relation, il est apte à concevoir l’idée qui correspond à son idée initiale dans la relation en question. Ex : pauvreté est à richesse ce que laideur est à beauté. Un test mesure une part de g et pas son entier. Test peut être considéré comme un vecteur (flèche), une force. Plus la corrélation entre deux tests est élevée, plus l’angle est petit. S’ils mesurent l’inverse, le vecteur part dans le sens inverse à l’autre, si les tests n’ont aucun rapport, le 2ème est à 90° du 1 er. Tout le monde n’a pas adhéré à sa vision réaliste du facteur g : pour lui il existe, bien qu’on ne puisse l’appréhender. Pour Thomson, on peut faire ces calculs mais g est une variable abstraite, qui n’existe pas mais à été construite mathématiquement par Spearman pour rendre compte des corrélations (conception nominaliste).

Divers tests. On peut mesurer des corrélations entre eux :

PM38 D2R SYN B g

PM38 1 50 40 32 75

D2R 50 1 35 25 66

SYN 40 35 1 20 55

B 32 25 20 1 40

Il y a qqch de commun entre certains tests mais qui n’est pas commun avec d’autres tests (ex : certains portent sur un matériel verbal, d’autres sur un matériel numérique).

7 ou 8 facteurs primaires fondamentaux (de même importance) :

� Facteur v : facteur de compréhension verbale.

� Facteur w : facteur de fluidité verbale. Anagrammes, rimes.

� Facteur n : calculs mentaux, arythmétique.

� Facteur s (spacial) : représentation d’objets en plusieurs dimensions.

� Facteur m (mémoire associative).

� Facteur p (rapidité perspective). Facteur de raisonnement. Facteur de motricité.

Ces facteurs permettent de construire un profil des aptitudes en marquant les résultats du sujet à ces divers tests.

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Spearman pensé qu’il n’y avait que 3 facteurs, mais au contraire pour Thomson l’esprit est une chose complexe, avec de multiples facteurs. Cela est du à la survie de l’espèce. Prenons 2 tests qui corrèlent positivement. On en prend un 3ème, il ne peut pas être négatif n’importe comment, on ne peut avoir 3 tests qui corrèlent négativement très fortement, ils sont limités dans leur corrélation négative. C’est parce qu’il y a ces limites qu’on a trouvé que les 3 types psychologiques définis par Sheldon ne peuvent être à ce point différents. Lien entre l’intelligence et taille du cerveau, les choses sont en moyenne proportionnées. Thomson imagine que chacune de ces activités fait appel à un échantillon de liaison presque infini comme des sortes d’atomes que l’esprit forme.

Cerveau :

. . . . . pour résoudre un problème on crée des liaisons à

. . . . . chaque fois différentes selon le problème

. . . . .

. . . . .

3.2 Modèle à facette ou à priori de Gilford

Gilford a proposé un modèle des aptitudes humaines sensées rendre compte de ce qu’il y avait avant. 3 aspects, analogues à ce qui se passe dans l’industrie : la pensée opère sur des contenus pour produire. Il y a donc le contenu (matière première) de la pensée, les opérations de la pensée (travail) et les produits de la pensée (produits finis).

� Plusieurs modalités de contenus (en entreprise spécialisation : certains travaillent le bois d’autres le métal) : figural, symbolique, sémantique ou comportemental.

� Plusieurs modalités pour les opérations : connaissance, mémoire, production divergente, production convergente et évaluation.

� Plusieurs modalités pour les produits : unités, classes, relations, systèmes, transformations ou imbrications.

� en tout 120 facettes

Certaines cases qui appartenaient à des mêmes cases ne corrélaient pas et d’autres corrélaient dans des cases différentes, on peut donc rejeter ce modèle.

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3.3 Modèle de Cattell

2 facteurs généraux à distinguer : gf (intelligence fluide) et gc (intelligence cristallisée). D’autres facteurs généraux comme la rapidité mentale gs, la facilité à retrouver les données stockées en mémoire gr et la visualisation gv. Intelligence fluide est indépendante des influences culturelles, c’est une sorte de potentiel que l’individu possède au départ, possibilité de s’adapter à des situations nouvelles en mettant en œuvre des processus de raisonnement. Cattell à essayé de trouver des tests hors culture, mais trop difficile. L’intelligence cristallisée correspond aux habitudes et intelligences scolaires. Ce modèle pose une dimension cognitive plus primitive nommée gf(h) : intelligence fluide historique qui tient compte du développement. Dépend de l’influence familiale, de l’école.

Horn, un collaborateur de Cattell a proposé un modèle non hiérarchique composé de 9 aptitudes indépendantes qui correspondent à autant de facteurs de groupes : mémoire à long terme, mémoire à court terme, etc. Gustavson a repris le modèle de Bernold à la lumière de Cattell : les facteurs mis en évidence par Cattell correspondent à des facteurs de groupe situés sous g. Carroll a étendu le modèle de Gustavson, son modèle fait la synthèse entre Horn et modèle hiérarchique.

Nous en avons fini avec approches factorielles de l’intelligence, qui peuvent aussi s’appliquer à la personnalité.

3.4 Binet

Binet et son collaborateur Simon ont mis au point un instrument capable de mesurer l’intelligence : l’échelle métrique. Il est toujours utilisé (pas tel quel mais après nombreuses adaptations, on utilise la version de Merrill aujourd’hui aux USA et de Sazo en France). Cet instrument permet d’établir différence entre âge réel et intellectuel. Wechsler a crée deux épreuves (WAIS et WISC) qui établissent un QI qui se définit comme une transformation linéaire d’une note centrée réduite. Le score au test moins la moyenne sur l’écart type donne le score Z, qu’on transforme en QI par ce calcul : QIp = 15zp + 100. Plus de rapport entre âge mental et âge réel. Binet, pour répondre à la demande d’une commission ministérielle pour détecter élèves incapables de suivre enseignement primaire normal, a crée l’échelle métrique qui distingue enfants normaux vs arriérés. Test constitué d’épreuves diverses, courtes, une série de problèmes de la vie courante. Cette épreuve manque d’assise théorique mais a malgré tout été très bien reçue aux USA ou elle a reçu une orientation nouvelle. Epreuves croissantes en fonction de l’âge, épreuve caractéristique d’un âge donné si enfants réussissent tous l’épreuve sans réussir la suivante, mais impossible donc on le dit caractéristique d’un âge si réussi par 70-75% des enfants. On définit rapport entre âge mental et âge chronologique : on transforme l’écart que trouve le test de Binet en rapport.

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Cette transformation se signifie car écart entre âge mental et âge réel n’a pas la même signification selon l’âge. Ce test à été repris par Terman en changeant la vision de Binet (évaluation de l’intelligence devient mesure de l’intelligence). Pour Binet capacités intellectuelles ne se mesurent pas comme on mesure des longueurs. L’idée de Stern est une bonne idée jusqu’à 15-16 ans mais pas applicable à l’adulte car âge mental ne croît guère plus au contraire, c’est pourquoi on utilise un autre test. Chez Wechsler QI verbal et non verbal sont sommés pour obtenir QI général.

La conception de Gardner tend à rompre avec modèles factoriels de la psychométrie. Pour lui on peut énoncer critères pour déterminer si comportements humains relèvent d’intelligence autonome : intelligence linguistique, musicale, logicomathématique, faciale, …, interpersonnelle, intrapersonnelle, naturaliste et existentielle. Les critère sont les suivants : possibilité pour cette compétence d’être isolée en cas de lésion cérébrale, existence de génies dans ce domaine, possibilité de distinguer opérations, existence d’une histoire développementale spécifique, possibilité de suivre évolution de la forme d’intelligence au cours de l’évolution de l’espèce, appui provenant des recherches expérimentales ou psychométriques, doivent s’exprimer dans des systèmes symboliques spécifiques. Cette théorie de l’intelligence a eu beaucoup de succès dès sa parutions mais diverses critiques peuvent être faites : pas de différence entre intelligence ou talent, don ; l’intelligence intra et interpersonnelle semblent sortir du cadre cognitif et devraient être rattachée à l’affectif (théories de la personnalité) ; soi-disant indépendance des 9 formes d’intelligence mais liens entre elles admis même par lui ; qu’y a-t’il de nouveau dans cette approche ?

Question de l’origine des conduites intellectuelles. Problématique de départ est de savoir si ces aptitudes sont d’origine héréditaire ou si le milieu explique les différences entre individus. 2 principaux types d’études pour déterminer cela : études des jumeaux et des enfants adoptés. Jumeaux homozygotes ont le même patrimoine héréditaire, les différences phénotypiques seront donc dues au milieu. Pour connaître la part du milieu, on compare vrais jumeaux vivant dans même milieu à vrais jumeaux vivant dans milieux différent et à jumeaux dizygotes vivant dans le même milieu.

P1’ différent de P2’ � 100% hérédité rp1’p2’ différence due au milieu

S (test)P1 = P2 � 100% hérédité rp1p2

P1’’ = P2’’ � 50% hérédité rp1’’p2’’ différence due aux gènes

Etudes portant sur enfants adoptés, on regarde différences entre enfants adoptés et parents adoptifs ou entre enfants adoptés et enfants naturels. Le milieu est considéré comme identique, les différences sont dues aux gènes. Autre possibilité est de voir différences entre enfants adoptés et parents naturels ou encore entre enfants adoptés et frères ou sœurs naturels non adoptés. Dans ce cas le milieu est différent, la part d’hérédité est de 50%. On cherche à calculer coefficient. On constitue des paires et ensuite on peut chercher la moyenne des différences intra-paires pour le QI. Les résultats obtenus sont disponibles sur moodle. Buchard a fait des travaux diversifiés du point de vue ethnique, socio-culturel et de l’âge. Les conclusions de Binet sont que la part des gènes est très importante dans l’intelligence, mais le milieu joue aussi un grand rôle selon d’autres études. Ex : le QI d’un

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enfant adopté est supérieur à celui de ses frères restés dans un milieu social bas. Les enfants de mère au QI élevé ont le plus progressé.

Critiques par rapport à ce type d’étude :

� Homogénéité ou hétérogénéité des milieux ? qu’est-ce qu’un milieu identique ? comment quantifier cette variabilité ?

� Homogénéité génétique : régions dans le monde avec brassage génétique plus stable.

� Critique technique : utilisation d’un schème additif simple qui postule variabilité du phénotype est décomposé en 2 parties, une due à la génétique et l’autre à l’environnement. Mais il y a souvent interaction entre génotype et environnement (même génotype produit résultats différents selon milieu). Vp = Vg + Ve auquel il faut rajouter + Vgxe.

� Au sujet des études sur enfants adoptés : ressemblance entre enfant adopté et parents adoptifs peut être du au choix des familles d’adoption, qui cherchent à apparier milieu d’adoption et milieu de départ (du moins aux USA à l’époque).

Autres critiques mais n’expliquent pas corrélation entre jumeaux homozygotes :

� Critique des instruments pour mesurer le QI

� Il n’existe pas vraiment de gène de l’intelligence

En conclusion, la part des gènes et de l’environnement est de 50% chacun, et non 75% 25% comme le pensait Binet.

4 Systèmes des styles

Royce pense qu’on peut envisager la personnalité, l’aspect psychologique de l’individu comme étant construit comme un système de sphères (structures):

� Sphère cognitive : concerne les connaissances, les aptitudes, les capacités, l’intelligence ; tout ce qui est cognitif, tout ce qui concerne le traitement de l’information, son assimilation et son stockage.

� Sphère affective : concerne tempérament, caractère, personnalité, émotions, affects, humeurs.

� Sphère évaluative qui concerne intérêts, valeurs, attitudes ; résulte de l’interaction entre les sphères cognitives et affectives.

L’ensemble des sphères se nomment aspects cognatifs de la conduite. Cognation : notion d’effort, d’impulsion. Style d’attribution : difficilement séparable du locus ou lieu de contrôle du renforcement.

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Localisation du renforcement : lorsqu’individu reçoit un renforcement, qu’il réussisse ou échoue dans la tâche proposée, il peut chercher à localiser l’origine du renforcement. 2 manières de le faire : soit individu croit que l’évènement dépend de son propre comportement (caractéristiques personnelles, relativement stables) � contrôle du comportement interne, soit il croit que cela ne dépend pas de lui mais du hasard, destin, chance, autrui tout-puissant � contrôle du comportement externe.

Rotter a envisagé cette notion de locus. Les concepts d’attributions désignent le processus d’attribution causale : processus de l’individu qui explique et interprète son environnement, plus spécifiquement ses conduites et celles des autres. Heider et Kelley ont développé cela, lié à la notion de traits ou facteurs. En effet, 2 façons d’expliquer les comportements : soit dus à dispositions internes (traits de caractères) � position personnologique, soit on cherche à trouver des causes externes (situation, chance, autres) � position situationniste. Y-a-t’il plusieurs dimensions derrière la localisation ? Certains chercheurs ont montré qu’il y a plusieurs dimensions, pour le locus externe du moins.

Nature des attributions varie

� selon que l’on est acteur ou observateur : l’acteur tend à expliquer ses conduites par les exigences de la situation (situationnisme), l’observateur lui tend à expliquer conduites d’autrui par des dispositions (personnologisme).

� selon que les évènements à expliquer sont + ou - : on a tendance a se sentir plus responsable (loc interne) s’il s’agit de succès, et pas responsable (loc externe) quand il s’agit de nos échecs � biais d’ego-centration positive.

Ex : quand automobiliste roule trop vite, on peut chercher à expliquer sa conduite : soit s’explique par psychologie interne : il est impulsif, aime la vitesse, etc., soit on peut attribuer la vitesse par la situation : il a un rendez-vous important, il est pressé, etc. Supposons qu’il aie un accident (renforcement négatif par punition), on peut chercher lien entre conduite et accident : il roule trop vite, c’est de sa faute (locus interne), ou alors il roule trop vite mais voiture devant à décéléré au mauvais moment (locus externe).

Autre style : style dépressif et style défensif. Biais d’ego-centration ne concerne qu’une majorité des personnes, une minorité a une localisation externe pour leurs réussites et internes pour leurs échecs � style dépressif. La majorité a donc un style défensif.

Autre style : dépendance/indépendance à l’égard du champ. Mis en évidence par Witkin à travers une série de travaux sur la perception . Usage de référents visuels ou posturaux. Epreuve de la baguette dans le cadre : sujet dans l’obscurité doit ajuster baguette lumineuse à l’intérieur d’un cadre lumineux dont les côtés ne sont pas verticaux. 3 situations : le corps est droit, incliné à droite ou incliné à gauche. Sujets qui utilisent référence visuelle font ajustement inexacts, d’autres utilisent leur propre corps comme référent et font ajustement exacts. Autre épreuve, de la pièce tournante (RRT) : utilisation de système de référents visuels entrainera cette fois ajustements exacts et référents posturaux induiront ajustements incorrects. Sujets se trouvent dans pièce qui tourne et doivent ajuster à la verticale une pièce ou leur corps. Capacité de structuration/déstructuration du champ permet la réussite de l’épreuve. On peut être amené à isoler un élément d’un ensemble, on constate que certains sujets y parviennent mieux que d’autres, ce sont ceux capables d’imposer une structure à un champ informe. Ils sont dits indépendants du champ. Ceux y parvenant peu sont dépendants

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du champ. Pour mettre en évidence cette aptitude on utilise les figures impliquées (EFT) de Gottschald. On a montré que sujets utilisant surtout référents visuels ont faible capacité de déstructuration et sont donc dépendants du champ. Cette notion peut paraître secondaire, se limitant à l’aspect perceptif, mais ce n’est pas le cas, ce style de conduite explique de nombreuses différences entre personnes : sujet est d’autant plus différencié qu’il adhère moins au monde extérieur (rapport à l’introversion : introvertis moins dépendants du champ). Résultats : sujets dépendants du champ ont besoin d’informations en retour sur le plan social, ils recherchent soutien, aide, contact. Etant sensibles aux stimuli sociaux ils s’orientent vers relations interpersonnelles, font plus facilement de concessions dans conflits, pratiquent professions dans le social.

Autre style : Style réflexif/impulsif. Kagan a démontré que face à problème ou il faut prendre une décision, il y a 2 attitudes possibles : différer sa réponse pour qu’elle soit de meilleure qualité ou répondre rapidement et risquer qu’elle soit médiocre. 1ère attitude correspond à pôle réfléchi, 2ème correspond à pôle impulsif. Il s’agit d’un trait stable de la personnalité. Initialement cela s’évaluait par différence dans temps de réponde pour évaluer un nombre de solutions. On présentait au sujet un dessin, il faut repérer celui qui correspond le plus vite possible. On nomme cette épreuve NFFT qui consiste en une série de 12 images. On s’aperçoit que les sujets se distinguent non seulement par la rapidité mais aussi par la justesse, il faut donc aussi tenir compte du nombre d’erreurs. Sujets rapides font le plus d’erreurs et inversement � corrélation négative. Kagan a pensé à prendre une corrélation des 2 pour définir deux types de sujets dans une seule dimension allant de l’impulsif au réfléchi.

Imprécis ?

Précis ?

Rapides Lents

Qu’en est-il des « ? » ? On démontre qu’avec corrélation de .60, 30% des sujets ne sont pas pris en corrélation. On a pensé à considérer ces variables séparément. Niker a soutenu que la différence entre impulsifs et réfléchis résiderait dans la préférence des premiers pour un traitement global et rapide de l’information, tandis que les autres emploieraient préférentiellement un mode analytique de traitement de l’information. Les impulsifs feraient plus d’erreurs car cette tache demanderait un traitement analytique.

Autre style : style A B. Considération des sujets dans leurs conditions habituelles de vie. Intérêts pour les médecins qui souhaitaient détecter sujets sensibles aux maladies cardio-vasculaires. Les personnes y étant sensibles, de style A, souhaitaient faire le plus de choses possibles dans un temps le plus court possible, étaient irritables, parlaient vite, etc. On peut situer les personnes sur ce continuum unidimensionnel allant de A à B. Des psychologues s’y sont intéressé, ils ont créé un test de 14 questions (du type « je ne suis jamais en retard », « j’ai un intérêt pour la compétition », etc.).

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5 Personnalité

C’est lorsque la psychologie aborde la personnalité qu’elle se fragmente en discours divers. Ceux-ci sont le plus souvent sans commune mesure. Dès qu’elle touche la personnalité, elle touche ce qu’il y a de plus profond, de plus intime qui se trouve en nous. Nous sommes très atteints par ses discours sur la personnalité. C’est là qu’on va trouver des ancrages philosophiques différents, des visions de l’homme différentes. On peut entendre la personnalité en deux sens : sens large (se confond avec notion de personne, elle recouvre l’ensemble des caractéristiques qui font qu’un individu est ce qu’il est) et sens étroit (recoupe la notion de caractère, de comportement, organisation dynamique qui détermine la manière d’être, de réagir, de penser des individus)

� Définition de personnalité : terme qui vient du latin persona = le masque que portait l’acteur antique au départ, puis c’est devenu le rôle de l’acteur (personnage a ce sens). Selon Young la personnalité est l’attitude extérieure d’un individu, son rôle souvent inconscient. Depuis XVIIIème la personnalité désigne le caractère originel de chacun, le caractère. Le suffixe « ité » montre que c’est abstrait.

� Définition de caractère : vient du grec kharacter signifiant le graveur de monnaie, puis cela désigna le signe gravé, l’empreinte, la marque (on retrouve ce sens dans les caractères d’imprimerie). Dérivé d’un verbe signifiant aiguisé, désignant au sens figuré exciter qqn par une humeur coléreuse. Ce terme est passé au latin et désignait alors le fer pour marquer les animaux, puis ensuite une marque, stigmate, empreinte. Cela n’est que plus tard que ça désignait la façon d’être. Au XVIIIème il est utilisé symboliquement pour désigner les caractéristiques des choses, des sentiments, puis l’ensemble des traits dominants de la physionomie morale d’un homme � marque qui individualise. Ce sens est utilisé plus tard dans un traité de psychologie de Dumas, comme synonyme d’individualité psychique. Ce terme a été abandonné en psychologie aujourd’hui au profit de « personnalité » car on a trouvé que caractère aurait des connotations morales (choix discutable, personnalité est du même) + peu usité en anglais.

� Définition de tempérament : ce terme ancien est toujours usité en psycho aujourd’hui. Vient du latin temperare, modifier qqch par son mélange en quantité convenable (en juste proportion mélangé). Se retrouve dans la médecine hippocratique. Selon Luppin, désigne la composante physiologique en partie stable et héréditaire des traits affectivo-dynamique. Selon Hansenn, c’est l’ensemble des traits innés de personnalité qui apparaissent dès l’enfance. Selon Sillany, on considère que le tempérament permanence d’une certaine manière d’être dépend directement d’une régulation endocrinienne. Tempérament est innée

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et se déclare tôt, tandis que la personnalité est acquise, apparait plus tard en s’étayant sur le tempérament.

� Définition de trait : Selon Hansenn, un trait représente une caractéristique durable, la disposition à se conduire de manière particulière dans des situations diverses. Selon Sillany, un trait est un élément caractéristique permettant d’identifier une personne. Personne ne peut se réduire à un ensemble de traits. Traits se traduisent souvent sous la forme d’adjectifs dans notre langage (impulsif, timide, affectueux,…).

Allport a dénombré 17793 mots désignant une personne, dont 4505 sont des traits. Certains traits vont plus ou moins ensemble (ex : tendre et gentil, impulsif et coléreux,…) � corrélation des traits, on peut donc faire des classes de traits allant ensemble = dimensions de la personnalité. Haising parle de 3 dimensions : Intro vs extraversion, psychotique. Cattell élabore un système à 16 dimensions. On utilise le plus souvent le modèle des 5 grands, dit aussi modèle OCEAN : 5 dimensions, chacune à 6 facettes : o = ouverture, c = consciensiosité, e = extraversion, a = agréabilité, n = névrosisme (instabilité émotionnelle). Questionnaire évaluant ces dimensions s’appelle le NEO PI-R.

� Définitions de type : vient du grec tupos = empreinte, marque imprimée par un coup. Dérive d’un verbe signifiant frapper. Le type concentre et résume les carctéristiques essentielles d’une certaine catégorie d’individus. Synonyme d’archétype : selon Jung = empreinte originelle.

� Définition de personne : vient du masque des acteurs mais aussi origine dans la théologie chrétienne. Dérive de la question trinitaire = un seul dieu en 3 personnes. Les chrétiens ont utilisé le terme d’hypostase pour parler de cela = se qui se tient dessous, la subsistance). Plus tard utilisé en latin sous la forme de personne. La personne (divine ou humaine) désigne la substance individuelle. C’est un terme qui qui résiste à une approche par concepts. Pour saisir un individu, on ne peut se contenter d’accumuler des concepts (généreux + gentil + intelligent n’est pas égal à Jérémy).

Objectifs des psychologies de la personnalité est de décrire, d’expliquer, de prédire la conduite des individus. On utilise soit des modèles conatifs, soit cognitifs. Certaines théories (psychanalytiques, psycho dynamiques, humanistes et existentielles) ajoutent un objectif idiographique (tentative de décrire l’inidivdu dans ce qu’il a d’individuel) et herméneutique (interprétation des conduites normales et pathologiques, et aussi interprétation des productions de l’esprit : rêves, créations artistiques,…).

Les modèles de la personnalité reposent sur le fait que les personnes ont tendance à agir et à réagir de la même façon face à des situations semblables, d’autres au contraire n’agissent pas toujours pareillement. Ces conduites ne sont pas indépendantes chez un même individu, elles tendent à se regrouper. Ce constat conduit soit à réduire la personnalité des individus à quelques classes bien distinctes (types), soit à réduire la diversité des traits à des dimensions (dimensions). Actuellement la tendance va à la réduction des traits. Réduction des individus à des types est un objectif de surface, le but dernier est de mettre en évidence les natures, un principe qui produit le développement d’un être pour qu’il réalise tel type.

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5.1 Les approches théoriques de la personnalité

Divergent d’un auteur à l’autre. Pervin et John distinguent 6 modèles :

� Psychanalytique : avec théories de Freud, d’Adler, de Jung, d’Horney et de Sullivan.

� Phénoménologique et humaniste : avec Rogers, Goldstein et Masnow.

� Par traits et facteurs : avec Gordon Allport, Cattell et modèle OCEAN.

� Théories fondées sur l’apprentissage : avec Watson et Skinner.

� Approches cognitives : Kelly.

� Approches socio-cognitives : Bandura, Mischel.

Un autre auteur, Hanselle, distingue 7 perspectives différentes :

� Psychanalytique : Freud.

� Néo-psychanalytique : Jung, Horney, Adler, Sullivan, Erikson et Frau.

� Humaniste : Rogers et Masnow

� Apprentissage : Skinner, Bandura et Rotter.

� Cognitif : Kelly et Mischel.

� Dispositions : Kattell, Allport et modèle OCEAN.

� Biopsychologie : Zuckermann.

Benedetto distingue 2 modèles :

� Approches conatives :

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- Modèle psycho-dynamique : Freud et Jung

- Modèle typologique : caractérologie franco-hollandaise, Kretschmer, Sheldon et Jung

- Modèle dimensionnel : Kattell, OCEAN

� Approches cognitives : portent sur les styles cognitifs essentiellement

� Approches évaluatives : (intérêts, valeurs) théorie de Holland

On va parler de 2 approches psychodynamiques, celle de Freud et celle de Jung.

5.2 Approche psychodynamique de Freud

Terme psychanalyse ne se retrouve pas que chez Freud mais utilisé ici pour désigner la théorie et la pratique issue des écoles freudiennes. On ne parlera pas d’Adler (qui parle de psychologie individuelle et se distancie de la psychanalyse), ni de Jung (qui parle de psychologie analytique, ou complexe, ou théorie des profondeurs).

Qu’est-ce que la psychanalyse ? Point de vue de la méthode ou de la théorie. En tant que théorie : science de la structure et du fonctionnement de l’âme, la psyché (ou appareil psychique). En tant que méthode :

� Sens étroit : technique psychothérapeutique indiquée pour le traitement de certaines maladies mentales (hystérie et névrose : phobies, angoisse, névroses obsessionnelles) car troubles ou le patient peut établir une relation avec le monde et autrui et donc avec son médecin (+ conscience du disfonctionnement). Psychose (investissement narcissique) et perversion (sujet ne refoule pas problème donc psychothérapie inutile) sont des maladies qui n’échappent pas à la théorisation mais sont des cas limites pour la thérapie. Homosexualité était à l’époque considérée comme perversion, mais Freud admet que psychanalyse inefficace.

� Sens large : méthode psychanalytique se rapproche d’un exercice spirituel non religieux (car psychanalyse = tâche à réaliser qui engage la personne en son entier) mais psychanalystes ne sont pas des mentors, leurs patients doivent prendre leurs décision de manière autonome. Objectif : transformation de la personne, tâche ambitieuse touchant la personne au plus profond d’elle même. Exigence pas très éloignée du précepte « connais toi toi-même » mais supplément de la psychanalyse qui est sensée nous dire ou se trouve la source de nos illusions (en quoi on ne se connait pas). Le Je (le mois conscient, ce que nous croyons être) n’est pas identique au Ca (psyché, le je est autre en réalité). Le Je n’est pas porteur de sens, il lui échappe. La psychanalyse doit mettre à jour le vrai sens de nos actes, pensées,… Sémantique : science du sens. Signification n’est pas données d’emblée mais cachée donc psychanalyse n’est pas sémantique simple mais herméneutique = science qui rétablit le sens, qui interprète. Contrairement à d’autres herméneutiques elle a élaboré une

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théorie structurale et énergétique de l’âme. Freud n’aurait jamais accepté que psychanalyse soit considérée comme telle car devrait appartenir aux sciences naturelles, ce qui est vrai aussi. Elle sert aussi à découvrir les lois humaines en faisant appel à des méthodes spécifiques.

Théorie psychanalytique : si conduites ou pensées, rêves, désirs, sont indéchiffrables, cela provient de ce que certaines représentations et pensées nécessaires à la saisie du sens sont absentes de la conscience. Ces pensées apparaissent à la conscience sous une forme déguisée. Une fois ces remis à leur place par la psychanalyse dans la série des représentations, un sens manifeste apparait. Il se manifeste au sujet d’une manière à ce qu’il ne puisse y échapper, il le fait sien. Si cette remise en place n’est pas possible ce que les éléments manquants à la représente n’étaient pas manquants mais perdus dans le psychisme, se manifestaient dans l’inconscient. Retrouver le sens n’est pas égal à le construire.

Leibniz a aussi fait une théorie de l’inconscient, comme les philosophes du XIXème (Schopenhauer), mais Freud a quelque chose de particulier : ce qui est inconscient ce sont des éléments de forte intensité, et il va tenter de les lire. 2 genres de pensées inconscientes :

� 1ère strate = pensées temporairement inconscientes, parfois disponibles à la conscience avec effort d’attention. Ce sont des pensées préconscientes.

� 2ème strate = pensées exclues de l’activité pensante et ne peuvent y être ramenées que par le travail analytique. Elles sont inconscientes.

Frontière entre le conscient et l’inconscient : la censure, résulte d’un processus de refoulement. Seconde censure entre éléments préconscient et inconscient, plus pernicieuse et rend compte des oublis, des actes manqués, des lapsus, etc. Servent à éviter le déplaisir qui surviendrait à la prise de conscience, les pensées inconscientes entreraient en conflits avec celles que nous considérons comme nôtres. Les symptômes névrotiques sont déterminés par pensées exclues de la pensée mais contrairement aux oublis, la conscience n’y a pas accès mais elles continuent d’agir. Inconscience � pré-conscience � conscience : structuration qui résulte d’un processus de refoulement. Nature des pensées refoulées : presque toujours des représentations liées à la vie sexuelle et qui remontent le plus souvent à l’enfance. Freud place la dedans le complexe d’Œdipe, c’est le noyau central de cette vie sexuelle enfantine.

La métapsychologie : désigne chez Freud la dimension psychologique la plus théorique. Elle élabore tout un ensemble de concepts sensés rendre compte de l’expérience clinique et décrivent le psychisme de manière générale. Métaphore d’un appareil psychique régit par des principes de constance, de plaisir, de réalité. Autre concept fondamental : la notion de pulsion, de représentation psychique de la pulsion et de ses destins (refoulement,…). Notion d’énergie libre, liée avec processus primaire ou secondaire. Aussi notion de déplacement, de condensation.

La métapsychologie doit prendre en considération 3 points de vue :

� Topique : considère le psychisme comme un appareil différencié en plusieurs instances disposées les unes par rapport au autres dans un certain ordre et pourvues de

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caractéristiques propres. Ordre permet d’envisager ses systèmes comme des lieux psychiques, on peut s’en faire une représentation spatiale. Relié au Moi, Surmoi, Ca.

� Dynamique : envisage les phénomènes psychiques comme résultat d’un conflit, de forces, de pulsions. Relié à pulsions, soit d’autoconservation vs sexuelles, soit de vie (éros) vs de mort (thanatos). Pulsions sont opposées, en conflit, mais les 2 sortes sont imbriquées dans toutes les représentations de la vie psychique. Si désintrication il y a maladie mentale.

� Energétique : les processus psychiques consistent en circulation et répartition d’énergie. L’énergie est pulsionnelle, elle est quantifiable, donc peut augmenter, diminuer ou être équivalente. Relié à déplacement d’énergie, condensation, investissement, distinction entre aspect représentationnel et affectif.

Freud conçoit donc psychisme comme constitué de strates parcourues d’excitations et qui suivent certains principes de fonctionnement. Il a posé un principe concernant le système nerveux : pour lui c’est un appareil auquel il importe d’écarter les excitations et de les ramener à un niveau aussi bas que possible. Cet appareil se maintiendrait volontiers dans un état de non-excitation si c’était possible � principe de constance. 1er principe est doublé d’un second principe pas seulement mécanique mais psychique : l’augmentation des quantités d’excitation provoque du déplaisir tandis que leur diminution leur cause du plaisir � principe de plaisir. En conjuguant ces 2 principes : l’ensemble du développement psychique a pour but de se procurer du plaisir et d’éviter le déplaisir.

Notion de pulsion : fondamentale en psychanalyse. Selon Trieb définition large = instinct, tendance, penchant, poussée. Ce concept appartient au concept d’excitation. Pulsion = excitation psychique. Mais toute excitation psychique n’est pas pulsion (ex : lumière dans les yeux n’est pas pulsion). Les pulsions se distinguent des excitations par 2 choses :

� Pulsions ne proviennent pas du monde extérieur mais de l’intérieur de l’organisme

� Pulsions agissent comme une force constante et non momentanée.

Appareil psychique doit distinguer excitation auxquelles il peut se soustraire par la motricité et excitations contre lesquelles aucune action de cette sorte n’est possible, ce sont les pulsions. Même distinction que dehors/dedans. Représentation d’un dedans est liée à état de détresse, à impuissance = desaide.

Pulsions ont un but, un objet, une source et une poussée.

� Poussée = facteur quantitatif, force de la pulsion.

� But = toujours satisfaction, ne peut être atteint qu’en supprimant l’état d’excitation. Mais peut être obtenu par voies diverses (on peut se retenir, heureusement pour société.

� Objet = ce en quoi ou par quoi elle peut atteindre son but. C’est l’élément variable. (ex : fétichisme)

� Source = processus somatique, localisée dans certains organes (source de la pulsion est les yeux dans voyeurisme).

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Une pulsion n’est pas totalement psychique ni somatique. Sur le plan psychique, la pulsion s’exprime dans 2 registres :

� l’affect : l’expression qualitative d’une certaine quantité d’énergie pulsionnelle, traduction subjective d’une quantité d’énergie. En effet, l’énergie en tant que telle n’est pas psychique, elle doit trouver une traduction psychique (angoisse, amour sont traduits différemment).

� la représentation : activité par laquelle un sujet se rend à lui-même présent. Sorte de délégation pour la pulsion, elle en tient lieu. Cette délégation de la pulsion sur le plan de la représentation se nomme représentant-représentation (aussi réprésentance).

Freud distingue 2 sortes de pulsions jusqu’en 1920 :

� Pulsions de moi et d’autoconservation : la faim et la soif (on n’y échappe pas).

� Pulsions sexuelles : sources organiques multiples (buccales, anales, génitales). Les différentes formes de pulsions sexuelles font appel à une énergie unique qu’est la libido.

Au début de la vie ces deux types de pulsion ont la même source : pour bb c’est la zone buccale. Ce partage d’une même source renvoie à la notion d’étayage : pulsions sexuelles s’étayent sur pulsions d’autoconservation. Ce n’est qu’après que pulsion sexuelle devient autonome (bb prend plaisir à téter son pouce).

On montre que les pulsions sont soumises à des transformations (elles peuvent changer) = le destin des pulsions, ce n’est pas le même selon le registre.

� Pour représentation, 4 destins :

- Renversement dans les contraires : but d’une pulsion se transforme en son contraire par le passage de l’activité à la passivité. Ex : tourmenter (sadisme) ou regarder (voyeurisme) � activité, se transforment en être tourmenté (masochisme) et être regardé (exhibitionnisme) � passivité.

- Retournement sur la personne propre : la pulsion remplace l’objet indépendant par la personne propre. Ex : masochisme est sadisme retourné sur la personne propre.

- Refoulement : quand représentation liée à une pulsion se heurte à résistance car satisfaction de la pulsion produirait du déplaisir. Processus consistant à tenir à l’écart du conscient le représentant de la pulsion. Ne peut avoir lieu qu’au moment ou une différentiation conscient/inconscient est effectuée, donc uniquement dans 1ère topique. 2 types :

• originaire : très tôt dans la vie. Porte sur représentants psychiques de la pulsion refusés à la conscience. Ces représentants subsistent dans l’inconscient, de même que les pulsions qui y sont liées. Cela crée un attracteur pour d’autres représentations.

• proprement dit (après coup) : ne porte pas sur représentant tombé dans l’inconscient mais sur ses rejetons psychiques.

- Sublimation : dérivation de la pulsion sexuelle vers des buts non sexuels (activités artistiques, scientifiques).

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� Pour l’affect : ne peut devenir inconscient donc est :

- Transformé en un autre affect

- Réprimé

2ème topique, nouvelle théorie de Freud :

Dans le moi lui-même, il existe quelque chose d’inconscient mais non-refoulé. Freud a donc été amené à quitter son schéma inconscient, préconscient, conscient. Désormais 3 instances dans l’appareil psychique : le Ca, le Moi et le Surmoi, elles ne recouvrent pas les lieux de la première topique. Nouvelle topique théorisée par Freud dans « Le Moi et le Ca ». Le Ca est un réservoir d’énergie pulsionnelle : pôle pulsionnel de la personnalité. Son contenu, les pulsions, sont inconscientes. Aspect héréditaire dans ces pulsions. Le Moi dérive du Ca sous l’influence du monde extérieur. Il assure l’autoconservation, il domine les mouvements volontaires. Il n’est pas que tourné vers le monde extérieur mais essaie aussi de dominer le Ca. Pour cela il a besoin d’une énergie (à la base sexuelle mais désexualisée et sublimée) qu’il emprunte au Ca. Pendant l’enfance se forme une 3ème instance intérieure au Moi, également inconsciente, que Freud appelle le Surmoi. Il est issu de l’identification de l’enfant aux parents. Il se conduit comme instance morale dans le Moi, il est à la base de la formation des idéaux, peut causer une dépréciation de soi.

Freud abandonne différentiation entre pulsions d’auto-conservation vs pulsions sexuelles au profit de la différentiation pulsions de vie vs pulsions de mort (ou d’agression car se manifestant comme telles). Les pulsions de vie intègrent les pulsions sexuelles et d’auto-conservation. Elles ont pour but d’établir des unités de plus en plus grandes. Les pulsions de mort ont pour but de briser ces rapports et de ramener le minimum à l’inorganique. Elles sont tournées vers l’intérieur (auto-destruction) et secondairement l’extérieur. Nous associons le plaisir à la vie, mais il résulte selon Freud d’une diminution d’énergie dans l’appareil psychique (voir décharge totale, retour à l’inorganique). Il serait donc au service des pulsions de mort, vision pessimiste de Freud. Toutes les manifestations psychiques unissent les 2 forces car elles sont des mélanges en quantité variable (possible domination de l’une ou l’autre) = intrication des pulsions. Ex : manger est à la fois destruction et assimilation. « Dans les fonctions biologiques, les 2 fonctions fondamentales sont antagonistes ou combinées. Quand à l’acte sexuel c’est une agression visant à unir 2 êtres. » Ne touche pas que les phénomènes vitaux mais aussi psychiques : « L’analyse de ces 2 fonctions nous entraine dans l’inorganique jusqu’à l’attraction et la répulsion. » Si désintrication entre les 2 pulsions (travaillent chacune de leur côté, fonctionnement désintégré), il y a pathologie. Cette idée de 2 pulsions opposées remonte à Empédocle (haine vs amour) et Freud s’y est référé dans ses écrits.

Pas d’autres changements à sa théorie.

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5.2.1 Le rêve chez Freud

Freud voit dans l’étude des rêves la voie royale pour comprendre l’inconscient et son fonctionnement. Le rêve est un phénomène pathologique normal. On peut transférer ce qu’on voit dans le rêve à l’étude de la névrose. Tout phénomène psychique à un sens, il existe méthode scientifique pour le découvrir. La signification du rêve : « l’accomplissement (déguisé) d’un désir (ou d’un souhait) (réprimé ou refoulé). » Mais il existe des rêves à contenus pénibles, on ne peut désirer ces contenus. Freud répond qu’il y a deux contenus : latent (le désir) et manifeste (ce qu’on rêve). Entre les 2 il y a déformation. Pour rétablir le vrai sens du rêve, il faut partir du manifeste, mais on est confronté à des résistances. Le travail d’interprétation est similaire à la résolution d’un rébus.

2 mécanismes de l’inconscient (qui se retrouvent aussi dans lapsus, mots d’esprit, symptômes et certains processus langagiers conscients) :

� Condensation : fait que plusieurs représentations peuvent se superposer, se mélanger. Ex : on rêve de qqn avec la représentation physique de notre père, mais nous savons que ce n’est pas lui. Semblable à méthonymie.

� Déplacement : fait que l’élément important au lieu d’être central paraît secondaire. Ex : on est fâché avec notre père, on rêve de lui et on remarque que ses chaussures sont vertes. Semblable à déplacement.

� Figurabilité : rêve se présente le plus souvent visuellement (aussi sons mais secondaires). C’est la possibilité de transformer un contenu de pensée de manière visuelle (mêmes les pensées les plus abstraites). Le rêve sélectionne les pensées permettant la figuration et les déplacements sont orientés vers des substituts imagés.

- Symbolisation : Qu’est-ce qu’un symbole. Rapport constant entre élément latent et sa manifestation. Ce rapport est fondé sur l’analogie (de taille, de fonction) ou l’allusion. Les symboles apparaissent dans le travail d’interprétation comme des éléments muets : le sujet ne peut fournir d’association. Le champ du symbolisé est restreint (corps, parents, naissance, mort et vie sexuelle) tandis que celui du symbole est très large. Ex : femme parle d’un rêve ou elle porte un chapeau. Ce chapeau a les bords qui pendent, dont l’un plus long que l’autre. Il s’agit pour Freud d’un symbole sexuel. D’abord femme dénie, rejette sa description première, puis admet et demande si les testicules de son homme (dont l’une pend plus que l’autre) sont semblables aux autres.

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� Elaboration secondaire : 2ème temps dans le rêve, porte sur produits déjà élaboré. Remaniement du rêve pour le présenter sous la forme d’un scénario relativement cohérent.

Exemple – oubli du nom de Signorelli

Oubli qui est arrivé à Freud qui est en voyage en Herzégovine. Il est accompagné d’une personne qu’il ne connaît pas et avec qui il discute. Il veut parler de Signorelli (peintre), mais ce n’est pas le nom de Signorelli qui lui vient en tête, mais Botticelli et Boltraffio. Il essaie d’expliquer pourquoi ce nom ne lui vient pas à l’esprit.

Le sujet de discussion qui précédait portait sur les mœurs des Turques en Bosnie-Herzégovine. Freud rapportait que les Turques se montraient résignées devant la mort et le destin, si l’état d’un proche par exemple était incurable : « Seigneur (Herr), n’en parlons plus. » Cette réponse induit l’association suivante dans la tête de Freud :

Signorelli – Bosnie Herzégovine – Botticelli/Boltraffio

Herr Herr

Freud voulait, mais ne l’avait pas fait, parler de l’attachement de ce peuple face au plaisir de la sexualité. Un patient aurait dit : « Herr, vous devez savoir que si cela est fini, la vie n’a plus de valeur ». Freud détourne aussi son esprit des choses sur la mort et la sexualité qui aurait pu lui venir en tête, car il avait appris une mauvaise nouvelle dans la ville de Trafoi (Tyrol) : le suicide d’un patient. Freud pense que cela ne lui est pas venu consciemment en tête durant son voyage, mais que c’était toujours là inconsciemment et que ça avait une influence sur lui.

5.3 Jung

Disciple de Freud. Difficile à exposer facilement car n’a pas écrit de livre résumant sa théorie comme Freud l’a fait. Jung a de plus beaucoup évolué (comme Freud mais plus encore) et a réécrit ses livres. Théorie marquée par ses origines : pratique médicale à l’hôpital psychiatrique de Zurich, ce qui l’a confronté à des psychoses, des personnalités multiples. L’observation de la folie à été à la source de son idée de complexes. Avant il travaillait sur association de mots pour mettre en évidence ces complexes, mais à certains mots temps de réaction plus longs ou répétition du mot inducteur plutôt que de faire une association � toujours avec les mêmes types de mots. Complexes se révèlent avec ces expériences d’association, les rêves et les lapsus. Le complexe est l’image émotionnelle et vivace d’une situation psychique arrêtée. Image incompatibles avec l’atmosphère consciente. Elle est douée d’une forte cohésion intérieure et d’une sorte d’autonomie. « Les complexes se

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comportent comme de malins génies cartésiens, ils vous mettent sur les lèvres juste le mot qu’il ne fallait dire, ils vous subtilisent le mot de la personne que vous alliez présenter, il font trébucher sur sa chaise le retardataire qui voulait passer inaperçu,… » Pas de différence de principe entre personnalité parcellaire et complexe. Les personnalités multiples sont des complexes devenus autonomes. La notion de complexe est en relation avec la notion de possession. Pas grave lorsque joue des tours mais plus grave lorsqu’il nous domine et que nous ne sommes plus nous même. Chaque émotion a tendance à se détacher du reste des pensées et à contrôler notre être.

Quand un complexe est excité (avec association de mots par ex), il surgit de l’inconscient, ce qui provoque un abaissement du niveau mental : la conscience devient rêveuse, inattentive, passive. Les primitifs disent de cet état qu’une âme les a quittés.

On peut distinguer 3 aspects chez Jung, comme chez Freud :

Aspect structural : décrit l’âme comme constituée de strates que sont la conscience, l’inconscient personnel et l’inconscient collectif. Elément dynamique : la libido, seule énergie qui parcourt l’âme. Ame est aussi processus qui tend à accomplir toutes ses possibilités, elle est puissance d’actualisation, elle est vie. Ce processus dynamique d’actualisation des possibilités se nomme processus d’individuation.

Postulat : il y a une réalité physique et une réalité psychique en grande partie inconsciente.

L’inconscient collectif

Il est inné, commun à l’espèce, à la race et à la famille (pas propre à l’individu). Dépôt constitué par toutes les expériences ancestrales. La réalité de cet inconscient collectif est démontrée par la parenté de contenu entre certains rêves, certains délires et des conceptions religieuses inconnues du rêveur ou du fou. Permet de comprendre l’analogie des rêves à des lieux et époques différentes. Le contenu de l’inconscient collectif ce sont les archétypes qui sont des modèles originaux, des dispositions inconscientes et collectives qui organisent le matériel représentatif. L’archétype lui-même n’est pas appréhendé par la conscience. Ce qu’elle appréhende c’est l’image archaïque.

Les principaux archétypes sont :

� Persona

� Ombre

� Animus : C’est le symbole où convergent les images du père, de l’homme. C’est l’image de l’esprit . Il est le pendant symétrique de l’anima pour la psychologie féminine. Se développe selon la maturation psychologique dans plusieurs étapes (sauvage, romantique, l’homme qui possède la parole, sage).

� Anima : C’est l’image de l’âme qui est liée à la mère et à l’idéal de la femme. C’est un archétype sexué qui est très important dans la psychologie masculine. C’est un bon exemple pour illustrer le rapport entre les images et l’archétype. Il peut se manifester sous la forme de sirène, de sorcière etc. dans les contes. Se développe selon la maturation psychologique dans plusieurs étapes (…, romantique, mère, sagesse). � Tandis que l’homme manifeste souvent des tendances polygames extérieures, son anima produit une

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image unique de la femme : elle doit être la sœur, la mère, l’amie, la confidente… Chez la femme, qui est souvent monogame, son animus produit une pluralité d’images.

� Vieux sage

� Grande mère

� Dualité

� Quaternité

� Soi : Terme du processus d’individuation. Se manifeste à travers certaines images primordiales telles que le fripon divin, ou la figure du Christ, de Buddha… peut aussi être l’image d’une fleur, d’une mandala dans un rêve…

L’inconscient personnel : Correspond aux contenus refoulés, oubliés, perceptions subliminales, lié aux expériences personnelles… Il est susceptible de devenir conscient.

Le moi : Il y a également le moi qui forme le centre du champ de conscience. C’est un complexe qui a un très haut degré de cohésion et de continuité. C’est la partie de la psyché qui est tournée vers l’adaptation de l’individu aux réalités extérieures. Il est condition de conscience car un élément psychique ne devient conscient que s’il peut se rattacher au complexe du moi. Il a une force propre : la volonté. Il se distingue du soi.

Le soi : Terme du processus d’individuation. Devenir un individu c’est accepter l’inconscient. Il faut être conscient de son unicité, mais accepter l’inconscient et établir un juste rapport avec l’inconscient personnel et surtout collectif. « Je dois devenir soi ». Pour devenir soi, c’est un long et complexe processus qui dépasse la simple prise de conscience.

Aspect dynamique : processus d’individuation. Processus assez semblable à un voyage psychologique. Au cours de ce voyage, le moi va être confronté avec les partenaires de la psyché qui sont des étapes qu’il faut franchir :

� Confrontation avec la persona : La persona est une partie du moi qui est essentiellement tournée vers le monde extérieur. Attitude conventionnelle quand on appartient à un groupe. Il arrive que des individus s’identifient trop à ces rôles au point qu’ils perdent contact avec leur identité profonde.

� Confrontation avec l’ombre : Tous les éléments du moi qui sont tombés dans l’inconscient. Se confond avec l’inconscient personnel sans si réduire. Avec l’ombre c’est plutôt les aspects mauvais. Aspect collectif : c’est un archétype qui se manifeste sous les images du diable par exemple.

� Confrontation avec l’anima/animus : L’homme doit prendre conscience de sa part féminine et la femme de sa part masculine.

Intégration des deux systèmes conscients et inconscients : but de l’analyse est de se reconnaître soi-même comme ce que l’on est par nature (par opposition à ce que l’on voudrait être). Jung est ici à l’opposé des psychologies existentialistes, pour lesquelles il n’y a pas de nature préalable.

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Aspect énergétique : Jung est moniste . Il y a une seule énergie psychique : la libido . Celle-ci englobe la libido sexuelle de Freud qui n’est ici qu’une manifestation possible de la libido. La libido est une tendance générale qui peut également être le désir. Jung utilise ce terme dans un terme très large.

Les rêves : La fonction des rêves est de rétablir notre équilibre psychique à l’aide d’un matériel onirique. C’est ce que Jung appelle la fonction complémentaire, compensatrice des rêves. C’est en quelque sorte un avertisseur de danger. Il compense des déficiences. Jung n’interprète pas des rêves isolés, mais plutôt des séries de rêves, car il croit pouvoir y suivre le processus d’individuation.

Les types psychologiques : Opposition entre syndrome hystérique et syndrome schizophrène. Deux attitudes présentes chez chacun à différents degrés : extraversion, introversion. L’extraversion est l’attitude des personnes qui accorde de la valeur aux objets, au monde extérieur. L’introversion est une attitude où la libido est tournée vers le monde intérieur. Typologie dynamique, car quand la tendance d’une personne est vers l’extraversion du point de vue conscient, l’inconscient se ponctionne de manière introvertie et vice-versa. 4 fonctions psychologiques :

� Pensée

� Sentiment

� Sensation

� Intuition

Les deux premières sont des fonctions de jugement (ceci est juste, faux, ceci est bon, mauvais). Ce sont des fonctions rationnelles, tandis que les deux dernières sont des fonctions de perceptions du monde extérieur/intérieur que Jung qualifie d’irrationnel.

Pensée et sentiment s’opposent sur la dimension jugement. Intuition et sensation s’opposent sur la dimension perception. Selon que la personne utilise de manière privilégiée une ou deux de ces fonctions, on aura un différent type. Si la personne se montre consciemment dans un type (pensée chez quelqu’un d’extraverti) alors l’inconscient travail à l’opposé (sentiment introverti). L’équilibre est ainsi rétabli. L’équilibre parfait est d’utiliser les 4 fonctions et les 2 attitudes.

5.4 La sphère évaluative de la personne

Motivation : Ce qui pousse un organisme ou un individu à l’action. Pour certains psy, la notion de motivation permet de comprendre le sens à donner à la direction prise par la

conduite. Pour d’autre, c’est une notion superflue (behavioristes strictes tels que Watson), car pour eux la conduite est explicable par les seules prapproches, cognitive, humaniste, psycho

Approche psycho-physiologiqueéquilibre biochimique ou du système nerveux. Deux conceptions possibles

� L’organisme cherche à combler un besoin. Recherche de l’homéostasie. Le niveau de motivation monte lorsqu’il y a un besoin et redescend ensuite.

� Le niveau de stimulation augmente et on peut arriver un moment donné à ne plus avoir de niveau de stimulation assez gra

Approche gestaltiste de Lewinrecherché n’est pas seulement physiologique. Il concerne le choc global, c’estl’espace vital qui comprend l’individu et son milieu psychologique.

Approche humaniste : Rogers et Maslowpotentiel et à développer ses capacités pour améliorer son état. Cette tendance à l’actualisation ne peut se manifester tant que la personne n’a pas pris conscience de ses vrais besoins physiques et psychologiques (exune vision très positive de l’homme, tout comme Maslow. Rogers avait parlé d’autoactualisation, mais il n’avait pas cherché à montré les étapes pour parvenir à celleMaslow va proposer un modèlenombre restreint de personne arrive à développer ce dernier étage.

Cette approche humaniste a amené les psychologues à distinguer des motivations intrinsèques et extrinsèques :

� Intrinsèque : Satisfaction obtenue par l’activité elle

� Extrinsèque : Activité généré par la pression du monde extérieur.

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conduite. Pour d’autre, c’est une notion superflue (behavioristes strictes tels que Watson), car pour eux la conduite est explicable par les seules propriétés du milieu. Plusieurs approches, cognitive, humaniste, psycho-physiologique…

physiologique : L’organisme est motivé par le besoin de maintenir un équilibre biochimique ou du système nerveux. Deux conceptions possibles

sme cherche à combler un besoin. Recherche de l’homéostasie. Le niveau de motivation monte lorsqu’il y a un besoin et redescend ensuite.

Le niveau de stimulation augmente et on peut arriver un moment donné à ne plus avoir de niveau de stimulation assez grand.

Approche gestaltiste de Lewin : Il applique la notion d’homéostasie, mais l’équilibre recherché n’est pas seulement physiologique. Il concerne le choc global, c’estl’espace vital qui comprend l’individu et son milieu psychologique.

: Rogers et Maslow : Pour Rogers toute personne tend à actualiser son potentiel et à développer ses capacités pour améliorer son état. Cette tendance à l’actualisation ne peut se manifester tant que la personne n’a pas pris conscience de ses

esoins physiques et psychologiques (ex : appartenance, estime, respect de soi…). Il a une vision très positive de l’homme, tout comme Maslow. Rogers avait parlé d’autoactualisation, mais il n’avait pas cherché à montré les étapes pour parvenir à celleMaslow va proposer un modèle : exemple besoin de justice, réalisation de soi… Seul un nombre restreint de personne arrive à développer ce dernier étage.

Cette approche humaniste a amené les psychologues à distinguer des motivations

: Satisfaction obtenue par l’activité elle-même.

: Activité généré par la pression du monde extérieur.

conduite. Pour d’autre, c’est une notion superflue (behavioristes strictes tels que Watson), opriétés du milieu. Plusieurs

: L’organisme est motivé par le besoin de maintenir un équilibre biochimique ou du système nerveux. Deux conceptions possibles :

sme cherche à combler un besoin. Recherche de l’homéostasie. Le niveau de

Le niveau de stimulation augmente et on peut arriver un moment donné à ne plus

: Il applique la notion d’homéostasie, mais l’équilibre recherché n’est pas seulement physiologique. Il concerne le choc global, c’est-à-dire

: Pour Rogers toute personne tend à actualiser son potentiel et à développer ses capacités pour améliorer son état. Cette tendance à l’actualisation ne peut se manifester tant que la personne n’a pas pris conscience de ses

: appartenance, estime, respect de soi…). Il a une vision très positive de l’homme, tout comme Maslow. Rogers avait parlé d’auto-actualisation, mais il n’avait pas cherché à montré les étapes pour parvenir à celle-ci.

: exemple besoin de justice, réalisation de soi… Seul un

Cette approche humaniste a amené les psychologues à distinguer des motivations

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Attitudes : Prises de position, tendance à réagir favorablement ou défavorablement vis-à-vis de toutes sortes d’objets ou de personnes, ou d’institution, de circonstance ou d’évènement… Elle implique un jugement de valeur. Les objets à évaluer étant pratiquement illimité, il est vain d’essayer de présenter une structure des attitudes.

Distinction intérêt/valeur dépend des auteurs. Valeur désigne préférence, attirance envers des objectifs idéaux, un style de vie, des finalités existentielles. Intérêt désigne plutôt attirances envers activités (intérêt pour maths, promenades mais pas valeurs applicables à ces choses). Intérêts sont subordonnés aux valeurs, valeurs plus abstraites. Valeurs, du verbe valoir, règnent sur psychisme de la personne, qui s’y soumet, aller contre elles créé un malaise, de la culpabilité. Intérêt, du verbe intéresser, signifie être en et parmi les choses, avoir du goût pour une chose. Intérêts = inclinations, tendances relativement stables et durables, orientées vers différents domaines d’objets ou d’activités et d’expériences vécues dans un milieu social donné. Dans cette notion on retrouve 2 aspects de la motivation : aspect directionnel (on est attiré vers telle chose) et aspect intensif (intérêt plus ou moins fort, quantitatif). Catégorisation des intérêts possible ? oui mais études faites par psychologues du travail et de l’orientation scolaire et professionnelles, donc leur structure découle des analyses factorielles utilisées sur questionnaires portant sur intérêts professionnels.

Théorie la plus répandue actuellement = théorie de Holland : personne qui choisit activité professionnelle (qui ne va pas forcément être réalisée concrètement) révèle part importante de sa personnalité. Cela relève du stéréotype professionnel, pas besoin d’avoir visité boulangerie pour dire « j’aimerais être boulanger ». 6 types de personnalité correspondant à 6 catégories d’intérêt (moyen mnémotechnique : RIASEC) :

� Type réaliste : voir description sur le net

� Type investigatif

� Type artistique

� Type social

� Type entrepreneurial

� Type conventionnel

Milieu dans lequel travaille la personne peut être décrit par les mêmes adjectifs, dont aussi 6 catégories dans les métiers. Personnes sont plus ou moins satisfaites selon la correspondance entre leur type psychologique et le milieu dans lequel elle se trouve. Ce sont des types idéaux car on peut les combiner. Avantage : Holland ne se cantonne pas à la description mais il met les types en rapport. On peut imaginer des proximités et des oppositions entre eux :

R I

C A

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E S

Etudes montrent que c’est vrai : en faisant passer questionnaire de Holland, on trouve corrélations comme sur le dessin � bonne validité. Cependant ce modèle n’est pas assez différencié : par ex domaine artistique comprend domaine littéraire, musical, décoration,…domaine investigatif ressemble trop aux sciences dures alors que sciences ne sont pas toutes ainsi (on peut avoir intérêt investigatif en psychologie par ex) et on ne sait pas ou placer l’épistémologue, le philosophe,… Structure d’intérêt n’est pas la même pour filles et garçons (pas d’intérêt pour le contact dans hôtesse de l’air, esthéticien,… les différenciations ne sont pas les mêmes). Il faudrait augmenter le nombre de classes d’intérêt.

Spranger différencie les valeurs en définissant 6 types de personnalité (descriptions sur Moodle) :

� Personnalité théorique : valeur = le vrai

� Personnalité économique : valeur = l’utile

� Personnalité esthétique : valeur = le beau

� Personnalité religieuse : valeur = le divin, l’absolu

� Personnalité sociale : valeur = l’autre

� Personnalité dominante (puissance ou domination) : valeur = volonté de puissance

Toutes les activités font appel à ces 6 valeurs à des degrés divers, ce sont des idéaux types.

Cette classification fut reprise et popularisée par Allport et Vernom qui ont créé un questionnaire d’intérêt valeur (QIV). Larsebeau a aussi créé un questionnaire, mais sans y mettre de questions religieuse (pas le droit dans écoles en France). Possible que ca ait aussi inspiré Holland. D’autres philosophes ont tenté de hiérarchisé valeurs : Lavelle a distingué 3 sortes de valeurs : économiques, affectives (intimité, plaisir, amour) et spirituelles (beauté, justice, devoir, divin) � valeurs spirituelles > affectives > économiques. D’autres ont distingué 15 valeurs purement professionnelles (on cherche métier ou montrer prestige, avantages économiques, relations avec les pairs, domination d’autrui,…). Pérron a un système en 2 temps : valeurs impressives (intégration, concerne conditions et climat de travail) et expressives (positionnement du sujet en contraste avec son milieu et montre sa volonté d’agir, concerne activités d’expression de soi). Rokeach distingue 2 types de valeurs : valeurs terminales (objectifs personnels et sociaux) et valeurs instrumentales (comportements ayant connotation morale positive) : dans chacune de ces catégories il établit une liste de 18 valeurs qui se réduisent à 3 (voire 2) valeurs fondamentales.

Conceptions du monde s’organisent. Chacun a une conception du monde et de soi : est-on libre ou déterminé ? a-t’on une âme ? les idées ou la matière sont au fondement de toute chose ? matérialisme ou idéalisme ?...

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