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I Dossier scientifique v EDITORIAL Quantification rnol6culaire en biologie clinique QUANTIFICATION MOLECULAIRE EN BIOLOGIE CLINIQUE Jean-Claude Nicolas a D epuis plus de 20 ans maintenant, la biologie moléculaire a permis de déve- lopper des outils puissants et efficaces. La PCR qualitative fut un des outils les plus utilisés en biologie clinique avec un apport très significatif dans , la détection etlou l'identification des agents pathogènes. Plus récemment, des applications diagnostiques fondées sur la quantification d'acides nucléiques ont pu être élaborées, ces techniques ont trouvé des appli- cations en virologie, hématologie, parasitologie. La PCR quantitative a aussi de multiples autres applications. En biologie cellu- laire, les modifications associées à la survie, A la prolifération ou à la différencia- tion de cellules s'accompagnent de variations de l'expression de gènes. Ainsi, depuis de nombreuses années, la possibilité de quantifier l'expression de ces génes joue un rôle majeur. II existe aussi de nombreuses autres applications dans le domaine industriel, par exemple dans le domaine agricole, des méthodologies de PCR en temps réel permettent la surveillance des OGM (Commission AFNOR V 03 E * Détection et quantification des organismes végétaux généti- quement modifiés m). Nous avons décidé de consacrer ce numéro spécial à la quantification des acides nucléiques en biologie clinique Les techniques de PCR quantitative ont évolué vers la technologie * temps-réel permettant la quantification, la différenciation polymorphe de génes, ainsi que des analyses en multiplex. a Laboratoire de virologie Hbpital Tenon 4, rue de Chine 75970 Paris cedex 20 * Correspondance [email protected] O Elsevier, Paris. Revue Française des Laboratoires,mars 2003, No 351

Quantification moléculaire en biologie clinique

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Page 1: Quantification moléculaire en biologie clinique

I Dossier scientifique v EDITORIAL

Quantification rnol6culaire en biologie clinique

QUANTIFICATION MOLECULAIRE EN BIOLOGIE CLINIQUE

Jean-Claude Nicolas a

D epuis plus de 20 ans maintenant, la biologie moléculaire a permis de déve- lopper des outils puissants et efficaces. La PCR qualitative fut un des outils les plus utilisés en biologie clinique avec un apport très significatif dans

, la détection etlou l'identification des agents pathogènes.

Plus récemment, des applications diagnostiques fondées sur la quantification d'acides nucléiques ont pu être élaborées, ces techniques ont trouvé des appli- cations en virologie, hématologie, parasitologie.

La PCR quantitative a aussi de multiples autres applications. En biologie cellu- laire, les modifications associées à la survie, A la prolifération ou à la différencia- tion de cellules s'accompagnent de variations de l'expression de gènes. Ainsi, depuis de nombreuses années, la possibilité de quantifier l'expression de ces génes joue un rôle majeur. II existe aussi de nombreuses autres applications dans le domaine industriel, par exemple dans le domaine agricole, des méthodologies de PCR en temps réel permettent la surveillance des OGM (Commission AFNOR V 03 E * Détection et quantification des organismes végétaux généti- quement modifiés m).

Nous avons décidé de consacrer ce numéro spécial à la quantification des acides nucléiques en biologie clinique

Les techniques de PCR quantitative ont évolué vers la technologie * temps-réel permettant la quantification, la différenciation polymorphe de génes, ainsi que des analyses en multiplex.

a Laboratoire de virologie Hbpital Tenon 4, rue de Chine 75970 Paris cedex 20

* Correspondance [email protected]

O Elsevier, Paris.

Revue Française des Laboratoires, mars 2003, No 351

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Quantification moléculaire en biologie clinique

Un des avantages de cette technique est sa grande reproductibilité autorisant des laboratoires de moyenne importance à développer des méthodes de diagnostic pour des virus associés à des pathologies non suffisamment fréquentes pour que la mise au point des techniques de diagnostic soit prise en charge par l'industrie pharmaceutique.

En biologie clinique, les applications les plus importantes restent à l'heure actuelle dans le domaine des maladies infectieuses. En effet, le délai de la culture des agents infectieux se compte en jours ou parfois en mois, dans certain cas, leurs identifications demeurent difficiles ou ambiguës, enfin certains pathogènes demeu- rent non cultivables. Leur quantification en est d'autant plus délicate. La quanti- fication par PCR en temps réel est très utilisée dans le cadre de la détection des génomes viraux. On peut dire que tous les virus peuvent être quantifier mais leur quantification n'est pas dans tous les cas utile au diagnostic virologique. Nous avons choisi d'exposer, dans ce numéro spécial, les trois virus dont l'évaluation de la charge virale est indispensable à la fois au suivi de la maladie ou au contrôle de I'efficacité d'une thérapeutique. II s'agit de virus associés à des infections virales chroniques : le virus de I'immunodéficience humaine (HIV), le virus de I'hépatite C (HCV), le virus de I'hépatite B (HBV) ... Nous avons aussi choisi d'exposer les virus pour lesquels l'analyse de la charge virale ne fait pas encore partie sys- tématiquement de la liste des examens biologiques usuels mais dont la prescription est de plus en plus fréquente. II s'agit du cytomégalovirus, du virus Epstein-Barr, du sixième, du septième et du huitième herpes virus.

La PCR en temps réel est moins utilisée dans les autres disciplines biologiques. Néanmoins, en hématologie, il existe quelques appliûations, en particulier le suivi de la maladie résiduelle dans les leucémies myéloide$ chroniques et dans les leu- cémies aiguës. En parasitologie, la PCR quantitative est un outil précieux pour une meilleure compréhension du développement des infections parasitaires, utile à I'éva- vuation de la parasitémie au cours de l'infection A Plasmodium falciparun et à I'ana- lyse de I'efficacité de nouvelles thérapeutiques. En mycologie, les techniques de quantification sont encore insuffisamment validées, cependant de nouvelles tech- niques moléculaires permettent ou permettront une meilleure compréhension de l'épidémiologie des infections fongiques.

D'autres applications émergent en bactériologie, en génétique, en biochimie ; elles feront peut être l'objet d'un numéro spécial ultérieur.

Revue Française des Laboratoires. mars 2003, No 351