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1 Anjou Nature 7 (2020) Les Scathophagidae sont une famille de Diptères, plutôt petite (par comparaison avec les grandes familles de cet ordre) avec une petite cinquantaine d’espèces en France, et à peine plus de 400 espèces décrites de par le monde. En Europe, c’est 166 espèces qui sont décomptées (Šifner, 2018). Cette famille, qui fait partie des Diptères Cyclorrhaphes (3 articles antennaires, entre autres), est difficile à définir en terme physique. Pour citer Ball (2014) : « comment définir cette famille, qui, dans la plupart des clés est atteinte en définissant que le spécimen n’est ni une Anthomyiidae, ni une Muscidae, ni une Fanniidae ? Cette famille tend à se distinguer par l’absence de caractères particuliers plutôt que par quelque chose d’unique à la famille. Pour la plupart des espèces du Royaume-Uni, l’arrière de la tête est rond avec des poils fins sur la partie inférieure de l’occiput, ce qui lui donne une apparence assez distincte ». Difficile d’aller plus loin. L’expérience permet assez souvent de déterminer la famille sur le terrain, et il ne fait aucun doute que le naturaliste qui commence à s’intéresser à la famille capturera quelques Anthomyiidae par erreur. Avec l’expérience toutefois, on peut noter que les Scathophagidae ont le dessus de la tête souvent assez particulier (tendance a être bien coloré au niveau de la bande médio-frontale) et sont plus allongés que les Anthomyiidae au niveau de l’abdomen. Pour donner une idée de dimension, l’incontournable Mouche à merde Scathophaga stercoraria (Linnaeus, 1758) fait partie des plus grosses espèces (4,1 à 9,5mm de longueur d’aile). Toujours en reprenant Ball, voici les descriptions données par diverses clés de détermination pour la famille : • Colyer&Hammond (1968) : « Tête plus ou moins ronde de profil ; au moins 4 orbitales, le triangle ocellaire n’est jamais pointu antérieurement ; une ou 2 grosses vibrisses, parfois avec une plus petite postérieurement ; proboscis imposant chez les espèces prédatrices, labelle armée avec une dent prostomale ; palpes bien développés, arista pubescente ou plumeuse ; ailes longues, souvent légèrement ombrées dans sa globalité ou sur la nervure transversale médio-cubitale (M-Cu), rarement tachée (Ernoneura) ; veines 3 et 4 plus ou moins divergentes apicalement ou légèrement convergentes ; 2 e cellules basale et anale jamais très pointues à l’apex ; abdomen, surtout de profil paraissant long avec 5 à 6 segments visibles, organes génitaux mâles souvent très proéminents » (traduction incomplète). • Hackman (1956) donne les critères suivants pour différencier la famille des autres Muscidoidea : « les yeux du mâle sont toujours largement séparés et le front n’a jamais de soies croisées. Cuillerons petits, costa sans épines et se terminant au niveau de la sub- costa (Sc) ; scutellum toujours nu en dessous (contrairement aux Anthomyiidae) ; abdomen avec plus de 4 segments pré-génitaux et sans points ou bandes » (traduction incomplète). • Oosterbroek (2006) donne les critères suivants pour la famille : « espèces petites à grandes (3- 12 mm), souvent fines. La couleur varie de jaune mat à noire ou jaune brillant, certaines espèces Que sait-on des Scathophagidae (Diptera) dans les Pays de la Loire ? Clovis Quindroit Mots-clés : Diptera, Scatophagidae, Pays de la Loire Key words : Diptera, Scatophagidae, Pays de la Loire Clovis Quindroit 60 rue franklin 59370 Mons-en-Baroeul Courriel : [email protected] : 1-6

Que sait-on des Scathophagidae (Diptera) dans les Pays de la Loirenaturalistesangevins.free.fr/Publications/QUINDROIT_2020.pdf · 2020. 5. 13. · 4 Que sait-on des Scathophagidae

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1Anjou Nature 7 (2020)

Les Scathophagidae sont une famille de Diptères, plutôt petite (par comparaison avec les grandes familles de cet ordre) avec une petite cinquantaine d’espèces en France, et à peine plus de 400 espèces décrites de par le monde. En Europe, c’est 166 espèces qui sont décomptées (Šifner, 2018).

Cette famille, qui fait partie des Diptères Cyclorrhaphes (3 articles antennaires, entre autres), est difficile à définir en terme physique. Pour citer Ball (2014) : « comment définir cette famille, qui, dans la plupart des clés est atteinte en définissant que le spécimen n’est ni une Anthomyiidae, ni une Muscidae, ni une Fanniidae ? Cette famille tend à se distinguer par l’absence de caractères particuliers plutôt que par quelque chose d’unique à la famille. Pour la plupart des espèces du Royaume-Uni, l’arrière de la tête est rond avec des poils fins sur la partie inférieure de l’occiput, ce qui lui donne une apparence assez distincte ». Difficile d’aller plus loin. L’expérience permet assez souvent de déterminer la famille sur le terrain, et il ne fait aucun doute que le naturaliste qui commence à s’intéresser à la famille capturera quelques Anthomyiidae par erreur. Avec l’expérience toutefois, on peut noter que les Scathophagidae ont le dessus de la tête souvent assez particulier (tendance a être bien coloré au niveau de la bande médio-frontale) et sont plus allongés que les Anthomyiidae au niveau de l’abdomen. Pour donner une idée de dimension, l’incontournable Mouche à merde Scathophaga stercoraria (Linnaeus, 1758) fait partie des plus

grosses espèces (4,1 à 9,5mm de longueur d’aile).Toujours en reprenant Ball, voici les descriptions

données par diverses clés de détermination pour la famille :

• Colyer&Hammond(1968) : « Tête plus ou moins ronde de profil ; au moins 4 orbitales, le triangle ocellaire n’est jamais pointu antérieurement ; une ou 2 grosses vibrisses, parfois avec une plus petite postérieurement ; proboscis imposant chez les espèces prédatrices, labelle armée avec une dent prostomale ; palpes bien développés, arista pubescente ou plumeuse ; ailes longues, souvent légèrement ombrées dans sa globalité ou sur la nervure transversale médio-cubitale (M-Cu), rarement tachée (Ernoneura) ; veines 3 et 4 plus ou moins divergentes apicalement ou légèrement convergentes ; 2e cellules basale et anale jamais très pointues à l’apex ; abdomen, surtout de profil paraissant long avec 5 à 6 segments visibles, organes génitaux mâles souvent très proéminents » (traduction incomplète).

• Hackman (1956) donne les critères suivants pour différencier la famille des autres Muscidoidea : « les yeux du mâle sont toujours largement séparés et le front n’a jamais de soies croisées. Cuillerons petits, costa sans épines et se terminant au niveau de la sub-costa (Sc) ; scutellum toujours nu en dessous (contrairement aux Anthomyiidae) ; abdomen avec plus de 4 segments pré-génitaux et sans points ou bandes » (traduction incomplète).

• Oosterbroek (2006) donne les critères suivants pour la famille : « espèces petites à grandes (3-12 mm), souvent fines. La couleur varie de jaune mat à noire ou jaune brillant, certaines espèces

Quesait-ondesScathophagidae(Diptera)danslesPaysdelaLoire?

ClovisQuindroit

Mots-clés : Diptera, Scatophagidae, Pays de la LoireKey words : Diptera, Scatophagidae, Pays de la Loire

ClovisQuindroit60 rue franklin59370 Mons-en-BaroeulCourriel : [email protected]

: 1-6

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2 Que sait-on des Scathophagidae (Diptera) dans les Pays de la Loire ?

étant bicolores. Corps et pattes souvent avec de nombreuses soies, parfois densément couverts de poils. Occiput souvent avec de nombreux poils longs, arista nue ou plumeuse, pas de soies inter-frontales. Ailes souvent claires, parfois avec des marques distinctes à l’apex ou au niveau de la M-Cu. Veine anale longue, atteignant souvent le bord de l’aile. Pas de soies sur le méron sur la marge postérieure. »

La description de Séguy, antérieure, recoupe largement ces descriptions. à noter que les soies sterno-pleurales sont au nombre maximal de 3 (et le plus souvent unique).

La biologie de cette petite famille est assez diversifiée, puisque l’on trouve parmi leurs larves des prédatrices (Cleigastra), des larves mineuses (Cordilura) et des coprophages (les fameuses Scathophaga, que l’on trouve en nombre sur les bouses). Les adultes sont aussi des prédateurs efficaces. Plusieurs espèces sont exclusivement littorales.

Comme pour beaucoup de familles de Diptères en France, elles sont peu connues. On ne trouve pas de liste régionale, la liste nationale est probablement très incomplète (une cinquantaine d’espèces, soit quasiment le même nombre qu’en Grande-Bretagne !) et bien peu s’intéressent à cette famille en France. Le dernier document disponible sur cette famille pour notre pays est la Faune de France de Séguy (1934 : n°28), encore utile de nos jours.

Heureusement, nos voisins britanniques ont travaillé un peu plus sur le sujet, et la clé de Ball (en anglais), déjà citée plusieurs fois ici, est très bien illustrée et couvre très largement notre faune. On peut alors la recouper avec la faune de France de Séguy et avec la clé des genres et espèces de République Tchèque de Šifner (2003) pour aboutir à une identification relativement fiable. Dans quelques cas, il faut se fonder sur d’ autres publications (pour les Norellia notamment : De Jong, 1985).

Dans la région, la clé de Stuart (2014) permet l’identification de toutes les espèces, sauf une, fréquente, Phrosia albilabris (Fabricius, 1805), que l’on peut insérer au point 8 de la clef en rajoutant la description suivante : « Arista pubescente,

thorax et abdomen noir brillant, une unique soie humérale, pattes oranges sauf le tibia 3, noir ». Ces trois documents (Séguy, 1934 ; Šifner, 2003 ; Ball, 2014) sont en accès libres sur internet.

Le but du présent article est surtout de procurer une base à tout naturaliste s’intéressant à la famille dans la région et même dans toute la moitié nord de la France, permettant d’avoir une vue de base des espèces classiques de cette zone. à rajouter que Ceratinostoma ostiorum (Haliday, in Curtis, 1832) n’est pas rare le long de la côte en France.

Hors Maine-et-Loire, il n’a été retrouvé que très peu de données pour le reste des Pays de la Loire (quasiment uniquement des captures de l’auteur),. Elles sont intégrées ici afin de faciliter leur visibilité lors de futurs travaux, mais ne reflètent évidemment pas la diversité des autres départements (seulement trois espèces listées pour la Loire-Atlantique, la Mayenne et la Sarthe !).

La présentation des données s’organise comme suit : espèce / commune / lieu-dit / date /collecteur / département (en chiffre). L’auteur (CQ) est l’identificateur pour toutes les déterminations, sauf les données originaires de Séguy (les données Insectes.org ont été vérifiées par l’auteur).

Capture et conservation : le fauchage est de loin la meilleure méthode de capture de cette famille, beaucoup d’espèces étant plutôt discrètes et petites. Par ailleurs, cette famille se tient assez fréquemment dans les herbes, ce qui facilite les captures au filet fauchoir.

La collection à sec est la situation idéale de conservation de ces espèces ; les organes génitaux mâles sont gros et peuvent facilement être déployés vers l’arrière et maintenus à l’aide d’une épingle. L’intégralité des portions nécessaires à la détermination est alors accessible (forme des cerques et forme du sternite 5).

Treize espèces sont actuellement connues du département de Maine-et-Loire :

1. Cleigastra apicalis (Meigen, 1826)2. Conisternum decipiens (Haliday in Curtis, 1832)3. Cordilura albipes (Fallén, 1819)4. Cordilura ciliata (Meigen, 1826)5. Cordilura impudica (Rondani, 1866)

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3Anjou Nature 7 (2020)

6. Cordilura pubera (Linnaeus, 1758)7. Hydromyza livens (Fabricius, 1794)8. Nanna fasciata (Meigen, 1826)9. Norellisoma spinimanum (Fallén, 1819)10. Phrosia albilabris (Fabricius, 1805)11. Scathophaga furcata (Say, 1832)12. Scathophaga stercoraria (Linnaeus, 1758)13. Trichopalpus fraternus (Meigen, 1826)

Cleigastra apicalis (Meigen, 1826) : espèce fréquente de berges de zone marécageuse un peu couvertes. Identification facile, avec ses 3 soies sternopleurales. L’adulte est un prédateur régulièrement retrouvé avec de petites proies, à la manière des Asilidae. La larve est une prédatrice des galles de Lipara sp.(Chloropidae), mais a aussi été rapportée de quelques espèces de chenilles de Lépidoptères.Répartition : Séguy (sous le nom de Cnemopogon apicalis) : Ardennes, Côte du Nord, environs de Paris. Européenne, jusque l’Irak à l’est (Šifner, 2008) .Données 49 : Bagneux « Vieux Château », 10/04/17, CQ ; écouflant « la Machefèrière», 23/04/18, CQ ; Juigné-sur-Loire « les Garennes «, 12/04/17, CQ ; Montreuil-Juigné, 19/04/16 et 02/05/16, CQ.Données 53 : La Gravelle, 27/07/16, CQ.Données 72 : La Chapelle-Saint-Aubin, 04/05/17, CQ.

Conisternum decipiens (HalidayinCurtis,1832):une unique donnée en zone très humide de sous-bois boueux avec petite rivière à proximité.Répartition : au Royaume-Uni, une espèce peu fréquente du sud. Séguy : Côtes du nord, Calvados.Ouest Paléarctique, jusque la Russie Européenne à l’est.Données 49 : Noyant-la-Gravoyère « la Corbinière», 20/04/18, CQ.

Cordilura albipes (Fallén,1819): espèce fréquente des zones marécageuses, souvent en compagnie d’une autre espèce de Cordilura. Placée dans le genre Parallelomma par Sifner.Répartition : large répartition en France d’après Séguy (Eure, environ sde Paris, Sèvres...). Une espèce paléarctique, de l’Europe à la Sibèrie.Données 44 : Notre-Dame-des-Landes, 27/06/15, Gaël Marin.Données 49 : Bagneux, 12/04/17, CQ ; écouflant «

la Machefèrière», 23/04/18, CQ ; Montreuil-Juigné « le Marais », 02/05/16, CQ.

Cordilura ciliata (Meigen, 1826) : peu fréquente dans la région, mais très fréquente dans le reste de la France (captures personnelles). En zone marécageuse peu ouverte. Se tient souvent dans les Carex.Répartition : Séguy : donnée des Landes, Ardennes et Jura. Large répartition ouest Paléarctique, jusque la Russie à l’est.Données 44 : Nort-sur-Erdre, 10/10/16, CQ.Données 49 : Angers, 17/08/18, CQ.

Cordilura impudica (Rondani, 1866) : fréquente en zone marécageuse semi-ouverte. Se tient souvent dans les Carex.Répartition : Séguy (sous le nom de C. umbrosa) : Côtes d’Armor, environs de Paris. Ouest Paléarctique, jusque la Russie européenne à l’est.Données 49 : Denée « les Ruelles », 06/06/16, CQ ; La Breille-les-Pins « les Loges », 21/05/18, CQ ; Villevêque « le Touchet de Commun », 16/05/16, CQ ; Saint-Remy-la-Varenne, avant 1934, R. du Buysson (Faune de France n°28).

Cordilura pubera (Linnaeus, 1758) : la plus fréquente de la région, en zone marécageuse semi-ouverte ou ouverte à Carex. Répartition : large répartition en France d’après Séguy (environs de Paris, Meudon, Amiens...). Large répartition Paléarctique, jusqu’à la Chine à l’est. Non connue du Magreb.Données 49 : Coudray, 31/07/18, CQ ; écouflant « la Machefèrière», 07/06/18, CQ ; écouflant « la Machefèrière», 08/08/18, CQ ; Juigné-sur-Loire « les Garennes «, 14/06/18, CQ ; Montreuil-Juigné « le Marais », 19/04/16, CQ ; Montreuil-Juigné « le Marais », 02/05/16, CQ ; Montreuil-Juigné « le Marais », 17/05/18, CQ ; Villevêque « le Touchet de Commun », 16/05/16, CQ ; Saint-Remy-la-Varenne, avant 1934, R. du Buysson (Faune de France n°28).

Hydromyza livens (Fabricius,1794) : pas rare, la larve est une mineuse des nénuphars, les adultes sont rencontrés marchant sur les feuilles.Répartition : Séguy : Eure, Lyon. Šifner : Nord Europénne, jusque la Russie européenne à l’est et la Suisse et Hongrie au sud.Données 49 : Montreuil-Bellay, 6/05/16, CQ.

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4 Que sait-on des Scathophagidae (Diptera) dans les Pays de la Loire ?

Nanna fasciata (Meigen,1826) : une espèce pas rare de sous-bois ouvert (clairière), très petite et peu repérable sur le terrain. D’aprés Šifner (2018), le nom de genre Nanna n’est pas valide et celui d’Amaurosoma devrait être utilisé. Le nom de Nanna est cependant celui utilisé par L’INPN et Fauna Europaea. Selon Ozerov, une analyse des séquences ADN doit être effectué avant de modifier la taxinomie du groupe. (Ozerov & Krivosheina., 2015).Répartition : Séguy : Marne, Seine et Oise, Hautes Pyrénées. Šifner : Européenne, jusque la Russie

européenne à l’EstDonnées 49 : Bouchemaine «l es Chevalries », 12/04/16, CQ ; Bagneux « Vieux Château », 10/04/17, CQ ; Brain-sur-Allones, 20/04/17, CQ.

Norellisoma spinimanum (Fallén, 1819) : très fréquente, la plus fréquente de la famille après les Scathophaga. Le long des berges (mares, marais, rivières) de tous types, plutôt semi-ouverts. Facile à déterminer avec ses épines sur les tibias antérieurs. La larve est une mineuse des Rumex.Répartition : Séguy : toute le France, surtout

De haut en bas et de gauche à droite : Hydromyza livens, Saint-Omer (62) ; Cordilura pubera, Seiches-sur-le-Loir (49) ; Norellisoma spinimanum, Sainghin-en-Mélantois (59) et étaples (62). Clichés de l’auteur.

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5Anjou Nature 7 (2020)

méridionnale et centrale (mais connue du Nord-Pas-de-Calais par l’auteur). Šifner : Néoarctique et Paléartique.Données 49 : la Chapelle-Saint-Florent « Pont d’Alène », 20/04/15, Olivier Durand ; Montreuil-Juigné, 02/06/16, CQ ; Bagneux « Vieux Château, 10/04/17, CQ ; Mûrs-érigné « la Roche de Mûrs », 02/05/18, CQ ; Noyant-la-Gravoyère « les Corbinières », 13/07/18 ; Angers « Tiremont », 10/10/18 ; Cantenay-épinard « le Vieux Cantenay », 07/04/19, Georges Le Deroff ; Tiercé pépinières Ribanjou, 23/05/19, Georges Le Deroff ; la Chapelle-Saint-Florent « la Roche », 01-14/04/13, Olivier Gabory.Données 53 : Coudray « la Bavouze », 31/05/18, CQ.

Phrosia albilabris (Fabricius,1805): fréquente, en zone de lisière marécageuse.Répartition : Toute la France d’après Séguy. Ouest Paléarctique, jusque l’Azerbaïjan à l’est.Données 49 : écouflant « la Macheferière », 03/06/18 et 07/08/18, CQ ; la Breille-les-Pins « les Loges », 17/09/19, CQ.Données 72 : Cré-sur-le-Loir « le Marais», 17/09/17, CQ.

Scathophaga furcata (Say,1832) : fréquente, en sous-bois surtout, mais préférence assez large. Répartition : Séguy : toute la France. Šifner : Néarctique et Paléarctique.Données 49 : Cantenay-Épinard, « Château », 02/05/16, CQ ; Bagneux, 10/04/17, CQ ; Brain-sur-Allonnes « les Pigeonniers », 11/04/17, CQ ; Angers, 27/04/18, CQ .Données 53 : Laval « Bois Gamat », 04/06/16, CQ.Données 72 : Aillière-Beauvoir « Forêt de Perseigne », 28/05/17, CQ.

Scathophaga stercoraria (Linnaeus, 1758) : très fréquente, dans tous les prés avec bouses, surtout en zone ouverte, mais quasi tous types de milieux. Une espèce très variable, surtout chez le mâle, en pilosité et en taille, ce qui est très bien illustré par Ball (2014).Répartition : Séguy : toute la France. Néarctique, Paléarctique et région orientale.Données 44 : la Grigonnais « Cran », 23/09/16, Olivier Durand.Données 49 : Gennes « Étang des Roches », 05/04/04, Georges Le Deroff ; Gennes « Étang des Roches »,

20/04/05, Georges Le Deroff ; Feneu, 03/06/07, O.Sigaud (Photo insecte.org) ; Beaupréau-en-Mauges, 22/07/07, Benoît Guillon (Photo Insecte.org) ; la Chapelle-Saint-Florent « la Roche », 15/03/11, 18/03/11, 20/03/11, 02/04/11, 19/04/11, 23/04/11, 04/05/11, 09/03/12, 31/05/13, Olivier Gabory ; la Chapelle-Saint-Florent « la Baronnière », 01/04/12, 04/07/15, Olivier Durand ; Chemillé « la Tuilerie des Galachères », 03/04/12, Olivier Durand ; Chanzeaux « la Grande Maubretière », 24/05/12, Olivier Durand ; Saint-Hilaire-Saint-Florent « les Hautes vignes», 13/06/12,Georges Le Deroff (Photo) ; Cizay-la-Madeleine, 15/07/12, Gerges Le Deroff (Photo) ; Chazé-sur-Argos, 15/09/12, 17/02/13, « Castor » (Photo insecte.org) ; Liré, « Coulée Saint Joseph », 17/04/13, L.Bourreau ; La Jubaudière « la Gautrèche », 08/06/13,CPIE Loire Anjou ; Saumur « la Houssaie », 13/04/14, Georges Le Deroff (Photo) ; Saint-Aubin-de-Luigné « les Monteaux », 08/04/15, Olivier Durand ; Beaupréau « l’Andraudière », 10/04/15, Olivier Durand ; Vivy « les Monteaux », 28/04/15, Georges Le Deroff (photo) ; Brézé « Bellechasse », 27/08/15, Olivier Durand ; Beaupréau-en-Mauges, 07/04/19, Benoît Guillon (Photo insecte.org) ; Tiercé pépinière Ribanjou, 24/05/19, B.Lantin (Photo).

Scathophaga stercoraria, Longvillers (62). Cliché de l’au-teur

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6 Que sait-on des Scathophagidae (Diptera) dans les Pays de la Loire ?

Trichopalpus fraternus (Meigen, 1826) : une unique donnée en zone de sous-bois humide. Possiblement plus fréquent, mais sa petite taille le rend très discret.Répartition : Séguy : Amiens, environ de Paris. Šifner : nord Européenne, jusque la Pologne à l’est et la Suisse et Hongrie au sud.Données 49 : Montreuil-Juigné « le Marais », 17/05/18, CQ.

Il est très probable que cette base de travail s’étoffera en données et même en espèces pour notre département (et c’est une certitude pour les autres, la plupart des espèces de Maine-et-Loire y étant très certainement présentes), permettant d’avoir une meilleure vision de la répartition et biologie de cette famille délaissée.

La présence de toutes les espèces du Royaume-Unis dans le Maine-et-Loire est très peu probable, la famille ayant de nombreuses espèces d’affinités septentrionale ou montagnarde. Cependant, de très nombreuses trouvailles sont encore à faire, sachant que les Pays Bas décomptent 41 espèces et la Belgique 56 ! (Mortelmans & Devillers, 2014).

Tous spécimens ou données pour identification peuvent être envoyés à l’auteur, de même que toutes questions relatives à des identifications.

Remerciements

Mes remerciements à Christophe Lauriaut pour son aide toujours à propos et la relecture de cet article. Et un grand merci a Marine pour ses encouragements et sa relecture.

Références

Ball S.G.B., 2014. Version 4.1. Keys to the brithish Scathophagidae (Diptera). En ligne. Disponible sur < http://scathophagidae.myspecies.info/files/scathophagid_key.pdf >.

De Jong H., 1985. Norellia spinipes (Meigen) in the Netherlands and its distinction from N. tipularia (Fabricius) (Diptera: Scathophagidae). Ent. Ber., Amst., 45 : 21-23.

Mortelmans J. & Devillers C. 2014. Acerocnema macrocera (Meigen, 1826), a new genus and species for Belgium and the Netherlands (Diptera: Scathophagidae). Bulletin de la Société royale belge d’Entomologie/Bulletin van de Koninklijke Belgische Vereniging voor Entomologie, 150 : 35-138.

Ozerov A. L. & Krivosheina M. G., 2015. A review of the genera Cleigastra Macquart, Gonarcticus Becker, Gonatherus Rondani, Hexamitocera Becker, Nanna Strobl, Orthacheta Becker and Spathephilus Becker (Diptera, Scathophagidae) of Russia. Zootaxa, 4012(2) : 201-257.

Šifner F., 2008. A catalogue of the Scathophagidae (Diptera) of the Palaearctic region, with notes on their taxonomy and faunistics, Acta Entomologica Musei Nationalis Pragae, 48(1): 111-196.

Šifner F. 2003. The family Scathophagidae (Diptera) of the Czech and Slovak Republics (with notes on selected Palaearctic taxa). Acta Musei Nationalis Pragae, Series B, Natural History, 59(1-2) : 1-90.

Šifner F., 2018. Annotated checklist of the family Scathophagidae (Diptera) in Central Europe, with new faunistics data on some species. Linzer biol. Beitr.,50(2): 1635-1655

Séguy E., 1934. Faune de France. N° 28. Diptères (Brachycères). 832 p., 903 fig.