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Quel avenir pour l'endoscopie?

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Page 1: Quel avenir pour l'endoscopie?

Quel avenir pour I 'endoscopie ?

Nous avons interrog6 Didier Quilain, Prdsident du Directoire d 'Olympus France, sur les 6volutions qui modif ient progress ivement le paysage de cette disci- pline et sur la manibre dont un grand industriel de la sant6 projet te d 'y rdpondre.

Acta Endoscopica. Olympus est, depuis la nais- sance de l'endoscopie, un acteur majeur de son d~ve- ioppement. Quinze ans apr~s, quel regard jetez-vous sur l'itin~raire parcouru ?

Didier Quilain. Un regard ~ la fois 6tonn~ et admi- rat i f ! J 'a i suivi p ro fes s ionne l l emen t cet te aventure depuis 9 ans, c'est-fi-dire avant que l 'on me confie la responsabi l i t6 d ' O l y m p u s France . Cela m 'a permis d 'appr6cier le chemin parcouru par votre profession, d'assister ~ l '6panouissement de la gastroentdrologie dot6e des moyens de pra t iquer des examens qui ont fait sensiblement progresser la capacit6 d'investiga- tion. J 'ai assist6 au d6ve loppement et fi la diversifica- tion des mat6riels, ~ l 'ouver ture de nouveaux champs d 'appl icat ion, fi la ma tura t ion progressive des tech- niques.

Olympus , c o m m e vous le savez tous, est depuis l 'or igine un pa r t ena i r e ma jeur de la profession. En contr ibuant ~ la cr6ation des premiers mat6riels, en accompagnant la discipline dans routes ses 6volutions, en ddveloppant la gamme des produits, en d6finissant avec vous les rbgles d'utilisation en mati6re de s6cu- rit6, d 'hygi6ne, en ouvrant des voles nouvelles, vers l ' endoth6rapie par exemple. Nous avons soutenu la profession de multiples manibres : premieres vid6o- transmissions dans les congrbs, cr6ation du premier congr6s d ' 6cho-endoscop ie , sout ien ~ la fo rmat ion continue, no tamment 8 travers Acta Endoscopica, etc.

Cet te histoire v6cue en c o m m u n tisse entre Olym- pus et les gas t roent6rologues des relations trbs parti- culi~res, parfo is un peu pass ionnel les , mais mar- qudes de part et d ' au t re par une tr6s grande rigueur. C 'es t elle qui m ' au to r i s e ~ vous par ler au jourd 'hu i d 'avenir .

Quel est votre diagnostic sur cet avenir ? Personne n'ignore plus aujourd'hui l'~mergence de techniques d'exploration concurrentes. Comment r~agissez vous h cette ~volution ?

Comme industriel, j 'ai appris depuis longtemps que les vrais concurrents , ceux dont il fallait vraiment se m6fier, n '6taient pas ceux qui semblaient vous entou- rer aujourd 'hui , mais ceux qu 'on ne voyait pas encore et qui pr6paraient des solutions de substitution. L 'en- doscopie el le-m6me est n6e d 'une d6marche de sub- stitution, rempla~ant des techniques moins riches et moins pert inentes.

Olympus est na ture l lement sensibilis6 ~ ce ph6no- m6ne et il en surveille le d6ve loppement sur un plan mondial. La vraie quest ion est : faut-il en avoir peur ? Ma r6ponse est c la i rement ndgative. C'est d'aiUeurs inscrit p r o f o n d 6 m e n t au sein de la ph i losophie de

Didier Quilain

no t r e g roupe , nous a p p r d h e n d o n s le changemen t , que nous rencont rons d 'une mani6re pe rmanen te sur tous nos marchds, avec s6r6nit6 et lucidit6.

I1 est vrai que, pou r cer ta ins examens , d ' au t res techniques peuvent faire mieux en termes de fiabilit6 des observations, parfois de cofit et ~tre moins trau- mat i san tes pou r le malade . Mais l ' endoscop ie conserve des atouts incontournables et vous le savez bien. A condit ion nature l lement de ne pas s 'endormir sur nos lauriers et de rester offensifs. Je suis certain de l ' avenir de l ' endoscop ie si elle choisit d61ib6r6- ment la voie de la qualit6 (qualit6 des mat6riels, qua- lit6 des actes, qualit6 et comp6 tence du personnel , maitrise des cofits). Cette 6volution implique de nou- velles gdn6rations de mat6riels produisant des images encore plus performantes .

E t 1/~, le par tenar ia t entre Olympus et la profession prend une importance ddcisive et peut jouer un r61e impor tan t . U n e des quali t6s ma jeu res de no t re g roupe est c e r t a i n e m e n t sa g rande crdativit6 en Recherche et D6veloppement . Nos 6quipes du centre de Utsugi au Japon ont une forte capacit6 de mobili- sation, une apti tude ~ identifier et ~ explorer les tech- nologies de po in te et une g rande opini~tre t6 pour aller au bout de leurs recherches. Elles l 'ont montr6 dans le pass6, lorsqu 'e l les ont n6goci6 avec succ~s tous les grands virages t echn iques : f ibre opt ique , 61ectronique, num6risat ion, etc. Je rappel lera i sim- p lement ~ ce sujet que, dans le domaine de la photo- graphie , O lympus est le l eade r mond ia l pour les appareils numdriques et cela depuis trois ans.

Sans pouvoir d6voiler aujourd 'hui le d6tail des pro- chains produits que nous allons lancer, je peux ddjh vous assurer qu' i ls r d p o n d r o n t e f f i cacement aux at tentes du march6, c'est-~-dire ~ vos attentes. Notre objectif est d 'a ider les praticiens ~ disposer des outils n6cessaires ~ une d6tect ion de plus en plus prdcoce

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des cancers par exemple ou d'fitre en mesure d'allier diagnostic et t ra i tement en leur proposant des matS- riels associant de plus en plus souvent observat ion et t rai tement.

RSsister/a la concurrence de nouvelles techniques est donc au jou rd ' hu i ~ no t r e ~ p rob l~me commun. Olympus s'y empioie et vous aidera ~ ~ recr6er ia dif- fSrence ~,. Mais je voudrais souligner que cette dimen- sion technologique est loin d 'e t re la seule h prendre en compte . La for te p rogress ion des dSpenses de santS et les mesures prises pour les maitriser, l'Svolu- t ion des condit ions Sconomiques au sein desquelles vos cabinets doivent dSsormais fonct ionner , l 'Smer- gence de nouvel les con t ra in tes r6g lementa i res en termes de sScuritS et d 'hygibne imposent, elles aussi, des adaptations. Nous sommes conscients qu 'Olym- pus a un r61e ~ jouer dans ces domaines.

Comment r~pondez-vous concr~tement h ces pr~- occupations ~conomiques, effectivement tr~s pr~- sentes dans ia profession ?

Ce qui c omp te ma in t enan t , c 'es t moins le prix d 'achat des matSriels, que leur cofit global d'utilisa- tion. Nous avons cependant fait des efforts pour ma~- triser les prix de vente : en francs courants, nos pro- duits sont sens ib lement moins chers qu ' i l y a une dizaine d 'anndes alors qu'ils sont technologiquement beaucoup plus performants.

En ce qui concerne les cofits d'usage, de nombreux progr~s ont StS accomplis. Je citerai, par exemple, les r eche rches m e n s e s sur la nasogas t roscopie , qui en 6vi tant la sSdat ion, rSduit le prix de l ' examen , la baisse sensible des cofits m o y e n s des r6para t ions (entre 15 et 20 %), un effort pour permet t re aux pra- t iciens qui e xe r c e n t de plus en plus souven t en 6quipes de mieux apprShender ~ l 'avance les cofits d 'ent re t ien grace aux contrats de maintenance forfai- taires, etc. Part icipent Sgalement de cet effort, les ini- tiatives que nous avons prises en mati6re de prSven- tion et de format ion du personnel.

Olympus est par ailleurs, p le inement engagS aux c6tSs de la profession dans le dialogue parfois diffi- cile, ouver t avec les autoritSs de santS.

Vous avez ~voqu~, tout h l'heure, les questions d'hygi~ne, s~curit~. Comment abordez-vous l'appli- cation des nouvelles normes dans ce domaine ?

Hygi6ne et sScurit6 sont, pour nous, une compo- sante majeure de la qualitS et en tant que leader des industriels en endoscopie, Olympus ne pouvai t abor- der ce t te ques t ion qu ' avec la plus g rande r igueur. Outre la gamme compl6te des matSriels de dSsinfec- t ion proposSs au jourd 'hu i , nous avons inclus cet te p rSoccupa t ion d6s la concep t ion de nouveaux pro- duits, no t ammen t par une sSlection sdv~re des matS- riaux utilisSs.

Des ef for ts parall61es ont n a t u r e l l e m e n t StS consentis dans le domaine de l 'apr~s-vente (rSpara- tions et pr6ts de matSriels). Avec la nScessitS nou- velle d 'assurer une parfaite tra~abilite des pi~ces intS- grSes dans les rSparat ions , ce qui nous a condui t remet t re fi plat tout notre processus de maintenance.

L~ encore, le par tenar ia t actif entre Olympus et Ia profess ion est la cond i t ion ind ispensab le pour at teindre no t re objectif commun : une parfai te sScu- ritS pour les patients.

Vous ~tes filiale d'un grand groupe japonais, nous aimerions savoir comment fonctionne cette relation. Les attentes et besoins des praticiens fram;ais peu- vent-ils vraiment ~tre pris en compte ?

Soucieux de rester en contact avec les besoins du march6 et de suivre (souvent d 'ant iciper) les 6volu- tions, Olympus s 'appuie sur un rSseau d 'exper ts mon- diaux. Peu t -~ t re ~ une ce r t a ine Spoque , avant les annSes 90, la France a-t-elle Std sous reprSsentSe ~ ce niveau. Ce n 'es t plus le cas aujourd 'hui , je peux vous l 'assurer , d ' a u t a n t plus que j ' en ai fait l 'un de mes objectifs priori taires d6s mon arrivSe chez Olympus et encore plus aujourd 'hui ~ la prSsidence du Direc- toire d 'Olympus France.

Nous disposons dSsormais en France, d 'un rSseau d 'exper ts reconnus de tr~s haut niveau mis directe- men t en c o m m u n i c a t i o n avec la R e c h e r c h e et le DSveloppement . Les ing6nieurs laponais les consul- tent et les visitent r6guli6rement et [eur reconnaissent une grande qualit6 et une grande cr6ativitd.

Ces Schanges ont conduit , par exempte, h la raise au p o i n t de la sSrie 140, au d S v e l o p p e m e n t des nasogas t roscopes et ~ la nouvel le gamme en endo- thSrapie.

Je t rouve ce bilan plut6t satisfaisant. N 'oubl ions pas que la filiale fran~aise est la plus impor tan te en Europe , la seule h distr ibuer l 'intSgralitd des produits Olympus, n o t a m m e n t du p61e santS. On nous Scoute.

Et vos relations avec la profession, comment les voyez-vous ~voluer ?

Je pense que nous n ' av o n s gu6re le choix en ce domaine, ni les uns ni les autres. Le simple maintien d 'une re la t ion cl ient-fournisseur ne r6pond pas aux 6volutions dont nous venons de voir qu'eUes 6taient mult iples et p o u r cer ta ines , p r~occupantes . Nous avons besoin d ' appr6hender ensemble ces situations et de d6finir ensemble la mani~re de surmonter ces d6fis. L ' h e u r e est ~ la poursui te d 'un dialogue, sans concessions, en t r e nous. Nous y sommes pr~ts, car c 'est bien de l ' avenir de l ' endoscopie qu' i l s 'agit et nous le voulons positif. E t je suis confiant en fonction de cet te re la t ion unique que nous avons avec les gas- t roent6ro logues et qui d6passe de loin not re simple relation client-fournisseur.

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