Upload
others
View
5
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
6Les Cahiers de lâUrbanisme N° 77 DĂ©cembre 2010
6
6-15Charles-Hubert BornUniversité catholique de LouvainFaculté de droit et de criminologieProfesseur01
Quel espace pour la nature en Wallonie ?LâintĂ©gration de la biodiversitĂ© dans les plans dâamĂ©nagement du territoire (I)02
01 Charles-Hubert Born ([email protected]), avocat, est membre du SĂ©minaire de droit de lâurbanisme et de lâenvironnement (SERES) de la FacultĂ© de droit et de criminologie de lâUCL. Cet article synthĂ©tise et actualise les principaux rĂ©sultats dâune recherche terminĂ©e en 2008, avec le soutien financier du Ministre AndrĂ© Antoine, alors en charge de lâamĂ©nagement du territoire et de lâurbanisme. Lâauteur lâen remercie vivement. LâĂ©tude a Ă©tĂ© menĂ©e dans le prolongement de la recherche doctorale de lâauteur, elle-mĂȘme financĂ©e, entre autres, par le Fonds spĂ©cial de recherche de lâUCL (FSR). Lâauteur remercie particuliĂšrement Madame Danielle Sarlet, alors Directrice gĂ©nĂ©rale de la DGATLP et actuellement SecrĂ©taire gĂ©nĂ©rale du SPW, qui a soutenu et suivi cette recherche et mis Ă la disposition de lâauteur les ressources humaines et documentaires de son administration. Il remercie Ă©galement Marc DufrĂšne (DEMNA), BenoĂźt Gervasoni (DGO4), Pierre Gosselain (DGO4), CĂ©cile Lamalle (DGO4) et FrĂ©dĂ©ric Van Dijk (DOG4) pour leur aide et leur suivi. Lâauteur remercie enfin le Professeur Francis Haumont, qui a assurĂ© la supervision de cette recherche et prodiguĂ© de nombreux conseils Ă lâauteur. Toute erreur ou approximation nâest Ă©videmment imputable quâĂ ce dernier.
02 Le prĂ©sent article est scindĂ© en deux parties. La seconde sera publiĂ©e dans le prochain numĂ©ro des Cahiers de lâUrbanisme.
03 Voy. le dernier rapport de lâEEA (EEA, 2010).
04 CELLULE EEW, 2010, p. 124.
05 Voy., sur les services Ă©cosystĂ©miques en Belgique, BOURDEAU et ZACCAĂ, 2007.
Introduction
Nul ne peut le contester : la biodiversitĂ© connaĂźt, Ă lâĂ©chelle mondiale, un dĂ©clin marquĂ©, que dâaucuns comparent Ă la «sixiĂšme extinction», par rĂ©fĂ©rence aux cinq autres Ă©pisodes dâextinc-tion massive qui ont ponctuĂ© lâhistoire de la vie. La Wallonie ne fait pas exception03. Il ressort du Tableau de bord de lâenvironnement wallon 2010 que, en Wallonie, 9 % des espĂšces faisant lâobjet dâun suivi ont dĂ©jĂ disparu et 31 % dâentre elles sont menacĂ©es de disparition04. Cette rĂ©gression sâaccompagne dâune diminution, certes encore difficile Ă Ă©valuer, des innombrables services que rend la biodiversitĂ© Ă la sociĂ©tĂ©05. De lâavis des scientifiques, le dĂ©clin de la diversitĂ© des espĂšces et des Ă©cosystĂšmes est le rĂ©sultat de processus complexes dont lâorigine est invariablement lâacti-vitĂ© humaine. Le sol est devenu le support dâacti-vitĂ©s socio-Ă©conomiques de plus en plus inten-sives et gourmandes en espace qui ont modifiĂ© en profondeur la structure et le fonctionnement des paysages, faisant disparaĂźtre une sĂ©rie de niches Ă©cologiques occupĂ©es par des espĂšces sensibles aux modifications du milieu.
Dans ce contexte, se pose une question cru-ciale pour lâavenir de la biodiversitĂ© : quel espace rĂ©server Ă la nature ? Pour arrĂȘter le dĂ©clin de la
«Câest une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain nâĂ©coute pas.» Victor Hugo
LâOrchis des sphaignes (Dactylorhiza sphagnicola), une des nombreuses espĂšces dâorchidĂ©es menacĂ©es en Wallonie par les changements dans les usages du sol.© Charles-Hubert Born
diversitĂ© biologique, il ne sâagit pas seulement de maintenir quelques Ăźlots de nature perdus au mi-lieu dâun ocĂ©an de monocultures et de bĂ©ton. Les spĂ©cialistes de la conservation soulignent lâim-portance cruciale de rĂ©server un espace suffisant et interconnectĂ© aux espĂšces et aux Ă©cosystĂšmes pour assurer lâaccomplissement de leurs fonc-tions biologiques et renforcer la rĂ©silience des milieux, indispensable pour rĂ©sister au rĂ©chauffe-ment climatique. Câest lâobjet de la stratĂ©gie dite du «rĂ©seau Ă©cologique».
7
Par sa vocation Ă orienter la rĂ©partition des usages du sol dans lâespace, notamment par le biais de la planification spatiale, lâamĂ©nagement du territoire est inĂ©vitablement appelĂ© Ă influencer, positive-ment ou nĂ©gativement, la mise en Ćuvre dâune telle stratĂ©gie. Lâobjet de la prĂ©sente Ă©tude est dâanaly-ser la façon dont le droit wallon organise lâintĂ©gra-tion de la biodiversitĂ© dans les plans dâamĂ©nage-ment du territoire et dâĂ©valuer leur contribution Ă la mise en Ćuvre dâune politique territoriale de conservation06. AprĂšs avoir dĂ©fini le cadre, nous examinerons, dans un premier temps, la façon dont le droit de lâurbanisme assure la prise en compte directe de la biodiversitĂ© par les schĂ©mas et les plans. Dans un deuxiĂšme temps, nous analyserons les relations que nouent ces plans avec les outils juridiques sectoriels de conservation de la biodi-versitĂ©, comme le rĂ©gime Natura 2000. Enfin, nous Ă©voquerons briĂšvement quelques pistes dâamĂ©lio-ration du dispositif actuel.
Le cadre scientifique et juridique de lâintĂ©gration
Avant dâexaminer la place de la biodiversitĂ© dans le contenu et la procĂ©dure dâĂ©laboration des plans dâamĂ©nagement, il importe dâĂ©voquer briĂšvement lâinfluence du processus dĂ©cisionnel en amĂ©na-gement du territoire sur le patrimoine naturel et lâimportance dây intĂ©grer des considĂ©rations en faveur de celui-ci. Lâon Ă©voquera ensuite briĂšve-ment le cadre organique et institutionnel de cette intĂ©gration.
PrĂ©server la biodiversitĂ© en milieu fragmentĂ© : la nĂ©cessitĂ© dâĂ©tablir un rĂ©seau Ă©cologique
A. Déclin de la biodiversité, usages du sol et réchauffement climatique
Ă la base de lâĂ©tude, un constat. Les principaux processus dâĂ©rosion de la biodiversitĂ© dans nos rĂ©gions, Ă savoir la destruction, la dĂ©tĂ©rioration et la fragmentation des habitats, la pollution diffuse et lâexpansion des espĂšces envahissantes07, sont principalement causĂ©s, au niveau local et rĂ©gional, par les changements radicaux quâont connu les usages du sol depuis deux siĂšcles et plus particu-liĂšrement depuis la Seconde Guerre mondiale08. Lâurbanisation, le dĂ©veloppement des infrastruc-tures de communication, lâintensification de lâagri-culture et de la sylviculture, lâindustrialisation, lâartificialisation et la rectification des cours dâeau, lâextraction de minĂ©raux Ă ciel ouvert ou encore le tourisme de masse transforment profondĂ©ment les Ă©cosystĂšmes et les paysages, Ă un rythme au-quel la plupart des espĂšces ne sont pas capables de sâadapter09.
Ă ces pressions sâajoutent les effets du rĂ©chauf-fement climatique, qui conduisent les espĂšces Ă se dĂ©placer vers le nord ou Ă des altitudes plus Ă©levĂ©es, alors que les espaces susceptibles dâĂȘtre colonisĂ©s sont souvent dĂ©jĂ utilisĂ©s intensivement par lâhomme et que des obstacles â infrastruc-tures, barrages, zones urbainesâŠâ sâopposent Ă leur dispersion10. Les mesures dâattĂ©nuation et
06 Sur les interactions entre droit (wallon et flamand) de lâurbanisme et conservation de la nature, voy. PALMAERTS, 1993 ; LAMALLE, 1995 ; DE ROO, 1996 ; SAMBON, 1996 ; GOSSELAIN, 1997 ; VAN HOORICK, 2000 ; VAN HOORICK, 2001 ; DE ROO, 2001 ; JADOT, 2002 ; GOSSELAIN, 2002 ; LAMBOTTE, 2002 ; BURM et al., 2004 ; GOSSELAIN, 2006 ; SCHOUKENS, 2007 ; PĂQUES, 2007 ; BORN et ORBAN de XIVRY, 2008 ; JADOT, Ă paraĂźtre. Sur les interactions avec la protection de lâeau, voy. SARLET, 2002 ; DE SMEDT, 2003 (a et b) ; avec la protection des paysages, voy. SARLET, 2005 ;
Lâimpact des usages du sol sur la rĂ©duction et la fragmentation des habitats dans le bassin de la Dyle depuis le 18e siĂšcle : comparaison de lâoccupation du sol dans le bassin de la Dyle Ă lâĂ©poque de Ferraris (1771-1778) et aujourdâhui (carte IGN 1:10.000e).© ROLFO, 2006
DEVILLERS et DE CONINCK, 2004.
07 INBO, 2005 ; CELLULE EEW, 2010, p. 124.
08Voy., dans la littérature scientifique, par ex. DALE et HARBER (ed.), 2001 ; HOBBS et THEOBALD, 2001 ; Mc KINNEY, 2002 ; HANSEN et al., 2005 ; POSCHLOD et al., 2005. En Belgique et en Région wallonne, voy. PEETERS et al., 2003 ; CELLULE EEW, 2007, spéc. p. 615.
09 Ainsi, par exemple, le Tableau de bord de lâenvironnement 2010 indique que, en Wallonie, les
surfaces urbanisĂ©es sont en constante progression (+ 20 % en 21 ans) et reprĂ©sentent aujourdâhui 14 % du territoire wallon. Cette urbanisation se fait principalement au dĂ©triment des terres agricoles (- 5 % en 21 ans). De mĂȘme, toujours selon ce document, «Les superficies de terres urbanisĂ©es ont progressĂ© de plus de 40 % entre 1980 et 2006 pour un quart des communes wallonnes. Cette progression de lâurbanisation ne touche pas particuliĂšrement les noyaux urbains existants mais est rĂ©partie sur lâensemble du territoire» (CELLULE EEW, 2010, p. 23 et 24).
10 Voy. CAMPBELL et al., 2009.
8
dâadaptation destinĂ©es Ă protĂ©ger les populations humaines impliquent par ailleurs une consomma-tion accrue dâespace ouvert â pour lâimplantation des Ă©oliennes, la production dâagrocarburants ou la construction de digues par exemple â qui accentue encore la pression sur la biodiversitĂ©.
Ce lien de cause Ă effet entre processus dâĂ©rosion de la biodiversitĂ©, usages du sol et rĂ©chauffement climatique est la clĂ© qui permet de comprendre lâinfluence de lâamĂ©nagement du territoire sur la diversitĂ© biologique, dans la mesure oĂč cette politique a prĂ©cisĂ©ment pour objet de contrĂŽler et dâorienter la rĂ©partition spatiale des usages physiques du sol sur le territoire (infra).
B. Le réseau écologique, une stratégie de préservation de la biodiversité en milieu fragmenté
Pour remĂ©dier aux phĂ©nomĂšnes de fragmentation, de destruction et de dĂ©tĂ©rioration des habitats et permettre aux Ă©cosystĂšmes et aux espĂšces de sâadapter aux changements du climat, les experts en biologie de la conservation ainsi quâun nombre croissant dâinstruments internationaux de «soft law»11 prĂ©conisent de maintenir ou rĂ©tablir sur le territoire, sur la base de critĂšres scientifiques, un rĂ©seau Ă©cologique12. Ce concept peut ĂȘtre entendu comme un ensemble de sites fonctionnellement connectĂ©s, Ă mĂȘme dâoffrir aux espĂšces menacĂ©es un espace suffisant, dâun point de vue quantitatif et qualitatif, pour assurer leur maintien ou leur rĂ©tablissement dans un Ă©tat de conservation favorable, y compris dans un contexte de rĂ©chauffement climatique13.
Sa mise en place sur le terrain implique la dĂ©limi-tation, la protection et la gestion dâun ensemble cohĂ©rent et interconnectĂ© de zones de tailles et de formes diverses, aux fonctions Ă©cologiques distinctes. On distingue ainsi notamment les zones «centrales» â soit les zones de grand intĂ©rĂȘt biologique rĂ©servĂ©es en prioritĂ© Ă la nature â, les zones «de dĂ©veloppement» â soit des zones ayant un potentiel biologique oĂč les activitĂ©s humaines peuvent ĂȘtre adaptĂ©es pour concrĂ©tiser ce poten-tiel â et les zones «de liaison» ou corridors Ă©colo-giques â prenant la forme dâĂ©lĂ©ments linĂ©aires ou de zones relais («stepping stones») â, dont le rĂŽle est de permettre la dispersion des espĂšces et les Ă©changes gĂ©nĂ©tiques au sein du rĂ©seau. Elles sâin-sĂšrent toutes dans la «matrice» paysagĂšre dont la
permĂ©abilitĂ© aux espĂšces dĂ©pend, outre des corri-dors prĂ©citĂ©s, du maintien ou du rĂ©tablissement du «maillage» Ă©cologique, composĂ© de lâensemble des petits Ă©lĂ©ments linĂ©aires et ponctuels du paysage (haies, bosquets, mares, etc.)14.
Le rĂ©seau se construit par lâagrĂ©gation des rĂ©seaux dâhabitats nĂ©cessaires pour rencontrer les exi-gences Ă©cologiques des espĂšces et habitats cibles, lesquels peuvent partager les mĂȘmes exigences et donc les mĂȘmes sites. La «cohĂ©rence Ă©cologique» du rĂ©seau est donc Ă©valuĂ©e espĂšce par espĂšce et habitat par habitat15. Il peut ĂȘtre dĂ©limitĂ© Ă lâĂ©chelle du paysage16 (de 1:25 000e Ă 1:5000e), ce qui permet son intĂ©gration dans les plans dâamĂ©nagement du territoire. Il nâest figĂ© ni dans lâespace, ni dans le temps, en raison de la dynamique Ă©cologique Ă lâĆuvre au sein des Ă©cosystĂšmes et compte tenu des effets dĂ©jĂ perceptibles du rĂ©chauffement climatique17. Son Ă©tablissement sur le terrain exige une rĂ©orientation des usages du sol dans et autour des zones du rĂ©seau â gĂ©nĂ©ralement dans le sens non pas dâune exclusion totale des activitĂ©s mais dâune limitation drastique de lâurbanisation et dâune certaine extensification des pratiques agricoles et sylvicoles â, de façon Ă rendre compatibles ces usages avec la prĂ©servation des fonctions Ă©colo-giques des diffĂ©rentes zones du rĂ©seau et avec la nĂ©cessitĂ© dâassurer la connectivitĂ© de la matrice paysagĂšre.
En dĂ©pit de ses limites et des incertitudes scien-tifiques entourant son efficacitĂ©, cette stratĂ©gie constitue, de lâavis dâune majoritĂ© de scienti-fiques, la rĂ©ponse Ă la fois la plus adaptĂ©e et la plus rĂ©aliste pour mettre un terme au dĂ©clin de la biodiversitĂ© dans les paysages trĂšs fragmentĂ©s et artificialisĂ©s.
C. Les projets de réseau écologique en Wallonie
En Wallonie, la stratĂ©gie du rĂ©seau Ă©cologique a Ă©tĂ© retenue par le Gouvernement wallon dans sa dĂ©claration de politique rĂ©gionale 2009-201418. Elle constitue le fondement conceptuel des Plans communaux de dĂ©veloppement de la nature (PCDN) et de la dĂ©signation des sites Natura 2000, censĂ©s contribuer Ă lâĂ©tablissement dâun «rĂ©seau Ă©cologique europĂ©en»19. Elle est Ă©galement rete-nue par la StratĂ©gie nationale de la Belgique pour la biodiversitĂ© 2006-2016, adoptĂ©e le 26 octobre 200620, comme fondement de la politique de crĂ©a-tion dâaires protĂ©gĂ©es en Belgique.
11 Voy. par ex. les Lignes directrices du Conseil de lâEurope pour la constitution du RĂ©seau Ă©cologique paneuropĂ©en (CONSEIL DE LâEUROPE, 2000), adoptĂ©es dans le cadre de la StratĂ©gie paneuropĂ©enne de la diversitĂ© biologique et paysagĂšre (Sofia, 1995).
12 Sur ce concept, voy. STEIN et WOUE (ed.), 1997 ; MOUGENOT et MELIN, 2000 ; MELIN et al., 2004 ; DE WOLF et FAUTSCH, 2006 ; TYTECA et al., 2006. Pour une revue des projets de réseaux écologiques nationaux, voy. BENNETT et MULONGOY, 2006.
13 Le rĂ©seau Ă©cologique, qui correspond Ă la situation Ă©cologique souhaitĂ©e, se distingue dâune cartographie de lâĂ©tat actuel du patrimoine naturel (MELIN et al., 2004).
14 DUFRENE, 2004. Sur les éléments du maillage écologique, voy. HERMY et DE BLUST, 1997.
15 Ainsi par exemple, si le rĂ©seau vise la prĂ©servation des chauves-souris et des oiseaux dâeau, il sera constituĂ© par le rĂ©seau de gĂźtes estivaux et hivernaux et des terrains de chasse (forĂȘts, prairies, lisiĂšres) des premiĂšres ainsi que par les zones humides et plans dâeau occupĂ©s par les seconds. Sur le concept de cohĂ©rence Ă©cologique du rĂ©seau, voy. BORN, 2004.
16 MELIN et al., 2004, p. 1.
SchĂ©ma dâun rĂ©seau Ă©cologique.
Légende :- Vert foncé:
zones centrales- Vert clair : zones de
développement - Bleu : zones de liaison :
corridors- Brun : zones relais
(«stepping stones»)- Blanc : matrice paysagÚre
Schéma : D. TytecaPhoto Google EarthTM
9
En dĂ©pit de ces engagements, il nâexiste pas encore de «plan» du rĂ©seau Ă©cologique Ă lâĂ©chelle de lâensemble du territoire wallon. Ătape prĂ©alable indispensable, la cartographie du patrimoine naturel progresse cependant21, mĂȘme si elle ne fait pas lâobjet dâun travail systĂ©matique comme en RĂ©gion flamande22. En 1993, la RĂ©gion wallonne a lancĂ© un programme dâInventaire des Sites de grand intĂ©rĂȘt biologique (SGIB) visant Ă recenser les espaces naturels ou semi-naturels terrestres ou aquatiques remarquables en Wallonie23. Bien quâelle soit incomplĂšte, cette base de donnĂ©es pourrait trouver une application immĂ©diate en amĂ©nagement du territoire, compte tenu de son format et de son accessibilitĂ©.
Pour tenter de trouver une solution Ă lâabsence dâune cartographie Ă©cologique de lâensemble du territoire et permettre lâidentification de lâ«infras-tructure Ă©cologique principale» du territoire, le DĂ©partement dâĂ©tude du milieu agricole et naturel (DEMNA) de la DGO3 a par ailleurs Ă©tabli une carte de la Structure Ă©cologique principale de la Wallonie (SEP), grĂące Ă un modĂšle statistique de prĂ©dic-tion automatique24. Cette «enveloppe» inclut non seulement tous les sites Natura 2000 et les aires protĂ©gĂ©es, mais aussi les SGIB et les zones Ă fort potentiel biologique qui ne font lâobjet dâaucune protection. La SEP ne constitue cependant pas une vĂ©ritable planification du rĂ©seau Ă©cologique.
BiodiversitĂ© et amĂ©nagement du territoire : la nĂ©cessitĂ© dâune approche intĂ©grĂ©e
A. Lâimpact des plans dâamĂ©nagement du territoire sur les usages du sol et la biodiversitĂ©
Lâinteraction entre biodiversitĂ© et amĂ©nagement du territoire est liĂ©e Ă lâinfluence, directe ou indirecte, de cette politique sur la rĂ©partition des usages du sol dans lâespace.
Cette politique repose en effet sur un systĂšme hiĂ©rarchisĂ© dâinstruments normatifs â plans dâorientation (schĂ©mas et rapport urbanistique et environnemental (RUE)), plans dâaffectation du sol (plan de secteur, plan communal dâamĂ©na-gement (PCA)) et rĂšglements dâurbanisme â qui visent directement Ă planifier et/ou Ă rĂ©glementer certains usages du sol, Ă savoir, principalement, ceux qui entraĂźnent une modification physique ou visuelle importante des terres ou du bĂąti25. Leur influence sur les usages du sol diffĂšre selon le contenu, la valeur juridique, la flexibilitĂ© et la portĂ©e gĂ©ographique de chaque instrument et la place quâil occupe dans la hiĂ©rarchie des plans et dĂ©cisions organisĂ©e par le lĂ©gislateur. Dans ce systĂšme, les schĂ©mas, plans et rĂšgle-ments dâurbanisme, en orientant passivement la rĂ©partition spatiale des diffĂ©rentes activitĂ©s qui impliquent une utilisation physique du sol, contribuent indirectement Ă modifier la struc-ture et le fonctionnement des paysages26, avec toutes les consĂ©quences que cela implique pour les espĂšces et les milieux les plus sensibles Ă ces transformations. Tant la Cour de justice de lâUnion europĂ©enne27 que le Conseil dâĂtat28 ont
17 En pratique cependant, ce sont souvent les mĂȘmes milieux qui prĂ©sentent le plus grand intĂ©rĂȘt biologique, tels que les fortes pentes exposĂ©es au sud, les sols hydromorphes, sableux ou caillouteux, les forĂȘts anciennes ou encore les fonds de vallĂ©e. Il existe donc une ossature «intangible» du rĂ©seau, composĂ©e de sites ou de paysages Ă fort potentiel pour la biodiversitĂ©, susceptibles dâĂȘtre cartographiĂ©s et quâil importe dâidentifier et de prĂ©server en prioritĂ© (DUFRENE, 2004, p. 12).
18 Dans cette dĂ©claration, le Gouvernement sâengage à «poursuivre et amplifier le dĂ©veloppement dâun vĂ©ritable rĂ©seau Ă©cologique wallon en sâappuyant, entre autres, sur les couloirs de biodiversitĂ© et dâĂ©changes entre les espĂšces que constituent les cours dâeau et leur rives, les espaces
Inventaire des SGIB (marais de Vance-Sampon).© DEMNA, janvier 2008
Structure écologique principale (SEP) de la Wallonie.© DEMNA, janvier 2008
verts routiers, autoroutiers et ferroviaires» (p. 109).
19 Art. 3 de la directive Habitats. Sur les critÚres de sélection des sites Natura 2000, voy. DUFRENE et GATHOYE, 2002.
20 Principe 8 et objectif opérationnel 3.1. (p. 33).
21 Voy. DUFRENE, 2001.
22 Au travers de la Carte dâĂ©valuation biologique (Biologische Warderingskaart, BWK), en ligne sur http:// geo-vlaanderen.agiv.be/geo-vlaanderen/bwk/.
23 Cet inventaire intĂšgre, dâune part, les sites repris dans des inventaires antĂ©rieurs (ISIWAL, CORINE, etc.) et, dâautre part, les sites recensĂ©s comme SGIB par le DEMNA ou par les naturalistes de terrain.
24 DUFRENE, 2004.
25 Voy. la liste des actes soumis Ă permis dâurbanisme Ă lâart. 84, § 1er, CWATUPE et la liste des actes «de minime importance» soustraits Ă cette exigence aux art. 262 et 263 CWATUPE.
26 La notion de paysage est ici entendue au sens Ă©cologique du terme.
27 CJUE, 20 octobre 2005, aff. C-6/04, Commission c. Royaume-Uni, point 55.
28 C.E., N° 48.828, 31 aoĂ»t 1994, Favreau et crts, J.L.M.B., 1994, p. 1216, extraits de lâavis de lâauditeur J.-F. NEURAY ; voy. aussi C.E., n° 55.024, 6 septembre 1995, de Massol de Rebetz et, Ă propos dâun PPA, C.E., n° 41.580, 14 janvier 1993, Vannieuwenhuyse).
10
confirmĂ© dans plusieurs arrĂȘts lâimpact environ-nemental des plans dâamĂ©nagement.
De façon plus indirecte, les plans et rĂšglements Ă valeur rĂ©glementaire peuvent aussi avoir un effet sur lâadoption, en vertu de la lĂ©gislation sur la conservation de la nature ou sur lâeau, de mesures individuelles de protection â comme la crĂ©ation dâune aire protĂ©gĂ©e â et de gestion et de restaura-tion â par exemple le dĂ©senrĂ©sinement dâun fond de vallĂ©e â selon que ces dĂ©cisions et amĂ©nage-ments sont ou non compatibles avec leurs pres-criptions. Câest ainsi que la zone agricole du plan de secteur, telle quâelle est dĂ©finie actuellement29, peut rendre difficile la restauration dâhabitats
â par exemple une simple mare inaccessible au bĂ©tail â ou la crĂ©ation dâune rĂ©serve naturelle intĂ©grale (infra).
B. Lâindispensable intĂ©gration des exigences de conservation en amĂ©nagement du territoire
Lâimpact potentiellement considĂ©rable â positif ou nĂ©gatif â de lâamĂ©nagement du territoire sur la biodiversitĂ© commande dâassurer lâintĂ©gration des exigences de prĂ©servation de la biodiversitĂ© dans le contenu et la mise en Ćuvre des plans dâamĂ©nagement, de maniĂšre Ă faire en sorte que, au minimum, ces documents ne compro-mettent pas la rĂ©alisation des objectifs de la politique de conservation, voire, mieux, contri-buent activement Ă la formaliser et Ă la mettre en Ćuvre. Lâavantage dâune intĂ©gration dans les plans et schĂ©mas dâamĂ©nagement est Ă©vident. En effet, câest Ă ce stade que lâautoritĂ© dispose dâune vision dâensemble du territoire Ă amĂ©nager et que lâĂ©ventail des alternatives Ă un projet de structuration spatiale du territoire est le plus large30 31. Câest Ă©galement Ă cette Ă©chelle que les effets cumulatifs des activitĂ©s humaines peuvent
ĂȘtre apprĂ©hendĂ©s, avec le plus dâefficacitĂ©, grĂące Ă lâĂ©valuation stratĂ©gique environnementale. Par ailleurs, lâĂ©laboration et la rĂ©vision des plans dâamĂ©nagement sont soumises Ă des procĂ©dures de participation du public qui contribuent Ă amĂ©liorer lâadhĂ©sion des acteurs concernĂ©s aux mesures prises dans le plan en vue de prĂ©server le patrimoine naturel.
Cette intĂ©gration peut revĂȘtir deux natures. Elle peut ĂȘtre procĂ©durale, lorsquâelle se limite Ă amĂ©lio-rer la qualitĂ© et la pertinence de lâinformation mise Ă la disposition de lâautoritĂ© par des mĂ©canismes procĂ©duraux â inventaires, planification du rĂ©seau Ă©cologique, organes et procĂ©dures de coordination horizontale et verticale des dĂ©cisions relevant des politiques dâamĂ©nagement et de conservation de la nature, Ă©valuation des incidences, participation du public, etc. (infra). La dĂ©cision finale sera prise de la sorte en toute connaissance de cause et de façon coordonnĂ©e avec la politique de conservation de la biodiversitĂ©, ce qui peut suffire pour prĂ©server bon nombre de sites oĂč les enjeux socio-Ă©conomiques ne sont pas importants.
Mais nous soutenons que les procĂ©dures dâintĂ©-gration ne suffisent pas nĂ©cessairement pour Ă©vi-ter les atteintes au rĂ©seau Ă©cologique. Lorsquâun plan envisage sciemment de dĂ©velopper une partie du territoire au dĂ©triment dâun site ou dâune espĂšce, seule une intĂ©gration «substantielle» peut orienter la dĂ©cision dans un sens compa-tible avec la prĂ©servation de la biodiversitĂ©. Elle implique la fixation prĂ©alable par le lĂ©gislateur ou un plan supĂ©rieur de prioritĂ©s claires de conser-vation et de rĂšgles contraignantes de protection, de maniĂšre Ă encadrer le pouvoir discrĂ©tionnaire de lâautoritĂ© compĂ©tente pour dĂ©cider dâune option dâamĂ©nagement ou de lâaffectation dâune zone susceptible de prĂ©senter un risque pour la biodiversitĂ©. Lorsquâun arbitrage dĂ©favorable Ă la biodiversitĂ© sâimpose pour des raisons impĂ©ra-tives dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, la cohĂ©rence du rĂ©seau est assurĂ©e lorsque le lĂ©gislateur prĂ©voit une obliga-tion de compensation Ă©cologique des dommages causĂ©s (principe du «no net loss»).
Quâelle soit de nature procĂ©durale ou substantielle, lâintĂ©gration en amĂ©nagement du territoire peut sâopĂ©rer selon deux approches â non exclusives voire complĂ©mentaires lâune de lâautre â, Ă savoir :
â soit par la prise en compte de la biodiversitĂ© directement par les instruments dâurbanisme, indĂ©pendamment de toute mesure de protection prise dans le cadre des lĂ©gislations sectorielles en matiĂšre de conservation. On parle alors dâintĂ©gra-tion «directe» ou «interne» Ă lâurbanisme (infra) ;
â soit par la mise en cohĂ©rence des plans dâamĂ©-nagement avec les mesures de planification et de protection prises en vertu de lĂ©gislations secto-rielles en matiĂšre de conservation, de maniĂšre Ă assurer la compatibilitĂ© des plans avec ces mesures. On parle alors dâintĂ©gration «indirecte» ou «externe» Ă lâurbanisme (infra).
Le droit européen, au travers des directives Oiseaux32 et Habitats33 et de la directive-cadre
29Art. 35 CWATUPE.
30 En effet, dâune part, lâĂ©tendue gĂ©ographique des plans supĂ©rieurs (SDER, plan de secteur) permet Ă lâautoritĂ© rĂ©gionale â et Ă lâauteur de lâĂ©valuation des incidences â de disposer dâune vision dâensemble sur un territoire Ă©tendu. Dâautre part, câest lâautoritĂ© qui prend lâinitiative «dâamĂ©nager» son territoire dans lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Elle nâest donc, en thĂ©orie, pas contrainte par des considĂ©rations fonciĂšres irrĂ©ductibles comme peut lâĂȘtre un investisseur public ou privĂ©.
31 En ce sens, voy. les conclusions de lâAvocat gĂ©nĂ©ral KOKOTT dĂ©posĂ©es le 9 juin 2005 dans lâaffaire C-6/04, Commission c. Royaume Uni, point 45.
32 Directive 2009/147/CE du 30 novembre 2009 concernant la conservation des oiseaux sauvages (J.O.U.E., L 20, 26 janvier 2010) (cette directive codifie lâancienne directive 79/409/CEE et la remplace).
33 Directive 92/43/CEE du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (J.O.C.E., L 206, 22 juillet 1992).
Gradient dâinfluence
Affectation au plan de secteur
© ROLFO, 2006
Le gradient dâinfluence (en m) de la zone urbanisable au plan de secteur sur le rĂ©seau Ă©cologique dans le bassin de la Dyle (carte de la Structure Ă©cologique principale (SEP)).
11
sur lâeau, a quelque peu renforcĂ© le poids de ces lĂ©gislations sectorielles par rapport Ă la lĂ©gislation sur lâurbanisme, donnant Ă celle-ci une fonction plus subsidiaire quâauparavant dans la mise en Ćuvre de la politique spatiale de conservation.
Le cadre juridique de lâintĂ©gration
Lâanalyse du cadre juridique international, euro-pĂ©en et interne, que nous ne dĂ©velopperons pas ici34, permet dâĂ©valuer dans quelle mesure le droit positif sâavĂšre propice Ă la prise en compte de la biodiversitĂ© en amĂ©nagement du territoire. La rĂ©ponse est mitigĂ©e pour deux raisons.
Dâune part, on constate que lâintĂ©gration des considĂ©rations relatives Ă la biodiversitĂ© sâim-pose aux autoritĂ©s compĂ©tentes en droit de lâurbanisme depuis 196235. Cette exigence est devenue une obligation de la Belgique en vertu du droit international36 et est inscrite en toutes lettres dans le Livre Ier du Code de lâenviron-nement37. Plus largement, le dĂ©veloppement durable est devenu un objectif explicite de lâamĂ©nagement du territoire Ă la suite de la modi-fication de lâarticle 1er du Code par le dĂ©cret du 27 novembre 199738. Il trouve un fondement consti-tutionnel Ă lâarticle 23, al. 3, 4°, de la Constitution
â qui consacre le droit Ă la protection dâun environnement sain39 â et, depuis 2007, Ă lâar-ticle 7bis de la Constitution â qui oblige toutes les autoritĂ©s Ă poursuivre les «objectifs dâun dĂ©veloppement durable». Il sâensuit quâaucune autoritĂ© dâurbanisme ne peut, aujourdâhui, nĂ©gli-ger lâimpact sur la biodiversitĂ© de ses dĂ©cisions dâadopter ou de rĂ©viser un plan. La protection de lâenvironnement faisant explicitement partie de lâordre public spĂ©cial dĂ©fendu par le CWATUPE, une autoritĂ© peut fonder sur ces seules consi-dĂ©rations lâadoption ou la rĂ©vision dâun plan dâamĂ©nagement, sans ĂȘtre freinĂ©e par le principe de spĂ©cialitĂ© des polices administratives40. Ceci lui permet dâutiliser les plans et schĂ©mas comme instruments spĂ©cifiques de conservation.
Dâautre part, il ressort de lâanalyse que le cadre organique et institutionnel des politiques du cadre de vie en Wallonie reste encore trop cloi-sonnĂ© pour assurer une intĂ©gration satisfaisante de la biodiversitĂ© dans les plans. Certes, divers mĂ©canismes de nature institutionnelle, comme la crĂ©ation dâorganes internes dâintĂ©gration41 et de coordination inter-administrative42 ou la consul-tation informelle du DNF favorisent, dans une certaine mesure, la coordination des dĂ©cisions. Lâabsence dâune stratĂ©gie globale et intĂ©grĂ©e de dĂ©veloppement durable en Wallonie et la fai-blesse des mĂ©canismes de coopĂ©ration inter-ministĂ©rielle et inter-administrative ne facilitent cependant pas lâintĂ©gration des politiques liĂ©es Ă la gestion des terres et de lâeau.
LâintĂ©gration directe ou interne
Le cadre Ă©tabli, lâon peut Ă©voquer les rĂšgles assurant lâintĂ©gration directe (interne) de la
biodiversitĂ© dans la planification spatiale, indĂ©-pendamment de sa protection par des lĂ©gislations sectorielles. Cette intĂ©gration est fonction du contenu du plan et des procĂ©dures prĂ©vues Ă cet effet lors de lâĂ©laboration ou de la rĂ©vision de ce plan. LâeffectivitĂ© des mesures protectrices des plans sur le terrain reste elle-mĂȘme tributaire de facteurs internes et externes Ă lâurbanisme.
La biodiversité dans le contenu des plans
A. Les plans dâorientation
Comme lâindique leur dĂ©finition lĂ©gale, le SchĂ©ma de dĂ©veloppement de lâespace rĂ©gional (SDER), le schĂ©ma de structure communal (SSC) et le rapport urbanistique et environnemental (RUE) sont des documents dâorientation, dâĂ©valuation et, le cas Ă©chĂ©ant, de gestion et de programmation de la politique dâamĂ©nagement au sein de lâaire gĂ©ographique quâils recouvrent43. Ă ce titre, ils permettent Ă lâautoritĂ© compĂ©tente dâintĂ©grer dans la conception mĂȘme de lâamĂ©nagement du terri-toire concernĂ© des considĂ©rations spĂ©cifiques en matiĂšre de conservation de la biodiversitĂ©.
34 Pour une analyse de ce cadre, nous renvoyons au rapport final de lâĂ©tude, disponible Ă la DGO4.
35 Lâarticle 1er, al. 2, de la loi du 29 mars 1962 organique de lâurbanisme et de lâamĂ©nagement du territoire disposait en effet que lâamĂ©nagement du territoire «est conçu tant au point de vue Ă©conomique, social et esthĂ©tique que dans le but de conserver intactes les beautĂ©s naturelles du pays».
36 Lâarticle 10a, de la Convention sur la diversitĂ© biologique, ratifiĂ©e par la Belgique, dispose que «Chaque Partie (âŠ), dans la mesure du possible et selon quâil conviendra : a) intĂšgre les considĂ©rations relatives Ă la conservation et Ă lâutilisation durable des ressources biologiques dans le processus dĂ©cisionnel national».
37 Art. D.2, al. 3.
38 On notera Ă©galement que, depuis le dĂ©cret RESA (2005), les schĂ©mas (SDER et SSC), instruments de «conception» de lâamĂ©nagement du territoire (art. 1er, § 2, CWATUPE),
sont explicitement dĂ©finis comme des documents dâorientation du «dĂ©veloppement durable» respectivement du territoire wallon et du territoire communal (art. 13, § 1er, et 16, al. 1er, CWATUPE).
39 Avant la consĂ©cration dĂ©crĂ©tale du principe dâintĂ©gration en RĂ©gion wallonne, le Conseil dâEtat a reconnu cette filiation dans son arrĂȘt Mobistar, en mĂȘme temps quâil reconnaissait le principe de prĂ©caution (C.E., n° 118.214, 10 avril 2003, SA Mobistar).
40 Le Conseil dâĂtat a jugĂ© que lâobjectif poursuivi par le PRAS en affectant le site du Kauwberg en zone verte, Ă savoir «(âŠ) assurer la protection des espaces verts existants et (âŠ) Ă©viter des rĂ©serves fonciĂšres, gĂ©nĂ©ratrices de situations paralysantes et spĂ©culatives (âŠ)», constitue «un but qui peut ĂȘtre lĂ©gitimement visĂ© par lâauteur dâun plan dâamĂ©nagement du territoire et qui peut lâhabiliter Ă inscrire un terrain non bĂąti dans une zone verte au plan rĂ©gional dâaffectation du sol» (C.E., n° 153.077, 21 dĂ©cembre 2005, S.A.
Immomills â Louis De Waele Development).
41 Ainsi, une cellule «amĂ©na-gement-environnement» (CAE) a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e au sein de lâadministration de lâurba-nisme (DGO4) pour assurer la prise en compte des aspects environnementaux dans les dĂ©cisions dâurba-nisme, comme par exemple la rĂ©vision thĂ©matique des plans de secteur en vue de lâinscription de zones dâextraction.
42 Par exemple la «cellule inter-administrative» (CIA) rassemblant les directeurs gĂ©nĂ©raux des diffĂ©rentes directions du SPW, crĂ©Ă©e informellement en 2002 pour encadrer la sĂ©lection des sites Natura 2000. Elle nâa plus Ă©tĂ© activĂ©e depuis. En revanche, la «Plateforme Permanente pour la Gestion IntĂ©grĂ©e de lâEau» (PPGIE), crĂ©Ă©e en vertu du Code de lâeau, reste active en matiĂšre de gestion intĂ©grĂ©e de lâeau. La CAE prĂ©citĂ©e nâest quant Ă elle composĂ©e que de membres de la DGO4 et ne peut donc ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un organe de coopĂ©ration.
43 Voy. les définitions des trois instruments (art. 13, § 1er ; 16, al. 1er et 18ter, § 1er, al. 1er, CWATUPE).
12
Le SDER
Outil de planification stratĂ©gique, situĂ© au sommet de la hiĂ©rarchie des plans, censĂ© exprimer «les options dâamĂ©nagement et de dĂ©veloppement du-rable» pour lâensemble du territoire wallon44, le SDER pourrait constituer un instrument clĂ© pour intĂ©grer «de lâintĂ©rieur» les exigences de conser-vation de la biodiversitĂ© en amĂ©nagement du terri-toire. Il doit notamment indiquer, «2° les objectifs gĂ©nĂ©raux dâharmonisation des activitĂ©s, de mobi-litĂ©, de gestion parcimonieuse du sol, de conser-vation et de dĂ©veloppement du patrimoine dans la perspective du dĂ©veloppement durable (âŠ)» ainsi que, depuis 2005, les «objectifs pertinents en matiĂšre de protection de lâenvironnement et la ma-niĂšre dont ils sont pris en compte dans le cadre de lâĂ©laboration du schĂ©ma»45. Le Gouvernement est ainsi tenu dâintĂ©grer dans le SDER des objectifs de conservation et de dĂ©veloppement du patrimoine naturel. Cette exigence est encore renforcĂ©e, de-puis lâentrĂ©e en vigueur du dĂ©cret RESA, par lâobli-gation dâĂ©valuer les incidences environnementales des options dâamĂ©nagement et de dĂ©veloppement retenues et dâen intĂ©grer les rĂ©sultats directement dans le corps du SDER46.
Le CWATUPE nâoffre cependant aucune garantie que ces potentialitĂ©s seront exploitĂ©es en faveur de la biodiversitĂ© par le Gouvernement, en raison tant du manque de prĂ©cision du contenu obli-gatoire du SDER et de ses prescriptions que de lâĂ©chelle trĂšs petite Ă laquelle il est Ă©tabli47. Les prescriptions du SDER de 1999 en matiĂšre de biodiversitĂ© comportent certaines directives trĂšs utiles mais restent dans lâensemble peu prĂ©cises, non quantifiĂ©es et non spatialisĂ©es, ce qui en affaiblit la portĂ©e48. En outre, le lĂ©gislateur sâest contentĂ© de faire du volet dâĂ©valuation des inci-dences un Ă©lĂ©ment supplĂ©mentaire du contenu du SDER, sans mener une rĂ©flexion plus approfondie sur la maniĂšre dâen tirer parti pour faire du SDER un vĂ©ritable outil de planification intĂ©grĂ©e des politiques dâenvironnement et dâamĂ©nagement du territoire. En tout Ă©tat de cause, la portĂ©e rĂ©elle du SDER restera limitĂ©e tant aucune rĂ©vision thĂ©ma-tique Ă grande Ă©chelle des plans de secteur en vi-gueur â seule Ă mĂȘme de modifier en profondeur la structure spatiale du territoire â ne sera dĂ©cidĂ©e.
Le SSC
Ătabli Ă une Ă©chelle beaucoup plus prĂ©cise (1 :10.000e ou supĂ©rieure49) et couvrant lâensemble du territoire communal, le SSC sâavĂšre un outil po-tentiellement pertinent pour intĂ©grer la biodiver-sitĂ© dans la politique communale dâamĂ©nagement et dans les dĂ©cisions visant Ă lâexĂ©cuter (PCA, RCU, RUE, permis)50, voire pour planifier la mise en place dâun rĂ©seau Ă©cologique au niveau local â en appui du rĂ©seau Natura 2000.
Son intĂ©rĂȘt potentiel pour la biodiversitĂ© est liĂ© tout dâabord Ă la possibilitĂ© qui est offerte Ă la commune de prĂ©ciser, sur la base dâune «ana-lyse de la situation de fait et de droit»51, les affectations du zonage au plan de secteur52, en
44 Art. 13, § 1er, CWATUPE.
45 Art. 13, § 2, 2° et 6°, CWATUPE.
46 Art. 13, § 2, 7°, CWATUPE.
47 La carte du «Projet de structure spatiale pour la Wallonie» est publiĂ©e dans le SDER de 1999 Ă lâĂ©chelle 1 :1.000.000e.
48 Le SDER de 1999 fixe pour objectif gĂ©nĂ©ral de «valoriser le patrimoine et protĂ©ger les ressources» (p. 115), en reconnaissant que «La sauvegarde et la restauration du (âŠ) rĂ©seau Ă©cologique est devenue une priorité» (p. 126). Les options Ă prendre sont tout aussi imprĂ©cises : il sâagit de «protĂ©ger et dĂ©velopper le patrimoine naturel dans le cadre de la politique du dĂ©veloppement durable de la RĂ©gion wallonne» et de «protĂ©ger et gĂ©rer durablement les ressources» (p. 126). De mĂȘme, force est de constater que la biodiversitĂ© est absente du «Projet de structure spatiale pour la Wallonie», carte traduisant la «structure spatiale souhaitĂ©e» du territoire wallon sur le plan du seul dĂ©veloppement socio-Ă©conomique. En revanche, dans son volet programmatique (visant Ă dĂ©finir les moyens nĂ©cessaires pour atteindre les objectifs prĂ©citĂ©s), le SDER se montre un peu plus prĂ©cis. En particulier, il prĂ©conise, pour la concrĂ©tisation du rĂ©seau Ă©cologique, trois moyens :- consolider la vocation des sites de grand intĂ©rĂȘt biologique (SGIB) en leur octroyant un statut de protection en vertu de la loi sur la conservation de la nature et en «confortant» ce statut par une affectation en zone naturelle ;- prĂ©venir la dĂ©gradation des sites dans lâattente dâun statut, «en Ă©tant attentif Ă lâintĂ©rĂȘt biologique des sites» lors des rĂ©visions de plans de secteur ou de lâadoption des PCA dĂ©rogatoires ;- permettre «aux espĂšces animales et vĂ©gĂ©tales de se dĂ©velopper sur lâensemble du territoire», ce «y compris dans les zones urbanisables», au moyen de divers instruments incluant non seulement les plans dâaffectation rĂ©gionaux et locaux mais aussi le permis dâurbanisme. Il est ainsi suggĂ©rĂ© dâĂ©tablir des «liaisons entre les zones du rĂ©seau Ă©cologique en sâappuyant sur les infrastructures linĂ©aires» comme le RAVeL et les rĂ©seaux routiers (p. 213-214).
49 Art. 254, 1° CW.
Carte des affectations du SSC de Beauvechain, incluant, en légende, une «zone agricole non aedificandi».© Commune de Beauvechain
P
ZACC
ZACC
ZACC
1:14.520
LĂ©gende
Limites de l'entitĂ©Voies de grande circulationVoies de grande circulation en projetCanalisation existanteCanalisation en projetZone de rĂ©servationSites classĂ©sInterĂȘts paysagersZone NATURA 2000BĂątiments classĂ©sZone de protectionNoyau ancienZone inondableIntĂ©rĂȘt Ă©cologique1
D
DDDDDDDDDDD
Modification du statut voie grande circulationServices publics et équipements communautairesLoisirsExtractionAménagement communal concertéAgricoleForestiÚreEspaces vertsParcEauzone d'habitat de type traditionnelzone d'habitat de type semi-urbainzone d'habitat de type résidentielzone d'habitat à caractÚre rural de type traditionnelzone d'habitat à caratÚre rural de type résidentielzone d'habitat à caractÚre paysagerzone d'habitat avec activités économiquessone d'habitat et d'équipement communautairezone agricole non aedificandizone d'équipement récréatif
0 210 420105MĂštres
P
ZACC
ZACC
ZACC
1:14.520
LĂ©gende
Limites de l'entitĂ©Voies de grande circulationVoies de grande circulation en projetCanalisation existanteCanalisation en projetZone de rĂ©servationSites classĂ©sInterĂȘts paysagersZone NATURA 2000BĂątiments classĂ©sZone de protectionNoyau ancienZone inondableIntĂ©rĂȘt Ă©cologique1
D
DDDDDDDDDDD
Modification du statut voie grande circulationServices publics et équipements communautairesLoisirsExtractionAménagement communal concertéAgricoleForestiÚreEspaces vertsParcEauzone d'habitat de type traditionnelzone d'habitat de type semi-urbainzone d'habitat de type résidentielzone d'habitat à caractÚre rural de type traditionnelzone d'habitat à caratÚre rural de type résidentielzone d'habitat à caractÚre paysagerzone d'habitat avec activités économiquessone d'habitat et d'équipement communautairezone agricole non aedificandizone d'équipement récréatif
0 210 420105MĂštres
13
particulier dans les zones agricoles et les zones forestiĂšres, en tenant compte de leur intĂ©rĂȘt biologique53.
LâautoritĂ© doit par ailleurs indiquer, dans le SSC, «lâimplantation des Ă©quipements et infrastruc-tures»54 et en Ă©valuer les incidences environne-mentales, ce qui revient Ă planifier le dĂ©veloppe-ment du rĂ©seau local dâinfrastructures â dont on connaĂźt lâimpact en termes de fragmentation des habitats et comme voie dâaccĂšs aux espĂšces en-vahissantes. Le SSC permet par ailleurs dâĂ©tablir des prioritĂ©s pour la mise en Ćuvre des ZACC et des zones de loisirs, dont la localisation en zone rurale pose souvent problĂšme. Il offre Ă©galement aux communes, depuis 2009, la possibilitĂ© de suggĂ©rer la rĂ©vision du plan de secteur (via un PCA rĂ©visionnel55) Ă des fins de conservation, soit di-rectement soit sous la forme de «compensations» planologiques ou alternatives56 favorables Ă la biodiversitĂ©57. Enfin, le SSC doit intĂ©grer dans son contenu une Ă©valuation des incidences environne-mentales de ses propres options58. Il doit notam-ment indiquer «les objectifs pertinents en matiĂšre de protection de lâenvironnement et la maniĂšre dont ils sont pris en considĂ©ration dans le cadre de lâĂ©laboration du schĂ©ma»59. Il pourrait ainsi devenir, si la volontĂ© politique existait dans le chef de la commune, un instrument de planification intĂ©grĂ©e de lâamĂ©nagement du territoire commu-nal et de la protection de lâenvironnement (nature, eau, sols, mobilitĂ©, Ă©conomies dâĂ©nergie, risques naturelsâŠ), surtout sâil est combinĂ©, comme le permet le Livre Ier du Code de lâenvironnement60, avec un plan communal dâenvironnement et de dĂ©veloppement de la nature (PCEDN) dont il serait le volet spatial.
Le rĂ©gime Ă©tabli par le CWATUPE offre certes aux communes dĂ©sireuses de contribuer Ă la prĂ©serva-tion du patrimoine biologique un outil aux multiples ressources, mais dont les effets positifs pour la biodiversitĂ© ne sont en rien assurĂ©s, pour plusieurs raisons. Tout dâabord, lâadoption du SSC reste une facultĂ© dans le chef de la commune, mĂȘme si son Ă©laboration est subsidiĂ©e par la Wallonie61. La suppression de lâavis conforme du Fonctionnaire dĂ©lĂ©guĂ© â qui rend moins attractif le rĂ©gime de dĂ©centralisation62 â et lâavĂšnement du RUE â plus lĂ©ger et plus «maniable» que le SSC â nâincitent plus les communes Ă adopter un SSC ou Ă rĂ©viser celui quâelles ont adoptĂ©63. Surtout, il nâexiste pas dâobligation de prĂ©voir, dans le contenu du SSC, des objectifs de conservation de la biodiversitĂ© en sus des obligations prĂ©vues par les lĂ©gislations extĂ©rieures Ă lâurbanisme64. La conservation de la biodiversitĂ© dans le cadre du SSC est donc avant tout une facultĂ© et non une obligation pour lâau-toritĂ© communale, sous rĂ©serve de lâobligation de tenir compte des incidences du SSC et des objec-tifs fixĂ©s dans dâautres plans dâorientation. Enfin, depuis le dĂ©cret RESA, lâĂ©tablissement dâune carte dâaffectation par zone nâest plus obligatoire, alors quâelle constitue sans doute lâinstrument le plus performant du SSC pour orienter les usages du sol Ă des fins de conservation et encadrer, fĂ»t-ce de façon souple, la dĂ©livrance des permis.
Le RUE
Initialement instaurĂ© pour planifier la mise en Ćuvre de tout ou partie des «zones dâamĂ©nage-ment communal concerté» (ZACC) et des «zones dâamĂ©nagement communal concertĂ© Ă caractĂšre industriel» (ZACCI) au plan de secteur, le «rapport urbanistique et environnemental» (RUE) est dĂ©fini, depuis 2009, comme un «document dâorienta-tion qui exprime, pour toute partie du territoire communal quâil couvre, les lignes directrices de lâorganisation physique du territoire ainsi que les options dâamĂ©nagement et de dĂ©veloppement durable»65. Ă valeur indicative, cette sorte de schĂ©ma directeur66 permet, concrĂštement, de planifier Ă lâĂ©chelle infra-locale la mise en Ćuvre dâune ou plusieurs zones au plan de secteur, destinĂ©es ou non Ă lâurbanisation. Le CWATUPE prĂ©voit des hypothĂšses dans lesquelles le recours au RUE est obligatoire ou optionnel pour mettre en Ćuvre certaines zones ou rĂ©aliser certains types dâactes et travaux67. Sa souplesse devrait lui garantir un certain succĂšs.
Le contenu obligatoire du RUE comprend deux volets principaux, Ă savoir dâune part un volet normatif, comportant les «lignes directrices»
50 Voy. la brochure éditée par le GIREA en 1989 (GIREA, 1989).
51 Art. 17, § 1er, al. 1er, CWATUPE.
52 Lâarticle 16, al. 2, 1° CW exige que le SSC indique «lâexpression spatiale» des mesures dâamĂ©nagement dĂ©coulant des objectifs fixĂ©s. La gĂ©nĂ©ralitĂ© des termes utilisĂ©s laissent une large marge de manĆuvre pour dĂ©cider de la forme Ă donner Ă cette expression spatiale â depuis une carte schĂ©matique jusquâĂ une carte dâaffectation trĂšs prĂ©cise et dĂ©taillĂ©e. Lâindication dâune «affectation par zone» prĂ©cisant lâaffectation au plan de secteur nâest cependant plus obligatoire depuis le dĂ©cret RESA. Elle reste facultative (art. 254, 2°, b, CWATUPE, inchangĂ©) (en ce sens, HAUMONT, 2007, p. 316).
53 Câest le cas par exemple du SSC de Beauvechain (juin 2006), qui dĂ©limite une zone agricole «non aedificandi».
54 Art. 16, al. 2, 2°, CWATUPE.
55 Art. 48, al. 2, 2°, CWATUPE. Le problĂšme de lâindemnisation des propriĂ©taires des parcelles dĂ©saffectĂ©es nâest
cependant pas résolu (infra).
56Art. 46, § 1er, al. 2, 3°, CWATUPE.
57 Ainsi par exemple, le SSC de Beauvechain suggÚre ainsi la suppression de la zone de réservation pour un contournement routier de Tourinnes-la-Grosse, jugé inutile et dommageable pour le paysage et le milieu naturel.
58 Art. 16, al. 2, 8°, CWATUPE.
59 Art. 16, al. 2, 7°, CWATUPE.
60 Art. D.48, al. al. 5, du Livre Ier du Code de lâenvironnement.
61 Art. 12, 1°, CWATUPE.
62 Au sens de lâart. 107, § 1er, al. 1er, 3°, CWATUPE.
63 Le dĂ©cret RESAter rend cependant possible la modification dâun SSC par le biais dâun RUE postĂ©rieur (infra).
64 En effet, comme pour le SDER, la prĂ©cision selon laquelle le SSC doit indiquer «les objectifs pertinents en matiĂšre de protection de lâenvironnement et la
maniĂšre dont ils sont pris en considĂ©ration dans le cadre de lâĂ©laboration du schĂ©ma» (art. 16, al. 2, 7°, CW) ne constitue pas a priori une obligation de prĂ©voir des objectifs spĂ©cifiques de protection de lâenvironnement dans le SSC lui-mĂȘme. Il sâagit plutĂŽt, selon le point e, de lâannexe I de la directive 2001/42/CE (que transpose cette disposition), dâune clause dâintĂ©gration des objectifs «établis au niveau international, communautaire ou Ă celui des Ătats membres» en matiĂšre de protection de lâenvironnement qui sont pertinents pour lâamĂ©nagement du territoire communal.
65 Art. 18ter, § 1er, al. 1er, CWATUPE.
66 Au sens de lâart. 21 quater, ancien CWATUP.
67Câest le cas pour rĂ©aliser certains actes et travaux en zone de parc de plus de 5 ha (art. 39) et en zone de loisirs (art. 29 et 140), pour dĂ©livrer un permis dâurbanisme relatif Ă un village de vacances, un parc rĂ©sidentiel de week-end ou un camping touristique dans les zones oĂč ils sont admissibles (art. 140), ainsi que pour mettre en Ćuvre les ZACC affectĂ©es Ă lâurbanisation et les ZACCI (art. 33 et 34).
14
et «options» prĂ©citĂ©es ainsi que «les options dâamĂ©nagement relatives Ă lâĂ©conomie dâĂ©nergie et aux transports, aux infrastructures et aux rĂ©seaux techniques, au paysage, Ă lâurbanisme, Ă lâarchitecture et aux espaces verts», et, dâautre part, une Ă©valuation des incidences intĂ©grĂ©e, sauf Ă©ventuelle dispense68.
Si en principe le RUE doit «sâinspirer» dâun SSC antĂ©rieur69, il peut lui apporter des modifications puisque le Code prĂ©voit quâ«en cas dâincompati-bilitĂ© entre les options dâun [SSC] et dâun [RUE], il est fait application des dispositions du document le plus rĂ©cent entrĂ© en vigueur»70. Le RUE peut aussi suggĂ©rer de «sâĂ©carter, pour partie, dâun plan dâamĂ©nagement», lorsque ce plan nâautorise pas le projet de dĂ©veloppement quâil prĂ©voit, et ainsi initier une Ă©ventuelle rĂ©vision dudit plan, no-tamment par le biais dâun PCA «rĂ©visionnel» (infra).
LâintĂ©rĂȘt potentiel de ce nouvel instrument nâest pas nĂ©gligeable. A priori, le RUE sera principa-lement utilisĂ© soit comme outil de conception urbanistique Ă une Ă©chelle trĂšs prĂ©cise dâune ZACC (ou de toute zone urbanisable) dont la mise en Ćuvre est envisagĂ©e, soit pour proposer une rĂ©vision localisĂ©e dâun plan dâamĂ©nagement71. Les incidences environnementales du parti dâamĂ©-nagement choisi ou de la suggestion de rĂ©vision devront, dans cette hypothĂšse, ĂȘtre Ă©tudiĂ©es â soit Ă un stade prĂ©coce â, ce qui pourrait ĂȘtre lâoccasion de modifier substantiellement le projet initial de maniĂšre Ă rĂ©duire son impact sur la biodiversitĂ©. Le RUE pourrait aussi comporter des options «de dĂ©veloppement durable» visant Ă favoriser la biodiversitĂ© Ă lâoccasion de la mise en Ćuvre de la zone (par ex. en fixant comme options la plantation dâessences indigĂšnes, le maintien de zones tam-pons, la prĂ©servation du maillage Ă©cologique local existant, la verdurisation des toits plats, la crĂ©ation de mares, lâamĂ©nagement Ă©cologique des espaces verts, etc.)72, Ă la maniĂšre de lâĂ©phĂ©mĂšre «cahier de charges urbanistique et environnemental» (CCUE)73. Lâobligation dâadopter un RUE Ă vocation environ-nementale pourrait aussi ĂȘtre imposĂ©e au titre de prescription supplĂ©mentaire par le Gouvernement Ă lâoccasion dâune rĂ©vision de plan de secteur74.
HĂ©las, le contenu obligatoire fort flou du document ne garantit pas que, en dehors de cette derniĂšre hypothĂšse, de telles options seront prises par lâau-teur de projet et en particulier que les sites dâintĂ©rĂȘt biologique prĂ©sent dans la zone seront prĂ©servĂ©s. Dâautant que la procĂ©dure dâadoption du RUE nâoffre guĂšre de garantie quant Ă la qualitĂ© et Ă lâobjectivitĂ© de lâĂ©valuation des incidences. En effet, celle-ci peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©e par lâauteur du RUE, lequel ne doit mĂȘme pas ĂȘtre agrĂ©Ă© (infra). La qualitĂ© du rapport et de lâĂ©valuation environnementale risque donc de varier fortement dâun auteur Ă lâautre75. La valeur indicative du RUE permet en tout Ă©tat de cause Ă lâautoritĂ© compĂ©tente pour dĂ©livrer les permis de sâĂ©carter des options choisies dans le document. Il ne faut donc pas surestimer lâimpact de cet outil pour lâĂ©tablissement dâun rĂ©seau Ă©cologique.
(Ă SUIVRE)
68 Art. 18ter, § 1er, al. 1er, et 33, § 2, CWATUPE.
69 Art. 18ter, § 1er, al. 3, CWATUPE.
70 Art. 18ter, § 1er, al. 4, CWATUPE.
71 ExposĂ© des motifs, Doc. Parl. wall., 972 (2008-2009), n° 1, p. 14 et s. On pourrait imaginer quâun RUE vise Ă orienter directement la dĂ©livrance des permis dans une zone non urbanisable Ă haute valeur naturelle (zone agricole par ex.), mais cela reste peu probable compte tenu de la complexitĂ© de la dĂ©marche.
72 Voy. par exemple le RUE dit «La Houssaie» Ă Landenne (2009), qui amĂ©nage une ZACC affectĂ©e en zone dâactivitĂ©s Ă©conomique mixte. Cette zone borde, au sud-est, un SGIB (ancienne carriĂšre) et prĂ©sente un certain intĂ©rĂȘt biologique en bordure de zone. Le RUE prĂ©voit une zone dâespace vert autour de la ZAEM,
incluant un verger et une prairie sĂšche.
73 Pour rappel, un «cahier de charges urbanistique et environnemental» (CCUE) Ă©tait requis pour la mise en Ćuvre des zones dâactivitĂ© Ă©conomique mixte, industrielle ou spĂ©cifique entre 2003 et 2005 (voy. lâart. 31bis CWATUP 2003, introduit par le dĂ©cret-programme du 18 dĂ©cembre 2003 et abrogĂ© par le dĂ©cret RESA). La dĂ©finition actuelle du RUE rappelle Ă plusieurs Ă©gards celle du CCUE.
74 Art. 23, al. 3, 2°, CWATUPE. Le Gouvernement a ainsi imposĂ©, dans le cadre de la rĂ©vision du plan de secteur de Tournai-Leuze-PĂ©ruwelz pour lâimplantation du Centre «Nature & Sports», lâĂ©laboration dâun RUE «sur lâensemble de la zone prĂ©alablement Ă sa mise en Ćuvre dont les options dâamĂ©nagement relatives Ă lâurbanisme veilleront Ă garantir une couverture vĂ©gĂ©tale et forestiĂšre dominante, lâĂ©tablissement dâun pĂ©rimĂštre ou dâun
dispositif dâisolement vis-Ă -vis de la hĂȘtraie Ă jacinthe et de liaisons Ă©cologiques entre cette derniĂšre et les milieux environnants (âŠ)» (art. 2.3 de lâAGW du 1er avril 2010 adoptant dĂ©finitivement la rĂ©vision du plan de secteur de Tournai-Leuze-PĂ©ruwelz inscrivant une zone de loisirs et des zones non destinĂ©es Ă lâurbanisation sur les territoires des communes dâAntoing, Brunehaut et PĂ©ruwelz en vue de permettre lâimplantation dâun centre de loisirs «Nature et Sports», M.B., 29 juin 2010).
75 Ainsi, sur 4 avis rendus par le CWEDD en 2010 sur des RUE, 3 considĂšrent que le RUE ne correspond pas aux exigences de lâart. 33 CWATUPE (avis en ligne sur http://www.cwedd.be/, visitĂ© le 8 novembre 2010). Pourtant, depuis lâentrĂ©e en vigueur du dĂ©cret du 20 septembre 2007 â qui aligne le contenu de lâĂ©valuation des incidences Ă rĂ©aliser sur celui de lâannexe I de la directive 2001/42/CE â, lâintervention dâun bureau dâĂ©tude ou un expert agrĂ©Ă© paraĂźt indispensable.
Bordant une zone dâhabitat Ă caractĂšre rural, la ZACC de Vieux-Genappe abrite, au lieu-dit «La cour aux Moines», une prairie humide dĂ©crite par lâInventaire des zones humides du bassin de la Dyle comme «une zone de sources, encaissĂ©e, dans laquelle sâest dĂ©veloppĂ©e une flore typique : joncs,
cariçaies Ă©paisses, roseaux, reines des prĂ©s, massettes, aulnes, saules». Un RUE devra ĂȘtre adoptĂ© pour mettre en Ćuvre cette ZACC si celle-ci est affectĂ©e par lâautoritĂ© communale Ă lâurbanisation.© Plan de secteur, DGO4Photo © Charles-Hubert Born
15
Bibliographie
BENNETT, G., et MULONGOY, K.J., Review of experience with ecological networks, corridors and buffer zones, CBD Technicola Series n° 23, Secretariat of the CBD, 2006, 100 p.
BORN, Ch.-H. et ORBAN de XIVRY, E., «Aménagement du territoire, urbanisme et Natura 2000 en Région wallonne», in COLL., Aménagement du territoire, urbanisme et Réseau Natura 2000, vol. II, Actes du colloque de Coimbra, mai 2006, Coimbra, Almedina, 2008, p. 61-105
BORN, Ch.-H., «La cohérence écologique du réseau Natura 2000», in Natura 2000 et le droit. Aspects juridiques de la sélection et de la conservation des sites Natura 2000 en Belgique et en France, actes du colloque organisé à LLN, le 26 septembre 2002, Bruxelles, Bruylant, 2004, p. 163-205
BOURDEAU, Ph., et ZACCAĂ, E. (ed.), 2007. The Millenium Ecosystem Assessment. Implications for Belgium, actes de la conference organisĂ©e Ă Bruxelles le 27 octobre 2006, Bruxelles, 134 p.
CAMPBELL, A., KAPOS, V., SCHARLEMANN, J.P.W., BUBB, P., CHENERY, A., COAD, L., DICKSON, B., DOSWALD, N., KHAN, M.S.I., KERSHAW, F., and RASHID, M., 2009. Review of the litterature on the links between biodiversity and climate change. Impacts, Adaptation and Mitigation. Secretariat of the CBD, Monteral, Technical Series n° 42, 124 p.
CELLULE EEW, 2007. Rapport analytique sur lâĂ©tat de lâenvironnement wallon 2006-2007, Namur, MRW â DGRNE, 736 pp.
CELLULE EEW, 2010. Tableau de bord de lâenvironnement wallon 2010, Namur, SPW â DGARNE â DEMNA â DEE, 232 p.
COMMISSION EUROPEENNE, 2010. Communication au Parlement europĂ©en, au Conseil, au ComitĂ© Ă©conomique et social europĂ©en et au ComitĂ© des rĂ©gions, Options possibles pour lâaprĂšs 2010 en ce qui concerne la perspective et les objectifs de lâUnion europĂ©enne en matiĂšre de biodiversitĂ©, COM(2010)4 final, 19 janvier 2010.
CONSEIL DE LâEUROPE, Lignes directrices pour la constitution du RĂ©seau Ă©cologique paneuropĂ©en, coll. Sauvegarde de la Nature, n° 107, Strasbourg, Ă©d. du Conseil de lâEurope, 2000, 52 p.
CROOKS, K.R. and SANJAYAN, M. (Eds.), 2006. Connectivity conservation. Cambridge University Press, Cambridge.
DALE, V.H. et HARBER, R.A. (ed.), 2001. Applying Ecological Principles to Land Management. New York, USA, Springer-Verlag.
DE ROO, K., «Het natuurbehoud en de ruimtelijke ordening», in JADOT, B. (éd.), Le droit de la conservation de la nature, Kluwer, Anvers, 1996, p. 111
DEVILLERS, G., et DE CONINCK, M., 2004. «La mise en Ćuvre de la Convention europĂ©enne du paysage en RĂ©gion wallonne», Les Cahiers de lâUrbanisme, n° 50, juin 2004.
DE WOLF, P., et FAUTSCH, M., 2006. «Le rĂ©seau Ă©cologique wallon et ses potentialitĂ©s pour lâavenir», Les Cahiers de lâUrbanisme, n° 58.
DUFRENE, M., 2001. «La protection et la gestion du patrimoine biologique», Bulletin de la Commission Royale des Monuments, Sites et Fouilles, n° 17, p. 97-119.
DUFRENE, M., 2004. RĂ©seau Ă©cologique â Structure Ă©cologique principale : Concepts â structure â stratĂ©gie dâĂ©laboration. Document de travail, version 1.0, 25 p.
DUHAYON, G., et WOUE, L., 1995. «Structure, réseau, maillage». In COLL., 1995. Le Grand Livre de la nature en Wallonie, Bruxelles, Casterman, p. 215-219.
EUROPEAN ENVIRONMENTAL AGENCY, 2010. Assessing biodiversity in Europe â the 2010 Report, EEA Report, 5/2010, 58 p.
GOSSELAIN P., «Un amĂ©nagement du territoire rural de Wallonie compatible avec le dĂ©veloppement durable», Bulletin de la sociĂ©tĂ© belge dâĂ©tudes gĂ©ographiques de LiĂšge, 2002, pp. 1-42
GOSSELAIN, P., «Protection du patrimoine naturel et amĂ©nagement du territoire», Les Cahiers de lâUrbanisme, mars 2006, n° 58, p. 12-28
GOSSELAIN, P., «RĂ©seau Ă©cologique et amĂ©nagement du territoire», in COLL., Le rĂ©seau Ă©cologique, Actes du colloque dâArquennes, 8 et 9 novembre 1995, Jambes, MinistĂšre de la RĂ©gion wallonne, 1997, p. 153-184.
GROOM, M.J., MEFFE, G.K. et CARROLL, C.R., 2006. Principles of Conservation Biology, Third Edition, Sunderland, Massachussetts, Sinauer, 779 p.
Groupe interuniversitaire de recherches en Ă©cologie appliquĂ©es (GIREA), AmĂ©nagement du territoire. Le milieu naturel. Quelle place dans lâamĂ©nagement du territoire communal ?, Namur, MinistĂšre de la RĂ©gion wallonne, novembre 1989, 80 p.
HANSEN, A.J., KNIGHT, R.L., MARZLUFF, J. M., POWELL, S., BROWN, K., GUDE, P.H. and JONES, K., 2005. «Effects of exurban development on biodiversity: patterns, mechanisms, and research needs». Ecological Applications, vol. 15, p. 1893-1905.
HAUMONT, F., Urbanisme, RĂ©gion wallonne, Bruxelles, Larcier, 1996.
HAUMONT, F., Urbanisme, RĂ©gion wallonne, T. 1, la planification, Bruxelles, Larcier, 2007.
HERMY, M. et DE BLUST, G. (eds.), 1997. Punten en lijnen in het landschap. Stichting Leefmilieu, Bruge, Schuyt & C° Haarlem, Uitg. M.Van de Wiele, 336 p.
HOBBS, N.T., et THEOBALD, D.M., 2001. «Effects of land-use changes on wildlife habitats: applying ecological principles and guidelines in the western United States«. In DALE, V.H. et HARBER, R.A. (ed.), 2001. Applying Ecological Principles to Land Management. New York, USA, Springer-Verlag, p. 37-53.
INSTITUUT VOOR NATUUR- EN BOSONDERZOEK, 1999. Natuurrapport. Bruxelles, INBO.
INSTITUUT VOOR NATUUR- EN BOSONDERZOEK, 2005. Natuurrapport. Bruxelles, INBO.
JADOT, B., «Mise en place du zonage écologique et coexistence de législations distinctes», in CEDRE (dir.), Le zonage écologique, actes du colloque de Gembloux du 29 mars 2001, Bruxelles, Bruylant, 2002, p. 205 et s.
JADOT, B., «Natura 2000 et le droit de lâurbanisme», in Ch.-H. BORN et F. HAUMONT (dir.), ActualitĂ©s du droit rural, Vers une gestion plus durable des espaces ruraux ?, Bruxelles, Bruylant, Actes du colloque de LLN du 24 mars 2009, Ă paraĂźtre.
LAMALLE, C., «LâamĂ©nagement du territoire», in COLL., Le Grand Livre de la Nature en Wallonie, Jambes, MRW, 1995, p. 208-214
LAMBOTTE, F., «LâintĂ©gration du zonage Ă©cologique dans le code wallon de lâamĂ©nagement
du territoire, de lâurbanisme et du patrimoine», in CEDRE, Le zonage Ă©cologique, Bruxelles, Bruylant, 2002, p. 63 et s.
LEPERS, E. et MORELLE, D., 2008. Occupation et affectation du sol, empreintes de la structure du territoire ? CPDT - Territoire(s) wallon(s), 2008, 2, 89 p.
Mc KINNEY, M.L., 2002. «Urbanization, Biodiversity and Conservation». BioScience, oct. 2002, vol. 52, n° 10, p. 883-890.
MELIN, E., GUILLITTE, O., DOPAGNE, C., DUFRENE, M., et MAHY, G., 2004. Le réseau écologique. Rappel des concepts théoriques et articulations hiérarchiques des différents réseaux. Résumé. Document de travail, 3 p.
MOUGENOT, C., et MELIN, E., 2000. «Entre science et action : le concept de réseau écologique». Natures, Sciences et Sociétés, n° 3, p. 20-30.
PALMAERTS, N. (coord.), La conservation du patrimoine naturel en amĂ©nagement du territoire. Partie juridique. Analyse des principales carences de la rĂ©glementation sur lâAmĂ©nagement du territoire au regard de la conservation de la nature et propositions de modifications, Groupe de travail pour le Plan RĂ©gional dâAmĂ©nagement du Territoire wallon au sein de lâasbl «RĂ©serves Naturelles-RNOB», fĂ©vrier 1993, 26 p.
PĂQUES, M., «Lâinscription des protections environnementales dans les procĂ©dures dâurbanisme», rapport belge in COLL., Lâenvironnement dans le droit de lâurbanisme en Europe, actes du colloque de lâAIDRU, Paris, 21-22 septembre 2007, Ă paraĂźtre.
PEETERS, M., FRANKLIN, A. et VAN GOETHEM, J., 2003. Biodiversity in Belgium. Institut royal belge des sciences naturelles. Bruxelles, 416 p.
POSCHLOD, P., BAKKER, J. P. Et KAHMEN, S., 2005. «Changing land use and its impact on biodiversity», Basic and Applied Ecology, vol. 6, issue 2, April 2005, p. 93-98.
PRIMACK, R.B., 2008. A Primer of Conservation Biology. Fourth Edition. Sinauer Associates, 292 p.
REMACLE, A., 2007. Les carriĂšres en RĂ©gion wallonne : inventaire, intĂ©rĂȘt biologique et propositions de sites Ă protĂ©ger, Rapport final, 42 p.
ROLFO, E., 2006. DĂ©finition dâune structure Ă©cologique principale dans le bassin de
la Dyle en RĂ©gion wallonne, MĂ©moire DES Sciences et Gestion de lâenvironnement, UCL.
SARLET, D., «Lâimpact de la Directive-Cadre Eau sur lâamĂ©nagement du territoire. PremiĂšres rĂ©flexions», Cahiers de lâUrbanisme, n° 38, mars 2002, p. 28-38
SARLET, D., «Le dĂ©veloppement territorial de la Wallonie», Cahiers de lâUrbanisme, n° 53, mars 2005.
SCHOUKENS, H., «Het natuurbehoud en de ruimtelijke ordening : living apart together ?», TROS, 2007, n° 46, p. 105-133
STEIN, J., et WOUE, L., (Ă©d.), 1997. Le rĂ©seau Ă©cologique. Actes du colloque dâArquennes.
Tyteca, D. (coord.), 2006. Feasibility of Ecological Networks : Ecological, Economic, Social and Legal Aspects. Research project ECONET, BELSPO project MA01, Final report, 106 p. + annexes.