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Quelques zoonoses non alimentaires
d’importance épidémiologique
en France
J.P. Stahl
CHU et Université 1 Grenoble
Mortalité et maladies infectieuses France métropolitaine 2009 (source CépiDC)
Décès par maladies infectieuses : 2% Proportion de zoonoses ???
0
50
100
150
200
250
patho
logies
cardiova
sculai
res
patho
logies
canc
éreus
es
états
morbides
mal
défin
is
patho
logies
psych
iatriq
ues
patho
logies
neurologiq
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patho
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endoc
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nes
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patho
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resp
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les
patho
logies
génita
les et
obsté
triques
patho
logie
ostéo
-tend
ineus
es et m
uscu
laires
Larynx, poumons 50/100 000
AVC 51/100 000
Infections 38/100 000
Incidence des maladies infectieuses en France
• Grippe : 2 à 8 millions cas /an • Varicelle : 700 000 cas/an • Salmonelloses : 30 000 cas/an • Tuberculose : 5000 cas /an • VIH : 3600 cas /an • Infections invasives à méningocoque : 519 cas /an • Brucellose : 30 cas /an • Charbon : 0,5 cas/an
La brucellose • Brucella melitensis, abortus, suis + biovars • Contamination par animaux ou produits
laitiers crus peu affinés • Chronicité possible • Forme systémique vs focalisée
– Arthrite – Orchi-épidydimite – Abcès hépatiques – Neurobrucellose
• Diagnostic sérologique peu fiable
Les brucelloses en France • Brucellose humaine : données de la Déclaration Obligatoire
– < 30 cas / an 0,03 /100 000 hbs – ≈ 80% importés, pays méditerranéens +++, Asie – Cas autochtones : anciennes contaminations et personnels de laboratoire
• Problématique actuelle – Faux cas – Vraies expositions en LABM – La Haute Savoie
Brucelloses humaines dans l’UE en 2012
Source : http://www.efsa.europa.eu/fr/topics/topic/zoonoticdiseases.htm
Brucella suis 2 et les sangliers • Forte prévalence dans les populations de
sangliers contamination de porcs en élevage • B. suis 2 réputée peu pathogène pour l’homme • 5 cas dans la littérature mondiale dont 3 en
France depuis 2000 – Tous 3 porteurs de lourdes comorbidités – Tous 3 chasseurs très exposés
La brucellose en France
0
0,5
1
1,5
2
2,5
1960
1962
1964
1966
1968
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
BVincidence humaineOVCP
Faux cas de brucellose
• Clinique non spécifique et biologie peu performante
– La « fièvre ondulante sudoro-algique »
– Les arthrites/spondilodiscites
– Sérologie : Sp et VPP très faibles
• Diagnostic par excès sur des patients non exposés
– Éleveurs, vétérinaires et consommateurs de fromage « au lait cru »
– Réaction en chaîne sur la filière agricole
– Traitement inutile du patient : rifampicine + doxycycline au moins 6 sem.
Titre sérologique de 26 faux cas de brucellose déclarés entre 2002 et 2004
seuil
0
1
2
3
4
5
6
7
0 20 40 80 160 320 640 1280 2560
premier wright 2e wright
sérologie peu spécifique + maladie rare = VPP très faible,
test non fiable dans les conditions épidémiologiques actuelles
Faux positifs !
Contaminations de laboratoire : données 2005
• Diagnostic direct souvent inattendu : isolement sur arthrites ou hémoculture sans anticipation du diagnostic
• 54 notifications – 13 faux cas (24%) – 41 vrais cas – 15 % de contamination de
labo = 100% des cas autochtones
Turquie17%
Espagne12%
LABM français
12%
France2%
Proche Orient
7%
Mexique2%
Portugal23%
Maghreb25%
Que faire des vrais-exposés non-malades ?
• Une vraie souche est isolée sans suspicion clinique préalable
• Plusieurs techniciens ou biologistes sont potentiellement contaminés : – Ils ont manipulé la souche ou le prélèvement – Souvent sans précautions – Ils ne sont pas (encore) symptomatiques – Ils sont peut-être infectés …. ou pas.
Faut-il recommander une antibioprophylaxie ?
Traiter ou ne pas traiter : La balance bénéfice - risque
Pourquoi traiter ?
• Les complications d’une brucellose sont sérieuses
• Le « malade » est un vrai exposé (a snifé la culture)
• C’est une vraie souche de vraie Brucella
• Dans biotox, il est écrit que les aérosols de brucelles sont terribles
Pourquoi ne pas traiter ? • Le traitement est très lourd • L’usage raisonné des
antibiotiques est le meilleur moyen de lutter contre l’antibiorésistance
• Quand est-ce qu’on arrête ? • Il n’est pas prouvé que
l’antibioprophylaxie soit efficace • Une surveillance sérologique
pourrait peut-être suffire pour commencer
2012 : la ré-émergence • Janvier 2012 : cas humain, 10 ans, zone indemne depuis 1999 • Avril 2012 :
– avortement dans un élevage laitier (Reblochon) de la même commune souche isolée des ganglions mais PAS des prélèvements génitaux
– 2 autres vaches du même troupeau sans symptômes mais avec une souche isolée des ganglions
Souches identiques en biologie moléculaire lien découvert a posteriori : consommation de tomme
blanche 1er foyer autochtone depuis 10 ans
Charbon Bacillus anthracis
• Infection humaine rare, DO – 2 cas importés en 2003 et 2011 – 3 cas autochtones liés en 2008 – 1 cas non zoonotique en 2012
• NRBC : les enveloppes de poudre • Votre champ d’action :
– les rares cas humains – les fréquents contacts d’animaux infectés
Charbon humain • Clinique
– Forme cutanée : esquarre noirâtre – Forme pulmonaire : « pneumopathie » grave – Forme digestive : incubation parfois très longue – Forme méningée
• Diagnostic – PCR ou isolement + Antibiogramme +++ – ATTENTION aux automates et MALDI-TOF
• Traitement – Péni ou Quinolones ou doxycycline – 7j (cutané) à 8 semaines (pulmonaire)
• Zoonose professionnelle
Recommandations de la SPILF pour la prise en charge des personnes exposées au charbon animal
• Pas de recommandations officielles • Recommandations professionnelles
http://www.infectiologie.com/site/medias/_documents/consensus/CHARBON-recommandations.pdf et
Piroth L, et al.Therapeutic recommendations for the management of patients exposed to Bacillus anthracis in natural settings. Med Mal Infect. 2011 Nov;41(11):567-78
• Recours à un infectiologue • Evaluation de risque individuelle • Recommandations envisagées selon
– Modes de contamination potentiels – Délai écoulé depuis la dernière exposition à risque – Plutôt des traitements courts
Tout animal suspect ou confirmé, vivant ou mort
Exposition cutanée ou muqueuse par Manipulation ou projections vers la peau
ou les muqueuses Exposition respiratoire Exposition alimentaire
Cadavre ouvert ou présence d’écoulements de liquides biologique (animal vivant ou mort) sans équipement de protection individuelle (EPI)
Cadavre pas ouvert, pas d’écoulements
exposition dans les 72h avant les signes ou la mort de l’animal et consultation dans les 10 jours depuis la dernière exposition
Port de gants
Pas de gants
Pas de traitement, Surveillance
clinique et information du
médecin
Exposition dans les 72h avant les signes ou la mort de l’animal et consultation dans les 10 jours depuis la dernière exposition
Postes à risque de création d’aérosol dans les
entreprises d’équarrissage
Utilisation d’un nettoyeur haute
pression dans un milieu
fermé (camion, bétaillère,
stabulation…)
Traitement 35 jours
Curage d’aire de stabulation
sans EPI
Viande (même cuite)
lait
Autre animal du cheptel ou d’un autre
cheptel
Animal malade ou mort
Pas de traitement
Exposition datant de plus de 10
jours au moment de la consultation
Exposition datant de moins de 10 jours au
moment de la consultation
Traitement 10 jours Pas de traitement
Lait de mélange ou lait trait plus 72h avant le début des
signes ou la mort de l’animal
Lait individuel ou lait de petit mélange (<5 animaux) dans
les 72h avant signes ou mort de l’animal
Pas de traitement
Exposition datant de 10 jours ou
moins au moment de la consultation
Exposition datant de plus de 10 jours au moment de la consultation
Traitement 10 jours
Traitement 10 jours
Autres cas
Pas de traitement
Traitement 10 jours
Autres cas
Recommandations de traitement préemptif
Sujets Antibio-sensibilité Exposition cutanée ou alimentaire : 10 jours per os Exposition respiratoire : 35 jours per os
Adultes
Avant antibiogramme
- Doxycycline 100 mg x 2/jour ou - Ciprofloxacine 500mg x 2/jour
Si souche Pénicilline sensible Amoxicilline 500 mg x 3/jour
Femmes enceintes
Avant antibiogramme Ciprofloxacine 500mg x 2/jour
Si souche Pénicilline sensible Amoxicilline 500 mg x 3/jour
Enfants Avant antibiogramme
Ciprofloxacine 10-15mg/kg x 2/jour sans dépasser 1 g/j ou - Doxycycline Enfant >8 ans et >45 kg : 100mg x 2/jour Enfant >8 ans et < 45kg : 2,2 mg/kg x 2/jour sans dépasser 200
mg/j Enfant <8 ans : éviter Doxycycline
Cas des personnels d’entreprises d’équarrissage
• Collecte des animaux : – manipulation directe du cadavre sans gants exposée
cutanée – traction du cadavre depuis l’intérieur du camion une
exposition respiratoire sauf port de masque ou de visière. – nettoyage du camion sans protection (masque ou visière)
exposition respiratoire
• Manipulation sans gants des documents fortement souillés par du sang ou des liquides biologiques exposition cutanée
• Triage des animaux pour récupération des cuirs et décapitation ESB sans gants contamination cutanée
Cas des personnels d’entreprises d’équarrissage (2)
• Décapitation pour recherche d’ESB sans visière ni gants exposition cutanéo-muqueuse si projections de liquides biologiques
• Dépeçage des cadavres exposition cutanée si pas de gants, exposition respiratoire si air comprimé et pas de masque ou visière
• Nettoyage de la zone de décapitation, dépeçage et triage au nettoyeur à haute pression sans protection (masque ou visière) exposition respiratoire
• Traitement des cadavres et cuisson pas d’exposition à risque
Charbon et consommation d’héroïne • Situation commune à tous les germes
telluriques toxinogènes (Bacillus, Clostridium) • Fasciite nécrosante
– à partir du point d’injection – à distance après dissémination sanguine – Respiratoire en cas d’inhalation
• Létalité élevée : 30%
Charbon/Anthrax et consommation d’héroïne
• Epidémies en 2009 et 2012 liées à l’injection d’héroïne – Royaume Uni, Allemagne, France, Danemark – 119 cas en 2009, 14 cas en 2012 – 1 cas en France en 2012 – Même souche
• Hypothèses : même lot, même origine ?? • Étude en cours sur l’efficacité des filtres dans la
prévention de l’infection
Poxviroses
• Orthopox – Monkeypox – Cowpox – Vaccinia – Smallpox
• Parapox – Orf – Tanapox/Yabapox – Deerpox, pseudocowpox….
• Molluscipox – Molluscium contagiosum
Cowpox
Orf Monkeypox
Smallpox
Cowpox chez l’Homme • Cliniquement
– Vésicule, puis ulcère œdémateux puis lésion crouteuse +/- surinfections
– Signes généraux inconstants – Complications systémiques rares mais
graves
• Diagnostic : PCR, ME, anapath • Augmentation possible de
l’incidence – Faible bruit de fond – Augmentation des ventes de rats – Diminution de l’immunité
antivariolique chez l’Homme
0
1
2
3
4
6 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43 45 47 49 51 53
Age en années
Nom
bre
de c
as
Distribution des cas par âge, Cas groupés d’infection à Cowpox, France 2008/2009
Arrêt de la vaccination antivariolique en France
Monkeypox USA 2003
• 71 cas humains • Importation de
rats géants de Gambie détenus avec des chiens de prairies
Fièvre Q chez l’homme • Mode de contamination :
– Inhalation +++++ – Contact direct (avortons, placentas) +/- – Alimentaire :
• Consommation de lait cru d’animaux infectés : séroconversion sans signes cliniques (Benson et al. Public Health Reports 1963, Krumbiegel et al. Archives of environnemental health 1970)
• Présence d’ADN de Coxiella dans divers produits laitiers pasteurisés mais pas de bactérie viable (Eldin et al, Am J Trop Med Hyg 2013)
• Zoonose de loisir et « environnementale » – Cas aigus rares chez professionnels élevage – Epidémie : plutôt des personnes rarement exposées – Maladie professionnelle
Fièvre Q : potentiel épidémique
• Epidémies rapportées en France: – Briançon mars-juin 1996
29 cas, aérosol issu d’un abattoir, professionnel et extra professionnel
– Montoison (Drôme) oct-déc 2000 10 cas dans 1 commune, épandage à partir élevage
caprin infecté, aérosol, non professionnel – Chamonix juin-sept 2002
126 cas, tous âges, aérosol, non professionnel – Florac mai-juin 2007 14 cas, tous âge, aérosol, non professionnel – Cholet février 2009
50 cas, aérosol dans un abattoir, professionnel http://www.invs.sante.fr
Fièvre Q : clinique • Clinique
– Incubation 2 à 6 semaines – 50 à 90 % formes asymptomatiques – Formes aigues évolution vers la chronicité
(1 à 3 %)
• Formes aiguës – Syndrome pseudo-grippal (F ++++) – Pneumonie atypique d’évolution favorable – Hépatite sans ictère – (Myocardite, péricardite, encéphalite)
• Formes chroniques = symptômes + diagnostic biologique Rare (1 à 2 %) – Endocardites et infections vasculaires – Spondylodiscites – Embols bactériens – (Fibrose pulmonaire) – (Hépatite chronique)
• Facteurs de risque – valvulopathie cardiaque, – prothèse valvulaire, – anévrysme, – prothèse vasculaire
Fièvre Q : diagnostic • Sérologie
– Particularité de Coxiella : 2 phases antigéniques • Phase II : titre élevé lors de FQ aigüe • Phase I: plutôt lors de FQ chronique
– IFI, ELISA, (RFC) à interpréter en tenant compte de TOUS les anticorps
et du seuil de positivité du labo À interpréter avec la clinique
• PCR : sur le sang/sérum pendant les 2
premières semaines
• Isolement : valves cardiaques, placenta…
Immunofluorescence indirecte (IFI)
10 jours 1 mois 3 mois 10 ans
IgG Ph2
IgG Ph1
IgM Ph2
Titres en IFI
Infection aiguë avec ou sans clinique (primo-infection) : IgM et IgG ph2
IgG Ph1
Titres en IFI
Maladie chronique : IgG ph1 élevés
IgG Ph2
Diagnostic sérologique chez l’homme
Source : E. Rousset, ANSES
Schneeberger et al. Clinical and vaccine immunology 2010;17(2):286-90.
• PCR C. burnetii IS1111
Forte Se et Sp de la PCR en début d’infection
Questions autour de la FQ • Quelle prise en charge ?
• Faut il chercher les facteurs de risque de gravité/
chronicité chez les cas de FQ aigus ?
• Faut il chercher la FQ chez les porteurs de facteurs de risque dans un contexte d’épidémie ?
• Quel traitement chez la femme enceinte ?
Recommandations du HCSP (avis du 23/12/2013) http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=401
Fièvre Q : traitement • Formes aiguës symptomatiques : 2 à 3 semaines
– Enfants < 8 ans : cotrimoxazole à adapter selon le poids (hors AMM)
– Adultes : doxycycline 200 mg/j en une prise – Alternative : roxithromycine, clarithomycine (> 10j chez
l’enfant) • Immunodéprimés : pas d’arguments pour proposer un
schéma thérapeutique différent • Prophylaxie après exposition : PAS DE TRAITEMENT • Forme asymptomatiques : PAS DE TRAITEMENT
FQ chronique : recommandations • Recours recommandé à un infectiologue pour le
traitement • Rechercher de facteurs de risque de chronicité en cas
de FQ aiguë : échographie cardiaque recommandée si – âge > 50 ou – facteurs de risque déjà connu ou – auscultation cardiaque anormale
• Rechercher une FQ en cas d’exposition avérée chez les personnes avec un facteur de risque déjà connu
FQ chronique : recommandations
• Si absence de facteur de risque de chronicité suivi sérologique de la FQ aiguë à 3 et 6 mois et
arrêt si IgG phase I < 800 • Si présence de facteur de risque de chronicité surveillance clinique et sérologique des cas de FQ
aiguë à 3, 6, et 12 mois. • Bénéfice non prouvé d’un traitement destiné à
prévenir le passage à la chronicité chez les patients avec facteur de risque à discuter au cas par cas avec un infectiologue
FQ et grossesse • Complications décrites
– Placentite : Avortements, hydramnios, retard de croissance, prématurité
– Pas de malformations
• Existence d’un sur-risque ? : résultats contradictoires – Carcopino, CID 2007 : sur-risque – Van der Hoek, BMC infect. Dis. 2011 : pas de sur-risque – Nielsen, PLOS one 2012: pas de sur-risque – Quidija, CMI 2012 : Sur-risque Mais aucune étude prospective !!!!
FQ et grossesse : recommandations
• Niveaux de preuves très faibles à faibles • Éviction des femmes enceintes des tâches les plus
à risque dans un élevage • Rechercher une FQ chez une femme enceinte
fébrile dans un contexte d’épizootie ou d’épidémie • Traiter les femmes enceintes atteintes de FQ par
cotrimoxazole (hors AMM) pendant au moins 5 semaines et jusqu’à au plus 2 semaines avant le terme
FQ et grossesse : recommandations (2)
• Pas de prophylaxie en cas d’exposition • Pas de dépistage en cas d’exposition et en
l’absence de symptômes • Pas de contre-indication à l’allaitement vis-
à-vis de l’infection, mais à considérer en cas de médicament excrété dans le lait
• Recours conseillé à un infectiologue
Points clés • Rage = encéphalite/encéphalomyélite
– Morsure/griffure/léchage peau lésée – Hydrophobie/aérophobie – Pas de transmission interhumaine sauf greffe – Létalité 100% Efficacité vaccinale 100%
• 55 000 cas/ an
– Afrique et Asie : Inde, Chine, Bali +++++++ – 50% cas < 15 ans (garçons ++++) – 99% contaminations due à un chien – 15 millions TPS/an 327 000 cas évités
• Vaccins et Ig en quantités limitées : rupture stock Ig décembre 2013 à avril 2014 http://ansm.sante.fr/content/download/56193/723287/version/1/file/rs-131128-Imogam.pdf
Les Lyssavirus : diversité
Nom Génotype Distribution géographique Réservoirs
Hôtes secondaires / «culs de sac»
épidémiolgiques Cas Humains
Protection vaccinale
Rage classique
1 Partout sf (Japon, Australia, Hawai, etc.) and Europe
Ouest.
Chien, carnivores sauvages, chauves souris dans les
Ameriques
Humains, carnivores, herbivores (bétail,
chevaux)
55 000/an (98% par
mosure de chien)
Oui
LBV 2 Afrique Chauves souris frugivores (ex. Roussettes)
Carnivores : chats, chiens, mangoustes Jamais décrit Non
MOKV 3 Afrique Inconnu Humains, chats,
musaraignes, chiens, rongeurs
1 confirmé, 1 suspect Non
DUVV 4 Afrique Chauves souris insectivores
(genre Minopterus)
Humains 3 Très
partielle
EBLV-1 5 Europe Chauves souris insectivores
(genre Eptesicus, etc.) Humains, Chats, Moutons, Martes
1 confirmé and 2
suspects Partielle
EBLV-2 6 Europe Chauves souris insectivores
(genre Myotis, etc.) Humains 2 Partielle
ABLV 7 Australie Chauves souris frugivores ou insectivores (espèces
locales) Humains 2 Partielle
ARAV Non class.
Asie Centrale (Kirghizistan)
Chauves souris insectivores (genre Myotis) ? Jamais décrit Partielle
KHUV Non class.
Asie Centrale (Tadjikistan)
Chauves souris insectivores (genre Myotis) ? Jamais décrit Partielle
IRKV Non class. Sibérie Chauves souris insectivores
(genre Murina) ? Jamais décrit Partielle
WCBV Non class. Caucase Chauves souris insectivores
(genre Miniopterus) ? Jamais décrit Non
Source : CNR de la rage, Institut Pasteur
La rage terrestre en Europe : une
situation favorable mais pas maîtrisée
Source : http://www.ecdc.europa.eu
Hot spot depuis 2011 après 24 ans sans cas : - 30 renards - 3 chiens - 1 chat - Au 25/10/13
Rage des chiroptères • EBLV
– 1954 : 1er isolement d’un EBLV en Europe – Réservoir : chauves souris insectivores – 3 cas humains confirmés depuis 1977 – Transmission possible à des animaux terrestres : Moutons,
martes, chat, renard – 2 génotypes: EBLV-1(a et b) et EBLV-2
• BBLV : Bokeloh Bat LyssaVirus – Décrit en 2011 : Émergent ? – P athogénicité pour l’Homme inconnue – Efficacité vaccinale inconnue – 3 cas décrits chez des chauves souris: Allemagne (n=1) et France (n=2)
Eptesicus serotinus
Myotis nattereri
Rage des chiroptères en Europe en 2012
Source : http://www.efsa.europa.eu/fr/topics/topic/zoonoticdiseases.htm
La rage humaine en Europe
05
1015202530
Num
ber
of c
ases
Year
Human rabies in Europe, 1990-2012
Sources : TESSy, ECDC
La rage en France
• 20 cas humains depuis 1970 – 1 cas importé du Gabon en 2003 – 1 cas en Guyane en 2008
• Des cas animaux importés – Personnes exposées – Autres animaux exposés – 1 chaîne de transmission en 2008
• Des chauves souris
Oct/nov 2013 à Argenteuil • Diagnostic de rage chez un chat trouvé errant origine ? – Importé infecté ? – Né en France d’une mère infectée ? – Infecté par un autre animal importé ?
• Enquête DDPP/ARS – Chat importé du Maroc – Errant pendant 4 jours – 20 personnes et 4 animaux contact – Mise sous surveillance des autres animaux de la
zone
Prévention de la rage humaine
• Passe obligatoirement par le contrôle de la rage animale (terrestre) – Contrôle des chiens errants – Contrôle des animaux importés – Vaccination des réservoirs sauvages terrestres (renards et
viverrins) – (Vaccination des animaux domestiques)
• Vaccination préventive des personnes les plus exposées
• Traitement post exposition des exposés accidentels
Rage :Traitement post exposition • Vaccin +/- immunoglobulines • Ne peut être prescrit que par un Centre AntiRabique
(CAR) • Liste des CAR
http://www.pasteur.fr/ip/resource/filecenter/document/01s-00004a-019/liste-car-02-2011.pdf http://www.pasteur.fr/ip/portal/action/WebdriveActionEvent/oid/01s-00003l-038
Rage : critères de décision pour le TPE
• Selon la morsure : recos OMS – grade I – contact direct, nourrir un animal, léchage sur
peau non lésée pas de TPE
– grade II – mâchonnement de la peau non couverte, griffures superficielles, abrasion sans saignement
vaccin ( + Ig en cas d’immunosuppression) – grade III – morsure ou griffure avec plaie cutanée,
léchage sur muqueuse ou peau lésée, contact direct avec une chauve souris
vaccin + Immunoglobulines
• Selon le mordeur : – Chauves souris : risque toujours réel – Carnivores sauvages : selon situation locale – Animaux domestiques (carnivores et ruminants) : selon situation locale – Rongeurs : non (mais est-ce bien un rongeur ?) – Le comportement de l’animal mordeur n’est pas un critère de diagnostic et
encore moins de décision de TPE
Rage : critères de décision pour le TPE (2)
Pourcentage d’excréteurs Parmi des chiens infectés de rage en jours avant le début des signes
Début des signes cliniques de rage
100
20
5
J0 Mort de l’animal (vers J0 + 5)
J0-3 J0-5 J0-13
Excrétion pré-symptomatique du virus rabique chez le chien
Durée maximale de l’excrétion pré-symptomatique
Rage : critères de décision pour le TPE (3)
• Selon la disponibilité du mordeur – Mordeur disponible : surveillance mordeur ou test arrêt du TPE si animal vivant en fin de surveillance ou test
négatif pays indemnes : envisager d’attendre pour commencer le
TPE (au cas par cas) – Mordeur non disponible évaluation de risque locale
• Zone notoirement enzootique TPE • Pas d’information disponible TPE • Chauve souris TPE • Zone officiellement indemne de rage terrestre ???
Traitement post exposition
• Patients non antérieurement vaccinés – Schéma 5 doses : J0/J3/J7/J14/J28 – Schéma doses : 2 x J0 puis 1 xJ7 et 1xJ21
• Patients antérieurement vaccinés – J0/J3 – Pas d’immunoglobulines
• Immunoglobulines – Humaines 20 UI/kg – Equines 40 UI/kg – Dans ou autour de la(les) plaie(s)
Votre avis
• Adolescent 13 ans, – Vivant en institution – a joué avec une chauve souris – dans la banlieue de Brest – pas de plaie visible vaccination ? Immunoglobulines ?
Le nouvel interne arrive en catastrophe : il a administré une dose de vaccin et 5 fois la dose d’immunoglobulines Que préconisez- vous ?
• Parisienne de retour de Pékin, mordue 2 semaines plus tôt par un chien errant , début de TPE à Pékin, vient pour la suite avec un compte rendu
• Et si elle vient avec le flacon vide du vaccin chinois ? • Et si elle vient avec le flacon vide du vaccin français ou américain ? • Et si elle vient avec le flacon vide du vaccin français …pour chien ?
Votre avis
Fond documentaire • InVS : http://www.invs.sante.fr, dossiers thématiques par ordre
alphabétique – Données de surveillance, – rapports d’étude ou d’investigations
• SPILF : http://www.infectiologie.com – Partie « documents » : diaporamas, fiches pratiques – Partie « enseignements » : cours du DESC et de plusieurs DU
• DGS http://www.sante.gouv.fr/ – Suivre « accéder à tous les dossiers » (en bas à gauche) – Fiches alphabétiques par maladies
• Institut pasteur : http://www.pasteur.fr • http://www.cdc.org • Office international des épizooties :
http://www.oie.int/fr/info/fr_bdd.htm – Base de données croisées homme/animal par maladie et par pays