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Article original Quels marqueurs osseux chez les patients he ´ modialyse ´s : phosphatases alcalines osseuses ou ß-CrossLaps ? Bone biomarkers in haemodialysis patients: Bone alkaline phosphatase or ß-Crosslaps? Guillaume Jean a, *, Jean-Claude Souberbielle b , Samuel Granjon c , Christie Lorriaux a , Jean-Marc Hurot a , Brice Mayor a , Patrik Deleaval a , Charles Chazot a a NEPHROCARE Tassin-Charcot, 7, avenue du Mare ´chal-Foch, 69110 Sainte Foy-Les-Lyon, France b Inserm unit 845, laboratoire d’explorations fonctionnelles, hoˆpital Necker-Enfants malades, Assistance publique-Hoˆpitaux de Paris (AP–HP), 149, rue de Se `vres, 75015 Paris, France c Laboratoire du Grand Vallon, NOVESCIA, 5, avenue du Mare ´chal-Foch, 69110 Sainte Foy-les-Lyon, France Ne ´ phrologie & The ´ rapeutique xxx (2013) xxx–xxx I N F O A R T I C L E Historique de l’article : Rec ¸u le 5 de ´ cembre 2012 Accepte ´ le 26 fe ´ vrier 2013 Disponible sur Internet le xxx Mots cle ´s : Marqueurs osseux He ´ modialyse Hormone parathyroı¨dienne ß-CrossLaps Phosphatase alcaline osseuse Phosphatase alcaline totale Keywords: Bone markers Hemodialysis Total alkaline phosphatases Bone-specific alkaline phosphatase Parathyroid hormone ß-CrossLaps R E ´ S U M E ´ Introduction. Les anomalies du renouvellement osseux (RO) sont fre ´ quemment observe ´ es au cours de la maladie re ´ nale chronique (MRC) et surtout chez les patients dialyse ´ s. La technique d’exploration de re ´ fe ´ rence reste l’histomorphome ´ trie osseuse qui n’est plus re ´ alise ´e, car la biopsie est juge ´e trop invasive. Les valeurs se ´ riques d’hormone parathyroı¨dienne (PTH) ne sont pas un reflet fiable du RO et les dernie ` res recommandations internationales sugge ` rent l’utilisation de marqueurs osseux (MO) et notamment des phosphatases alcalines totales (PAL-t) et osseuses (PAO), mais pas des ß-CrossLaps (CTX) par manque de donne ´ es. Le but de cette e ´ tude est de comparer les PAO, les PAL-t et les CTX chez les patients he ´ modialyse ´s (HD). Me ´thodes. Nous avons observe ´ prospectivement les patients HD pre ´ valents dialyse ´s trois  quatre ou cinq heures depuis plus de six mois. Les valeurs de PTH, PAO, PAL-t et CTX sont compare ´es ainsi que le delta de variation apre `s 18 mois. Une e ´ tude de cine ´ tique des CTX est re ´ alise ´e chez dix patients pendant deux semaines. Nous rapportons e ´ galement deux cas cliniques afin d’illustrer le suivi longitudinal de ces MO. Re ´sultats. Quatre vingt dix-huit patients (46 % de sexe fe ´ minin) ont e ´te ´ observe ´s, a ˆge ´s de 69,8 11 ans, en dialyse depuis 54,4 61 mois. D’apre `s les donne ´es initiales, les CTX (2,1 1 mg/L) sont tre `s bien corre ´le ´s aux PAO (18 11 mg/L ; r = 0,64, p < 0,001) et a ` la PTH (221 165 pg/mL ; r = 0,62, p < 0,001) et leurs variations a ` 18 mois sont e ´ galement bien corre ´ le ´ es (DCTX - DPTH : r = 0,37, p < 0,01 ; DCTX - DPAO : r = 0,52, p < 0,001 ; DPAO - DPTH : r = 0,37, p < 0,01). Les PAO et les PAL-t (245 132 U/L) sont tre `s bien corre ´le ´es (r = 0,78) ainsi que leur variation (r = 0,67), mais les PAL-t ne sont pas corre ´le ´s a ` la PTH et faiblement avec les CTX (r = 0,38). Le pourcentage de re ´ duction des CTX en dialyse de quatre heures est entre 70 et 75 %, mais les valeurs pre ´ dialytiques sont tre `s stables. Les deux cas cliniques illustrent le paralle ´ lisme entre les e ´ volutions des PAO et des CTX, sauf en cas d’he ´ patopathie ou ` les PAO sont ininterpre ´ tables. Conclusion. Les valeurs moyennes des CTX en HD sont cinq fois plus e ´ leve ´es que la limite supe ´ rieure the ´ orique. Ils constituent une alternative aux PAO, qui restent un examen de re ´ fe ´ rence, mais plus cher, moins disponible actuellement dans la plupart des laboratoires de ville ou hospitalier et dont les valeurs sont influence ´ es par les he ´ patopathies. ß 2013 Association Socie ´te ´ de ne ´ phrologie. Publie ´ par Elsevier Masson SAS. Tous droits re ´ serve ´s. A B S T R A C T Background. Bone turnover (BT) abnormalities are frequently observed in patients with chronic kidney disease. Bone biopsy remains the gold standard for diagnosis; however, its invasive nature has led to its decreased utilisation. The serum parathyroid hormone (PTH) level is not a reliable bone marker (BM) for BT assessment. The latest international recommendations suggest the use of total alkaline phosphatase (t-ALP) or bone-specific alkaline phosphatase (b-ALP), but not ß-CrossLaps (CTX). We compared b-ALP, t- ALP, and CTX levels in patients on haemodialysis (HD). Methods. All HD patients at a single institution following a standard 3  4 to 3  5 hours schedule were included in the study, provided they were free from liver disease. Serum intact PTH, t-ALP, b-ALP, * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (G. Jean). G Model NEPHRO-638; No. of Pages 6 Pour citer cet article : Jean G, et al. Quels marqueurs osseux chez les patients he ´ modialyse ´s : phosphatases alcalines osseuses ou ß- CrossLaps ? Ne ´ phrol ther (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.02.006 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com 1769-7255/$ see front matter ß 2013 Association Socie ´te ´ de ne ´ phrologie. Publie ´ par Elsevier Masson SAS. Tous droits re ´ serve ´s. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.02.006

Quels marqueurs osseux chez les patients hémodialysés : phosphatases alcalines osseuses ou ß-CrossLaps ?

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Page 1: Quels marqueurs osseux chez les patients hémodialysés : phosphatases alcalines osseuses ou ß-CrossLaps ?

Nephrologie & Therapeutique xxx (2013) xxx–xxx

G Model

NEPHRO-638; No. of Pages 6

Article original

Quels marqueurs osseux chez les patients hemodialyses : phosphatases alcalinesosseuses ou ß-CrossLaps ?

Bone biomarkers in haemodialysis patients: Bone alkaline phosphatase or ß-Crosslaps?

Guillaume Jean a,*, Jean-Claude Souberbielle b, Samuel Granjon c, Christie Lorriaux a, Jean-Marc Hurot a,Brice Mayor a, Patrik Deleaval a, Charles Chazot a

a NEPHROCARE Tassin-Charcot, 7, avenue du Marechal-Foch, 69110 Sainte Foy-Les-Lyon, Franceb Inserm unit 845, laboratoire d’explorations fonctionnelles, hopital Necker-Enfants malades, Assistance publique-Hopitaux de Paris (AP–HP), 149, rue de Sevres, 75015 Paris, Francec Laboratoire du Grand Vallon, NOVESCIA, 5, avenue du Marechal-Foch, 69110 Sainte Foy-les-Lyon, France

I N F O A R T I C L E

Historique de l’article :

Recu le 5 decembre 2012

Accepte le 26 fevrier 2013

Disponible sur Internet le xxx

Mots cles :

Marqueurs osseux

Hemodialyse

Hormone parathyroıdienne

ß-CrossLaps

Phosphatase alcaline osseuse

Phosphatase alcaline totale

Keywords:

Bone markers

Hemodialysis

Total alkaline phosphatases

Bone-specific alkaline phosphatase

Parathyroid hormone

ß-CrossLaps

R E S U M E

Introduction. – Les anomalies du renouvellement osseux (RO) sont frequemment observees au cours de

la maladie renale chronique (MRC) et surtout chez les patients dialyses. La technique d’exploration de

reference reste l’histomorphometrie osseuse qui n’est plus realisee, car la biopsie est jugee trop invasive.

Les valeurs seriques d’hormone parathyroıdienne (PTH) ne sont pas un reflet fiable du RO et les dernieres

recommandations internationales suggerent l’utilisation de marqueurs osseux (MO) et notamment des

phosphatases alcalines totales (PAL-t) et osseuses (PAO), mais pas des ß-CrossLaps (CTX) par manque de

donnees. Le but de cette etude est de comparer les PAO, les PAL-t et les CTX chez les patients

hemodialyses (HD).

Methodes. – Nous avons observe prospectivement les patients HD prevalents dialyses trois � quatre ou

cinq heures depuis plus de six mois. Les valeurs de PTH, PAO, PAL-t et CTX sont comparees ainsi que le delta

de variation apres 18 mois. Une etude de cinetique des CTX est realisee chez dix patients pendant deux

semaines. Nous rapportons egalement deux cas cliniques afin d’illustrer le suivi longitudinal de ces MO.

Resultats. – Quatre vingt dix-huit patients (46 % de sexe feminin) ont ete observes, ages de 69,8 � 11 ans,

en dialyse depuis 54,4 � 61 mois. D’apres les donnees initiales, les CTX (2,1 � 1 mg/L) sont tres bien correles

aux PAO (18 � 11 mg/L ; r = 0,64, p < 0,001) et a la PTH (221 � 165 pg/mL ; r = 0,62, p < 0,001) et leurs

variations a 18 mois sont egalement bien correlees (DCTX - DPTH : r = 0,37, p < 0,01 ; DCTX - DPAO : r = 0,52,

p < 0,001 ; DPAO - DPTH : r = 0,37, p < 0,01). Les PAO et les PAL-t (245 � 132 U/L) sont tres bien correlees

(r = 0,78) ainsi que leur variation (r = 0,67), mais les PAL-t ne sont pas correles a la PTH et faiblement avec les

CTX (r = 0,38). Le pourcentage de reduction des CTX en dialyse de quatre heures est entre 70 et 75 %, mais les

valeurs predialytiques sont tres stables. Les deux cas cliniques illustrent le parallelisme entre les evolutions

des PAO et des CTX, sauf en cas d’hepatopathie ou les PAO sont ininterpretables.

Conclusion. – Les valeurs moyennes des CTX en HD sont cinq fois plus elevees que la limite superieure

theorique. Ils constituent une alternative aux PAO, qui restent un examen de reference, mais plus cher,

moins disponible actuellement dans la plupart des laboratoires de ville ou hospitalier et dont les valeurs

sont influencees par les hepatopathies.

� 2013 Association Societe de nephrologie. Publie par Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

A B S T R A C T

Background. – Bone turnover (BT) abnormalities are frequently observed in patients with chronic kidney

disease. Bone biopsy remains the gold standard for diagnosis; however, its invasive nature has led to its

decreased utilisation. The serum parathyroid hormone (PTH) level is not a reliable bone marker (BM) for

BT assessment. The latest international recommendations suggest the use of total alkaline phosphatase

(t-ALP) or bone-specific alkaline phosphatase (b-ALP), but not ß-CrossLaps (CTX). We compared b-ALP, t-

ALP, and CTX levels in patients on haemodialysis (HD).

Methods. – All HD patients at a single institution following a standard 3 � 4 to 3 � 5 hours schedule

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

were included in the study, provided they were free from liver disease. Serum intact PTH, t-ALP, b-ALP,

* Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (G. Jean).

Pour citer cet article : Jean G, et al. Quels marqueurs osseux chez les patients hemodialyses : phosphatases alcalines osseuses ou ß-CrossLaps ? Nephrol ther (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.02.006

1769-7255/$ – see front matter � 2013 Association Societe de nephrologie. Publie par Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.02.006

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and CTX values were compared at baseline and after 18 months of treatment. A kinetic study was

performed for pre- and postdialysis CTX values over a 2-week period. We described the longitudinal

evolution of these BMs in two typical patients.

Results. – A total of 98 patients on HD (46% female) were evaluated. The mean age was 69.8 � 11 years

and the mean duration of dialysis was 54.4 � 61 months. At baseline, CTX (2.1 � 1 mg/L) correlated well with

b-ALP (18 � 11 mg/L; r = 0.64; P < 0.001) and PTH (221 � 165 pg/mL; r = 0.62; P < 0.001). The changes in

these values at 18 months were also correlated (DCTX compared with Db-ALP: r = 0.51; P < 0.001; Db-ALP

compared with DPTH: r = 0.37, P < 0.01). b-ALP and t-ALP (245 � 132 U/L) were closely correlated (r = 0.78),

as was their variation over 18 months (r = 0.67), but t-ALP did not correlate with PTH, and correlated poorly

with CTX (r = 0.38). The CTX reduction ratio during standard dialysis was approximately 70 to 75% over each

session, although predialysis values remained stable.

Conclusion. – In HD patients, mean CTX values are five times higher than the normal range. CTX appears

to be an alternative to b-ALP for assessing BT. b-ALP remains the standard BM, despite being expensive,

infrequently available in many laboratories, and not useful for patients with liver disease.

� 2013 Association Societe de nephrologie. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

1. Introduction

Les anomalies osseuses de l’insuffisance renale chronique ontete redefinies par les Kidney Disease: Improving Global Out-comes (KDIGO) [1]. En plus des anomalies osseuses, autrefoisappelees « osteodystrophie renale », elles incluent les con-sequences biologiques, hormonales et les calcifications cardio-vasculaires. Les anomalies du renouvellement osseux (RO), qu’ilsoit ralenti comme dans l’osteopathie adynamique (OA), ouaccelere en cas d’hyperparathyroıdie (HPT), peuvent favoriser lescomplications metaboliques et cardiovasculaires [2,3]. La tech-nique de reference d’exploration du RO reste l’histomorphome-trie avec double marquage a la tetracycline, mais cet examenn’est plus realise en pratique clinique. Par ailleurs, l’hormoneparathyroıdienne (PTH) n’etant qu’un des nombreux acteurs dumetabolisme osseux et ne pouvant predire le RO en dehors desvaleurs extremes [4], il est recommande de realiser des dosagesde veritables marqueurs osseux (MO). Les KDIGO recommandentle dosage regulier, tous les trois a six mois, des phosphatasesalcalines totales (PAL-t) et osseuses (PAO). Les PAL-t n’ont passuffisamment de specificite osseuse pour permettre un diag-nostic precis, mais leur variation est proche de celles des PAO.Nous avons rapporte recemment que les PAO n’etaient pasinterpretables en cas d’hepatopathie [5]. Par ailleurs, les PAO nesont pas encore disponibles dans la plupart des laboratoires etleur cout reste important. Pour ces raisons, nous pensons que ledosage des ß-CrossLaps (CTX), qui sont les fragments carboxy-terminaux, cross-link telopeptides du collagene osseux relarguepar l’osteoclastose, peuvent representer une alternative aux PAOqui sont representatives de l’osteoblastose. A l’equilibre, le RO sefait avec une meme vitesse de construction et de destruction dutissu osseux et les MO representant l’un ou l’autre sontequivalents pour predire le RO. Les CTX n’ont pas ete recom-mandes par les KDIGO en l’absence d’etudes en dialyse et parceque leur concentration serique est influencee par la fonctionrenale. Cependant, il a ete montre que leur concentrationpredialytique etait stable en HD et nettement plus elevee quedans la population a fonction renale normale [6,7]. Le but de cetteetude est de comparer les MO que nous utilisons regulierement,PAO, PAL-t, CTX et PTH afin de valider notre hypothese de l’interetdes CTX en HD.

2. Patients et methodes

En janvier 2011, nous avons etudie prospectivement lespatients HD dans le centre depuis plus de six mois sur unprogramme de dialyse conventionnel ou en hemodiafiltration,entre quatre et cinq heures trois fois par semaine. Les patientsporteurs d’une hepatopathie ont ete exclus.

Pour citer cet article : Jean G, et al. Quels marqueurs osseux chez leCrossLaps ? Nephrol ther (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro

En dehors de la biologie standard, nous avons mesure les PAL-t(Roche colorimetrique, valeurs normales < 270 U/L chez l’hommeet < 240 U/L chez la femme), les PAO (chimiluminescence, Beck-man-Coulter Inc. Etats-Unis, valeurs de reference 3–20,9 mg/L,Biomnis Lyon), les CTX (Elecsys, Roche� diagnostic, Meylan,France, < 0,44 mg/L) et la iPTH (Roche Elecsys�, Meylan, France,valeurs de reference 10–65 pg/mL), a l’inclusion et apres 18 mois.L’ensemble des parametres biologiques et therapeutiques a etenote au debut et a la fin de la periode d’etude.

Nous avons egalement realise une etude de cinetique des CTXau cours de deux semaines chez dix patients volontaires avec sixdosages successifs de debut et de fin de seances de quatre heures.

En dehors des etudes de cinetique, tous les prelevementsbiologiques ont ete realises avant la dialyse du milieu de semaine.Pour illustrer l’utilisation longitudinale des MO, nous rapportonsdeux cas cliniques de notre experience dans le suivi d’une HPTavant et apres parathyroıdectomie (PTX) et un cas de cholestasehepatique.

3. Statistiques

Les valeurs des marqueurs sont rapportees en moyen-ne � deviation standard. La regression lineaire a ete utilisee pourcomparer les valeurs de PTH, PAO, PAL-t et CTX ainsi que lesvariations en pourcentage de la valeur initiale apres 18 mois. Nousn’avons pas realise d’analyse separee des patients en HD et en HDF enraison du faible nombre de patients en dialyse conventionnelle. Unevaleur de p < 0,05 etait consideree comme significative. Nous avonsutilise le logiciel de statistique MedCalc1 9.3.1.0, Belgique.

4. Resultats

Parmi les 126 patients inclus en janvier 2011, seuls 98 etaientencore presents 18 mois plus tard et ont ete etudies. Parmi les28 patients qui n’ont pas termine l’etude, 19 sont decedes, six ontete transplantes et trois ont change de centre. Les caracteristiquesdes patients, a l’inclusion et apres 18 mois, sont rapportees dans leTableau 1. La technique de dialyse est restee stable avec 69,3 % despatients en HDF online post-dilutionelle. Les donnees biologiqueset therapeutiques sont restees assez stables en moyennes.

L’etude de cinetique des CTX est presentee sur la Fig. 1. Lepourcentage de reduction par seance de quatre heures varie de 70 a75 %. Les valeurs de debut de seances de milieu de semaine etaientsemblables lors des deux semaines (2,35 � 1,6 et 2,41 � 1,7 mg/L).Nous avons verifie l’absence d’influence de l’HDF sur le pourcentagede reduction des CTX chez cinq patients qui ont eu des mesures avecles deux techniques.

La repartition des valeurs initiales de CTX (2 � 1 mg/L) et de PAO(18 � 11 mg/L) est presentee sur la Fig. 2. L’intervalle 25–75 % des PAO

s patients hemodialyses : phosphatases alcalines osseuses ou ß-.2013.02.006

Page 3: Quels marqueurs osseux chez les patients hémodialysés : phosphatases alcalines osseuses ou ß-CrossLaps ?

Tableau 1Donnees initiales (T-0) et apres 18 mois (T-18).

n = 98 T-0 T-18 mois

Age (ans) 69,8 � 11

Sexe feminin (%) 46

Anciennete (mois) 54,4 � 61

IMC (kg/m2) 25,6 � 5

Poids (kg) 69,2 � 15

Diabete (%) 35

Cardiopathie (%) 13

Duree de seance (min) 250 � 40 250 � 40

Calcium dialysat (mmol/L) 1,48 � 0,07 1,51 � 0,07

Fistule A-V (%) 85 83

Kt/V 1,8 � 0,4 1,75 � 0,45

HDF % 69 69

PTH (pg/mL) 221 � 165 205 � 145

PAO (mg/L) 18 � 11 19 � 10

PAL totales (UI/L) 245 � 132 254 � 130

CTX (mg/L) 2 � 1 2 � 0,9

Calcium (mmol/L) 2,2 � 0,15 2,2 � 0,13

Phosphore (mmol/L) 1,4 � 0,3 1,34 � 0,3

25-OH-D nmol/L 105 � 45 107 � 42

Cholecalciferol (%) 92 97

CaCO3 (% ; g/j de Ca) 20 ; 1,3 22 ; 1,4

Sevelamer (% ; g/j) 37 ; 3,7 35 ; 3,5

Cinacalcet (% ; mg/j) 12 ; 47 12 ; 42

Alfacalcidol (% ; mg/semaine) 25 ; 2,1 20 ; 2,5

PTH : hormone parathyroıdienne ; PAO : phosphatases alcalines osseuses ; PAL :

phosphatases alcalines ; CTX: ß-CrossLaps.

Fig. 2. Repartition des valeurs initiales des ß-CrossLaps (CTX) et des phosphatases

alcalines osseuses (PAO).

G. Jean et al. / Nephrologie & Therapeutique xxx (2013) xxx–xxx 3

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est de 10–21,2 mg/L, ce qui est proche des valeurs de references de latrousse utilisee. Pour les CTX, l’intervalle 25–75 % est de 1,2–2,6 mg/Lce qui pourrait, en premiere approximation, constituer une zone de« normalite » en dialyse.

La comparaison par regression lineaire des valeurs initialesdes MO ainsi que celle de leur variation apres 18 mois estpresentee dans le Tableau 2. Les CTX et les PAO apparaissent biencorreles (r = 0,64, p < 0,001) de meme que les CTX et la PTH(r = 0,62, p < 0,001) et, dans une moindre mesure, la PTH et lesPAO (r = 0,47, p < 0,001). Les PAL-t sont parfaitement correles auxPAO (r = 0,78, p < 0,0001), mais pas avec la PTH et tres peu avecles CTX.

Les variations de CTX et de PAO sont bien correlees (r = 0,52,p < 0,001) (Fig. 3), alors que les variations de PTH et de PAO(r = 0,47, p < 0,01) et celles de PTH et de CTX (r = 0,37, p < 0,01) lesont beaucoup moins. Comme pour les valeurs initiales, il existeune forte correlation entre les variations de PAL-t et les PAO

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

3,5

CT

X µ

g/l

HD1D HD1F HD2D HD2F HD3D HD3F

Fig. 1. Evolution des concentrations seriques de ß-CrossLaps (CTX) en debut (D) et

fin (F) de seance au cours des trois seances de la semaine.

Pour citer cet article : Jean G, et al. Quels marqueurs osseux chez leCrossLaps ? Nephrol ther (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro

(r = 0,67, p < 0,0001), mais celles des PAL-t et des CTX le sont trespeu et celles des PAL-t et de la PTH ne le sont pas significativement.

La Fig. 4 represente l’evolution des MO avant et apres uneparathyroıdectomie (PTX) chez une patiente de 60 ans dialyseedepuis dix ans et n’ayant pas supporte le traitement parcalcimimetique en 2004. On peut noter la parfaite juxtapositionde l’evolution des MO et notamment celle des PAO et des CTX.

La Fig. 5 represente l’evolution des MO chez une patientesouffrant d’une cholestase anicterique par ductopenie idiopathi-que. Les PAO ont une evolution comparable a celles des PAL-t,

Tableau 2Regression des valeurs initiales et des deltas T0–T18 mois.

Regression r = p =

PTH - PAO 0,46 < 0,001

PTH - CTX 0,62 < 0,001

PTH - PAL-t 0,33 NS

CTX - PAO 0,64 < 0,001

CTX - PAL-t 0,38 < 0,01

PAO - PAL-t 0,78 < 0,0001

D PTH - D PAO 0,37 < 0,01

D PTH - D CTX 0,37 < 0,01

D PTH - D PAL-t 0,1 NS

DCTX - D PAO 0,51 < 0,001

D CTX - D PAL-t 0,38 < 0,01

D PAO - D PAL-t 0,67 < 0,0001

PTH : hormone parathyroıdienne ; PAO : phosphatases alcalines osseuse ; PAL-t :

phosphatases alcalines totales ; CTX: ß-CrossLaps.

s patients hemodialyses : phosphatases alcalines osseuses ou ß-.2013.02.006

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5004003002001000-100

-100

-50

0

50

100

150

200

250

300

delta CTX %

delta

b-P

AO

%

r=0,52P< 0,001

Fig. 3. Regression lineaire entre les variations de phosphatases alcalines osseuses

(PAO) et de ß-CrossLaps (CTX) apres 18 mois exprimees en pourcentage des valeurs

initiales.

Fig. 5. Evolution des marqueurs osseux chez une patiente porte

Fig. 4. Evolution des marqueurs osseux chez une patiente

G. Jean et al. / Nephrologie & Therapeutique xxx (2013) xxx–xxx4

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Pour citer cet article : Jean G, et al. Quels marqueurs osseux chez leCrossLaps ? Nephrol ther (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro

rythmee par les poussees de cholestase. Les CTX ont une evolutionproche des celle de la PTH independamment des poussees decholestase.

5. Discussion

Les resultats que nous rapportons ici, a partir d’analysestransversales ou longitudinales des MO en dialyse, montrentque l’utilisation des CTX constitue une alternative a celle desPAO.

Meme si les PAL-t sont par nature correlees aux PAO, leurevolution apparaıt discordante de celle de la PTH et des CTX. Ellesne peuvent constituer veritablement un MO au moins dans leurinterpretation en valeur absolue.

Chez les patients en IRC, et surtout au stade de la dialyse, il estimportant d’evaluer le RO dont les exces ou les insuffisancespeuvent avoir des consequences sur l’os, avec un risque accru defractures, sur le metabolisme mineral (hypercalcemie, hyperpho-sphatemie) et surtout en favorisant les calcifications cardiovascu-laires [8].

use d’une cholestase anicterique (ductopenie idiopathique).

avant et apres une parathyroıdectomie (PTX) des 7/8.

s patients hemodialyses : phosphatases alcalines osseuses ou ß-.2013.02.006

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Les valeurs des MO ont ete correlees a la densite mineraleosseuse chez les patients dialyses, que ce soit avec les PAL-t, lesCTX, la PTH ou les PAO [6,9,10].

Il est reconnu que la PTH n’est pas un MO fiable, surtout chez lespatients dialyses et notamment dans la zone allant de 50 a 450 pg/mL (iPTH seconde generation) [11], qui est proche de la zonerecommandee par les KDIGO. Dans cette zone, il existe de frequentesdiscordances entre les valeurs de PTH et le RO. Ces discordancespeuvent s’expliquer par l’existence de fragments de PTH (7-84)inhibiteurs du RO, qui s’accumulent en cas d’IRC [12] et qui sontdoses de facon variable par les trousses de seconde generation [13].De plus, il existe une resistance osseuse a l’action de la PTH qui peutetre due a des particularites raciales [14], a la presence d’aluminiumosseux [15], a un exces de production d’osteoprotegerine [16], auxvariations de la prevalence du diabete ou des carences en vitamine Det leur traitement. Les traitements antiresorbtifs, comme lesbisphosphonates, ralentissent le RO tout en stimulant la PTH parle biais de la baisse de la calcemie. Enfin, il existe des differences decinetique entre la PTH qui regule en quelques minutes les variationsde calcemie, et les MO dont les variations peuvent prendre plusieursmois en rapport avec la lenteur de changement de RO [17]. Lors d’unchangement de concentration de calcium du dialysat en dialyseperitoneale, les variations de PTH s’observent apres quelquessemaines alors que les consequences osseuses necessitent parfoisplus d’un an [18]. Pour interpreter un RO, a partir d’une biopsie ou deMO, il faut probablement integrer l’ensemble des valeurs de PTH desmois precedents. Notre choix d’une periode de 18 mois entredeux mesures repose sur cette notion de difference d’echelle detemps entre les variations de PTH et des MO. En pratique, nouspensons qu’un dosage de MO tous les six mois est suffisant dans laplupart des cas.

Malgre ces limites, la PTH etait le seul MO recommande par lesKidney Disease Outcomes Quality Initiative (KDOQI) [19] et ledosage des PAL-t ou des PAO ne fait pas encore partie de lasurveillance habituelle des tous les patients porteurs d’une MRC.Cependant, les KDIGO recommandent l’utilisation des PAL-t et desPAO, mais pas les CTX par manque de donnees cliniques [1].

L’os est en renouvellement permanent et ce remodelagecomporte la resorption de l’os ancien par les osteoclastes qui estremplace par de l’os nouveau par les osteoblastes. La destruction etla construction osseuse sont normalement parfaitement couplees,sauf lors de certaines situations comme l’osteoporose cortisoniqueou l’HPT severe ou il existe un exces de resorption. Les MO peuventevaluer le RO de maniere non invasive meme s’ils ne procurent pasles informations fournies par l’histologie osseuse. Ils ont l’avantagede pouvoir etre repetes et d’identifier les tendances evolutives. CesMO peuvent etre des composants de la matrice osseuse liberes parl’osteoclastose ou une activite enzymatique des osteoblastes oudes osteoclastes. Il existe de nombreux MO, mais peu d’entre euxsont utilisables en pratique clinique et a la nomenclature desexamens de laboratoires. Parmi ceux-ci, l’osteocalcine, ou boneGLA proteine, est un marqueur de formation osseuse influence parla fonction renale [20] qui est moins utilisee ces dernieres anneesdepuis la reconnaissance de la PAO comme MO de reference en casde MRC et de dialyse.

La PAL est une enzyme qui enleve les phosphates des proteineset des nucleotides en milieu alcalin. Le dosage des PAL-t estcolorimetrique et il est frequemment integre dans les automatesde biologie permettant d’etre prescrit en routine. Les isoenzymesdes PAL sont differentes selon les cellules qui les produisent,comme le foie, l’os, l’intestin et le placenta. Les PAL-t sontaugmentes essentiellement dans les cholestases hepatiques et lespathologies osseuses (HPT, osteomalacie, maladie de Paget,metastases osseuses et fractures). Il existe differentes troussesdont les valeurs de references sont tres differentes. De par leurmanque de specificite osseuse, le dosage des PAL-t ne peut etre

Pour citer cet article : Jean G, et al. Quels marqueurs osseux chez leCrossLaps ? Nephrol ther (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro

recommande pour juger du RO, mais, une fois le rapport PAO/PAL-tmesure, leur evolution est certainement un bon reflet de celui duRO. Des PAL-t elevees ont ete associees, en dialyse, a unediminution de la densite minerale osseuse [9], au risque decalcifications vasculaires [21] et meme a la mortalite, au moinschez les insuffisants renaux de race noire [22].

Les PAO, synthetisees par les osteoblastes, sont dosees par unetechnique immunoradiometrique. Leur valeur serique ne dependtheoriquement que de l’activite des osteoblastes et de la degradationhepatique des PAO. Plusieurs etudes ont montre leur interet pourapprecier le RO en dialyse [23]. Elles sont beaucoup plus stables dansle temps que la PTH chez les patients HD [24]. Cependant, le manquede specificite des dosages les rend inutilisables en cas d’hepato-pathie [5]. Ils ne sont pas encore doses par la plupart des laboratoiresde ville, meme s’ils commencent a etre integres dans certainsautomates, et ils necessitent un transport et un delai de reponse deplusieurs jours avec une cotation de B90. Les PAO seraient utiles pourle diagnostic de l’OP ou de l’HPT pour des valeurs superieures a20 mg/L [23]. Elles sont egalement utiles pour le diagnostic d’OA encas de PTH normale, lorsque les valeurs de PAO sont plus basses [25].Des PAO et/ou une PTH elevees ont ete associees au risque defracture [26]. Recemment, les PAO elevees ont ete associees al’inflammation [27] et au risque de mortalite a court terme en dialyse[28]. Enfin, des valeurs elevees peuvent traduire un trouble de lamineralisation osseuse.

Les CTX sont des fragments de collagene osseux que l’on peutdoser dans le sang et les urines. Ils sont integres dans de nombreuxautomates des laboratoires de ville (B70), ils sont souvent prescritsdans le cadre du suivi des traitements antiosteoporotiques. Ils nepeuvent etre interpretes en cas d’IRC car leur concentration dependde la fonction renale. En dialyse, ils s’accumulent et leurconcentration varie selon le moment de la journee et surtoutselon les seances de dialyse. Leurs valeurs ne sont pas influenceespar la performance de la dialyse ni par la fonction renale residuelle[29]. Nos resultats confirment ces donnees en montrant que lesCTX se comportent comme d’autres petites molecules, l’uree parexemple, et que les valeurs de predialyse sont tres stables et nesemblent dependre que du RO. Les valeurs moyennes des CTX demilieu de semaine dans notre etude sont proches de ce qui a eterapporte precedemment [6], soit quatre a six fois les valeurshabituelles. Nous avons confirme leur bonne correlation avec lesPAO et la PTH meme s’il existe quelques discordances.

Notre etude n’est que monocentrique et ne comporte pas debiopsie osseuse. Cependant, nos resultats montrent que les CTXpeuvent constituer une alternative interessante aux PAO qui sontle MO de reference. D’apres nos donnees, les valeurs attendues endialyse sont probablement entre 1,2 et 2,6 mg/L. En comparaisondes PAO, les CTX ont l’avantage d’etre plus accessibles dans laplupart des laboratoires hospitaliers ou de ville, d’etre moins chers(B70 vs B90) et ne pas etre influences par la fonction hepatique. Enrevanche, ils ne sont pas interpretables dans l’IRC avant le stade dela dialyse.

Declaration d’interets

G. Jean, B. Mayor, C. Lorriaux, JM. Hurot, P. Deleaval et C. Chazotdeclarent etre consultants pour Fresenius Medical Care France. J.-C.Souberbielle et S. Granjon n’ont pas transmis de declaration deconflits d’interets. J.-C. Souberbielle et S. Granjon n’ont pas deconflit d’interet a declarer.

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