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INTERNATIONAL 27 QUI VEUT DÉTRUIRE LA GRÈCE? Le compositeur et ancien ministre grec Míkis Theodorákis ne croit pas que son pays soit responsable du malheur fin- ancier qui l’accable. Il décèle derrière cette crise la main de Washington et dénonce le rôle du FMI. A vec le sens commun dont je dis- pose, je ne peux pas expliquer et encore moins justifier la vitesse à laquelle notre pays a dégringolé à partir de 2009, au point de faire appel au FMI, perdant ainsi une partie de sa sou- veraineté nationale et passant à un régime de tutelle. Et il est curieux que personne jusqu’à présent ne soit occupé du plus simple, c’est-à-dire de notre parcours économique avec chiffres et documents, de manière à ce que, nous ignorants, comprenions les causes réelles de cette évolution vertigineuse et sans précédent, qui a comme résultat la perte de notre identité nationale ac- compagnée de l’humiliation interna- tionale. J’entends parler d’une dette de 360 mil- liards, alors qu’en même temps je vois les mêmes dettes, voire de plus grandes, dans de nombreux autres pays. Par con- séquent, celle-là ne peut pas être la cause essentielle du malheur. Ce qui me pose problème également, c’est l’ex- agération des coups internationaux dont notre pays est la cible, d’une telle coor- dination quasi-parfaite contre un pays d’une économie insignifiante, ce qui finit par être suspect. Ainsi suis-je con- duit à la conclusion que quelques uns nous ont culpabilisé et nous ont fait peur, de manière à nous conduire au FMI, qui constitue un facteur essentiel dans la politique expansionniste des Etats-Unis et tout le reste concernant la solidarité européenne est de la poudre aux yeux, pour cacher qu’il s’agit d’une initiative purement états-unienne, pour nous jeter dans une crise économique artificielle, de manière à ce que notre peuple ait peur, qu’il s’apprivoise, qu’il perde des conquêtes précieuses et enfin qu’il se mette à genoux, une fois accep- tée la domination étrangère. Mais pourquoi ? Pour servir quels plans et quels objectifs ? Bien que j’aie été et reste partisan de l’amitié gréco-turque, néanmoins je dois dire que je crains ce renforcement soudain des relations gouvernementales, et les contacts précipités entre ministres et autres acteurs, les déplacements ré- cents à Chypre et la prochaine visite d’Erdogan. Je soupçonne que derrière tout ça se cache la politique états-uni- enne avec ses projets suspects, qui con- cernent notre espace géographique, l’existence de gisements sous-marins, le régime de Chypre, la mer Egée, nos voisins du nord et l’attitude arrogante de la Turquie, le seul obstacle étant la méfiance et l’opposition du peuple grec. Tous, autour de nous, peu ou prou, sont attachés au char des Etats-Unis. La seule différence c’est nous, qui depuis la dic- tature de la Junte et la perte de 40% de Chypre jusqu’aux embarrassantes polémiques avec Skopje (Ancienne République Yougoslave de Macédoine) et les ultra nationalistes Albanais, nous re- cevons des coups sans prendre con- science. Il faudrait ainsi que nous soyons éliminés en tant que peuple et c’est ce qui arrive exactement aujourd’hui. J’appelle les économistes, les politiciens, les ana- lystes, à me démentir. Je crois qu’il n’existe pas d’autre explication logique en dépit du complot international, auquel ont participé les européens pro- US du type Merkel, la Banque Eu- ropéenne, la presse réactionnaire internationale, tous ensemble ont par- ticipé au ” grand coup ” de la dévalori- sation d’un peuple libre à un peuple soumis. Tout au moins, je ne peux don- ner aucune autre explication. Je recon- nais que je n’ai pas de connaissances spécifiques mais ce que je dis, je le dis avec mon sens commun. Peut-être beau- coup d’autres pensent comme moi et nous le verrons peut-être les jours à venir. En tout cas, je voudrais préparer l’opin- ion publique et souligner que si mon analyse est juste, alors la crise économique (laquelle, comme je le dis, nous a été imposée) n’est que le pre- mier verre amer d’un repas de Lucullus qui suivra et que cette fois-ci viendront aussi des questions nationales cruciales, dont je ne veux pas imaginer où elles nous conduiront. Je souhaite avoir tort. Míkis Theodorákis LA GRÈCE soRT DE LA zonE EURo? VIVE LA GRÈCE! Les grecs n'en peuvent plus. L a décision est prise, les grecs sor- tent de la zone euro. Discrètement, le président de la Grèce Alexander Papandréou l'a répété vendredi soir dernier au Luxembourg : "Mon peuple souffre, vous comprenez".La mission allemande pour retenir la Grèce a échoué. Papandréou a discrètement fait passer le message à ses compatriotes, en leur demandant de retirer leurs économies des banques. ce qui se passe effectivement. La sortie de la Grèce est une tragédie pour l'UE, l'Euro va s'effon- drer, et des pays comme l'Espagne et le Portugal risquent de faire de même très rapidement. Pire, tout les prix à la con- sommation vont s'envoler durant l'été. Un mouvement de panique européen est à prévoir. On peut imaginer facilement le scénario d'une population européenne frappant aux banques pour réclamer leurs économies. Dans certte perspec- tive d'écroulement de l'Euro, la France a limité cette semaine les retraits aux banques postales, y compris sur les cartes VISA. Voici une vidéo montrant l'excitation du peuple grec (formidable et digne). Aucune grande chaine ni grand média n'en parle, c'est une honte, WikiStrike met donc en lumière une crise grecque qui durant les mois qui viennent se généralisera à l'ensemble des pays de la zone euro. WIKISTRIKE

QUI VEUT DETRUIRE LA GRECE ?

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DEBOUT N°7

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Page 1: QUI VEUT DETRUIRE LA GRECE ?

INTERNATIONAL 27

QUI VEUTDÉTRUIRELA GRÈCE?

Le compositeur et ancien ministre grecMíkis Theodorákis ne croit pas que sonpays soit responsable du malheur fin-ancier qui l’accable. Il décèle derrièrecette crise la main de Washington etdénonce le rôle du FMI.

Avec le sens commun dont je dis-pose, je ne peux pas expliquer etencore moins justifier la vitesse à

laquelle notre pays a dégringolé à partirde 2009, au point de faire appel au FMI,perdant ainsi une partie de sa sou-veraineté nationale et passant à unrégime de tutelle. Et il est curieux quepersonne jusqu’à présent ne soit occupédu plus simple, c’est-à-dire de notreparcours économique avec chiffres etdocuments, de manière à ce que, nousignorants, comprenions les causesréelles de cette évolution vertigineuseet sans précédent, qui a comme résultatla perte de notre identité nationale ac-compagnée de l’humiliation interna-tionale.

J’entends parler d’une dette de 360 mil-liards, alors qu’en même temps je voisles mêmes dettes, voire de plus grandes,dans de nombreux autres pays. Par con-séquent, celle-là ne peut pas être lacause essentielle du malheur. Ce qui mepose problème également, c’est l’ex-agération des coups internationaux dontnotre pays est la cible, d’une telle coor-dination quasi-parfaite contre un paysd’une économie insignifiante, ce quifinit par être suspect. Ainsi suis-je con-duit à la conclusion que quelques unsnous ont culpabilisé et nous ont faitpeur, de manière à nous conduire auFMI, qui constitue un facteur essentieldans la politique expansionniste des

Etats-Unis et tout le reste concernant lasolidarité européenne est de la poudreaux yeux, pour cacher qu’il s’agit d’uneinitiative purement états-unienne, pournous jeter dans une crise économiqueartificielle, de manière à ce que notrepeuple ait peur, qu’il s’apprivoise, qu’ilperde des conquêtes précieuses et enfinqu’il se mette à genoux, une fois accep-tée la domination étrangère. Maispourquoi ? Pour servir quels plans etquels objectifs ?

Bien que j’aie été et reste partisan del’amitié gréco-turque, néanmoins je doisdire que je crains ce renforcementsoudain des relations gouvernementales,et les contacts précipités entre ministreset autres acteurs, les déplacements ré-cents à Chypre et la prochaine visited’Erdogan. Je soupçonne que derrièretout ça se cache la politique états-uni-enne avec ses projets suspects, qui con-cernent notre espace géographique,l’existence de gisements sous-marins, lerégime de Chypre, la mer Egée, nosvoisins du nord et l’attitude arrogantede la Turquie, le seul obstacle étant laméfiance et l’opposition du peuple grec.

Tous, autour de nous, peu ou prou, sontattachés au char des Etats-Unis. La seuledifférence c’est nous, qui depuis la dic-tature de la Junte et la perte de 40% deChypre jusqu’aux embarrassantespolémiques avec Skopje (AncienneRépublique Yougoslave de Macédoine) etles ultra nationalistes Albanais, nous re-cevons des coups sans prendre con-science.

Il faudrait ainsi que nous soyons éliminésen tant que peuple et c’est ce qui arriveexactement aujourd’hui. J’appelle leséconomistes, les politiciens, les ana-lystes, à me démentir. Je crois qu’iln’existe pas d’autre explication logiqueen dépit du complot international,auquel ont participé les européens pro-US du type Merkel, la Banque Eu-ropéenne, la presse réactionnaireinternationale, tous ensemble ont par-ticipé au ” grand coup ” de la dévalori-sation d’un peuple libre à un peuplesoumis. Tout au moins, je ne peux don-ner aucune autre explication. Je recon-nais que je n’ai pas de connaissancesspécifiques mais ce que je dis, je le disavec mon sens commun. Peut-être beau-coup d’autres pensent comme moi etnous le verrons peut-être les jours àvenir.

En tout cas, je voudrais préparer l’opin-ion publique et souligner que si monanalyse est juste, alors la criseéconomique (laquelle, comme je le dis,nous a été imposée) n’est que le pre-mier verre amer d’un repas de Lucullusqui suivra et que cette fois-ci viendrontaussi des questions nationales cruciales,

dont je ne veux pas imaginer où ellesnous conduiront.Je souhaite avoir tort.

█ Míkis Theodorákis

LA GRÈCEsoRT DELA zonEEURo?VIVE LAGRÈCE!

Les grecs n'en peuvent plus.

La décision est prise, les grecs sor-tent de la zone euro. Discrètement,le président de la Grèce Alexander

Papandréou l'a répété vendredi soirdernier au Luxembourg : "Mon peuplesouffre, vous comprenez".La missionallemande pour retenir la Grèce aéchoué. Papandréou a discrètement faitpasser le message à ses compatriotes, enleur demandant de retirer leurséconomies des banques. ce qui se passeeffectivement. La sortie de la Grèce estune tragédie pour l'UE, l'Euro va s'effon-drer, et des pays comme l'Espagne et lePortugal risquent de faire de même trèsrapidement. Pire, tout les prix à la con-sommation vont s'envoler durant l'été.

Un mouvement de panique européen està prévoir. On peut imaginer facilementle scénario d'une population européennefrappant aux banques pour réclamerleurs économies. Dans certte perspec-tive d'écroulement de l'Euro, la France alimité cette semaine les retraits auxbanques postales, y compris sur lescartes VISA. Voici une vidéo montrantl'excitation du peuple grec (formidableet digne).

Aucune grande chaine ni grand médian'en parle, c'est une honte, WikiStrikemet donc en lumière une crise grecquequi durant les mois qui viennent segénéralisera à l'ensemble des pays de lazone euro.

█ WIKISTRIKE