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équipe - AQPSUD · Montréal. La situation dans le métro est parti-culièrement catastrophique, où leur nombre a explosé de 226 %. Alors qu’un nombre crois-sant de sans-abri

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collect i fCactus M ontréalSpectre de ruePoint de repère

coordonnatriceVéronique Houle

infomanEs

- MontréalFred FilleJulie VachonM élanie Dion

- QuébecKim

- Rouyn- NorandaDebbie Joanne Gauvin

- TerrebonnePascale

intervenants superviseursIsabelle BrissonSarah Emmanuelle GauthierAmélie GoyetteSébastien BoieUgo Lavigne

graphismeNormand Poiré / commebleu

webmestreM athieu Girard

comité de lectureM arianne TonnelierPierre LegrosCarole M orissette

correcteursSamuel SingerM arie-Nicole Cimon

imprimeurPayette et Simms

page couvertureVirefou

crédit photoFred Fille, page 4 et 8

collaborateursCOBPDans la rueIsabelle RafestinRAPSIMIan PaquettePLAISIIRSStellaXsBenoit LortieGabriel DumontCéline BellotNormand PoiréZvianePierre le tigreAnnie RoyPierre GaudreauGrip M ontréalSamuel HarveyFrancis LebelM athieu GirardPatrick LupienKen Terrör

équipe

Dépot légal : ISSN 17198348

remerciements

Here are a few details about me:

I've been moving around from place to place since I was 13years old. M y first stop was in M ontreal, I was there when" les blocks des foufs " still existed. This was more than adecade and a half ago, so yes, I'm almost 30 now. I lived inToronto for a few years too. I traveled for the better part ofmy life. I've always enjoyed asking people their opinions ortheir thoughts on whatever was happening. There are manythings I've done, seen and observed over the years thatcould be useful for this new tit le that I've acquired.

I'm bilingual, I don't have problems writing or reading inFrench, it 's just easier and quicker in English. I'm curious bynature and very social. I'm also open minded and like gettingto the bottom of things. In my opinion, these are good attri-butes for an info-man to have.

On a darker note, I'm an addict. I have been on the metha-done program for 7 years now. I started at RelaisM ethadone and decided to move back to Rouyn. Although Idid not completely stop using, I slowed things down a bit. Iam very open about my addiction; I've learned to live w ith it,instead of hiding it and lying about it. After using drugs for18 years, being honest about it has made my life a lot easier.

I have my secondary 4 finished and I only need a few morecredits to go to college. I plan on attending college in 2years to study animal science. I hope this gives you a litt lesense of the type of person I am. All I can add is that I'mproud to be Abitibi's infomane and to be part of L'injecteur.

Cet automne et l'hiver prochain, l'équipe de L'Injecteurpoursuivra sa visite de quelques régions du Québec

dans le but de promouvoir le regroupement des PUD

(personnes ut ilisatrices de drogues). Celui-ci a comme mandat de

donner une voix aux personnes qui consom-ment des drogues injectables et inhalables,

afin de défendre et d'aborder des sujets qui les intéressent et les concernent.L'Injecteur a besoin de vous, consomma-teurs de drogues, de votre expertise,

de votre implication et surtout de vosidées. Si vous désirez en savoir plussur le regroupement des PUD ,consultez notre site Internet à

l'adresse suivante : linjecteur.ca.

Pour plus amples renseignements,vous pouvez téléphoner au 514 847-0067, poste 204 ,ou nous écrire par le biais de notre

courriel au :[email protected].

L'équipe de L'Injecteur est fière de compter sur l'appui financier de la Direct ion de la santé publique

de M ontréal, du ministère de la Santé et des Servicessociaux, Direct ion générale des services sociaux,

et du Service de lut te aux infect ions transmissibles sexuellement et par le sang (SLITSS).

Nous souhaitons remercier les œuvres du Cardinal Légerpour leur contribution financière. Ainsi que l’AITQ pour leur appui.

HHII,, II''MM DDEEBBBBIIEE JJOOAANNNNEE GGAAUUVVIINN,, THE NEW ABITIBI INFOM ANE.

Article écrit par les InfomanEs

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Judiciarisation des personnes itinérantes :La Commission des droitsde la personne doit compléter son action

ÉDITO-PRESTO . . . . . . . . .3

DOCU.FLASH- Polic ier . . . . . . . . . . . . . . .4-Fred Fille . . . . . . . . . . . . .5

ACTUALITÉS- Rue, rue, rue . . . . . . . . . . . .- Discrimination... . . . . . . . .6- Police VS travail de rue . . .- Deux timbres . . . . . . . . . .7

TRANCHE DE VIEL’ATSA . . . . . . . . . . . . . . . .8

VISITE GUIDÉERated for Police . . . . . . . .10Si ils t’attrapent . . . . . . . .11

M ON UDI FIXERegroupement Pud . . . . .13

BD . . . . . . . . . . . . . . .14 et 15

CRÉE-M OI . . . . . . . . . . . .16

INFO DROITSolution à l’itinérance? . .17

AU NOM DU CORPSTechnologie et nos droits .18

AU NOM DU FIXEQuand le party virent mal ! . . . . . . . . . . . .19

DU SAINT ESPRITEn état d’arrestation . . . .20

SAVAIS-TU ÇA?Les cadets . . . . . . . . . . . . . . .Hérouxville,rac iste ou naif? . . . . . . . . .21

VOYAGE DANS LE TEM PSL’ordre colonial canadien . . . . . . . . . . . . . .22Bonnie and Clyde . . . . . . .23

INFO-DROGUELes substancesvolatiles . . . . . . . . . . . . . . . . .24

INFO ITSSSi tu t’injectes... . . . . . . . .25

DÉVORÉ TOUT CRUM M M mmm c’est bon . . . .26

L’Injecteur octobre 2007 .3

Le problème n’est pas nouveau, mais ilempire. Depuis plusieurs années, de nom-breux règlements sont mis en place, étendusou appliqués de façon ciblée pour contrôler,déplacer et judiciariser la population itiné-rante. Interpellée pour agir sur la question il ya maintenant plus de trois ans, laCommission des droits de la personne et desdroits de la jeunesse du Québec a, de concertavec le milieu, identifié plusieurs pistes d’ac-tion pour réduire la judiciarisation et sonimpact. Sur la plus importante d’entre elles,l’analyse de la réglementation et de sonapplication, rien n’a cependant été fait.

La nécessité d’agir sur le problème de lajudiciarisation est pourtant patente. La crimi-nologue Céline Bellot a recensé plus de 22000 tickets donnés à des personnes itinéran-tes de 1994 à 2004. Une mise à jour de 2004 à2006 a permis de recenser plus de 15 000autres contraventions liées à l’occupation del’espace public.

Ces contraventions sont données en fonc-tion de règlements municipaux (exemple : flâ-nage), du Code de la sécurité routière (exem-ple : sollicitation sur la chaussée), mais ausside règlements de la Société de transport deMontréal. La situation dans le métro est parti-culièrement catastrophique, où leur nombre aexplosé de 226 %. Alors qu’un nombre crois-sant de sans-abri se retrouvent dans le métro,la réponse de la STM est de les affliger detickets, dont plus de 33 % pour le simple motifd’être couchés sur un banc. Pire, c’est par lesjours de grands froids que se donnent le plusde tickets.

Pour en rajouter,l ’ ar r o n d i ssem en tVille-Marie a depuisun an étendu l’appli-cation de deux rè-glements en ciblantclairement la popu-lation itinérante. Enseptembre 2006, ilrendait i l légale laprésence dans les15 derniers espacespublics où il étaitpossible de passer la nuit. En juin dernier, lescarrés Viger et Berri étaient interdits auxchiens… et à leurs maîtres, dont bon nombrede gens de la rue.

Les contraventions ajoutent au fardeau despersonnes en situation d’itinérance. Le mon-tant dû s’accumule rapidement pour repré-senter souvent des milliers de dollars qui,non payés, se transforment en jugement d’in-carcération. Pour aider les personnes auxprises avec ce problème, le RAPSIM a déve-loppé un service d’accompagnement à lacour, à la perception, etc. Cette piste d’actionétait une de celles identifiées par le comité tri-partite Commission des droits/Ville deMontréal/RAPSIM.

Un autre moyen retenu a été la mise enplace d’une équipe de médiation sociale pourréduire les tensions dans l’espace public etéviter la remise de contraventions. Ce projet,développé par un organisme indépendant, semet actuellement en place.

Mais l’analyse par la Commission desdroits de la personne de la réglemen-tation utilisée à l’endroit des personnes ensituation d’itinérance et de ses guides d’appli-cation demeure à faire. Ces règlementssont appliqués de façon discrim inatoire.La Commission a le mandat de faire respecterles droits. Elle se doit d’agir.

Pierre GaudreaucoordonnateurRÉSEAU D’AIDE AUX PERSONNES SEULES

ET ITINÉRANTES DE MONTRÉAL (RAPSIM)www.rapsim.org

sommaireoctobre 2007

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TOP SECRET

4. L’Injecteur octobre 2007

par les infomanEs

Depuis combien detemps es-tu policier ?

Ça fait treize ans que je suis poli-cier : cinq ans dans l’est de l’île etles autres années, soit huit ans, auposte 21 du centre-ville.

Qu’est-ce qui t ’aspoussé à choisir cemétier ?

Eh bien, pour vous dire franchement,au début c’était plutôt un choix auhasard pour moi. Après trois ans decégep à l’institut de police, j’ai déve-loppé un intérêt pour cela et j’aidécidé de continuer, pis de changertotalement de paysage. Je viens dela campagne et venir à M ontréal,cela a vraiment changé mon pay-sage.

Souvent on entend despoliciers dire qu’ils fontce métier pour aider lesgens… ou quelquechose du genre?!

Oui c’est cela, travailler avec lesgens, pas nécessairement pour lesaider comme tel, pas nécessaire-ment aussi pour arrêter les gens,mais travailler avec le public.

En tant que policierd’un poste du centre-ville, tu dois voir beau-coup de choses.

T’arrive-t -il d’avoir àintervenir dans dessituat ions impliquantdes jeunes sans-abri,des squeegees ou desut ilisateurs de drogues?

Depuis deux ans, je suis superviseurde la patrouille à pied du centre-ville. Donc, tous les jours, j’ai àintervenir avec ce genre de per-sonne-là, des gens sans-abri, desgens qui se droguent, des jeunes dela rue qui font pas mal tous la mêmechose. Si tu es jeune de la rue ou iti-nérant, tu consommes de la droguela plupart du temps, tu fais des actesillégaux qui nous amènent souvent àentrer en contact avec eux, pas seu-lement pour les arrêter, mais pourleur parler aussi.

Tu dois aussi voir deschoses pas très drôles.Peux-tu nous mettre encontexte ?

Les jeunes me touchent beaucoup.J’ai un enfant et j’ai quand même 34ans, donc parfois je pourrais presqueêtre leur père. Je pense souvent quedans 10, 15 ans, mon enfant va avoircet âge-là. Il y a aussi des jeunes enparticulier que j’affectionne un peuplus que les autres. Ils sont là tousles jours, drogués, fatigués et j’es-saie de les aider du mieux que jepeux. Donner des tickets, ça ne lesaide pas ! Je tente de les motiver.Certains adoptent un chien pour seresponsabiliser pis au bout de deuxjours, ils ont perdu leur chien.

Je sais aussi que plusieurs jeunesn’ont pas eu le choix quant à leuréducation ou leur milieu de vie, maisune fois adulte toute personne a lapossibil ité de changer de route.Dans mon travail, je vois des jeunesarrivés des régions qui, en l’espaced’un an, ont changé du tout au tout.Ils ont perdu du poids, ils sont deve-nus « laids », ils ne se voient pas etne se lavent pas. Ils ne pensent qu’àleur prochaine consommation dedrogue. Ça me fait mal de voir cespectacle de la rue. J’ai de la peinepour eux autres.

Quel est le moment leplus dif f icile que tu asvécu en travaillantcomme policier?

Donner les premiers soins à une per-sonne en train de mourir. Trouver descadavres. Se faire pointer une armesur soi et peut-être avoir à prendrela décision de tirer pour se défendre.Quelqu’un qui meurt dans tes bras,ce n’est pas évident. Des affairescomme Dawson, je n’étais pas impli-qué personnellement, mais tout mongroupe était impliqué. On l’écoute« live » sur les ondes radio, onentend les balles. Cela est stressantpour tous les policiers.

Qu’est-ce qui te pousseà cont inuer d’être poli-cier tous les jours?

J’aime le contact avec le public, jepense que c’est cela qui me motive àcont inuer. Je fais part ie de lapatrouille à pied, j’aime être à l’ex-térieur, voir du monde, je ne me ver-rais pas dans une job de bureau.J’aime rendre service aux gens,m’impliquer socialement.

LOI &NOM : IAN PAQUETTE

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CLASSE

L’Injecteur octobre 2007 .5

In the summer of 2003, my boyfriendand I left Ottawa and headed to theM ontreal WTO (World TradeOrganization) protest. Once down-town, we attended a meeting whichwas held at L’X, the old downtownpunk venue. It was basically an over-view of what the march would belike and the safety precautions weshould be taking.

Early the next morning, my boy-friend, his friends and I left the placewhere we were sleeping (probably asquat) and headed downtown, to the

Sheraton Hotel, where the WTOmeeting w as taking place. Ofcourse, the riot police were there inmass numbers. Barricades were upand the media was lurking around.After a good waiting period, a guy,who most people suspected was anundercover police agitator, startedrattling his stick or hammer on theriot cops’ shields in a sign ofdefiance. Next thing I knew, thecrowd exploded and everyone star-ted running in every direction.

I was w ith a girl friend. We wereboth wearing black clothes and facescarves. We ran to meet our guys,dashed in an alley and joined themarch which had progressed alongSte-Catherine Street West. On theway, people I knew (quite well) sma-shed the Gap and Burger King w in-dows. It was pretty cool but I knewthe media would only focus on thosethings.

Later on, we were all in this vacantlot the protest organizers had namedthe "Green Zone". It was supposedlya safe meeting place to relax afterthe protest. But I thought it wasmore like a death trap. The activistswould have liked to think it wassafe, in theory it was, but I knewbetter. Anyways, I left the area to gobuy food. When I turned the cor-ner… I saw a bunch of paddywagons and riot police everywhere.How did anyone not see theseguys! ?I quickly ran back to tell my friendsto leave the green zone, but alas, itwas too late. The riot police surroun-ded us from all angles and conduc-ted a mass arrest on about 200 of us.Some were just random people wal-king by, coming back from lunch,going back to work. It was ridicu-lous.

Even more ridiculous was that I hadID on me. Don’t ask why I would beso foolish, I just was. But my boy-friend discreetly buried it in theground so I was still able to use afake identity. We all did. After wai-ting forever in the hot sun, they pul-led me aside, took my picture, cuffedme with plastic restraints and pus-hed me into the hot, crowded paddywagon.

Over the course of two days, policearrested 342 people in all.

Once in jail, we were all searched &interrogated. We were very crowdedinto this jail cell but none of us weretalking. We knew our rights.

The funny stuff is when they gave useach our dinner, a ham sandwichand a cookie. We were ALL vegeta-rians, so we threw our meat out intothe hallway.

After a long night of sleeping on thehard floor (15 girls, two beds, 1 toi-let), we got transferred to the down-town jail. There we were cuffed,three girls together, which meant wehad to pee very awkwardly. Also,many girls had their period and therewere no pad disposal units so theyjust threw their bloody pads everyw-here. We also threw our sandwichmeat outside the cell again and acop called us "a bunch of bitches".

When I finally made it to court, I hadno proof of who I was, so they wereabout to put me back in jail. Therewere so many conditions if you wan-ted to be released.

One of the two girls I was cuffed tosaved my ass by volunteering to letme reside in her home until trial.They released me with a court date,I thanked the girl and left town.Later, I heard from friends that thecourts dropped 99% of all chargesbecause they had nothing to chargepeople w ith.

And that’s my story.

D ÉSORD RE

NOM : FRED FILLE

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6. L’Injecteur octobre 2007

Une manifestat ion est un rassemble-ment de personnes qui, généralement,s’opposent à quelque chose et souhai-tent changer ou inf luencer l’opinionpublique. Souvent , les choses qui engen-drent le plus de manifestat ions sontreliées à la polit ique, à la guerre, àl’environnement , aux droits humainset à l’opposit ion au capitalisme. Cet évé-nement parfois culturel peut prendreplusieurs formes. Une manifestat iont radit ionnelle se produit dans lesrues, sous forme de grande marche ras-semblant plusieurs personnes, parfoismême des milliers.

Lorsqu’on organise une manifestation, le butpremier est de faire passer notre messageclairement. Mais pourquoi ne pas le faired’une manière originale et ainsi être certaind’attirer l’attention du public ? Se déguiser, ouencore chanter ou danser. C’est avec ce genred’action directe que l’on provoque le plus deréactions.

Certaines techniques sont plus extrêmes quele chant ou la danse. Disons que l’on veutexprimer sont dégoût de quelque chose, uneentreprise par exemple, on peut se faire vomiren grand nombre devant les bureaux de lacompagnie. Cela est une action symboliquereprésentant le dégoût et l’opposition. Si ons’oppose à une guerre, on peut se coucher parterre en grand nombre et faire le mort. C’estappelé un die-in et son but est de symboliserles victimes de guerre et la misère causée parles massacres d’innocents.

Par contre, si cela vous semble trop morbide, pourquoi ne pas procéder à un kiss-in ? Oui,un kiss-in veut bien dire s’embrasser en grandnombre… des fois pendant des heures.

On peut aussi crier haut, fort et très long-temps lors d’un scream-out ou faire lecontraire en gardant le silence.

Certains manifestants forment des groupescombattants. Un de ces groupes bien connumais des fois mal compris est le Black Bloc.

Les Black Blocs n’ont en fait aucun chef oumembre précis, car ils ne sont qu’une straté-gie de défense et de camouflage dans unemanifestation. En s’habillant tous en noir eten fonctionnant d’une manière organisée, lesmembres d’un B. B. peuvent créer la confu-sion chez la police et attaquer celle-ci demanière plus... imaginative.

Mais attention, les Black Blocs sont égalementla cible de la police anti-émeute et mettentparfois d’autres manifestants dans la mire dudanger.

On ne regardera pas toutes les ruses etmanières de manifester, car elles sont tropnombreuses. Par contre, que penser de laréaction du public et des médias lors d’unemanifestation ? Souvent, les médias ne par-lent que des actes de violence ou de vanda-lisme, ce qui a pour conséquence que legrand public a vite oublié le message envoyépar les manifestants et que les gens ne retien-nent que les aspects négatifs d’un événement.Cette triste réalité semble peut-être changerprogressivement avec toutes les marchesanti-guerre des dernières années.

Alors si vous croyez un jour participer à unemanifestation, pensez à attirer l’attentiond’une manière pacifique, impressionnante etimaginative.

Rue, rue, rue…ruses de manifestation !

Have you ever been arrested for a routineverification or jay walking? The reasondoesn’t really matter. I’m actually interested intheir attitude towards you, the way the copsacted with you. I would like to focus on the dif-ference that occurs when the officer sees thezipper of scars running down your arm ordown your hand. Did the interrogation staythe same or did it suddenly change for theworst?

Are you from a small town like me, whereeveryone knows your name? Where the copsnot only know your name, but they know yourfamily, your friends, and you might even havegone to school with some of them. For years

they treated you like everybody else until thatdreadful day arrived and they noticed thosescars. That’s what happened to a majority ofmy friends, me included. My old man’s storyis a good example of how a cop’s attitudechanges drastically the minute they classifysomeone as a junkie.

Every time my old man would walk arounddowntown and the cops he knew saw him,they were always friendly with him. That wenton for years, even when they arrested himthey acted normally, until just recently. Nottoo long ago he was arrested again, this timethey searched him, and they made him takeoff his coat. All he had on was a T-shirt so they

saw his scars and found the needles in hispockets. The cops started to treat him like shit,when I went to pick him up at the station Inoticed a difference right away, the nasty waythey acted with him. When they gave himback his things, they treated him as if he wascontagious.

I’ve asked around and came up with basicallythe same kind of stories. It probably happe-ned to you or someone you know. Now, ins-tead of small talk with the cops, we get dirtylooks. I admit I don’t miss the small talk, butall those dirty looks, and all the followingaround, it is starting to feel like harassment,and like all the rest, I can go without.

Debbie, Rouyn-Noranda

Discrimination is alive and w ell

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L’Injecteur octobre 2007 .7

L

Le rôle d’un travailleur de rueimplique souvent de « dealer »avec les policiers. Et on s’en-tend sur le fait que ce n’est pastoujours facile !

Des simples contraventions aux arres-tations violentes, chaque journée detravail de rue nous réserve des surpri-ses de la part de nos gentils amis bleu-tés. Plusieurs habitués des coins derue se font souvent menacer verbale-ment par les policiers qui les connais-sent, menaces souvent teintées deviolence gratuite; certains ont mêmeeu droit à une nuit à l’hôtel C.O. Nordou C.O Sud, sans aucune raison vala-ble ni mandat d’arrestation, et ce,après une arrestation violente et irres-pectueuse… Bonjour le code de déon-tologie !

Entre nous, pendant qu’un inoffensif« squeegee » se fait donner un ticketou embarquer pour la nuit, de vrais cri-mes sont commis et restent impunis.Les tickets donnés aux personnesmarginalisées - les statistiquesd’Opération Droits Devant le confir-ment - augmentent à un rythme

effréné, et les nouvelles lois « surmesure » des carrés Viger et Berri nefont que donner des outils à la répres-sion. Au printemps, nous avons littéra-lement été témoins d’un « nettoyage »massif du métro Sherbrooke. Cesarrestations massives ont causé unedispersion de nos liens significatifs, etplusieurs personnes demeurent introu-vables.

Viennent aussi parfois à nos oreilles deces histoires d’horreur, comme celled’un gars qui se fait embarquer sansraison, conduire au sommet du Mont-Royal, battre à coups de matraque etlaisser là, pieds nus en plein hiver…Résultat : quatre orteils en moins, plu-sieurs côtes cassées, une claviculefracturée et une haine sans pareilleenvers les forces de l’ordre.

Il est vrai qu’une société comme lanôtre a besoin d’une force policière,mais à quel prix lorsqu’elle renforce ladiscrimination et la répression enversles personnes déjà marginalisées. Ilest toujours drôle de voir les policierstourner les talons, adoucir le ton deleur voix ou enlever leurs gants de cuirà l’approche des travailleurs de rue. Ilssavent parfaitement ce qu’ils n’ont pasle droit de faire, mais les abus conti-nuent et la répression perdure. La luttepour le respect des droits est loind’être terminée…

SamuelT.R. à Plein Milieu

La police vsle travail de rue

Le 5 février prochain, les détenus des prisonsdu Québec devront, malgré eux, arrêter defumer la cigarette. En effet, le gouvernementquébécois a décidé d’appliquer à la lettre lafameuse loi anti-tabac en vigueur depuis plusd’un an. Par contre, contrairement auxcitoyens en liberté qui peuvent sortir des éta-blissements pour rassasier leur besoin ennicotine, les prisonniers n’auront d’autre choixque d’arrêter puisqu’ils n’auront même pas ledroit de fumer dans la cour extérieure. Qu’ilsaient l’habitude de fumer deux cigarettes oudeux paquets par jour, ils n’auront droit àaucune faveur. Le gouvernement ne semblepas avoir pensé aux conséquences d’une telledécision. Le sevrage de nicotine n’engendrera-t-il pas d’énormes tensions entre détenus etentre détenus et gardiens (qui eux non plus nepourront plus fumer au travail)? Le ministèrede la Santé a affirmé qu’il leur sera permisd’utiliser des timbres pour atténuer leur man-que, mais qu’ils devront se les procurer eux-mêmes... Peut-être que très bientôt la ciga-rette, qui est la monnaie d’échange la pluspopulaire des prisons, laissera sa place auxtimbres de nicotine. Alors, dans les cafétérias,il sera possible d’entendre : « Je t’échangedeux timbres contre ton gâteau ! »

Deux timbres contre ton gâteau

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Comment est venue l’idée de créer l’ATSA (Act ion Terroriste Socialement Acceptable) ?

En 1997, Pierre et moi, on s’est rencontrés pison est tombés en amour. Nous nous sommesposé beaucoup de questions au niveau de l’artet à quoi l’art pouvait servir. Nous avons euenvie de mettre notre créativité au service decauses qui nous semblaient être cruciales. Seservir de l’art pour exprimer des problémati-ques ou des enjeux qui nous semblaient aber-rants et sur lesquels on avait envie de dire deschoses, mais aussi pour faire en sorte que lesmédias et la population aient une tribune pourparler autrement de ces enjeux-là. Alors c’estcomme ça qu’on a créé la « banque à bas »,notre première œuvre qui dénonçait l’écart

entre les riches et les pauvres. C’était des poêles de cuisinerécupérés, mis ensemble, et pis les portes des poêles, c’étaitun guichet automatique de vêtements chauds pour les sans-abri.

Pourquoi mettre sur pied l’État d’urgence ?

Dans la continuité de nos actions, l’année suivante, en 1998,c’était le 50e de la Déclaration des droits de l’homme, alors ons’est dit : « Quelle mise en scène on peut mettre sur la placepublique pour alerter les gens au fait qu’après 50 ans finale-ment, il n’y a rien de résolu ? » Alors on a fait un camp de réfu-giés en plein centre-ville de Montréal. On en était à notre7e édition l’année dernière et on prépare notre 8e pour novem-bre prochain, du 21 au 26 novembre 2007 sur la place Émi-lie-Gamelin. C’est un événement qui a beaucoup évolué et quia eu sa part de problèmes.

Quels sont tes plus beaux souvenirs de l’État d’urgence ?

C’est des souvenirs d’êtres humains ! Des personnes que jerencontre d’année en année, des personnes qui s’en sortent etpour qui l’État d’urgence a été un moment d’espoir. Ou encore,cela a été 5, 7, 10 jours de trêve, un moment magique dansleur vie à cause de l’art. Parce qu’au camp, c’est un festival enmême temps, on appelle ça le « Manifestival ». Donc pendanttoutes ces journées-là, presque 24 h sur 24, y a des manifesta-tions artistiques qui viennent toucher le cœur de tout le

8. L’Injecteur octobre 20078. L’Injecteur octobre 2007

ATSA L’Act ion Terroriste Socialement Acceptable

Après avoir fait carrière dans le monde dela nouvelle danse, principalement commeinterprète au sein de la compagnieM ontréal Danse de 1993 à 2002 ainsiqu’avec plusieurs chorégraphes indépen-dants tels Danielle Desnoyers, HaroldRhéaume, Linda Gaudreault , DominiquePorte, Paola de Vasconcelos et JoséNavas, Annie Roy fonde l’ATSA, l’Act ionTerroriste Socialement Acceptable, en1997 avec son conjoint et art iste PierreAllard. ATSA crée des intervent ions urbai-nes événementielles sous forme d’installa-t ions, de performances ou de mises enscène réalistes faisant foi des aberrat ionssociales et environnementales qui préoc-cupent ses fondateurs. Leurs œuvres, sou-vent t rès interact ives, t ransforment etquest ionnent le paysage urbain et redon-nent à la place publique sa dimensioncitoyenne d’espace polit ique ouvert auxdiscussions et aux débats de société.ATSA prône une vision non hermétique,act ive et responsable de l’art iste commecitoyen prenant part au développementdurable de sa société.

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monde. Les gens font des belles ren-contres et plusieurs en profitent pourconsommer moins, parler d’autrechose, se sortir de leur circuit habi-tuel. Le plus beau, c’est que personnen’est inutile au camp. Je ne dis pasque le camp sort les gens du trou ettout le bazar, mais souvent ça donneun « boost » pour qu’ils vivent autrechose pendant un certain temps. Y apeut-être des rechutes, mais lesmoments vécus au camp restentforts, et dans les moments difficiles,ils peuvent se rappeler qu’ils sont uti-les. Et c’est aussi important pour lereste de la population qui n’est pas dela rue d’avoir ce moment de contact,de partage et de reconnaissanceconcrète des inégalités qui se viventautour de nous.

Comment te considères-tu ? Une act iviste, une militante, une terroriste socialementacceptable ?

Sincèrement, Pierre et moi, nousnous considérons comme des artistesavant tout pis des citoyens puisquec’est vraiment l’art qui nous a amenésà réfléchir sur les injustices socialeset à décider que nous avions le goûtque cela s’arrête. J’avais envie decréer quelque chose d’utile et luiaussi. Évidemment, c’est une démar-che longue et engageante lorsque jescrute un sujet et que j’y développeun discours au sein d’un projet oud’une réalisation en particulier.J’adopte de nouveaux comporte-ments que j’incorpore à ma vie. Enfait, les artistes, c’est des porteurs demessages et moi j’ai choisi de porterces messages-là. En même temps,mon art a un regard critique sur cequi mène le monde, car mes œuvressont faites à partir des points derepère de l’actualité. C’est des chosesque tout le monde peut comprendre,pis c’est important dans cette démar-che-là de sentir que les gens ont unsentiment de pouvoir en tant quecitoyen, de sentir qu’ils peuvent parti-ciper à leur société, pis que leurs ges-tes peuvent changer les choses. Alorssi au sein d’une pratique artistiquel’art devient mobilisateur, ça fait doncun travail militant qui est pertinent,pis qui laisse sa trace.

Quel est ton point de vue sur la (sur) judiciarisat ion des personnes marginales ?

Écoute, c’est un gros sujet, je ne saispas si je suis vraiment spécialistedans ce domaine. Je parle beaucoupavec mon cœur. C’est sûr que les per-sonnes en détresse, isolées, qui n’ontpeut-être pas les moyens de se défen-dre, c’est triste à ce moment-là de lesenfoncer encore plus dans un schémad’échec. Ce n’est pas avec des ticketsde police que tu vas empêcher unsans-abri de dormir dans un parc.Mais d’un autre côté, c’est vrai quetout le monde a droit de se sentir ensécurité, pis de sentir que le parc estaussi à eux. C’est certain qu’il y a desévénements malheureux qui arrivent,pis qu’il y a de la violence, ce sont cesévénements-là qui vont finalementfaire en sorte que la majorité silen-cieuse et marginale en écope. Cela lesmarginalise encore plus, ça les éti-quette comme des gens pas correctsou dangereux. Pour moi, une dessolutions serait de miser davantagesur le capital humain. Ça prend plusde monde dans la rue qui vont verseux autres, qui détectent vite unenouvelle personne qui est dans la rueet qui vont l’amener ailleurs que dansla rue. En même temps, je comprendsquand on dit qu’on ne veut pas ren-dre la rue trop confortable pour queceux qui sont là se disent pas : « Benpourquoi je m’en sortirais, je suisbien, on m’amène à manger, j’ai ceciet cela ». Il est impossible de sortir dela rue quelqu’un qui ne veut pas.L’important, c’est d’aller vers l’autre,de toujours donner sa chance, dejamais penser que c’est perdu, etpour cela il manque de capitalhumain. À ce propos, l’ATSA met surpied avec Richard Chrétien, de l’en-trepôt du sac à dos, le projet « compa-gnonnage citoyen ». L’idée, c’est d’al-ler vers quelqu’un qui semble margi-nalisé et de lui parler. Lui parler pouressayer de comprendre ce qu’il vit etpourquoi il est là. Mieux comprendreaussi les difficultés qu’il rencontre, luidire bonjour au lieu de le stigmatiser.Le but souhaité par Richard et l’ATSA,c’est que les citoyens rencontrent d’autres citoyens qui, eux, sont mar-ginalisés et qu’un dialogue s’installe,

et pourquoi pas des échanges de ser-vices. Commencer à créer des liensentre les gens autour, se donner despetites perches. Je crois que le tissusocial est éclaté : les régions, la dés-institutionnalisation, la répressionpolicière, etc. Les gens ont peur d’uncôté comme de l’autre. Les gens de larue ont une richesse : ils ont dutemps, une capacité d’observation, ilsvoient plein de choses. Il y a plein desans-abri qui sont aussi de grandsphilosophes avec qui j’ai des superbelles conversations. Bref, il devraitexister des cours d’apprentissage à lacitoyenneté où il serait enseigné àreconnaître quelqu’un en détresse età savoir quoi faire. On ne met pasbeaucoup d’énergie dans le capitalhumain. Je pense que « l’accompa-gnement citoyen » avec plus d’inter-venants, plus de ressources dans larue, plus d’éducation de la populationen général seraient de bons plansd’avenir.

L’Injecteur octobre 2007 .9

Pour chaque don quevous faites à l’ATSA,vous pourrez obtenirun crédit d’impôt de

la part de RevenuQuébec.

w w w.atsa.qc.ca

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When you turn on the televisionthese days, it ’s hard not tonot ice the endless amount ofcrime show s on the air. FromCSI, a show about crime sceneinvest igat ion, to Cops, a longt ime running reality show, tothe old classic Law & Order andeverything in betw een, there’splenty to choose from.

In fact, television shows aboutpolice investigations, organizedcrime, prison and the justice systemare by far the most popular andcommon television series on NorthAmerican television networks. Theyseem to generate mass appealamong audiences…but why?

Is it the violence? Human beings areknown to have a certain blood lustdeeply ingrained in them. Or maybeit’s the satisfaction one gets fromseeing justice being served, crimi-nals being convicted and put behindbars.

The special effects are cool too.They are always coming up withnew computer generated techni-ques to blow our minds and makethe viewing experience evermorepleasurable.

But if you ask me, the ultimateappeal w ith police dramas andcrime shows are the brave investi-gators and cops who solve the cri-mes, often at the expense of theirfamily life and their own safety.These working stiff guys aren’t sca-red of anything- long shifts sortingthrough evidence, rough nights

making dangerous arrests, andendless hours interrogating the"perps". Who wouldn’t admire suchdedication, conviction and hardwork?

But alas, it is only entertainment.Fiction. Based on reality but oftenexaggerated beyond reasonablebelief.

Still, the tradition of police shows isa long one that has endured thruevery decade since television setsfirst appeared in American livingrooms.

Do you remember The Mod Squad,Starsky and Hutch or Charlie’sAngels? How about Magnum P.I.,Murder She Wrote, Matlock orMiami Vice? Sounds familiar? Thruout the 60’s, 70’s and 80’s, theseshows were immensely popular.With the 90’s, things only got crazier.Surely you’ve seen an episode ofLaw and Order, NYPD Blues or X-Files? And what about the birth ofreality shows such as America’sMost Wanted, COPS or Judge Judy?These days, the big hits are CSI typeseries. Close to Home, Bones, ColdCase, Criminal Minds…you name it,you got it.

Our thirst for these sorts of pro-grams just keeps getting stronger,probably in part because we likeseeing other people getting caughtand not us. Well, maybe I’m justspeaking for myself.

And what is w ith all the policemovies!? There is no end to ourneed to romanticize law enforce-ment. We are obsessed with thepolice. And obsessions never endwell.

Avez-vous déjà entendu parler de laprison d’Alcatraz, celle qui a étésource d’inspiration pour plusieurslivres et films ? Ouverte en 1934,cette prison fédérale située sur l’îled’Alcatraz (au milieu de la baie deSan Francisco dans l’État deCalifornie) est maintenant devenueun site touristique. Sa capacitémaximale était de 336 détenus mais,en moyenne, seulement 260 à 275l’occupaient en même temps.Alcatraz offrait un maximum desécurité puisque ses occupantsétaient souvent composés de per-sonnes dangereuses qui ne seconformaient pas aux lois desautres prisons. Les évasions yétaient dites impossibles, la duréede détention n’y était pas négocia-ble, la socialisation des prisonniersles plus dangereux y était quasi-ment nulle. Du jamais vu pour cesannées. Par contre, malgré ce queles écrivains ont pu en dire, d’ex-pri-sonniers racontent que leurs condi-tions y étaient souvent meilleuresque dans les autres prisons. C’estaprès 29 années de service qu’onferma la prison d’Alcatraz puisqueles coûts liés à sa restauration, à samaintenance ainsi qu’à ses activitésjournalières étaient beaucoup tropélevés. Malgré tout, on en entendencore parler aujourd’hui. Onentend aussi parler d’autres prisons.Certaines d’entres elles, tout commeAlcat raz, se démarquent desautres, soit par leur capacité, leurvaleur, leur réputation, etc. J’aidécidé de vous en présenter quel-ques-unes.

RATED P for POLICE

Si ils t ’at trapent…

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Prison ayant le plus de valeur au monde

San Quentin est la prison laplus ancienne de Californie.Ouverte en 1852, elle est situéeau nord de San Francisco.Pouvant accueillir jusqu’à 3 317personnes, cette prison mesure1,7 km². Sa façade qui longe lacôte sur 1,1 km donne aux déte-nus une vue incroyable surl’océan. Plusieurs personnesvont même jusqu’à dire queS a n Q u e n t in est située sur leplus beau site de tout le pays.On estime San Quentin à prèsde 100 millions de dollars amé-ricains, ce qui en fait la prisonayant le plus de valeur aumonde. Malgré cela, tout n’y estpas parfait. En effet, c’est danscette prison qu’est située laseule chambre à gaz deCalifornie. Plusieurs détenus yentrent et n’en ressortentjamais. De nos jours, cettechambre à gaz est utilisée pourfaire des injections mortelles…

Prison la plus élégante au monde

Eh oui… Vous ne rêvez pas…C’est bien une prison !… Jolie,hein ?! ! ! Dessiné par HohensinnArchitektur, le Leoben Just iceCent re se situe en Autrichedans la ville de Steiermark et il aune capacité de 205 détenus.Malheureusement, je n’ai trouvéaucune autre information sur cepalais… euh… prison. Il mevient soudainement une ques-tion : pourquoi construire uneprison si belle ? Ils n’ont peut-être pas pensé que même lesbons citoyens feront de mauvaiscoups pour pouvoir passer quel-ques nuits dans le plus chicmotel de la ville ! ...

Prison la plus sécuritaire au monde

C’est en 1994 que la reinede toutes les prisons dumonde a ouvert ses portes.Située à Florence, dans leColorado, l ’United StatesPenitentiary AdministrativeMaximum Facility Florence ouplus couramment appelée ADXFlorence est la prison la plussécuritaire au monde. C’est à lasuite des meurtres de deuxgardiens de la prison Marion (laprison la plus sécuritaire del’époque) en 1983 que legouvernement a décidé deconstruire une prison de sécu-rité supérieure. ADX Florencepeut héberger jusqu’à 500 pri-sonniers, ces derniers étantconsidérés comme les plus dan-gereux. La plupart d’entre euxarrivent d’autres prisons où ilsont tués ou ont été violentsenvers d’autres détenus ou gar-diens. En plus d’être surveillés24 h sur 24, les prisonniers doi-vent passer 23 heures par jourseuls dans leurs cellules quimesurent environ 3,5 mètres sur2 mètres. Des études ontdémontré que la santé mentalede ces prisonniers étaient sou-vent affectée par leur isolement.C’est probablement le prix àpayer pour avoir semé la terreurun peu partout sur leur passage.

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Tu as entre 18 et 24 ans?Tu résides au centre-ville de Montréal?

Tu es éloigné du marché du travail?

C’est le temps de passer à l’action!

Le Carrefour jeunesse-emploi Montréal Centre-Ville, avec la participation financière d’Emploi-Québec, te propose le projet :

Pour plus d’information, contacte-nous au 514-875-9770.

Toi et d’autres participants aurez l’opportunité de prendre part à une variété d’activités et d’être supportéset accompagnés dans vos démarches pour intégrer le marché du travail ou pour un retour aux études.

Tu es admissible au projet « Jeunes en action » si :

**Tu es admissible au Programme d’aide sociale ou au Programme de solidarité sociale. **Tu as choisi la voie à privilégier en participant à Alternative jeunesse.**Tu es participante ou participant de l’assurance-emploi.**Tu es une personne sans soutien public du revenu.

Prison la plus populeuse au monde

Les prisons russes ont toutes la réputation d’accueil-lir un nombre trop élevé de détenus. Par contre, c’estla prison Kresty, située à Saint-Pétersbourg, quiobtient tous les records. En effet, même si cette pri-son a une capacité de 3 000 personnes, il n’est pasrare qu’elle soit occupée par près de 10 000 détenus.Cette augmentation de 7000 personnes diminueconsidérablement l’espace vital de chacun quivarie autour de 4 mètres2. C’est sûrement à cetendroit que l’expression « entre pas dans ma bulle »a pris forme ! Pire encore, puisque la population yest si nombreuse, le temps alloué à chacun des déte-nus pour prendre une douche ne dépasse pas 15minutes par semaine. Oufff !

Prison la plus pet ite au monde

Construite en 1856, Sark Prison estsituée sur l’île de Sercq (Sark enanglais) en Guernesey (île britannique).Étant très petite, sa capacité maximaleest de deux personnes. Elle est utiliséepour des sentences de très courtedurée infligées à des personnes consi-dérées peu dangereuses. L’espace y estrestreint et, par le fait même, les activi-tés presque nulles. Si après leur séjourà Sark Prison les anciens prisonnierscontinuent de faire les malins, ils sontvite envoyés dans de vraies prisonsavec des couloirs et des cellules.

RÉFÉRENCES : WWW.ZOMGSTUFF.NET/FORUM/SHOWTHREAD.PHP

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Un nouveau regroupementdes personnes qui utilisentdes drogues (PUD) a vu lejour au Québec depuis juil-let 2007. C’est un grouped’appartenance pour nous,consommateurs, ex-consom-mateurs, et vous qui souhai-tez mieux saisir le milieu desconsommateurs de drogueset prendre part à nos reven-dications. En tant que PUD,nous avons besoin quele gouvernement et les ci-toyens comprennent quenous avons des droits et quenous nous organisons pourles faire respecter.

Déjà deux rencontres ont eulieu, l’une à Québec et l’autreà Montréal. Nous travaillonsprésentement à la mise surpied d’autres rassemble-ments nationaux des person-nes qui utilisent des drogues(PUD). Pour vous inscrire ouavoir plus d’information, visi-tez notre site Internet ou télé-phonez au : 514 847-0067,poste 204.

Lors de nos rencontres, plu-sieurs sujets sont abordéscomme, par exemple, larépression policière. Nous

nous sommes demandécomment se vivait cetterépression à Québec ainsiqu’à Montréal. Alors voici unpetit résumé des points quinous ont marqués.

Dans la Vieille Capitale, il y aplus de violence envers lesPUD. Lorsque vous êtes iden-tifié comme une personnemarginale, la police vous har-cèle constamment. Et si vousêtes étranger à la ville, vousêtes cordialement encouragéà quitter celle-ci. Aucunezone de tolérance, autantpour la quête que pour laprostitution. TOLÉRANCEZÉRO.

À Montréal, bien que larépression soit plus fortel’été avec les festivals et lestouristes plus nombreux, il ya beaucoup plus de toléranceenvers la prostitution et laquête. Depuis l’été 2007, uneinterdiction de chiens dansles parcs Émilie-Gamelin etcarré Viger a été émise. Laville est devenue un vrailabyrinthe où les PUD et lapolice jouent au chat et à lasouris.

En fait, à Québec comme àMontréal, c’est la ville quidicte la conduite aux poli-ciers. Bien que certains poli-ciers veuillent être coopéra-tifs, nos élus ne le veulentpas, et les efforts dans cesens semblent inutiles.

Bientôt, nous, les PUD,aurons enfin une voix pourrevendiquer nos droits.D’ailleurs, nous profiteronsdu rassemblement annueldes intervenants en toxico-manie du Québec, qui auralieu à Longueuil en mars2008, pour faire notre pre-m ière sortie en tant queregroupement des PUD. Sivous désirez vous impliquerou avoir plus de renseigne-ments, visitez notre siteInternet à l’adresse suivante :linjecteur.ca ou téléphonezau 514 847-0067, poste 204.

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Des Pud unies pour un avenir meilleur

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L’Injecteur octobre 2007 .14

par Zviane

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L’Injecteur octobre 2007 .15

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16. L’Injecteur octobre 2007

Déboires desociété

Les différentes instances gou-vernementales de notresociété optent pour gérer lapopulation. Pourtant, ellesdisent vouloir réhabiliter, soi-gner, bref aider à rendre lesgens autonomes et indépen-dants. Prenons, par exemple,le système carcéral, la santé,la SAAQ, l’assurance chô-mage, l’aide sociale, la DPJ,les refuges, etc.

Le système carcéral est discri-minatoire et cible générale-ment les individus ayant undossier, les pauvres, les diffé-rents groupes ethniques, lesitinérants, les marginaux etsouvent même les UDI.

Je suis d’origine iranienne,sur la méthadone, j’ai destatouages et je m’habilled’une manière marginale.Hors, lorsque la police m’in-terpelle et apprend tout ça,elle croit que : j’ai des armes,j’ai des seringues ou de ladrogue, et enfin que je doisavoir un mandat. Pourtant jen’adhère à aucun style parti-culier en m’habillant de toutessortes de façons… À chaquetenue ses propres stéréoty-pes.

Le système carcéral et la DPJont tant géré les vies de leurssujets que certains individussont incapables de vivre hors

institutions. Et souvent les jeu-nes placés se voient offrir devrais cours en logistique crimi-nelle, ce qui les dirige souventvers les prisons une foismajeurs. Ou pire, les jeunesfemmes deviennent la proiedes proxénètes.Je suis en prison en cemoment parce que j’ai perdupatience. Le concierge de monex m’invitait depuis presque unmois à me battre, et ce, chaquejour ou presque. Lorsque j’aienfin répondu à ses injures,son chien m’a mordu pendantqu’on se battait, alors j’ai misun terme à la bataille. Il aappelé la police et même s’ilétait autant à blâmer que moi,moi j’ai mon bagage et résultat: je suis en prison et je perdsma meilleure amie, ma chienneWillow. Voilà une injustice. Ilest grand temps pour un chan-gement parce que tant quenous serons gérés, il n’y aurapas de liberté ou de justice. Quiest placé pour gérer la vie d’unautre être humain ? Nousdevons nous baser sur l’en-traide et l’autonomie, pas laméfiance et la gérance.

XS

Infinite and mysteriously yours for all to see andridicule from those who are ignorant, enemies ofthe soul.

It is I who believes that we are all on the path onwhich the souls awake.

For those who suffer through the night, do not des-pair, you are simply a reflection of what a consu-mer society is all about.

For those who have died for our sins, they are wai-ting for us to tell our tales.

Judgement will be reserved for those who havejudges themselves.

I am a witness to human suffering, thank-you God(Allah) for the mission you have given.

Anonymous

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Abonne- toi ! Pour L ’Injecteur !L’Injecteur produit quatre numéros par année.

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L’utilisation de la prison pour contrôler les plus pauvres d’entrenous n’est pas nouvelle. Pour autant, les enjeux actuels de sécu-rité et d’ordre public semblent avoir remis cette solution au goûtdu jour. La tolérance zéro et la définition de l’itinérance commeune incivilité, voire un crime, contribuent ainsi à faire du droitpénal un outil de contrôle de l’itinérance au détriment d’autrestypes d’interventions sociales. Ainsi, réprimer est devenu la solu-tion pour répondre aux situations de pauvreté des personnes.La lutte contre les pauvres, plutôt que la lutte contre la pauvreté.Ces constats ne sont malheureusement pas anecdotiques. Nosrecherches ont montré que depuis 1995 pas moins de 37 000tickets ont été donnés à des personnes en situation d’itinérance.Il faut, d’entrée de jeu, constater une très forte augmentation desconstats d’infraction émis auprès des populations itinérantesentre 1995 et 2005. Cette augmentation concerne tout autant lesinfractions relatives aux réglementations municipales qu’à laréglementation de la Société de transport et toutes les popula-tions itinérantes. Quant aux comportements reprochés, ils sont leplus souvent mineurs et concernent la paix et l’ordre publics. Ils’agit de l’ébriété publique, de la présence dans les rues et dansles parcs en dehors des heures d’ouverture, de la sollicitationdans les rues et de ne pas avoir payé son transport. Ce constattend à montrer comment la visibilité de la pauvreté dans l’espacepublic constitue l’enjeu majeur de la judiciarisation. Par ailleurs, enétudiant le parcours de ces tickets, nous avons pu constater que,

trois fois sur quatre, il aboutissait à l’emprisonnement, au termed’un processus long et coûteux. Au total, l’ensemble desconstats d’infraction pourrait représenter une somme, une dette? de plus de 7 millions de dollars à la Cour municipale.

Or, ces pratiques de judiciarisation qui conduisent le plus souventen prison des personnes en situation d’itinérance pour des faitsmineurs sont en pleine contradiction avec les politiques pénalesqui souhaitent faire de l’incarcération une solution de dernierrecours. Ici, les pratiques de judiciarisation, ancrées dans desstratégies de tolérance zéro, révèlent comment il est devenu légi-time d’enfermer les plus pauvres au nom de la sécurité et de laqualité de vie de certains citoyens pour rendre les rues du centre-ville plus propres et attrayantes. Cacher la pauvreté en prison,telle est la réponse sociale de Montréal à l’itinérance et aux diffi-cultés des individus. Pourtant, les personnes rencontrées nousont témoigné des conséquences néfastes pour elles de ces pra-tiques. L’incarcération les conduit en effet le plus souvent à per-dre le peu qu’elles ont en termes de logement, de revenu, derelations et à mettre un terme aux démarches qu’elles peuventavoir entreprises pour s’en sortir : démarche thérapeutique,démarche d’insertion sociale et professionnelle.

Face aux coûts de ce système, aux conséquences préjudiciablespour les personnes, au mépris des droits fondamentaux des per-sonnes les plus vulnérables de notre société, n’est- il pas tempsde trouver d’autres alternatives que l’intervention pénale et l’in-carcération pour répondre aux besoins des personnes, notam-ment les jeunes en difficulté, au-delà même des solutions d’ac-compagnement qui ne peuvent qu’atténuer les méfaits de la judi-ciarisation ?

1 POUR EN SAVOIR PLUS, VOIR LE SITE DU RAPSIM DANS LA SECTION DOCU-MENT : WWW.RAPSIM .ORG.

CÉLINE BELLOT, PROFESSEURE, ÉCOLE DE SERVICE SOCIAL, UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

La prison : une solution pour l’itinérance ?

?

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La technologie est une rouequi tourne toujours plus viteavec chaque année qui passe.Ce qui, auparavant , semblaitimpossible est désormais cho-se commune. Dans tous lesaspects de la vie, la technolo-gie nous affecte, souvent pourle mieux et quelque fois, pourle pire.

Si nous parlons de la technologie parrapport aux droits humains, plusieursdébats sont présentement en cours.Comme, par exemple, lorsqu’on parledes nouvelles techniques utiliséespour combattre le crime.

Au départ, on ne pouvait compter quesur le travail des détectives pourrésoudre les enquêtes criminelles.Puis, des découvertes comme cellesdes empreintes digitales ont amélioréconsidérablement le processusd’identification des criminels.

Ce fut des décennies plus tard quel’ADN, officiellement découvert dansles années 1950, put aussi être utilisécomme outil d’identification. C’est

durant les années 1990 qu’on en fitusage pour la première fois.Bien sûr, l’ADN n’est pas seulementutilisé pour identifier les criminels,mais aussi pour la science médicale.Lorsqu’on prélève de l’ADN d’unescène de crime, ou encore d’une vic-time, l’ information génétique estenvoyée en laboratoire pour être ana-lysée, numérotée et entreposée dansla Banque nationale de donnéesgénétiques. Ainsi, on peut jumelerl’ADN d’un criminel à l’ADN trouvésur une scène de crime, prouvant laculpabilité du suspect.

Bien qu’il y ait de bons côtés, l’usagede l’ADN dans l’identification peutparfois aller loin et créer de la contro-verse chez bien des gens. Prenons,par exemple, le clonage, les OGM oula manipulation des cellules souches.Certains disent que cela n’est pasbénéfique mais plutôt dangereux. Est-ce que l’humain serait rendu à jouer àDieu ?

Certaines manières de prélever l’ADNd’un suspect suscitent de plus enplus de questionnements chez cer-

tains. Jusqu’où les enquêteurs peu-vent-ils aller avant d’enfreindre lesdroits de l’accusé dans une enquête ?Parce que l’ADN est une découverteplutôt récente, les législations quil’entourent sont encore bien différen-tes d’un pays à l’autre et dépendentsouvent des partis politiques au pou-voir.

Peut-être un jour y aura-t-il un seul etunique système universel qui agiracomme guide de manipulation etd’utilisation de notre ADN. Un guidequi saura respecter nos droits à la vieprivée et nos droits humains fonda-mentaux. Mais pour l’instant, les pro-cédures auxquelles nous devons oudevrons nous soumettre font penserà un mauvais film de science-fiction..

16. L’Injecteur octobre 2007

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(4 NUM ÉROS)

La technologie et nos droits :

Jusqu’où le gouvernement peut-il aller avant quenous soyons dépossédés de nos droits ?

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Quand le party vire mal, on ne sait pas toujours commentagir. Doit-on appeler la police ou pas ? Ça peut rapidementdevenir le chaos total. Tu es dans une piaule en ville, lapetite nouvelle vient de s’en pousser un trop fort. Ellecommence à faire la truite ; qu’est-ce que tu fais ?

Premièrement : un leader seulement (quand il y a trop dechefs, on ne prend pas de bonnes décisions). Tout lemonde doit quitter la piaule sauf deux personnes. Ça faci-lite les choses. Une personne va téléphoner au 911 etdonnera au répartiteur les réponses aux questions surl’état de santé de la personne. L’autre personne fait duménage : plus de dope, plus de seringues. On n’a pasbesoin d’avoir des charges de possession ou de trafic enplus !

Pendant ce temps, tu vérifies l’état de conscience de lapersonne. Si elle respire et qu’elle est consciente, tu luiparles doucement, calmement et tu lui appliques des ser-viettes d’eau froide sur la nuque. Lorsqu’elle va revenir àelle, elle sera confuse, apeurée. C’est important de larecentrer sur la réalité. Lui rappeler qui on est, qu’elle afait une overdose et qu’on ne lui veut pas de mal.

Si elle ne respire plus, on fait les manœuvres de RCR enattendant les secours (ambulance, police). On continue lesmanœuvres même si on est quasiment certain que la per-sonne est morte. C’est aux ambulanciers à prendre larelève.

Lorsque la police arrive, toute personne présente devienttémoin de l’incident. Donc, tout le monde a le devoir decoopérer. Tu dois répondre aux questions concernantl’overdose, point final. Exemple : qu’est-ce qu’elle aconsommé, comment (fumé, injecté) et en quelle quantité.Si la police veut savoir qui lui a vendu et où elle l’a acheté,eh bien, tu n’en as aucune idée. Avec les agents de police,identifie-toi, reste calme, rappelle-toi que c’est un cas desanté et non un cas d’acte criminel. Si tout se passe selonces étapes, cela devrait bien aller.

Kim, Québec

L’Injecteur octobre 2006 .13L’Injecteur avril 2007 .13L’Injecteur octobre 2007 .19

Quand le party vire mal!

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JE SUIS ACCUSÉ DE QUOI ?

Si une personne est en état d’ar-restation, les polic iers sont léga-lement obligés de lui dire de quoielle est accusée. Les accusa-tions les plus courantes sont :méfait, voie de fait, entrave autravail d’un polic ier, troubler lapaix, attroupement illégal. Il fautdemander aux polic iers quelssont les chefs d’accusation.

NOTER LES DÉTAILS DE L’ARRESTATION

Les polic iers sont obligés des’identifier. Normalement, leurnom et leur matricule sont indi-qués sur leurs badges qu’ils por-tent en général sur leur veste. Ilfaut écrire le nom, le matricule,le grade des polic iers qui procè-dent à l’arrestation. Si on n’a nipapier ni crayon, on essaie demémoriser ces informations. Siles polic iers refusent de s’identi-fier, on doit garder en mémoireleur apparence physique (corpu-lence, couleur des cheveux, touttrait distinctif), le numéro de lavoiture de police (les deux pre-miers chiffres indiquent parfoisle poste de police) ainsi quel’heure de l’arrestation.

ARRESTATION SANS M ANDAT

On peut être arrêté sans mandatdans les situations suivantes :

si on est pris en flagrant délit ;si les polic iers ont des motifs

raisonnables de c roire qu’onvient de commettre un délit ;

si les polic iers ont des raisonsde croire qu’il y a un mandatcontre une personne, des ticketsimpayés, par exemple.

ARRESTATION AVEC M ANDAT

Un mandat d’arrestation est unpapier que la police obtient d’unjuge. Si on demande à voir lemandat, les polic iers sont obli-gés selon la loi de le montrer. Unmandat doit au moins comporterle nom, la description du délit ;il doit être daté et signé parun juge.

EN ÉTAT D’ARRESTATION, ON DOIT FOURNIR :

son nom et prénom ;son adresse complète ;sa date de naissance.

Dans la majorité des cas, on vadevoir signer une promesse decomparaître. Il faut la lire attenti-vement avant de la signer et exi-ger une copie.

UNE RÈGLE D’OR : LE DROIT AU SILENCE

À part les informations mention-nées c i-dessus, on doit garder lesilence. Une personne détenuene devrait absolument rien dired’autre à la police. Pour le reste,se contenter de « je n’ai rien àdire » ou « je ne parlerai qu’enprésence de mon avocat ».

INTERROGATOIRES

Il faut garder le silence, ne riendire aux polic iers ou ne parlerqu’en présence d’un avocat etne pas laisser paraître ses senti-ments. On est en état d’arresta-tion et les polic iers auront pourseul et unique but de soutirerdes informations. Il est mieux dene rien dire, de ne pas se laisserintimider, de faire comme si onn’entend pas. Les polic iers ontdes méthodes d’interrogatoire etils tenteront de les appliquer.

BON FLIC, M AUVAIS FLIC

Le « bon flic » joue un rôle : il estpoli et compréhensif. Le « mau-vais flic » est agressif et mena-çant. Le but est que le «bon flic»gagne la confiance du suspect.

PROM ESSES

Les polic iers vont nous promet-tre de laisser tomber des accu-sations si on coopère. Ces pro-messes ne sont que mensongeset chantage ; rien ne les oblige àtenir parole.

IDENTIFICATION D’OBJETS

Les polic iers peuvent nousdemander d’identifier des objetsnous appartenant ou pas. Il estprudent de répondre simplementqu’on n’a rien à déc larer.

SÉANCES D’IDENTIFICATION ET FAUX TÉM OINS

Lors d’une séance d’identifica-tion, un «témoin» peut prétendrereconnaître une personne. Lespolic iers utilisent ce faux témoi-gnage pour soutirer des informa-tions au suspect. Ne pas tomberdans le panneau et si on n’a pasencore parlé à son avocat, ondoit insister sur le droit d’en ren-contrer un de notre choix.

M ENSONGES

Les polic iers font parfois croireque des amis ont parlé, qu’ils ontdit des choses sur une personnedétenue. Il est préférable de nerien confirmer, de ne pas secompromettre, la plupart dutemps ce sont des mensongespour faire parler.

INTIM IDATION

Les polic iers peuvent util isertoutes sortes de menaces pourfaire peur, pour faire craquer. Ilsmentent ou abusent de leurspouvoirs et s’exposent ainsi àdes poursuites au c ivil ou au cri-

minel (immensément diff ic ilespour la personne portantplainte). Il est mieux de garderson calme ; on ne restera paslongtemps en prison et on a desamis à l’extérieur.

VIOLENCE

M ême si les polic iers ne font quepousser la personne, tout traite-ment rude est considéré commede la violence physique. On doitéviter de répliquer physique-ment, mais on peut se protégerde leur agression. Il ne faut pascraquer. Leur dire ce qu’ils veu-lent entendre prouve que l’utili-sation de la violence marche. Laplupart du temps, la violencepolic ière ne laisse pas de trace.

SI ON EST VICTIM E DE BRUTALITÉ POLICIÈRE

On doit aller voir un médecin etexiger un rapport médical physi-que et mental (anxiété, peur,dépression) ;

prendre ses blessures enphoto ;

trouver des personnes qui peu-vent témoigner de notre étatavant et après notre agression ;

noter tout ce dont on se rap-pelle : comment ça s’est passé,quand, combien de polic iersnous ont brutalisé ou étaientprésents, leur description physi-que, leurs noms et matriculesdans la mesure du possible, etce qu’ils ont dit ;

alerter COBP, en laissant unmessage sur la boîte vocale(514) 859-9065ou par courriel à [email protected].

On n’est pas seul, il y a des gens

pour nous aider. Prenons le

temps et ayons le courage de

dénoncer la brutalité policière.

Notre dénonciation peut aider

d’autres personnes.

COBP

20. L’Injecteur octobre 2007

Être en état d’arrestat ion!

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L’Injecteur octobre 2007 .21

Vous avez sûrement entendu parler desnouvelles normes adoptées par le conseilmunic ipal de la ville d’Hérouxville à l’intentiondes immigrants qui voudraient s’y installer.Celles-c i interdisent de lapider les femmes,de les brûler vives et de les exc iser. Ellesdéfendent aussi de porter le kirpan à l’écoleet le voile dans les lieux publics (sauf le jourde l’Hallow een, bien sûr ! ). Selon les habi-tants d’Hérouxville, ces normes ont été faitessans aucun préjugé et ne veulent en aucuncas fermer les portes aux nouveaux arrivants,même musulmans (bien que toutes ces nor-mes les pointent du doigt)… Alors pourquoirédiger de telles normes ? D’autant plusqu’elles n’ont aucun pouvoir juridique et quedes lois défendant les droits humains (dontceux des femmes ! ) existent déjà. M algré lesjustifications des habitants d’Hérouxville, cesnormes ont soulevé de grands débats portant

sur les droits et libertés de chacun.

Un peu partout dans le monde, il existe deslois qui portent au questionnement. Elles nesont quand même pas toujours aussi extrê-mes et ne vont pas toujours jusqu’à souleverde grandes discussions comme ça a été lecas à Hérouxville. Par contre, c ’est parfois àse demander où est-ce que les personnes quiont adopté ces lois avaient la tête ? Voic iquelques exemples de lois qui, parfois, n’ontaucun sens. Constatez par vous-même !

En France : Aucun cochon ne doit se faireappeler Napoléon par son propriétaire.

Au Royaume-Uni : Si quelqu’un frappe àvotre porte et a besoin d’utiliser votre com-mode, vous devez le laisser entrer.

En Suisse : Alors que la prostitution estlégale, il est illégal d’utiliser les servicesd’une prostituée.

En Israël : À Haïfa, il est interdit d’apporterdes ours sur la plage.

En Chine : Vous pouvez aller à l’université

seulement si vous êtes intelligent.Et finalement au Canada : - Il est illégal de tuer une personne malade

en l’effrayant. - The Queen Elizabeth Hôtel (à M ontréal)

doit nourrir gratuitement votre cheval si vouslouez une chambre.

- Les c itoyens ne peuvent pas enlever leurspansements publiquement.

Vous avez aimé lire ces lois farfelues ? Visitez le site Internet suivant :w w w.dumblaw s.com http://w w w.koreus.com

Il y a aussi une tonne d’autres sites. Tapez« lois stupides » dans Google et allez-y, riez! ! !

Hérouxville, raciste ou naïf ?

Détrompez-vous si vous croyez qu’un cadet ne

peut pas vous arrêter. En fait, n’importe quel

citoyen peut procéder à une arrestation. Cela se

nomme « arrestation citoyenne ». Le cadet pratique

tout simplement ce droit civil plus régulièrement

que monsieur, madame Tout-le-Monde.

Les cadets

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22. L’Injecteur octobre 2007

Le thème proposé par L’Injecteurinvite à la réf lexion sur lesPremières Nat ions, car elles sonttoujours soumises à une vieilleloi coloniale i. Il s’agit de la Loi surles Indiens qui fut adoptée par leParlement du Canada en 1876.

On pense souvent que les lois serventà maintenir un ordre établi. Or, la Loisur les Indiens a d’abord été un outilde déstructuration des sociétésautochtones. Ensuite, par ses effetsconcrets et symboliques, elle a crééun nouvel ordre caractérisé plus par-ticulièrement par l’actuel système desréserves et des conseils de bande, parun grand pouvoir de l’État sur plu-sieurs aspects de la vie quotidiennedes communautés ainsi que par ladivision entre les « Indiens statués »,les « sans statuts » et les Métis.

L’adoption de la loi en 1876 permet derassembler et de réorganiser les poli-tiques du pouvoir colonial britanni-que à l’égard des Autochtones afinde m ieux les contrôler. La loiconfirme la fin des relations de« nations à nations » qui existaiententre le gouvernement colonial et lesAutochtones par le biais des allianceset des traités depuis le 17e siècle. Au19e siècle, la chute brutale de la perti-nence militaire et économique desAutochtones aux yeux desBritanniques ainsi que le passagerapide à une économie canadienne

industrielle pavent la voie à la redéfi-nition de ces rapports. La Loi sur lesIndiens traduit la vision canadiennede la nouvelle relation : elle imposeun statut légal, distinct et trèscontraignant d’« enfant de l’État » auxAutochtones. Ces derniers sont alorsmis sous tutelle par le Parlement. Parla suite, et jusqu’à nos jours, c’est laLoi sur les Indiens qui détermine lestatut d’« Indien » et les règles quis’appliquent à ceux-ci.

Les usages politiques du statutd’« Indien »ii sont révélateurs de laportée de la Loi sur les Indiens. À titred’exemple, jusqu’en 1985, la loi retirele statut d’« Indien » à une femmeautochtone qui épouse un hommen’ayant pas ce statut, qu’il soit« blanc », métis ou autochtone sansstatut. En conséquence, cette femmedoit généralement quitter la réserveet sa communauté. Cette politique demarginalisation des femmes autoch-tones a fortement divisé et affaibli lescommunautés. En effet, leurs enfantsn’ont pas obtenu le statut d’« Indien »et ont ainsi souvent été coupés de laculture de la communauté puisque laloi empêche pratiquement toute per-sonne non statuée de vivre sur uneréserve. Les femmes qui ont vécucette discrimination - et leurs descen-dances - sont à l’origine de la grande

présence autochtone dans les villesde l’Ouest canadien.

Pour illustrer encore davantage ledésordre communautaire créé par laLoi sur les Indiens, il faut préciser quependant la même période une femmenon autochtone qui mariait unautochtone statué obtenait le statutd’« Indien » (! ! ! ), le « privilège » derésider sur la réserve et la capacité detransmettre le statut à ses enfants.

À la suite de cet exemple, nous pou-vons nous demander à quelle réalitécorrespond aujourd’hui le statutd’« Indien » après plus d’un siècle depolitiques discriminatoires de la Loisur les Indiens. Dépasser la Loi surles Indiens est l’un des défis princi-paux des rapports Autochtones-État-société.

Gabriel Dumont

i L’IDÉE DE COLONISATION RENVOIE À DEUX ÉLÉMENTS :1) UNE DOMINATION PERMETTANT À L’UN D’IMPOSER SES

CHOIX À L’AUTRE ; 2) LA TRANSFORMATION D’UN TERRI-TOIRE EN COLONIE DÉPENDANTE DE LA MÉTROPOLE.

iiNOTAMMENT : POSSESSION, GESTION ET VENTE DES

TERRES DE RÉSERVE ; HÉRITAGES ET SUCCESSIONS ;USAGE DES RESSOURCES ; ORGANISATION POLITIQUE ;COMMERCE D’ALCOOL, IDENTITÉ ET ENREGISTREMENT DES

« INDIENS », ETC.

Le désordrecolonial

canadien

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Avez-vous déjà entendu par-ler de Bonnie et Clyde, cesdeux amoureux spécialisésdans les attaques à mainarmée ? Bonnie Parker estnée le 1er octobre 1910, tan-dis que Clyde Barrow est néle 24 mars 1909. Ils sont tousdeux natifs de l’État duTexas aux États-Unis. C’estautour des années 1930qu’ils se rencontrent pour lapremière fois. Leur premiercrime conjoint, un simplevol de voiture, a été commisen 1932. C’était là le débutde leur aventure. En effet, ilsont, pendant près de deuxans, dévalisé les banques,

les restaurants, les stations-services et lesmagasins de plusieurs États américains dontle Texas et le Missouri. Quand personne ne semettait sur leur chemin, leurs crimes se limi-taient aux vols. Toutefois, dès qu’ils se sen-taient menacés ou attaqués, i ls tiraient.Malgré qu’il a été prouvé que la plupart desmeurtres ont été commis par leurs complices,près de 12 personnes, majoritairement de laforce policière, ont perdu la vie. C’est proba-blement pourquoi les policiers prenaientcette cause très à cœur et qu’ils ont mis touten œuvre pour pouvoir les capturer. C’est en1934 que Bonnie et Clyde ont été pris aupiège, alors qu’un barrage policier les atten-dait à la sortie d’Arcadia, en Louisiane. Lespoliciers ont tiré sur la voiture où prenaientplace les deux criminels, et ce, jusqu’à ce quemort s’ensuive. Voilà comment s’est achevéela vie de ces deux célèbres amants du Texasainsi que de leurs vols à main armée.

RÉFÉRENCES :HTTP://FR.WIKIPEDIA.ORG/WIKI/BONNIE_ET_CLYDE

PERROUD, FRÉDÉRIC, BONNIE PARKER - CLYDE BARROW : LES

AMANTS TERRIBLES, ACROPOLE, 1999, 166 P.

Les amants meurtriers

L’Injecteur octobre 2007 .23

PIONNIER DANS LE TRAITEMENT DESUBSTITUTION AVEC LA MÉTHADONEET PARTENAIRE DE LA RECHERCHENAOMI, LE CRAN EST FIER DE CONTRI-BUER À LA PARUTION DE L’INJECTEUR,UNE SOURCE D’INFORMATIONS ET DETÉMOIGNAGES PERTINENTS POUR TOU-TES NOS CLIENTÈLES.

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Également connues sous l’appellat ion inhalants, lessubstances volat iles (dépresseurs du système ner-veux central) se divisent en trois catégories : sol-vants volat ils (colle, vernis, essence, diluant à pein-ture, etc.), nit rites (poppers) et anesthésiques géné-raux volat ils (gaz hilarant).

Nous aborderons ici la première catégorie. Les solvants volatils sont inhalés à même le contenant, dansun sac ou en imbibant un chiffon. Les effets de ces substan-ces (d’une durée de 5 à 30 minutes) peuvent être l’euphorie,la désinhibition, la stimulation, l’étourdissement, l’altérationdes perceptions et du jugement. Un usage à forte dose peut,entre autres, entraîner confusion, désorientation, stupeur, hal-lucinations, agressivité, déprime, maux de tête, somnolence,nausées, convulsions et décès par arrêt cardiaque. L’abus desolvants volatils présente des risques très élevés sur les planspsychologique, émotif, neuromoteur (mouvements), sanguin,hépatique (foie), cardiovasculaire et respiratoire. Se distri-buant rapidement dans tous les organes et les tissus, les sol-vants peuvent entraîner des problèmes de santé graves etparfois irréversibles. Les reins, le foie et le cerveau sont parti-culièrement ciblés. Malgré le peu d’études disponibles sur laconsommation illicite de ce produit, il est généralement admisque l’usage chronique et prolongé de solvants peut entraînerdes troubles de la mémoire, de la coordination et de laconcentration ainsi que causer des dommages irréversiblesau cerveau.

Bien que toute consommation de drogues légales ou illégalescomporte des risques et que seule l’abstinence permet de leséviter totalement, voici quelques conseils qui peuvent réduireles risques :

Il est recommandé d’éviter tous les mélanges, maisparticulièrement ceux avec d’autres dépresseurs et anesthé-siques du système nerveux (alcool, autres solvants, GHB,somnifères, etc.) ;

Il est conseillé d’utiliser un sac de papier plutôt qu’un

sac en plastique pour limiter les risques de suffocation oud’asphyxie ;

Il est préférable d’espacer les prises pour réduire l’ap-parition ou l’intensité des maux de tête et le manque d’oxy-gène au cerveau. De plus, il vaut mieux limiter les activitésphysiques intenses puisque l’accélération excessive et irrégu-lière des battements du cœur pourrait entraîner le décès parinsuffisance (défaillance) cardiaque ;

Il est fortement conseillé d’éviter le butane et le pro-pane, ces derniers étant le plus souvent impliqués dans lesmorts subites par arrêt cardiaque ;

Il est très fortement conseillé de tenir cigarettes etautres sources de chaleur éloignées des solvants, car ceux-cisont très inflammables (brûlures, petites explosions) ;

Il est suggéré de ne pas consommer seul afin de limi-ter le risque de mort par asphyxie consécutif à une perte deconscience (l’étouffement par le vomi ou par le sac resté surla bouche est l’une des principales causes de décès associésà l’inhalation des solvants) ;

Enfin, il est illégal et imprudent de conduire sous l’effetdes solvants volatils.

SOURCES :CENTRE DE TOXICOMANIE ET DE SANTÉ MENTALE (2007). PARLONS DROGUES. [EN LIGNE:HTTP://WWW.CAMH.NET/FR/ABOUT_ADDICTION_MENTAL_HEALTH/DRUG

_AND_ADDICTION_INFORMATION/INHALANTS_DYK_FR.HTML

BEN AMAR M. (2004). LA POLYCONSOMMATION DE PSYCHOTROPES ET

LES PRINCIPALES INTERACTIONS PHARMACOLOGIQUES ASSOCIÉES.

COMITÉ PERMANENT DE LUTTE À LA TOXICOMANIE, 184 P.LÉGARÉ, N., LÉONARD, L. ET CYR, J.F. (2002). CHAPITRE 9 :

SUBSTANCES VOLATILES. DANS : LES PSYCHOTROPES, PHARMACOLOGIE

ET TOXICOMANIE, SOUS LA DIR. DE LÉONARD, L. ET BEN AMAR, M.,MONTRÉAL, LES PRESSES DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL, P. 305-331.

Jessica Turmel, intervenante

COM M ENT RÉDUIRE LES RISQUES AVEC LES SUBSTANCES VOLATILES ?(colle, essence, poppers)

A t t e n t io n a u x le c t e u rs !

S a v a is-t u q u e le Fe n t a n y l, u n a n a lg é siq u e m o rp h in o m im é t iq u e , e st h u it f o is p lu s f o r t q u e l’h é ro ïn e ?

To n r isq u e d e f a ire u n e o v e rd o se a u g m e n t e g ra n d e m e n t si t u m é la n g e s

d e s d é p re sse u rs o u d e l’a lc o o l a v e c le Fe n t a n y l.

S V P, so is c o n sc ie n t q u e l’ in je c t io n d u Fe n t a n y l e t l ’u t il isa t io n d e s

« p a t c h e s » p e u v e n t ê t re m o r t e ls.

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L’inject ion de droguespeut entraîner des risquespour la santé. Par exem-ple, nombreuses sont lespersonnes qui ontcontracté l’hépat ite C de6 à 12 mois après leur pre-mière inject ion. Lesconseils suivants visent àdiminuer ces risques.

Voici un bon rituel à établir.Avant de commencer à prépa-rer ta drogue, lave-toi les mainsavec du savon. Installe-toi surune surface lavée à l’eau deJavel et bien rincée avec del’eau propre. Si tu es dehors,installe-toi sur un journal ou unmagazine, c’est mieux que rien.Avant de t’injecter, nettoie tou-jours ta peau avec un tampond’alcool afin d’empêcher desbactéries de pénétrer en mêmetemps que l’aiguille. Ne metspas de salive sur l’aiguille, surta peau ou sur la ouate.Plusieurs bactéries présentesdans ta bouche ne doivent pasentrer en contact avec tonsang. C’est la dope qui t’inté-resse, pas les bactéries.

Utilise l’eau stérile et les kitssecuricup disponibles dans lessites de distribution etd’échange de matériel stérile.Pour tirer la dope, mets le filtreneuf du securicup au bout del’aiguille. Évite d’y toucher.Prends-le avec l’aiguille de taseringue. Si tu n’as rien d’autresous la main, roule en boule un

bout de papier à rouler sans lapartie où il y a la colle. N’utilisepas de Q-tips, de ouate, dekleenex ou de papier de toi-lette. Évite aussi d’utiliser lesfiltres de cigarettes, car ilscontiennent des substanceschimiques toxiques. Leurs finesfibres peuvent aussi pénétrerdans la seringue, ce qui peutcauser une cotton fever.

Si tu ressens une forte fièvre,que tu vomis, que tu as la diar-rhée, des sueurs et des fris-sons, tu as probablement unecotton fever. Va à l’hôpital,sinon tu risques de sérieusescomplications telles qu’uneinfection des parois du cœur.

Utilise toujours une seringueneuve dont l’aiguille est bienpointue, cela abîme moins tesveines tout en évitant l’appari-tion de marques et d’infections.N’entre jamais l’aiguille dans labouteille d’eau stérile qui vientavec le securicup, car tu risque-rais d’abîmer l’aiguille quiendommagerait alors ta veine.Verse plutôt l’eau et la droguedans un contenant du securi-cup et utilise le bout orange dela seringue pour mélanger l’eauet la drogue.

Tout le contenu du securicup demême que l’ampoule d’eau etla seringue doivent être jetésaprès usage. Pour te protégercontre les hépatites B et C et leVIH, utilise une ampoule d’eauet un securicup neufs à chaqueinjection. Même si tu es déjàinfecté par le virus de l’hépatiteB ou C ou par le VIH, utilise dumatériel neuf afin d’éviter d’at-traper d’autres souches dumême virus ou des infectionsqui mettent ton système immu-nitaire à l’épreuve. Chaque nou-velle infection rend davantagemalade.

Quand tu vas dans un site dedistribution et d’échange dematériel stérile, prends l’habi-

tude de te procurer plus dematériel d’injection que tu enas besoin. Tu pourras alors enfournir aux personnes qui enmanquent.

Utiliser la seringue d’une per-sonne qui affirme ne pas êtreinfectée par l’hépatite C n’estpas sécuritaire parce que la plu-part des personnes infectéesne le savent pas. De plus,même après un nettoyage àl’eau de Javel, le virus de l’hé-patite C est toujours vivant.

Si tu n’as plus de contenantstérile pour chauffer ta dope,avant d’utiliser un contenantque tu as été le seul à utiliser,lave-le. Là encore, n’utilise pasle contenant usagé d’une autrepersonne. Si tu n’as ni savon nieau de Javel, un rinçage à l’eaufroide est mieux que rien.

Chaque fois que tu t’injectes,alterne un bras après l’autre.Change de veine et ne teshoote pas ailleurs que dans lesbras qui sont la partie du corpsla plus sécuritaire pour s’injec-ter. Si tu t’injectes dans unepetite veine, vas-y lentementsinon tu peux la faire éclater etperdre aussi ta dope. Avant det’injecter, aspire un peu de sangdans ta seringue. Si le sang estd’un rouge brillant, tu es dansune artère et tu risques de sai-gner beaucoup : n’injecte pas tadope ! Ôte l’aiguille et appuiefortement pendant 15 minutes.Si le saignement continueaprès 15 minutes, tu risques defaire une grosse hémorragie. Vavoir un médecin.

T’injectes-tu des comprimés ?Même bien écrasés, il resteratoujours de très petites particu-les pouvant détruire tes veineset provoquer des accidents etdes infections. Si tu t’injectesquand même des comprimés,manipule-les le moins possibleavec tes doigts. Évite de lesfaire entrer en contact avec ta

bouche ou ta salive. Écrase-lespour les transformer en unepoudre aussi fine que possible,Dilue-les avec de l’eau stérile.Filtre plusieurs fois la prépara-tion avec un filtre neuf.

Ne laisse pas traîner tes serin-gues usagées. Range-les dansun contenant que les aiguillesne peuvent pas transpercer, telqu’une bouteille ou un bocalvide en verre, ou encore lecontenant jaune que les sitesde distribution et d’échange dematériel stérile offrent gratuite-ment.

Si tu t’injectes dans un endroitpublic, ramasse-toi quand tu asterminé. Les seringues jetéesn’ importe où peuvent causerdes blessures et transmettreles virus de l’hépatite, du téta-nos et du VIH. On peut s’infec-ter en marchant ou en s’as-soyant dessus. Des enfantspeuvent aussi s’infecter enjouant avec elles. Les serin-gues qui traînent amènentaussi des résidentes à porterplainte, ce qui encourage lapolice à augmenter la répres-sion.

SOURCE : GUIDE DOPE DE STELLA

Si tut ’injectes….

L’Injecteur octobre 2007 .25

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26. L’Injecteur octobre 2007

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Bon appét it !

Ingrédients

Préparat ion

250 ml de lait1 œuf460 g de farine225 g de sucre 1 c. à soupe de bicarbonate de soude 1 pincée de muscade 30 g de beurre fondu 1 g de sel

1- Battez l’œuf, le sucre et le beurre fondu jusqu’à l’obtention d’une pâte jaune pâle.

2- Dans un autre bol, mélangez les ingrédients secs.

3- Ajoutez les ingrédients secs et le lait à la pâte.

4- Mettez le tout au réfrigérateur pendant 1 heure.

5- Enduisez légèrement de farine une surface plane (une table ou un comptoir).

6- Roulez-y la pâte pour qu’elle devienne d’une épaisseur de 1/2 cm d’épaisseur.

7- Découpez les cercles à l’aide d’un verre et pour faireles trous du centre, utilisez un bouchon.

8- Faites cuire en grande friture dans l’huile (190°C). (Déposez-en 3 à 4 à la fois.)

9- Quand les beignes remontent à la surface, laissez-les dorer avant de les retourner. Une fois retournés, faites-les cuire 1 minute pour que le dessous devienne doré.

10- Laissez égoutter sur un papier absorbant.

11- Saupoudrez-les de sucre glacé ou dégustez-les nature.

M M M M M mmmmm! ! ! C’est bon !

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