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Article original Quoi de neuf à l’Est ? Une séquence tardiglaciaire du Jura méridional revisitée : l’abri Gay à Poncin (Ain) What’s new in Eastern France? A late upper Paleolithic sequence of the Southern French Jura revisited: The abri Gay of Poncin (Ain) Gérald Béreiziat Université Bordeaux 1, UMR 5199, PACEA, IPGQ, avenue des Facultés, 33405 Talence cedex, France Disponible sur Internet le 28 fe ´vrier 2013 Résumé Fouillé entre 1970 et 1980, l’abri Gay (Poncin, Ain) a fourni, sur 12 mètres d’épaisseur, une séquence stratigraphique figure un niveau du Magdalénien supérieur (F2d) surmonté par un important niveau azilien (F2b) à galets peints et gravés. La composante matérielle est originale et marquée par l’association des lamelles à bord abattu à des pointes à dos courbe sur toute la séquence tardiglaciaire, alors que le renne, qui domine dans la couche magdalénienne, est également reconnu dans le niveau azilien. Datées de la fin du Dryas ancien, les pointes à dos courbe du niveau magdalénien restaient un témoignage précoce de ce type d’armature et une particularité sur le pourtour jurassien. Cependant, les incertitudes entourant le contexte stratigraphique et la cohérence chrono-culturelle des vestiges lithiques n’avaient jamais été interrogées jusqu’à présent. Basée sur une approche taphonomique et une lecture techno-économique du matériel lithique des deux niveaux, cette étude discute l’intégrité des ensembles formulés lors de la fouille et la valeur des assemblages. Les résultats permettent de redéfinir la séquence et d’entrevoir un nouveau scénario articulé autour d’un Azilien à deux visages. # 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Magdalénien supérieur ; Azilien ancien ; Azilien récent ; Industrie lithique ; Analyse techno-économique ; Approche archéo-stratigraphique ; Taphonomie Abstract Excavated between 1970 and 1980, abri Gay (Poncin, Ain) has delivered, in its 12 m deep surface, a stratigraphic sequence with an upper Magdalenian level (F2d) and an important Azilian level (F2b) containing painted and engraved pebbles. The lithic industry is original and marked by an association www.em-consulte.com Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com L’anthropologie 117 (2013) 94119 Adresse e-mail : [email protected]. 0003-5521/$ see front matter # 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.anthro.2012.12.001

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Article original

Quoi de neuf à l’Est ? – Une séquence tardiglaciaire duJura méridional revisitée : l’abri Gay à Poncin (Ain)

What’s new in Eastern France? – A late upper Paleolithic sequence of theSouthern French Jura revisited: The abri Gay of Poncin (Ain)

Gérald BéreiziatUniversité Bordeaux 1, UMR 5199, PACEA, IPGQ, avenue des Facultés, 33405 Talence cedex, France

Disponible sur Internet le 28 fevrier 2013

Résumé

Fouillé entre 1970 et 1980, l’abri Gay (Poncin, Ain) a fourni, sur 12 mètres d’épaisseur, une séquencestratigraphique où figure un niveau du Magdalénien supérieur (F2d) surmonté par un important niveauazilien (F2b) à galets peints et gravés. La composante matérielle est originale et marquée par l’associationdes lamelles à bord abattu à des pointes à dos courbe sur toute la séquence tardiglaciaire, alors que le renne,qui domine dans la couche magdalénienne, est également reconnu dans le niveau azilien. Datées de la fin duDryas ancien, les pointes à dos courbe du niveau magdalénien restaient un témoignage précoce de ce typed’armature et une particularité sur le pourtour jurassien. Cependant, les incertitudes entourant le contextestratigraphique et la cohérence chrono-culturelle des vestiges lithiques n’avaient jamais été interrogéesjusqu’à présent. Basée sur une approche taphonomique et une lecture techno-économique du matériellithique des deux niveaux, cette étude discute l’intégrité des ensembles formulés lors de la fouille et la valeurdes assemblages. Les résultats permettent de redéfinir la séquence et d’entrevoir un nouveau scénarioarticulé autour d’un Azilien à deux visages.# 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Magdalénien supérieur ; Azilien ancien ; Azilien récent ; Industrie lithique ; Analyse techno-économique ;Approche archéo-stratigraphique ; Taphonomie

Abstract

Excavated between 1970 and 1980, abri Gay (Poncin, Ain) has delivered, in its 12 m deep surface, astratigraphic sequence with an upper Magdalenian level (F2d) and an important Azilian level (F2b)containing painted and engraved pebbles. The lithic industry is original and marked by an association

www.em-consulte.com

Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com

L’anthropologie 117 (2013) 94–119

Adresse e-mail : [email protected].

0003-5521/$ – see front matter # 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.http://dx.doi.org/10.1016/j.anthro.2012.12.001

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between backed bladelets and backed-edged points in the whole late upper Paleolithic sequence. Concern-ing the fauna, the reindeer dominates the Magdalenian horizon but is also present in the Azilian one. Datingfrom Ancient Dryas, the Magdalenian backed-edged points can still be considered an early testimony forthis kind of armature, and a particularity within the Jura Mountains. Nevertheless, the remaininguncertainties about the stratigraphic context and chrono-cultural coherence of the lithic industries havenever been treated. Based on a taphonomic approach and a techno-economic analysis of the lithic industriesof the two stratigraphic horizons, this study discusses the integrity of the unities established in theexcavation context, and the value of the assemblies. The results allow to redefine the sequence and to write anew scenario articulated via a two-sided Azilian face.# 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Upper Magdalenian; Late Azilian; Early Azilian; Lithic industries; Techno-economical studies; Archaeo-stratigraphic studies; Taphonomy

1. Présentation du site

L’abri Gay (Poncin, Ain) s’ouvre par un assez vaste porche à une vingtaine de mètres au-dessus de la rive gauche de l’Ain, juste en aval du célèbre abri de La Colombière (Neuville-sur-Ain) (Fig. 1). Situé à 250 m d’altitude, et orienté plein nord, il se présente comme un vasteentonnoir horizontal s’enfonçant de vingt mètres environ dans la falaise de calcaire portlandien etdont l’ouverture mesure à peu près vingt mètres à la base. Le plafond s’abaisse par gradinsjusqu’au fond de l’abri qui donne accès à un étroit boyau karstique anciennement colmaté par desalluvions de l’Ain.

Le site fut le théâtre, pendant les années 1930, d’importantes excavations (Fig. 2) menées par unérudit local, J. Pissot, qui identifia une douzaine de niveaux archéologiques relatifs aux époquesgallo-romaine, protohistorique, néolithique et, « éventuellement », magdalénienne. Ces travauxlaissèrent un important matériel archéologique déposé au Muséum de Lyon, mais aussi un largecratère dans le fond de l’abri et une masse considérable de déblais jetés par dessus les couches enplace. En 1965, L. Bonnamour et R. Desbrosse entreprirent de rassembler toutes les informationsconnues et de publier un bilan des fouilles anciennes avant de réaliser, la même année, un sondagepour retrouver le contexte stratigraphique des vestiges récoltés lors des premières fouilles(Bonnamour et Desbrosse, 1965, 1966). Ces modestes travaux confirmèrent l’existence d’au moinsun niveau attribuable au Magdalénien supérieur. En 1968, alors que les travaux d’élargissement dela route nationale menaçaient l’abri d’une destruction totale, R. Desbrosse effectua une fouille desauvetage et installa, en 1970, une infrastructure importante. Jusqu’en 1982, les niveaux profondsfurent décapés sur 50 m2, mettant en évidence un horizon magdalénien (F2d) reposant sur lecomplexe inférieur des sables et graviers, ainsi qu’un important horizon azilien (F2b) sus-jacentintégré à une couche argileuse riche en gros blocs (Desbrosse, 1977).

L’abri Gay développe une stratigraphie de plus de 10 m d’épaisseur, répartie suivant unedizaine d’ensembles sédimentaires (Loebell, 1979 ; Bintz et al., 2006). Les sédiments fluviatilesconstituent la base du dépôt. Plusieurs terrasses ont été observées, dont la première, qui constitueune plateforme, a permis l’installation des Paléolithiques. Ensuite, un cône d’éboulis, ou dépôt depente, a envahi l’abri suivant un axe Est-Ouest, et forme le reste des sédiments du remplissage.Les niveaux de la fin du Paléolithique supérieur sont intégrés dans des limons à blocs – ensembleF2 – où cinq couches furent individualisées (Fig. 3).

Cinq datations radiocarbone ont été obtenues sur les niveaux F2d (magdalénien) et F2b(azilien) : la première, conventionnelle, réalisée sur un échantillon de microfaune, a donné, pour

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Fig. 1. Localisation de l’abri Gay (commune de Poncin) dans le contexte des autres sites tardiglaciaires du départementde l’Ain. Vue actuelle du site.Abri Gay: situation within the geographical context of the other late upper Paleolithic sites in the Ain department.Copyright Google.

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Fig. 2. Répartition spatiale de l’ensemble des vestiges lithiques des niveaux tardiglaciaires F2d et F2b.Spatial distribution of lithic remains of the late upper Paleolithic levels F2d and F2b.

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Fig. 3. Coupe stratigraphique A (bandes M-J) et précision de l’ensemble F2 dans les limons à blocs.Statigraphic section A (bands M-J) and a precision of the unity F2 in the rocky silts.

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le niveau azilien, 11 660 � 240 BP, soit 14 072–13 083 cal BP (Ly-726, calibration IntCal09/04).Deux autres, réalisées sur renne (Pion et Mevel, 2009), ont donné, pour le niveau magdalénien,12 980 � 70 BP, soit 16 300–15 110 Cal BP (Ly-639/GrA-9720) et, pour le niveau azilien,12 160 � 60 BP, soit 14 190–13 819 Cal BP (Ly-640/GrA-9705). Cette dernière date montre quele renne, dominant dans le niveau magdalénien (Bridault in Pion et al., 2001), est encore présentdans le niveau azilien et persiste jusqu’à l’extrême fin du Bølling.

Les autres dates posent des questions de fiabilité. Il est difficile de retenir celle sur glouton,13 795 � 100, soit 17 150-16 697 Cal BP (Ly 1543), car cette espèce est très certainementintrusive, sans relation avec les occupations, et nous apparaît de plus trop ancienne par rapport àla nature des vestiges. Quant à celle réalisée sur des restes d’élan (niveau ?) (12 505 � 65, 15 202-14 023 Cal BP (Ly 1454), qui est une espèce relativement bien représentée dans les faunes du Juraméridional (Desbrosse et Prat, 1974), sa position sur le plateau écarte toute lecture chronologiqueprécise.

La composante industrielle est originale et se caractérise par l’association, sur toute laséquence tardiglaciaire, de deux types d’armatures lithiques. En effet, le niveau magdalénien faitétat de 130 lamelles à bord abattu pour 8 pointes à dos courbe, alors que le niveau aziliencomptabilise 11 lamelles à bord abattu pour 62 pointes à dos courbe (Béreiziat, 2011).

Bien que pauvre, l’industrie osseuse, composée de deux sagaies à biseau double et deplusieurs fragments, souligne des variantes typologiques et morphologiques intéressantes alorsqu’une stabilité des procédés techniques est constatée (Mevel et al., sous presse).

Enfin, le niveau F2b a livré une série de 11 galets ocrés et/ou gravés. Ils représentent unecomposante caractéristique de la culture azilienne qui, au niveau sémiologique, se rapprochent deceux de l’abri de Rochedane dans le Doubs (Thevenin, 1972, 1983 ; Couraud et Desbrosse,1981).

2. Approche taphonomique

Les recherches menées dans cet abri depuis la fin des années 1960 ont donc permis decaractériser deux faciès culturels, magdalénien et azilien, au sein d’une stratigraphie complexe(Loebell, 1979). Elle montre en effet de nombreuses incohérences, alors que les indices matérielslaissent entrevoir l’hypothèse d’une évolution interne entre les deux horizons culturels(Desbrosse, 1976), basée sur l’association de pointes à dos courbe à des lamelles à bord abattu,ainsi que par la présence du renne, dans les deux niveaux. Cependant, des interrogationssubsistent et les attributions sont loin de garantir l’originalité d’un scénario qui pénètre leprocessus évolutif et, notamment, le phénomène d’azilianisation.

Afin de discuter cette hypothèse, et grâce à un bon enregistrement 3D des vestiges lors desdernières fouilles, nous avons pu mener une analyse taphonomique et le contrôle en séquence desartefacts lithiques. Cette approche, qui a désormais largement fait ses armes dans le domaine desindustries lithiques (Bordes, 2002 ; Klaric, 2003 ; Bachellerie et al., 2007 ; Langlais, 2007 ;Ducasse, 2010 ; Mevel, 2010 ; Béreiziat, 2011) a été croisée aux processus de formation du site.

2.1. Les données géologiques et sédimentologiques

La lecture topographique des niveaux, lisible notamment par la projection du matériel lithiquesur un profil longitudinal (Fig. 4), souligne un pendage est-ouest peu accentué et une géométrieirrégulière de l’archéo-stratigraphie. La teneur des fouilles réalisées depuis les années1930 explique certaines anomalies (Béreiziat, 2011), mais l’histoire du remplissage permet aussi

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de mieux appréhender les variabilités constatées sur la configuration générale du sol. Elle indiqueainsi que le niveau limoneux à blocs, contemporain de la première occupation, s’estprobablement mis en place par un ruissellement doux, l’absence de galets cristallins excluant desruissellements plus violents. Les chutes de blocs, qui ont directement succédé au départ despremiers occupants (F2d), et un limon calcaire par endroit profondément craquelé, argumententune/des phase(s) temporaire(s) de froid assez intense(s) (Loebell, 1979). Les phénomènes degéliturbation, observés lors de la fouille, expliquent la dispersion verticale de certains objets,même si d’autres facteurs, comme la bioturbation, ont également favorisé ce type deremaniements. Le blaireau (Desbrosse, communication orale) serait ainsi à l’origine de plusieursperturbations. L’architecture complexe de ces terriers (Mallye, 2007) peut avoir desconséquences très lourdes sur la distribution verticale des objets, en témoignent des projectionsde matières premières lithiques remarquables qui montrent des dispersions sur plus de 50 cm(Fig. 5). La mise en place de la couche supérieure marque un dépôt de sédiments de naturedifférente. Fluviatile sur le devant de l’abri, il se trouve associé à la mise en place de l’éboulisdans la partie plus profonde. Ils représenteraient tous deux la transition d’un climat tempéré

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Fig. 4. Projection longitudinale de l’ensemble des vestiges lithiques des niveaux tardiglaciaires F2d et F2b, avec lalocalisation des lamelles à bord abattu et des pointes à dos courbe.Longitudinal projection of lithic remains and backed bladelets/backed-edged points of the late upper Paleolithic levelsF2d - F2b.

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humide de l’Allerød vers une période plus froide, péjoration climatique constatée vers11 000 B.P. Des blocs de toutes tailles décrivent cet épisode et constellent les sédiments avec desmarques de gélifractions. Cette chute de blocs a notamment entraîné une juxtaposition des deuxniveaux anthropiques à certains endroits. Ainsi, dans le carré L14, mais aussi en K19, les deuxniveaux charbonneux étaient en contact (Loebell, 1979).

2.2. Les données archéologiques

Un effort particulier a été fourni dans la recherche des remontages et des raccords de cassure.Ce sont ainsi 269 pièces qui ont été remontées au sein de 99 séquences, auxquelles s’ajoutent56 raccords de cassure. Très intéressants dans un contexte d’abri, ces rapprochements offrent ungrand intérêt pour définir la séquence, mais aussi évaluer l’existence de remaniements.

Sur un planvertical, la topographie irrégulière du sol n’autorise pas une projection des remontagessur l’ensemble de la stratigraphie. Des profils intéressants des bandes moins larges, d’un mètred’épaisseur, ont été réalisés afin d’éviter l’effet d’une compression trop importante du matériel et, aposteriori, de grossières erreurs de lecture et d’interprétation des nappes de vestiges.

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Fig. 5. Projection planimétrique et verticale, sur l’axe longitudinal (bandes G-H), d’une variété très homogène de silexdu Crétacé supérieur (Neuville/Saint-André). La répartition de ces objets montre une distribution verticale sur plus de70 cm. Un remontage met notamment en évidence une distribution sur près de 40 cm.Planimetric distribution and vertical projection, in the longitudinal axe (bands G-H), of a homogeneous variety of upperCretaceous raw materials (Neuville/Saint-André). The projection of these artifacts shows a vertical distribution of morethan 70 cm. A refitting reveals a distribution of 40 cm.

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Les analyses de répartition s’avèrent être riches en informations. Elles permettent deconstruire la séquence, constituée de deux ensembles, et de renforcer ainsi les observations deterrain (Fig. 6). Un premier ensemble à la base de la zone fouillée présente des remontagess’organisant sur une puissance parfois importante et se trouve délimité par un niveau stérile (F2c)dont la verticalité varie selon les secteurs. Il disparaît notamment dans la partie occidentale del’abri, le long de la paroi, en N-P/10-15. Cette zone abrite de nombreux remontages à courtedistance (Fig. 6), sans qu’il soit possible de discerner de niveau intermédiaire, mais aussi à longuedistance avec la partie supérieure de la zone centrale de l’abri. Aucun remontage ne relie lesecteur occidental à la partie inférieure de la zone située à l’Est de la tranchée Pissot, ce quiargumenterait les observations de terrain et la configuration selon laquelle le niveau magdalénienF2d ne s’étendrait pas en N-P/10-15.

Sur une base planimétrique, la répartition de l’ensemble des remontages (Fig. 7), couplée auxobservations réalisées sur un plan vertical, permet d’esquisser l’organisation de l’espace et desituer les limites des occupations. Pour le niveau inférieur F2d, les remontages à longue distancepermettent de lier trois secteurs : H-G/18-19 ; K-L/19-20 et K 22-23 (Fig. 7). Les vestigeslithiques du niveau supérieur F2b montrent une occupation plus étendue de l’espace avec une

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Fig. 6. Profil longitudinal (intervalle : 1 m) : Projection verticale de quelques remontages impliquant les bandes 16,11 et 24.Longitudinal profile (interval: 1 m) : vertical projection of some refittings involving the bands 16, 11 and 24.

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Fig. 7. Distribution planimétrique des remontages pour l’ensemble des vestiges lithiques des niveaux tardiglaciaires F2det F2b.Planimetric distribution: refitting of lithic remains of the late upper Paleolithic levels F2d and F2b.

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distribution plus disparate du matériel. Ils dessinent diverses concentrations au sein desquellescelle située au contact de la paroi, en N-P/10-15, semble constituer un pôle évident centré autourd’un foyer (Desbrosse, 1977). De nombreux restes de faune et des manifestations artistiques(galets peints et gravés) s’ajoutent à l’importance de ce secteur. Plusieurs remontages lient cefoyer à différents secteurs de l’abri : en K 19-20, en H 15-16 et le long de la paroi occidentale(Fig. 7).

2.3. Synthèse de l’approche taphonomique et prolongement

L’analyse taphonomique a permis de montrer que le degré de préservation des ensemblesarchéologiques pouvait affecter invariablement les zones de l’abri. Les remontages ont été, dansce sens, importants pour comprendre la séquence, même si leur « illusion » (Bordes, 1980) ne doitpas faire oublier les limites de la méthode.

Malgré les contraintes imposées par le contexte d’étude, les remontages ont permis de discuterles événements dépositionnels et post-dépositionnels constatés lors de la fouille et d’aboutir àune orientation spatiale de leur contenu.

Ceci étant, ces arguments ne nous permettent pas d’assurer que chacun des assemblagesdifférenciés représente une industrie cohérente d’un point de vue chrono-culturel. Dans le cadrede la problématique du site, quelle pertinence accorder à l’association de pointes à dos courbe àdes lamelles à bord abattu dans le niveau inférieur ? Est-elle le témoignage d’une utilisationprécoce de ce type d’armature dès la fin du Dryas ancien, la conséquence de perturbations, ou lereflet d’un découpage archéo-stratigraphique simplifié ? Rappelons que les pointes à dos courbesont reconnues de façon relative dans le niveau magdalénien avec huit pièces dont seulementtrois ont été replacées en séquence, les cinq autres faisant références à un foyer découvert lors despremières années de la fouille pour lesquelles nous ne possédons pas de localisation spatialeprécise.

Les datations suscitent notamment quelques remarques. En effet, le corpus, bien que limité,indique trois périodes différentes s’échelonnant entre la fin du Dryas ancien et l’Allerød. PourThevenin (1997), la date de 11 660 BP serait à rejeter car incompatible avec le renne encoreprésent dans ce niveau. Cependant, si cette datation est en contradiction avec les données de lafaune, elle est par contre tout à fait compatible avec les galets peints et gravés très caractéristiquesretrouvés en nombre dans l’abri. Dans ce cas, il serait possible d’avoir deux niveaux aziliens, ouun niveau azilien sus-jacent à un niveau magdalénien tardif de l’extrême fin du Bølling, comme lesuggère Pion (2004), pour qui la présence du renne et la composition typologique du niveau F2bparaissent être des arguments en faveur d’un faciès culturel appartenant encore au fondsmagdalénien.

Ces hypothèses ne peuvent toutefois pas se soustraire au seul contenu proposé jusqu’à présent.Elles justifient la démarche d’une analyse techno-économique comparée des ensembles F2d etF2b qui conduira à évaluer leur homogénéité technique et à valider la définition séquentielle.

3. Analyse des productions lithiques

L’étude contextuelle préalable permet d’aborder plus justement le contenu de chacune desséries, où 2182 artefacts lithiques ont été replacés en séquence. De ce corpus, 1155 piècesintègrent le niveau F2d et 1027 le niveau sus-jacent F2b.

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3.1. Le niveau F2d

Les matières premières du niveau F2d (Fig. 8) proviennent en grande majorité des formationslocales du Crétacé supérieur et inférieur des secteurs de Neuville-sur-Ain/Saint-André et dePoncin (65 %). On retrouve aussi plus d’une centaine d’artefacts (11 %) originaires des gîtessecondaires et sub-primaires de Leyssard-Solomiat, situés à une dizaine de kilomètres en amontdu site. Les matières allochtones sont signalées par un silex blanc-bleuté à grain très fin (3,6 %)dont la source, si elle venait à être confirmée, se situe à 80 km au Nord-Ouest du site, dans larégion de Chalon-sur-Saône. D’autres éléments (3,6 %) renvoient à des sources du Crétacésupérieur et inférieur localisées dans le sud du Bugey (secteur d’Andert), proches de Belley.

Les sources locales ont été abondamment sollicitées et démontrent une stratégie d’acquisitioncentrée sur la recherche de petits nodules, même si des débitages secondaires traduisent uncomportement moins réfléchi. Le déficit en nodules de volume important dans le contextesiliceux local expliquerait par contre l’apport en supports laminaires finis ou semi-finis provenantdu Sud de la région. Signalons aussi que de nombreux supports lamellaires retouchés, dontl’origine géographique reste indéterminée, ne s’accompagnent pas de restes de débitage etpourraient traduire, au même titre que certains supports laminaires, un apport de produitspréformés ou pré-débités (Béreiziat, 2011).

L’industrie lithique comprend 238 outils (Tableau 1) pour 225 supports, composant un peumoins de 18 % du total du matériel analysé pour ce niveau. Les lamelles à bord abattu, quireprésentent plus de la moitié de l’outillage, révèlent une certaine monotonie, notamment dansles procédés de fabrication et de retouche, ainsi que dans l’orientation préférentielle du dos. Il estessentiellement unilatéral, à retouche directe totale, abrupte à semi-abrupte, davantage latéralisé

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Fig. 8. Cartes d’approvisionnement des matières premières siliceuses des niveaux F2d et F2b.Levels F2d and F2b, raw material procurement.

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à droite. Les troncatures sont par contre très peu représentées avec 4 unités dont 2 rectangles. Ilest à noter que la plupart des lamelles à bord abattu proviennent d’un secteur limité de l’abri, enG-H/18-20, aux abords d’un foyer (Fig. 4). L’association de ces supports retouchés à plusieursnucléus et de nombreux restes de débitage confère à ce secteur un aspect d’atelier intensif desupports à armatures.

Une série de huit pointes à dos courbe vient toutefois bousculer l’homogénéité typométriquedes armatures (Fig. 9 et 10). Bien que leur valeur numérique ne nous permette pas d’affirmer destendances franches, leur examen souligne une certaine unité morphologique qui sera toutefoisdiscutée sur l’échelle des faits techniques, à travers l’analyse des restes de débitage de ce niveau.

Les pièces traditionnellement attribuées au fonds commun (Fig. 9) comprennent pourl’essentiel des grattoirs avec 37 unités (15,5 %), dont 30 simples et 7 formant un outil mixte, desburins avec 36 unités (15 %), dont 22 simples, 3 doubles et 8 intégrant un outil mixte, ainsi quedes perçoirs, représentés par seulement 6 parties actives (2,5 %).

Bien que peu représentée par les nucléus, la production laminaire de ce niveau s’identifie àtravers les supports retouchés et les restes de débitage. Si l’absence de nucléus répond danscertains cas à un apport de produits finis ou semi-finis provenant de sources allochtones, elle nes’explique pas vis-à-vis des matériaux locaux où les principaux éléments techniques ont étéreconnus. De plus, l’analyse de la plupart des nucléus lamellaires écarte un stade de réduction desvolumes puisque cette production investit surtout des petits nodules à finalité unique (cf. infra).Nous pouvons donc soit supposer un biais spatial, puisque le gisement n’a pas été totalementfouillé, soit une exportation hors du site.

L’analyse portée sur les pièces techniques permet toutefois d’aborder les principaux schémasopératoires mis en œuvre pour cette production. Les premières séquences sont surtoutreprésentées par le retrait d’éclats ouvrant un ou deux plans de frappe, suivi d’un dégrossissagedu bloc. La présence de lames à crête à deux versants suggère cette modalité de mise en forme,mais l’absence de plages corticales argumente davantage une phase de régularisation de lasurface de débitage.

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Tableau 1Liste typologique de l’outillage lithique des niveaux F2d et F2b.Typological list of lithic tools of levels F2d and F2b.

Niveau F2d Niveau F2b Niveau F2d Niveau F2b

Outils Nombre Fréquence

Grattoir 37 21 15,5 17,2Burin 36 9 15,1 7,4Perçoir 6 1 2,5 0,8Bec 1 0,0 0,8Pièce à cran 1 0,4 0,0Troncature 6 11 2,5 9,0Lame retouchée 3 2 1,3 1,6Encoche 10 1 4,2 0,8Racloir 1 0,4 0,0Denticulé 3 0,0 2,5Lamelle à bord abattu 128 11 53,8 9,0Rectangle 2 0,8 0,0Pointe à dos courbe 8 62 3,4 50,8

Total 238 122 100 100

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Fig. 9. Industrie lithique du niveau F2d. 1–4 : grattoirs sur bout de lame ; 5–6 ; grattoirs-burins ; 7 : perçoir double ; 8 :burin dièdre ; 9–11 : burins sur troncature ; 12-14 : pointes à dos courbe (d’après Desbrosse, 1977).Lithic industries of the level F2d. 1–4: end scrapers; 5–6: end scrapers-burins; 7: double drill; 8: dihedral burin; 9–11:truncation burins; 12–14: backed-edged points (following Desbrosse, 1977).

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L’entretien est donc, soit exercé par des enlèvements transversaux de type crête ou néo-crête,soit par le retrait de lames à pan cortical, très présentes dans l’assemblage. Un soin particulier estapporté au détachement de ces produits, renvoyant à la percussion tendre organique, mais aussi àla percussion à la pierre tendre pour certains produits débordants.

La relative rareté des lames brutes régulières entières et de grande dimension (> 60 mm) estl’indice d’une importante activité économique, où les meilleurs produits ont fait l’objet d’uneconsommation immédiate ou différée. La préparation au détachement est soigneuse, dirigée versla surface, pour des talons généralement lisses. Ils traduisent incontestablement une percussiondirecte tendre organique.

La production lamellaire est, à travers les supports retouchés, les restes de débitage et lesnucléus, la plus documentée de cet assemblage. Installée sur des nodules à finalité unique, cetteproduction se caractérise par des volumes sélectionnés, des nodules étroits et surtoutparallélépipédiques (débitages sur tranche) (Fig. 11). Leur morphologie a naturellement guidé ledébitage puisque la table lamellaire a été systématiquement installée dans l’épaisseur du nodule,selon une orientation longitudinale. La forme a ainsi simplifié les séquences de mise en formeavec un plan de frappe ouvert après extraction d’un éclat lamellaire ou d’une véritable lamellecorticale. La configuration de la table passe ensuite par le retrait d’un produit non préformé. Laprésence de quelques crêtes et produits à traces de crêtes montre une volonté d’entretien desconvexités qui peut répondre soit à une régularisation de l’arête guide, soit à la régularisation des

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Fig. 10. Rapport largeur/épaisseur (en mm) des lamelles à bord abattu et des pointes à dos courbe du niveau F2d.Ratio of width to thickness (in mm) for backed bladelets and backed-edged points of the level F2d.

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Fig. 11. Nucléus lamellaires du niveau F2d. 1 : nucléus G18 174 et le remontage d’une lamelle débordante sur le flancgauche (L20/21 21) ; 2 : nucléus H19 261 et le remontage d’une lamelle débordante sur le flanc gauche (H19 1097) ; 3 :nucléus H19 711.Bladelet cores of the level F2d. 1: core G18 174 and a refitting of bladelet L20/21 21; 2: core H19 261 and a refitting ofbladelet H19 1097; 3: core H19 711.

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flancs orthogonaux ou, dans le cas de crêtes partielles, à des risques de réfléchissements.Toutefois, l’entretien des flancs s’accompagne le plus souvent d’une extraction de lamelles à pannaturel, procédé notamment observé sur plusieurs remontages (Fig. 11). Pour d’autres nucléus,même si la morphologie initiale ne répond pas nécessairement à celle décrite précédemment, larecherche quasi systématique d’une surface étroite pour la mise en place d’une productionlamellaire frontale est une caractéristique importante de cet ensemble.

Ce type de débitage a fourni des lamelles très rectilignes, avec des longueurs s’échelonnantentre 30 et 50 mm et des largeurs entre 8 et 10 mm, de section à la fois légère, pour celles issuesdu centre de la table, et plus épaisse, dans le cadre d’évolution sur les flancs.

L’analyse technologique montre que l’identité technique du niveau F2d s’articuleprincipalement autour du projet lamellaire. L’unité très forte de cette production, reconnuesurtout sur un secteur restreint de l’abri (en F-H/18-20), interroge notamment la place des pointesà dos courbe dans ce niveau puisqu’elles intègrent des modalités opératoires différentes, nonidentifiées dans cet assemblage.

3.2. Le niveau F2b

Quelques variations sont constatées dans la fréquence des matériaux par rapport au niveau F2d(Fig. 8), mais l’axe nord-sud, matérialisé par les sources chalonnaises, dans une versionseptentrionale, et des environs de Belley, dans une version méridionale, reste une caractéristiqueimportante de cet ensemble. Les silex sénoniens du chalonnais, avec les mêmes interrogationsentourant leur origine, sont d’ailleurs plus représentés que pour le niveau sous-jacent (20 %). Cesmatières sont à l’évidence arrivées sur le site sous une forme évoluée, mais elles ne sont pasprésentes à l’unité, sous la forme de produits finis à semi-finis, comme c’est pourtant le cas pourle niveau magdalénien.

Les matériaux locaux disponibles dans les environs immédiats du site représentent un peu plusde 60 % de la masse totale et concernent divers faciès du Crétacé supérieur et inférieur. Ellesdénotent une sélection moins stricte et une moindre considération économique que les matièrespremières allochtones, même si des exigences qualitatives sont observées (Béreiziat, 2011).

L’outillage du fonds commun (Tableau 1) est dominé par les grattoirs (17 %), dont la plupartsont façonnés sur des éclats au front élargi et semi-circulaire (Fig. 12). Les pièces tronquées sontbien représentées (9 %), alors que le nombre de perçoirs devient anecdotique avec seulementdeux éléments (1,6 %).

Les lamelles à bord abattu sont très discrètes, 11 pièces (9 %), alors que les pointes à doscourbe dominent largement le spectre de l’outillage avec 62 pièces, soit près de 51 %(Fig. 12–14). Deux types se dégagent, entre le support laminaire étroit pour les bipointes (55) etles supports aux dimensions et à la qualité plus variables pour les monopointes (7). Cettedichotomie, qui s’observe tant sur la qualité des supports que sur celle des matières premières,interroge leur synchronie. La perspective archéo-stratigraphique signale par ailleurs que 3 des7 monopointes (les 4 autres n’ayant pas de références géo-spatiales), se situent clairement ausommet de la séquence (Fig. 4) (Béreiziat, 2011).

Le décalage observé sur les morphotypes de pointes à dos courbe du niveau F2b fait écho auxcomposantes techniques, puisque trois niveaux d’intention ont été distingués.

La première composante se caractérise par un débitage laminaire de très bonne qualité,apprécié surtout à travers les matériaux allochtones. Les derniers négatifs constatés sur lesnucléus intéressants cette catégorie montrent une production de supports laminaires courts etétroits, qui ont été essentiellement investis dans le façonnage des pointes à dos courbe. Les

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premières phases de la chaine opératoire, ainsi que les produits d’entretien, ont fourni quelquessupports pour les outils domestiques. Les négatifs encore présents sur les nucléus ne sont pasinférieurs à 40 mm de longueur (Fig. 15). L’arrêt du débitage à ce stade de la production montre,alors qu’aucun accident majeur n’est constaté, la vocation particulière du débitage.

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Fig. 12. Industrie lithique du niveau F2b. 1 : grattoir sur éclat ; 2 : grattoir sur bout de lame ; 3-11 : bipointes (Desbrosse,1977).Lithic industries of the level F2b. 1: chipped end scraper; 2: end scraper; 3-11: bi-points.

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Le soin s’observe aussi à travers la préparation par abrasion des plans de frappe qui aboutit audéveloppement de talons minces et lisses. Cette configuration est à rapprocher d’une percussiontangentielle menée à partir d’un percuteur de pierre tendre. Les stigmates de cette technique depercussion sont lisibles sur de nombreuses pièces, notamment celles concernant le plein débitageet l’entretien.

Les petites lames régulières provenant de cette production soignée constituent donc l’objectifprincipal du débitage.

La deuxième composante est marquée par le peu de soin apporté au débitage et par le faibleinvestissement technique. Les matériaux mis en œuvre sont de qualité médiocre et les schémas dedébitage tranchent avec la production décrite précédemment. Les volumes sollicités sont soitparallélépipédiques, de sections épaisses, soit globuleux ou ovalaires, et visent à produire deslames ou, plus souvent, des éclats laminaires (Fig. 16).

La mise en forme préalable est simplifiée au maximum et se limite au retrait d’un éclatd’entame pour l’ouverture du plan de frappe. Dans quelques cas, ce dernier est placé directement

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Fig. 13. Industrie lithique du niveau F2b. 1–6 : monopointes.Lithic industries of the level F2b. 1–6: monopoints (drawings: P. Laurent).Dessins : P. Laurent.

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sur la surface corticale. L’installation du débitage suit généralement la forme naturelle plus oumoins convexe du nodule, par enlèvement d’une lame épaisse entièrement corticale sur la facelarge du bloc. Les nodules ont des volumes généralement importants qui ont, dans de nombreuxcas, été délaissés faute d’entretien de la ou des surfaces de débitage. Une des caractéristiquesprincipales est donc l’abandon rapide de ces nucléus, modalité qu’il est impossible d’attribuer àla qualité de la matière première car, pour la plupart, elles ont été débitées sans problèmesapparents dans le niveau magdalénien.

Les nucléus, comme les supports bruts et retouchés, montrent cette fois l’emploi de deuxtechniques de percussion : les contre-bulbes peu marqués, les talons filiformes et l’esquillementdu bulbe décrivent une percussion tangentielle à la pierre, alors que des talons larges et épais,ainsi que les négatifs des enlèvements, indiquent une version rentrante.

Enfin, la dernière composante concerne la production lamellaire. Peu représentée au sein del’outillage, cette production est pourtant constatée sur plusieurs nucléus (12) de petites tailles àfinalité unique. Cette production correspond, à travers la lecture des objets retouchés, à dessupports plutôt étroits (<10 mm) et particulièrement fins (< 3 mm) (Fig. 14), mais lesmorphologies observées sur les restes bruts montrent une certaine diversité. La délinéation dessupports de plein débitage est en effet plus irrégulière que celle constatée sur les lamelles duniveau magdalénien. Cette asymétrie des bords et l’hétérogénéité des dimensions peuvent êtrerapprochées à des surfaces de détachement montrant soit des surfaces étroites et filiformes, soitdes surfaces lisses et plus larges, dans quel cas le produit aura des dimensions transversales plusimportantes.

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Fig. 14. Rapport largeur/épaisseur (en mm) des lamelles à bord abattu et des pointes à dos courbe du niveau F2b.Ratio of width to thickness (in mm) for backed bladelets and backed-edged points of the level F2b.

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Fig. 15. Nucléus à lames courtes du niveau F2b. 1 : nucléus K14 62 et le remontage d’une lame réfléchie (H13 35). 2 :nucléus F20 22.Short blades cores of the level F2b. 1: core K14 62 and a refitting of blade H13 35. 2: core F20 22.

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Fig. 16. Nucléus expéditifs à éclats laminaires du niveau F2b. 1 : Nucléus P14 246 et le remontage d’un éclat (P10 103-362) et d’un éclat laminaire débordant (N25 2). 2 : Nucléus P11.Expeditious chipped blades cores of the level F2b. 1: Core P14 246 and a refitting of chip P10 103-362 and chipped bladeN25 2. 2: Core P11.

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4. Conclusion : vers un nouveau scénario pour la séquence tardiglaciaire de l’abri Gay

L’étude taphonomique et la révision du matériel lithique sous une perspective techno-économique offrent un nouveau regard sur une séquence qui n’avait jamais été abordée sous unprisme autre que typologique. Ce dernier éclairage permet d’entrevoir à présent un nouveauscénario.

Deux composantes techniques, distinctes dans leur manière d’appréhender le débitage,déterminent clairement l’assemblage lithique du niveau F2b. Dans une première version,l’outillage se caractérise par la recherche de petites lames normalisées pour la fabrication desbipointes, un objectif qui s’accompagne d’un débitage de belle facture, adaptée à l’utilisationd’un percuteur de pierre tendre. Ce moyen, lié à une gestuelle tangentielle, permet notammentl’obtention de supports étroits et rectilignes, débités à partir d’un ou de deux plans de frappeopposés généralement inclinés.

Dans une seconde version, l’outillage se définit par des supports à la morphologie et auxdimensions beaucoup plus variées. Cette diversité s’observe sur les monopointes et l’outillage dufonds commun, où les critères sont nettement moins stricts que pour les bipointes. Les éclats, leséclats allongés et les lamelles participent notamment comme support. Ces produitsaccompagnent une qualité moindre du débitage, observée notamment sur des nucléusabandonnés rapidement, conséquence d’un faible investissement technique.

Cette division technique montre aussi des liens étroits avec des exigences économiquespuisque la composante soignée est synonyme de matériaux provenant de sources allochtones,alors que la seconde composante implique un approvisionnement local, davantage intégré audébitage peu standardisé visant à produire des éclats laminaires, des éclats et des lamelles.

L’observation de deux composantes assez distinctes interroge la nature de l’assemblage duniveau F2b qui trouve toutefois, dans ce cadre technologique et chronologique, des points deconvergence (= succession bipointes et monopointes/Azilien ancien puis récent) avec plusieurssites contemporains de l’Ouest de la France, au Bois Ragot (Valentin et Hantai, 2005) et au Pontd’Ambon (Celerier, 1998), du Nord de la France, au Closeau (Bodu, 1998, 2000 ; Bodu et al.,2006), de la Suisse, à Neuchâtel-Monruz (Leesch et al., 2004) et surtout, des Alpes du nord, à laFru (Mevel, 2010).

Les réalités techno-économiques, argumentées par les informations archéo-stratigraphiques etchrono-culturelles, soutiennent l’hypothèse selon laquelle le niveau F2b serait bien la résultanted’au moins deux niveaux différenciés : le premier, calé dans la chronozone de l’Allerød, et définipar des monopointes caractéristiques et un débitage peu standardisé, se rapporterait à un épisoderécent de l’Azilien. La série de galets peints et gravés trouve ici une place pertinente. Ledeuxième, daté de la fin du Bølling, et toujours marqué par la présence du renne, se rapporterait àla phase ancienne. Les bipointes très régulières, le débitage soigné et les matières premières dequalité caractérisent cet ensemble.

Partant de ce scénario, la mise en évidence d’une composante ancienne de l’Azilien apporte denouveaux éléments de réflexion sur la nature de l’assemblage du niveau magdalénien F2d« directement sous-jacent », puisque les parentés encore proches de l’Azilien ancien avec lessystèmes techniques et économiques des derniers Magdaléniens, observées notamment à La Fru,semblent être à l’origine d’une attribution par défaut des pointes à dos courbe à une traditionmagdalénienne stricto sensu. Ces pièces ne trouvent pas en effet d’explication dans les faitstechniques du niveau F2d.

L’hypothèse d’un Magdalénien supérieur à pointes à dos courbe daté de la fin du Dryas anciensemble ainsi de plus en plus écartée, ce qui réfuterait par conséquent la précocité de ce type

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d’armature pour la région, mais aussi sur le pourtour jurassien, puisque nous n’en retrouvons pasdans les autres ensembles de la deuxième phase du Magdalénien supérieur datée entre 13 000 et12 800 BP.

Ces pointes prennent en revanche une place croissante dans les industries de la fin du Bølling,mais les ensembles sont très souvent surmontés, à l’image de l’abri Gay, d’épisodes culturels plusrécents. C’est le cas de plusieurs séries du Jura méridional, à La Chênelaz (Hostias) et à la grottedes Hoteaux (Rossillon), mais aussi plus au nord, en Franche-Comté, où le scénario observé surle site du Jura méridional trouve des points de convergence avec celui des Câbones, à Ranchot.Caractérisée par une proportion importante de lamelles à bord abattu, associée à des burins, desgrattoirs, dont plusieurs sur éclat, et de nombreuses pointes à dos courbe, cette industrie lithiquese rapporte, selon David (1996), à un faciès particulier du Magdalénien final en voied’ « azilianisation ». Cependant, les problèmes posés par la stratigraphie (D’Errico et David,1993) rendent difficile l’interprétation d’une couche relatant plusieurs datations du Bølling àl’Allerød, une industrie mixte, un fonds technique magdalénien, et un art mobilier naturaliste etabstrait. Ces composantes rappellent celles de l’abri Gay et semblent plutôt indiquer plusieursépisodes culturels.

Finalement, et une fois de plus, l’association des pointes à dos (bipointes ou monopointes) detype azilien au sein d’un ensemble magdalénien supérieur ne résiste pas à une critiquetaphonomique de l’archéoséquence. L’hypothèse d’un phasage de l’Azilien tel qu’on le connaîtdans d’autres régions (Valentin, 2008 ; Langlais, 2010 ; Naudinot, 2010) mérite notre attention àl’Est, à l’image des travaux récents menés à la Fru (Mevel, 2010) et à l’abri Gay. Plus largement,l’intérêt d’une approche taphonomique et de la redéfinition des archéoséquences permetd’interroger sur de nouvelles bases la question de la fin du Magdalénien et du processusvraisemblablement progressif d’Azilianisation des sociétés européennes à la fin du Bølling.

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