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Réaction Sulfatique Interne :Cas du Viaduc de Lodève
Intervenant - date
Loïc DIVET
Colloque « Le Pont »
9 et 10 octobre 2012 à Toulouse
Introduction
• Les sulfates– Un risque majeur d’agression chimique du béton– Un phénomène d’expansion par formation d’ettringite
• Les sources en sulfates peuvent être d’origine :– Externe (sol, liquide, gaz)
Intervenant - date
– Externe (sol, liquide, gaz)• Dégradation progressive depuis la surface vers le cœur de la
pièce en béton
– Interne : RSI• Remobilisation des sulfates apportés par ciment• Dégradation généralisée de la pièce en béton
La RSI
• La principale cause– Une élévation de la température (T > 65°C)
– Une condition indispensable mais non suffisante• L’environnement (apport d’eau, humidité élevée)• Le liant (teneurs sulfates, aluminates, alcalins, additions
Intervenant - date
• Le liant (teneurs sulfates, aluminates, alcalins, additions minérales)
• Le béton (E/C, nature granulats)
• 2 types de béton concernés :– Les bétons étuvés– Les bétons de pièces massives coulés en place
Historique de la RSI
• 1987 – 1er cas identifié en préfabrication– Traverses de chemin de fer en Finlande (Tepponen et Eriksson)
• 1996 – 1er cas des bétons coulés en place– Fondation de pylônes de lignes électriques aux USA (Hime)
• 1997 – 1er cas en France
Intervenant - date
• 1997 – 1er cas en France– Chevêtre sur pile – Pont d’Ondes (Divet et al.)
• 2007 – environ 30 ouvrages en France (source LCPC)• 2012 – environ 120 ouvrages en France (source Ifsttar)
– Fondations, piles, chevêtres, poutres préfabriquées– Manifestation des désordres au bout de 5 à 20 ans
Le viaduc de Lodève
• Construit en 1980 sur RN 9 puis réutilisé pour l’A75• Doublé par un pont mixte mis en service en 2005• VIPP 3 travées (39,67 – 40,67 – 39,67) = 120 m• 5 poutres• 2 piles hautes
Intervenant - date
• 2 piles hautesP2 = 19,60 m et P3 = 12,70 m
Les chevêtres du viaduc de Lodève
• Chevêtres massifs• Hauteur = 2 m, longueur = 14 m, largeur = 3,5 m
Intervenant - date
• Formulation du béton
Matériau Ciment
CEM I
Eau Sable calcaire
0/3
Sable
0/4
Gravillon
4/10
Gravillon
10/20
E/C
Dosage
(kg/m3)400 188 140 555 395 310 0,47
Les désordres
• Localisés uniquement au niveau des chevêtres– Construction en août et septembre 1980– Ouverture des fissures : 0,2 à 2 mm– Forte humidité
Intervenant - date
Le diagnostic – in situ
• Relevé de fissures sur le chevêtre de la pile Nord– Un phénomène évolutif
(--- inspection en 1989, --- inspection en 1997)
Intervenant - date
Le diagnostic – in situ
• Indice de fissuration (méthode des lpc n ° 47)
– Degré d’endommagement d’une structure en béton armé– IF = somme des fissures interceptées par les 4 axes rapportée à 1 m
– Partie centrale :
Intervenant - date
– Partie centrale :IF= 0,55 (2000) à 0,55 (2002)Fissuration faible– Extrémité (about) :IF= 1,64 (2000) à 2,00 (2002)Fissuration modérée à forte
Le diagnostic – in situ
• Distancemétrie par fil invar (Guide technique LCPC - 2009)– Evaluer les déformations globales de la structure dans le temps en
l’équipant avec des bases de mesure dimensionnelle– Evolution faible de 0,2 mm/m/an (entre 2000 et 2002)
Intervenant - date
Le diagnostic – en laboratoire
• Prélèvement de carottes (zones saines et dégradées)– Importance de la longueur pour un diagnostic fiable– Gradient de température calculé (module Texo – CESAR)
pour le chevêtre de Lodève
Intervenant - date
0102030405060708090
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
Distance à partir de la surface (m)
Tem
péra
ture
max
imal
e de
l'é
chau
ffem
ent (
°C)
0,7 m
Distance minimale + longueur des carottes
Le diagnostic – en laboratoire
• Les examens au microscope électronique à balayage– Bien distinguer l’ettringite d’hydratation de l’ettringite délétère
Granulat
Intervenant - date
Pâte de ciment
Ettringite
Granulat
X 800 X 1500
Le diagnostic – en laboratoire
• Essai d’expansion résiduelle (méthode lpc n ° 67)– Consiste à évaluer le gonflement ultérieur potentiel sur carottes
de béton extraites de l’ouvrage
Intervenant - date
0,2
0,3
0,4E
xpan
sion
(%
)
Zone peu fissurée
Zone peu fissurée
Zone très fissurée
Origine de la carotte0,33%
chevêtre
Le diagnostic – en laboratoire
Intervenant - date
0,0
0,1
0 50 100 150 200 250 300
temps (jours)
Exp
ansi
on (
%)
Zone non fissurée
Zone non fissurée
- Risque de gonflement sur site dans les zones des chevêtres peu fissurées- Potentiel de gonflement nul dans les piles (cohérence avec le MEB)
pile
•• Le calcul de l’histoire thermique du bétonLe calcul de l’histoire thermique du béton
• Simulation numérique par calculs aux éléments finis :
-- logiciel CESAR-LCPC
- hypothèse : élévation de température en conditions adiabatiques
Le diagnostic – en laboratoire
Intervenant - date
• Informations nécessaires :
•• données météorologiques pendant la période de coulage
• géométrie de la pièce
• type de coffrage / durée
• phasage de réalisation
• propriétés du béton (courbe de dégagement de chaleur)
- hypothèse : élévation de température en conditions adiabatiques
70
80
90
1
2
5 jours, T > 70 °C16 heures, T = 70 °C T = 80°C
•• Echauffement du béton du Echauffement du béton du chevêtrechevêtre du Viaduc de Lodèvedu Viaduc de Lodève
Le diagnostic – en laboratoire
Intervenant - date
Evolution des températures
10
20
30
40
50
60
0 50 100 150 200
Temps (heure)
Tem
péra
ture
(°C
) 2
3
4
5
6
7
8.1
.2
.3
.4.5
.8.6
Gradient thermique lorsque l’échauffement est le plus important
60
70
80 T = 70°CT = 70°C
Le diagnostic – en laboratoire
•• Echauffement du béton de la Echauffement du béton de la pilepile Viaduc de LodèveViaduc de Lodève
Intervenant - date
Evolution des températures dans le plande symétrie et dans le sens de l’épaisseur
Coupe horizontale d’une pile
Géométrie particulière qui favorise les déperditions de chaleur
20
30
40
50
60
0 50 100 150 200
Temps (heure)
Tem
péra
ture
(°C
)
bord
0,35m du bord
0,70m du bord
1,15m du bord
milieu7,5 m
3,1 m
La réparation – Critères de choix
• Coûts– Possibilité d’intégrer le coût de la réparation sur le budget
d’investissement de l’A75
• Pérennité de la réparation– Non assurée avec un traitement « léger » (application d’un
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– Non assurée avec un traitement « léger » (application d’un revêtement, …)
• Importance socio-économique– Ouvrage sur A75– Opportunité de réaliser les travaux avec des contraintes de circulation
faibles (basculement sur l’autre ouvrage)
• Méthode retenue• Sciage des chevêtres en blocs• 1,2 M€
Conclusion
• Béton des chevêtres du Viaduc de Lodève atteint de RSI résultant de la conjonction de plusieurs facteurs :– Bétonnage en été– Volume important de béton– Fort dosage en ciment
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– Ciment exothermique de type CEM I– Environnement humide
• Aujourd’hui, il existe des méthodes de surveillance , de diagnostic et de pronostic adaptées à la RSI
• RSI est un phénomène de gonflement évolutif– Difficile à traiter et à réparer– Préférable de mettre les moyens lors de la construc tion pour
s’en prémunir
Documentation
• Prévention– Recommandations pour la prévention des désordres dus à la réaction sulfatique interne, Guide
technique du LCPC, 2007.– Réactivité d’un béton vis-à-vis d’une réaction sulfatique interne – Essai de performance,
Méthode d’essai des lpc n°66, 2007.
– Maîtrise de la durabilité des ouvrages d’art en béton – Application de l’approche performantielle, Recommandations provisoires du LCPC, 2010.
• Surveillance et diagnostic
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• Surveillance et diagnostic– Manuel d’identification des réactions de dégradation interne du béton dans les ouvrages d’art,
LCPC, 1999.– Détermination de l’indice de fissuration d’un parement de béton, Méthode d’essai des lpc
n°47,1997.
– Aide à la gestion des ouvrages atteints de réactions de gonflement interne, Guide LCPC, 2003– Réaction sulfatique interne au béton – Essai d’expansion résiduelle sur carotte de béton extraite
de l’ouvrage, Méthode d’essai des lpc n°67, 2009.
– Méthode de suivi dimensionnel et de suivi de la fissuration des structures – Avec application aux structures atteintes de réaction de gonflement interne du béton, Guide LCPC, 2009.
• Réparation– Protection et réparation des ouvrages atteints de réactions de gonflement interne du béton,
recommandations provisoires du LCPC, 2010.
FIN
Merci pour votre attentionMerci pour votre attention
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IfsttarIfsttarLoïc DIVET58 Boulevard Lefebvre75732 Paris Cedex 15Tél. +33 (0)1 40 43 51 [email protected]