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BULLETIN DE LIAISON DES USAGERS DU CENTRE CULTUREL ANDRÉ MALRAUX Έ AUÃ Ή ŚƩp://auccam.fr # 51 / janvier 2015 ARTISTE EN VUE ( Suite page 4 ) Des plumes dans l’oreille Une fable musicale de SébasƟen Coste - Compagnie Brounïak TEMPS DE CRISE La réunion annuelle de tous les membres de l’AssociaƟon des Usagers du Centre Culturel André Malraux (appelée statutairement Assemblée Générale) avait lieu au soir du 11 décembre dernier. Les présents et représentés, à vrai dire peu nombreux, ont pu prendre connaissance et approuver un rapport d’acƟvité faisant apparaître un dynamisme de bon niveau et un rapport Įnancier excédentaire (mais déjà invesƟ dans les acƟvités en cours). Quant aux orientaƟons proposées, elles peuvent être résumées en deux points : mener à son terme l’ambiƟeuse opéraƟon des onze rencontres organisées par l’AUccam durant la saison 2014-2015 et décrites dans une plaqueƩ e, aujourd’hui largement diīusée ; proĮ ter de ces rencontres et d’une relance à desƟnaƟon des anciens adhérents pour retrouver un Ğī ecƟf à la hauteur de la mission que l’associaƟon se doit d’assurer au sein de l’administraƟon de la Scène naƟonale. En ceƩ e période où s’accumulent, tous les jours un peu plus, les diĸcultés poliƟques, sociales, économiques, le milieu de la Culture, actuellement encore relaƟvement épargné (ce n’est déjà plus le cas partout), s’aƩ end à moyen terme à devoir traverser le «trou noir» d’un avenir incertain, chargé de plus de menaces pour sa survie que de perspecƟves d’évoluƟons favorables. C’est dans ces moments-là que tout citoyen soucieux du bien commun et, en parƟculier le public intéressé par la vie culturelle a un rôle important à jouer, sur le plan individuel comme sur celui de l’acƟon collecƟve. C’est ici d’un appel à la vigilance qu’il s’agît, appel qui implique des actes concrets comme celui de manifester son aƩ achement aux structures culturelles en les fréquentant aussi souvent que possible, en n’hésitant pas à en faire connaître l’intérêt dans les milieux actuellement peu concernés. C’est aussi un appel au renforcement des trop rares associaƟons regroupant professionnels de la culture, arƟstes et public. Vous en avez une à portée de main : venez nous retrouver au sein de l’AssociaƟon des Usagers du Centre Culturel André Malraux. Le président Christian Vincent édito L’ORIGINE DU PROJET L ors d’une discussion d’introducƟon à un spectacle, une spectatrice sourde demande si la représentaƟon va comporter de la musique. La réacƟon première de l’interlocutrice fut : «Non, ne vous inquiétez pas, il n’y en aura pas beaucoup ». Et la personne sourde de répondre : « Non juste- ment, je pose ceƩ e ques- Ɵon car, quand il y a de la musique, je perçois des vibraƟons qui nourrissent le spectacle que je vois. » Ce peƟt événement fut marquant pour moi car je découvrais l’existence d’un univers de musique chez les sourds. Ce fut le début de nouvelles recherches. J’ai rencontré au début Leslie Buleux (traductrice en LSF engagée dans le spectacle vivant) qui m’a aidé à entrevoir ce monde. J’ai ainsi découvert la culture sourde et son histoire. Puis, j’ai quesƟonné plus parƟculièrement les liens existants entre Musique et Surdité. Combinant ces découvertes avec mes quesƟons portant sur la physicalité et la théâtralité de la musique, le germe du spectacle était né. LES TROIS ETAPES DE RECHERCHE « Encore un entendant qui n’écoute pas ! » E. Laborit dans Le cri de la moueƩe. Les personnes sourdes perçoivent la musique (chacune à leur manière). Il existe des musiciens sourds et la musique peut-être une fantasƟque porte d’entrée dans la pédagogie des jeunes sourds (cf. les travaux d’Alain Carré, Pascale Criton). Les personnes entendantes ont beaucoup à ap- prendre de l’écoute et de l’expressivité des sourds. « Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. » En travaillant avec Philippe Rodriguez Jorda, nous avons quesƟonné une dramaturgie, et nous nous sommes Įnalement décentrés des quesƟons propres à la culture sourde aĮn de nous diriger vers des histoires meƩ ant plutôt en jeu la surdité métaphorique, celle qui nous habite tous. Nous nous sommes nourris notamment de contes iniƟaƟques. (Herman Hesse, Farid Al-Din AƩar) «Qu’a-t-on besoin d’un piano? Mieux vaut avoir des oreilles et aimer la nature.» Fernando Pessoa EnĮn, le dernier axe de démarrage fut celui des oiseaux.

Raisonnances n°51 - Janvier 2015

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Page 1: Raisonnances n°51 - Janvier 2015

BULLETIN DE LIAISONDES USAGERS DU CENTRE CULTUREL ANDRÉ MALRAUX

AU

h p://auccam.fr

# 51 / janvier 2015

ARTISTE EN VUE

( Suite page 4)

Des plumes dans l’oreilleUne fable musicale de Sébas en Coste - Compagnie Brounïak

TEMPS DE CRISELa réunion annuelle de tous les membres del’Associa on des Usagers du Centre Culturel AndréMalraux (appelée statutairement Assemblée Générale)avait lieu au soir du 11 décembre dernier. Les présents etreprésentés, à vrai dire peu nombreux, ont pu prendreconnaissance et approuver un rapport d’ac vité faisantapparaître un dynamisme de bon niveau et un rapport nancier excédentaire (mais déjà inves dans les

ac vités en cours). Quant aux orienta ons proposées,elles peuvent être résumées en deux points : mener àson terme l’ambi euse opéra on des onze rencontresorganisées par l’AUccam durant la saison 2014-2015 etdécrites dans une plaque e, aujourd’hui largementdi usée ; pro ter de ces rencontres et d’une relanceà des na on des anciens adhérents pour retrouver une ec f à la hauteur de la mission que l’associa on sedoit d’assurer au sein de l’administra on de la Scènena onale.

En ce e période où s’accumulent, tous les jours un peuplus, les di cultés poli ques, sociales, économiques, lemilieu de la Culture, actuellement encore rela vementépargné (ce n’est déjà plus le cas partout), s’a end àmoyen terme à devoir traverser le «trou noir» d’unavenir incertain, chargé de plus de menaces pour sasurvie que de perspec ves d’évolu ons favorables.C’est dans ces moments-là que tout citoyen soucieuxdu bien commun et, en par culier le public intéressépar la vie culturelle a un rôle important à jouer, sur leplan individuel comme sur celui de l’ac on collec ve.

C’est ici d’un appel à la vigilance qu’il s’agît, appel quiimplique des actes concrets comme celui de manifesterson a achement aux structures culturelles en lesfréquentant aussi souvent que possible, en n’hésitantpas à en faire connaître l’intérêt dans les milieuxactuellement peu concernés. C’est aussi un appel aurenforcement des trop rares associa ons regroupantprofessionnels de la culture, ar stes et public. Vousen avez une à portée de main : venez nous retrouverau sein de l’Associa on des Usagers du Centre CulturelAndré Malraux.

Le présidentChristian Vincent

édito

L’ORIGINE DU PROJET

Lors d’une discussion d’introduc on à unspectacle, une spectatrice sourde demande sila représenta on va comporter de la musique.

La réac on première de l’interlocutrice fut : «Non,ne vous inquiétez pas, il n’y en aura pas beaucoup ».Et la personne sourde derépondre : « Non juste-ment, je pose ce e ques- on car, quand il y a de la

musique, je perçois desvibra ons qui nourrissentle spectacle que je vois. »Ce pe t événement futmarquant pour moi car jedécouvrais l’existence d’ununivers de musique chez lessourds. Ce fut le début denouvelles recherches. J’airencontré au début LeslieBuleux (traductrice en LSFengagée dans le spectaclevivant) qui m’a aidé àentrevoir ce monde. J’aiainsi découvert la culturesourde et son histoire.Puis, j’ai ques onné pluspar culièrement les liensexistants entre Musique et Surdité. Combinantces découvertes avec mes ques ons portant sur laphysicalité et la théâtralité de la musique, le germedu spectacle était né.

LES TROIS ETAPES DE RECHERCHE« Encore un entendant qui n’écoute pas ! »E. Laborit dans Le cri de la moue e.

Les personnes sourdes perçoivent la musique(chacune à leur manière). Il existe des musicienssourds et la musique peut-être une fantas queporte d’entrée dans la pédagogie des jeunes sourds(cf. les travaux d’Alain Carré, Pascale Criton). Les

personnes entendantesont beaucoup à ap-prendre de l’écoute et del’expressivité des sourds.

« Il n’y a pas pire sourdque celui qui ne veut pasentendre. »

En travaillant avecPhilippe Rodriguez Jorda,nous avons ques onnéune dramaturgie, et nousnous sommes nalementdécentrés des ques onspropres à la culturesourde a n de nousdiriger vers des histoiresme ant plutôt en jeu lasurdité métaphorique,celle qui nous habitetous. Nous nous sommes

nourris notamment de contes ini a ques.(Herman Hesse, Farid Al-Din A ar)«Qu’a-t-on besoin d’un piano? Mieux vaut avoir desoreilles et aimer la nature.»Fernando Pessoa

En n, le dernier axe de démarrage fut celui desoiseaux.

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ARTISTE EN VUE

PhiloctèteUne adapta on théâtrale inspirée de la mythologie - Cie de l’ tang Rouge / Cie du Jarnisy

Des élèves du lycée Jean Zay de Jarny par cipantà l’atelier de pra que ar s que animé par Anne-Margrit Leclerc (me eure en scène de ‘Philoctète,une

blessure’) ont assisté à une lecture du texte de Pierre-YvesChapalain par Eric Pe tjean (me eur en scène et comédien).Suite à ce e lecture, cinq lycéennes ont échangé avec lesdeux me eurs en scène.‘Philoctète,une blessure’ sera créé aux Scènes du Jura les13 et 14 janvier 2015, et accueilli au Centre Culturel AndréMalraux, du 4 au 6 février 2015.

1. Sibylle : Pourquoi avoir choisi le mythe de Philoctète ?

Eric Pe tjean : En fait, nous avions envie avant tout deraconter l’histoire d’un homme qui a subi une terribleinjus ce et qui dit « non ». L’idée du spectacle est d’abordnée de cela et ensuite nous l’avons lié au mythe de Philoctète.Pierre-Yves Chapalain, l’auteur, s’inspire beaucoup de lamythologie dans ses spectacles et justement, quand nousavons commencé à parler de ce projet, il travaillait surl’Illiade et l’Odyssée. Nous avons donc pensé ensemble aumythe de Philoctète.

Anne-Margrit Leclerc : Avant tout je pense que ce quinous intéressait dans ce mythe est ce e gure de l’exclu.Philoctète a été exilé par les grecs sur une île déserte. Enfait, les autres guerriers ne pouvaient plus supporter sescris déclenchés par un plaie qu’il avait au pied et dont lapuanteur les indisposait. Au bout de dix ans de Guerre deTroie, les grecs se souviennent de Philoctète et reviennent lechercher pour qu’il leur livre son arc et ses èches magiquesqui leur perme raient de gagner ce e guerre.Et là, Philoctète dit « non ». Il est celui qui ne veut paspardonner, qui dit à Ulysse et aux autres guerriers « vouspouvez faire tout ce que vous voulez, je refuse et je neviendrai pas avec vous. ». C’est la gure de l’exclu parexcellence.Pour notre Philoctète, nous avons demandé à Pierre-YvesChapalain de faire une adapta on du mythe. Dans ce travaild’adapta on, nous avons toujours gardé en tête le Philoctètede Sophocle et aussi celui du dramaturge allemand HeinerMuller.

2. Mathilde : Mais justement, pourquoi avoir voulu faireune adapta on du mythe de Philoctète ? Pourquoi nepas avoir pris le Philoctète de Sophocle ?

AML : Nous aurions pu prendre le texte de Sophocle etraconter ce e histoire écrite il y a plus de deux mille ans.Mais nous voulions raconter une histoire qui se passe dansnotre société actuelle, c’est à dire proposer aux spectacteursune version contemporaine.Il a donc fallu transposer de nos jours chaque élément dela pièce de Sophocle : trouver avec l’auteur quelle blessurepouvait avoir notre Philoctète, trouver ce qu’il pouvaitposséder que tout le monde lui enviait, transposer lecontexte dans lequel se déroule l’histoire et ce que pouvaitreprésenter la guerre de Troie dans notre monde actuel.

EP : Tout à fait. Dans notre adapta on, la guerre de Troieest représentée par notre monde en crise, les guerriersqui viennent demander de l’aide à Philoctète sont lesspectateurs, et l’arc et les èches de Philoctète sont devenusun don.

AML : Vu l’état actuel de notre monde, nous n’avons pas eutrop de mal à faire ce e adapta on, à transposer tous ceséléments.

3. Romane : Philoctète est-il seulement malheureux ousolitaire ou est-ce que cela va au delà ?

EP : Oui, ça va au delà et c’est pour cela que nous nous sommesinspirés du mythe. Sinon notre lecture de ce e histoire auraitété trop psychologique. Le rapport à la mythologie fait qu’ondépasse le cadre de la solitude et du malheur. Ici la ques onque l’on se pose est : comment un homme qui a subit unemonstrueuse injus ce peut-il con nuer de vivre dansce e société qui l’a injustement condamné ? Même s’il estréhabilité par ce e société, comment peut-il encore y vivre,et faire comme si de rien n’était ?La ques on que nous nous sommes posée aussi est le faitde savoir jusqu’où un homme peut dire non ? Jusqu’où peut-il renoncer à par ciper à la société ? Que va- l se passers’il con nue à dire non ? Et qu’en est-il de l’avenir de ce esociété ?

AML : C’est vrai. Au bout d’un moment la situa on estcoincée, puisque tout le monde essaie de le convaincre etqu’il s’entête dans son refus. Sophocle a fait intervenir undemi-dieu, Heracklès, pour obliger Philoctète à accepter decoopérer. Nous, nous avons imaginé une autre résolu on àce con it entre la société et philoctète, et ce e résolu onpasse par le voyage.

Dès le départ, dans notre adapta on, Philoctète dit « je m’envais, je dois par r ». Lorsque nous évoquons le voyage, c’estbien évidemment un voyage intérieur, un voyage à l’intérieurde lui-même qu’on peut interpréter comme un voyageini a que. Peut-être qu’au terme de ce voyage, un autremonde est possible ou même une autre façon d’envisager devivre ensemble.Le con it est là. C’est l’imaginaire et la poésie qui nousperme ent d’inventer une autre résolu on à ce con it.

4. Caroline : J’ai été très étonnée de la place de la radio.Est-elle une allégorie ? Que représente-t-elleconcrètement ?

AML : La radio a plusieurs statuts. Au début, elle informePhiloctète et les spectateurs de l’évolu on de la criseextérieure. Le climat est complétement détraqué, unegrave épidémie sévit etc. C’est donc par elle qu’on apprendque le monde va très mal, et que ça ne va pas aller ens’arrangeant.Ensuite, c’est elle qui annonce aux spectateurs ce pourquoiils sont dans la salle. Après une grave crise de Philoctète,elle s’humanise et représente un personnage déterminantdans l’histoire de Sophocle qui est Néoptolème. C’est unjeune guerrier qui est envoyé par Ulysse pour amadouerPhiloctète. Une rela on par culière se noue entre Philoctèteet elle, une rela on d’ami é, une rela on humaine.

EP : Elle symbolise aussi notre façon de communiqueraujourd’hui. On regarde la télé, on écoute la radio, on va surInternet. Ce n’est plus très humain.Et théâtralement, c’est un élément dramaturgique qui nouspermet de sor r du récit, et qui nous permet d’agir sur lepersonnage de Philoctète.Et puis, tout comme Néoptolème qui veut que Philoctètel’aide à gagner la guerre pour qu’il puisse en n devenir unhomme, la radio a besoin de Philoctète pour que le mondene se détruise pas, pour qu’elle puisse con nuer à exister.

AML : Peut-être pense-t-elle que le monde doit con nuer àexister tel qu’il est et qu’il mérite d’être sauvé ?

5. Margot : J’ai été frappée dans la lecture par la placedes silences. Ils sont très présents voire mêmeoppressants, recherchez-vous un e et précis ?

EP : C’est vrai que le début du spectacle est sur un l. Cessilences sont très importants. Les gens vont au théâtre voirun spectacle, s’assoient dans la salle et le comédien arrive surle plateau et leur dit « ce n’est pas la peine de rester parceque je ne vais rien vous dire ». C’est ce e situa on là qui estsur un l.

AML : Oui. Et c’est périlleux à me re en scène. On se doutequ’il va bien nir par parler mais il nous faut expérimentercet endroit très intéressant du faux et du vrai. Et puisc’est l’absence de parole qui montre aux spectateurs quePhiloctète s’adresse à eux.

EP : Notre objec f est de ques onner les spectateurs, de lesme re un peu en danger. Doit-on par r ? Jusqu’à quel pointva-t-il se taire ?

Spectacle présenté au CCAM les 4, 5 et 6 février 2015

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Lebha ohne AusdruckVivace sans expression1

De Bergman à Berg

Comme tout le monde ou presque, jeconnaissais mal Bergman. Il ne m’en restait que le vaguesouvenir de lms vus dans les années 70-80 dans les sallesdu quar er la n. Des lms sombres qui me confrontaientaux profondeurs de mon âme où comba aient, commechez Bergman, mon désir et mon sen ment de culpabilité.À l’époque tout était, se devait d’être, poli que. EtBergman, é queté par une certaine cri que comme« ar ste bourgeois se cantonnant dans l’analyse des hautset des bas de ses camarades de classe sociale », semblaitêtre en dehors de tout cela. Et voilà qu’en 2004, je découvre « Saraband », sondernier lm. Les retrouvailles avec Bergman presque trenteans plus tard bouleversèrent mes préjugés. Il y avait là, dansce lm avant la mort, ce lm contre la mort (tout contre),une vitalité crépusculaire qui me mobilisait, me s mulait. Etqui, du coup, redevenait poli que au sens où est poli quece qui mobilise, ce qui refuse non la mort, inéluctable, maisla morbidité. Rien à voir avec le ressassement coupabledans lequel on enfermait Bergman. Mais j’étais loin, trèsloin encore, de mesurer à quel point il allait entrer dans mavie.

Trois ans plus tard, en 2007, je suis de cevoyage en Suède avec Isabelle Rèbre, auquella Narratrice de « Fin » fait allusion dans sa c on. J’accompagne alors, au volant d’un

camping-car, l’écrivain-sur-les-traces-de-son-mo f. Je sais qu’un texte est en trainde s’écrire. Témoin a en f mais impuissantdes obsessions, des exalta ons et de lasolitude de celle qui écrit, je la vois tour àtour emparée puis désemparée par sonsujet, par cet Ingmar Bergman, qui, commepar hasard, a la bonne idée de mourir le jourde notre passage à Uppsala, sa ville natale,et de l’anniversaire de l’auteure… C’est peut-être là, à Uppsala, queBergman est devenu Berg, Josephson, Jo,l’auteure, la Narratrice, et qu’une réalitéest devenue c on. Ou plus précisément c onS !

Les deux c ons

Car il y a bien deux c ons qui interagissent dans ce epièce : L’une se déroule sans nous, dans un espace imaginaire,crépusculaire. Dans un espace et un temps librementinspirés par les dernières années de la vie d’un grandcinéaste, et que nous voyons se déployer sans avoir aucun

1 Dans « Saraband », le lm ul me d’Ingmar Bergman,il est ques on d’une pièce d’Hindemith qu’il s’agit de jouerainsi : de manière vive, (mais) sans expression.

ARTISTE EN VUE

FinUne créa on théâtrale, sur un propos d’Ingmar Bergman, par Isabelle Rèbre et Bernard Bloch

pouvoir sur eux. L’on y assiste à la lente décrépitude d’unvieil homme encore en pleine possession de ses moyens,mais dont le corps, pense-t-il, n’est plus à la hauteur.Bergman comme son double, Berg, n’a-t-il pas toujours étéobsédé par la mort, par la n ? Mais quand la pièce se conclut, cependant, Bergsemble apaisé, réconcilié avec lui-même. Avec son dernier lm construit autour de la photographie de Lisa, sa dernière

épouse disparue, il a érigé le mausolée qui les réunira àjamais. Grâce au cinéma, il a réussi à contourner la ques onexisten elle qui l’a toujours obsédé : par l’art, on peutrendre l’éternité à un instant. Berg peut mourir maintenantpuisque ce lm, « Notre projet de survie » comme le diraJo, nous le rend vivant à jamais. L’approche de la mortn’intensi e-t-il pas le sen ment de vivre ?

L’autre c on est celle de la Narratrice : une jeunefemme nous parle ici et maintenant de la rela on qu’elleentre ent avec cet ar ste dont l’œuvre l’habite, avecce vieil homme qui lui rappelle son père, avec ce ephotographie de Lisa qui lui rappelle celle de sa propremère. Elle est comme notre caméra obscure, lamédiatrice de notre regard et nous propose ses cadrages. Illui arrive même, à ce e femme-caméra, d’avoir un dialoguede sourds avec ses personnages (Berg est un peu durd’oreille et Jo n’est plus un perdreau de l’année !) et l’on nesait plus très bien qui parle à qui . Qui, de la Narratrice ou

de ses personnages, a écrit ce texte. Sa présence/absenceentre eux et nous, nous fait éprouver que ce qui se passe làentre ces fantômes, nous concerne. Que nous n’en auronsjamais ni avec notre di culté à apprivoiser l’InéluctableÉvénement : la mort ; la nôtre, celle des nôtres. L’auteure, Isabelle Rèbre, est cinéaste. Ses lms sontpresque toujours des lms sur des ar stes2. Et dans ses lms, le regard qu’elle porte sur eux compte au moins

autant que ce qu’elle nous en montre. Qui des deux estle me eur en scène, qui en est l’auteur ? Est-ce le sujet

2 André S. Labarthe, Riccardo Cavallo, Jean Rus n, Lesfrères Pollock…

lmé ou la réalisatrice ? Et ici, qui est l’auteur ? Berg ? La Narratrice ? Et qui estle me eur en scène ? Moi ? Moi qui, pour corser le tout,suis à la fois le me eur en scène de « Fin » avec Mar neColcomb et l’interprète du rôle de Berg, justement.

La pièce, Berg…et moi

Aujourd’hui, à quelques semaines de la créa on duspectacle, je me sens comme un funambule marchant surle l ténu qui sépare la scène de la salle, le théâtre de la vie. En 2010, lors d’une première mise en espace du texterépétée quelques jours sous la direc on de Philippe Lanton,j’interprétais déjà le rôle de Berg, texte en main. C’est doncde l’intérieur que j’ai éprouvé la pièce pour la premièrefois. Je ne saurais dire exactement pourquoi, mais ce rôleest pour moi l’un des plus marquants qu’il m’ait été donnéde jouer et il était important pour moi de mener ce projetau bout. J’ai aujourd’hui l’âge qu’avait Berg quand, en 1984, alorsqu’il avait encore tant de lms à réaliser, de nombreusespièces à me re en scène, il écrivait dans son journal : « Plusjamais, je ne veux plus, je veux en nir. Je veux avoir la paix.Je n’ai plus la force psychique, ni la force physique. Et je haisce bruit et ce e joie mauvaise. Merde. » Est-ce là ce quime le rend si proche ? Est-ce ce e traversée par Berg d’unedes nombreuses adolescences qui scandent nos vies qui metouche ?

Autant qu’une pièce sur la vieillesse et la mort, Fin estune pièce sur le désir. Marie Bonaparte, une des prochesdisciples de Freud (c’est elle qui a organisé en 1938 son exilvers la Grande Bretagne), n’a-t-elle pas dit un jour : « Vivrec’est désirer, désirer jusqu’à la mort ». Et le personnage deBerg tel que l’a composé Isabelle Rèbre, est une magni queillustra on de ce e phrase. Son énergie, son humour,

sa cruauté envers lui-même commeenvers les autres, son amour inaltérépour sa dernière épouse, sont les signesde ce désir intact. Et même quand ilcommence à dérailler jusqu’à ne plusse souvenir du nom de sa lle, il restevivace ce désir qui lui donne l’énergie deme re en scène lui-même, avec l’aidede sa lle, sa chambre mortuaire etd’exiger que l’on déménage les restes desa femme pour demeurer auprès d’ellepour l’éternité. Comment ne pas désirerinterpréter un rôle pareil ? Comment,grâce à l’associa on précieuse avecMar ne Colcomb, ne pas désirer aussien assurer la mise en scène, fût-ce auprix du trouble auquel ce e doublecasque e va me confronter ? Mais lastructure en abîme de ce texte rend detoute façon illusoire toute velléité de

maîtrise totalisante. Et c’est tant mieux. Comme un promeneur sur un ruban de Moebius, l’onne dis nguera pas toujours le dehors du dedans, le vrai dufaux. « En art, rien n’est vrai, tout est exact » disait le poèteespagnol Jose Bergamin Gui érrez.

Bernard BlochMontreuil, le 10 décembre 2014

Créa on théâtrale présentée au CCAM du mardi 24 ausamedi 28 février 2015

Page 4: Raisonnances n°51 - Janvier 2015

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Dans le rétroviseur

Carmen/Shakespeare (Acte 01)Rencontre avec les auteurs-interprètes animée par Laurent Vinauger

Cinquante minutes d’ini a vesavortées, de phases de séduc onvite réfrénées, une robe rouge et un

corps nu animés d’une espèce originale demouvement brownien auquel par cipentles mul ples machines qui envahissentle plateau, l’ac on d’un homme endiscordance avec celle de sa partenaire,des projec ons diverses sur l’écran defond de scène, des éclats lumineux encontrepoint des éclairs vocaux de MariaCalas invoquant l’amour sur la musiquede Bizet, quelques vers rés des sonnetsde Shakespeare... di cile d’être exhaus fdans la descrip on de ce qui a dynamisé «l’acte 01, celui du brouillard» de ce e parodie d’opéra crééeet interprétée par Olga Mesa et Francisco Ruiz de Infantes, évoquant la «troublante (et belle) complexitéprofondément humaine», celle «des rela ons de désir et de pouvoir, de jeu et de manipula on».

En a endant l’acte 02, prévu pour la prochaine saison, ainsi que l’a annoncé Laurent Vinauger, secrétairegénéral du CCN Ballet de Lorraine, animateur de la réunion d’échanges, le spectateur, conquis, émerveillé mais

néanmoins perplexe suite àce qu’il a vu et entendu cesoir du jeudi 4 décembre,aura eu le loisir de sor r dela salle de spectacle aprèsavoir écouté les réponses desauteurs-interprètes à leursnombreuses ques ons.

Ce fut une rencontre, ini éepar l’AUccam en partenariatavec Spectacle Vivant enLorraine et Arteca, on nepeut plus u le.

J.-M. Dandoy

La musique naît de l’écoute. John Cage nous a apprisà aimer les sons pour ce qu’ils sont. Les oiseaux ducompositeur Olivier Messiaen bien sûr mais surtout« le langage des oiseaux ». Ce spectacle devait êtreune invita on à écouter « le langage des oiseaux »,l’indicible, en reme ant un peu en cause noshabitudes d’écoute.

LA MUSIQUE DE CE SPECTACLEL’enjeu était ici de par r de sonorités ancestrales(percussions et instruments à sou e), trèsiden ées culturellement et de ques onner leurdimension contemporaine dans des jeux soittradi onnels (mélodico-rythmiques), soit plusabstraits (paysages sonores). Dans ce spectacle,certaines musiques ont été enregistrées, et d’autressont jouées en live. Malgré un système de di usiontrès sommaire (un système stéréo classique), un jeude confusion sonore est ainsi proposé. D’où provientvéritablement le son ? Qui joue ? Est-ce les oiseaux,le personnage ? Est ce le son de dedans l’oreille oude en dehors ?

« Ici encore, nous sommes tous égaux devant lachose sans mesure, et le silence du roi ou de l’esclave,en face de la mort, de la douleur, ou de l’amour,a le même visage, et cache sous son manteauimpénétrable des trésors iden ques. »M. Maeterlinck dans ‘Le trésor des humbles’,

EST-CE UN SPECTACLE POUR LES SOURDS ?Oui, il s’agit d’un spectacle tout public accessibleaux entendants. Ce mauvais jeu de mot a pour butde souligner la simplicité (et non le simplisme) desmodes d’expressions u lisés.Il s’agit d’une fable musicale, visuelle etinterna onale. Elle se souhaite accessible à tous, ausens où l’on n’u lise pas de mots.

Sébastien Coste

Ce e fable musicale sera présentée au CCAM lemercredi 28 et le vendredi 30 janvier.

Concernant ce spectacle et la compagnie Brounïak,plus d’infos sur h p://www.brouniak.com

Des plumes dans l’oreille (suite de la page 1)

Page 5: Raisonnances n°51 - Janvier 2015

Je me souviens... *

En mémoire de Dany FinanceDeux témoignages de proches rappellent qui fut Dany Finance pour le CCAM

Dany a été.Directeur humaniste, il a su me re en œuvrel’énergie nécessaire pour porter une maison

des jeunes et de la culture à hauteur d’une scènena onale.Toujours à l ‘écoute, il fédérait à ses côtés une équipesingulière qui souhaitait porter l’art et la culture auplus proche des citoyens. Il savait ce qu’il voulaitet avait la simplicité de le faire partager dans unengagement réciproque. Le centre culturel AndréMalraux est devenu sous sa direc on un lieud’échange, de rencontres et de créa on dans lesdomaines conjoints de la danse, qu’il a ec onnaitpar culièrement, mais aussi du théâtre, desmusiques improvisées, sans oublier la photographie.Sa préoccupa on de l’exigence ar s que et del’ac on culturelle, qu’il souhaitait transme reavec humilité dans un projet de structure porteurde valeurs éduca ves et citoyennes, a permis dedéployer sur le territoire de la Lorraine un ou ls decréa on et de di usion des arts et de la culture qui àsu rayonner à l’échelle interna onale.Son engagement était de tous les instants et sonéquipe le lui rendait sans compter.Un grand merci Dany d’avoir allumé les moteurs dece vaisseau régional qui saura encore trouver lesbons vents qui le portent.

Jean-Yves CAMUSPhotographe

Le discours qui suit a été prononcé au cours dela cérémonie d’adieu à Dany au crématorium deVandœuvre.

Fin 1976, Vandœuvre construisait son centre-ville avec une nouvelle mairie ainsi qu’un bâ- ment des né aux pra ques culturelles.

Dany Finance travaillait à l’aménagement, puisau démarrage de ce e nouvelle structure d’ani-ma on qui allait devenir le Centre culturel AndréMalraux.

Dany connaissait bien Vandœuvre où il avait dirigéla MJC Lorraine. Il savait bien que la di usion cultu-relle, avec, comme ou l, une salle de capacité mo-deste (220 places), ne perme rait pas d’accueillirdes spectacles grands-publics et qu’il faudraitconcentrer les e orts vers des ac vités ou des ré-pertoires parmi les plus exigeants.C’était une route di cile.

Pour ma part, j’habitais Vandœuvre et je nourris-sais des sympathies, voire quelques expériences,en ma ère d’images et de sons, qui m’ont donnéenvie de m’engager dans ce qui se faisait près dechez moi. De nombreuses choses nous rappro-

chaient Dany et moi. Nous é ons nés la même année,à quelques semaines d’intervalle. Nous avions fait desétudes très voisines, empruntant des parcours qui pas-saient par les mêmes bancs d’amphi et conduisaient auxmêmes diplômes. Notre engagement pour l’éduca onpopulaire et pour les pra ques ar s ques se croisaientsur les mêmes terrains. Et, pe t à pe t, pendant les 13années où j’ai présidé le Centre Culturel André Malraux,nos convergences ont scellé notre ami é.

En 1978, le CCAM a progressivement ouvert ses portesavec des ac vités tradi onnelles de MJC.Très vite, les pra ques culturelles qui s’y sont dévelop-pées étaient marquées par une grande exigence aussibien en ma ère de théâtre – (la proximité et l’accueil despectacles du Fes val Mondial du Théâtre y étaient peut-être pour quelque chose) – qu’en ma ère de cinéma -

( lms d’art et d’essai). Il en allait de même pour la danseou la musique.Les simples objec fs d’anima on d’une ville ont viteété dépassés pour s’engager dans des partenariats decréa on, de di usion et de forma on visant des niveauxrégionaux, na onaux et même interna onaux (je penseen par culier au Fes val Musique Ac on, créé en 1984et qui vient de clore sa 30ème édi on.)Les obstacles au développement ne manquaient pas.Dany, en conducteur d’une équipe mo vée, réussissaittoujours à forcer les résistances par l’argumenta on etla persuasion. Et, quand c’était nécessaire, par un coupde gueule toujours redouté.Dany avait un réel talent pour pulvériser les obstacles,convaincre ses contradicteurs et perme re que l’ob-jec f dé ni collec vement soit a eint. C’est ce qui apermis de rendre régulière la programma on de dansecontemporaine, de théâtre de recherche, d’ac ons deforma on des publics, la promo on des créa ons et desar stes régionaux, l’accueil de créateurs en résidence ettoutes ces pra ques qui cons tuent le quo dien d’unestructure culturelle dynamique.Dany, c’est ainsi qu’avec opiniâtreté, tu es parvenu àlever les doutes sur les capacités du Centre culturelauprès de partenaires comme ceux du ministère de laculture et que tu peux t’enorgueillir d’avoir, avec teséquipes, apporté les preuves a endues pour obtenir lalabellisa on au rang de « Scène na onale ».

Arle e, Catherine, Jean-Christophe, Isabelle, c’est àvous aussi que je pense. Vous venez de découvrir ré-cemment la nomina on de Dany dans l’ordre des Artset le res. Il ne s’en était jamais glori é. Il ne recherchaitpas les honneurs. S’il nous a qui és, son souvenir et sonexemple ne peuvent que renforcer votre convic on queson passage sur Terre laisse une empreinte dont vouspouvez être ers.

Va Dany, va retrouver Robert Doisneau dans son paysdes images. La tête haute, tu pourras lui vanter la réus-site d’une entreprise à laquelle, lui aussi, a magni que-ment contribué.

Michel SIMONPrésident d’honneur du CCAM

Impulser une dynamique, porter des valeurs

* Ouvrage de Georges Perec traitant des pe tes chosesdu quo dien et que Dany Finance se plaisait à citer

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Page 6: Raisonnances n°51 - Janvier 2015

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Bulletin édité par l’association loi 1901 "AUccam" - Rue de Parme - 54500 VANDŒUVREResponsable de la publication : Christian Vincent - Comité de rédaction : Jean-Marie Dandoy - PAO : Michel Simon - Dépôt légal en cours

Ne soyez pas seulement spectateur, soutenez l’ac on de l’associa on des usagers du centre culturel André Malraux. Adhérez ! Prenez votre carte !

montant de l’adhésion : 12 €

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Sur votre agenda

Prochains rendez-vous

en entrée libre

mardi 13 janvier à 19:00Galerie Robert DoisneauVernissage de l’exposition «Molitor 07»

samedi 17 janvier de 9:00 à 11:00Atelier de pratique artistique pour les 8 à 12 anssur la base du spectacle «Chrômatique» vu le vendredi 16 à 19 h 00 (surréservation et participation aux frais de 6 € intégrant l’entrée au spectacle)

Arts visuels : Full frame n°02Rencontre avec Alexandre del Torchio au CCAM proposée par l’AUccam

samedi 10 janvier 2015 de 11:00 à 13:00

mardi 24 février à 19:00Galerie Robert DoisneauVernissage de l’exposition XIV-XVIII

mardi 3 mars à 19:00Apéro-concert sous forme d’auberge espagnole au CCAM

samedi 14 mars de 11:00 à 13:00Arts visuels : Full frame n°03Rencontre avec HeeWon Lee au CCAM proposée par l’AUccam

samedi 14 mars à 16:00«Projet Grande Guerre»avec le quintette Gustatori et Heidi Brouzeng

NB / L’adhésion à l’AUccam, maintenue à 12€, passe à uneformule « à la saison ».

Comme tous les trois ans, la Scène Nationale vient de renouveller son Conseil d’Administration

MEMBRES DE DROITÉTAT

VILLE DE VANDŒUVRE

CONSEIL REGIONAL

MEMBRES DU BUREAU

M. le Directeur Général de la Création Artistique ou son représentantM. le Préfet de Région Lorraine ou son représentantM. le Directeur Régional des Affaires Culturelles ou son représentant

M. Stéphane Hablot, Maire de Vandœuvre ou son représentantM. Jean-Pierre Becker, Adjoint à la cultureM. Bruno Damoiseau, Conseiller municipalM. Skender Hekalo, Conseiller municipal

M. le Président du Conseil Régional de Lorraine ou son représentantM. Jean-Pierre Moineaux, Président de la Commission culture du CRL ou son représentantM. Bertrand Masson, Conseiller Régional délégué à la culture

M. Denis Grison, Président, membre associé par la VilleM. Arnaud Brossard, Vice-président, membre associé par la VilleM. Christian Vincent, Vice-président, membre associé par l’AUccamM. François Bousch, Secrétaire, membre associé par la Région LorraineM. Jean-Marie Dandoy, Secrétaire adjoint, membre associé par l’AUccamM. Frédéric Lapique, Trésorier, membre associé par l’AUccamMme Malika Djoudi, Trésorière adjointe, membre associée par l’AUccamM. Yannick Hoffert, membre associé par l’État

Le nouveau C.A. de la Scène Na onale est arrivé