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Ramayana de Valmiki illustré par les miniatures indiennes

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Présentation du très beau coffret Ramayana, en 7 volumes et 1700 pages, paru aux éditions Diane de Selliers

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Page 1: Ramayana de Valmiki illustré par les miniatures indiennes
Page 2: Ramayana de Valmiki illustré par les miniatures indiennes

Épopée védique fondatrice, chef-d’œuvre de la littérature indienne, le Rāmāyaṅaraconte la vie exemplaire du prince Rāma. Contraint par son père à l’exil, Rāmaquitte sa ville natale d’Ayodhyā pour mener une vie d’ascète dans la forêt, accompa-gné de son épouse Sītā et de son frère Lakṣmaṇa. Lorsque Rāvaṇa, le roi des démons,enlève Sītā et l’emmène sur l’île de Laṅkā, une guerre sanglante éclate, opposant lestroupes du redoutable Rāvaṇa et les armées d’ours et de singes, fidèles alliés deRāma. Le prince sort vainqueur de cet effroyable combat et retrouve son royaumeoù il est accueilli avec ferveur.

La profonde sagesse de Rāma, sa grandeur d’âme et sa force surnaturelle font de luiun héros légendaire vénéré non seulement en Inde, mais dans toute l’Asie du Sud-Est.Avatāra du dieu Viṣṇu, doué de toutes les qualités et pourvu des plus hautes vertus,il est l’incarnation du dharma, le protecteur du monde des vivants.

Cette édition rassemble pour la première fois l’intégralité de l’épopée du Rāmāyaṅaillustrée par sept cents miniatures indiennes. Dix ans de recherches dans le mondeentier ont été nécessaires pour sélectionner les plus belles peintures inspirées de cetexte sacré : un voyage éblouissant au cœur de l’art indien, dans un monde oniriqueplein de couleurs, de délicatesse et de poésie.

Amina Taha Hussein-Okada, conservateur en chef au musée des Arts asiatiquesGuimet, en charge des arts de l’Inde, accompagne chaque miniature d’un commentairenarratif, iconographique et symbolique. Elle offre ainsi un éclairage exceptionnel,didactique et esthétique, sur l’œuvre la plus illustrée de la culture indienne.

DIANE DE SELLIERS

« Qui donc est à présent en ce monde vertueux et vaillant,connaît le dharma et reconnaît les bienfaits, dit la vérité, est ferme dans ses observances, a une conduite pure et fait le bien de toutes les créatures, est à la fois savant et capable, paraît toujours d’humeur agréable, est maître de lui, a dominé sa colère, est resplendissant… Toi, grand ṛṣi, tu dois connaître un tel homme ! »

(Chant I, chapitre I.)

Vālmīki

Rāmāyaṇaillustré par les miniatures indiennes

du XVIe au XIXe siècle

Couverture :

RĀMA, SĪTĀ ET LAKṢMAṆA DANS LEUR ERMITAGE DE PAÑCAVAṬĪÉcole moghole sub-impériale, vers 1595-1605.Gouache et or sur papier. Collection Howard Hodgkin, en prêt à l’AshmoleanMuseum, Oxford.

À droite :

RĀMA DÉFIE JĀMADAGNYARajasthan, Kishangarh, seconde moitié du XVIIIe siècle.Gouache et or sur papier.Collection privée.

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SEPT CENTS MINIATURES ACCOMPAGNENT L’ÉPOPÉE EMBLÉMATIQUE DE L’INDE

Texte sacré et chef-d’œuvre de la littérature indienneLe Rāmāyaṅa est depuis toujours considéré comme un texte sacré, une œuvre majeure de la littérature indienne.La version la plus ancienne, attribuée à Vālmīki, est composéede sept chants et de vingt-quatre mille śloka ou distiques, soit quarante-huit mille vers.La légende veut que le dieu Brahmā invite l’ascète Vālmīki à écrire l’histoire de Rāma. Cette origine divine du texterenforce la dimension religieuse essentielle du Rāmāyaṅa,dans lequel les liens entre les hommes et les divinités sont constants.Issue de la littérature védique, cette œuvre contient tous les aspects du brahmanisme, à l’origine de l’hindouisme. Les personnages principaux de l’épopée, Rāma, Sītā et Lakṣmaṇa, incarnent les vertus les plus nobles, ils suivent le dharma, c’est-à-dire l’ensemble des lois et des qualitésnécessaires au maintien de l’équilibre du monde. Traduitedans de nombreuses langues, leur histoire est chantée et vénérée dans toute l’Asie du Sud.

Une source d’inspiration inépuisableÀ la fin du XVIe siècle, l’empereur moghol Akbar, qui régna de 1556 à 1605, soucieux de favoriser les échanges entrehindous et musulmans, fait traduire les œuvres majeures de la littérature classique indienne du sanscrit en persan et demande aux peintres de l’atelier impérial de les illustrer.Le Rāmāyaṅa est interprété de façon éblouissante et inspiredès lors nombre de manuscrits ultérieurs.Durant près de trois cents ans, des milliers de miniaturesindiennes sont créées dans les royaumes rajputs du Rajasthan,les collines du Punjab, les Sultanats du Deccan, ou encore à la cour moghole. Les plus belles sont reproduites dans cet ouvrage qui constitue un panorama sans précédent de la très riche tradition picturale de l’Inde.

Une iconographie éblouissanteDix années de recherches ont permis d’identifier près de cinq mille miniatures du Rāmāyaṅa, parmi lesquelles sept cents ont été sélectionnées en vertu de critères rigoureux et précis : style, beauté de la mise en page et de la composition, richesse et audace du chromatisme, mais aussi fidélité au texte du Rāmāyaṅa ou, au contraire,interprétation singulière des scènes.Cet éblouissant florilège est constitué d’œuvres majeuresprovenant des plus grands musées d’Inde, d’Europe, desÉtats-Unis, du Qatar, de Singapour, d’Australie et du Canada,et aussi d’œuvres méconnues, conservées dans le secret de collections privées. Une campagne photographique

sans précédent a été menée en Inde et dans le monde pour dévoiler ces richesses de l’art indien.Sont ainsi présentées dans cette édition des pages de l’exceptionnel manuscrit moghol, le premier manuscritillustrant le Rāmāyaṅa, commandité par l’empereur Akbar en 1588 ; il comprend cent soixante-seize miniatures dues aux plus grands artistes de la cour impériale et appartientau Maharaja Sawai Man Singh II Museum Trust de Jaipur.

Un éclairage unique sur la peinture indienneSix cents commentaires d’Amina Taha Hussein-Okadapermettent à chacun d’affiner son regard sur les miniatures et offrent au lecteur une meilleure compréhension de la culture, de la religion, des traditions et des rites indiens.Sa remarquable introduction sur l’illustration du Rāmāyaṅadans l’histoire de l’art indien présente les manuscrits les plus importants et les différentes écoles de peinture du XVIe au XIXe siècle.

Plus qu’une épopéeLa préface émouvante de B.N. Goswamy, professeur émérite en histoire de l’art à l’université du Punjab, à Chandigarh, grand spécialiste de l’école de peinture Pahari, dévoile la place fondamentale du Rāmāyaṅa dans la civilisation et la culture indiennes, et l’importance de son message respectueux du dharma. En évoquant sa propre relation au texte sacré, il nous montrequ’aujourd’hui encore le Rāmāyaṅa est un compagnon et un guide de chaque instant.

Une traduction de référenceL’intégralité du texte de Vālmīki est reproduite dans la traduction publiée en 1999 sous la direction de Madeleine Biardeau et Marie-Claude Porcher à la« Bibliothèque de la Pléiade », qui présente le Rāmāyaṅaen prose plutôt qu’en vers. Le rythme de l’épopée, le raffinement de la langue et la richesse pleine de poésie du récit y sont merveilleusement rendus.

Une lecture approfondieUn appareil critique publié dans un livret à part vientcompléter l’ensemble et permet d’approfondir la lecture. Le livret comprend des notes explicatives, un guide de prononciation du sanscrit, une présentation des chants,une chronologie situant l’émergence des grands rituelsbrahmaniques et la rédaction du Rāmāyaṅa, une généalogiedes démons, un répertoire des principaux héros, démons,divinités et lieux, ainsi qu’un éclairage sur la religion et les rites hindous.

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RĀMA REÇOIT L’AIDE DE MĀTALIÉcole Pahari, Guler ou Kangra, vers 1800.Gouache et or sur papier.Collection privée.

Monté sur le char du dieu Indra queconduit le cocher Mātali, Rāma affronteRāvaṇa, rivalisant avec son adversaire de flèches infaillibles et de traits incantés.Aux traits décochés par Rāvaṇa, aussitôttransformés en serpents venimeux dontles gueules béantes crachent sur Rāmavenin et feu ardent, le prince réplique en déversant sur son adversaire autant de flèches magiques consacrées à Garuḍa,monture du dieu Viṣṇu et ennemi invétérédes serpents. Au sortir de l’arc de Rāma,elles se transforment en de grands rapaces d’or que le peintre Pahari, non sans une insolite poésie, a figuré sous la forme d’un bel oiseau au plumagevert, évoquant davantage un perroquet.D’autres scènes annexes, chronologiquementantérieures à l’épisode principal, sont également figurées à la périphérie de la composition – conformément au principe de la narration continue cheraux imagiers de l’Inde. Traitées en réduction, les deux premières scènes se situent dans les cieux, au sein de nuéesépaisses dissimulant partiellement lespersonnages. Chevauchant sa monture,l’éléphant blanc Airāvata, le dieu Indraordonne à son cocher Mātali, en présencedes dieux assemblés, de se rendre surterre avec son char divin afin que Rāmapuisse y prendre place. Portant un casqueet une cuirasse argentés, Mātali est d’abordfiguré, mains jointes, devant Indra, puis conduisant à travers cieux le charresplendissant du roi des dieux. La scènesuivante est dépeinte à l’extrémité gauche de la page et montre Mātali saluant Rāma – qu’accompagnent Lakṣmaṇa et Vibhīṣaṇa – et l’invitant à monter dansle char divin qui lui assurera la victoire.

dieu aux mille yeux qui t’envoie ce char pour quetu triomphes. Voici le grand arc d’Indra et sa cui-rasse étincelante comme le feu, et ses traits res-plendissants comme le soleil, et sa lance éclatante,efficace. Monte sur ce char, valeureux prince, etsous ma conduite triomphe du rāk ṣasa Rāvaṇa

comme le grand Indra a triomphé desDānava.»

À cette invitation, Rāma, dont lasplendeur illumine les mondes, fit letour du char en saluant le cocher et yprit place. Alors s’engagea un duel pro-digieux, horrible, entre Rāma aux bras

puissants et le rāk ṣasa Rāvaṇa. Rāghava, habiledans le maniement des meilleures armes, brisad’un trait consacré aux gandharva le trait vouéaux gandharva que lui envoyait le roi des rāk ṣasa,d’un trait consacré aux dieux le trait voué auxdieux que décochait son ennemi. Mais le rôdeurde nuit, seigneur des rāk ṣasa, furieux, lança unnouveau trait plus terrible que les autres, consa-cré aux rāk ṣasa. De l’arc de Rāvaṇa, des flèchesornées d’or fondirent sur Kākutstha, transforméesen serpents au venin redoutable. Ces projectiles,serpents à la tête embrasée, vomissant un feuardent de leur gueule béante, épouvantables, fon-dirent sur Rāma : leur contact pareil à celui deVāsuki, leurs anneaux embrasés, leur redoutablevenin envahirent les points cardinaux et lesrégions intermédiaires.

Quand Rāma vit ces serpents se précipiter surlui au cœur de la mêlée, il fit apparaître un traitconsacré à Garuḍa, terrible, terrifiant. Au sortir del’arc de Rāghava, ces flèches à l’empennage d’or,éclatantes comme le feu, devinrent de grandsrapaces d’or : ces ennemis des serpents contre-attaquèrent et toutes les flèches-serpents si rapidesfurent brisées par celles de Rāma, ces flèchesGaruḍa qui changent de forme à volonté.

Furieux de la destruction de son traitmagique, Rāvaṇa, le seigneur des rāk ṣasa, inondaRāma d’effroyables torrents de flèches. D’un millierde dards il tourmenta Rāma aux exploits impéris-sables, puis blessa Mātali d’un flot de ses traits.Rāvaṇa visa et brisa l’étendard d’une seule flèche,il fit tomber dans la caisse son gonfanon d’or puis

Aiguillonné par les propos de Lakṣ maṇa, Rāg -hava, le valeureux destructeur des guerriers enne-mis, saisit son arc et y fixa de terribles flèches qu’ildécocha contre Rāvaṇa au cœur de la bataille.Alors le roi des rāk ṣasa, monté sur un autre char,courut sus à Kākutstha, comme Svarbhānu1 le fait

à Bhāskara ; debout sur son char, il riposta aumoyen de ses traits pareils à la foudre, commeune nuée qui martèle une haute montagne de sesaverses. De ses traits pareils à des brandons de feuavec leurs dorures, Rāma inondait Daśagrīva ; ilétait campé sur le sol, tandis que le rāk ṣasa ledominait du haut de son char, ce qui fit déclareraux dieux, aux gandharva et aux kinnara que lecombat n’était pas égal. Le meilleur des dieux, lemajestueux Śakra, entendant la remarque desImmortels, convoqua Mātali2 et lui dit : « Rejoinsvite avec mon char l’éminent Rāghava qui est àpied ; rends-toi sur terre et fais-le monter dansmon char ; rends ce grand service aux dieux !»

À cet ordre du roi des dieux, Mātali, le divincocher, inclina la tête et répondit : « Je pars aussi-tôt, Indra des dieux, pour remplir ma fonction decocher, dès que j’aurai attelé mon excellent charde mes coursiers bais.»

Le merveilleux char du roi des dieux était res-plendissant : sa caisse était incrustée d’or, il étaitdécoré de cent clochettes et étincelait autant que lesoleil levant ; son timon était fait d’émeraudes, ilétait attelé de nobles coursiers bais harnachés d’or,parés de plumets blancs, qui brillaient commel’astre du jour et portaient des caparaçons d’or ;un étendard à hampe d’or le surmontait. Obéis-sant au roi des dieux, Mātali y monta et quitta leciel pour rejoindre Kākutstha. Debout sur sonchar, brandissant son aiguillon, Mātali, le cocherdu dieu aux mille yeux, s’adressa à Rāma en joi-gnant les mains pour le saluer : « Noble Kākuts-tha, superbe destructeur de tes ennemis, c’est le

Au sortir de l’arc de Rāghava, ces flèches à l’empennaged’or, éclatantes comme le feu, devinrent de grandsrapaces d’or…

1 1 4 0 - C H A N T V I

C H A P I T R E C I I

Rāma reçoit l ’aide de Mātali. Reprise du duel

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HANUMĀN RAPPORTEDANS L’HIMĀLAYA LA MONTAGNE AUX HERBES MÉDICINALES( détail)Par Zayn al-‘Abidin.École moghole sub-impériale, vers 1597-1605.Gouache et or sur papier.Freer Gallery of Art (don de Charles Lang Freer),Washington.

ÉDITIONS DIANE DE SELLIERS

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Vālmīki

Rāmāyaṇaillustré par les miniatures indiennes du XVIe au XIXe siècle

Traduction intégrale sous la direction de Madeleine Biardeau et Marie-Claude Porcher.

Commentaires iconographiques et introduction d’Amina Taha Hussein-Okada, conservateur en chef au musée des Arts asiatiques Guimet, en charge des arts de l’Inde.

Préface de B.N. Goswamy, professeur émérite en histoire de l’art à l’université du Punjab, à Chandigarh.

7 volumes sous coffret illustré 29 X 27 cm

1 livretd’accompagnement

1700 pages

700 miniatures