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RAPPORT ANNUEL 2018

RAPPORT ANNUEL 2018 · 2019. 8. 6. · 4 RAPPORT ANNUEL 2018 MESSAGE DU PRESIDENT E n 2018, la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) a commémoré son 45 ème anniversaire

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RAPPORT ANNUEL 2018

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Rapport Annuel2018

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4RAPPORT ANNUEL 2018

MESSAGE DU PRESIDENT

En 2018, la Banque Ouest Africaine de

Développement (BOAD) a commémoré son

45ème anniversaire. A cette occasion, elle a

organisé, à Lomé les 14 et 15 novembre, un forum

sur le thème : «l’énergie solaire dans l’économie

des pays de l’UEMOA : état des lieux, enjeux et po-

litiques». La manifestation a été très instructive ;

les enseignements et recommandations qui en ont

résulté seront mis à profit à travers les politiques

et actions que les Etats membres de la Banque,

appuyés par leurs institutions et organes commu-

nautaires, auront à cœur de promouvoir avec

l’appui des partenaires.

La cérémonie d’ouverture du forum s’est tenue

sous la présidence du Président en exercice de la

Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement

de l’UEMOA, Son Excellence M. Alassane

OUATTARA, Chef de l’Etat de Côte d’Ivoire. Cette

manifestation a également enregistré la partici-

pation de Son Excellence M. Komi Sélom Klassou,

Premier Ministre du Togo, représentant le Chef de

l’Etat du Togo. Je voudrais, dans ces lignes, réité-

rer mes vifs remerciements à la Conférence des

Chefs d’Etat et de Gouvernement, pour le fort

soutien renouvelé, à cette occasion, à l’endroit de

la BOAD.

En 2018, les activités de la Banque se sont dérou-

lées dans un environnement économique et social

favorable. Au sein de l’UEMOA, en effet, le dyna-

misme économique amorcé depuis 2012 s’est

poursuivi au cours de l’exercice, avec un taux de

croissance de 6,6%. Celui-ci a été porté, tant par

le secteur tertiaire (activités bancaires, commerce),

que par la mise en œuvre des programmes natio-

naux ou régionaux de développement, en particu-

lier les programmes d’investissements agricoles

et ceux de modernisation des infrastructures à

caractère structurant.

Dans ce contexte, la Banque a poursuivi son sou-

tien aux économies par la mise à disposition de

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5RAPPORT ANNUEL 2018

MESSAGE DU PRÉSIDENT

financements d’un montant global de 426,8 mil-

liards FCFA. Les prêts et autres concours ainsi

consentis favoriseront la mise en œuvre de projets

d’investissement, dans des domaines divers, notam-

ment les infrastructures de transport, l’agriculture,

l’énergie, l’industrie et la promotion des PME / PMI.

Les financements de l’exercice portent le cumul des

engagements nets de la Banque à 5 311 milliards

FCFA au 31 décembre 2018, pour 1 149 opérations,

avec un taux de décaissement cumulé de 62,3%.

En matière de mobilisation de ressources, la nota-

tion « investment grade », confirmée par les

agences Moody’s et Fitch Ratings, à l’issue de la

revue annuelle 2018, donne à la Banque un accès,

dans de bonnes conditions, au marché financier in-

ternational. Néanmoins, l’institution continue d’en-

tretenir des relations fructueuses de coopération

avec les partenaires au développement. Dans ce

cadre, deux conventions bilatérales ont été signées,

pour un montant global de 45 millions de dollars

US (25,4 milliards FCFA). La Banque a poursuivi par

ailleurs la mobilisation de ressources auprès des

fonds environnementaux internationaux (FEM, FA et

FVC). Les ressources mobilisées dans ce cadre, sous

forme de dons, servent à la préparation ainsi qu’au

financement de projets sobres en carbone et rési-

lients vis-à-vis des effets du changement climatique.

Au plan interne, et s’agissant de gouvernance, de

même que de gestion des risques, l’année a notam-

ment été marquée par l’entrée en vigueur de la

norme IFRS 9 ainsi que d’une nouvelle calibration

des modèles de notation interne des contreparties.

Par ailleurs, les travaux se poursuivent quant aux

chantiers d’élaboration du ‘’Risk apetite frame-

work’’, du ‘’capital économique’’ et d’un dispositif

moderne de pilotage financier.

Pour finir, je voudrais renouveler l’expression de ma

profonde gratitude aux hautes Autorités de

l’UEMOA, pour le soutien constant apporté à la

BOAD. Je voudrais également remercier vivement

nos partenaires, pour leur confiance et leurs appuis.

Au personnel de la Banque, enfin, j’adresse mes fé-

licitations pour les résultats obtenus et mon encou-

ragement à poursuivre, sans relâche, les efforts au

service du développement des Etats membres.

CHRISTIAN ADOVELANDEPrésident de la BOAD

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7RAPPORT ANNUEL 2018

SOMMAIRE

LISTE DES SIGLES, ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS ..................................................................................................8TABLEAU SYNOPTIQUE SUR LA BOAD ET LES FINANCEMENTS MIS EN PLACE EN 2018......................................9FAITS MARQUANTS DE L’ANNÉE 2018.....................................................................................................................10

1. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL .............................................................................18 1. ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL ................................................................................................20 2. ENVIRONNEMENT DANS L’UEMOA .................................................................................................22 2.1. Situation économique .....................................................................................................................23

2.2. Développement humain..................................................................................................................24

2. RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018 ..............................................................................................26 1. TABLEAU D’ENSEMBLE ...........................................................................................................28

2. RÉALISATIONS PAR AXE STRATÉGIQUE .................................................................................32 2.1. Accélération de l’intégration régionale par un financement soutenu des infrastructures ..................33

A. Développement et interconnexion d’infrastructures de transport.................................................33

B. Suivi de la mise en œuvre de stratégies et programmes régionaux...............................................33

2.2. Soutien à la croissance inclusive, à la sécurité alimentaire et au développement durable ..................35

A. Développement d’infrastructures de base ...................................................................................35

B. Développement durable..............................................................................................................37

2.3. Accompagnement des entreprises et des Etats, développement de l’ingénierie du financement

et des services..................................................................................................................................39

A. Promotion du Partenariat Public-Privé (PPP).................................................................................39

B. Soutien au développement des industries et à l’émergence d’entreprises d’envergure régionale.......41

2.4. Approfondissement du processus de mobilisation de ressources......................................................43

A. Conventions signées en 2018.....................................................................................................43

B. Concours approuvés par le Conseil d’Administration...................................................................43

C. Mobilisation de ressources sur les marchés de capitaux ...............................................................43

D. Ressources de bonification..........................................................................................................43

E. Coopération et promotion de partenariats ..................................................................................43

2.5. Mise en phase de la gestion et de la gouvernance...........................................................................44

A. Sécurité juridique des opérations ................................................................................................44

B. Action marketing et communication ...........................................................................................44

C. Ressources humaines..................................................................................................................45

D. Gestion du patrimoine, sécurité des personnes et des biens ........................................................46

E. Suivi-évaluation des opérations et gestion du savoir ....................................................................46

F. Gouvernance, système de contrôle et gestion des risques ............................................................48

G. Modernisation et sécurisation du système d'information.............................................................49

H. Gestion financière ......................................................................................................................50

THÈME DE L’ANNÉE : L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA : ÉTAT DES LIEUX, ENJEUX ET PERSPECTIVES . . . .52

ANNEXES .............................................................................................................................................................74

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8RAPPORT ANNUEL 2018

LISTE DES SIGLES, ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS

AFD : Agence Française deDéveloppement

AIBD : Aéroport International BlaiseDiagne

BAD : Banque Africaine deDéveloppement

BADEA : Banque Arabe pour leDéveloppement Economique enAfrique

BCEAO : Banque Centrale des Etats del'Afrique de l'Ouest

BEI : Banque Européenned’Investissement

BID : Banque Islamique deDéveloppement

BIDC : Banque d’Investissement et deDéveloppement de la CEDEAO

BOAD : Banque Ouest Africaine deDéveloppement

BTP : Bâtiments, Travaux Publics

CCNUCC : Convention Cadre des NationsUnies sur les ChangementsClimatiques

CEDEAO : Communauté Economique desEtats de l’Afrique de l’Ouest

COP : Conférence des Parties

CPCS : Canadian Pacific ConsultingServices

CRC : Centre Régional deCollaboration

FCFA : Franc de la CommunautéFinancière Africaine

FDC : Fonds de Développement et deCohésion

FDE : Fonds de DéveloppementEnergie

FED : Fonds Européen deDéveloppement

FEM : Fonds pour l’EnvironnementMondial

FMI : Fonds Monétaire International

IAS/IFRS : International AccountingStandards / InternationalFinancial Reporting Standard

ICOR : Incremental Capital OutputRatio

IDH : Indice de DéveloppementHumain

IPP : Producteur Indépendantd’Energie

IRED : Initiative Régionale pourl’Energie Durable

IRENA : International Renewable EnergyAgency

KfW : Kreditanstalt für Wiederaufbau(Etablissement de crédit pour lareconstruction, de droit publicallemand)

Mds FCFA : Milliards Francs CFA

OCDE : Organisation de Coopération etde DéveloppementEconomiques

OMVS : Organisation pour la Mise enValeur du fleuve Sénégal

PACITR : Programme d'ActionsCommunautaire desInfrastructures et du TransportRoutier

PCD : Programme Communautaire deDéveloppement de la CEDEAO

PER : Programme EconomiqueRégional

PIR : Programme Indicatif Régional

PMA : Pays les Moins Avancés

PME-PMI : Petites et Moyennes Entreprises- Petites et Moyennes Industries

PPIAF : Fonds de Conseil enInfrastructure Publique-privée

PPP : Partenariat Public-Privé

PTF : Partenaire Technique et Financier

SAP : Systems, Applications andProducts for data processing

UE : Union Européenne

UEMOA : Union Economique et MonétaireOuest Africaine

URDPPP : Unité Régionale deDéveloppement de Projets enPartenariat Public-Privé

WAPP : West African Power Pool(Système d’Echanges d’EnergieElectrique Ouest Africain)

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9RAPPORT ANNUEL 2018

TABLEAU SYNOPTIQUE ET LES FINANCEMENTS 2018

Date de création 14 novembre 1973 Démarrage des activités opérationnelles en 1976 Actionnaires - Etats membres de l’UEMOA : Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire,

Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo - BCEAO (Banque centrale) - Actionnaires non régionaux : Allemagne, BAD, BEI, Belgique, France,

Inde, République Populaire de Chine, Royaume du Maroc

Mission Promouvoir le développement équilibré des Etats membres etcontribuer à la réalisation de l'intégration économique de l’Afrique del’Ouest

Vision BOAD : une banque de développement forte, pour l’intégration et latransformation économiques en Afrique de l’Ouest

Capital autorisé au 31/12/2018 1 155 milliards FCFA Capital souscrit au 31/12/2018 1 103,6 milliards FCFA Total bilan au 31/12/2018 2 568,2 milliards FCFAEffectif opérationnel de la Banque au 31/12/2018 295 agents

Financements en 2018 43 opérations pour un total de 426,8 milliards FCFA, sous forme de :

Prêts directs : 393,3 milliards FCFA, soit 92,1% Prêts indirects : 20,0 milliards FCFA soit 4,7% Participations : 13,5 milliards FCFA, soit 3,2%

Répartition des financements par catégorie d’emprunteurs :

Secteur non marchand : 246,7 milliards FCFA, soit 57,8% Secteur public marchand : 70,6 milliards FCFA, soit 16,5% Secteur privé : 109,5 milliards FCFA, soit 25,7%

Répartition des financements selon la catégorie

Projets nationaux : 388,1 milliards FCFA, soit 90,9% Projets régionaux : 38,7 milliards FCFA, soit 9,1%

Engagements nets cumulés, 1976 – 2018 5 311 milliards FCFA (soit 8,1 milliards d’euros) pour 1 149 opérations.

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10RAPPORT ANNUEL 2018

FAITS MARQUANTS DE L’ANNÉE 2018

2 janvierEntrée en vigueur de la norme IFRS 9 et calibration des modèles de notation interne

27 mars et 4 avril Maintien des ratings investmentgrade de la Banque

10-11 avril Organisation d’un atelier de lancement de lapréparation du projet régional d’appui à lagestion durable des déchets et de réductiondes émissions d’UPOPs ainsi que de mercuredans les Pays de l’UEMOA

27 juin Approbation du Projetde transformationagro-alimentaire auTogo (Région de Kara)

9 janvierOrganisation d’un atelier régional sur la promotion de l’agriculture climato-intelligente

7 juin Participation, à Bruxelles, à uneconférence de haut niveau,organisée par l’UE, sur la créationd’emplois, la croissance et lacompétitivité en Afrique de l’Ouest

27 juin 109ème session ordinairedu CA de la BOAD

5 au 10 juillet Participation à la 7ème

réunion du Comité deHaut Niveau sur laSécurité Alimentaire etNutritionnelle (CHN-SAN)

27 août et 2 septembreLancement de 02 concours BOAD : le 1er sur« l’Empreinte BOAD », et le 2ème pour lesstart-up opérant dans les énergiesrenouvelables dans l’UEMOA

18-19 septembreAtelier de restitution et dedissémination de l’étude relative au renforcement des capacités pour le développement des PPP au sein de l’UEMOA

21 mars 108ème session ordinairedu CA de la BOAD

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11RAPPORT ANNUEL 2018

FAITS MARQUANTS DE L’ANNÉE

20 novembre Atelier de validation du rapportd’évaluation du portefeuille de projets non marchands financés, de 2000 à 2015, par la BOAD au Togo

19 septembre 110ème session ordinairedu CA de la BOAD

20 septembreLancement officiel du Projet Banque mondiale /UEMOA de promotion du financement de l’habitatabordable dans l’UEMOA

2-3 octobre Journées Portes Ouvertesde la BOAD à Dakar (Sénégal)

13 novembre Inauguration de la Cité BOAD

14-15 novembre Commémoration du 45ème anniversaire de laBOAD et forum sur l’énergie solaire dansl’économie des pays de l’UEMOA

5-6 décembre Maintien de la certificationISO 27001 du Système deManagement de la Sécuritéde l’Information

17 décembre Participation à la réunion du Groupeconsultatif sur le financement de la phase IIdu Plan Sénégal Emergent (PSE)

19 décembre 111ème session ordinaire du CA de la BOAD

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2 janvier

Entrée en vigueur de la norme IFRS 9 et calibration des modèles de notation interne

En vue de se conformer aux standards internatio-naux, la Banque a adopté, à compter de janvier2018, la norme comptable IFRS 9. Cette démarchea notamment induit une refonte de sa méthode dedépréciation des instruments financiers. La dépré-ciation desdits instruments est désormais détermi-née à partir des probabilités de défaut associées àchaque contrepartie notée.

La Banque a par ailleurs procédé à une calibrationde ses modèles de notation interne, avec le passagede trois modèles de notation à six, d’une part, etd’autre part l’établissement d’un « masterscale in-terne » bâti en se fondant sur celui du ConsortiumGlobal Energing Markets (GEMS). Celui-ci est un ré-férentiel partagé par plusieurs banques multilaté-rales ou européennes de développement.

9 janvier

Organisation d’un atelier régional sur lapromotion de l’agriculture climato-intelligente

A cette date, la Banque a organisé, à son siège àLomé (Togo), un atelier régional de validation de laproposition complète du projet de promotion del’agriculture climato-intelligente en Afrique de l’Ouest.

Ce projet est le fruit d’une collaboration entre laBanque et d’autres institutions ou organes sous-ré-gionaux tels que la Commission de la CEDEAO et laCommission de l’UEMOA.

Il sera déployé dans cinq pays (Bénin, Burkina,Ghana, Niger, Togo) et contribuera à la réalisationd’une croissance inclusive, à la sécurité alimentaireet à la mobilisation de ressources concessionnellesou de don, auprès des mécanismes financiers de laConvention Cadre des Nations Unies sur les Chan-gements Climatiques.

21 mars

108ème session ordinaire du CA de la BOAD

Le Conseil d’administration de la Banque Ouest Afri-caine de développement s’est réuni à Dakar au Sé-négal et a approuvé de nouvelles opérations pour unmontant total de 190 milliards F CFA et une prise departicipation pour un montant de 5 milliards FCFA

27 mars et 4 avril

Maintien des ratings investment grade de laBanque

La Banque a accueilli les missions annuelles de revuede deux agences internationales de notation, à sa-voir Moody’s et Fitch Ratings. Au terme de leurs di-ligences, les deux agences ont confirmé les notesattribuées depuis l’année 2015, à savoir Baa1 stable(pour Moody’s) et BBB stable (pour Fitch).

12RAPPORT ANNUEL 2018

FAITS MARQUANTS DE L’ANNÉE

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10 -11 avril

Organisation d’un atelier de lancement de lapréparation du projet régional d’appui à lagestion durable des déchets et de réductiondes émissions d’UPOPs ainsi que de mercuredans les Pays de l’UEMOA

Il s’est tenu au siège de la Banque à Lomé, un atelierde lancement de la préparation du projet en objet.L’atelier s’inscrivait dans le cadre du respect des pro-cédures de formulation et de soumission de projetsau Fonds pour l’Environnement Mondial. Quant auprojet, il a pour objet de soutenir la promotiond’une économie circulaire, dans le domaine de lagestion des déchets solides (biomédicaux, élec-triques et électroniques, etc.) et la réduction desémissions de gaz à effet de serre liées à la mauvaiseconservation desdits déchets dans les pays cibles.

7 juin

Participation, à Bruxelles, à une conférence dehaut niveau, organisée par l’UE, sur la créationd’emplois, la croissance et la compétitivité enAfrique de l’Ouest

En marge de la 5ème réunion du Comité d’OrientationStratégique du PIR UE-Afrique de l’Ouest, tenue àBruxelles, le Président de la BOAD a participé à laconférence de haut niveau sur la création d’emplois,la croissance et la compétitivité en Afrique de l’Ouest.Organisée conjointement par la Commission del’Union Européenne et les Commissions de la CEDEAOet de l'UEMOA, cette conférence a réuni de nombreuxreprésentants du secteur privé, de banques de déve-loppement, de même que des autorités gouverne-mentales des pays d’Afrique de l’Ouest. L’évènementavait pour objet d’échanger sur la manière d’améliorerle climat des investissements en appui au secteur privé,en vue de favoriser l'émergence de nouvelles oppor-tunités d’affaires et d'emplois pour les jeunes.

27 juin

Approbation du Projet de transformation agro-alimentaire au Togo (Région de Kara)

Dans le cadre d’un programme d’implantation de 10agropoles au Togo, la Banque a cofinancé la mise enœuvre de la 1ère phase du projet de transformationagroalimentaire au Togo.

Le projet a pour objectif de créer, dans un périmètrerestreint et aménagé, un maximum de conditions éco-nomiques, juridiques et logistiques favorables pourque des investisseurs privés s’intéressent au secteuragricole et s’y installent.

Il porte, entre autres, sur l’aménagement d’un agro-parc de 46 ha, la construction de barrages, l’aména-gement de zones d’activités agricoles planifiées, debas-fonds, de pistes, l’électrification de villages et lamise en place de centres de transformation agricole.

27 juin

109ème session ordinaire du CA de la BOAD

La Banque Ouest Africaine de Développement(BOAD) a tenu la 109ème session ordinaire de sonconseil d’administration à son siège à Lomé, au Togo.Les administrateurs y ont approuvé onze (11) nou-velles opérations dont sept (07) prêts à moyen et longtermes pour un montant total de 90,8 milliards FCFA,une ligne de refinancement pour un montant de 10milliards FCFA, un prêt à court terme d’un montantde 5 milliards FCFA et deux prises de participationpour un montant de 6 milliards FCFA.

13RAPPORT ANNUEL 2018

FAITS MARQUANTS DE L’ANNÉE

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5 au 10 juillet

Participation à la 7ème réunion du Comité deHaut Niveau sur la Sécurité Alimentaire et Nu-tritionnelle (CHN-SAN)

Le CHN-SAN, que préside le Chef de l’Etat du Niger,S.E. M. Issoufou MAHAMADOU, a tenu sa 7ème réu-nion le 10 juillet à Niamey. La rencontre avait no-tamment pour objectif de renouveler laconcertation sur les voies adaptées pour la promo-tion de la sécurité alimentaire et de la transforma-tion durable de l’agriculture dans l’espace UEMOA.

27 août et 2 septembre

Lancement de 02 concours BOAD : le 1er sur«l’Empreinte BOAD», et le 2ème pour les start-upopérant dans les énergies renouvelables dansl’UEMOA

La BOAD a organisé les deux concours dans le cadrede la commémoration de son 45ème anniversaire. Le1er a donné lieu à la sélection de photos portant surdes projets financés par la BOAD dans ses Etats mem-bres. Le 2ème était orienté sur les initiatives et projetsinnovants promus par des Start up évoluant dans ledomaine des énergies renouvelables, notammentl’énergie solaire. Ce deuxième concours visait une va-lorisation des compétences de développeurs locauxet la promotion d’emplois verts.

Le grand prix de la photographie a été décerné à unMalien, pour une photo de l’échangeur de Ségouau Mali.

Pour le concours de Start up, face aux atouts respec-tifs des deux meilleurs dossiers, deux prix ont été dé-cernés : le 1er à un Togolais, promoteur d’un projet

de groupes électro-solaires KYA-SoP, et le 2ème à unSénégalais, pour un “projet de pompe à eau solaireintelligente“, avec une plateforme digitale de forma-tion et de commercialisation.

Les deux lauréats du 2ème concours bénéficieront parailleurs de l’accompagnement, sur 06 mois, d’unéquipementier danois, de même que d’une semainede formation au Centre de l’entrepreneuriat de l’Uni-versité technique du Danemark.

18-19 septembre

Atelier de restitution et de dissémination del’étude relative au renforcement des capacitéspour le développement des PPP au sein del’UEMOA

L’Unité Régionale pour le Développement des PPP(URDPPP), en partenariat avec la Commission del’UEMOA et le PPIAF, a organisé les 18 et 19 sep-tembre, au siège de la BOAD à Lomé, un atelier derestitution et de dissémination de l’étude en objet,réalisée sur un financement de la Banque mondiale.

Ont pris part à l’atelier, les représentants des diffé-rentes Cellules ou Directions en charge des PPP dansles pays membres de l’UEMOA, d’autres représen-tants des Etats membres, la Banque mondiale, lePPIAF, la BAD, la BIDC, l’AFD et l’OMVS.

L’étude en objet vise : i) un renforcement du cadreinstitutionnel régional, pour la mise en œuvre desPPP dans l’espace de l’UEMOA, ii) un appui à l’har-monisation des stratégies de PPP au sein de l’UE-MOA, iii) et, enfin, la facilitation d’une plus grandefréquence, ainsi que de la mise en œuvre de projetsPPP à l’échelle régionale ou même nationale.

14RAPPORT ANNUEL 2018

FAITS MARQUANTS DE L’ANNÉE

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19 septembre

110ème session ordinaire du CA de la BOAD

La 110ème réunion du Conseil d’administration de laBOAD s’est tenu à Abidjan en Côte d’ivoire. Aucours de cette réunion, les administrateurs ont ap-prouvé neuf (09) nouvelles opérations dont six (06)prêts à moyen et long termes pour un montant totalde 74 milliards FCFA, deux prêts à court terme d’unmontant de 16 milliards FCFA et une prise de parti-cipation pour un montant de 2,5 milliards FCFA.

20 septembre

Lancement officiel du Projet Banque mondiale /UEMOA de promotion du financement del’habitat abordable dans l’UEMOA

Le 20 septembre à Abidjan, le Président du Conseildes Ministres de l’UMOA, M. Romuald WADAGNI,Ministre de l’Economie et des Finances du Bénin, aprocédé au lancement officiel du Projet en objet.Ont également participé à la manifestation, des Mi-nistres de l’Union en charge des finances ou de l’ha-bitat, des Chefs d’institutions de l’UEMOA, desreprésentants de PTF dont la Banque mondiale.

Le projet a pour objectif d'élargir l'accès au finan-cement du logement à long terme, dans l'UEMOA.Il sera mis en oeuvre sur la base de prêts et d'ac-tions d’assistance technique (voir le rapport annuelBOAD 2017).

2-3 octobre

Journées Portes Ouvertes de la BOAD à Dakar(Sénégal)

Les 2 et 3 octobre, la Banque a organisé des journéesPortes Ouvertes à Dakar, au Sénégal.

L’objet de la manifestation était de faire connaîtredavantage les produits et services de l’institution, depromouvoir encore plus son image, et de renforcerle lien de proximité avec le public cible de cet Etatmembre.

La rencontre a successivement revêtu deux formes :i) d’abord celle d’un atelier d’information, à l’endroitdes journalistes et des collectivités territoriales, sur lastratégie et l’engagement de la BOAD en matière definance climat ; ii) ensuite celle d’une séanced’échanges avec les acteurs du secteur privé.

Globalement, elle a mobilisé plus de 100 participantsreprésentant l’administration publique, des institu-tions financières nationales ou internationales, desorganismes publics ou privés, des entreprises, ainsique des professionnels de médias.

13 novembre

Inauguration de la Cité BOAD

Le Président de la BOAD et le Ministre togolais del’Economie et des Finances ont inauguré, à Lomé,la Cité BOAD construite par la Banque en faveur deson personnel, sur décision de son Conseil d’Admi-nistration.

15RAPPORT ANNUEL 2018

FAITS MARQUANTS DE L’ANNÉE

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16RAPPORT ANNUEL 2018

FAITS MARQUANTS DE L’ANNÉE

La mise en œuvre de cet important projet immobi-lier s’inscrit dans le cadre de la politique d’émulationet de motivation du Personnel, de même que dansle cadre d’actions sociales visant à assurer un envi-ronnement de vie sécurisé aux agents. Elle relèveégalement d’une dynamique d’accompagnementde la politique nationale de l’habitat et du dévelop-pement urbain du pays hôte.

Réalisée à Baguida, à 14 km du centre-ville, sur unsite d’une superficie de 7,62 ha appartenant à laBanque, la Cité comprend : i) 134 villas entièrementsécurisées et connectées, ii) 3,50 km de voiries etréseaux divers (routes bitumées, caniveaux couverts,électricité et éclairage public, adduction d’eau po-table, connexion à la fibre optique), iii) des infra-structures sportives et sociales (centre de loisirs)construites sur un terrain de 8 000 m² mis à dispo-sition par la République Togolaise, et iv) 1,26 km devoies limitrophes bitumées.

14-15 novembre

Commémoration du 45ème anniversaire de laBOAD et forum sur l’énergie solaire dansl’économie des pays de l’UEMOA

La cérémonie d’ouverture de cette commémoration aété rehaussée par la présence de Son Excellence M. Alassane OUATTARA, Président de la Républiquede Côte d’Ivoire, Président en exercice de la Conférencedes Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA,

de même que par celle de M. Komi Sélom KLASSOU, Premier Ministre du Togo, représentant le Chef del’Etat Togolais.

Les travaux du Forum ont été organisés autour detrois panels qui ont respectivement porté sur lesthèmes ci-après : i) faire décoller et développer l’éco-nomie du solaire en zone UEMOA, ii) finance climatet mobilisation de ressources, iii) témoignages croiséssur fond d’expérience.

Des conclusions issues de ce Forum font l’objet de lapartie thématique de ce rapport annuel.

20 novembre

Atelier de validation du rapport d’évaluationdu portefeuille de projets non marchandsfinancés, de 2000 à 2015, par la BOAD au Togo

Cet atelier, organisé au siège de la Banque, avaitpour objectifs de susciter des échanges autour desprincipales conclusions et recommandations formu-lées dans le rapport d’évaluation. Il s’est égalementagi de partager les expériences des participants surles problématiques soulevées par l’évaluation, et fi-nalement de convenir des conditions de validationdu rapport.

Au terme des échanges, les participants (une qua-rantaine) se sont félicités de l’initiative d’une telleévaluation et ont validé le rapport soumis.

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17RAPPORT ANNUEL 2018

FAITS MARQUANTS DE L’ANNÉE

5-6 décembre

Maintien de la certification ISO 27001 duSystème de Management de la Sécurité del’Information

La Banque a passé avec succès l’Audit de Surveillancen°2 de son Système de Management de la Sécuritéde l’Information, réalisé par l’Organisme de Certifi-cation AFNOR. Ceci lui a permis de maintenir sa Cer-tification ISO 27001, Version 2013.

17 décembre

Participation à la réunion du Groupeconsultatif sur le financement de la phase II duPlan Sénégal Emergent (PSE)

Le 17 décembre à Paris, la Banque a participé à laréunion du Groupe consultatif pour le financementde la phase II du PSE. La manifestation a été orga-nisée par le Gouvernement du Sénégal, au Bureaurégional de la Banque mondiale.

La rencontre, qui visait une mobilisation des parte-naires du Sénégal, de même que celle d’autres in-vestisseurs publics ou privés, pour le financementde la deuxième phase du PSE, a été couronnée de succès.

19 décembre

111ème session ordinaire du CA de la BOAD

3 projets ont été approuvés pour un montant de 15, 21 Milliards de FCFA lors de la 111ème réunion duconseil d’administration de la BOAD tenue à Dakar(Sénégal) portent à 5 308,71 milliards FCFA, le cumuldes engagements (toutes opérations confondues) dela BOAD depuis le début de ses activités.

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ENVIRONNEMENTÉCONOMIQUE ETSOCIAL

1

Cultivateur à Molodo au Mali

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19RAPPORT ANNUEL 2018

La croissance del’économie mondiale estestimée à 3,7% en 2018

Le taux de croissance dela zone UEMOA s'estétabli à 6,6% en 2018

L’Union Africaine aspire, àtravers son agenda 2063 à« une Afrique prospèrefondée sur une croissanceinclusive et undéveloppement durable ».

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20RAPPORT ANNUEL 2018

ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL

ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

Tour Postel à Abidjanen Côte d'Ivoire

1« En Afrique subsaharienne, la croissance s’établirait à 2,9% en 2018, tout comme en2017, en partie due à une amélioration des perspectives de croissance au Nigéria sousl’influence positive d’un redressement de la production et des cours du pétrole. »

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21RAPPORT ANNUEL 2018

ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL

La croissance de l’économie mondiale est estimée à3,7% en 2018, contre 3,8% en 2017. Cette légèrebaisse résulte en partie d’un ralentissement de l’acti-vité, notamment en Allemagne, en lien avec l’intro-duction de nouvelles normes antipollution dansl’industrie automobile, et en Italie, du fait des risquessouverains et financiers qui ont pesé sur la demandeintérieure. Les augmentations de droits de douane auxEtats-Unis et en Chine au cours de l’année 2018 ontégalement eu des impacts négatifs sur le niveau del’activité mondiale.

Dans les pays avancés, la croissance devrait s’établir à2,3% en 2018 contre 2,4% en 2017, en liaison avec labaisse de l’activité dans la zone euro, soit 2,4% en 2017et 1,8% en 2018. Aux Etats-Unis, par contre, la crois-sance atteindrait 2,9% en 2018 contre 2,2% en 2017.

Les pays émergents et en développement connaissentégalement une légère diminution de leur croissance,

laquelle se situerait à 4,6% en 2018 contre 4,7% en2017, malgré une accélération de l’économie indienne(7,3% en 2018 contre 6,7% en 2017). En Chine, lacroissance a ralenti, passant de 6,9% en 2017 à 6,6%en 2018, en lien notamment avec le durcissement dela règlementation du secteur financier, le fléchissementde la demande extérieure et les tensions commercialesavec les Etats-Unis.

En Afrique subsaharienne, la croissance s’établirait à2,9% en 2018, tout comme en 2017. Cette situationserait en partie due à une amélioration des perspec-tives de croissance au Nigéria (1,9% en 2018 contre0,8% en 2017), sous l’influence positive d’un redres-sement de la production et des cours du pétrole. EnAfrique du Sud, cependant, la croissance ressortirait à0,8% en 2018 contre 1,3% en 2017, en liaison avecle climat d’incertitude à l’approche des élections gé-nérales de 2019.

0

1

2

3

4

5

2018201720162015

Afrique subsahariennePays émergents et en développement

Zone EuroPays avancésMonde

Graphique 1Evolution de l’activité économique sur la période 2015-2018

Sources : WEO (FMI, janvier 2019)

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22RAPPORT ANNUEL 2018

ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL

ENVIRONNEMENT DANS L’UEMOA2

« La zone UEMOA réalise depuis 2012 des performances économiques appréciables, dansun contexte de maitrise de l’évolution des prix, avec un taux de croissance annuel moyen

de 6,3%, sensiblement supérieur à celui de l’Afrique subsaharienne. »

Echangeur au carrefourde Markala au Mali

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23RAPPORT ANNUEL 2018

ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL

La zone UEMOA réalise depuis 2012 des performanceséconomiques appréciables, avec un taux de croissanceannuel moyen de 6,3%, sensiblement supérieur à celui

de l’Afrique subsaharienne, qui ressort à 3,3%. Cesperformances s’inscrivent dans un contexte de maitrisede l’évolution des prix (cf. graphique ci-après).

Taux de croissance du PIB en volume

2018201720162015201420132012

Taux d'inflation annuel (glissement des indices moyens en %)

0

1

2

3

4

5

6

7

8

-0,5

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

Graphique 2

Evolution du taux de croissance et du taux d’inflation de la zone UEMOA

Source : Commission de l’UEMOA, Rapport d’exécution de la Surveillance Multilatérale, déc. 2018

2.1. SITUATION ECONOMIQUE

Pour l’année 2018, le taux de croissance dans la zones’établirait à 6,6% comme en 2017. Une tendancehaussière du taux de croissance est attendue dans tousles États membres et serait portée par une améliorationdes performances de tous les secteurs.

La bonne tenue du secteur primaire serait en rapportavec des conditions climatiques favorables et la pour-suite des efforts d’investissement dans le cadre de lamise en œuvre des programmes nationaux de dévelop-pement agricole dans les Etats membres. Au niveau dusecteur secondaire, l’activité serait stimulée par unebonne tenue des Bâtiments et Travaux Publics, en liaisonavec la poursuite des travaux de construction d’infra-structures de base et les bons résultats obtenus dans lesindustries extractives. Les performances du secteur ter-tiaire seraient notamment portées par le commerce, lestransports et les télécommunications.

Par pays, le taux de croissance en 2018 se présenteraitcomme suit : Bénin (6,8%), Burkina (6,7%), Côted’Ivoire (7,7%), Guinée-Bissau (3,8%), Mali (5,1%),Niger (5,2%), Sénégal (6,8%) et Togo (4,8%).

La hausse des prix est restée modérée en 2018, au re-gard de l’évolution des cours des produits alimentairessur le marché international, du niveau des cours du pé-trole et des perspectives de production vivrière dans larégion.

Pour 2019, les perspectives indiquent un taux de crois-sance qui se situerait à 7,0%, lègèrement au dessus dela performance de 2018 (+6,6%).

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24RAPPORT ANNUEL 2018

ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL

Source : Rapport sur le développement humain 2018 du PNUD

0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6

Bénin

Sénégal

Togo

Côyr d'Ivoire

Guinée Bissau

Mali

Burkina Faso

Niger 0,354

IPM

0,423

0,427

0,455

0,492

0,503

0,515

0,505

IDH

Graphique 3

Niveaux de l’IDH et de l’indice de pauvreté multidimensionnelle2 (IPM) en zone UEMOA

En dépit d’une croissance soutenue sur sept annéesconsécutives, de l’ordre de 6,3% en moyenne, la zoneUEMOA, à l’instar de nombreux pays africains, estconfrontée à une persistance de la pauvreté, qui en-trave le processus de développement durable.

Selon le rapport sur le développement humain 2018du PNUD, au nombre des principaux facteurs explica-tifs de la stagnation susvisée, il y a la pénurie d’emploisde qualité en particulier pour les jeunes, les inégalitésde tous genres, la croissance démographique, un accèslimité aux services sociaux de base (éducation, santé,

eau potable et assainissement, etc.) ainsi qu’auxmoyens de production. Les Etats membres sont depuis1990 classés parmi les pays à développement humainfaible ; avec en 2017, un indice de développement hu-main1 (IDH) qui varie entre 0,354 pour le Niger et0,515 pour le Bénin (cf. graphique ci-après), en des-sous de la moyenne subsaharienne (0,537). Les paysqui ont un IDH plus élevé sont également ceux qui en-registrent un plus faible niveau de pauvreté multidi-mensionnelle, comme l’indique le graphique 3 (Bénin,Sénégal et Togo).

2.2. DEVELOPPEMENT HUMAIN

Consciente des défis auxquels font face les pays afri-cains, l’Union Africaine aspire, à travers son agenda2063, adopté en 2015, à « une Afrique prospère fon-dée sur une croissance inclusive et un développementdurable ». C’est dans ce cadre qu’elle a produit en

2018, en collaboration avec l’OCDE, un rapport surles dynamiques du développement en Afrique, en vuede susciter un dialogue sur les politiques et d’appro-fondir les réflexions.

1 L'indice de développement humain est un indice composite, qui prend en compte trois dimensions fondamentales du développement humain, à savoir l’espérance de vie à la naissance ; l’accès à l’éducation et le revenu national brut par habitant.

2 L'indice mondial de pauvreté multidimensionnelle (IPM) identifie de multiples privations au niveau des ménages, en matière de santé, d'éducation et de niveau de vie.

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25RAPPORT ANNUEL 2018

ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL

Avec comme thème « Croissance, emploi et inégali-tés», le rapport susvisé met en évidence la persistancedes inégalités ainsi que celle de la pénurie d’emploisde qualité sur le continent, malgré une croissance so-lide. Ce rapport propose par ailleurs de nouvelles stra-tégies de développement.

Le rapport indique que la croissance en zone UEMOAest soutenue par la consommation privée et l’investis-sement public. Toutefois, la consommation privée restefortement dépendante des importations, l’offre localede biens et services étant très limitée et non accom-pagnée par un processus d’industrialisation et detransformation.

Le marché de l’emploi y est dominé par l’informel, quiregroupe en grande partie les activités instables et àfaible productivité. Le secteur agricole reste celui quioffre le plus d’emplois dans l’Union, suivi de celui desservices.

Le chômage touche principalement les jeunes. Il s’ex-plique non seulement par des facteurs3 structurels etsocio-politiques, mais aussi par une inadéquation descompétences avec les besoins du marché, de mêmeque par un faible niveau de formation.

S’agissant des inégalités, l’écart moyen entre l’IDH(0,46) et l’IDHI (0,30) traduit bien une perte en déve-loppement humain causée par les inégalités. Toute-fois, les inégalités de revenus sont en légère baissedans la zone UEMOA, puisque l’indice de GINI4 estpassé en moyenne de 0,43 sur la période 1990-1995à 0,41 entre 2010 et 2015. Les inégalités entrehommes et femmes, notamment en ce qui concernel’accès aux opportunités économiques et sociales, per-sistent, nonobstant les politiques mises en œuvre poury faire face.

Pour assurer une croissance soutenue, durable et in-clusive en zone UEMOA, il est proposé la mise enœuvre de stratégies de développement en trois axesprincipaux :

• Développer les liens zones urbaines - zones rurales, pour créer des emplois en stimulant les éco-nomies locales par :

i) la définition et la mise en œuvre de stratégiesindustrielles favorisant les activités liant lesproducteurs agricoles ruraux, les producteursindustriels et les consommateurs urbains, no-tamment dans le cadre de chaines de valeursagroalimentaires,

ii) le renforcement des infrastructures et la créa-tion de corridors (nationaux et transfrontaliers),

iii) la sécurisation foncière et l’accès équitableaux terres, pour réduire les risques de conflitset ralentir l’exode rural des jeunes,

iv) de bonnes politiques de redistribution de la richesse.

• Mettre à niveau la capacité d’offre locale enproduits de consommation et services, grâce :

i) au regroupement d’entreprises,

ii) à des programmes de microfinance, de for-mation et d’appui à l’innovation, pour aiderles microentreprises à améliorer leur produc-tivité et leurs revenus. Les politiques d’éduca-tion devraient soutenir l’investissement dansle capital humain et intégrer une formationentrepreneuriale dans l’enseignement formel,afin d’éveiller l’esprit d’entreprise chez lesjeunes. L’économie locale pourrait aussis’améliorer, en changeant la structure et ladestination des exportations (dominées pardes matières premières), de même que desimportations (dominées par les biens deconsommation finale).

• Améliorer les capacités des institutions, lecadre règlementaire des entreprises et la fisca-lité, dans le but d’attirer des investissements :les États devraient continuer à créer un environne-ment favorable aux affaires, à l’investissement et àl’accumulation de capital (lutte contre la corruption,la fraude, l’évasion fiscale et le détournement defonds publics).

3 Il s’agit de facteurs tels que : les obstacles à la création et au développement d’entreprises, les distorsions sur le marché du travail, l’instabilité politique, etc.4 Indice qui permet d'apprécier les inégalités dans la distribution des richesses d’un territoire. Il est compris entre zéro (situation d'égalité parfaite) et un (situation d'inégalité parfaite).

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RÉALISATIONSDE LA BOADEN 2018

2Unité de production de la société Pharmivoire (Côte d'Ivoire)

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27RAPPORT ANNUEL 2018

426,8 milliards FCFA definancements ont étéconsentis par la Banqueen 2018

252,3 milliards FCFA ontété investis en 2018 dans le renforcement desinfrastructures de base

30% des engagementscumulés à fin 2018 ontété engagés en faveur de projets régionauxd’intégration économique

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28RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

TABLEAU D’ENSEMBLE1

En 2018, la Banque a consenti des financements d’un montant total de 426,8 milliards FCFA, dont 380 milliards FCFA sous forme de prêts à moyen

et long termes et 31,0 milliards FCFA de concours à court terme.

Chantier du pont de Womey au Bénin

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29RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

Approbations Nombre % (Mds FCFA) d’opérations Approbations

SECTEUR NON MARCHAND (a) 246,7 22 57,8

SECTEUR MARCHAND (b = i + ii) 180,1 21 42,2

public marchand (i) 70,6 8 16,5

privé (ii) 109,5 13 25,7

TOTAL (a+b) 426,8 43 100

Les financements directs, d’un montant de 393,3 mil-liards FCFA (soit 92% des approbations), contribuerontà la réalisation de nouveaux projets d’investissement,en particulier dans les transports, l’énergie électrique,l’eau potable, l’assainissement, la sécurité alimentaire,l’industrie et les services.

Les lignes de refinancement représentent un montantde 20 milliards FCFA, soit 4,7% des concours de l’année.Elles visent à renforcer les capacités productives desPME-PMI, à travers les institutions financières nationales.

Tableau 1

RÉPARTITION DES APPROBATIONS5 (court, moyen. et long termes) PAR SECTEUR EN 2018

5 Y compris les prises de participation

Suivant le secteur, les financements de l’année se répartissent comme suit :

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30RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

2015 2016 2017 2018201420132012201120102009

Graphique 4

RÉPARTITION DES APPROBATIONS PAR TYPEDE FINANCEMENT EN 2018 (en milliards FCFA)

Graphique 5

EVOLUTION DES ENGAGEMENTS NETS CUMULÉS DE LA BOAD (en milliards FCFA)

5%Lignes de refinancement20 Mds FCFA

3%Prises de Participations13,5 Mds FCFA

92%Prêts directs393,3 Mds FCFA

1483,3

1848,4

2223,6

2712,0

3292,3

3602,3

3878,5

4409,4

4 914,8

5310,9

Quatre participations, d’un montant total de 13,5milliards FCFA, ont été prises en faveur de fonds d’in-vestissement intervenant dans la région, à savoirCAURIS IV, AFIG II, ECP Africa IV et ADIWALE I. Parailleurs, la Banque a pris une participation au capitalde la Banque Régionale des Marchés (BRM) HoldingSA, en création, à hauteur de 326,4 millions FCFA,par le transfert partiel d’actions détenues dans le capital de la BRM.

Les nouveaux financements accordés portent le cumuldes engagements nets de la Banque à 5311 milliardsFCFA au 31 décembre 2018, pour 1 149 opérations.

Les financements cumulés en faveur de projets régio-naux d’intégration économique s’élèvent à 1601,8milliards FCFA, soit 30,2% des engagements à fin décembre 2018.

S’agissant de l’arrangement de financement, lesdemandes de levée de fonds ont conduit à la mobili-sation d’un montant de 68 milliards FCFA au profit demandants.

En ce qui concerne la préparation de projets, desconcours d’un montant de 2,3 milliards FCFA ont étéconsacrés à la réalisation d’études de faisabilité. Celaporte le cumul de cette catégorie de concours à 31,2milliards FCFA, à fin décembre 2018.

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31RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

Les études visées ont pour objetd’assurer la préparation des projets,en vue de leur financement éven-tuel par la BOAD. Elles permettront,dans divers domaines, de porter àmaturité des projets, notammentdans les domaines de l’entreprena-riat artisanal, des aménagementshydroagricoles, du transport fluvial,de la protection et de la valorisationde ressources en eau.

Au cours du quinquennat 2013-2017, la Banque a accordé auxEtats membres de l’UEMOA desavances de fonds d’un montantglobal de 11,2 milliards FCFA, pourle financement de 41 études opéra-tionnelles, dans divers secteurs.

La situation des études visées ci-avant se présente comme suit : i) huit (08) études sont achevées,pour un montant total de 2,3 mil-liards FCFA ; ii) dix-sept (17) sont encours de réalisation, pour un mon-tant total de 3,6 milliards FCFA ; iii) quatorze (14) études, d’un mon-tant total de 4,8 milliards FCFA,sont au stade de sélection desConsultants ; et iv) deux (02) étudescorrespondant à un montant globalde 440 millions FCFA, sont en coursd’annulation, suite à leur finance-ment par un autre bailleur.

Les études achevées ont permis depréparer : i) sept (07) projets effecti-vement financés par la BOAD, pourlesquels les avances de fonds précé-dentes ont été intégrées ou sont encours d’intégration dans les prêts-projets correspondants ; ii) un (01)projet financé en définitive par d’au-tres bailleurs de fonds et pour lequell’avance de fonds consentie feral’objet d’une demande de rembour-sement auprès de l’Emprunteur,conformément à la convention.

Sur une enveloppe globale de 11,2milliards FCFA octroyée aux Etatsentre 2013 et 2017 pour le finan-cement des études opérationnelles,

un montant total de 2,3 milliardsFCFA a été récupéré à date, au titredes études achevées et intégrées àdes prêts.

Les études financées par la Banqueau titre de l’exercice 2018 portent à13,5 milliards FCFA, le montant glo-bal consacré au financement desétudes sur les six (6) dernières an-nées d’activités de la Banque*.

En termes d’enseignements, les ac-tivités de suivi et d’évaluationconduites par la Banque révèlentque l’existence d’études de qualitéen amont du cycle de projet réduitles difficultés dans l’exécution desprojets et favorise la durabilité desinfrastructures.

La poursuite du financementd’études par la Banque, afin de ren-forcer la qualité de mise en œuvreet la durabilité des infrastructuress’avère ainsi comme une nécessité.Aussi, le Conseil des Ministres del’UMOA a-t-il renouvelé, en décem-bre 2018, la chaîne de dotation desix ans, afin de soutenir les activitésde la Banque dans le domaine.

*La dotation en ressources de cette catégorie d’activitésest basée sur des chaînes d’allocations renouvelées tousles 6 ans.

ENCADRÉ 1

Entre 2013 et 2018,

13,5 milliards FCFA,ont été consacrésau financementdes études

de projets publics

En 2018, en réponse à des requêtes pour avances de fonds d’études, la Banque a financé sept études de projetspublics, pour un montant total de 2,3 milliards FCFA. Ce type de financements octroyés aux différents Etats mem-bres, à un taux de 1,5%, a, en 2018 bénéficié, à six Etats : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, leNiger et le Sénégal.

Au 31 décembre 2018, les décaissements annuels sesont élevés à 292,5 milliards FCFA, contre 309,6 milliards FCFA en 2017.

A la même date, le cumul global des décaissementsressortait à 3308,0 milliards FCFA, correspondant à untaux de décaissement cumulé de 62,3% (décaisse-ments cumulés / engagements cumulés).

Le financement d’études de projets

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32RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

REALISATIONS PARAXE STRATEGIQUE2Suivant la nomenclature des axes d’intervention

prévus dans le Plan stratégique 2015-2019, les réalisations de la Banque au cours de l’année 2018 se présentent comme suit.

Route Bella Gayaau Niger

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33RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

A. DEVELOPPEMENT ET INTERCONNEXION D’INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT

Dans le domaine des infrastructures de transport, laBanque a accordé des concours d’un montant total de38,7 milliards FCFA pour la réalisation de trois projetsintégrateurs de transport, au Mali, au Niger et au Bur-kina Faso.

• Dans le sous-secteur du transport routier, des fi-nancements d’un montant de 35 milliards FCFAont été consentis, d’une part au Mali, pour laconstruction d’un échangeur, d’un viaduc, ainsique pour l’aménagement de voiries dans la villede Sikasso, et d’autre part au Niger, pour le bitu-mage de la voirie de Zinder, qui constitue unmaillon de la route transsaharienne reliant Algerà Lagos.

Ces financements permettront la mise en placed’un linéaire global de 18,4 km ; ils contribuerontà un progrès dans l’intégration régionale, notam-ment par i) l’amélioration de la fluidité du trafic surdes axes communautaires inscrits dans le PACITR,une composante du PER II et ii) un développementdes échanges intra-régionaux.

• Dans le sous-secteur portuaire, une contributionde 3,7 milliards FCFA a été apportée pour l’ex-tension du port sec de Bobo Dioulasso au BurkinaFaso. Ce projet permettra de soutenir la crois-sance des flux d’échanges entre les pays de lasous-région et les ports maritimes.

B. SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE DE STRATEGIES ET PROGRAMMES REGIONAUX

En collaboration avec les autres institutions ou organescommunautaires de l’Union, la Banque contribue à lamise en route puis au suivi de différents programmesretenus au niveau communautaire. Il s’agit de pro-grammes tels que : le PER II, l’IRED, le programme desécurité alimentaire, le Programme Communautaire deDéveloppement (PCD) de la CEDEAO, le ProgrammeIndicatif Régional (PIR) du 11ème FED et le Projet deCentres de Soins Spécialisés de Haut Niveau (PCSSHN)de l’UEMOA.

Au titre du PER II, la Banque participe au processus demise en place d’un fonds fiduciaire multidonateursd’appui au financement de projets inscrits au PER.Dans ce cadre, la Banque a notamment proposé unprojet de Décision pour la création du Fonds. Le docu-ment transmis à d’autres membres du Comité de Pilo-tage ad hoc, est en cours d’examen en vue d’unefinalisation et d’une adoption des textes du fonds (Dé-cision de création et document de plaidoyer auprèsdes PTF). Par ailleurs, les diligences se poursuivent pourl’élaboration d’une nouvelle phase du PER.

Certains projets du PER ont bénéficié d’une bonifica-tion de taux d’intérêt, dans le cadre de l’Aide Budgé-taire de la France (ABG) à l’UEMOA. La BOAD a finaliséles projets d’Accords de don tripartite y relatifs (Com-mission-BOAD-Etats membres), pour le Bénin, le Bur-kina, le Mali, le Sénégal et le Togo. Toutes cesconventions tripartites ont été signées.

2.1. ACCELERATION DE L’INTEGRATION REGIONALEPAR UN FINANCEMENT SOUTENU DES INFRASTRUCTURES

Dans le cadre de son appui aux efforts d’intégration des économies de l’Union, deux catégories complé-mentaires d’actions sont généralement menées : le financement de projets régionaux et le suivi d’activitésrégionales, en synergie avec les autres institutions ou organes communautaires.

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34RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

La Banque a également pris part à l’atelier de valida-tion du rapport provisoire de l’évaluation de l’aidebudgétaire globale française à l’UEMOA, tenu du 10au 14 décembre 2018 à Lomé (Togo). Une partie decette aide a servi à la bonification de prêts BOADconsentis aux Etats.

En rapport avec l’IRED, les actions de la Banque ontporté sur la gestion du FDE, notamment la poursuitede l’exécution des projets financés par ce Fonds. A findécembre 2018, le niveau des décaissements s’est éta-bli à 132,1 milliards FCFA, soit 76,9% du montanttotal engagé.

Par ailleurs, la Banque a contribué à la préparation ainsiqu’à l’organisation des réunions du Comité Technique,du Comité de Pilotage et du Conseil des Donateurs.

Au titre du programme de sécurité alimentaire, laBanque a participé à la 7ème réunion du Comité de HautNiveau sur la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle(CHN-SAN) dans l’espace UEMOA, que préside le Chefde l’Etat du Niger, S.E. M. Issoufou MAHAMADOU. La-dite réunion s’est tenue du 5 au 10 juillet 2018 à Nia-mey au Niger ; elle avait pour objectif d’identifier desvoies adaptées pour promouvoir la sécurité alimentaireainsi que la transformation durable de l’agriculture dansl’espace UEMOA.

Il en est notamment ressorti les recommandations ci-après : i) appuyer le mécanisme régional de suivi-éva-luation et d'analyse des impacts des plans nationauxde réponses, en vue de mieux orienter la prise de dé-cision dans le domaine ; ii) promouvoir des cadres ins-titutionnels et règlementaires d'encadrement et decoordination efficaces des interventions dans le do-maine de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, puisde la résilience (code de bonnes conduites) ; iii) accom-pagner les Etats membres dans la mobilisation de res-sources pour la mise en œuvre des Plans Nationaux deRéponses et des Plans de Gestion de la Transhumance ;iv) accompagner les Etats membres dans la mobilisa-tion des ressources nécessaires pour intensifier la miseen œuvre de programmes structurants.

En ce qui concerne le Programme Communautaire deDéveloppement (PCD) de la CEDEAO, à la suite del’adoption du Document régional de stratégie, la Confé-rence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CE-DEAO avait instruit la Commission de la CEDEAOd’initier des actions permettant la mobilisation des res-sources nécessaires au financement. A cet effet, le prin-cipe de l’organisation d’une Table ronde avait été retenu.

Au titre du Programme indicatif régional (PIR) du 11ème

FED, la BOAD a pris part, en juin 2018 à Bruxelles, à la5ème réunion du Comité d’Orientation Stratégique(COS) du PIR-11ème FED. Au cours de la réunion, le COSa réaffirmé sa volonté de voir les Banques de dévelop-pement prendre part à la gestion déléguée des fondsde l’UE, si elles ont satisfait aux exigences tenant à«l’audit des 07 piliers».

Enfin, dans le cadre du Projet de Centres de Soins Spé-cialisés de Haut Niveau (PCSSHN) de l’UEMOA, laBanque et la Commission de l’UEMOA avaient retenu,lors d’une rencontre en date de janvier 2018, de met-tre en place un cadre de concertation. Un projet determes de référence afférent audit cadre a fait l’objetde partage entre les deux institutions. Les 25 et 26 oc-tobre 2018, à Lomé, les deux institutions ont en outreorganisé une rencontre pour la formalisation du cadrede concertation et la définition d’une feuille de routevisant la mise en œuvre du projet.

Pour ce qui est des ressources disponibles pour le fi-nancement des études nécessaires à la réalisation duprojet de CSSHN, deux sources ont été identifiées : leFonds d’études de la BOAD et des ressources pouvantprovenir des partenaires. Pour le Fonds de la BOAD, ilest envisagé, au titre de 2019, un montant globald’environ 2,3 milliards FCFA pour le programme an-nuel d’avances de fonds pour études. Eu égard aux ca-pacités limitées de ce Fonds d’études, la BOAD s’estapprochée de l’Agence Japonaise de Coopération In-ternationale (JICA), qui s’intéresse à ce type d’initia-tives. Les concertations se poursuivent.

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35RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

A. DEVELOPPEMENT D’INFRASTRUCTURES DE BASE

En vue d’un renforcement des infrastructures debase, des concours d’un montant total de 252,3 mil-liards FCFA ont été mis en place. Ils serviront aux be-soins ci-après : i) développer des aménagementshydroagricoles, de même que des voiries et l’assainis-sement, ii) favoriser l’électrification, tant urbaine querurale, iii) accroître l’accès des populations à l’eau po-table, iv) mettre en place des installations relevant desecteurs sociaux (habitat social, éducation), v) dynami-ser des économies locales.

En matière d’aménagements hydroagricoles, deuxprojets, d’un montant global de 25,5 milliards FCFA, ontété approuvés, respectivement en faveur de la Côted’Ivoire et du Togo. Ils visent l’aménagement et la réha-bilitation d’environ 11 546 ha de terres agricoles, pourune production vivrière additionnelle d’environ 12 600tonnes, de même que la création de 6 barrages.

Les concours mis en place contribueront à la sécuritéalimentaire et nutritionnelle, de même qu’à luttercontre la pauvreté dans les zones d’intervention. Il enest attendu : i) une augmentation de la productionagrosylvopastorale et halieutique, ii) un renforcementdes capacités des acteurs, de même que iii) la créationde 43 471 emplois directs ou indirects.

En matière de voiries urbaines, de routes inter-ur-baines et d‘assainissement, six projets ont été soute-nus, pour un montant global de 99,5 milliards FCFA. Ilsconcernent respectivement : i) l’amélioration de la routeKédougou-Fouladou au Sénégal, ii) l’aménagement etle bitumage de la voirie urbaine de Zinder au Niger, iii) l’aménagement et le bitumage de la Boucle du Bloufau Sénégal, iv) le Programme d'assainissement pluvialde Cotonou au Bénin, v) le drainage du Parc BangrWéogo au Burkina Faso, (vi) le Programme d’aménage-ment et de gestion intégrée du Bassin Versant du Gou-rou en Côte d’Ivoire.

Les projets de routes ou de voiries visés ci-avant re-présentent un linéaire total de 152 km. Ils contribue-ront à l’amélioration du cadre de vie, à celle desconditions de transport, de même qu’à un renforce-ment de l’état du réseau. Il s’en suivra une améliora-tion de la compétitivité des zones concernées, avecleur désenclavement et une plus grande valorisationde leurs potentialités économiques. Quant aux pro-jets relatifs à l’assainissement, ils permettront la réa-lisation d’investissements nécessaires pour atténuerdurablement le phénomène d’inondation dans desvilles de l’Union, et pour améliorer l’environnementurbain. Environ 13 410 mètres linéaires (ml) de col-lecteurs primaires seront construits.

En matière d’électrification urbaine et rurale, desfinancements d’un montant global de 22,9 milliardsFCFA ont été mis en place, pour la construction d’unecentrale thermique diesel de 15 MW à Bor en GuinéeBissau et la réhabilitation d’ouvrages de distributiond’énergie au Burkina Faso.

Ces projets visent à renforcer les capacités productivesen matière d’énergie et à améliorer le taux d’accès àl’électricité, dans les pays concernés. Ils devraient parailleurs permettre de créer environ 7 600 emplois di-rects ou indirects.

Dans le domaine de l’amélioration de l’accès àl’eau potable, des concours d’un montant global de30 milliards FCFA ont été octroyés en faveur de deuxprojets de renforcement de systèmes d’alimentationen eau potable. L’objectif de ces projets, dont l’un estsitué en Côte d’Ivoire et l’autre au Togo, est d’assurerde manière durable un approvisionnement en eaupotable de certaines populations relevant respective-ment de la ville d’Abidjan et de centres semi-urbainsdu Togo.

2.2. SOUTIEN A LA CROISSANCE INCLUSIVE, A LA SECURITE ALIMENTAIRE ET AU DEVELOPPEMENT DURABLE

A l’instar de l’an passé, les financements de la Banque en faveur d’une croissance inclusive et durable ontété importants. En la matière, les interventions ont notamment porté sur le renforcement des infrastruc-tures de base et la promotion du développement durable.

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36RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

Assainissement et lutte contre les inondations dans les Etats membres de l’UEMOAAu nombre des catastrophes naturelles récurrentes en Zone UEMOA, qui contrarient les programmes de dévelop-pement et occasionnent des pertes importantes, tant dans le domaine public que sur les patrimoines privés, il y ales sécheresses d’une part et les inondations d’autre part. Les inondations suscitent souvent moins d’échos queles sécheresses ; elles n’en demeurent pas moins aussi dévastatrices et coûteuses. Une visualisation proposée parun réassureur à envergure internationale peut être résumée comme suit, en termes de risques par pays.

Par ailleurs, en 2012, une étude del’OMS indiquait que pour chaqueUSD (environ 570 FCFA) investi dansl’assainissement, il est obtenu en re-tour 5,5 USD (3 135 FCFA) prove-nant de la baisse des dépenses desanté, des gains de productivité etde la diminution du nombre desdécès prématurés.

L’assainissement est donc bien unfacteur de développement. Pourcette raison, il est inscrit dans lesobjectifs de développement dura-ble, notamment en rapport avecl’ODD 6. Dans la zone UEMOA, lespays sont régulièrement confrontésaux problèmes d’inondations quisurviennent en saisons des pluies,rendant ainsi les populations trèsvulnérables. Seulement 26% de cespopulations bénéficiaient d’un ser-vice d’assainissement élémentaireen 20156.

En droite ligne avec son objectif desoutien au développement durableet à la croissance inclusive, notam-ment par une contribution au ren-forcement des infrastructures de

base, la BOAD a, au cours de l’année2018, contribué au financement detrois projets d’assainissement, pourun montant global de près de 60 milliards FCFA. Les opérations

ENCADRÉ 2

(à suivre page 37)

Dans d’autres secteurs sociaux (habitat social, pro-motion immobilière et éducation), trois projets ontété financés à hauteur de 44,4 milliards FCFA.

Au Bénin, il s’agit de la construction de 944 logementssociaux dans la commune d'Abomey-Calavi. Le projetcontribuera à une amélioration du cadre de vie d’en-viron 7 300 personnes relevant de la population à re-venus intermédiaires.

Au Sénégal, deux projets sont concernés : la réalisationde 500 salles de classe en remplacement d’abris provi-soires et la construction d’une tour multifonctions de20 niveaux. Ces projets renforceront d’une part, la qua-

lité en matière d’éducation dans le pays et, d’autre part,l’offre en espace de bureaux, au profit d’au moins 2 300employés travaillant dans la ville de Dakar.

Dans le cadre d’une dynamisation des économieslocales, un montant de 30 milliards FCFA a été octroyéau Burkina Faso, pour le financement de son Pro-gramme d’appui au développement des économies lo-cales. Le financement concerné permettra : i) la miseà disposition de kits de développement local intégré,ii) l’arrangement d’une ligne de crédit de 25 milliardsFCFA, pour un programme de crédits, iii) le renforce-ment des capacités de 48 000 unités de productionsinformelles.

Source : Données Swiss Re, Cotation selon l’index for Risk Management sponsorisée par Inter-Agency StandingCommittee (IASC)

Togo

Inondation

Sénégal

Niger

Mali

Guinée Bissau

Côte d’Ivoire

Burkina Faso

Bénin

0 10

Risque et coûts faibles

Risque et coûts élevés

4,3

4,8

7,4

7

2,6

7,5

6,6

5,1

3,3

5,6

4,6

5,1

2,1

1

6

0,5

Secheresse

6 Source : Rapport « Progrès en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène : mise à jour 2017 et estimations des ODD » de l’Organisation Mondiale de la Santé

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37RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

concernées sont celles-ci-après : i) le programme d'assainissementpluvial de la ville de Cotonou auBénin, ii) le programme d’aménage-ment et de gestion intégrée du Bas-sin Versant du Gourou en Côted’Ivoire, et iii) le projet de renforce-ment du réseau d’assainissementdes eaux pluviales de la ville de Oua-gadougou : drainage du Parc BangrWéogo au Burkina Faso.

Le programme d’assainissementpluvial de Cotonou a pour objetla construction d’environ 13.410mètres linéaires de collecteurs pri-maires à Cotonou, dans onze (11)bassins versants répartis entre Coto-nou Est et Cotonou Ouest, de mêmeque le pavage de quelques sectionsde support desdits collecteurs.

Les investissements à réaliser visentà éviter durablement le phénomèned’inondation dans les bassins ver-sants concernés, et à améliorer

l’environnement urbain, pour facili-ter la circulation des usagers et laconduite des activités économiquesdans les zones concernées. La contri-bution de la Banque à la réalisationde la tranche d’urgence du pro-gramme est de 20 Mds FCFA.

En Côte d’Ivoire, l’objectif duprogramme d’aménagementet de gestion intégrée du Bas-sin Versant du Gourou est decontribuer au renforcement ainsiqu’à la sécurisation du réseau d’as-sainissement du District d’Abidjan,en améliorant les conditions so-cioéconomiques et sanitaires despopulations des quatre (04) com-munes couvertes par le bassin duGourou, à savoir Abobo, Adjamé,Cocody et Plateau. La réalisation dece programme permettra de résou-dre les problèmes d’inondations ré-currents en plein cœur d’Abidjan, àtravers la mise en place d’un sys-tème d’assainissement des eaux

usées, de drainage des eaux plu-viales et la construction d’un réseaude voiries. La Banque a contribuéau financement de la premièrephase du programme pour unmontant de 29,5 Mds FCFA.

Concernant enfin le projet de renfor-cement du réseau d’assainissementdes eaux pluviales de la ville de Oua-gadougou, scindé en quatre (04)phases, la Banque avait déjà mis enplace deux (02) prêts d’un montanttotal de 18 Mds FCFA, en 2010 puis2012. La troisième phase, financée àhauteur de 10 Mds FCFA en 2018, apour objet l’aménagement de l’exu-toire à l’intérieur et en aval du ParcBangr Wéogo, par le recalibrage deplusieurs marigots. Elle permettra deréduire de manière significative l’ef-fet des inondations dans le parc ur-bain Bangr Wéogo, tout enrenforçant la pérennisation des in-vestissements déjà réalisés.

ENCADRÉ 2 (suite)

B. DEVELOPPEMENT DURABLE

Différentes activités ont été poursuivies en vue del’opérationnalisation de l’accréditation de la Banqueauprès des mécanismes financiers de la CCNUCC.

Avec le Fonds d’Adaptation (FA), la BOAD a éla-boré et soumis les documents complets de finance-ment relatifs aux opérations ci-après :

i) le projet régional de promotion de l’agriculture intel-ligente en Afrique de l’Ouest (14 millions USD), ceci,en partenariat avec l’Agence Régionale pour l’Agri-culture et l’Alimentation (ARAA) de la CEDEAO ;

ii) le projet de relèvement du niveau de résilience desacteurs vulnérables du secteur agricole de Man-douri au Togo (10 millions USD).

Le financement du 1er projet sous forme de don a étédéfinitivement approuvé par le Conseil d’administra-tion du FA, en juillet 2018, pour le montant sus-an-noncé. La convention de don entre la BOAD et le FAa été signée le 26 décembre 2018.

Avec le Fonds pour l’Environnement Mondial(FEM), deux projets ont été soumis à approbation, àla suite de l’accréditation de la Banque obtenue en2015. Il s’agit :

i) du projet d’hybridation des moteurs à gasoil de pla-teformes multifonctionnelles avec des systèmes so-laires au Togo, lequel a été approuvé en 2017 pourun financement sous forme de don d’un montantde 2,7 millions USD. La convention de gestion dedon du projet a été signée entre la Banque et l’EtatTogolais, le 12 octobre 2018 ;

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38RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

ii) du projet régional d’appui à la gestion durable desdéchets et de réduction des émissions de POPs. Ilest attendu pour ledit projet un financement d’unmontant de 18,9 M USD, également sous formede don. Les études et la proposition complète definancement de ce projet sont en cours d’élabora-tion, en vue d’une soumission à approbation finaleau cours du premier trimestre 2019.

Au titre du Fonds Vert pour le Climat (FVC), la de-mande de subvention pour la préparation du projet dedéveloppement et de mise à l’échelle de 1 500 had’aménagements hydro-agricoles, avec des pratiquesrésilientes au changement climatique au Niger, a été ap-prouvée pour un montant de 439 134 USD. En outre,deux projets ont été préparés et soumis au financementdu Fonds. Il s’agit : i) du projet d’électrification ruralesolaire au Mali, pour un montant total de 46,2 millionsd’euros, et ii) du projet de mécanisme régional de fi-nancement pour le climat, destiné à intensifier l’utilisa-tion de l’énergie solaire dans les Pays les Moins Avancés(PMA) d’Afrique Occidentale francophone, pour unmontant total de 247 millions d’euros.

D’autres actions ont été également mises en œuvreau cours de l’exercice, en matière d’environnementet de finance climat. Il s’agit de la participation de laBanque aux manifestations ou rounds de négocia-tions ci-après :

i) un cycle de deux dialogues structurés du Fonds Vertpour le climat, d’une part avec l’Afrique, à Bamako(Mali), et d’autre part avec les PMA à Addis Abeba(Ethiopie).

La participation de la BOAD à ces rencontres visaitnotamment à renforcer l’engagement de laBanque avec le Fonds et les Etats, et à faciliter lesinteractions sur les pipelines de projets potentielsaux niveaux national et régional. Elle a en outrepermis une meilleure compréhension des prioritésdes différentes parties prenantes et de partager lespoints de vue ainsi que les expériences d’autres

partenaires en matière de préparation et de miseen œuvre de projets climat.

ii) la 24ème COP sur les changements climatiques,tenue à Katowice en Pologne.

Par ailleurs, la dimension environnementale et socialea été prise en compte dans l’évaluation des projetsfinancés, conformément aux orientations de la poli-tique de l’institution en la matière.

Parallèlement, le Centre Régional de Collabora-tion (CRC7), a appuyé les actions de la Banque, enmatière de développement de projets carbone et definance climat, de même pour la recherche d’une mo-bilisation de ressources de la Finance climat.

Dans le cadre du développement de projets carboneet de la finance climat, le CRC a ainsi poursuivi son as-sistance au développement des Niveaux de RéférenceNormalisé (NRN), notamment par la mise à jour du fac-teur Non Renouvelable de la Biomasse au Bénin.

Dans le domaine de la mobilisation de ressources dela finance climat, le CRC apporte son assistance auxpays de l’Union, pour le financement de projets dis-posant d’une composante climatique. Il a égalementcontribué à l’accréditation de la Banque en tantqu’observateur au sein de ‘’l’International CapitalMarket Associations’’, dans le cadre du projet d’émis-sion d’obligations vertes.

Par ailleurs, le CRC a, en collaboration avec le Parte-nariat Cadre de Nairobi, organisé la 1ère édition de lasemaine Africaine du Climat, en avril 2018, à Nairobiau Kenya. Avec la Convention Cadre des NationsUnies sur le Changement Climatique et l’ONG JeunesVolontaires pour l’Environnement (JVE), le Centre asigné un protocole d’accord pour la création d’uneacadémie de formation de jeunes élites africaines surles questions liées aux changements climatiques, no-tamment sur les aspects de négociations contenusdans les accords sur les changements climatiques.

7 Structure hébergée par la BOAD, et émanant de la coopération avec la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques.

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39RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

A. PROMOTION DU PARTENARIAT PUBLIC-PRIVE (PPP)

Dans le cadre de la promotion de projets en partenariatpublic-privé, l’URDPPP a mis en œuvre les principalesactions ci-après : i) participation à des chantiers régio-naux; ii) préparation d’une étude proposant des instru-ments financiers innovants de facilitation dufinancement des PPP dans la zone UEMOA ; iii) renfor-cement des capacités des acteurs impliqués dans les PPPau niveau des États membres, iv) création d’une plate-forme d’information et d’échanges, v) instruction etpromotion de projets PPP, vi) organisation de réunionsdu Comité Consultatif sur les PPP (CO-PPP).

Au titre des chantiers régionaux, l’URDPPP a parti-cipé, en sa qualité de membre du Groupe de Travail PPPde la Commission de l’UEMOA (GT-PPP), aux réunionsdes Experts sectoriels ainsi qu’à celles des Ministres en-trant dans le cadre de l’approbation des projets de Stra-tégie PPP et de Directive communautaire sur les PPP. Enoutre, elle a finalisé la première version de deux projetsde Règlements portant d’une part, ‘’cadre institutionnelet fonctionnement de l’Unité au niveau régional’’ etd’autre part, ‘’mise en œuvre des projets PPP régio-naux’’. Ces deux projets de Règlements ont fait l’objetde concertations inter-institutions communautaires,avant leur reversement à la Commission de l’UEMOApour une soumission au Conseil des Ministres en 2019.

S’agissant par ailleurs de l’étude devant proposer desinstruments financiers innovants de facilitation du finan-cement des PPP dans l’UEMOA, une consultation res-treinte est en cours. De même, un consultant a étérecruté par la Banque pour la mise en place d’une pla-teforme d’information et d’échanges.

En ce qui concerne le renforcement des capacitésdes acteurs impliqués dans les PPP, des technicienssectoriels évoluant dans les Cellules PPP du Mali et duSénégal, ont bénéficié de formations qui ont porté desthèmes comme ceux-ci-après : i) l’évaluation socio-éco-nomique des projets; ii) l’analyse financière des projets ;

iii) l’analyse quantitative pour la sélection du schéma deréalisation des projets et l’utilisation du modèle financierd’évaluation comparative ; iv) l’analyse qualitative desdifférents modes de réalisation des projets.

En outre, l’URDPPP a participé, en tant que formateur,à la session de formation organisée par l’École Régio-nale Supérieure de Magistrature (ERSUMA) et destinéeaux acteurs PPP de l’espace OHADA.

Relativement à l’instruction et à la promotion deprojets PPP, les projets de ports secs à Kayes et Sikasso(Mali) ainsi que le Projet d’Appui à la Gestion de l’Envi-ronnement et des Ressources Naturelles (Sénégal) ontfait l’objet d’une analyse qualitative et quantitative.L’exercice a permis de réaliser, d’une part, une présélec-tion et d’autre part, une analyse comparative des modesde réalisation de ces projets.

En outre, l’URDPPP a organisé un atelier de validationdes études d’Avant-Projet Sommaire (APS) relatives auprojet de Parkings Gros Porteurs de part et d’autre dela frontière Bénin - Togo (soit à Sanveecondji et à Hilla-condji). Les conclusions et recommandations de l’étudevisée ont été transmises aux autorités du Togo et duBénin pour décisions à prendre avant la poursuite éven-tuelle du projet.

Dans le même temps, l’Unité a poursuivi les diligencesrelatives au projet de Centres de Soins Spécialisés deHaut Niveau, en participant aux travaux du Cadre deConcertation mis en place entre la Banque et la Com-mission de l’UEMOA.

Enfin, l’URDPPP a organisé la septième session duComité Consultatif sur les PPP (CO-PPP), celui-ciconstituant une plateforme d’échanges d’expériencesen matière de PPP dans l’Union. En marge de la ren-contre, elle a, en partenariat avec la Commission del’UEMOA, organisé un atelier de restitution et de dis-sémination de l’étude relative au renforcement des ca-pacités pour le développement des PPP dans l’UEMOA.

2.3. ACCOMPAGNEMENT DES ENTREPRISES ET DES ETATS, DEVELOPPEMENT DE L’INGENIERIE DU FINANCEMENT ET DES SERVICES

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40RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

Renforcement des capacités pour le développement des PPP dans l’UEMOA

Une étude relative à cette problématique a été réalisée sur financement de la Banque mondiale avec une partici-pation active de la BOAD.

Pour la zone UEMOA, l’étude vise à :i) renforcer le cadre institutionnel ré-gional pour la mise en œuvre desPPP, ii) contribuer à l’harmonisationdes stratégies en matière de PPP, iii) faciliter le développement et lamise en œuvre de projets PPP àl’échelle régionale et nationale.

Trois composantes distinctes l’ontstructurée : i) Composante 1 : Ren-forcement institutionnel ; ii) Compo-sante 2 : Constitution d’unportefeuille de projets PPP ; iii) Com-posante 3 : Stratégie de financement.

Les travaux sur la 1ère composanteprésentent l’évaluation des écartsentre le projet de directive régionaleet les textes nationaux régissant lesPPP. L’analyse de la pratique a permisd’apprécier l’expérience et les com-pétences des institutions impliquéesdans la mise en œuvre des PPP danschaque pays et d’identifier les be-soins en renforcement de capacités.Le rapport de la composante recom-mande la définition d’un cadre insti-tutionnel de développement et demise en œuvre des projets régio-naux, ainsi que la mise en place d’uncadre juridique flexible adaptableaux spécificités de chaque projet etcompatible avec les réglementationsnationales.

La 2ème composante a permis laconstitution d’un portefeuille de pro-jets susceptibles d’être développésen PPP dans l’UEMOA, d’une part et

d’autre part l’identification de deuxprojets prioritaires. L’analyse menéen’a, cependant, permis d'identifierqu'un projet régional au sens de ladéfinition contenue dans le projet deDirective. Par ailleurs, le projetd’aménagement hydroélectrique deGourbassi au Mali, d’une puissancede 18 MW, qui est porté parl’OMVS, a fait l’objet d’une étude fi-nancière approfondie.

La 3ème composante étudie les mo-dalités de financement de PPP enzone UEMOA, afin d’élaborer des re-commandations pour la mobilisationde ressources adaptées à chaquephase de développement des pro-jets. Au-delà de la revue des sourcesde financements disponibles dans larégion, cette composante intègre, àce titre, une analyse détaillée des ins-truments de financement pour lapréparation des projets.

Un certain nombre de recommanda-tions ont été formulées :

- aligner dans les différents pays, ladéfinition des PPP avec la définitionretenue au niveau régional ;

- améliorer la préparation des projets ;

- renforcer l’analyse de la soutenabi-lité budgétaire des projets PPP ;

- renforcer la comptabilisation desengagements des Etats ;

- former et accompagner technique-ment les différents Etats dans lastructuration de leurs projets ;

- prendre en charge les premièresphases de développement des pro-jets, de l’identification jusqu’à la réa-lisation de l’étude de faisabilité ;

- privilégier la mise en concurrence etgérer les offres spontanées, confor-mément à la stratégie régionale ;

- mobiliser des équipes dédiées, dis-posant d’une bonne expériencedes montages PPP ;

- capitaliser sur les ressources desInstitutions financières de dévelop-pement, qui restent les principauxcontributeurs au financement desinfrastructures en Afrique Subsaha-rienne ;

- solliciter des sources de finance-ment alternatives (Finance verte,ressources des pays émergents, no-tamment la finance islamique et lesfinancements asiatiques) ;

- recourir à des instruments de blen-ding finance adaptés au niveau de larentabilité et du risque de projets(apport de subvention à l’investisse-ment, mobilisation d’outils de garan-ties ou de couverture de risque) ;

- examiner la rentabilité de chaqueprojet, afin de définir un schéma definancement adapté.

ENCADRÉ 3

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41RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

B. SOUTIEN AU DEVELOPPEMENT D’INDUSTRIES ET A L’EMERGENCE D’ENTREPRISES D’ENVERGUREREGIONALE

En matière de développement d’industries etd’émergence d’entreprises d’envergure régio-nale, quatre (04) prêts directs, d’un montant globalde 57,5 milliards FCFA, ont été octroyés. Ils portentsur i) la réalisation de travaux confortatifs de l’hôtel2 février au Togo, ii) l’extension d’une usine de pro-duction de beurre de karité au Burkina Faso, iii) l’im-plantation d’une unité de production de ciment enCôte d’Ivoire, ainsi que sur iv) l’extension des capaci-tés de production d’une cimenterie au Sénégal.

En ce qui concerne les lignes de refinancement,trois (03) opérations d’un montant total de 20 milliardsFCFA, ont été réalisées en faveur d’institutions finan-cières de l’Union. Elles permettront d’accroitre les ca-pacités d’offre de produits adaptés aux PME-PMI. Parailleurs, un prêt subordonné de 6,5 milliards FCFA aété mis en place en faveur de NSIA Bank Bénin.

En termes de prises de participation, quatre opéra-tions ont été enregistrées, pour un montant total de13,5 milliards FCFA. Ces opérations ont respectivementvisé les fonds CAURIS IV, AFIG Funds II, ECP Africa FundIV et ADIWALE I. Par ailleurs, la Banque a pris une par-ticipation au capital de la Banque Régionale des

Marchés (BRM) Holding SA, en création, à hauteur de326,4 millions FCFA, par le transfert partiel d’actionsdétenues dans le capital de la BRM.

Relativement au court terme, cinq opérations ontété négociées pour un montant total de 31 milliardsFCFA. Il s’agit de :

- un prêt de 5 milliards FCFA, en faveur d’une sociétéd’Etat du Mali pour le financement de besoins d’ex-ploitation dans le secteur du textile ;

- un prêt de 6 milliards FCFA au profit d’une sociétédu Burkina Faso, pour l’importation de matièrespremières (clinker, calcaire et gypse), en vue de laproduction de ciment ;

- une ligne de 10 milliards FCFA en faveur d’unebanque du Burkina, en vue de soutenir les activitésd’importation d’intrants agricoles ;

- une ligne de 5 milliards en faveur d’une institutionfinancière sénégalaise, pour le refinancementd’opérations au titre de la campagne agricole 2018-2019 ;

- une ligne de 5 milliards FCFA en faveur d’unebanque sénégalaise en vue de contribuer au finan-cement de la campagne arachidière.

Cumul financements court terme Financements court terme en 2018

33,9%Agriculture

101,2 Mds FCFA

28,9%Energie86,2 Mds FCFA

12%Finance

35,7 Mds FCFA

9,7%Transport29 Mds FCFA

15,5%Industrie46,2 Mds FCFA

80,6%Agriculture

et développementrural

25 Mds FCFA

19,4%Industrie6 Mds FCFA

Graphique 6

RÉPARTITION PAR DOMAINE DES FINANCEMENTS DE COURT TERME AU 31 DÉCEMBRE 2018 (EN MDS)

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42RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

Les financements à court terme bénéficient à des sec-teurs stratégiques et l’essentiel est orienté vers l’agri-culture, l’énergie et l’industrie.

Dans le domaine de l’arrangement de finance-ments, 68 milliards FCFA ont été mobilisés, notam-ment en faveur des mandants visés ci-après : i) laCaisse des Dépôts et Consignation (CDC), pour laconstruction d’une tour multifonctions de 20 niveauxà Dakar, ii) la société PFO Africa Côte d’Ivoire, pourla construction d’une usine de traitement d’eau pourla ville d’Abidjan, iii) l’Etat du Sénégal, dans le cadredu projet de construction de voiries et réseaux divers,à Diamniadio.

Par ailleurs, des diligences sont en cours, pour la mo-bilisation de financements d’un montant d’environ270 milliards FCFA au profit de divers mandants : i)l’Etat du Sénégal, pour le financement du projet deréalisation des travaux de voiries et réseaux divers dupôle urbain de Diamniadio ; ii) Eranove SA, pour laconstruction d’une centrale thermique d’une capacitéde 65 MW au Togo ; iii) Phoenix Properties Investment,pour la construction d’un hôtel 4 étoiles à Abidjan,sous l’enseigne « Radisson Red » ; iv) la société MKconstruction et l’Etat de Côte d’Ivoire, pour la réalisa-tion des travaux de renforcement de l’axe routier Ka-nawolo – Korhogo ; v) l’Etat du Niger, pour des travauxcomplémentaires relatifs à l’échangeur Hamani Dioriet l’aménagement de la zone du marché de Katako.

Soutien au développement de la production de ciment au Sénégal et en Côted’Ivoire

Au cours de l’exercice 2018, la BOAD a engagé un montant global de 50 milliards FCFA pour soutenir, en Côted’Ivoire et au Sénégal, la réalisation de deux projets cimentiers portant sur une capacité totale de plus de cinq(05) millions de tonnes et un coût global de 320,6 milliards FCFA.

Le premier des deux projets porte surl’extension des capacités de produc-tion de la société Les Ciments duSahel (CDS) SA, à Kirène au Sénégal.Il s’agit notamment d’installer unetroisième ligne intégrée et auto-nome de production de clinker et deciment d’une capacité de 2,7 mil-lions de tonnes de ciment par an. Lacontribution de la BOAD porte surun montant de 25 milliards FCFA. Ceprojet devrait permettre la créationd’environ 2.500 emplois au cours dela mise en œuvre et 4.200 emploisau cours de l’exploitation.

Le second projet consiste en l’im-plantation d’une unité de produc-tion de ciment par la société

Ciments de Côte d’Ivoire (CIMI-VOIRE), à Abidjan en Côte d’Ivoire.La capacité de broyage en clinkerde l’unité installée sera de 3 mil-lions de tonnes de ciment par an.La contribution de la Banque à sonfinancement porte sur un montantde 25 milliards FCFA. Cet autreprojet contribuera à la création de387 emplois au cours de la mise enœuvre et de 440 emplois au coursde l’exploitation.

A l’échelle des pays directementconcernés comme au plan régional,ces projets devraient permettre desatisfaire davantage un marché por-teur, et de substituer une productiondomestique et compétitive, à des

importations. La collaboration de laBOAD à leur réalisation confirmel’engagement de l’institution à œu-vrer davantage dans le secteur desinfrastructures et des BTP. En effet,dans la sous-région, le secteur visédoit faire face à de grands défis, tanten termes de construction et de miseà niveau d’infrastructures routières,qu’au plan de l’accès des popula-tions à des logements décents, dansle cadre de programmes immobiliersou de celui de logements individuelsprivés.

La réalisation des deux projets in-duira, par ailleurs, une améliorationdes recettes fiscales dans les deuxpays directement concernés.

ENCADRÉ 4

En matière d’assistance financière aux Etats mem-bres et à des institutions régionales, la BOAD a misà disposition des subventions d’un montant total de159,8 millions FCFA.

Les activités ayant bénéficié de ces appuis sont notam-ment : i) le renforcement des capacités, ii) l’organisationde réunions de comités de pilotage, d’ateliers de valida-tion de documents, de forums, ou encore iii) des travauxd’élaboration de documents de programmation.

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43RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

Dans le cadre de la mobilisation de ressources, les prin-cipales actions ont notamment porté, d’une part sur lamobilisation de lignes de crédit auprès de partenaires,et d’autre part sur l’affermissement de la coopération.

A. CONVENTIONS SIGNEES EN 2018

En ce qui concerne les lignes de crédit, deux conven-tions ont été signées avec la Banque Arabe pour le Dé-veloppement Economique en Afrique (BADEA). Il s’agitde celles relatives aux dossiers ci-après :

- le premier concours, d’un montant de 30 millionsUSD, soit 16,9 milliards FCFA et une durée d’un an,est exclusivement destiné au financement d’importa-tions des pays membres de l’UEMOA à partir des paysarabes ;

- le deuxième, d’un montant de 15 millions USD, soit8,5 milliards FCFA et une durée de 10 ans, est destinéau refinancement de projets relevant du secteur privé.

B. CONCOURS APPROUVES PAR LE CONSEIL D’ADMINISTRATION

Au cours de l’exercice, deux propositions de crédit ontété approuvées par le Conseil d’Administration. Ils’agit de :

- la proposition d’une ligne de crédit de la Banque deDéveloppement d’Autriche, d’un montant de 30 mil-lions d’euros, soit 19,7 milliards FCFA et une duréede 10 ans, destinée au financement de projets d’in-frastructures et d’investissements productifs du sec-teur privé dans les pays de l’UEMOA ;

- la proposition d’une ligne de crédit de la Banque deDéveloppement de Biélorussie, d’un montant de 50millions d’euros, soit 32,8 milliards FCFA et une duréede 10 ans, destinée au refinancement de projets,pour des biens et services d’origine biélorusse.

C. MOBILISATION DE RESSOURCES SUR LES MARCHESDE CAPITAUX

La Banque a mené des réflexions visant à explorerd’autres opportunités qu’offre le marché financier in-ternational et à instaurer un mécanisme de rembour-sement de ses eurobonds. Elle a travaillé à la mise enplace d’un programme « Negotiable European Com-mercial Paper (NEU-CP) » qui consiste à émettre destitres courts sur le marché monétaire français. Elle aégalement entrepris des échanges avec des partenairesextérieurs émetteurs d’obligations vertes, ainsi qu’aveccertains acteurs du marché financier régional, dansl’optique de la réalisation à moyen terme d’une émis-sion d’obligations vertes.

Par ailleurs, pour mieux maîtriser les conditions deremboursement de ses eurobonds, la Banque a décidéde créer un fonds d’amortissement en son sein.

D. RESSOURCES DE BONIFICATION

Depuis décembre 2015, la Banque a obtenu de sonConseil des Ministres, la mise en place d’un méca-nisme de bonification pour ses financements conces-sionnels. En 2018, ce mécanisme a été abondé àhauteur de 28 milliards FCFA, portant le cumul des res-sources de bonification à 81,2 milliards FCFA sur lestrois dernières années (2016-2018).

E. COOPERATION ET PROMOTION DE PARTENARIATS

Divers échanges et diligences ont été conduits avecdes partenaires traditionnels, au sujet de l’organisationprochaine de rencontres bilatérales thématiques. Cecia été le cas avec l’AFD, la KfW et la BADEA.

Par ailleurs, la Banque a engagé avec la KfW des dis-cussons techniques sur deux dossiers opérationnels :celui de la mise en place d’un programme de prêtsconcessionnels adaptés aux catastrophes naturelles(PACAN) d’une part, et d’autre part la création d’unFonds pour la transformation digitale en Afrique del’Ouest. Ces deux initiatives bénéficient d’une perspec-tive d’appui du Gouvernement allemand.

2.4. APPROFONDISSEMENT DU PROCESSUS DE MOBILISATION DE RESSOURCES

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44RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

En ce qui concerne le Fonds en particulier, l’un des ob-jectifs visés est d’aider les administrations des pays del’Afrique de l’Ouest francophone à développer leurs sys-tèmes informatiques, afin d’améliorer leur productivitéainsi que leurs prestations au bénéfice des citoyens. Ilest envisagé que la Banque soit un partenaire importantdans la mise en œuvre du projet, de même que le ges-tionnaire du Fonds. Une mission d’identification auprès

des Etats de l’Union est visualisée pour le premier se-mestre 2019, en vue d’une première évaluation som-maire des besoins en matière de digitalisation.

Par ailleurs, la Banque poursuit les diligences visant àse soumettre à l’audit des 7 piliers, dans le but d’êtreéligible à la gestion indirecte de financements del’Union Européenne.

2.5. MISE EN PHASE DE LA GESTION ET DE LA GOUVERNANCE

A. SECURITE JURIDIQUE DES OPERATIONS

Dans le cadre de la sécurité juridique des opérations, lesactions ont notamment porté sur les points ci-après :

• une veille règlementaire, afin d’aligner les activitésde la Banque sur les référentiels normatifs appli-cables aux institutions financières internationales ;

• une gestion des sûretés prises en couverture desfinancements, notamment par la poursuite de larevue globale et de l’évaluation des couverturesprises par la Banque dans les différents pays del’UEMOA ;

• des diligences juridiques en vue de l’assainisse-ment du portefeuille des prêts déclassés ;

• une relecture du dispositif de vérification de laconformité environnementale et sociale, ainsi quedu règlement des griefs de la BOAD, qui consti-tue l’un des mécanismes de gestion structurée etcontinue des risques ainsi que des impacts envi-ronnementaux et sociaux liés aux projets financéspar la Banque.

Par ailleurs, dans l’optique d’une mise en conformité dudispositif de gestion des risques liés au blanchiment decapitaux et au financement du terrorisme, avec les re-commandations régionales et internationales en la ma-tière, une version actualisée de la Politique de sécuritéfinancière de la Banque a été adoptée par son Conseild’Administration en décembre 2018.

B. ACTION MARKETING ET COMMUNICATION

Dans le domaine de la communication, la Banquea actualisé sa stratégie de communication et de rela-tions publiques, en y intégrant un modus operandi desa présence sur les réseaux sociaux. La nouvelle ap-proche de communication porte l’ambition « d’affir-mer et de promouvoir résolument le leadership de laBOAD » en matière de financement des grands projetsde développement de la zone UEMOA.

En droite ligne de l’ambition susvisée, la Banque a éla-boré et mis en œuvre un plan média articulé sur troistypes de supports ; ceux ayant une large audience,ceux pouvant venir en appoint et enfin ceux offrantdes opportunités de visibilité. L’objectif est d’avoir uneprésence plus structurée de l’institution sur les diffé-rents espaces médiatiques, permettant ainsi d’intensi-fier et de mieux organiser la diffusion de l’informationrelative aussi bien aux activités qu’aux produits ; ceci,tant en direction de la zone UEMOA qu’à destinationdes partenaires à international.

La présence médiatique a ainsi permis une participa-tion effective du Management de la Banque à desémissions de forte notoriété, notamment « Réussite »de Canal plus, « Décryptage » d’Africa24, « Focus »de Africanews. Il en est de même en matière de publi-cation régulière de contenus rédactionnels dans desmédias panafricains d’information tels que JeuneAfrique, Financial Afrik, la Tribune Afrique, Ecofin,d’une part, et d’autre part dans des magazines debord de compagnies aériennes telles que Brussels Air-lines, Ethiopian, Air Côte d’Ivoire, Asky Airlines.

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45RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

En outre, la Banque a réalisé des reportages mensuels,dans les 8 pays de l’Union, ainsi que des ‘’testimo-niaux’’ radios sur divers projets financés au Sénégal,en Côte d’ivoire et au Togo ; ce qui a permis de donnerla parole aux bénéficiaires finaux des opérations, et demettre en évidence l’impact de financements de laBOAD sur leur quotidien. La Banque a également pro-cédé à la réalisation d’un nouveau film institutionnel,avec des versions courtes déclinées en spots radio ettélé, sur ses secteurs d’intervention et ses produits.

Dans le cadre de la mise en œuvre de son plan d'ac-tions digital, elle a procédé à la réalisation d’un auditSEO (Search Engine Optimisation) en vue d’un meilleurréférencement de son site internet. Elle a égalementmis l’accent sur l’utilisation des réseaux sociaux (Face-book, Twitter, Youtube), pour étendre la portée de sespublications vers de nouvelles cibles, susciter de l’en-gagement et recruter de l’audience sur ces pages.

Au titre des relations avec la presse et des activités depromotion hors média, la Banque a organisé des Jour-nées Portes Ouvertes à Dakar au Sénégal. Ceci s’esttenu sous la forme d’un atelier d’information à l’en-droit des journalistes et des collectivités territoriales,sur « la stratégie et l’engagement de la BOAD en ma-tière de finance climat ». La manifestation a été suivied’une rencontre d’échanges avec les acteurs du sec-teur privé.

Concernant le marketing, la Banque a procédé à larelecture ainsi qu’à l’actualisation de la stratégie mar-keting, en vue d’améliorer son approche commercialeet la relation client.

Par ailleurs, elle a poursuivi la promotion de ses pro-duits et services, à travers la participation à des salons,fora et autres rencontres thématiques. Dans le cadredu renforcement de sa visibilité, des campagnes d’af-fichage sur des espaces publicitaires ainsi que dans dessalons « business » de certains aéroports de l’UEMOAont été initiées.

C. RESSOURCES HUMAINES

Les actions précédemment engagées dans le cadre dela modernisation de la politique de gestion des res-sources humaines ont été poursuivies. Ainsi, la miseen œuvre du dispositif de fixation d’objectifs et d’éva-luation des performances du personnel a été renfor-cée. Il en a été de même des actions de formationindividuelles ou collectives ciblées, celles-ci visanttoutes un renforcement des capacités.

Au 31 décembre 2018, l’effectif global était de 308agents, dont 295 agents au titre de l’effectif opéra-tionnel, 10 agents en détachement et 3 agents en disponibilité.

Catégories Effectif au Effectif au Effectif au 31.12.2016 31.12.2017 31.12.2018

PERSONNEL PROFESSIONNEL 153 164 170

PERSONNEL D’APPUI 119 112 125

TOTAL 272 276 295

Tableau 2

EFFECTIF OPÉRATIONNEL DE LA BOAD DE 2016 À 2018

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46RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

L’évolution de l’effectif au titre de l’exercice 2018 s’ex-plique par la mise en œuvre du plan pluriannuel degestion prévisionnelle des emplois et des compétences(GPEC). Ce plan, élaboré sur la base du plan straté-gique 2015-2019, prend en compte ; i) le renouvelle-ment des effectifs, ii) les besoins exprimés par lesstructures, iii) ainsi que des besoins de compétencesspécifiques nécessaires pour la gestion de nouvellesactivités.

Ainsi, 34 entrées, dont 33 recrutements et un (01) re-tour de détachement, ont été enregistrées au cours del’exercice, contre 15 départs tous motifs confondus,soit une évolution de l’effectif opérationnel de 19agents par rapport à l’exercice 2017.

Par ailleurs, dans le cadre de son programme « JeunesGradués » visant à assurer la relève de ses effectifs, laBanque a recruté quatorze (14) jeunes diplômés de l’es-pace communautaire et de la diaspora, qui sont en stageprofessionnel au sein des unités organisationnelles.

D. GESTION DU PATRIMOINE, SECURITE DES PERSONNES ET DES BIENS

Les actions engagées dans ce domaine ont porté surl’amélioration du cadre de travail, la poursuite ou l’achè-vement de certains programmes immobiliers, la mise enœuvre du programme d’efficacité énergétique.

Au niveau de l’amélioration du cadre de travail,des changements sont intervenus, avec notamment :i) la réhabilitation de différentes salles du siège et lacréation de nouveaux postes de travail, ii) le revête-ment du bâtiment du siège, iii) l’extension des sys-tèmes de sécurité incendie et de contrôle d’accès, iv)la renovation du système de vidéosurveillance, v) lapoursuite de l’harmonisation du mobilier des bureauxdu siège et des Missions résidentes.

Concernant le programme immobilier, les travauxde construction de 134 logements de la cité BOAD auprofit du personnel, de même que ceux relatifs au cen-tre de loisirs, ont été achevés.

L’opérationnalisation du programme d’efficacitéénergétique s’est poursuivie avec le remplacement des

lampes des bureaux par des lampes LED, dont la lumi-nosité est conforme à la réglementation en vigueur.

E. SUIVI-EVALUATION DES OPERATIONS ET GESTIONDU SAVOIR

En matière d’évaluation rétrospective de projets,la Banque a organisé l’atelier de validation de l’évalua-tion de portefeuille au Togo, laquelle portait sur dix-neuf (19) opérations réparties entre quatre (04)secteurs d’intervention. En outre, la Banque a démarrél’évaluation de portefeuille-pays au Bénin. Cettedeuxième campagne d’évaluation concerne seize (16)opérations, réparties entre quatre (04) secteurs d’in-tervention, à savoir : i) le développement rural, ii) l’énergie, iii) les infrastructures routières et iv) l’adduction en eau potable.

L’objectif global de l’évaluation de portefeuilles-pays8

est d’apprécier les résultats de développement atteintspar la Banque à travers les projets qu’elle a financés.Quant aux objectifs spécifiques, ils sont les suivants :i) analyser la performance des projets financés danschacun des secteurs concernés ; ii) identifier les fac-teurs ayant affecté la performance des projets ; iii) for-muler des recommandations relatives aux différentesinterventions.

Concernant les évaluations d’impacts socio-éco-nomiques et les évaluations thématiques, l’institu-tion a poursuivi, en collaboration avec l’InternationalInitiative for Impact Evaluation (3ie), les travaux d’éva-luation d’impacts socio-économiques du projet de dé-veloppement agricole de Matam, phase 2 «extension»au Sénégal, de même que ceux du projet d’aménage-ment hydro-agricole de M’Bahiakro en Côte d’Ivoire.Les secondes enquêtes ainsi que les analyses ont étéconduites.

S’agissant du suivi-évaluation des résultats de dé-veloppement, l’institution a conduit les activités devantconcourir i) à mieux apprécier les impacts prospectifs dedix-neuf projets et ii) à mettre en place un système decollecte et d’analyse d’indicateurs de résultats de déve-loppement. En outre, la Banque a fourni à divers parte-naires (AFD, KFW, BAD, …) les valeurs d’indicateurs derésultats de développement de projets financés.

8 Se rattache à un ensemble de projets/programmes d’un ou plusieurs secteurs d’intervention au sein d’une même zone géographique.

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47RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

A cet égard, certains Etats ambi-tionnent de porter leur taux d’inves-tissement, d’une moyenne actuellede l’ordre de 24,5% à 35% aumoins, afin de situer durablement lacroissance réelle au-dessus du seuildes 7-8% requis pour créer des em-plois et réduire la pauvreté9. Ceciexplique l’ambition des plans de dé-veloppement adoptés au cours dela décennie.

La BOAD, pour sa part, accompagneces efforts. Sur les dix dernières an-nées, elle a ainsi octroyé, en moyenne,420 milliards FCFA de concours an-nuels à ses Etats membres.

La Banque, à l’instar de la commu-nauté financière internationale, neperd cependant pas de vue que lesinvestissements nécessaires à la réa-lisation des objectifs susvisés exigentdes ressources d’emprunts impor-tantes, et que la soutenabilité desconditions de remboursement qui endécoulent mérite de l’attention.

Par ailleurs, la qualité finale des in-vestissements, de même que les ef-fets réels de ceux-ci sur la croissanceconstituent des sujets de préoccu-pation, tant pour les Etats eux-mêmes, que pour les bailleurs defonds. C’est pour contribuer à laprise en charge de cette questionque la Commission de l’UEMOA, encollaboration avec d’autres institu-tions communautaires (la BCEAO etla BOAD notamment), a comman-dité une étude sur la qualité des dé-penses d’investissements publicsdes Etats membres. L’étude devaiten particulier examiner les condi-tions structurelles qui doivent ac-compagner une augmentation desdépenses d’investissements publics,pour favoriser une croissance éco-nomique vigoureuse au sein de lazone. Quelques constats ou conclu-

sions issus de cette étude se présen-tent comme suit :

Etat des lieux des dépenses pu-bliques en capital

i) Il existe une part importante dedépenses courantes dans les dé-penses qualifiées ‘’d’investisse-ments’’ des pays. C’estnotamment le cas avec les dé-penses liées au fonctionnementdes Unités de gestion de projets ;

ii) le financement intérieur se ren-force par rapport au financementextérieur, dans tous les pays saufen Guinée Bissau où les res-sources extérieures représentent94% des investissements, du faitd’un recours des Etats au marché(régional) des capitaux ;

iii) quatre secteurs concentrent l’es-sentiel des investissements : lesinfrastructures de soutien à laproduction, le développementrural, l’éducation et la santé ;

iv) le contenu des dépenses pu-bliques en capital n’est pas har-monisé à l’échelle de l’Union.

Analyse macro-économétriquesur la qualité des dépenses d’in-vestissements publics

Il ressort des analyses que les inves-tissements, tant publics que privés,ont un effet significatif et positif surl’activité économique, dans la plu-part des pays membres. L’effet estmitigé pour certains pays, en raisonnotamment d’effets d’éviction et/oude la faible qualité de gestion desdépenses d’investissements publics.

En ce qui concerne les dépenses deformation du capital humain, ellesreprésentent également une com-

posante dont l’effet direct est posi-tif sur la croissance. Au regard del’ampleur des besoins, leur partreste néanmoins faible dans les in-vestissements publics.

Par ailleurs, les analyses montrentque les investissements sont moinsefficaces dans les pays de l’UEMOAque dans des pays de référence.Cela révèle une stagnation, voire unrecul de la productivité marginaledu capital sur la période récente.

Ces analyses confirment les conclu-sions d’autres études menées par laBCEAO et le FMI. L’étude du FMIvisée indique, par exemple,qu’environ 40% de l’impact po-tentiel des investissements pu-blics est perdu.

Recommandations

Hormis la Côte d’Ivoire, qui atteintdes taux de réalisation de 80% deson programme d’investissementprioritaire (PIP), les autres pays del’Union enregistrent des taux faibles.Ces derniers devraient mettre enplace des mécanismes pour lever lesentraves à la bonne exécution desprojets et programmes de leurs PIP.Un renforcement de la gestion desdépenses publiques pourrait par ail-leurs améliorer leur efficience ainsique leurs impacts sur la croissance.

En tout état de cause, tous les Etatsdevraient poursuivre leurs effortsd’investissements, notamment dansles infrastructures d’énergie et detransport, dans la mécanisation del’agriculture et dans la formation decapital humain de qualité, afin desoutenir les chaines de valeurs, aussibien dans l’industrie, l’agricultureque les services.

ENCADRÉ 5

Depuis le début des années 2010, les Etats de l’Union sont dans une dynamique de développement de leurs in-frastructures cruciales, afin de réduire les déficits dans ce domaine et améliorer durablement les conditions de viedes populations.

Qualité des dépenses d’investissements publics dans les Etats membres de l’UEMOA (*)

(*) Etude sur la qualité des dépenses d’investissementspublics dans les Etats membres de l’UEMOA

9 Source : Programme d’actions pour l’accélération de la croissance économique dans les pays membres de l’UEMOA adopté par le Conseil des Ministres de l’UEMOA le 3 juillet 1997.

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48RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

En matière de gestion du savoir, la Banque a pour-suivi l’opérationnalisation de ses outils de veille infor-mationnelle, de visibilité et d’image. Dans ce cadre,elle a maintenu la surveillance des sources d’informa-tions pertinentes, collecté des savoirs utiles portant surles centres d’intérêt de ses structures, et analysé lesmentions relatives à sa réputation sur les réseaux in-ternet et sociaux. Par ailleurs, le dispositif de veille aété consolidé par la mise en place d’une veille sur lescontreparties de l’institution.

F. GOUVERNANCE, SYSTEME DE CONTROLE ET GESTION DES RISQUES

L’année 2018 a été marquée par un renforcement dela gouvernance de la Banque, et par la poursuite de lamodernisation des outils de gestion.

Audit interne et Contrôle financier : conformémentau programme approuvé par le Comité d’Audit, des au-dits ont été réalisés sur les processus internes et sur lesprojets en exécution dans les Etats membres. Les recom-mandations formulées permettent de renforcer le sys-tème de contrôle interne, la maîtrise des risques etl’amélioration du processus d’exécution des projets.

Toutes les opérations d’acquisition de biens et services,ainsi que de décaissement de fonds, ont fait l’objet decontrôles de conformité et de régularité.

Par ailleurs, la mise à jour des outils d’audit interne aété poursuivie, à la lumière de l’évolution des normesinternationales et des bonnes pratiques en la matière.

Comité d’Audit de la Banque : le Comité d’Audit atenu ses trois réunions ordinaires au cours desquellesil a examiné : i) les états financiers de l’exercice clos le31 décembre 2017 ; ii) l’état récapitulatif des requêtesde financement instruites par la Banque au cours del’exercice 2017 ; iii) les états financiers intermédiaires

de la BOAD au 30 juin 2018 avant leur arrêté par leConseil d’Administration ; iv) le résultat de l’appel d’of-fres pour la nomination du Commissaire aux Comptesde la Banque au titre des exercices 2019 à 2021 in-clus ; v) le bilan des activités 2018 et le projet de pro-gramme d’activités de l’audit interne au titre del’exercice 2019 ; vi) la situation du portefeuille de laBanque au 30 septembre 2018 ; vii) les états financiersintermédiaires de la Banque au 30 septembre 2018 ;viii) l’état de suivi de ses recommandations et ix) l’étatde suivi de la mise en œuvre des recommandations duCommissaire aux comptes.

Le renforcement des outils de contrôle se poursuivraen 2019. Dans le cadre de son programme d’assu-rance et d’amélioration continue (PAAQ), l’audit in-terne fera l’objet d’une évaluation externe pour uneamélioration de ses prestations.

Contrôle externe : le Cabinet PRICEWATERHOUSE-COOPERS (PWC), Commissaire aux Comptes, a exa-miné et certifié sans réserve, les comptes del’exercice 2017 de la Banque, du FDC et du FDE. Cescomptes ont été approuvés par le Conseil des Minis-tres. Ledit cabinet a également procédé à une revuelimitée des états financiers intermédiaires au 30 juin2018, conformément à la norme IAS 34 du référen-tiel comptable IFRS.

Ethique, prévention et lutte contre la fraude et lacorruption : la Banque a poursuivi la consolidation dudispositif de lutte contre la fraude et la corruption. Cecis’est matérialisé à travers i) un renforcement de l'effectifde la Division Ethique, ii) l'animation de séances de for-mation/sensibilisation, à l'endroit du personnel, sur leditdispositif, iii) l’amélioration des outils de travail. La Divi-sion de l’Ethique a traité divers cas de conformité auCode d'éthique du personnel, ainsi que d’allégations defraude, qui ont donné lieu à des recommandationsd'amélioration du dispositif de prévention.

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49RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

Contrôle des marchés : il a concerné aussi bien lesmarchés financés dans le cadre des opérations de laBanque, que les acquisitions internes. Des sessions deformation ont été organisées, sur les procédures depassation de marchés de la Banque, au profit des ac-teurs de la chaîne de commande publique de deuxEtats membres (Mali et Niger). La Côte d’Ivoire, le Togoet la Guinée Bissau bénéficieront de la même forma-tion en 2019, à la suite du Bénin, du Sénégal et duBurkina Faso.

Gestion axée sur les résultats et les performances :les principaux piliers du système de gestion axée surles résultats et les performances de la Banque, quesont l’approche budget-programme, le contrôle bud-gétaire, l’évaluation des performances, le réseau de ta-bleaux de bord et la comptabilité analytique degestion, ont été consolidés au cours de l’exercice.

Le système de gestion comptable analytique a connuune dynamisation au cours de la période, avec la pro-duction effective des rapports annuels 2016 et 2017.

Dans le cadre de l’amélioration continue du systèmed’information, une nouvelle application de gestiondu réseau de Tableau de Bord a été développée, puisdéployée.

Au titre du suivi des performances globales de laBanque, des notes d’analyse trimestrielle des indicateursclés de performances (KPI) ont été produites, de mêmeque des notes de synthèse des évaluations de contratsde performance des centres de responsabilité.

En matière de Gestion des risques, les activités degestion des risques de crédit, de marché et risquesopérationnels, ont été poursuivies.

En vue d’une amélioration des pratiques actuelles, lesmodèles de notation du portefeuille ont été calibréssuivant les Best practices, avec le développement denouveaux modèles pour le ‘’Project Finance’’, le por-

tefeuille souverain et les prises de participation. La lec-ture du système de notation a ainsi été rattachée àcelle des agences de notation internationale. Au ni-veau de la dépréciation des créances, la norme IFRS 9,entrée en vigueur, au plan international, en 2018, aété mise en œuvre.

G. MODERNISATION ET SECURISATION DU SYSTEMED’INFORMATION

Au cours de l’exercice, la Banque a poursuivi la mo-dernisation et la sécurisation de son système d’information.

Au plan de la modernisation, elle a finalisé le projetd’interconnexion de ses Missions résidentes avec leSiège, par la mise en œuvre d’un réseau de communi-cation interne basé sur la technologie VSAT. De nou-veaux outils de collaboration et de communication,tels que SKYPE FOR BUSINESS, ont été déployés. Lesdifférentes plateformes concernées permettent auxutilisateurs de la Banque d’optimiser de manière sécu-risée les échanges entre eux ainsi qu’avec leurs corres-pondants extérieurs.

Par ailleurs, l’application de Gestion des OpérationsBancaires a été revue et optimisée sur une plateformetechnologique plus moderne, de manière à préparerun passage aisé vers SAP Banking. S’agissant juste-ment de SAP, la stabilisation et l’appropriation, par lesagents de la Banque, des modules déjà en exploita-tion, se sont poursuivies. Il s’agit notamment des modules : Finance et Contrôle de Gestion (FICO), Ges-tion des Ressources Humaines (HR) et Gestion des approvisionnements (MM).

Le déploiement d’un Module à forte valeur ajoutéepour la gestion du personnel, soit « Employer Self-Ser-vice / Managers Self-Service (ESS/MSS) », s’est pour-suivi avec la mise en place de fonctionnalités telles quei) la publication en ligne des bulletins de paie, et ii) laconsultation en ligne d’informations sur le personnel.

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50RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

0

500

1000

1500

2000

100

150

200

250

300

Endettement Fonds propres Ratio d'endettement

20182017201620152014201320122011201020092008

237,8

260,2

168,5

181

197

212

145

155,8

225

261,9240

Graphique 7

Evolution des fonds propres, de l’endettement (Mds FCFA) et du ratio d’endettement

Au plan de la sécurité, la Banque a assuré la veilletechnologique, puis elle a fait former et certifier certainsde ses agents aux normes ISO 27001 et ISO 27005.Toutes les diligences (test d’intrusion, audit de la sécuritédu SI, etc.) ont été menées en vue du maintien de lacertification ISO 27001 du SMSI de l’institution.

H. GESTION FINANCIERE

Tarification et pilotage financier : le modèle de ta-rification mis en place au sein de l’institution assureune plus grande flexibilité dans la tarification des opé-rations soumises au financement.

Par ailleurs, le chantier de pilotage financier lancé en2017 s’est poursuivi en 2018. Les évolutions attenduesdans le cadre de ce projet, sont notamment i) une amé-lioration du pilotage des risques bilanciels comme ceuxdu hors bilan, ii) un renforcement du reporting, associéau contrôle de la gestion financière.

La première phase du projet portant sur la réalisa-tion d’une étude de faisabilité a été achevée fin2017. La deuxième phase relative à l’opérationna-lisation du dispositif de pilotage financier a démarréau cours du 1er semestre 2018. Il est prévu quecette seconde phase s’achève au plus tard courant1er semestre 2020.

Situation financière : le total du bilan de la Banqueest passé de 2 573,5 milliards FCFA au 31 décembre2017 à 2 568,2 milliards FCFA au 31 décembre 2018.

La situation financière de l’institution reste saine et estnotamment marquée par une structure financièreéquilibrée. A fin décembre 2018, les fonds propres re-présentaient environ 27,6% du total du bilan et le rap-port « encours des emprunts / fonds propres » (ratiod’endettement) ressortait à environ 240,9%, pour unenorme statutaire de 300%.

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51RAPPORT ANNUEL 2018

RÉALISATIONS DE LA BOAD EN 2018

Les éléments caractéristiques ci-après marquentnotamment l’exploitation :

- une prépondérance des produits des prêts, les-quels constituent l'activité principale de la Banque(75,02% des produits budgétaires réalisés) ;

- un coût globalement maîtrisé des ressourcesd'emprunt (4,23% en moyenne, ressources demarché et ressources concessionnelles réunies);

- un niveau de produit net bancaire qui s’établit à54,3 milliards FCFA au 31 décembre 2018 contre37,4 milliards FCFA au 31 décembre 2017 ;

- une gestion prudente de la trésorerie, conformé-ment à la politique de liquidité ;

- l’application d’une politique de provisionnementprudente et anticipatrice avec la mise en œuvrede la norme IFRS 9, fondée sur le principe de«pertes attendues».

Le taux brut de dégradation global du portefeuilleest ressorti à 2,21% à fin décembre 2018 contre

2,34% à fin décembre 2017. La Banque entendpoursuivre ses actions relatives au suivi et à l’amé-lioration de la qualité du portefeuille.

L’exploitation continue d’enregistrer des résultatspositifs, en dépit des pertes de marges ‘’embar-quées’’ depuis plusieurs années, du fait de l’ab-sence de ressources concessionnelles pérennes. Lebénéfice net à fin 2018 ressort à 18,2 milliardsFCFA contre 13,2 milliards FCFA au 31 décembre2017. Une partie de ce résultat contribuera àl’abondement du Mécanisme de bonification, maisune part prépondérante sera affectée au renforce-ment des fonds propres.

La Banque continuera de veiller à la maîtrise de sescharges, afin de maintenir une offre de taux attrac-tifs, conformes aux exigences du financement dudéveloppement.

Il convient de souligner par ailleurs que le ratiod’adéquation des fonds propres (approche interne)s’établit à 22,9%. Le niveau des fonds propres resteen adéquation avec celui des risques portés parl’institution.

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L’énergie solaire dans l’économie des pays de l’UEMOA :

état des lieux, enjeux et perspectives

THÈME DEL’ANNÉEL’énergie solaire dans l’économie des pays de l’UEMOA :

état des lieux, enjeux et perspectives

THÈME DEL’ANNÉE

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53RAPPORT ANNUEL 2018

Les rayonnementssolaires sur le planhorizontal atteignent2200 kWh/m²/an dansl’UEMOA

Plus de 600 MW desolaire et d’éolienraccordés au réseau sontdécomptés dans la zone

Le développement dusolaire est contraint parl’organisation du secteurde l’électricité.

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54RAPPORT ANNUEL 2018

L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

Dans le cadre de la commémoration de son 45ème

anniversaire, la BOAD a organisé, les 14 et 15 no-vembre 2018, un forum sur le thème : « l’énergiesolaire dans l’économie des pays de l’UEMOA : étatdes lieux, enjeux et politiques ».

Le but visé à travers ce forum était de favoriserl’émergence d’une économie régionale des éner-gies renouvelables en général, et du solaire en par-ticulier. Le choix du thème traduisait par ailleursl’engagement de la Banque à contribuer à la miseen œuvre des objectifs de l’Initiative Régionalepour l’Energie Durable (IRED), adoptée par laConférence des Chefs d’Etat et de Gouvernementde l’UEMOA en 2009.

Au nombre desdits objectifs, il y a en effet celui derelever sensiblement, au cours des prochaines an-nées, le taux d’accès à l’électricité d’une part et,d’autre part, la part des énergies renouvelablesdans le mix énergétique des pays membres del’Union.

Actuellement, le taux d’accès des populations del’UEMOA à l’électricité est d’environ 40,1% enmoyenne, et de 14,7% pour ce qui est des zonesrurales. Ces taux s’avèrent même en dessous desmoyennes subsahariennes, à savoir 42,8% en gé-néral, et 24,8% pour les zones rurales.

L’énergie représente cependant un vecteur essen-tiel de croissance économique et d’amélioration dela qualité de vie. Les conditions de sa production,celles de sa distribution ou de son accessibilitéconditionnent de plus en plus la pertinence desambitions et politiques publiques visant un déve-loppement économique inclusif et durable. Celacontribue sans doute à expliquer également pour-quoi l’accès à l’énergie fait partie intégrante desObjectifs de développement durable.

L’énergie électrique fait partie des secteurs priori-taires d’intervention de la BOAD. La Banque s’y im-plique d’abord par le financement de projets, maiségalement par le biais de la définition des straté-gies régionales ; ceci, en synergie avec des organesou institutions communautaires tels que la Com-mission de l’UEMOA, la BCEAO, le WAPP, la Com-munauté Electrique du Bénin (CEB), et diversPartenaires techniques et financiers.

A fin décembre 2018, les engagements de laBOAD en faveur de projets d’énergie s’élevaientà 1069,5 milliards FCFA, pour 133 projets. Danscet ensemble, on décompte quinze (15) projets

d’énergies renouvelables, financés pour un mon-tant global de 138,7 milliards FCFA, (soit 13% desconcours de l’institution dans le secteur de l’éner-gie), et plus spécialement 7 projets d’énergie so-laire, d’un montant global de 84 milliards FCFA.Sous le registre des énergies renouvelables, et del’énergie solaire en particulier, la BOAD a ainsiencore beaucoup à faire.

Le forum de novembre 2018 a notamment aboutià la conclusion que les Etats de l’UEMOA peuvent,avec le solaire, atteindre rapidement des coûts dekWh très compétitifs, à l’instar d’une évolution ob-servée au plan international.

Dans des pays de plus en plus nombreux, en effet,le solaire représente désormais la source d’électri-cité la moins chère, et des exemples d’installationssolaires existent dans tous les secteurs, avec unefiabilité prouvée, pour tous les niveaux de puis-sance, du Watt au GW, en passant par les kW et lesMW. Quant à la baisse régulière du coût du solaire,elle est censée se poursuivre, et une nouvelle divi-sion par deux devrait être obtenue d’ici 2030.

Outre l’attrait d’un coût plus bas pour la produc-tion de l’électricité, pourraient s’ajouter une dé-corrélation de ce coût par rapport aux prix deshydrocarbures, de même que des avancées entermes d’indépendance énergétique. Par ail-leurs, une amélioration du taux d’énergie so-laire, dans le mix énergétique des Etats,soulagerait les finances publiques face aux défi-cits structurels des sociétés publiques de fourni-ture d’énergie électrique.

Une tendance comme celle susvisée pourraitmême, à la longue, générer une certaine attractiond’entreprises industrielles consommatrices d’éner-gie, vers des zones africaines à production d’éner-gie solaire à coûts réduits.

Cette seconde partie du rapport annuel de laBOAD combine d’une part des éléments d’infor-mation issus d’une revue documentaire réaliséepour les besoins du forum, et d’autre part despoints de vues recensés lors des échanges tenus aucours dudit forum. Elle est constituée de quatresections se rapportant successivement aux sous-thématiques ci-après : i) l’énergie solaire dansl’écosystème de l’espace UEMOA, ii) les principauxobstacles au décollage de l’énergie solaire dansl’UEMOA, iii) les investissements privés et la pro-duction, iv) les perspectives de développement dusolaire dans la zone UEMOA.

54RAPPORT ANNUEL 2018

L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

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55RAPPORT ANNUEL 2018

L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

L’ENERGIE SOLAIREDANS L’ECOSYSTEMEDE L’ESPACE UEMOA

1

Le potentiel solaire de l’Afrique de l’ouest est très important. La zone de l’UEMOA, en particulier,

bénéficie de bonnes conditions d’ensoleillement.

Centrale solaire photovoltaïque au Sénégal

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56RAPPORT ANNUEL 2018

L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

Source : Canadian Pacific Consulting Services (CPCS) sur la base de données IRENA 2017

0,0

0,2

0,4

20172016201520142013201220112010

Coût de l’électricité produite par énergie fossile

Coût moyen de l’électricité solaire

Coû

t au

kWh

(USD

201

6)

Graphique 1

Coût moyen de l’électricité solaire vs énergie fossile

Le potentiel solaire de l’Afrique de l’ouest est très im-portant. La zone de l’UEMOA, en particulier, bénéficiede bonnes conditions d’ensoleillement : les rayonne-ments sur le plan horizontal dépassent 2200kWh/m²/an au Niger et varient souvent entre 1800 et2100 kWh/m²/an au Sénégal, au Mali, au Burkina Fasoet au Nord du Bénin. Toutefois, la ressource solaire estencore largement sous-exploitée dans l’ensemble decette zone.

Il serait possible d’y atteindre à court terme des coûtstrès compétitifs, à l’instar des tendances internatio-nales, avec des prix du kWh estimés, dans certainspays européens, autour de 4 centimes d’euro, soit 25FCFA. La technologie solaire photovoltaïque offre ainsiune véritable opportunité pour accroître l’accès despopulations et des entreprises à une énergie propre etcompétitive, en réseau ou hors réseau.

1.1. APERÇU D’ORDRE GÉNÉRAL

La baisse régulière du coût du solaire devrait se pour-suivre, et une nouvelle division par deux devrait êtreobtenue d’ici 2030. Par ailleurs, le coût du stockageapparaît de plus en plus abordable, avec une baissedu prix des batteries visualisée à environ 40% sur lescinq prochaines années.

Le graphique ci-dessous montre que la baisse du prixde l’énergie solaire est un accélérateur de son dé-ploiement et de sa généralisation. Cette évolution estfavorisée par la mise en œuvre de politiques publiquesde soutien.

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57RAPPORT ANNUEL 2018

L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

Graphique 2

Phase de développement du marché solaire et politiques de soutien correspondantes

Source : Agence Internationale de l’Energie.

Les récentes expériences réussies, ou en cours dansles pays de l’UEMOA, devraient ainsi être encoura-gées et dupliquées. Au total, ce sont plus de 600MW de solaire et d’éolien raccordés au réseau, encours de closing ou de construction, que l’on dé-

compte dans la zone. Il reste toutefois impérieux deréduire les délais de mise en œuvre des projets so-laires de la zone (5 à 7 ans) pour tendre vers des du-rées de l’ordre de 02 ans, en rapport avec lesavancées technologiques.

Démarrage Décollage Généralisation

Prix de l’énergiesolaire

Benchmarkinternationaledes prix

Déploiement dusolaire

Phase de démarrage

- Les premiers projets privésapparaissent

- Un soutien public fort estnécessaire pour encourager lespremiers investisseurs

- Le cadre règlementaire(procédure d’autorisation, etc)est encore en cours de définition

Phase de décollage

- Le marché commence à sedévelopper rapidement

- Le rôle des acteurs publics est defavoriser la convergence vers lesprix internationaux

- Le cadre règlementaire s’amélioreet s’affine

Phase de généralisation

- Le marché atteint une taillesignificative

- Les prix sont en phase avec lesprix internationaux

- L’intégration au réseau devient lacontrainte majeure

Evolu

tion d

u m

arc

hé s

ola

ire

Poli

tiques

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outi

en

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58RAPPORT ANNUEL 2018

L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

Pays Nom du projet Type de projet Puissance installée Etat d’avancementBénin DEFISSOL Public 25MW Convention de financement

signée avec l’AFD & l’UEBénin Projets solaires dans le cadre IPP 45MW En cours de développement

du Compact MCC Burkina Faso Zagtouli 2 Public 17 MW DAO en cours de préparation.

Financement BEIBurkina Faso Koudougou Public 20 MW DAO en cours de préparation.

Financement BMBurkina Faso Kaya Public 10 MW DAO en cours de préparation.

Financement BMCôte d’Ivoire Korhogo Solaire IPP 25 MW En développement, le démarrage

de la construction a été annoncéCôte d’Ivoire Boundiali Public 37,5 MW Construction en cours.

Co-financement KfW/UE/Etat Ivoirien

Guinée Bissau Centrales de Bissau, Public 22 MW Financement accordé Gabu et Canchungo par la BOAD

Mali Kita / Akuo Energy IPP 50 MW En cours de développement.Mali Sikasso / Power Pro IPP 50 MW En cours de développement.Mali Ségou solaire (Scatec) IPP 33 MW En cours de développement.Mali Koutiala IPP 25 MW En cours de développementNiger Centrale hybride d’Agadez Public 13 MW Construction attendue en 2019Niger Gorou Banda Public 20 MW Convention de financement

signée fin 2018 (UE/AFD)Sénégal Kahone et Kaël (Scaling Solar) IPP 60 MW Contrat d’achat d’électricité

signé fin 2018Sénégal Diass Public 23 MW En construction

TOTAL 440 MW

Tableau 2

CENTRALES SOLAIRES EN COURS DE CONSTRUCTION OU À UN STADE AVANCÉ DE DÉVELOPPEMENT

Source : Recherche CPCS, 2iE

Pays Nom du projet Type de projet Puissance installée Date de mise en serviceBurkina Faso Zagtouli 1 Public 33 MW 2017Burkina Faso Ziga Public 1.1 MW 2017Niger Malbaza Public 7 MW 2018Sénégal CICAD Public 2 MW 2014Sénégal Senergy II (Dagana, Bokhol) IPP 20 MW 2016Sénégal Malicounda IPP 22 MW 2016Sénégal Senergy (Santhiou, Mekhe) IPP 30 MW 2017Sénégal Ten Merina / Cheikh Anta Diop IPP 30 MW 2017Sénégal Sakal (Baralé Ndiaye, Louga) IPP 20 MW 2018Sénégal Energy ressources (Kahone) IPP 20 MW 2018

TOTAL 185 MW

Tableau 1

CENTRALES SOLAIRES EN EXPLOITATION À FIN 2018

Source : Recherche CPCS, 2iE

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59RAPPORT ANNUEL 2018

L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

1.2. L’INTÉRÊT AMBIVALENT DES APPLICATIONS DU SOLAIRE HORS RÉSEAU

L’extension des réseaux existants s’avérant souventcoûteuse, des systèmes décentralisés ont été dévelop-pés pour assurer l’accès des populations des zones ru-rales à l’énergie électrique. Ces systèmes se fondentsur un déploiement rapide de l’énergie solaire pourune accélération de l’inclusion énergétique.

Plusieurs solutions sont désormais proposées sur lemarché, de la mini-lampe solaire à l’installation solaireautonome de plusieurs kilowatts. Ces solutions tirentnotamment profit de la baisse des coûts des panneaux

solaires, des avancées technologiques au niveau desbatteries (performance et longévité), du développe-ment d’appareils électriques économes en énergie etdu développement de solutions de commercialisationet de paiement adaptées (mobile money et modèlepay-as-you-go). Par exemple, les kits solaires distribuésselon le modèle pay-as-you-go apportent une contri-bution significative à la progression de l’accès à l’élec-tricité des populations défavorisées, notamment auSénégal, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Mali.

Pays Ventes de systèmes solaires autonomes au premier semestre 2018 (unités)Bénin 5 700Burkina Faso 23 000Côte d'Ivoire 17 000Mali 16 000Niger 4 000Sénégal 31 000Togo 4 500

Tableau 3

VENTES DE SYSTÈMES SOLAIRES AUTONOMES AU PREMIER SEMESTRE 2018 (UNITÉS)

Source : CPCS

Il reste que l’un des défis majeurs est de pouvoir définirune règlementation équilibrée, suffisamment strictepour protéger les consommateurs contre les mauvaisespratiques, suffisamment flexible pour ne pas étoufferla dynamique du marché, et suffisamment évolutiveégalement, pour s’adapter aux innovations à venir.

Au Sénégal, les mini-réseaux sont traités, au plan légalet règlementaire, de la même manière que dans lescas d’opérateurs de grande taille. Ils doivent signer uncontrat de concession de distribution avec le Ministèreen charge de l’énergie, et obtenir une licence de vented’énergie électrique.

Le Bénin, par contre, a adopté le 3 octobre 2018 un «Décret portant réglementation de l’électrification hors-réseau ». Selon ce texte, seuls les mini-réseaux de plusde 500kVA devront obtenir une concession, les sys-tèmes de plus petite taille n’ayant besoin que d’unesimple autorisation.

Bien que le solaire hors réseau soit capable d’améliorerles conditions de vie des populations, il n’est pas com-pétitif pour des usages nécessitant un peu de puis-sance, tels les moteurs. L’utilisation productive del’électricité – artisanat, conservation ou transformationde produits agricoles, menuiserie, soudure, etc. - estainsi limitée dans les localités qui ne disposent que desystèmes hors réseaux ou de mini-réseaux. Le hors ré-seau ne permet donc généralement pas l’apparitiond’activités génératrices de revenus, qui impulseraientune dynamique de développement économique.

Le solaire, photovoltaïque ou thermique, connait denombreuses autres applications autonomes : fours so-laires, sécheurs solaires, production de froid, produc-tion de chaleur à usage industriel, etc. Toutefois, lesapplications les plus convainquantes et pertinentes,dans le contexte des pays de l’UEMOA, sont en parti-culier l’éclairage public, le pompage solaire et l’eauchaude solaire.

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L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

Le marché de l’énergie solaire dans l’UEMOA estconfronté à deux difficultés majeures liées à la qualifi-cation de la main d’œuvre et à la qualité des équipe-ments sur le marché.

Une étude10 commanditée par la SNV (CoopérationNéerlandaise) au Burkina Faso a relevé un taux de dé-faillance de 71%, surtout sur les installations domes-tiques. La même étude a fait ressortir l’existence d’unlien entre la qualification et la qualité des installations.On a donc affaire, aussi bien à un défi de qualificationdes techniciens qu’à celui de qualité du matériel.

Pour y faire face, il est important de doter l’espace del’UEMOA d’une bonne expertise et d’une main d’œu-vre qualifiée, en favorisant des transferts de technolo-gies et de compétences. Il faudrait également une

régulation du marché à travers une réglementation ap-propriée (certification des installateurs) et la mise enplace de dispositifs de contrôle de qualité.

En définitive, l’offre de formation dans le domaine del’énergie solaire devrait être renforcée et diversifiée.Certes, il existe déjà quelques modules de formationsqualifiantes ou diplômantes, de divers ordres, mais desérieux défis portent sur un équipement adéquat descentres de formation (laboratoires pédagogiques, etc.).Il y a également des soucis par rapport à la formationdes formateurs, par rapport au besoin de renforce-ment de synergie d’actions entre les différents acteursinstitutionnels intervenant dans la formation, de mêmequ’en matière d’élaboration de référentiels pertinentsqui répondent aux besoins.

10 Etude sur le lien entre la qualification et la qualité des prestations en énergies renouvelables au Burkina Faso, SNV, CEAS Burkina, OCADES, AGEREF, mars 2018

1.3. CAPACITÉS TECHNIQUES ET OFFRES DE FORMATIONS

Environ 90% de la production de modules solairess’effectue en Asie, la Chine étant en tête avec 66%.L’Europe détient 6% du marché et les États-Unis 2%.En Afrique, la capacité de fabrication locale reste li-mitée, mais plusieurs usines ont été lancées ces der-nières années au Kenya, au Sénégal, au Ghana, auBurkina Faso et en Afrique du Sud.

La demande locale et régionale devrait avoir un impact important sur la rentabilité des usines, tout

en conditionnant d’éventuelles économies d’échellenécessaires à une production de modules solaires àprix compétitifs.

Bien qu’il soit difficile de faire la concurrence à laChine, plusieurs usines d’assemblage africaines ontmis l’accent sur la qualité de leurs produits et profi-tent de la préférence de certains acheteurs pour lesmodules réalisés par des compagnies locales.

1.4. LA FABRICATION LOCALE D’ÉQUIPEMENTS SOLAIRES

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61RAPPORT ANNUEL 2018

L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

PRINCIPAUX OBSTACLESAU DECOLLAGE DU SOLAIRE DANS L’UEMOA

2

« Des obstacles d’ordres institutionnel, règlementaire, légal, techniques et financier devrontêtre surmontés pour la poursuite de la dynamique engagée et pour un véritable décollage

du solaire dans les pays de l’UEMOA. »

Installation de panneaux solaires

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62RAPPORT ANNUEL 2018

L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

Plusieurs obstacles devront être surmontés pour lapoursuite de la dynamique engagée et pour un vérita-ble décollage du solaire dans les pays de l’UEMOA.

Lesdits obstacles sont de plusieurs ordres : institution-nel, règlementaire, légal, techniques (ou liés à la na-ture même de l’énergie solaire) et financier.

L’insuffisance de coordination entre les différents ac-teurs institutionnels, de même qu’un manque de pré-cision dans la définition du rôle de chacun, rendentdifficile la mise en œuvre de projets privés qui sont,par ailleurs, confrontés au manque d’expérience dansle domaine de la technologie solaire. Ceci expliquesouvent les retards observés dans l’instruction des de-mandes et les temps de développement très longs desprojets de grandes tailles.

Le manque d’encadrement institutionnel des projetsconstitue aussi un des plus importants freins. Il n’y a pas

une mise en cohérence du travail des différentes partiesprenantes (ministères, régulateurs, etc.). En outre, lesnégociations et les décisions prennent généralement dutemps : il faut en moyenne sept (07) ans pour dévelop-per un projet IPP solaire. Par exemple, les projets au Sé-négal ont débuté leur développement depuis les années2008-2009, au Burkina Faso vers 2009-2010, au Malien 2012. Ces temps de développement, qui sont troplongs, expliquent notamment les taux de retours élevésattendus des investisseurs ainsi que les coûts de déve-loppement élevés des projets.

Le développement du solaire est contraint par l’orga-nisation du secteur de l’électricité. En Afrique del’Ouest, le modèle du monopole verticalement intégréa longtemps été la norme. Toutefois, une certaine ou-verture est observée depuis la fin des années 1990,avec l’apparition, aux côtés du monopole verticale-ment intégré, du modèle de production indépendanteavec acheteur unique. Pour le premier, une seule en-treprise, généralement publique, a le droit de produire,transporter et vendre l’électricité. Avec ce type

d’organisation, seuls des projets publics portés par lasociété nationale d’électricité peuvent voir le jour.

S’agissant du second, la production indépendanted’électricité est autorisée, mais seule la société natio-nale peut acheter l’électricité produite.

Le tableau ci-dessous présente les différents modèlesd’organisation du secteur de l’électricité existants enzone UEMOA.

2.1. INSUFFISANCES DANS L’ORGANISATION INSTITUTIONNELLE

Pays Type d'organisationBurkina Faso Monopole public verticalement intégréGuinée Bissau

Niger Producteur Indépendant d’Energie (PIE) + Acheteur unique en charge de la production, du transportet de la distribution. Marché non régulé

Côte d'Ivoire Mali PIE + Acheteur unique en charge de la production, du transport et de la distribution. Marché réguléSénégal Togo PIE + Acheteur unique en charge de la production, du transport et de la vente en grosBénin

Tableau 4

MODÈLE DU SECTEUR DE L’ÉLECTRICITÉ DANS L’UEMOA

Source : ERERA 2017

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63RAPPORT ANNUEL 2018

L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

Au cours des dernières années, la règlementation aconnu des progrès notables, avec l’introduction de laproduction indépendante. Néanmoins, elle reste en-core imparfaite.

Une absence de clarté dans les modalités de pas-sation des contrats de gré à gré est observée, entrai-nant des complications sur le plan contractuel. Eneffet, le gré à gré reste le mode de transaction le plusutilisé dans la zone UEMOA, alors que les législationsinterdisent les négociations bilatérales entre les pro-moteurs privés et les gouvernements. Il en est demême pour les Directives communautaires relatives

aux modalités de passation des marchés publics, quipréconisent des appels d’offres.

Toutefois, des réglementations nationales autorisentdes contrats de gré à gré, pour des cas spécifiques (no-tions d’urgence, projet pilote, impératifs techniques) ;souvent, ces cas ne s’appliquent pas aux énergies re-nouvelables. En cas de gré à gré, les modalités doiventêtre décrites dans des décrets qui, malheureusement,ne sont pas toujours disponibles. Ce qui entraine denombreux retards et surcoûts pour les projets de pro-duction indépendante d’électricité.

2.2. DES INCERTITUDES LÉGALES ET RÈGLEMENTAIRES

Définition des cadres légal, règlementaire et institutionnel

C’est en général dans la loi que sont définis les principaux paramètres de l’organisation sectorielle.

Le cadre légal i) spécifie quelles sontles entités autorisées à produire del’électricité, et selon quelles modali-tés, ii) pose les principes d’éven-tuelles mesures de soutien oud’incitation pour la productiond’énergie solaire et iii) définit le rôledes institutions sectorielles (Minis-tère, régulateur, etc.).

Le cadre règlementaire précise i) lesconditions d’obtention des permis,licences, autorisations, contrats né-cessaires à la production d’énergierenouvelable, ii) les éventuelles me-sures de soutien financier pour lesénergies renouvelables (subventionsà l’investissement ou tarifs de rachatpréférentiel, par exemple) et iii) lesmodalités d’accès et de raccorde-ment au réseau pour les projetsd’énergie renouvelable, iv) les para-mètres techniques à respecter pourinjecter de l’électricité renouvelablesur le réseau national, en généraldans le cadre du Code Réseau.

Le décalage fréquent entre un prin-cipe posé par la loi, et sa traduction

dans la régulation, constitue un obs-tacle pour le développement desprojets solaires.

Le cadre institutionnel varie d’unpays à un autre, en fonction deschoix politiques et sectoriels natio-naux. En règle générale, on rencon-tre les acteurs suivants dans laplupart des pays de la zone UEMOA :le Ministère en charge de l’énergie,la Société nationale d’électricité,l’Autorité de Régulation, l’Agenced’Electrification Rurale, l’Agencepour les Energies Renouvelables. Lesautres acteurs sont notamment leMinistère des Finances (incitations fis-cales, garanties de paiement, sub-ventions, compensations), leMinistère de l’Environnement (permiset autorisations), l’Agence de Promo-tion des Investissements (soutien auxinvestisseurs), l’Agence de normalisa-tion (définition des normes et stan-dards pour le matériel solaire). Làencore, il peut exister un décalageentre les mandats de ces différentesinstitutions tels que fixés par la loi oupar leurs statuts, et la pratique réelle.

Ainsi, sur le plan institutionnel, l’ex-périence montre que les principauxdéfis pour un développeur privé deprojet solaire sont notamment :

• une bonne coordination des ac-tions des acteurs institutionnels etune clarté dans la définition deleurs rôles. Ce problème peut êtreréglé par la mise en place d’unGuichet Unique, qui devient l’in-terlocuteur unique du dévelop-peur, et coordonne ensuite lesprocédures des acteurs institution-nels impliqués ;

• le renforcement des capacités etdes ressources humaines des diffé-rentes institutions, afin de réduireles délais dans l’instruction des de-mandes ;

• Le renforcement de l’expériencespécifique au solaire des acteursinstitutionnels. Les premiers pro-jets solaires payent souvent le prixde l’apprentissage institutionnel.

ENCADRÉ 1

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64RAPPORT ANNUEL 2018

L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

Pour le solaire hors réseau, certaines particularités ducadre légal et règlementaire représentent aujourd’huides obstacles au plein développement du marché. Eneffet, certains pays de l’Union (cas du Sénégal) traitentles mini-réseaux sur le plan légal et règlementaire dela même façon que face aux opérateurs de grandetaille. Cette insuffisance de flexibilité menace d’étouf-fer la dynamique du marché du solaire hors réseau.

L’assouplissement du cadre pour les mini-réseaux d’ini-tiative privée, un ciblage plus fin des subventions al-louées à l’électrification rurale, et la généralisation desavantages fiscaux et douaniers, pourraient permettred’accélérer les progrès du solaire hors réseau.

• Saturation du réseau électrique

Etroitement dépendantes de l’ensoleillement, les cen-trales solaires fournissent de l’électricité au milieu dela journée, alors que c’est le soir, à la tombée de lanuit, que la demande est la plus forte. La productiond’énergie solaire peut également connaitre des varia-tions rapides en fonction de la météo : lorsque le cielse couvre, d’autres moyens de production d’électricitédoivent être mobilisés pour compenser la perte de pro-duction au niveau des centrales solaires. Les limites ob-servées sont donc aussi bien du côté de la productionque du côté du transport et de la distribution.

L’augmentation de la part du solaire dans le mix éner-gétique des pays de l’UEMOA est confrontée à la pro-blématique d’une saturation fréquente des réseaux. Eneffet, les réseaux de l’UEMOA sont fragiles et de petitetaille, et, souvent, déjà saturés. Des études de réseauxréalisées indiquent la nécessité de renforcer les lignesafin d’atteindre les objectifs fixés par l’Union en matièrede mix énergétique. Ainsi, si le développement du

solaire peut apporter une réponse à la production, l’at-teinte des objectifs restera contrainte par les limites detransport de l’énergie des zones de production vers leszones de consommation.

• Contraintes de stockage de l’énergie solaire

Vu le caractère intermittent de l’énergie solaire, sonintégration au réseau requiert l’ajout de batteries destockage. L’électricité produite dans la journée pourraainsi être consommée le soir. Le défi qui se pose auxpays de la zone est relatif à la gestion de cette inter-mittence, notamment à travers la recherche de batte-ries fiables, adaptées aux conditions climatiques de lazone. Au Sénégal par exemple, des solutions sont encours de déploiement : l’ajout de batteries de stockagede plusieurs dizaines de MW est envisagé pour lisserl’intermittence de la production solaire, tandis que ledispatching prévoit de se doter d’outils de prévisionmétéo et de contrôle-commande pour gérer l’aléa météorologique.

2.3. DES CONTRAINTES TECHNIQUES CONSIDÉRABLES

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L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

Les contraintes qui freinent la participation desbanques commerciales sont notamment : i) le profilrisqué des entrepreneurs, combiné au manque demécanisme garantissant les crédits accordés aux PMEet Start-up, ii) le coût du financement généralementélevé pour les opérateurs, iii) le manque de ressourcesde long terme pour le financement des projetsd’énergie solaire (10 à 20 ans).

En effet, un des plus grands risques présents dans ledéveloppement de projets solaires raccordés au ré-seau en Afrique subsaharienne est le risque de non-paiement de l’acheteur, particulièrement si l’acheteurest une société nationale d’électricité dont la santéfinancière est fragile. Pour leur part, si les PME etStart-up actives dans le solaire hors réseau (kits etlanternes solaires) représentent une opportunité d’in-tervention pour les banques commerciales, leurs pro-fils restent néanmoins assez risqués. Aussi, lesbanques et les investisseurs exigent la mise en placede sûretés et de garanties financières pour couvrir i)les défauts de paiement de l’opérateur et ii) la clausede résiliation.

Bien que les pays présentent des profils similaires, il estétonnant de voir la diversité de structuration finan-cière. En outre, les Etats ne sont souvent pas préparéspour la mise en place de ces garanties, aussi les négo-ciations prennent beaucoup de temps, entraînant desretards et un renchérissement du coût du kWh. Plu-sieurs mécanismes peuvent être utilisés pour mitigerle risque et réduire ainsi le coût du financement :

- des garanties souveraines pour sécuriser des paiements(le Sénégal en a mis en place pour tous les IPPs) ;

- des garanties partielles de risque des institutions fi-nancières du développement (IFD) ;

- une assurance contre le risque politique, par desinstitutions telles que le MIGA, la BEI, l’Agence pourl’Assurance du Commerce en Afrique (ACA) etl’Overseas Private Investment Corporation (OPIC).

La participation des IFD, qui apportent du finance-ment concessionnel (ou des ressources de dons) etde la crédibilité aux projets, est très utile pour mini-miser le coût de financement.

2.4. DIFFICULTÉS D’ACCÈS DES OPÉRATEURS AUX FINANCEMENTS

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66RAPPORT ANNUEL 2018

L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

INVESTISSEMENT ETPRODUCTIONS PRIVES :rôles du secteur privé et des pouvoirs publics

3

« L’avènement du solaire comme source d’énergie propre et compétitive a coïncidé avec unvaste mouvement de libéralisation du secteur de l’électricité et une participation accrue du

secteur privé dans le développement des infrastructures. »

Chantier d’installationde panneaux solaires

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L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

L’avènement du solaire comme source d’énergie pro-pre et compétitive a coïncidé avec un vaste mouve-ment de libéralisation du secteur de l’électricité et uneparticipation accrue du secteur privé dans le dévelop-pement des infrastructures.

De fait, l’essentiel de la capacité solaire installée dansla zone a été développé par les producteurs indépen-dants d’électricité. Ils bénéficient de contrats deconcession et de contrats d’achat d’électricité (CAE11)sur une longue durée (15 à 20 ans). Lesdits contratssont conclus, respectivement avec les Gouvernementset des sociétés nationales d’électricité, généralementacheteurs uniques (ou des miniers et industriels) etsont souvent assortis de garanties de paiement (garan-ties souveraines et comptes séquestres).

En zone UEMOA, le 1er IPP a été lancé en Côte d’Ivoireavec la construction de la centrale thermique de Vridi,mais c’est au Sénégal qu’est apparu en 2016, le 1erIPP solaire dans le cadre de la réalisation de la centralede Bokhol, d’une capacité de 20 MW. Depuis lors, denombreuses centrales se sont développées sous laforme IPP.

En Côte d’Ivoire, un projet de centrale solaire a étéannoncé en 2018, prévu au nord du pays à Boundiali,et doté d’une puissance de 37,5 MW. Au Mali, l’IPPde Kita (50 MW), co-financé par la BOAD, vient d’at-teindre le closing financier en octobre 2018.

Au sein de l’UEMOA, les pouvoirs publics ont un rôleimportant à jouer pour le décollage du solaire, à tra-vers notamment la définition des modalités d’organi-sation du secteur de l’électricité et la mise en placed’instruments de soutien au solaire (subventions, faci-lités fiscales ou douanières, garanties souveraines,etc.). Les modalités d’organisation sont généralementfixées par les textes légaux et règlementaires et ont unimpact sur le développement du secteur. Plusieurs mo-dalités existent, mais en ce qui concerne l’UEMOA, laplus dominante est celle qui autorise la production in-dépendante d’électricité et la vente à un acheteurunique qui dispose d’un monopole sur le transport etla distribution (généralement la société nationaled’électricité).

Au Sénégal, des réflexions sont en cours pour la miseen œuvre d’un modèle d’organisation du secteur basésur l’accès des tiers au réseau. Ce modèle consacrera lafin du monopole de la SENELEC comme acheteurunique. Il devrait permettre l’émergence de projets d’ini-tiative entièrement privée, qui vendront leur électricité,non pas à la SENELEC, mais directement à des acheteursprivés, industriels ou gros consommateurs. Théorique-ment prévue pour 2019, la mise en place de ce modèlepourrait être reportée de quelques années, du fait del’absence d’un cadre règlementaire spécifique.

3.1. LES IPP EN ZONE UEMOA

11 Un contrat d’achat d’électricité définit le tarif auquel l’électricité sera vendue, éventuellement assorti de clauses de révision de prix.

Le développement des énergies renouvelables enAfrique de l’Ouest a favorisé l’émergence d’une véri-table économie de l’énergie solaire, avec notammentune floraison d’entreprises évoluant dans ce secteur.Outre les sociétés à responsabilité limitée et les socié-tés anonymes, l’acte uniforme de l’OHADA offre l’op-portunité de pouvoir créer des sociétés par actionssimplifiées, ce qui devrait contribuer au développe-ment de start up dans le domaine des énergies renou-velables, cette forme d’organisation répondant mieuxaux attentes des start up en termes de flexibilité et deliberté contractuelle.

Le Bénin et le Sénégal semblent être les pays qui pré-sentent un dynamisme dans l’entrepreneuriat lié auxénergies renouvelables. Ce duo de tête est suivi de laCôte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Togo, du Mali et dela Guinée Bissau. Les PME et start up ainsi créées fa-vorisent le développement et la diversification des em-plois, de même que l’innovation et la création devaleur (cf. encadré 2).

3.2. L’ENTREPRENARIAT DANS LE DOMAINE DE L’ÉNERGIE SOLAIRE

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68RAPPORT ANNUEL 2018

L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

Cent vingt-trois (123) candidaturesont été enregistrées. Les initiativesrecouvrent plusieurs formes d’éner-gies renouvelables : le biogaz, lesbiocarburants, l’énergie éolienne etl’énergie solaire photovoltaïque.

Le processus de sélection a étéconduit par le groupement CPCS-2iE. L’examen des différents dos-siers a permis de déceler le génie deplusieurs promoteurs et de releverle grand potentiel d’innovationdont dispose l’espace UEMOA.

Dans le but de garantir l’impartialitéet d’assurer un regard croisé surl’examen des dossiers, deux (2) jurysdifférents ont siégé à chacune destrois étapes du processus.

A l’issue du processus de sélection,deux (2) candidatures se sont distin-guées, à savoir : i) le projet«Groupes électrosolaires KYA-SoP »et le projet « Modernisation solaireet digitalisation de l’agriculture pay-sanne : pompe à eau solaire intelli-gente et plateforme digitale deformation et de commercialisationpour l’Afrique subsaharienne ».

Le projet « Groupes électrosolairesKYA-SoP » de KYA-Energy Grouppropose de passer d’un systèmecentralisé de fourniture d’électricité,onéreux et avec des réseaux élec-triques, à un système décentralisé(individuel ou communautaire),

beaucoup plus accessible financiè-rement, à l’aide d’armoires mobileshybrides standardisées, à traversdes groupes électrosolaires KYA-SoP®. Les groupes électrosolairesKYA-SoP® sont probablement ap-pelés à se positionner sur le marchéde l’accès aux services énergé-tiques, comme des produits solairesà forte valeur ajoutée, qui peuventimpacter considérablement le vécudes populations.

Conçus, assemblés et commerciali-sés par KYA-Energy Group, unejeune entreprise togolaise à voca-tion sous régionale, créée en juillet2015 et basée à Lomé (Togo), lesgroupes électrosolaires KYA-SoPsont standardisés en (06) gammes,dont trois (03) pour les ménages,avec des puissances allant de 1kVAà 5kVA, et trois autres gammespour les PME/PMI, de puissances al-lant de 5kW à 10kW.

Dans le cadre du projet sous revue,l’ambition du promoteur est de pas-ser à la semi-industrialisation desKYASoP, par la mise en place d’uneligne d’assemblage locale, pour uneproduction de 1000 unités de KYA-SoP dès la première année. Grâce àce projet, plus de 150 emplois di-rects et plusieurs dizaines d’emploisindirects pourront être créés. Plus de30 000 ménages auraient accès àl’électricité en moins de cinq (05) an-nées de production. Le projet

permettra également d’éviter, sur lescinq premières années, l’émission de3 429 tonnes Eq-CO2, soit l’équiva-lent de 136 000 arbres plantés.

Quant au projet « Modernisationsolaire et digitalisation de l’agricul-ture paysanne : pompe à eau solaireintelligente et plateforme digitalede formation et de commercialisa-tion pour l’Afrique subsaharienne »,il est proposé par Nadji.Bi Sénégal,une start-up spécialisée dans le dé-veloppement et la production enAfrique de systèmes d’éclairage etd’outils de production basés surl’énergie solaire, destinés à l’écono-mie rurale. Nadji.Bi Sénégal proposele développement d’une solution depompe solaire intelligente etconnectée, accompagnée d’un lo-giciel Android de gestion de la com-mercialisation en ligne.

L’objectif des promoteurs est debooster le développement de l’éco-nomie rurale en Afrique sub-saha-rienne, à travers une solutionintégrée et innovante. Celle-ci de-vrait permettre une utilisation effi-ciente de la ressource hydraulique,grâce à l’énergie solaire. Elle per-mettrait d’accroitre significative-ment les rendements agricoles, touten favorisant une commercialisationefficiente de la production, par lebiais d’une plateforme multiservicenumérique et adaptée aux struc-tures informelles.

ENCADRÉ 2

Le Concours BOAD ouvert aux start-up de l’UEMOA, en vue de la sélection d’un projet innovant dans le domainedes énergies renouvelables, notamment en matière solaire, avait pour objet d’encourager l’innovation et de valo-riser les compétences des développeurs locaux africains, en particulier au sein de l’UEMOA.

Start-up innovantes primées lors du forum des 45 ans de la BOAD

Par ailleurs, les défis à relever dans le cadre de la pro-motion des PME et start up, sont notamment : i) lerenforcement des fonds d’amorçage, d’innovation etde capital-risque adaptés aux start up, ii) le renforce-ment des structures d’accompagnement et des centres

de formation en énergies renouvelables, iii) la régula-tion du marché du solaire (création d’une référencequalité au niveau des produits solaires et d’une certi-fication au niveau métiers).

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69RAPPORT ANNUEL 2018

L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

ENCADRÉ 3

Le développement des projets so-laires en Afrique peut prendre 2 à 8ans (études de faisabilité, négocia-tion de contrat d’achat). Les déve-loppeurs financent en général surfonds propres les stades précoces dedéveloppement, assumant ainsi unniveau de risque plus élevé. Enconséquence, ils exigent un retoursur investissements plus élevé. Cer-tains développeurs entrent au stadede la pré-construction, pour aider aufinancement de la construction.D’autres attendent que la construc-tion soit achevée pour acheter leprojet, permettant ainsi aux dévelop-peurs initiaux de sortir dudit projet.Les prêteurs interviennent à un stadeplus avancé du processus, là où lesflux financiers sont plus certains.

Lorsque le projet solaire est opéra-tionnel, il devient moins risqué à cestade. Le développeur peut donc re-financer sa dette en renégociant lestermes, de sorte à obtenir un tauxde prêt plus favorable.

D’après l’Agence internationale del'énergie renouvelable (IRENA),entre 2013 et 2017, les dévelop-peurs de projets ont contribué enmoyenne à 40% des investisse-ments privés globaux en énergiesrenouvelables. Ces investissementssont attribuables aux développeursen Chine, au Japon, au Royaume-Uni et aux États-Unis. En 2016, les15 plus grands développeurs so-laires internationaux représentaient26.4 GW de capacité installée etplus de 40 GW annoncée. En 2015,les cinq plus grands développeursinternationaux (critère basé sur la

capacité installée ou en développe-ment) étaient : GCL New Energy,First Solar, Canadian Solar, Total(SunPower et Eren), et SunEdison.

La plupart de leurs investissements sefont dans les marchés maturescomme les États-Unis et le Japon.Mais les développeurs internationauxs’intéressent également aux grosprojets commerciaux dans les écono-mies émergentes. L’Amérique Latine,le Moyen Orient, l’Afrique du Nordet l’Afrique subsaharienne représen-taient 12% des projets opérationnelset 28% des projets en développe-ment d’énergies renouvelables.

De nombreux développeurs inter-nationaux sont présents enAfrique : Berkeley Energy, BiothermEnergy, EDF, Enel Green Power,Engie, Gigawatt Global, GreenwishPartners, JCM, Lekela Power,Neoen, ResponAbility, Scatec Solar,SolarReserve.

Les partenariats entre les dévelop-peurs internationaux et locaux sontfréquents. Ils permettent aux déve-loppeurs internationaux d’acquérirdes connaissances du marché localet de partager le risque.

Au niveau mondial, les fonds d’in-vestissement ne jouent encorequ’un rôle mineur dans les énergiesrenouvelables. Ils représentent envi-ron 2% des investissements totauxdans ce type de projets, sur la pé-riode 2013-2017. En Afrique subsa-harienne, la participation des fondsd’investissements généralistes, dansles projets de centrales solaires, est

encore limitée du fait du profil derisque élevé de ces projets.

Toutefois, certains fonds spécialisésfont le choix de se concentrer surles infrastructures, l’énergie, et lesénergies renouvelables, et ciblentparticulièrement l’Afrique subsaha-rienne. Ces fonds investissent sou-vent aux côtés des banques dedéveloppement et des dévelop-peurs, et prennent avantage desmécanismes tels que les subven-tions et les garanties.

Les fonds spécialisés, actifs dans ledéveloppement de projets solairesen Afrique subsaharienne, et à larecherche d’opportunités ainsi quede meilleurs retours sur investisse-ment, sont notamment : Meridiam,IFC Infraventures (fonds global dedéveloppement d’infrastructures deIFC), Access Infra Africa, Africa In-frastructure Investment Managers(AIIM), Emerging Africa Infrastruc-ture Fund, Helios Private Equity,Africa50, Norfund, et le Fonds sou-verain d’investissements straté-giques (FONSIS) au Sénégal.

Dans l’espace UEMOA, de plus enplus de fonds dédiés se créent ; par-fois aussi les fonds existants rédui-sent leurs tickets, afin de toucherles start-up. C’est par exemple lecas de SINERGI au Niger et au Bur-kina Faso, de Teranga Capital au Sé-négal, d’Initiative Ouagadougou auBurkina Faso, du fonds d’amorçageAfric’Innov, en phases pilote et opé-rationnel au Burkina Faso, Niger, Sé-négal, Guinée et, au Bénin, dePartech Africa.

Le financement des projets solaires privés est caractérisé par un investissement initial important, avec un rendementstable sur une longue période (15 à 25 ans). La structure de financement est généralement constituée de fondspropres (25-30%) et de dettes (70-75%). Les fonds propres12 proviennent des développeurs et des fonds d’inves-tissement, tandis que la dette émane de banques commerciales ou de banques de développement. Les fonds pro-pres et la dette sont investis ou prêtés via une société de projet (« special purpose vehicle » en anglais)

Développeurs et fonds d’investissement spécialisés

12 Sommes investies par un investisseur en échange d’actions dans la société du projet.

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L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DU SOLAIRE DANS L’UEMOA

4

Les pays de l’UEMOA présentent, certes, plusieurs faiblesses et contraintes aux plans règlementaire, institutionnel et financier, mais ils disposent

parallèlement de nombreux atouts pour un réel décollage du solaire.

Lauréats du concours photos et du concours Start up

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71RAPPORT ANNUEL 2018

L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

Pays BÉNIN BURKINA CÔTE GUINÉE MALI NIGER SÉNÉGAL TOGO FASO D’IVOIRE BISSAU

Importante ressource solaire H H H H H H H H H H H H

Potentiel de croissance rapide H H H H H H H H H H H H H Hde la demandeCadre propice à la participation du secteur privé H H H H - H H - H H Hdans la production d’électricitéCompétitivité du solaire face aux autres sources H H H H H H H H H H H H Hd’électricité disponibles

Tableau 5

FORCES ET FAIBLESSES DES PAYS DE L’UEMOA POUR LE SOLAIRE

Source : CPCS

Forces ( HH : importante, H : modérée, - : absente)

Manque d’expérience en termes de participation privée ## ## - ## # ## - #dans la production d’électricité Manque d’expérience avec la technologie solaire, notamment ## - # - # ## - ##pour les projets de grande taille Petite taille du réseau électrique ## ## - ## # ## - ##Faiblesse financière de la société nationale d’électricité # # - ## ## ## - #Instabilité politique et/ou environnement des affaires - - - ## - ## - -globalement peu favorable

Faiblesses ( ## : importante, # : modérée, - : absente)

Plusieurs acteurs ont initié des projets ou programmesde soutien au solaire. Il est souhaitable, que dans la zoneUEMOA, les futures nouvelles actions soient, dans la me-sure du possible, coordonnées à celles déjà engagées.Les plus importantes de ces initiatives, qui fondent deréels espoirs de développement vertueux du solaire dansla zone sont résumées ci-après :

• La BOAD, bien qu’en phase d’ascension dans ce do-maine, a déjà investi 84 milliards FCFA. Elle entendmettre un accent particulier sur la mise en œuvre desrecommandations issues du forum de novembre 2018.

• L’initiative « New Deal » pour l’énergie en Afrique :prévue sur la période 2015-2025, et portée par la

Banque Africaine de Développement (BAfD), elle visela promotion d’un accès universel à l’énergie sur lecontinent africain, à l’horizon 2025. Les promoteursdu programme comptent mobiliser des capitaux pri-vés, à travers des mécanismes de financement inno-vants et favorisant les Partenariats Public-Privé.

• Le Fonds des énergies durables pour l’Afrique (SEFA) :il appuie des projets d’énergies renouvelables et d’ef-ficacité énergétique de petite et moyenne taille enAfrique. Ce fonds fiduciaire multi-bailleurs (Danemark,Etats-Unis, Italie et Royaume-Uni), est administré parla BAD et apporte une solution à la difficulté d’accèsau financement pour le développement initial des pe-tits projets d’énergie renouvelable.

4.1. DES INITIATIVES POUR LA PROMOTION D’ÉNERGIE SOLAIRE

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L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

• Le programme Lighting Africa : il fait partie de lacontribution du Groupe de la Banque mondiale àl’énergie durable pour tous (SEforAll). Il est mis enœuvre en partenariat avec le programme d'assis-tance à la gestion du secteur de l'énergie (ESMAP),le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) et 16Gouvernements. Cette initiative s'est fixée pour ob-jectif de permettre à plus de 250 millions d'habitantsd’Afrique subsaharienne, vivant sans électricité,d'avoir accès à un éclairage propre, abordable et dequalité, d'ici 2030, grâce à des systèmes hors réseaupropres.

• L’initiative Scaling Solar : elle regroupe une série deservices du Groupe de la Banque mondiale, dans lecadre d’un engagement unique visant à créer desmarchés viables pour l’énergie solaire dans chaquepays client. Le programme vise à rendre opération-nels, dans un délai de deux ans, les projets solairesconnectés au réseau et financés par des fonds pri-vés, à des tarifs concurrentiels.

• Le projet ROGEP (Regional Off-Grid ElectrificationProject) : il est promu par l’ECREEE et la Banquemondiale. Il a pour objet de favoriser l’accès à unservice d’électrification de base à des ménages, desmicro et petites entreprises, ainsi qu’à des écoles etcentres de santé localisés dans 19 pays13 d’Afriquede l’Ouest et du Centre. L’écosystème du projet estbâti sur des acteurs privés. En effet, des entreprisesprivées, spécialisées dans l’énergie solaire et agréées,pourront bénéficier de financements pour acquérirdes équipements et offrir des solutions sur mesuresà des utilisateurs finaux. Les financements seront oc-troyés aux entreprises ou aux utilisateurs finaux pardes banques locales de la zone du projet. Dans cecadre, la BOAD a été retenue pour servir d’intermé-diaire financier entre la Banque mondiale et desbanques locales, lesquelles auraient à financer lesentreprises de fourniture de services.

• Le programme d'assistance à la gestion du secteurde l'énergie (ESMAP) : il relève d’un partenariat entrele Groupe de la Banque mondiale et 18 autres ac-teurs. Il vise à aider les pays à revenus faibles ou in-termédiaires à réduire la pauvreté et à stimuler lacroissance grâce à des solutions énergétiques res-pectueuses de l'environnement.

• L’initiative africaine pour les Energies renouvelables(AREI) : elle vise à favoriser l’installation d’une capa-cité énergétique renouvelable à grande échelle surle continent africain, d’ici 2020. Ceci aurait un im-pact considérable sur la réduction des émissions degaz à effet de serre du continent. Cette initiative estmenée par la Commission de l’Union africaine,l’Agence du nouveau Partenariat pour le dévelop-pement de l’Afrique (NEPAD), le Groupe des négo-ciateurs africains, la Banque Africaine deDéveloppement, le Programme des Nations Uniespour l’Environnement (PNUE), ainsi que l’Agence in-ternationale pour les énergies renouvelables(IRENA).

• L’Alliance solaire internationale (ASI) : elle repose surune volonté de fédérer les efforts des pays en déve-loppement, pour attirer les investissements et lestechnologies dans ce secteur, et développer lesusages de l’énergie solaire dans les pays se situantentre les Tropiques du Cancer et du Capricorne. Unobjectif affiché est d’installer 1 000 GW de solaireet d’investir 1 000 milliards de dollars dans ce sec-teur, d’ici 2030.

• Le WAPP : c’est un acteur majeur en ce qui concernel’intégration des réseaux électriques et le dévelop-pement des capacités renouvelables.

Par aileurs, de nombreux fonds climats offrent des finan-cements concessionnels ou des subventions et dons,pour la mise en œuvre de projets solaires en Afrique sub-saharienne. C’est le cas avec le Climat Investment fund,le Fonds vert pour le climat, le IRENA/ADFD Project Faci-lity, l’ECOWAS Renewable Energy Facility, le Fonds pourl’Environnement Mondial. La plupart de ces acteursétaient présents lors du forum du 45ème anniversaire dela Banque.

En outre, les obligations vertes, qui constituent unedes solutions de financement pour des investissementsliés au climat et à l'environnement (donc à l’énergiesolaire), ont récemment été introduites en Afrique etla Banque mondiale appuie le CREPMF pour la miseen place d’une réglementation des obligations vertesdans l’UEMOA. Ces nouveaux instruments permet-tront de desserer les contraintes liées au financementet à la méfiance des investisseurs.

13 Benin, Burkina Faso, Tchad, République Centrafricaine, Cameroun, Côte d’Ivoire, Cap Vert, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Liberia, Mali, Mauritanie, Nigeria, Niger, Sénégal, Sierra Leone, et Togo.

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L’ÉNERGIE SOLAIRE DANS L’ÉCONOMIE DES PAYS DE L’UEMOA

• Poursuivre la mise en place d’un cadre adaptéLa plupart des pays de la zone se sont dotés, ou sont entrain de se doter, d’un cadre légal propice à l’émergencede projets IPP solaires ; toutefois, la loi seule ne suffit pas.Des textes d’application sont également nécessaires, demême que les différentes régulations régissant la pra-tique. Il s’avère donc nécessaire de renforcer les capacitésdes administrations publiques en matière d’élaborationde politiques énergétiques et l’opérationnalisation desdécrets d’application, de même que dans le domaine dumontage juridique et financier des projets.

Au-delà du cadre légal et règlementaire, le cadre insti-tutionnel peut également nécessiter des aménagements,que ce soit en termes de définition des mandats des ins-titutions impliquées dans le solaire, de facilitation de lacoordination, ou de renforcement des capacités.

• Dé-risquer l’investissement privéPour un investisseur privé, les phases initiales de déve-loppement d’un projet sont aussi les plus risquées, no-tamment dans les marchés peu matures où l’expérienceen termes de projets solaires est encore réduite, ouinexistante. Les acteurs publics peuvent contribuer à ré-duire ce risque, grâce notamment à des mesures commecelles-ci-après : i) financement des études en amont(identification des sites, analyse de leur potentiel solaire) ;ii) facilitation des procédures d’obtention des permis etlicences requis ; iii) gestion des procédures d’acquisitiondes terrains et d’indemnisation des personnes affectéeset iv) utilisation de contrats d’achat d’électricité stan-dards, connus à l’avance.

Pour mitiger le risque de non-paiement des sociétés na-tionales d’électricité, la mise en place de garanties sou-veraines est indispensable. Le gouvernement pourra parexemple offrir une garantie aux investisseurs d’une cen-trale solaire, pour le cas où la société nationale d’électri-cité ne serait plus capable d’honorer les paiements duspour la production de l’énergie solaire. Plus ces garantiessont mises en place tôt, et plus les termes sont connusà l’avance, plus le développement du projet aurait deschances d’être rapide.

• Renforcer l’infrastructure de transport d’énergie aux niveaux national et régional

Les systèmes électriques des pays de la zone UEMOAsont de très petite taille. Certains réseaux nationaux

souffrent d’instabilité ou d’obsolescence. Cela signifieque la capacité d'absorption d’énergie renouvelableintermittente peut se trouver saturée avec une seulecentrale solaire de 20 ou 30 MW. Ce qui pourrait ré-duire notablement l’attractivité pour les investisseursinternationaux.

Le renforcement de l’infrastructure de transport sera denature à lever cet obstacle. Ce renforcement passera parplusieurs éléments, dont : i) la réalisation d’interconnec-tions entre pays voisins ; ii) l’amélioration des centres dedispatching nationaux et l’harmonisation régionale desprocédures de dispatching ; iii) à terme, l’ajout de capa-cités de stockage couplées aux centrales solaires, ou si-tuées à des points névralgiques du réseau. Le WAPP estbien entendu l’organisation régionale pivot pour le ren-forcement de l’infrastructure de transport régional.

• Miser sur le renforcement des capacités Le renforcement des capacités locales s’avère primordialpour accélérer le développement du solaire. Les pouvoirspublics pourraient, sur la base d’analyses des besoins dumilieu, élaborer des référentiels pour s’assurer de la dis-ponibilité de formations pertinentes. Cet effort de for-mation devrait être continu, pour permettre la mise àniveau des différents acteurs (techniciens, consomma-teurs, institutionnels, etc.) aux dernières technologies.

L’innovation étant encore nécessaire pour tirer pleine-ment profit de cette ressource solaire en zone UEMOA,la création de laboratoires disposant d’équipements derecherche de pointe, ainsi que de matériels de tests spé-cialisés, est requise.

Le partage d’expérience au niveau régional contribueraaussi au renforcement des capacités. Les pays moinsavancés en termes de solaire, pourraient bénéficier departage d’expérience auprès des pays voisins plus avan-cés (visites de centrales solaires, partage de documentscontractuels types, etc.).

Les Banques multilatérales de développement et les Ins-titutions de financement du développement, en cofinan-çant des projets avec les banques commerciales,pourraient également participer au renforcement de ca-pacités de ces banques locales, en termes de compré-hension des caractéristiques des projets d’énergie solaireet d’évaluation des risques inhérents à ces projets.

4.2. QUELQUES RECOMMANDATIONS ET PISTES DE RÉFLEXION

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74RAPPORT ANNUEL 2018

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE 1 : Présentation de la BOAD et de son organigramme au 31.12.2018

ANNEXE 2 : Organes délibérants de la BOAD au 31.12.2018

ANNEXE 3 : Principaux actes des Organes délibérants de la BOAD au cours de l’exercice 2018

ANNEXE 4 : Liste des financements approuvés par la BOAD au cours del'année 2018

ANNEXE 5 : Profil des projets financés au cours de l’année 2018

ANNEXE 6 : Liste des accords/contrats de prêts, garantie d’empruntsobligataires, prises de participation, arrangements et empruntssignés en 2018

ANNEXE 7 : Liste de projets régionaux financés par la Banque

ANNEXE 8 : Evolution des flux nets de ressources par pays au 31.12.2018

ANNEXE 9 : Répartition des engagements nets cumulés au 31.12.2018

ANNEXE 10 : Répartition des décaissements nets cumulés au 31.12.2018

ANNEXE 11 : Gouvernance de la BOAD

ANNEXE 12 : Personnel de la BOAD par collège, genre, processus et activité au 31.12.2018

ANNEXE 13 : Situation financière de la Banque au 31.12.2018

ANNEXE 14 : Principaux indicateurs macro-économiques de l’UEMOA

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ANNEXESwww.rapportannuel2018-boad.org

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68 av. de la Libération, BP 1172 Lomé, Togo

TÉl.: +228 22 21 59 06 • Fax : +228 22 21 52 67

www.boad.org

BANQUE OUEST AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT