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Rapport d’activité 01/2011 - 12/2012 « Homme, n’oublie jamais qu’un fleuve est une vie » Bernard Clavel www.rivieres-sauvages.fr Fonds pour la Conservation des Rivières Sauvages © SAMUEL JOUON

Rapport d'activité 2011-2012

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Rapport d'activité 2011-2012 Fonds pour la Conservation Rivières Sauvages

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Rapport d’activité01/2011 - 12/2012

« Homme, n’oublie jamais

qu’un fleuve est une vie »

Bernard Clavel

www.rivieres-sauvages.fr

Fonds pour la Conservation des Rivières Sauvages

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Suite au début du chantier d’un grand barrage EDF sur le Rizzanese en Corse, un petit fleuve côtier méditerranéen intact remarquable, le WWF France et divers acteurs ont lancé en 2007 l’idée de construire un programme national pour renforcer la préservation des dernières « rivières sauvages » de notre pays. Un premier stage a été organisé sur l’Ellé, une rivière du sud Bretagne en 2009, qui a permis de préciser les contours du projet. En octobre 2010, un fonds de dotation a été créé, grâce à un apport de 40 000 euros de Claude Dumont, fondateur du « Fonds Humus pour la conservation de la biodiversité » et ancien président du WWF France. Ce fonds, baptisé « Fonds pour la Conservation des Rivières Sauvages » (FCRS) a pour but de renforcer, concrètement, par la création de valeur sur les bassins versants identifiés, la protection des « dernières rivières sauvages » de France. Le WWF France a apporté de son côté un cofinancement annuel de 20 000 euros depuis 2010. L’objectif principal du fonds est donc de préserver les derniers joyaux d’eau courante, mena-cés pour beaucoup d’entre eux par des projets hydroélectriques, à travers l’attribution d’un « label rivières sauvages » en cours d’élaboration. Ce dernier devra s’appuyer sur un ensemble de critères scientifiques exigeants et robustes, qui ont été élaborés en 2011 et 2012. Le but final est de mettre en place, dans un horizon de quelques années, un « Réseau de rivières sauvages » labellisées en France et en Europe. Le Fonds développe ainsi des objectifs convergents avec ceux de la « Convention pour une hydroélectricité durable », signée le 23 juin 2010 dans le cadre du Grenelle de l’environne-ment, aboutissement de la campagne lancée par le WWF France, ERN France et de nom-breuses ONG pour obtenir l’effacement de plusieurs grands barrages obsolètes : Poutès sur le Haut Allier, Vezins et La Roche qui Boit sur la Sélune.

Le FCRS est destiné à recevoir des fonds privés permettant d’appuyer les politiques locales innovantes mises en œuvre par les gestionnaires de territoires « pilotes » pour protéger leur « rivière sauvage ». En effet, ces programmes d’actions concrètes sur des rivières classées par les services de l’Etat en « bon état » et « très bon état écologique » ne sont pas prioritaires dans le cadre de la politique nationale organisée pour répondre aux objectifs de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) et ne disposent donc pas de financements adaptés.Pour la partie qui concerne la collecte de fonds publics, en lien avec ces sites pilotes, le FCRS s’appuie juridiquement sur le WWF France et ERN France, deux structures qui ont une longue habitude de coopération interne et sont habilitées à recevoir des subventions. Le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, l’Onema, l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse, la Région Rhône-Alpes, d’autres établissements publics et collectivités soutiennent son travail. Une convention tripartite a été signée le 15 décembre 2012 entre ERN France, le Fonds pour la Conservation des Rivières Sauvages et le WWF France pour améliorer la gouvernance par-tagée du projet. ERN France effectue le portage administratif, financier et salarial du Fonds. A terme, le Fonds a pour vocation de devenir une fondation.Le FCRS est géré par un Conseil d’Administration qui regroupe actuellement 21 membres dont 19 membres fondateurs tous venus d’horizons différents. Il emploie deux salariés, un coordinateur national, Denis Caudron, et une animatrice de territoire, Mélanie Taquet, qui travaille le bassin pilote de la Valserine, dans l’Ain en Région Rhône-Alpes et le Jura en Franche Comté, sur le bassin Rhône Méditerranée et Corse.

1. Bref historique et fonctionnement

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Dès 2009, le projet a été basé sur l’élaboration d’un référentiel scientifique robuste, des travaux de recherche sur la « création de valeur » et l’impulsion d’actions concrètes de protec-tion / restauration sur des « bassins versants pilotes ». Le premier d’entre eux a été l’Ellé, en Bretagne, qui a servi de test pour la préfiguration du projet et s’en est ensuite retiré.

Il existe actuellement quatre « bassins versants pilotes » en France. Les rivières qui y coulent ont été choisies pour leur « naturalité » remarquable, même si elles ont toutes subies des modi-fications de leur morphologie. Elles ont également été sélectionnées pour le dynamisme et la motivation des acteurs locaux, élus, associations de pêcheurs, syndicats de rivières en faveur de leur protection renforcée.D’autres rivières, sur d’autres bassins, sont pressenties pour être candidates au label en construction et potentiellement entrer dans le futur « Réseau de Rivières Sauvages » : Le Douron en Bretagne, la Leyre sur le bassin Adour Garonne, l’Artoise sur le bassin Seine Normandie dans l’Aisne, la Dronne sur le bassin de la Dordogne. D’autres sont en voie d’iden-tification, en Corse et en Provence.

a. Une rivière méditerranéenne, la Vis :

La Vis est une rivière méditerranéenne remarquable, qui coule dans un massif karstique entraî-nant sa disparition sur certains secteurs. Affluent de l’Hérault, elle coule sur une cinquantaine de kilomètres dans les départements du Gard et de l’Hérault et est connue par un des sites classés au Patrimoine Mondial de l’Unesco, le Cirque de Navacelles. Elle abrite une popu-lation de truites méditerranéennes et océaniques particulière sur le plan génétique, des habitats très rares (tufs) et bénéficie d’une exceptionnelle qualité d’eau. Le Fonds a appuyé les diverses démarches de développement local autour de la rivière, portées par une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) créée par les élus et par l’association « Vis Vallée Nature ». Il appuie notamment le projet de création d’un « Centre pour les rivières sauvages méditerranéennes », d’une Maison de la Vis et d’un Observatoire de la Vis.

b. Une rivière, jurassienne, la Valserine :

La Valserine et la Semine prennent leur source sur les hauts plateaux du Jura et rejoignent le Rhône après un parcours de 54 km en cascades et marmites. Les Pertes de la Valserine et les Marmites de Saint Germain de Joux sont des sites naturels remarquables qui abritent des espèces aquatiques particulières comme les sonneurs à ventre jaune. La très bonne qualité de l’eau et du milieu environnant permet une diversité exceptionnelle d’invertébrés aquatiques et un peuplement piscicole équilibré dominé par la truite fario.Ce contexte préservé permet aujourd’hui de classer la Valserine : « rivière de référence » de la région Rhône-Alpes de par sa diversité exceptionnelle d’invertébrés aquatiques et de par son milieu. Mais le bassin est menacé encore par certaines pollutions ponctuelles, des plantations de résineux qui réduisent les zones humides et tourbeuses et la Semine possède des ouvrages qui perturbent la continuité piscicole et sédimentaire.

2. Quatre bassins versants pilotes en France

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Les outils contractuels classiques tels que les « contrats de rivière » ne pouvant être mis en place sur ce type de rivière non prioritaires au titre des politiques publiques, le Fonds travaille depuis 2010 pour mettre en relation les acteurs, construire un programme d’études et de tra-vaux, notamment sur la continuité écologique et sur la préservation des zones humides. La dynamique locale est forte grâce à la présence du Parc naturel régional du Haut Jura et une équipe d’acteurs locaux très mobilisés pour leurs rivières.

c. Une rivière alpine, le Chéran :

Principal affluent du Fier, lui-même affluent du Rhône, cette rivière prend sa source dans le Massif des Bauges en Savoie. Le Chéran a un bassin versant de 443 km2. Il possède une population de truites farios autochtone, d’ombres communs et d’écrevisse à pieds blancs. La population de truites subit un déclin inexpliqué depuis quelques années, malgré des efforts importants de restauration de la qualité de l’eau et des habitats. Un « contrat de rivière », sous la maîtrise d’ouvrage du SMIAC (Syndicat Mixte d’Aménage-ment du Chéran), pour un montant de 32 millions d’euros, s’est déroulé entre 1998 et 2008. Le Fonds pour la Conservation des Rivières Sauvages a permis de relancer et prolonger la dynamique sur cette rivière pour partie renaturalisée. Le Fonds participe à la réalisation d’une « diagnose écologique » qui permettra de mieux comprendre les raisons du déclin de la population de truites. Le nouveau programme d’actions mis en œuvre à partir de 2013 doit permettre d’accompagner la démarche engagée pour une future labellisation, en renforçant le caractère sauvage du Chéran.

d. Une rivière du Massif Armoricain, le Léguer :

Le Léguer coule sur 60 km dans les Côtes d’Armor, entre les Monts d’Arrée et la Côte de Granit Rose. Il héberge une population de saumons atlantiques en progression suite à l’effa-cement du grand barrage de Kernansquillec en 1996. Il abrite également une belle population de truites farios autochtone, de truites de mer, d’aloses. Les actions de restauration de la continuité écologique du Léguer ont été reconnues au plan national avec l’effacement de Kernansquillec, une réussite en terme d’appropriation et de renaturalisation d’une ancienne vallée noyée dont les berges sont aujourd’hui dévolues aux prairies et au pâturage. Un « contrat de bassin versant », avec des actions de reconquête de la qualité de l’eau (bassin versant avec beaucoup d’élevage porcin et des problèmes de nitrates propres à la Baie de Lannion / St Michel en Grèves), est conduit depuis 10 ans. Ces actions sont portées par une association très dynamique, « l’Association Vallée du Léguer  » ainsi que par le « Comité du Bassin Versant du Léguer ». Le Fonds pour la Conservation des Rivières Sauvages contribue à porter largement au-delà de la Bretagne l’action des acteurs locaux. Il pousse pour l’accélération des programmes de restauration de la continuité écologique sur un bassin avec un taux d’étagement élevé mais avec une biodiversité néanmoins remarquable et des efforts de restauration qui font du Léguer une rivière remarquable en Bretagne.

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3. Dix actions engagées en 2011-20121. Elaboration d’un référentiel scientifique robuste :

Le Conseil scientifique du Fonds, en lien avec la commission « Définition de la valeur sauvages des rivières » a défini une grille de critères du caractère sauvage des rivières, permettant la classification des cours d’eau ou portions de cours d’eau les plus patrimoniales de France.

Ce référentiel robuste constitue le socle sur lequel sera construit le label qui sera achevé au printemps 2013. Plusieurs séminaires scientifiques « rivières sauvages » ont eu lieu : les 4 et 5 octobre 2011 à Bellegarde sur Valserine, les 9 et 10 février 2012 à Lyon, à l’IRSTEA (ex-Cemagref), les 24 et 25 avril à Lyon, à l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse, les 15 et 16 novembre, toujours à Lyon au Conseil Régional Rhône-Alpes, permettant de partager les débats avec les gestionnaires des futures bassins versants pilotes. Ces quatre séminaires ont permis de préciser les critères et sous critères nécessaire à l’élaboration de la grille, et à la construction du label.

Partenaires concernés : ONEMA, Agence de l’Eau Seine Normandie (pour l’animation du Conseil scientifique), MEDDE (par la mise à disposition de personnel), Université de Tours / Imacof, PNR du Massif des Bauges, du Haut-Jura, du Périgord Limousin et des Landes de Gascogne, Conseil Général de l’Ain, Région Rhône Alpes, Fédération de pêche de l’Ain, Comité du Bassin versant de Léguer et association Vallée du Léguer, association Vis Vallée Nature, Communauté de Communes du Pays Bellegardien ainsi que les nombreux participants de l’atelier du 19 mai 2011.

2. Lancement de la démarche de création d’un « Label Rivières Sauvages »

Un « Label Rivières Sauvages » est en cours de création, grâce au travail du « Groupe label » conduit en lien avec un organisme certificateur compétent dans la mise en œuvre et la réali-sation des audits liés a l’attribution des labels auprès des industriels et des collectivités territo-riales et locales (l’Afnor). Il sera attribué aux rivières présentant un très bon état de conserva-tion, permettant de créer le futur « Réseau des Rivières Sauvages » labellisées en France et à terme en Europe. Les rivières pilotes serviront de test pour élaborer ce label. Le premier label sera décerné en 2013, la Vis servant de première « rivière test ». Ce label, à destination des rivières mais également de leur gestionnaire sera une reconnaissance de la qualité du milieu naturel et de la volonté locale de le préserver.Le WWF-France porte le dossier de la construction du label et sollicite les partenariats finan-ciers auprès des agences et des régions.

Il est à noter que, dans le même temps, certains acteurs (ERN France/WWF France) tra-vaillent à l’élaboration d’un label pour une hydroélectricité écologique, sur le modèle du label Naturemade Star déjà existant en Suisse. La poursuite des deux chantiers en parallèle est indispensable puisque des microcentrales hydroélectriques sont en fonctionnement sur les rivières pressenties et qu’il n’y a pour le moment pas de réflexion sur le potentiel de production d’électricité à partir d’autres source que l’énergie hydraulique sur ces territoires.

Partenaires concernés : WWF France, Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse, Ecole Centrale de Paris, Région Rhône-Alpes, Astrance, Afnor, ERN France

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3. Ecole Centrale de Paris : recherche sur la valeur économique des rivières sauvages à l’échelle des bassins versants pilotes :

Une deuxième étude, après celle sur le Chéran en 2010-2011, présentée lors du colloque fondateur d’Annecy du 20 mai 2011 a été menée par l’Ecole Centrale de Paris sur une autre rivière pilote, la Valserine pour appréhender avec les outils économique innovants la valorisa-tion du « capital rivières sauvages » . Elle sera poursuivie en 2013 avec l’étude de la rivière Vis. La diffusion d’un outil pratique au service des collectivités permettant d’évaluer la valeur économique de leur rivière est prévue.

Partenaires concernés : Ecole centrale de Paris, SMIAC, PNR du Massif des Bauges, PNR du Haut Jura, Association Vis Vallée Nature, Groupement Valsemine.

4. Tournage du film « Rivières Sauvages »

Un film est en cours de réalisation pour montrer les dernières rivières sauvages de France et présenter à l’aide d’images subaquatiques la diversité des formes de vie présentes dans ces milieux préservés. Le film informera sur les menaces qui pèsent sur ces cours d’eau, expliquera la fragilité de ces milieux remarquables et l’intérêt de les préserver à l’aide de témoignages de scientifiques, de passionnés, de gestionnaires et d’utilisateurs.

La réalisation sera terminée en 2013, le maître d’ouvrage est Anaïs Production et le réali-sateur Philippe Laforge. Une version anglaise sera disponible et la diffusion en Europe sera réalisée en partie par l’EFTTA (European Fishing Tackle Trade Association)

Partenaires concernés : Fédérations de pêche, AAPPMA, associations locales et collectivités concernées, Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse, Conseil Général de l’Ain. CNSS, AIDSA, Fonds Humus, EFTTA, Conseil général du Jura, PNR du Haut Jura et du massif des Bauges, Tour du Valat, ERN et WWF.

5. Animation, sensibilisation et lancement du projet de « Réseau Rivières Sauvages »

Le 20 mai 2011, le Fonds pour la Conservation des Rivières Sauvages a tenu son colloque fondateur à Annecy. Il a regroupé 200 personnes, des ONG, des chercheurs. Il était placé sous le patronage du ministère de l’écologie. Isabelle Autissier, présidente du WWF France a fait l’intervention de clôture. Les élus et institutions présents ont expliqué l’intérêt du projet pour leurs territoires, et leur volonté de travailler dans un réseau national, le « Réseau des Rivières Sauvages ».

Par ailleurs, pour commencer à récolter des fonds privés, un document d’appel, déjà envoyé à quelques partenaires potentiels, a été édité au printemps 2012

Partenaires concernés : Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse, Conseil Régional Rhône-Alpes, Groupement Valsemine, WWF France, ERN France, Openscop, ONEMA, FNPF

6. Prospection d’autres bassins versants, en France et en Europe :

Les WWF de l’arc alpin (programme EALP–European Alpine Programme / Freshwater) ont engagé une démarche de conservation des dernières rivières intactes des Alpes. L’intérêt de la mutualisation des moyens entre ce programme et « Rivières sauvages / Wild Rivers » est important. En effet, ce programme international, baptisé STAR (Save The Alpine Rivers), supporté financièrement par la Fondation MAVA, basé sur une coopération sur le plan scienti-fique avec l’Université BOKU de Vienne (Universität für Bodenkultur) a identifié deux rivières alpines remarquables, la Soca et le Tagliamento, qui intéressent également le Fonds. Lors de

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la réunion du lancement de STAR, le Chéran a été intégré dans ce programme européen et la coopération autour d’un travail de recherche et de cartographie des dernières rivières sauvages dans les Alpes françaises a été programmé.

Un voyage d’étude a été organisé en Allemagne, sur le bassin de l’Ammer (Bavière) sur lequel travaille le WWF-Allemagne. Deux rencontres avec les gestionnaires du bassin amont de la Soca, en Slovénie, en 2011 et 2012 ont permis de tester la grille de critères et d’identifier ce bassin préservé comme le premier bassin européen futur candidat au label dès 2013. Alain Crivelli, scientifique à La Tour du Valat (Camargue), membre du Conseil scientifique du WWF-France conduit un travail de recherche scientifique (Truites marbrées) sur ce bassin depuis plusieurs années.

Partenaires concernés : WWF France, Autriche, Allemagne, Italie et Suisse, Université BOKU de Vienne, Fondation MAVA, Club de pêche de Tolmin, Fédération de Pêche de Slovénie.

7. Première proposition pour l’appel à projet national DIVA1

Ce programme vise à susciter des recherches contribuant à définir et/ou à mettre en oeuvre des actions publiques qui répondent aux enjeux de préservation et de prise en compte de la biodiversité dans l’évolution de l’agriculture. Après un premier appel à propositions de recherche portant sur les continuités écologiques dans les territoires ruraux et leurs interfaces en 2011 (DIVA 3), un second appel, centré sur la même thématique a été lancé en 2012. Ce programme est en appui à l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation de la politique « Trame Verte et Bleue ».Le programme de recherche initial présenté dans le cadre de l’appel à projet du Ministère de la Recherche a été refusé en 2012 (classement 5e sur 15 propositions).

Partenaires concernés : MEDDE, Ecole Centrale de Paris, AgroParisTech Montpellier, Univer-sité de Tours/Imacof

8. Animation des actions sur les bassins versants pilotes afin d’aider les gestionnaires à obtenir le label :

Les actions sur les bassins versants pilotes ont permis, sur le Chéran, d’impliquer le PNR du Massif des Bauges au côté du SMIAC (Syndicat Mixte Interdépartemental d’Aménagement du Chéran) et des pêcheurs (AAPPMA de l’Albanais et du Châtelard)

Le travail porté sur la Valserine a pu conduire à mettre en place le programme pluri annuel, à l’embauche de Mélanie Taquet, au soutien du Conseil Général de l’Ain, à l’implication du PNR du Haut Jura et de divers acteurs locaux.

Sur la Vis, l’engagement du Fonds a permis d’avancer sur le projet de « Centre pour les rivières sauvages méditerranéennes ».

Sur le Léguer, le projet de LIFE + ayant été abandonné pour l’instant, le Fonds a simplement permis de renforcer la dynamique déjà solide entre acteurs locaux.

Deux nouveaux candidats : deux autres bassins pilotes candidats au label pourront être intégrés au dispositif en 2013, l’Artoise dans l’Aisne et le Fango en Corse.

Partenaires concernés : Région Rhône-Alpes, Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse, SMIAC, Groupement Valsemine, Conseil Général de l’Ain, Association Vallée du Léguer, Co-mité du Bassin Versant du Léguer, Fédération de pêche de l’Ain, PNR du Haut Jura, Vis Vallée Nature, Commune de Rogues.

1 « Action publique, Agriculture et Biodiversité » / DIVersité biologique et Agriculture).

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9. Lancement du « Fonds pour la conservation des rivières sauvages » à Paris le 28 mars 2012

Une conférence de presse de lancement, organisée avec l’Agence de communication Econo-via, en présence d’Isabelle Autissier, de Roberto Epple, de Martin Guespereau, directeur de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse, du directeur du PNR du Haut Jura, de diverses personnalités a été organisée sur la péniche du « Petit bain », à Paris, le 28 mars 2012. Le suivi médiatique a été excellent, avec notamment trois journaux télévisés de midi sur TF1, « Echappées belles » et « Silence, ça pousse » sur France 5, des émissions radiopho-niques, (France bleu Pays de Savoie) ainsi que de nombreux articles dans la presse nationale (La Vie) et régionale.

Partenaires concernés: Openscop, Econovia, Fonds Humus, WWF France, ERN France, Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse, Crédit Coopératif, Anaïs Production, Aqua Techniques, Field and Fish.

10. Premières recherches de fonds privés avec l’Association Française des Fundraisers

Le Fonds a engagé de nouvelles démarches pour rechercher des partenaires privés, avec la publication d’une plaquette de sensibilisation et diverses réunions de travail avec Mme Ma-rianne Maillot, de « Vision Philanthropie », représentant « l’Association Française des Fundraisers » en Rhône-Alpes. Un travail de construction de l’argumentaire et des supports de communication adaptés est en cours.

Partenaires concernés : Vision Philanthropie, Fonds Humus, Crédit Coopératif, Aqua Tech-niques, RiverStones, Field and Fish, Astrance, Anaïs Production, Ecole Centrale de Paris.

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4. Les projets de développement pour la période 2013 – 2015

1 - Lancement de la campagne de mécénat et de communication.

Pour poursuivre son développement, le FCRS doit disposer d’un budget évalué entre 150 000 à 250 000 euros annuels pour les 3 prochaines années. Une partie du financement, évaluée à 1/3 du budget total, a pour l’instant été apportée par les pouvoirs publics : MEDDE-DEB, Onema, Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse, Région Rhône Alpes et d’autres. Le reste a été et doit être apporté par des partenaires privés. L’agence « Vision philanthropie », membre de « l’Association Française des Fundraisers » ac-compagne depuis 2012 l’action du Fonds. Elle a fait des propositions permettant de profes-sionnaliser l’action du fonds en direction de mécènes, d’entreprises partenaires potentielles. Des actions de marketing direct pourraient éventuellement être lancées en phase de test sur un bassin versant.Une partie de la campagne reposera sur un effort de communication, tant par les outils clas-siques que par ceux du Web, en lien notamment avec le partenaire Openscop. Cette cam-pagne est indispensable pour lever les fonds nécessaires à la stabilisation du dispositif opéra-tionnel. Le lancement du film « Sauvons les Rivières sauvages » sera une bonne occasion de promouvoir dans l’opinion l’enjeu de conservation des ultimes joyaux en eaux courantes de notre pays. La diffusion de ce film de 10 minutes sera faite en France et au niveau européen début juin 2013.

Partenaires concernés : Vision Philanthropie, EFTTA, WWF France, ERN France, Anaïs Pro-duction, Openscop, 1 % pour la planète.

2 - La traduction du Label au niveau européen

La construction du label français peut permettre assez rapidement une traduction du label rivières sauvage en label « Wild Rivers » pour répondre aux sollicitations existantes de la part de nos voisins européens (Irlandais, Italiens, Slovènes, Allemands, Autrichiens et Suisses, notam-ment dans le cadre du programme EALP du WWF).

Partenaires concernés : WWF, programme EALP, futur organisme certificateur.

3 - Création d’un programme européen « Rivières Sauvages –Wild Rivers » en lien avec les actions des fondations, ONG :

Pour avancer sur une échelle territoriale européenne, il est nécessaire de réfléchir au montage d’un dossier type LIFE+ ou encore Interreg. Diverses démarches ont été engagées, notam-ment avec les WWF-Suisse, Allemagne et l’association Pro Natura, qui n’ont pas débouché pour l’instant.

Partenaires concernés : WWF Suisse, Allemagne, ERN France et associations et gestion-naires des bassins versants concernés.

4 - Projet de création du « Centre des rivières sauvages méditerranéennes » à Madières, sur la Vis :

En lien avec la commune de Rogues, sur la Vis, le projet de création d’un « Centre des rivières sauvages méditerranéennes » a été lancé, visant à agréger les savoirs sur ce type d’écosystème particulièrement rare et menacé à l’échelle et de la France, et du bassin méditer-

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ranéen. Le pré-projet a été présenté, pour la première fois à une quinzaine d’élus locaux, à Madières, en présence d’Isabelle Autissier et Roberto Epple le 25 novembre 2012.

Partenaires concernés : Mairie de Rogues, Association Vis Vallée Nature, Communauté de communes du pays Viganais, Syndicat Mixte du Grand Site de Navacelles, Conseil Régional Languedoc-Roussillon, Conseil Général du Gard, Conseil Gé-néral de l’Hérault, WWF France, ERN France, autres.

5 - Deuxième proposition pour le projet de recherche sur le label écologique « Rivières Sauvages » : Un nouvel outil de gouvernance pour le développement du territoire et la préservation du patrimoine naturel remarquable ?Le programme de recherche présenté dans le cadre de l’appel à projet du ministère (DIVA) en 2012 a été retravaillé et modifié dans les modules proposés. Ce programme de recherche est porté par l’Ecole Centrale de Paris et sera représenté en 2013 aux partenaires publics et privés concernés. Le défi en terme de Recherche qui sera relevé ici consiste à carac-tériser et évaluer, non pas la fonctionnalité du système complexe qu’est la rivière, mais son interface avec la société humaine, et notamment les services socio-économiques qu’elle lui rend (ex.: potabilisation de l’eau, activités récréatives et touristiques..). Cela permettra alors d’aborder le fonctionnement des relations d’interdépendance entre l’écosystème et les acteurs locaux, pour éclairer les modalités possibles d’une gestion durable adaptée.

Ce projet s’inscrit aussi bien dans les priorités de préservation et de restauration de la biodiversité (et ses capacités d’évolution) que dans les priorités de préservation et d’amélioration des services écosystémiques, incluant :

- La gestion de la continuité écologique issue du Grenelle de l’Environ-nement, à travers la préservation locale des Trames Vertes et Bleues,

- La Résolution de 2009 du Parlement Européen sur les « zones de nature vierges en Europe » (2008/2210 INI) appelant à une meilleure protection. Les territoires et écosystèmes directement concernés par notre proposition sont les hydrosystèmes de la Vis (Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon), du Chéran (Rhône-Alpes) et de la Valserine (Rhône-Alpes et Franche-Comté) et du Léguer en Bretagne. Ces territoires présentent des différences politiques, géo-graphiques, écologiques et sociales contrastées, permettant un spectre d’analyse intéressant.

Partenaires concernés : Ecole Centrale de Paris, AgroParisTech - Montpellier, Université de Tours/Imacof, Conseils régionaux et conseils généraux des territoires concernés, partenaires privés, WWF France, ONEMA, Agences de l’Eau.

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5. Poursuivre l’engagement en faveur des rivières sauvages

Le Fonds pour la Conservation des Rivières Sauvages a aujourd’hui deux années d’exis-tence. Cinq ans après l’émergence de l’idée, suite au début de chantier sur le Rizzanese, en Corse, il a déjà quelques réussites à son actif : un référentiel scientifique robuste, des actions concrètes sur les territoires, un début de reconnaissance national. L’idée du label intéresse les collectivités, les partenaires publics.

L’engagement constant du WWF France, l’apport financier décisif du Fonds Humus, avec 40 000 euros versés par l’ancien président du WWF France, Claude Dumont, ont permis de construire un outil qui porte l’espoir de voir reconnaître enfin les rivières les plus préservées.

Son modèle de fonctionnement, ouvert, a permis d’attirer à lui de nombreux chercheurs, organismes, écoles, collectivités et institutions qui se sont vite appropriés une idée et un projet au service de la création de valeur, de tous types de valeurs sur leur territoire. Grâce à l’appui précieux d’ERN France, un modèle de fonctionnement a pu être trouvé, sou-lageant l’investissement du WWF France. Ce fonctionnement est transitoire, encore précaire. Les postes salariés ne sont pas encore stabilisés. Cela viendra, d’autant plus si d’autres caté-gories de grands acteurs en charge de la gestion des milieux naturels aquatiques se décident à rejoindre la dynamique enclenchée.

Le Fonds est riche de promesses, d’enthousiasme, et il correspond à un profond besoin, aujourd’hui bien identifié, et de protection des ultimes bastions de biodiversité remar-quable encore intacts, et de refondation d’une relation plus apaisée entre l’homme et la nature, l’homme et les « dernières rivières sauvages », source de beauté, de bien-être, de richesses et de Vie.

Accompagnez-vous ! Merci www.rivieres.sauvages.fr

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AnnexesMembres du Conseil d’Administration

Roberto EppleEuropean Rivers Network/SOS Loire vivante | Président du Fonds | [email protected]

Martin Arnould WWF-France | Chargé de mission Rivières vivantes | Vice-président du Fonds | [email protected]

Simon Burner ERN / SOS Loire vivante | Trésorier du Fonds | [email protected]

Georges Emblanc WWF-France | Secrétaire du Fonds | [email protected]

Jérome JAMETFédération de l’Orne pour la pêche et la protection du milieu aquatique | Secrétaire adjoint du Fonds | [email protected]

Denis Caudron Membre associé, coordinateur du Fonds | [email protected]

Mélanie Taquet Membre associé, animatrice bassins versants RMC | [email protected]

Claude DumontFonds Humus | Président d’honneur | décédé

Jean-Christophe Poupet WWF-France | Chargé de mission écorégions alpes et méditerranée | [email protected]

Philippe Laforge Université de Namur | Cinéaste biologiste naturaliste | [email protected]

Jean-René Malavoi (Dr) ONEMA-Cemagref | Direction Action Scientifique et Technique - Hydromorphologue [email protected]

Gilbert CochetUniversité | Professeur d’université/naturaliste | [email protected]

Patrick Martin Conservatoire National du Saumon Sauvage | Directeur | [email protected]

Jean-Paul Doron FNPF | 1er Vice président FNPF, commission migrateurs | [email protected]

Arnaud Caudron (Dr) INRA/Fédération de pêche Haute-Savoie | Ingénieur de recherche [ [email protected]

Stéphane Roux Mountain Wilderness | Chargé de mission | [email protected]

Benjamin Bulle Fédération de l’Ain pour la pêche et la protection du milieu aquatique Ain/Association Synusie Eau | Chargé de mission | [email protected]

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Pascal Grillet Chargé de mission SMIAC | [email protected]

François BontempsCollectivité | [email protected]

Cyrille Deshayes WWF | Responsable pôle Eaux douces et agriculture | [email protected]

Christian BruneelParc Naturel Régional du Haut Jura | Directeur adjoint | [email protected]

Membres du Conseil scientifique

Héri Andriamahefa, J.R. Malavoi Milieux physiques / hydromorpholgie

P. Martin, P. Laforge, A. Crivelli Milieux naturels aquatiques

G. Cochet Milieux naturels terrestres / corridors rivulaires

P. Detry Milieux naturels terrestres / réseaux écologiques

P. da Costa Économie

J. Herbac Société

Membres de la commission label

Pascal Da Costa : Ecole Centrale de Paris

Benoit Phuez : Afnor

Georges Emblanc : WWF

Denis Caudron : Fonds pour la Conservation des Rivières Sauvages

Hervé Moal : Astrance

Laurent Bourdin : Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse

Page 14: Rapport d'activité 2011-2012

14page

Carte des bassins versants potentiels

3

2

Rhôn

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Chéran

1

Rhône

Valserine

1 la Valserine

2 le Chéran

3 la Vis

4 le Léguer

4 Léguer

Bassins versants où les gestionnaires souhaitent obtenir le label

Visle Douron, l’Ellé, les gorges de la Loire, le Haut-Allier,l’Oise, le Salat amont, la Dronne amont, des rivières corses, et au niveau européen, l’Ammer en Allemagne et la Soča en Slovénie.

Sites potentiels

Page 15: Rapport d'activité 2011-2012

15page

Contacts

Fonds pour la conservation des rivières sauvages | www.rivieres-sauvages.fr

Denis Caudron - 06 85 31 40 06 - [email protected]

Mélanie Taquet - 06 16 68 60 79 - [email protected]

[email protected]

Partenaires & soutiensLe Fonds pour la Conservation des Rivières Sauvages souhaite remercier l’ensemble des partenaires et soutiens qui lui ont permis de réaliser ces deux années de projets et de rencontres :

01 39

Page 16: Rapport d'activité 2011-2012

« Nous avons besoin de la nature, et en particulier de ses bastions sauvages. Elle est le monde étranger d’où émer-gea notre espèce, et le foyer où nous pouvons nous réfugier en toute sécurité. Elle offre des choix que notre esprit a été conçu pour apprécier » E. O. Wilson

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