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RAPPORT D’ACTIVITÉ 2016 Préambule................................................................................................................................... 2 En direcon des jeunes et de leur famille...................................................................................3 En direcon des professionnels, des instuons et collecvités............................................... 7 Veille, recherche et développement......................................................................................... 10

RAPPORT D’ACTIVITÉ 2016 · L’activité de l’association se décline en trois composantes : ... fonctionnement et d’un meilleur pilotage des ... Rapport d’activité 2016

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RAPPORT D’ACTIVITÉ 2016

Préambule...................................................................................................................................2En direction des jeunes et de leur famille...................................................................................3En direction des professionnels, des institutions et collectivités...............................................7Veille, recherche et développement.........................................................................................10

Préambule

La Bouture est une association qui œuvre depuis sa création en 1996 pour la prise en compte dudécrochage scolaire par les institutions et les professionnels, et accompagne des jeunes et leurfamille vers les voies du raccrochage. Elle est composée d’anciens parents de décrocheurs, detravailleurs sociaux, de professionnels de la politique de la ville et d’enseignants. Elle estaccompagnée par un Conseil scientifique.

L’activité de l’association se décline en trois composantes :

● L’une tournée vers l’accueil et l’accompagnement des jeunes et des familles, en lien avec lesacteurs locaux confrontés au décrochage scolaire à échelle du grand bassin grenoblois et de l’Isère.

● La seconde, en direction des différentes familles professionnelles et des institutions quis’attachent à accompagner les jeunes en situation de rupture à l’échelle Auvergne Rhône-Alpes.

● La troisième, conduite avec l’appui de notre Conseil Scientifique, vise à participer audéveloppement de la veille stratégique et à la production de connaissances sur des sujets encoretrès peu maîtrisés.

Deux éléments ont profondément marqué la vie de l’association en 2016 : la déstabilisation dufonctionnement du fait du recul des engagements financiers régionaux, et l’intégration complètedes missions du C4R (Centre ressource régional pour le raccrochage des jeunes en rupture) dans leprojet associatif.

La déstabilisation a été gestionnaire, puisqu’elle nous a conduits au bord du gouffre. Nous avonsfrôlé le dépôt de bilan, avant que la Région ne débloque finalement les subventions qui nousavaient été accordées par la précédente mandature. Des aides d’urgence nous ont également étéoctroyées par le Ministère de l’Éducation nationale, Grenoble Alpes Métropole et la Fondation deFrance. Pour autant, l’année 2017 n’est pas assurée financièrement. Cette déstabilisation n’a pasété uniquement financière. Elle a généré des incertitudes pour engager projets et collaborationsavec les partenaires, le risque de licenciement a ébranlé les relations entre salariés etadministrateurs, et le temps administratif qu’elle a nécessité a fortement dévoyé l’équipeprofessionnelle de ses principales missions en direction des jeunes, des familles et desprofessionnels. Si le manque de disponibilité des équipes salariées et bénévoles ne s’est pasréellement fait sentir sur le volume d’activité de l’année 2016, il aura certainement desrépercussions sur l’année 2017, certains projets et partenariats n’ayant pas pu être engagés enamont.

Le second élément marquant de l’année 2016 réside dans l’intégration des fonctions du centreressource C4R dans les missions de La Bouture. Cette nouvelle organisation, validée parl’Assemblée générale extraordinaire du 8 décembre, se veut au bénéfice d’une optimisation dufonctionnement et d’un meilleur pilotage des relations tant avec les financeurs qu’avec lespartenaires dans l’action. Les rapprochements nécessaires à cette nouvelle configuration ont étéengagés : l’Apase et le CRDSU ont adhéré à La Bouture, et nous siégerons au Conseil d’administrationdu CRDSU dès juin 2017. Les mêmes démarches seront conduites au cours de l’année 2017 endirection de l’AFEV, des missions locales et de l’ensemble des familles professionnelles qui agissentauprès des jeunes en situation de rupture et disposant d’une structuration régionale.

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En direction des jeunes et de leur familleà l’échelle du grand bassin grenoblois

Contexte et enjeux

Malgré les dispositifs mis en œuvre par l’Éducation nationale pour enrayer le décrochage scolaire, lenombre d’adolescents qui quittent le système scolaire sans avoir validé leur cursus est encore estimé àprès de 100 000 par an. Par ailleurs, les progrès réalisés ces trois dernières années portentprincipalement sur la persévérance scolaire, mais le raccrochage de ceux qui sont déjà sortis de l’écolereste difficile.

Raccrocher les jeunes à une formation, une scolarité, et plus généralement un projet qualifiantcorrespond à des enjeux personnels pour eux, mais également à des enjeux sociaux notamment entermes de cohésion sociale, et enfin, à des enjeux économiques puisqu’on estime que chacund’eux coûtera plus de 200 000 euros en accompagnements et dispositifs divers cumulés tout aulong de sa vie.

ActionL’action déployée en direction des jeunes et de leur famille a pour objectif de les informer sur leursdroits et leurs devoirs en termes de scolarité et de leur apporter aide et conseils leur permettant de sesituer et de formuler leur projet de raccrochage.

Notre action auprès des jeunes et des familles nécessite d’entretenir d’importants relais avec deséducateurs de prévention, conseillers des missions locales et de Pôle emploi, CIO, établissementsscolaires et services académiques, éventuellement avec des services de santé, etc. C’est par cetissage de relations que nous pouvons assurer les médiations nécessaires à la reprise de contactentre les jeunes décrocheurs qui ne se sentent plus concernés par l’offre publique de formation etd’insertion et les institutions. Notre expertise est également mobilisée par des acteurs locaux pourassurer des séances d’information et de sensibilisation (auprès des bénévoles de l’AFEV parexemple), ou pour siéger dans les équipes pluridisciplinaires de soutien des Programmes deréussite éducative.

Depuis quelques années, l’enjeu des enfants et jeunes primo-arrivants souhaitant intégrer unparcours scolaire ou de formation conduit de nombreux acteurs et/ou d’autres associations àsolliciter l’aide de La Bouture.

Le rajeunissement des décrocheurs conduit La Bouture de plus en plus fréquemment àaccompagner à la fois les jeunes et leurs parents.

L’accueil des jeunes et des familles s’organise de cinq manières : 1- un accueil téléphonique2- des permanences au siège de l’association

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3- des accueils décentralisés en collaboration avec des partenaires (équipes de préventionspécialisée ou Missions locales)4- des entretiens suivis dits « ateliers de raccrochage » pour certains jeunes5- des dispositifs de tutorat dans des établissements scolaires

ACTIVITÉ 2016

1- Un accueil téléphoniqueÀ raison de 24 heures semaine, nous répondons aux appels téléphoniques des jeunes, de leurfamille, et, éventuellement, des professionnels qui les suivent. Ces appels, d’une durée moyennede 20 minutes, répondent principalement à des demandes en termes d’information sur lesdifférentes voies de raccrochage possibles, de conseil juridique (limites d’âges pour accéder àcertains dispositifs, exigences des établissements scolaires, droit à la récurrence en formation…), etde réassurance des jeunes et des familles quant à des parcours de raccrochage ou des démarchesdéjà engagées dans ce sens. En 2016, 1020 appels ont été reçus, dont 867 en provenance desjeunes et des familles, et 153 de la part de professionnels.

2- Des permanences au siège de l’associationLes permanences d’accueil sont consacrées à des entretiens de l’ordre d’une heure et sur rendez-vous, au cours desquels les jeunes sont accompagnés dans leurs questionnements et encouragés àpersévérer dans leurs démarches. Les entretiens sont conduits en tenant une double dimension :

– écouter le jeune et sa famille, entendre l’inquiétude face au risque de décrochage ou lessouffrances et les incompréhensions liées à l’expérience du décrochage,

– situer à la fois leurs droits vis-à-vis des institutions et leurs devoirs envers elles. Sur ce point enparticulier, une reprise des causes ayant justifié des sanctions scolaires pouvant aller jusqu’àl’exclusion sont des moments importants pour relier décrochage et citoyenneté.

Ces permanences s’adressent à deux types de publics.

1) Elles sont proposées aux jeunes et aux familles dont la situation ne peut pas se régler partéléphone. Il s’agit : de jeunes qui ont décroché depuis très longtemps, de jeunes en conflit avecune ou plusieurs institutions, ou de jeunes dont les problématiques scolaires s’entremêlent avecd’autres difficultés (problèmes de santé, conflits familiaux, petite délinquance, etc.). Dans unpremier temps, les entretiens permettent de faire le point sur des parcours souvent chaotiques, dedédramatiser le passif scolaire et revenir sur les tentatives de raccrochage déjà effectuées. Dansune seconde partie de l’entretien, les jeunes sont amenés à préciser leur désir de reprise d’étudeou de formation pour s’approprier progressivement un projet de raccrochage réussi. Diversespistes sont explorées : reprise d’études générales en collèges ou lycées, cursus dans la voieprofessionnelle, E2C, service civique ou européen, DAEU, formation en alternance, candidature auClept, etc.

2) Ces entretiens sont systématiquement proposés aux jeunes qui envisagent de reprendre unescolarité au Collège Lycée Elitaire pour Tous (CLEPT) de Grenoble pour accéder à un bac général.Les échanges visent à les informer plus avant sur les exigences de ce choix, et à vérifier tant leurmotivation que leurs capacités à réunir les conditions d’un raccrochage (logement, présence d’unepersonne de confiance dans l’agglomération...). Dans tous les cas, l’aspect strictement scolaire estgéré par les enseignants du lycée expérimental.

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Quelques chiffres pour situer le public

• 65 % des jeunes accueillis viennent avec un membre de leur famille • 26 % d’entre eux ont décroché au collège• 25 % au lycée général ou technologique• 26 % d’un lycée professionnel et 9 % d’un établissement spécialisé ou d’alternance.• 14 % des jeunes accueillis sont primo-arrivants en France, il n’est pas possible de situer leur

niveau scolaire de manière fiable.Ces pourcentages sontrelativement stables entre lesannées 2015 et 2016. Nousconstatons toutefois uneaugmentation du nombre dejeunes en provenance deslycées professionnels audétriment de ceux issus desLGT. Cette évolution doit

principalement être lue commeun effet du « bouche à oreille » entre jeunes et à la variation des réseaux et relais professionnelsqui les conseillent. Le rajeunissement des jeunes qui nous sollicitent (de 17 ans et demi enmoyenne pour 2015 à 16 ans et demi en moyenne pour 2016) est sans doute davantagesignificative. En 2016, 192 primo-entretiens d’une durée d’une heure ont été réalisés.

3- Des accueils décentralisés en collaboration avec des partenaires Des accueils de jeunes sont également réalisés dans le cadre de projets territoriaux partenariaux. En2016, nous sommes intervenus avec un collectif de professionnels de la Vallée du Grésivaudanpiloté par la Maison Familiale Rurale de Crolles. Les problématiques travaillées ont été cellestraditionnellement rencontrées par les jeunes en milieu rural (offre éducative moins dense, mobilité,etc.)

Un second projet s’est déroulé dans le Sud de l’agglomération grenobloise en collaboration avec lesmissions locales de Grenoble et d’Échirolles. Il a visé un public déscolarisé mais non majeur de 16et 17 ans. Ces deux actions ont concerné 26 jeunes, et totalisent 236 séances/jeunes

4- Des ateliers de raccrochageLes ateliers de raccrochage sont constitués d’entretiens suivis destinés à des jeunes dont le retouren formation demande à être soutenu, notamment en ce qui concerne leur confiance en eux etleur confiance dans les institutions (Établissements, CIO, entreprises, etc.). Chaque atelier deraccrochage est constitué de 2 à 8 entretiens. Ils se déroulent soit à la suite des permanencesd’accueil, soit après un nouvel échec, soit encore après la période parfois longue (plusieurs mois ouannées) qui a été nécessaire au jeune pour régler les difficultés (de santé, familiales, etc.) quifreinaient sa possibilité de ré-investissement scolaire. Ces ateliers consistent en un suivi personnaliséqui peut comprendre l’explicitation des codes et langages institutionnels, des retours surexpériences, la préparation de rendez-vous (au CIO, recrutements, etc.). Pour l’année 2016, 48jeunes ont bénéficié d’un atelier. Pour 23 d’entre eux, il s’agissait d’une reprise de contact plusieursmois ou années après le premier entretien. L’ensemble a représenté 162 entretiens.

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Collège 26,00 %

Lycée général et technologique 25,00 %Lycée professionnel 26,00 %

Primo-arrivants 14,00 %

Autre 9,00 %

Etablissement fréquenté au moment du décrochage

Grenoble 29,00 %

Agglomération 31,00 %

Autre Isère 16,00 %

Autre Auvergne Rhône-Alpes 22,00 %

Autre 2,00 %

Origine géographique des jeunes accueillis

5- Des dispositifs de tutorat dans des établissements scolaires.Des dispositifs de tutorat individualisé sont mis en place, à leur demande, dans certainsétablissements de l’agglomération grenobloise. Ils sont conduits par des bénévoles de l’association,par des lycéens, et le plus souvent par des étudiants formés et accompagnés pour ce faire. Ilspermettent de soutenir les parcours de jeunes collégiens et lycéens par un accompagnement nondisciplinaire : entretiens motivationnels, éclairage des règles et des implicites de tout parcoursscolaires, connaissance de soi, gestion du stress et des priorités, etc.

Au total, le secteur « Accueil Jeunes et Familles » a concerné 898 jeunes différents en 2016, dont39 % résident sur des quartiers de la politique de la ville ou des territoires classés ZRR. Cepourcentage monte à 43 % pour les seuls jeunes accueillis au siège de l’association.

Tableau récapitulatif des accueils pour 2015 et 2016

2015 2016

Total des appels téléphoniquesDont appels téléphoniques de jeunes et de famillesDont appels téléphoniques de professionnels

959863

96 (10%)

1020867

153 (15%)

Accueils à La BoutureNombre de jeunes accueillis au moins une foisNombre total d’entretiens réalisés (primo-accueil + ateliers)

217413

215376

Accueils décentralisés (Échirolles, Grésivaudan, tutorat)Nombre de jeunes accueillis au moins une foisNombre total de séances réalisées

38389

31324

Nombre total de jeunes concernésNombre total de séances/jeunes

9011665

8981567

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En direction des professionnels, des institutions etcollectivités

À l’échelle régionale Auvergne-Rhône-Alpes

Contexte et enjeuxLes compétences qui permettraient aux professionnels de faire face au défi des jeunes en rupturene sont pas comprises dans les formations initiales, et les personnels de l’Éducation nationale, dela politique de la ville, du travail social et de l’insertion professionnelle sont globalement démunisface aux situations qu’ils rencontrent.

Par ailleurs, si les causes du décrochage s’ancrent la plupart du temps à l’école, le raccrochage desjeunes qui ont lâché prise relève d’une intervention pluri-acteurs à l’échelle des territoires,nécessite des changements de pratiques professionnelles et des coopérations entre différentesinstitutions et différents métiers. Notre expérience nous conduits en effet à promouvoir et soutenirdes démarches partagées afin de dépasser les limites de l’individualisation et d’un clientélismeentre différentes structures dont jouent souvent les jeunes avant de s’y perdre.

ActionNotre action a pour objet de qualifier l’activité des professionnels chargés de prévenir le décrochagescolaire des jeunes et/ou de favoriser les raccrochages en formation et vers l’emploi. Elle a pour principed’assurer un lien entre le terrain, les institutions et la recherche, et de promouvoir l’entraide et lacoopération entre les acteurs, en particulier sur les territoires déficitaires où la structuration existe peu oupas.

Dans la perspective de contribuer à des changements de pratiques professionnelles durables, nosinterventions se réalisent toujours en lien étroit avec les institutions potentiellement concernéespar notre action : Services de l’Éducation nationale, Directions départementales de la CohésionSociales, Caisses d’allocations familiales, etc. Ces institutions sont tenues informées des actionsconduites dans leur champ de compétences et associées à leur évaluation. Dans la mesure dupossible, elles sont associées à leur conduite (co-animation de groupes de travail, relaisd’information auprès des professionnels, etc.).

Les appuis proposés aux acteurs éducatifs institutionnels ou associatifs, professionnels oubénévoles de la Région Rhône-Alpes s’adaptent aux besoins des équipes, des territoires et desprojets. En conséquence, elles prennent des formes diversifiées. Réponses aux demandes d’information et de conseils (dispositifs, coordonnées d’intervenants

potentiels, possibilités de financements, réglementation, etc.). Qualification des intervenants par des actions de formation : journées d’étude, formation

continue, interventions dans les cursus de formation initiale (personnels de l’Éducationnationale, travailleurs sociaux, missions locales, etc.)

Appui technique et méthodologique pour la conduite de projets, qu’ils relèventd’établissements, d’institutions ou de dynamiques territoriales.

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Cette approche auprès et au service des acteurs repose sur un travail de fond comprenant : La capitalisation et la mise à disposition de ressources documentaires Le repérage et la mise en lien des expériences notamment régionales Une veille analytique sur les questions de décrochage et de raccrochage (publics concerné,

évolution des formes de décrochage et des voies de raccrochage, configurations territoriales,législation, modalités d’action et conditions de réussite, etc.)

Les actions de formation font l’objet de facturations et contribuent à l’équilibre économique del’activité. En revanche, l’analyse préalable des attentes, la constitution des diverses ressources etl’animation des réseaux qui sous-tendent ces interventions représentent un investissementimportant, dont l’économie repose nécessairement sur des subventions. D’une part le décrochagescolaire et le raccrochage sont des réalités dont la connaissance n’est pas stabilisée, d’autre partles différentes formes de réseaux de professionnels ne pré-existent en général pas aux projets delutte contre le décrochage mais sont à créer ; enfin les équipes qui nous interpellent ne relèventpas du secteur marchand et n’ont pas les moyens de rémunérer informations, conseils etingénierie comme le pourraient des entreprises. C’est ce travail de fond qui distingue nosinterventions des prestations offertes par des consultants ou des organismes de formationclassiques.

Activité 2016Nous avons poursuivi en 2016 les actions de formation dans le cadre des cursus de formationinitiale (IEP Grenoble notamment), et de formation continue (Cadres de l’éducation nationale del’académie de Dijon, en collaboration avec le Pôle Auvergne-Rhône-Alpes de l’orientation àVilleurbanne et Saint-Marcellin, en collaboration avec l’Institut Français d’éducation pour unséminaire intitulé « Décrochages, Raccrochages et partenariats » à Lyon, etc.).

Mais ce sont principalement sur les accompagnements d’équipes et de projets territoriaux que lesefforts ont porté. En étroite concertation avec la délégation académique à la Persévérance scolaire,les Directions départementales des services de l’Éducation nationale et de la Cohésion sociale del’Isère, nous sommes intervenus auprès d’équipes des territoires d’Échirolles et de Villefontaine. Dansun premier temps, la démarche a consisté à structurer des collaborations entre les établissementsscolaires et leurs partenaires au bénéfice des jeunes. Des temps de formation partagés ont étéorganisés sur des thèmes adaptés aux questionnements locaux (Décrochage et grande pauvreté,Sensibilisation des parents face au risque de décrochage des jeunes, etc.). Ces interventions ont le plussouvent été réalisées en partenariat avec les équipes chargées des programmes de réussite éducative2-16 ans conventionnés avec l’État et 16-18 ans conventionnés avec la Région Auvergne Rhône-Alpes.

L’accompagnement de réseau éducatifs locaux s’est également décliné dans le cadre d’unpartenariat avec l’Association fondation des étudiants pour la ville (AFEV) qui nous confie destemps de formation pour ces jeunes bénévoles. Enfin, nous avons poursuivi et fait aboutir deuxopérations engagées l’année précédente avec des réseaux de partenaires pilotés l’un par la missionlocale du Chablais, et l’autre par la Maison familiale rurale de Crolles dans la vallée du Grésivaudan.

Au total, 367 professionnels ont été concernés, dont 227 travaillent sur des quartiers en contratde ville.

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Récapitulatif des actions de formation pour les années 2015 et 2016

2015 2016

ColloqueNombre de participants au moins à une journéeNombre de joursTotal des journées/participants

2112

350

FormationsNombre de personnes présentes au moins une foisNombre de joursTotal des journées/participants

16118

336

26515

359

ConférencesNombre de personnesNombre de conférencesTotal des journées/participants

3062

306

231

23

Accompagnement de projets territoriauxNombre total de personnes concernéesNombre de jours d’interventionTotal des journées/participants

4215

178

7917

247

Prévision 2017•Poursuite des actions de formation continue (Annonay, Saint-Étienne, agglomération grenobloise)

•Mise en ligne d’un site internet « Ressource » à destination des professionnels proposant desdocuments (Actualités, dispositifs de raccrochage, articles de fond, outils de formation), et desfiches-expériences

•Élargissement de la démarche conduite sur la commune de Villefontaine à 4 communes de laCommunauté d’agglomération Porte de l’Isère (CAPI).

•Accompagnement formatif du réseau des coordonnateurs des programmes de réussite éducativedu département du Rhône

•Contribution au Séminaire technique régional dédié à « L’animation du volet éducatif du Contratde ville » co-organisé par le CRDSU, le ministère de l’Éducation nationale et le CGET.

•Soutien aux Plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD) demandeuses, en relationavec la Direction des lycées de la Région Auvergne Rhône-Alpes, l’animation des Plateformesétant dévolue aux régions depuis 2015.

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Veille, recherche et développement

Contexte et enjeux« La connaissance du phénomène social du décrochage est récente et prend sa source en Rhône-Alpes avec le colloque fondateur organisé en 1998 par La Bouture »1 estime Thierry Berthet,Directeur de recherche en Science politique au CNRS. C’est en effet à partir de ce colloque, et dulivre qui en est issu (Les lycéens décrocheurs. De l’impasse aux chemins de traverse, dirigé deux desfondateurs2 de La Bouture, et publié aux éditions de La Chronique Sociale à Lyon en 1998) que deséquipes de chercheurs se sont emparé du sujet. Depuis, la recherche a permis d’identifier lescauses, les processus et les enjeux du décrochage des jeunes. Elle documente toutefois peul’évolution du phénomène et les conditions à remplir pour permettre des raccrochages réussis.

Action« Contribuer à sensibiliser les pouvoirs publics et les citoyens au problème des collégiens etlycéens décrocheurs » est un des objets statutaires de l’association. Elle s’est doté d’un Conseilscientifique et assure une veille stratégique pour développer et transmettre des connaissances,informer sur les évolutions du décrochage, de même que sur les prérequis nécessaires auxdifférentes façons de raccrocher. Plusieurs moyens permettent ce travail conduit en lien avec lesinstitutions et collectivités :

• le traitement de la base de données composée des entretiens conduits avec les jeunes etleurs parents depuis l’année 2000.

• l’analyse des demandes de formation et des sujets apportés par les équipesprofessionnelles qui nous sollicitent et les institutions avec lesquelles nous coopérons.

• éventuellement, la conduite de recherches ou recherches-actions spécifiques• Ces apports alimentent notre action (formation, ingénierie, accompagnement de projets,

etc.). Ils permettent également une mise en débat des aspects qui restent encore desangles morts de la connaissance parce que constituant des phénomènes émergents.

• Cette mise en discussion se fait avec les institutions dans la perspective de renforcer lespolitiques publiques face aux évolutions des phénomènes (rajeunissement des décrocheursnotamment), et avec la communauté scientifique par des communications, publications etcolloques.

1 Thierry Berthet est directeur de recherche CNRS en science politique au Centre Emile Durkheim (Université deBordeaux & Sciences-Po Bordeaux). Il dirige également le centre régional du Céreq en Aquitaine. Il a publié, avecJoël Zaffran, Le décrochage scolaire. Enjeux, acteurs et politiques de lutte contre la déscolarisation, aux Pressesuniversitaires de Rennes en 2014. Le rôle pionnier de La Bouture est également attesté par Pierre-Yves Bernard,enseignant chercheur en sciences de l’éducation à l’université de Nantes et diplômé de l’IEP de Paris qui a publié"Le décrochage scolaire" dans la collection Que Sais-Je ? aux Presses universitaires de France en 2011.

2 Il s’agit de Marie-Cécile Bloch et Bernard Gerde.

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Activité 2016L’activité de ce secteur pour l’année 2016 s’est concentrée sur la préparation des actes du colloqueconduit en 2015, et sur la problématique des jeunes primo-arrivants.

- Le dernier colloque national porté par La Bouture s’est organisé en novembre 2015. Il s’estdéroulé dans les locaux de l’ESPE à Grenoble et a abordé la question de « l’agir en commun » dansla prise en compte des jeunes en rupture. Alors que depuis plusieurs années, les politiquespubliques et les pratiques professionnelles insistent sur l’individualisation des prises en charge, dessuivis et des parcours, ce colloque de deux jours (9 conférences, 15 ateliers) a invité les 230participants à penser autrement. Non pas pour récuser l’intérêt de ces politiques et pratiques,mais pour en signaler les limites, en particulier lorsqu’elles sont exclusives. Un ouvrage sera publiéà la Chronique sociale à la fin de l’année 2017. Reprenant et enrichissant ces travaux, il témoignedu lien fort entre apprendre ensemble et vivre ensemble.

- Face au nombre croissant de jeunes primo-arrivants sollicitant La Bouture pour une reprised’étude, nous avons engagé un partenariat spécifique avec le Rectorat de l’académie de Grenobleet des associations d’aide aux migrants pour améliorer leur orientation et faciliter leur prise encharge.

Prévision 2017• Mise en place d’un groupe de travail sur le thème de la parentalité en lien avec le

décrochage et le raccrochage des jeunes. Ce projet vise d’une part à inviter des parents àmutualiser leurs expériences, et d’autre part, à documenter la manière dont les parentsvivent le décrochage et le raccrochage de leurs jeunes. Ce groupe de travail donnera lieu àpublication d’un rapport de recherche et d’un outil à destination des familles et desprofessionnels.

• Publication de l’ouvrage « Des ruptures au raccrochage, agir et s’engager en commun »,dans la suite du colloque réalisé en 2015.

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