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RAPPORT ENRICHISSEZ DURABLEMENT VOTRE RELATION CLIENT. DATA & CREA UN SAVANT MÉLANGE

RAPPORT DATA & CREA UN SAVANT MÉLANGEinfluenciatendance.net/kissthebride/images/Kiss_Influencia_rapport... · FINAL DOIT ÊTRE AU COEUR DE TOUTES ... vente Xerox de partager ses

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RAPPORT

ENRICHISSEZ DURABLEMENT VOTRE RELATION CLIENT.

DATA & CREA UN SAVANT MÉLANGE

Hémisphère gauche contre hémisphère droit.

Venus versus mars. Si la data et la créativité visent

l’une et l’autre la performance de la marque, le

marché a longtemps eu tendance à les oppo-

ser. La rigoureuse data et la libre créativité ne

pouvaient pas cheminer ensemble. La logique

implacable de la première risquait même à terme

d’appauvrir, de tuer la richesse de la seconde.

C’était sous-estimer leur capacité réciproque à

saisir l’opportunité d’enrichir leur pratique pour

proposer aux marques et à leurs clients de nou-

velles expériences porteuses d’engagement et

de succès. Bien sûr tout cela ne s’est pas fait en

un jour. Il a fallu apprendre à se connaître, se for-

mer à de nouvelles cultures. Et surtout démontrer

qu’ensemble elles décuplaient la performance.

Après le temps de la suspicion est venu le temps

de la raison, puis celui de la passion. Avec à la

clé un mariage. Pour le meilleur et le meilleur !

Data et créativité. Un oxymore ?

Rita Mazzoli,Chef de rubrique Media et innovation INfluencia

« Tout seul on va plus vite, ensemble on va

plus loin ». Avec l’arrivée du digital et l’émer-

gence des technologies, ce célèbre dicton s’est

imposé dans les sphères professionnelles. Data

et Création, branding et performance, maketing

et techno… des profils ou des concepts à la base

opposés fusionnent désormais pour connecter les

marques à leurs clients et construire ensemble

les fondations d’une relation plus forte.

En embrassant la data, la créativité gagne en

pertinence et en flirtant avec la création, la data

devient un aimant émotionnel. Mais cette ren-

contre oblige aussi à repousser les frontières

au sein même de l’entreprise. L’heure est au

décloisonnement et à l’union des métiers, des

pratiques, des cultures et des expertises.

Vive les mariés !

Une histoire de rencontres

Julia Drupt, Directrice Générale de Kiss The Bride

Elle est partout, elle est énorme et se multiplie à la vitesse grand

V. Elle, c’est bien sûr la data, le fameux or noir du XXIe siècle. En

une décennie, elle aura profondément modifié les pratiques du

marketing et de la communication. Et pour cause, les millions

de données générées chaque jour par les utilisateurs du web,

des réseaux sociaux, des objets connectés, mais aussi des pro-

grammes de fidélisation… permettent d’obtenir des informations

essentielles sur les modes de vie et de consommation des clients.

Des informations qui vont permettre aux marques de mieux

atteindre leurs cibles et d’interagir avec elles de manière plus

efficace et plus fluide. Mais avant d’en arriver là encore faut-il,

après avoir collecté, uniformisé et enrichi ces données,

les transformer en connaissance client, décrypter les insights

pour comprendre les attentes et y apporter une réponse créative

qui répond aux enjeux de la marque : recrutement, fidélisation,

création de trafic, branding…. C’est là l’objet et l’enjeu de la creative

data : exploiter la connaissance de la cible par la créativité. Et

vice et versa, délivrer des messages personnalisés, des contenus

pertinents et le faire en tenant compte du contexte dans lequel

évolue le client. Ce n’est qu’alors que la promesse du marketing,

le bon message, à la bonne personne, au bon moment et au

bon endroit, devient une réalité.

Quand la créativité et la data se rencontrent

4

C.1

6 16 22

C.2 C.3

LA DATA,UN CARBURANTPOUR LA CRÉATIVITÉ

DATA ET CRÉATIVITÉ,COMMENT FAISIEZ-VOUS AVANT ?

L’EXPÉRIENCE DU DESTINATAIREFINAL DOIT ÊTRE AU COEUR DE TOUTES LES PRÉOCCUPATIONS

« LE CONSOMMATEUR : CETTE VRAIE DIVA INSAISISSABLE »

LE BUT DU JEU EST D’ÊTRE UTILE ET PERTINENT

REPENSER LES ORGANISATIONS

7

12 17 32

27

23

5

LA PERFOR-MANCE UN DESSEIN COMMUN

CHAPITRE 1

À deux, c’est mieux. En dépassant leur antago-nisme et en unissant leur force, la data et la créa ouvrent de nouveaux champs des possibles et font tomber les frontières entre marketing et techno.

LA DATA, UN CARBURANT POUR LA CRÉATIVITÉ

7

C’était en juin 2015, le Festival internatio-

nal de la créativité, les fameux Cannes

Lions, lançait une nouvelle catégorie

baptisée Creative Data. Son ambition :

mettre en lumière la façon dont les don-

nées et la technologie peuvent être des

catalyseurs puissants pour la créativité

et la performance des campagnes de

communication. Plus de 20 ans après

l’apparition de la première bannière

publicitaire sur le Web -une pub pour

l’opérateur de téléphonie AT&T en 1994-

et alors que le digital n’en finit pas de

révolutionner le monde du marketing

et de la communication, la création de

cette catégorie venait à point nommé

rappeler que bien qu’issus de sphères

différentes, les madmen et les mathmen

partagent le même objectif : trouver de

nouvelles pistes d’engagement entre

les marques et leurs clients. Des pistes

qui allient performance et créativité. Une

nécessité absolue à l’heure où soumis à

quelque 3 500 messages promotionnels

quotidiens, le client internaute craque.

Selon l’étude Connected Life 2017 de

l’institut Kantar TNS, 34% des Français

utilisent un bloqueur de publicité. C’est

deux fois plus que la moyenne mon-

diale (18%). « Lorsque l’on s’appuie sur

les seules données de base, que l’on

oublie que l’enjeu de la data c’est d’ex-

traire de la pertinence et délivrer le bon

message à la bonne personne, au bon

moment et via le bon canal, on atteint

très vite les limites du système. La data

reste un outil, un moyen d’optimiser un

processus existant en s’appuyant sur des

traces existantes qui vont minimiser les

risques », avance Kevin Tra-Daï, chief

data officer de l’agence Kiss The Bride.

La data reste un outil,un moyen d’optimiserun processus existant en s’appuyant sur des traces existantes qui vont minimiser les risques.

LA DATA, UN CARBURANT

POUR LA CRÉATIVITÉ

CHAPITRE 1

8

LA FIN DES ANTAGONISMES

Minimiser les risques d’erreur, jusqu’à

couper les ailes de la création ? Pas

vraiment, estime Agnès Gilbert, chief

digital officer d’Ipsos. Primo. L’humain

reste imprévisible et les algorithmes ne

pensent pas à sa place. Deuxio. Il n’y a

pas d’antagonisme entre la data et la

créativité. « En fournissant des informa-

tions plus riches et pertinentes, la data

est une source d’inspiration et de liberté

pour la seconde.

On se trompe lorsque on attend de la dataqu’elle donne le brief de la créativité. C’est del’intervention humaineque va naître l’idée. Elle donne des indicateurs, permet de

mieux comprendre les comportements,

d’approfondir la connaissance clients,

de détecter des signes faibles… mais elle

ne remplace pas la démarche créative.

On se trompe lorsque on attend de la

data qu’elle donne le brief de la créati-

vité. Dans l’écosystème digital, rien n’est

autosuffisant et il faut beaucoup d’in-

telligence humaine, beaucoup d’effort

pour analyser ces informations volumi-

neuses et remonter les problématiques

qui convergent. C’est de l’intervention

humaine que va naître l’idée ».

LA DATA, UN CARBURANT

POUR LA CRÉATIVITÉ

CHAPITRE 1

9

ENRICHIR LES INTERACTIONS

En avançant main dans la main, l’idée et

la donnée se complètent pour construire

ensemble les bases d’une relation forte

et au long terme entre la marque et

ses clients au travers de connexions

émotionnellement riches nourries par

une idée créative pertinente et efficace.

« Si l’enjeu de la création reste le même :

imaginer des campagnes qui nourrissent

les interactions entre les marques et

leurs clients, l’utilisation de la donnée

a enrichi nos pratiques et nous a ou-

vert de nouveaux champs. Elle nous

permet de développer pour une même

campagne des scénarii différents, de

diversifier les contenus et les médias,

de tester nos créations sur les réseaux

et de les adapter en fonction des résul-

tats », indique Laurent Dubard, directeur

de création de l’agence Kiss The Bride.

En témoigne le programme d’anima-

tion BtoB développé par l’agence pour

Xerox. Baptisé « Just for you », ce dispo-

sitif se fonde sur l’analyse approfondie

de trois années de données clients pour

développer la performance commerciale

des revendeurs de la marque et enri-

chir la relation avec eux. Cette analyse

data a en effet permis de connaître et

comprendre les pratiques de chaque

revendeur ; pour leur proposer, en fonc-

tion de leur profil et comportement,

des offres et des contenus totalement

personnalisés ; et bien évidemment

de mesurer le ROI et la performance.

« Cette compréhension fine de chaque

revendeur nous a permis d’élaborer des

outils d’animation du réseau sur mesure :

un magazine trimestriel totalement indi-

vidualisé et une plateforme web report

qui permet à l’ensemble de la force de

vente Xerox de partager ses connais-

sances clients afin d’optimiser le suivi

de chaque revendeur par son mana-

ger. Au-delà des chiffres qui sont mis

en avant, il y a un suivi qualitatif avec

des axes d’amélioration personnalisés

pour chacun », indique Nathalie Taieb,

ex-Chief Operating Officer European

Channel Group chez Xerox.

LA DATA, UN CARBURANT

POUR LA CRÉATIVITÉ

CHAPITRE 1

cas vidéo Xerox

10

L’enjeu de la créationreste le même, imaginerdes campagnes qui nourrissent les interactions entre lesmarques et leurs clients.

Dans le registre BtoC, pour Karcher

l’agence a mis en place entre mars et

mai dernier un dispositif digital original

de data catching vidéo destiné à dé-

velopper la connaissance client de la

marque en sollicitant l’avis des clients

comme des prospects via un jeu ani-

mé par l’animatrice Sophie Ferjani.

« En France, nous sommes encore en

phase d’exploration en matière de l’uti-

lisation des data et des technos.

Pour ce produit que nous avons lancé en

2010, le lave vitrine électrique, le format

vidéo me paraissait parfait puisqu’il met-

tait en lumière la solution qu’il apporte »,

indique Florian Marguerie, marketing ma-

nager chez Kärcher. Avant d’ajouter que

l’utilisation des technologies se justifie si

elle apporte une véritable valeur ajoutée

aux clients et du sens pour l’entreprise.

« Nous venons du monde de l’industrie,

un univers très masculin. Nos produits

ont évolué tout comme notre cible qui

s’est féminisée. Nous avions besoin de

mieux connaître ses attentes, ses moti-

vations, un objectif rempli par la brique

technologique du dispositif on line qui

était doublé d’une présence en télé, un

média sur lequel nous continuons d’in-

vestir majoritairement ». Pour l’instant…

LA DATA, UN CARBURANT

POUR LA CRÉATIVITÉ

CHAPITRE 1

cas vidéo Kärcher

11

Premier fabricant mondial d’appareils de nettoyage, Kärcher entame, en France, sa mutation digitale. Flo-rian Marguerie, responsable marketing, nous en livre les enjeux et revient sur les conditions de la réussite.

L’EXPÉRIENCE DU DESTINATAIRE FINAL DOIT ÊTRE AU COEUR DE TOUTES LES PRÉOCCUPATIONS

12

Qu’apporte la data à la créativité et inversementdans votre pratique ?

La data revêt un aspect essentiellement

technologique, mais offre également

des perspectives nouvelles en terme

de créativité : offrir une expérience de

plus en plus personnalisée. La créativité

quant à elle permet de rendre la techno-

logie, la collecte de data, etc. acceptable,

justement en peaufinant l’expérience

globale qui les associe.

Qu’avez-vous mis en oeuvreau sein de l’entreprise pour concilier data,techno et data ?

De nombreux chantiers sont en cours au

sein de l’entreprise pour optimiser notre

technologie et nous permettre de mieux

traiter la data, donc de l’exploiter plus

efficacement. Deux enjeux principaux :

la centralisation de data provenant de

sources nombreuses et très différentes

et l’agilité qui permettra de l’exploiter de

manière simple mais versatile, ciblée,

pertinente et efficace

L’EXPÉRIENCE DU DESTINATAIRE

FINAL DOIT ÊTRE AU COEUR DE TOUTES LES

PRÉOCCUPATIONS

CHAPITRE 1

13

En matière d’organisation,de talents,de relations avecles agences, quelles sont lesconditions à réunir pourfaire dialoguer data, techno et créa et décuplerainsi la performance ?

A mon sens la réponse est simple : trou-

ver un langage commun et s’assurer que

dès l’origine d’un projet, l’objectif recher-

ché par la marque soit clair, compris de

tous et que l’expérience du destinataire

final, pour nous le consommateur, soit

au cœur de toutes les préoccupations,

l’expérience positive étant le but ultime.

Quelles sont les étapes à respecter ?

En premier lieu, un brief complet et précis

est indispensable, incluant dès l’origine

la liste exhaustive des KPIS attendus.

Une autre étape importante consiste à

garantir la faisabilité des pistes « tech-

no » qui sont proposées, éviter « l’usine

à gaz », superbe projet sur le papier

mais cauchemar qui ne verra jamais le

jour dans la réalité. Enfin la validation de

l’expérience et les tests sont également

de mise pour garantir le succès.

La créativité permet de rendre la technologie, la collecte de data, etc. acceptables, justementen peaufinant l’expérience globale qui les associe.

Une techno en chasse une autre à vitesse grandV. Comment faire les bonschoix pour toucher lesclients dans les meilleuresconditions ?

Une veille active, une réflexion qui ne

cesse de se renouveler pour ne pas

rester sur ses acquis et le conseil de

partenaires experts permettent de ne

pas se laisser dépasser, mais au final,

le bon choix découle d’un fait simple :

placer l’objectif au centre et y associer

les moyens nécessaires à sa réalisation,

et non l’inverse.

CHAPITRE 1

L’EXPÉRIENCE DU DESTINATAIRE

FINAL DOIT ÊTRE AU COEUR DE TOUTES LES

PRÉOCCUPATIONS

14

Que faut-il déduire de l’explosion des ad-blokers ? Trop de pub, trop demauvaise pub, mauvaiseconnaissance de la cible…Comment les marquespeuvent-elles l’éviter ?

Le développement des ad-blockers

semble en effet refléter un rejet gran-

dissant de la part des internautes envers

la publicité, du moins en ce qui concerne

sa forme classique, souvent intrusive car

trop présente et au final peu intéressante

car mal ciblée. Ceci d’autant plus que

ces formats sont inadaptés dans le cadre

d’une navigation mobile, pourtant celle

qui explose et qui deviendra bientôt le

principal moyen de connexion à internet

et donc le principal canal de diffusion

publicitaire.

Le rejet de la publicité classique induit

le renforcement de la technologie et de

la data, mais l’opinion publique semble

également s’en inquiéter. L’internaute

consommateur ne veut pas être tracké, il

peut refuser qu’on stocke ses habitudes

de consommation dans des bases de

données, même si parallèlement il poste

un statut sur les réseaux sociaux pour

partager son dernier achat ou son dernier

repas. Les marques doivent repenser

intégralement leur façon d’aborder la pu-

blicité digitale et plus largement la façon

dont elles s’adressent à leurs consom-

mateurs. Les leviers sur lesquels elles

devront jouer sont multiples. Il ne s’agit

pas de rejeter tout ce qui a pu être fait par

le passé, ni d’opposer une stratégie de

contenu à une stratégie promotionnelle

car les objectifs ne sont pas les mêmes.

Tout est question de dosage : collecter la

donnée si seulement elle est utile pour

l’internaute et impliquer ce dernier dans

cette collecte ; adapter ses formats et

son discours à chaque canal en fonc-

tion de ses spécificités, mais surtout du

mode de consommation qu’en ont les

internautes.

Le rejet de la publicité classique induit le renforcement de la technologie et de la data.

Au final, la clé du succès pour les

marques tient dans leur capacité à garder

en ligne de mire ce pourquoi elles sont

plébiscitées, ce qui intéresse vraiment

leur public pour créer la préférence de

marque.

CHAPITRE 1

L’EXPÉRIENCE DU DESTINATAIRE

FINAL DOIT ÊTRE AU COEUR DE TOUTES LES

PRÉOCCUPATIONS

15

DATA ET CRÉATIVITÉ : VOUS FAISIEZ COMMENT AVANT ?

CHAPITRE 2

Le marché tend de plus en plus à considérer la data et la créativité comme deux notions indissociables. L’une enrichissant l’autre, le combo ouvre des nou-velles possibilités et promet plus d’efficacité. Est-ce vraiment le cas ?

PAR CHRISTOPHE MANCEAU, DIRECTEUR DES INSIGHTS, KANTAR MEDIA

17

L’IDÉE CRÉATIVE S’APPUIE DÉJÀ SUR DE LA DATA

Prenons la créativité seule. Est-il possible

de créer sans data ? Certainement. Une

bonne idée créative, née d’un esprit in-

ventif, peut toucher sa cible et avoir un

réel impact. Il y en a indéniablement, et

il y en aura encore. Mais la vraie question

est, cet impact sera-t-il suffisant ? N’est-il

pas plus facile de trouver un cadeau qui

fasse son effet à quelqu’un qui nous est

proche plutôt qu’à ce collègue qu’on

croise de temps en temps à la machine à

café ? Lorsqu’on est privé d’informations

sur le destinataire, même si on choisit

un cadeau qui nous semble parfait, les

chances que ce cadeau soit idéal pour

lui, individu peu connu, sont minces. Une

idée créative qui se base principalement

sur un « insight consommateur » (ce col-

lègue aime donc le café) ne vit pas indé-

pendamment de la data, elle vit grâce à

peu de data.

Ce qui change aujourd’hui, ça n’est donc

pas la dynamique mais l’échelle de gran-

deur : la porte s’ouvre sur plus de data,

plus de data plus précise, et plus de

data plus variée. La data est un socle

sur lequel se base la créativité, et plus il

y a de data, plus le socle est solide. La

croissance du recours à la data n’impacte

pas négativement la créativité, puisque

son objectif reste de nourrir cette créa-

tivité en pertinence et non de la canni-

baliser. La quantité explose, mais la data

se maintient à ce rôle de support. Si ce

changement de volume n’affecte pas

la relation data-créativité, elle construit

néanmoins un nouveau paradigme pour

la relation publicité-consommateur. La

data permet de gagner en finesse sur

le ciblage et d’adapter la publicité en

accordance. Plus pertinente et plus per-

sonnalisée, la publicité perd en impact

absolu pour gagner en relativité.

CHAPITRE 2

PAR CHRISTOPHE MANCEAU,

DIRECTEUR DES INSIGHTS,

KANTAR MEDIA

18

Ce cheminement vers le one-to-one ré-

sonne plus particulièrement en cette ère

où les conversations marques-consom-

mateur laissent place à des échanges

donnant-donnant. Chaque consom-

mateur réclame une utilité différente à

la communication, que ce soit offrir du

divertissement, rendre un service ou

ouvrir la voie à un monde meilleur, et

la créativité seule ne peut pas satisfaire

ces exigences, puisqu’elle a besoin de

la data pour les connaître.

LA DATA, UNE INFORMATIONQUI RESTE À ACTIONNER

Si la créativité a besoin de data pour

se développer dans la bonne direction,

qu’en est-il de la data ? Rationnelle et

objective à tendance exhaustive, la data

ne se suffit-elle pas à elle-même ? L’im-

portance que l’on accorde naturellement

à la créativité, ne serait-ce pas juste un

moyen de nous rassurer sur notre lé-

gitimité, nous humains émotionnels et

subjectifs ?

Une idée créative qui se baseprincipalement sur un « insightconsommateur » ne vit pas indépendamment de la data,elle vit grâce à peu de data.

Pour répondre à cette question, il faut

déjà la contester. Si la data nous inspire la

raison avec ses racines mathématiques,

elle n’en reste pas moins imparfaite. La

voir comme un fruit purement rationnel

sans considérer ses biais est une erreur

qui peut se révéler dommageable. En

effet, même si la data en soi est neutre,

il ne faut pas sous-estimer l’impact des

interventions humaines qui la façonnent

et donc potentiellement qui la biaisent.

CHAPITRE 2

PAR CHRISTOPHE MANCEAU,

DIRECTEUR DES INSIGHTS,

KANTAR MEDIA

19

Les choix de collecte, de traitement et

d’analyse des données peuvent renfor-

cer la pertinence de la data tout comme

la détruire : biais de confirmation, biais

de sélection, variables confusionnelles,

valeurs extrêmes noyées dans les

moyennes… Les défauts peuvent être

nombreux et faire confiance à la data

parce que c’est de la data, sans examen

approfondi et sans remise en question,

relève au mieux de la naïveté. Un esprit

critique est indispensable pour extraire

le meilleur de la data, ou même simple-

ment de la data utilisable.

Un esprit critique est indispensable pour extrairele meilleur de la data, ou mêmesimplement de la data utilisable.

Une fois ces biais pris en compte, ce

qu’on obtient de la data est un tableau de

bord, un outil, mais en aucun cas un ré-

sultat. La data est une information, trans-

formée en action uniquement à travers le

prisme de la créativité. Comme on joue

de la musique plutôt que montrer au

public les feuilles d’une partition, on crée

une campagne basée sur la data plutôt

que diffuser des tableaux de données.

La donnée qui s’assimile à de l’art – « la

data visualisation » – est une data qui a

déjà été transformée par la créativité. Et

si jouer une symphonie demande plus

d’expertise qu’Au Clair de la Lune, la re-

lation partition/musicien (et donc data/

créativité) ne change pas pour autant de

nature. Le volume amplifié de données

qui est à disposition aujourd’hui n’affecte

donc pas l’importance de la créativité.

Au contraire, plus il y a d’éléments à

manier, plus il y a d’angles pour abor-

der la situation, et donc de possibilités

créatives. C’est avec la créativité qu’on

peut extraire de la data un insight per-

cutant, en faisant des choix sur l’interac-

tion entre les données, ce qu’elles pro-

duisent et comment leur donner forme.

Une quantité démesurée de data peut

certes être réductrice – par exemple des

comportements humains noyés dans

des moyennes globales – mais elle peut

aussi être révélatrice, faisant apparaître

CHAPITRE 2

PAR CHRISTOPHE MANCEAU,

DIRECTEUR DES INSIGHTS,

KANTAR MEDIA

20

des corrélations insoupçonnées. Ce sont

les choix créatifs qui déterminent si la

data s’engage sur l’une ou l’autre de ces

deux voies.

IMAGINER LE FUTUR SUR LA BASE DE LA DATA

La créativité permet donc de faire de

bons choix dans l’exploitation de la data,

mais elle va encore plus loin. Elle per-

met aussi de faire des choix innovants.

La data est une représentation plus ou

moins exacte à un temps t moins n : c’est

une photo du passé – voire du présent,

grâce à des technologies de plus en

plus avancées qui nous transmettent

des informations en temps réel. Mais la

data ne représente pas le futur. D’une

modélisation d’actions passées on peut

prévoir un avenir possible, mais le passé

ne peut suggérer des nouveautés pures.

C’est à cause de cette limitation que les

placements sont contraints d’ajouter à

leur publicités la mention : « Les perfor-

mances passées ne préjugent pas des

performances futures ». En revanche,

la créativité peut – si ce n’est prédire

le futur – l’imaginer. C’est grâce à notre

imagination que l’on arrive à créer des

éléments jusqu’alors inexistants et pro-

poser de réelles innovations. La créativité

redonne sa place à l’inattendu, intrinsè-

quement liée à une part de risque, bien

sûr. Si la data est maître lorsqu’il s’agit de

décomposer un problème et d’identifier

les variables clés, c’est sur la créativité

que doit reposer la responsabilité de

reconnecter tous les éléments pour en

faire émerger une solution.

Alors, est-ce que la data tue la créativité ?

Loin de là. La créativité, plutôt qu’être

surpassée par la data, s’en trouve stimu-

lée. La data, elle, trouve dans la créati-

vité un complément naturel et surtout

indispensable.

Les questions à se poser ensuite ne

sont pas des « est-ce que ? » mais des

« comment ? » : comment choisir la data

qui va m’aider à répondre à ma problé-

matique, comment la récolter, comment

l’interpréter et comment l’utiliser avec

créativité ?

CHAPITRE 2

PAR CHRISTOPHE MANCEAU,

DIRECTEUR DES INSIGHTS,

KANTAR MEDIA

21

LES CONDITIONS DE LA RÉUSSITE DU PASSAGE À L’ACTE

CHAPITRE 3

REPENSER LES ORGANISATIONS

Finis les silos, la pensée unique et les clones. Pour que l’union des technos et de la créa s’exprime pleinement dans l’entreprise et enrichisse ses pratiques, l’heure est au décloisonnement et au métissage.

23

C’était une promesse structurante du

marketing direct des années 90. Grâce

aux bases de données décisionnelles

et à leurs explorations et analyses, le

datamining, les marques allaient enfin

offrir à leurs clients des services, des

contenus et des promotions de plus en

plus personnalisés. Le one-to-one allait

ré enchanter le parcours client et par là

même l’acte d’achat. Quinze ans plus et

alors que la révolution numérique a bou-

leversé l’ensemble des écosystèmes, ce

rêve semble enfin à portée de main. Mais

si la révolution numérique apporte de

nouvelles solutions aux problématiques

des métiers du marketing et de la com-

munication, elle va au-delà. Elle inspire

chez les annonceurs comme dans les

agences d’importantes transformations.

Organisation, culture, recrutement des

talents… Tout est repensé pour mieux

servir le client.

EN FINIR AVEC L’ORGANISATION EN SILOS

On ne le dira jamais assez. L’un des en-

jeux de l’analyse des données est de pro-

poser aux clients un meilleur service, une

expérience unique, une relation enrichie.

Pour y parvenir, il faut donc que l’en-

treprise, comme ses partenaires, soient

organisés autour du client et en aient

tous une vision globale et experte. Une

nécessité qui s’accommode mal avec

l’organisation en silos des entreprises et

qui conduit donc à repenser les modèles

et les modes de fonctionnement.

S’affranchir des chapelles et réunir l’ensemble des acteurs concernés par un projet : le marketing, le commercial, l’IT, la data.

REPENSER LES ORGANI-

SATIONS

CHAPITRE 3

24

Du côté des entreprises, il faut ainsi

s’affranchir des chapelles et réunir l’en-

semble des acteurs concernés par un

projet : le marketing, le commercial, l’IT, la

data, afin qu’ensemble ils en définissent

les enjeux, les objectifs et les moyens

pour les atteindre. Un mode de fonction-

nement qui suppose une communication

fluide et efficace entre les services. Idem

au sein des agences où les équipes réu-

nissant des compétences data, technos,

créa, digital, social, sont constituées pour

apporter à chaque client, et à sa problé-

matique, la réponse la plus pertinente,

tant en matière de contenu, de tech-

nologies que de médias. Un travail en

synergie qui réclame une acculturation

des uns et des autres et débouche sur

un enrichissement réciproque dont le

client est le premier bénéficiaire.

Pour offrir une expérienceclient totale, l’organisationtoute entière doit s’adapter, que ce soit en termes de profils,de structure ou de culture.

Au-delà des modes de fonctionnement,

la transformation digitale doit également

conduire les entreprises à repenser le

pilotage de la data. « Les entreprises

ont un travail à faire sur ce sujet. Il leur

faut absolument mettre en œuvre une

gouvernance de la data », prédit Em-

manuel Vivier, co-fondateur de Hub

Institute, think tank digital. Une opinion

partagée par Kevin Tran Daï, chief data

officer de l’agence Kiss The Bride. « Tous

les services collectent de infos clients, la

donnée est partout et elle appartient à

REPENSER LES ORGANI-

SATIONS

CHAPITRE 3

25

chaque entité, or la connaissance client

exige la fusion de toutes les données à

tous les niveaux de l’entreprise, de même

qu’elle nécessite un référentiel client

unique ».

MÉTISSER LES CULTURES

Deuxième changement clé à opérer  :

celui de la culture dont le double enjeu

est d’instaurer un langage commun à

toute l’organisation et d’accompagner le

changement. « Il n’y a pas de transfor-

mation sans prise de risque. Etre client

centric, c’est bien sûr être agile, cela veut

notamment dire accepter de se situer

dans un environnement mouvant. Il faut

également assembler les compétences,

les modes de fonctionnement, travailler

ensemble et bien rester autour du client

et des données », poursuit Kevin Tran

Daï. Si les marques doivent repenser leur

organisation, elles doivent également

s’équiper en ressources humaines en at-

tirant des talents hybrides dont les com-

pétences marient data et créa, mais aussi

en juristes spécialisés dans la data afin

d’être en règle avec la nouvelle régle-

mentation européenne sur la protection

des données personnelles qui entrera en

vigueur en mai 2018. Des perles rares qui

s’arrachent sur le marché de l’emploi où

les entreprises sont en compétition avec

les agences, les GAFA et les start-up.

La connaissance client exige la fusion de toutes les données à tous les niveauxde l’entreprise, de même qu’elle nécessite un référentielclient unique

« Pour offrir une expérience client totale,

l’organisation toute entière doit s’adapter,

que ce soit en termes de profils, de struc-

ture ou de culture. Car gérer l’intégralité

du parcours client nécessite d’embarquer

tous les acteurs, y compris les nouveaux

profils à l’image du DPO, Data Protection

Officer, et de diffuser la culture du client

dans tous les services de l’entreprise »,

souligne Julia Drupt, Directrice Générale

de l’agence Kiss The Bride.

REPENSER LES ORGANI-

SATIONS

CHAPITRE 3

vidéo data-privacy

26

LE BUT DU JEU EST D’ÊTRE UTILE ET PERTINENT

Appli, sites, réseaux sociaux, objets connectés… Le groupe Seb s’est engagé dans une vaste ré-volution digitale. Bertrand Neuschwander, son directeur général délégué, revient sur les consé-quences de cette transformation pour le marke-ting et la communication.

27

En quoi l’approcheconsumer centric,a-t-ellemodifié l’organisation et les pratiques du groupe Seb ?

Nous ne sommes qu’au début de cette

approche. Notre constat est que la don-

née est un actif précieux dont on com-

mence seulement à saisir l’ensemble

des usages et du potentiel. Seb est un

groupe « datarich » et cette richesse

nous conduit à faire évoluer la relation

clients et les process qui la gouvernent.

Dans ce cadre et en respectant l’en-

semble des règles de privacy et de sé-

curité, la donnée nous permet d’écouter

les consommateurs sans filtre, de mieux

les comprendre et donc d’adapter notre

capacité à mieux les servir. La deuxième

dimension de la donnée, c’est la possi-

bilité de personnaliser les services, de

renforcer l’engagement et de gagner

en termes de perception. La troisième

dimension, c’est l’efficacité médias : la

donnée nous donne l’opportunité d’op-

timiser nos dépenses médias, de mieux

cibler et de prendre la parole aux mo-

ments opportuns. Enfin, la quatrième

dimension de la donnée, c’est de nous

aider à vendre plus et mieux.

LE BUT DU JEU EST D’ÊTRE

UTILE ET PERTINENT

CHAPITRE 3

28

La mise en oeuvre de cette approche requiert de nouvelles compétences.Quelle réponse y avez-vousapporté ?

Nous avons renforcé les compétences et

les outils via le recrutement de data ana-

lysts et scientists. Au-delà, et parce que

nous partons du principe que le digital

ne doit laisser personne de côté, nous

avons constitué une digital academy

pour former les cadres et les employés.

La donnée nous permet d’écouter les consommateurssans filtre, de mieux les comprendre et donc d’adapter notre capacité à mieux les servir.

Nous avons besoin de digital natives et

d’experts, mais également de l’expé-

rience, des compétences et des réflexes

de « l’ancien monde ».

Seb, vous l’avez dit, est un groupe « datarich ».D’où tire-t-il cette richesse ?

De l’ensemble de nos points de contacts

avec le consommateur, depuis l’écoute

des réseaux sociaux, la fréquentation de

nos sites internet, jusqu’à la vente, puis

à l’après-vente. Nous avons un réseau

de magasins en propre et le rachat de

WMF nous a apporté 200 points de vente

supplémentaires en Allemagne.

Ce sont autant d’occasions de contacts

directs dans une approche qui mixe ca-

naux traditionnels et canaux digitaux.

Pour nous qui réparons nos produits,

le SAV est également une formidable

occasion de contact avec nos clients.

Toutes les informations obtenues nous

permettent d’être plus pertinents dans

nos offres, dans nos produits et dans

notre communication.

LE BUT DU JEU EST D’ÊTRE

UTILE ET PERTINENT

CHAPITRE 3

29

Nous ne devons jamais oublierque les données appartiennentaux clients et qu’ils veulent bienles partager avec nous si nousleur offrons des services utiles.

Ces dernières années, le groupe a été particulièrement actif en matière d’objetsconnectés. C’est une nouvelle opportunité de communication ?

La connexion est une nouvelle brique

technologique qui ne doit pas être une

fin en soi. Les objets connectés doivent

apporter du service, du contenu, de la

personnalisation (à travers les recettes,

par exemple) et donc valoriser l’expé-

rience du consommateur. C’est ce que

les consommateurs attendent et ce qui

fait le succès de nos produits connectés.

La data bouleverse-t-elleles règles fondamentalesdu marketing ?

A mon avis, non. Le fond reste le même.

Ce qui change ? Les outils, notre

connexion avec les consommateurs et

notre compréhension intime de leurs at-

tentes. Ce qui compte, c’est le message,

les produits et les services. Le but du

jeu est d’être utile et pertinent. Nous ne

devons jamais oublier que les données

appartiennent aux clients et qu’ils veulent

bien les partager avec nous si nous leur

offrons des services utiles. Notre respon-

sabilité est donc d’être pertinents dans

les messages, les contenus et les mo-

ments où nous les délivrons. La data est

un facteur d’accélération et de précision

extraordinaire, mais cela reste un moyen.

LE BUT DU JEU EST D’ÊTRE

UTILE ET PERTINENT

CHAPITRE 3

30

Et en termes de communication ?

Cela modifie les équilibres et nous as-

sistons à une transformation des pro-

cess d’élaboration de nos campagnes

de communication. Très en amont du

processus produit, on définit les mes-

sages et les idées clés. Cela nous permet

d’assurer un parfait alignement de tous

nos points de contact. Progressivement,

nous sommes plus précis et nous allons

vers une relation plus individualisée avec

le consommateur.

La data, les réseaux sociaux,comme le retour d’usage, sontdes moyens pour détecter dessignaux faibles et pour testerplus rapidement des concepts.

Le caractère prédictif du marketing drivé parla data est-il un frein à l’innovation, à la créativité ?

Non ! Et nous devons absolument gar-

der de la place pour une innovation dis-

ruptive pour laquelle l’analyse du passé

n’apporte que peu d’éclairage. Allez donc

expliquer le concept d’une friteuse sans

huile à des consommateurs ! La data,

les réseaux sociaux, comme le retour

d’usage, sont des moyens pour détecter

des signaux faibles et pour tester plus ra-

pidement des concepts. Ils ajoutent une

nouvelle brique aux dispositifs existants

; ils enrichissent la boîte à outils. Mais

aujourd’hui comme hier, il faut laisser

de la place à la vision et aux convictions

et accepter la dose de risques que cela

implique.

LE BUT DU JEU EST D’ÊTRE

UTILE ET PERTINENT

CHAPITRE 3

31

« LE CONSOMMATEUR : CETTE VRAIE DIVA INSAISISSABLE »

Trois questions à… Julien Hirth, auteur de l’ouvrage « Le data marketing*» et co-fondateur de Scibids Technology, startup de trading média algorithmique.

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Le marketing data drivena-t-il enterré les quatre Pdu marketing classique ?

Réfléchir à son produit, à la façon de

le distribuer, d’en faire la communica-

tion-promotion et en fixer le prix de vente

n’a jamais fait de mal à personne ! La

théorie des 4P n’est donc pas morte et

reste une partie importante du marke-

ting et un bon canevas pour détermi-

ner l’ensemble des actions ayant pour

objet la connaissance des besoins des

consommateurs, de stimuler ces be-

soins et d’adapter l’offre aux besoins.

Toutefois le cadre du marketing tradi-

tionnel a perdu en pertinence à l’heure

du digital et de la data. Le digital et les

progrès informatiques ont en effet boule-

versé le parcours d’achat du client. D’un

être passif à séduire à grand renforts de

messages commerciaux, il est devenu

informé et critique, mobile et connecté,

méfiant et lassé. Une vraie diva insaisis-

sable et exigeante, au parcours d’achat

de plus en plus complexe et de moins

en moins linéaire. Pour rester compétitif,

il devient dès lors nécessaire de centrer

le marketing sur le client et non plus sur

le produit comme le font les 4 P** du

marketing classique.

« LE CONSOM- MATEUR CETTE

VRAIE DIVA INSAISISSABLE »

CHAPITRE 3

vidéo data marketing

33

Quelles sont les compétences transverses du nouveau marketeur ?

Le marketing moderne est clairement

plus scientifique, plus technologique et

plus transverse que le marketing clas-

sique. Pour mener à bien ses projets, le

nouveau marketeur a dû développer de

nouvelles compétences en statistique, en

informatique, en juridique... Se construire

un vernis suffisant dans des domaines

de compétences aussi variés constitue

bien entendu un véritable challenge et

ce n’est sans doute pas pour rien que

76% des marketeurs considèrent que le

marketing a davantage changé en deux

ans que lors des 50 dernières années !

(source: Adobe)

Quelles sont les priorités du marketeur dans une organisation consumer centric ?

Dans une entreprise consumer centric, le

rôle principal du marketeur est de faire en

sorte que l’entreprise puisse reconnaître

le client à chaque point de contact afin de

personnaliser l’interaction. Et pour relever

ce défi le marketeur moderne a besoin

de données : des données sur l’individu

en tant que tel (“une adolescente de 14

ans”), sur son comportement (“cet indi-

vidu est venu trois fois sur le site cette

semaine, c’est un prospect chaud”), sur

ses centres d’intérêt etc.

Dans une entreprise consumer centric, le rôle principal du marketeur est de faire en sorte que l’entreprise puisse reconnaître le client à chaque point de contactafin de personnaliser l’interaction.

« LE CONSOM- MATEUR CETTE

VRAIE DIVA INSAISISSABLE »

CHAPITRE 3

34

La planification média et l’analyse stra-

tégique qui étaient l’apanage du service

marketing laissent dès lors la place à des

questions bien plus concrètes: quelles

données peuvent aider à augmenter la

conversion de l’étape une à deux dans le

parcours d’achat du client ? Comment les

collecter ? La solution imaginée est-elle

réalisable ? Comment prouver l’efficacité

de son idée ? En passant d’un marke-

ting centré sur le produit à un marketing

centré sur le client, le service marketing

s’est donc rapproché du terrain et des

problématiques du quotidien.

*Librairie Eyrolles** Les 4 P représentent le mix marketing pour définir une stratégie : Promotion, Produit, Prix, Place.

« LE CONSOM- MATEUR CETTE

VRAIE DIVA INSAISISSABLE »

CHAPITRE 3

35

La data : source d’inspiration ! Il y a encore

quelques années, cette affirmation aurait fait

sourire. Aujourd’hui, force est de constater que

les cartes sont rebattues. Le traitement et l’ana-

lyse d’informations riches et variées permettent

aux marques de mettre en œuvre de nouveaux

moyens pour engager leurs clients, sortir du

lot et optimiser le retour sur investissement.

Loin de brider la prise de risques inhérente à

toutes les actions marketing, la data permet, au

contraire, de sortir des certitudes pour ouvrir le

champ des possibles. En combattant le hasard,

en s’appuyant sur la singularité des cibles et leurs

aspirations, les données vont ainsi permettre

d’imaginer, sans autocensure, de nouvelles

formes d’expression plus originales, proposer

une multitude de supports et sélectionner ceux

qui vont multiplier le risque de succès. Pour le

plus grand bénéfice de tous !

Ouvrir le champ des possibles

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Le rapport Data-Créa est édité par Kiss The Bride et Influencia.

Directeur de la Rédaction : Julia Drupt

Directeur de la Création : Laurent Dubard

Ont participé à la rédaction de ce numéro : Dounia Issaa, Rita Mazzoli et Gaël Clouzard

Crédits photo : ©GettyImages, Shutterstock, iStock

Kiss The Bride, agence marketing data-driven du groupe Loyalty Company,SAS au capital de 100 000 €, dont le siège est situé au 100 allée des Frênes, 69760 Limonest, immatri-culée au RCS de Lyon sous le numéro 451 292 445

Contact :5, rue Daunou - 75002 Paris | 01 55 39 09 10Commercial : Bertrand Espitalier, 06 61 78 12 52 [email protected] : Dounia Issaa, 07 82 74 35 24 [email protected] nos publications sur www.kissthebride.fr/publications

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La data,un carburantpour la créativité

L’expérience du destinatairefinal doit être au coeur de toutes les préoccupations

Le but du jeu est d’être utile et pertinent

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