Upload
others
View
0
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Koumra du 18 au 19 aout 2016
Rapport de la mission d’évaluation conjointe sur
les inondations dans 3 villages du Mandoul
Kemkada, Behongo et Kotkouli
2
I. Contexte et justification
Faisant suite à l’alerte des autorités régionales du Mandoul annonçant des inondations dans au moins trois village et sur la base du rapport d’évaluation Comité Régional d’Action (CRA) du 9 août 2016, une mission d’évaluation conjointe a été diligenté à cet effet. Le rapport du CRA fait état de 379 hectares de champs détruits par les eaux, ainsi qu’une quarantaine habitations écroulée. Au total, 408 ménages soit 3776 personnes dans trois villages riverains du fleuve Mandoul (Kemkada, Behongo et Kotkouli) sont touchés. En effet la pluviométrie enregistrée pendant les mois de Juin et Juillet 2016 est le double de celles des cinq dernières années avec un cumul 229,5 mm contre 400,6 mm cette année (source : Système d’Information sur la Sécurité Alimentaire). Au cas où de fortes pluies frappent à nouveau la région, le bras du fleuve pourrait déborder et quinze autres villages riverains seraient à leur tour exposés. Sous la coordination de OCHA, une équipe multisectorielle s’est constituée à l’effet de faire une descente exploratrice, visant principalement à faire l’état des lieux de la situation alimentaires des populations sinistrées et d’évaluer les différents aspects connexes à savoir la santé/nutrition, l’eau hygiène et assainissement, les abris et la protection. Se sont associés à l’équipe humanitaire (PAM, FAO, OMS, OXFAM, UNICEF, OCHA), les services déconcentrés de l’Etat concernés (délégation de l’agriculture et de l’environnement, l’élevage, l’action sociale, l’ONDR et le SISAAP).
L’ultime objectif étant d’évaluer les capacités réelles ou potentielles, de prévention et/ou de
riposte en cas de survenue des risques liées aux flambée épidémiques, à l’insécurité
alimentaire, et enfin d’estimer les aires d’abris sécurisées en cas de persistance de la
pluviométrie et des inondations.
II. Méthodologie
Deux groupes se sont constitués
La sécurité alimentaire avec une méthodologie axée sur :
- les entretiens avec les autorités et services déconcentrés de l’état/informateurs clés
- les visites des champs inondés ; - les entretiens en focus discussion avec les sinistrés hommes et femmes des
villages touchés; - exploitation des données secondaires ; - Faire une restitution à chaud à toute de la mission du terrain ; - Les analyses de la situation humanitaire et l’ampleur de la crise sont focalisées
sur les informations recueillies auprès des victimes, des discussions de groupes, des informateurs clés, les observations directes des membres de l’équipe et des données secondaires disponibles.
La santé/nutrition, le Wash, abris et protection avec une méthodologie axée sur : - La visite des 2 centres de santé (Kemkada et Guidgadja) - Interview des informateurs de la communauté, et leaders traditionnels et
responsables des centres de santé et collaborateurs - Inspection des lieux (Bâtiment, aire libre, sanitaires, points d’eaux, lieux de
concentration humaines,)
3
- Etats de lieux o Démographiques o WASH (dans la communauté et en milieux hospitalier), o Disponibilité des ressources dans les centre de santé (Personnels de santé,
bâtiment et capacité d’accueil, plateaux technique, médicament essentiels et d’urgences, chaine de froid, vaccins et autres ….)
o Profil épidémiologique avant la catastrophe o Prise en charge des malnutris modérés à sévères
- Evaluation de la demande des services o Fréquentation des services de consultation curative o Accouchements o Activités préventives (PEV de routine….)
III. Analyse de la situation alimentaire et profil humanitaire
Les inondations dans cette zone constituent un phénomène cyclique et la dernière date de 2001. Ce phénomène est la conséquence des deux facteurs climatique et hydrologique ; il s’agit de la forte pluviométrie enregistrée et la confluence des eaux de ruissèlement ayant provoqué le débordement des eaux de leurs lits.
La station pluviométrique de cette zone agro-pastorale a enregistré de grandes quantités de pluies comparativement à celle enregistrée à la même période l’année dernière et à la moyenne des 5 dernières années. Le poste de Koumra a enregistré au 31 juillet 2016, soit un cumul de 400.6mm de pluies contre 229.5 mm à la même période de l’année précédente provoquant l’inondation précoce des cultures des producteurs aux différents stades de développement phrénologique. Les inondations commencent habituellement entre 3eme décade d’aout et septembre, entretemps les cultures sont au stade de maturité et ou de récolte. Les producteurs consomment ces produits et vendent une partie pour la scolarisation des enfants et des achats d’autres besoins.
Les inondations de cette année ont affecté principalement les champs de maïs, arachide, sorgho, taro qui constituent non seulement la source d’alimentation mais aussi de revenus dont dépendent 80% des ménages de la population.
- Inondation par débordement des canaux de la ville de koumra(vers Maimba) ; - Inondation par ruissellement pluvial (C’est le cas de la plaine située le long des
villages Kotkouli, Béhongo et Kemkada du Côté sud) ; - Inondation par remontée de la nappe phréatique (c’est de la plaine située au Nord-
est de Kemkada).
3.1. Identification des besoins
Les facteurs déterminants la vulnérabilité des ménages à ces inondations sont :
- Exploitation/dépendance de 90% des ménages de la plaine dont la production couvre les besoins alimentaires de 8 mois, le reste des besoins est couvert par les activités maraichères dont les travaux de mise en place commence fin septembre ;
- L’insuffisance et/ou la non maitrise de l’eau ;
4
- L’unicité de source de nourriture et de revenus des ménages;
- La non préparation des populations à la gestion des inondations pourtant récurrentes ;
- Le déversement des eaux de qualité douteuse dans les puits et champs seraient certainement la cause de problèmes de santé (dermatophylose, diarrhée…) ;
Les visites des champs et les entretiens séparés (hommes et femmes) ont permis de faire une analyse des besoins sur la base des emblavures dans le tableau ci-dessous.
Spéculation Villages
Spéculation Stade phrénologique
Dégâts constatés
Nombre ménages victimes
Superficies détruites en ha
Production attendue en tonne
GAPS à combler
Kemkada Maïs Floraison -Destruction totale -Jaunissement et rabougrissement
261 210,5 252,6 252,6
Sorgho Montaison et tallage
33 14,5
168,07 168,07
Total 294 225 420,67 420,67
Kotkouli Sorgho Montaison et tallage
-Jaunissement 13 21 25,2 25,2
Coton destruction totale
14 17 0 0
Arachide Gynophorisation et floraison
Destruction totale
11 4,5 4,5 4,5
Maïs Floraison et nouaison
Rabougrissement et destruction totale
15
56 67,2 67,2
Manioc 2 4 13,2 13,2
Taro 7 1,5 13,2 13,2
Total 62 104 123,3 123,3
Béhongo Taro
46
4 13,5 13,5
Coton Montaison et Destruction totale,
1 0 0
Maïs floraison Rabougrissement et destruction totale
17
20,4 20,4
Sorgho Montaison et nouaison
Jaunissement et rabougrissement
20 24 24
Arachide Rabougrissement et avortement des fleurs
8,5
8,5 8,5
Manioc Destruction totale
5 18,7 18,7
Patate 2,5 22,5 22,5
Total 46 58 107,6 107,6
Grand Total 402 387 651,57 651,57
5
Vue les superficies détruites et les produits de récoltes que les ménages devraient avoir s’ils n’arrivaient pas l’inondation, les gaps nous montrent les besoins suivants :
Le village KEMKADA a besoin de 420,67 tonnes toute spéculation confondue pour couvrir les besoins de neuf mois en faveur des ménages victimes et leurs familles respectives
Le village KOTKOULI a besoin de 123, 3 tonnes toute spéculation confondue pour couvrir les besoins de neuf mois en faveur des ménages victimes et leurs familles respectives
Le village Behongo a besoin de 107,6 tonnes toute spéculation confondue pour couvrir les besoins de neuf mois en faveur des ménages victimes et leurs familles respectives.
3.2. Capacité de réponse, niveau de vulnérabilité et accès
La situation alimentaire des ménages n’est pas très alarmante mais pourrait se détériorer les prochains jours, car en général à la période soudure, ils se nourrissaient déjà des prémices de leur production de maïs et arachide, mais avec cette inondation ils font face à des difficultés alimentaires, car il y a diminution du nombre de repas /jour et ces produits(arachide et maïs) ne sont pas très disponibles comme dans les années précédentes.
Le Comité Régional d’Action (CRA) a procédé à l’évaluation des ménages touchés mais aucune intervention n’est prévue par les autorités.
Les villages touchés sont situés de part et d’autre de la route nationale, ce qui facilitant ainsi l’accès. La présence des acteurs humanitaires est moins visible dans la zone.
Afin de répondre aux besoins essentiels des sinistrés et renforcer leur capacité de résilience, les actions prioritaires ci-après sont recommandables:
RECOMMANDATIONS : Secteur sécurité alimentaire Activités Responsables Partenaires Délai d’exécution
1 Fournir une assistance alimentaire couvrant une durée de 9 mois
Action sociale PAM Immédiat
2 Appuyer les activités maraichères (semences, outils agricoles, brouettes) en FFA et intrants
Ministère de la production, de l’irrigation et des équipements agricoles
PAM, FAO, OXFAM
à partir de la deuxième décade du mois septembre
3 Appuyer en semences pluviales et encadrement techniques
Ministère de la production, de l’irrigation et des équipements agricoles
FAO, OXFAM Avril 2017
4 Promouvoir les activités de micro-crédits(Warrantage)
Ministère de micro-crédits
FAO ASAP
5 Approvisionner le centre de santé de Kemkada en
Ministère de la santé publique
OMS, UNICEF ASAP
6
médicaments pour la prise en charge des maladies récurrentes
6 Renforcer la capacité du CRA pour la capitalisation des données
Ministère de l’administration du territoire
FAO, OCHA ASAP
IV. Profil sanitaire, nutritionnel et aspect Wash 4.1. Composante santé et nutrition
a) Informations générales sur les zones de responsabilités desservies par les deux
centres de santé
CS Nombre
de villages
Nombre de personnel
Nombre de pièces Capacité d’accueil
(Lits)
Populations Source
énergétique
Soignant formé
Appui Observation /maternités
Autres Totale 0-11 mois
<5ans FEAP Grossesse attendue
Ke
mka
da
22 1 3 2 7 4 lits 25165 931 5071 5475 1064 Solaire en
panne
Gu
idga
dja
14 2 3 1 5 5
matelas 13264 491 2681 2886 561
Electricité SNE
Total 36 2 6 3 12 9 38429 1422 7752 8361 1625
b) Fréquentation des services de santé primaires
CS Mois Nouveaux cas
0-11 MOIS 0-5 ans
Accouchement au CS
Total consultation
Observation
Kemkada Mars 420 59 78 22 569
Juin 441 95 99 47 586
Juillet 1030 273 353 91 1310
Guidgadja Mars 140 49 32 210
Juin 151 55 18 201
Juillet 377 254 21 502
Moyenne mensuelle 426,5 142 148 38,5 563
c) Programme de Prise en charge intégrée des malnutris aigus
CS Type de malnutrition
Mars Avril Mai Juin Juillet Moyenne Mensuelle
Kemkada MAM 49 22 126 84 62 69
MAS 0 08 30 01 11 10
Guidgadja MAM 1 0 0 12 8 4
MAS 1 0 0 8 1 2
7
Total MAM 73
MAS 12
Observations - Screening des cas fait sur la base de la table Poids taille. (Appui World Vision)
- Pas de MUAC ou brassard - Absence d’intrants pour la PEC - La majorité des cas sévères sont référés (PMI, HD koumra )
d) Profil épidémiologique et Top 5 des causes de morbi-mortalité
Causes majeures de morbidité et mortalité dans les 2 centres de santé
Autres maladies sous surveillance fréquentes
1 Paludisme (surtout couches vulnérables enfants de <5ans et femmes enceintes)
Cas de rougeoles chez les enfants en mars et avril
2 Infections respiratoires aigues Cas suspect de fièvre jaune en saison pluvieuse
3 Maladies diarrhéiques/ gastro entérites 2 cas de ver de guinée chez les animaux (Chiens surtout dans la zone de koumra)
4 Traumatisme (Accident de la voie publique et domestique)
5 Dermatoses diverses
e) Fournitures médicales, consommables d’urgences, matériel de stérilisation et
chaine de froid
Mé
dic
ame
nts
ess
en
tie
l
Mé
dic
ame
nts
de
la
grat
uit
é
Kit
s d
e p
rise
en
char
ge c
ho
lera
et
SRO
P
rise
en
ch
arge
de
s
autr
es
mal
adie
s d
u
pé
ril f
éca
l
Mé
dic
ame
nts
de
s
urg
en
ces
Vac
cin
s
Tro
uss
e (
bo
ite
com
plè
te)
acco
uch
em
ent
Bo
ite
pe
tite
ch
iru
rgie
Sté
rilis
ate
ur
Po
up
ine
l ou
auto
clav
e d
e
Co
nso
mm
able
s d
e
pri
se e
n c
har
ge d
e la
mal
nu
trit
ion
Kit
ass
ain
isse
me
nt
MIL
DA
Ke
mka
da
QSSN*
QSSN*
0 Insuffisant
insuffisant
QSSN*
4 2 0 0 0 400
Gu
idga
dja
QSSN*
QSSN*
0 Insuffisant
Insuffisant
QSSN*
3 2 0 0 0 0
Ap
pré
ciat
ion
gén
éra
l RAS RAS
A pré positionner en
urgence
A compléter
A compléter
RAS RAS A
compléter
A Fournir/acquérir
A pré positionne
r les consomma
bles de nutrition
A fournir/acquéri
r
A fournir/acqué
rir
8
f) Chaine de froid et vaccins
CS Réfrigérateurs vaccins Portes vaccins accumulateurs
Kemkada 1 à pétrole QSSN* QSSN* Insuffisant
Guidgadja 1 à pétrole QSSN* QSSN* Insuffisant
Appréciation général
Compléter les glaciaire et ou caisses isotherme
RAS A pré positionner en urgence
A compléter
4.2. Composante Wash
a) Wash en milieu hospitalier
CS
No
mb
re d
e
piè
ces
Latr
ine
per
son
nel
Latr
ine
des
pat
ien
ts
Do
uch
e
Sou
rce
d’e
au
Mat
érie
l de
stér
ilisa
tio
n
Seau
à r
ob
inet
Filt
re à
eau
Mat
érie
l de
po
tab
ilisa
tio
n
Kit
sen
sib
ilisa
tio
n
po
tab
ilisa
tio
n d
e
l’eau
(A
ffic
he)
Elim
inat
ion
des
déc
het
s
Ke
mka
da
7 0 1 1 Puits
aménagés 0 1 0 0
Fosse à bruler
Gu
idga
dja
6 1 1 1 Forage en
panne 0 1 0 0
Fosses à bruler
b) Wash en communauté
Village Source d’eau
Ratio latrines/ménage
DAL Kit de potabilisation de l’eau
Kit de sensibilisation des maladies diarrhéique y compris le cholera
Lieux de consommations boissons traditionnelles
Kemkada 2 puits à ciel ouvert
3/5 40% 0 0 Calebasses rincées dans la même eau non recyclée en provenance des puits traditionnels à ciel ouvert
Behongo Forage 1/5 80% 0 0
Total 40% de latrine 60% 0 0
V. Analyse des Constats, observations et entretiens individuels
Il ressort de la visite faite dans les communautés des 3 villages et dans les 2 centres de santé desservants ces zones géographiques, les constats ci-dessus résumés dans les tableaux.
9
L’analyse des déterminants clés nous permet de conclure sur les facteurs de vulnérabilité et d’aggravation d’une potentielle crise humanitaire en cas de répétition des circonstances d’inondations, suscitant des interventions à court moyen et long termes.
5.1. Volet santé
1. Le personnel qualifié et formé est en quantité insuffisante. Le centre de santé faisant souvent recours au commis en charge de dispensation des médicaments ou à la matrone pour l’offre des services de soins généraux et/ou spécialisés.
2. Les pharmacies respectives contiennent des médicaments essentiels pour faire face aux pathologies en situation normale. Cependant, il n’existe pas des médicaments en quantité suffisante pour la prise en charge des épidémies et notamment le cholera fortement redouté. Par ailleurs inexistence de l’hypochlorite de sodium en quantité suffisante pour la potabilisation de l’eau.
3. Le centre de santé de Kemkada ne dispose que d’une latrine à l’usage des malades et du personnel du centre de santé.
4. La stérilisation du matériel se fait de manière rudimentaire à travers une marmite qui sert à chauffer de l’eau avec du matériel de petites chirurgies ou d’accouchement.
5. Pas d’affiche de sensibilisation sur les mesures d’hygiènes élémentaires en général et le cholera en particulier
6. Ces 2 structures sanitaires disposent de suffisamment d’espace sécurisé à l’air libre pouvant contenir des tentes en cas de crise aigué (épidémie etc…)
7. La chaine de froid est fonctionnelle avec des vaccins de qualité et un bon suivi du calendrier vaccinal des enfants.
5.2. Volet Nutrition
1. Le screening des éventuels cas de malnutrition est mené en milieu hospitalier et hospitalier par des agents de santé et personnel à travers l’usage de la table poids taille.
2. On note cependant une absence du MUAC pour la mesure du périmètre brachial
3. Absence de Centre nutritionnel thérapeutique : Tous les cas de MAM ou MAS sont référés pour la pris en charge à la PMI ou à l’hôpital de district de Koumra
4. Aucun intrant de prise en charge (Pas de lait thérapeutique, biscuit ou plumpy nut, farine CBS etc...)
5. Aucun cas de malnutrition aigüe après un screening circonstanciel sur un échantillon de 13 enfants de 0 à 11 mois emmenés se faire vacciner
5.3. Volet WASH
i. Wash en milieu hospitalier a. Absence de source d’eau bien entretenue à Kemkada
b. Pas de points de lavages des mains
c. Insuffisance de l’hypochlorite de sodium
10
d. Bloc latrine insuffisante
e. Forage à motricité humaine du CSI de Guidgadja en panne
f. Pas de filtre à eau
g. Absence de poupine/autoclave
h. Dans les centres de santé, il n’existe pas de système de lavage des mains mis en place. Pourtant ces centres de santé offrent la facilité à la pratique de lave main en termes de présence de forage en son sein.
i. Bloc latrine insuffisante : C’est le cas à Kemdaka où on note 1 latrine d’une cabine pour un taux d’accueil de 22 cas par jour, puis à Kotkouti, il y a 1 bloc de 3 cabines pour un nombre de 8 patients par jour.
j. Selon les informations reçues des RCS, la distribution des moustiquaires dans les villages sinistrés remonte à 2014. Sauf, les femmes enceintes continuent de recevoir de moustiquaire quand elles viennent à la 3ème CPN dans les centres de santé.
ii. Wash en communauté
a. Il y a des ménages qui n’ont pas de toilette. Une seule latrine peut servir à plus de 2 à 3 ménages, d’où la défécation à l’air libre pour la plupart.
b. Pour l’approvisionnement en eau de consommation humaine, les forages sont moins nombreux dans tous les villages ayant subi l’inondation. Les puits traditionnels constituent une source d’eau plus utilisés et consommés par les usagers malgré sa mauvaise qualité.
c. Aucune présence de dispositif de lavage des mains avec du savon dans les villages et ménages visités.
d. Les populations s’approvisionnent à travers deux sources d’eau: les forages et les puits traditionnels
a. Grand nombre des usagers s’approvisionnent aux puits traditionnels soit 80% de la population à cause de sa proximité, et du gain du temps évitant ainsi les points d’eau salubre.
b. Ces puits traditionnels non traités, continuent à être consommés malgré la souillure subit par les eaux de ruissellement, provenant des égouts et latrine ayant débordées après inondation,
c. Les rares pompes existantes (village Kemdaka : 04 pompes dont 02 en pannes avec une population de 4116 habitants, 01 château d’eau en arrêt de chantier 2014 ; village Kotkouti : 03 forages dont 01 en panne, population de 1027 habitants)
d. La plupart des pompes fonctionnelles présentent de rouille, la qualité de cette eau pose problème d’acceptabilité
e. Les usagers évitent les forages qui présentent de la rouille et s’orientent vers les sources d’eau dangereuses en matière de santé publique
11
f. L’accès aux infrastructures de Sanitation demeure précaire dans les villages visités. On estime à environ 60 % de taux de la défécation à l’aire libre. L’inondation a contribué à l’écroulement des latrines familiales dans les ménages. Les données suivantes illustrent la faible présence de latrines dans les ménages: Kotkouti : 38 latrines sont estimées par les interlocuteurs, lors des échanges individuels, dans le village Kotkouti qui compte 190 ménages selon le chef. Kemdaka compte à lui 180 latrines sur 300 ménages selon nos interlocuteurs.
g. Certaines de ces latrines existantes risques de s’écrouler sous une forte pluie
h. On note un taux d’utilisation de latrine de 40%
i. L’inondation survenue à contribuer à créer une communication entre les latrines et les puits à ciel ouvert.
j. Les déchets solides sont gérés de façon anarchique. Il n’y a eu aucun système de gestion adéquat des ordures : pas de bac, pas de fosses à ordure.
k. Faible sensibilisation de la communauté sur les mesures d’hygiène d’assainissement et de potabilisation de l’eau
l. Toutes les Sources d’eau rudimentaire potentiellement souillée et non traitée après inondation
m. Il n’y a pas de système de drainage des eaux. Les eaux de pluie stagnent sur les ruelles et s’infiltrent avec le temps.
VI. Problèmes identifiés et indicateurs critiques
Composante clés Problème identifiés Indicateurs critiques
A) Offre des services de santé
- Insuffisance qualitatif et quantitatif du personnel soignant
- Pas de stérilisateur (Autoclave /poupinel)
- Absence de filtre à eau
- 1 infirmer / 25 165 habitants à Kemkada et 1/6 632 à Guigadja
- Fréquentation mensuelle moyenne de 630 personnes à Kemkada et 22 à Guidquida
-
B) Médicaments essentiels de prise en charge
- Pas de Kit cholera, ni de SRO et autres antiparasitaires intestinaux
- 0% de taux de disponibilité en médicaments et dispositifs d’urgence
C) Prise en charge de la malnutrition
- Absence d’un centre nutritionnel thérapeutique
- Pas d’intrants de prise en charge des cas de malnutrition
- Taux d’incidence MAM et MAS non estimée
D) Pratique de
l’hygiène
- Méconnaissance des voies de contaminations des maladies oro- fécales - Taux d’exposition aux maladies
hydriques et à transmission oro-fécales élevé
- Exposition aux risques de santé publique, aux maladies hydriques;
- Faible taux d’accès aux latrines au niveau de centre de santé (cas de
12
Kemdaka).
- Manque de dispositifs de lavage des mains dans les centres de santé ;
- Lieux de vente des boissons de fabrication artisanale insalubres
E) Alimentation et eau
- Le risque d’explosion des cas de maladies liées à l’eau est grand en rapport à l’exposition à l’eau insalubre de consommations domestique;
- Plus de 70 % de la population s’approvisionnent dans les puits traditionnels à risque ;
F) Elimination des
excréta
- Si rien n’est fait, risque d’une flambée de cas de maladies diarrhéiques y compris le cholera dans les jours à venir
- 60% de la population défèquent à l’aire libre ;
- Manque de système de gestion des excréments animaux ;
G) Contrôle des vecteurs
- Période de pluie et d’inondations propices aux multiplications des vecteurs (mouches, moustiques …)
- Taux de prévalence élevé des cas du paludisme suivi de la diarrhée et d’infection respiratoire aigüe durant les 3 derniers mois
H) Gestion déchets solides
- Manque de fosse à ordure ;
I) Drainage des eaux
- Pas de système de drainage des eaux - Eaux stagnante gites de multiplication des vecteurs et des germes telluriques
- Taux d’attaque estimé des maladies hydriques à potentiel épidémique élevé
13
RECOMMANDATIONS : secteurs santé/nutrition et Wash
Lieu exécution
Activités Responsable Partenaires Délai de mise en
œuvre
Ce
ntr
e d
e sa
nté
- Former tout le personnel de santé sur les mesures d’hygiène et protocole de potabilisation de l’eau. MSP MSF, OXFAM Court terme
- Pré positionner les kits de prise en charge cholera dans les formations sanitaires MSP MSF, OMS, OXFAM
Court terme
- Approvisionner les centres de santé en médicaments contre les shistosomiases et les helminthiases intestinales (Albendazole, mebendazole, praziquantel…..)
Court terme
- Construire des blocs toilettes dans les Formations sanitaires Court terme
- Renforcer la surveillance épidémiologique avec la vulgarisation des fiches de définitions des cas des maladies du péril fécal et des images sur le cycle du cholera
MSP MSF, OXFAM Court terme
- Rendre disponible les protocoles de prise en charge du choléra et de potabilisation de l’eau MSP MSF, OXFAM
Court terme
- Doter les Centres de santé des Poupinel/autoclave MSP Court terme
- Procéder aux réparations des pompes en panne avec changement des tuyaux galva en inox ou PVC 1 ‘1/4
-
- Ouvrir 1 centre nutritionnel thérapeutique Unicef, PAM Moyen à long terme
- Approvisionner en intrants de nutrition PAM, Unicef Moyen à long terme
- Aménager des salles d’observations / hospitalisation Moyen à long terme
C
om
mu
nau
t
é
- Former les relais communautaires sur les règles d’hygiènes et les protocoles de potabilisation de l’eau des puits à consommation domestique
MSP/Hydraulique Court terme
- Faire des analyses bactériologiques sur tous les forages existants MSP/Hydraulique Court terme
- Traiter toutes les sources d’eau dans tous ces villages sinistrés
- Sensibiliser la population sur les mesures de potabilisation de l’eau Court terme
- Souffler les forages ayant une présence de rouille et ceux ayant subi les effets d’inondation ;
14
- Changer la tuyauterie des pompes en matériels inoxydables
- Doter les populations en kit hygiène Court terme
- Organiser des campagnes de sensibilisation sur les mesures d’hygiènes et assainissement (médias, service d’hygiène de la mairie, des hôpitaux, crieurs, relais communautaires etc……………)
Mairie, MSP, Ministère communication
Court terme
- Construire de blocs de latrines et les dispositifs de lavage des mains dans les lieux publics
- Vulgarisation de latrine familiale avec la méthode simple
- Mettre sur pied un dispositif de gestion des ordures solides
- Redynamisation des CGPE et de la mise en place des AR
- Implémenter l’ATPC (Assainissement Total piloté par la communauté) UNICEF Moyen à long terme
- Construite des forages et aménager les puits traditionnels Min Hydraulique Moyen à long terme
15
MISSION D’EVALUATION CONJOINTE SUR LA SITUATION DES INONDATIONS DES VILLAGES DU MANDOUL
18 au 19 aout 2016
TERMES DE REFERENCE
Contexte et Justification
La forte pluviométrie enregistrée depuis le mois de juin 2016, qui représente presque le double de celle enregistrée ces cinq dernières années, a entraîné des inondations dans la région du Mandoul. Selon les résultats d’une évaluation rapide du Comité Régional d’Action (CRA) en date du 9 août, plus de 370 hectares de champs ont été détruits par les eaux, ainsi qu’une quarantaine d’habitations. Au total, 408 ménages soit 3 776 personnes dans trois villages riverains du fleuve Mandoul (Kemkada, Behongo et Kotkouli) sont touchés. La situation reste à risque car le fleuve Mandoul pourrait déborder et inonder quinze villages riverains si de fortes pluies frappent à nouveau la région. Un rapport de la délégation de la Régional de la femme, de l’action sociale et de la solidarité nationale a été partagé avec l’ICC et les acteurs terrain s’apprêtent à se rendre sur les lieux le mardi 16 août pour faire le point.
Objectif Globale
: Identifier les actions de préparation et/ou de réponse à cette situation
Couverture géographique
Trois principaux villages touchés par les inondations
Rôles et responsabilités
OCHA est en charge de l’organisation et de la coordination de la mission. OCHA procédera à la prise de contact avec les autorités administratives, sécuritaires et les acteurs existant sur le terrain pour le bon déroulement de la mission dans les localités concernées) ;
Les points focaux sectoriels identifiés se mettront en contact avec les services techniques et leurs partenaires opérationnels sur le terrain.
Membres et ressources
Membres de la mission
1 staff FAO
1 Staff PAM
1 Staff UNICEF
1 staff IHDL
2 Staff OXFAM
1 staff OCHA
Resources sur le terrain
Autorités régionales, départementales et sous préfectorales ;
Services déconcentrés et leurs démembrements (Santé, Agriculture/Elevage, Eau et Assainissement, Action Sociale, Sécurité alimentaire/ONDR…) ;
Acteurs de développement (Word Vision, Coopération Suisse, BELAC, ACRA, Croix Rouge Française…,
Partenaire humanitaires (OXFAM, PAM, UNICEF, FAO, IHDL, OCHA…)
Points focaux CRA, CDA, CLA
Logistique
1 Véhicule OCHA
1 Véhicule PAM
1 Véhicule FAO
16
1 Véhicule UNICEF
1 Véhicule OXFAM
Unités de mesures
Focus Groupe sur échantillonnage délibéré sans valeur statistique :
Entretien avec les informateurs clés : Structures techniques décentralisées, autorités locales et traditionnelles, partenaires sur le terrain
Étude comparative avec les données secondaires Observations.
Groupes cibles Populations affectées
Secteurs Sécurité alimentaire et le livelihood
Sante/nutrition
Eau Higyene & assainissement
Education
Protection, Abris/NFI
Phases Phase 1 : Organisation technique et planification par les secteurs concernés
Phase 2 : Mission de terrain
Axe1 : Koumra-Kemkada-Behongo-Kotkouli
Phase 3 : Traitement et mise en commun
Phase 4 : Rédaction et publication du rapport
Résultats
Rapport de Mission composé des éléments suivants :
Situation des inondations connue et mise à jour ;
Niveau de la réponse mesurable ;
Vulnérabilités identifiées ;
Intérêts affichés des acteurs ;
Type de réponse cerné.
LISTE DES PARTICIPANTS À LA MISSION
Nom Organisation Fonction Téléphone Email
1 Allarabaye Wadar Délégation Action Sociale
Sociologue 66 62 34 45
2 Mbang Orguidinan Délégation de l’Agriculture
Délégué 66 36 09 80
3 Kosngar Guiryem Délégation de l’agriculture
Suivi Evaluation
66 77 47 96
4 Mbaitelham Tabam
PAM Suivi et évaluation/VAM
66 99 30 94 [email protected]
5 Sobdibe Foba OMS Administration
66 23 05 64 [email protected]
6 Dr Kemenang Edie-Alain
OMS Consultant 63 94 62 70 [email protected]
7 Ndoini Rimtobaye ONDR Chef de secteur
66 36 65 56
8 Djimadoum Jonas SISAAP Point Focal 63 70 55 05 [email protected]
17
9 Gabnon Patchané OXFAM Wash Officer 66 47 54 24 [email protected]
10 Madji Franklin Bendima
OXFAM 68 67 74 64 [email protected]
11 Ndiguissengar Ngarmadjide
FAO Consultant Agronome
66 48 43 17 [email protected]
12 Allatoingar Ngaryambang
UNICEF C4D Officer 91 24 18 54 [email protected]
13 Djimrangaye Blotoyoum
OCHA HAO 63 24 11 70 [email protected]