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Rapport des progrès réalisés

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Même si les cicatrices de la catastrophe sont encore visibles deux ans après le séisme de 2010, l'ambiance en Haïti est très différente. Le nouveau gouvernement est déterminé à accélérer la reconstruction tout en faisant de la création d'emplois sa priorité absolue.

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Piti, piti, zwazo fe nich li(Petit à petit, l´oiseau fait son nid)

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8Résultats après 2 ans

Progrèsréalisés

par secteur

Aller de l´avant

26

12Secteur privéÉducation Énergie Transport Eau et assainissement Agriculture Santé Logement

2218

3034

4044

46

IndiceRapport des progrès réalisés

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Rapport des progrès réalisés

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Même si les cicatrices de la catastrophe sont encore visibles deux ans après le séisme de 2010, l'ambiance en Haïti est très différente. Le nouveau gouverne-ment est déterminé à accélérer la reconstruction tout en faisant de la création d'emplois sa priorité absolue. Les investisseurs étrangers et locaux annoncent des projets visant à cons-truire de nouvelles usines et hôtels. Haïti montre petit à petit qu'il est vraiment « ouvert aux affaires».

Il ya d'autres raisons d´être optimistes. Les pays membres de la BID ont promis un soutien financier massif pour la reconstruction du pays caribéen. Au cours de cette décennie, l´aide suppose-ra plus d’US $ 2,3 milliards de dollars en subventions. Grâce à ces ressources

couvrant une période prolongée, la BID sera en mesure d'aider Haïti dans son effort à long terme nécessaire à la construction d´un avenir meilleur pour son peuple. La plupart de ces subven-tions seront investies dans les six secteurs prioritaires convenus avec le gouvernement haïtien: le développe-ment du secteur privé, l'éducation, l'énergie, les transports, l'eau et l'assainissement ainsi que l'agriculture.

Afin de renforcer l'impact de ces alloca-tions financières, la BID coordonne étroitement ses activités avec tous les autres bailleurs de fonds internatio-naux dans chacun des secteurs où elle s´investit. La Banque a également établi des partenariats innovants avec des donateurs non traditionnels, les impli-

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quant dans de larges projets à moyenne et longue durée, suffisants pour faire une différence durable et ainsi éviter d'offrir seulement des palliatifs sur une courte durée.

Haïti a maintenant une possibilité historique de mener à terme des réfor-mes durables afin d´apporter des réponses aux principaux défis. Le gouvernement haïtien et ses partenai-res pour le développement sont cons-cients de leur responsabilité partagée pour les occasions manquées du passé. Mais les nouvelles autorités semblent prêtes à prendre des décisions qui pourraient lancer le cycle vertueux de la croissance et de l'investissement pour commencer ainsi à améliorer le niveau de vie de ses habitants.

Page 8: Rapport des progrès réalisés

Desdécaissementsrecord

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La BID a travaillé dur pour aider à ce qu´Haïti atteigne le point où la modifi-cation des attentes puisse conduire à des réalisations concrètes. Au cours de ces deux dernières années la Banque est devenue la principale source d´aide multilatérale d´Haïti. Selon les données rassemblées par le Bureau de l'Envoyé spécial de l'ONU pour Haïti, aucun autre donateur n’a destiné plus de fonds pour la reconstruction après le séisme.

Un élément clé s´est avéré être un processus de décaissement significati-vement amélioré. Les fonds déboursés par la BID et les ressources en cofinan-cement ont atteint US $ 194 millions en 2010 (soit US $ 177 millions et US $ 17 millions respectivement). Qui plus est, les décaissements ont atteint le mon-tant record d’US $ 225 millions (US $ 175 millions et US $ 50 millions) en 2011. Le total versé en 2011 suppose une hausse de 46% par rapport au montant déboursé en 2009, année précédant le tremblement de terre.

BID

USA

Espagne

Canada

Venezuela

Banque mondiale

Commission européenne

France

FMI

Brésil

Japon

Norvège

Autres

Total

Donateur

Source: Bureau de l’Envoyé spécial de l’ONU pour HaïtiConférence de New York sur le statut d’engagement pour la reconstruction Données mis à jour le 1 novembre 2011

2010-2011Décaissements

(US $ million)

328,2

278,1

261,4

232,8

222,6

196,3

178,7

143,2

139,5

113,5

102,7

52,5

130,9

2 380,4

2010-2011 Décaissements pour Haïti

Page 9: Rapport des progrès réalisés

Cette performance dans les décaisse-ments reflète le travail d'une équipe de 55 personnes (y compris 4 membres du personnel de la BID et 2 consultants en matière de passation de marchés et gestion financière) se trouvant à Port-au-Prince et qui travaille main dans la main avec les agences d'exécution haïtiennes afin que les projets avancent. Par ailleurs, le caractère urgent des opérations à mené à l'adoption de procé-dures spéciales de passation de marchés pour faciliter la mise en place des projets tout en respectant les normes et exigen-ces fiduciaires de la BID. Est également d´une grande importance le programme de formation traitant l'octroi et la gestion financière des contreparties et visant de même à accroître leurs ressources finan-cières pour améliorer leur capacité en passation de marchés.

Quand à elle, la BID est en train d´apprendre énormément de cette expé-rience en passation de marchés. En effet, les leçons apprises en Haïti sur l'adaptation de la politique en passation

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Décaissement (US $ m)

Totaux des décaissements de la BID et cofinancement pour ses projets en Haïti

20000

50

100

150

200

250

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

BID Cofinancement

de marchés pourraient être appliquées à des opérations menées dans d'autres pays d'Amérique latine et des Caraïbes.

Dans une logique semblable, le dévelop-pement d´une plate-forme gouverne-mentale électronique destinée au gouvernement haïtien (un outil pour l´amélioration de la transparence et de l'efficacité du secteur public) a conduit la BID à développer son propre système de visualisation des données pour la divul-gation des informations sur les projets qu'elle finance dans la région.

Les projets d'investissement ont des cycles naturels, atteignant une certaine cadence à mesure qu'ils sont exécutés. Plusieurs opérations majeures sont sur le point de démarrer, dont notamment la cruciale rénovation de la centrale hydro-électrique de Péligre. La BID cher-che par ailleurs à établir un nouveau record de décaissements en 2012, ayant pour objectif d´atteindre US $ 230 millions en ressources propres et US $ 60 millions en fonds cofinancés.

Page 10: Rapport des progrès réalisés

100lampadaires solaires installésdans deux camps

ÉNERGIELe Système de gestion de ressources de Port au Prince est opérationnel Centre de gestion environnementale complété

10US$ millions en garanties prêtes à être émisespar le Fonds de crédit de garanties partielles

DÉVELOPPEMENTDU SECTEUR PRIVÉParc industriel de Caracol en construction

Fonds d’investissement social mis en place

550240

km de canaux de drainage réhabilités

TRANSPORTS

km de routes reconstruitesou réparées

L'aéroport de Jacmel réhabilitée

ponts construits

826

200 6entraineurs formés

ÉDUCATIONsalles de cours construites dans la zone du tremblement de terre

kits d’écoles fournisétudiants couverts par leprogramme d’exonérationdes frais de scolarité

jeunes formés dans des métiers à hautedemande centres de formation

équipés et modernisés

100 000 7 000 34 907

8

Résultats deux après

ans

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de villes avec des travaux d'amélioration achevés

ET ASSAINISSEMENT

3 5millions de litres d'eau distribués dans des camps 500

1520systèmes d'eau rurauxconstruits dans la Grand 'Anse

puits d'eau réhabilités à La Gonâve

EAU

10814 918 millions des aquatabs achetés

SANTÉpostes de réhydratation par voie orale, 120 unités de traitement et 20 centres de traitement du choléra

agents communautaires de santé forméstonnes de chlore achetés

enfants ont reçu dessuppléments de vitamine A

1 1722 785 270

maisons construites en Les Orangersmaisons modèles pour exposition

LOGEMENT

400 60

municipalités couvertes par lesystème d'alerte contre lesinondations

2632

AGRICULTUREhectares ajoutés à la superficieirriguée en saison sèche

micro-barrages construits dans le versant d'Ennery-Quintemanguiers améliorés à travers des greffes

arbres plantés aux bassins prioritaires

animaux de ferme vaccinés

5 000 50 000 880 000 1 652 539

9

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10

Page 13: Rapport des progrès réalisés

SantéAgricultureEau etassainissement

TransportsÉnergieÉducation

Logement

Secteur privé

11

Progrès réalisés par secteur

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Haïti a une population nombreuse, jeune et pleine de ressources. Cependant le pays a également l'un des taux de chômage les plus élevés des Amériques. Afin de promouvoir la création d'emplois et d´attirer davantage d'investissements (tant d´entrepreneurs locaux comme d´entreprises internationales), le gouvernement haïtien mène actuellement des plans ambitieux. Ceux-ci cherchent à moderniser les infrastructures de base et les services publics ainsi qu´à améliorer le climat des affaires. Ayant en tête pour 2020 un Haïti capable de créer des emplois qui permettent l´augmentation des revenus et la progression de la qualité de vie, la BID ne soutient

pas uniquement les dépenses publiques dans le secteur des infrastructures. La Banque fait égale-ment des investissements promouvant un secteur privé plus dynamique, en travaillant notamment au développement des petites et moyennes entrepri-ses (PME).

L´un des éléments clés des activités du Groupe de la BID correspond désormais au financement de programmes visant à changer de manière décisive la culture d´exclusion du crédit qui existait en Haïti. Pour la première fois, toutes les « fenêtres » d´activité du secteur privé de la BID ainsi que de ses filiales (la Société interaméricaine d'investissement -SII- et le Fonds multilatéral d'investissement- MIF) développent leurs activités de prêt en soutien aux entreprises haïtiennes de toute taille.

La BID collabore pareillement avec le gouvernement des États-Unis ainsi que d'autres donateurs afin d´enclencher le développement du nord du pays caribéen. La pièce centrale de ce plan de développe-ment est le Parc industriel de Caracol. Cette infras-tructure productive permettra aux fabricants locataires de profiter d´avantages commerciaux sans égal, notamment des accords préférentiels accordés au pays par les États-Unis.

Enfin, la BID conseille aussi le gouvernement haïtien sur les réformes à mettre en place pour simplifier l'octroi des permis de construction ou encore le registre des nouvelles entreprises, de sorte qu´Haïti puisse grimper dans les classements internatio-naux sur le climat des affaires.

« La croissance et l'emploi vont de pair avec le développement du

secteur privé. Nous soutenons à Haïti une stratégie de long terme

en prenant soin des petitesentreprises et de l'investissement

étranger, qui sont tous deux des moteurs pour la reconstruction et

la modernisation.»

Kurt Focke, Directeur de la Division des marchés de

capitaux et des institutions financières de la BID.

Déve

lopp

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Le parc industriel de Caracol, qui est en passe de devenir l'un des plus grands centres manufacturiers des Caraïbes, est destiné à devenir un moteur pour relancer l'activité économique du nord haïtien. La BID et l'USAID ont engagé près d’US $ 175 millions pour mener à bien l'aménagement du parc et des infrastructures annexes. L'étape initiale de construction devrait être finalisée début 2012. La première entreprise à s´implanter (la société textile sud-coréenne Sae-A) prévoit embaucher progressivement jusqu'à 20 000 personnes. Une fois l'ensemble des 246 hectares (615 acres) développées, le parc de Caracol pourrait accueillir jusqu'à 50 000 travailleurs.

Une subvention de la Banque d´US $ 55 millions finance la construction des réservoirs des usines et l'infrastructure de base à l'intérieur du parc industriel, ce qui inclut l´usine de traitement des eaux usées. L´USAID s'est quand à elle engagée à hauteur d’US $ 124 millions destinés à plusieurs investissements qui vont de la construction de la centrale électrique qui fournira le parc et les collectivités voisines jusqu´à la construction de centaines de maisons pour les travailleurs et les autres résidents locaux (en partenariat avec la BID et l´ONG de Floride Food for the Poor)

Sae-A, qui veut construire la première industrie textile d'Haïti dans le parc industriel, sera bientôt suivie par d'autres sociétés dont, entre autres : un fabricant de meu-bles, un fabricant de câbles électriques, un fabriquant de peintures et des opérateurs de centres d'appels. En attirant des locataires impliqués dans différentes indus-

Untries, Haïti aura davantage de possibilités de développer une base diversifiée d'entreprises locales qui fournisse en biens et services les entreprises situées à l'intérieur de Caracol.

La BID appuiera le développement des entreprises locales par le biais de divers programmes visant à élargir l'accès au crédit pour les micro-entreprises et PME ainsi qu´à fournir des services de conseil en développement d´affaires. Un programme pensé comme «accélérateur des affaires » se concentrera principalement sur la région Nord. Celui-ci assistera les start-ups impliquées dans des activités telles que les services de transport ou encore la restauration des travailleurs du parc industriel.

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Moteur pour la Croissance

Page 17: Rapport des progrès réalisés

Cassandra et Wilhem Reimers de Carifresh S.A.

Le secteur financier haïtien a traditionnellement servi les deux extrémités du spectre des créditeurs potentiels: les grandes sociétés, qui peuvent se permettre d'emprunter à des taux de marché et les micro-entreprises, habi-tuées à des taux élevés et des prêts à court terme. Le «maillon manquant», c´est à dire les petites et moyennes entreprises ainsi que start-ups, a tradi-tionnellement été mal desservi.

La BID et la SII permettent au pays de résoudre ce problème de plusieurs façons, comme l´explique Felipe Gomez-Acebo, spécialiste des marchés financiers. Les PME haïtiennes ne peuvent généralement pas se permettre d'emprunter à des taux de marché, tandis que les institutions financières locales sont réticentes à assumer les risques liés à ces emprunteurs. Pour surmonter ces obstacles, la SII a mis en place un « Fonds d'investissement social » grâce à une contribution de € 50 millions d'Espagne. Le fonds cofinancera des prêts aux PME en collaboration avec les banques locales et les institutions de micro-finance souhaitant élargir leur secteur d'activité. Le fonds sera également disponible pour cofinancer d'autres opérations telles que la vente de camions, de tracteurs, de générateurs d'électricité et autres biens d'équipement où ils puissent travailler directement avec les vendeurs. La SII s´attend à sceller les premiers contrats du fonds vers le début de 2012.

Les grandes entreprises et les PME ne représentent cependant qu´un nombre relativement restreint des clients potentiels ayant besoin d´un crédit. Il ya beaucoup plus d'affaires, généralement fonctionnant dans l´informalité, qui ne sont prêtes à solliciter un prêt formel. Pour ce genre de cas, la BID finance avec US $ 11 millions la mise en place d´un programme de services de développement aux entreprises à travers le Fonds de développe-ment industriel (filiale de la Banque centrale haïtienne). Le programme offrira aux entreprises des services tels que l'assistance technique pour renforcer la gestion ou pour normaliser leurs finances et administration afin de devenir plus transparents (et donc éligibles pour des prêts).

Toutefois certaines PME ont peut-être déjà eu accès au crédit mais ne peuvent plus y faire appel en raison de résultats de bilan insuffisamment solides. Pour de tels cas, la BID envisage d'instaurer un fonds de quasi-fonds propres qui puisse offrir aux entreprises un capital temporaire dont le systè-me de remboursement serait lié à la performance.

« Changer la culture créditrice d'un pays n'est pas quelque chose qui se fasse d'un jour à l'autre», prévient Gomez-Acebo. « Ce sera un processus long et progressif. C'est pourquoi le Fonds d'investissement social est prévu pour être fonctionnel pendant 12 ans. »

Du crédit lorsque celui-ci est nécessaire

Page 18: Rapport des progrès réalisés

En novembre dernier plus de 1 000 personnes d'affaires et de responsables gouvernementaux se sont donné rendez-vous à un congrès célébré à Port-au-Prince afin d´assister à l'une des plus grandes conférences jamais tenues dans les Caraïbes sur l´investissement. Organi-sé par le gouvernement haïtien, la BID et la Fondation Clinton, le Forum sur l´investisse-ment en Haïti a souligné le fort intérêt qu´a le secteur privé dans les perspectives du pays des Caraïbes.

« Ce qu'il nous faut c´est un pays plein de chan-tiers de construction, des chantiers de cons-truction qui créeront des emplois » a dit le président Michel Martelly face au public présent qui comptait avec des visiteurs en provenance de 29 pays différents. Un jour plus tôt, il avait été rejoint par l'ancien Président américain Bill Clinton et Président de la BID Luis Alberto Moreno pour la cérémonie d'inauguration du Parc industriel Caracol dans le nord d’Haïti.

Au cours des deux journées de la conférence les participants ont assisté à des présentations sur les opportunités commerciales liées à l´industrie textile, le tourisme, l´agro-business ou encore les projets d´infrastructures liés aux efforts de la reconstruction. Certains ministres haïtiens en ont profité pour présenter les plans pour leurs secteurs respectifs, s'engageant notamment à continuer avec les réformes qui visent à améliorer le climat des affaires de leur pays.

Coïncidant avec le Forum d´investissements d´Haïti, plusieurs annonces ont précisé des projets impliquant la construction de nouveaux hôtels à Port-au-Prince, la construction d´usines pour la fabrication de peintures, de meubles et de câbles électriques. Parallèlement la BID a organisé des centaines de rendez-vous en tête à tête entre des participants locaux et étrangers. Ces rencontrent font partie du cadre d´intervention visant à identi-fier les possibilités d'investissement dans le pays.

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Haï

ti re

çoit

des

centaines d'investisseurs

Page 19: Rapport des progrès réalisés

Les Présidents Moreno, Martelly et Clinton au Forum d´investissements d´Haïti.

Page 20: Rapport des progrès réalisés

Soutenu par de nombreux bailleurs de fonds internationaux, Haïti a lancé une ambitieuse réforme de l'éducation dans le but d´atteindre une «éducation gratuite pour tous ». La straté-gie de la BID pour le pays reconnaît d´ailleurs que l´amélioration de l'éducation est une ques-tion centrale pour le développement haïtien post-séisme. C´est pourquoi la Banque a joué dès le début un rôle clé dans cet effort, travai-llant en étroite collaboration avec le gouverne-ment haïtien afin de définir et mettre sur pied le programme de réforme. La reforme vise à étendre progressivement l'accès à l'éducation gratuite de qualité allant de l'école maternelle jusqu'à l'université. La Banque s'est engagée à hauteur d´US $ 250 millions en subventions à décaisser sur cinq ans et s´occupera également de lever US $ 250 millions en provenance d'autres donateurs.

Immédiatement après le tremblement de terre, la BID a fourni les ressources d'urgence néces-saires au gouvernement haïtien pour la cons-truction d´un centaine de salles de classe temporaires sur les sites scolaires de la région la plus touchée. Cela a permis à des dizaines de milliers d'étudiants de retourner en classe. La Banque a également financé l'achat de kits scolaires et la généralisation des subventions aux études.

Tout au long de ces deux dernières années la BID a approuvé des subventions totalisant US $ 100 millions dédiés à la réforme éducative haïtienne (appuyés par US $ 50 millions de fonds provenant d'autres donateurs). Une large partie de ces ressources financent la construc-tion de dizaines d'écoles publiques dans toutes les régions du pays.

En coopération avec d'autres donateurs (y compris la Banque mondiale, le Canada et la Banque caribéenne de développement), la BID soutient aussi le programme du gouvernement haïtien d´aide à la scolarisation, subvention-nant l´inscription aux écoles non publiques. La contribution initiale de la BID concerne 34 907 étudiants dans le département largement rural d'Artibonite.

Par ailleurs, la réforme prévoit d´accroitre la qualité de l'éducation en améliorant la forma-tion des enseignants, en modernisant les programmes scolaires et en établissant des normes d'accréditation plus exigeantes. Pour ce faire, la Banque dédie des ressources au renforcement de la capacité institutionnelle du Ministère de l'éducation pour mener à bien ses tâches de planification et de supervision.

« Écoles détruites, enseignants non formés, enfants exclus.

L'éducation est le défi premier pour le développement Haïti. C'est pour cela que c´est une

priorité pour la BID. »Marcelo Cabrol, Directeur de la Division d´éducation de la BID

18

L'édu

catio

n

Page 21: Rapport des progrès réalisés

Stevno Volmir, âgé de 18 ans et en troisième année de mécanique

automobile à l'École professionnelle de Cap-Haïtien Fondation Vincent.

« Maintenant que je fais des études pour être

professionnel, lesgens me traitent

avec respect. »

Yusef Buje, une personne âgée allant au Collège Canape Vert

(école de Port-au-Prince détruite par le tremblement de terre).

« Je suis le premier dans ma famille à obtenir un

diplôme. Je veux faire de mon mieux pour aider

mon pays. »

Page 22: Rapport des progrès réalisés

Comme c´est le cas d´autres pays d'Amérique latine et des Caraï-bes, Haïti est confronté au défi d'aider les jeunes à réussir la transition entre l'école et le monde professionnel. Pour beaucoup de jeunes Haïtiens, cette voie impliquera l´apprentissage d´un métier pour devenir des travailleurs qualifiés. Ces deniers occu-pent en général des postes avec des salaires bien plus élevés que la plupart des ouvriers.

La BID a destiné des fonds à l´Institut national de formation professionnelle (INFP) pour améliorer l´enseignement technique et la formation professionnelle dans le pays. Depuis le séisme l´aide à servi à réhabiliter, agrandir et équiper six centres publics de formation. Il a également mis à jour les compétences de près de 200 formateurs et de 60 fonctionnaires ou cadres dirigeants de l´INFP. Au même temps les projets ont favorisé l´obtention du diplôme à 7 000 jeunes dans des métiers de secteurs en forte demande (tels que la construction, la menuiserie, la maçonnerie, l´électricité, la plomberie, la soudure, la mécanique, les systèmes de réfrigération, les technologies de l'information ou encore l'agriculture). À la fin du projet, Haïti aura des centres de formation professionnelle et technique dans sept de ses dix départements.

Le secteur privé joue également un rôle majeur dans l´offre de services de formation professionnelle dans le pays caribéen. Le Fonds multilatéral d'investissement de la BID prend en charge différents organismes (sans but lucratif) qui travaillent en étroite collaboration avec les entreprises et les gouvernements locaux à identifier les possibilités de stage pour les jeunes. L´un des programmes les plus innovants est géré par le club sportif Athléti-que d'Haïti. Ce dernier utilise le football comme un outil pour enseigner aux jeunes certaines qualités et pratiques de vie qui les valorisent face aux employeurs.

20

L'édu

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Page 23: Rapport des progrès réalisés

Bien qu´Haïti s'efforce encore de construire un meilleur système éducatif et s´applique à exécuter les plans pour bâtir des milliers d'écoles publiques, le gouver-nement requiert d´informations actualisées et fiables pour une bonne prise de décision. En effet, le gouvernement doit savoir où faire les investissements et quels projets prioriser. Après le séisme ce besoin est devenu encore plus pressant. Le recensement scolaire le plus récent remontait à 2003 et les experts mettent en doute la fiabilité des données.

Le Ministère de l'éducation d'Haïti a lancé en 2011 (soutenu par la BID, l'UNESCO, l'AECID d´Espagne, du ACDI du Canada et de l´AFD de France) un projet visant à construire une meilleure base de données statistiques. Celui-ci suppose entre autres la réalisation du premier recensement scolaire en huit ans. En dépit de quelques lacunes techniques prévisibles dans un pays souffrant encore des effets d'une catastrophe majeure, l'effort a abouti à établir une image plus précise du système éducatif haïtien. Il s'est avéré par exemple qu´il y avait près de 16 000 écoles, y compris celles qui ont continué à donner des cours dans des emplace-ments nouveaux suite au séisme. La catastrophe a notamment endommagé ou détruit plus de 4 000 de ces établissements d'enseignement. Le programme a également offert d´intéressantes données sur la prédominance de l'enseignement privé, un taux relativement faible d´élèves par professeur et l'absence de différences significatives entre sexes en termes d'accès à l'éducation.

Cette année la Banque apportera une aide supplémentaire visant à renforcer la capacité institutionnelle du ministère pour élaborer et exécuter des enquêtes ou pour obtenir des informations plus précises et détaillées. Comme l´explique Antine Legrand, consultante pour l´éducation à la BID, cela suppose par exemple de disposer des coordonnées GPS de chaque école primaire et secondaire du pays. Le but de tout le projet est qu´en 2013 le ministère soit en mesure de commencer à recueillir annuellement des données pertinentes et de créer un registre national des étudiants (le premier dans l'histoire du pays).

Combien d'écoles?

Page 24: Rapport des progrès réalisés

La Stratégie de pays de la BID identifie les défis auxquels est confronté le secteur de l'énergie, dont les défaillances sont un obstacle majeur au développe-ment d'Haïti. L´analyse se centre tout particulièrement sur la production d'électricité, l´acheminement et la desserte ainsi que le cadre institutionnel. Depuis le séisme de 2010, la Banque a destiné US $ 69 millions en subventions au gouvernement haïtien pour l'appui budgétaire à la réforme sectorielle et des investisse-ments qui cherchent à résoudre les principaux problè-mes liés aux services électriques.

La BID soutient donc, en collaboration avec la Banque mondiale et le gouvernement des États-Unis, un

programme visant à transformer l'organisme public Électricité d'Haïti (EDH). Le projet vise à réduire consi-dérablement les pertes techniques et financières de la compagnie, lesquelles coûtent au gouvernement haïtien plus d´US $ 100 millions par an. Outre le renfor-cement de la gestion d´EDH, des mesures ont été prises pour moderniser la facturation et la collecte. Parallèle-ment la BID a travaillé avec EDH sur la mise en œuvre de deux projets d´envergure: la modernisation du réseau de desserte à Port-au-Prince et le renouvelle-ment de l'usine hydroélectrique de Péligre (la première source d'énergie renouvelable du pays).

Grâce à l´installation de câbles antivol et de compteurs électriques non-manipulables dans les circuits princi-paux de la capitale, EDH sera en mesure de réduire les connexions illégales qui dégradent le service. D´autres investissements tels qu´une nouvelle sous-station électrique dans le quartier industriel de Tabarre ou encore des dizaines de nouveaux transformateurs, aideront à réduire la fréquence des interruptions de service.

Le projet pour la récupération de la capacité de produc-tion originale de Péligre s´élevant à 54 mégawatts suppose la réparation de ses trois turbines et la moder-nisation d'autres équipements électromécaniques. Cette intervention est également soutenue par l'agence de développement allemande KFW et l'OFID (le Fonds pour le développement international de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole).

« Tous les haïtiens - hommes et femmes, riches et pauvres, urbains et ruraux – ont besoin d´électricité.

La BID aide à développer lesinfrastructures, les institutions et

les règlements pourrépondre à ce besoin. »

Leandro Alves, Directeur de la Division d'énergie de la BID

22

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Page 25: Rapport des progrès réalisés

Centrale hydroélectrique de Péligre.

Page 26: Rapport des progrès réalisés

Après le séisme la sécurité est devenue une préoccupation majeure pour les habitants de la capitale en raison du grand nombre de déplacés vivant dans des campements. Les délits se sont multipliés en horaire nocturne, en particu-lier à l´encontre des femmes et des filles. Certains responsables de camps ont alors eu recours au couvre-feu pour tenter d´endiguer la vague de violence.

Un projet pour l´énergie propre a bénéficié d´US $ 1,5 millions provenant de la BID et du Fonds mondial pour l´environnement. L´opération a supposé l´installation de 100 lampadaires solaires dans deux des principaux camps, à savoir à Carradeux et Pétionville Club.

D´après l´agence en charge de la mise en œuvre du projet (l'ONG Solar Electric Light Fund -SELF) le nombre d´incidents et de délits violents répertoriés a fortement diminué conformément les conditions d'éclairage s´amélioraient. Cette année la deuxième phase du projet permettra d´installer des systèmes solaires photovoltaïques dans 12 hôpitaux et cliniques médicales dans le sud-ouest Haïti. Par ailleurs des techniciens locaux seront formés pour faire face à l'entretien du matériel.

Ce projet a aussi permis de montrer comment l'énergie solaire peut être utilisée à grande échelle en Haïti aussi bien pour l'éclairage public comme pour la production électrique courante.

« En tant qu'ingénieur je suis enthousiaste au sujet de ce projet, parce qu´Haïti a un énorme potentiel pour l´utilisation de l'énergie solaire », a déclaré Kenol Pierre Thys, consultant de la BID. « En tant qu´haïtien je suis content que cette technologie puisse contribuer à améliorer la condition de vie de ceux qui souf-frent le plus. »

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pour améliorer la sécurité

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Page 27: Rapport des progrès réalisés

Lampadaires alimentés par l´énergie solaire au Camp Carradeux à Port-au-Prince

Page 28: Rapport des progrès réalisés

Bien que la BID aie longtemps été un partenaire clé dans le développement des infrastructures haïtiennes pour le transport, les faibles investissements haïtiens couplés de la faiblesse chronique des institutions du secteur a supposé historiquement une contrainte majeure pour le développement du pays. Ceci est parti-culièrement vrai pour le transport routier qui est le moyen de transport privilégié dans le pays.

Pour la BID l'investissement dans le secteur routier demeure une priorité. À l'heure actuelle, le portefeuille compte avec US $ 440 millions de fonds investis dans des projets en cours. Ces programmes sont développés grâce aux ressources propres de la BID mais aussi grâce aux fonds d'autres donateurs comme le Canada.

Ces investissements visent principalement à moderniser le réseau routier haïtien en améliorant les connexions entre les grandes villes du pays et les régions productrices. Les subventions de la BID financent dors-et-déjà des projets impliquant plusieurs autoroutes : la RN1 (qui relie Port-au-Prince avec Cap-Haïtien dans le nord du pays); la RN2 et la RN7 (qui joint la capitale au sud) et la RN8 (reliant Port-au-Prince avec la République domini-caine). Un autre projet goudronnera 20 kilomètres de rues en utilisant des techniques nécessitant une large quantité de main d´œuvre afin de fournir des milliers d'emplois temporaires dans les zones urbaines concernées.

Les projets financés par la Banque prévoient dès le début les ressources nécessaires à l'entretien des routes une fois les travaux de construction et de réhabilitation terminés. Les collectivités locales et les micro-entreprises sont impliquées dans certai-nes des tâches. Il s´agît par exemple du nettoyage des fossés de drainage ou de l´élaboration des rapports sur les dommages observés sur la route ou la signalisation.

Depuis le séisme les opérations financées par la BID ont achevé la construction ou réhabilitation de 240 kilomètres de routes primaires et secondaires, la construction de cinq ponts et la réhabilitation de l'aéroport de Jacmel. Parallèlement la Banque a aidé le Ministère des travaux publics transports et communications à reconstruire et équiper les bureaux de son unité d'exécution de projets.

« Un Haïti interconnecté et compétitif exige l´extension

et la modernisation des infrastructures de

transport du pays. »

Nestor Roa, Directeur de la Division des transports de la BID

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Page 29: Rapport des progrès réalisés

Lubaints Cynthie, vendeur au Carrefour Zavocat, un carrefour sur la RN7 rénové dans le cadre

de travaux financés par la BID et le Canada.

« Dès qu'ils ontcommencé à améliorer

la route, le trafic aaugmenté, de même

que les ventes. »

Travaux sur un tronçon de la RN7 dans le sud-ouest haïtien.

Page 30: Rapport des progrès réalisés

Selon certaines études les accidents de la route sont une cause majeure de décès prématurés en Haïti. Les ONG médicales estiment que près d'un tiers des patients admis dans les hôpitaux ont été victimes d'accidents impliquant des véhicules à moteur. Le premier pas indispensable pour la prévention de décès et accidents de la route suppose la sensibilisation du public sur le problème.

À cette fin, les bailleurs de fonds de la BID et d'autres orga-nismes tels que l'USAID et l'OIM soutiennent le gouverne-ment haïtien dans une campagne pilote. Celle-ci vise à améliorer la sécurité routière sur 80 km de la principale route du pays, à savoir la RN1. L´un des publics clés à sensibiliser comprend les conducteurs et passagers des tap-tap. Ces camionnettes et mini-fourgonnettes colorées sont le moyen de transport populaire des haïtiens.

Pour parvenir aux milliers de personnes qui voyagent sur ce tronçon, la campagne s'appuie sur la diffusion de Radio Tap Tap. Le programme avait originellement été mis en place par l'OIM pour transmettre des informations aux personnes vivant dans des camps de réfugiés sur des questions telles que le choléra, la violence domestique ou le bon voisinage. Les chauffeurs de tap tap reçoivent un CD avec des sketches produits par Ayiti Living Lab, un groupe de citoyens journalistes basés à Cité Soleil (l´un des plus grands bidonvilles de Port-au-Prince). Dans l´un sketch, les personnages parlent d'une victime d´accident de la route, lançant ainsi une discussion sur les possibles pratiques pour la prévention des accidents.

Les auteurs emploient un ton léger puisque les Haïtiens préfèrent en général des annonces de service public trans-mises avec une certaine dose d'humour. Le programme compte avec un programme d´appels gratuits qui offre des petits prix aux auditeurs qui répondent correctement à des questions sur la sécurité routière - un test qui permet également d´évaluer l'efficacité des messages de la campagne. Pour inciter à mettre le CD, les conducteurs qui soient à l´origine de plus d'appels sur une période donnée reçoivent une récompense de 50 dollars.

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Page 31: Rapport des progrès réalisés

Avant le projet de réhabilitation, la RN7 (reliant les Cayes à Jérémie dans le sud-ouest du pays) aurait facilement pu être confondue avec un lit de rivière asséché. Dans les montagnes, c'était comme conduire sur des escaliers. Le voyage de 88 km durait environ huit heures. Les retards de deux jours n´étaient pas chose rare lorsque les véhicules tombaient en panne le long d´un tronçon étroit.

Le projet a désormais un impact positif après deux longues années d´un travail compliqué. La piste a été lissée, élargie et des fossés de drainage empêcheront l'eau de pluie de d´endommager la route. Même avant que la route n´ait été goudronnée, les gens assuraient qu'ils pouvaient désormais couvrir la distance entre les deux villes en moins de quatre heures. Aujourd´hui il y a au moins 15 bus quotidiens faisant le trajet alors qu´il n´y en avait qu´un avant les travaux.

De plus, les affaires sont en train de fleurir le long de la route. Weppslen Exama, Directeur du centre de microcré-dit Fonkoze à Beaumont (ville marchan-de à mi-chemin entre les Cayes et Jérémie), a déclaré que ses clients profi-taient déjà des coûts de transport plus faibles et de la considérable réduction

des temps de déplacement. «Cette route est un bon investissement », a-t-il dit. « Les entreprises qui ne fournissaient pas ici sont désormais en train de faire des affaires à Beaumont. »

La réhabilitation de la RN7 a été mise en œuvre par la société brésilienne Cons-trutora OAS. Les travaux ont été finan-cés avec US $ 142 millions en provenan-ce de la BID et de l'Agence canadienne de développement international (ACDI). A certaines périodes le projet a employé jusqu'à 800 personnes avec deux équipes de travail aux deux extrémités de la route.

Après ce premier contrat haïtien de la RN7, la brésilienne OAS a décidé d'ouvrir un bureau à Port-au-Prince. La société, qui a importé des véhicules et des équipements valant des dizaines de millions de dollars, a mis en place un complexe proche de l'aéroport interna-tional. Grâce à un partenariat avec l´ONG brésilienne Viva Rio (qui a travaillé pendant de nombreuses années dans les bidonvilles locaux), l´OAS fournit désormais de la formation technique aux travailleurs du secteur de la cons-truction. « La RN7 a été notre lettre de présentation» souligne le Directeur général d´OAS Rodolfo Bressi.

De meilleures routes pour unifier le comm

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Page 32: Rapport des progrès réalisés

La situation alarmante des services d'eau et d'assainissement, qui constituait déjà un risque majeur pour la santé publique avant 2010, n´a été qu'aggravée par le séisme. Tout en participant au renforcement du cadre institutionnel du secteur, la Banque travaille prioritairement à l´amélioration de l'accès et la qualité de la desserte d'eau et d'assainissement.

En partenariat avec l'Agence espagnole de développement (AECID), la Banque est le premier donateur d'Haïti dans ce domaine. Au cours des deux dernières années les deux institutions ont dédié US $ 85 millions au gouvernement haïtien pour financer des investissements d'infrastructure et assurer une assistance technique afin de renforcer les capacités institutionnelles.

La BID et l'AECID ont notamment soutenu la DINEPA (Direction nationale de l'eau potable et de l´assainissement) depuis sa création en 2009. Depuis les débuts, cet organisme régulateur a du non seulement répondre aux situations d'urgence causées par le séisme ou l'épidémie de choléra, mais aussi consoli-der la vaste réforme du secteur tout en supervisant un portefeuille diversifié de projets d'investissement dans des zones urbaines et rurales.

La BID et l'AECID ont destiné des fonds à la DINEPA afin qu´elle soit en mesure de faire parvenir pendant les six mois postérieurs au séisme plus de 500 millions de litres d'eau potable aux haïtiens vivant dans les camps de réfugiés. Par ailleurs, face à l´épidémie de choléra les deux institutions ont fourni la DINEPA en ressources suffisantes pour acquérir 10 tonnes de chlore et 270 millions de comprimés pour la purification d'eau.

Des projets subventionnés sont actuelle-ment en cours à Port-au-Prince, dans cinq villes moyennes et dans des dizaines de communautés rurales sur quatre départe-ments différents. Dans tous les cas, l'objectif n'est pas seulement de moderniser et d'étendre le réseau existant, mais aussi d´être en mesure d´aider la DINEPA pour qu´elle améliore l´efficacité de ses mécanis-mes institutionnels dans le secteur.

La DINEPA à d´ailleurs embauché une équipe d'experts internationaux pour guider l´amélioration du réseau d´eau de la capitale qui était dans de bien piètres conditions.

Pendant la première année l'équipe a traité des questions urgentes telles que la protec-tion des sources, la veille et contention du choléra, le stockage de pièces de rechange et le lancement d´un plan d'action pour augmen-ter les revenus. Avant la fin de 2011 le nombre de paiements a augmenté de 25%, ce qui peut être considéré un indice de la perception citoyenne de l´amélioration des services.

Les investissements en infrastructures ont dors-et-déjà finalisé ou presque à Saint-Marc, Port de Paix et Les Cayes. Dans la première, le réseau et desserte d´eau est gérée par un opérateur privé en vertu d'un contrat de gestion déléguée négocié par la DINEPA. Dans les deux autres villes les servi-ces seront exploités par les services publics locaux. Pour ce faire ils bénéficieront d´une assistance technique pour renforcer leur gestion. Quand à Ouanaminthe et Jacmel, les interventions s´y trouvent à différents stades.

Dans les zones rurales la DINEPA est en train d'implanter un modèle de gestion commun-autaire. Dans le département du sud-ouest de Grand´Anse elle a déjà construit 15 réseaux. Dans le département voisin de Nippes trois réseaux sont en cours de déve-loppement tandis que dans l'île voisine de La Gonâve 20 puits ont été réhabilités et cinq petits réseaux de desserte sont en cours de construction. La DINEPA envisage de déve-lopper dans le département de l'Artibonite près de 30 réseaux communautaires ainsi que la réhabilitation de 33 autres réseaux déjà existants et qui font usage de l´eau de la rivière Artibonite.

« Rien n´améliore la santé publique et n´apporte la

dignité aux communautés aussi vite que l'accès à l'eau

potable et l'assainissement.»

Federico Basañes, Directeur de la Division pour l´eau et l'assainissement de la BID

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Page 33: Rapport des progrès réalisés

« Je suis heureux. Mes enfants ne tombent

plus malades. »Danette François, utilisatrice d'un

réseau communautaire d'eau construit dans le village de Gomier grâce au financement du projet de

la BID pour l´eau et l´assainissement en milieu rural.

« L'eau c'est de la vie pour nous tous. Sans

eau, nous ne pouvons rien faire. »

Camoëns Fetedenouveau,coordonnateur du comité local de

Saint-Marc, ville où un projet financé par la BID a permis

d´améliorer et étendela desserte d'eau.

Page 34: Rapport des progrès réalisés

Haïti est l'un des rares pays d´Amérique qui ne complètera pas les Objectifs du millénaire de l´ONU pour le développement en matière d'eau et d'assainissement. Le pays est particulièrement en retard dans l'amélioration de l'accès à un assainisse-ment adéquat. Il n´existe presque pas de systèmes d'égouts et il y a seulement deux installations pour le traitement des déchets humains. Pour modifier cette situation, des investissements importants seront nécessaires. Cependant l'une des premières étapes est d´accroître la capacité publique pour fournir les services d'assainissement de base.

Dans le cadre des efforts pour consolider la capacité institutionnelle de la DINEPA, l'AECID et la BID ont appuyé la mise en place d'un département dédié à d'assainissement au sein de l'agence. Ils ont également financé le voyage de formation à Brasilia d´un groupe de fonctionnaires, où ceux-ci ont pris connaissance des différentes solutions en assainissement. Un système d´égouts connu comme «condominiaux» -dont la construction peut couter la moitié qu´un système conventionnel- sera testé dans une zone de Port-au-Prince et dans la ville septentrionale d´Ouanaminthe.

Dans le but d´étendre des normes sanitaires de base, la DINEPA offre également une formation aux maçons construisant des latrines ou fosses septi-ques ainsi qu´aux opérateurs de camions de pompa-ge qui éliminent des déchets. L'agence tente parei-llement de sensibiliser les bayakous, des commer-çants qui se sont traditionnellement occupés de nettoyer les latrines en creusant de nouveaux trous pour y déposer les déchets accumulés. L'objectif est de les convaincre pour qu´ils acheminent les déchets à un point de collecte dans la rue où un camion pourra les prélever et transporter vers une installation d'élimination appropriée.

Bien que les services d'assainissement soient beau-coup plus chers que l'approvisionnement en eau potable (le raccordement d'un foyer à un réseau d'égouts conventionnel peut coûter jusqu´à quatre fois plus cher que la desserte à domicile de l´eau), les Haïtiens sont conscients des risques du statu quo. « Le choléra a changé l'opinion des gens sur la ques-tion", a confirmé Sarah Matthieussent-Romain, spécialiste en assainissement à la BID.

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cer par les bases

Page 35: Rapport des progrès réalisés

Une latrine collective dans le village de Mafranc dans la Grand'Anse.

Page 36: Rapport des progrès réalisés

L'agriculture reste un secteur clé pour Haïti étant donné que la moitié de sa population vit dans les zones rurales. La BID soutient, en partenariat avec d'autres bailleurs de fonds, le plan national agricole du gouvernement haïtien qui vise à s'attaquer aux problèmes structurels. Les connaissances de la Banque sur le secteur et l'expérience accumulée précé-dant le séisme donnent à l´institution un avantage comparatif pour faire de l´agriculture une priorité pour les quatre prochaines années.

À l'heure actuelle le portefeuille agricole de la BID en Haïti comprend des projets totalisant

US $ 150 millions. Les interventions sont essentiellement concentrées sur les premiè-res régions agricoles du pays, à savoir l'Artibonite et le Nord. Les projets vont des investissements en infrastructures pour l'irrigation et la prévention des inondations jusqu´aux subventions promouvant les transferts de technologie, les pratiques agricoles durables ou encore l'amélioration des services agricoles (tels que les contrôles phytosanitaires et la régularisation de la propriété foncière).

Depuis le séisme le MIF de la BID a également cherché des moyens innovants pour faire progresser la production agricole et les reve-nus. Il a établi d´importants partenariats pour épauler les programmes concernant deux produits valorisés : les mangues et le café. Dans le premier cas un partenariat a été passé avec Coca Cola, l'USAID et l'ONG Techno Serve afin de former près de 25 000 agricul-teurs pour qu´ils doublent leurs revenus. Pour ce qui est du café, le MIF soutient un projet cherchant à rétablir le pays en tant que producteur et exportateur de première quali-té. Le programme compte avec l´appui de l´Agence française de développement (AFD), de Nestlé, d´Agronomes et Vétérinaires sans frontières ainsi que la Fédération des produc-teurs de café colombiens.

Hector Malarin, Directeur de la Division pour le développement

rural de la BID

« En agriculture l'objectif est de catalyser les

investissements qui créeront des emplois, de restaurer

l'environnement et de gérer durablement les ressources

naturelles d'Haïti. »

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Agric

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Page 37: Rapport des progrès réalisés

« Les agronomes nous ont montré quand

est-ce qu´il faut planter le riz ou verser l'engrais

et quand effectuer la récolte. »

Marie Berta Alexis, agricultrice de la vallée de l'Artibonite, où un

programme d´intensificationagricole financé par la BID a permis

d´augmenter la superficie irriguée et la hausse des rendements.

Page 38: Rapport des progrès réalisés

Dans la vallée de l'Artibonite -première région agricole du pays- la BID a longtemps soutenu un programme visant à dynamiser la culture des produits de base comme le riz ou les légumes. La plupart des investissements ont été desti-nés à protéger, réhabiliter ou étendre le réseau d'irrigation de la région, qui est le plus vaste du pays. Au cours des deux dernières années, les interventions ont permis d´augmenter la superficie irriguée de 5 000 hectares pendant la saison sèche et de 7 000 hectares pendant la saison des pluies. Cela permet notamment à plus de 10 000 agriculteurs de planter deux récoltes par an.

« De plus les réparations effectuées sur les berges des rivières ont assuré la protection d'environ 10 000 hectares, soit près d´un tiers de la superficie irriguée de l'Artibonite», a déclaré Marion Le Pommellec, spécialiste en développe-ment rural à la BID et chef d'équipe du programme. « Les travaux actuellement en cours visent à renforcer le barrage Canneau, ce qui assurera la protection de l'ensemble du système. »

Avant le séisme de 2010 le programme avait financé la construction d'un pont de 86 mètres au-dessus du canal de dérivation Salée, qui déborde d´habitude à chaque saison des pluies, coupant ainsi environ 40 000 personnes du reste de la vallée.

Le programme a également soutenu la réhabilitation d'une usine de transformation de riz tout en multipliant sa capa-cité par quatre. L'usine fournit en semences sélectionnées les agriculteurs locaux pour une progression soutenue des rendements. Tant la recherche appliquée comme l'assistance technique financées par le programme et toutes deux appuyées par une mission technique de Taiwan, Chine (pour introduire de nouvelles techniques agricoles), ont montré que la production peut plus que tripler sur des parcelles expérimentales en fonction de la variété de riz cultivée et des engrais utilisés .

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le grenier haïtien Pr

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Page 39: Rapport des progrès réalisés

Des décennies de déforestation et de dégradation des sols ont ravagé le bassin versant d´Ennery-Quinte. Mais un projet d´intensification agricole financé par la Banque applique désormais plusieurs méthodes pour atteindre une hausse significative de la productivité dans ce milieu rural. D´après Bruno Jacquet, spécia-liste en développement rural de la BID basé à Port-au-Prince, l´une des techni-ques les plus prometteuses semble être la construction de micro-barrages.

C´est pourquoi le programme construit désormais des petits barrages le long du parcours des ravins en utilisant de gros rochers et du ciment. Pendant la saison des pluies, l'eau s’accumule derrière le mur de rétention et les sédiments se dépo-sent dans le lit de la rivière. En moins d'un an, de petites parcelles de sol ainsi enrichi ont permis aux agriculteurs de planter des cultures à haute valeur ajoutée telles qu´haricots, taro ou plantains. Au fil des saisons les régions fertiles conti-nuent à croître. Les agriculteurs peuvent désormais utiliser une partie de leurs revenus supplémentaires pour planter des haies vives et des arbres sur les ravins pour protéger leurs terres.

Cette technique, testée d'abord par des spécialistes français en Haïti, est actuelle-ment généralisé dans le cadre du projet de la BID. La Banque a soutenu et financé la construction de 26 micro-barrages à Ennery-Quinte sur les 150 prévus au total. Compte tenu de la rapidité et la réussite de l´impact environnemental de ces investissements (chaque micro-barrage coûte en moyenne US $ 5 000), Jacquet prévoit que la BID reproduise l´expérience dans trois autres bassins fluviaux où des programmes de gestion des bassins versants sont déjà financés. Certaines des autres réussites à Ennery-Quinte sont: l'amélioration de 50 000 manguiers grâce à des greffes, la construction de 400 citernes pour récupérer l'eau de pluie, un programme pilote visant à créer des tests pour semences, la plantation de plus d´1 million d´arbres fruitiers et à bois d'œuvre dans tout le bassin versant.

L´effort de reboisement doit être renforcé avec d'autres mesures concernant la gouvernance locale. Cela peut être par exemple convaincre les agriculteurs pour qu´ils attachent leurs vaches et chèvres afin de les empêcher de manger les jeunes pousses ou pour qu´ils s´abstiennent de brûler afin de défricher des terres agricoles. Jacquet souligne qu´il sera nécessaire d´introduire des méthodes alter-natives telles que la culture de fourrages pour nourrir le bétail ou l'adoption de l'agriculture sur couverture végétale (qui permet de préserver le sol).

Construction d'un petit canal d'irrigation dans la région d'Ennery-Quinte.

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grand impact

Page 40: Rapport des progrès réalisés

Etant donné sa nature montagneuse et son exposition aux ouragans, Haïti souffre fréquemment de crues soudaines et de glissements de terrain. En se protégeant face à de telles menaces qui peuvent coûter des milliers de vies, le gouvernement haïtien a terminé en 2011 l'installation d'un système d'alerte précoce couvrant 32 municipalités sur 13 bassins versants à risque élevé. Ce réseau semi-automatique a été implanté en tant que mesure far dans le cadre du programme de prévention des catastrophes financé par la BID.

Un réseau de 52 stations de surveillance à distance collecte des données telles que les précipitations ou le niveau des rivières. Quand un niveau d'inondation est atteint, les capteurs électroniques transmettent l'information à un centre de contrôle. Une fois informé, celui-ci relaye à son tour l'alerte aux différents organismes impliqués dans la protection civile. Les membres d'une équipe inter-agences peuvent alors activer 47 sirènes d´alarme placées dans des zones habitées à haut risque. Les sirènes peuvent émettre trois sons différents: un pour les simulacres, un pour l'approche des tempêtes et un pour les inondations.

Dans le cadre de ce projet, une cartographie des risques et des plans d'évacuation a été établie pour les 32 municipalités couvertes par le système. Ces cartes identifient les zones susceptibles d'être inondées et les lieux où les habitants peuvent trouver refuge. Parallèle-ment les autorités locales et les comités de protection civile ont reçu une formation pour agir correctement en cas d´alerte.

Comme le souligne Gilles Damais (spécialiste en développement rural de la BID), bien qu'aucune alarme d´inondation n´ait été lancée en 2011 pendant la saison des oura-gans, le système d'alerte précoce a néanmoins dors-et-déjà été utilisé pour avertir la popula-tion de l´approche de deux tempêtes tropica-les qui ont touché Haïti. Les capteurs seront quand à eux calibrés au fil du temps sur la base des informations générées par l'équipement de surveillance. Cela permettrait par exemple d'automatiser le lancement du système d'alarme. Selon Damais, a l'heure actuelle les pratiques internationales recom-mandent néanmoins de conserver une décision humaine dans le processus, afin de s'assurer que d'autres mécanismes d'intervention d'urgence sont aussi activés lorsque le pire arrive.

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précoces en cas d´inondation

Page 41: Rapport des progrès réalisés

« Maintenant, lorsque nous entendons la sirène d'alerte

en cas d´inondation, ma famille reste éveillée et très

attentive; nous nouspréparons alors à une

éventuelle situation d'urgence. »

Mirlene Rhuyma, âgée de 18 ans et résidant à Pont Manjoli,

ville du Sud située dans la zone la plus pluvieuse du pays.

Carte des zones à risque d'inondation à Carrefour, en banlieue de Port-au-Prince.

Page 42: Rapport des progrès réalisés

Près de neuf mois après le tremblement de terre, Haïti a subi un nouveau revers dramatique lorsque le choléra est apparu pour la première depuis fois plus de 100 ans. Alors que la maladie touchait près de 530000 personnes et tuait quelque 6 700 en près d'un an, le gouvernement haïtien, les bailleurs de fonds ainsi que les ONG locales et internationales ont fait un effort considérable pour contenir l´épidémie. Ils sont arrivés à faire chuter le taux de mortalité initial de 4% à moins de 1% en fin d'année 2011.

En partenariat avec l'AECID (Espagne), la Banque a rapidement financé avec US $ 20 millions les activi-tés clés du plan du gouvernement haïtien pour combattre le choléra. La majeure partie des fonds ont contribué à établir un réseau de près de 1 200 postes de réhydratation, 120 unités de traitement et 20 centres pour les cas les plus graves tout en se concentrant sur la région nord. De même, des kits ont été acquis et distribués pour traiter 150 000 patients. Un total de 2 785 agents de santé publique a été embauché et formé pour aller dans les communautés dans le but de sensibiliser la popula-tion sur la prévention du choléra et sur son traite-ment.

En concentrant les ressources dans la région nord, la Banque et ses partenaires ont réussi à mettre en place une réponse rapide et à augmenter la capacité de gestion du Ministère de santé publique au niveau départemental. D´après Meri Helleranta, spécialiste en santé à la BID, cette stratégie a permis aux orga-nisations externes telles que Médecins Sans Fron-tières de déléguer progressivement leurs activités aux autorités haïtiennes et ses partenaires locaux.

En effet, les ONG sanitaires ont bien souvent été les premières à mettre en place des centres de traite-ment lors de l'éclosion de l´épidémie.

La DINEPA (l´agence haïtienne pour l´eau et l'assainissement) a également joué un rôle clé dans la lutte contre le choléra. Les subventions de la BID et de l'AECID s´élevant à US $ 5 millions ont permis d´acquérir des fournitures telles que 10 tonnes de chlore et 270 millions de comprimés pour la purifica-tion d'eau. La DINEPA s´est ensuite chargée de distri-buer ces moyens dans tout le pays. Les fonds ont aussi servi à financer d´autres activités, telles que la formation des techniciens municipaux responsables de la surveillance de la qualité de l'eau aux sources et puits des zones rurales. Au même temps, des stocks de pièces de rechange pour les réseaux d'eau et d´équipements d´urgence ont été constitués dans le pays afin d'assurer une réponse rapide en cas d´une récidive de l´épidémie.

En raison des festivités de plusieurs villes et villages en honneur des saints patrons pendant les mois d'été, la DINEPA a aussi instauré des latrines mobiles et des postes de lavage des mains. Tout cela a permis de prévenir la propagation du choléra dans des zones publiques bondées de gens.

Les aides ont également financé l´évaluation des besoins prioritaires en eau et assainissement de 80 hôpitaux et centres de soins sanitaires dans tout le pays. Grâce à ce diagnostic, des plans sont actuelle-ment à l´étude pour la modernisation des infrastruc-tures et l´achat d´incinérateurs destinés à éliminer correctement les détritus médicaux et autres déchets.

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contre le choléra

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Page 43: Rapport des progrès réalisés

Des agents communautaires informent sur la prévention du choléra.

Page 44: Rapport des progrès réalisés

Ni le choléra ni l'instabilité politique ont pu empêcher que le Ministère haïtien de la santé publique organise deux campagnes successives de la Semaine de la santé des enfants depuis le séisme. Au cours de ces considérables efforts, des centaines de milliers de nourrissons de tout le pays ont reçu les vaccins, des cachets vermifuges et des suppléments en vitamine A. La Banque a été l'un des principaux bailleurs de fonds venus en renfort des actions grâce à une subvention d´US $ 5,5 millions.

Ces campagnes, qui auront lieu tous les six mois pendant les deux prochaines années, cherchent à stimuler le système immuni-taire des enfants pendant leur période de croissance. En Haïti, environ 20 000 enfants meurent chaque année de mala-dies qui peuvent être facilement soignées, comme c´est le cas de la diarrhée ou des infections respiratoires. Trop souvent le propre système immunitaire des enfants est affaibli en raison de diverses formes de malnutrition, telle que l'avitaminose A.

Cela les expose à un risque mortel même lorsqu´il s´agît d´un simple rhume.

En Haïti, où un tiers des enfants ont des parasites intestinaux, l'administration régu-lière de vermifuges est également fonda-mentale puisque les parasites peuvent causer l'anorexie, l´anémie, un retard de croissance et ou des problèmes de dévelop-pement intellectuel. Dans le cadre de ces campagnes, les mères qui allaitent sont encouragées à étendre l'allaitement jusqu'à la deuxième année. Cela assure à leurs bébés une nourriture saine et nutritive.

Les campagnes Semaine de la santé des enfants sont également remarquables parce qu´elles sont dirigées et mises en œuvre par le Ministère de la santé publique. Plutôt que de faire appel à des prestataires externes, les campagnes recourent aux systèmes propres de planification, de suivi et d´approvisionnement ainsi qu´au réseau de prestation de services du pays.

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dédiées à la santé des enfants

Page 45: Rapport des progrès réalisés

Un nourrisson est vaccinée au cours d'une campagne de la Semaine de la santé des enfants.

Page 46: Rapport des progrès réalisés

La BID a répondu à la demande urgente en logement de l'après-séisme à travers un programme d´US $ 30 millions pour des abris d'urgence. Les 400 maisons ton pastel maintenant terminées dans Les Orangers (au nord de Port-au-Prince) devraient annoncer de meilleures choses à venir. Bien que chaque maison n´ait que 35 mètres carrés, celles-ci ont deux cham-bres, une salle de bains et un coin cuisine. Les logements ont une fosse sceptique ainsi qu´une connexion électrique et un accès à l´eau ; tout cela reste malheureusement une rareté pour les habita-tions à loyer modéré dans le pays. Le quartier possè-de des routes pavées, des terrains de jeux, des zones commerciales, un centre communautaire et même quelques modestes aménagements paysagers.

Si l´on compte les maisons construites sous les gouvernements précédents et financées par divers bailleurs de fonds dont le Venezuela, Les Orangers hébergera désormais environ 1 000 familles. D´après Arcindo Santos, spécialiste en développement urbain à la BID, l'administration du président Michel Martelly espère y implanter une communauté à revenu mixte afin d'éviter la création d'un bidonville.

Le projet, qui avait initialement été destiné à fournir des logements de transition, a été confronté à des obstacles de mise en œuvre tels que le manque de clarté sur la propriété foncière. Une fois cette ques-tion résolue, les autorités haïtiennes ont modifié la portée du projet. Le nouvel objectif était de construire des maisons permanentes avec un accès aux services

de base. Par ailleurs toutes les unités ne seraient pas forcement situées dans la zone sinistrée. Des centai-nes d'autres logements devraient donc être bâtis près de la ville de Caracol, à proximité de l'endroit où est construit le parc industriel financé par la Banque et l'USAID.

Sur les 400 maisons des Orangers, 140 ont été cons-truites par Food for the Poor, une organisation philanthropique basée en Floride qui a fait don de fonds nécessaires. Le reste des logements a été construit par des entreprises du bâtiment haïtiennes et choisies par le FAES (le fonds d´assistance écono-mique et sociale du gouvernement).

Au début de 2011 une petite quantité des fonds ont été utilisés pour aider le Ministère du tourisme à organiser une exposition sur le logement. Pendant l´évènement près de 60 fabricants et ONG ont exposé les différents modèles proposés pour répondre aux importants besoins du pays en matière de logement.

Le projet permet également de financer des services d'accompagnement social pendant 18 mois dans le but d'aider les familles lors de leur installation. Mais le programme leur offre surtout une formation de base et des possibilités pour augmenter leurs revenus et ainsi s´assurer de meilleures conditions de vie.

Comme le souligne Santos, le projet financera égale-ment la préparation du plan directeur pour l'expansion au nord de Port-au-Prince.

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Page 47: Rapport des progrès réalisés

Une équipe achève des travaux de construction à Les Orangers.

Page 48: Rapport des progrès réalisés

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Aller de l'avant

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Au cours des cinq dernières décennies pendant lesquelles la Banque a travaillé en Haïti, le pays a connu des débuts prometteurs mais aussi bien des dénouements déce-vants. Le pays reste, sans aucun doute, confronté à de redoutables obstacles pour son rétablissement et déve-loppement. Cependant ce rapport soutient qu'il y a bien des raisons d'être optimiste sur l'avenir d'Haïti.

Le pays fait tous les efforts nécessaires pour transformer la tragédie du séisme de 2010 en une occasion. Le gouver-nement s'est fixé en tant que priorité absolue la création d'emplois. Il veut par ailleurs faire passer le pays d´un statut de bénéficiaire d'aide à récepteur d'investissements. Parallèlement la mise en œuvre de la réforme éducative est aussi à la tête de l'agenda du gouvernement. Le rythme de la reconstruction s'accélère, du moins si l´on prend comme mesure la hausse des décaissements de la Banque. Alors que les sondages d'opinion suggèrent désormais que les Haïtiens ont plus de confiance en l´avenir qu´il y a un an, il semble que quel-que chose est en train de changer.

Haïti est sur le point de bâtir sur les bases instaurées tout au long de 2011. Après une année de planification et de préparation, 2012 verra l´accélération de plusieurs projets transformateurs en instaurant de nouvelles fondations

pour le pays. La première étape du Parc industriel de Caracol sera terminée et la société coréenne Sae-A ouvri-ra ses portes à des milliers de travailleurs. Une EDH renforcée commencera à remettre en état la centrale hydroélectrique de Péligre et débutera la modernisation du réseau de distribution électrique de Port-au-Prince. Au moins 75 écoles publiques seront construites ou réhabili-tées dans toutes les régions du pays pour accueillir des dizaines de milliers d'étudiants.

Toutes ces réussites seraient de bonnes nouvelles dans n'importe quel pays. Mais elles sont tout particulièrement encourageantes pour Haïti. Ces projets, tout comme d'autres efforts faits dans le pays pour reconstruire les infrastructures de transport ou développer les services d'eau et d'assainissement, témoignent de l'indéniable engagement de la BID en faveur du développement du pays à long terme.

Grâce à la générosité de ses pays membres, la Banque tient une position unique pour venir en aide à tous les haïtiens pour la mise en place d´un avenir meilleur. Les progrès ne seront pas évidents immédiatement. Néan-moins 2012 devrait offrir des résultats concrets, avec plus de personnes avec un emploi digne et plus d'enfants à l'école.

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Stratégie pays de la BID pour Haïti

Agustin Aguerre, Directeur du département pays pour Haïti à la BID

La réforme du système éducatif d'Haïti

Stimulation de la productivité agricole dans l'Artibonite

Desserte d'eau potable à Saint-Marc

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