20
Rencontres Apprendre à vivre dans un monde multiculturel Forum de Caux pour la sécurité humaine Confiance et intégrité dans une économie mondialisée Explorer le lien entre le personnel et l’universel Devenir initiateur de changement RAPPORT 2012 20 Rencontres internationales de Caux ontres internationales de C www.caux.ch

Rapport des Rencontres de Caux 2012

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Ce rapport couvre toutes les rencontres et les ateliers de la saison 2012, qui ont abordé des thèmes tel que le multiculturalisme, la sécurité humaine, l'éthique et le lien entre le changement global et personel.

Citation preview

Page 1: Rapport des Rencontres de Caux 2012

Rencontres Apprendre à vivre dans un monde multiculturel Forum de Caux pour la sécurité humaine Confi ance et intégrité dans une économie mondialisée Explorer le lien entre le personnel et l’universel Devenir initiateur de changement

RAPPORT20122012Rencontres internationales de CauxRencontres internationales de Caux

www.caux.ch

Page 2: Rapport des Rencontres de Caux 2012

Les Rencontres internationales sont organisées chaque année à Caux sur Montreux par CAUX-Initiatives et Changement et Initiatives et Changement International (I&C). CAUX-Initiatives et Changement, fondation suisse, est propriétaire du centre des rencontres de Caux et responsable de son fonctionnement. Elle est membre fondateur d’I&C. Ce rapport couvre toutes les rencontres et les ateliers de la saison 2012. Vous trouverez des informations complémentaires, ainsi que les discours, des podcasts, des vidéos et des photos sur le site www.caux.ch/2012

Editorial

Un été qui inspire à aller de l’avant 3

Apprendre à vivre dans un monde multiculturel

Apprendre à vivre avec «l’autre» 4Le «nouveau nous» demande un «nouveau moi»Les jeunes, acteurs de la société civile 5Dialogue pour tous

5ème Forum de Caux pour la sécurité humaine

Peut-on guérir les mémoires ? 6Restaurer la terre, restaurer les vies 7Les excuses australiennes à la génération voléeDe nouvelles directions pour la société

Confi ance et intégrité dans une économie mondialisée

Au-delà de la concurrence: pouvons-nous changer ? 8M. Heffernan sur la concurrence dans le monde des affairesRétablir la confi ance dans les banques 9Susan Rice parle de l’évolution des valeurs dans la fi nanceIntégrité et rentabilité – un modèle indien

Explorer le lien entre le personnel et l’universel

Transformer les motivations et les comportements 10Un voyage initiatique – Interview avec Khalil El-Masry 11

Devenir initiateur de changement

Formations par Initiatives et Changement 12Une semaine interculturelle 13Les motivations d’un organisateur

Journée offi cielle de la Fondation Caux 14

Caux Scholars Program 15

Autour des rencontres de Caux

Dans les coulisses: les bénévoles et les interns 16Paroles de bénévoles 17

Quelques chiffres sur les rencontres de Caux 2012 18

Initiatives et Changement International 19

Caux 2013 20

Editeur: Fondation CAUX-Initiatives et ChangementTextes: Adriana Borra, Marion Bouvier, Chris Breitenberg, Juerg Eberlé, Dorothea Endres, Louisa Meury, Andrew Stallybrass, avec d’autres soutiens Traductions: Elodie Bamowongo, Geneviève Beauregard, M. Bouvier, Maud Glorieux, Caroline Pollet-Gadenne, Daniel WermusPhotos: A. Borra, M. Bouvier, Paul Briggs, D. Endres, Hiroshi Ishida, Mbindyo Kimanthi, L. Meury, Pierre-Yves Moret, Dmitriy Pritulenko, Charlotte SawyerMise en page et impression: Brunner AG, Druck und Medien, 6110 Kriens, Suisse, Octobre 2012

2 RAPPORT DE CAUX 2012

SOMMAIRE

Page 3: Rapport des Rencontres de Caux 2012

pants, les bénévoles et les dona-teurs. Nous nous réjouissons de vous accueillir à bord de cette aventure.

Quand je repense avec gratitude à ce nouvel été à Caux, c’est un en-couragement pour aller de l’avant. Avec la vision des pionniers suisses, qui ont donné leurs biens pour offrir un espace de réconciliation à l’Europe et au monde après la Seconde Guerre mondiale. Puisse Caux toujours rester à la hauteur de leur vision et de leur sacrifi ce, en s’appuyant sur le travail accom-pli dans le passé. J’espère vous y rencontrer l’an prochain.

Dr. Omnia MarzoukPrésidente

Initiatives et Changement International

Un été qui inspire à aller de l’avant

Lorsque l’ancien Premier ministre australien Kevin Rudd a quitté le centre d’I&C cet été, il a affi rmé: «Je pense que l’esprit de Caux est bel et bien comme je le vois dans le visage et dans la vie des gens ici. C’est cette thématique constante de l’évolution personnelle qui per-met d’apporter des changements sociaux et mondiaux - facile à dire, diffi cile à faire ! Mais si on n’est pas rafraîchi comme par une oasis dans cette quête, on perd de vue à la fois l’esprit et la puissance de cette mission.»

Chaque été, Caux offre au monde une oasis pour ceux qui veulent tisser le lien vital entre changement intérieur et global. Cet espace offre une combinaison unique de réfl e-xion personnelle, de service et de discussion sur les enjeux mondiaux. Tout cela dans un milieu varié.

Cet été, Caux était nourri d’his-toires d’évolutions individuelles dé bou chant sur des transforma-tions plus vastes. Beaucoup de ces histoires sont inclues dans le rapport.

Mais à Caux, il ne s’agit pas seule-ment d’être inspiré par les histoires remarquables des initiateurs de changement, par la communauté multiculturelle ou par le décor des Alpes suisses. Comme I&C, Caux cherche à inspirer, mais aussi à équiper, à connecter les gens pour qu’ils puissent répondre aux be-soins mondiaux.

A Caux, j’ai rencontré un groupe de femmes qui développent des com-pétences d’artisans de paix. J’ai vu des banquiers et des investisseurs européens partager de nouvelles idées pour une croissance durable. J’ai entendu une délégation sud-sou-danaise forger des plans de bonne gouvernance. J’ai observé une équipe intergénérationnelle qui peaufi nait les outils de changement.

Tout cela n’aurait pas été possible sans des partenariats - nouveaux et anciens – avec le Gouvernement suisse, la Convention de l’ONU sur la lutte contre la désertifi cation, des entreprises, des universités du Royaume-Uni ou des USA. Rien n’aurait été possible sans les partici-

RAPPORT DE CAUX 2012 3

EDITORIAL

Page 4: Rapport des Rencontres de Caux 2012

Apprendre à vivre avec «l’autre»Cette rencontre était consacrée à quatre domaines prioritaires, tous dans la ligne des rencontres précédentes: repenser les attitudes et les motivations individuelles, questionner les déséquilibres du pouvoir, explorer le rôle de l’éducation et de l’apprentissage, et enfi n renforcer les relations au-delà des frontières.

Le «nouveau nous» de-mande un «nouveau moi»Combattre les clichés de l’immigration en instaurant un dialogue multiculturel calme et constructif.

Tanuja Thurairajah (Suisse/Sri Lanka) a évoqué le manque de confi ance

parmi les quelque quarante-sept mille Tamouls vivant en Suisse aujourd’hui. Elle envisage de créer un récit à partir de témoignages. Angelo Barampama, (Suisse/Burundi) professeur à l’Université de Genève a abordé l’histoire des migrations sur des milliers d’années en Afrique aus-trale et centrale, et a donné son expérience de ressortissant à la fois Africain et Suisse: «Nous devons d’abord nous tourner vers l’autre, reconnaître qu’il existe et lui

Mohamed Sini est vice-président de l’Association néerlandaise pour les or-

ganisations de volontariat et anc. mem bre de la Commission nationale pour l’UNESCO. Arrivé aux Pays-Bas comme immigrant, il s’est retrouvé confronté à des confl its inten-ses entre travailleurs migrants turques et marocains et la communauté d’accueil. La globalisation, a-t-il remarqué, a mené à une suspicion et à une attitude conservatrice encore plus grande envers les immigrants.

Il a souligné le besoin de chacun de déve-lopper son sens des responsabilités, d’ap-prendre le néerlandais et d’aider sa com-munauté à surmonter les barrières linguis-tiques. En contrepartie, le gouvernement doit apporter une meilleure éducation aux migrants, clé pour une bonne intégration. Mais le plus important a été la responsabi-lité de la société civile à «combattre l’image noire et blanche de la migration», de gar-der le dialogue interculturel effectif, con-structif et calme, d’aborder la peur de l’in-connu en se concentrant sur le développe-ment d’une compréhension mutuelle.

parler. Ce n’est qu’ainsi que nous pour-rons maintenir le multiculturalisme», a-t-il déclaré.

Pascale Steiner a parlé des différents pro-jets, mis en œuvre par la Commission fédérale pour les questions de migration, et destinés à favoriser l’intégration des migrants: en particulier les projets Speak out, Nice communes et la création du Fo-out, Nice communes et la création du Fo-out, Nice communesrum sur l’intégration des migrant(e)s. Co-rinne Ziegler, présidente de la Fédération suisse des clubs pour l’UNESCO a parlé

Denzil Nurse, citoyen britannique origi-naire des Antilles et qui a travaillé avec I&C Royaume-Uni dans le programme Espoir pour nos villes, a critiqué le rôle des médias. Selon lui, ils répandent sou-vent des stéréotypes, construisant ainsi des murs au lieu de rapprocher les com-munautés: «Musulman n’est pas synonyme de terroriste et tous les demandeurs d’asile ne mendient pas auprès de l’Etat.» Nous devons rechercher personnellement les circonstances détaillées des incidents et ne pas accepter les informations transmises par les médias comme des faits avérés,

En bref

La rencontre Apprendre à vivre dans un monde multiculturel: cultiver le po-tentiel de la société civile a eu lieu du tentiel de la société civile a eu lieu du tentiel de la société civile1er au 6 juillet. Il s’agissait du qua-trième volet de ce cycle qui s’inscrit dans la riche expérience d’I&C dans le domaine de la transformation des relations, de la facilitation du dia-logue et de l’instauration de la confi ance. Ce cycle s’intéresse en par-ticulier à la contribution des diaspo-ras dans la construction de la paix. La rencon tre a abordé les défi s actuels à travers des présentations et des mo-dules de formation.

Mohamed Sini

Denzil Nurse

des différentes initiatives locales que sou-tient son organisation. Des programmes tels que Quartiers academy et Quartiers academy et Quartiers academy Mixvox dans Mixvox dans Mixvoxlesquels elle a travaillé, visent à favoriser la participation de la société civile dans les domaines sociaux, culturels, profession-nels et politiques. Saliou Gueye, respon-sable des questions d’intégration à Lud-wigsburg (Allemagne), a déclaré: «Les migrants doivent prendre une part active dans ce processus d’intégration, pour que d’autres migrants puissent s’identifi er à eux et suivre leur exemple.»

a-t-il suggéré, pour conclure: «Ce que vous avez à dire compte, aussi insignifi ant que vous vous sentiez. Sortez de votre zone de confort et grandissez.»

4 RAPPORT DE CAUX 2012

APPRENDRE À VIVRE DANS UN MONDE MULTICULTUREL

Page 5: Rapport des Rencontres de Caux 2012

Les jeunes, acteurs de la société civileLa rencontre de cette année a été l’occasion pour une vingtaine de jeunes, refl étant la diversité culturelle en Europe, de participer à un atelier sur le dynamisme de la jeunesse.

Dialogue pour tousLancement du kit pour le dialogue interculturel du Conseil de l’Europe

Trois jeunes, Hakan Tosuner (Allema-gne/Turquie), Asma Soltani (France/

Tunisie) et Joël Hakizimana (Suisse/Bu-rundi), ont animé l’atelier autour des thèmes du pouvoir, de la participation à la citoyenneté et de l’identité. Chaque jour, les participants ont pu échanger sur les activités de leurs associations et sur leurs expériences en tant que membres de la société civile. Les membres de JUMA (Jeunes musulsmans actifs) ont évoqué le rôle que leur association joue dans le cadre du dialogue interreligieux et inter-culturel à Berlin et dans les médias alle-mands. Les membres de la section suisse du réseau ADYNE ont, quant à eux, pré-senté un projet visant à encourager la par-ticipation et l’intégration des jeunes d’ori-gine africaine en Suisse. Au terme de cette expérience, il a été proposé d’organiser d’autres ateliers de ce genre et de pour-suivre en même temps cette coopération à travers la nouvelle plate-forme des jeunes créée à Caux.

Denzil Nurse, de la Grande-Bretagne, et Christoph Spreng, de la Suisse,

ont présenté un nouveau kit pour le dia-logue interculturel, lancé lors de la confé-rence du Conseil de l’Europe des Organi-sations Non Gouvernementales Inter-nationales. Denzil Nurse et Christoph Spreng, représentants d‘I&C au Conseil de l’Europe, sont deux des auteurs de ce kit.

L’objectif de ce projet est de «fournir un manuel pratique et facile à utiliser». Face à la xénophobie montante, le kit s’efforce «d’introduire la cohésion sociale et pro-pose une approche sur les questions de diversité basée sur les droits humains». Il décrit d’abord une méthode pour établir le dialogue, puis fournit une liste de réfé-rences pour des recherches plus poussées sur le sujet.

RAPPORT DE CAUX 2012 5

Page 6: Rapport des Rencontres de Caux 2012

Peut-on guérir les mémoires ?Cette question était sous-jacente durant tout le Forum de Caux pour la sécurité humaine. Jackie Huggins, Daphrose Barampama et Janet Jerulo ont tenté d’y donner une réponse en l’abordant sous l’angle du pardon, lors d’une session plénière matinale.

La mémoire est par essence peu fi able, déclarait la responsable aborigène

australienne Jackie Huggins. Selon elle, nous avons des souvenirs collectifs, cer-tains heureux et d’autres qui témoignent de notre expérience, commune, de la perte et de la rédemption. Mais les souve-nirs sont toujours liés au présent et leurs

contours sont constamment redéfi nis. Pour comprendre où nous allons, nous devons d’abord savoir d’où nous venons. Ainsi, le fait qu’un gouvernement s’ex-cuse, comme l’a fait le gouvernement aus-tralien lors de la journée d’excuses natio-nale en 2008 pour le tort causé aux «géné-rations volées», est «un acte de recon nais-

En bref

Le 5ème Forum de Caux pour la sécu-rité humaine, du 8 au 15 juillet, a ras-semblé 300 personnes du monde en-tier – politiques, diplomates, scien-tifi ques et responsables d’ONG. L’objectif de cette session est de mettre en place un cadre d’apprentis-sage focalisé sur les besoins humains fondamentaux et de promouvoir des collaborations entre la société civile, les institutions multilatérales et les gouvernements. Elle a mis en avant les relations entre les cinq aspects de la sécurité humaine: la bonne gouver-nance, le travail de mémoire, le déve-loppement durable, l’économie in-clusive et le dialogue interculturel.

sance, de justice et de guérison des mé-moires qui est fondamental pour les abo-rigènes mais aussi pour l’ensemble des Australiens». «Une fois que les individus appréhendent leur vérité, un vrai dialogue est possible,» a-t-elle ajouté.

Daphrose Barampama, d’origine burundai-se et devenue suissesse, a rappelé que par-donner est un processus. Les Cercles de paix, qui réunissent les victimes et les agresseurs pour les faire dialoguer, fournissent, selon elle, un moyen de surmonter la haine et la colère qui divisent les individus. Un jour, une participante d’un cercle lui a dit: «Je suis réellement soulagée que vous reveniez pour nous aider à nous libérer de ce qui pèse tellement lourd sur nos cœurs».

Selon Janet Jerulo, avocate des droits hu-mains présente lors des soulèvements post-électoraux au Kenya en 2007-2008, le pardon est crucial pour la guérison des mémoires. «Ce n’est que par le pardon que l’on considère l’autre comme son égal». Elle est convaincue que des excuses, comme celles du gouvernement austra-lien, auraient changé la donne au Kenya. Elle a conclu: «Des excuses peuvent trans-former toute une société».

Janet Jerulo (à gauche) et Daphrose Barampama

Un groupe de discussion

6 RAPPORT DE CAUX 2012

FORUM DE CAUX POUR LA SÉCURITÉ HUMAINE

Page 7: Rapport des Rencontres de Caux 2012

De nouvelles directions pour la société

Mohamed Sahnoun, fondateur et pré-sident du Forum de Caux pour la sécurité humaine. «Une des contributions signifi -catives du Forum de Caux est le concept de coalition des consciences. Celle-ci peut rassembler dans des partenariats des per-sonnes intègres et qui ressentent de la compassion pour combattre l’impact cor-rupteur de la convoitise et les luttes de Mohamed Sahnoun

Restaurer la terre, restaurer les vies

Luc Gnacadja, secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies contre la désertifi cation, a orchestré la journée inti-tulée Restaurer les terres, restaurer les vies.«Nous devons augmenter la production alimentaire de 50% d’ici 2030.» a-t-il dé-claré. Selon lui, il n’y a qu’une solution possible: «Nous pouvons restaurer plus de deux milliards d’hectares de terres dégra-dées. Nous pourons le faire si nous inves-tissons dans les individus, particulière-ment dans les zones arides du monde.»Des responsables politiques, des scienti-fi ques, des agriculteurs, des représentants des Nations Unies et des ONG, ainsi que des militants de tous les continents ont participé à cette discussion pour partager leur expérience.

Le pardon d’Australie à la «génération volée»

Kevin Rudd, député et ancien premier ministre australien s’est exprimé aux côtés de deux représentants des aborigènes aus-traliens. Ils sont revenus sur les excuses publiques présentées en 2008 aux généra-tions volées d’enfants aborigènes séparés de force de leurs familles. «Parfois, dans l’histoire d’un peuple, la vérité n’est pas une mauvaise stratégie», a déclaré M. Rudd. En faisant référence aux autres processus de guérison des blessures de l’histoire dans lesquels Caux a été impliqué, il a ajouté: «Tout est possible si l’on sait ce que l’on veut. Ce lieu est une source d’inspiration. Ne sous-estimez pas le pouvoir que vous avez en tant que membre de la société ci-vile. Avec le temps, vous pouvez soulever des montagnes.»

Des activistes de tous les continents

Daryle Rigney, doyen de l’initiative Indigenous Strategy and Engagement à la Flinders University, Jackie Huggins, qui était co-présidente de Reconcilia-tion Australia et Kevin Rudd MP (de gauche à droite).tion Australia et Kevin Rudd MP (de gauche à droite).tion Australia

pouvoir. Elle est capable de donner une autre orientation à la société, de nouvelles directions, dans l’objectif de créer des po-litiques créatives et novatrices.»

RAPPORT DE CAUX 2012 7

Page 8: Rapport des Rencontres de Caux 2012

Au-delà de la concurrence: pouvons-nous changer ?«Nous sommes tous rassemblés ici sous l’égide d’I&C. Je ne trahis pas un secret en affi rmant Yes we can ! Après tout, si nous ne croyions pas au changement, nous ne serions pas là», affi rmait Margaret Heffernan.

Margaret Heffernan, entrepreneure et auteure renommée, a ouvert la

rencontre. Elle a appelé à «construire un univers parallèle dont la créativité, l’hon-nêteté, l’énergie et l’attitude bénéfi que se-raient si convaincants qu’il exercerait une attraction sur tout le reste.»

L’argent avait le potentiel pour rompre le contrat social, a-t-elle averti. «Lorsque nous attachons de l’importance aux per-sonnes, l’argent passe au second plan – et lorsque nous attachons de l’importance à l’argent, c’est le contraire.» Elle a ensuite abordé la question de l’excès de pouvoir. «Les structures qui le concentrent à leur sommet, créent des conditions dans les-quelles tout le monde porte le regard vers le haut, tandis que peu regardent autour», a-t-elle expliqué.

Elle a ensuite fait le constat que «la concur-rence infl uence notre sens de l’interdé-pendance et des liens que nous entrete-nons. L’hyper-concurrence crée des conditions qui favorisent la fraude et tuent la coopération. Si la valeur de réfé-rence d’une institution saine allait de pair

avec les personnes qui disent la vérité, beaucoup de choses changeraient. La qua-lité de la dissidence qu’une organisation provoque serait alors une garantie de bonne santé.» Mme Heffernan a conclue: «Nous devons réfl échir comment susciter

Margaret Heffernan avec un participant japonais

En bref

L’objectif de la rencontre Confi ance et intégrité dans une économie mondiali-sée (TIGE), qui s‘est déroulée du 17 au 23 juillet, est de restructurer l’éco-nomie pour la recentrer sur l’éthique et les valeurs plutôt que sur le profi t. La rencontre a abordé ces thèmes se-lon différentes perspectives et à tra-vers d’exemples concrets d’initiatives commerciales basées sur des valeurs. Les orateurs ont rappelé que la construction d’un monde durable et équitable repose sur la responsabilité personnelle, l’éthique et la transpa-rence.

le meilleur des autres. Pas pour les inquié-ter, ni pour nous donner bonne con-science, mais pour réparer notre monde. Le problème n’est pas l’ignorance, mais la cécité volontaire.»

8 RAPPORT DE CAUX 2012

CONFIANCE ET INTÉGRITÉ DANS UNE ÉCONOMIE MONDIALISÉE

Page 9: Rapport des Rencontres de Caux 2012

Rétablir la confi ance dans les banques«Nous avons perdu de vue nos valeurs, – au pluriel – au moment où l’accent est mis sur les valeurs fi nancières», a déclaré Lady Susan Rice, directrice générale du Lloyds Banking Group en Ecosse. Elle est la première femme en Grande Bretagne à diriger une banque nationale, la plus grande du Royaume-Uni.

Selon Susan Rice, l’avenir du secteur bancaire repose sur la capacité à réta-

blir la confi ance, l’intégrité et la probité.

Le Chartered Bank Institute en Ecosse, le Chartered Bank Institute en Ecosse, le Chartered Bank Instituteplus ancien institut bancaire du monde, a récemment réalisé et promu l’initiative Professional Standards Board, présidée par Susan Rice. Début juillet a été lancée la Norme pour les banquiers professionnels, qui établit les valeurs, les attitudes et les comportements fondamentaux, ainsi que les compétences et les connaissances que doit posséder toute personne travaillant dans le secteur bancaire. Selon la respon-sable du groupe Lloyds, il s’agit d’un «signal fort, émis au plus haut niveau, au sujet des changements qui devraient avoir lieu» et ce, dans le but de restaurer la confi ance, la sécurité et la fi erté. «Nous estimons que la confi ance devra passer aussi bien par les individus que par des changements structurels», a-t-elle conclu.

Lady Susan Rice

Suresh Vazirani

Intégrité et rentabilité – un modèle indienLe patron de Transasia Bio-medicals, leader sur le sous-continent dans l’industrie du diagnos-tique, a fondé son entreprise sans mettre de côté ses principes.

Suresh Vazirani a grandi dans un camp de réfugiés. Il a créé Transasia, une

des grandes entreprises indiennes en tech-nologie médicale. Le capital de départ de l’entreprise était de 250 roupies, le mon-tant minimum nécessaire pour l’inscription au registre du commerce. Depuis lors, Trans-asia est devenu un modèle. Par exemple, la législation indienne ne prévoit pas de rap-pels de produits, mais Transasia en a rap-pelé certains malgré le coût que cela en-gendrait. Les clients ont montré, par leur confi ance et leur fi délité, que cette gestion basée sur des principes forts était gratifi ante.

La philosophie de Transasia se refl ète aussi dans les relations avec les employés,

qui bénéfi cient de la sécurité sociale, tout comme leurs familles. Ils peuvent obtenir des crédits étudiants, ce qui contribue à lutter contre le système de caste.

Suresh Vazirani souhaite suivre le principe de Mahatma Gandhi: «Vivre simplement et élever son esprit». Selon lui, les entre-prises doivent se considérer comme étant les garantes de la richesse de la société et non comme les propriétaires. Sa mission est de fournir des soins de santé abor-dables. Transasia offre des produits tech-nologiques simplifi és à moindre coût de main d’œuvre. «Peut-être que je ne le verrai pas de mon vivant, mais le com-merce honnête est possible en Inde.

Je suis convaincu que nous arriverons un jour à éradiquer la corruption», a-t-il déclaré.

RAPPORT DE CAUX 2012 9

Page 10: Rapport des Rencontres de Caux 2012

Transformer les motivations et les comportementsDepuis plus de 70 ans, I&C est convaincu que la transformation des motifs et des attitudes personnels est un ingrédient essentiel pour l’évolution du monde. Les participants ont exa-miné ce que cela signifi e dans la société actuelle.

Chaque matin, des individus présentaient un moment vécu qui les a incités à

entreprendre une action avec un impact global. Un père a eu la force de protester sur la place Tahrir, car il s’était débarrassé de sa peur de la politique lors d’une ba-taille juridique pour la garde de son fi ls. Une jeune Canadienne a raconté comment elle s’est libérée en pardonnant à son ex-petit ami abusif; ce lui a permis de s’enga-ger activement dans la promotion du commerce équitable au Népal. Tous ont été capables de briser les barrières de peur et de transformer le jugement en curiosité.

Au début de la semaine, les participants se sont penchés sur l’histoire de Caux et d’I&C. Puis, ils ont proposé des ateliers et des dialogues, qui se transformaient l’après-midi en petits groupes de discus-sion sur des projets individuels.

Le format très souple de la rencontre lui a conféré un caractère unique. Les ateliers couvraient une grande variété de sujets: musique, richesse, situation économique, homophobie, préjugés ...

L’intimité de petits groupes a permis aux participants de sonder en profondeur des sujets personnels. Au cours de la séance plénière de clôture, une jeune Rwandaise a parlé de la honte qu’elle a vécu avant de venir à cette rencontre parce qu’elle en

voulait tellement à Dieu et à ses compa-triotes rwandais pour le génocide qui a fracturé son pays. Grâce au dialogue et la possibilité d’entendre et d’être entendue, elle a trouvé la force de pardonner.

En bref

La première rencontre Explorer les li-ens entre le personnel et l’universel a eu ens entre le personnel et l’universel a eu ens entre le personnel et l’universellieu du 25 au 31 juillet. Une équipe internationale et intergénérationnelle a permis aux participants d’embar-quer pour un voyage de découverte, d’exploration des processus et des pratiques de transformation – à tra-vers les expériences des individus, de leur communauté, de leur lieu de tra-vail et de leurs sociétés. La rencontre s’est articulée autour de réfl exions personnelles, de sessions plénières quotidiennes, d’expériences indivi-duelles, de discussions de groupes et d’ateliers menés par les participants.

10 RAPPORT DE CAUX 2012

EXPLORER LE LIEN ENTRE LE PERSONNEL ET L’UNIVERSEL

Page 11: Rapport des Rencontres de Caux 2012

Un voyage initiatique

Khalil El-Masry, Egyptien, est venu à Caux pour la troisième fois. Il a expliqué son combat pour obtenir de droit de visite de son fi ls.

Pourquoi avez-vous choisi de participer ?Il était très important pour moi d’ap-prendre à connaître l’approche d’I&C, ses méthodes et son infl uence.

Vous avez partagé votre expérience. Pour-quoi était-ce important pour vous ? Je pense qu’il est important de montrer que des expériences perçues comme néga-tives peuvent s’avérer être les plus belles choses qui puissent nous arriver ! Je vou-lais aussi permettre aux autres de mieux me connaître. Cela m’a permis de créer des liens forts et de me sentir intégré dans le réseau d’Initiatives et Changement.

Quel est le lien, selon vous, entre change-ment personnel et changement universel ?Je pense qu’il s’agit d’un voyage initia-tique, qui peut commencer par intérêts per-sonnels, visant à atteindre des objectifs individuels. Ce voyage passe par la prise de conscience que le personnel et l’universel sont intimement liés et que le changement personnel se répercute sur l’universel.

Où ce voyage vous a-t-il mené pendant la rencontre ?J’ai appris à connaître d’autres personnes qui cheminaient à mes côtés. Chaque histoire individuelle est une source d’inspiration et nous renforce dans nos divers combats.

RAPPORT DE CAUX 2012 11

EXPLORER LE LIEN ENTRE LE PERSONNEL ET L’UNIVERSEL

Page 12: Rapport des Rencontres de Caux 2012

Formations par Initiatives et ChangementCette semaine a proposé une palette d’ateliers organisés par les animateurs des program-mes d’I&C à travers le monde.

Cette session était probablement la plus multilingue de l’été, puisque

l’espagnol et le portugais étaient à l’hon-neur sur le podium et que l’Afrique fran-cophone était largement représentée. Lors de la soirée de clôture, 18 Australiens se sont rassemblés sur la scène pour chanter à l’unisson ; puis l’un d’entre eux, un aborigène, nous a offert un aperçu de sa culture avec son instrument traditionnel. L’équipe était composée de 12 personnes provenant de 11 pays.

Les Artisans de paix, un réseau mondial de femmes travaillant dans divers continents à travers les Cercles de paix, organisaient deux ateliers. Ces Cercles sont un outil simple mais effi cace pour discuter du rôle

des femmes dans la résolution de con fl its,dans leur foyer aussi bien que dans leur communauté. Le second module a formé de nouvelles animatrices, venues d’Aus-tralie, du Burundi, de Colombie, d’Israël, de Nouvelle-Zélande, d’Ukraine, de la Suisse, de Suède et du Zimbabwe.

L’atelier intitulé Renforcer les liens entre les communautés s’est basé sur le travail les communautés s’est basé sur le travail les communautésd’I&C à Richmond, en Virginie (USA). Il encourage des conversations honnêtes sur la question raciale, la réconciliation et la responsabilité.

Au cœur du leadership était tiré d’une formation offerte depuis sept ans aux diri-geants d’entreprises à Asia Plateau, en Inde.

Fondations de la liberté s’inspirait des méthodes développées par cette ONG, basée en Ukraine, pour encourager l’im-plication sociale des jeunes au Royaume-Uni ainsi qu’en Europe orientale.

Le cours Life Matters (questions de vie) Life Matters (questions de vie) Life Mattersa construit depuis 15 ans un réseau de jeunes dans la région Asie-Pacifi que.

Les membres du réseau Renewal Arts (Arts pour le renouveau) ont exploré le rôle des arts pour renforcer la paix à travers des ateliers créatifs et des conver-sations. Les animateurs ont aussi agré-menté les plénières avec de la musique et des dessins.

12 RAPPORT DE CAUX 2012

DEVENIR INITIATEUR DE CHANGEMENT

Page 13: Rapport des Rencontres de Caux 2012

En bref

La rencontre Devenir initiateur de changement, qui a eu lieu du 2 au 8 août, s’appuie, à travers des ateliers et des sessions plénières, sur les meil-leures initiatives et les meilleurs for-mateurs du réseau international d’Initiatives et Changement. Partant de la longue expérience d’I&C pour créer des réseaux dans le monde entier, la rencontre a mis l’accent sur les éléments qui sont au coeur d’un réel changement : la vo-cation, le caractère, les capacités et l’engagement. Cette rencontre a réuni les formateurs les plus expérimentés d’I&C et s’est articulée autour de formations qui ont fait leurs preuves au fi l des années.

Angela Starovoytova (Ukraine) et Anna Pozogina (Lettonie), modératrices de l’atelier donné par Fondations pour la liberté. Il promeut la gouvernance responsable et renforce l’engagement social de jeunes au Royaume-Uni et en Europe de l’est.

Jose Carlos Leon Vargas, originaire du Mexique, est le coordinateur de la semaine de formation.

Quels ont été les moments forts de cette semaine ?Grâce à la fabuleuse équipe d’interprètes et encouragés par les organisateurs, les participants ont pu parler dans leur langue et partager leurs idées et leurs expériences avec plus de confi ance et d’émotions.

Les plénières matinales étaient fantas-tiques. Les orateurs avaient une grande expérience dans la stimulation du change-ment et l’instauration de la paix. Ils ont partagé avec le public certains éléments clés pour qu’il puisse devenir initiateur de changement.

Etes-vous satisfaits de la participation et des résultats ?Les participants ont établi des liens entre les initiatives du monde entier. Nous

avons réuni 130 participants venant de plus de 30 pays, âgés de 20 à 93 ans. Dans un monde où la diversité est toujours re-mise en cause, cette rencontre était un bel exemple de convivialité intergénération-nelle, inter-religieuse et internationale.

Qu’ont appris les participants lors de ces formations ?Les participants ont été formés sur les techniques, les outils et les méthodes uti-lisées au sein d’I&C pour promouvoir la transformation des confl its, le leadership, et le changement personnel, le dialogue interculturel et l’éthique.

Avez-vous un message à transmettre à nos lecteurs ? J’aimerais encourager les militants et les artisans de paix et du développement à venir aux Rencontres de Caux en 2013. C’est à Caux qu’ils pourront voir un lien plus clair entre le changement personnel et le changement universel, un élément

Jose Carlos Leon Vargas

qui est actuellement absent de la plupart des politiques internationales.

Tout effort visant à améliorer la qualité de vie doit replacer l’individu au centre. C’est à travers le changement dans les cœurs et des comportements que l’on peut envisager un développement du-rable. A Caux, cet aspect qualitatif existe et rend les politiques publiques, les initia-tives privées et les projets sociaux plus hu-mains.

Une semaine interculturelleLes motivations d’un organisateur

RAPPORT DE CAUX 2012 13

Page 14: Rapport des Rencontres de Caux 2012

Un accueil chaleureux pour les invités d’Initiatives et ChangementDimanche 8 Juillet, la Fondation Caux a invité ses partenaires et amis à la traditionnelle Journée offi cielle, avec des orateurs remarquables.

La Dr. Omnia Marzouk, présidente d’Initiatives et Changement Interna-

tional, a accueilli les invités et les visiteurs, en déclarant: «I&C est un mouvement mondial réunissant des personnes de cultures et d’origines très diverses, qui se sont engagées à transformer la société par des changements dans les mobiles et les comportements humains. A commencer par les leurs.» Antoine Jaulmes, président de la Fondation, a retracé l’histoire du centre et le rôle joué dans plusieurs pro-cessus de réconciliation. Il a également décrit certaines initiatives nées à Caux, en rappelant que les efforts faits par I&C et les personnes présentes pouvaient aller très loin: Caux offre des clés pour les in-dispensables changements, a-t-il affi rmé.

Les hôtes étaient ensuite invités à partici-per à une étude de cas, à écouter une pré-sentation du Forum de Caux pour la sé-curité humaine, ou à une visite guidée de l’ancien Caux-Palace.

La deuxième partie de la journée a été in-troduite par l’ambassadeur Claude Alter-matt, au nom du Département fédéral suisse des Affaires étrangères (DFAE). Il a remercié le Forum et I&C pour leur coo-pération avec le DFAE, qui a débuté en 2005 avec un projet au Burundi et qui

continue depuis lors. Il a décrit Caux comme «un havre de paix et d’inspira-tion» et a salué «la coopération fructueuse» entre son ministère et «l’approche inter-personnelle et de terrain» d’I&C.

Micheline Calmy-Rey, professeure et an-cienne présidente de la Suisse, a ensuite donné une conférence sur le dialogue au

service de la sécurité humaine. Elle a ex-pliqué que la diplomatie suisse était restée fondée sur le dialogue dans tous ses efforts à travers le monde, et que ce dialogue était indispensable dans la recherche de solu-tions pacifi ques dans les confl its. «La con-fi ance est un facteur clé, a-t-elle conclu, et dans la confi ance, j’inclus les relations inter-personnelles, la discrétion et la tradition.»

Micheline Calmy-Rey, professeure et anc. présidente de la Confédération, parle avec des participants du Myanmar

L’ambassadeur suisse Claude Altermatt avec un invitéUn public conquis

14 RAPPORT DE CAUX 2012

JOURNÉE OFFICIELLE DE LA FONDATION CAUX

Page 15: Rapport des Rencontres de Caux 2012

Les Caux Scholars dans les médias

En bref

Depuis 1991, plus de 320 étudiants venus de quelque 86 pays ont parti-cipé au Caux Scholars Program qui a lieu chaque année. Le programme offre aux étudiants des outils d’analyse et des compé-tences en résolution de confl its à tra-vers de cours théoriques, l’interaction avec les étudiants venus d’autres hori-zons et la participation aux rencontres de Caux. Ils se concentrent sur la dimension éthique et spirituelle de la construction de la paix et sur les rela-tions entre la transformation indi-viduelle et les changements dans le monde. Pour plus d’informations:www.cauxscholars.org.

Le directeur académique du Caux Scholars Program (CSP) est M. Carl Stauffer, profes-seur assistant d’Études du développement et justice à l’Eastern Mennonite University (USA). Il a travaillé dans le domaine de la justice réparatrice et de la réconciliation. Il a passé 16 ans en Afrique, vécu dans 20 pays et dispensé de nombreuses formations.

Pourquoi avez-vous accepté le défi de devenir directeur académique ?J’ai quitté le terrain dans le but d’ensei-gner, poussé par la profonde conviction et la volonté de former l’opinion et le cœur d’étudiants à l’excellence en matière d’édi-fi cation de la paix. La découverte du CSP et de d’I&, et l’espace qu’ils accordent à la transformation personnelle et universelle, était une occasion que je ne pouvais pas laisser passer.

Selon vous, quel rôle la transformation personnelle joue-t-elle dans l’édifi cation de la paix ?L’apprentissage transformateur n’a lieu que lorsque l’expérience personnelle at-teint notre être intérieur, et que nos pas-sions, nos motivations et nos désirs les plus profonds sont exaltés. C’est ce que nous visons à renforcer. En fi n de compte, notre pratique ne sera qu’à la mesure de la vision personnelle et de l’espoir que nous entretenons. Sans force morale profonde au niveau personnel et spirituel, les per-sonnes animées des meilleures intentions

se brûlent les ailes et abandonnent cette mission vitale. Si nous souhaitons que notre impact dure sur plusieurs généra-tions, nous, bâtisseurs de paix, devons faire preuve d’une constante capacité d’adaptation.

Êtes-vous satisfait de l’évolution du programme ces dernières années ?Le CSP a mûri et étendu sa vision et sa mission. Il a conservé son précieux melting-pot d’étudiants brillants, éner-giques, ayant l’envergure de meneurs. Nous avons un groupe étonnant d’anciens élèves qui poursuivent des entreprises sociales transformatrices aux quatre coins de la planète.

Quels sont les défi s du programme ?Le fi nancement reste notre plus gros défi . Il limite la diversité et les mises en situa-tion que nous aimerions proposer aux étudiants. Il serait également extrême-ment utile de pouvoir accorder davantage de bourses à des étudiants n’ont pas les moyens d’y participer.

Carl Stauffer avec une étudiante in-dienne

Qu’est-ce qui vous a marqué cette an-née ? Ma mission était de veiller à ce qu’une communauté cohérente et unie d’appren-tis se forme. Ils ont bien réussi en tant qu’équipe – que ce soit lors des exercices de confi ance, du réseautage lors du Fo-rum pour la sécurité humaine, ou prépa-rer une soirée de divertissement. A leur arrivée, ils avaient soif d’apprendre et de repousser leur horizon. Trente jours plus tard, c’est une nouvelle série de jeunes lea-ders pacifi stes qui est «descendue de la montagne» pour regagner le monde. Nous les saluons !

Riviera -Chablais24heures | Jeudi 26 juillet 2012

L’IndienNikhil Vazirani (21 ans) veutrapprocher sonpays et le Pakistan.

fuir le Pakistan. Aujourd’hui, nos pulation, à Tunis. C’est là qu’il ales organisations internationales,

U

Caux-InitiativesetChangementvadiplômervingtnouveauxartisansde lapaix.Envingtans, la fondationaformé400étudiants

Rencontres internationales

Ils apprennent à résoudreles conflits dans lemonde

LaMorgienneLucyLinder (25 ans),premièreSuissesse aux«CauxScholars».

Amir Kanergi (24 ans) s’attelle à rétablirla démocratie enTunisie, sonpays.

Cet article (24heures du 26 juillet 2012) peut être lu sur www.caux.chfuir le Pakistan. Aujourd’hui, nos

deux peuples ont gardé une cul-ture identique, mais nos deuxEtats s’obstinent à faire de nousdes ennemis. A mon retour enInde, j’entends agir auprès deno-tre gouvernement et desmédias.»Dans cebut,Nikhil Vazirani appli-quera ce qu’il a appris à Caux,grâce à desméthodes de réconci-

pulation, à Tunis. C’est là qu’il apuisé sa motivation à venir àCaux, afin de pouvoir travaillerplus efficacement au rétablisse-ment démocratique en Tunisie.«Après vingt-trois ans de dicta-ture, notre nouveau gouverne-ment manque d’expérience. Ilfaut lui laisser le temps d’appren-dre.» LeTunisienveutdonc s’acti-

les organisations internationales,les universités et l’économie, en-tre autres.»

A Caux, les vingt étudiants quiachèvent ces jours leurs cours ap-pliqués de résolution des conflitsrêvent de marcher sur les pas deKahlil. Ils proviennent de 15 pays,de la Colombie à la Birmanie, enpassant par la Bosnie ou leKenya.

Caux-InitiativesetChangementvadiplômervingtnouveauxartisansde lapaix.Envingtans, la fondationaformé400étudiants

peut être lu sur www.caux.ch

RAPPORT DE CAUX 2012 15

CAUX SCHOLARS PROGRAM

Page 16: Rapport des Rencontres de Caux 2012

Dans les coulisses: les bénévoles et les internsLes rencontres de Caux fonctionnent presque intégralement grâce aux bénévoles et aux interns. Bien que les participants rencontrent les organisateurs et les responsables des équipes de travail, ils n’ont pas nécessairement conscience du nombre de personnes qui travaillent en coulisse. Au total, 16 départements contribuent au bon fonctionnement du centre.

Cette année, 65 jeunes de 27 pays dif-férents sont venus à Caux pour pré-

parer les repas, faire les lits, travailler à la réception et aider dans les bureaux tout en suivant une formation. Ils ont entre 18 et 30 ans. Certains sont étudiants à l’univer-sité, d’autres sont de jeunes profession-nels; parmi les interns de 2012, il y avait un médecin et un employé de banque qui a quitté son poste dans la fi nance pour travailler bénévolement auprès d’I&C.

Les interns font partie intégrante de Caux depuis des années mais ce n’est qu’en

2009 que la formation a été intégrée. De-puis lors, environ 240 jeunes l’ont suivie, ce qui les a encouragé à revenir comme bénévoles, organisateurs de rencontres, comme assistants des chefs de départe-ments ou comme coordinateurs du pro-gramme. Rob Lancaster, qui a rédigé la proposition et qui a joué un rôle actif dans son organisation depuis, souligne qu’il s’agit d’une première expérience unique au sein d’I&C. «C’est un environ-nement multiculturel où l’on peut appro-fondir les valeurs et les principes sur les-quels reposent les relations de confi ance,

leur contour et leur fonctionnement. Je pense qu’il est rare d’avoir l’occasion de tisser des liens avec autant de personnes, et de poser des questions que l’on a très rarement l’occasion de poser».

Rob Lancaster a une vision à long terme pour le programme: «Nous voulons passer à l’étape suivante, essayer de soutenir acti-vement ceux qui ont suivi ce programme pour leur donner plus d’occasions d’ap-profondir cette expérience et pour leur donner les outils qui les aideront à mettre en œuvre leurs propres initiatives.»

16 RAPPORT DE CAUX 2012

AUTOUR DES RENCONTRES DE CAUX

Page 17: Rapport des Rencontres de Caux 2012

Paroles de bénévoles:Pourquoi je viens à Caux

Lynley Brophy est coordinatrice opérationnelle adjointe

Cleopadia Mohlaodi, responsable de la salle à manger

Simon Nelson est le plus jeune bénévole

Norvégien de 17 ans, Simon travaille dans l’équipe technique qui s’occupe de son et lumière dans les salles de conférence.

Comment es-tu arrivé à Caux ?Mes parents se sont rencontrés ici. Je ne sais pas combien de fois je suis venu: 6 ou 8 fois, peut-être. Je n’avais rien à faire quand j’avais 13, 14 ans, alors j’ai de-mandé à mon père ce que je pouvais faire et il m’a répondu de demander à aider à Caux. J’ai ainsi participé pour la première fois aux activités de l’équipe technique. L’année dernière, je me suis engagé à reve-nir trois ans de suite.

Apprécies-tu d’être le plus jeune béné-vole de Caux ?La plupart des gens me traitent comme si j’avais leur âge, donc c’est une bonne chose. Ils pourraient recruter des personnes plus jeu-nes que celles qu’ils recrutent actuellement. A mon avis, commencer l’apprentissage plus jeune est une bonne expérience. Cela peut aider à trouver sa voie plus tard. Cette ex-périence restera toujours gravée en moi, c’est quelque chose qu’on n’oublie pas.

Qu’est-ce qui t’a le plus touché à Caux ?Les gens – vous rencontrez des gens d’une multitude de pays. J’ai probablement ren-

contré plus de 50 nationalités. Entendre leur histoire aux réunions plénières, leur parler à table à l’occasion des repas, donne un point de vue différent sur tout.

Cleo est étudiante en développement de l’enfant à l’université en Afrique du Sud. Bien qu’elle se plaise à Caux, son travail auprès des enfants de son pays lui manque.

Comment avez-vous rejoint Caux ?Je suis venue grâce au programme des in-terns en 2010, et j’ai commencé à travail-ler l’an dernier. Je suis bénévole pour I&C Afrique du Sud. J’y ai créé un Cercle de paix avec des adolescents en vue de ren-de paix avec des adolescents en vue de ren-de paixforcer leurs compétences.

Lynley s’engage avec Initiatives et Change-ment depuis 1992 et est assistante sociale en Nouvelle-Zélande.

Comment êtes-vous arrivée à Caux ?Je suis venue pour la première fois il y a vingt ans. J’étais à un carrefour sur le plan professionnel et un membre de ma famille m’a conseillé d’y aller. J’ai fait des études et acquis de l’expérience dans le do maine du travail social. Je pouvais compren dre le lien entre changement personnel et social. J’étais donc intéressée par les rencontres, mais je souhaitais aider. Ces trois dernières années, j’ai été chargée de veiller à ce que les dépar-tements qui participent au fonctionnement de la maison disposent de ressources suffi -santes et accomplissent bien leur mission.

Pourquoi revenez-vous ?Caux a un rôle déterminant à jouer et je m’engage pour qu’il puisse le poursuivre, en prenant des responsabilités. J’aime ser-vir et, pour moi, la continuité des services contribue au fonctionnement de Caux.

Comment Caux vous a-t-il changée ?Je suis davantage sensible aux réalités et situations dans différents pays. C’est pourquoi je soutiens les initiatives de plu-sieurs amis que j’ai rencontrés à Caux. C’est un privilège et une expérience enri-chissante.

Comment Caux vous a-t-il changée ?On rentre chez soi plein de résolutions, d’espoir ou de passion, grâce aux temps de réfl exion. C’est ce qui change réellement une personne. Avoir une famille mondiale est très important; lorsque vous vivez dans une maison remplie d’amour et de com-munication, vous apprenez à vous adapter n’importe où. C’est ce qui m’a le plus changée.

RAPPORT DE CAUX 2012 17

Page 18: Rapport des Rencontres de Caux 2012

54%3%

10%

17%46%

Hommes RetraitésÉtudiantsEnfants Femmes

Qui est venu à Caux?

La Suisse est le La Suisse est le 2ème pays le plus 2ème pays le plus 2ème pays le plus représenté aprèsreprésenté aprèsle Royaume Uni le Royaume Uni le Royaume Uni

Séjour moyen:Séjour moyen:Séjour moyen:Séjour moyen:Séjour moyen:Séjour moyen: 100 nuitsnuitsnuits133’943943943 nuitées en toutnuitées en toutnuitées en toutnuitées en tout

Français 13%Allemand: 10%

Autres: 38%

Anglais: 39%Langue maternelleLangue maternelleLangue maternelleLangue maternelleLangue maternelleLangue maternelleLangue maternelleLangue maternelleLangue maternelleLangue maternelleLangue maternelleLangue maternelleLangue maternelleLangue maternelleLangue maternelleLangue maternelle

59 interprètes ont permis à chacun de

s’exprimer et de comprendre les

intervenants

83 nationalités différentes83 nationalités différentes83 nationalités différentes83 nationalités différentes83 nationalités différentes83 nationalités différentes83 nationalités différentes83 nationalités différentes83 nationalités différentes

Europe: 62%Afrique: 11%

Asie Moyen-Orient: 10%

Amériques: 11%

Océanie: 6%

Pourquoi sont-ils venus?Pourquoi sont-ils venus?Pourquoi sont-ils venus?Pourquoi sont-ils venus?Pourquoi sont-ils venus?Pourquoi sont-ils venus?Pourquoi sont-ils venus?

Pour travailler dans le centre 171

Pour se former 95

Pour les rencontres 884

Pour les activités des organisations partenaires 115

Merci aux bénévoles qui totalisent plus de 9000 heures de volontariat!

Ces chiffres sont basés sur les formulaires d’inscription et ne prennent en compte que les personnes qui sont restées au moins une nuit à Caux.

18 RAPPORT DE CAUX 2012

QUELQUES CHIFFRES

Page 19: Rapport des Rencontres de Caux 2012

I&C international: un nouvel élanInitiatives et changements (I&C) est un mouvement mondial rassemblant des hommes et des femmes de cultures et d’origines diverses, engagés dans une transformation en profondeur de la société, qui commence par eux-mêmes et repose sur le changement des motivations et des comportements.

Cet été, I&C a tenu une assemblée mon-diale qui a réuni plus de 100 personnes représentant le mouvement dans 43 pays. Elle a approuvé un cadre stratégique, un document de consensus rédigé par le ré-seau I&C visant à guider les efforts de l’organisation.

Le document éclaire et renouvelle les buts d’I&C: œuvrer pour un monde juste, paci-fi que et durable auquel chacun, en répon-dant à l’appel de sa conscience, apporte sa contribution personnelle; et sa mission: mett-re en contact les gens pour qu’ils puissent ré-pondre aux besoins du monde. Il concentre les efforts d’I&C sur trois thèmes:

La paix et la cohésion sociale en ren-forçant la confi ance et la réconcilia-tion au delà des divisions;

La bonne gouvernance à tous les niveaux en développant une culture de leadership basée sur l’intégrité morale, la compassion et le service désintéressé;

La justice économique et la durabilité écologique en inspirant la transfor-mation des mobiles et des comporte-ments.

Ces points constituent le fondement de la stratégie d’I&C depuis plus de 80 ans: une démarche personnelle (rechercher la

sagesse intérieure / commencer par soi-même / dialoguer dans la diversité / agir de manière ciblée) alliée à des initiatives pour changer les situations critiques. Ils marquent aussi une volonté collective de rassembler les ressources mondiales d’I&C pour un maximum d’impact. On en saura davantage sur ces actions spécifi ques durant l’année à venir, notamment en Inde et au Sud-Soudan.

I&C International est une ONG. Elle jouit d’un statut consultatif spécial auprès du Con-seil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), et d’un statut participatif aup-rès du Conseil de l’Europe à Strasbourg.

RAPPORT DE CAUX 2012 19

INITIATIVES ET CHANGEMENT INTERNATIONAL

Page 20: Rapport des Rencontres de Caux 2012

CAUX-Initiatives et ChangementBoîte postale 3909CH-6002 LucerneE-mail : [email protected] : www.caux.chTél. : +41 41 310 12 61Fax : +41 41 311 22 14

RencontresInternationales de Caux 2013

29 juin au 3 juilletBonne gouvernance

3 au 7 juilletGuérir les mémoiresDépasser le racisme, chercher l’équité, créer un un esprit collectif

7 au 11 juillet Dialogue sur la terre et la sécuritéPartager des expériences et créer des partenariats pour restaurer la terre, les vies et la paix

13 au 19 juillet Confi ance et intégrité dans une économie mondialiséeVers la justice économique et le développement durable

24 au 30 juillet Les enfants, acteurs de transformation de la sociétéLe rôle des enfants et des jeunes comme citoyens du monde

1 au 6 aoûtApprendre à vivre dans un monde multiculturel

7 au 12 aoûtAux sources de l’inspirationPartager ce qui transforme nos vies

Plus d’informations sur www.caux.ch

Initiatives et Changement International1, rue de Varembé, Boîte postale 3CH-1211 Genève 20E-mail : [email protected] Web : www.iofc.orgTél. : +41 22 749 16 20Fax : +41 22 733 02 67

CAUX 2013