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Rapport d’évaluation SGBV et Santé Maternelle et Infantile à Kananga, Kasai Central 03 – 14 Juillet 2017 Contacts: [email protected]

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Rapport d’évaluation SGBV et Santé

Maternelle et Infantile à Kananga,

Kasai Central

03 – 14 Juillet 2017

Contacts: [email protected]

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Sommaire

Liste des acronymes ................................................................................................................................................. 3 I – Introduction ........................................................................................................................................................... 5 I.1 – Contexte ............................................................................................................................................................... 5 I.2 – Objectif de la mission ..................................................................................................................................... 6 II – Composition de l’équipe, localisation et méthodologie ........................................................................ 6 II.1 – Composition de l’équipe ............................................................................................................................... 6 II.2 – Localisation de la mission .......................................................................................................................... 6 II.3 - Méthodologie utilisée: .................................................................................................................................... 6 III – Résultats de l’évaluation .................................................................................................................................7 III.1 – Prise en charge médicale et psychociale des survivants de violence sexuelle et autres VBG ................................................................................................................................................................................ 9 III.2 – Santé maternelle et infantile ................................................................................................................... 18 IV. Intervention MAGNA ....................................................................................................................................... 22 V. Conclusions .......................................................................................................................................................... 22 VI. Annexe : ............................................................................................................................................................... 23

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Liste des acronymes

ACF Action contre la Faim NU Nations Unies

ANJE Alimentation du Nourisson et du Jeune Enfant

ODD Objectifs Durables de Développement

AS Aire de Santé OMS Organisation Mondiale de la Santé

ASSP Accès aux Soins de Santé Primaire ONGI Organisation Non Gouvernementale Internationale

BCZ Bureau Central de Zone de Santé ONGL Organisation Non Gouvernementale Locale

BDD Base des Données PCIMA Prise en Charge Intégrée de la Malnutrition Aigue

CAC Cellule d’Animation Communautaire PEC Prise en Charge

CAO Cadre d’Accélération des Objectifs durables de développement

PEP Prophylaxie Post Exposition au VIH

CAPSEM Centre d’Action pour la Promotion Sociale de Masuika

PEV Programme Elargi de Vaccination

CDR Centrale d’Achats et Distribution des MEG

PF Planning Familial

CODESA Comité de Développement de Santé PFE Pratiques Familiales Essentielles

CPN Consultation Prénatale PNDS Plan National de Développement Sanitaire

CPS Consultation Préscolaire PNSR Programme National de Santé de la Réproduction

CRKa Coopérative Réveil Kasai PRONANUT Programme National de Nutrition

CS Centre de Santé PROSAP Promotion Sociale et Agropastorale Ngimbi

DPS Division Provinciale de la Santé RECO Relais communautaire

DTC Hep-Hib 3

Diphetérie Tetanos Coqueluche Hepatite Haemophilus influenza B, 3ème dose de vaccin

RRMP Réponse Rapide aux Mouvements de Populations

ECZ Equipe Cadre des Zones de Santé SANRU Santé Rurale

EDS Enquête Démographique de Santé SGBV Violence Sexuelle et celle basée sur le genre

FARDC Forces Armées de la RDC SIDA Syndrome d’Immuno Déficience Acquise

FMMDK Femmes Main dans la main pour le Développment du Kasai

SMI Santé Maternelle et Infantile

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FOSA Formation Sanitaire SMNE Santé de la Mère, du Nouveau-né et de l’Enfant

GPEPVS Groupe de Protection de l’Enfant et Prévention des Violence Sexuelle (police)

SNIS Système National d’information Sanitaire

GTPA Groupe de Travail Protection de l’Enfant SNSAP Surveillance Nutritionnelle, Sécurité alimentaire et Alerte précoce

IDP Personne Déplacée Interne SR Santé de la Reproduction

IEC Information Education Communication SSP Soins de Santé Primaire

IRA Infection Respiratoire Aigue SVS Survivant de Violence Sexuelle

IST Infections Sexuellement Transmissibles UE Union Européenne

Lizadeel Ligue de la Zone Afrique pour la Défense des Droits des Enfants, Etudiants et Elèves

UNFPA Fond de Nations Unies pour la Population

MAS Malnutrition Aigue Sévère UNTA Unité Nutritionnelle de Traitement Ambulatoire

MCZ Médecin Chef de Zone de Santé UNTI Unité Nutritionnelle de Traitement Intensif

MEG Médicaments Essentiels et Génériques VBG Violence Basée sur le Genre

MMR Maternité à Moindre Risque VDRL Venerien Desease Research Laboratory

MSF Médecin Sans Frontière VIH Virus de l’Immunodéficience Humaine

NAC Nutrition à Assise Communautaire ZS Zone de Santé

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I – Introduction

I.1 – Contexte

Depuis le mois d’août 2016, les provinces du Kasai ont été fortement touchées par une crise humanitaire générée par un conflit coutumier dans le territoire de Dibaya, dans la province du Kasai Central. Ce conflit, au départ causé par un mécontentement ayant conduit à l’assassinat du chef coutumier Kamuina Nsapu, a pris d‘ampleur jusqu’à devenir incontrôlé. Chaque groupe dans la region arrivait à se reclamer appartennant à Kamuina Nsapu même au delà des frontières du Kasai Central. La milice née de cette situation s’attaquait aux symboles de la nation (drapeaux, bureaux d’Etat, militaires, polices) dans une province traditionnellemente en opposition au pouvoir politique de Kinshasa. Une fois la milice créée, plusieurs jeunes (intellectuels et non) ont intégré le mouvement, une façon pour eux de révendiquer les inégalités socio-économiques. En majorité, il s’agit de jeunes que, une fois integrés ont été d’une part à la base de beaucoup d’incidents et d’autre part victime de la repression forte par les forces loyalistes. Les junes filles n’ont pas été épargées par le conflit: communément appelées „Ya Mama“, avec une entre 7 et 15 ans, elle sont fortement utilisées par la milice comme bouclier humain. Les témoignages des activistes de la société civile contactés ont confirmé que selon les croyances locales des miliciens, ces filles disposent des capacités surnaturelles à neutraliser les puissances mystiques des forces loyalistes. Pour cela elles sont placées en tête du groupe pour recueillir les balles qui sont tirées sur les miliciens. Ces filles demeurent souvent dans les camps de cantonnement établis en brousse par les miliciens et où elles sont susceptibles d’y subir toute forme de violence allant de viol simple, collectif à l’exploitation sexuelle. Pendant la crise qui a perduré pendant plusieres mois, beaucoup de maisons et cases ont été incendiées, plusieurs structures sanitaires pillées et des barrières de contrôle érigées sur certains tronçons par la milice (plus dans le territoire de Luiza et Kazumba) et sur d’autres par les FARDC. Sur ces postes de contrôle, au delà de toute la vérification, les passants se trouvent obligés de payer des sommes d’argent comme droit de passage. Le conflit a provoqué des deplacement massifs de la population dans dans les 3 Kasai. OCHA a estimé à envirron 1.3 milions les IDPs depuis le debut de la crise. Le Kasai Central n’a pas été immune de ce mouvement de déplacement, et le chef-lieux Kananga non plus. Cette dernière a été theatre des deplacement internes à la ville, avec certaines aires de santé de déplacements et autre d’accuel ainsi que des déplacements vers la brousse envirronante. Au niveau de Kananga, objet de l‘évaluation rapide, le retour commence à s’observer pour la population qui avait fuis les communes les plus touchées (Nganza, Katoka, Kananga). Ce retour se fait dans un contexte de crise économique sévère. Des mouvements de population venant de la province du Kasai continuent à être observés le long de la route nationale N°1 en direction de Kanaga ce qui risque d’affecter encore plus la crise dans la ville. Les tensions au Kasai ont provoqué une véritable crise humanitaire avec des besoins très severs dans presque tous les secteurs: économie, santé, protection, éducation, wash. En conséquence, la réponse devrait etre multisectorielle et bien coordonnée entre les différents acteurs d’urgence, transition et dévéloppement.

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I.2 – Objectif de la mission

La mission d’évaluation a eu pour objectifs: 1. Comprendre la situation et la crise himanitaire qui prévaut dans la province du Kasai

Central, plus spécifiquement à Kananga et ses environs, 2. Evaluer les besoins spécifiques de la population affectée par cette crise dans les

domaines de la prise en charge des survivants de violence sexuelle et autre SGBV, de la santé maternelle et infantile et de la nutrition1.

3. Identifier les actions à événtuellement mettre en place pour apporter une réponse en complément de celle fournie par d’autres acteurs.

II – Composition de l’équipe, localisation et méthodologie

II.1 – Composition de l’équipe

La mission a été réalisé par le Coordonnateur Medical et un infiermier superviseur de MAGNA, qui ont une solide connaissance du contexte du Kasai Central et surtout de Kananga.

II.2 – Localisation de la mission

La mission s’est déroulé du 03 au 14 juillet 2017 (12 jours) à Kananga dans 5 zones de santé su 6 que compte la ville2: ZS de Kananga, ZS de Tshikaji, ZS de Katoka, ZS de Ndesha et ZS de Lukonga.

II.3 - Méthodologie utilisée:

o Revue documentaire depuis Kinshasa (évaluations réalisées par d’autres ONGI, ONGL et agences des Nations Unies, bulletins d’information OCHA etc)

o Entretien semi-structuré avec le MCZ de chaque zone de santé o Entretien semi-strcuturé avec la Direction/prestataires de 5 strucutures sanitaires (une

par zone de santé) et observation directe des locaux. Le choix de ces structures a été fait en tandem avec les BCZ sur base de l’existence des conditions d’offre des soins plus ou moins acceptables.

Zone de santé Aire de santé Structure visitée ZS de Kananga Centre ville Hopital Jose Oudney

ZS de Tshikaji Kalemba Mulumba Centre de Santé de Reference Kalemba Mulumba

ZS de Katoka Sanga Nyembwe Centre de santé Luse Lua Nzambi ZS de Ndesha Kamupongo 1 Centre de santé Nkufulu

ZS de Lukonga Tudikolele Hopital Général de Reference Lukonga et Centre de Santé Tudikolele

o Entretiens avec les entités étatiques, voir la Direction provinciale de la Santé (DPS), le

PRONANUT et la DIVIGenre o Entretien semi-structuré avec des agences ONUsiennes (OMS, UNICEF), agents des ONG

internationales (MSF) et nationales (SANRU, CRKa, FMMDK, Lizadeel, CAPSEM, PROSAP) et avec la Police (GPEPVS).

1 Ce rapport, spécifiquement destiné à UNFPA, se refère suelement aux volets SGBV et Santé Maternelle et Infantile.

2 La ZS de Bobozo étant un campo militaire n’a pas été accessible.

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o Participation aux réunions de coordination humanitaire (GTPE, réunion d’information générale, cluster santé, ...)

Les outils SGBV utilisés ont été haronisés avec ceux partagés par UNFPA.

III – Résultats de l’évaluation

Selon les données partagées par la Division Provinciale de la Santé pour la ville de Kananga presque la moitié des aires de santé et 42% de la population (430.000 personnes) ont été affectées par le conflit depuis Aout 2016. Les deux zones de santé plus problematiques sont celle de Kananga ville et celle de Tshikaji. Dans cette dernière la population entière a été affectée par la crise et 75% des personnes se sont deplacés vers la foret envirronante. Au niveau des structures de santé, beaucoup d’entre elles ont fait l’objet de vol et pillage d’equippement et médicaments à plusieures reprises ainsi que de la fuite de la part du personnel sanitaire suite au conflit.

ZS Pop.

totale en 2017

Nbre Aire de Santé

Nombre d'AS

affectées

Proportion des AS

affectées

Nbre des menages affectés

Proportion des menages

affectés

Pop. totale estimée

affectée par le conflit

Proportion de la

population affectée

Pop. totale estimée deplacée

par ZS

Proportion de la

population déplacée

1 Bobozo 51 349 8 3 38% 3011 40,36 21 791 42 2 179 10 2 Kananga 298 266 19 10 53% 26195 57,31 154 487 52 15 449 10 3 Katoka 134 304 9 4 44% 2103 9,99 14 721 11 11 041 75 4 Lukonga 292 219 17 5 29% 12906 18,78 85 156 29 8 516 10 5 Ndesha 112 577 8 2 25% 2 931 24,61 24 673 22 18 505 75 6 Tshikaji 128 750 11 11 100% 17513 100,00 128 818 100 96 614 75,00

Total 1 017 465 72 35 49% 64 659 37,52 429 646 42 152 302 35,45

Legende: Foyers actifs avec déplacement des populations vers les abris en foret

Zones intermediaires: foyers de réfuges pour les populations déplacées avec risque potentiel de déplacement et virement au rouge

Les MCZ des 5 zones de santé visitées ont confirmé ces tendances et donné quelques détails additionnels. La zone de santé de Tshikaji a été le siège des graves atrocités avec installation des foyers dans l’AS Tshikaji et ses alentours avec comme conséquence des graves affrontements entre la milice et les FARDC causant beaucoup de tueries surtout à Nganza vers le mois de mars 2017. Quant au nombre des IDPs dans la Zone, le dénombrement et recensement est rendu compliqué du fait que les IDPs se trouvent exclusivement dans les familles d’accueil et pas dans des camps. Dans la ZS de Lukonga, c’est surtout la population des AS de Kambote, Musangilayi et Tshitulu qui s’est déplacés vers d’autres aires et zones de santé, tandis que les autres AS de la Zone ont plutôt accueilli des IDPs. La ZS de Ndesha a été une zone de déplacement et d’accueil. Les IDPs ont été accueilli en prévalence dans les AS de Musangilayi, Shatshikumba et Kamilabi. Dans la ZS de Kananga une partie de la population s’est déplacé vers d’autres ZS où en brousse lors des affrontements qui ont grandement frappé la zone.

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Afin de pouvoir avoir un aperçu général de l’impact de la crise sur le système de santé à Kananga, MAGNA a visité et s’est entretenue avec le staff sanitaire d‘un hôpital général de référence, 2 centres de santé de référence et 2 centres de santé dans 5 zones de santé de la ville. Le choix des structures a été fait ensemble avec les BCZS. Dans la zone de santé de Katoka, 2 aires de santé ont été fortement touchées par le conflit parmi lesquelles celle de Sanga Nyembwe touchée très sévèrement. Le centre de santé Luse Lua Nzambi de cette aire de santé a été presque totalement pillé et est resté non fonctionnel durant deux mois environ. Le MCZ a estimé que c’est la structure qui est prioritaire parmi tant d’autres. La période planifiée pour la visite a coïncidé avec une série de réunions auxquelles tous les IT étaient conviés au BCZ. Ce qui n’a pas permis la descente sur terrain pour la visite de cette structure sanitaire. Néanmoins quelques données ont pu être collectées auprès de l’adjoint de l’infirmier titulaire.

Nom de la structure José Oudney

Lukonga Kalemba Mulumba

Nkufulu Luse Lua Nzambi

Type de structure Centre de santé de

reference

Hopital general de reference

Centre de santé de

reference

Centre de santé

Centre de santé

Zone de santé Kananga Lukonga Tshikaji Ndesha Katoka

Aire de santé Centre ville Tudikolele Kalemba Mulumba

Kamupongo 1

Nsanga Nyembue

Population attendue par la structure 11.422 28.610 19.251 12.172 19.579 Etat de la structure3 A A A A n.d.

Effectif du personnel soignant qualifié 11, dont 7 F et 4 H

64, dont 35 F et 29 H

31, dont 18 F et 13 H

17, dont 7 F et 10 H

n.d.

Nombre de lits (pour la salle d’observation ou d’hospitalisation et du post-partum (maternité))

50 100 75 12 n.d.

Y a-t-il un point d’approvisionnement en eau ?

oui oui oui oui n.d.

Nombre de latrines hygiéniques 6 8 2 3 n.d. Disponibilité de fosse à placenta protégée et incinérateur fonctionnel

oui oui oui oui n.d.

3 Legende: A=BON ÉTAT (Nouvelle construction (ou en cours de réhabilitation). B= ASSEZ BON – besoin de réparation/finalisation légère – peinture, vitre pour fenêtres, pavement endommagé. C= MOYEN – dommage léger / mauvais entretien – manque de plafond, besoin de nouvelles portes, fenêtres. D= PARTIELLEMENT DETRUIT – manque de portes, fenêtres, manque de tuiles / tôles ou ferrailles. E= FORTEMENT DETRUIT – pas de toiture, murs encore érigés mais lézardés

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III.1 – Prise en charge médicale et psychociale des survivants de violence sexuelle et autres VBG

a. Contexte actuel

La crise humanitaire qui secoue les provinces des Kasaï en général et plus particulièrement la province du Kasaï Central entraine des conséquences graves notamment sur la santé sexuelle et reproductive. Le risque de violences sexuelles devient ainsi élevé à cause de l’insécurité et les conflits entre la milice et les forces armées loyalistes et entre les différents groupes ethniques. Les enfants, surtout filles et les femmes sont les plus vulnérables. Ces violences sexuelles surviennent soit lors des attaques soit encore lors des déplacements. Selon les résultats partagés en juin 2017 par UNFPA, depuis le début de la crise, il y aurait eu 601 cas de VBG rapportés dont 536 au Kasaï Central, les plus récurrents étant les mariages forces (liés aux enlèvements)4. Les enfants, surtout filles et les femmes sont les plus vulnérables aux SGBV qui surviennent soit lors des attaques soit encore lors des déplacements. D’après les témoignages des membres de la communauté, pendant les affrontements, les familles fuyant les atrocités se séparent dans une situation de profonde cacophonie. Les parents, les enfants chacun courent dans sa direction. Des enfants se trouvent ainsi dans une situation de séparation, de non accompagnement et par conséquent exposés à toutes sortes de maltraitance dont les violences sexuelles. Les populations en déplacement se retrouvent soit en brousse, dans la forêt ou dans les familles d’accueil. Ainsi, elles se trouvent confrontées à des sérieux problèmes de protection. La promiscuité, le manque de revenu, la précarité de la vie sont autant de facteurs ayant favorisé les violences sexuelles. Ces violations ont été perpétrées par soit les forces armées loyalistes majoritairement, les miliciens et membres de communautés. Dans ces conditions, l’accès aux services de santé de qualité demeure une préoccupation majeure surtout pour la population déplacée car c‘est elle qui en est fortement touchée. Cette inaccessibilité est causée par plusieurs barrières dont sécuritaires, culturelles et économiques. Ainsi, toutes ces victimes demeurent sans assistance adéquate à part celles qui ont eu l’information et se retrouvant dans un environ plus ou moins sécurisé (tel que la ville de Kananga actuellement). La barrière culturelle est tellement forte dans le Kasaï central faisant que la violence sexuelle reste peu dénoncée. Les femmes et filles qui en sont victimes craignent de perdre leur dignité de femme qui peut compromettre le mariage ou l’avenir marital. La dénonciation reste encore trop faible à cause de la crainte des représailles de la part des auteurs surtout s’ils sont des rangs de forces de sécurité ou de la milice.

b. Les SGBV en chiffres

Le Kasaï central jusqu’avant le début de la crise était une zone « stabilisée » avec quelques partenaires sporadique avec des projets de développement. Il s’agit donc d’un contexte où la population n’était pas habituée à vivre dans le conflit et dans un contexte d’urgence humanitaire. Cela signifie aussi que le traumatisme vécu suite au conflit déclenché en Aout est vécu par la population comme quelque chose de nouveau à laquelle faire face à travers des mécanismes de résilience individuelle et collective tous nouveaux.

4 Compte rendu du Cluster Protection National de la réunion du 28 Juin 2017.

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Concernant les cas de SGBV, avant le conflit un système organisé de collecte de données n’existait pas. C’est seulement après que les peu d’ONG locales et OSC avec focus sur la protection ont commencé à collecter quelques données de façon plus régulière, même si encore éparpillée et non organisée. Surtout, chaque organisation locale collecte les informations avec ses propres outils, et ses indicateurs de choix, sans envoyer les données analysées et vérifiées à une base des données unique (par exemple celle du Ministère du Genre). Pareillement, au niveau des structures sanitaires, la documentation des cas de violences sexuelles était peu rigoureuse faisant que beaucoup des cas n’étaient pas rapportés dans les outils de collecte ni encore enregistrés dans le canevas d’informations sanitaires (SNIS). Les mêmes faiblesses concernent la coordination des interventions en SGBV : encore en Juillet 2017, 11 mois après le début de la crise, il n’existe pas une coordination des interventions SGBV bien fonctionnelle au niveau de la province. C’est maintenant que la Division provinciale du Genre renforcée par l’UNICEF est en train d’organiser ce système de coordination avec la collaboration des organisations internationales (Handicap International, MSF, …) et nationales (Lizadeel, REFEREF, FMMDK, CAPSEM, …). Pour la seule ville de Kananga, les rapports des organisations locales, internationales et certaines structures sanitaires renseignent les informations qui suivent :

Structure Description Période Observations

FMMDK

94 cas de violence sexuelle identifiés et référés pour une prise en charge médicale et juridique

Août 2016 à juin 2017

Victimes : 58% mineurs Auteurs : 52% forces armées 26% civils adultes 19% civils enfants 4% membres de la famille

Lizadeel 261 cas de violences sexuelles enregistrés

Août 2016 à juin 2017 > 90% viol

Police de protection

233 cas de violences sexuelles enregistrés

2016, avec forte augmentation au dernier trimestre.

Surtout viol Victimes : 85,8% âgés de 14 à 17 ans

Hôpital José Oudney

98 survivants de violences sexuelles pris en charge

Août 2016 à Juin 2017

Tous les cas de viol individuel : 80,6% âgés de 13 à 17 ans

1 – L’ONG locale FMMDK (Femmes main dans la main pour le développement du Kasaï) depuis le début de la crise a identifié 94 cas de violence sexuelle (viol) dans la ville de Kananga et les a référés pour une prise en charge médicale après du centre de santé de référence José Oudney, soit à l’Hôpital Saint Georges soit encore à l’Hôpital provincial de Référence et pour une prise en charge juridique aux cliniques juridiques des ONG locales Lizadeel, REFEDEF et Bureau de Consultation Gratuite du barreau de Kananga. Ce phénomène a touché à 58% les mineurs. Concernant les auteurs, dans 52% des cas il s’agit des forces armées loyalistes, 26% les civils adultes, 19% les mineurs et 4% les membres de famille. FMMDK n’a offert que l’accompagnement psychosocial et la référence pour une prise en charge médicale et juridique. Cependant, cette structure ne dispose pas de psychologue ni d’assistant psychosocial. Seuls les assistants sociaux sont présents et font office d’assistants psychosociaux. L’accompagnement psychosocial offert consiste en l’écoute active et parfois la médiation familiale.

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La structure dispose des atouts pour apporter une assistance en termes de réinsertion économique par l’offre des sessions de renforcement des capacités dans la transformation alimentaire et autres métiers. Mais ce volet n’a pas été exploité pour les survivants de violence sexuelle suite au manque de financement. Grace au financement de FDSS, la structure a fait la référence des SVS reçus dans les 72 heures pour un accompagnement judiciaire. 2 - L’ONG locale PROSAP a dénombré depuis le début de la crise environ 50 cas de violences sexuelles et basées sur le genre dans la ville de Kananga. 3 - La Lizadeel, étant un partenaire important dans l’assistance juridique et la réinsertion socio-économique des SVS, rapporte également des cas de violences sexuelles dont la prise en charge n‘est pas globale. Environ 261 cas de violences sexuelles majoritairement le viol (> 90%) ont été enregistrés depuis le début de la crise au Kasai central, surtout à Kananga. 56 SVS seulement ont été assistés dans le cadre du projet FDSS pour l’accompagnement juridique. 10% seulement ont bénéficié des actions de réinsertion familiale. La Lizadeel dispose d’un cadre garantissant la confidentialité pour une assistance psychosociale. Dans le cadre de l’accompagnement juridique, certains rapports d’expertise médico-légale surtout ceux venant des structures sanitaires privées sont remis en cause pour faiblesse de qualité. Les prestataires n’étant jamais formés formellement sur la conduite de cette expertise. La remise de ce rapport en justice par les médecins est conditionnée par le paiement de 10$. 4 - La Police de Protection (Groupe de Protection de l’Enfant et Prévention des Violence Sexuelle) rapporte 233 cas de violences sexuelles (viol) dont 85,8% âgés de 14 à 17 ans enregistrés en 2016 au Kasai Central, avec une forte augmentation au dernier trimestre. Les données de 2017 ne sont pas encore validées par leur hiérarchie et donc ne peuvent pas encore être partagées. L’ouverture de la procédure judiciaire, l’établissement de réquisition par les OPJ de la police sont gratuits. 5 - Quant aux structures sanitaires visitées, l’hôpital José Oudney a rapporté d’avoir pris en charge des SVS, au nombre de 98 depuis Aout 2016, avec un nombre important des cas enregistrés surtout dans l’immédiat du début de la crise. Voici les données clé :

Période Type de SGBV5 N. total Sexe Tranche d’âge

M F < 5 ans 6 – 12 ans 13 – 17 ans >18 ans Aout – Décembre 2016 Viol individuel 69 0 69 0 5 57 7 Janvier - Juin 2017 Viol individuel 29 0 29 0 3 22 4

Total Viol individuel 98 0 98 0 8 79 11 6 – L’hôpital de Lukonga fait aussi la PEC des survivants de SGBV, mais les données quantitatives ne sont pas disponibles. Néanmoins, les prestataires interviewés déclarent que étant la ZS urbano-rurale il y a une très faible dénonciation des cas de violences sexuelles surtout que ces dernières ne sont pas très connues dans la communauté. Par contre, les mariages précoces sont assez nombreux parfois encouragés par les familles.

5 Type de SGBV : viol individuel, viol collectif, agression sexuelle (tentative de viol, mutilation génitale), agression physique, enlèvement, mariage forcé, dénis de ressources, opportunités et services, violence émotionnelle (harcèlement sexuel, …).

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7 – Le centre de santé Tudikolele a pris en charge 3 SVS pour le seul mois de juin 2017. Cette prise en charge a été limitée à cause de manque de certains intrants PEP. 8 - Aucune base des données à jour n’a été trouvée à la Division du Genre. Ceci justifie l’absence de la province dans l’alimentation de la BDD nationale. Pendant que toutes les structures de la société civile évoquent une augmentation du nombre de cas de violences sexuelles dans la communauté, la police de protection (GPEPVS) estime qu’il y a diminution de la dénonciation des cas. Cette diminution est causée d’une part par une faible accessibilité aux services de protection à cause de l’insécurité et d’autre part par le relâchement des présumés agresseurs au niveau du tribunal et donc la peur de représailles en cas de dénonciation.

c. Disponibilité du service de PEC médicale et psychosociale des survivants de SGBV au sein des structures visités :

Les services de prise en charge médicale des SVS sont assez limités et nécessitent d’être redynamisés. En effet, entre 2014 et 2016, l’ONG nationale Sanru a pu former quelques prestataires sanitaires des 4 structures visités sur la gestion médicale du viol, mais sans aucune session spécifique sur la gestion des cas de viol auprès des mineurs. Au moment du passage de MAGNA dans les structures, 3 sur 4 disposait de PEP kits (sauf Vaccination pour l’hépatite B). Dans toutes les structures était présent le test de dépistage VIH et dans 3 structures le test de dépistage des hépatites B et grossesse. Le centre de santé de référence Kalemba Mulumba, censé devoir couvrir environ 19.000 personnes, était en rupture totale de PEP kits ainsi que en test de dépistage de grossesse et syphilis. La PEC médicale est gratuite dans les 4 structures visitées seulement pour ce qui concerne les PEP kits (pour les SVS qui arrivent dans les 72h). José Oudney Lukonga Kalemba

Mulumba Nkufulu

PEC MEDICALE

Personnel médical travaillant dans la structure

Animateurs communautaires 0 0 0 0 Infirmiers 2 3 3 8 Sages-femmes 0 0 1 1 Médecins 1 1 1 0 Gynécologues 0 0 0 0 Chirurgiens 0 0 0 0 Pharmaciens 0 0 0 0 Laborantins 0 0 2 0

Nombre de points focaux SGBV 2 1 3 1 Est-ce que le personnel a été formé à la gestion clinique médicale du viol ?

Oui, en 2014 par Sanru

Oui, en 2014 par Sanru

Oui, en 2015 par Sanru

Oui, en 2016 par Sanru

Est-ce que le personnel médical a reçu une formation spécifique sur la prise en charge des enfants survivants de viol?

non non

Oui, 2 infirmiers

en 2015 par Sanru

Non

Disponibilité de PEP kits

Prophylaxie post-exposition au viol oui oui

Rupture totale

oui

Contraception d’urgence oui oui oui Antibiotiques pour les IST oui oui oui Vaccination pour l’hépatite B non non non Vaccination du tétanos oui oui oui

Disponibilité de tests de dépistage

VIH oui oui oui oui Syphilis oui oui non non Hépatite B oui oui oui non

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Grossesse oui oui non oui

Gratuité

Remise d’un certificat médical non non non non

PEC gratuite

Oui, seulement

pour les PEP kits

Oui, seulement

pour les PEP kits

Oui, seulement

pour les PEP kits

Oui, seulement

pour les PEP kits

Disponibilité d’assistants psychosociaux 0 0 2 0 Disponibilité d’un espace confidentiel non non oui non Référencement vers d’autres services de PEC non non non non Les MCZ des 5 zones de santé confirment qu’au niveau de toutes les structures sanitaires de leurs zones où les PEP kits sont disponibles, leur administration est toujours gratuite, mais tous les autres services de PEC sont payants. Ce qui pose un sérieux problème pour une grande partie des survivants de SGBV et surtout pour les IDPs qui sont encore plus démunies. Dans ces cas, certaines structures sanitaires se voient moralement obligés à assurer une PEC gratuite, qui d’ailleurs n’est pas facile vu le niveau général très faible du système sanitaire au Kasai Central auquel s’ajoutent les vols et pillages de médicaments et intrants dont plusieurs structures ont fait objet. Concernant la PEC psychosociale, le centre de santé de référence Kalemba Mulumba est le seul qui a des assistants psychosociaux et qui est doté d’une espace confidentiel où les SVS peuvent être reçus. L’appui psychosocial assuré par cette structure consiste dans le counseling individuel, la médiation familiale et counseling de groupe. José Oudney Lukonga Kalemba Mulumba Nkufulu

PEC PSYCHOSOCIALE

PEC psychosocial fournie Non assurée Non assurée

Counseling individuel Gestion des cas et

référencement (écoute active) Appui psychosocial

/médiation familiale Counseling de groupe

Non assurée

Aucun mécanisme de référencement n’est mis en place par ces structures pour la PEC holistique des SVS.

d. Renforcement des capacités

Il y a environ 3 ans que les formations en SGBV (volet médical), SMNE et MMR ont été organisées pour le bénéfice des prestataires des zones de santé du Kasaï Central dans toutes les structures appuyées par Sanru. Le personnel soignant formé a été moindre (1 à 2 prestataires par structure sanitaire). La capacité de restitution a été faible ce qui fait que les connaissances sur l’assistance multisectorielle des survivants de violences sexuelles sont restées insuffisantes. Le conflit et l’insécurité dans la région ont occasionné le déplacement d’un nombre important des prestataires dans les aires de santé et zones de santé les plus touchées. Ce qui affecte également la disponibilité du personnel qualifié. De même, les prestataires formés et en place accusent encore des insuffisances qui compromettent l’offre d’une prise en charge de meilleure qualité suite au manque d’accompagnement et de suivi post formation.

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Au mois de février 2017, FDSS en collaboration avec le PNSR a organisé un briefing en 1 journée sur plusieurs thématiques de la santé : VIH, PF, SGBV, MMR pour les prestataires de plusieurs structures sanitaires. Selon le PNSR, l’approche n’a pas permis d’aborder les thèmes à fond vu le temps très limité à disposition.

e. Disponibilité des Kits PEP dans la province

La cartographie des kits PEP dans la province du Kasaï Central n’est pas disponible au PNSR. La coordination provinciale du PNSR dépendant de la Division Provinciale de la Santé (DPS) ne dispose d’aucune information sur la présence des Kits PEP ainsi que les états de stock. La visite dans quelques structures sanitaires a permis de retracer le circuit d’approvisionnement en kits PEP : l’UNICEF appuie quelques structures sanitaires de la ville en kits PEP constitués. Selon les renseignements eus auprès du PNSR, cet approvisionnement passe directement de l’UNICEF vers ces structures sanitaires qui en expriment directement le besoin sans passer par la DPS et même le BCZ. En 2016, l’UNICEF a remis au projet FDSS les kits PEP afin de les rendre disponibles dans les structures sanitaires appuyées par le projet SANRU/FM piloté par FDSS pour le volet VIH. Ce dernier rend disponible les kits PEP constitués dans les 17 ZS bénéficiaires de ce projet6, dont 5 à Kananga, sur les 26 que compte la province. Cet approvisionnement passe par le BCZ avant d’atteindre les structures sanitaires. Au-delà de l’appui pour la PEC médicale (approvisionnement des ZS en kits PEP) le projet prévoie aussi l’accompagnement judiciaire des SVS à travers les cliniques juridiques disposant d’un assistant psychosocial. Par ailleurs, SANRU/ASSP a ouvert une ligne de crédit à la CDR Cadimek pour la fourniture des médicaments pour toutes les 11 ZS appuyées. Les ZS s’approvisionnent à la Cadimek à un rythme trimestriel en médicaments essentiels et génériques (MEG) parmi lesquels les molécules constituant le kit post viol. Au niveau de chaque ZS, il y a un dépôt relais auprès duquel les structures s’approvisionnent après transmission du bon de commande. Pour maintenir le capital pharmacie, les structures sanitaires remontent chaque mois aux BCZ 10% de toutes les recettes mensuelles générées. Il convient de signaler que la constitution de ces kits par les prestataires pose de problèmes suite l’insuffisance des connaissances sur la prise en charge médicale. Encore, selon les prestataires, certaines molécules sont parfois en rupture pour des périodes plus ou moins longues compromettant ainsi la qualité des soins.

f. Système de référence et contre-référence

Les survivants de violence sexuelle doivent bénéficier d’une assistance holistique et globale pour leur réhabilitation. L’absence d’une coordination efficace n’a pas permis jusque-là le fonctionnement de ce système. Seuls 56 victimes de violences sexuelles ont bénéficié d’un accompagnement juridique grâce au projet FDSS. Chaque acteur qui apporte une assistance se limite à l’assistance apportée sans penser orienter la victime vers d’autres secteurs. Une exception a été notée avec les organisations locales qui ont référé aux structures sanitaires. La référence est soit verbale ou soit l’accompagnement. Aucun outil n’est mis en place pour assurer ce transfert. La cartographie des intervenants n’est pas aussi connue et partagée.

6 Au Kasai Central: Kananga, Lukonga, Ndesha, Katoka, Mikalayi, Bilomba, Luiza, Masuika, Tshikaji, Bunkonde, Lubondaie, Dibaya et Tshikula et au Kasai : Luebo, Mueka, Ilebo et Tshikapa

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g. RECO formés sur les SGBV

Un nombre très limités des RECO sont formés sur les thématiques liées aux SGBV: seulement 34 dans la ZS de Lukonga (2/AS) et 6 dans la ZS de Katoka. Dans les autres ZS aucun RECO n’est formé sur ces thématiques.

h. Les partenaires ainsi que la réponse en cours

La province dispose de 26 ZS dont 2 sont urbaines (ZS Kananga et Bobozo), 4 urbano-rurales et 20 sont rurales entièrement. Les partenaires suivants apportent leur appui au PNSR et système de santé. Il convient de retenir que cette réponse demeure encore faible et couvre un rayon géographie réduit.

SANRU : met en œuvre 2 projets : ASSP : Appui aux Soins de Santé Primaire, projet couvrant 11 ZS dans la DPS Kasaï Central. Les activités principales dans ce projet sont l’approvisionnement en MEG dont molécules de kit post viol, paiement des frais de fonctionnement et primes de motivation aux BCZ et ECZ seulement, le renforcement des capacités des acteurs et l’appui logistique. L’approvisionnement se fait sur base d’une ligne de crédit ouverte à la Cadimek (CDR). En ce qui concerne le volet prise en charge médicale des survivants de violences sexuelles, SANRU appuie 150 structures sanitaires en molécules de prise en charge post viol mais sans aucune motivation et un suivi très léger. Les types de données collectées chaque période sont : le sexe, le temps, l’utilisation de Kit PEP et l’origine (Aire de santé ou hors aire de santé). Une structure sanitaire est suivie 1 fois chaque 3 mois par le staff SANRU/ASSP tandis qu’une visite de supervision mensuelle est effectuée pour les SSP par le BCZ. Ainsi, la qualité de cette prise en charge reste préoccupante. FDSS : ce projet vient en appui au volet VIH dans 15 zones de santé. En plus du volet VIH, une composante SGBV est assurée avec livraison des kits PEP. Ce projet finance certaines organisations locales afin d’assurer l’appui psychosocial et juridique. Malheureusement cet appui est très limité aux seuls SVS arrivés dans les 72 heures.

MSF Belgique : est implanté à Kananga en début de l’année 2017. Son projet est axé sur :

- Le renforcement du plateau technique chirurgical à l’Hôpital Provincial de Référence pour assurer la prise en charge des traumatismes, de chirurgie de guerre et chirurgie en urgence.

- La mise en place de la clinique mobile chaque semaine dans 8 aires de santé en support aux centres de santé.

- La nutrition avec la mise à disposition des bénéficiaires de plumpynut - La prise en charge médicale et psychosociale de victimes de violences sexuelles

dans leur cellule se trouvant en annexe de l’Hôpital Provincial. Dans l’Unité de prise en charge MSF/B les interventions ne facilitent pas la capacitations du système sanitaire.

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UNICEF : les projets appuyés par Unicef dans la province sont :

- Appui au Cadre d’Accélération des Objectifs Durables pour le Développement (CAO 4&5) avec un volet communautaire dans la redynamisation des CAC en vue du passage à la NAC proprement dite

- Accélération de la récupération des enfants non atteints par la vaccination - Distribution à base communautaire des Moustiquaires Imprégnées d’Insecticide - Nutrition : approvisionnement en intrants nutritionnels - Accompagnement de la DPS au PNDS - Urgence RRMP - Approvisionnement des structures sanitaires en Kit PEP - Appui complémentaire aux autres partenaires

Gaps prioritaires identifiés:

o Dans les structures de santé : - Faibles capacités des prestataires sur la PEC médicale et psychosociale des cas de

SGBV ainsi que sur la santé sexuelle et reproductive (VIH, Planification familiale, maternité à moindre risque etc) suivant les protocoles nationaux

- Prise en charge psychosociale non intégrée dans la presque totalités des structures sanitaires de la province

- Non-respect de la confidentialité dans la PEC médicale et psychosociale des cas de SGBV

- Absence de renforcement des capacités sur la conduite de l’expertise médico-légale - Insuffisance d’équipement et fourniture d’intrants médicaux et non pour une PEC

médicale et psychosociale de qualité (intrants, médicaments, espaces confidentiels etc)

- Manque d’un suivi rapproché des prestataires pour s’assurer de la bonne qualité de la prise en charge médicale et psychosociale (exemple : administration des antibiotiques du kit post-viol)

- Outils de collecte des données très basiques (sexe, type de VS, temps d’arrivée et AS) - Faible capacité des prestataires dans la collecte, analyse et reporting des cas de

SGBV - Faible mécanisme de transmission des données des structures aux instances

supérieures

Dans la communauté : - Très peu d’acteurs locaux (ONG, OSCs etc) de PEC psychosociale des survivants de

SGBV avec du staff spécifiquement formé et en suivant le Protocol national - Faible sensibilisation au niveau de la communauté sur les thématiques violences

sexuelles et basées sur le genre, y inclus l’urgence de la PEC médicale dans les 72 heures et l’importance de la dénonciation des cas auprès des instances judiciaires. La communauté recoure plutôt aux arrangements à l’amiable au détriment de la victime.

- Pas de réponse au niveau communautaire pour la lutte contre les violences sexuelles.

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- Absence de renforcement des capacités sur l’expertise médico-légale (rédaction des réquisitions et analyse des rapports d’expertise médico-légale)

Coordination des interventions : - Manque d’outils standards entre les différents acteurs pour la collecte des données

SGBV - Absence d’un système de coordination de toutes les interventions et intervenants

SGBV au niveau de la province. Le Qui fait Quoi Où n’est pas connu par les acteurs et ONGI intervenants.

- Manque d’une base de données au niveau de la Division Provinciale Genre. - Absence des procédures standard (SOPs) sur la prise en charge holistique des cas

des SGBV

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III.2 – Santé maternelle et infantile

L’accès aux soins de santé maternelle et infantile de qualité est limité surtout suite aux mouvements de population qui ont fait que beaucoup des femmes et mères se retrouvent en brousse sans accès aux centres de santé, soit n’ayant pas de moyens financiers pour accéder aux soins de qualité soit encore parce que les structures sanitaires n’ont plus un personnel qualifié et des intrants nécessaires pour assurer leur prise en charge. La zone de santé de Tshikaji, comme confirmé par la DPS ainsi que l’OMS est la zone plus affecté au niveau de la santé et inserée parmi les zones prioritaires. C’est ici que plusieures structures ont été pillées : Mama Muilu, Nkonko Tshela et Katumba 17.

a. Etat des structures phare visitées :

Les structures sanitaires phares des aires de santé disposent des services de maternité à moindre risque, de planning familial, de prévention et prise en charge des IST/VIH SIDA si bien qu’il se pose souvent un problème de disponibilité du personnel qualifié et des intrants nécessaires pour l’offre de ces services. A titre d’exemple, aucune structure ne dispose de kits d’accouchement hygiéniques individuels. Toutes les structures ont identifié comme besoins prioritaires :

o Le renforcement des capacités des prestataires : les formations ne se tiennent plus depuis longtemps, pas de suivi technique, plusieurs prestataires ne sont plus présents (soit parce qu’ils ont quitté leur poste ou suite aux déplacements liés au conflit)

o La fourniture d’intrants et médicaments o La provision d’une motivation financière aux prestataires

Quant à la disponibilité des services d’information, éducation et communication pour adolescents et hommes sur la sexualité et la santé de la reproduction, aucune structure phare, sauf au CSR Kalemba Mulumba de la ZS de Tshikaji, en prévoit.

b. Accouchement assisté :

Le taux d’accouchement assisté a sensiblement chuté dans la quasi-totalité des zones de santé : dans la zone de santé de Tshikaji, d’après le MCZ, le taux est passé de 93% en 2016 à 60% au mois de mai 2017 avec le pire dans l’AS de Kalemba Mulumba où la chute a été de plus de 50%. Le rapport cumulé de 2016 de cette aire de santé fait savoir un taux d’accouchement assisté de 107% contre 50% en mai 2017. Des cas d’accouchement en brousse, de décès maternel, d’accouchement prématuré, d’infection néonatale et juvénile ont été rapportés dans presque toutes les zones de santé. Avec les déplacements, des femmes enceintes se sont vues contraintes à suspendre le suivi de l’évolution de leurs grossesses au cours des CPN et certaines autres ont accouchés

7 L’OMS a tenu une réunion regroupant les agences de nations unies et la DPS au cours de laquelle ont été définies les zones en 3 priorités :

- PRIORITE 1 : reprend les ZS dont les AS ont été touchées à plus de 75%. il s’agit ici des ZS suivantes : NDEKESHA, BILOMBA, THIKULA, TSHIKAJI, MASUIKA et DIBAYA.

- PRIORITE 2 : reprend les ZS dont les AS ont été touchées à environ 25 - 75%. On retrouve les ZS suivantes : Kalomba, Katende, Lubondaie, Luiza, Mikalayi, Tshibala, Yangala, Bukonde, Lwambo, Demba.

- PRIORITE 3 : les ZS dont moins de 25% d’AS sont touchées. Il s’agit des ZS suivantes : BENATSHADI, KATOKA, NDESHA, MUETSHI, LUKONGA, MUTOTO, LUBUNGA, KANANGA, BOBOZO.

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prématurément suite au stress traumatique subi mettant en risque les nouveaux qui doivent être pris en charge dans les conditions adéquates. Une femme ayant fuis les affrontements dans le territoire de Demba et déplacée dans l’aire de santé Tudikolele dans la ZS de Lukonga fait état des décès des enfants en brousse faute des soins appropriés. Dans la zone de santé de Tshikaji 4 cas d’accouchement survenu en brousse et dirigés par un personnel non qualifié ont été rapportés ainsi que 3 cas de décès maternel survenu chez les femmes déplacées pendant les affrontements. Dans l’aire de santé Sanga Nyembwe située dans la ZS de Katoka, 7 cas d’accouchement à domicile ont été enregistrés dont 2 en brousse exposant ainsi ces femmes et les nouveau-nés à des grands risques d’infection susceptible d’entrainer les décès. 3 décès maternels ont été enregistrés dans la ZS de Ndesha depuis le début de la crise. Dans l’aire de santé de Kamupongo 1 dans la ZS de Ndesha, le taux d’accouchements assistés est passé de 83% en 2016 à 67% dans les premiers 5 mois de 2017. Le PNSR a confirmé la situation alarmante concernant la santé de la reproduction, maternelle et infantile en confirmant plusieurs cas d’accouchement en brousse lors des déplacements et une hausse du taux de décès maternels (22 cas rapportés au premier semestre 2017 pour la province du Kasaï central) sans qu’aucune intervention de grande envergure ne soit entreprise jusque-là.

c. Consultations prénatales

De façon analogue au taux d’accouchements assistés, le taux de fréquentation de la CPN a baissé dans les Zones des plus frappées par la crise. A Tshikaji il a eu une chute importante pour arriver en Mai 2017 à 50%. Dans l’AS de Tudikolele le CS Lukonga rapporte le taux assez faible de 29%. Par contre dans l’AS Kamupongo 1 dans la ZS de Ndesha le taux a augmenté de 11% probablement en tant qu’aire de santé ayant accueilli la population déplacée. Cette aire de santé est l’une de celles non touchées par les affrontements et ayant accueilli.

José Oudney Lukonga Kalemba Mulumba Nkufulu UTILISATION DES SERVICES8

Taux d’utilisation des consultations prénatales

n.d. 29,1% 2016 05/2017 2016 2017

107% 50% 85.7% 97.05%

d. Vaccination

Avec le conflit et la crise successive avec les multiples mouvements de population, le calendrier vaccinal selon que c’est prévu par le PEV de routine a été fortement perturbé. Au CSR Kalemba Mulumba de Tshikaji, le taux de couverture vaccinale de la quasi-totalité d’antigène a progressivement fort diminué au début de la crise et est resté assez faible jusqu’au mois de juin 2017 en passant de 82% en Août 2016 à 46% en Mai 2017. Des données en chute ont été rapportées par le CS Nkufulu pour le taux de couverture en DTC Hep-Hib 3 et VAR. Le taux d’abandon (DTC Hep-Hib 3) a augmenté dans toutes les ZS de la ville. Il y a par conséquent augmentation des cas de paludisme, infections respiratoires aigües et diarrhée simple et autres maladies d’enfants.

8 Les structures ne disposent pas des données separés par status de population générale/IDPs

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Kalemba Mulumba ENFANTS COMPLETEMENT VACCINES

Réalisation Cible Taux de

réalisation

Août 2016 53 64 82,8%

Septembre 2016 54 64 84,3%

Octobre 2016 52 64 81,2%

Novembre 2016 37 64 57,8%

Décembre 2016 17 64 26,5%

Janvier 2017 32 64 50%

Février 2017 32 64 50%

Mars 2017 21 64 32,8%

Avril 2017 0 64 0%

Mai 2017 21 64 32,8%

Juin 2017 30 64 46,8%

ENFANTS COMPLETEMENT VACCINES 0-11 mois

Nkufulu Taux de couverture 2016 Taux de couverture 2017

DTC Hep-Hib 3 92.6% 81.4% VAR 97.9% 87.2%

Source : Cluster santé/DPS

e. Médicaments

L’approvisionnement en intrants, médicaments et commodités SR suit le même cheminement que les kits post viol. Pour les zones de santé urbano-rurales, c’est SANRU qui fait ce ravitaillement en passant toujours par Cadimek. Alors que ces intrants et commodités sont aussi rendus disponibles dans certaines zones de santé par MSH PROSANI et PATHFINDER (voir chapitre partenaires). Suite à la crise qui a frappé la province, ces zones de santé déclarent être restées non approvisionnées pour certains médicaments pendant plusieurs mois (presque un trimestre). Ce retard d’approvisionnement est causé par l’insécurité qui rendait les axes inaccessibles alors qu’un lot important est disponible au niveau de la CDR. On note à titre d’exemple la rupture en oxydes de zinc, contraceptifs, tests de diagnostic rapide de malaria, ACT. Cette situation n’est pas similaire pour toutes les structures sanitaires. Il

ZONES DE SANTE

POPULATION TOTALE

Nbre ENFANTS NON ATTEINTS

(VACCINATION) TSHIKAJI 128818 1494

NDESHA 90245 352

LUKONGA 429892 922

KATOKA 218599 918

KANANGA 293953 1061

BOBOZO 53651 76

TOTAL 1215158 4823

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existe bien sûr quelques différences quand il s’agit d’une structure ou d’une autre en ce qui concerne la disponibilité d’intrants.

f. Partenaires présents Concernant SMI, les acteurs suivants sont opérationnels :

- UNICEF appuie, avec le financement UE, un projet couvrant 11 ZS dans les provinces du Kasaï et Kasaï central sur le référencement communautaire (ménage-communauté) avec un approvisionnement en kits familiaux ménages et centres de santé.

- SANRU dans sa composante, appui global couvre également le volet santé de la mère et de l’enfant sans que cela soit un focus principal par la formation des prestataires ainsi que l’approvisionnement en intrants.

- PATHFINDER met en œuvre le projet E&A dans la planification familiale qui touche 14 AS de 4 ZS du Kasai Central, exclus Kananga.

- MSH PROSANI met en œuvre un projet couvrant la santé des mères, enfants et nouveau-nés. Ce projet clôture en septembre 2017. Il couvre les ZS du district sanitaire de Luiza et Kazumba et exclue donc Kananga.

Gaps prioritaires identifiés

o Faible disponibilité des prestataires formés dans les thématiques SR o Mobilité élevée des prestataires formés o Absence de motivation financière des prestataires o Faible implication des hommes dans la SR o Manque et/ou vétusté des matériels et équipements médicaux pour la SR o Manque de certains intrants tels que les kits d’accouchement hygiéniques individuels o Manque d’un suivi rapproché des prestataires pour s’assurer de la bonne qualité de la

prise en charge o Présence limitée d’acteurs intervenant dans le domaine de la SR dans les 6 ZS de

Kananga

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IV. Intervention MAGNA

Dans l’optique de fournir une réponse initiale et immédiate aux besoins rencontrés en santé maternelle et infantile (y inclus pour les survivants des SGBV) dans les différentes structures visitées, MAGNA a procédé avec ses propres fondes à un donation des items ci-dessous à 3 centres de santé de zones de santé suivants : CS Kalemba Mulumba/ZS Tshikaji, CS Nkufulu/ZS Ndesha et CS Luse Lua Nzambi/AS Sanga Nyembwe /ZS Katoka. Le choix de ces 3 structures est liés aux considérations suivantes : o KALEMBA MULUMBA : structure se trouvant dans la commune qui a été fort touché par les

affrontements avec un grand mouvement de population vers d’autres communes. Cette population est actuellement en train de regagner progressivement son lieu habituel d’habitation mais avec un niveau socio-économique très faible ;

o NKUFULU : structure se trouvant dans l’une des AS ayant accueilli beaucoup de personnes venues d’autres communes et surtout ceux venant de la province du Kasaï. Elle se trouve le long de la route qui va vers Tshikapa et par laquelle ces déplacés démunis passent ;

o SANGA NYEMBWE : structure sanitaire qui a été presque totalement pillée et qui est restée non fonctionnelle entre mai et juin 2017. La population de 14 villages sur 16 avait fui vers d’autres communes et est entrain de regagner progressivement le milieu en état de manque de moyen socio-économique avéré.

Les matériels livrés consistent en:

o 60 Trousses d’accouchement hygiénique individuel o Balances pèse-personne o Thermomètre digital o Mètre ruban o Tensiomètre et stéthoscope o Spéculum moyen et petit o Tambour moyen o Fœtoscope métallique o Fil à cordon ombilical.

V. Conclusions

Plusieurs besoins ont été identifiés en santé maternelle et infantile et encore plus pour ce qui concerne la prise en charge médicale et psychosociale des survivants de SGBV. Toute élaboration de stratégie d’intervention devra tenir en compte le caractère particulier du contexte des trois Kasais et de sa population, jamais frappé par une crise humanitaire ou des conflits majeurs. Ça sera donc important de travailler en pleine synergie et complémentarité avec les acteurs de développement déjà présents avec leur précieux travail sur terrain ainsi que assurer une réponse efficace et efficiente avec des ressources à la hauteur des besoins rencontrés et dans le plus bref délai.

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VI. Annexe : Chronogramme de la mission

Dates Structures visitées

03-07-2017 Départ de Kinshasa pour Kananga (vol UNHAS) Participation à la réunion GTPE

04-07-2017

Civilités à la DPS Rencontre avec l’ONGL PROSAP Rencontre avec l’ONGL FMMDK Rencontre avec le PNSR

05-07-2017

Rencontre avec la Lizadeel Rencontre avec la police GPEPVS Rencontre avec PRONANUT Rencontre avec la ZS Kananga

06-07-2017 Visite PRONANUT Hôpital José Oudney Visite CAPSEM

07-07-2017

Visite UNICEF Visite OMS Visite Division provinciale de Genre Visite SANRU/ASSP

08-07-2017

ZS Lukonga HGR Lukonga CS Tudikolele Point sur la logistique

10-07-2017

Participation à la réunion GTPE Visite ZS Tshikaji CSR Kalemba Mulumba Visite MSF Belgique

11-07-2017

ZS de Ndesha CS NKUFULU Visite CRKa ZS Katoka AS Nsanga Nyembue

12-07-2017 Donation des trousses d’accouchement à Kalemba Mulumba Donation des trousses d’accouchement à Nkufulu Donation des trousses d’accouchement à Luse lua Nzambi

13-07-2017 Participation à la réunion du cluster Santé Point avec CRKa Point avec le bureau d’information sanitaire (DPS)

14-07-2017 Récupération de certaines pièces justificatives Signature des bons de donation au BCZ Ndesha Voyage retour Kananga - Kinshasa