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17, rue de Pomègues 13295 MARSEILLE CEDEX 08 T +33 4 91 76 72 00 [email protected]
RAPPORT D'OBSERVATIONS DEFINITIVES
SUR LA GESTION
DU COMITE REGIONAL DE TOURISME
DE PROVENCE-ALPES CÔTE D’AZUR
(Bouches-du-Rhône)
à compter de l’exercice 2011
Rappel de la procédure
La chambre a inscrit à son programme 2016 l'examen de la gestion du comité régional
de tourisme (CRT) de Provence-Alpes-Côte d’Azur à partir de 2011. Le contrôle a été ouvert,
après avis du ministère public près la chambre régionale des comptes de PACA du
1er février 2016 pour les exercices 2011 à 2014 et du 21 avril 2016 pour l’exercice 2015,
conformément aux dispositions de l'article R. 211-2 du code des juridictions financières
(CJF).
Par lettres en date des 10 février, 19 février et 25 avril 2016, le président de la
chambre en a informé le président du CRT, M. Renaud Muselier, ainsi que ses prédécesseurs,
MM. Bernard Jaussaud et Pierre Meffre.
Les entretiens de fin de contrôle se sont déroulés le 8 septembre avec M. Pierre
Meffre, président du CRT du 14 juin 2010 au 13 mars 2015 et le 12 septembre avec M. Renaud
Muselier, président depuis le 5 février 2016.
Lors de sa séance du 3 octobre 2016, la chambre a arrêté ses observations provisoires.
Celles-ci ont été transmises dans leur intégralité à MM. Renaud Muselier et Pierre Meffre ainsi
qu’au président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur et, pour les parties
concernant sa gestion, à M. Bernard Jaussaud. Des extraits ont également été envoyés, pour
les parties les concernant personnellement, à M. Meffre, au précédent directeur général et à
plusieurs salariés du CRT PACA ainsi qu’au président du comité régional de tourisme Riviera
Côte d’Azur.
MM. Muselier et Jaussaud et le président du conseil régional de PACA ont répondu
ainsi que M. Meffre, le précédent directeur général et le président du comité régional de
tourisme Riviera Côte d’Azur, pour les extraits qui leur ont été envoyés.
Après avoir entendu, à leur demande, le président du comité régional de tourisme de
Riviera Côte d’Azur et le précédent directeur général du CRT PACA, la chambre a, lors de sa
séance du 6 mars 2017, arrêté ses observations définitives et les recommandations auxquelles
elles donnent lieu.
1
Ce rapport d’observations définitives a été communiqué par lettre du 29 mars 2017 à
M. Muselier, dirigeant en fonctions ainsi qu’à son prédécesseur pour les passages qui le
concernent. Les destinataires disposaient d’un délai d’un mois pour faire parvenir à la
chambre leurs réponses aux observations définitives.
A l’expiration du délai fixé par la loi pour recueillir les réponses de l’ordonnateur et
de son prédécesseur, aucune réponse n’est parvenue au greffe.
Ce rapport devra être communiqué par la collectivité de rattachement à son assemblée
délibérante, lors de la plus proche réunion suivant sa réception. Il fera l’objet d’une inscription
à l’ordre du jour, sera joint à la convocation adressée à chacun de ses membres et donnera
lieu à un débat.
Ce rapport sera, ensuite, communicable à toute personne qui en ferait la demande en
application des dispositions de l’article R. 243-16 du code des juridictions financières.
2
SOMMAIRE
SYNTHESE 4
RECOMMANDATIONS 6
1. PREAMBULE ................................................................................................... 7
2. LES MISSIONS ET LE CHAMP DE COMPETENCES DU CRT PACA ......................... 7
2.1 Les missions du CRT PACA ................................................................................ 7
2.2 La compétence territoriale du CRT PACA ........................................................... 9
2.3 Le maintien de services relatifs au tourisme au sein de la région ..................... 11
3. L’ORGANISATION GENERALE ET LE FONCTIONNEMENT DE L’ASSOCIATION .... 12
3.1 Les statuts et les obligations légales ................................................................ 12 3.1.1 Les statuts ....................................................................................................................... 12 3.1.2 Le règlement intérieur .................................................................................................... 13 3.1.3 Les obligations légales .................................................................................................... 13
3.2 Les membres de l’association ......................................................................... 13
3.3 Les instances décisionnelles ............................................................................ 14 3.3.1 L’assemblée générale ...................................................................................................... 14 3.3.2 Le conseil d’administration ............................................................................................. 15 3.3.3 Le bureau ........................................................................................................................ 16
3.4 L’organisation interne .................................................................................... 17
4. LA SITUATION FINANCIERE DU CRT PACA ...................................................... 17
4.1 Le compte de résultat ..................................................................................... 17 4.1.1 Les résultats de l’exploitation ......................................................................................... 18 4.1.2 Les résultats .................................................................................................................... 23
4.2 Le bilan .......................................................................................................... 23 4.2.1 Un fonds de roulement en forte augmentation ............................................................. 23 4.2.2 Un besoin en fonds de roulement négatif ...................................................................... 24 4.2.3 Une trésorerie importante .............................................................................................. 24
5. LES RELATIONS AVEC LE CONSEIL REGIONAL ................................................. 25
5.1 Les conventions conclues avec le conseil régional ............................................ 25 5.1.1 Les différentes conventions et leurs objectifs ................................................................ 25 5.1.2 Les modalités de paiement des subventions d’exploitation ........................................... 25 5.1.3 La pratique des dotations aux provisions pour charges sur action ................................. 26
5.2 Le faible degré d’autonomie de l’association ................................................... 26 5.2.1 Une direction issue du conseil régional .......................................................................... 26 5.2.2 Un financement très majoritairement régional .............................................................. 27
ANNEXES .......................................................................................................... 28
1 LE SECTEUR DU TOURISME EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR .................... 34
1.1 Les enjeux économiques régionaux ................................................................. 34
1.2 Les caractéristiques de la filière du tourisme ................................................... 35 1.2.1 Les forces du secteur ...................................................................................................... 35 1.2.2 Les faiblesses du secteur ................................................................................................. 36 1.2.3 Le poids des touristes étrangers ..................................................................................... 36
3
2 L’OBSERVATION DU SECTEUR DU TOURISME ................................................ 37
2.1 L’organisation de l’observation du secteur ...................................................... 37
2.2 Les travaux réalisés en interne ........................................................................ 38
2.3 Les travaux menés avec les partenaires extérieurs .......................................... 39
2.4 La pertinence et l’utilité de ces études et observations .................................... 39
3 LA STRATEGIE ET LA GOUVERNANCE DES POLITIQUES PUBLIQUES EN FAVEUR DU TOURISME ...................................................................................................... 40
3.1 Les acteurs du tourisme dans la région et leur coordination ............................ 40
3.2 Le schéma régional d’aménagement et de développement du territoire .......... 41
3.3 Les schémas régionaux de développement touristique .................................... 41 3.3.1 Le rôle consultatif du CRT PACA ...................................................................................... 41 3.3.2 Le bilan du schéma 2006-2011 ....................................................................................... 42 3.3.3 Les principaux enjeux du schéma 2012-2016 ................................................................. 43
3.4 La coordination des initiatives publiques et privées ......................................... 45
4 L’ATTRACTIVITE DE L’OFFRE TOURISTIQUE REGIONALE ................................. 46
4.1 La desserte de la région .................................................................................. 46 4.1.1 La desserte ferroviaire .................................................................................................... 46 4.1.2 La desserte aérienne ....................................................................................................... 47 4.1.3 Le développement de l’intermodalité ............................................................................ 48 4.1.4 Les trains touristiques ..................................................................................................... 48
4.2 Les principales filières touristiques ................................................................. 49
4.3 L’hébergement ............................................................................................... 50 4.3.1 Les caractéristiques du parc d’hébergement .................................................................. 50 4.3.2 La durée moyenne des séjours ....................................................................................... 53
4.4 L’aménagement des sites touristiques ............................................................ 53
4.5 L’accueil ......................................................................................................... 54
4.6 La formation .................................................................................................. 54
5 LA PROMOTION DES DESTINATIONS TOURISTIQUES ..................................... 55
5.1 Les actions de promotion ............................................................................... 55 5.1.1 Les relations avec Atout France ...................................................................................... 55 5.1.2 Les contrats de destination ............................................................................................. 56
5.2 La politique de marque ................................................................................... 57 5.2.1 La notoriété de PACA ...................................................................................................... 57 5.2.2 Les démarches Qualité .................................................................................................... 57
5.3 Les campagnes de communication .................................................................. 58
5.4 La présence sur le NET et les réseaux sociaux .................................................. 59
5.5 Les salons touristiques ................................................................................... 59
4
SYNTHÈSE
Créé en 1988 sous la forme d’une association, le comité régional de tourisme de
Provence-Alpes-Côte d’Azur (CRT PACA) est l’un des opérateurs de la région PACA dans le
domaine de l’économie touristique. Il a la particularité de n’être statutairement compétent que
sur cinq des six départements de la région, les Alpes-Maritimes relevant du comité régional du
tourisme Riviera Côte d’Azur. En réalité, l’un et l’autre mènent un certain nombre d’actions
sur l’ensemble du territoire régional, telles que des études ou certaines actions de promotion.
La chambre a recommandé au CRT PACA de modifier ses statuts en conséquence, de
mutualiser ses moyens avec ceux du CRT Riviera Côte d’Azur et d’étudier les modalités d’une
éventuelle fusion des deux associations.
La chambre a estimé que le nombre d’administrateurs (40 puis 41), soit seulement une
douzaine de moins que celui des membres de l’association, était très élevé et s’est interrogé sur
les capacités décisionnelles d’une telle assemblée. Elle a d’ailleurs relevé que toutes les
propositions présentées par le président et le directeur général avaient été systématiquement
votées à l’unanimité, tout comme d’ailleurs celles des assemblées générales et du bureau. Dans
le même sens, elle a considéré que les contrats de travail des deux précédents directeurs
généraux du CRT PACA prévoyaient un montant d’indemnités de licenciement dont le niveau
n’était pas compatible avec l’activité d’une association dont le financement dépend à plus de
80 % de subventions en provenance de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
A cet égard, le CRT PACA mène un train de vie confortable avec, notamment, une
progression des salaires très au-dessus de celle de la convention collective applicable, pour la
moitié du personnel. La chambre observe que l’association dispose là d’un gisement potentiel
d’économies.
Par ailleurs, elle constate que le CRT ne restitue pas les trop-perçus des subventions
versées pour les actions non exécutées ou exécutées partiellement, contrairement à ce prévoit
la convention conclue avec la région. Fin 2015, la somme à reverser s’élevait à 195 000 €.
Le contrôle par la chambre régionale des comptes du comité régional de tourisme de
Provence-Alpes-Côte d’Azur s’est inscrit dans le cadre d’une enquête nationale sur les
politiques en faveur du tourisme, qui associe la Cour des comptes et plusieurs chambres
régionales des comptes. A ce titre, le rôle du CRT dans la définition et la mise en œuvre de la
politique régionale dans le domaine du tourisme a fait l’objet d’un examen dont les principales
conclusions figurent en annexe du présent rapport.
Il ressort des données et informations rassemblées dans le cadre de l’enquête auprès de
l’association que le CRT exerce les compétences obligatoires de réalisation et de coordination
de promotion touristique en France et à l’étranger que le code du tourisme a prévues dans ses
articles L. 131-5 et L. 131-8. Il exerce également les compétences facultatives, prévues à
l’article L. 131-7 du même code, d’observation, d’assistance à la commercialisation, d’études,
en faisant appel à une importante sous-traitance.
Le CRT travaille en étroite collaboration avec les principaux acteurs du secteur du
tourisme, qu’ils soient publics, notamment au sein du réseau régional d’expertise et d’ingénierie
touristique, ou privés, par le biais de son Club Pro, qui regroupe un certain nombre de chefs
d’entreprise œuvrant dans le tourisme.
5
La promotion de Provence-Alpes-Côte d’Azur, en France et à l’étranger, constitue le
cœur de l’action du CRT PACA qui, dans ce cadre, effectue un travail sur l’image et
l’attractivité de la région à l’international, avec l’appui d’Atout France, partenaire
incontournable pour les actions à l’étranger.
Il apporte également une assistance aux acteurs du tourisme de la région en matière de
commercialisation, en facilitant l’établissement de liens entre les organisateurs de voyages et
les professionnels de la région et en apportant son expertise aux acteurs du tourisme, dans le
cadre de séminaires ou de rencontres. Parallèlement, il assure des missions de suivi de l’activité
touristique régionale, de veille ou d’études, essentiellement achetées à des prestataires
extérieurs. La structuration de l’offre touristique est un champ d’action qui relève des agences
départementales de tourisme (ADT).
Par ailleurs, le conseil régional n’a pas demandé au CRT PACA d’élaborer le schéma
régional de développement du tourisme et des loisirs, comme il en avait la possibilité. Le comité
a cependant collaboré à son élaboration.
La région se caractérise par la grande notoriété internationale de ses marques
territoriales (Côte-d’Azur, Provence, Alpes), un climat et un positionnement géographique très
porteurs, une bonne accessibilité, et une offre touristique riche, marquée par la diversité des
territoires (littoral, montagne, campagne) et des pratiques touristiques (culture, découverte de
villes, gastronomie et œnotourisme, activités balnéaires ou de pleine nature, sports d’hiver, golf,
tourisme d’affaires, etc.). Le parc d’hébergement est important et diversifié : hôtels, résidences
de tourisme et hôtelières, campings, villages de vacances et meublés de tourisme. Tous ces
points forts permettent à la région de se hisser à la première place pour le volume de nuitées
touristiques.
A l’inverse, le secteur subit une forte saisonnalité et présente une importante sensibilité
à la conjoncture économique ou politique. Selon Atout France, le nombre de nuitées
internationales a chuté en juin-juillet 2016 de 10 % par rapport à la même période de 2015. A
Nice, c’est une perte du revenu par chambre de 45 % que les hôteliers ont constatée dans les
deux semaines qui ont suivi l’attentat du 14 juillet 2016 (source UMIH). La clientèle asiatique
que le CRT cherche à développer est particulièrement sensible à ces problèmes de sécurité. Par
ailleurs, les entreprises de petites tailles (TPME), majoritaires dans le secteur, ont parfois des
difficultés à s’adapter aux évolutions des modes de consommation (qualité des prestations,
utilisation d’internet pour l’information et la commercialisation des produits ou pratiques de
yield management1…).
Le secteur du tourisme représente 11 % du PIB et 7,5 % des emplois et demeure une
activité majeure pour la région, les trois départements du littoral étant les plus concernés. C’est
pourquoi il est primordial qu’outre les comptes rendus sur la nature et le coût des actions
engagées, le CRT réfléchisse à la mise en place d’outils d’évaluation de ses actions afin de se
centrer sur les plus efficaces, efficientes et économes.
1 Le yield management est une technique marketing de tarification flexible utilisée dans les services caractérisés par une forte
présence de coûts fixes et par une certaine inertie des capacités proposées (transports en commun, hôtellerie etc.)
6
RECOMMANDATIONS
La chambre formule les six recommandations suivantes :
Recommandation n° 1 : Définir une stratégie en matière de suivi qualitatif des actions
menées par le CRT
Recommandation n° 2 : Mettre les statuts du CRT en conformité avec son activité
d’observation sur l’ensemble du territoire régional.
Recommandation n° 3 : Etudier les possibilités d’un rapprochement encore plus étroit
avec le comité régional Riviera Côte d’Azur (mutualisation de personnels, d’achats de
prestations, etc..), préparant ainsi les conditions d’une fusion des deux CRT.
Recommandation n° 4 : Appliquer les statuts en cas de non-paiement des cotisations.
Recommandation n° 5 : Veiller à ce que le nombre de pouvoirs reçus par le président ne
dépasse pas les limites statutaires.
Recommandation n° 6 : Respecter la convention conclue avec le conseil régional en
restituant le trop-perçu sur les opérations non exécutées ou exécutées partiellement ou
pour un montant inférieur au montant budgété.
7
1. PREAMBULE
L’inspection générale des services du conseil régional a effectué un contrôle du comité
régional de tourisme de Provence-Alpes-Côte d’Azur (CRT PACA) sur la période de 2008 à
2012, dont les conclusions ont été rendues le 17 avril 2013.
Ce contrôle a porté sur la situation financière et l’analyse des dépenses significatives
ainsi que sur l’emploi des subventions accordées par le conseil régional. Ses conclusions, après
prise en compte des observations formulées par le CRT, étaient les suivantes :
Le CRT apporte une contribution significative à la promotion du tourisme dans
la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, un secteur économique majeur puisqu’il
représente 11 % du PIB et 7,5 % des emplois de la région. Le CRT a su définir
une stratégie intégrant les changements intervenus dans le monde et orientée vers
des axes précis.
La période contrôlée a été également caractérisée par une dispersion de ses
activités, associée à des achats de prestations aux coûts parfois élevés et dont la
quantification des retombées n'a pas été explicitement établie. La politique de
rémunération a fait l'objet d'observations. Le CRT a été invité à prendre en
considération les impératifs de maîtrise des dépenses de fonctionnement et
d'activités pointées dans le rapport.
Les modalités d'instruction, de suivi et de versement des subventions régionales
présentaient des cas de non-conformité à la réglementation nécessitant une
modification des modalités de versement des subventions et induisaient des
demandes de restitution de subventions versées.
Lors de son contrôle, la chambre s’est attachée à vérifier si les préconisations de l’IGS
ont bien été mises en œuvre, sauf dans le domaine de la commande publique, qui se situe hors
du champ de ce contrôle. Par ailleurs celui-ci a été réalisé dans le cadre d’une enquête nationale
sur les politiques en faveur du tourisme (Cf. annexes 1 et 2).
2. LES MISSIONS ET LE CHAMP DE COMPETENCES DU CRT PACA
Créé en 1988 sous la forme d’une association, le comité régional de tourisme de
Provence-Alpes-Côte d’Azur est l’un des opérateurs de la région dans le domaine de l’économie
touristique.
2.1 Les missions du CRT PACA
Aux termes du code du tourisme, le comité régional dispose de compétences obligatoires
et de compétences facultatives.
Les compétences obligatoires confiées par la loi aux CRT sont :
La réalisation des actions de promotion touristique de la région en France et à
l’étranger (article L. 131-8 du code du tourisme) ;
La coordination des actions de promotion sur les marchés étrangers,
conjointement avec les comités départementaux du tourisme (article L. 131-5 du
même code).
Les compétences facultatives, qui sont confiées ou exercées à la demande du conseil
régional dans les domaines prévus par la loi, recouvrent :
8
L’élaboration du schéma régional de développement du tourisme et des loisirs
qui est ensuite soumis à l’approbation du conseil régional après les consultations
obligatoires (article L. 131-7 du code du tourisme) ;
La mise en œuvre de la politique du tourisme de la région, notamment dans le
domaine des études, de la planification, de l'aménagement et de l'équipement,
des aides aux hébergements, des assistances techniques à la commercialisation
et de la formation professionnelle, ainsi que le suivi des actions ainsi engagées
(article L. 131-8 du code du tourisme).
L’article 4 des statuts du CRT PACA prévoit que « dans les limites de sa compétence
territoriale, le Comité Régional de Tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur assure la
préparation et la mise en œuvre des actions de promotion touristique en France et à l’étranger.
Il peut, le cas échéant, s’associer avec des départements ou des régions limitrophes pour
entreprendre des opérations d’intérêt interrégional, national ou international.
A la demande du Conseil Régional, le Comité Régional de Tourisme Provence-Alpes-
Côte d’Azur peut :
Elaborer le schéma régional de développement du tourisme et des loisirs.
Assurer la mise en œuvre de la politique du tourisme de la région, notamment
dans le domaine de l’observation, des études, de la planification, de
l’aménagement et de l’équipement, des aides aux hébergements, des assistances
techniques à la commercialisation ainsi que de la formation professionnelle et
veiller ainsi au suivi des actions ainsi engagées ».
La promotion de Provence-Alpes-Côte d’Azur, en France et à l’étranger, constitue le
cœur de l’action du CRT PACA. Le comité apporte également une assistance aux acteurs
régionaux du tourisme en matière de commercialisation, en facilitant l’établissement de liens
entre les organisateurs de voyages et les professionnels de la région et en leur apportant son
expertise, dans le cadre de séminaires ou de rencontres. Parallèlement, il assure des missions
de suivi de l’activité touristique régionale, de veille ou d’étude.
Le conseil régional n’a pas souhaité lui confier les autres compétences facultatives
prévues à l’article L. 131-8 du code du tourisme, notamment celles relatives à l’élaboration du
schéma régional de développement du tourisme et des loisirs (Cf. infra, l’annexe 2). En réponse
aux observations de la chambre, le président du conseil régional de PACA a expliqué ce choix
en considérant que « le caractère transversal et multidimensionnel de la compétence
touristique » était mieux à même d’être appréhendé au sein des services de la région.
Le comité doit rendre compte de ses missions à son principal financeur. De fait, la
convention conclue en 2015 avec le conseil régional a prévu un certain nombre d’indicateurs :
Evolution (n/n-1) de la fréquentation des différents sites et du nombre de
téléchargements d'applications ;
Nombre de missions réalisées en France, à l’étranger, professionnelles ou grand
public ;
Evolution (n/n-1) du nombre de contacts par origine géographique ;
Nombre de journalistes, français et étrangers, accueillis, par thèmes ;
Nombre de professionnels de la région ;
Nombre d’adhérents du Club Pro (Cf. infra, le point 2.3.5) ;
Nombre d’articles de presse écrite, de mentions à la télévision ou la radio, en
France ou à l’étranger, et montant de leurs contre-valeurs publicitaires ;
9
Nombre et thèmes des voyages de presse et d'Eductours2 ;
Nombre et évolution (n/n-1) de sites identifiés dans des démarches Qualité : label
T&H (tourisme et handicap), label Ecotourisme/RSE et adhérents PRIDES.
Les rapports d’activité reprennent ces indicateurs et détaillent les actions effectuées en
cours d’année en précisant leur budget. Par ailleurs, le CRT a édité en février 2016 une
rétrospective de ses actions de 2012 à 2015 qui donne également quelques éléments macro-
économiques sur le tourisme mondial.
Ces indicateurs purement quantitatifs reflètent l’activité du CRT et montrent que les
actions entreprises sont conformes aux axes définis dans la convention passée avec la région et
dans le schéma régional de développement touristique. Toutefois, ils ne permettent pas d’en
évaluer les retombées économiques.
C’est pourquoi, la chambre invite le CRT à réfléchir à la définition de critères qualitatifs
pour les actions qu’il mène.
Recommandation n° 1 : Définir une stratégie en matière de suivi qualitatif des actions
menées par le CRT
Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre, le président du CRT PACA
a indiqué qu’il n’était pas opposé à cette approche, dont il a cependant souligné le coût financier
pour obtenir des résultats fiables. Pour sa part, le président du conseil régional a répondu qu’il
l’approuvait et annoncé « que les conventions régionales à venir intégrer[aient] ces dimensions
d’impact et d’efficience des actions menées ».
2.2 La compétence territoriale du CRT PACA
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur est la seule région française où coexistent deux
CRT, tous deux sous statut associatif :
Le CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui exerce ses attributions dans cinq
départements de la région (Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Bouches-du-
Rhône, Var et Vaucluse).
Le CRT Riviera-Côte d’Azur (CRT RCA), qui exerce les siennes dans le
département des Alpes-Maritimes.
La seule dérogation autorisée par la loi du 3 janvier 1987 à la règle d’un CRT par région
est celle où plusieurs comités existaient dans une même région à la date de publication de la loi,
soit le 13 janvier 1987. Le CRT PACA et le CRT Riviera-Côte d’Azur ont été déclarés en
préfecture respectivement le 26 février 1988 et le 17 juillet 1987. Cependant les deux structures
préexistaient, depuis 1942, sous la forme de comités rattachés à l’Etat. Leur coexistence n’est
donc pas irrégulière.
Le CRT PACA est financé à plus de 80 % par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur
tandis que le CRT Riviera Côte d’Azur a pour principal financeur le département des Alpes-
Maritimes, la région n’assurant que 20% à 30 % de son financement selon les années.
La présence de ces deux structures au sein d’une même région soulève toutefois
plusieurs questions. D’une part, le CRT est un organisme qui exerce une mission de
coordination régionale des différents acteurs agissant dans le domaine du tourisme. La présence
de deux entités au sein d’une même région met ces acteurs face à deux interlocuteurs différents
selon les territoires concernés.
2 Invitation de tours opérateurs à visiter la région.
10
D’autre part, certains territoires touristiques ne se limitent pas aux frontières
administratives des départements, comme le littoral ou la montagne. C’est également le cas de
l’ensemble intitulé Riviera Côte d’Azur qui n’existe pas d’un point de vue administratif mais
dont les limites reconnues s’étendent jusqu’au littoral varois.
La question de savoir si deux comités régionaux du tourisme doivent être maintenus en
PACA ou si leur fusion ne permettrait pas de susciter, outre des économies d’échelle, une
simplification et une clarification de leur rôle, une meilleure lisibilité, notamment à l’étranger,
et une plus grande efficacité de leurs actions, mérite d’être posée dans un contexte de
resserrement budgétaire.
Sans remettre en question leur existence, le Schéma Régional de Développement
Touristique (SRDT) pour la période 2012-2016 prévoyait expressément une forte collaboration
des deux structures. En effet, l’objectif stratégique « Accompagner la structuration des
territoires », qui décline l’objectif « Pour une action publique plus efficace », précise que
« Dans le contexte budgétaire contraint actuel, il est indispensable d’adopter des modes de
fonctionnement et de collaboration optimisés, sans remettre en cause l’existence même des deux
CRT et en gardant à chaque structure ses spécificités liées au contexte économique et
territorial.
L’image touristique de Provence-Alpes-Côte d’Azur doit être à l’échelle internationale
le reflet de l’unité territoriale régionale. Ainsi une collaboration plus étroite entre les deux
CRT sera mise en œuvre afin d’optimiser leurs actions respectives. Pour cela, une convention
triennale avec la Région sera passée avec le CRT Riviera Côte d’Azur qui comportera un volet
de coopération inter-CRT définissant les actions conjointes menées par les deux CRT ».
Ces spécificités font que le CRT PACA est parfois amené à conduire des actions
couvrant les six départements de la région, en particulier lorsqu’elles sont très liées au schéma
régional de développement touristique. C’est le cas dans les domaines de l’écotourisme et sur
la question du tourisme & handicap. De même, il valorise l’ensemble du massif sud-alpin, qui
s’étend sur trois départements dont celui des Alpes-Maritimes.
Enfin, alors que les compétences statutaires du CRT PACA sont limitées à cinq
départements, le champ d’intervention de son service chargé de l’observation du tourisme en
Provence-Alpes-Côte d’Azur porte sur la totalité du territoire de la région Provence-Alpes-Côte
d’Azur, y compris les Alpes-Maritimes – donc en contradiction avec les statuts de l’association.
De son côté, le CRT Riviera Côte d’Azur participe, en partenariat avec le CRT PACA,
à des opérations d’envergure régionale dans le prolongement de la convention tripartite conclue
avec la région et le CRT PACA.
Ce dernier doit tirer les conséquences statutaires de son activité sur les six départements
de la région.
Recommandation n° 2 : Mettre les statuts du CRT en conformité avec son activité
d’observation sur l’ensemble du territoire régional
En réponse aux observations provisoires de la chambre, le président du conseil régional
a indiqué qu’il « veiller[ait] à ce que les statuts du CRT ne soient pas en contradiction, dans
l’exercice de sa fonction d’observation, avec son périmètre ».
Le président du CRT Riviera-Côte d’Azur a indiqué pour sa part qu’il était favorable à
une approche mutualisée de l’observation de la fréquentation touristique mais qu’il « ne
partage[ait] pas la vision structurelle centralisatrice proposée » par la chambre.
La juridiction constate que la promotion et la mise en œuvre des politiques en faveur du
tourisme régional sont réparties entre deux organismes dont les compétences sont exercées dans
des limites administratives des départements qui sont mal adaptées aux enjeux et, par ailleurs,
ne sont pas respectées.
11
C’est pourquoi elle recommande au CRT PACA d’étudier les possibilités d’un
rapprochement encore plus étroit avec celui des Alpes-Maritimes (mutualisation de personnels,
d’achats de prestations, etc.).
C’est d’ailleurs le souhait du nouveau président du CRT PACA, qui a indiqué lors de la
réunion du conseil d’administration du 25 mars 2016 que « cette particularité ne peut pas
perdurer ».
Recommandation n° 3 : Etudier les possibilités d’un rapprochement encore plus étroit
avec le comité régional Riviera Côte d’Azur (mutualisation de personnels, d’achats de
prestations, etc.), préparant ainsi les conditions d’une fusion des deux CRT.
Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre, le président de la région
Provence-Alpes-Côte d’Azur a fait valoir « que la perspective d’une fusion des deux CRT
pourrait aboutir à la constitution d’un comité départemental du tourisme autonome » et qu’« il
n’[était] donc pas certain qu’en termes d’économie des moyens et de clarification des rôles,
une telle hypothèse présente une réelle plus-value ».
Le président du CRT Riviera Côte d’Azur a soutenu de son côté que « cette option
n’offrirait aucune garantie d’envergure supplémentaire à l’action touristique régionale et, a
minima, dépendrait de l’accord du Conseil Départemental des Alpes-Maritimes ».
2.3 Le maintien de services relatifs au tourisme au sein de la région
La chambre observe en outre qu’il existe à la région un service « Tourisme » au sein de
la direction de l’économie régionale, de l’innovation et de l’enseignement supérieur.
Sous le sous-titre « Une action publique plus efficace » de la rubrique « Economie
touristique », le site de la région indique que le contexte économique et les évolutions de la
filière imposent de travailler à une action publique plus efficace en soutien aux initiatives des
professionnels.
Cette amélioration passe par le déploiement de réseaux d'experts publics, un appui
spécifique à la structuration des territoires en pôles touristiques, des moyens permettant
d'accélérer et de faciliter l'appropriation des technologies par le plus grand nombre et la mise
en place d'une méthode d'évaluation plus performante.
L’objectif affiché est de conforter la logique du projet dans laquelle la région s'est
engagée depuis la mise en œuvre du précédent schéma régional de développement touristique.
Les actions pour la période 2012-2016 sont ainsi définies :
Elargissement du champ d'actions du réseau régional d'expertise et d'ingénierie
touristique ;
Animation par la région du réseau régional des acteurs du tourisme responsable ;
Mise en place d'un pôle d'excellence en matière de formation et de recherche
dédié au tourisme (réseau PROTIS) ;
Mise en place du site infotourismepaca.fr ;
Lancement d'une réflexion pour repenser l'organisation institutionnelle du
tourisme en région.
12
Le CRT a précisé que si le service Tourisme était son interlocuteur principal, il avait
ponctuellement des contacts avec d’autres services de la région :
Le service chargé des transports, pour ce qui concerne l’itinéraire de
vélotourisme ViaRhôna ou les navettes blanches mises en place en hiver pour
assurer la liaison entre l’aéroport Marseille-Provence et les stations des Alpes
du Sud ;
Le service chargé des parcs naturels régionaux (PNR), dans le cadre des
partenariats développés avec les PNR en matière d’écotourisme ;
Le service chargé de la montagne, notamment pour ce qui concerne le contrat de
destination Voyage dans les Alpes ;
La direction de l’économie dans le cadre du marketing territorial et notamment
avec la mission de développement économique régional (MDER), aujourd’hui
remplacée par l’agence régionale pour l’innovation et l’internationalisation des
entreprises (ARII) ;
Le service chargé de l’international, pour les actions sur des marchés lointains.
La chambre constate que le conseil régional reste fortement impliqué dans le secteur,
avec des actions et des modes opératoires induisant de facto un partage de compétences avec
les comités régionaux du tourisme peu lisible pour les observateurs extérieurs.
Pour être complet, il faut mentionner l’existence d’une troisième structure associative,
Provence Côte d’Azur Events, qui a pour objet le développement du tourisme d’affaire et des
congrès. Labellisée en 2008, elle est cofinancée par la région en tant que pôle régional
d’innovation et de développement économique solidaire (PRIDES).
Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre, le président du conseil
régional a justifié cette situation par le fait « que le caractère transversal et multidimensionnel
de la compétence touristique (…) nécessite la mobilisation de savoir-faire techniques distincts,
disponibles au sein de l’institution régionale et impacte donc différents services
opérationnels ». Il a fait valoir que « le service tourisme (…) [était] (…) un interlocuteur plus
naturel qu’un satellite « associatif ». Il en a conclu que « la ligne de démarcation entre les
compétences exercées, d’une part par la région, d’autre part par le CRT, présent[ait] une
cohérente certaine ».
3. L’ORGANISATION GENERALE ET LE FONCTIONNEMENT DE
L’ASSOCIATION
3.1 Les statuts et les obligations légales
Les dernières modifications significatives des statuts datent de juin 2013 (assemblée
générale extraordinaire du 27 juin). Elles tiennent compte de la volonté du conseil régional de
renforcer la coopération entre les deux CRT de la région (Cf. supra, le point 2.2) comme le
prévoit le schéma régional de développement touristique 2012-2016, qui évoque notamment
« une modification statutaire afin de permettre un cadre juridique adapté à l’intervention
conjointe, ainsi qu’une participation dans les conseils d’administration respectifs ».
13
Dans une délibération du 25 octobre 2013, le conseil régional a approuvé la modification
statutaire et précisé que les actions menées par les deux CRT « doivent être optimisées par une
collaboration étroite sous forme d’actions conjointes », que « les statuts du CRT PACA
prévoient depuis l’origine la participation du CRT RCA » et qu’« une modification des statuts
du Comité Régional de Tourisme Riviera Côte d’Azur permettra d’optimiser l’action conjointe
des deux Comités Régionaux de Tourisme et la participation du CRT à son conseil
d’administration ».
Ainsi, aux termes de l’article 5.1 des statuts modifiés du CRT PACA, le président du
CRT Riviera Côte d’Azur (ou son représentant) est devenu membre de droit du conseil
d’administration.
Le rapport produit en avril 2013 par l’IGS de la région indiquait que le CRT PACA ne
disposait pas d'un règlement intérieur d'entreprise, obligatoire pour les structures employant
au moins 20 salariés en application de l'article L. 122-33 du code du travail, et l’invitait à se
conformer à son obligation d’en élaborer un, ce qui a été fait.
Selon l’article 5 de la loi du 1er juillet 1901 et l’article 31 du décret du 16 août 1901, les
associations doivent tenir un registre spécial coté et paraphé sur chaque page par la personne
habilitée à représenter l’association, c’est-à-dire le président. Ce registre doit être présenté aux
autorités administratives ou judiciaires chaque fois qu’elles en font la demande. Il constitue en
quelque sorte la mémoire juridique de l’association.
Le CRT détient bien un tel registre mais le mode de conservation de ce document sous
la forme d’un classeur n’est pas conforme aux dispositions législatives et réglementaires
susmentionnées. Il convient de rappeler que les infractions à l’article 5 de la loi du
1er juillet 1901 sont passibles d’une amende de 1 500 € par les dirigeants de l’association. Son
montant est double en cas de récidive.
A la suite d’une remarque formulée par l’audit, le comité dépose dorénavant ses comptes
en ligne sur le site du Journal officiel en application de l’article L. 612-4 du code de commerce,
ce dépôt étant obligatoire au-delà de 153 000 € de subventions publiques. En cours
d’instruction, l’association a produit la confirmation de ce dépôt pour les comptes de 2011 à
2014, la réunion de l’assemblée générale au cours de laquelle devaient être approuvés les
comptes de 2015 ayant été reportée à l’automne 2016 du fait de l’attentat à Nice.
3.2 Les membres de l’association
L’association comporte 31 membres de droit, qui représentent le conseil régional, le
conseil économique et social régional, les 5 conseils départementaux, les 5 chambres de
commerce et d’industrie ainsi que la CRCI et les 5 comités départementaux de tourisme relevant
de sa compétence, auxquels s’ajoutent les représentants de la Fédération régionale des offices
du tourisme et des syndicats d’initiative (FROTSI), de la chambre régionale d’agriculture, du
CRT Riviera Côte d’Azur, 22 membres associés représentant les professionnels du tourisme et
les entreprises de transport (air et rail), sept personnalités qualifiées, ainsi qu’un représentant
de la DIRECCTE3 avec voix consultative.
Le rapport produit par l’Inspection générale des services de la région en avril 2013
s’interrogeait sur l’intérêt d’une distinction entre « membres de droit » et « membres
associés » puisque dans la pratique, ces deux catégories de membres disposent de droits identiques
notamment en ce qui concerne les votes. Dans l'hypothèse où la seule différence portait sur
l'obligation de cotisation, il préconisait de fixer une cotisation, éventuellement moindre, pour
les membres associés, ce qui n’a pas été réalisé.
3 Direction régionale des entreprises et de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi.
14
De plus, la chambre observe que les cotisations, qui n’ont pas évolué sur la période
2011-2015, sont très variables entre les membres de droit, alors même que chacun dispose d’une
même voix. Selon des précisions apportées par le président du CRT en réponse aux observations
provisoires de la chambre, « cette différence de montant avait été évaluée, à l'époque de la
création du CRT PACA, en fonction du nombre d'habitants et de l'importance touristique de
chacun des départements ».
2014
Conseil régional 60 980 €
Conseils généraux 52 292 €
Alpes de Haute-Provence 3 964 €
Hautes-Alpes 3 964 €
Bouches-du-Rhône 23 000 €
Var 11 663 €
Vaucluse 10 138 €
Autres membres de droit 31 €
La qualité de membre se perd par retrait volontaire, fin du mandat, non-paiement de la
cotisation ou exclusion. L’association a indiqué procéder à une vérification des cotisations à la
date de l’assemblée générale. Toutefois, la balance à fin 2013 montre que 16 membres n’étaient
pas à jour de leur cotisation pour un total de 496 € dont 62 € au titre de 2008, 93 € au titre de
2009, 93 € au titre de 2011, 155 € au titre de 2011 et 93 € au titre de 2012.
La chambre en déduit que soit les contrôles ne sont pas réalisés, contrairement aux dires
du CRT, soit il n’est pas fait application des statuts, les membres concernés n’ayant pas été
exclus.
Recommandation n° 4 : Appliquer les statuts en cas de non-paiement des cotisations
Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre, le président du CRT a
annoncé qu’il veillerait à ce que tous les membres de l'association soient à jour de leur cotisation
à la date de l'assemblée générale annuelle et à ce que les statuts soient appliqués en cas de non-
paiement des cotisations.
3.3 Les instances décisionnelles
Sur la période 2011-2015, une assemblée générale ordinaire a été organisée chaque
année, conformément à la fréquence minimale définie à l’article 7 des statuts.
15
Tableau 1 – Participations aux assemblées générales 24/01/2011 23/05/2011 28/06/2012 27/06/2013 27/06/2013 03/06/2014 13/03/2015 13/03/2015 10/06/2015
Nb de réunions 2 AGO AGO AGO AGE AGO AGO AGE AGO
Présents et représentés4 20 18 14 20 20 22 23 23 20
Pouvoirs 11 11 12 10 10 10 8 8 9
Total 31 29 26 30 30 32 31 31 29
Nb de membres 53 53 53 53 53 54 54 54 54
Quorum 18 18 18 18 27 18 18 18 18
% présents et représentés 37,74% 33,96% 26,42% 37,74% 37,74% 40,74% 42,59% 42,59% 37,04%
% avec pouvoirs 58,49% 54,72% 49,06% 56,60% 56,60% 59,26% 57,41% 57,41% 53,70%
Source : CRC à partir des procès-verbaux produits par le CRT PACA.
Malgré des taux de présence faible (de 26,4 % en 2012 à 40,74 % en 2014), le quorum
a toujours été largement atteint avec les pouvoirs.
Il faut noter la présence régulière de membres du club Pro (Cf. annexe 2), qui n’ont pas
de voix délibérative.
La règle d’un pouvoir maximum par personne et de quatre pour le président a toujours
été respectée, exceptée pour les deux assemblées (assemblée générale ordinaire et AGE) du
27 juin 2013 où le président a reçu cinq pouvoirs. Toutefois, les quorums auraient été atteints
sans cette cinquième voix.
L’assemblée générale ordinaire se prononce sur les sujets qui relèvent de sa compétence
statutaire.
A cet égard, il convient de rappeler que les membres du CRT représentant un de ses
financeurs ne doivent pas prendre part aux votes des délibérations portant sur les relations du
financeur concerné avec le comité lorsque leurs intérêts sont en jeu.
Les statuts prévoient un nombre maximum de 41 membres dont 21 parmi les membres
de droit et 20 choisis parmi les membres associés.
La chambre reprend à son compte la critique de l’Inspection de la région sur la capacité
décisionnelle d’un conseil aussi nombreux et, somme toute, assez peu différente de l’assemble
générale qui compte 53 membres : « la composition du conseil d'administration ainsi que le
nombre élevé de ses membres par rapport à celui de l'assemblée générale conduisent à
s'interroger sur son efficience. En effet, parmi les 54 membres de l'assemblée générale,
40 siègent également au conseil d'administration : ainsi, 75 % des participants préparent
des travaux sur lesquels ils devront se prononcer à nouveau ».
Le conseil d’administration s’est réuni plus souvent que ce que prévoit les statuts. La
participation des administrateurs oscille entre 13 et 35 personnes avec voix délibérative entre
2011 et 2015 dont, en moyenne 17 présents ou représentés et 9 pouvoirs, soit environ les 2/3
des administrateurs.
La juridiction note que lors des réunions du conseil d’administration des
1er février 2013, 31 octobre 2013 et 14 octobre 2014, le président avait respectivement reçu
cinq, sept et cinq pouvoirs alors que les statuts ne lui en autorisent que quatre.
4 Vise les organismes qui désignent des représentants (articles 5-1 et 5-2 des statuts).
16
Aux termes de l’article 8.4 des statuts, le conseil d’administration dispose de tous les
pouvoirs pour gérer et administrer l’association en toute circonstance, à l’exception de ceux
statutairement attribués aux autres organes de l’association.
La lecture des procès-verbaux montre que le conseil délibère sur l’ensemble de son
champ de compétence.
Cela tendrait à démontrer l'existence d'une vie associative dense par le nombre de
réunions ainsi que par la qualité des points abordés et des rapports présentés. Toutefois,
même si le nombre des interventions et la longueur des procès-verbaux (21 pages en moyenne)
paraissent en attester, la chambre constate que le conseil d’administration approuve toutes les
propositions du président et du directeur général à l’unanimité, ce qui conduit à douter de la
substance de son apport dans la gouvernance du CRT.
La chambre rappelle que les administrateurs ne doivent pas prendre part aux votes des
délibérations portant sur les relations du comité avec le financeur qu’ils représentent si leurs
intérêts sont en jeu.
Selon l’article 9 des statuts, le bureau est constitué de 15 membres maximum dont un
vice-président membre de la CCI de Marseille-Provence, qui anime le Club des professionnels
(dit « Club Pro », Cf. infra, l’annexe 2). La participation des membres oscille entre 10 et 15
personnes avec voix délibérative.
Tout membre du bureau peut donner pouvoir à un autre membre, mais un membre du
bureau ne peut recueillir qu’un seul pouvoir, sauf le président qui peut en détenir trois. Or, à de
très nombreuses reprises ce seuil a été dépassé.
Le bureau, qui se réunit à la demande de son président, se réunit moins souvent que le
conseil d’administration, ce qui n’est pas habituel.
La participation de ses membres est variable. Elle oscille entre 10 et 15 personnes avec
voix délibérative dont, en moyenne, 8 présents ou représentés, représentant 85 % des membres
de cette instance. Les décisions sont prises à la majorité des présents, la voix du président étant
prépondérante en cas de partage.
Le bureau délibère sur l’ensemble de son champ de compétence et plus particulièrement
sur les questions administratives et budgétaires (budget et comptes, conventions avec la région
ou autre partenaire, marchés, procédure des arrêts maladie, situation des personnels, etc.).
Comme pour l’assemblée générale et le conseil d’administration, même si les sujets sont
évoqués, le nombre des interventions et la longueur des procès-verbaux (16 pages en moyenne)
paraissent en attester, la chambre constate qu’il approuve toutes les propositions du président
et du directeur général à l’unanimité.
La chambre estime donc que le pouvoir de décision est concentré entre les mains du
président et du directeur, les autres instances s’apparentant à des chambres d’enregistrement.
Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre, le président du CRT PACA
a fait valoir que le comité régional de tourisme était « un lieu de débat et d'échange naturel
entre tous les acteurs du tourisme professionnels et institutionnels, (…) que le cadre principal
de ce débat [était] le Conseil d'Administration et qu'il [devait] donc avoir une composition large
et se réunir régulièrement ».
17
Il estime « logique que la plupart des décisions opérationnelles portant sur
l’amélioration et le renforcement de l’efficacité des actions et des résultats des politiques
régionales engagées pour renforcer la promotion touristique de la Région en France et à
l'étranger, soient prises à la quasi-unanimité sur proposition du Président ou du Directeur
Général, et que cela ne fait pas de cette instance pour autant une chambre d'enregistrement ».
Recommandation n° 5 : Veiller à ce que le nombre de pouvoirs reçus par le président ne
dépasse pas la limite statutaire de quatre pour les assemblées générales et les conseils
d’administration et de trois pour le bureau.
Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre, le président du CRT PACA
a annoncé qu’il veillerait à ce que cette règle soit scrupuleusement respectée à l’avenir pour
toutes les réunions statutaires de l’association.
3.4 L’organisation interne
L'organisation actuelle du CRT a été resserrée en 2012, à la faveur du départ à la retraite
d'une directrice, autour de deux directions et d’un secrétariat général. Un directeur général
coordonne l'organisation, composée de 25 agents, dont deux étaient mis à disposition par la CCI
jusqu’à fin 2015, qui comporte les structures suivantes :
Le secrétariat général (sept agents dont un poste vacant), chargé des services
administratifs, financiers et logistiques ;
La direction du marketing, regroupant un directeur, deux secrétaire et douze
chargés de mission répartis en quatre pôles (marchés, études, filières, systèmes
d’information) ;
La direction de la communication, comprenant une directrice et six agents
répartis en trois pôles (service presse, production, multimédia et internet).
L'audit de 2013 relevait que le CRT s'est doté d'un comité de direction et de procédures
administratives telles que :
Ordres de mission (et frais de mission) distinguant les déplacements en région
PACA et en France d'une part, les déplacements lointains (Europe et monde)
d'autre part ;
Dossiers normalisés destinés à présenter chaque opération (« le 4 pages »),
comportant un descriptif de l'action, un prévisionnel financier (dépenses et
recettes), un bilan et un circuit de validation associant plusieurs intervenants.
Les contrôles opérés sur les actions montrent que les procédures relatives aux missions
et au « 4 pages » sont suivies.
4. LA SITUATION FINANCIERE DU CRT PACA
4.1 Le compte de résultat
Montants en euros 2011 2012 2013 2014 2015 Variation
Total des produits 6 014 084 6 396 888 6 368 607 5 706 087 5 996 983 -0,28%
dont subventions 5 325 816 5 349 620 5 070 020 4 870 000 4 820 000 -9,50%
Total des charges 5 977 022 6 225 179 6 319 474 5 730 220 5 914 331 -1,05%
dont actions 2 802 385 3 000 085 2 866 648 2 548 576 2 458 342 -12,28%
dont frais de personnel 2 246 553 2 361 360 2 318 503 2 191 874 2 160 017 -3,85%
Source : CRC à partir des comptes du CRT PACA.
18
Les ressources du CRT proviennent quasi exclusivement des subventions d’exploitation
qui s’élevaient à 4,8 M€ en 2015 dont 4,7 M€ accordées par la région, pour des produits totaux
de 6 M€. Sur la période, elles ont diminué plus vite que les produits totaux et leur réduction a
été partiellement compensée par la progression du chiffre d’affaires (- 0,5 M€ contre + 0,2 M€).
Les charges relatives aux actions (2,5 M€ en 2015) constituent le premier poste de
dépenses, devant les frais de personnel (2,2 M€ en 2015), qui ont baissé sur la période,
l’association étant passée de 30 à 25 salariés en 2015, dont 22 cadres et agents de maîtrise et
trois employés. Le CRT a su adapter ses dépenses (- 1,05 %) à la quasi-stagnation de ses recettes
(- 0,3 %).
Montants en euros 2011 2012 2013 2014 2015
Chiffre d'affaires 291 758 378 348 554 284 534 505 512 237
Subventions
d'exploitation 5 325 816 5 349 620 5 070 020 4 870 000 4 820 000
Conseil régional 4 990 816 5 054 520 4 832 520 4 700 000 4 690 000
CCIMP 250 000 250 000 237 500 170 000 130 000
PNR 85 000 33 100
Autres 12 000
Reprises sur provisions 77 577 76 620 89 254 88 640 80 662
Cotisations 114 515 114 422 114 515 113 709 114 608
Conseils
départementaux 52 760 52 729 52 729 52 729 52 729
Conseil régional 60 980 60 980 60 980 60 980 60 980
Autres membres 775 713 806 899 899
Autres produits 39 268 52 264 64 761 84 258 95 045
Produits
d'exploitation 5 848 934 5 971 274 5 892 834 5 691 918 5 622 552
Source : CRC à partir des comptes du CRT PACA.
En 2015, les produits d’exploitation proviennent principalement des subventions
d’exploitation (80,4 %) et en particulier de la région (78,2 %).
Une convention d’objectifs annuelle conclue avec la CCI prévoyait la mise à disposition
de deux personnes qui avaient pour mission de participer à l’animation du réseau des
professionnels (195 000 € en 2011 et 2012) et du partenariat subventionné (55 000 € en 2011
et 2012), soit un total de 250 000 €, ramené à 237 500 € en 2013, 170 000 € en 2014 et
130 000 € en 2015 (- 25 % pour la mise à disposition de deux personnes). La convention 2015
prévoyait qu’elle ne serait pas renouvelée en 2016.
Le chiffre d’affaires correspond à la participation des membres du CRT aux actions du
comité sur la base d’un remboursement à l’euro l’euro. Il représente 8,5 % des produits
d’exploitation de 2015. Le contrôle d’un certain nombre de dossiers a permis de vérifier que
ces participations étaient bien demandées et encaissées.
Les cotisations des membres n’apportent que 1,9 % des ressources du CRT, dont 1 %
pour la région, 0,9 % pour les cinq départements et 0,01 % pour les membres de droit, qui
s’acquittent d’une participation symbolique de 31 €.
Les autres produits concernent quasi exclusivement les adhésions au Club Pro et
n’appellent pas de remarque particulière.
19
Charges d'exploitation 5 869 021 6 139 764 5 925 331 5 271 473 5 306 307
Actions 2 802 385 3 000 085 2 863 237 2 866 944 2 458 342
Autres achats et charges
externes 380 565 533 132 495 194 446 793 471 699
Impôts, taxe et ver. associés. 177 899 182 525 176 881 162 468 164 248
Charges de personnel 1 382 056 1 420 485 1 613 417 1 518 701 1 492 072
Charges sociales 864 497 940 875 705 086 673 173 667 945
Dot. aux amortissements 46 960 47 373 36 780 32 465 22 223
Dot. aux provisions 208 807 15 274 34 714 15 274 23 108
Autres charges 5 852 15 22 2 448 6 670
Source : CRC à partir des comptes du CRT PACA (montants en euros).
Les dépenses Actions représentent 46,3 % des dépenses d’exploitation du CRT. Ces
dépenses sont contrôlées chaque année par le commissaire aux comptes, qui en a vérifié entre
56 % et 89 % du total selon les exercices. Il ressort de ses dossiers que, sauf exception, les
procédures d’engagement et de signatures sont respectées. Il a toutefois exprimé le souhait que
les devis comparatifs soient conservés et les choix précisés.
La chambre a contrôlé sur place les actions 2014 d’un montant supérieur à 20 000 €,
soit 1 863 988 € sur 2 133 809 € (87,4 %). Les dossiers sont bien tenus comme l’avait indiqué
le commissaire aux comptes, les visas et les pièces justificatives présentes à de rares exceptions
et un compte rendu de l’opération figure au dossier. Les frais jugés personnels (pressing,
surclassements non validés, etc.) ou hors barème (sauf acceptation du dépassement) sont
déduits des remboursements. Les visas nécessaires5 sont bien présents.
Enfin, la chambre s’interroge sur le bien-fondé d’imputer les frais de l’assemblée
générale en action, pour un coût de 23 259,56 €, même si elle était associée à une manifestation
du Club Pro.
Les frais de fonctionnement représentent, en moyenne, 9 % des dépenses
d’exploitation. Le CRT louait des locaux à la Maison de la Région sur La Canebière pour
100 000 €. Il a déménagé en juillet 2016 dans d’autres locaux, toujours sur La Canebière, la
Maison de la Région ayant été mise en vente par cette collectivité. Ce déménagement n’a pas
entraîné d’économie sur le poste en question. Les dépenses de téléphonie-internet s’élèvent à
environ 75 000 € soit, en moyenne, 3 000 € par personne. Viennent ensuite différents postes
d’environ 50 000 € chacun : location de voitures, de matériel, maintenance.
La chambre note que le contrat de travail de l’ancien directeur général comprenait un
véhicule à usage professionnel et privé, assurance et péages inclus, ainsi qu’un téléphone à
usage illimité. Il en est de même pour le secrétaire général, le directeur du marketing, la
directrice de la communication. Elle estime que ces dépenses n’ont pas à être prises en compte
par un organisme dont les ressources proviennent essentiellement de fonds publics.
Une voiture (Citroën GRD C4 Picasso) a été attribuée à l’avant dernier président du
CRT, pour un coût de location de 712 € par mois en 2014 (745,99 € de 2011 à 2013). Cet
avantage en nature, non délibéré par le conseil d’administration et non déclaré d’après l’audit
de la région, est contraire aux statuts de l’association, qui prévoient à leur article 15 que « Les
membres de l'association ne peuvent recevoir aucune rétribution ou avantage particulier
pour les fonctions qui leur sont confiées dans les organes d'administration ».
Les dépenses de personnel constituent le deuxième poste de charges d’exploitation
(40,71 %). L’audit de 2013 relevait un certain nombre de dysfonctionnements, et notamment
« l’application très généreuse [de la convention collective des organismes de tourisme du
6 décembre 1996 étendue par arrêté du 9 décembre 2002], notamment en prenant pour
5 Agent concerné, directeur du secteur, comptabilité, secrétaire général, directeur général et président de l’association.
20
référence des qualifications et des emplois repères surévalués au regard des responsabilités
qui semblent être réellement exercées » ainsi qu’une évolution des salaires particulièrement
accommodante. La chambre ne peut que confirmer ce dernier point au regard de l’évolution
comparée des salaires et du point d’indice de la convention collective, qui a augmenté de
1,26 % entre 2011 et 2015.
De fait, même si les contrats de travail ont été « harmonisés à la convention collective »
(selon le compte rendu de la réunion du CA du 12 février 2015), comme l’avait suggéré l’audit,
le niveau des rémunérations individuelles perçues ne s’en est pas trouvé modifier et, pour
environ la moitié des salariés, leur évolution est restée très largement supérieure à celle du point
d’indice de la convention collective, allant de + 5 % à + 14 %. Ainsi, aucune suite n’a été
donnée aux préconisations de l’audit de 2013.
2011 2012 2013 2014 2015
A6 21 195,57 33 114,08 33 281,16 33 962,69 60,23%
B7 24 043,34 35 487,13 36 030,11 34 197,99 30 365,53 26,29%
C8 75 538,39 79 033,47 91 563,46 92 110,33 92 266,46 22,15%
D 32 422,75 34 890,07 35 648,57 35 108,76 36 957,09 13,99%
E 37 142,92 36 054,26 39 868,53 40 425,78 41 147,01 10,78%
F 32 919,32 33 422,81 34 405,48 35 374,42 35 821,08 8,81%
G 141 502,27 146 415,08 149 656,02 151 997,52 153 812,75 8,70%
H 46 495,21 48 281,73 48 819,09 49 530,12 50 465,57 8,54%
I 31 031,15 26 772,36 20 500,07 33 775,36 33 143,02 6,81%
J 43 483,45 44 417,67 45 074,48 45 576,21 46 083,69 5,98%
K 35 343,54 35 720,34 36 762,16 37 090,54 37 260,39 5,42%
L 36 409,41 19 895,90 37 795,15 38 244,89 37 684,88 3,50%
M 50 404,96 51 033,99 51 809,08 52 316,62 52 032,06 3,23%
N 38 890,80 39 329,21 39 831,39 39 878,02 39 960,62 2,75%
O 50 925,25 51 432,37 51 760,88 52 046,30 52 224,06 2,55%
P 112 409,86 112 494,54 114 241,05 114 943,18 115 229,90 2,51%
Q 36 421,41 37 157,64 37 737,41 37 535,25 37 160,90 2,03%
R 49 169,22 49 768,77 50 786,26 46 703,11 49 895,98 1,48%
S 42 907,26 42 556,26 42 388,49 42 888,45 43 253,78 0,81%
T 70 252,89 68 610,96 69 610,14 69 853,60 70 662,77 0,58%
U 6 519,09 5 753,05 13 431,78 0,00%
V 35 513,98 17 412,51 5 327,50 0,00%
W 36 902,90 34 199,99 35 346,83 34 675,22 36 152,28 -2,03%
X 35 752,46 36 376,86 27 541,99 26 715,82 34 209,61 -4,32%
Y 30 890,99 28 900,52 31 900,66 29 142,42 29 107,95 -5,77%
Z 30 120,82 29 740,09 28 033,13 28 494,08 28 215,79 -6,32%
AB 75 482,16 95 567,74
CD 46 276,28 47 239,94 38 836,42
EF 28 338,40 26 020,03 29 129,07 24 985,68
GH 32 700,72 34 971,19
IJ 28 588,40 Source : CRT.
6 La progression constatée s’explique par le fait que la personne concernée était en congés maternité en 2012 et n’a donc pas
perçu l’intégralité de son salaire cette année-là. 7 Ce salarié a été recruté courant 2011 et n’a donc perçu qu’un salaire partiel cette année-là. 8 Des missions supplémentaires confiées à ce cadre expliquent l’évolution de son salaire.
21
La chambre observe de surcroît que le personnel à qui ni la grille indiciaire de la fonction
publique, ni ses barèmes de remboursements de frais de mission ne sont opposés, perçoit en fin
d’année une gratification similaire à celle que la région verse à son personnel, soit 1 950 € en
2014 et 2015.
En réponse aux observations de la chambre, le président du CRT PACA a souligné
qu’aucune augmentation individuelle de salaire n’avait eu lieu depuis 2013, hormis les
augmentations annuelles dites structurelles et obligatoires (comparable au GVT de la fonction
publique). Il a fait également valoir que le niveau de salaires était justifié par la qualification
des salariés dont les tâches et les missions étaient de plus en plus complexes, ce qui justifiait le
taux de 40 % des cadres au sein du CRT.
Par ailleurs, la juridiction observe que le CRT a accordé de nombreux avantages à un
ancien directeur général. Outre la prime d'ancienneté prévue à la convention collective
applicable au secteur du tourisme, égale à 3 % à partir de la troisième année de présence,
augmentée de 1 % chaque année jusqu'à concurrence de 20 %, il a bénéficié de plusieurs autres
avantages en nature (indemnité de résidence équivalente à 3 % du salaire brut de base plus un
véhicule à usage professionnel et privé, y compris assurance, péages et carburant, et téléphone
à forfait illimité : Cf. supra).
L’article 3.3 de son contrat prévoyait également qu’après six mois d’ancienneté, sauf
licenciement pour faute grave, une indemnité brute correspondant à 12 mois de salaires lui serait
versée alors que la convention collective ne prévoit, dans son article 13, que 20 % du salaire
brut mensuel par année de présence pour les 10 premières années soit un mois au bout de cinq
ans d’ancienneté. Au bout de cinq ans de présence, l’avantage consenti était donc douze fois
plus important que celui prévu par la convention collective (12 mois de salaire d’un côté, un
mois de salaire de l’autre).
Comme le prévoyait déjà le contrat signé avec son prédécesseur, le montant des
indemnités dues à cet ancien directeur général en cas de licenciement - sauf licenciement pour
faute lourde impliquant une intention de nuire reconnue par décision de justice définitive passée
en force de chose jugée - a été revu à la hausse pour tenir compte des difficultés de reconversion
de l’intéressé dans un poste analogue et de son âge.
Ainsi, aux termes d’un avenant daté du 30 août 2012, l’indemnité de départ forfaitaire
a été portée à 18 fois le montant de la moyenne des salaires bruts perçus depuis l’embauche, y
compris les gratifications annuelles, après trois ans d’ancienneté, et à 24 fois après cinq ans
d’ancienneté. L’avantage consenti, augmenté par la prise en compte des primes annuelles, est
donc passé, au regard des stipulations de la convention collective, d’un rapport de 1 à 12 à un
rapport de 1 à 24 après cinq ans d’ancienneté.
Cet avantage est manifestement contraire aux intérêts de l’association qui est très
majoritairement financée sur fonds publics.
L’avenant du 30 août 2012 a pris toute sa portée depuis le licenciement pour faute lourde
du directeur général concerné et la saisine par ce dernier du conseil des prud’hommes.
Montants en euros 2011 2012 2013 2014 2015
Produits financiers 20 545 39 745 17 160 13 786 15 390
Charges financières 224 19 281 8 77
Résultat financier 20 321 39 726 16 879 13 778 15 313
Source : CRC à partir des comptes du CRT PACA.
22
Après s’être élevés à 20 545 € en 2011et à 39 745 € en 2012, les produits financiers se
sont établis à 15 500 € en moyenne sur la période 2013-2015. Ils dégagent un faible rendement
depuis 2013 (0,9 %, contre 2 % en 2012), en raison notamment de la baisse des taux. Les
charges financières correspondent à des écarts de conversion ou des pertes de change.
Les produits exceptionnels sont importants, à l’exception de l’année 2014. Ils
représentent 6 % des ressources de l’association en 2015.
Produits (montants en euros) 2011 2012 2013 2014 2015
Sur opérations de gestion 128 986 375 228 382 539 85 247 357 791
Annulation de dépenses 86 000 212 000 31 529
FEDER 26 000 12 000 147 479 317 259
Subv Etat 70 000
Reprise sur prov ODS 220 000
Régul sur dépenses 45 000
Sur opérations en capital 10 651 10 641 76 075 200 1 250
Reprise de prov et transf de charges 5 000 0 0 0 0
Total 144 637 385 869 458 614 85 447 359 041
Source : CRC à partir des comptes du CRT PACA.
Ces produits proviennent principalement d’annulations des dépenses irrégulièrement
affectées aux actions en année N-1, des soldes de subventions FEDER sur des actions
antérieures ainsi que, en 2013, d’une reprise de provision sur risques pour 220 000 €.
Le mécanisme de provisionnement de dépenses relatives aux actions non réalisées en
N, suivi en N+1 de leur reprise, critiquable eu égard aux termes de la convention conclue avec
la région, fait l’objet d’un développement séparé (Cf. infra, le point 5.1.3).
Le montant des dépenses exceptionnelles est important, sauf en 2012 et 2014. Elles
représentent 7 % des charges de l’association en 2015.
Charges (montants en euros) 2011 2012 2013 2014 2015
Sur opérations de gestion 15 624 30 209 284 968 9 626 3 109
Sur opérations en capital 0 10 832 7 199 2 320 857
Dotations aux amort. et provisions 92 153 44 355 101 695 0 408 981
Total 107 777 85 396 393 862 11 946 412 947
Source : CRC à partir des comptes du CRT PACA.
En 2013, l’audit réalisé par l’IGS de la région recommandait que le conseil régional
émette un titre de recette d'un montant de 265 000 € correspondant aux dépenses 2011 non
réalisées. En conséquence, le comité a constitué une provision d’un même montant.
Lors de sa séance de décembre 2015, le conseil d’administration a voté une provision
pour risque d’activité 2016, correspondant à l’hypothèse dans laquelle le CRT serait dissous et
son activité reprise en direct par la région.
23
2011 2012 2013 2014 2015 2015/2011
En %
En moyenne
annuelle
Résultat d'expl. -20 088 -168 491 -32 498 -111 413 -150 290 748,16 % 65,39 %
Produits financiers 20 545 39 745 17 160 13 786 15 390 74,91 % -6,97 %
Charges financières 224 19 281 8 77 34,38 % -23,43 %
Résultat courant. 233 -128 765 -15 619 -97 635 -134 977 NS NS
Prod. except. 144 607 385 869 458 614 85 447 359 041 248,29 % 25,53 %
Charges except. 107 777 85 396 393 862 11 945 3 966 3,68 % -56,20 %
Résultat net 37 063 171 708 49 133 -24 133 220 098 593,85 % 56,11 %
Source : CRC à partir des comptes du CRT PACA (montants en euros).
Au cours de la période examinée, le résultat d’exploitation et le résultat courant ont
toujours été négatifs ou quasi nuls. Ce sont les produits exceptionnels, nets des charges de même
nature, qui ont permis à l’association de dégager un résultat net positif, sauf en 2014.
4.2 Le bilan
(en euros) 2011 2012 2013 2014 2015 2015/2011 En %
Fonds permanents 1 416 253 1 636 949 1 379 380 1 470 587 2 119 032 702 779 149,62 %
Fonds associatifs 748 660 785 721 957 431 1 006 566 1 067 497 318 837 142,59 %
Résultat de
l'exercice 37 062 171 710 49 134 60 932 82 651 45 589 223,01 %
Prov.risques/charges 545 267 604 896 342 815 358 089 773 884 228 617 141,93 %
Subvention d'inv 85 264 74 622 -85 264
Fonds dédiés 30 000 45 000 195 000 195 000
Immobilisations 347 949 328 292 235 068 192 909 177 220 -170 729 50,93 %
Concessions,
brevets 867 679 409 137 0 -867 0,00 %
Autres immob
corporelles 263 089 237 130 139 455 104 258 88 508 -174 581 33,64 %
Immob en cours 2 637 2 637
Prêts 79 292 85 578 90 299 88 155 85 716 6 424 108,10 %
Dépôts et
cautionnement 4 701 4 905 4 905 359 359 -4 342 7,64 %
FDR 1 068 304 1 308 657 1 144 312 1 277 678 1 941 812 873 508 181,77 %
Source : CRC à partir des comptes du CRT PACA.
La situation des fonds permanents s’est consolidée (+ 49,6 %) grâce à la forte
progression des fonds associatifs par incorporation des résultats et à l’augmentation des
provisions pour risques et charges.
Les engagements pour indemnités de fin de carrière sont provisionnés selon une
méthode constante sur la période (taux d’actualisation de 2,5 %, départ à la retraite à 65 ans,
taux de turn-over de 1 %, taux de charges sociales patronales de 45 % à 50 %), qui n’appelle
pas d’observation. Après une première dotation de 208 807 € en 2011, le conseil
d’administration a décidé de provisionner 15 274 € supplémentaires chaque année.
En 2013, la provision pour litige aux prud’hommes de 220 000 € a été reprise, à la suite
de la décision de la Cour de cassation du 18 décembre 2012, favorable au CRT.
Les fonds dédiés correspondent à un provisionnement de la partie non utilisée de la
subvention régionale (Cf. infra, le point 5.1.3).
24
Après avoir réalisé des travaux en 2010 pour préparer son déménagement à la Maison
de la Région, l’association a peu investi : 18 485 € en 2011, 47 373 € en 2012, 54 128 € en
2013, 1 738 € en 2014 et 9 828 € en 2015. Parallèlement, il y a eu quelques sorties d’actif :
1 423 € en 2011, 21 918 € en 2012, 169 337 € en 2013, 13 443 € en 2014 et 20 534 € en 2015.
Il en est résulté un quasi doublement du fonds de roulement (+ 81,8 %), qui finançait
4,4 mois de charges d’exploitation fin 2015 contre 2,2 mois en 2011.
(en euros) 2011 2012 2013 2014 2015 2015/2011 En %
Actif circulant 548 539 509 691 432 921 392 854 518 292 -30 247 94,49 %
Clients 404 541 452 012 382 829 303 479 373 805 -30 736 92,40 %
Autres créances 69 374 3 139 3 674 5 258 1 738 -67 636 2,51 %
Charges constatées
d'avances 74 624 54 540 46 418 84 117 142 749 68 125 191,29 %
Dettes CT 1 639 635 1 388 999 1 474 567 1 405 204 1 096 030 -543 605 66,85 %
Emprunt et dettes 45 787 -45 787 0,00 %
Fournisseurs 1 310 462 1 112 325 1 225 932 1 063 041 648 399 -662 063 49,48 %
Dettes fisc.et
sociales 168 045 179 752 180 677 179 924 195 340 27 295 116,24 %
Autres dettes 115 341 96 922 64 958 81 655 251 041 135 700 217,65 %
Produits constatés
d'avance 3 000 80 584 1 250 1 250 NS
BFR -1 091 096 -879 308 -1 041 646 -1 012 350 -577 738 513 358 52,95 %
Source : CRC à partir des comptes du CRT PACA.
Le besoin en fonds de roulement est négatif sur les cinq exercices grâce au crédit
fournisseur, qui représente 1,5 mois de charges d’exploitation en 2015 contre 2,7 mois en 2011.
Le commissaire aux comptes a vérifié la procédure d’engagement et de rattachement des
dépenses correspondantes et n’a pas relevé d’anomalie.
2011 2012 2013 2014 2015 2015/2011 En %
Trésorerie 2 159 400 2 187 966 2 185 959 2 290 025 2 519 550 360 150 116,68 %
VMP 1 301 782 1 509 353 0 0 -1 301 782 0,00 %
Disponibilités 857 618 678 613 2 185 959 2 290 025 2 519 550 1 661 932 293,78 %
Source : CRC à partir des comptes du CRT PACA.
En conséquence, la trésorerie est plus que confortable. Elle représente, sur la période
examinée, entre 4,3 et 5,7 mois de charges d’exploitation (0,5 à 0,9 mois pour les seules
disponibilités, une partie étant placée en valeurs mobilières de placement puis en compte sur
livret).
25
5. LES RELATIONS AVEC LE CONSEIL REGIONAL
5.1 Les conventions conclues avec le conseil régional
Chaque année, le CRT signe plusieurs conventions avec la région, dont une principale
dite de programmation annuelle, auxquelles ont pu s’ajouter des conventions accessoires
portant sur les parcs naturels régionaux (PNR) et la promotion des itinéraires cinémas.
Convention de programmation
annuelle
Convention spécifique de
fonctionnement (PNR)
Autres conventions spécifiques
de fonctionnement
2011 Cotisation de 60 980 €
4 982 520 € de participation sur un
budget total de 6 199 014 € dont
4 873 014 € au titre des actions et
1 326 000 € pour le fonctionnement
106 250 €
50 % d’avance après notification et
des acomptes sur production d’un
rapport d’avancement de l’opération
et d’un état définitif
75 000 € pour 91 860 € de
dépenses pour la promotion des
itinéraires Cinéma
Mêmes modalités de liquidation
2012 Cotisation de 60 980 €
4 982 520 € de participation sur un
budget total de 6 244 194 € dont
4 874 194 € au titre des actions et
1 370 000 € pour le fonctionnement
33 100 € pour 82 750 € de dépenses
72 000 € de subvention
exceptionnelle pour la
promotion des applications CRT
PACA pour des dépenses de
90 000 €
2013 Cotisation de 60 980 €
4 832 520 € de participation sur un
budget total de 5 704 050 € sans
distinction
2014 Cotisation de 60 980 €
4 982 520 € de participation sur un
budget total de 6 199 014 € sans
distinction
2015 Cotisation de 60 980 €
4 660 000 € de participation sur un
budget total de 5 494 000 € sans
distinction
Source : CRC à partir des données des conventions.
La subvention régionale est calculée sur la base d’un compte de résultat prévisionnel
incluant les achats et charges externes imputables à chaque action ainsi qu’une quote-part de
frais de personnel calculés sur la base d’un pourcentage des services, qui a été modifié en 2014
comme suit : 31,84 % pour le marketing, 25,44 % pour la communication, 15,48 % pour la
stratégie/observation/évaluation et 27,24 % pour le secrétariat général.
Par ailleurs, le commissaire aux comptes a noté dans ses comptes rendus de mission
qu’une mise à disposition du CRT de personnel régional pour 45 000 € en 2008 et 55 000 € en
2009, n’avait jamais été facturée.
Dans le rapport qu’elle a produit en avril 2013, l’IGS constatait que les années 2010 à
2012 n'avaient donné lieu qu'à un seul versement conformément à l’article 5 des conventions
mais en contradiction avec les prescriptions de l'article 18.2.2 du règlement financier de la
région, voté le 28 juin 2010, qui prévoit que les subventions d'exploitation supérieures à un
montant de 10 000 € font l'objet d'un versement échelonné. Ceci explique en partie l’importance
de la trésorerie dont dispose l’association (Cf. supra, le point 4.2.3)
Ce versement par certificat de paiement unique n'avait pas permis aux services
instructeurs de la région de procéder à un ajustement du montant définitif en fonction des
dépenses réellement justifiées par le CRT (Cf. ci-dessous, le point 5.1.3).
26
Cette pratique a cessé en 2014, l’article 5 de la convention prévoyant dorénavant le
versement d’une avance de 50 % à la notification et le paiement du solde de la subvention avant
la fin de l’exercice concerné, sous réserve de la production d’un rapport intermédiaire, rendant
compte de l’activité intervenue au cours des trois premiers trimestres et accompagné d’un
compte de résultat provisoire.
Les procédures internes de la région prévoient que le calcul du montant prévisionnel de
la subvention est établi à partir du montant prévisionnel des dépenses subventionnables, le
montant définitif étant calculé au prorata des dépenses justifiées, dans la limite de la subvention
votée.
Or, jusqu’en 2012, le CRT a comptabilisé dans un compte d’action spécifique les
dépenses demandées et octroyées mais non consommées à la clôture des exercices. Ces sommes
étaient reprises l’année N+1 en produits exceptionnels et venaient donc abonder le résultat.
L’audit de 2013 a chiffré le montant total des trop-perçus à 265 000 €. Ce montant correspond
aux charges exceptionnelles comptabilisées par le comité mais jamais réclamées par le conseil
régional.
Depuis 2013, le CRT a changé de méthode en provisionnant ces trop-perçus au passif
du bilan pour des montants respectifs de 30 000 € en 2013, 45 000 € en 2014 et 195 000 € en
2015.
Cette méthode est tout aussi critiquable puisqu’elle revient à ne pas restituer à la région
les subventions en tout ou partie inutilisées. En 2011, 2013 et 2015, ces montants ont représenté
des proportions élevées de la subvention d'exploitation annuelle versée, respectivement 4,25 %,
5,64 % et 4,16 %.
Cette pratique contrevient aux termes des conventions annuelles, qui précisent que le
CRT doit rembourser les sommes en cas de non-exécution totale ou partielle de l’opération
subventionnée ou de non-respect d’une disposition du règlement financier.
Elle montre également que la région n’a pas opéré de contrôle détaillé depuis 2013. Il
faut toutefois noter que les administrateurs la représentant ont voté contre le compte de résultat
2015, en raison, notamment du provisionnement non justifié de 195 000 €.
Recommandation n° 6 : Respecter la convention conclue avec le conseil régional en
restituant le trop-perçu sur les opérations non exécutées ou exécutées partiellement ou
pour un montant inférieur au montant budgété.
Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre, le président du CRT PACA
a fait valoir que le règlement financier de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, applicable
depuis 2016, ne permettait plus ce décalage.
5.2 Le faible degré d’autonomie de l’association
La création d’un comité régional de tourisme, personne morale distincte de la région,
pour mener à bien les missions de promotion du tourisme régional, suppose que l’association
soit dotée d’un degré d’autonomie suffisant. Or, la chambre constate que ce n’est pas totalement
le cas.
Statutairement, le conseil régional n’a que 10 délégués sur 51 à l’assemblée générale,
10 administrateurs sur 41 au conseil d’administration et 4 membres sur 15 au bureau. Toutefois,
comme cela a été indiqué supra (Cf. le point 3.3), ces instances fonctionnent comme de simples
chambres d’approbation des propositions du président, élu du conseil régional.
27
De plus, l’ancien directeur du comité, était, avant sa nomination, directeur général
adjoint à la région, chargé des relations à l’usager, de la communication externe et interne, des
systèmes d’information et des cinq antennes départementales.
La chambre observe donc que, bien que n’étant pas majoritaire dans les instances
statutaires, le conseil régional exerce une influence prépondérante dans la gestion de
l’association.
Sur la période 2011-2015, les subventions de la région ont représenté de 76 % à 85 %
des ressources de l’association.
Exercice
Subvention
d'exploitation de la
Région au CRT (1)
Total des produits du
CRT (2)
Subventions/
ressources totales
(comptes annuels)
2011 4 990 816 6 014 084 83,0 %
2012 5 054 520 6 396 888 79,0 %
2013 4 832 520 6 368 608 75,9 %
2014 4 700 000 5 791 151 81,2 %
2015 4 690 000 5 996 983 78,2 %
BP 2016 4 660 000 5 494 000 84,8 %
Source : CRC à partir des données du CRT PACA (montants en euros).
Par ailleurs, la région est le membre payant la plus forte cotisation : 61 000 € sur
114 000 € en 2014 (cf. supra, le point 2.2). L’association est donc très fortement dépendante
de cette collectivité pour son financement.
28
A N N E X E S
L’enquête sur les politiques en faveur du tourisme, dans le cadre de laquelle la CRC de
Provence-Alpes-Côte d’Azur a procédé à l’examen de la gestion du CRT PACA (c’est-à-dire
au contrôle dit « organique » de l’association ayant donné lieu aux observations qui précèdent),
est structurée par problématique plutôt que par type d’acteur afin de rendre plus lisibles les
objectifs poursuivis.
L’objectif de la synthèse nationale est, notamment, de pouvoir formuler des constats sur
l’ampleur, la cohérence et l’efficacité des politiques menées aux niveaux national et local. Plus
que les éléments du contrôle organique en eux-mêmes, ce sont donc les observations relatives
à la mise en œuvre des politiques du tourisme par les différents acteurs, y compris ceux qui ne
font pas directement l’objet de ce contrôle, qui sont utiles à l’enquête. C’est pourquoi il figure
en annexe du rapport d’observations organiques.
Ce volet du contrôle a été réalisé sur la base de questionnaires, adaptés et détaillés au
contexte local et aux cas particuliers du comité régional du tourisme. Il se décline en deux
parties, concernant les chiffres clés et le panorama du tourisme régional, dont les données ont
été fournies par le CRT, d’une part, et une présentation par problématique, basée sur un
questionnaire et des entretiens avec les équipes du comité, d’autre part.
ANNEXE 1 : CHIFFRES CLES ET PANORAMA DU TOURISME REGIONAL9
Organisme : Comité Régional de Tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur
Missions dans le domaine du tourisme
Le CRT PACA a pour mission centrale la promotion du tourisme régional en France et surtout
à l’international. A cet effet, il mène des actions de promotion et de communication, sur des
marchés de proximité comme sur des marchés lointains, en ciblant tout particulièrement les
tour-opérateurs et agents de voyages, ainsi que la presse.
Le CRT a également un autre champ d’action, celui de l’observation de l’activité touristique :
dans ce cadre, il mène des enquêtes et études, assure un travail de veille, diffuse de
l’information aux acteurs du tourisme, organise des séminaires thématiques pour les
professionnels.
Effectifs de l’organisme
2011 2012 2013 2014 2015
Effectif total de l’organisme 30 29 25 24 25
dont effectif sur activité touristique 30 29 25 24 25
Visiteurs concernés
2011 2012 2013 2014 2015*
Nombre de visiteurs par an 30,7 30,2 30,3 29,4 30,1
dont touristes étrangers 5,9 5,9 6,1 5,9 6,3
dont touristes internes à la région 6,5 6,2 6,2 6,2 6,3
9 Les chiffres et informations figurant dans l’annexe 1 ont été produits par le CRT PACA.
29
Organisme : Comité Régional de Tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur
Commentaires : Périmètre totalité de la région PACA, unité en millions de touristes (avec
nuitées, hors visiteurs à la journée) : ex : 31,1 millions de touristes en 2011,
Principales nationalités : Royaume Uni, Belgique, Allemagne, Italie, Pays Bas, Etats Unis,
Suisse, Autres pays (Espagne, Canada, Russie, Chine, PECO, Japon, Australie, Asie Océanie,
Brésil, Pologne, Autriche, Danemark)
*2015 Estimations données provisoires
Budget
2011 2012 2013 2014 2015
Budget total de l’organisme 6 199 014 6 244 194 5 704 050 5 523 088 5 494 000
Dépenses consacrées au tourisme 6 199 014 6 244 194 5 704 050 5 523 088 5 494 000
dont charges de personnel 2 490 786 2 751 057 2 549 000 2 430 278 2 412 500
dont fonctionnement hors personnel 534 000 565 000 497 000 476 200 473 200
dont investissement - - - - -
dont intervention NC NC NC NC NC
Recettes liées à l’activité dans le
domaine du tourisme 6 199 014 6 244 194 5 704 050 5 523 088 5 494 000
dont subventions reçues 5 852 641 5 855 044 5 169 499 4 953 686 4 830 000
dont recettes propres 346 373 389 150 534 551 569 421 664 000
Commentaires : Subventions reçues : Région, CCIMP, Fonds européens
Recettes propres : Cotisations, partenariats
Les chiffres clés du secteur
2011 2012 2013 2014 2015
Nombre de visiteurs par an 30,7 30,2 30,3 29,4 29,9*
dont touristes étrangers 5,9 5,9 6,1 5,9 6,3*
dont touristes internes à la
région 6,4 6,3 6,3 6,1 ND
Nombre de nuitées en millions 221 217,3 218,2 211,7 215
dont nuitées non marchandes 56 % - - - -
dont nuitées hôtel 22,19 22,47 22,09 21,69 22,04
dont nuitées camping 14,60 14,80 15,14 15,23 15,12
dont autres nuitées marchandes 19,37 ND 17,87 16,75 ND
Capacité d’hébergement (en
nombre de lits) - - - - 3 150 000
dont hôtels 136 014 137 122 140 570 142 420 145 292
dont camping 286 926 285 090 285 645 286 620 286 164
dont résidence de tourisme 144 744 145 855 153 510 146 543 146 543
Commentaires : *estimations à partir de certaines données de fréquentation ; les données
sur la fréquentation et sur le poids des hébergements non marchands n’étant pas
réactualisées chaque année. A noter que la capacité d’hébergement totale prend en compte
les résidences secondaires
30
Les enjeux économiques
2011 2012 2013 2014 2015
% du PIB régional 10 à 13 % - - - -
Chiffre d’affaires du secteur * - - - -
Nombre d’emplois dans le secteur 121 307 121 504 121 142 121 038 -
Part du tourisme dans l’emploi
régional 7,5 à 9 % - - - -
Commentaires : Chiffres d’affaires Consommation touristique 14 Mds€ selon enquête de
clientèle 2010-2011, 18 Mds€ selon la régionalisation des comptes satellites 2011 soit entre 10 %
et 13 % du PIB régional (140 Mds€ en 2011).
Pour l’emploi, selon les évaluations, le poids des emplois touristiques varie entre 7,5 % et
9 % des emplois totaux de PACA. Evaluation salariés et non-salariés INSEE DADS ACOSS :
141 000 emplois avec des variations allant de 86 000 en janvier à 161 000 en juillet.
Chiffres renseignés ci-dessus : emplois salariés Acoss dans les activités caractéristiques du
Tourisme au 31/12 (hors emplois saisonniers et emplois non-salariés). Le suivi conjoncturel des
emplois est réalisé essentiellement sur la branche d’activité Hôtels/Restaurants.
Les caractéristiques des séjours
Principaux pays d’origine des
touristes étrangers
Italie, Royaume Uni, Belgique, Allemagne, Pays Bas,
Suisse,
Etats-Unis, Scandinavie, Espagne, Canada
Dépense par touriste Français, 53 euros, étrangers, 114 euros
Durée moyenne des séjours 7 jours en moyenne
Commentaires : Les données sur les dépenses datent de 2010-2011
Les caractéristiques de la destination
Principaux sites (et fréquentation
annuelle sur 5 ans)
Marineland (06) : 1,3 million de visiteurs
Basilique Notre Dame de La Garde (13) : 1,2 million
Parfumerie Fragonard (06) : 900 000 visiteurs
Verrerie de BIOT (06) : 700 000 visiteurs
MUCEM (13) : 649 615 visiteurs pour les
Expositions (accès sites : 1 322 103 visiteurs)
Carrières des Lumières (13) : 477 852 visiteurs
Ok Corral (13) : 460 000 visiteurs.
Parc Floral Phénix (06) : 458 475 visiteurs
Zoo de La Barben (13) : 310 000 visiteurs
Parfumerie Molinard (06) : 300 000 visiteurs
dont sites inscrits au patrimoine
mondial de l’UNESCO
Fortifications Vauban Briançon et Mont-Dauphin
Théâtre antique et Arc de triomphe d’Orange
Palais des Papes Avignon (84) : 611 836 visiteurs
Pont d’Avignon : 390 000 visiteurs
Monuments romains et romans à Arles
31
Principales filières
Tourisme urbain
Tourisme culturel
œnotourisme et gastronomie
Tourisme balnéaire, plaisance et activités nautiques
Tourisme de nature (activités de pleine nature et
écotourisme)
Tourisme golfique
Tourisme de montagne
Croisières maritimes et fluviales
Bien-être/remise en forme
Tourisme d’affaires et de congrès
Principaux acteurs
INSTITUTIONNELS TOURISME
CRT PACA et CRT Riviera Côte d’Azur
ADT 04, 05, 13, 83, 84
Principaux offices de tourisme (villes, stations littorales et
de montagne)
COLLECTIVITES (hors Région/Départements)
Métropoles Nice Côte d’Azur et Aix-Marseille Provence
ORGANISMES CONSULAIRES
TRANSPORTS
Aéroports et ports
Compagnies aériennes (Air France, Turkish Airways,
Lufthansa, British Airways…)
Transport ferroviaire (SNCF, Eurostar)
HEBERGEMENTS
Groupes d’hébergement hôteliers, résidences de tourisme,
camping (Accor, Pierre & Vacances, Club Med, Vacances
Bleues, Homair, Maranatha, …)
LOISIRS
Equipements de loisirs (Marineland, Casinos, Sociétés de
remontées mécaniques - Compagnie des Alpes, La Belle
Montagne, …)
Sites culturels, sites de visite (Culture Espace, Palais des
Papes, MUCEM, …)
Evénementiel (festivals)
PALAIS DES CONGRES
Palais festivals Cannes, SAFIM à Marseille, Nice
Acropolis…
AUTRES
Interprofessions viticoles (CIVP, InterRhône)
32
Les forces et faiblesses du secteur
Les forces : - Notoriété internationale
- Climat et positionnement géographique de la région très porteurs
- Région méditerranéenne, héliotropisme
- Grande diversité d’espaces naturels
- Bonne accessibilité globale de la région
- Une offre touristique très riche, concentrée sur un même territoire
- Une grande diversité et richesse en ressources culturelles et naturelles
- Un parc d’hébergements diversifié
- Qualité et diversité des produits de terroir
Les faiblesses : - Une majorité d’entreprises de petites tailles (TPME)
- Difficultés de certains acteurs du tourisme à s’adapter aux évolutions des modes de
consommation et à la révolution numérique
- Positionnement sur le rapport qualité/prix
- Coordination des politiques publiques encore insuffisante
- Faiblesse du partenariat public/privé
Eléments de comparaison avec des destinations similaires ou concurrentes :
Il n’y pas vraiment de région comparable à Provence-Alpes-Côte d’Azur prise dans sa
globalité, compte tenu de la grande diversité de son offre. La fréquentation touristique
internationale de la région est comparable en volume à certains pays.
La Provence est souvent comparée à la Toscane (dont la façade littorale est plus réduite)
La Côte d’Azur étant très associée au littoral méditerranéen, ses concurrents se situent
dans le bassin méditerranéen : Croatie, Grèce, régions italiennes et espagnoles
La façade littorale de PACA est également en concurrence avec des régions françaises
telles que Languedoc-Roussillon et l’Aquitaine
Les Alpes du Sud : Alpes du Nord et Italie (Piémont)
La stratégie
Principales cibles visées
(régions françaises ou pays
d’origine, profil)
STRATEGIE CRT PACA
Intermédiation (tour-opérateurs et agents de voyages) et
médias (journalistes, blogueurs)
En France : Ile de France, Rhône-Alpes, Languedoc-
Roussillon
En Europe : top 5 en fréquentation (Grande-Bretagne,
Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas), Suisse,
Scandinavie, Espagne, Autriche, PECO
Marchés lointains : Russie, Etats-Unis / Canada, Brésil,
Chine, Japon, Corée
Autres marchés : Israël, Turquie
Principaux points de
développement
Les marchés lointains matures font l’objet de d’une
attention particulière du CRT depuis de nombreuses années
Le CRT réalise également un travail de prospection sur des
marchés émergents lointains et sur de nouveaux marchés,
tels qu’Israël et la Turquie
Il s’efforce de consolider les marchés européens, en
particulier en assurant la promotion de formes de tourisme
intéressantes en termes de meilleure répartition de la
fréquentation (œnotourisme, activités de pleine nature,
écotourisme, golf, …)
33
Principales actions prévues
Chaque année :
- 2 grands rendez-vous multimarchés BtoB (Rendez-
vous en France et Provence Travel Convention)
- 2 opérations BtoB annuelles : Best of Provence et
Petits Déjeuners d’affaires à Paris
- 3 ou 4 missions pro-presse sur les marchés lointains
- 3 ou 4 opérations BtoB sur les marchés de
proximité
- 3 ou 4 salons grand public thématiques (vélo,
camping, écotourisme)
- 2 ou 3 Eductours avec workshops en région, dédiés
à des filières ou thématiques d’offre (œnotourisme,
camping, activités de pleine nature, villages de
vacances…)
- Opérations presse en région ou sur les marchés
toute l’année
- Animation et développement des outils numériques
du CRT
- Rendez-vous du CRT, une vingtaine de séminaires
par an + 2 ou 3 Rencontre Pro du CRT thématiques
- Travaux d’observation renouvelés chaque année
(évaluation quantitative de la fréquentation,
partenariat INSEE, suivi conjoncturel de l’activité
touristique)
Les moyens
En M€ 2011 2012 2013 2014 2015
Dépenses annuelles de la région
dans le domaine du tourisme 10,488 9,005 9,406 15,551 11,778
Dépenses globales dans la région ND ND ND ND ND
34
ANNEXE 2 : ENQUETE SUR LES POLITIQUES EN FAVEUR DU TOURISME
En préambule, la chambre souligne la difficulté à laquelle elle s’est trouvée confrontée
d’obtenir des données strictement comparables selon les sources. En effet, les périodes de
référence comme les critères retenus peuvent être extrêmement variables d’une source à l’autre.
1 LE SECTEUR DU TOURISME EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR
1.1 Les enjeux économiques régionaux
La consommation touristique en France représentait 149 Mds € en 2012, soit 7,33 % du
PIB10. Les visiteurs français y contribuent pour 66 % et les visiteurs étrangers pour 34 %.
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les touristes ont dépensé 15,3 Mds € en 2011, soit
10 % du PIB régional. Si l’on considère la valeur locative des résidences secondaires, les
dépenses atteignent 18,1 Mds €, soit 13 % de la richesse produite dans la région. Ces dépenses
font de PACA la 3ème région touristique de France après l’Ile-de-France et la nouvelle région
Auvergne-Rhône-Alpes.
Sources : Insee, Compte satellite du tourisme régionalisé 2005 et 2011 ; DGCIS.
10 Chiffres clés du tourisme – Edition 2013 DGCIS.
Montant
(en millions
d'euros)
Part
(en %)
Évolution 2005-2011
en euros constants
(en %)
I - Dépenses en services caractéristiques 10 291 56,9 7,2
1. Hébergements touristiques marchands 3 245 18,0 10,0
Hôtels 1 576 8,7 15,9
Campings (1) 286 1,6 13,5
Gîtes ruraux et autres locations saisonnières 945 5,2 3,1
Autres hébergements marchands (2) 438 2,4 2,8
2. Restaurants et cafés 2 463 13,6 9,4
2 526 14,0 1,3
Transport par avion 1 327 7,3 -5,1
Transport par train 750 4,1 -5,7
Transport par autocar 223 1,2 12,8
Transport f luvial et maritime 226 1,3 94,3
4. Location de courte durée de matériel 476 2,6 19,6
Location de véhicules de tourisme 292 1,6 11,9
Location d'articles de sports et loisirs 183 1,0 34,4
5. Services des voyagistes et agences de voyages 630 3,5 8,2
6. Services culturels et de loisirs 952 5,3 2,3
Musées, spectacles et autres activités culturelles 189 1,0 25,7
Parcs d'attraction et autres services récréatifs 114 0,6 -4,3
Casinos 543 3,0 -4,5
Remontées mécaniques 106 0,6 13,3
II - Autres postes de dépenses (3) 5 024 27,8 -5,6
III - Dépense touristique (III = I + II) 15 316 84,7 2,5
IV - Hébergement touristique non marchand (4) 2 756 15,3 11,1
V Consommation touristique (V = III + IV) 18 072 100,0 3,7
Postes de consommation
Provence-Alpes-Côte d'Azur
3. Services de transport non urbain
35
Le secteur demeure dynamique : les dépenses touristiques ont augmenté de 2,5 % par
an en moyenne depuis 2005, alors que le PIB régional a progressé dans le même temps de 1,7 %
par an en moyenne. Les dépenses d’hébergement, qui ont fortement progressé depuis 2005 (de
13,5 à 16 % sur l’ensemble de la période selon le type d’hébergement), arrivent en tête. Avec
les dépenses de restauration (cafés compris), elles représentent plus d’un tiers des dépenses
touristiques. Le transport non urbain n’a progressé que de 1 % mais présente des évolutions
différentes : l’avion et le train ont baissé de 5 % et 6 % alors que les transports fluviaux et
maritimes ont presque doublé depuis 2005)11.
En 2011, le tourisme a généré 116 000 emplois, plaçant la région PACA au 3ème rang
derrière l’Ile-de-France et la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes. Ces emplois représentent
6,2 % de l’emploi total de la région (contre 3,9 % en France métropolitaine)12 et correspondent
à un volume annuel de 93 000 équivalents temps plein. Près des deux tiers sont concentrés dans
l’hébergement et la restauration. Les activités de sport et loisirs, de patrimoine et culture et de
commerce de détail non alimentaire en représentent respectivement 8,8 %, 5,5 % et 5,3 %.
Un tiers de ces emplois est localisé dans les Alpes-Maritimes, dont la moitié dans la
zone d’emploi de Cannes-Antibes. Si les Hautes-Alpes ne concentrent que 8 % des emplois
touristiques de la région, ils représentent 16 % de l’emploi départemental, et même 30 % dans
la zone d’emploi de Briançon.
Dans le secteur touristique, les contrats de travail sont plus courts, voire saisonniers et
le recours au temps partiel concerne 30 % d’entre eux. La saisonnalité est l’une des
caractéristiques de la région13, même si elle est moins marquée qu’en Corse et en Languedoc-
Roussillon où le tourisme est quasi-exclusivement estival. Le Var et le Vaucluse sont les
départements les plus saisonniers. En effet, dans ces deux départements, la capacité
d’hébergement touristique est majoritairement constituée d’emplacements de camping et les
secteurs du commerce de détail, des grandes surfaces et de la restauration, qui sont fortement
saisonniers, y sont plus développés qu’ailleurs. Seules les Hautes-Alpes connaissent une double
saisonnalité très marquée (avec des pics d’emplois en février et en août), le secteur du sport et
des loisirs (dont les remontées mécaniques) y concentrant 38 % des emplois touristiques. La
saisonnalité des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes est légèrement moins marquée que
la moyenne régionale grâce au tourisme d’affaires, présent toute l’année. La saisonnalité est
assez faible dans les Alpes-de-Haute-Provence, les activités de sports, de loisirs et de soins étant
relativement stables toute l’année.
1.2 Les caractéristiques de la filière du tourisme
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les filières touristiques sont multiples tant du point de
vue des territoires (villes, mer, montagne, campagne) que des formes de tourisme. D’après le
CRT, la région se positionne sur les trois segments de marché qui existent actuellement : le
tourisme de luxe, le tourisme de masse personnalisé et le tourisme low-cost.
La région se caractérise par la grande notoriété internationale de ses trois marques
territoriales (Provence, Alpes, Côte d’Azur), un climat (héliotropisme) et un positionnement
géographique très porteurs et une grande diversité d’espaces naturels.
L’accessibilité globale de la région (autoroutes, TGV, aéroports internationaux avec
nombreuses dessertes low-cost) est bonne pour le tourisme extra régional ou international, sauf
pour certains territoires de l’arrière-pays.
11 Insee Flash Paca n° 5 de décembre 2014 : « les touristes dépensent plus de 15 milliards d’euros en Provence-Alpes-Côte
d’Azur ». 12 Insee Analyses Paca n° 13 d’avril 2015. 13 L’emploi est multiplié par 1,8 entre son minimum de janvier et son maximum de juillet.
36
L’offre touristique est abondante : elle se caractérise par sa diversité territoriale (mer,
montagne, campagne) et la diversité des pratiques touristiques (gastronomie et œnotourisme,
activités balnéaires ou de pleine nature, sports d’hiver, golf, tourisme d’affaires, etc.). Avec
900 kilomètres de côtes et 132 ports, la région dispose de 60 000 anneaux pour des bateaux de
plaisance. Elle propose également 68 stations de sports d’hiver et 35 parcs de loisirs.
La région est riche en ressources culturelles, avec 2 200 édifices inscrits ou protégés
(patrimoine historique, patrimoine architectural), plus de 400 musées et quatre sites inscrits au
patrimoine mondial de l’Unesco, en événements (festivals, manifestations traditionnelles,
manifestations sportives, …) ainsi qu’en sites naturels (quatre parcs nationaux et six régionaux)
malgré la forte urbanisation du littoral.
Le parc d’hébergement est important et diversifié : hôtels, résidences de tourisme et
hôtelières, campings, villages de vacances et meublés de tourisme.
Enfin, les collectivités locales investissent pour soutenir le développement et la
promotion touristiques.
Le secteur du tourisme est très saisonnier. Le rapport d’activité de 2014 du CRT précise
ainsi que 79 % de la fréquentation se concentre de mai à octobre. Le nouveau schéma régional
vise, en particulier, à limiter la saisonnalité du secteur en développant le tourisme d’affaires.
Les entreprises de petites tailles (TPME), majoritaires dans le secteur, ont parfois des
difficultés à s’adapter aux nouveaux modes de consommation et sont inégalement préparées à
la révolution numérique. Leur positionnement sur le rapport qualité/prix et leurs politiques
tarifaires ne sont pas assez compétitifs et les pratiques de yield management14 insuffisamment
développées. Les professionnels ont une connaissance imparfaite de la demande.
Enfin, le secteur garde une sensibilité à la conjoncture économique ou politique, comme
on a pu le voir lors des derniers attentats à Paris et à Nice. Selon Atout France, le nombre de
nuitées internationales a chuté en juin-juillet 2016 de 10 % par rapport à la même période de
2015. A Nice, c’est une perte du revenu par chambre de 45 % que les hôteliers ont constatée
dans les deux semaines qui ont suivi les attentats (source UMIH). La clientèle asiatique, que le
CRT cherche à développer, est particulièrement sensible à ces problèmes de sécurité.
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur est la deuxième de France après l’Ile de France
pour le nombre de touristes internationaux. Les volumes de fréquentation sont comparables,
pour ce qui est des clientèles étrangères (6 millions de séjours), à ceux de pays tels que
l’Australie (6,3 millions), l’Argentine (5,5 millions), la Belgique (7,6 millions), le Brésil
(5,6 millions), le Danemark (8,4 millions), l’Inde (6,9 millions), la Suède (5,2 millions), la
Tunisie (6,2 millions).
14 Le yield management est une technique marketing de tarification flexible utilisée dans les services caractérisés par une forte
présence de coûts fixes et par une certaine inertie des capacités proposées (transports en commun, hôtellerie, …).
37
Les touristes étrangers sont les plus nombreux dans les Alpes-Maritimes et le Var, où
ils représentent un touriste sur deux.
Source : INSEE en partenariat avec la DGE et les partenaires territoriaux « Fréquentation des hébergements
touristiques en 2014 : comparaisons départementales » exprimée en milliers de nuitées.
Jusqu’en 2012, la progression de la clientèle étrangère a boosté la croissance touristique
en PACA. En 2013, cette clientèle a amorti la baisse de fréquentation de la clientèle française,
avec des mouvements différents : si la clientèle de la zone euro est moins venue, la clientèle
internationale a globalement progressé grâce aux européens de l’Est et à la clientèle plus
lointaine (américains, asiatiques et océaniens)15. Les Bouches-du-Rhône ont connu un afflux
de visiteurs venus dans le cadre des manifestations liées à Marseille-Provence 2013, capitale
européenne de la culture.
En PACA comme en France Métropolitaine, l’année 2014 a enregistré, pour la première
fois, une baisse de la clientèle étrangère, notamment des pays lointains (Etats-Unis, Russie).
Les touristes européens de la zone euro et de la Grande-Bretagne, ont été plus nombreux, sans
toutefois compenser le recul global de la clientèle étrangère16, sauf dans le Vaucluse.
En 2014, les étrangers représentaient 29 % de la fréquentation en France (hors région
parisienne) et 36 % en France métropolitaine17. Leur proportion est plus importante dans les
campings (33 %) que dans les hôtels de tourisme (26 %). En PACA, la proportion d’étrangers
dans la fréquentation des hébergements touristiques est de 40 % ; elle est donc supérieure à la
moyenne nationale.
La répartition de la clientèle selon le pays d’origine varie en fonction du type
d’hébergement fréquenté. Ainsi, les hollandais (13 %), les allemands (9 %) et les belges (6 %)
sont les plus nombreux à fréquenter les campings, après les français (60 %), alors que les
britanniques (6,6 %), les américains (4,8 %) et les allemands (4,8 %) préfèrent les hôtels, dont
la clientèle est à 53,7 % française18.
2 L’OBSERVATION DU SECTEUR DU TOURISME
2.1 L’organisation de l’observation du secteur
L’observation du tourisme en Provence-Alpes-Côte d’Azur remonte aux premiers
contrats de plans Etat-Région (1984) et a toujours été pilotée par le service « Etude et
Observation » du CRT PACA, qui se compose de deux personnes. Il n’existe pas d’observatoire
régional du tourisme stricto sensu.
15 Insee Paca-mai 2014 : Bilan économique 2013 « la Clientèle internationale continue de soutenir le tourisme en Paca ». 16 Insee Conjoncture Paca n° 5-mai 2015 : Bilan économique 2014 « Nouvelle baisse de fréquentation dans les hôtels ». 17 Source INSEE Fréquentation des hébergements touristiques en 2014 : comparaisons régionales (la part d’étrangers dans la
fréquentation des résidences de tourisme n’étant pas comptabilisée, seules sont prises en compte les fréquentations des hôtels
et campings). 18 Source : INSEE ; CRT et CDT, Enquêtes de fréquentation – Insee Flash Paca n° 19, décembre 2015- Saison été 2015.
Départements
ensembledont résidents
étrangers
%
étrangersensemble
dont résidents
étrangers
%
étrangersTotal nuitées
Total
étrangers
%
étrangers
Alpes-de-Haute-Provence 674 156 23% 1 853 834 45% 2 527 990 39%
Hautes-Alpes 920 151 16% 1 159 426 37% 2 079 577 28%
Alpes-Maritimes 8 682 4 786 55% 1 043 390 37% 9 725 5 176 53%
Bouches-du-Rhône 5 629 1 714 30% 1 693 619 37% 7 322 2 333 32%
Var 3 513 1 040 30% 7 853 3 032 39% 11 366 4 072 36%
Vaucluse 2 278 875 38% 1 633 908 56% 3 911 1 783 46%
TOTAL PACA 21 696 8 722 40% 15 234 6 209 41% 36 930 14 931 40%
France de province 131 770 34 627 26% 107 961 35 378 33% 239 731 70 005 29%
France métropolitaine 198 509 72 941 37% 109 743 36 612 33% 308 252 109 553 36%
Hôtels de tourisme Campings (mai à septembre) Hôtels et campings
38
Une partie de leur temps de travail porte sur la valorisation des résultats d’études qui
sont achetées par le comité19, une autre sur l’organisation et l’animation des Rendez-Vous du
CRT. Le coût du service, hors site web et publications et Rendez-vous du CRT, représente, sur
la période, un budget annuel moyen de 167 234 €, dont 141 855 € de frais de personnel.
Le programme d’action annuel du service est validé par la direction du CRT et les
travaux menés sont évoqués périodiquement au sein du conseil d’administration.
La restitution des résultats se fait par diffusion sur le site internet, sous forme de
brochures, de réunions de travail avec les partenaires tourisme, d’opérations d’information et
de sensibilisation lors de rencontres professionnelles (dont Les Rendez-Vous du CRT). Le
comité diffuse également chaque mois, aux membres de son Club Pro, les résultats d’un
baromètre sur les performances de l’hôtellerie des pôles urbains.
Le CRT copilote avec le service du tourisme du conseil régional le Réseau Régional
d’Expertise et d’Ingénierie du Tourisme, qui regroupe les acteurs institutionnels du tourisme
des six départements dans les domaines de l’étude, de l’observation et de l’ingénierie, dont les
services des conseils départementaux, les comités départementaux de tourisme, les chambres
de commerce et d’Industrie et les universitaires…. Une présentation des études et des
statistiques est organisée et des échanges ont lieu entre les différents acteurs.
Il répond également aux demandes d’informations adressées directement par mail ou
par téléphone sur les chiffres du tourisme, émanant de professionnels, de porteurs de projet, de
cabinets d’études ou encore d’experts qui travaillent sur des questions de développement,
d’investissement, de faisabilité de leurs projets.
2.2 Les travaux réalisés en interne
Plusieurs types de travaux sont conduits par le service observation/études, la plupart étant sous-
traités à des cabinets spécialisés dans le secteur, à l’INSEE ou à Atout France :
Production de données statistiques sur la fréquentation touristique globale et par mode
d’hébergement en suivi annuel, et prise en compte de critères de performances ou de
rentabilité dans le secteur de l’hôtellerie notamment ;
Données économiques sur les emplois touristiques ou encore évaluation de la
consommation touristique et du poids du tourisme dans l’économie régionale ;
Etudes marketing plus qualitatives sur des segments de clientèle comme l’étude sur les
clientèles familiales dans le tourisme ou des travaux d’analyses sur les stratégies
digitales comme l’étude sur l’e-réputation (analyse des avis d’internautes sur les
plateformes d’avis comme Tripadvisor) ;
Travail spécifique sur la conjoncture touristique (enquêtes flash sur des panels de
professionnels) ;
Travail de veille sur la conjoncture, la concurrence (benchmark), les tendances sur les
marchés touristiques internationaux, l’évolution du e-tourisme ou encore les aspects de
commercialisation sur le web avec les OTA (agences de ventes en ligne), l’évolution de
l’économie collaborative dans le tourisme, l’impact des évènements économiques ou
géopolitiques… ;
Travail spécifique sur les pistes d’innovation dans le domaine de l’observation du
tourisme pour identifier des pistes d’actions nouvelles.
Avec l’aide de cabinets d’études, le CRT a validé ses nouvelles orientations, en phase
avec les grandes mutations du tourisme, dans les domaines suivants : suivi de la fréquentation
touristique, profils et comportements des clientèles, suivi de l’offre touristique, mesure du poids
économique du tourisme, études sur des focus ou thèmes porteurs, veille sur l’actualité.
19 A titre d’exemple :
Etude sur la réputation des établissements touristiques de PACA -BVA - 49 680 € ;
Enquêtes de conjoncture - Institut Carniel - 40 080 € ;
Panorama vacances des français en PACA et tendances des réservations – Protourisme – 4 620 €.
39
2.3 Les travaux menés avec les partenaires extérieurs
Le CRT travaille en concertation avec les départements et la Fédération régionale des
OTSI ou encore les chambres de commerce et d’industrie, pour partager les données chiffrées
locales, constituer des tableaux de bord par commune, appliquer des coefficients
départementaux ou locaux et agréger les données. Un partenariat technique existe avec les
ADT/CDT au travers de certains outils d’observation pour valider et coordonner les données
produites (profils des clientèles, offre d’hébergement, fréquentation d’hébergements...).
La concertation est également importante au sein de la fédération des CRT « Destination
Régions », ainsi qu’au niveau national avec l’INSEE, la direction des grandes entreprises
(DGE) et Atout France sur l’observation du tourisme (répartition des rôles, harmonisation des
méthodes, partages des résultats, échanges techniques sur les enquêtes nationales ou régionales,
co-production d’indicateurs…).
Une convention de partenariat est signée chaque année entre l’INSEE, les deux CRT et
les agences de développement touristiques de quatre départements (Hautes-Alpes, Bouches-du-
Rhône, Var et Vaucluse). Ce partenariat porte principalement sur trois axes : le suivi de
fréquentation des hébergements, l’évaluation des emplois touristiques et l’économie touristique
(valeur ajoutée et dépenses liées aux comptes satellites).
Un partenariat annuel avec l’INSEE traite des enquêtes de fréquentation des
hébergements (hôtels, campings, hébergements collectifs) et permet d’obtenir des données plus
fines au niveau des territoires de la région et d’améliorer la qualité des réponses. Par ailleurs,
des conventions spécifiques sur l’emploi touristique, l’économie touristique (entreprises et
valeur ajoutée) ou encore les dépenses (régionalisation des comptes satellites du Tourisme) ont
été établies ponctuellement.
A titre d’exemple, un certain nombre études sont présentées ci-dessous :
Tableau des Investissements touristiques en PACA : collaboration technique et
valorisation - années d’études 2011, 2012, 2013 et 2014 (étude Atout France, région
PACA, CCI Marseille Provence) ;
Enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques de PACA (hôtels,
campings) - INSEE : 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 ;
Enquête dans les hôtels et résidences de tourisme des pôles urbains de PACA – MKG :
2013, 2014, 2015 ;
Etude e-tourisme et m-tourisme en partenariat avec le CRT de Bretagne et d’autres
CRT – 2012.
2.4 La pertinence et l’utilité de ces études et observations
Interrogé sur la pertinence et l’utilité de ces études, le comité régional de tourisme en a
souligné quelques insuffisances.
En premier lieu, toutes les données nationales (concernant le nombre de séjours des
français et leurs caractéristiques, le nombre d’arrivées internationales, la balance des paiements
et le solde du tourisme, les investissements, les emplois, la fréquentation des hébergements…)
ne sont pas déclinées au niveau régional.
De même, les données marketing d’Atout France sur des filières ou marchés touristiques
portent souvent sur l’ensemble du territoire français et très peu de données chiffrées sont
disponibles pour la région, même si les collaborations sur certaines thématiques permettent
d’affiner l’information (Œnotourisme par exemple).
Cependant, des dispositifs régionaux ou infrarégionaux complémentaires sont mis en
œuvre. Dans les enquêtes sur l’hôtellerie, par exemple, les conventions régionales avec l’INSEE
permettent d’améliorer la finesse d’information au niveau infra régional.
40
Certaines données sur les chiffres d’affaires ou les marges sont encore mal étudiées. Des
données de bureau de conseils/études privés nationaux (MKG ou Deloitte) sur des échantillons
plus restreints existent et permettent d’obtenir des ratios de performances différents des ratios
de fréquentation, comme le RevPar (revenu moyen par chambre, qui tient compte du prix
moyen et de l’occupation).
Tous les hébergements ne sont pas couverts ou ne le sont que partiellement, en ce qui
concerne l’évolution du parc ou de la fréquentation. Les données sur les clientèles
internationales sont insuffisantes, notamment pour ce qui concerne les nouvelles clientèles des
marchés émergents. Des données sur les filières sont encore incomplètes : tourisme à vélo,
œnotourisme... Les données sur les attentes et pratiques de clientèles sont parfois limitées.
Le CRT estime que les évolutions de l’univers touristique nécessitent de travailler sur
de nouveaux champs et d’étudier de nouvelles thématiques marketing. Ainsi, le e-tourisme ou
la location de vacances de type Airbnb, sont pour l’instant mal évalués.
3 LA STRATEGIE ET LA GOUVERNANCE DES POLITIQUES PUBLIQUES EN
FAVEUR DU TOURISME
3.1 Les acteurs du tourisme dans la région et leur coordination
L’action du CRT PACA prend largement appui sur un partenariat avec les acteurs
institutionnels du tourisme comme avec des professionnels du secteur privé. Il élabore ses plans
annuels en concertation avec ceux issus, sauf exceptions, des cinq départements de sa
compétence, qui sont ensuite amenés à participer aux actions :
Les ADT et le CRT Riviera Côte d’Azur ;
Les offices de tourisme des villes phares ;
L’aéroport de Marseille-Provence ;
Les professionnels privés et publics s’impliquant dans les activités de pleine
nature ;
Les espaces naturels, dans le cadre de l’écotourisme (y compris des Alpes-
Maritimes) ;
Les campings ;
L’UNAT et les villages de vacances ;
Les grands domaines et les stations-villages des Alpes du Sud (y compris des
Alpes-Maritimes).
Les différents acteurs institutionnels ont leur propre stratégie, mais de nombreuses
actions menées par les ADT et OT sur les marchés étrangers sont issues du plan d’action annuel
du CRT PACA ou sont réalisées avec le CRT PACA.
Le comité estime que l’organisation institutionnelle actuelle n’est pas idéale au regard
des limites administratives départementales, qui fixent les champs de compétence des ADT et
du CRT Riviera Côte d’Azur. Bien que, ces dernières années, des progrès aient été faits en
matière de concertation et de coordination des actions, le comité estime pouvoir aller plus loin.
A son initiative, une réflexion a été conduite en 2015, associant CRT/ADT/service du
tourisme de la région/FROTSI PACA, afin de rechercher les voies d’une meilleure organisation
des acteurs institutionnels du tourisme régional et départemental, plus collective et plus
partenariale. Le CRT PACA estime que les résultats de cette réflexion sont restés timides et
décevants, chacun ayant encore trop tendance à préserver son pré-carré.
41
Un Club Pro a été constitué en 2012. Il rassemble aujourd’hui 220 professionnels du
secteur privé qui se réunissent une fois par semestre : hébergeurs, agences, sites culturels,
domaines viticoles, transporteurs etc. Dix de ses membres siègent au conseil d’administration
du CRT, avec voix consultative. Un questionnaire en ligne est adressé à chacun de ses membres
afin de connaître les orientations souhaitées en termes de marchés, de thématiques, de filières,
de type d’action marketing, etc.
3.2 Le schéma régional d’aménagement et de développement du territoire
L'article 34 de la loi n° 83-8 du 7 janvier 1983 relative à la répartition de compétences
entre les communes, les départements, les départements, les régions et l’Etat dispose que
« le schéma régional d'aménagement et de développement du territoire fixe les orientations
fondamentales, à moyen terme, du développement durable du territoire régional. Il comprend
un document d'analyse prospective et une charte régionale, assortie de documents
cartographiques, qui exprime le projet d'aménagement et de développement durable du
territoire régional ».
Le schéma régional d’aménagement et de développement du territoire (SRADT) de la
région PACA, adopté en 2006 et révisé en 2015 par le conseil régional, prend en compte les
problématiques liées aux politiques de tourisme. Dans son diagnostic, il indique que le tourisme
est une « activité capitale pour la région, à soutenir face à l’évolution de la demande ». Il
rappelle le niveau élevé des équipements touristiques dans la région, le niveau de fréquentation,
la provenance des touristes, leur répartition sur le territoire régional, la stabilité et la part de la
consommation touristique dans le PIB régional ainsi que le profil des emplois touristiques. Il
met également l’accent sur l’évolution de la demande touristique : essor du tourisme social et
associatif, exigences de plus en plus fortes en termes d’accueil, de services et de produits, plus
grand étalement des fréquentations dans l’année et sur le territoire.
3.3 Les schémas régionaux de développement touristique
L’article L. 131-1 du code du tourisme prévoit que « dans le cadre de ses compétences
en matière de planification, la région définit les objectifs à moyen terme du développement
touristique régional.
Le schéma régional de développement du tourisme et des loisirs prévu à l'article
L. 131-7 fixe les modalités et les conditions de mise en œuvre des objectifs ainsi définis par le
plan régional, notamment en matière de financement.
Des conventions entre les collectivités territoriales concernées définissent, d'une part,
les actions contribuant à l'exécution des objectifs fixés par le plan régional et, d'autre part, les
modalités de mise en œuvre du schéma mentionné à l'alinéa précédent ».
L'article L. 131-7 du code du tourisme prévoit qu’« à la demande du conseil régional,
le comité régional du tourisme élabore le schéma régional de développement du tourisme
et des loisirs qui est ensuite soumis à l'approbation du conseil régional, après consultation
du comité économique et social régional ainsi que des comités départementaux du tourisme et
organismes assimilés ».
La région PACA n'a pas usé de cette latitude pour demander au CRT d'élaborer le
schéma régional de développement du tourisme, son rôle s'apparentant à de l'assistance
technique, et a préféré garder la maîtrise de l'élaboration de sa stratégie touristique. L’existence
de deux CRT explique en partie cette décision.
42
Le CRT PACA n’est donc pas le rédacteur du nouveau schéma, dont le travail de
réalisation est piloté par le service du tourisme de la région. Il a toutefois été mobilisé pour la
préparation du diagnostic et associé aux différentes phases d’élaboration du schéma, via des
séances de travail avec le service du tourisme et des réunions organisées dans les départements.
Adopté en mars 2006, le schéma régional de développement touristique 2006-2011
inscrivait sa stratégie de développement touristique dans la perspective plus globale du
schéma régional de développement durable pour l’emploi et était articulé autour de
quatre axes, intégrant une dimension économique et une dimension sociale :
Renforcer l’attractivité et la compétitivité de l’offre ;
Faire de Provence-Alpes-Côte d’Azur une destination pour tous ;
Faire de Provence-Alpes-Côte d’Azur une référence en matière de tourisme
durable ;
Favoriser l’emploi et la formation dans les métiers du tourisme.
Arrivé à échéance en 2010, ce schéma a été prorogé jusqu’en 2011 afin de finaliser son
évaluation, réalisée à partir d’entretiens avec des partenaires et professionnels du tourisme, de
l’animation de six groupes thématiques ainsi que de réunions et d’une présentation devant le
Réseau régional d’expertise et d’ingénierie.
Sur la méthode, cette évaluation a fait ressortir des éléments de bilan mitigés. La
démarche participative a facilité sa mise en œuvre ainsi que le passage d’une logique de guichet
à une logique de projet. De même, la bonne coordination financière entre les partenaires a été
appréciée, malgré une performance relative du dispositif de communication et d’information
des professionnels ayant entraîné un certain manque d’appropriation. A l’inverse, le nombre de
chantiers proposé est apparu comme trop important, nuisant ainsi à la lisibilité globale de la
stratégie régionale.
Quant à la mise en œuvre du schéma, l’évaluation a acté de véritables réussites, mais
également des avancées encore insuffisantes.
Au rang des réussites, elle a identifié les démarches Qualité initiées dans le cadre du
plan Qualité Tourisme qui, grâce à un partenariat très structuré, ont permis :
L’émergence de différents réseaux mobilisant les partenaires du tourisme
régional sur des sujets comme l’expertise et l’ingénierie, les parcs naturels
régionaux ou le label Tourisme & Handicap, avec, à l’actif de ce dernier réseau,
une évolution sensible du nombre de sites labellisés, plaçant désormais la région
Provence-Alpes-Côte d’Azur au cinquième rang national ;
La mutualisation de l’information, qui a été permise par la mise en ligne du site
www.sorties.regionpaca.fr ;
Enfin et surtout, la politique de développement du tourisme durable en région,
caractérisée par la synergie des actions régionales en matière de tourisme et
d’environnement.
Quant aux points pouvant encore être améliorés, ils portent sur :
Les synergies à renforcer entre tourisme et culture, plus spécifiquement la
culture scientifique et technique, le patrimoine ou le cinéma ;
Le tourisme des jeunes, où le bilan reste mitigé malgré des initiatives régionales ;
La contribution du tourisme de proximité à la dessaisonalisation de la
fréquentation ;
L’approche territorialisée des politiques touristiques, même si des appels à projet
dédiés aux « espaces valléens » ou à l’innovation touristique en milieu rural ont
permis de progresser ;
43
La formation et l’emploi touristiques, qui n’ont pu être totalement valorisés,
malgré le plan régional d’accompagnement des saisonniers ou les politiques de
formation initiées par différents acteurs, alors même que l’appui de la région au
développement de postes d’agents de développement touristique est plébiscité
par ses partenaires.
Le schéma régional de développement touristique 2012-2016 s’articule autour de quatre
enjeux :
1er enjeu : Vers un tourisme plus compétitif ;
2ème enjeu : Vers un développement touristique responsable et solidaire ;
3ème enjeu : Pour des destinations plus attractives, de la gestion des marques au
e-business ;
4ème enjeu : Améliorer la performance de l’action publique.
Ces enjeux se déclinent en douze objectifs stratégiques, spécifiques aux partenaires
privés et publics du tourisme régional.
La compétitivité La responsabilité L’attractivité L’efficacité
Les objectifs à
partager avec les
acteurs de l’offre
Investir et innover
en visant des parts
de marché ambitieuses
mais réalistes, à
partir de stratégies
d’entreprises et de
projets de territoires
cohérents et
articulés entre eux
Améliorer les
produits et les
services touristiques,
comme leurs
conditions de
production, au service
de toutes les clientèles
du tourisme régional
Déployer les stratégies
marketing spécifiques
nécessaires à la
valorisation des
différentes facettes
de l’offre du
tourisme régional
Organiser la mise en
réseau des
professionnels du
tourisme de Provence-
Alpes-Côte d’Azur
Les objectifs à
partager avec les
organismes publics
travaillant dans
l’intérêt général
Développer des
stratégies de
formation et
d’information vers
les acteurs de
l’offre, en particulier
les plus exposés, pour
les aider à gagner en
compétitivité
Faire de la qualité de
notre environnement,
et des mesures
environnementales
adaptées, un atout
dans la compétition
des destinations
Favoriser les pratiques
touristiques durables
et la compétitivité
des stratégies
digitales publiques et
publiques / privées
Organiser la
convergence de
stratégies d’intérêt
général rationalisées
et plus productives
Les objectifs à
partager avec les
acteurs de l’offre, les
organismes publics,
les habitants et les
visiteurs de la région
Valoriser les produits
et services innovants,
écoresponsables et
porteurs de
positionnement
compétitif
différenciant vers
les habitants, et
visiteurs
Ouvrir l’accès aux
territoires, aux
activités et aux
services touristiques
de nos vallées et de
nos espaces naturels
par un marketing
thématique adapté et
diversifié
Adapter les produits
sélectionnés, les
promesses
publicitaires et les
stratégies d’info-
réservation aux
attentes et pratiques
des différentes cibles
du tourisme régional
Développer les
services en ligne et
en mobilité permettant
d’améliorer l’accueil
avant, pendant et
après le séjour et
l’expérience
touristique
44
Le schéma précise que si les différents partenaires de la région partagent les objectifs
spécifiques qu’elle leur propose, il leur revient de déterminer librement les modalités qui
permettront à leurs actions propres de rejoindre l’intervention régionale au service de
la compétitivité, la responsabilité, l’attractivité et d’une organisation institutionnelle
plus efficace du tourisme régional, qui se déclinent ainsi :
Objectif 1 : Pour un tourisme plus compétitif
L’innovation touristique : un domaine d’activité stratégique pour l’économie
régionale ;
Favoriser la professionnalisation ;
Mieux soutenir l’investissement stratégique ;
Améliorer l’accompagnement des professionnels.
Objectif 2 : Vers un développement touristique responsable et solidaire
Intégrer les priorités sociales et environnementales aux projets touristiques ;
Structurer le développement de l’écotourisme et du tourisme responsable dans
les espaces protégés ;
Accompagner le développement de l’agritourisme ;
Faire évoluer l’offre et développer les services touristiques dans les espaces
ruraux, littoraux et de montagne ;
Développer les transports et modes de déplacement doux ;
Une action particulière en direction des publics les plus fragiles.
Objectif 3 : Pour une destination plus attractive
Pour des stratégies marketing renouvelées et différenciées ;
Du visiteur international aux clientèles françaises ;
Des opérations de communication en soutien spécifique à la stratégie de
dessaisonalisation.
Objectif 4 : Pour une action publique plus efficace
Déployer l’expertise en réseaux ;
Pour une gouvernance interrégionale au plan national et européen ;
Accompagner la structuration des territoires ;
Accélérer et faciliter l’appropriation des technologies ;
Œuvrer à une stratégie d’évaluation.
Le comité régional de tourisme de PACA est directement cité dans le SRDT comme
étant impliqué dans les enjeux suivants :
Favoriser la professionnalisation (objectif 1) à travers les « Rendez-vous du
CRT », séminaires réguliers dans les territoires à la rencontre des professionnels
et des institutionnels du tourisme afin de les aider à se professionnaliser en
abordant les thèmes les plus actuels avec un site internet dédié ;
Améliorer l’accompagnement des professionnels (objectif 1) grâce au Réseau
régional d’expertise et d’ingénierie touristique que le CRT co-pilote avec le
service tourisme de la région ;
Structurer le développement de l’écotourisme et du tourisme responsable
dans les espaces protégés (objectif 2) dans le cadre de la convention de
partenariat signée en 2011 entre la région, le CRT et la FROSTI ;
Développer les transports et modes de déplacement doux (objectif 2) avec la
promotion des trains et navettes à intérêt touristique auprès des usagers et clients
potentiels.
Pour des stratégies marketing renouvelées et différenciées (objectif 3).
45
Comme cela a été indiqué dans le corps du présent rapport, le comité s’est réellement
impliqué dans ces cinq domaines.
Les grandes lignes du prochain schéma (2017-2021) ont été présentées le 15 juin 2016
par le président, nouvellement élu, du conseil régional devant un parterre de professionnels du
tourisme. Un de ses axes majeurs est de limiter la saisonnalité des activités touristiques en
développant le tourisme d’affaires et en défendant le patrimoine régional mais aussi la
plaisance, l’œnologie et le tourisme vert ainsi que l’évènementiel (une enveloppe de 2 M€ est
prévue pour les grands évènements). L’offre numérique et l’apprentissage des langues
étrangères font partie des priorités.
3.4 La coordination des initiatives publiques et privées
Le CRT PACA assure effectivement un rôle de coordination, qui satisfait à ses deux
premiers objectifs : favoriser la professionnalisation et améliorer l’accompagnement des
professionnels.
Il co-pilote, avec le service du tourisme de la région, le Réseau Régional d’Expertise et
d’Ingénierie Touristique, qui réunit les ADT, les conseils départementaux, le réseau des CCI,
la FROTSI, la DIRRECTE, la délégation Méditerranée d’Atout France. Il s’agit d’un lieu
d’échanges sur les travaux en matière d’observation, d’étude, d’ingénierie, de veille.
Le comité répond aux demandes d’information (concernant les chiffres de fréquentation,
les origines des clientèles, leurs dépenses, les profils et comportements des touristes, les
tendances d’activité…) d’investisseurs privés (ou publics) porteurs de projets ou de sociétés
d’études missionnées sur la faisabilité de projets ou de reprise d’établissements dans
l’hébergement, les activités de loisirs ou encore le commerce. Cela a notamment été le cas pour
le Village des Marques, en cours d’implantation à Miramas, et pour le parc Spirou/Splashworld
à Monteux dans le Vaucluse. Selon la nature de la demande – dispositifs d’aide régionaux en
faveur du tourisme par exemple – il peut orienter les demandeurs vers le service de la région
chargé du tourisme.
Au-delà existe une chaîne d’information informelle mais partenariale, entre les
différents organismes de tourisme et consulaires détenteurs d’informations économiques. De
2011 à 2015, le partenariat entre le CRT et la CCI Marseille Provence a largement contribué au
développement du réseau professionnel du comité au travers de son Club Pro et à la mise en
œuvre d’actions en direction des tour-opérateurs et agents de voyages.
Les acteurs privés sont associés à l’élaboration des plans d’action annuels du CRT, dans
le cadre du Club Pro (Cf. supra, dans le corps du rapport, le point 2.3), s’ils en sont membres,
ou de filières touristiques. En fonction de leurs propres objectifs de développement, ils ont la
possibilité de prendre part aux opérations de promotion que le comité organise sur les marchés
étrangers ou en région, pour lesquelles il leur adresse tout au long de l’année des notes de
présentation, avec un formulaire d’inscription. En amont, ils sont aussi destinataires de ses plans
d’action annuels.
Ces professionnels sont majoritairement des hébergeurs (hôtels, résidences de tourisme,
campings, villages vacances, …) mais aussi des sites culturels, des prestataires d’activités, des
organismes interprofessionnels du secteur viticole (CIVP et InterRhône), des transporteurs
(autocaristes, Air France, SNCF), des agences de voyages etc.
Par ailleurs, depuis fin 2009, le comité a mis en place les Rendez-Vous du CRT,
séminaires d’une demi-journée sur des thématiques utiles aux acteurs du tourisme des secteurs
public et privé. Dans ce cadre, il apporte des informations pratiques afin d’aider ces acteurs à
améliorer leurs prestations, leurs pratiques, l’attractivité de leur destination, etc.
46
Les thématiques abordées concernent la connaissance des marchés étrangers, la façon
de travailler efficacement avec les organisateurs de voyages (tour-opérateurs, agents de
voyages, comités d’entreprise, autocaristes…) et la presse, les différentes dimensions du
numérique dans le domaine du tourisme (e-tourisme, m-tourisme, e-distribution, e-marketing),
les politiques tarifaires, la connaissance de filières, de niches touristiques (oenotourisme,
itinérance, activités de pleine nature, écotourisme et gestion environnementale) ou de segment
des clientèles (seniors, familles), etc.
Il organise une vingtaine de rendez-vous par an, dans différents lieux de la région, autour
de 6 ou 7 thématiques. A titre d’exemple, en 2014, huit thématiques ont été retenues :
TO et agents de voyages, des partenariats à construire pour développer vos
clientèles ;
Voyage en multimédia ;
Observer pour mieux connaître, comprendre et agir plus efficacement ;
Le marché israélien ;
Les pays d’Europe centrale et orientale ;
Tourisme et technologies mobiles ;
Les marchés suisses et scandinaves ;
Travailler avec la presse.
Le CRT a fait le choix de ne pas spécialiser ces rendez-vous par catégorie de professions,
la diversité des publics permettant de riches échanges d’expériences et pouvant susciter de
nouveaux partenariats entre acteurs.
4 L’ATTRACTIVITE DE L’OFFRE TOURISTIQUE REGIONALE
Avec 30 millions de touristes, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur est l’une des
premières destinations touristiques en France et en Europe.
4.1 La desserte de la région
Le TGV Méditerranée est utilisé par plus de 15 % des touristes pour se rendre dans la
région. La liaison ferroviaire depuis Roissy permet de faire venir de nombreux touristes qui ne
trouvent pas de sièges disponibles sur des vols.
Le projet de prolongation du TGV jusqu’en Italie a été renommé Ligne Nouvelle
Provence Côte d’Azur (LNPCA). La mise en service de quelques sections est prévue à partir
de 2023, un horizon de plus long terme en 2040 est fixé pour l'ensemble des investissements à
réaliser sur le réseau classique pour parvenir au système ferroviaire global performant
nécessaire à la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Toutefois, le CRT considère que sa cible
première n’est pas touristique mais locale compte tenu de la croissance démographique des
principales aires urbaines de la région.
L’impact attendu au niveau touristique se concentre davantage sur la cohérence du
réseau ferroviaire à l’échelle européenne, pour notamment consolider les échanges entre
grandes métropoles de l’arc Méditerranéen Milan – Nice-Marseille – Barcelone – Madrid. Dans
un premier temps, cela favorisera les échanges entre sud-européens, mais également les
transports de voyageurs lointains qui font des voyages en Europe dans plusieurs pays et villes
et qui pourront remplacer l’avion par le train.
47
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur bénéficie de nombreuses dessertes entre Paris,
Avignon, Aix et Marseille, facilitant les accès via Paris de clientèles lointaines.
Le CRT dispose d’informations détaillées sur le nombre et l’origine géographique des
touristes venus en PACA via une correspondance aérienne ou SNCF depuis les aéroports
parisiens de Roissy ou Orly, grâce aux aéroports de Marseille et de Nice.
A Nice, le trafic est dominé par les flux entrants de touristes tandis qu’à Marseille, la
majorité des passagers sont des locaux.
Marseille Nice
Passagers en correspondance
depuis CDG 426 274 358 238
Part de l’import (touristes) 35 % 58 %
Passagers en correspondance
depuis ORY 223 002 107 911
Part de l’import (touristes) 31 % 63 % Source : CRT PACA.
De nombreuses compagnies étrangères desservent les deux aéroports principaux de la
région. Le taux de trafic low-cost est de 40 % à Nice et 25 % à Marseille.
Marseille Nice
Europe (hors low cost) 25 39
Europe (low cost inclus) 77 91
Afrique du Nord 34 (dont 7 low-cost) 8 (dont 1 low-cost)
Afrique (excl. Af du Nord) 2 0
Amérique du Nord 1 3
Amérique du Sud ou
centrale + Caraïbes
1 (low cost XL airways) 0
Asie/Océanie 1 (low cost XL airways) 0
Moyen-Orient 3 (dont 1 low-cost) 5 (dont 1 low-cost) Source : CRT PACA.
L’aéroport de Toulon-Hyères propose des vols directs avec Southampton (Flybe),
Londres (Cityjet), Bruxelles (Jetairfly) et Rotterdam (Transavia) et celui d’Avignon des vols
directs avec Southampton (Flybe), Birmingham (Flybe) et Londres City Airport (Cityjet). Pour
ces aéroports de plus petite taille, les compagnies qui les desservent sont considérées comme
des « value-cost », leurs tarifs, bien que bas, se rapprochant des tarifs des compagnies
régulières.
Des projets sont en cours : à Nice, une augmentation des flux touristiques depuis
l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, et l’Asie (Chine en particulier), à Marseille, la
création de liaisons aériennes directes vers l’Europe du Nord, l’Europe centrale et orientale,
l’Amérique du Nord, le Golfe et l’Asie.
Toutes ces liaisons « en développement » sont à dominante « import ». La liaison sur
Dubaï permettrait un réel appel d’air de clientèle asiatique à fort pouvoir d’achat. Le président
de l’aéroport de Nice précise que, grâce à Emirates, le nombre de touristes chinois a été
multiplié par cinq en cinq ans sur la Côte d'Azur.
48
Il ajoute qu’un vol direct long-courrier a un impact pour le territoire de 60 millions
d'euros de retombées économiques et environ 1 000 emplois20. Cela permettrait en outre au port
de Marseille21 de se positionner de manière concurrentielle face à ses rivaux Barcelone et Rome.
Reste cependant en suspens la question des droits de trafic. Des droits de trafic ont été
demandés depuis plusieurs années par la compagnie Emirates pour ouvrir une ligne entre Dubaï
et Marseille, mais cette demande a été systématiquement rejetée par la direction générale de
l’aviation civile (DGAC). Par ailleurs, le caractère restrictif de l’accord bilatéral entre la Russie
et la France empêche toute compagnie russe d’ouvrir une ligne vers la capitale phocéenne. Cet
accord interdit en effet l’ouverture d’une telle ligne parce que la distance entre les deux
aéroports de Nice et Marseille est inférieure à 200 km.
L’accès aux deux principaux aéroports, notamment depuis le centre-ville ou la gare, est
jugé satisfaisant. En revanche la desserte entre les aéroports de Nice et de Marseille est loin
d’être optimale, avec un temps de trajet de l’ordre de trois heures et une rupture de charge, que
ce soit par rail ou par bus. De plus, les autoroutes sont souvent saturées aux abords des
aéroports.
Des pôles de transport ont dernièrement fait l’objet d’investissements lourds
A Marseille, les travaux de la plate-forme routière au sein du pôle d'échanges Marseille
Saint-Charles ont été terminés en 2012. Véritable pôle d'échange, y convergent les lignes de
transport ferroviaires exploitées par la SNCF, le réseau de transport urbain bus et métro RTM
et les réseaux de cars interurbains et internationaux.
A Aix-en-Provence, la gare routière a été ré-ouverte en 2014. Pour rejoindre la gare
TGV d’Aix et l’aéroport de Marseille-Provence, une navette en bus est assurée toutes les
15 minutes (gare) et 30 minutes (aéroport).
Le pôle d’échanges multimodal d’Avignon est situé en face de la gare d’Avignon-
Centre, reliée à la gare Avignon-TGV par un TER en 6 minutes.
Le train des Neiges propose un forfait train + navette bus et permet aux passagers au
départ de Marseille, Aix-en-Provence et Manosque d’accéder aux stations de ski pour 20 € AR
sur la journée.
Par ailleurs, la région gère depuis 2007 le train des Pignes, qui relie Nice à Digne-les-
Bains par une voie ferrée centenaire. Cette ligne assure, dans sa partie urbaine, la liaison entre
le centre-ville de Nice et la plaine du Var, avec 44 navettes quotidiennes. Dans sa partie haute,
elle offre un accès au Val de Durance.
Le train de la Côte Bleue a été construit de 1907 à 1915, au flanc de la chaîne de
l'Estaque, le long des 32 km de calanques de Marseille à Miramas. Elle compte 7 gares, 8 haltes,
45 passages inférieurs, 21 passages supérieurs, 2 ponts et 18 viaducs, dont 4 labellisés
patrimoine du XXème siècle. Chaque arrêt permet aux voyageurs d’accéder à pied à la plage.
Cette ligne est empruntée à la fois par les résidents et les touristes.
Partant du niveau de la mer, le train de la vallée des Merveilles, qui relie de Nice à
Tende, s’élève à plus de 1000 mètres d’altitude
20 Source : http://www.businesstravel.fr/les-aeroports-de-nice-et-lyon-veulent-plus-de-trafic-long-courrier.html. 21 Marseille est le cinquième port de croisière de Méditerranée avec 1,5 million de passagers et espère devenir troisième d’ici
2018 avec 2 millions de passagers.
49
Cette ancienne ligne du réseau PLM (Paris-Lyon-Méditerranée), symbole des exploits
techniques du début du siècle dernier (elle comprend des viaducs érigés en surplomb de
véritables canyons et de nombreux tunnels), donne accès au Parc National du Mercantour et à
ses 600 km de sentiers balisés et ses activités d’eau vive comme le kayak ou le rafting.
En assurant la promotion des trains touristiques, le CRT a rempli le quatrième objectif
du schéma 2012-2016 (développer les transports et modes de déplacement doux) qui lui était
assigné.
4.2 Les principales filières touristiques
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur est non seulement la première région française
en termes de nuitées touristiques globales, françaises et internationales (sur la base des
anciennes régions), mais elle est également la région européenne présentant la plus grande
diversité d’offre touristique, dans des territoires urbains, littoraux, ruraux et de montagne.
Le tourisme balnéaire est fortement associé à son image pour les clientèles françaises et
d’Europe occidentale. Les territoires littoraux bénéficient de plus de 50 % des nuitées annuelles
mais cette forme de tourisme reste très centrée sur les vacances d’été.
Le tourisme culturel – patrimoine historique, musées, expositions, festivals – est un
point fort des villes phares de la région (Avignon, Aix-en-Provence, Arles, Marseille, Nice et
Cannes).
Gastronomie et vins (œnotourisme) sont une figure imposée dans la plupart des actions
de promotion, ce secteur étant largement associée à l’image de la France à l’international.
Les activités de pleine nature et l’écotourisme sont stratégiques pour les territoires
ruraux et de montagne. Leurs espaces naturels sont fréquentés par les randonneurs, les
cyclotouristes, les amateurs de sports aériens ou d’eaux vives ou les golfeurs, dont la
fréquentation soutient une économie locale souvent diffuse.
Les activités liées à la neige sont bien sûr essentielles pour l’économie de la montagne,
l’hiver représentant près de 60 % de la consommation touristique dans les Alpes du Sud.
Le tourisme d’affaires et de congrès est source d’une activité touristique importante, en
dehors de la période estivale. Les grands pôles urbains que sont Nice-Cannes et Marseille en
bénéficient largement, comme Aix-en-Provence ou Avignon. Il s’y associe une forte activité de
shopping. La région possède 25 centres de congrès et lieux de séminaires pouvant recevoir
jusqu’à 2 500 personnes et disposant de surfaces allant jusqu’à 24 000 m2. Elle accueille une
trentaine de salons professionnels de renommée internationale.
Le tourisme de croisière présente aussi un enjeu réel, sans doute plus localisé mais
d’importance pour Marseille (cette activité y est en forte croissance depuis une dizaine
d’année), Nice-Villefranche, Toulon, Saint-Tropez… Les trois grands ports sont très actifs dans
ce domaine : Marseille, premier port français, reçoit plus de 2 millions de passagers dont
1 million de croisiériste, Toulon, près de 1,7 million dont 270 000 croisiéristes et Nice,
1,4 million dont 680 000 croisiéristes.
Le CRT agit depuis plusieurs années sur l’ensemble de ces filières. Sur les marchés
lointains, il promeut la culture, la gastronomie et les vins, facteurs d’attractivité manifestes pour
les clientèles de ces pays. Sur les marchés européens, il a fait le choix de valoriser les grands
espaces naturels et les pratiques touristiques, comme les activités de pleine nature et
l’écotourisme, mais aussi le golf, l’itinérance à moto, ainsi que les activités liées à la neige dans
les grands domaines et stations villages des Alpes du Sud.
En lien avec la politique régionale du tourisme, le CRT s’est également impliqué sur la
thématique « Tourisme et handicap ».
50
Enfin, deux formes d’hébergements présentant des logiques de promotion spécifiques
et adaptés essentiellement aux marchés de proximité, font l’objet d’actions, choisies en
partenariat avec les acteurs de ces secteurs d’activité : l’hôtellerie de plein air et les villages de
vacances.
4.3 L’hébergement
Jusqu’à la fusion des régions, PACA était la première région française (Ile-de-France
comprise) pour sa capacité d’hébergement en hôtels et campings22. Dans la nouvelle
configuration, la région PACA se place en deuxième position derrière Auvergne-Rhône-Alpes,
qui dispose de 12 % de la capacité des hôtels et campings de la France de province.
Le CRT PACA assure un suivi du parc d’hébergement touristique dans la région en
concertation avec les représentations départementales et les services de l’INSEE ou de Bercy :
nombre d’établissements, nombre de chambres, nombre d’emplacements, équivalents
personnes, nombres de lits. La fréquentation des hébergements est mesurée avec l’INSEE ou
des sociétés spécialisées sur l’hôtellerie urbaine, ce qui permet au CRT d’obtenir des données
spécifiques comme le prix moyen des chambres ou encore le RevPar (revenu moyen par
chambre).
La région bénéficie d’un parc assez diversifié en types d’hébergement (hôtels,
résidences de tourisme, campings, meublés de tourisme, chambres d’hôtes, villages de
vacances, gites…), ce qui est un atout. Une part importante de l’offre d’hébergement est
constituée de résidences secondaires (avec plus de 500 000 résidences, la région PACA est la
première de France) et les évolutions récentes des plateformes collaboratives sur les
hébergements montrent encore un nouvel aspect des différentes possibilités de se loger dans la
région en ouvrant les résidences principales à la location de vacances. Globalement, la qualité
de l’offre d’hébergement a progressé ces dernières années aussi bien dans l’hôtellerie classique
que dans l’hébergement de plein air.
En 2015, la région PACA dispose d’une capacité de 168 034 places et emplacements,
comprenant 72 646 chambres en hôtels de tourisme et 95 388 emplacements de campings. Elle
est la première région de province avec 21,7 millions de nuitées en hôtels de tourisme en 2015.
La fréquentation de ses campings (15,2 millions de nuitées) la place en troisième position
derrière les nouvelles régions Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées (23,6 millions) et
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes (22,6 millions). Si l’on ajoute les lits en résidence de
tourisme, la région PACA est la troisième région métropolitaine française après les régions
Auvergne-Rhône-Alpes (368 075 lits et places) et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées
(331 595) mais devant l’Ile-de-France (218 634).
22 Source INSEE « Capacité des hôtels et campings en 2015 : comparaisons régionales ».
51
Source : INSEE en partenariat avec la DGE et les partenaires territoriaux « Capacité des communes en
hébergement touristique ».
Les taux d’occupation enregistrés montrent qu’il est encore possible d’accueillir des
touristes supplémentaires même si, à certaines périodes de l’année et notamment au mois
d’août, certains hébergements affichent complet. La répartition géographique des
fréquentations est aussi à prendre en compte, certaines zones étant moins fréquentées que
d’autres selon les périodes. Dans ce sens, un des axes de la politique touristique menée dans la
région a pour objectif de mieux répartir la fréquentation avant et après la saison d’été.
Selon l’Organisation mondiale du tourisme, la croissance du tourisme international a
atteint entre 3 et 4 % par an ces dernières années. L’objectif de la région PACA est d’atteindre
ces niveaux de croissance, ce qui lui permettrait de se maintenir en termes de parts de marché
malgré la concurrence internationale très forte. En 2015, la région a accueilli 19 millions de
nuitées internationales dans les hébergements marchands. L’objectif est d’accroitre cette
volumétrie de 5 à 10 % au cours des trois prochaines années.
La capacité hôtelière
Si l’on ne tient pas compte de la situation particulière de Paris, le département des Alpes-
Maritimes est le premier département français par sa capacité d’hébergement en hôtels
(27 099 lits). Plus de 77 % de sa capacité d’hébergement en hôtels sont concentrées sur trois
villes : Nice (9 687 lits), Cannes (5 586) et Antibes (2 345). 43 % de cette capacité est
constituée d’hôtels 4 ou 5 étoiles. Ce département concentre à lui seul près d’un quart de
l’hôtellerie de luxe en France, hors région parisienne. La capacité d’hébergement en hôtellerie
dans le département des Bouches-du-Rhône (17 822) le place au deuxième rang des
départements français, mais les hôtels 4 ou 5 étoiles n’y contribuent que pour 21 %.
L’évolution de la fréquentation est hétérogène d’un département à l’autre.
52
Fréquentation des hôtels selon la catégorie - Nombre de nuitées Total.
Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme (CRT).
Données 2010, 2011, 2012 et 2013 rétropolées suite au changement de classification début 2014.
Ce sont les établissements les plus hauts de gamme qui enregistrent les hausses de
fréquentation les plus importantes.
Fréquentation des hôtels selon la catégorie- Nombre de nuitées.
Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme (CRT).
Données 2010, 2011, 2012 et 2013 rétropolées suite au changement de classification début 2014.
La problématique ne se situe donc pas tant dans le nombre de lits global que dans
l’adaptation des hébergements aux normes internationales et aux critères des nouvelles
clientèles.
Les investissements de ces dernières années se sont concentrés dans les Bouches-du-
Rhône, avec le développement de l’offre hôtelière de Marseille, boostée par l’évènement
Capitale européenne de la culture 2013, et dans les villes de la Côte d’Azur.
L’hébergement en camping
Les données INSEE 2015 placent la région PACA au quatrième rang des régions
françaises par la capacité de ses campings, après les nouvelles régions Aquitaine-Limousin-
Poitou-Charentes, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et Auvergne-Rhône-Alpes. Le Var est
quant à lui le quatrième département français avec 43 265 emplacements, après la Vendée
(56 520), l’Hérault (48 237) et la Charente-Maritime (48 079). Il est donc le département qui
offre la capacité d’hébergement en camping la plus importante en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Les emplacements les plus nombreux sont situés sur la côte littorale varoise (Fréjus, Hyères,
Grimaud, Bormes-les-Mimosas, Saint Raphaël…).
Les résidences de tourisme
Les capacités d’hébergement en résidences de tourisme sont particulièrement
importantes dans les Hautes-Alpes, comparativement à celles des autres types d’hébergement.
Les résidences sont principalement situées sur les sites même des stations de ski ou à proximité
(Dévoluy, Les Orres, Orcières, Vars, Risoul, Puy-Saint-Vincent).
Période Dépt 04
Evolution
N/N-1 Dépt
04
Dépt 05
Evolution
N/N-1 Dépt
05
Dépt 06
Evolution
N/N-1 Dépt
06
Dépt 13
Evolution
N/N-1 Dépt
13
Dépt 83
Evolution
N/N-1 Dépt
83
Dépt 84
Evolution
N/N-1 Dépt
84
2010 647,93 1 005,45 8 645,72 5 154,41 3 562,83 2 234,91
2011 681,00 5,1% 929,56 -7,5% 9 002,72 4,1% 5 557,49 7,8% 3 732,09 4,8% 2 295,20 2,7%
2012 726,89 6,7% 1 015,22 9,2% 9 116,42 1,3% 5 476,15 -1,5% 3 812,37 2,2% 2 329,76 1,5%
2013 688,29 -5,3% 959,41 -5,5% 8 916,69 -2,2% 5 715,94 4,4% 3 602,00 -5,5% 2 214,56 -4,9%
2014 673,86 -2,1% 920,35 -4,1% 8 681,67 -2,6% 5 629,23 -1,5% 3 512,74 -2,5% 2 277,55 2,8%
Evolution
annuelle
moyenne
2010-2014
2,2% -0,4% 0,5%1,0% -2,2% 0,1%
PACA 2010 2011 2012 2013 2014
Evolution
annuelle
moyenne
Nuitées 4 ou 5 étoiles 5 648,66 6 188,55 6 225,09 6 331,24 6 088,54 1,89%
Nuitées 3 étoiles 7 070,59 7 401,63 7 524,12 7 260,68 7 382,29 1,08%
Nuitées 1 ou 2 étoiles 5 365,32 5 722,11 5 889,69 5 782,99 5 726,06 1,64%
Nuitées non classées 3 166,68 2 885,77 2 837,90 2 721,98 2 498,51 -5,75%
TOTAL 21 251,25 22 198,06 22 476,81 22 096,90 21 695,40 0,52%
53
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la durée moyenne des séjours s’établit en 2015 à
2,1 jours dans les hôtels (contre 1,8 en France métropolitaine) et à 6,4 jours dans les campings
(contre 5,2 jours en France métropolitaine).
Source : INSEE ; CRT et CDT, Fréquentation hôtelière – Insee Flash Paca n° 19, décembre 2015- Saison été
2015 : l’hôtellerie de plein air sans ressort- Insee Flash Paca n°18, décembre 2015- Saison été 2015 : une bonne
saison pour les hôtels.
4.4 L’aménagement des sites touristiques
Les sites touristiques bénéficiant de niveaux de fréquentations importants (plus de
100 000 visiteurs par an) sont généralement bien équipés. Plusieurs sites reçoivent plus de
300 000 visiteurs par an :
Marineland (06) :1,3 millions de visiteurs ;
Basilique Notre Dame de La Garde (13) : 1,2 millions de visiteurs ;
Parfumerie Fragonard (06) : 900 000 visiteurs ;
Verrerie de BIOT (06) : 700 000 visiteurs ;
MUCEM (13) : 649 615 visiteurs pour les Expositions (accès au site : 1 322 103
visiteurs) ;
Palais des Papes Avignon (84) : 611 836 visiteurs ;
Carrières des Lumières (13) : 477 852 visiteurs ;
Ok Corral (13) : 460 000 visiteurs ;
Parc Floral Phénix (06) : 458 475 visiteurs ;
Pont d’Avignon : 390 000 visiteurs ;
Zoo de La Barben (13) : 310.000 visiteurs ;
Parfumerie Molinard (06) : 300 000 visiteurs.
La région dispose également de plusieurs musées nationaux : musées Chagall à Nice,
Fernand Léger à Biot, Picasso à Vallauris et musée des civilisations de l’Europe et de la
Méditerranée (MUCEM) à Marseille, ainsi que de plusieurs sites classés au patrimoine mondial
de l’UNESCO comme les fortifications Vauban à Briançon et Mont-Dauphin, le théâtre antique
et l’arc de triomphe d’Orange, le centre historique, le palais des Papes et le pont d’Avignon, les
monuments romains et romans à Arles.
Durée moyenne des séjours
en campings
Durée moyenne
des séjours en hôtels de toursime
Durées
2015
en jours
Durées
2015
en jours
Alpes-de-Haute-Provence 5,9 2,0
Hautes-Alpes 5,5 2,0
Alpes-Maritimes 6,1 2,3
Bouches-du-Rhône 5,6 1,9
Var 7,2 2,3
Vaucluse 5,7 1,9
Provence-Alpes-Côte d'Azur 6,4 2,1
Languedoc-Roussillon 6,8 2,1
Aquitaine 6,3 1,7
Pays de la Loire 5,8 1,8
France métropolitaine 5,2 1,8
54
Le CRT ne suit pas spécifiquement les investissements réalisés sur les nombreux sites
touristiques de la région. L’étude Investissement, réalisée en partenariat avec Atout France et
la chambre de commerce et d’industrie Marseille-Provence, donne quelques éléments de
réponse mais ce travail ne permet pas d’assurer le suivi des investissements publics, compte
tenu de la très grande diversité des sites et des modes de gestion les concernant.
4.5 L’accueil
Le CRT PACA ne s’implique pas particulièrement dans l’accueil des clientèles, dont le
rôle revient avant tout aux offices de tourisme pour ce qui est des organismes institutionnels et
aux professionnels qui reçoivent les touristes.
Néanmoins, dans le cadre des actions qu’il conduit en direction des acteurs du tourisme
pour les aider à s’adapter aux évolutions de leur secteur, il organise depuis fin 2009 les
« Rendez-vous du CRT ». Ces séminaires d’information portent régulièrement sur la
connaissance des marchés étrangers et la façon d’accueillir des touristes d’origines culturelles
diverses (marchés lointains en particuliers, tels que la Chine, le Japon, le Brésil…). Le sujet de
la satisfaction des clients y a également a été abordé.
Des formations de type e-learning comme les MOOC (Massive Open Online Courses)
sont en cours de montage, avec la région et la FROTSI PACA. Elles seront ouvertes aux OTSI,
hôteliers, loueurs et autres hébergeurs.
Un des volets du contrat de destination « Art de Vivre Provence » porte sur l’accueil des
clientèles dans les points d’entrée de la région. Dans ce cadre, l’ouverture d’un point d’accueil
partenarial à l’aéroport de Marseille Provence est prévue à partir de 2017. Des initiatives
analogues sont prévues ultérieurement dans d’autres points d’entrée de la Provence. Au-delà,
les offices de tourisme de villes phares de la région ont un important rôle d’accueil et
d’orientation des clientèles.
De plus, des initiatives concernant spécifiquement à l’accueil de certaines clientèles ont
fait l’objet d’une implication réelle du CRT : c’est le cas de la démarche « Tourisme et
Handicap », pour laquelle il a sensibilisé les professionnels.
Le CRT a réalisé, soit dans le cadre de l’enquête de clientèle de 2010-2011, soit dans le
cadre de l’étude des marques de 2010, une mesure globale de la perception de l’accueil par les
touristes qui ont séjourné dans la région ou par les clientèles françaises et européennes qui
connaissent la région. Dans ces enquêtes, le critère de l’accueil est une variable importante dans
la satisfaction du visiteur, mais les résultats sont très fluctuants selon les secteurs étudiés
(accueil dans les OTSI, dans les lieux d’arrivées, dans les commerces, dans les hébergements,
dans les restaurants…). A titre d’exemple, la diffusion d’informations en différentes langues à
l’attention des touristes étrangers est jugée insuffisante.
4.6 La formation
Les besoins de formation dans le secteur sont nombreux compte tenu des nécessaires
adaptations des entreprises du tourisme face à l’évolution du marché : les langues étrangères
sont toujours une priorité pour l’accueil des touristes internationaux et notamment les clientèles
des pays émergents, au premier rang desquels la Chine, marché en fort développement.
La formation à l’accueil mais aussi à la prospection des clientèles touristiques
internationales, les formations sur le digital, le numérique, les réseaux sociaux, les objets
connectés (web marketing, e-commerce) ou encore la gestion de la relation client sont des
garanties pour la compétitivité des entreprises touristiques, dans un contexte de concurrence en
forte augmentation.
55
Les employeurs du secteur des Hôtels-Cafés-Restaurants rappellent régulièrement leurs
difficultés à recruter des personnes qualifiées. Or, les enjeux de positionnement de la région à
l’international et sa compétitivité passent par l’amélioration de la qualité des prestations et du
personnel.
L’existence d’un grand nombre de TPE dans le secteur du tourisme rend encore plus
complexes les dynamiques de formation. Leurs personnels sont souvent moins bien formés que
ceux des plus grandes entreprises qui appartiennent à des réseaux comme les chaînes hôtelières
ou les groupes, notamment en matière de marketing et de politique tarifaire.
Il existe de nombreuses formations, allant du CAP aux masters, notamment dans les
lycées hôteliers (Marseille-Bonneveine, Nice, Embrun), des universités, des écoles privées…
qui concernent un large éventail de métiers : hôtellerie-restauration, métiers du voyage,
développement touristique, promotion et accueil, guides, animation de parcs de loisirs et clubs
de vacances, nouveaux métiers liés au développement durable et au e-tourisme, métiers de la
montagne, du tourisme culturel, ….
Le CRT PACA a pu être ponctuellement associé aux réflexions sur les politiques
régionales de formation mais c’est plutôt le service tourisme de la région qui, ayant une plus
grande proximité avec le service en charge les questions de formation de la région, notamment
dans le cadre du réseau PROTIS (pôle régional de compétences en formation et recherche en
tourisme), s’implique dans ce domaine.
5 LA PROMOTION DES DESTINATIONS TOURISTIQUES
5.1 Les actions de promotion
Les orientations marketing du CRT et les actions de promotion/communication qui en
découlent, ciblent un éventail de marchés lointains et proches, en prenant appui sur les
différentes dimensions des destinations. Il répond ainsi à son quatrième objectif : Pour des
stratégies marketing renouvelées et différenciées.
Une convention est signée chaque année entre Atout France et l’ensemble des CRT,
concernant la manifestation professionnelle annuelle « Rendez-Vous France » qui réunit
900 tours opérateurs du monde entier et environ 700 exposants français. En revanche il n’y a
pas eu de convention spécifique à la région PACA sur la période 2011-2015.
Le montant de la participation du comité à cette manifestation s’élève à
55 000 € environ, les CRT cofinançant l’opération selon une quote-part proportionnelle au
nombre d’exposants de leur région. La participation de ces derniers (environ 50 à
65 professionnels et institutionnels) représente de l’ordre 110 000 à 120 000 € TTC pour les
cinq départements relevant de la compétence du CRT PACA.
Les opérations organisées par le CRT PACA sur les marchés étrangers se font le plus
souvent avec le concours d’Atout France. C’est le cas notamment des missions Pro-Presse
organisées à l’initiative du CRT sur les marchés lointains ou des opérations BtoB (workshops)
sur les marchés européens.
Le CRT participe aussi à des opérations proposées par Atout France, en particulier des
workshops France (Japon, Corée, Israël, Moyen-Orient, Italie, Scandinavie, Autriche-PECO...)
ou des opérations thématiques (Destinations Vignoble/Vinotourisme, espace France sur IGTM
/ Golf, opération presse et pro CMT Stuttgart / Vélotourisme, …).
Le partenariat avec Atout France s’est renforcé sensiblement depuis 2011, comme le
montre les montants versés : 237 049 € en 2011, 477 768 € en 2012, 743 159 € en 2013,
911 920 € en 2014 et 704 973 € en 2015.
56
Les contrats de destination « Voyage dans les Alpes » et « Arts de Vivre en Provence »
s’inscrivent dans une problématique et un contexte de travail différents.
« Voyage dans les Alpes » est un contrat qui concerne les deux régions alpines de
Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il est piloté par l’association Grande Traversée
des Alpes et concerne la montagne hors saison d’hiver et les pratiques d’itinérances au service
de la découverte des territoires (à pied, à vélo, à cheval, en moto, en voiture). Ce contrat a été
retenu dans la première vague de contrats de destination, le 16 décembre 2014. Il comporte
quatre volets :
Volet 1 sur l’ingénierie, avec un premier travail qui concerne la sélection des
itinéraires et produits d’itinérance à promouvoir. Il est piloté par Rhône-Alpes
Tourisme ;
Volet 2 sur la formation, piloté par les deux CCIR ;
Volet 3 sur le marketing, piloté par le CRT PACA ;
Volet 4 sur l’observation, piloté par Atout France.
Un programme d’action de promotion/communication a été établi par le groupe de
travail chargé du volet 3 pour la période allant de fin 2015 à 2016. Un dossier de financement
au titre du FNADT a été déposé par le comité, agissant en tant que maître d’ouvrage. Il a abouti
favorablement et les opérations proposées, d’un montant prévisionnel de 290 000 €, bénéficient
d’un financement de l’Etat de 232 000 €.
Cependant, les travaux du volet 1 sur la sélection des itinéraires et des produits
d’itinérance n’ayant pas encore abouti, aucune action de promotion/communication n’a pu être
engagée. Les premières actions devaient pouvoir être menées au second semestre 2016.
L’opération « Arts de vivre en Provence » a été retenu par l’Etat plus récemment. Le
contrat correspondant a été signé le 25 juin 2015 et le travail de préparation des plans d’action
a été lancé en septembre 2016. Ce contrat est co-piloté par le CRT PACA et Bouches-du-Rhône
Tourisme. Il comporte cinq volets :
Volet Ingénierie, piloté par les ADT de Vaucluse et du Var ;
Volet Accueil, piloté par Bouches-du-Rhône Tourisme ;
Volet Marketing, piloté par le CRT PACA et l’aéroport Marseille-Provence ;
Volet Marque, piloté par Bouches-du-Rhône Tourisme et l’office du tourisme
de Saint-Tropez ;
Volet Observation, piloté par Bouches-du-Rhône Tourisme et le CRT PACA.
A la différence du contrat Voyage dans les Alpes, ce contrat concerne une destination
qui fait depuis longtemps l’objet d’actions de promotion à l’international, conduites en
particulier par le comité régional de tourisme et associant la plupart des partenaires financiers
du contrat de destination. La question qui se pose est donc d’identifier clairement la plus-value
et la nouveauté qu’il peut apporter sur ce champ de la promotion.
A la date d’achèvement du contrôle de la chambre, aucune action de promotion n’avait
encore été engagée, faute de financement extérieur et du fait d’un mauvais timing, le
programme 2016 étant déjà engagé en termes à la fois opérationnels et budgétaires. L’horizon
est désormais fixé à 2017/2018, ce qui doit permettre au comité de construire un programme
pertinent dès la préparation de son prochain plan d’action global.
57
5.2 La politique de marque
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur bénéficie de trois grandes marques
internationales, la Côte d’Azur, la Provence et les Alpes (du Sud), qui sont porteuses de valeurs
spécifiques auprès des clientèles françaises et étrangères et nécessitent une approche
différenciée en matière de marketing.
Dans la mesure où il n’a pas compétence sur le département des Alpes-Maritimes, le
CRT PACA se consacre principalement à la Provence et aux Alpes du Sud.
Il s’agit de marques de destination « historiques », installées depuis longtemps, tout au
moins pour la Provence et la Côte d’Azur. Le comité prend appui sur leur notoriété pour
travailler sur les marchés et séduire les clientèles ou les intermédiaires que sont les tour-
opérateurs et agents de voyages. Le CRT PACA est à l’origine du travail de promotion et de
communication concernant les Alpes du Sud, qu’il réalise en lien avec les ADT concernées, le
CRT Riviera Côte d’Azur et les stations du massif. L’adhésion à cette marque est cependant
inégale dans le temps et au sein des acteurs du tourisme concerné. Concernant la Provence, un
travail s’engage actuellement dans le cadre du contrat de destination « Les Arts de vivre en
Provence » (Cf. supra, le point 5.1.2). Une démarche collective devrait permettre d’associer
plus largement des acteurs privés porteurs d’une véritable marque à l’international et véhiculant
les valeurs associées à la Provence.
Les villes principales bénéficient d’une forte notoriété : Nice, Cannes, Monaco, Saint-
Tropez, Marseille, mais aussi Avignon, Aix-en-Provence, Arles. C’est également le cas d’autres
territoires, comme notamment les parcs naturels nationaux ou régionaux (Verdon, Luberon,
Camargue, Ecrins, Mercantour, Queyras).
Les moyens financiers mobilisés par le CRT PACA pour ses actions de promotion et de
communication sont de l’ordre de 2,5 millions d’euros par an, hors masse salariale.
Une enquête effectuée par la société IPSOS en 2009 a permis d’avoir une vision de
l’image et de la notoriété de ces destinations sur cinq marchés étrangers (Italie, Allemagne,
Pays-Bas, Belgique et Grande-Bretagne) et en France. Mais il s’agit d’une photo réalisée à un
« instant t » et non d’un dispositif d’évaluation permettant de suivre la notoriété des marques
régionales.
Les critères qualitatifs sont des éléments importants de mesure de la satisfaction des
clientèles et des performances d’une destination touristique. Les démarches engagées dans le
cadre du Plan Qualité Tourisme23 sont de véritables aides pour les entreprises qui s’y engagent.
Le CRT estime qu’il ne faut cependant pas surévaluer l’impact de cette marque nationale en
termes d’image auprès des touristes. Elle rassure mais n’a pas un facteur d’attraction très fort.
Les 750 établissements labellisés au 1er avril 2016 se répartissent de la façon suivante :
107 dans les Alpes-de-Haute-Provence, 28 dans les Hautes-Alpes, 170 dans les
Alpes- Maritimes, 119 dans les Bouches-du-Rhône, 255 dans le Var et 71 dans le Vaucluse.
23 Treize filières sont concernées : Hôtellerie-restauration, Hôtellerie, Restauration, Plage restaurant, Café-bar-brasserie, Lieux
de visite (dont les entreprises ouvertes à la visite), Activités sportives et de loisirs, Chambres d'hôtes, Gites, Villages de
vacances, Hôtellerie de plein air, Palais des congrès et Agences de location saisonnière.
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De ce point de vue, Provence-Alpes-Côte d’Azur est la deuxième région française, après
la nouvelle région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, grâce à l’accompagnement réalisé
par les CCI et les ADT auprès des professionnels du tourisme. La marque est attribuée pour
trois ans par un Comité Régional de Gestion de la Marque Qualité Tourisme, constitué de la
DIRECCTE24, la région, le CRT PACA, les ADT, les CCI, la FROTSI et les représentants des
DRAC25 ou DRJSCS26.
S’agissant de la restauration, un certain nombre de marques ou labels ont été
développés : Qualité Tourisme, Tables 13 (150 restaurants dans les Bouches-du-Rhône),
Bistros de Pays.
Par ailleurs, 5 000 professionnels (commerçants, hôteliers, restaurateurs, services,
transports en commun), dont 2 500 pour la seule ville de Marseille, ont signé la charte Esprit
Client, qui est un code de bonnes pratiques : recevoir les clients avec chaleur et courtoisie,
posséder quelques bases d’anglais voire d’autres langues, garantir la propreté des
établissements et de leurs abords, afficher clairement les prix, les modalités de règlement, les
horaires, mais aussi être capable de renseigner la clientèle sur ses centres d’intérêt. En
contrepartie de cet engagement, les signataires bénéficient gratuitement de plusieurs services :
pré-diagnostic Esprit Client avec visite d’un client-mystère, réception de fiches pratiques
thématiques, d’e-mailing et de courriers traditionnels sur la programmation culturelle, réunions
collectives d’information.
5.3 Les campagnes de communication
Le comité régional de tourisme utilise tous types de supports de communication pour
ses campagnes : presse écrite en région, en France et à l’international, télévision en France,
radio en France et en Belgique, internet en France et à l’international, notamment sur les réseaux
sociaux chinois.
Les campagnes publicitaires peuvent être locales (La Provence, Nice matin, Var Matin,
Le Dauphiné…), régionales hors PACA (Midi Libre, Le progrès de Lyon, La Voix du Nord,
France 3…), nationales (Elle, Femina, Destination Provence, BFM TV…) ou internationales,
en Russie, Chine, Canada, Corée, Japon, Pays-Bas, Belgique, Grande-Bretagne, Allemagne,
Israël…
Les actions de communication tiennent compte des axes stratégiques du CRT et de ses
clientèles prioritaires. De plus, des hors-série thématiques sont réalisées environ deux fois par
an aussi bien en France qu’à l’international.
Vendus à 50 000 exemplaires en kiosque, 20 000 étant mis à disposition du CRT, ils ont
concerné les activités de pleine nature, le tourisme à vélo, les grands domaines et les stations
des Alpes du Sud, l’écotourisme, le patrimoine et l’architecture, l’art de vivre… Les marchés
prioritaires font l’objet d’une communication régulière, de même que les évènements
particuliers (expo Cézanne à Milan par exemple) ou le contexte géopolitique.
Le CRT PACA a noué un partenariat avec le quotidien La Provence, premier média de
la région (110 700 exemplaires), dans le cadre des hors-séries « En Balade » qui permet,
plusieurs fois dans l’année, à 200 lecteurs de découvrir une facette du territoire régional : une
station de ski, un parc naturel, un nouveau site culturel, …
Par ailleurs, la région organise depuis plusieurs années la manifestation « Bienvenue
chez vous », incitant les habitants de la région à découvrir, au mois de novembre, des sites
touristiques de la région à des conditions tarifaires incitatives.
24 Direction régionale des entreprises et de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi. 25 Direction régionale des affaires culturelles. 26 Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale.
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Les budgets de ces campagnes de communication se sont élevés à 225 831 € en 2011,
366 687 € en 2012, 588 773 €, 541 422 € en 2014 et 266 854 € en 2015.
Des indicateurs permettent de suivre le résultat des campagnes publicitaires en termes
de fréquentation (nombre, durée et dépenses). Pour les campagnes télévisées, le CRT a demandé
des post tests afin de connaître leur impact. Pour les campagnes sur internet et les réseaux
sociaux il mesure leur fréquentation. Pour les campagnes réalisées sur des supports papier, il
ne dispose d’aucun outil de mesure satisfaisant.
5.4 La présence sur le NET et les réseaux sociaux
Le CRT souligne que le secteur du tourisme est un pan de l’économie française qui a
été particulièrement impacté par les nouvelles technologies.
Le CRT n’est pas partenaire du site portail « Rendez-vous en France », développé par
Atout France, mais gère et actualise son propre site internet, avec l’aide d’un webmaster ayant
en charge la gestion du site et la mise en ligne des contenus validés en amont par la direction.
La nouvelle version de ce site est destinée à remplacer les treize plateformes thématiques
préexistantes. Ce site est conçu comme une vitrine d’appel destinée à informer sur la
destination, et un outil de préparation au voyage. Il s’adresse également aux professionnels du
tourisme et aux voyagistes. Son financement représente, en moyenne, 20 000 € par an. Entre
2011 et 2015, le site a été visité 860 405 fois, soit en moyenne 16 546 visites par mois, et
36 543 pages ont été vues, soit 2,2 pages par visite et par mois.
Le CRT PACA a été classé en 2014 et 2015 parmi les comités régionaux de tourisme
les plus actifs sur les réseaux sociaux (baromètre welike travel). Fin décembre 2015, il comptait
127 179 abonnés à sa page Facebook. Chaque message posté (un par jour) compte en moyenne
1 599 « j’aime ». Le CRT compte 7 714 abonnés à son compte Twitter, avec 5 messages postés
par jour et retweetés en moyenne 284 fois, 5 007 abonnés sur son compte Instagram, avec 13
photos envoyées en moyenne par mois qui suscitent 1 959 « j’aime ». Le #tourismepaca compte
59 767 photos.
Le CRT PACA a créé plusieurs applications, téléchargeables gratuitement sur Apple
Store et sur Google Play, comme Motopaca, qui propose des itinéraires pour les motards dans
la région, Cinépaca, qui permet d’identifier les sites de la région ayant accueilli des tournages
de films, Gallery Paca, qui recense les paysages de la région ayant inspiré les grands peintres.
Des QR codes ont été créés pour ses applications et apparaissent sur les supports de
communication du CRT (publicités, cartes postales, affiches…).
5.5 Les salons touristiques
Depuis les années 2000, le CRT PACA ne participe plus à des grands rendez-vous
généralistes grand public, tels que le Salon des Vacances à Bruxelles, la BIT à Milan ou l’ITB
à Berlin. A l’inverse, dans le cadre du développement de filières touristiques particulières, il a
pris conscience de l’intérêt des salons grands publics thématiques. Il a donc organisé une
présence régionale sur plusieurs salons, où il coordonne la présence d’organismes de tourisme
(OT, ADT, CRT Riviera Côte d’Azur) et de professionnels (hébergeurs, agences réceptives,
prestataires d’activités). Ce mode opératoire répond également à l’objectif qui lui a été assigné
dans le schéma régional d’avoir une stratégie marketing différenciée.
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Ces salons ont concerné :
Le tourisme à vélo (2014 – Salons FIETS Mechelen (Belgique) et Amsterdam,
2015 – Salon Fahrrad Stuttgart et Salon FIETS Anvers) ;
Le camping (2014 et 2015 – Salon Reise + Camping, Essen - Allemagne) ;
L’écotourisme (2014, Salon de l’Agriculture Paris, 2015, Salon 100 % Nature
Martigues, Salon Primevère Lyon) ;
Le tourisme à moto (2014, Intermot à Cologne – Allemagne) ;
Tourisme et Handicap (chaque année depuis 2008, alternativement, Handicap
Lyon ou Autonomic Paris).
A l’issue de la participation aux salons grand public cités ci-dessus, le comité procède à
une évaluation auprès de la plupart des participants pour mesurer leur satisfaction mais aussi
l’intérêt et les retombées économiques de l’opération à court terme. C’est aussi un moyen de
les sonder sur les actions de promotion à mener pour l’avenir. La note moyenne donnée dans
ce cadre est de 7,5/10. Le succès est notamment lié à l’emplacement que le CRT obtient dans
les halls d’exposition, au voisinage en termes d’exposants, mais aussi aux conditions météo.
Au-delà de leur impact en termes de fréquentation, ces salons grand public thématiques
ont attiré des acteurs du tourisme qui ne se mobilisaient pas forcément sur des opérations BtoB.
C’est le cas par exemple des Parcs Naturels Régionaux dans le champ de l’écotourisme,
des campings pour Reise+Camping, des structures dédiées au tourisme à vélo pour les salons
vélo, etc...
La part du financement du CRT dans le budget global de l’opération est variable :
Salon Marjolaine Lyon/Ecotourisme : plus de 90 % ;
Salons Reise+Camping à Essen : 80 à 85 % ;
Salons Tourisme et Handicap : 50 à 60 % ;
Salons Vélotourisme (Fiets, Fahrrad) : 35 à 40 %, le partenariat du CRT Riviera
Côte d’Azur ayant réduit la part du CRT PACA.
Le 1 5 MAI 2017
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Chambre régionaledes comptes
Le président
... à
Dossier suivi par: Bertrand MARQUES, greffier
0491767242
Réf.: 4'12--9-.P.J. : 1 rapport d'observations définitives
Monsieur le président
conseil régional de Provence-Alpes-Côte
d'Azur
Objet: observations définitives relatives à la
vérification des comptes et au contrôle des comptes
et de la gestion du conseil régional de PACA
Recommandé avec accusé de réception
Hôtel de région
27 place Jules Guesdes
13281 MARSEILLE Cedex 20
Je vous prie cfe bien vouloir trouver ci-joint le rapport comportant les observations définitives
de la chambre sur la gestion du comité régional de tourisme de Provence-Alpes-Côte d'Azur
à compter de l'exercice 2011 pour lequel, à l'expiration du délai d'un mois prévu par l'article
L. 243-5 du code des juridictions financières, la chambre n'a reçu aucune réponse écrite.
Je vous rappelle que ce document revêt un caractère confidentiel qu'il vous appartient de
protéger. Il conviendra de l'inscrire à l'ordre du jour de la plus proche réunion de votre
assemblée délibérante, au cours de laquelle il donnera lieu à débat. Dans cette perspective,
le rapport sera joint à la convocation adressée à chacun de ses membres. En application de
l'article R. 243-14 du code des juridictions financières, je vous demande d'informer le greffe
de la date de la plus proche réunion de votre assemblée délibérante et de lui communiquer en
temps utile copie de son ordre du jour. .,
Ce document est également transmis au président du comité régional de tourisme de
Provence-Alpes-Côte d'Azur, qui pourra le présenter à la prochaine réunion de son Conseil
d'administration.
Dès la tenue de la réunion du conseil régional, le rapport pourra être publié et communiqué àtoute personne en faisant la demande, dans les conditions fixées par le code des relations
entre le public et l'administration.
-
17 rue de Pomègues - 13295 MARSEILLE Cedex 08 - www.ccomptes.fr