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REPUBLIQUE DU CAMEROUN MINISTERE DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE PROGRAMME NATIONAL DE PREVENTION ET DE GESTION DES CATASTROPHES DOCUMENT DE PROGRAMME Rédigé par MM. - Alfred GONDO - François F. NDJOCK BALOCK - Isaac NJILAH KONFOR Yaoundé (Cameroun) Août 1997. Programme Des Nations Unies pour le Développement Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies

Rapport Gestion Des Catastrophes Cameroun - Disaster Mitigation Report Cameroon

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La ligne de crête du volcan mont Cameroun est toujours en activité; mais demeure silencieux. Les lacs Monoun et Nios qui dégagent des émanations de gaz; ainsi que les installations industrielles à proximité des grandes villes sont des dangers potentiels qui menacent l'environnement au Cameroun.

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REPUBLIQUE DU CAMEROUN

MINISTERE DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE

PROGRAMME NATIONAL DE PREVENTION ET DE GESTION DES CATASTROPHES DOCUMENT DE PROGRAMME Rédigé par MM. - Alfred GONDO - François F. NDJOCK BALOCK - Isaac NJILAH KONFOR Yaoundé (Cameroun) Août 1997. Programme Des Nations Unies pour le Développement Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies

INTRODUCTION Le Cameroun fait face depuis plus d'une décennie à divers types de catastrophes telles que : les inondations, les éruptions volcaniques, les émanations de gaz toxique, les tremblements de terre, les risques éoliens (ouragan, tornades, orages, foudre), la sécheresse, les épidémies, les accidents de transport et les incendies de toutes natures. L'émanation de gaz survenue en août 1986 dans la zone du Lac Nyos eût des répercussions dramatiques sur la vie et l'activité humaines. Plus de cinq mille personnes furent affectées. Mille sept cent quarante six (1746) personnes trouvèrent la mort. Dans le même ordre d'idée, la sécheresse qui a marqué la partie septentrionale du pays durant le dernier trimestre de l'année 1990 a affecté près de deux cent mille personnes, désorganisé le tissu socio-économique et rendu précaire la production agro-alimentaire. De 1988 à 1994, les inondations ont rendu près de vingt mille personnes sans abris. Pour faire face aux situations générées par les catastrophes, le Gouvernement a élaboré en collaboration avec la DHA un projet de Programme National de Prévention et de Gestion des Catastrophes. L'objectif principal du projet est d'éradiquer les difficultés et combler les lacunes en renforçant la capacité du Ministère de l'Administration Territoriale et d'autres départements ministériels impliqués dans la prévention et la gestion des catastrophes. Pour finaliser ce projet, le Ministère de l'Administration Territoriale avec l'appui financier du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Département des Affaires Humanitaires des Nations Unies (DHA) a recruté une équipe de trois experts; un expert international, M.Alfred GONDO, du Département des Affaires humanitaires et deux consultants nationaux Messieurs François F. NDJOCK BALOCK, économiste et Isaac NJILAH KONFOR, géo-scientiste environnemental. Le présent document est le fruit des investigations de cette équipe d'experts. Il a été réalisé à partir : - de l'étude et de l'analyse des documents mis à sa disposition par les diverses administrations publiques, parapubliques et privées impliquées dans les problèmes de prévention et gestion des catastrophes au Cameroun ; - de l'étude et de l'analyse des recherches et rapports d'études spécifiques ; - des entretiens avec les responsables centraux et extérieurs des ministères et autres institutions intéressées ; - de visites de sites à risques sur le terrain (sept

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provinces sur dix ont été visitées et des rencontres avec les responsables provinciaux ont été organisés sous la houlette des gouverneurs).*1 L'équipe à eu à faire face à un certain nombre de difficultés venant : - du temps relativement courts imparti à la mission. Cet handicap n'a pas permis de visiter toutes les provinces et d'élaborer, grâce à de contacts et des entretiens plus poussés avec les responsables des administrations concernées des budgets afférents aux divers plans proposés ; - du manque de logistique qui a freiné quelque peu le rythme d'évolution souhaitée des travaux ; - de l'incompréhension relevée auprès de certains ministères dont des responsables n'ont pas cru devoir donner des informations et documents nécessaires au bon accomplissement de la mission. Nonobstant ces difficultés, l'équipe a bénéficié dans l'ensemble d'une collaboration fructueuse des administrations au niveau central et surtout au niveau de provinces. Cette collaboration a beaucoup contribué à la sortie du document qui comporte sept (7) chapitres : 1° - Les généralités qui décrivent les contextes physique, socio-économique et technologique pour permettre de déceler les origines des risques de catastrophes potentiels ; 2° - La typologie des catastrophes et la localisation des zones à risques ; 3° - Le diagnostic de la situation de la prévention et de la gestion des catastrophes au Cameroun ; 4° - Le cadre conceptuel du Programme National de Prévention et de Gestion des Catastrophes ; 5° - Le développement du Programme ; 6° - L'incidence du programme ; 7° - les facteurs de réussite du programme et les recommandations.

1* Seules les provinces de l'Adamaoua, de l'Est et du Nord-Ouest non pas pu être visitées, faute de temps.

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I - GENERALITES 1 - 1 CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ET PHYSIQUE Le Cameroun, pays de l'Afrique Centrale, situé entre les 2ème et 12ème parallèle de latitude Nord, les l8ème et 16ème parallèle de longitude Est limité: - au Nord par le Tchad ; - au Sud par la Guinée Equatoriale, le Gabon et le Congo ; - à L'Ouest par le Nigéria; - à l'Est par la République Centrafricaine. Le pays s'étire sur plus de 1200 Km du Lac Tchad au Golfe de Guinée et présente grossièrement la forme d'un triangle de 475.000 Km2 de superficie avec une population estimée à plus de 13.000.000 d'habitants (1996). 111 - LE RELIEF Le relief est assez varié. Ainsi les régions basses se trouvent surtout au nord, dans l'intérieur du pays, alors que les plaines côtières sont relativement peu étendues. Entre ces deux ensembles s'élève la "dorsale" camerounaise, hautes terres qui, du Mont Cameroun à la République Centrafricaine coupe le pays en deux, séparant aussi les régions basses du Nord du vaste plateau Sud-Camerounais.(fig.1) A) - LES REGIONS BASSES Elles sont confinées au Nord et se subdivisent en deux unités distinctes séparées par les Monts Mandara et le bombement de Kaélé. A la partie septentrionale, les plaines du Tchad s'abaissent progressivement de 550 à 280 m des monts Mandara aux rives du Logone. La partie Méridionale de ces régions basses est occupée par la cuvette tectonique de la Bénoué, cette cuvette est une plaine déprimée entre les monts Peské Bori, la région de Kaélé et les hautes terres de l'Adamaoua (Plateau de l'Adamaoua). B) - LES HAUTES TERRES Les hautes terres occupent l'essentiel du territoire dont 63 % de la superficie et se situent au dessus de 600 m

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d'altitude. Elles se subdivisent en quatre ensembles bien individualisés : - Au Nord, les Monts Mandara, d'une altitude moyenne de 900 m, dominent la plaine du Diamaré de plus de 500 mètres ; - Au Centre, le plateau de l'Adamaoua (1100 m d'altitude moyenne) prend en écharpe la zone médiane du pays et constitue le château d'eau du Cameroun. La transition avec les terres basses du Nord (Cuvette de la Bénoué) est abrupte et soulignée par la falaise de Ngaoundéré. Par contre vers le Sud, ce plateau offre des pentes douces. - A l'Ouest, les hautes terres offrent une grande diversité de reliefs : moyennes montagnes, plateaux étagés, bassins déprimés comme les plaines de Mbo, de Ndop, ou la trouée Bakossi, et grands édifices volcaniques. Le Plateau Bamoun s'étend vers 1240 m d'altitude et est parsemé de petits massifs volcano-tectoniques et d'appareils volcaniques. Il est surplombé par le plateau Bamiléké qui atteint au pied des Monts Bamboutos (2740 m). Les Plateaux volcaniques de Bamenda, et les grassfields de Jakiri à Nkambé, vers 1800 m d'altitude offrent des paysages de landes. Sud-Ouest, Nord-Ouest les massifs volcaniques forment une ligne de direction Sud-Ouest, Nord-Est depuis le Golfe de Guinée jusqu'au Tchad. Cette ligne est constituée de grands appareils volcaniques tels le Mont Cameroun (4100 m) le Mont Manengouba (2396 m) les Monts Bamboutos (2740 m) et les Monts OKU (3008 m), les Rumpi Hills. Le Mont Cameroun est encore en activité et la dernière éruption date de 1982. - Au Sud, le Plateau Sud-Camerounais se trouve en contrebas de ces hautes terres qui le domine par un escarpement bien marqué entre Yoko et Linté. Les altitudes varient entre 650 et 900 m et la monotonie se trouve rompue par endroits par des pointements de petits massifs. C) - LES PLAINES COTIERES Elles couvrent une étendue beaucoup plus limitée ne dépassant pas 150 Km de large entre l'Océan Atlantique et le Plateau Sud-Camerounais dont le rebord se trouve marqué par un escarpement. Ces plaines côtières se subdivisent en trois entités dont le bassin du Ndian, le bassin de Douala et le Bassin Kribi-Douala. 112 - HYDROGRAPHIE Le Cameroun est drainé à partir du plateau de l'Adamaoua et de la dorsale Nyong-Sanaga selon quatre bassins versants principaux : les bassins Atlantique, du Congo, du Niger et du Tchad.(fig.2) A) - LE BASSIN ATLANTIQUE Il est constitué de la sanaga et les fleuves côtiers

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(Nyong, Ntem, Mungo, Wouri) auxquels on associe également des petits fleuves mal régularisés tels la Lokoundjé, la Kienké et la Lobé. - La Sanaga avec ses 920 Km de longueur, et un bassin de 140.000 Km2 est le principal fleuve du Cameroun. Elle prend sa source dans l'Adamaoua. Elle franchit les différentes unités de relief par de multiples chutes et rapides dont les derniers se rencontrent à Edéa. - Les fleuves côtiers de l'Ouest (Ndian, Mungo, Wouri) se dirigent tous vers les régions basses du Calabar - Rio Del Rey et vers le vaste estuaire du Cameroun. - La Manyu, ou Cross River, arrose la cuvette de Mamfé et se dirige vers le Nigéria. B) - LE BASSIN DU CONGO Il est drainé par deux principaux cours d'eau : La Kadéï et le Ngoko. La Kadéï recueille les eaux de la Doumé et de la Boumbé, rejoint la Mambéré pour former la Sangha en République Centrafricaine - La Ngoko est constituée du Dja et de la Boumba, qui conflue avec la même Sangha à Ouesso au Congo. C) - LE BASSIN DU NIGER la Bénoué et ses affluents appartiennent au bassin du Niger dont le principal est le Faro, qui collectent les eaux des hautes terres de l'Adamaoua septentrional, des Mandara et des Alantika. Le Mayo Kebi, affluent de la rive droite, vient du lac Tchad qui reçoit en période de fortes crues les eaux du Logone. D) - LE BASSIN DU LAC TCHAD Le Logone est le cours d'eau principal. Cependant on note également la présence des cours d'eau saisonniers appelés "Mayos" qui dévalent les pentes des monts Mandara. Tous les cours d'eau du Cameroun présentent des caractères communs : - Profil en long coupé de rapides et de chutes ; - Peu profonds et encombrés de bancs de sable ; - Navigation rendue impossible ; - Potentiel énergétique très important ; - Régimes hydrologiques repartis en deux extrêmes : * régime équatorial à 2 pointes de crues (saison pluvieuse) * régime tropical sahélien à une seule pointe et des maigres pouvant aller jusqu'à l'étiage. Entre ces deux extrêmes, on note toutes sortes de transition (régime soudanien, régimes complexes ou mixtes des fleuves à grand bassin versant étalés sur plusieurs régions climatiques).

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113 - C L I M A T Le Cameroun s'étend sur onze degrés de latitude et offre presque toute la gamme des climats intertropicaux. Par contre des reliefs importants et la proximité de l'Océan introduisent des nuances climatiques. A) - LES TEMPERATURES Elevées dans l'ensemble (23,5°c au Sud et 28°c au Nord à Garoua et Kousseri) les températures varient peu au cours de l'année (2,4°c à Yaoundé, 7,7°c à Maroua). Les nuances montagnardes atténuent celles-ci (20° à 21°c dans les régions de hautes terres). - l'insolation varie également peu et est très importante dans le Nord au climat plus sec. B) - LES PRECIPITATIONS Les précipitations diminuent du Littoral vers l'intérieur et du sud vers le nord, mais par contre augmentent avec l'altitude. L'humidité relative suit ces variations. C) - LES MASSES D'AIR Le Cameroun est sous l'influence de deux masses d'air provenant d'anticyclones (zone de haute pression), situées de part et d'autre de l'équateur ; Au sud, la mousson ou alizé du Sud-Est est issue de l'anticyclone de Sainte Hélène et amortit les écarts thermiques et apporte la pluie ; L'harmattan ou alizé du Nord-Est vient de l'anticyclone saharien au Nord ; elle est stable et sèche. La circulation de ces masses d'air est responsable de la diversité des précipitations. D) - LES DOMAINES CLIMATIQUES Le pays est partagé en trois domaines climatiques, le domaine équatorial, le domaine soudanien et le domaine soudano-sahélien.(Fig.3) 1° - Le Domaine Equatorial Le climat équatorial se rencontre au Sud jusqu'à 6° de latitude Nord et se partage entre deux types de climat : * Le type "Guinéen" Ce climat se développe sur le plateau Sud-Camerounais

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et présente quatre saisons (1 grande saison de pluie et 1 grande saison sèche : 1 petite saison de pluie et 1 petite saison sèche). La température moyenne est de 25°c et la pluviométrie oscille entre 1500 à 2000 mm. Il pleut toute l'année. * Le Type "Camerounien" Très humide et chaud, il se développe dans le Sud-Ouest littoral jusqu'à Mamfé et l'embouchure de la Sanaga. Les pluies sont abondantes (2 à 11 mm) et continues. La courbe pluviométrique a un seul maximum. Les hautes terres de l'Ouest et du Nord-Ouest à cause de l'altitude, présentent des nuances avec une saison sèche plus marquée et une baisse des températures. 2° - Le Domaine Soudanien Tropical humide, il s'étend du 7° à plus de 10°c de latitude nord. On y trouve deux nuances : - la nuance soudano-guinéenne d'altitude de l'Adamaoua avec des pluies plus abondantes (1500 mm par an). La saison sèche dure cinq mois, les températures restent plus fraîches avec des écarts sensibles entre maxima et minima (34,6°c en mars et 9,9c en janvier) ; - le climat soudanien classique se développe dans la cuvette de la Bénoué. Les températures sont élevées (28°c à 45°c au mois d'avril). Les pluies sont moins abondantes (< 1 mm).La saison sèche dure six mois. 3° - Le Domaine Soudano-Sahélien Ce climat s'étend au nord sur les plaines de Mayo-Danay et du Diamaré et les monts Mandara. Ce type est caractérisé par une sévère diminution des précipitations (Maroua, 815 mm) et une saison sèche de sept mois. Au Nord du 11° de latitude nord, la plaine du Tchad est encore plus sèche ; la saison de pluies est réduite à trois mois avec de faibles précipitations (400 à 700 mm) et l'évaporation est intense. 114 - VEGETATION La végétation camerounaise est celle d'une Afrique intertropicale miniaturisée, de la forêt dense humide méridionale en passant par la savane centrale, la steppe nordique, et une forêt et prairie de montagne. On dénombre environs 8000 espèces, 1800 genres et 230 familles de plantes angiospermes reparties entre deux principales régions, elles mêmes subdivisées en domaines(fig.4). A) - LA REGION CONGO-GUINEENNE

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1° - Le Domaine Nigéro-Camerouno-Gabonais C'est une zone de grande forêt subdivisée en forêt littorale, en mangrove, en forêt atlantique toujours verte à césalpiniacées, en forêt et prairies marécageuses inondables. 2° - Le Domaine Camerouno-Congolais Ce domaine englobe la forêt verte du Dja, les forêts marécageuses à sterculiacées du Haut Nyong, Bourtia, la prairie aquatique à Echinochloa et inondable du Haut Nyong et les prairies marécageuses. 3° - Le domaine Congo-Guinéen de la forêt semi-caducifoliée Il réunit la forêt semi-caducifoliées à sterculiacées et ulmacées, de savanes herbeuses et arbustives. 4° - Le Domaine Afro-Montagnard de la forêt toujours verte d'altitude Il comprend les forêts submontagnarde et montagnarde et les prairies subalpines. B) - LA REGION SOUDANO ZAMBEZIENNE 1° - Le domaine Soudanien Il regroupe la savane soudano-guinéenne, la savane boisée soudano-sahélienne et la savane soudanienne d'altitude. 2° - Le domaine Sahélien Il est représenté par la steppe à épineux sahelo-soudanienne, la prairie inondable sahelo-soudanienne. La végétation du Cameroun est aussi exposée à des sérieux problèmes, qui menacent sa survie liées essentiellement à l'action de l'homme. Les cultures, l'exploitation sauvage, l'explosion démographique, les feux de brousse et l'exploitation pastorale menacent sérieusement la pérennité de ce riche couvert végétal.Du Nord au Sud les découpages climatiques correspondent grosso modo à ceux du couvert végétal. Cependant la non superposition exacte entre les deux facteurs (climatiques et végétal) est beaucoup plus liée à l'action destructrice de l'homme. On note aujourd'hui une régression rapide du couvert végétal. La dégradation de la végétation menace la survie de plusieurs espèces et genres. On assiste au développement des vastes étendues de forêts et de savane dégradées, rendant ainsi

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difficile l'établissement d'une carte de la végétation camerounaise. 115 - GEOLOGIE Le Cameroun est constitué de trois principaux ensembles géologiques : le complexe de base, les formations sédimentaires et les roches magmatiques. A) - COMPLEXE DE BASE Le complexe de base camerounais peut se diviser en deux unités majeures : a - Le craton du Congo vers le Sud ; b - La zone mobile d'Afrique Centrale plus au Nord. Le Craton du Congo est beaucoup plus étendu au Sud de Cameroun où il est connu sous le nom de complexe du Ntem. Il est essentiellement constitué de gneiss, granites et charnokites (granites à hyperothène). La zone mobile d'Afrique Centrale (ZMAC) est un domaine où les terrains précambriens ont été remobilisés donnant les roches métamorphiques et ignées d'âge Panafricain (600-500Ma). La ZMAC est en majorité constituée de migmatites, micaschistes et gneiss micacés à plagioclase pénétrée des formations et parcourus par des filons de quartz. Elle est recoupée au centre du Cameroun par les failles majeures qui constituent la zone de cisaillement de Foumban (Foumban Shear Zone). Le complexe de base est localement recouvert, par les formations, volcanosédimentaires de Paléozoïque inférieur comme le bassin de MANGHEI. B) - ROCHES SEDIMENTAIRES Les roches sédimentaires se localisent seulement dans le Sud-Ouest, les plus anciennes sont les grès conglomératiques plus ou moins massifs connus sous le nom de "formation de Mudeck" qui, considérée comme crétacée malgré l'absence de fossiles stratigraphiques, repose en discordance sur le complexe de base. Cette formation est recouverte de marnes fossilifères d'âge turonien. Les bassins offshore de Douala et du Rio-del-Rey sont des bassins de marge passive typiques qui se sont formés pendant l'ouverture de l'Atlantique Sud. Du Crétacé au miocène, ils constituaient un bassin sédimentaire continu qui s'étendait du Nigéria au Sud-Cameroun. Son orientation à été contrôlée par des failles normales de direction N120. La partie Nord du bassin de Douala en particulier est caractérisée par des séries de failles directionnelles Nord Est-Sud Sud Ouest. Celles-ci se sont probablement formées pendant l'activité volcanique qui sépare le grand bassin continu. Les sédiments d'âge Crétacé se sont aussi observés dans le bassin de Mamfé et le rift de Yola qui forment les bras du Bénoué Trough au Nigéria. Le bassin du

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Lac Tchad est couvert de sédiments d'âge quaternaire assez récent alors que les dépôts alluviaux et colluviaux prédominent dans les boucles de grandes rivières. Alors que l'exploitation du gaz et du pétrole s'effectue dans les bassins de Kribi-Campo et de Douala et du Rio-Del-Rey respectivement, la prospection continue dans le bassin du lac Tchad au Nord. C) - LES ROCHES MAGMATIQUES DE LA LIGNE DU CAMEROUN a - Les Complexes Annulaires (66-30 Ma) Du sud-ouest à l'extrême-nord du Cameroun, on trouve une série de complexes annulaires syénitiques et granitiques dont l'âge varie de 66 à 30 Ma et le diamètre de 1 à 10 Km. Ces âges indiquent qu'il y a eu un chevauchement avec l'activité volcanique de la ligne du Cameroun. Ces complexes annulaires représentent probablement les racines profondes d'anciens appareils volcaniques intrusifs dans le complexe de base granito-gneissique et dans les sédiments antérieurs. Plus de 60 de ces complexes subvolcaniques aussi appelé "granites ultimes" ou "massifs ultimes" s'étendent sur une distance de 1000 Km du mont Koupé à Mora Waza suivant la ligne du Cameroun, de direction Nord 30° Est ils sont très semblables, aux complexes annulaires du Nigéria mais ne présentent pas une migration Nord-Sud et les minéralisations économiques y sont peu fréquentes. Les baryte minéralisations de fluorite et baryte sont connues. La cassitérite et la columbrite sont associées aux filons et veines associées à ces complexes. Le Mayo-Darlé est le seul à importante minéralisation de cassitérite. L E V O L C A N I S M E Le volcanisme au Cameroun se localise le long de la "Ligne du Cameroun" qui est un alignement d'édifices volcaniques depuis le lac Tchad jusqu'aux îles océaniques de la Golfe de Guinée suivant un axe n30°G et parcourant une distance de 1600 kilomètres. Ce sont les massifs généralement alkaline d'âges tertiaires à récent présentant un intérêt particulier unique au monde car ils passent du domaine océanique au domaine continentale. De ce fait, cette ligne peut se diviser en deux secteurs majeurs : le secteur océanique et le secteur continentale. Le secteur océanique est composé de quatres îles ; pagalu, Sao Tomé, Principe et Bioko. - Pagalu est essentiellement constitué des coulées basaltiques recoupés par des dômes trachytiques ; - Sao tomé et Principe est en majorité couverte de coulées basaltiques, trachytiques et phonolitiques ; - Bioko est largement dominé des basaltes. Le secteur continental se trouve dans le territoire camerounais et comprend les grands massifs volcaniques suivants: * Le Mont Cameroun qui culmine vers 4100 mètres est à dominante basaltique, au sud-ouest duquel se trouve le Mont Etinde (aussi appelé le petit Mont Cameroun) composé des roches

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sous-saturées ; nephelinite et leucitite) ; * Le Mont Manengouba situé à quelques dizaines de kilomètres au nord-est du Mont Cameroun est constitué de basaltes, hawaites et rhyolites ; * Le Mont Bamboutos à l'ouest du Cameroun est essentiellement igninbrique, trchytique et rhyolitique et s'étend jusqu'aux hautes terres de Bamenda ; * Le mont Oku situé à une centaine de kilomètre au nord de bamboutos est constitué des basaltes et des rhyolites ; * Le plateau de l'Adamaoua et Mandara au nord Cameroun sont largement basaltiques et parfois recoupés par des dômes rhyolitiques et trachyphonolitiques. Parmi tous ces massifs volcaniques, seul le Mont Cameroun est encore actif. Il a connu six éruptions volcaniques au cours de ce siècle (1901,1922,1925,1954,1959 et 1982) et reste toujours un danger potentiel pour les habitants avoisinants. La numérologie, pétrographie et géochimie de ces volcans montrent qu'ils appartiennent tous à la série alkaline comprenant toutes les variétés pétrographiques comme : basalte alkaline, hawaite, mujéarite, benmoreite, pierite, phonolite, trachyte et rhyolite, benmoreite,pierite, phonolite, trachyte et ryolite alkaline. Les travaux de terrain montrent que les laves basaltiques prédominent sur les termes plus évolués. Parmi toutes les hypothèses mise en place de cette ligne de "rifting continental" est largement accepté ces dernières dizaines d'années. 1-2 - CONTEXTE SOCIO - ECONOMIQUE 121 - DEMOGRAPHIE D'après le dernier recensement, le Cameroun comptait au mois d'avril 1987, 10.493.655 habitants dont 49,2 % d'hommes et 50,8 % de femmes, soit près de 97 hommes pour 100 femmes. Dans cette population, près de trois personnes sur 100 sont des étrangers et sur 100 étrangers résidant au Cameroun, 94 sont des africains. La densité observée est un peu plus de 22 habitants au Km2 entre 1976 et 1987, la population du Cameroun a augmentée de 2 830.000 personnes en chiffres absolu, soit un taux d'accroissement annuel moyen de 2,9 %. Toutefois, si entre 1987 et 1993 le taux de croissance est de 2,89 %, il est de 2,83 % entre 1993 et 1997. A ce taux, on peut estimer la population actuelle à 14.044.000 habitants (avril 1997). Le Cameroun est donc moins peuplé que son géant voisin le Nigéria mais dépasse largement les pays limitrophes d'Afrique Centrale. On observe que environ 40 % de la population Camerounaise habite en ville et 60 % en zone rurale. Deux villes (Yaoundé et Douala) ont atteint le million et plus d'habitants et une demi-douzaine a plus de 100.000 habitants. Sept provinces

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sur dix ont plus d'un million d'habitants. La population camerounaise est très inégalement répartie. Les 3/4 des habitants occupent à peine le 1/5ème du territoire. En considérant les densités rurales dont la moyenne nationale avoisine 15 hab/Km2, les secteurs de peuplement dense contrastent avec les vastes étendues pratiquement vides. Trois régions densément peuplées existent au Cameroun. - La première région, la plus importante en superficie et en effectifs comprend les hautes terres de l'Ouest et l'axe volcanique Mont Cameroun - Manengouba. La majeure partie des hautes terres compte plus de 70 hab/Km2. Des noyaux appréciables en pays Bamiléké et sur les grassfields dépassent 200 habitants/km2 avec des îlots atteignant 2000 habitants. - La seconde région de peuplement dense englobe les monts Mandara, leur bordure méridional et la plaine du Diamaré, avec une annexe dans le secteur de Makan, au bord du lac Tchad. Dans les montagnes refuge du Mandara, la densité moyenne atteint souvent 120 hab/km2, certains îlots dépassant largement ce chiffre en dépit d'un milieu naturel hostile. - La troisième région couvre, sur la bordure occidentale du plateau Sud camerounais le pays Beti et Yambassa - Bafia. Moins étendue et moins peuplée (50-100 habitants/km2), elle s'entoure d'une auréole où les densités décroissent graduellement de 50 à 100 hab/km2. Ici la concentration humaine résulte des migrations qui jusqu'au début du XIXè siècle, ont fait franchir le Mbam et la Sanaga à plusieurs groupes ethniques chassés par les conquérants Foulbé et Vouté. Entre ces aires de forte densité, le reste du territoire hormis quelques secteurs limités, est faiblement peuplé et comporte de vastes zones pratiquement inhabitées (Adamaoua, sud-est Benoué, sud-est Cameroun). La population Camerounaise s'accroit rapidement depuis les années 50. Evaluée à 3.800.000 habitants en 1950, elle atteint 14.044.000 en 1997, soit 4 fois le chiffre d'après la seconde guerre mondiale. Cet essor démographique résulte des progrès de l'action sanitaire et de l'hygiène, même si la crise économique et la phobie du SIDA ont compris cette dynamique. Les taux moyens de natalité et de mortalité qui étaient respectivement de 45 et 20,4 % en 1976, sont estimés aujourd'hui à 39,7 % et 11,4 %. L'accroissement naturel passe ainsi de 2,9 % en 1976 à 2,83 % en 1997. Ces taux expliquent la jeunesse de la population et un début de transition démographique. En effet, les personnes de moins de 20 ans représentaient en 1987 56,3 %, celles de 20 à 54 ans 36 % et celles de 55 ans et plus 7,4 %. En 1997, les projections montrent 6.921.000 hommes contre 7.124.000 femmes. L'espérance de vie à la naissance est de 56,7 ans en 1997, soit 54,5 pour les hommes et 59 ans pour les femmes.

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Sur le plan de l'alphabétisation, 16 % de la population de 11 ans et plus ne savent ni lire, ni écrire. Cette proportion est plus élevée chez les femmes (5/10) que chez l'homme (3/10). En ce qui concerne le niveau d'instruction, on observe que 41 % des personnes âgées de 3 ans et plus ont le niveau du secondaire. Les personnes n'ayant jamais été à l'école ou ayant suivi seulement les enseignements maternels ou coraniques représentent 46 %. Les personnes âgées de 6 ans et plus représentent 77,6 % de la population totale (celle de 15 ans et plus représente 53,6 %). Dans la première tranche la population active représente 48,2 % et la population inactive 51,8 %. Dans la tranche d'âge 15 ans et plus, la population active représente 64,95 % et la population inactive 35,05 %. Parmi les actifs occupés, 58,9 % ont déclaré travailler pour leur propre compte ; 18,1 % pour un salaire, 21,7 % comme aide familiaux, 0,9 % comme apprentis. La proportion des actifs est plus élevée en zone rurale (53,3 %) qu'en ville (39,6 %). 122 - ORGANISATION POLITIQUE ET SOCIALE 1° Organisation sociale L'Organisation sociale du Cameroun est caractérisée par sa diversité ethnique, géographique et climatique, qui conditionne le style de vie en termes économiques, c'est-à-dire la manière dont la société doit s'organiser pour satisfaire ses besoins fondamentaux et assurer sa survie et celle de l'espèce : l'agriculture sédentaire ou itinérante, la chasse et la cueillette, l'élevage nomadique et la pêche. Au sein des groupes ethniques on rencontre plusieurs ensembles linguistiques ou dialectes ; cependant, il existe quelques langues véhiculaires parlées par une majorité des camerounais. Le français et l'anglais sont les seules langues officielles du pays. Les sociétés des forêts n'ont pas une organisation sociale basée sur les chefferies suprêmes, mais sur les liens de solidarités lignagères et classiques. Sur les plateaux de l'ouest et nord-ouest, les populations sont regroupées dans des chefferies autonomes et assez concurrentielles, avec pouvoirs centralisés, certaines sont encore puissantes aujourd'hui. Dans les régions du nord, on trouve deux situations différentes : les populations islamisées sont organisées en chefferie établies à la suite du jihad et qui assuraient traditionnellement l'administration. Quant aux populations non islamisées (les kirdi), elles ont centralisée et sans hiérarchie politique fortement établie. Malgré ces différences, la famille plus ou moins élargie ou segment d'une lignée constitue la cellule de base de la société camerounaise, quelque soit le groupe considéré.

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2° - Organisation administrative Après son indépendance en 1960 et la réunification en 1961, le pays est devenu un Etat unitaire en 1972 divisé en circonscriptions hiérarchisées. En 1996, le pays comptait 10 provinces, 58 départements, 289 arrondissements et 53 districts(fig.6) dont le découpage respecte autant que possible la configuration sociologique du pays, sans prendre en compte le poids démographique. Les administrations sont présentées au niveau de : * Chaque province par des délégués provinciaux placés sous l'autorité d'un Gouverneur ; * chaque département par des délégués ou chefs de services départementaux placés sous l'autorité d'un préfet ; * Chaque arrondissement ou district par les délégués ou chefs de service d'arrondissements ou de districts placés sous l'autorité d'un sous-préfet ou d'un chef de district. 3° - Organisation politique Le Cameroun est un Etat laïc à régime présidentiel. Il comprend un pouvoir Exécutif, un pouvoir Législatif et une Autorité judiciaire. Le pouvoir Exécutif est placé sous l'autorité du Président de la République qui veille au respect de la constitution, assure l'unité de l'Etat et garantit par son arbitrage le fonctionnement harmonieux des institutions. Le président de République est élu au suffrage universel direct, et secret pour un mandat de 7 ans renouvelable une fois. Il nomme le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, et sur proposition de celui-ci, les ministres et les secrétaires d'Etat fixe leurs attributions. Le pouvoir législatif est exercé par l'Assemblée Nationale qui comprend 180 députés élus au suffrages universel et secret pour un mandat de 5 ans. L'Assemblée Nationale tient 3 sessions annuelles d'une durée maximum de 30 jours chacune. Elle se réunit en session extraordinaire sur un ordre du jour déterminé pour une durée ne dépassant pas 15 jours à la demande du Président de la République et du tiers de ses membres. Le Cameroun compte en 1997 près de 130 partis politiques dont les plus importants sont le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) au pouvoir, le Social Democratic Front (SDF) et l'Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP). 123 - ENVIRONNEMENT MEDIATIQUE Le Cameroun est riche d'une pluralité de moyens d'information écrits et audiovisuels. La loi sur la

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communication sociale du 19 décembre 1990 qui pose le principe de la liberté de la communication sociale, a favorisé l'éclosion de nombreux supports de presse écrite. A côté du quotidien national Cameroun Tribune, de nombreux titres appartenant à des secteurs prisés foisonnent. Cette presse couvre des domaines aussi divers que l'information générale, spécialisée, féminine, de loisirs etc... Il faut relever que l'accès à la presse reste limité par un taux d'analphabétisme élevé, une distribution circonscrite aux grandes villes, une diffusion essentiellement faite dans les langues officielles (anglais et français) et un coût relativement élevé au numéro. A titre d'illustration, un hebdomadaire coûte en moyenne 300 francs CFA, ce qui est élevé par rapport aux salaires pratiqués après la baisse drastique des salaires intervenue en novembre 1993 (le SMIG est de 22.000 francs CFA par mois). S'agissant de l'audiovisuel, les textes d'application qui auraient permis la libération du secteur ne sont pas encore signés et publiés, ce qui consacre un monopole de fait de l'Office National et de Télévision (CRTV). La radio reste le médium de masse par excellence. Son accès est facilité, par l'investissement peu coûteux qu'il exige, la disponibilité des piles même dans les campagnes et surtout sa diffusion dans les principales langues nationales. 124 - ECONOMIE A) - Prédominance de l'agriculture L'économie camerounaise repose essentiellement sur l'agriculture, elle fait vivre plus ou moins directement 3/4 de la population, représente 24 % du PIB et fournit environ 1/3 des exportations en valeur. La variété des produits agricoles s'explique d'abord par la diversité des milieux naturels de la zone équatoriale au secteur présahélien, avec des basses et hautes terres et des plateaux de moyenne altitude, puis l'introduction de cultures nouvelles. Activité principale, l'agriculture seconde l'élevage dans le grand Nord, l'Ouest et l'Est, la pêche sur la côte et autour des lacs artificiels. A l'heure actuelle, plus de 1,5 millions d'exploitations paysannes pratiquent une polyculture vivrière associée généralement à de petites plantations. Les exploitations capitalistes (environ 200), localisées dans les zones les plus favorables, emploient un outillage et des méthodes modernes. Les terres cultivées couvrent plus de 2 millions d'habitants (sur un total de 3 millions d'habitants de terres cultivables). Après l'échec de plusieurs grands projets agricoles, le désengagement de l'Etat dans le secteur des

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engrais, l'agriculture se développe grâce au progrès de la recherche et à l'essor du mouvement coopératif. La limite qui sépare l'agriculture commerciale de l'agriculture vivrière n'est pas nette, les deux activités sont imbriquées. Dans les exploitations paysannes le ménage pratique une polyculture destinée à couvrir les besoins essentiels et commercialise le surplus. Les types d'associations et les techniques culturelles varient selon les régions naturelles, la situation démographique et les habitudes alimentaires. L'agriculture vivrière parvient à répondre à la demande urbaine. Un nombre croissant de villageois, considérant les avantages qu'offrent la commercialisation des vivres et la montée des prix, développent la production de certaines denrées (banane plantain, maïs, pomme de terre, fruits, tomates etc...) parfois au détriment des stimulants et autres cultures de rente. Le cacao, le café, le thé... souffrent des problèmes de qualité de la production et les aléas du marché mondial. La production varie très peu depuis plus d'une décennie (entre 100.000 et 120.000t/an). B) - Activités Industrielles L'activité industrielle est en plein essor et s'appuie sur un potentiel énergétique considérable. L'énergie hydro-électrique, le pétrole et le gaz sont en quantités importantes. L'agro industrie (CAMSUCO, SOSUCAM SOCAPALM, SODECOTON...) cohabite avec l'industrie lourde (métallurgie d'aluminium à Edéa). Le développement du chemin de fer a favorisé la déconcentration des industries de Douala pour d'autres pôles. (une ligne Douala-Mbanga-Kumba, une ligne Douala-Yaoundé-Ngaoundéré). L'aménagement des ports en eau profonde de Limbé et Kribi, le dragage du chenal du port de Douala, la multiplication des aéroports pouvant recevoir de gros porteurs(trois aéroports nationaux : Yaoundé Nsimalen, Douala et Garoua), l'existence d'un réseau ferroviaire d'environ 1.100 Km exploité sur deux lignes, Douala-Yaoundé-Ngaoundéré avec embranchement à Ngoumou vers Mbalmayo et Douala-Mbanga-Kumba, et la consolidation du secteur routier existant(21800 kilomètres au total de routes plus ou moins entretenues dont 3800 kilomètres revêtues et 18000 kilomètres de terre classées en routes nationales, provinciales et départementales) contribuent à l'affermissement de l'activité industrielle. L'informatique et les télécommunications intègrent l'industrie camerounaise dans l'économie mondiale. (Tous les chefs lieux de provinces, presque tous les chefs lieux de département et certains chefs lieux d'arrondissement disposent d'un téléphone automatique,le Cameroun étant par ailleurs relié au reste du monde par Internet. D'importants gisements miniers existent (bauxite, pétrole, gaz, fer...) et leur exploitation donnera un coup de fouet à une industrie embryonnaire.

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Le Cameroun regorge d'importants atouts tant physiques que humains. Mais c'est la gestion rationnelle de ce potentiel, l'accès à plus de libertés individuelles déjà envisagé avec l'instauration du multipartisme et la libéralisation engagée de l'économie qui consolideront les acquis. En effet, le Cameroun qui subit depuis une décennie déjà une crise économique des plus sévères, "n'a pas su profiter pleinement du surcroît de richesses générées par les exportations pétroliers à partir de l'exercice 1977/78, pour créer les conditions et les bases d'un développement durable qui aurait pu résister plus longtemps aux importants chocs extérieurs intervenus à partir de 19885/1986.* C'est pourquoi, pour faire face à cette crise amplifiée par la chute des exportations du pays à partir de 1985 et la dépréciation du dollar américain, le Cameroun a adopté de nouvelles règles de gestion de l'économie nationale dans le cadre du Programme d'ajustement structurel (PAS) dont les répercussions au niveau social/marché du travail et pauvreté notamment) se sont avérés très dures. En effet le ralentissement voire l'arrêt des grands projets d'investissements publics, le gel des recrutements dans la fonction publique, le non paiement de la dette intérieure de l'état à de nombreuses entreprises, l'arrêt de subventions aux entreprises publiques... dictés par le PAS, avec ce que cela 2entraîne en terme de compressions de personnel, ont amplifié le phénomène de chômage dont le taux a atteint environ 15 % de la population active en 1993 contre 6,1 % seulement en 1987. La conséquence de ce chômage massif (410.000 de sans emploi en 1992 contre 260.000 en 1987) est la paupérisation de la population urbaine et surtout rurale. Ainsi d'après toujours le rapport PNUD sus-cité, moins de 1 % de ménages de yaoundé et Douala vivaient au dessous du seuil de pauvreté en 1983 alors qu'en 1993 ces taux sont passés respectivement à 20 % pour Yaoundé et 30 % pour Douala. Quant au secteur rural, la pauvreté qui y était déjà massive d'après l'enquête budget consommation réalisé par l'ancien ministère du Plan et de l'Aménagement du Territoire (un ménage sur deux vivait sous le seuil de pauvreté) s'y est considérablement aggravé, avec la baisse des prix de la plupart des produits agricoles : - 42 % des cultures d'exportation ; - pour les cultures vivrières, la valeur de la production est passée de 417 milliards de FCFA en 1983 à 378 milliards en 1992/1993. L'une des conséquences de cette paupérisation est la dégradation de l'état sanitaire de la population (65 décès pour 2* PNUD : Rapport sur le développement humain au Cameroun, 1993.

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1000 naissances vivantes, 450 décès de mères pour 100.000 accouchements). Bien que la croissance économique ait repris depuis 1995/1996 avec un taux d'environ 5 % l'an, cette situation de chômage et de pauvreté, ne s'est pas encore véritablement amélioré à cause du fort endettement du pays (près 42 % des recettes budgétaires sont affectées au paiement de la dette extérieure). C° - Planification du développement Pendant le premier quart de siècle l'indépendance, les stratégies de développement du Cameroun étaient contenues dans les plans quinquennaux de développement de développement. Le sixième plan (1986-1991), le dernier en date, n'a été ni programmé ni exécuté. Pourtant ce plan s'est servi, plus que les précédents, d'une masse importante de données démographiques fiables. Ainsi, des objectifs sectoriels (santé, éducation, alimentation,..) avaient été fixés en fonction de ces données, mais, il n'existait pas, pas plus qu'aujourd'hui d'ailleurs, un modèle global population/développement adapté au contexte du Cameroun. Face à la crise, le gouvernement s'appuie sur un ensemble de mesures pour corriger les déséquilibre constatés et restaurer la compétitivité de l'économie camerounaise vis-à-vis de l'extérieur et ramener la croissance. Ces mesures qui constituent dans l'ensemble des Plans et Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) repose sur une stratégie comportant quatre piliers : (1) réalignement de la partie du franc CFA afin de ramener le taux de change effectif à un niveau compatible avec les objectifs d'une croissance durable de l'économie ; (2) adoption d'une politique de gestion de la demande intérieure pour juguler les effets inflationnistes de la dévaluation ; (3) réduction de l'intervention de l'Etat dans l'économie et instauration d'une bonne gouvernance ; (4) libéralisation de l'économie. Elle importe cependant de relever que les réformes engagées ne semblent pas procéder d'une réflexion concertée dans un cadre global qui tient compte de toutes les exigences au niveau national. Les plans quinquennaux de développement socio-économique qui restent ce type de cadre, ne sont plus élaborés depuis celui de 1986/1991. Ces plans, malgré leurs imperfections avaient l'avantage de présenter des orientations générales d'action pour un développement harmonieux à long terme. Le processus de planification du développement a montré ses limites du fait qu'il s'agissait d'une planification instaurée et animée par l'Etat-providence, et aussi de par les méthodes de programmation (le plan a souvent été évoqué comme "catalogue" de projets et comme justificatif de la volonté politique auprès des bailleurs) sans oublier les difficultés liées à son exigence (à peine 40 % de projets ont été exécutés convenablement dans le cinquième plan). Cependant, malgré ces

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faiblesses, il est reconnu que le plan de développement était un cadre de référence pour la concertation des divers acteurs du développement, la cohérence des stratégies globales et sectorielles, l'arbitrage des priorités et surtout la vision de l'économie et de la société à court, moyen et long termes. 1-3 CONTEXTE TECHNOLOGIQUE 131 - INTRODUCTION Il est important de savoir que en dehors de l'artisanat et des petits métiers répandus dans tout le territoire certaines régions du pays sont complètement non industrialisées. C'est le cas des provinces du Nord-Ouest et de l'Est.(fig.7) On distingue cinq régions (zones) industrielles principales au Cameroun et qui sont les suivantes : - la région industrielle de Douala ; - la zone industrielle d'Edéa ; - la zone industrielle de Yaoundé ; - la zone industrielle de Garoua. 132 - LA REGION INDUSTRIELLE DE DOUALA Plus de 50 % des industries camerounaises sont localisées à Douala. Cette région est le coeur de l'industrie lourde et légère du Cameroun. Dans cette région les industries sont implantées dans quatre principaux centres ou secteurs : 1° - Douala centre : Il regroupe le centre de la ville de Douala et ses environs. La grande densité et la grande concentration des populations dans cette localité constitue un grand marché et encourage l'établissement ou la création des industries de premières nécessités. Ces industries sont, les industries chimiques etc... 2° - Bonabéri : Elle est une localité située sur la rive ouest du fleuve Wouri. La zone industrielle de Bonabéri, principalement constituée d'industries lourdes, produit des équipements qui sont distribués ou cheminés dans tout le pays et à l'étranger. Elle comprend la cimenterie, les industries de sel, des savonneries, des usines d'embouteillages de gaz etc... 3° - Bassa : Le centre industriel de bassa est situé sur l'axe Douala-Yaoundé. On note certes une certaine accumulation des industries dans ce site, cependant leur capacité d'extension est trop limitée comparativement à celles du centre de bonabéri essentiellement installées le long de la rive du fleuve wouri. Les industries que l'on note ici sont : la CICAM (textile) SOPARCA (parfumerie), UNALOR (boîtes d'allumettes), les savonneries, les scieries etc...

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4° - Dibombari : Ce centre industriel est situé hors de la ville de Douala, à quelques kilomètres sur la route Douala-Nkongsamba. On ne note pas une grande concentration industrielle dans ce centre. La SOCAPALM, l'industrie principale est spécialisée dans la raffinerie de l'huile de palme. 133 - LA REGION INDUSTRIELLE TIKO-LIMBE Les industries de cette région ne sont pas localisées sur un même site. Chaque industrie ou usine est installée à proximité des sources d'approvisionnement en matières premières. Les principales sont : - La raffinerie d'huile de palme de Mondoni ; - l'usine de Tole tea ; - l'industrie d'Hévéa (caoutchouc) de Tiko ; - la savonnerie de Tiko ; - les brasseries de Ombe ; - l'usine de fabrication des parapluies de Moliwe ; - la raffinerie du pétrole de la SONARA au cap Limbé. 134 - LA REGION INDUSTRIELLE D'EDEA A côté de l'usine hydroélectrique d'Edéa située sur la Sanaga (fleuve), la région compte également deux autres usines: - L'ALUCAM, principale industrie du pays, transforme l'alumine importée de la Guinée Conakry en aluminium ; - la SAFACAM est située non loin d'Edéa à Dizangué et transforme l'Hévéa ; - la SONEL grâce à ses barrages d'Edéa et de Songlulu alimente sept provinces du Cameroun en électricité. 135 - LA REGION INDUSTRIELLE DE YAOUNDE On note relativement une faible concentration des industries à Yaoundé. En effet, la ville est la capitale politique du pays donc est beaucoup plus dominé par les activités administrative et universitaires qu'industrielles. On regroupe dans cette région les industries situées à Yaoundé et celles qui se trouvent dans les villes environnantes, les industries de Yaoundé sont : - Les industries de cigarettes (Bastos) ; - Les Brasseries (Brasseries du Cameroun) ; - S.C.D. P. (Stockage des produits pétroliers) ; - Les scieries (CORON) ; - Les industries localisées dans les villes environnantes sont : - la SOSUCAM (Mbandjock) ; - la CAMSUCO (Nkoteng) ; - les Sociétés de transformations de bois (société de fabrication des contre-plaquées) et les vanneries à Mbalmayo.

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136 - LA REGION INDUSTRIELLE DE GAROUA La ville de Garoua compte quelques industries, on note aussi des industries dans les villes ou localités environnantes. A Garoua on note : - les industries de textiles ; - la S.C.D.P. (stockage et distributeur de produits pétroliers) ; - les brasseries (brasseries du Cameroun) ; Hors de Garoua on distingue : - la SODECOTON (Kaélé pour le tissage du coton) ; - l'usine d'huile d'arachide (Pitoa) ; - la cimenterie (Figuil). A Maroua dans la province de l'extrême-nord on observe: - l'usine de conservation de viande ; - l'artisanat ; - des usines de transformation du riz dont Yagoua se présente comme ville principale. La tannerie est répandue dans les villes de Garoua et Maroua. Dans la plupart des villes principales du Cameroun il y a une prolifération des stations d'essence, des boulangeries et des industries de transformation agro-alimentaires. La S.C.D.P. est également installée à Bafoussam, à Garoua et à Yaoundé (Efoulan). Bafoussam s'industrialise graduellement et la zone connaît un essor industriel de nos jours avec les usines de transformation du cacao et du café et dont l'UCCAO se présente de nos jours comme l'une des principales usines. Egalement les usines de transformation des tomates sont installées à Foumbot. L'essor de l'industrie s'accompagne de plusieurs maux : il y a l'aggravation des conditions de vie et de travail des ouvriers, au plan social, mais il y a aussi les problèmes de pollution et leurs effets qui s'ajoutent à l'inquiétude que cause la perspective de l'épuisement des ressources. La sidérurgie et l'extraction minière constituent les principales activités industrielles à forte capacité de pollution, sans négliger l'importance des industries manufacturières. L'industrie est devenue rapidement l'élément central des sociétés modernes, malgré d'importantes disparités encore observées dans ce domaine entre continents et entre pays. De nombreux besoins essentiels des populations ne peuvent en effet être satisfaits que par des biens et services fournis par l'industrie.

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Le rapport de la Commission Mondiale sur l'environnement et le développement souligne ainsi l'impact de l'industrialisation sur l'environnement : "L'industrie et ses produits on un impact sur le patrimoine de ressources naturelles de la civilisation au cours du cycle tout entier de prospection de d'extraction de matières premières, de leur transformation en produits, de la consommation d'énergie, de la production de déchets et de l'utilisation et de l'élimination des produits par consommateurs. Ces impacts peuvent être positifs, lorsqu'ils améliorent la qualité d'une ressource ou étendent le champ de ses utilisations. Ou ils peuvent être négatifs lorsque des processus ou des produits sont générateurs de pollution, ou s'il y a épuisement ou dégradation des ressources". Cette situation ne peut que préoccuper la prévention et la gestion des catastrophes technologiques au Cameroun. II - TYPOLOGIE DES CATASTROPHES ET LOCALISATION DES ZONES A RISQUES INTRODUCTION Au travers de son histoire l'homme vit en permanence sous la menace des catastrophes naturelles. Dans les dernières décennies, on a recensé, de par le monde, les pertes en vies humaines avec toutes les conséquences socio-économiques ) (ex: la catastrophe du Lac Nyos, les inondations au Nord du Cameroun et les glissements de terrain dans les hautes terres) sans toutefois oublier les pertes en biens matériels entraînant de ce fait un frein dans les efforts de développement. Cette situation qui s'aggrave au fil des ans n'épargne malheureusement pas le Cameroun. De nos jours, les hommes sont confrontés aux catastrophes provoquées par la démographie galopante, l'urbanisation et l'industrialisation rapides dans les zones à risque Ces catastrophes ont un impact négatif dans le développement socio-économique du pays. Les stratégies pouvant

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rendre supportables les risques naturels demandent l'organisation, la construction, l'identification, la prédiction, des lieux (sites) à risque probable, tout en prévoyant leurs effets. Les défis environnementaux auxquels nous faisons face ne présentent pas de solutions simples ; les problèmes posés se présentent sur le plan social ou technologique. Ces stratégies et leur mise en oeuvre varient d'un type de catastrophes à un autre, d'où le besoin d'établir une typologie de catastrophes actuelles et potentielles. On distinguera donc : * Les risques naturels : ce sont des risques non provoqués par l'activité humaine ; * Les risques naturels et humains : ce sont des risques provoqués par l'homme et la nature. * Les risques technologiques : ce sont des risques provoqués par les activités technologiques de l'homme 2 - 1 LES RISQUES NATURELS 211 - LE SEISMES OU TREMBLEMENTS DE TERRE Un tremblement de terre est un ébranlement brutal de la terre. Cet ébranlement est provoqué en profondeur par un mouvement brutal de deux compartiments de roches soumis à des pressions. Il pourrait également être provoqué par les mouvements des magmas dans les chambres magmatiques. Les vibrations qui généralement se propagent dans le globe terrestre provoquent des mouvements en surface. Les tremblements de terre présentent des effets en surface qui varient du plus faible ébranlement détectable seulement grâce aux séismographes très sensibles aux grandes pertes en vies humaines et en matérielles à grande échelle. Le réseau mondial de la standardisation sismologique (World Wide Standardisation Seismograph Network) en abrégé (WWSSN), développé en 1960 a beaucoup amélioré la performance de détection des tremblements de terre partout dans le monde. Malgré sa ligne volcanique, le Cameroun est classé comme relativement asismique à l'échelle mondiale. La première station sismique permanente (BCAO) d'Afrique Centrale a été installée à Bangui à la veille des indépendances. Dans le territoire camerounais, la première station sismique permanente, installée en février 1982 à Yaoundé par l'Université de LEEDS et l'ORSTOM (Office de la Recherche Scientifique Outre Mer France) était déjà opérationnelle lors de l'éruption du Mont Cameroun d'Octobre-Novembre 1982. Une série de stations temporaires, ont été installées entre Ngaoundéré et Ngaoundal de mars à juin 1983, 40 stations temporaires ont été installées entre Meiganga et Garoua. L'interprétation des informations gérée par ces stations et celle de Bangui montre que la sismicité du Cameroun est confinée à la région du Mont Cameroun.(fig.8)

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Secondairement il y a des zones linéaires d'activité parallèles à la ligne du Cameroun et contenant le Mont Cameroun. A fin de surveiller l'activité du Mont Cameroun, 8 stations temporaires ont été installées sur et autour de ce volcan entre 1985 et 1987(fig.9). Le résultat de ces travaux montre que tous les 3 jours, il y a en moyenne 1 à 4 événements sismiques. Ces événements sont probablement liés au mouvement de magma dans les chambres magmatiques peu profondes. Les études montrent qu'il existe une zone relativement asismique sous le Mont Cameroun vers 20 à 30 Km de profondeur. Ceci, peut être attribué à la ductilité de la croûte inférieure, la présence de corps magmatiques ou des corps partiellement fondus. L'un des tremblements de terre les plus récents dans la partie nord de la ligne a eu lieu en mars 1990 à NTUNDIP. Ceci serait lié au développement de fractures de surface récentes dans la région de Ndu. Une autre région où l'activité sismique a été fréquente est la bordure Nord du Craton de Congo. Les études géologiques et géophysiques détaillées indiquent que la partie continentale de la ligne de Cameroun est superposée à la zone de cisaillement de Foumban (Foumban Shear Zone), qui a joué en cisaillement dextre au crétacé supérieur et au tertiaire. Le 26 janvier 1987 le tremblement de terre de Tibati d'une magnitude Ma=4.8 a été détecté à des distances télésismiques et représente l'un des plus grands événements sismiques le plus récents dans cette zone de cisaillement et même dans tout le territoire camerounais. L'absence d'événement de grande magnitude le long de la ligne du Cameroun ne signifie pas nécessairement qu'elle est asismique mais suggère que les contraintes des croûtes terrestres responsables des phénomènes sismiques sont amorties par les petites secousses, ce qui est fréquent dans plusieurs provinces volcaniques. Les séismes provoquent d'énormes pertes en vies humaines et en matériels, les effets peuvent être directs ou indirects. a) - Les effets directs Les mouvements du sol entraînent la destruction des édifices (bâtiments, ponts, routes...etc). Ces mouvements du sol causent des dommages énormes. Pendant un séisme les vibrations se déplacent en profondeur et atteignent la surface. Celles-ci vont provoquer les modifications de la topographie (ex : Buéa...Ntundip, 1990) accompagnées de dommages énormes sur les bâtiments, les ponts et les routes qui généralement vont s'affaisser à la suite de la fracturation du sol. les pertes en vies humaines sont

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généralement provoquées par la chute des débris. Les effets meurtriers et destructeurs d'un tremblement de terre dépendent de : - la proximité des populations des lieux à risques ; - le type de roches et du sol de la région ; - la qualité des constructions ; - l'heure à laquelle le séisme s'est produit. b) - Les effets indirects - Les glissements de terrain Lorsque la terre tremble, on assiste généralement aux éboulements. Ces éboulements sont constitués d'énormes quantités de matériaux issus des flancs des collines et qui dévalent les pentes pour se retrouver dans les bas fonds. - Les tsunamis Ce sont de grandes vagues qui se produisent lorsque les séismes se produisent dans les fonds océaniques si un séisme se produit aux larges des côtes de Limbé, la ville et les cités environnantes seront frappées par les tsunamis. - Le feu Lorsque la terre tremble, les conduites de gaz et d'électricité sont rompus. Cette rupture entraîne généralement des incendies. En plus, la rupture des conduits d'eau rend difficile l'intervention des sapeurs pompiers à cause de la pénurie en eau. - Les inondations Les inondations sont soit causées par la rupture des barrages de retenues d'eau soit par les tsunamis. 212 - L E S V O L C A N S Un volcan est un orifice dans l'écorce terrestre à travers lequel les magmas ou les liquides mélangés aux gaz arrivent à la surface du sol. IMPORTANCE DU VOLCANISME Les volcans malgré leurs effets néfastes sont utiles à la population dans les cas suivant :

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- ils aident à la formation des paysages montagneux - Ils fournissent les substances minérales aux industries ; - Ils augmentent de façon considérable la fertilité des sols ; - Ils créent les sites touristiques ; - Ils attirent les populations. Ex : les régions les plus peuplées du monde sont des régions volcaniques. LES RISQUES VOLCANIQUES Contrairement aux cyclones et aux tremblements de terre, les éruptions volcaniques correspondent souvent à des catastrophes moins compréhensibles au grand public. Les manifestations volcaniques causent les dommages sur les plans humanitaire et matériel. C'est-à-dire dans l'agriculture, dans la communauté, dans les moyens de communication et dans l'eau (cours d'eau, lac...). Comme les séismes, les effets des éruptions volcaniques peuvent être directs ou indirects. Le IAVCEI (The International Association of Volcanology and Chemistry of the Earth Interior) en français Association Internationale de Volcanologie et de Chimie des Matériaux Profonds) a distingué plusieurs risques volcaniques: - Coulées de laves ; - Matériaux pulvérisés (pyroclastiques) ; - Pyroclastiques S.S ; - Gaz ; - Lahars ; - Glissements de terrains. LES EFFETS DIRECTS a°) - Les coulées de laves (Mont Cameroun, 1982), menacent rarement les vies humaines à cause : * de leur viscosité ; * de leur vitesse relativement lente ; * de l'angle des pentes topographiques qui pourrait être plus ou moins fort. - Les coulées de laves sur les pentes raides pourraient devenir dangereux pour un écoulement continu. Les laves basaltiques causent des dégâts de la façon suivante : - destruction par incendie (Mont Cameroun 1959 et 1982) ; - écrasement, l'ensevelissement et la destruction de tous les objets sur le trajet ; - rendent les sols inutilisables dans les zones affectées ;

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- peuvent causer les coulées boueuses et de lahars très destructeurs par mélange avec la neige, la glace ou l'eau de pluie. b°) - Les matériaux pulvérisés (cendres volcaniques) et les coulées pyroclastiques. Les cendres volcaniques sont des particules de laves pulvérisées qui pourraient ou pas être associées aux débris de roches encaissantes (socle) fragmentés après explosion. Les matériaux pyroclastiques sont des mélanges de blocs, de bombes, de cendres et de gaz qui tombent en contrebas des collines. Les pyroclastiques présentent les effets suivants : - peuvent couvrir de larges superficies (villages et villes) ; - Avec les températures entre 350-500°c ils peuvent tuer par incinération ; - les gros blocs à cause de leur masse tuent aisément ; - les cendres et le gaz peuvent être nocifs à la respiration. L'un des aspects les plus destructeurs d'une éruption volcanique violente sont constitué de nuées ardentes qui sont produites rapidement sans signes prémonitoires et circulent à des vitesses de plus de 200 Km/h. Elles affectent de centaines de Kilomètres de terrain en détruisant tout sur le passage par leur impact, leur abrasion et leur température élevée. Les hommes ou les animaux qui survivent meurent de suite de pollution de l'air. c°) - Les gaz volcaniques Les gaz émis durant ou après une éruption comprennent : - Les vapeurs d'eau ; - les dioxyde de carbone ou gaz carbonique (C02) ; - les monoxydes de carbone (C02) ; - les sulfures (S02,S03) ; - les chlorures ; - les fluorures ; - l'azote et ses oxydes. Le monoxyde de carbone est toxique : le dioxyde de carbone ne l'est pas, par contre repousse l'oxygène à cause de sa grande densité et donc tue par asphyxie (ex : les catastrophes des lacs Mounoun et Nyos). Le dioxyde de soufre (S02) et le tioxyde de soufre (S03) sont corrosifs et combinés à l'eau, ils forment l'acide sulfurique.

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Les gaz volcaniques menacent la vie, la santé des hommes et des animaux et créent les dommages énormes sur l'agriculture. 213 - LES EMANATIONS DE GAZ TOXIQUES Parmi les cônes volcaniques et les cratères qui abondent le long de la ligne du Cameroun, de nombreux se seraient formés pendant les dernières centaines d'années par les éruptions phréatiques et phréatomagmatiques. Certaines ont donné naissance à des maars dont plusieurs sont occupés par des lacs. La majorité de ces lacs ont des profondeurs inférieures à 200 m. Il est constaté que les lacs profonds contiennent des accumulations de gaz volcaniques, principalement le co2. Deux entre eux ont subi les éruptions de gaz toxiques ; le Lac Mounoun (1984) et le Lac Nyos (1986). Le 15 août 1984, un nuage de gaz riche en co2 s'est échappé du Lac Mounoun causant la mort de 37 habitants et de plusieurs centaines d'animaux domestiques et sauvages. Dans la nuit de 21 août 1986 une éruption de gaz plus lourd que de l'air échappé du Lac Nyos a balayé les villages voisins tuant plus de 1700 personnes et un grand nombre de tête de bétails ainsi que d'autres animaux. C'était la plus grande catastrophe de gaz jamais enregistrée partout dans le monde, ce qui a focalisé toute attention internationale sur ce petit lac dans le Nord-Ouest du Cameroun. Les premiers résultats ont abouti a deux tendances : une première école menée par H.TAZZIEF, soutient que l'événement du Lac Nyos a été purement volcanique, volcanisme d'un genre particulier par l'énorme volume de co2. La deuxième école de pensée basant sur l'hypothèse limnologique considère cette catastrophe comme d'émanation rapide de gaz riche en co2, dissout dans l'eau du lac et emmagasiné pendant plusieurs années. De ces deux hypothèses la première tend à perdre sa crédibilité car la chimie des eaux de ce lac montre de très faibles concentrations en Cl- et S02. Ceci est significatif car une éruption volcanique aurait produit des gaz volcaniques comprenant HC1, H2S, SO4H2 etc..., qui seraient dissous dans les eaux du lac. En plus les sédiments de fond du lac sont restés non perturbés après cette éruption gazeuse, ce qui n'est pas en faveur de l'hypothèse volcanologique. L'hypothèse limnologique est basée sur les études détaillées fait sur certains lac voisins (Bambuluwe, Benakuma, Eneps, Elum, Nyi/Kuk et Wum) et une étude comparative de 39 lacs naturels au Cameroun. Ces études montrent que les lacs riches en C02 ont une stratification thermique qui serait le cas pour le Lac Nyos avant la catastrophe. Cette stratification est responsable de l'accumulation de co2 dans ces lacs. Le gaz carbonique qui serait d'origine mantellique est approvisionné au fond sous forme d'eaux souterraines chargées en gaz. Une

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partie de co2 dissout serait expulsée du lac lorsque le seuil de saturation est atteint.

CAMEROUN

LAC La u titde

Longitude

Profond eur (M)

Superficie 10 m2

VOL. 10 m3

TYPE

Baleng 5°33'N 10°25'E 52 35 caldere

Baledjam 7°08'N 13°52'E 13 204 crater

Bambili-S 5°55'N 10°15'E 4 417 caldere

Bambuluwe 5°52'N 10°12'E 58 184 7.2 crater

Barombi Koto 4°28'N 9°16'E 6 1260 4.8 caldere

Barombi Mbo 4°39'N 9°24'E 111 3972 272 caldere

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Beme 5°10'N 9°38'E 15 280 crater

Benakuma 6°26'N 9°57'E 138 1606 crater

Debundsha 4°06'N 8°59'E 14 96 crater

Dissoni 4°44'N 9°17'E 81 1330 70.5 caldere

Edib 4°58'N 9°39E 13 95 caldere

Elum 6°20'N 10°02'E 35 285 caldere

Enep 6°18'N 10°02'E 78 320 caldere

Gagouba 7°07'N 13°41E 104 103 crater

Kuk 6°24'N 10°13E 47 407 caldere

Manengou- ba-Nord

5°02'N 9°50'E 168 293 18.6 caldere

Manengou- ba-Sud

5°02'N 9°50'E 93 60 3.4 caldere

Baleng 7°19'N 13°44'E 52 399 crater

Nfou 5°33'N 10°42'E 58 76 crater

Mfouet 5°32'N 10°35'E 14 85 caldere

Mounoun 5°35'N 10°35'E 96 565 14.0 crater

Banefo 5°35'N 10°27'E 64 40 crater

Negop Ghang 5°33'N 10°34'E 23 66 crater

Ngaoundaba 7°08'N 13°42'E 62 29 crater

Ngouondam 5°37'N 10°33'E 49 18,5 crater

Njupi 6°27'N 10°19'E 17 271 lava dam

Nyos 6°26'N 10°18'E 208 1501 153 crater

Oku 6°12'N 10°28'E 52 2271 71.6 caldere

Pètponoun 5°38'N 10°39'E 12 408 crater

Tizong 7°15'N 13°35'E 48 44 crater

Wum 6°24'N 10°03'E 124 295 caldere

LES RISQUES INDIRECTS a°) - Les Lahars

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On observe les lahars à Buéa, Mutenguené, ceux-ci se forment lorsque une éruption volcanique se produit dans un lac ou au contact de l'eau, la glace ou la neige. Le tout est transformé en lahars à la suite d'un mélange entre les produits volcaniques et l'eau. Les lahars se forment à la suite de phénomènes suivants : - la brutale éruption d'un lac de cratère ; - le mélange de la neige ou des glaciers et les débris de roches portées à haute température ; - le mouvement des coulées vers la neige ; - l'avalanche des débris de roches imbibés d'eau issus des volcans ; - les coulées boueuses ; - des pluies torrentielles sur les débris non consolidés ; - le déversement des débris pyroclastiques dans les rivières et le mélange de ces matériaux avec l'eau. - Les effets des Lahars - Ils sont meurtriers (hommes et animaux) - destructeurs agriculture et infrastructures (habitats, ponts, routes...etc). b°) Les glissements de terrain Les produits non consolidés issus des activités volcaniques sont parfois à l'origine des glissements de terrain surtout sur les versants à pente forte. Les rafales des éruptions très violentes (pourraient aller jusqu'à causer d'énormes dégâts (voir glissement de terrain). c°) Les tsunamis S'il y a éruption volcanique sur les côtes camerounaises, les mouvements des vagues à grande vitesse (Tsunamis) détruiront les villes et cités côtières. Causes des Tsunamis - Les éruptions volcaniques dans les zones marines ; - tremblement de terre dans les océans. Les effets des Tsunamis - Inondations des villes et villages côtiers ; - Destruction des plantations le long des côtes ; - Destruction des infrastructures. 214 -L E S O R A G E S Les orages sont des violentes pluies dont les effets entraînent les pertes en vies et en biens. La plus récente des orages qui a secoué toute la partie sud du Cameroun date du 17 mai 1997. Cet orage a détruit les biens dont la valeur s'élève en centaine de millions dans les villes de Kumba, de Douala, de Mamfé et dans plusieurs villages. Les orages sont réguliers au nord du Cameroun durant la période des pluies

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torrentielles. * Les Effets des Orages - Les orages causent d'énormes destructions des infrastructures ; - Ils dévastent les domaines agricoles tel est le cas de Cameroon Development Corporation (CDC) qui fut détruit en 1996 par un orage dans les environs de TIKO ; - Ils entraînent les pertes en vies humaines et animales plus précisément lorsqu'il y a destruction d'habitat ; - Ils peuvent aussi détruire les voies de communication ou même entraîner l'interruption du trafic par le barrages (arbres, blocs de roche) ; - Ils créent des inondations dans les plaines et dans les villes ; - Ils entraînent une érosion massive. 22 - LES RISQUES NATURELS ET HUMAINS 221 - LES GLISSEMENTS DE TERRE - Les glissements de terrain sont de mouvements de matériaux de la terre vers les bas des pentes sous l'influence de la gravité. C'est un terme général qui regroupe toute une variété de masses gaspillées (Mass Wasting) et les formes topographiques créent par ce type de mouvements. Dans le contexte actuel, le terme glissement de terrain s'utilise par les coulées, les glissements et les chutes. Au Cameroun, les hauts reliefs, les pentes aiguës, les pluies torrentielles, les séismes et l'activité volcanique se combinent pour produire les conditions naturelles qui aboutissent aux glissements de terrain. Ceci est aggravé par l'urbanisation, les routes, les activités agricoles incluant l'élevage intensif sur les collines. Dans les dernières décennies, la population humaine a connu un boom démographique entraînant les limitations des espaces et des terrains et un changement dramatique dans la modification des habitudes sociales des hommes et des activités agricoles. De plus en plus les hommes à cause de la recherche des terres ou des parcelles nouvelles s'adaptent à une vie montagnarde qui autrefois était considérée comme milieu non propice à la vie et à l'agriculture (Province de l'ouest). Les habitations s'implantent sur les versants des montagnes, les sillons fournis par les tracteurs à bétail parcourent les collines. Tout ceci entraînent les conditions qui déstabilisent les pentes des collines entraînant ainsi les glissements de terrain à petite et même parfois à grande

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échelle. Ex : Pinyin, Août 1992 et Oyomabang...) LOCALISATION DES GLISSEMENTS DE TERRAIN AU CAMER0UN L'activité des glissements de terrain au Cameroun est dominante dans les hautes terres de l'Ouest et de l'Adamaoua(fig.10). Dans ces régions, les volcans sont récentes et peu dénudés. Les pentes sont fortes et les écoulements rapides des cours d'eau le long des vallées en 'V' érodent les amonts et les avals et déstabilisent ainsi les pentes. La végétation est celle de la savane donc les racines des plantes sont ramifiées et peu profondes et ne peuvent par ce fait retenir le sol. Dans cette partie du pays les forêts montagnardes initiales (Banso, Ndu) ont été détruites par ces dernières années pour laisser la place aux grassfields et à l'agriculture (NJILAH et al. 1996). Les glissements sporadiques ont été recensés dans d'autres parties du Cameroun (Ex: Oyomabang - yaoundé) et dont l'origine pourrait être plus rapportée à l'activité humaine qu'aux conditions naturelles. Dans les régions de forêt tropicale qui couvrent plus d'un tiers du territoire national, les glissements de terrain sont rares. Ceci pourrait être attribué à la longueur du système racinaire des arbres qui retiennent fortement le sol. Donc une pente couverte de forêt résiste mieux aux glissements qu'une pente herbacée, cultivée ou dénudée tel que cela peut s'observer dans les hautes terres de l'ouest. La plupart des pentes couvertes pendant des siècles sont aujourd'hui déstabilisées à cause de la déforestation par l'exploitation industrielle des grumes (Est Cameroun) ou par le développement de l'activité agricole (Sud et Sud Ouest du Cameroun) ou à cause des projets de constructions. Dans le Nord et l'Extrême-Nord, la topographie est relativement plate et les pluies aplanissent le relief rendant rare les phénomènes de glissements de terrain. LES FACTEURS INFLUENCANT L'INSTABILITE DES VERSANTS DE PENTE DANS LES REGIONS EXPOSEES AUX GLISSEMENTS DE TERRAIN DES

HAUTES TERRES (OUEST ET ADAMAOUA

En plus des versants des pentes moyennes à élevées , la faible couverture végétale, la déforestation accélérée, la

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bonne pluviométrie sont des facteurs importants qui joue un grand rôle dans le contrôle de l'activité des glissements de terrain dans ces régions. L'action des pluies diluviennes sur les roches altérées entraînent le démantèlement de celles-ci donc facilite les glissements de terrain. Une petite quantité d'eau remplira les pores entre les particules d'un sol et pourra les lier. Pendant les grandes pluies, au courant du mois d'Août, le sol se trouve imbibé d'eau, cette abondance anéantit la cohésion des particules du sol entraînant par ce fait leur déstabilisation. C'est l'entrée massive d'eau dans les sols qui est à l'origine de la plupart des glissements de terrain. Le creusement d'un talus initial tout comme son déblai influence la stabilité des versants des pentes entraînant dans beaucoup des cas, des glissements de terrain. L'accumulation des charges sur cette pente peut également influencer l'instabilité de celle-ci et entraîner sa destruction (glissement de terrain). L E S E F E T S Les versants entiers sont fréquemment perdus et les pentes initialement utilisées dans l'agriculture et les pâturages deviennent inutilisables (infertiles). On a recensé plusieurs accidents occasionnés par les glissements de terrain qui ont aboutit à la destruction des habitations, à la mort des occupants (Lum-Oku,1985 ; Pinyin 1992 ; Oyomabang 1990 ) et allant même jusqu'à la destruction des voies de communications (Santa 1984) et la destruction complète des plantations (Pinyin 1993) et les zones réservées à l'agriculture. 222 - L E S I N O N D A T I O N S Au Cameroun, les inondations se développent au Nord et Extrême-Nord du pays, tout comme dans les grandes villes telles Douala, Limbé, Yaoundé etc... Les causes des inondations pourraient être naturelles, ou technologiques. Au Nord et à l'Extrême-Nord les inondations se produisent annuellement et en pleine saison pluvieuse. Les inondations qui accompagnent gros cours d'eau sont la conséquence de grandes pluies continues ou d'intenses orages. En 1988 des séries d'orages ont entraîné la saturation du sol et des roches du socle à Garoua et à Maroua. Le cours d'eau de la Bénoué a été inondé jusqu'aux berges ; cette inondation a entraîné des dégâts très importants. LES INONDATIONS TECHNOLOGIQUES Ce sont des inondations qui sont causées par le

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développement technologique. L'urbanisation accroît les risques d'inondations par l'augmentation du volume et la vitesse des écoulements d'eau. * Les Causes des inondations urbaines - La construction le long et à l'intérieur des plaines d'inondation ; - la suppression des méandres par le redressement du cours des rivières. Ceci réduit le volume du lit ou du chenal, ainsi donc crée un excès d'eau qui ne peut plus être canalisé, entraînant ainsi les inondations ; - les tsunamis dans les villes côtières lors d'une éruption volcanique ou un tremblement de terre survenu dans les fonds océaniques ; - les routes, les pavés, les parkings sont imperméables et durant les pluies, l'absence de l'absorption et de la perméabilité naturelles des sols ou des surfaces entraînent des inondations ; - la construction des retenues d'eau pour les barrages hydroélectriques et d'irrigation ; - la chute ou la rupture d'un barrage ; - le drainage ou l'assèchement des marécages pour l'habitat et la création des drainages artificiels (Yaoundé) ; - le dépôt des déchets ou des ordures ménagers dans les cours d'eau ; - la médiocre qualité d'ingénierie dans le drainage des eaux souterraines ; - la réduction par l'assèchement des lits des cours d'eau pour un développement technologique. Ex : Le cas du Wouri à Douala. LES EFFETS DES INONDATIONS - la perte en vies humaines et du bétail ; - la destruction des espaces ou surfaces cultivables - les dégâts des infrastructures routières, des bâtiments et des voies de communication ; - le développement des épidémies telles le choléra, la méningite, la typhoïde etc... ; - les glissements de terrains et les coulées boueuses. 223 - LES COULEES BOUEUSES Ce sont des mouvements des particules fines du sol mélangées à l'eau. Elles coulent aussi vite que l'eau et ont la consistance du béton. LES CAUSES DES COULEES BOUEUSES - elles pourraient se produire lorsque les magmas

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chauds se mélangent à la neige à proximité du sommet d'un volcan ; - elles sont parfois issues des éruptions volcaniques à l'intérieur d'un lac ; - elles se produisent lors des pluies torrentielles - elles sont provoquées par les inondations. LES EFFETS DES COULEES BOUEUSES - elles causent la mort des êtres humains et des animaux. L'exemple le plus mémorable est celui de Dschang en 19 ou une coulée boueuse a causé par déplacement des argiles et des limons à la suite des pluies diluviennes six morts ; - la destruction des plantations et des zones cultivables sur les pentes et dans les versants des vallées ; - la destruction des moyens de communication : routes, lignes téléphoniques et bâtiments; 224 - LA DESERTIFICATION La désertification est l'expansion du désert au delà de ses limites naturelles ou bien l'expansion du désert dans les régions semi-arides Le désert du Sahara de nos jours avance vers le sud du continent africain aux dépens du Sahel. Au Cameroun, on atteint les vitesses de 5 km/an et cette avancée cause d'énormes préjudices à l'environnement (fig.11). LES CAUSES DE LA DESERTIFICATION AU CAMEROUN Au Cameroun la désertification est beaucoup plus accentuée par la mauvaise gestion de l'environnement. Cette mauvaise gestion des espaces passe par : - le surpâturage ; - le développement de l'agriculture extensive ; - l'irrigation ; - les feux tourbillonnants ou tourbillons de feu ; - la destruction des forêts par l'abattage des arbres pour les besoins domestiques ; - les feux de brousse répétés pour l'agriculture et le pâturage ; dans le Sahel la végétation primaire a été détruite à la suite de nombreux feux de brousse répétés et du surpâturage. De nos jours cette végétation a laissé la place à des plantes de pâturages inadaptées aux conditions climatologiques et à la nature du sol (imperméabilité des sols à l'air et à l'eau) ; * L'impact de la désertification

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Les effets de la désertification sont nombreux et parmi ceux-ci on peut citer : - le manque d'humidité et le climat très chaud des zones sahéliennes du Nord Cameroun ; - la faible pluviométrie qui entraîne le manque d'eau pour les populations locales ; - la famine par manque des terres cultivables ; - le développement de l'érosion éolienne et de l'érosion par l'action de l'eau de ruissellement ; - la pollution de l'air pour la poussière et la fumée issue des feux de brousse. 225 - LES FEUX TOURBILLONNANTS (tourbillons de feux) Il s'agit d'un violent courant de feu qui tourbillonne et détruit la végétation. Ce phénomène se produit régulièrement durant les saisons sèches dans les savanes des régions de Nord, de l'Ouest, de l'extrême-Nord et de l'Adamaoua. * Les causes des tourbillons de feux - Les activités humaines telles les feux de brousse pour les besoins agricoles et la recherche des nouveaux pâturages ; - Les tonnerres connus comme facteur essentiel du développement des tourbillons de feu ; - Les feux accidentels peuvent parfois dégénérer en tourbillons de feu. * Impact des tourbillons de feu sur l'environnement - la destruction de la biodiversité ; - la destruction du biotose des animaux ; - la destruction des biens ; - la pollution de l'air par la fumée ; - l'exposition des sols aux agents d'érosion (vent, eau) ; - la famine suite à la destruction des plantations ; - la réduction de la fertilité des sols cultivables. 226 - L'E R O S I O N L'érosion est un processus naturel qui dégrade ou détruit la surface de la terre. Le transport des produits d'altération et leur dépôt dans les bassins sédimentaires se fait par des agents d'érosion tels : - le vent, l'eau de ruissellement, l'eau sous toutes ses formes, et la gravité.

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L'érosion dans le Nord Cameroun est dû à la désertification et à l'action du vent alors que dans les zones du Sud, il est plus lié au ruissellement des eaux et le dépôt des produits dans les océans. Dans l'Adamaoua l'érosion se fait par ravinement. L'érosion a tendance a être plus efficace dans les régions peu couvertes par la végétation comme tel est le cas dans les régions de savane du Cameroun. Ce phénomène est aussi beaucoup étendu dans les régions accidentées comme Buéa. Dans les régions couvertes par les forêts, la végétation et la litière protègent le sol contre les agents d'érosion. L'érosion côtière ou marine se développé dans les côtes ou les rivages. LES CAUSES DE L'EROSION Parmi les causes multiples de l'érosion, au Cameroun les plus courantes sont les suivantes : - Le développement des savanes au profit des forêts - Les pratiques de l'agriculture sur les pentes et versants ; - les feux de brousse qui détruisent la végétation tout en exposant le sol aux agents de l'érosion ; - Les pluies torrentielles ; - Les inondations ; - L'action des vagues le long des côtes ; - L'exploitation sauvage de la forêt pour l'industrie ou pour l'utilisation domestique. IMPACT DE L'EROSION - L'Impact de l'érosion sur la productivité de l'agriculture est beaucoup plus sensible. Les sols dans les zones cultivées sont lessivés et perdent les sels minéraux nécessaires aux plantes ; - l'érosion détruit les infrastructures comme les routes ; - La formation des oueds et des canyons comme à Kousseri sont rapportés à l'érosion ; - Les produits ou les sédiments transportés par les agents d'érosion se déversent parfois sur les voies de communication et entraînent par le blocage du trafic : Ce cas est fréquent à Buéa après les grandes pluies ou les sédiments issus des sommets ou de la montagne se déversent sur les routes. 227 - L A F A M I N E Le Cameroun est l'un des rares pays d'Afrique qui soit épargné de l'insuffisance alimentaire. Cependant, occasionnellement dans les provinces du Nord et de l'Extrême-

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nord l'on note des cas de famine. LES CAUSES DE LA FAMINE Généralement, la famine dans les deux provinces du Nord et de l'Extrême-nord est principalement causée par les mauvaises récoltes dues aux faits suivants : - la sécheresse : la sécheresse dans les provinces du Nord est aggravée par la désertification. Par exemple en 1993 le gouvernement camerounais a débloqué 1 milliard de Francs CFA comme aide pour les provinces sinistrées du Nord ; - les tourbillons de feux : ils causent de larges destructions des récoltes dans les plantations et des les magasins de stockage (greniers) ; - les inondations causent également d'énormes dégâts dans les zones agricoles et dans les récoltes ; - les guerres dans les pays voisins sont à l'origine du déplacement de plusieurs centaines ou milliers de personnes. Au Cameroun les provinces du nord et nord-ouest accueillent les réfugiés fuyant les guerres ; - les animaux, les oiseaux et les insectes envahissent, détruisent les champs et les habitants très régulièrement. Les éléphants ou pachydermes, il y a quelques années, en provenance des pays voisins ont envahi les provinces du Nord et de l'Extrême-nord et ont occasionné les destructions massives des plantations. Malgré les moyens mis en oeuvre pour limiter leurs actions ceux-ci n'ont toujours pas été repoussés dans les réserves et chaque année ces pachydermes causent d'énormes dégâts dans les plantations et même dans l'habitat. En plaine saison sèche, lorsque les pâturages sont réduits à leur simple expression ou niveau, ces animaux sortent de leur réserves (Waza, Bouba et Njida) à la recherche des pâturages et causent des destructions énormes. - les oiseaux granivores (Quélea) provenant des pays sahéliens voisins en milliers, généralement, envahissent les provinces du nord et nord-ouest et détruisent toutes les récoltes ; - les criquets très fréquemment attaquent cette partie du pays en détruisant toute végétation sur leur passage - les hippopotames provenant des cours d'eau de la Bénoué, du Shari et du Logone et même des lacs Lagdo et Maga détruisent très souvent les récoltes et l'habitat. 228 - LES CONFLITS ARMES ET LE GRAND BANDITISME Les conflits armés tels que le coup d'état manqué du 06 avril 1984 à Yaoundé, les conflits nés des problèmes fonciers de l'Extrême-nord (kotokos contre Arabes chaos) et du Nord-ouest (Bambili contre Nkwen, Binka contre Bimshua, Djontui contre Banso...) et la menace de guerre entre le Cameroun et le Nigéria au niveau de la presqu'île de Bakassi causent généralement beaucoup de dégâts tant humains que matériels (destructions d'habitations du bétail et des cultures) sans oublier les déplacements forcés des populations

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avec ce que cela entraîne de misère, de pauvreté etc..) Le grand banditisme (criminalité urbaine, plus les grandes cités du pays, phénomène de coupeurs de route dans les zones rurales notamment dans l'extrême-nord), crée une psychose de nature à paralyser toute l'activité économique. Les conflits armés et le grand banditisme en créant une instabilité politique, économique et sociale, empêchent les investisseurs potentiels de financer des activités à cause de grands risques auxquels ces investissements sont exposés et créent par conséquent le chômage, la pauvreté et la misère et un climat de perpétuelle méfiance au sein de la population. 2 - 3 LES RISQUES TECHNOLOGIQUES 231 - LES POLLUTIONS 2311 - LA POLLUTION DES NAPPES PHREATIQUES La pollution des nappes phréatiques présente deux catégories : a°) - Pollution à partir d'un site précis (point source pollution) cette pollution est généralement issue d'une source spécifique ex : fosse septique b°) - Pollution éparse à partir de nombreuses sources. Elle occupe des larges surfaces ex : les pesticides. - Pollution à partir d'un site précis ou d'un point précis Elle est plus développée dans les villes et les zones industrielles et pourrait être liée aux éléments ou facteurs suivants : - le non traitement des déchets toxiques ; - le ruissellement des eaux issues des fosses septiques et des fosses d'aisance ou le non traitement des déchets ménagers qui contribuent largement à la contamination bactérienne et virale et qui aboutissent généralement à la transmission et le développement des maladies diarrhéiques ; - les tas de déchets et les dépôts hasardeux d'ordures qui entraînent les contaminations virales, bactérienne et chimiques ; - les fuites souterraines des huiles et des produits pétroliers qui sont fréquentes dans plusieurs villes du pays ; - les déchets issus des mines et des industries de fer et d'acier et d'autres industries métallifères contenant les grandes concentrations des métaux tels l'arsenic, le cobalt, le plomb et d'autres métaux lourds ; - les eaux usées issues des usines, des plantations et des usines de traitements des eaux usées par les plantes biologiques ; - les liquides à déchets chimiques infectés en profondeur en dessous des nappes phréatiques et qui sous haute

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pression pourrait remonter. B - Pollution à éparse (non point source pollution) Ce type de pollution au Cameroun est attribuée aux causes suivantes : - la mauvaise utilisation des herbicides et des pesticides dans les plantations ; - le non ramassage et le non traitement des déchets domestiques ( cas de Yaoundé ou les déchets domestiques sont rangés et abandonnés sur les routes ou déposés dans les cours d'eau) ; - la contamination des nappes phréatiques par les engrais (nitrates et phosphates) - l'accumulation des déchets issus des eaux de ruissellements lors des orages. 2312 - LA POLLUTION COTIERE Le problème de pollution des côtes est lié à l'impact de l'addition ou la combinaison des forces naturelles et de l'activité humaine sur un écosystème dans lequel les milieux aquatiques et terrestres sont interdépendants et interactifs. Le Cameroun présente une côte de plus de 350 km de long. Les grands cours d'eau chargés de sédiments et des souillures de toutes sortent déchargent leurs contenus dans les océans au point appelé la "Bouche du Cameroun". * Les Sources de la Pollution Côtière L'exploitation et l'exploration du gaz et pétrole dans le Rio Del Rey et à Kribi qui sont de loin les plus importantes activités économiques dans les régions côtières ont eu un impact sérieux dans la faune et la flore de ces zones et ont entraîné des lourdes détériorations du paysage et de la qualité des eaux ; - Le déversement du pétrole dans les eaux entraînerait les dommages énormes à l'agriculture, la qualité des eaux douces (consommées par l'homme), dans la mangrove environnante, et dans la pêche (poissons, crabes, mollusques, oiseaux...) comme tel est le cas de nos jours dans le bassin du Rio Del Rey ; - Les producteurs de pétrole déversent dans les eaux les produits toxiques (boues, fluides, déblais de forage) produits qui stimulent la production du pétrole lors de l'exploitation, les produits chimiques anticorrosifs (telles les peintures et d'autres produits qui jouent un grand rôle dans la séparation de l'eau et du pétrole. Tout ceci a pour conséquence l'augmentation de la pollution côtière. - Le déversement des déchets industriels et

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domestiques directement dans l'océan (Limbé et Kribi) ou bien dans les cours d'eau qui se déversent dans l'océan (le Wouri, le Mungo) est un problème imminent dans la pollution des côtes camerounaises et dont les conséquences se font ressentir par les faibles productions de produits de pêche et l'encombrement des plages par les déchets (Limbé). - L'écoulement des fertilisants et pesticides dans les cours d'eau ; - les détritus tel le plastique en général ne se décompose pas et cause annuellement la mort de milliers des mammifères marins et des oiseaux, par la digestion ou l'étranglement dans les sacs en plastique, dans les canettes de boisson et les filets de pêche. 2313 - LA POLLUTION DE L'AIR La pollution atmosphérique (air spécialement, dans les villes met en jeu la chaleur, la poussière, la fumée etc... un volume excessif de poussière de fumée et du brouillard dans l'atmosphère est capable d'entraîner une baisse d'ensoleillement des villes et d'accroître la température (réchauffement des villes) ; ces particules de poussière et de la journée diminuent la visibilité, augmentent la condensation entraînant pour ce faire un aspect majeur (un ciel couvert ou nuageux) et des pluies. La pollution atmosphérique dans les villes est la plus grande menace parmi les problèmes d'aujourd'hui rencontrés, les maladies cardio-vasculaires,les poumons, l'estomac, la peau. La pollution atmosphérique des villes est causée par les industries, les fumées issues des voitures qui émettent la fumée, les dioxydes de sulfures, les acides sulfuriques, les hydrocarbures benzéniques, les oxydes nitriques, l'ozone etc... les produits partiellement oxydés le monoacide de carbone et le plomb. * Les Effets de la pollution Atmosphérique a°) - Les effets sur l'homme et les animaux - Certains produits polluants de l'air sont irritants et sont à l'origine des toux et autres maladies des voies respiratoires ; - La fumée, ainsi que d'autres produits polluant ou d'autres formes de pollution de l'air durcissent les poils dans les narines et retardent le processus de purification de l'air et laissent passer les bactéries et virus dans les voies respiratoires jusqu'aux bronches. ; - Les tissus des bronches peuvent être durcis lorsque les gaz comme NO2 sont respirés en excès, ceci a pour

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conséquence de réduire l'efficacité ou la résistance des poumons aux efforts ; - La pollution de l'air ou atmosphérique noircit également les tissus pulmonaires exactement comme le fait la fumée chez les fumeurs ou sur tout autre objet ; - Les sables très fins et la poussière affectent ou attaquent les yeux et entraînant la cécité dans certains cas comme à l'Extrême-Nord et Nord du Cameroun. b°) - Les Effets ou Conséquences sur les Plantes - Le dioxyde de soufre et l'acide sulfurique décolorent les feuilles et ralentissent la croissance des plantes ; -L'ozone et d'autres substances entraînent des dégâts sur les fruits et les végétaux. 2314 - LA POLLUTION PAR LE BRUIT Le bruit dans les cités et villes émanent généralement des avions, des industries, des activités de construction, du trafic routier et des activités musicales. Le bruit constitue également un fléau dans les villes en croissance (Douala, Yaoundé, Bafoussam, Bamenda etc...). LES EFFETS DE LA POLLUTION (Pollution nuisante) - Le bruit cause beaucoup de malaise et de gène au sein des populations ; - Les bruissements soudains et retentissants peuvent entraîner des réactions physiques telles des problèmes cardio-vasculaire, respiratoires et ceux touchant parfois le système nerveux ; - Le stress et des maladies mentales surviennent dans un environnement très bruissant ; - Le bruit est également à l'origine des perturbations du sommeil (surtout dans la nuit) ; - Dans les usines, le bruissement est parfois cause des mauvaises performances des ouvriers ; - Un bruissement excessif et permanent peut entraîner la perte ou la détérioration du système auditif ; - Les populations riveraines des aéroports internationaux (Douala, Yaoundé) et Garoua dans une moindre mesure sont exposées aux nuisances excessives qui surviennent dans la plupart des cas lors du décollage ou de l'atterrissage des avions. Le bruit des engins, des véhicules, motocyclettes, des bateaux et de la musique constitue également un fléau grave qui menace les populations des grandes villes.

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232 - LES RUPTURES DE BARRAGES Le long de toute la ligne volcanique du Cameroun, on observe plusieurs lacs de cratères (tableau...). Ces lacs sont entourés de produits pyroclastiques. L'orifice d'émission de certains de ces lacs sont fissurés comme ceux du barrage du lac Nyos (Lockword et al. 1988). Ces barrages retiennent des millions de km3 d'eau et constituent ainsi un risques énorme en cas de rupture. Compte tenu de l'urbanisation croissante (le développement des villes), l'accroissement de la demande en énergie électrique, et le besoin croissant des terres cultivables, le gouvernement a été contraint à construire les barrages suivants : * le barrage de Bamendjin dans la province de l'ouest sur le Noun de capacité 1.800 millions de m3 d'eau sur une surface de 344 km2 ; * le barrage de Mbakaou sur le Djerem, tributaire de la Sanaga de 2.900 millions m3 de capacité ; * le barrage de Song-loulou sur la Sanaga ; * le barrage de Lagdo sur la benoué qui a une capacité de 7.700 millions m3 d'eau et couvre une surface de 700 km2 ; * le barrage de Maga avec une digue de plus de 27 km et recueille l'eau de plusieurs cours d'eau. Ces cinq réservoirs constituent une réserve de 15 milliards de m3 en eau dont la moitié se trouve contenue dans le barrage en cas de rupture constitue un danger très grave pour toute la ville de Garoua, les localités environnantes et même des pays voisins (Nigéria). LES CAUSES DES CHUTES DES BARRAGES DE RETENUE D'EAU - les barrages de retenue d'eau artificiels ou naturels peuvent être détruits à la suite des événements suivants : * les pluies torrentielles suivies de l'accumulation d'énormes quantités d'eau dans les réservoirs ; * l'érosion souterraine du barrage ; * les éruptions volcaniques ; * les tremblements de terre. LES EFFETS DE LA CHUTE DES BARRAGES DE RETENUE D'EAU Depuis les temps immémoriaux les plaines inondées ont toujours constituée des zones d'attraction pour les hommes non seulement pour leur qualité agricole, mais aussi pour les facilités d'installation (habitat), d'industrialisation et commerciales. Ceci a été exacerbé par le fait que les barrages contribuent au contrôle des inondations de l'eau pour l'irrigation et à la production d'électricité ; par exemple on

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peut citer les barrages de Lagdo, de Bamendjin etc... La rupture des barrages pourrait causer des inondations sur les larges étendues à l'aval. Les villes de Maga et de Pouss dans la province de l'extrême-nord et celle de Garoua au nord sont exposées à des gros dangers d'inondation si les eaux de Maza et Lagdo venaient à détruire leur barrage ; Cette chute détruirait complètement le barrage hydroélectrique de Lagdo qui est juste située en dessous et entraînerait les coupures en énergie électrique dans les trois provinces 'Adamaoua, Nord, Extrême-nord). La rupture du barrage de Bamendjin causera des inondations en aval de la vallée de la Sanaga et par conséquent la destruction du barrage hydroélectrique d'Edéa; ceci entraînera un "black-out" général dans toute la partie sud du pays et l'arrêt de pratiquement toutes les unités industrielles. Dans le cas de la rupture du barrage du lac Nyos 121,5 millions m3 d'eau libérée par le lac vont entraîner d'énormes dégâts sur leur passage au Cameroun et même au Nigéria. Le Lagdo en cas de rupture de son barrage libérera 70 milliards m3 d'eau qui détruiront toutes les exploitations agricoles, les terres cultivables et toutes les constructions humaines. Les villes de Garoua et de Pitoa seront complètement détruites. - La rupture des barrages pourrait causer : * les coulées boueuses ; * la destruction de l'habitat et les réseaux de communication ; * les épidémies (choléra, typhoïde) ; * la perte en vie humaine et la disparition du bétail.

III - DIAGNOSTIC DE LA SITUATION DE LA PREVENTION ET DE LA GESTION DES CATASTROPHES AU CAMEROUN

3-1 INVENTAIRE DES CATASTROPHES SURVENUES AU CAMEROUN

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311 - INTRODUCTION Les catastrophes ne sont pas un fait nouveau au Cameroun. En effet, l'histoire nous renseigne que le Mont Cameroun a craché du feu respectivement en 1815,1835,1838,1845,1852,1866,1902,1922,1925,1954,1959. La dernière éruption en date monte à 1982. Mais il faut dire que depuis le début des années 80, les catastrophes sont non seulement de plus en plus fréquentes mais encore de plus en plus diversifiées. Ainsi pour les seules années 1983 et 1984 le Cameroun a dû subir successivement une grande sécheresse sans précédente dans sa partie septentrionale, un conflit armé (coup d'état manqué du 06 avril) à Yaoundé, un accident d'avion à Douala, une explosion de gaz volcanique au lac Mounoun de Foumbot. Et pendant que le pays essayait de s'en remettre l'émanation de gaz toxique survenue en août 1986 au Lac Nyos est venue replonger le Cameroun dans la torpeur et la désolation totale eu égard aux conséquences climatiques et ce, sur tous les plans, causées par cette calamité : - 1746 personnes tuées ; - plus de 874 personnes blessées ; - 3 villages entiers affectés provoquant le déplacement de plus de 5000 personnes (Nyos, Subum, Cha) - Un important Cheptel décimé ; - On se souvient encore du récent crash du Boeing 737 de la Compagnie Cameroon Airlines intervenu le 03 décembre 1995 à l'aéroport international de Douala, crash qui a fait plus de 70 victimes sans oublier l'avion complètement calciné ; - Plusieurs autres dégâts causés depuis les catastrophes ne font que se multiplier et se diversifier. Mais faute de statistiques disponibles, toutes les catastrophes n'étant pas systématiquement déclarées ou enregistrées. Seules déclarées et enregistrées entre 1970 et 1996 au Ministère de l'Administration Territoriale (Direction de la Protection Civile, Service de la Coordination Décembre 1996) seront présentées dans les pages qui suivent. Ces catastrophes ont pour origine : les éruptions de gaz, les tornades, les orages et la foudre, les inondations, les glissements de terrain, les incendies, le vandalisme et les conflits armés. Cet échantillon sera complété par les statistiques provenant des accidents de la route. Une grande majorité de sinistres tels que les feux de brousse, les glissements de terrain et les inondations surtout en milieu rural n'a donc pas été pris en compte, pour des raisons de non déclaration et de non enregistrement évoqués plus haut, même

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s'il est vrai que depuis 1986 (catastrophe du Lac Nyos), on note une nette amélioration dans ces déclarations et enregistrements. 312 - ETAT DES CATASTROPHES INTERVENUES ENTRE 1992 ET 1996 3121 - EMANATIONS DE GAZ TOXIQUES

PROVINCES LOCALITE DATE DOMMAGES CAUSES

ESTIMATION DES DEGATS EN FCFA

OUEST Lac Mounoun par Foumbot

Août 1984 37 personnes tuées

NORD-OUEST Lac Nyos par WUM

Août 1986 174 personnes tuées 03 villages affectés (Nyos Subum, Cha) plus de 874 personnes blessées important cheptel decimé

CENTRE Yaoundé NSIMALEN Yaoundé émanation d'un peu de gaz asphyxiant au site de l'aéroport

1974 1984

1 personne tuée de suite de l'information émanant d'un puits

3122 - Tornades, Orages et Foudres

PROVINCES LOCALITE DATE DOMMAGES ESTIMATION

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TOUCHEE CAUSES DES DEGATS (FCFA)

CENTRE

Ydé:Obobogo Yaoundé MvogBeti DEUK Mfou-Mefou Lobo et Nkolngal (Lékié)

1993 1/04/94 6et7/11/95 4/3/95 et 20/3/95 fév/avril/mai 1996

100 familles sans abri non précise maisons abimées 31 maisons et toitures endommages 27 habitations détruites + école + lycée + hôpital

41.900.000 2.000.000 4.400.000 206.940.000

EST

Abong Mbang Nguelemendouka

12/04/ 1994

maisons détruites 275 maisons et bâtiments détruits 185 familles sans abri

812.540 74.272.777

ADAMAOUA Tignère 21/6/95 27 boeufs foudroyés

2.920.000

NORD-OUEST

Benakouma NWa Boyo (Kom)

27/2/93 01/2/92 27/5/95

un enfant tué, plusieurs maisons, cultures et marché détruits biens et marchandises détruits Maisons détruites

930.000

30.430.000

SUD

Kribi Ambam

27/2/95 19/12/95

28 familles sans abri, cultures dévastées, 1 véhicule endommagé une famille entière sinistrée

16.994.400 37.085.268

SUD-OUEST Toute la Province

Août 1993

maisons et cultures détruites

84.041.600

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OUEST

Bandjoun Bamedjing

17/4/1994 o5/1993

toitures de 5 salles de classe enlevées 14 boeufs et 4 veaux tués

1.230.000

NORD Garoua 22/4/94 1638 personnes sinistrées

222.947.300

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3123 - Les Inondations

PROVINCES LOCALITES DATE DOMMAGES CAUSES

ESTIMATION DES DEGATS (FCFA)

CENTRE

Yaoundé

juin 93 30/05/96

villa et biens endommages

24.887.000 7.000.000

SUD-OUEST

Metoko

mai-sept 1994

cultures détruites 108 Agriculteurs sinistrés

104.000000

ADAMAOUA

Tignère

28/09/93 et 06/10/93

80 cases et clôtures endommagées, animaux et cultures détruits

12.000.000

NORD

Pitoa 1994 Plantations dévastées

300.000

ANCIEN NORD

Garoua-Kousséri

1988 10 morts champs et habitations détruites

EXTREME-NORD

Mouvoudaï par Garoua suite rupture barrage SEMRY

octobre 88

15 maisons détruites 112 ha de cultures inondées 100 personnes sans abri

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3124 - Les Glissements de terrain et séismes

PROVINCES LOCALITES DATE DOMMAGES CAUSES

ESTIMATION DES DEGATS (FCFA)

SUD-OUEST Bafaka- Balue (glissements) Bamendankue (glissements)

05/9/95 sept 94

57 personnes sinistrées, 50 plantations de cacao détruites plusieurs cases et plantations détruites

100.000.000 16.000.000

EST (SEISME)

Garoua Boulah Garoua Boulah

1978 1986

nom déterminé non déterminé

non déterminé non déterminé

SUD (SEISME)

Kribi (séisme intensité 4)

1987

non déterminé

non déterminé

CENTRE

Mont Mbankolo et Akok Bikamba (éboulement) Awae

20 déc. 1986 juin 1988

non déterminé 1 personne tuée plusieurs plantations détruites

non déterminé

LITTORAL

Manjo (coulées boueuses suites pluies diluviennes)

3 personnes tuées plusieurs plantations détruites

OUEST

Dschang (coulées boueuses à des pluies diluvienne

6 personnes tuées plusieurs plantation

52

s s détruites

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3125 - Les Incendies

PROVINCES LOCALITES DATE DOMMAGES CAUSES

ESTIMATION DEGATS (FCFA)

CENTRE

Akono Minta Mfou Yaoundé Yaoundé (mvog-Ada) Ayos Elig Efomo

09/1993 7/01/92 01/03/94 26/01/95 1994 31/12/95 17 et 18/07/ 1994 12/01/96

incendie boutique maisons et biens consumés case détruite 22 boutiques consumées au marché incendie domicile maison consumée marché et boutiques brûlés maison et effets brûlés

12.600.500 15.000.000 200.000 23.233.750 25.000.000 13.100.000 8.474.000 500.000

EXTREME NORD

Cholobo Kaélé Maroua

25/02/93 22/02/94 09/03/95

52 familles sinistrées60 cases consumées 50 chèvres périe plusieurs réserves d'aliments détruits biens consumés maisons et biens détruits

140.000.000 1.337.800 non évalué

EST

Mbotoro (Batouri) Doumé

18/02/95 09/02/95

Résidence consumée 03 boutiques dont 1 magasin brûlé

4.095.000 7.823.000

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LITTORAL

Manjo Douala Edéa

2/2/94 oct/92 16/02/94

incendie biens Maison et tous les biens détruits Une famille de chefferie traditionnelle sinistrée

14.000.000 5.746.300 1.000.000

SUD-OUEST

Bebekette Mbar- sehndu (feux de brousse)

05/02/95 janv/fév/1996

22 maisons détruites + réserves alimentaires brûlées 02 champs de guatemala dévastés

10.000.000 9.767.550

SUD

Sangmé lima

03/06/95 débit de boisson+5 ateliers+5 boutiques consumés

13.994.400

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3126 - Les Vandalismes et les Conflits Armés

PROVINCES LOCALITE DATE DOMMAGES CAUSES

ESTIMATION DES DEGATS (FCFA)

CENTRE

Yaoundé Briquet terie (Vanda lisme) Andjagara (conflit)

23-30/ 11/94 09/6/93

Concessions et biens détruits 16 personnes tuées, 9 cases incendiées

12.973.950 non évalué

SUD

Ebolowa (vanda lisme)

19/6/94 cultures dévastées, véhicule endommagé

1.937.634

EST

Batouri (conflits)

28/04/92

familles sinistrées, maisons brûlées

9.755.000

NORD-OUEST Boyo (conflits)

08/2/96 2 morts, 200 sans abris, 250 maisons incendiées troupeaux de boeufs vaches et chèvres décimés

non évalué

Extrême- nord (entre Kotoko et Arabes Choas)

Amadjagara 9/5/1993

16 personnes tuées, 2 douaniers blessés, 9 cases et 3 camionnettes incendiées

non évalué

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3127 - Les Epidémies

PROVINCES LOCALITE DATE DOMMAGES CAUSES

ESTIMATIONS DES DEGATS (FCFA)

EXTREME-NORD

Maroua (choléra) Maroua (méningite) Kolofata Mora (choléra)

1993 et 1995 1993 et 1995 09/03/95

648 décès sur 6020 cas 1 décès sur 167 523 décès 38 décès 441 cas 57 décès, taux de létalité 12,92 %

11.025.000 (25.000/cas)

EST

Lom et Djerem (mé ningite)

Avril 95

39 personnes décédées

120.000.000

SUD

Vallée du Ntem DJGUM (diarrhée)

94 - 96

2096 cas, 126 décès, taux de létalité 6,01 %

52.400.000 (25.000/cas)

NORD

Bibémi, Pitoa Garoua

mai-juin 1996

939 cas, 36 décès taux de létalité 3,83 %

23.475.000 (25.000/cas)

TOTAL 206.900.000 S'agissant de ces épidémies et d'après les statistiques recueillies au Ministère de la Santé, Direction de la Médecine Communautaire, Service d'Epidémiologie et d'Endémoépidémiologie, la situation dans l'ensemble du pays, se présente comme suit : a) - Choléra De 1970 au 03/07/1997, il a été enregistré 24.078 cas pour 1985 décès soit un taux de létalité pour toute la période d'environ 8,24 %. En dehors des provinces de l'Est et du Nord-Ouest où des cas de choléra n'ont pas encore été déclarés toutes les provinces sont concernées par l'épidémie, l'Extrême-Nord et le Nord les connaissant tous les ans, en début de saisons des

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pluies. A Douala, le choléra sévit presque de façon endémique, le Nfoundi connaît lui aussi des cas de choléra, c'est ainsi depuis mars 1997 et ce jour jusqu'en juin 1997, des cas sont signalés (4 cas en mars 1997 dont un décès). b) - La Méningite Les épidémies de méningite cérébro-spinale envahissant le Nord et l'Extrême-Nord pratiquement tous les ans, en début de saison sèche. Pour les années 92,93,94,96 et 97 (jusqu'au 03 juillet) on en a démontré 9359 cas dont 983 décès soit un taux de létalité d'environ 10,50 %. c) - Diarrhée (Dysenterie Bacillaire) Elle s'est déclarée dans le Sud Cameroun, dans la Vallée du Ntem et à Djoum en 1994,95 et 96 surtout au mois de novembre 4.236 cas au total ont été recensés pour 326 décès soit un taux de létalité d'environ 7,70 %. d) - Rougeole De 1991 à 1994 on a relevé 53.511 cas dont 878 décès soit un taux de létalité d'environ 1,64 %. En 1996, des épidémies de cette maladie se sont signalées particulièrement dans l'Extrême-Nord (1583) dans le Nord (160) et dans l'Adamaoua (62 cas) soit au total 1805 cas. On a enregistré au total 26 décès soit un taux de létalité de 1,4 %. En plus de ces épidémies, le Cameroun connaît de nombreuses endémies qui constituent de véritables catastrophes nationales eu égard aux grands problèmes de santé qu'elles constituent. Il y a lieu de citer : * du paludisme ; * du sida (8932 cas identifiés de 1985 à 1996 ; * de la tuberculose dont on atteint en moyenne 20.000 nouveaux cas par an avec 9,3 % d'origine pulmonaires et 3,7 % de forme extra- pulmonaire (nouveaux cas détectés en 1987 : 3878, en 1989 : 5521, en 1993 : 8575) ; * la maladie du sommeil : 363 cas dépistés de 1988 à 1996 ; * l'onchocercose ; * la lèpre : prévalence en 1996 1808 malades ;

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* le ver de guinée : - 30 cas dans 18 villages infectés en 1994 - 15 cas dont 7 importés du Nigéria en 1995 dans 8 villages infectés - 13 cas importés du Nigéria (Borno Stata) dans 2 villages infectés. 3128 - L'INSECURITE ROUTIERE La mise en service de nouveaux axes routiers dans les années 80 et le boom que connaît le parc automobile probablement dû à l'importation des véhicules de deuxième, main ont eu pour conséquence un accroissement de l'insécurité routière. En effet, depuis ce temps là, les accidents sont devenus de plus en plus préoccupants aussi bien en nombre qu'en gravité. Le tableau ci-après présente l'évolution du phénomène en rase campagne de 1976 à 1992.

SITUATION DES ACCIDENTS DE LA ROUTE 1976-1992

ANNEE MORTELS CORPORELS

MATERIELS

TOTAL TUES BLESSES

1976 317 1650 729 2696 406 3737

1980 496 1879 780 3155 451 2245

1987 816 3258 1402 5476 1034 8347

1988 665 2788 1265 4718 779 6860

1989 661 2539 1202 4402 813 6076

1990 629 2414 1122 4165 804 6067

1991 707 2476 1055 4238 910 6277

1992 677 2367 1140 4184 854 854

TOTAL 4.968 19.371 8.695 33.034 6.051 40.463 Source : Ministère des Transports D'après la même source ces divers accidents ont pour origine : * usager de la route 85 % (notamment les conducteurs) * état du véhicule 10 % (vétusté) ; * état de la route 5 % (dégradation de la chaussée, défaut ou mauvais état des équipements de sécurité : signalisation, glissières...). Enfin s'agissant toujours des catastrophes, il faut dire que la sécheresse et la famine qui sévissent dans certains

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régions du pays notamment au Nord et à l'Extrême-Nord, restent toujours vivaces, elles qui en 1994 ont sinistrés toute la Province de l'Extrême-Nord et ont nécessité l'aide tant nationale (5000.000.000FCFA dont le déblocage a été décidé par le Chef d'Etat lui-même) qu'internationale. Dans le même ordre d'idée, il faut relever les dégâts souvent causés par le mouvement d'éléphants toujours dans l'Extrême-Nord. Ainsi en 1992/1993, ce mouvement d'éléphants (320 têtes au total a causé la destruction des cultures sur une superficie totale de 5093,336ha détruisant de ce fait 3.066 ménages soit une population de 185.413 personnes sur un total de 266.240 que compte la zone sinistrée. Les oiseaux granivores eux aussi causent des dégâts estimés à environ 20 % de toute la production céréalière des provinces de l'Extrême-Nord. D'une manière générale, on peut dire, après cet aperçu général, que le Cameroun connaît des catastrophes de tout ordre mais leur appréhension à leur juste valeur reste somme toute difficile d'une part parcequ'elles ne sont pas toutes déclarées et enregistrées et d'autre part parce que leur évaluation en terme de divers dégâts causés, en terme d'évaluation monétaire reste toujours approximative ; aucune province n'est épargnée. 3.2 POLITIQUES, STRUCTURES ET ACTIONS DE PREVENTION ET DE GESTION DES CATASTROPHES EXISTANTE 321 - HISTORIQUE A son accession à l'indépendance en 1960, le Cameroun hérite l'administration coloniale d'un réseau embryonnaire de protection civile constitué par trois casernes de Sapeurs Pompiers basées respectivement à : - Yaoundé pour la région Centre, Sud et Est ; - Douala et Nkongsamba pour le Littoral, l'Ouest et le Nord. Conscient de ce que le réseau est loin de faire face à toutes les sollicitations en matière de protection civile, les pouvoirs publics entreprennent certaines mesures tendant à donner une structuration adéquate à cette activité. C'est ainsi que : 1°) Par loi n°67/LF-9 du 12 juin 1967 portant organisation générale de défense passive, la préparation, la

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mise en oeuvre et la coordination des mesures de protection sont désormais confiées au Ministère Chargée de l'Administration Territoriale Fédérale. 2°) Par une autre loi, celle n°73/12 du 7 décembre 1973 portant organisation générale de la protection civile, des structures nationales et régionales s'occupant de la protection civile, sont instituées (Conseil National de Protection Civile, Etats-Majors de Protection Civile au niveau de la Province, du Département, de l'Arrondissement et de toute localité dont la population dépasse 5000 habitants). Mais toutes ces structures sont restées inopérantes par manque à la fois de textes d'application et de moyens matériels permettant leur fonctionnement. De plus la loi de 1973 comporte un certain nombre de lacunes dont les plus saillantes sont : - la définition incomplète de la Protection Civile et de, ses missions ; - l'absence d'indications sur son champ d'application, son caractère obligatoire et général ; - l'imprécision dans la définition de ses moyens d'action ; - l'imprécision sur la prise en charge des coûts de fonctionnement, de ses équipements. L'avènement d'événements calamiteux (accident d'avion à l'aéroport International de Douala dans la Province du Littoral, explosion de gaz volcanique au Lac Mounoun, dans la Province de l'Ouest, le conflit armé de Yaoundé, grande sécheresse à la Province de l'Extrême-Nord et surtout l'éruption de gaz toxique du Lac Nyos dans la Province du Nord-Ouest) a mis en évidence l'inefficacité de ces divers structures d'intervention en cas d'urgence ou de catastrophe de quelque nature qu'elles soient. Des études et des réflexions sont alors menées sous la houlette des pouvoirs publics qui ont établi que la gestion des situations d'urgence sont d'un intérêt capital pour le Cameroun qui présente plusieurs zones à risques en matière de catastrophes de toutes sortes, eu égard a ses spécificités : - Importantes zones de savanes où les feux de brousse ravagent chaque année une bonne partie de patrimoine national et créent des conditions favorables à la poussée du désert dans l'extrême-Nord ; - Habitat rural très souvent réalisé en matériaux provisoires particulièrement inflammables ou pas résistant en cas d'inondations ; - Assez forte concentration des populations dans

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certains centres urbains, qui favorise le développement de taudis et accentue les risques d'incendie ;(1) - Grande dispersion des populations sur le territoire national surtout en zone forestière où les densités sont souvent inférieures mise en oeuvre des secours traditionnels en cas de catastrophe ; - Nombreuses zones touristiques sans système de sécurité vraiment efficace ; - Secteur Industriel et Agro-industriel en plein essor - Des Ports et Aéroports en expansion ; - Compagnies de navigation aérienne et maritime fort dynamiques ; - Zones volcaniques qui de temps en temps signalent leur triste existence. Ces études ont alors abouti à la conclusion que le problème de la gestion des situations d'urgence se ramène à celui de l'organisation de la Protection Civile dans sa globalité et que sa planification devrait faire appel à la participation active de nombreux départements ministériels. C'est ainsi qu'une grande réflexion sur la Protection Civile est entreprise avec la participation des départements ministériels ci-après : - L'Administration Territoriale ; - l'Agriculture ; - Les Mines et l'Energie ; - La Défense Nationale ; - La Sécurité Intérieure ; - l'Information et la Culture ; - Les Finances ; - Les Postes et Télécommunications ; - Les Transports ; - L'Industrie ; - La Santé Publique ; Parallèlement à cette réflexion, de nombreuses missions d'experts camerounais sont envoyées à l'étranger pour puiser dans l'expérience d'autres pays : * une mission de prospection s'est donc rendue auprès de certains pays amis : Algérie, France, Suède, Suisse ; * une délégation d'experts camerounais a participé aux travaux de la 8ème Conférence Mondiale de la Protection Civile à Tunis du 18 au 23 mai 1978 ; * deux médecins camerounais ont pris part à la 4èmè Conférence Internationale de Médecine de Catastrophe à Grenoble en France tenue du 27 au 30 novembre 1985 ; * le Sous-Directeur de la Médecine Hospitalière et Rurale a représenté le Cameroun à l'Atelier Régional de l'OMS sur la gestion des situations d'urgences et la planification préalable tenu du 17 au 21 mars 1986 ;

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La somme de toutes ces investigations et expériences a permis de jeter les bases d'une politique nationale de protection civile. 322 - POLITIQUE ET STRUCTURES NATIONALES La politique nationale en matière de Protection Civile telle que ressortie dans la loi n°86/016 du 06 décembre 1986 portant organisation générale de la Protection Civile et son Décret d'Application n°96/054 du 12 mars 1996, est développée selon trois grands axes : 1°- L'Organisation générale ; 2°- L'Organisation interne ; 3°- Les Activités. 3221 - L'ORGANISATION GENERALE L'organisation générale de la Protection Civile englobe ses missions, ses champs d'application et ses moyens d'intervention. a)- Les Missions et le champ d'action (Art1 de la loi) La Protection civile a pour mission d'assurer en permanence la protection des personnes, des biens et de l'environnement contre les risques d'accidents graves, des calamités ou de catastrophes, ainsi que contre les effets de ces sinistres. La Protection Civile comporte des mesures de prévention, de protection et d'organisation de secours. b)- Les Moyens d'Intervention Les moyens de la Protection Civile comprennent : (Art 5 de la loi) - les moyens en personnels ; - les moyens en matériels ; - les constructions et les installations diverses réservées aux organismes publics, para-publics ou privés de Protection Civile. La Protection Civile utilise les personnels des services publics chargés de la conduite des activités de protection civile, les personnes requises, les recrues du contingent et les volontaires (Art 6 de la loi). L'Organisation générale établit le caractère obligatoire et général de l'institution. En effet : (Art7 de la

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loi) - Toute mobilisation générale vaut ordre de mobilisation des organismes de Protection Générale ; - La mobilisation des Organismes de Protection Civile peut être décrétée en outre en cas de mise en garde, de mobilisation partielle, d'état d'exception. 3222 - L'ORGANISATION INTERNE Elle décrit les structures centrales et extérieures de l'institution et en fixe les compétences et les responsabilités. A) Les Structures Centrales Les structures centrales sont au nombre de trois (3) à savoir : le Conseil National de Protection Civile, le Comité Technique Permanent et le Secrétariat du Comité Technique Permanent (cf. Décret n°96/054 du 12 mars 1996 fixant la composition et les attributions du Conseil National de la Protection Civile). a) - le Conseil National de la Protection Civile Organe consultatif placé sous l'autorité du Secrétaire Général de la Présidence de la République, le Conseil National de Protection Civile assiste le Président de la République dans ses prérogatives en matière de protection civile (le Président de la République définit la politique générale de la Protection Civile). Présidé par le Secrétaire Général de la Présidence de la République, il comprend les chefs ou leurs représentants des départements ministériels ou des Organismes suivants : - Secrétariat Général des Services du Premier Ministre - Administration Territoriale; - Défense ; - Santé Publique ; - Relations Extérieures ; - Finances ; - Justice ; - Communication ; - Transports ; - Affaires Sociales ; - Environnement ; - Sécurité Intérieure ; - Recherche Extérieure ; - Croix Rouge Camerounaise. Il est chargé de la mise en oeuvre, en temps normal comme en période de crise, de la mise en oeuvre de la politique

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générale de Protection Civile telle que définie par le Président de la République, et peut faire toute suggestion utile en la matière. b) - Le Comité Technique Permanent et son Secrétariat 1° Présidé par un responsable nommé par décret du Président de la République, le Comité Technique Permanent est l'organe exécutif du Conseil National de la Protection Civile. Il comprend les représentants de toutes les administrations qui siègent au sein du Conseil à condition qu'ils soient notamment chargés de la gestion relative à la protection civile dans ces administratives respectives. Il se réunit en tant que besoin et, dans tous les cas, au moins une fois par trimestre ; 2° Le Secrétariat du Comité Technique Permanent du Conseil National de la Protection Civile est assumé par l'administration en charge de la Protection Civile au Ministère de l'Administration Territoriale. Cette administration qui au départ était le Service de la Protection Civile a été successivement érigée en Cellule (1994) et récemment (1996) en Direction de la Protection Civile. c) - Les Structures Extérieures Les structures extérieures du Conseil National de la Protection Civile comprennent les Comités Techniques Provinciaux et les Comités Techniques Départementaux. La composition et les attributions des Comités Techniques Provinciaux et Départementaux sont fixés par des textes particuliers qui, à ce jour, ne sont pas encore sortis. 3223 - LES ACTIVITES Les activités de la Protection Civile vont de la planification opérationnelle de cette dernière aux relations de l'institution avec les administrations, les tiers et les organismes nationaux, régionaux et internationaux partenaires (ONG, OMS, Croix Rouge, UNICEf, FAO, PAM...) sans oublier la prise en charge de coûts de son fonctionnement. C'est dans cette perspective que le décret d'application n°96/054 du 12 mars 1996 suscité prévoit les activités devant être réalisées dans le cadre de la mission du Conseil National de la Protection Civile à savoir : 1°- Procéder : * à une évaluation nationale détaillée des risques de catastrophes naturelles et technologiques, d'accidents graves et de calamité ; * à la mise à jour permanente d'un inventaire de fourniture de matériels, de moyens et de personnels pouvant être

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mobilisés en cas de situation d'urgence ; * aux études générales sur les mesures de Protection Civile en temps de paix comme en temps de guerre ; 2°- Proposer au Président de la République les mesures de prévention appropriées ; 3°- Coordonner les moyens mis en oeuvre pour la Protection Civile, notamment les secours, le sauvetage, la logistique et l'utilisation des forces supplétives et des corps auxiliaires ; 4°- Arrêter après approbation du Président de la République, un plan national d'intervention et d'organisation des secours ; 5°- Siéger au moins une fois l'an sur convocation de son Président. Toutefois en cas de calamité ou de catastrophe déclarée, il se réunit de plein droit en cellule de crise en vue de la coordination au niveau national, des activités des organismes de Protection Civile. S'agissant de la prise en charge des coûts de son fonctionnement, le décret d'application prévoit deux catégories de ressources : - Les ressources provenant du budget de l'Etat, des interventions ponctuelles de l'Etat, des dons et legs ; - Les ressources provenant des appels à la générosité publique auxquels le Conseil peut recourir dans les conditions fixées par les lois et règlements en vigueur. Le Président du Conseil assure la gestion des ressources financières et des matériels mis à sa disposition dans les conditions fixées par la réglementation en vigueur. Il a habilité à ouvrir au nom du Conseil des comptes auprès de toute institution bancaire agréée, après avis ce dernier ; enfin il (le président) dispose également d'une caisse d'avance spéciale dont les règles de gestion et de fonctionnement sont celles de droit commun. Bien que le décret d'application n'ait pas cru devoir prévoir de façon spécifique les activités à réaliser dans le cadre de leur mission par les Comités Technique Permanent, les Comités Techniques et Départements, on peut tout de même penser que celles-ci sont pratiquement les mêmes que celles du Conseil mais ramenées au niveau du ressort territorial concerné. Bien que suffisamment bien décrite par la loi n°86/016 du 6 décembre 1986 et son décret d'application suscités, on peut dire que la politique nationale en matière de Protection Civile reste encore à sa phase d'organisation, ce qui ne lui permet par d'être déjà efficacement opérationnelle. La raison fondamentale de cette inopérationalité vient

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de ce que le décret d'application de la loi 1986 est sorti pratiquement dix ans plus tard (12 mars 1986) et qu'à l'heure actuelle aucune structure prévue dans ces deux textes n'a encore été mise en place. Certes, le service de Protection Civile créé au MINAT au sein de la Direction des Affaires Politiques après la sortie de la loi de 1973 suscitée, et qui était au départ appelé à assurer seulement le Secrétariat du Comité Technique Permanent à l'intérieur du Conseil National de la Protection Civile, est aujourd'hui érigée en Direction de Protection Civile. Cette nouvelle Direction, d'après le décret n°95/232 du 06 novembre 1995 portant organisation du Ministère de l'Administration Territoriale, a repris presque toutes les attributions naguère révolues au Conseil National de la Protection Civile (sauf celles ayant trait aux possibilités de proposer au Président de la République des mesures de prévention appropriées ou toute suggestion utile en matière de politique civile). D'autres attributions sont venues en plus s'ajouter, notamment celles ayant trait aux relations avec les autres organismes de Protection Civile et à certains aspects des après catastrophes (examen des requêtes en indemnisations et aides financières, contrôle de l'utilisation des aides, suivi de la gestion des aides, transfert des corps...), qui n'étaient pas explicitement ressorties dans le décret de 1996). Mais la jeunesse de cette structure (la Direction de la Protection Civile en tant que Direction ne date que de 1996) double d'un manque des ressources tant humaines, matérielles et logistiques adéquates, ne lui permettent pas encore de jouer pleinement son rôle. 3234 - LES ACTIONS MENEES Pour permettre à la Protection Civile de jouer pleinement son rôle avec cohérence et efficacité, la jeune Direction de la Protection Civile a prioritairement axée son action sur l'élaboration d'un cadre législatif devant appuyer cette action. C'est ainsi qu'en dehors des textes déjà existants plusieurs autres projets de textes ont déjà été élaborés. Il s'agit de : - Un projet de loi portant organisation de la Protection Civile ; - Un projet de décret portant création de délégations provinciales, départementales, et au niveau des arrondissements et districts ; - Un projet de décret portant création d'une

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commission nationale de secourisme ; - Un projet de décret relatif à l'enseignement et à la pratique du secourisme ; _ Un projet de décret portant organisation des secours en cas de catastrophe (ORSEC) ; - Un projet de décret relatif à la protection contre les risques d'incendie et de panique dans les établissements recevant du public ; - Un projet de décret portant organisation administrative sur l'ensemble du territoire national des structures de protection civile ; - Un projet d'arrêté fixant la composition et les attributions des comités techniques provinciaux et départementaux - Un projet de décret fixant les règles générales applicables en matière d'hygiène et de salubrité publique, d'assainissement et de protection civile sur l'ensemble du territoire national ; - Un projet d'arrêté portant création d'un comité technique chargé de l'élaboration d'une cartographie nationale des zones à risques ; - Un avant projet de statut des corps des volontaires de la Protection Civile. En plus de cette action prioritaire la Direction de la Protection Civile a étudié plusieurs requêtes en indemnisations et aides financières en faveur des personnes des calamités de toutes sortes. C'est ainsi que pour l'exercice 1994/1995, un montant d'environ 30 millions a été débloqué pour apporter des aides aux sinistrés de huit provinces (Centre, Sud, Littoral, Ouest, Extrême-Nord, Adamaoua et Sud-Ouest). 323 - POLITIQUES ET STRUCTURES SECTORIELLES Comme au niveau national et global, la protection civile au niveau sectoriel est développée selon les mêmes axes (organisation générale, organisation interne et activités) et est confrontée aux mêmes types de problèmes (déficience en ressources humaines, matérielles et logistiques, manque de coordination des actions des structures concernées). Pour illustrer ces propos trois cas vont être sommairement examinés dont l'un a caractère transversal (les transports) et les deux autres, un caractère spécifiques (l'Agriculture et la Santé). 3231 - LE SECTEUR DES TRANSPORTS A) Organisation générale Le secteur des transports est très vaste au Cameroun,

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il couvre l'aérien, le terrestre et le fluvial. La définition de la politique de tous ces divers modes de transport est confiée au Ministère des transports qui en assure aussi la gestion. Pris dans son aspect de mouvement des personnes et des biens, le transport est une activité qui est, par essence, soumise aux dangers divers : catastrophes de la navigation aérienne et maritime, hécatombes routiers et ferroviaires. Ces divers accidents méritent donc qu'un certain nombre de mesures de prévention et de gestion soient prises qu'elles soient organisationnelles ou réglementaires. Les mesures organisationnelles sont du domaine de chaque mode de transport qui se dote de structures chargées de la prévention et de la gestion des accidents. Ainsi : - Pour ce qui est du transport aérien, la société des Aéroports du Cameroun (ADC) s'occupe de la sécurité de la navigation aérienne (la gestion commerciale de la flotte nationale relevant de la Cameroon Airlines) ; - la navigation maritime et fluviale est coordonnée par une direction centrale dotée de structures chargées de prévenir et de scruter l'environnement. Autour de cette administration centrale gravite un important nombre de sociétés publiques, parapubliques et privées dont les actions sont dirigées vers une plus grande sécurité dans la navigation ; - le transport terrestre est divisé en deux sous modes (ferroviaire et routier) dont le premier est confié à la Régie Nationale des Chemins de Fer du Cameroun (RNFC). Par contre le sous mode routier est confié dans son aspect exploitation à l'Administration des Transports qui en son sein s'est doté d'une sous-direction chargée de la prévention des accidents. S'agissant des mesures réglementaires, il faut dire que les transports maritime et fluvial et aérien sont soumis à des conventions internationales où un accent particulier est mis sur la prévention et la gestion des catastrophes. Ces conventions sont complétées pour ce qui est du transport maritime et fluvial par l'ordonnance 62/OF/30 du 31 mars 1962 portant code de la marine marchande camerounaise et le code de la marine marchande de l'UDEAC qui en sont les deux textes de base en matière de prévention des accidents (conditions d'identification d'acquisition des navires, institution des visites de contrôle, définition des sanctions, condition d'accès à la profession de marin). Seule le mode terrestre et particulièrement le sous mode terrestre routier qui est particulièrement analysé ici, est soumis à une réglementation nationale. B) - Le Sous secteur routier L'ampleur des accidents causés par le sous secteur routier tels que présentés plus haut fait qu'il s'est avéré nécessaire de prendre des mesures qui sont actuellement prises pour prévenir de tels fléaux.

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a°- Les mesures réglementaires Ces mesures ont un double but, prévenir et punir sévèrement les fautes des hommes susceptibles de porter atteinte à la sécurité routière, vu que, d'après les statistiques disponibles, 85 % des accidents routiers sont imputables à l'usager de la route. Plusieurs textes sont élaborés dans ce sens : - le décret n° 79/241 du 03/09/79 portant code de la route ; - un texte visant la protection du patrimoine routier face à l'exploitation abusive du réseau routier par les véhicules de grand gabarit (loi n°96/67 du 8 avril 1996 portant protection du patrimoine routier national) ; - un texte portant conditions d'accès à la profession de transporteur routier (loi n°90/030/ du 10 août 1990) ; - un texte portant sur les assurances automobiles (loi n° 65/LF/9 du 22 mai 1965 portant assurance automobile obligatoire) ; - décret n° 65/DF/565 du 29 décembre 1965 portant application de la loi n° 65/LF/9 du 22 mai 1965 relative à l'assurance automobile ; - à côté de ces mesures préventives il y a certains articles spécifiques dans les codes pénal et civil. b°- Les structures et les activités Plusieurs structures sont chargées d'assurer la sécurité routière : - le Ministère des Transports qui est particulièrement chargé de la mise en oeuvre en matière de la sécurité routière et de la coordination des actions y afférentes ainsi que la réglementation en la matière à ce titre : * il organise la profession du transporteur ; * il met en circulation des véhicules automobiles ; * il élabore des programmes de sécurité de prévention routières ; * il gère les équipements de sécurité ; * il coordonne les actions de sécurité routière ; * il évalue par l'analyse des statistiques des accidents et des infractions. Pour mener à bien cette mission de sécurité routière le Ministère des Transports est doté d'une sous direction disposant d'un personnel qualifié et d'une ligne budgétaire de l'ordre de 100 millions par exercice ; - le Secrétariat d'Etat à la Défense (SED) et la direction générale de la Sûreté Nationale (DGSN) qui sont chargés du contrôle de la circulation routière de l'éducation des usagers de la route et du constat des infractions au code de la route. Ces deux structures disposent d'importants moyens humains, matériels et financiers dans la lutte contre l'insécurité routière ;

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- les ministères chargés des Travaux Publics, de l'Urbanisme et les Municipalités : ils sont chargés de l'élaboration des normes routiers de la construction et de l'entretien routier ; - le ministère de l'Economie et des finances chargé d'assurer le déblocage des moyens susceptibles de financer les opérations de prévention routière et de la réglementation en matière d'assurance automobile ; - le ministère de la Justice dont le rôle est de réprimer les infractions au code de la route ; - le ministère de la Santé chargé d'accueillir à travers ces structures hospitaliers, des victimes des accidents de la circulation routière ; - les auto-écoles et leurs divers syndicats qui sont chargés de la fonction des élèves conducteurs d'automobiles ; - les divers transporteurs et leurs syndicats chargés de transporter les biens et des personnes et qui ont une influence certaine sur la qualité de la circulation. Malgré l'existence de ces lois, règlements et structures, la sécurité au Cameroun reste toujours une matière à grande préoccupation. Cela provient surtout d'une faible sinon d'un manque de coordination des différentes interventions des administrations impliquées. 3232 - LE SECTEUR AGRICOLE a°- Organisation générale Les principaux fléaux ou catastrophes auxquels est confronté l'agriculture proviennent de l'attaque des cultures et des récoltes par les oiseaux granivores et des insectes tels que les criquets, les chenilles etc.., de la dévastation de pachydermes (hippopotames et éléphants notamment) et les caprices du climat (sécheresse, inondations, vents violents et tempêtes diverses) Pour prévenir et/ou faire face à ce type des catastrophes, le gouvernement camerounais à travers son ministère de l'Agriculture a mis en place certaines structures spécialisées. b°- Les structures et les activités 1) Les Bases phytosanitaires Les bases phytosanitaires ont la charge de la protection des végétaux. A ce titre les agents des bases phytosanitaires en appui aux brigades villageoises formés font des prospections terrestres afin de repérer les colonies de nidifications et de dortoirs et les signaler à l'UTAVA (Unité de Traitements Agricoles par Voie Aérienne). Les bases

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phytosanitaires ont pour mission : - la collecte, l'analyse de l'information sur le criquet pèlerin ; - l'appui technique en matière de formation, l'organisation des campagnes de lutte et la recherche des solutions aux problèmes d'ordre opérationnel ; - la coordination de la lutte anti-acridienne et anti aviaire ; - le suivi des stocks provinciaux des produits phytosanitaires. Sur le plan opérationnel ces missions n'ont pas été suffisamment accomplies. Les dysfonctionnement des bases phytosanitaires sur le terrain est principalement dû au manque des ressources matérielles appropriées. Il faut aussi dire que le désengagement de l'Etat de l'agriculture et surtout la libération de la distribution des intrants agricoles (engrais et pesticides notamment) a très sensiblement réduit l'activité de ces bases phytosanitaires surtout dans les provinces Sud du pays. 2°- U T A V A L'UTAVA est une structure relais aux bases phytosanitaires a pour mission : - appliquer la politique du gouvernement en matière de traitements agricoles par voie aérienne et notamment par la définition des méthodes de traitements aériens les plus économiques et efficaces contre les épizooties diverses ; - organiser toute campagne nationale de lutte contre les déprédateurs de cultures et autres fléaux susceptibles de frapper la production rurale ; - assurer l'encadrement pratique des paysans et la formation des cadres et technicien en matière d'aviation agricole - coordonner toutes activités de protection des cultures, des forêts par voie aérienne. Pour accomplir ces missions, l'état avait mis à la disposition des avions, du personnel technique (pilotes, mécaniciens, agronomes, etc..) Actuellement l'UTAVA dispose de deux avions d'épandage en ordre de vol, de deux pilotes et de trois mécaniciens-avions. Le manque de moyens financiers ne permet pas de disposer d'un stock de pièces de rechange qui assurerait une régularité des traitements durant les campagnes ainsi que le coût des opérations. Cette situation, à l'origine des faibles performances enregistrées durant les dernières campagnes pourrait nettement s'améliorer, grâce à un appui plus accentué de l'Etat.

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En effet, la situation aviaire est mauvaise actuellement ; le Cameroun connaît depuis plusieurs années un regain d'activités d'oiseaux granivores dans la zone septentrionale. Ceci peut aussi s'expliquer en raison des difficultés que connaît l'UTAVA, panne d'avion, manque de pilote, de carburant, etc. Aucun traitement par voie aérienne n'est mené et ceci depuis les trois dernières campagnes. Dans la province du Nord et de l'Extrême-nord seul un dortoir de 100 ha a été traité en 1994-1995 parmi tant d'autres signalés. Au cours de l'année 1996 près de 700 Ha de riz et mouskuwari ont subi de dégâts très importants. 3°- S N A R Le SNAR comporte essentiellement trois volets : - un système d'information sur les échanges et la disponibilité des denrées sur le marchés ; - un système pour la surveillance des cultures et la prévision des récoltes , - un système de suivi des groupes de population présentant des risques d'insécurité. Le SNAR a pour objectifs, le renforcement de capacités des pouvoirs publics à planifier et définir sur la base d'une meilleure appréciation des réalités, des actions à entreprendre en vue d'assurer la sécurité alimentaire des populations et à réagir aux situations d'urgence. En matière de production agricole et de prévision des récoltes, un certain nombre de facteurs de risque sont pris en considération selon que l'on se trouve dans une région à écologie connue. Dans le cas des provinces ciblées par l'action du SNAR (en matière de prévision des récoltes) et situées en zones sahélienne. Les principaux facteurs de risque peuvent différenciés ainsi : - facteurs climatiques : sécheresse, inondation, vent violent et tempêtes diverses ; - facteurs biologiques : acridiens, aviaires, pachydermes, etc Le suivi de l'incidence de ces facteurs est évidemment lié aux types de productions agricoles et dans le cas d'espèce, l'accent est mis sur les cultures céréalières constituant la base de l'alimentation des populations ou faisant l'objet d'importantes transactions sur les marchés et dont les revenus permettent aux populations de se procurer des denrées alimentaires. L'approche mise en place par le SNAR s'appuie sur les structures existantes sur le terrain. C'est ainsi que les

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partenaires techniques ont été identifiés au regard de leur implication dans la production agricole et ont été institués avec pour mission essentielle d'apprécier chaque mois le comportement des cultures. La composition des comités départementaux est la suivante : - le préfet - le délégué départemental de l'agriculture ; - le chef de brigade phytosanitaire ; - le chef de service départemental de la météo ; - le chef de section des statistiques ; - le chef de section agricole. le comité provincial se compose comme suit : - le gouverneur ; - le délégué provincial de l'agriculture ; - le chef de base phytosanitaire ; - le chef de service de la météorologie ; - le chef de service provincial des enquêtes ; - le chef de service de l'agriculture ; - le chef d'antenne SNAR. Le comité provincial se réunit à une fréquence mensuelle et travaille essentiellement sur la base des rapports produits par les comités départementaux. Un document final sur le déroulement de la campagne en cours est rédigé à l'attention de la cellule centrale du SNAR dans lequel figurent tous les événements marquants enregistré au cours du mois écoulé et pouvant avoir une influence sur la production agricole. Le suivi ici consiste à relever les enclavements dès l'apparition des premières pluies ce qui permettra d'estimer des récoltes attendues selon les conditions de culture et l'évolution des conditions climatiques. A ce titre, l'incidence d'un certain nombre de facteurs (pluviométrie, insolation, attaques des divers prédateurs) sur la production agricole à quelques stades de croissance des cultures peut aisément être appréciée. En zone méridionale, un dispositif plus léger a été mis en place avec pour objectif de pouvoir apprécier l'état des principales cultures (racines, tubercules et féculents) ainsi que les disponibilités sur les marchés. Ici,les productions agricoles ne sont pas essentiellement tributaires des aléas climatiques comme au Nord et à l'extrême-Nord, mais des dégâts d'ordre phytopathologique, entomologique, de même des inondations peuvent compromettre plus ou moins sérieusement les récoltes. Les canaux de diffusion des informations obtenues et les supports utilisés 1°- Le bulletin d'information "Rapid Alerte" : le SNAR

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publie tous les mois un bulletin d'information sur la sécurité alimentaire, qui est une sorte de synthèse des activités menées par le projet au cours du mois. Ce bulletin d'analyse synoptique de la sécurité alimentaire se propose d'informer les principales structures concernées, sur la situation qui prévaut dans le pays et notamment dans les zones présentant des risques avérés. 2° - La lettre d'information : lorsque des accidents sérieux sont enregistrés et qui peuvent compromettre sérieusement la sécurité alimentaire des populations dans une zone donnée, le SNAR publie et diffuse une lettre d'information et d'Alerte Rapide, sur la situation qui prévaut dans la zone sinistrée. 3°- Le bulletin agro-météorologique : la publication d'un bulletin agro-météorologique, outil indispensable à la réalisation d'un suivi plus précis de la campagne agricole en zone septentrionale et à la prise de décision par les agriculteurs, est en négociation avec les services de la direction de la météorologie nationale. Mais des difficultés subsistent quant aux moyens à mettre en oeuvre par chacune des parties. Sur un tout autre plan, des tranches horaires ont été négociées avec les stations provinciales de radio pour la diffusion hebdomadaire des informations sur les prix et les quantités des principales denrées échangées sur les marchés. Des analyses de tendances sont présentées par les responsables locaux chargés des opérations avec l'appui régulier de la cellule centrale SNAR. Les zones à surplus et à déficit sont également identifiées afin de faciliter les flux des produits agricoles. Les principaux destinataires des publications produites par le SNAR sont les ministères en charge des problèmes du développement rural, les représentations diplomatiques, les ONG et les organisations internationales intervenant dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture. Le SNAR collabore également avec le SMIAR et le CILLS, organisations sous régionales impliquées dans la surveillance des récoltes en zone sahélienne et dans la prévision des attaques des fléaux tels que les criquets. Les informations sur la commercialisation des denrées intéressent également les opérateurs économiques exerçant dans la filières déterminées. Ainsi donc, grâce aux banques des données ainsi collectées par le SNAR, il est relativement aisé de déterminer les superficies dévastées par le sinistre, les pertes enregistrées et le déficit alimentaire moyen encouru par les populations victimes. De même, au cours d'un suivi d'une campagne agricole et à partir des informations sur l'offre et la demande des

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principales denrées alimentaires, les importations et les stocks de fin campagne, il est en effet possible de déterminer le déficit alimentaire et même calorique (cas de sous alimentation chronique ou transitoire) d'une population donnée. Les signaux ainsi déclenchés suffisamment de temps à l'avance permettent aux décideurs et donateurs de gérer plus efficacement les interventions en faveur des sinistrés. Mais l'action du SNAR connaît un impact limité pour plusieurs raisons : - le manque de statistiques agricoles antérieures fiables. La dernière enquête agricole d'envergure a été réalisée et les résultats qui sont assez controversés, ne permettent d'en faire des analyses pertinentes ; - la faible capacité opérationnelle des cadres sur le terrain notamment en ce qui concerne les moyens de locomotion ; - la faible diffusion des résultats du SNAR et le manque d'un cadre de collaboration avec d'autres structures dont les services peuvent améliorer l'action du SNAR (météorologie nationale) ; - un manque de compétences avérées en matière de surveillance de la sécurité alimentaire. D'une façon générale, dès le constat d'un sinistre (sécheresse, inondation, destruction des récoltes...) le Ministère de l'agriculture à travers le secrétariat permanent du FAO-PAM Cameroun, adresse une requête auprès du Programme Alimentaire Mondiale, requête contenant des informations portant sur la population sinistrée, le déficit alimentaire, les prévisions de l'aide, le nombre de bénéficiaires prévus, la durée de l'opération, le coût total estimé, la date prévue de la première distribution, la date de la dernière distribution. Pour distribuer l'aide, le secrétariat permanent s'appuie sur les structures locales du ministère de l'agriculture. Mais en dehors de cette fourniture de la logistique à travers le ministère de l'agriculture, l'Etat intervient en achetant sur le marché local les denrées alimentaires au profit des sinistrés en attendant l'appui de la communauté internationale. C) - AUTRES POLITIQUES DE LUTTE La sortie des éléphants du parc national de WAZA et des hippopotames du lac Tchad et de certains fleuves tels que la Bénoué, le Logone et le Noun s'accompagne toujours d'importants dégâts matériels notamment, la destruction de cultures des populations environnantes. Chaque fois qu'il y a sinistre de cette nature, le service provincial de la faune de l'Extrême-nord (MINEF) se déploie ardemment sur le terrain question de ramener ces bêtes à

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leur gîte habituel (tirs des coups de feu, permission d'abattre au fusil un ou deux animaux pour faire fuir le reste de troupeaux). Pour sa part, le gouvernement se fait le devoir d'indemniser les populations qui on été victimes de cette calamité. Afin de mieux surveiller le mouvement des animaux à l'intérieur du parc et contre les agressions des braconniers, l'effectif des gardes chasse a été revu à la hausse, quoi qu'il demeure inférieur à la norme généralement admise. Malheureusement, la qualité de ce personnel n'est pas encore celle qu'elle devrait être. En outre, un plan d'aménagement du parc en est cours d'élaboration et intègre également la nécessité de prévenir le dégâts dus à la famine. Par ailleurs, un plan national de gestion des éléphants est en cours d'élaboration. Enfin, dans le cadre de ses activités, la société nationale des raffineries rejette régulièrement les sous produits du pétrole dans le Rio del rey. Cette pratique présente une menace sérieuse de pollution sur la biodiversité marine (flore et faune aquatique) par ailleurs, l'éventualité d'un déversement pétrolier par un navire n'est pas à exclure, tel que cela a été constaté sous d'autres cieux (catastrophe de l'EXXON VALDEEZ en 1989 en Alaska notamment). Au plan réglementaire et législatif, rien de connu n'existe au Cameroun, bien qu'une loi cadre sur la gestion de l'environnement ait été promulguée en août 1996. 3233 - LE SECTEUR DE LA SANTE Dans le secteur santé, les catastrophes recensées se présentent sous formes d'épidémies surtout, et localisées dans certaines régions du pays : Méningite cérébro-spinale, choléra, fièvre jaune dans les provinces du Nord, la fièvre jaune dans l'adamaoua, la diarrhée sanglante dans le sud. Le choléra qui apparaît sous forme épidémique dans les provinces septentrionales, sévit de façon endémique dans le littoral (wouri surtout). Le personnel de santé face à ces situations d'urgence éprouve souvent d'énormes difficultés à les gérer ou à les prévenir par manque de préparation ou de formation appropriée. Cependant, dans les provinces septentrionales, le personnel confronté aux épidémies chaque année est beaucoup plus expérimenté par rapport à d'autres provinces. C'est ainsi que, des comités multi-sectoriels de mobilisation existent et qui sont actifs lors des épidémies dans les localités concernées.

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Cette situation d'émergence et de résurgence de certaines maladies provoquant des épidémies a amené en 1993 les ministres de la Santé de la région OMS/Afrique réunis lors de 43ème session au comité régional à adopter la résolution AFR/RCA43/R7 faisant du renforcement de la surveillance épidémiologique et de lutte contre les épidémies au niveau du district, une priorité dans les Etats membres pendant les cinq années à venir. C'est ainsi depuis 1995, le ministère de la Santé Publique a mis sur pied, avec le soutien de l'OMS, un programme de formation de personnels de santé de district (médecins et techniciens supérieurs de la santé responsables des statistiques sanitaires) à la gestion des épidémies et surveillance épidémiologique). A côté de cette formation engagée, le ministre de la santé publique mène bon au mal ses missions de vaccinations, d'éducation sanitaire, d'hygiène et d'assainissement, éléments capitaux dans la prévention des épidémies (méningite, choléra). Mais malgré ces efforts, plusieurs insuffisances sont observées et ce, sur de nombreux plans. a) - Sur plan réglementaire et législatif - Absence des textes réglementaires et législatifs en matière de gestion des épidémies ; - Absence d'une politique sectorielle en la matière y compris le cadre de collaboration avec les autres secteurs impliqués. b) - Sur la plan des ressources humaines - Insuffisance des personnels formés à la gestion des épidémies. Seules les provinces de l'Extrême-nord et du Nord-ouest en ont suffisamment à cause de la fréquence de la survenue des calamités naturelles, et particulièrement des épidémies dans ces régions. Pour pallier à ces insuffisances, un plan de formation des personnels de santé de district à la gestion des épidémies a été mise en place depuis 1996, concernant les médecins de district. A ce jour 101 médecins de cinq provinces (Nord-ouest, Extrême-nord, Centre, Sud et Littoral) ont été formés à la gestion des épidémies et à la surveillance épidémiologique. Cette formation est appelée à couvrir les dix provinces. Un système d'alerte rapide a été mis en place dans les provinces septentrionales afin de détecter précocement les épidémies. Mais la mobilité (affectation) des personnels de santé a un impact négatif sur son fonctionnement.

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c) - Sur le plan des ressources matérielles (équipement) Il n'y a pas de ressources matérielles (équipements) spécifiques consacrées à la prévention et gestion des épidémies. Les équipements, la logistique des formations sanitaires dans les districts de santé servent à la lutte contre les épidémies. Aussi les laboratoires des hôpitaux de district, si possible, et le centre Pasteur sont mis à contribution pour l'isolement des agents étiologiques. La chaîne de froid du programme élargi de vaccination (PEV) est utilisée pour la conservation des vaccins, y compris ceux contre la méningite et la fièvre jaune. LES INSUFFISANCES ET LES CONTRAINTES * Faibles moyens logistiques pour une bonne gestion des épidémies ; * Absence/faible stock des vaccins et médicaments appropriés entre les périodes épidémiques ; * Retard par rapport à la demande dans la livraison/réception du matériel sollicité de nos partenaires ; * Le problème des épidémies est considéré par les autres secteurs comme du seul ressort du ministère de la santé publique, d'où parfois une faible collaboration intersectorielle * Logistique insuffisante : les seuls véhicules du ministère de la santé ne suffisent pas à couvrir les zones sinistrées dans les délais appropriés ; * dans les provinces du nord et de l'extrême-nord, il a été mis en place des mécanismes de contribution et de renouvellement des stocks, fournitures et matériels essentiels destinés à la lutte contre les épidémies, mais il est à compléter et à rendre plus efficace. Ce système est à étudier dans les autres provinces. d) - Sur le plan des ressources financières * Il n' y a pas de budget spécifique consacré à la prévention et gestion des épidémies. L'aide des partenaires de la coopération ne permet pas de pallier à ces insuffisances ; * Le matériel/équipement, souvent acquis avec l'appui de ces partenaires n'atteint pas rapidement les zones à risque, pour cause de lourdeurs administratives. e) - Sur le plan des activités sur le terrain Dans le cadre de la gestion des épidémies, des activités d'information, éducation, et communication sont menées sur le terrain, surtout au moment où sévit une épidémie donnée. Des comités de mobilisation sociales ont été mis en place dans les localités à risque des provinces septentrionales du pays. Si certains de ces comités fonctionnent bien, d'autres ont des difficultés pour se mobiliser effectivement et les

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communautés et les ressources. L'accent est plus mis sur la gestion que sur la prévention des épidémies. Quand bien même les zones à risque d'épidémie, la périodicité des épidémies, les populations et groupes cibles sont connues, il y a toujours des problèmes de planification quant aux activités, vaccins et autres matériels permettant de réduire l'impact sanitaire. Ainsi des informations non confirmées sont transmises. Il s'avère souvent que ces informations sont souvent sans fondement, sont exagérées, étant donné qu'une épidémie répond à des critères épidémiologiques (seuil épidémique) que seule l'autorité sanitaire maîtrise. Ainsi des épidémies sont déclarées là où elles n'existent pas, seulement parce que quelques cas de maladies à tendance épidémique ont été signalées. Des enquêtes y afférentes initiées à partir du ministère (niveau central) entraînent des dépenses qu'on aurait pu et qu'on devrait éviter si l'autorité sanitaire et les autres secteurs avaient initialement collaboré. Il est essentiel de gérer rationnellement les maigres ressources disponibles en évitant la duplication des activités et en mettant en commun les ressources disponibles localement. * La participation communautaire à la lutte contre les épidémies est souvent faible, résultant certainement du fait que les comités de mobilisation mis en place sont peu fonctionnels. A cela s'ajoutent : * Les difficultés de changement de comportement des populations ; * L'insuffisance des ressources financières pour mener les activités planifiées. Sur le terrain une fois l'épidémie déclarée, les autorités sanitaires locales font le constat, en appliquant les critères épidémiologiques permettant de confirmer une épidémie et mettent en place des mesures appropriées avant de faire appel à l'échelon central. Mais il s'avère que le plus souvent les ressources du seul ministère de la santé publique sont insuffisantes pour atteindre les objectifs fixés. Des médecins de district santé de cinq provinces ont été déjà formés à la gestion des épidémies et à la surveillance épidémiologique, mais il faut couvrir tout le pays et augmenter le nombre des personnels à former. 324 - LES AUTRES STRUCTURES INTERVENANT DANS LA PREVENTION ET LA GESTION DES CATASTROPHES Plusieurs autres structures interviennent aussi dans

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la prévention et la gestion des catastrophes directement ou indirectement en apportant un appui technique, matériel ou logistique ou en finançant certaines activités liées à cette prévention et à cette gestion (formation des personnels, études spécifiques ...) Ces structures sont à la fois nationales (Croix rouge camerounaise,Organisations non gouvernementales (ONG) et internationales (OMS,UNICEF,FAO, PAM etc...). Il a paru nécessaire dans le cadre de ce travail d'évoquer la politique mise en place par certaines d'entre elles, en matière de prévention et de gestion des catastrophes (Croix rouge camerounaise, ONG). A) - Politique de la Croix rouge en matière de préparation aux catastrophes : La préparation de la Croix-rouge vise essentiellement grâce à une approche communautaire, à mettre en place de stratégies permettant de : * déterminer les causes de vulnérabilité des populations ; * prendre des mesures pour réduire la vulnérabilité ; * augmenter la capacité des populations à remédier aux effets de la catastrophe ; * former e organiser son personnel, ses volontaires secouristes, les collectivités locales afin de les rendre aptes à pourvoir aux besoins vitaux immédiats, à aider aux mesures initiales de réadaptation qui visent à réduire la vulnérabilité des particuliers, ménages et collectivités. La Croix-rouge dans l'ensemble du mouvement, a donc défini des principes et des règles, comme outils/guides régissant les opérations de secours en cas de désastre. La planification et l'action de la Croix-rouge nationale comportent les grandes lignes suivantes : * Préparation d'un plan de secours de la société nationale (SN) qui définit son rôle, ses relations avec les pouvoirs publics et ses modalités d'application, ainsi que celles avec les Organismes Internationales, les Organismes non gouvernementales et autres intervenants dans les opérations de secours, voir les pays voisins ; * Etude et évaluation des besoins : comportant des enquêtes sur le terrain afin de définir les conséquences du désastre et l'élaboration des plans nécessaires pour y faire face * Alerte, évacuation et sauvetage comportant une étude des différents types de désastres survenus dans le pays, les dangers probables ainsi que les régions les plus exposées et le type de système d'alerte à mettre en place pour mieux prévenir les populations, prévoir si possible les lieux de refuge, des abris et fournir des informations quant à l'emplacement. Enfin déterminer les différentes méthodes de sauvetage et l'équipement

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permettent de faire face aux éventuels problèmes, ceci en collaboration étroite avec les autres intervenants aux actions de secours : Sapeurs pompiers, forces armées, police, organismes impliqués, pouvoirs publics ; * Prévoir également des programmes en alimentation, en vêtements, en abris, en services de santé, en communications, en transports, en information, en approvisionnement, en personnel, financement, comptabilité et rapports. Ainsi la Croix Rouge Camerounaise a entrepris de 1991 à 1993 la formation de volontaires secouristes à la préparation des catastrophes suivant les grandes lignes sous-évoqués. Dans ses interventions, la Croix Rouge Camerounaise fait face à un certain nombre de problèmes dont : - une difficile collaboration avec certains services impliqués (exigence par la CRTV de faire payer les messages destinés au grand public) ; - problème de motivations des secouristes qui travaillent de façon bénévole (par exemple les secouristes ne bénéficient d'une police d'assurance que lorsqu'ils interviennent sous l'égide du Comité Internationale de la Croix rouge). B) - Politique des Organisations Non Gouvernementales en matière de préparation aux catastrophes Les Organisations non gouvernementales (ONG) qui s'occupent des catastrophes au Cameroun, pratiquent, la médecine de masse. Cette médecine collective en situation précaire est constituée, outre les soins, par des activités de prévention avant, pendant et après la catastrophe. 1) - Avant la catastrophe Les activités concernent l'organisation des campagnes et des séminaires d'information des populations vulnérables sur les risques qui les menacent. Ces campagnes seraient efficaces si elles étaient appuyées par des spécialistes des risques encourus et l'organisation des séminaires de formation des communautés et du personnel des zones à risque, ponctués par des manoeuvres de simulation de catastrophe. 2) - Pendant la catastrophe En dehors des activités de soins aux victimes de catastrophe réalisées à l'intérieur du circuit des intervenants officiels, les Organisations non gouvernementales poursuivent les actions de prévention portant sur l'environnement, la nutrition et la vaccination. a) - Action sur l'environnement cette action concerne l'eau, l'hygiène et l'assainissement. Des spécialistes sont chargés de tous les

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problèmes liés à l'eau (Approvisionnement, pompage, stockage et distribution ). L'assainissement consiste à améliorer les conditions d'hygiène par l'élimination des déchets : construction des latrines, d'incinérateurs à ordures, de systèmes d'évacuation des eaux usées en particulier dans les zones de forte concentration humaine (camp de réfugiés, bidonvilles). L'action sanitaire concerne aussi la lutte contre les vecteurs (mouches, moustiques, puces) qui propagent en grand nombre des maladies. b)- Action nutritionnelle L'objectif de cette action vise à réduire la mortalité et la morbidité due à la manipulation. Il faut suivre l'état nutritionnel de la population, former le personnel local aux techniques de prise en charge des populations menacées et assurer l'éducation nutritionnelle des mères pour l'alimentation de leurs enfants. Dans le meilleur des cas, un programme d'aide alimentaire est mis en place (achat, acheminement, stockage, distribution). La création des centres d'alimentation intensive est parfois nécessaire. c) - Action de vaccination La vaccination est indispensable pour prévenir ou juguler les épidémies et réduire la mortalité infantile due à certaines maladies, notamment dans les regroupements des populations. On vise souvent les six maladies cibles (rougeole, coqueluche, tétanos, diphtérie, poliomyélite, tuberculose). 3) - Après la catastrophe les actions ci-dessus évoquées se poursuivent jusqu'à la reconstitution des familles, la réhabilitation des sites et la reprise normale de la vie dans la communauté sinistrée. L'objectif final étant la formation du personnel local aux techniques de la prise en charge des communautés et de leur formation et information dur les attitudes pouvant être adoptées avant, pendant et après la catastrophe. LES PROBLEMES AUXQUELS FONT FACE CES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES ONT TRAIT A : * manque et/ou insuffisance d'un personnel médical et paramédical bien formé ; * manque et/ou insuffisance de technicien et spécialistes d'intervention en cas de catastrophe ; * manque et/ou insuffisance de moyens d'information et de communication avec le public ; * non connaissance et non maîtrise de techniques et méthodes d'interventions efficaces et efficients ; * la faiblesse de la recherche en la matière ; * le manque et/ou l'insuffisance de matériel et équipement d'intervention appropriés ; * manque de moyens financiers.

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IV - LE CADRE CONCEPTUEL DU PROGRAMME 4 - 1 DEFINITION DES CONCEPTS "CATASTROPHE" ET "PROTECTION CIVILE" 411 - LA CATASTROPHE La notion de catastrophe et la définition de ce terme ont évolué avec le temps, suivant en cela l'évolution des idées concernant leurs causes et leurs effets. Ainsi par exemples les catastrophes naturelles n'étaient perçues que par rapport aux caractéristiques des forces physiques à l'oeuvre et à la nature du sinistre ou des dégâts en résultant. Dès lors, les catastrophes apparaissaient comme des fatalités inéluctables. De nos jours, on aborde la gestion de catastrophes naturelles en privilégiant moins les aspects techniques du phénomène physique pour prendre conscience du fait que la gravité des effets tient essentiellement à des circonstances sociales que conditionne la mesure dans laquelle la population perçoit réellement le danger potentiel et peut mener des actions voulues pour réduire au minimum les dégâts matériels et les perturbations sociales. C'est dire que ce que l'on considérait jadis comme fatalités inéluctables, sont maintenant perçues comme des phénomènes que l'on peut, dans une certaine mesure, maîtriser. - C'est dire que la recherche d'une définition du terme "catastrophe" doit tenir compte du fait qu'on trouve à la fois à la nature de la situation ainsi définie et la réaction que celle-ci appelle.

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Dans le cadre de ce programme la définition suivante de la catastrophe empruntée à RUSSSEL R.DYNES 3 a été retenue. Une Catastrophe "est un phénomène localisé dans le temps et dans l'espace qui produit des conditions telles que la continuité de la structure et du fonctionnement des unités sociales devient problématique". Les agents à l'origine de la catastrophe peuvent varier quant à leur origine, leur fréquence, la possibilité de les contrôler, la soudaineté du cataclysme, la durée des signes annonciateurs, la durée du phénomène, l'importance des effets produits, et leur puissance de destruction. Outre les caractéristiques auxquelles on se réfère le plus communément quand on tente de définir une catastrophe (origine, nature, ampleur etc...), cette définition de DYNES fait ressortir deux caractéristiques fondamentales : - Les catastrophes sont de phénomènes sociaux plutôt que de simples manifestations physiques ; - bien que la manifestation physique risque de provoquer des perturbations sociales, il est peu probable qu'elle entraîne une désintégration totale de la société. Cette définition présuppose qu'après une catastrophe, les survivants, loin de rester impuissants, sans défense, sont plutôt capables de résister au choc et d'entreprendre une action positive afin de faire face à la situation. Cette hypothèse impose que les Programmes mis en oeuvre en matière de catastrophes doivent intégrer aussi bien des actions de prévention et d'atténuation des catastrophes que la planification des secours pendant et après celles-ci. 412 - LA PROTECTION CIVILE La définition de la Protection Civile est fortement tributaire de celle de la notion de catastrophe qui a une incidence importante sur les programmes ou actions à mettre en oeuvre. Au Cameroun les textes réglementant actuellement les problèmes relatifs aux catastrophes (loi du 06 décembre 1986) décret du 12 mars 1996, décret du 06 nov. 1995) n'ont pas cru devoir donner une définition concrète de la notion de catastrophe. Par contre, la notion de Protection Civile est bien

3 RUSSEL R. DYNES, et d'après E.L. QUARENTELU, <<HELPING BEHAVIOR in large Scale Disasters, Participation in Sonal and political Activities, San Francisco, Jossey Bass production 1980>>

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définie dans la loi n°86/016 du 06 décembre 1986 portant réorganisation générale de la Protection Civile et prévoit aussi bien des activités de prévention de protection et d'organisation des secours. En effet, l'article 1er de cette loi stipule : "La Protection Civile consiste à assurer en permanence la protection des personnes, des biens et de l'environnement contre les risques d'accidents graves, de calamités ou de catastrophes ainsi que contre les effets de ces sinistres. La protection civile comporte des mesures de prévention de protection et d'organisation des secours. 4 - 2 CONTRAINTES ET PROBLEMES ACTUELS LIES A LA PROTECTION CIVILE Les contraintes et problèmes liés à la protection civile sont de trois grands ordres : - La particularité géographique et géologique du pays est exposée aux catastrophes d'origines diverses et dont certaines se manifestent de plus en plus fréquemment. - Les populations camerounaises dans leur grande majorité, ne semble pas se préoccuper des dangers qui les guettent et de ce fait ne sont pas suffisamment préparées à faire face aux catastrophes ; - La politique gouvernementale du Cameroun en matière de prévention et de gestion de catastrophes reste embryonnaire. 421 - Le CAMEROUN EST UN PAYS VULNERABLE Le cadre physique du Cameroun s'expose naturellement à de nombreuses catastrophes dont les origines viendraient de : - l'existence d'un certain nombre de volcans inactifs qui peuvent à tout moment se mettre en mouvement ; - l'existence d'un bon nombre de lacs de cratères dont deux ont déjà émis des gaz toxiques et ont causés des souffrances, des décès et répercussions sociales (Lacs Mounoun et Nyos) ; - l'existence de nombreuses basses terres souvent très peuplées entourées de montagnes et/ou de cours d'eau, exposées de ce fait aux risques d'inondations dans un pays où la pluviométrie atteint souvent des pointes de 11.000mm à certains endroits. En plus de ces risques d'origine naturelle, il existe d'autres risques d'origine technologique constitués : - d'usines polluantes (usines chimiques) ; - des dépôts pétroliers et de nombreuses stations

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d'essence, dont la prolifération dans nos centres urbains constitue une véritable menace en cas d'incendie ou d'explosion - de nombreuses retenues d'eau (barrages) pour des fins hydroélectriques, agricoles et autres dont les ruptures peuvent causer des dégâts inestimables. Enfin le phénomène d'urbanisation galopante et non maîtrisée sans oublier la perméabilité de nos frontières qui favorise une immigration non contrôlée surtout dans des grands centres urbains font que le pays est exposé aux risques d'épidémies de toutes sortes (choléra dont jusqu'à présent seules les provinces de l'Est et du Nord-Ouest sont encore épargnées, la méningite, la typhoïde etc...). 422 - UNE POPULATION INSOUCIANTE ET NON PREPAREE La vulnérabilité du Cameroun est encore renforcée par l'insouciance affichée de la grande majorité de la population face aux risques de catastrophes. Cette insouciance est due : - à un pourcentage suffisamment élevé de Camerounais ne sachant ni lire ni écrire (16 % de la population de 11 ans et plus) ; - à la pauvreté qui frappe celle-ci surtout dans les zones rurales ; - à certaines traditions et croyances qui empêchent certaines de ces populations à changer d'habitudes et/ou de mentalités. C'est ainsi que certaines populations refusent l'usage des latrines, l'usage de matériaux de construction autres que ceux qu'ils connaissent et maîtrisent etc... - à l'incivisme des populations qui refusent de respecter les exigences et normes en matière d'urbanisme imposées par les services compétents : On voit partout des constructions dans des zones interdites (cas des dépôts pétroliers de la SCDP à Douala, Bafoussam et Yaoundé ; cas de construction d'habitations sous les fils à haute tension et dans les zones marécageuses. 423 - LES CONTRAINTES ET PROBLEMES LIES A LA POLITIQUE GOUVERNEMENTALE EN MATIERE DE PREVENTION ET GESTION DES CATASTROPHES La politique gouvernementale en matière de Protection Civile connaît un certain nombre de contraintes et problèmes qui s'inscrivent aussi bien dans une perspective nationale que dans celle plus circonscrite aux administrations et services reconnus en matière de prévention et de gestion des catastrophes. Au niveau national, il convient de signaler que malgré une volonté affichée d'organiser la protection civile avec des structures y afférent telles que le Conseil National de la Protection Civile, le Comité Technique Permanent (loi n°86/016 du 06 décembre 1986 et décret n° 96/054 du 12 mars 1996 portant

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réorganisation générale de la Protection Civile, (décret n°95/232 du 6 novembre 1995 portant organisation du Ministère de l'Administration Territoriale) le Cameroun ne dispose pas encore d'une politique nationale de Prévention et de Gestion des Catastrophes et encore moins d'une stratégie nationale bien pensée en la matière. En effet non seulement on décèle certains chevauchements dans les attributions conférées à certaines structures nationales chargées de la mise en oeuvre de la politique en matière de Protection Civile(cas de la Direction de la Protection Civile et du Conseil National de la Protection Civile notamment) mais encore bon nombre de ces dernières ne sont pas encore opérationnelles (le Conseil National de la Protection Civile et les autres structures qui la composent). S'agissant des administrations et services en charge de la mise en oeuvre de la politique de prévention et de gestion des catastrophes au niveau central (Direction de la Protection Civile et au niveau sectoriel (Services compétents des Ministères impliqués) leurs responsables respectifs ont une expérience limitée en matière de connaissances et procédures relatives à l'évaluation des risques, la prescription des mesures préventives appropriées, la maîtrise des principes liés à la prévention, l'atténuation, la planification préalable, l'élaboration et la mise en oeuvre de programmes de formation et de sensibilisation destinés aux fonctionnaires de base et à la population. En plus de cette carence et/ou insuffisance en ressources humaines compétentes et aguerries, on relève dans toutes ces administrations et services à quelque niveau que ce soit, une autre déficience liée cette fois au caractère très sommaire, très embryonnaire des ressources matérielles consacrées à la lutte contre les catastrophes. Enfin, s'agissant toujours de ces structures chargées de la mise en oeuvre de la politique en matière de Protection Civile, elles évoluent pratiquement en vase clos en l'absence d'un cadre approprié de coordination, de concertation et de dialogue. Tous ces problèmes et contraintes qui rendent déjà très difficiles la prévention et la gestion des catastrophes au Cameroun, sont amplifiés par la crise économique qui secoue le pays depuis plus d'une décennie et réduisent très considérablement les moyens d'intervention étatiques en la matière. Devant les problèmes susmentionnés, il s'avère impérieux d'une part de procéder à une meilleure définition d'un cadre législatif et réglementaire susceptible d'aider à résoudre l'équation relative à la coordination et à la coopération intragouvernementale et d'autre part de renforcer les capacités

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internes des administrations et services concernés en matière de prévention et de gestion des catastrophes. Cette nécessité d'impliquer et de mettre à contribution divers secteurs de l'appareil de l'Etat et de la vie nationale dans la mise en oeuvre de la politique de Protection Civile et le minimum de coordination que cela entraîne, commandent que toutes les actions y relevant soient menées dans le cadre d'un Programme National. 4 - 3 OBJECTIFS DU PROGRAMME 431 - OBJECTIF GENERAL L'objectif général du Programme est de renforcer et de développer la capacité nationale en matière de prévention et de gestion des catastrophes. Cet objectif se justifie par le fait que l'organisation générale de la protection civile au Cameroun reste encore à sa phase d'organisation qui tarde à devenir véritablement opérationnelle pour des raisons évoquées ci-avant (jeunesse des structures prévues ou existantes caractérisées entre autres par un manque et/ou une insuffisance des ressources humaines compétentes, et de ressources matérielles et techniques appropriées et une absence de coordination et de concertation entre elles, la définition incomplète d'un cadre juridique et institutionnel etc...) 432 - OBJECTIFS SPECIFIQUES La réalisation de cet objectif général passe par les voies suivantes : a) - Disposer d'un plan national et des plans sectoriels en matière de Prévention et de Gestion des Catastrophes et proposer la création et/ou l'amélioration des structures en la matière ; b) - Réactualiser le dispositif législatif et réglementaire en matière de prévention, de planification préalable, de réponse et de réhabilitation ; c) - Oeuvrer au fonctionnement et au renforcement des capacités du personnel des institutions concernées par les activités liées en matière de Prévention et de Gestion des Catastrophes à l'échelle nationale, provinciale et locale ; d) Concevoir et organiser des campagnes de sensibilisation, d'éducation et de mobilisation des populations sur les problèmes de prévention et de gestion des catastrophes ceci avec des programmes, méthodes, outils et matières appropriés e) Doter les administrations et services impliqués

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d'un équipement approprié à la prévention et à la Gestion des Catastrophes. 4 - 4 S T R A T E G I E Trois principes stratégiques se trouvent à la base de la politique de prévention et de gestion des catastrophes. 1) - Privilégier tout d'abord la prévention et l'atténuation des catastrophes Cette priorité donnée à la prévention relève même de la définition de la catastrophe ci-dessus proposée et qui montre qu'une catastrophe est en réalité une inter-action entre un facteur de destruction et une population vulnérable. La vulnérabilité est déterminée en partie par le comportement des individus qui la composent. Plus ces comportements sont positifs et responsables devant l'éventualité d'une catastrophe, plus grandes sont les chances de limiter les conséquences du sinistre. Dans ces conditions, il s'avère plus que prioritaire de renforcer les capacités des structures chargées de la protection civile dans la perspective que celles-ci favoriseront les efforts de préparation des populations qui doivent d'abord compter sur leurs propres ressources. Cette prévention passera donc par l'information, la formation, la sensibilisation et l'éducation du public à savoir les administrations et les services chargées de la protection civile et surtout les membres des collectivités exposées aux catastrophes afin que : - ils prennent conscience de la réalité des risques connus ; - ils adoptent des mesures pratiques pour protéger les vies et les biens ; - ils se préparent avec plus de réalisme aux conséquences de la catastrophe et aux activités de relèvement. 2) - Intégrer les activités de prévention et de gestion des catastrophes dans les politiques et stratégies gouvernementales de développement dans le cadre d'un programme Les activités liées à la prévention et la gestion des catastrophes doivent être intégrées dans les politiques et les stratégies gouvernementales en matière de développement et non être considérées comme de simples opérations ponctuelles. D'où la nécessité de l'élaboration d'un plan national de prévention, d'atténuation et de gestion des catastrophes. Ainsi que des plans sectoriels appropriés. Mais la vision intégrée de développement que vise cette prévention, cette atténuation et cette gestion des

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catastrophes doit privilégier l'approche globale par rapport à l'approche structurelle. En effet, le risque de disjonction des composantes du programme (plan national et plans sectoriels) est grand lorsque ces dernières sont élaborées de façon tout à fait indépendante. Or la prise en compte des interactions entre les diverses composantes (plans national et sectoriels) va améliorer l'impact du programme. Ainsi l'objectif global qui passe par le renforcement et le développement de la capacité nationale en matière de prévention et de gestion des catastrophes sera atteint. Dans cette perspective, il s'agit d'assurer la coordination générale du programme par une institution qui prendrait en compte les préoccupations de tous, ce qui suppose la promulgation d'une législation adéquate. 3) - Privilégier les secteurs dont les activités ont un impact direct où indirect sur la nutrition et la santé des populations et/ou des zones et localités à risques très spécifiques Dans le cadre de cette politique de prévention et de gestion des catastrophes, un accent très particulier doit être mis sur les secteurs dont les activités concourent à la nutrition et à la santé des populations directement ou indirectement. Il s'agit des secteurs liés à l'agriculture, à la santé à la recherche et la communication. En effet, toute catastrophe tendant à réduire ou à anéantir les possibilités des populations à se nourrir, ou à créer de graves problèmes de santé pour celles-ci doivent être bien circonscrites. Or d'après les statistiques présentés plus haut, ces deux secteurs sont exposés à des catastrophes causant plus de dégâts tant humains que matériels. Enfin certaines zones et localités présentant des risques très spécifiques eu égard à leur situation particulière (alentour du Mont Cameroun, zones situées en aval de certains barrages hydroélectriques etc...) méritent aussi des plans prioritaires spéciaux. 4 - 5 POPULATION CIBLE Les bénéficiaires directs du programme sont de deux sortes : - Les fonctionnaires et agents des administrations gouvernementales et services intéressés par les questions relatives à la prévention et à la gestion des catastrophes à l'échelle nationale, provinciales et locales;

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- Les populations vivant dans les zones exposées aux catastrophes, particulièrement en milieu rural où vivent des habitants constitués essentiellement de couches pauvres et vulnérables (femmes, enfants, personnes âgées). Outre ces deux catégories de bénéficiaires dits directs, il faut dire que le Programme profitera à toute la nation entière car les problèmes à résoudre dans le cadre dudit programme s'inscrivent dans une perspective nationale et que les bénéfices qui en résulteront (économie des ressources financières matérielles et humaines développement plus harmonieux et plus serein des diverses activités) rejailliront sur l'ensemble du pays et de ses habitants et même sur certains pays voisins partageant les frontières communes avec le Cameroun (ex populations des pays voisins vivant aux alentours ou en aval du barrage de LAGDO). 4 - 6 GESTION DU PROGRAMME Pour les besoins de gestion du programme, les Organes suivants sont prévus : - Le Comité de Coordination ; - Le Comité de Pilotage ; - Le Secrétariat Technique ; 1°) - Le Comité de Coordination est chargé de la coordination du Programme de son orientation et de son évolution périodique. Présidé par le Secrétaire Général de la Présidence de la République ou son Représentant, il regroupe les responsables au plus haut niveau ou les représentants des Administrations suivantes : - Services du Premier Ministre - Administration Territoriale - Défense - Economie et des Finances (MINEFI) - Mines et Energie - Santé - Agriculture - Elevage et Pêches - Développement Industriel et Commercial - Travaux Publics - Urbanisme - Transports - Postes et Télécommunications - Sûreté Nationale - Gendarmerie Nationale - Croix Rouge Camerounaise - Communication - Affaires Sociales et Féminines - Justice.

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Il se réunit une fois par an sur convocation de son président et de plein droit en cas de catastrophe ou de calamité déclarées. Le comité de coordination s'apparente au conseil national de la protection civile actuelle. 2) - Le comité de pilotage est chargé de la définition du programme de son exécution et de son suivi. Il est placé sous la coordination du Ministre de l'Administration Territoriale et comprend les représentants de toutes les Administrations qui siègent au Comité de Coordination. Il se réunit une fois par semestre chaque fois que l'urgence se fait sentir. Le comité de pilotage s'apparente au comité technique permanent actuel. 3) - Le secrétariat technique du comité de pilotage est chargé de la coordination technique et de la gestion quotidiennes du programme et de rendre opérationnelles les différentes composants (plans) du programme ; il bénéficie de la collaboration de toutes les parties prenantes dans le but de tenir compte de leurs préoccupations respectives. Le secrétariat dispose de délégations au niveau provincial, départemental, de l'arrondissement ou du district. Cette déconcentration du Secrétariat Technique répond à un souci d'assurer une couverture efficace et effective en cas de catastrophe et de collecter au quotidien des informations et données fiables pouvant permettre une révision éventuelle de la politique de prévention et de gestion des catastrophes. Le secrétariat technique peut être assuré par la Direction de la Protection Civile actuelle du ministère de l'Administration Territoriale ou par un établissement public doté d'une personnalité morale et d'une autonomie financière placée sous la tutelle du ministère de l'Administration Territoriale créée par décret. La deuxième formule parait mieux appropriée pour permettre au secrétariat technique de mieux jouer son rôle avec beaucoup plus de responsabilité. Le programme sera évalué par rapport à ses objectifs et par rapport aux résultats attendus. Pour chaque cas, il conviendra de ressortir la contribution du Programme à leur réalisation et l'effet de l'opérationalité de son cadre institutionnel sur cette réalisation. Cette évaluation sera faite à chaque niveau du programme. Comité de coordination, comité de pilotage, secrétariat technique, plans national et sectoriels. Le comité de coordination se chargera du choix de la

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périodicité et de la définition des termes de référence pour l'évaluation du programme. 4 - 7 MISE EN OEUVRE La mise en oeuvre du programme implique la participation technique et financière de plusieurs partenaires. Mais les modalités de cette participation sont définies dans des conventions différentes (bilatérales et/ou multilatérales). En même temps qu'il faut respecter les termes des diverses conventions, notamment en ce qui concerne les modalités de gestion financière et les délais de réalisation, un effort doit être fait dans le sens de la réalisation des objectifs communs du programme, par le biais d'un minimum de coordination. Pour que chaque composante en particulier et tout le programme en général atteigne un niveau d'efficacité requis par l'approche-programme, le dispositif de mise en oeuvre est le suivant : - tous les intervenants au programme communiquent au secrétariat du comité de pilotage, leur calendrier d'exécution trimestriel ; - le secrétariat exploite ce calendrier par composante et informe les intervenants impliqués ; - il convoque des réunions techniques regroupant des intervenants dans le cadre d'une même composante et des réunions périodiques pour l'ensemble des intervenants ; - l'exécution sur le terrain est réalisée ; - une pré-évaluation par les intervenants impliqués est faite périodiquement ; - un rapport trimestriel sur la marche du programme établi par le secrétariat technique est transmis au comité de pilotage ; - une évaluation périodique par le comité de pilotage est faite. Chaque fois que l'exécution du programme semble compromise du fait du non respect par certains intervenants du mécanisme de coordination, le secrétariat saisit par écrit le Président du Comité de pilotage qui à son tour prend des mesures correctives nécessaires. V - DEVELOPPEMENT DU PROGRAMME INTRODUCTION Le Programme sera développé à travers une série d'actions, de projets appelés "plans" repartis en : - Plan National de prévention des catastrophes ; - Plans sectoriels ; - Plans spéciaux.

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Le Plan National de Prévention accorde une attention toute particulière à l'information, à la sensibilisation/éducation et à la formation des populations (responsables des administrations chargées des problèmes de protection civile, populations exposées aux risques de catastrophes ...). Les Plans Sectoriels concernent les secteurs dont les activités concourent directement ou indirectement à la nutrition et à la santé des populations et pour lesquels les risques de catastrophes sont le plus à craindre. Deux secteurs méritent aussi un traitement particulier, le secteur des transports et celui de la recherche. Mais dans le cadre de ce programme, des plans y relatifs n'ont pas été élaborés pour plusieurs raisons : - les deux secteurs sont transversaux ; tous les autres plans intègrent la dimension transport et recherche ; - le secteur des transports, sans avoir un plan National à proprement parlé, mène des actions de prévention et dispose d'un cadre législatif et réglementaire. Les problèmes qui s'y posent relèvent essentiellement de la mauvaise application de ces actions et règlements ; - le secteur recherche, d'après les informations recueillies dispose d'un plan national. Pour que les activités retenues dans le cadre des divers plans puissent être menées dans de bonnes conditions, un cadre juridique a été esquissé. Les divers plans sont présentés de la manière suivante * situation actuelle ; * situation souhaitée ; * les actions à mener. V - 1 PLAN NATIONAL DE PREVENTION 511 - LA SITUATION ACTUELLE Le Cameroun est un pays exposé aux risques et catastrophes, de par sa situation physique, géographique, géologique, industrielle et humaine. Il est aligné dans l'axe d'édifices volcaniques qui va du Mont Cameroun jusqu'au golfe de guinée. Le contour des frontières perméables, la présence des barrages hydroélectriques, ainsi que des industries généralement source de pollution sont autant de dangers permanents qui pèsent dans la planification et l'aménagement du territoire. La politique de prévention est quasi inexistante quoiqu'il faille dire qu'un embryon d'organisation et de secours existe au sein de la Croix Rouge Camerounaise, la gendarmerie, les sapeurs pompiers. Ce constat accablant ouvre une perspective de programme et d'actions à mener. Il est rare qu'une catastrophe frappe un pays tout entier, elle s'abat plutôt sur des communautés particulières les personnes vulnérables (femmes,

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enfants et personnes âgées). Par conséquent une bonne préparation et une bonne organisation de ces autorités et des populations concernées à une éventualité d'une catastrophe a beaucoup plus de chance d'atténuer l'ampleur et les dégâts, par extension les coûts socio-économiques, culturels et humains. 512 - OBJECTIFS L'objectif est de toucher les populations par le triptyque information/formation/communication, une pratique servant à prévenir ou à atténuer les catastrophes. Il n'y a pas de traité faisant autorité en la matière, et les spécialistes de l'information du public doivent se documenter à diverses sources. A°) L'information embrasse non seulement l'information officielle diffusée dans le public, mais aussi l'information sur les catastrophes transmise d'un organe à l'autre et par des canaux non officiels. Il est vrai que l'information est le sang qui irrigue tout système de gestion des situations d'urgence, alors que les voies de communication sont les artères dans lesquelles elle circule. Les agents de l'information ont pour tâche d'informer le public et de satisfaire une demande précise et grandissante de renseignements sur la ou les catastrophes et la façon dont son action se répercute sur la population. 513 - S T R A T E G I E S a) Mise en garde et information Une mise en garde précise au bon moment alliée à un état de préparation aux catastrophes permet une réaction efficace susceptible de réduire la gravité des conséquences d'une catastrophe. Du point de vue du public, la mise en garde sera le plus efficace si : 1° - Elle est formulée par une personne ou une organisation qui jouit de la confiance de la population ; 2° - Elle peut recevoir une confirmation indépendante d'une organisation non gouvernementale par exemple. b) Formation et éducation La formation a pour objectif d'apprendre à des individus à effectuer des tâches bien précises. En ce qui concerne la préparation aux catastrophes, il y a trois éléments

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qui doivent être pris en considération : 1° - La formation technique, pour que les gens susceptibles de participer à des activités de secours d'urgence soient capables d'utiliser au mieux des techniques améliorées ou spécialisées ; 2° - Une formation et une éducation en matière de gestion, pour les planificateurs et les responsables des opérations d'urgence ; 3° - L'éducation du public en général, au moyen des programmes d'information spécialement conçus dans ce but ou par la participation à des exercices. c) L'éducation et formation en matière de gestion Pour l'essentiel, la gestion d'une situation d'urgence ne diffère pas de toute autre sorte de gestion. Elle passe inévitablement par des plus grandes tensions, par de plus fortes pressions auxquelles il faut résister, ainsi que par les décisions plus difficiles à prendre (parcequ'elles peuvent concerner des gestions de vie ou de mort) : tout cela demande beaucoup de souplesse, de compétence professionnelle, de force de caractère et d'intégrité. le "jeu" de simulation d'une catastrophe est une méthode d'enseignement efficace pour les débutants ou tous ceux qui ne possèdent pas une formation de lutte contre les catastrophes. Plusieurs <<joueurs>> y occupent des fonctions dans l'organisation de la gestion d'une situation d'urgence et reçoivent des informations, des messages et d'autres éléments auxquels ils doivent réagir que les animateurs du <<jeu>> observent les résultats. Outre son utilisation pour la simulation de catastrophes, l'ordinateur occupe une place de plus en plus importante en fournissant les informations de base qui sont nécessaires à la lutte contre les catastrophes. Au Cameroun il y a une volonté nationale de former des cadres. Les pouvoirs publics peuvent susciter une action de caractère national, par exemple l'organisation des séminaires sous-régionaux pouvant accueillir des orateurs venus d'organismes internationaux et/ou des grands pays donateurs. Cette méthode a l'avantage de permettre que les sujets abordés soient essentiellement ceux dont les participants ont le plus besoin, alors que dans un centre international les sujets traités ont tendance à être d'ordre plus général, ou alors, s'ils sont spécialisés, ils ne présentent pas d'intérêt pour certains des participants. 514 - L E S A C T I O N S La communication de masse désigne un processus social qui se réalise par les médias. Autrement dit, ces derniers ne

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sont que les outils nécessaires dans l'accomplissement de ce processus. Les moyens à exploiter pour l'information sont très certainement les suivants : 1° - Usage des médias grâce à un programme de relations avec la presse (et ses matériels professionnels) : radio, télévision, quotidiens, articles, livres ; 2° - Médias secondaires : émissions régionales et rurales, hebdomadaires, documentaires ou journaux parlés ; 3° - Développement au sein de la direction de la Protection civile d'un service audio-visuel avec les photographies (vues fixes, diapositives, bandes sonores, cassettes enregistrées pour des programmes de communication interne ; 4° - Elaboration de divers programmes de communication interne destinés * aux autorités administratives (préfets, sous- préfets et chefs de district) ; * aux autorités municipales (Maires et délégués de gouvernement) ; * aux autorités politiques (chefs de parti et élus du peuple) ; 5° - Création d'un circuit de communication au parlement et aux prochains conseils régionaux pour les questions liées à la sécurité civile ; 6° - Elargissement d'un espace aux exposés organisés dans la série d'émissions à la radio "La Territoriale" ; 7° - Ouverture d'une ligne directe de service gratuit de réponses téléphonées et de messages enregistrés au ministère de l'Administration Territoriale à l'instar du 18 des sapeurs pompiers ; 8° - Organisation de campagnes de sensibilisation d'information, de formation et de communication destinées aux populations ; 9° - Organisation de manifestations spéciales : simulation de catastrophes; journée nationale d'information sur les catastrophes, série de journées portes ouvertes ou cours desquelles les communautés sont invitées à visiter des centres officiels (la Direction de la Protection Civile) ou de services techniques publics comme la caserne des pompiers, la gendarmerie, la police ; 10°- Institution de réseaux populaires de prévention (milieux familiaux, dirigeants de communauté, groupements

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communautaires, cercles, associations, organisations religieuses, etc..) ; 11°- Inscription du programme de prévention dans l'infrastructure pédagogique de l'école primaire au secondaire et au besoin l'étendre à l'université ; 12° - Mise en avant de l'activité et des programmes de la météorologie nationale dans la prévision des inondations, les transports, l'aviation civile, la sécheresse, la position des vents, etc...). Une prise de conscience administrative, politique et populaire faciliterait l'application du présent plan et de tous les autres. Une fois ces objectifs réalisés, la situation nouvelle ainsi créée permet le démarrage et l'exécution du plan. 5 - 2 CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE Un cadre juridique bien étudié contribue généralement à la gestion optimale des risques de toute nature tout en préservant l'équilibre écologique. Mais pour que ce résultat soit efficacement atteint, ce cadre doit inclure des dispositions relatives aussi bien à la prévention et à l'atténuation des catastrophes (mesures réglementant la mise en valeur et le contrôle de l'occupation des sols) mesures sur les technologies du bâtiment, mesures ayant pour but de prévenir et/ou punir sévèrement les fautes des hommes susceptibles de porter atteinte à la sécurité routière par exemple) qu'à la préparation en prévision de celles-ci (établissement d'avance de procédures d'urgence à appliquer en cas de catastrophes). 521 - SITUATION ACTUELLE S'agissant du premier volet, à savoir les dispositions relatives à la prévention et à l'atténuation des catastrophes, le Cameroun dispose d'une charpente réglementaire constituée de: - l'ordonnance n°74-1 du 06 juillet 1974 fixant régime foncier qui, à son article 1er alinéa 1, stipule : "l'Etat est le gardien de toutes les terres. Il peut à ce titre, intervenir en vue d'en assurer un usage national ou pour tenir compte des impératifs de défense ou des options économiques de la nation" ; - la loi portant sur le code de construction et d'urbanisme qui dispose entre autres, que le maire ne peut délivrer l'autorisation de bâtir sans l'avis de l'autorité chargé de la sécurité (Sapeurs Pompiers, Police, Gendarmerie...) ; - la loi- cadre sur la gestion de l'environnement promulguée en 1996 et dont on attend les textes d'application ;

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- Plusieurs textes élaborés pour prévenir et /ou punir les fautes des hommes, susceptibles de porter atteinte à la sécurité routière/loi n°96/67 du 08 avril 1996 portant protection du patrimoine routier national, loi n°90/030 du 10 août 1990 portant conditions d'accès à la profession de transporteur routier, loi portant sur les assurances automobiles et sur décret d'application etc...). Mais ces différents textes ont un impact très limité si on s'en tient à l'occupation anarchique des sols observé dans tout le pays aussi bien en ville comme en campagne, au non respect quasi chronique de normes de construction d'urbanisme et de sécurité de bâtiments publics et enfin au nombre important de cas d'accidents de circulation routière enregistrée chaque année. La raison vient des difficultés d'application de ces textes et règlement causées par l'absence et/ou l'insuffisance d'une infrastructure administrative compétente (au niveau des municipalités surtout ) par le manque de conscience professionnelle des agents chargés de superviser et de contrôler la mise en oeuvre de ces réglementations et aussi par la corruption. Quant au plan national établissant d'avance de procédures d'urgence à appliquer en cas de catastrophes, (plan d'organisation de secours : plan ORSEC par exemple), le Cameroun n'en dispose pas encore en dehors des plans propres aux corps des Sapeurs Pompiers, ceux des forces de police et de la gendarmerie, forces armées nationales et de la Croix rouge camerounaise pour des raisons évoquées plus haut (Jeunesse de la Direction de la Protection Civile qui en est encore à sa phase d'organisation). 522 - RESULTATS ATTENDUS ET ACTIONS A MENER L'effort entrepris par la direction de la protection civile et orienté l'élaboration d'un cadre juridique lui permettant de mieux asseoir son action avec les textes nouveaux, doit être fait en collaboration avec les ministères concernés et la Société Civile (ONG, Croix Rouge Camerounaise, professionnels en matière de prévention et de gestion des catastrophes. Ces textes actuellement en projet à la direction de la protection civile concernent : - l'organisation générale de la protection civile ; - la création des délégations de la protection civile au niveau des provinces, départements, arrondissements, districts et même des villages ; - la création d'une commission nationale de secourisme; - l'enseignement et la pratique du secourisme du secourisme ;

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- l'organisation des secours en cas de catastrophes (Plan ORSEC) ; - la protection contre les risques d'incendie et de panique dans les établissements recevant du public ; - l'organisation administrative sur l'ensemble du territoire national des structures de protection civile ; - la composition et attribution des comités techniques provinciaux et départementaux de protection civile ; - les règles générales d'hygiène et de salubrité publique d'assainissement et de protection civile sur l'ensemble du territoire national ; - la création d'un comité technique chargé de l'élaboration d'une cartographie nationale des zones à risques - le statut des corps des volontaires de la protection civile. A ces projets, il conviendra d'ajouter celui relatif aux indemnisations et aux aides à accorder aux sinistrés ainsi que les procédures de recours y afférentes. 523 - CONDITIONS DE SUCCES Pour permettre au cadre juridique de contribuer à une meilleure prévention et gestion des catastrophes, certaines précautions doivent être prises, notamment : a) - Dispositions relatives à la prévention et à l'atténuation des catastrophes - faire une analyse poussée de la situation des divers risques avant d'en élaborer une législation adéquate ; - prévoir de mesures tendant à assurer une bonne application de la législation concernée (élaboration des procédures d'application de la réglementation, institution des contrôle contradictoire, prévision des incitations financières et/ou honorifiques pour motiver les contrôleurs ayant donné ample satisfaction...) ; - renforcer les capacités matérielles d'intervention. b) - Dispositions relatives à la préparation en prévision des autres catastrophes - fixer la procédure à suivre pour la déclaration des catastrophes ; énoncer les règles fixant la durée de l'état de catastrophe ; - définir clairement les pouvoirs conférés au principal responsable ; - création des unités locales ou régionales autonomes de préparation en prévision des catastrophes ; - tenir compte du rôle très précieux des services existants entraînés à répondre à divers types de situation d'urgence et intégrer et coordonner ces divers apports dans le plan ; - prévoir les actions d'un comité de financement des

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secours en cas de catastrophes chargé de voter des crédits et de prendre des mesures au cas où l'assemblée législative ne serait pas en session ; - prévoir des indemnisations pour des personnes ayant fourni des services personnels ou dont les biens ont été utilisés, endommagés ou détruits dans le cadre des efforts déployés par les pouvoirs publics pour atténuer les dégâts posés par la catastrophe ; - intégrer la dimension internationale dans l'élaboration du ou des plans (simplification des formalités douanières et l'exemption de droit des approvisionnements arrivant à l'étranger, facilitation des procédures d'immigration des sauveteurs, exemption de permis de travail des travailleurs mis à disposition dans le cadre des secours internationaux etc...). D'une manière générale, dans un cas comme dans l'autre, toutes ces dispositions légales et réglementaires ne produisent des effets escomptés que si une très large diffusion et sensibilisation est faite auprès des citoyens, ceci pour leur permettre de réagir positivement. 4

V - 3 LES PLANS SECTORIELS 531 - PLAN SECTORIEL AGRICOLE A) - INTRODUCTION Au Cameroun l'agriculture occupe près de 75 % de la population active, assure dans une large mesure la sécurité alimentaire du pays, génère environ un tiers des recettes en divises, 15 % des ressources budgétaires et participe pour 24 % au PIB. De plus, l'agriculture constitue l'activité qui induit le plus d'effets d'entraînement sur les autres secteurs contribuant ainsi à la diversification des exportations à la création d'emplois et à la lutte contre la pauvreté.(5) 4(1) RUSSEL R. DYNES, et d'après E.L QUARENTELU, <<HELPING BEHAVIOR in large Scale Disasters, Participation in Sonal and political Activities,San Francisco, Jossey Bass production 1980>>

5République du Cameroun : cadre politique pour le développement du secteur agricole ; document de travail pour la Commission de Coordination des Aides au Développement (CCAD), Août 1996.

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Au vu de ces nombreux atouts et bien d'autres encore, l'agriculture se positionne comme le secteur clé de tout développement futur du Cameroun. Il importe par conséquent, que la prévention et la gestion des catastrophes touchant ou susceptibles de toucher ce secteur soient spécifiquement abordées au cours de l'élaboration du PNPGC, dans le cadre d'un plan sectoriel. B) - SITUATION ACTUELLE L'un des principaux problèmes auxquels est confronté l'agriculture camerounaise est la destruction des cultures et des récoltes causée notamment par : * l'attaque des oiseaux (quélia-quélia) ; * l'attaque des insectes (criquets, chenilles) ; * la divagation des pachydermes (hippopotames et éléphants) ; * les inondations ; * les sécheresses ; * et dans une moindre mesure les glissements et éboulements de terrain. Ces fléaux sont pratiquement présents dans l'ensemble du pays mais beaucoup plus accentués dans sa partie septentrionale (provinces du nord et de l'extrême-nord). Malgré un certain nombre de mesures prises par le ministère de l'Agriculture à travers les Bases phytosanitaires l'UTAVA et le SNAR (pour l'attaque des cultures par les oiseaux granivores, les criquets pèlerins et les fléaux climatiques) et par les services techniques locaux du ministère de l'Environnement et des Forêts (pour la lutte contre les sorties intempestives et dévastatrices des pachydermes), le problème reste réel et inquiétant au regard de conséquences néfastes qu'il entraîne. - Spectre de la famine : la situation alimentaire du pays bien que globalement satisfaisante (autosuffisance alimentaire assurée à 96 % pour les produits alimentaires de base) reste tout de même préoccupante car cette autosuffisance alimentaire demeure fragile pour plusieurs raisons dont les plus importantes sont l'insécurité alimentaire observée chez les ruraux de certaines régions suscitées due aux divers attaques ci-dessus mentionnées et à la croissance démographique rapide dont le taux est supérieur à celui de la croissance agricole. Le spectre de la famine est d'autant plus à craindre et à combattre qu'il est source de maladies, les maladies dues à la malnutrition par exemple ; - Baisse continue des contributions du Secteur à l'économie nationale entre 1971 et 1975, la part de l'agriculture dans le PIB était de 30 % et les exportations agricoles représentaient 82 % du total. En 1996, ces parts sont tombées respectivement à 24 % et environ 34 %.

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C) - SITUATION SOUHAITEE ET ACTIONS A MENER Eu égard aux conséquences néfastes que génèrent ces divers fléaux, il s'avère impérieux pour le pays de rechercher des voies et moyens pour sinon les éradiquer mais du moins en atténuer l'ampleur, l'objectif étant de consolider et de pérenniser l'autosuffisance alimentaire du pays avec ce que cela implique en matière de santé et de permettre à l'agriculture de jouer son rôle de secteur moteur du développement du Cameroun. Pour parvenir à cette fin plusieurs actions et mesures méritent d'être prioritairement menées et concernant à la fois la prévention et la lutte contre les fléaux et la réhabilitation d'après catastrophes étant entendu qu'à chaque stade de la lutte, une grande implication des autorités et surtout des populations concernées doit être recherchée. 1) - Le renforcement des capacités d'intervention des structures existantes SNAR, Bases Phytosanitaires, UTAVA) - SNAR : * Pour produire les résultats escomptés en matière de suivi de la campagne agricole et de prévision des récoltes, il est impérieux de disposer d'une base statistique fiable et régulièrement actualisée. Or comme il a été dit précédemment, la dernière enquête agricole d'envergure en date remonte à 1984 et les résultats restent assez controversés. Une enquête agricole nationale mérite d'être menée pour aider le SNAR à mieux mener ses missions. * Dans le même ordre d'idée, le SNAR pour parvenir à de meilleurs résultats, a besoin des services d'autres partenaires. C'est ainsi que la contribution des services de météorologie nationale, à titre d'exemple et d'une importance incontournable pour la réalisation de suivi des autres sur la base du bilan hydrique. D'où la nécessité de définir un cadre de collaboration entre le SNAR et les autres partenaires existants : météorologie, programme national de vulgarisation agricole sous direction de la Protection des végétaux, direction des opérations agricoles du ministère de l'Agriculture, Cameroon Radio and Television etc... La possibilité de rattacher le SNAR à une autre structure plus haute dans la hiérarchie du gouvernement peut aussi être envisagée dans cette perspective d'une meilleure collaboration avec les autres partenaires. * D'un autre côté les informations produites par le SNAR en matière de surveillance de la sécurité alimentaire notamment, intéressent un nombre important d'utilisateurs : Administrations, Organisations Internationales, ONG,

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Commerçants, Producteurs... Leur plus large diffusion doit être par conséquent envisagée. * Enfin, compte tenu des besoins habituels, il est nécessaire de renforcer la capacité opérationnelle des cadres du SNAR sur le terrain notamment en mettant à sa disposition des moyens de locomotion appropriés et surtout en formant et en multipliant les cadres en matière de surveillance de la sécurité alimentaire. - Les Bases phytosanitaires et l'UTAVA Les bases phytosanitaires sont confrontées essentiellement au manque de ressources matérielles appropriées. Les besoins exprimés pour ce qui est des provinces du Nord et de l'Extrême-nord (provinces les plus concernées) sont les suivants: * 06 véhicules de prospection tout terrain ; * installation de 09 émetteurs récepteur radio ; * 20.000 litres de ULV par an ; * 10.000 litres de CE ; * des pièces détachées pour la réparation des appareils en panne ; * une dotation suffisante en carburant et lubrifiants. Les mêmes besoins sont ressentis au niveau de l'UTAVA qui ne dispose plus que d'un pilote. Il s'agit particulièrement: * d'un stock important de pièces détachées pour les deux avions qui tombent fréquemment en panne ; * de l'acquisition d'un nouvel avion eu égard au regain d'activités d'oiseaux granivores durant ces dernières campagne * de la formation de deux nouveaux pilotes. Dans le même ordre d'idée, le nombre de garde - chasse dans les parcs d'où désertent les éléphants doit être renforcée et leur formation perfectionnée dans les sens des exigences actuelles sans oublier un équipement approprié (véhicules tout terrain, walkie talkies, radio de transmission). Devant la libéralisation de l'approvisionnement et la distribution des intrants agricoles (notamment des pesticides dont l'usage conditionne en très grande partie les récoltes de la plupart des cultures).Certaines actions et mesures par les pouvoirs publics méritent d'être poursuivies et renforcées, il en est : * des contrôles phytosanitaires et de la décentralisation des procédures y afférentes pour faciliter les opérations des contrôles par les utilisateurs eux-mêmes ; * du programme d'appui à la mise en place des polices phytosanitaires au niveau des principales entrées au Cameroun. De même les études doivent être menées pour la mise en place : - d'un système d'information sur le marché des intrants agricoles (et plus particulièrement des pesticides) ; - d'un système de financement de l'approvisionnement en pesticides des producteurs agricoles.

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2) - La Coordination et l'harmonisation des actions des divers intervenants L'agriculture, au sens où il est compris ici, regroupe toutes les activités menées par les ministères de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche et des industries animales et de l'environnement des forêts. Les actions de prévention et de gestion des catastrophes dans ce secteurs sont menées simultanément par tous ces départements concernées, sans oublier que leur réussite sur le terrain nécessite l'apport d'autres ministères tels que ceux chargés des transports, des mines de l'eau et de l'énergie, de la communication pour ne citer que ceux-là. Un minimum de coordination et d'harmonisation des divers interventions ; aussi bien au sein d'un même département ministériel qu'entre les départements concernés, s'avère nécessaire. 3) - La Sensibilisation, la formation et l'éducation de populations exposées pour leur meilleure implication à ce plan * sensibilisation au bon usage des pesticides ; * formation de brigades phytosanitaires villageoises; * valorisation des compétences villageoises en matière de prévention et de lutte. 4) - Autres mesures et actions * former les populations du nord et de l'extrême nord à la fabrication et à l'usage dans les champs d'épouvantails avec ou sans grelots pour chasser les oiseaux et les criquets (on épargnerait ainsi de détourner les enfants du chemin de l'école, qui sont occupés toute la journée à crier à tue-tête pour éloigner ces sinistres bestioles) ; * entourer les divers parcs d'où sortent les éléphants de clôture électrifiée (cas de WAZA notamment) ; * favoriser la recherche en matière de prévention et de lutte contre les grands fléaux touchant l'agriculture (recherche de semences pour culture de contre saisons, des pesticides plus performants et relativement bon marché etc...); * vulgariser à grande échelle l'action et les résultats de certaines structures comme le SNAR, la météorologie nationale etc.. ; * élaboration et mise en oeuvre des plans d'aménagement des divers parcs ;

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* créer un stock alimentaire stratégique au niveau national pour parer à toutes éventualités sans perturber l'équilibre alimentaire de la nation ; * réaménager les articles 26 et 94 du décret n°95/531/PM du 23 août 1995 fixant des modalités d'application du régime des forêts, en tenant compte des spécificités des zones à écologie défavorable comme l'extrême-nord, particulièrement pour ce qui est du volume de bois de coupe autorisé qui est actuellement de 30 m3 de bois brut au plus par autorisation personnelle de coupe ; * élaborer de nouveaux textes relatifs à l'indemnisation ou à l'aide à accorder aux sinistrés en y précisant les procédures de recours ; * Etudier les possibilités d'instituer un impôt de solidarité pour financer un fonds la prévention et la gestion des catastrophes.

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PLAN D'ACTION POUR LA PREVENTION ET LA LUTTE CONTRE LES CATASTROPHES AGRICOLES

OBJECTIF STRATEGIES ACTIVITES RESPONSABLES PARTENAIRES OBSERVATIONS

Indiquer ou du moins réduire l'ampleur des catastrophes

Renforcer les capacités d'interventions structures existantes Mobilisation Sociale

- former les personnels du SNAR, des bases phytosanitaires, de l'UTAVA et des Parcs - Augmenter leur effectif respectif - Doter ces structures d'équipements matériels et logistiques adéquats (notamment les pièces détachées (carburants et lubrifiants) - Remettre en état les divers matériels et équipement actuellement en panne - Créer un stock alimentaire stratégique au niveau national pour parer à toutes éventualités sans perturber l'équilibre alimentaire de la nation - Sensibiliser pour amener les autorités à s'impliquer à travers des contrats individuels et des réunions. - Informer régulièrement les populations sur tout élément susceptible de compromettre leurs récoltes ou cultures (conditions climatiques...) et sur les zones à surplus alimentaire (surtout en période difficile) sensibiliser

MINAGRI MINEF MINEPIA MINAGRI MINEF MINEPIA

MINREST INSTITUT DE RECHERCHE MINESUP MINREST INSTITUT DE RECHERCHE MINESUP

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Collaboration intra et inter sectorielle Large diffusion des actions et des résultats des divers intervenant Etude et recherche

- Sensibiliser les populations au bon usage des pesticides - Former et mettre en place des lignes phytosanitaires - Sensibiliser et former les populations du nord et de l'extrême nord à la fabrication et à l'usage d'épouvantails dans les champs (avec ou sans grelots) - Définir un cadre de collaboration, de coordination et d'harmonisation des actions divers intervenants au sein d'un même secteur ou des secteurs différents. - Favoriser l'échange d'information et de services entre divers intervenants. - Mettre à la disposition du grand public notamment des populations concernés de toute action et/ou informations utiles provenant des divers intervenants. - Mener une grande enquête agricole nationale - Mener une étude relative aux possibilités de rattacher le SNAR à une structure plus haute au sein de la hiérarchie du gouvernement.

MINAGRI MINEPIA MINEF MINAGRI MINEPIA MINEF MINAGRI MINEPIA MINEF

MINTRANSPORT (METEOROLOGIE NATIONALE) MINCOM (CRTV) ONG MINCOM (CRTV) ONG ORGANES DE PAIX MINREST INSTITUT DE RECH. MINSUP CONSULTANTS MINAT

Les conclusions de l'étude relative à la construction d'une clôture électrifiée du parc de WAZA - Mener une étude pour la mise en place d'un système d'information sur le marché des intrants agricoles

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Elaboration et/ou amélioration application des textes législatifs et réglementaires

notamment des pesticides et insecticides - Mener une étude pour la mise en place d'un système de financement de l'approvisionnement en pesticides insecticides des producteurs agricoles - Elaborer et mettre en oeuvre des plans d'aménagements des divers parcs - Favoriser le recherche en matière de protection et de lutte contre les grands fléaux touchant l'agriculture : recherche portant sur la production de semences pour des cultures de contre saison, sur la production de pesticides plus performants moins nocifs et bon marché. - Rendre effectives les contrôles sanitaires et la décentralisation des procédures y afférentes pour faciliter les opérations de contrôle par les utilisateurs eux-mêmes. - Continuer le programme d'appui à la mise en place des polices phytosanitaires au niveau des principales entrées au Cameroun -Réaménager les articles 26 et 94

MINAGRI MINEPIA MINEF

MINAT MINJUSTICE

du décret n°95/531/PM du 23 août 1995 fixant des modalités d'application du régime des forêts en tenant compte des spécificités de zones à écologie fragile telle que l'extrême-nord, particulièrement pour ce qui est du volume de bois de coupe autorisé qui

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Mobilisation des ressources internes et externes

est actuellement de 30 m3 de bois brut au plus par autorisation personnelle de coupe - Elaborer de nouveau textes relatifs à l'indemnisation ou à l'aide à accorder aux sinistrés et en y précisant les procédures de recours. - Etudier les possibilités d'instituer un impôt de solidarité nationale pour la prévention et la gestion des catastrophes.

MINAGRI MINEPIA MINEF

MINAT COOPERATION INTERNATIONALE

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532 - PLAN SECTORIEL SANTE

A) - SITUATION ACTUELLE Le Cameroun est le théâtre de l'émergence et de la recrudescence depuis quelques années, d'épidémies dans certaines parties de son territoire. Ainsi en est-il de :* 6 - la fièvre jaune dans les provinces de l'extrême-nord en 1990 (182 cas et 125 décès : taux de létalité 68, %) et de l'adamaoua 1994 (10 cas et 5 décès : taux de létalité 50 %) ; - la méningite dans la province de l'extrême-nord en 1992 (2479 cas et 304 décès : taux de létalité 12,5 %) ; - le choléra dont la situation se présente comme suit: * 1991 province de l'extrême nord (3018 cas, 440 décès, taux de létalité 14,6 %) ; * 1996 (situation au 31 octobre 1996 - province du littoral 1002 cas, 39 décès taux de létalité 3,8 %) ; - province du sud (323 cas décès 23, létalité 10,6 %) ; - province de l'extrême-nord 2033 cas, 164 décès, létalité 8 %) soit un total de 5765 cas, 481 décès et un taux de létalité de 8,3 % en 1996. - La diarrhée dans la province du sud notamment dans le district de santé d'Ambam en 1994-1995 avec 1275 cas, 124 décès et un taux de létalité de 9,7 %. Face donc à cette fréquence régulière de ces épidémies qui constituent une véritable catastrophe pour la nation entière eu égard aux conséquences néfastes qu'elles entraînent (de nombreux décès, des dépenses énormes et des séquelles qui rendent les personnes ayant survécu inactives pendant un temps. B) - OBJECTIFS - Objectif général réduire l'impact social des épidémies sur la santé des populations des zones à risques d'ici à la fin 2002. * réduire de 50 % l'incidence des maladies suscitées ; * améliorer d'au moins 50 % les connaissances, attitudes et pratiques des populations des zones à risque d'épidémie. c) - STRATEGIES 6* source : Plan d'action de formation des personnels de district sur la prévention et la lutte contre les épidémies au Cameroun (1996-1997). Direction de la Santé Communautaire, MINSANTE.

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- mobilisation sociale pour la lutte contre les épidémies - sensibilisation des populations des zones concernées à travers l'information, l'éducation et la communication ; - vaccination de masse (méningite) dans les zones à risques ; - prise en charge correcte des cas ; - collaboration intersectorielle dans la gestion des épidémies ; - mobilisation des ressources matérielles et financières nécessaires pour la lutte contre les épidémies. D) - ACTIVITES - mener des campagnes de sensibilisation ; - mettre sur pied/redynamiser des comités intersectoriels de mobilisation sociale dans les zones à risque ; - former le personnel de santé en charge correcte des cas - assurer la surveillance épidémiologique ; - assurer l'approvisionnement en vaccins, médicaments ; - mettre en place un cadre de collaboration intersectorielle avec définition des rôles ; - organiser des ateliers intersectoriels ; - assurer la supervision des activités. E) RESULTATS ATTENDUS - une meilleure prise en charge des épidémies ; - une bonne implication des communautés concernées à la lutte contre les épidémies ; - une meilleure collaboration entre les différents secteurs concernés.

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PLAN D'ACTION POUR LA PREVENTION ET LA LUTTE CONTRE LES EPIDEMIES

OBJECTIF STRATEGIES ACTIVITES RESPONSABLES PARTENAIRES OBSERVATIONS

Réduire la létalité prise en charge correcte des cas

- former le personnel de santé - Assurer la surveillance épidémiologique - Assurer l'approvisionnement en vaccins, médicaments et autres matériels

MSP MINESUP MINREST INSTITUT DE RECHERCHE

Améliorer les connaissances, attitudes et pratiques

mobilisation sociale

- Amener les autorités à s'impliquer à travers des contrats individuels et des réunions - mener des campagnes de sensibilisation (descente sur le terrain, utilisation de média conventionnels, utilisation du matériel éducatif, didactique pendant les causeries et séances d'éducation) - mettre en place/redynamiser des comités intersectoriels de mobilisation sociale.

M S P

MINCOM MINAT MINAGRI (DEV.COMMU. MINASCOF

Réduire la morbidité Vaccination Collaboration

- mener des campagnes vaccination de masse (méningite) - mettre en place un cadre

MSP

PARTENAIRES CONCERNES

intersectorielle Mobilisation des ressources internes et externes Elaboration de textes législatifs et réglementaires

de collaboration intersectorielle - organiser de ateliers intersectoriels - soumettre des requêtes aux bailleurs de fonds - élaborer et adopter des textes en matière de gestion des épidémies.

MSP MSP MSP

MINAT COOPERATIONS MINAT MINJUSTICE

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PLAN DE LUTTE CONTRE LES EPIDEMIES

ACTIVITES BESOINS NOMBRE/QUANTITE COUT (CFA)

1 - Formation intégrée à la prise en charge des cas et à la gestion des épidémies

ITEM Médecins infirmiers

100 200

15.000.000 20.000.000

2 - Approvisionnement en : - médicaments - vaccins - divers matériels

A - Lutte contre la méningitea-1 vaccin anti méninococcique a-2 médicaments * chloramphénicol suspension huileuses * chloramphénicol inj; * péni G * Ampicilline

7.500.000 doses soit 150.000fl/doses 240.000 doses de 0,5 g 1,050.000 amp de 0,5 g 56.000 fl de 5 millions U.I 1.050.000cés de 500 mg

400.000.000 10.000.000 10.000.000 5.000.000 10.000.000

B - Lutte contre le choléra b-1 * médicaments * doxycycline * cotrimoxazole b-2 pour réhydratation * Lactate de Ringer * perfuseurs * épicraniens * aiguilles * seringues * sels de réhydration orale * sondes nasogastriques * sondes nasogastriques adultes * sondes nasogatriques enfants

1000,000 cés 1000b/1000 cés 300,000=300 boîtes/1000 cés 100.000fl/500cc 100.000 100.000 100.000 300.000 2.000 1.000

29.912.000 9.000.000 70.000.000 15.000.000 8.000.000 5.000.000 10.000.000 27.000.000 3.000.000 1.000.000

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ACTIVITES BESOINS NOMBRE/QUANTITE COUT (CFA) B-3 Désinfectants et autres matérielles * hypochlorite de calcium 500 mg * hypochlorite de sodium * gants médicaux latex * gants de ménage * sparadraps * toile cirée * petits bassins pourcue re

1000 kg 5.000 fl/500cc 20.000 paires 5.000 paires 600 rouleaux d'1 mét. 500 mètres 500 unités 500 m 500 unités 2.500 unités 100 unités

10.000.000 5.000.000 7.000.000 3.500.000 1.000.000 2.000.000 450.000

pour recueillir excreta * sceaux de 10-15 litres * sceaux de 100 litres avec robinets pour SRO * gobelets en plastique 200 cc pour conservation eau et préparation SRO * tabliers en plastique * bottes de caoutchouc

2.500 unités 100 unités 1.000 unités 500 unités 500 paires

2.500.000 2.800.000 100.000 1.900.000 13.000.000

C - Lutte contre les diarrhées sanglantes graves c-1 Médicaments * cotrimoxazole

150 boîtes/1000 cés

4.500.000

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ACTIVITES BESOINS NOMBRE/QUANTITE COUT (CFA) * métronidazole * doxycline 100mg c-2 Pour réhydration * glucose 5 % 500cc * lactate de ringer 500cc * seringues * sel de réhydratation orale c-3 Pour désinfection et divers matériels * eau de javel * gants médicaux * gants de ménage * petits bassins * seaux de 10-15 l

150 boîtes/1000 cés 100 boîtes/1000 cés 50.000 fl 50.000 fl 100.000 1000 litres 10.000 paires 3.000 paires 500 unités 500 unités

4.000.000 2.991.200 10.500.000 20.000.000 500.000 10.000.0000 1.000.000 2.000.000 1.000.000 450.000 500.000

SENSIBILISATION

Item * dépliants * affiches * brochures * documentaire TV * spots TV et radio

200.000 unités 20.000 unités 10.000 unités 3 10

20.000.000 7.600.000 20.000.000 3.000.000 3.000.000

SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE

- Outils de surveillance - Enquêtes épidémiologiques

5.000 fiches 3.000.000

* méningite * choléra * diarrhée sanglante grave

5 5 5

10.000.000 10.000.000 7.000.000

LOGISTIQUE

- Véhicule 4 x 4 SW - Carburant * lutte épidémie méningite * lutte épidémie choléra * lutte épidémie

1 30.000 litres 30.000 litres 15.000 litres

20.000.000 10.000.000 10.000.000 5.000.000

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ACTIVITES BESOINS NOMBRE/QUANTITE COUT (CFA) diarrhée grave

GESTION

- Micro ordinateurs - Laptots (portatif) - Imprimante laser - fourniture - relieuse - rétroprojecteurs - projecteur diapositives

1 1 1 1 1 1

1.750.000 2.000.000 750.000 5.000.000 400.000 450.000 510.000

SUPERVISION

Un superviseur par Province/an et par maladie

15 30.000.000

TOTAL 927.063.000

Inflation 5 % 46.353.150

GRAND TOTAL 973.416.150

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ESTIMATION DU BUDGET SUR 5 ANS RECAPITULATIF 1 - FORMATION 35.000.000 FCFA 2 - APPROVISIONNEMENT EN - VACCIN ANTI MINGOCOCIQUE 400.000.000 FCFA - MEDICAMENTS ET AUTRES 322.603.000 FCFA MATERIELS 3 - SENSIBILISATION 53.600.000 FCFA 4 - SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE 30.000.000 FCFA 5 - GESTION 10.860.000 FCFA 6 - LOGISTIQUE 45.000.000 FCFA 7 - SUPERVISION 30.000.000 FCA ----------------- TOTAL 927.063.000 FCFA INFLATION 5 % 46.353.150 FCFA ------------------ GRAND TOTAL 973.416.150 FCFA 54 - LES PLANS SPECIAUX 541 -LA VILLE DE DOUALA Douala est la plus grande ville du Cameroun et s'étend sur les Rives du Wouri jusqu'à 24 kilomètres de l'Océan Atlantique. La ville avoisine les 2.000.000 habitants. La population est diversifiée et principalement composée d'allogènes dont la majorité provient de la zone ouest du pays. L'attraction de la ville est plus accentuée par son caractère industriel. Aujourd'hui la ville connaît aussi l'arrivée des expatriés. Douala se présente comme un grand centre industriel et commercial avec son aéroport international et son port qui se situent parmi les plus importants de la côte Ouest africaine. Le port de Douala contrôle 90 % des importations et exportations ; ses capacités ont été étendues à cause de son caractère international dû au fait qu'il sert comme porte d'entrée et de sortie aux marchandises et produits des pays voisins. Les principaux produits d'exportation sont : le bois, le coton, le cacao, le café, l'aluminium, le pétrole etc... les importations concernent la bauxite, la farine, le fer, les véhicules, les machines, le textile, les matériaux de construction ....etc. Près de 50 % des industries du pays sont implantées à Douala. La ville se présente ainsi comme la capitale économique du Cameroun et la capitale provinciale du littoral.

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5411 - SITUATION ACTUELLE ET VULNERABILITE AUX RISQUES a) La démographie galopante La démographie galopante et l'accroissement du potentiel industriel de la ville de Douala contribuent très largement à accroître des transformations écologiques du milieu, développant par ce fait la vulnérabilité de la ville aux risques technologiques et naturels. La recherche des surfaces et espaces d'habitation a conduit à l'assèchement des marais et la récupération des terres de l'estuaire du Wouri ; cette situation a contribué au rétrécissement du lit du fleuve qui aujourd'hui ne peut plus canaliser toutes les eaux durant la période des grandes pluies. Ce phénomène est à l'origine des inondations que connaît la ville depuis quelques années. La pauvreté et la misère galopantes des populations à faibles revenus, poussent les habitants de la ville à occuper les marais, les zones inondées et celles exposées aux glissements de terrain. Conséquence, la ville est ainsi exposée à des sérieux problèmes parmi lesquels on peut citer : * la contamination des nappes phréatiques par les produits toxiques ; * la fragilité du sol (risque d'enfoncement ou d'écoulement des édifices et bâtiments) ; * la sévérité des inondations. * l'ampleur et la sévérité des inondations. Le degré de vulnérabilité de Douala aux risques est très grand ; D'abord Douala est situé à quelques kilomètres du Mont Cameroun dont le volcan s'il est en activité pourrait, en cas de violentes explosions pyroclastiques dans ses versants Est et Sud ou bien dans le cas d'un tremblement de terre de grande magnitude, entraîner la destruction totale de la ville. La forte concentration des populations est liée à plusieurs paramètres (politique, économique et administratif) et toute catastrophe de quelque ampleur que ce soit pourrait avoir un coût élevé au pays tout entier. La démographie galopante et la diminution des potentialités de pêche du fleuve wouri entraînent de nombreuses difficultés. On estime aujourd'hui que cette population atteindra trois millions en l'an 2.000 et donc nécessitera de la part des pouvoirs publics plus de sacrifices allant de l'électrification, du logement, de l'éducation à la santé et à la sécurité. b) - LES PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX

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Chaque année entre les mois de janvier et d'avril le cours d'eau Japouma connaît le plus bas niveau d'étiage. Cette baisse du niveau d'eau est suivie d'une entrée massive d'eau salée de l'océan atlantique dans le cours d'eau Japouma. Par conséquent la seule source d'approvisionnement en eau potable se trouve polluée en sel. La désalisation de cette eau coûte très chère à la société Nationale des Eaux du Cameroun (plusieurs milliards de dépenses annuelles). Malgré ces efforts et celle de l'information par voies radio et télé, les populations préfèrent l'utilisation de l'eau des puits, impropre à la consommation mais sans sel. Par contre cette eau des puits est polluée par les détritus de toutes sortes. En effet, le sol de Douala est très poreux (nature sablonneuse) donc très perméable à la circulation des bactéries, virus et microbes. Les puits d'eau qui généralement sont situés à quelques mètres des latrines et fosses d'aisance sont régulièrement contaminés. A côté de ce problème, on note également : - la pollution par les huiles usées issues des ateliers, des industries,etc... ; - le jonchage de la ville par les matériaux plastiques (sacs,sceaux etc...) et le caoutchouc de toutes sortes (pneus) ; - la pollution de l'air par la fumée industrielle et domestique ; - le non lotissement de la ville ; - l'ensevelissement des produits chimiques et autres toxiques qui contribuent à contaminer l'eau souterraine - le bruit ; - la pollution par les produits pétroliers ; - l'utilisation des produits chimiques interdits ou périmés (ex : pesticides, herbicides) ; - la détérioration des infrastructures municipales ; - le non enlèvement des ordures ménagères ; - les inondations en saison pluvieuse ; - les gros risques d'incendie ; par exemple à Bessengue de la Société Camerounaise de dépôts Pétroliers (S.C.D.P.) ne présente qu'une entrée principale et sans issue de secours, en plus le dépôt est situé au centre d'un quartier populeux dont les maisons sont construites en matériaux de fortune comme le bois. Les installations d'électricité sont de très mauvaise facture. Ainsi dans le cas d'un incendie on ne serait pas loin d'une catastrophe qui coûterait la vie à des milliers d'âmes ; - la prolifération des stations d'essence qui dans le cas ou leurs citernes ne seraient pas bien étanches pourraient non seulement contaminées la nappe phréatique, mais également causer des incendies énormes dans les environs. c) - Les problèmes de santé

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Les problèmes environnementaux rencontrés à Douala ont des implications sévères sur la santé. - la pollution atmosphérique est causée par les industries et la circulation intense (Goke Adeegoroye 1997) sous forme d'émissions de produits toxiques et dangereux comme la fumée (gaz carbonique), les dioxyde de sulfure (SO2), l'acide sulfurique (H2SO4), les hydrocarbures benzéniques, l'acide nitrique (HNO3), l'oxyde d'azote (NO2), l'ozone (03), les aldéhydes, les produits partiellement oxydés (CO) et le plomb. Ces produits sont responsables de la plupart des problèmes ou des maladies respiratoires retrouvées à Douala ; - le monoxyde de carbone (CO) et le plomb sont des produits qui ont des effets sur le système nerveux central ; ces deux éléments attaquent le système neuropsychologique chez les enfants ; - les maladies endémiques comme le choléra sont répandues et elles sont généralement causées par le non respect de l'hygiène élémentaire notamment l'utilisation de l'eau souillée par les ordures et autres produits contaminés ; - les inondations sont généralement la cause de la propagation des épidémies dans la ville ; - la mauvaise utilisation des produits chimiques et leur propagation dans l'eau et l'air peuvent entraîner des avortements prématurés, des problèmes d'accouchement et même l'augmentation du taux de mortalité infantile. - la dégradation urbaine serait le meilleur indice du sous développement (GoKE ADEGOROYE 1997). Il conduit à la pauvreté et prépare le lit aux risques naturels et technologiques, aux maladies et aux épidémies. - l'urbanisation est caractérisée par le surpeuplement, la vie dans les conditions d'insalubrité, la pauvreté ou la rareté des logements, la malnutrition, le choléra, la typhoïde avec des comportements de délinquance liés aux mauvaises conditions de vie ; - l'habitat est à 90 % composé de taudis. 5412I - STRATEGIES POUR LA REDUCTION DE RISQUES DANS LA VILLE DE DOUALA Pour que tout projet de développement soit pris en considération l'accent doit être mis sur : - la réduction des risques ; - une occupation de terrain contrôlée ; - une bonne qualité des construction. 1° - La réduction des risques La ville de Douala s'étend à une vitesse alarmante, un meilleur développement de la ville devrait tabler sur une diminution des risques. Ceci va entraîner une révision de

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stratégies et évitera l'implantation des populations dans les zones exposées aux inondations, aux glissements de terrain ...etc. * L'estimation des risques Avant de s'aventurer dans tout projet de développement il est important d'évaluer les risques et la vulnérabilité du projet dans le but de les réduire. * Contrôle de l'occupation de terrain Les zones industrielles bien définies ne devraient pas être occupées par les populations. Les conditions d'installation dans ces zones doivent être planifiées de telle sorte que les populations vivant dans ces zones aient des bonnes structures sanitaires, de l'eau potable et de l'électricité à des prix relativement bas. Les sources d'approvisionnement en eau potable doivent être protégées. * La qualité des constructions Dans chaque programme de construction la sécurité des personnes et des biens devrait être prioritaire. Les lois sur la construction sont bonnes mais seulement leur application devrait être renforcée. Elles gagneraient à être renforcées par rapport à la construction des logements sociaux. II - LA GESTION DES VILLES * Les politiques Un schéma directeur clair et précis doit être élaboré pour permettre aux situations de secours et aux risques d'être de manière à assurer une distribution équitable du soutien aux risques et une utilisation optimale des ressources (Olavi et al 1996) ; * de même, les capacités de désalination de l'usine de traitement des eaux de la SNEC à Japouma doivent être renforcées ; * la gestion des catastrophes Le présent plan doit être disponible aussi bien au niveau national que local et doit mettre un accent sur les rôles et les responsabilités des différents ministères ou directions et des acteurs. Il doit en plus, mettre en place des arrangements appropriés pour s'attendre à toute éventualité ; * Les institutions de gestion des catastrophes Les institutions de gestion des catastrophes locales doivent être créées afin de former les hommes aux dangers ou aux catastrophes spécifiques à la ville ; * La communication L'établissement des canaux spécifiques de communication pouvant permettre aux autorités d'informer les

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populations sur les risques et les conditions ou les opérations de secours. Les routes d'évacuation et de secours devraient être construites afin de décongestionner la circulation en cas d'évacuation ; * Avertissement contre les catastrophes Lorsque les moyens techniques de communication existent, pour informer les populations sur l'éventualité d'une catastrophe, les informations doivent être données de la façon la plus prompte et la plus simple par les autorités locales comme les maires ou les chefs traditionnels par exemple. 3) - Les informations concernant les risques doivent être données aux communautés exposées et doivent être conduites de façon à montrer à celles-ci les dangers qu'elles courent. * La communauté : les programmes de base et les solutions Les programmes doivent présenter des solutions aux problèmes des risques. Les informations publiques et la sensibilisation La population doit être sensibilisée aux risques, exemple : les inondations, la pollution (dans toutes ses formes), le feu ... etc. Elle doit être informée sur les moyens de venir à bout des risques. Cette population doit maîtriser les mesures d'évacuation en cas de catastrophe. Avertissement contre les catastrophes Les avertissements contre les éventuelles catastrophes doivent être largement diffuser de la façon la plus audible. Les conseils et les instructions sur les mesures à prendre doivent être explicites et opérationnels. 542 - L E M O N T C A M E R O U N 5421 - SITUATION ACTUELLE Le Mont Cameroun est l'un des plus grands volcans africains et est composé de basalte d'alkali et de basanite mélangés avec des petites quantités de matière pyroclastique (FITTON 1987). Ces roches volcaniques ont fait éruption en un sous-sol de précambrien métamorphique couvert par le crétas aux dépôts récents des bassins de Douala et de Rio Del Rey (Duruelle et al. 1987). l'amas volcanique s'élève à une hauteur à une hauteur de 4100 mètres avec une longueur de 50 kilomètres et une largeur de 35 kilomètres. Ce monstre couvre une superficie de 1750 Km (NEBA 1982) Fitton et Dunlop (1985) ont donné un âge K-AR de 9 MA au plus vieux basalte du Mont Cameroun. Le Mont Cameroun est pour le moment le seul volcan actif sur la ligne

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volcanique du Cameroun. Il a fait éruption à six reprises pendant ce siècle ; 1909, 1922, 1925, 1959 et 1982 (Njilah 1991). Lors de l'éruption de 1909. La lave s'est versée et a coulé de la partie nord à la partie nord-ouest couvrant une distance de 6 kilomètres. L'éruption de 1922 fut plus catastrophique car la lave brûla des hectares de forêts et de fermes qu'elle rencontrait sur son passage avant de faire éruption dans l'océan atlantique. En 1959 la lave coula sur quatre kilomètres avec une largeur moyenne de 100 mètres et une épaisseur de 20 mètres. Le cours secondaire se trouve juste au-dessus de la ville d'Ekona et est même allé jusqu'à bloquer l'axe Kumba-Victoria faisant obstruction à la circulation. L'éruption volcanique la plus récente du Mont Cameroun fut celle de 1982 qui versa la lave basanitique à travers un cours au Sud de la montagne sur une superficie de 12 kilomètres. Plus de 140 cornets pyroclastiques sont dispersés le long du grand axe du massif. Ces récents cônes de cratères sont dressés ainsi Sud-ouest-Nord ouest comme cela est le cas avec la morphologie générale du massif. 5422 - PROBLEME A RESOUDRE ET ACTIONS A MENER a) - Problème à résoudre La présence des pyroclastiques mélangées et de plus de 140 cônes de cendre et cratères est la preuve de la nature violente de certaines éruptions du Mont Cameroun. Ces cendres et autres produits volcaniques donnent lieu à des terres fertiles le long des versants et au pied du volcan. Ces terres fertiles ont attiré des populations et l'installation des grandes propriétés agriculturielles comme le CDC qui cultive la banane, le caoutchouc, le thé et la palme. Le CDC est l'un des plus grands employeurs, après le gouvernement et la plupart des employés habite Buéa, Muéa, Ekona, Mutenguené, Tiko, Limbe, Muyuka... etc. Ces villes ont une densité de population très élevée. Cependant, le Mont Cameroun demeure une menace à cette population qui habite au pied et au flanc du massif. Dans le cas d'une éruption plus violente les villes de Mbanga et Douala ne seront non plus épargnées. Des tombées pyroclastiques, la versée du lave et gaz volcaniques sont des risques majeurs associés au Mont Cameroun et auxquels les gens seront assujettis. b) - Actions à mener La ville de Buéa est reliée au reste du pays par une

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seule route. Cette route est très escarpée et étroite et aussi caractérisée par de nombreux virages. Les signaux routiers qui s'y trouvent ne sont pas suffisant pour contrecarrer les dangers qui peuvent survenir. Juste au début de l'année un camion transportant plus de 60 tonnes de bois a fait un accident à Mutenguené faisant 20 morts et détruisant des matériels avec une valeur des centaines de millions. Pour éviter à l'avenir de pareils accidents et venir à bout de la circulation des camions grumiers, engins lourds recueillis lors de la procédure d'évacuation de la population de Buéa et ses environs en cas d'une éruption volcanique, il est proposé des solutions suivantes : - créer deux nouvelles routes reliant Buéa aux villes voisines; l'une de Buéa à Muéa et l'autre de Buéa en passant par Tole à Ombé ou Bonjongo. Ces routes vont servir de voies de sûreté en cas d'une éruption ; - Remettre en service l'aéroport de Tiko qui est resté inopérationnel et prolonger la piste d'envol pour résister aux grands avions ; - L'axe Limbé-Tiko-Douala qui fut construite il y a de cela plus de vingt ans est insuffisant aux besoins énormes du trafic routier, ce qui constitue une source importante d'accidents. Il est donc nécessaire que cet axe soit étendu de manière à faciliter la fluidité de la circulation; - continuer les travaux entrepris au port de Tiko avec un accès mis à la disposition des vaisseaux ; - rendre aussi le port de Limbé opérationnel ; - remettre en service les huit sismomètres sur le Mont Cameroun qui ne fonctionnent plus afin de fournir à l'institut de recherche géologique et minière (IRGM) une gamme complète d'informations. L'antenne de recherche géophysique et volcanologique de l'Institut de Recherche Géologique et Minière (IRGM) d'Ekona est suffisamment équipé en infrastructure, équipement et le personnel qualifié. Pour effectuer ce projet. Pour les propres surveillance du Mont Cameroun (IRGM) a besoin de moyens financiers : Réparation des équipements scientifiques (sismomètres, radio modulateur, transmetteur et receveurs, 8 canaux interface) 20.000.000FCFA Réparation des voitures 6.000.000FCFA carburant et lubrifiants 2.000.000FCFA transport des matériaux 2.000.000FCFA transport du personnel 2.000.000FCFA Autres 1.500.000FCFA _________________ TOTAL 34.000.000FCFA 543 - LES ZONES D'EMANATION DE GAZ TOXIQUES

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5431 - Situation actuelle Le bilan diagnostic a montré que le Cameroun dispose de nombreux lacs de cratères dont une bonne partie contient en profondeur des accumulations de gaz toxiques, notamment le gaz carbonique (CO2). Le désastre des lacs Mounoun et Nyos démontrent que les cratères de la ligne volcanique camerounaise sont dangereux et constituent ainsi des risques d'éruptions de gaz dans l'avenir. Etant donné que la dissolution du gaz carbonique dans l'eau augmente en profondeur, il est certains que les lacs profonds contiennent plus de gaz dissous que les lacs moins profonds. De ce fait, des études approfondies doivent être entreprises sur les cratères au Cameroun avec pour but la connaissance des profondeurs. Le volume d'eau qu'elles contiennent etc. Ceci permet de connaître et de classifier les lacs potentiellement dangereux et moins dangereux. Selon l'inventaire suscité, la méthode de dégazage essayé par les français et japonais peut être utilisée pour dégazer les lacs dangereux et potentiellement dangereux ; - une cartographie de toute la zone des lacs dangereux mérite d'être élaborée qui permette d'avoir une bonne connaissance de la concentration et du volume du gaz carbonique dissous dans le lac, la quantité qui peut être déchargée en cas de désastre, de la distance d'écoulement dépendant de la topographie et la direction du vent. Ceci permettra au gouvernement de prendre des décisions fermes sur le déplacement et le relogement des personnes sans risque naturel : - Les masques anti-gaz doivent être mis à la disposition des populations qui habitent autour des lacs cratère ; - les hôpitaux et les centres de santé doivent être bien équipés là où ces facilités sont rares. Leur création s'avère très importante ; - Des systèmes d'alarme doivent être installés dans tous les lacs à risque ; - la coopération avec les organismes internationaux doivent être assurés pour qu'en cas de désastre, une assistance technique, vivres et médicaments soient mis à la disposition des victimes à l'immédiat. Le Plan national de la gestion de l'environnement (PNGE) fait une ébauche des régulations suivantes en cas de risques naturels qui peuvent être adaptées et utilisées dans une situation de gaz désastreux. Les sinistrés pourront dans un cadre normatif prétendre à une indemnisation et à une assistance réglementées,

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évitant ainsi diverses spéculations qui accompagnent en général toutes les catastrophes. Au niveau économique, on peut citer notamment, la préservation des constructions humaines conformes aux normes anti-risques. Sur le plan démographique, les nombreuses pertes en vies humaines constituent l'aspect le plus attristant des catastrophes qui pourraient être atténuées grâce au comportement responsable des populations et aux mesures d'intervention bien structurées. 544 - EXTREME -NORD : INFLUENCE CLIMATIQUE SUR L'ENVIRONNEMENT 5441 - Situation actuelle La province de l'Extrême-nord est une province d'excès climatiques. La saison sèche est longue et tandis que la saison pluvieuse est courte mais génétrice d'inondations. La topographie est faite d'interminables plaines (la plaine du lac Tchad) avec des petites collines ceinturant de tous côtés. La terre est essentiellement argileuse et imperméable et c'est cette imperméabilité qui donne lieu à des inondations nombreuses lors des pluies torrentielles. 1) - La sécheresse La province de l'Extrême-nord est caractérisée par une précipitation basse, d'ordinaire en dessous de 900 mm et un prolongement de la saison sèche qui dure plus de sept mois. Cette précipitation basse rend la province écologiquement faible et permanemment exposée au désastre. Située dans le sahel, cette province s'expose aux effets dévastateurs de la désertification qui entraîne de manière continuelle la dégradation de l'environnement avec la disparition de la faune. La procédure naturelle de désertification est aggravée par des activités humaines comme les feux de brousse, l'agriculture, le surpâturage, l'exploitation du bois etc.. Ceci entraîne l'appauvrissement de la terre et l'explosion de l'érosion. La construction des réservoirs comme celui de Maga a causé un manque d'eau dans la région de waza. Le manque d'eau pendant la saison sèche en particulier pousse les éléphants et hippopotames à déserter le parc à la recherche du pâturage causant ainsi des dégâts à la population et aux activités agriculturelles. (fig. 12) 2) - Les conséquences de la désertification Les conséquences de la désertification sont aussi nombreuses que si des mesures ne sont pas prises à l'immédiat,

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la vie n'aura aucun sens dans cette province tellement peuplée. Ces conséquences entre autres sont : - sécheresse totale du lac Tchad, le lac Tchad à l'époque couvrait une superficie de 25,000 km2 mais à présent, il ne reste que 5000 km2. Cette situation est aggravée par la baisse de niveau du Logone et du Chari ; - l'aridité des puits provoque des situations difficiles à l'homme, au bétail et aux récoltes. Des pertes de revenus qui proviennent des produits du sahel ; 3) - La famine La famine est commune dans la province de l'extrême-nord et entraîne en amont la désertification, puis la famine est aggravée par les tourbillons de feux, les inondations, les animaux (éléphants, hippopotames, oiseaux et les invasions d'insectes; - l'augmentation de la sévérité de l'harmattan, avec les vents de désert réduisant la visibilité ; - les températures élevées des saisons sèches provoquent la méningite. 4)- LES RISQUES DE L'INONDATION La ville de Maroua se situe dans une cuvette et quand il pleut, l'eau se draine rapidement des altitudes élevées vers les plaines causant des inondations dévastatrices dans les villes et ses environs. Cette même situation se vit à Mokolo, Goulfey et Kousseri. La situation à Maga et Pouss est différente et plus complexe. Ceci parce que les deux villes se situent en aval de la digue de Maga. Pouss est limité à l'Est par le Logone. Ces deux villes subissent donc des inondations de trois phénomènes principaux : * l'écoulement de la digue de Maga ; * des averses pluvieuses ; * le débordement de la Logone. Les inondations constituent donc l'un des plus grands risques que court la province de l'extrême-nord. Elles ont causé des dégâts tout récemment parmi lesquels : * la destruction des terres agricoles ; * la destruction des logements, des ponts, des poteaux électriques et de téléphones ; * la famine ; * les épidémies (choléra, typhoïde et la méningite... etc) ; * la destruction des vivres. 5441 - SITUATION SOUHAITEE ET ACTIONS A MENER Le gouvernement camerounais doit subventionner pour la

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baisse du prix du pétrole, de l'électricité et du gaz en les rendant moins chers au niveau des populations de l'Extrême-nord à faible revenu et si possible qu'on introduise l'énergie solaire ou biomasse qui si s'avère moins couteux que l'énergie provenant du bois réduira la destruction des arbres pour l'utilisation domestique. Dans cette province, il existe un degré élevé de pâturage qui entraîne le surpâturage. Le berger constamment est à la recherche d'un pâturage frais après avoir épuisé les régions déjà usées. Ceci est aggravé par les effets destructeurs de la saison sèche qui force le pâturagiste à entreprendre la transhumance. Des larges champs de bétail doivent être construits et encouragés pour éviter le trop d'exploitation du rare pâture. L'agriculture est pratiquée dans la province par des paysans qui utilisent la méthode de culture extensive de la terre, de feux de brousse, de jachère qui ne sont en aucun cas des méthodes à utiliser, à encourager étant donné que la population augmente très rapidement. L'agriculture intensive doit être encouragée pour effacer ces pratiques locales. La population doit être sensibilisée contre le déboisement et de manière correspondante une sensibilisation sur le reboisement. L'opération Sahel vert qui était entreprise dans le passé devra être ressusciter afin de résister à ce désert qui ne fait qu'avancer. Ceci doit être suivi immédiatement par des applications strictes de la législation forestière et des amendes sévères infligées aux personnes contrevenantes. 545 - LAGDO : RISQUE DE CHUTE DU BARRAGE 5451 - Situation actuelle Le barrage de Lagdo est situé sur la Benoué juste à 50 km du sud-Est de Garoua et couvre une superficie de 700 km2 qui contient 7,7 milliards de mètres cubes d'eau. L'eau s'étend du barrage Lagdo de l'intérieur sur plus de 70 km engloutissant collines et vallées inondables. Le volume d'eau de 7,7 milliards mètres cubes réservé dans le lac représente plus de la moitié d'eau de l'intérieur avec les réserves estimées à 15 milliards de mètres cube d'eau. Le réservoir de Lagdo est un barrage à buts variés. Construit initialement pour les besoins hydroélectriques et irrigationnels , il est devenu présentement l'un des plus grands sites de pêche dans le pays et les voies d'eau y ont été créées. L'installation hydroélectrique situé juste en dessous du barrage alimente les provinces de l'Adamaoua, du nord et de l'extrême nord en électricité. "Il a commencé à opérer depuis 1985 et jusqu'alors, il n'a jamais présenté des signes de dépréciation

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selon les responsables chargés de la gestion des installations". Le barrage et les trois digues (centre, est, ouest) sont surveillés de manière constante pour recueillir le niveau d'eau afin que les vannes de sûreté soient ouvertes pour réduire cette dernière. En dépit de cette assurance sur la résistance du barrage et des digues, le barrage de Lagdo demeure un danger potentiel aux populations qui habitent en aval. Le fait que la pêche dans le lac soit beaucoup plus pratiqué par les étrangers que les camerounais ainsi que l'agriculture dans les zones d'irrigation suscite les craintes de sabotage parce que le barrage n'est pas bien protégé. Le peu de gendarmes de la brigade de Lagdo et les policiers du poste de police ne sont pas suffisamment entraînés pour un tel investissement, et le danger potentiel qu'il représente. La rupture du barrage est une pratique commune. La plus récente s'est produite en Chine et a causé d'énormes dégâts. La crainte pour une situation pareille à Lagdo est imminente. Il est d'usage d'entendre dire que pour éviter la guerre, il faut se préparer en conséquence. Cette phrase est également vraie en terme de désastre. Si un désastre est à éviter, cela ne peut se réaliser que par préparation soit au niveau local, provincial ou national. Garoua, Pitoa et Figuil se situent toutes dans une cuvette qui sera inondée et détruite en cas de désastre imminent. Les plaines d'inondation de la bénoué seront dévastées aussi loin qu'à l'intérieur du Nigéria. La population qui sera touchée sur le territoire camerounais est évaluée à un million tandis que la destruction des biens reste incalculable. 5452 - ACTIONS A MENER En amont au programme NOE, développé par la gendarmerie, d'autres programmes de même nature doivent être développés et des gardiens bien entraînés ou des équipes de sécurité doivent être institués dans chaque quartier afin de veiller à l'évacuation des populations en cas de menace. Le système d'alarme de l'installation électrique de Lagdo qui a une portée de dix kilomètres doit être relayé par d'autres jusqu'à l'intérieur du Nigéria. Ces systèmes d'alarmes doivent être périodiquement ouverts afin de sensibiliser les gens sur les méthodes d'évacuation. Ces exercices périodiques vont jusqu'à réduire des pertes à plus de 75 % en cas de rupture du barrage. Cette méthode a été utilisée avec succès dans toutes sortes de zones à risques dans différents pays. Pour que le processus d'évacuation se réalise avec succès, il faut créer plusieurs routes d'évacuation dans chaque

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ville concernée vers les sites de sûreté. Ces sites choisis devraient être capables d'accommoder les populations et les biens. La commune urbaine de Garoua doit ouvrir la route par Gashiga à Tingilli et créer des sites pour ouvrir un espace en cas d'évacuation des populations sur les hauteurs. L'agriculture et le pâturage sur les plaines inondées de la Bénoué doit être prohibée et d'autres zones mises à la disposition des populations. Le pont de la Bénoué est en état de dépréciation par les lâchages des eaux qui rognent les berges. Avec cette situation présente, ce pont est condamné à céder dans les années à venir. Pour faciliter la communication, la seule ligne téléphonique de l'arrondissement de Lagdo doit s'étendre. L'unique ligne qui existe se trouve au bureau de la SONEL et donc éloignée des populations. Les sapeurs pompiers doivent être équipés et l'augmentation du personnel qualifié est nécessaire pour gérer les désastres au moment où ils se signalent. En cas de découverte de rupture du barrage de Lagdo, une alerte générale doit être dispensée avec tous les moyens de bord. Ceci doit couvrir une superficie la plus possible étendue. Si cette rupture est découverte par la population locale, elle doit à l'immédiat faire signe aux autorités gouvernementales les plus proches ou aux services de sécurité. Ces services devront s'organiser suivant le plan ORSEC. Ce plan spontané doit être en relation avec la Croix rouge qui, de son côté doit être équipé de vaccins, des équipements de protection, des médicaments et des équipements de sauvetage. Dans les zones d'inondation potentielle, les populations et les biens doivent être évacués vers des terrains élevés dans le cas de Garoua, la population peut être canalisée vers Gashiga sur les collines de Tingilli. Les Sapeurs pompiers, services de santé, la sonel, La Mairie rurale, la Marine marchande...etc peuvent être d'une utilité importante dans cette zone. Les populations de Pitoa peuvent aussi être évacuées vers des terrains élevés. Les agriculteurs habitant le long des rivières doivent aussi être évacués à l'immédiat. En cas de décès d'un être humain ou des animaux, l'enterrement doit suivre immédiatement afin d'éviter une épidémie. Pour éviter la panique la population doit être assurée de sa sécurité. VI - INCIDENCE DU PROGRAMME

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Les résultats attendus avec la mise en oeuvre du Programme sont les suivants : - Une meilleure prévention des risques ; - une sensibilisation, une information et une éducation des populations sur les problèmes de prévention et de gestion des catastrophes mieux assurée ; - une élaboration d'un cadre juridique approprié ;

- une meilleure coordination des interventions et

actions chacun de ces résultats correspondent une série

d'effets. 6 - 1 EFFETS ATTENDUS DE LA PREVENTION DES RISQUES La prévention des risques nécessite un renforcement des capacités d'intervention des services publics chargés de la protection civile : formation du personnel, dotation de celui-ci d'équipement, matériel et logistique adéquats et construction des infrastructures nécessaires à la mise en place des observatoires. Ce renforcement des capacités d'intervention conduit à un accroissement de la précision des prévisions de certaines catastrophes et par conséquent une meilleure organisation de la prévention. Il s'en suit une réduction des dégâts humains et matériels et donc de celle des coûts sociaux y afférents. 6 - 2 EFFETS ATTENDUS DE LA SENSIBILISATION DE L'INFORMATION ET DE L'EDUCATION DES POPULATIONS La sensibilisation, l'information et l'éducation des populations a pour objectif d'amener celles-ci à prendre conscience des risques de catastrophes qu'elles courent et de s'en prémunir. Cette prise de conscience et cette prémunition ont pour effet: - la création et l'organisation par les populations elles-mêmes de comités de prévention et de lutte contre les catastrophes ; - l'identification, la surveillance et la viabilisation responsable des zones à risques ; - la naissance d'un esprit de groupe et de solidarité.

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6 - 3 EFFETS ATTENDUS DE L'ELABORATION D'UN CADRE JURIDIQUE L'existence approprié et l'application d'une réglementation sur la prévention et la gestion des risques ont pour effets : - une meilleure indemnisation des sinistrés et des personnes ayant mis à la disposition de l'autorité publique pendant la catastrophe leurs services et/ou leurs biens, ce qui évite des spéculations de toutes sortes accompagnant généralement toutes les catastrophes ; - une atténuation de nombreuses pertes en vies humaines et en matériel ; - une reprise de la confiance des populations mieux armées pour lutter contre les catastrophes ce qui a pour conséquence * de meilleures dispositions de ces populations à créer des activités viables et rentables ; * une amélioration de leur niveau de vie ; * la naissance d'un réflexe de solidarité ; - un regain de civisme au sein de ces populations. 6 - 4 EFFETS ATTENDUS DE LA COORDINATION DES INTERVENTIONS La coordination des interventions assure : - une meilleure planification des mesures d'interventions en cas de catastrophes ; - une meilleure implication des diverses parties prenantes et une gestion plus efficace de leurs diverses interventions. Les effets générés par ces diverses actions sont : - une actualisation régulière des plans d'urgence disponibles ainsi que des méthodes, outils et messages dans le cadre des actions de sensibilisation,information et éducation des populations ; - une prise en charge plus efficace des sinistrés. D'une manière générale la mise en oeuvre du programme en favorisant une prise de conscience collective et nationale des problèmes liés à la prévention et de la gestion des catastrophes dont les risques sont ressentis dans presque toutes les provinces du pays pour contribuer un renforcement de la cohésion et de l'unité nationales. VII - FACTEURS DE REUSSITE DU PROGRAMME ET RECOMMANDATIONS La réussite du programme dépend des précautions qui sont prises en terme de mesures d'accompagnement et de

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renforcement pour tenir le cap. En effet, les expériences tirées de la crise économique, et des programmes d'ajustement financiers et structurels ont fait clairement comprendre que la qualité d'un programme n'est pas seulement liée à sa formulation, à sa cohérence d'ensemble ou à la disponibilité des ressources financières , mais est également fonction d'un certain nombre des facteurs exogènes et endogènes qu'il convient de déceler à temps afin de définir et de mettre en application des actions coercitives éventuelles. Ces facteurs sont d'ordre politique, institutionnel, économique et financier, socio-culturel, écologique ou technologique. En outre, le facteur du délai de mise en oeuvre est aussi capital afin d'impulser les actions du programme au rythme approprié. De même, la simplicité et la transparence du système de monitoring sont également des critères minima que le programme doit remplir en vue d'en assurer une gestion efficace. 7 - 1 LES FACTEURS POLITIQUES ET INSTITUTIONNELS L'idée de réaliser un Programme National de Prévention et de Gestion des Catastrophes relève de la volonté réelle du gouvernement d'accorder à ce problème une attention particulière dans le but d'en trouver une solution ou un début de solution fiable. Mais pour que la mise en oeuvre de ce programme connaisse une issue heureuse, cette volonté politique affichée doit être maintenue, et concrétisée par la suite par la prise de mesures et autres reformes institutionnelles susceptibles de susciter une large adhésion des toutes les composantes de la nation, surtout en cette période de multipartisme. Il en est ainsi de toutes les mesures de large déconcentralisation préconisée par la nouvelle constitution du 18 janvier 1996 et de toutes les institutions qui y sont créées et dont la mise en place effective reste toujours attendue. Il en est aussi des mesures devant déboucher sur la mise en place d'une administration véritablement au service de l'intérêt public. Dans le cas contraire, le mouvement de démocratisation engagé depuis 1990, au lieu de créer la possibilité d'améliorer la gestion de la chose publique, favoriserait plutôt l'émergence de forces sociales conduisant à une conscience contestatrice ou à des allégeances ethniques et régionales plus aiguës, ce qui entraverait sérieusement l'aboutissement heureux du programme. 7 - 2 LES FACTEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS Les facteurs économiques et financiers interviennent dans la coordination et dans la cohérence entre le contexte macro-économique et l'allocation des ressources financières.

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Un effort de prise en compte des comportements des agents économiques mérite d'être également fait de manière à engager à temps toutes les actions anticipatives éventuelles. D'où l'importance du'un système d'information pour la mise en oeuvre et le suivi du Programme National de Prévention et de Gestion des Catastrophes. Les ressources pour le financement du programme doivent être activement recherchées, notamment à partir d'un effort interne (impôt et solidarité nationale) afin de constituer un fonds spécial de prévention et de gestion des catastrophes. La croissance économique génératrice des richesses ne saurait être assurée si les investissements productifs ne sont pas effectués dans les secteurs d'activités potentiellement rentables. Il s'agira non seulement de veiller à la quantité des ressources ; mais aussi à leur qualité de manière à intégrer les contraintes d'endettement. Les ressources d'APD continueront d'être mobilisées auprès des organismes internationaux et auprès des pays amis. A cet effet, une stratégie appropriée devra être mise en place pour convaincre les partenaires au développement sur la qualité des choix opérés notamment la bonne gouvernance, la lutte contre la pauvreté, la protection de l'environnement et la prévention et la gestion des catastrophes. 7 - 3 LES FACTEURS SOCIO-CULTURELS Eu égard aux divers comportements sociologiques et culturels de la population observées sur le terrain en ville et en campagne, il faudrait opérer certains ajustements vers cette direction. En particulier, afin d'éviter que les facteurs socio-culturels ne jouent négativement sur la nécessité du programme, il y a lieu de développer chez tout le monde les réflexes préventionnistes simples, mais efficaces. Dans cet ordre d'idée, l'enseignement des notions et mesures simples de prévention de certaines catastrophes ainsi que les mesures de secourisme y relatives, devra être encouragé dans nos écoles, lycées et collèges, en privilégiant les catastrophes dont les risques sont plus perceptibles localement. Un système de sanctions devra être mis en place pour décourager la délinquance sous toutes les formes et pour encourager les plus méritants. Enfin, des stratégies appropriées devront être conçues et appliquées en vue d'éviter les frustrations souvent à la base des multiples tensions sociales. Ces frustrations pourraient trouver leur origine dans les exclusions économiques, sociales ou linguistiques. 7 - 4 LES FACTEURS ECOLOGIQUES Le Programme National de Prévention et de Gestion des

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Catastrophes exige la permanente sauvegarde de l'équilibre des écosystèmes. En, effet, les pressions effectuées par l'Etat et les populations sur l'environnement présentent de nombreux risques de détérioration considérablement dans le cadre de vie dont certains ont déjà abouti à des catastrophes dans le pays. Des mesures préventives doivent être envisagées pour limiter les impacts négatifs constatés ou éventuels. - Développement de sources d'énergie alternative au bois de chauffe. Ainsi pour ce qui est des Provinces du nord et de l'extrême-nord notamment il y a lieu d'y développer l'usage de gaz domestique, du pétrole, de l'électricité. Pour cela il conviendra d'étudier des stratégies favorisant la forte utilisation de ces énergies mais à des prix suffisamment à la portée de la majorité de la population. De recherches devront y être menées aussi pour vulgariser l'utilisation de l'énergie solaire : * Programme de recherche appliquée pour accroître les rendements agricoles sans une utilisation abusive des engrais chimiques et sans surexploitation des sols au risque de détruire le couvert végétal ; * Réaménagement de la dette extérieure dans le sens de réduire son stock et le service annuel. 7 - 5 LES FACTEURS TECHNOLOGIQUES Un obstacle à la réussite du programme pourrait être constitué par l'incapacité de la population à accéder aux nouvelles connaissances à cause des progrès techniques induits (zones de volcanismes ou d'émanations de gaz toxiques). La révolution électronique actuelle, en l'absence du renforcement des capacités humaines, risque de marginaliser davantage le pays en matière de prévention et de gestion des catastrophes. C'est pour cela qu'il faut investir dans l'homme de manière à lui permettre de suivre les évolutions actuelles et de maîtriser son destin. Un effort particulier devra être fait pour la mise en place des technologies appropriées au contexte national. La maîtrise des facteurs technologiques passe aussi par le renouveau socio-culturel en faveur de la promotion d'une reforme fondamentale du système d'éducation et de la révision des programmes de formation. 7 - 6 LE FACTEUR DELAI DE MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME La prise en compte du facteur délai renvoie à la question de savoir à quel rythme doit-on exécuter le programme. La détermination du rythme et du calendrier devra tenir compte

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des considérations d'ordre politique, institutionnel, économique ou sociologique. Selon les situations, l'on pourra procéder soit à une exécution rapide (effets de choc) des mesures de manière à donner le signal d'un changement crédible par rapport à la situation antérieure, soit à une exécution graduelle de manière à maîtriser tous les phénomènes susceptibles de naître. Le respect du rythme et du calendrier est nécessaire afin d'éviter les coûts d'un ajustement tardif. Car plus on retarde la mise en oeuvre des actions retenues, plus les coûts économiques sociaux environnementaux et même parfois politiques sont élevés. 7 - 7 LES FACTEURS EXTERIEURS Les facteurs extérieurs concernent la mobilisation de l'assistance technique et financière nécessaire à l'exécution du programme. En outre, la réduction du stock et du service de la dette publique extérieure devrait être obtenue des bailleurs de fonds afin de permettre au gouvernement d'affecter en priorité les ressources disponibles au financement du Programme National de Prévention et de Gestion des catastrophes. 7 - 8 LA STRUCTURE DE GESTION DU PROGRAMME La structure à mettre en place constitue également un facteur de réussite du programme. Il devra remplir les quatre critères de simplicité, de transparence, de moindre coût, de participation populaire. Le schéma proposé dans le cadre du Programme National de Prévention et de la Gestion des Catastrophes veut que : - son comité de coordination soit placé sous l'autorité du Secrétaire Général de la Présidence de la République car la loi confère au seul président la prérogative de définir la politique en matière de Protection Civile ; - son comité de pilotage sorte de Conseil d'Administration, soit placé sous l'autorité du Ministère de l'Administration Territoriale, ministère chargé de coordonner et de gérer l'action de toutes les autorités administratives, représentants locaux du Président de la République et de l'Aménagement du Territoire ; - Le secrétariat technique chargé de la gestion technique et administrative quotidienne du PNPGC soit une structure jouissant d'une personnalité juridique et d'une autonomie financière, créée par décret du président de la République et placé sous tutelle du Ministère de l'Administration Territoriale. Mais en attendant la mise en oeuvre effective de cette institution avec ce que cela implique en termes de personnel qualifié, d'équipements adéquats et de cadre juridique approprié, l'actuelle Direction de la Protection Civile du ministère de l'Administration Territoriale peut continuer de jouer ce rôle pour un délai maximum de trois (3) ans, délai maximum de la mise en oeuvre du programme.

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A N N E X E S A - 1 ESTIMATION DES BESOINS EN EQUIPEMENT ET MATERIEL DE LA DIRECTION DE LA PROTECTION CIVILE

N° d'ord

DESIGNATION QTE

PRIX UNITAIRE

PRIX TOTAL

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28

Stéréoscope à miroir Stéréoscope de poche Boussole topochaix complète clisimètre loupe de poche calculatrice scientifique table de dessin rouleau de papier calque rouleau de papier millimétré paquet de 4 rotrings gomme plastique critérium 0,5 plus mines règle à échelle (kutck) sac à dos paire de chaussure de terrain (patoga palladium) pochette plastique plus planchette carte géologique du Cameroun 1/1000000 carte topographique (1/50000)carte administrative carte hydrographique du cameroun 1/1000000 véhicule tout terrain (4w) avec treuil photographie aérienne camera vidéo appareils photos micro ordinateurs avec imprimantes photocopieur télécopieur

1 4 4 4 4 4 2 4 4 4 20 20 5 10 15 8 1 1 1 1 1 4 2 1 1

700.000 90.000 175.000 30.000 5.000 30.000 350.000 28.000 20.000 70.000 300 2.500 4.000 15.000 25.000 7.000 16.000 5.000 20.000 20.000 35.000.000 (voir location) 2.000.000 150.000 3.000.000 3.000.000 700.000

700.000 360.000 700.000 180.000 20.000 120.000 700.000 112.000 80.000 280.000 6.000 50.000 20.000 150.000 375.000 56.000 16.000 5.000 20.000 20.000 35.000.000 2.000.000 600.000 6.000.000 3.000.000 700.000

TOTAL 51.210.000

142

A - 2 BUDGET DE LA COORDINATION DES ACTIVITES DE PREVENTION AU NIVEAU DE LA DIRECTION DE LA PROTECTION CIVILE

RUBRIQUES ANNEE 1 ANNEE 2 ANNEE 3 ANNEE4

1° - Equipement 2° - Formation du personnel à (l'étranger et à l'intérieur du pays) 3° - Organisation séminaire, conférence, colloque, journée internationale de la prévention et campagne d'éducation et de sensibilisation 4° - Frais de mission pour la réalisation des études, recherches et missions diverse 5° - Fonctionnement et maintenance des équipements

51.210.000 25.000.000 45.000.000 15.000.000 10.000.000

754.000 25.000.000 30.000.000 20.000.000 10.000.000

1.279.000 25.000.000 25.000.000 25.000.000 10.000.000

53.243.000 75.000.000 100.000.000 60.000.000 30.000.000

TOTAL 145.000.000 85.754.000 86.279.000 318.243.000

143

BIBLIOGRAPHIE 1) Nations Unies :Prévention et Atténuation des

Catastrophes le point des connaissances actuelles vol 7 : Aspects économiques vol 9 : Aspects juridiques vol 12 : Aspects sociaux et sociologiques vol 10 : Aspects relatifs à l'information vol 11 : Aspects relatifs à la planification préalable ; :Aspects juridiques de la Prévention

des catastrophes naturelles l'emploi des instruments économiques aux fins de prévention des catastrophes naturelles, octobre 1996 ;

2) Rép. du Cameroun/PNUD:Rapport sur le développement

humain 1993; 3) Rép. du Cameroun/PNUD :Programme National de Monitoring du

développement humain durable au Cameroun, novembre 1994

4) MINAGRI/CUROR/BIT :Programme National de la réforme du

monde rural, 1995 ; 5) Rép. du Cameroun :Cadre politique pour le

développement du secteur agricole (Document de travail pour la commission de coordination des aides au développement) août 1996 ;

6)Contributions écrites relatives à la prévention et la gestion

des catastrophes - Des ministères : * de la Santé * de l'Agriculture * des Transports * de la Communication - de la Croix Rouge Camerounaise - de certaines ONG (ASFRO) ;

144

7)Loi N°67-LF-9 du 12 juin 1967 portant organisation de la

Défense 8)Loi n°73/12 du 7 décembre 1973 portant organisation générale

de la Protection Civile 9) Loi n°86/016 du 06 décembre 1986 portant réorganisation

générale de la Protection Civile 10) Décret n°96/054 du 12 mars 1996 fixant la composition et les

attributions du Conseil National de la Protection Civile ; 11) Décret n°95/232 du 06 novembre 1995 portant organisation du

Ministère de l'Administration Territoriale ; 12) Loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime de la Faune et

de la Pêche et décret d'application 95/531/PM du 23 août 1995;

13) Christophe BIKOE : Catastrophe et Santé Publique : le

désastre du lac Nyos, département de la Menchum, Province du Nord Ouest Cameroun, Août 1991 ;

14) Tokarev P.I (1984) on the Prediction of the place Time and

Energy and of Danger of Large explosions of Andesietic Volcanoes. Earthquakes and geological Hazard Prediction Colloquium Moscow (1984) pp 84-106.

15)Tilling R.T and R.A. Bailley (1984). Volcanic Hazard Program

in USA. Earthquakes and Geological Hazard Prediction Colloquium 06 USSR Moscow pp 106-118.

16)Fitton J.G. (1987). The Cameroon Ligne West Africa. A

Comparison Between Oceanic and Continental alkaline Volcanism. Alkali Igneous Rocks. Geological Society Publication No. 30 pp273-291.

17)Fitton J.G & H.M. Dunlop (1985). The Cameroon Ligne West Africa, and its Bearing on the Origin of Oceanic and continental Alkali Basalts. Vol. 72 pp 23-38.

18)Deruelle B, Nni J & Kambou R. (1987): Mt. Cameroon an Active

Volcano of the Cameroon Ligne. J. African Earth Sciences 6 No. 2 pp 197-214.

19)Njilah I.K. (1991) Geochemistry nd Petrogenesis of Tertiary

Quaternary Volcanic Rocks Of the Oku-Ndu Area, N.W. Cameroon. Unpublished PhD Thesis. University Of Leeds. 345p.

145

20)Njilah I.K; Eno Belinga, R. Ghogomu, Wehndi G (1996)Kopfu in

Danger. First International Geographic Forum; Yaounde Cameroon. pp 11-12.

21)Temdjim (1985) Les Risgues Naturels d'origine Geologique et

Tectonique Connus au Cameroun et Leurs Implications sur le Plan Environnemental(I.R.G.M).

22)Thompson R.G & J. Turk (1993) Modern Physical Geology.

Saunder College Publishing. 608p. 23)Lockwood, J.P; J.E. Costa, M.L. Tuttle; J. Nni (1988): The

Potential for Catastrophic dam failure at Lake Nyos Maar Cameroon. Bull. Volc. 50: pp340-349.

24)Ambeh W.B. (1989) Seismicity of Mt. Cameroon, West Africa.

Unpublished PhD Thesis. University of Leeds. 25)Ambrasseys, N.N. and Adams, R.D. (1986). Seismicity of West

Africa. Annal Geophysicaae 4, pp679-702. 26)Neba A. (1982) Modern Geography of the United Republic of

Cameroon. Albany, New York. 156p. 27)Olavi Elo, Elina Palm and Luc Vrolijks (1996) Disater

Reduction in Urban areas. ITC Journal pp 29-37. 28)Freeth S.J. (1996) Towards a Catalogue of Volcanic Lakes.

Current Research on Volcanic Lakes Newsletter. pp30-37. 29)PNGE (1996) Plan National de Gestion de L'environnement.

Volume 11. Analyses Sectorielles. 712p. 30)Goke Adegoroye (1997) Environmental Consideration in Property

Design and Urban Development and Renewal. Dimensions of Environmental Problems in Nigeria. Davidson Press. University Of Ibadan pp12-25.

146

TABLE DES MATIERES INTRODUCTION GENERALE I - GENERALITES 11 - CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ET PHYSIQUE 111 - Relief 112 - Hydrographie 113 - Climat 114 - Végétation 115 - Géologie 12 - CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE 121 - Démographie 122 - Organisation politique et sociale 123 - Environnement médiatique 124 - Economie 13 - CONTEXTE TECHNOLOGIQUE 131 - Introduction 132 - La région industrielle de Douala 133 - La région industrielle Tiko-Limbé 134 - La région industrielle d'Edéa 135 - La région industrielle de Yaoundé 136 - La région industrielle de Garoua

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II- TYPOLOGIE DES CATASTROPHES ET LOCALISATION DES ZONES A RISQUES 2 - INTRODUCTION 21 - LES RISQUES NATURELS 211 - Les séismes ou tremblements de terre 212 - Les volcans 213 - Les émanations des gaz toxiques 214 - Les orages 22 - LES RISQUES NATURELS ET HUMAINS 221 - Les glissements de terrain 222 - Les inondations 223 - Les coulées boueuses 224 - La désertification 225 - Les feux tourbillonnants 226 - L'érosion 227 - La famine 228 - Les conflits armés et le grand banditisme 23 - LES RISQUES TECHNOLOGIQUES 231 - Les pollutions 232 - Les ruptures de barrage

148

II - ET I DIAGNOSTIC DE LA SITUATION DE LA PREVENTION

DE LA GESTION DES CATASTROPHES AU CAMEROUN 3 - INTRODUCTION 31 - INVENTAIRE DES CATASTROPHES 311 - Catastrophes intervenues entre 1970-1996 312 - Politiques, structures et actions de prévention et de gestion des catastrophes existantes 313 - Historique 314 - Politique et structures nationales 315 - Politique et structures sectorielles 316 - Autres structures intervenant dans la prévention et la gestion des catastrophes IV - LE CADRE CONCEPTUEL DU PROGRAMME 41 - DEFINITION DES CONCEPTS "CATASTROPHE ET PROTECTION CIVILE" 411 - La catastrophe 412 - La protection civile 42 - LES CONTRAINTES ET LES PROBLEMES ACTUELS 421 - Le Cameroun : Pays vulnérable 422 - Une population insouciante et non préparée à la prévention 423 - Les contraintes et les problèmes liés à la politique gouvernementale en matière de prévention et de gestion des catastrophes 43 - OBJECTIFS DU PROGRAMME 431 - Objectif général 432 - Objectifs spécifiques

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44 - STRATEGIE 441 - Privilégier la prévention et l'atténuation des catastrophes 442 - Intégrer les activités de prévention et de gestion des catastrophes dans les politiques et les stratégies gouvernementales de développement dans le cadre d'un programme 443 - Privilégier les secteurs dont les activités ont un impact direct ou indirect sur la nutrition et la santé des populations et/ou des zones et localités à risques très spécifiques 45 - POPULATION CIBLE 46 - GESTION DU PROGRAMME 47 - MISE EN OEUVRE V - DEVELOPPEMENT DU PROGRAMME INTRODUCTION 51 - LE PLAN NATIONAL DE PREVENTION 52 - LE CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE 53 - LES PLANS SECTORIELS 531 - Le plan sectoriel agricole 532 - Le plan sectoriel santé 54 - LES PLANS SPECIAUX 541 - La zone volcanique de Buéa 542 - La ville de Douala 543 - Les zones d'émanations de gaz toxiques 544 - Le barrage de Lagdo

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545 - La province de l'extrême-nord VI - L'INCIDENCE DU PROGRAMME 61 - EFFETS ATTENDUS DE LA PREVENTION DES RISQUES 62 - EFFETS ATTENDUS DE LA SENSIBILISATION DE L'INFORMATION ET DE L'EDUCATION DES POPULATIONS 63 - EFFETS ATTENDUS DE L'ELABORATION D'UN CADRE JURIDIQUE 64 - EFFETS ATTENDUS DE LA COORDINATION DES INTERVENTIONS VII - LES FACTEURS DE REUSSITE DU PROGRAMME ET LES RECOMMANDATIONS 71 - LES FACTEURS POLITIQUES ET INSTITUTIONNELS 72 - LES FACTEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS 73 - LES FACTEURS SOCIO-CULTURELS 74 - LES FACTEURS ECOLOGIQUES 75 - LES FACTEURS TECHNOLOGIQUES 76 - LES FACTEURS DE DELAI DE MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME 77 - LES FACTEURS EXTERIEURS 78 - LES FACTEURS LIES A LA STRUCTURE DE GESTION DU PROGRAMME

A N N E X E S : - ESTIMATIONS EN EQUIPEMENT, MATERIELS ET LOGISTIQUE DE LA DIRECTION DE LA PROTECTION CIVILE - BUDGET ESTIMATIF

151

- BIBLIOGRAPHIE