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| 1 édition 2014 RAPPORT MORAL Médecins du Monde

Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

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Décrire les activités de Médecins du Monde pour ce rapport moral 2014, c’est faire l’inventaire des dysfonctionnements du monde et de leur évolution. La multiplication des crises humanitaires et la crise économique persistante en Europe impliquent la croissance de nos actions de solidarité. Elle est nécessaire mais elle n’est possible que grâce au soutien sans faille de nos donateurs privés et à l’efficacité de notre recherche de fonds auprès des bailleurs publics.

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édition 2014

RappoRt moRal

Médecins du Monde

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sommaiRe

» 02 Le mot du président

» 08 Les axes prioritaires

» 14 Le plaidoyer, les campagnes

» 20 Les programmes internationaux

22 Les programmes d’urgence et de long terme

24 Planisphère

26 Afrique du Nord et Moyen-Orient

32 Afrique subsaharienne

40 Amérique latine et Caraïbe

46 Eurasie

54 Opération Sourire

» 58 Les missions en France

» 74 Les délégations régionales

» 80 L’adoption

» 84 Le réseau international

» 90 Lefinancement

» 98 Le conseil d’administration

» 100 Remerciements

» 102 Glossaire

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Irak © Guillaume Pinon

« L’homme, c’est celui que je suis, celui qui vit avec et comme moi,

et pourtant c’est également l’autre, aussi différent de moi puisse-t-il être. »

Claude lévi-strauss

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le motdu pRésident

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/ MdM

Décrire les activités de Médecins du Monde pour ce rapport moral 2014, c’est faire l’inventaire des dysfonctionnements du monde et de leur évolution. La multiplication des crises humanitaires et la crise économique persistante en Europe impliquent la croissance de nos actions de solidarité. Elle est nécessaire mais elle n’est possible que grâce au soutien sans faille de nos donateurs privés et à l’efficacitédenotrerecherchedefonds auprès des bailleurs publics. Tous connaissent et reconnaissent la qualité du travail de Médecins du Monde sur le terrain, comme la solidité et la pertinence de son modèle associatif. Médecins du Monde s’est doté en décembre d’un budget pour 2015 en croissance sensible pour la troisième année consécutive. Ce budget dégage des moyens pour permettre aux salariés de faire

face dans de bonnes conditions à l’augmentation de l’activité. Il prévoit aussi des investissements complémentaires pour rallier de nouveaux donateurs en France et en Europe.Ainsi, Médecins du Monde peut s’adapter en permanence aux convulsions du monde, ouvrir de nouveaux programmes dans des pays confrontés à des crises sanitaires majeures ou à la guerre. Il le faut pour agir dans ces zones grises dont la liste s’allonge. Des États s’affaissent, le droit avec eux, la violence y règne. La santé des plus faibles n’y est plus considérée que comme un dégât collatéral, une quantité négligeable. Nous sommes face à l’impérieuse nécessité de donner plus de sens à notre action, plus de force à notre témoignage, plus de résonance à notre solidarité.

» Dr ThiErry BriGAuDPrésIdent de MédecIns du Monde France

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un chaos contagieuxLors du forum de l’assemblée générale, il y a un an, le professeur henry Laurens du Collège de France introduisait dans nos débats la notion de « fabrique de réfugiés » à propos du conflit syrien. Les témoignages de nos équipes qui travaillent en Syrie confir-ment que cette fabrique tourne toujours à plein régime, quatre ans après le début du conflit. La crise humanitaire est terrible. Personne n’ose en prédire la fin. Pire  : en s’exportant, le chaos syrien a rattrapé l’échec irakien. Certains acteurs armés font de la violation des droits humains fondamen-taux leur signature. La mise en scène et en images d’actes de barbarie sème l’effroi et la terreur. Les populations fuient, toujours plus nombreuses, sans perspective de retour.

Dans ce contexte de guerre civile durable, Médecins du Monde déploie des moyens accrus pour répondre au mieux aux demandes des populations. C’est la proxi-mité, le co-agir, le partage des savoirs qui nous aident à être justes dans nos interven-tions. Nous continuons nos activités de soins de santé primaires et de prise en charge des problèmes de santé mentale en Jordanie et au Liban, où notre partenariat avec l’asso-ciation libanaise AMEL est exemplaire. Nous développons nos activités en Turquie où plus de deux millions de réfugiés sont désormais présents. Dans la zone kurde irakienne, avec l’aide d’anciens partenaires, nous prenons en charge les déplacés Yézidis. Nos équipes soignantes sont elles-mêmes essentielle-ment composées de professionnels dépla-cés. Les témoignages et les récits de leur

fuite sont effrayants. Les contraintes de sécurité sont énormes, je voudrais dire mon admiration à ceux qui assument cette prise de risque au quotidien pour porter secours aux populations.

ebolaLes trois pays qui ont été touchés par l’épi-démie due au virus Ebola, la Sierra Leone, le Liberia et la Guinée, n’avaient ni les moyens ni les ressources pour l’affronter. Dans ce contexte, les ONG ont travaillé en fonction de leurs spécificités  : soutien et renforce-ment des capacités des systèmes de santé, ouverture de centres d’isolement, éducation à la santé des communautés (sensibilisa-tion, information).

Au Liberia, Médecins du Monde a appuyé 5 structures sanitaires desservant 600 000 per-sonnes à Monrovia, la capitale. Dans le sud-ouest de la Côte d’ivoire voisine, nous avons travaillé à l’éducation et à la préven-tion auprès de 125 structures à San Pedro, Sassandra, Gueyo et Soubre, pour environ deux millions d’habitants.

En Sierra Leone, MdM Espagne a d’abord travaillé à renforcer les capacités de réponse des acteurs locaux, puis a ouvert un centre de soins et d’isolement avec l’appui de MdM Angleterre. Les dernières données montrent une décroissance de l’épidémie. Cette crise a démontré une fois de plus que le renfor-cement des systèmes de santé avec les acteurs locaux et des moyens adéquats est la seule voie possible pour une amélioration réelle de l’état de santé des populations.

République centrafricaineEn république centrafricaine, après les affrontements de 2013 et l’intervention de l’armée française relayée depuis l’été 2014 par une force internationale mandatée par les Nations unies, la situation reste instable, en particulier à Bangui. Dès que les condi-tions de sécurité l’ont permis, les équipes de Médecins du Monde ont d’abord pris soin des populations déplacées. Puis dans un deuxième temps, en partenariat, elles ont travaillé à la réhabilitation et à la réouverture des structures de santé. Nous avons voulu équilibrer nos interventions en travaillant aussi auprès des populations centrafricaines réfugiées au sud-est du Cameroun voisin. un programme de santé sexuelle et repro-ductive doit prochainement ouvrir dans le district de Moloundou.

maliLa zone sahélienne reste fragile et dange-reuse. La fusillade de Bamako au Mali en mars dernier est venue tristement nous le rappeler. Nous avons décidé de maintenir des projets ambitieux, de ne pas renoncer. Mais la vigilance reste de mise. Si l’accord de paix qui se dessine devait rester lettre morte, de nouveaux conflits sont à redouter.

palestine2014 aura aussi été marquée par une nou-velle intervention de l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Une intervention asymé-trique qui éloigne un peu plus la perspective d’une paix entre Israéliens et Palestiniens. Des structures de santé ont été détruites, sans que cela ait empêché nos équipes de porter

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secours rapidement aux populations. Après un été de deuil, Gaza reste comme une prison à ciel ouvert qu’il faudrait reconstruire.

BirmanieDes mauvaises nouvelles sont venues de Birmanie. Dans la région du Kachin, en proie à un conflit de basse intensité où un groupe armé réclame l’indépendance, deux travail-leurs pairs ont été arrêtés, puis jugés et empri-sonnés en vertu de la loi birmane qui pénalise les usagers de drogues. Nous continuons à les soutenir, et, avec l’appui d’avocats, nous essayons d’écourter leur peine. Les élections à venir en Birmanie expliquent pour partie ces tensions. Dans ce pays, la démocratie reste un combat, tout comme le droit à la santé.

ColombieUne note d’espoir nous arrive de Colombie. Le processus de négociation des accords de paix de La Havane semble bien engagé. Après 50 ans de conflit, les acteurs des deux camps affichent leur confiance. Si la paix arrive enfin, il nous faudra définir une nouvelle stratégie d’intervention. Depuis des années, nos missions mobiles soignent les populations dans les zones d’affrontement. Notre espoir d’acteurs de santé est désor-mais de pouvoir construire la paix avec les Colombiens.

opération sourireL’Opération Sourire a fêté ses 25 ans. L’audacieuse initiative de François Foussadier a fait son chemin. Depuis 1989, nos équipes chirurgicales partagent la fierté des per-sonnes opérées qui peuvent de nouveau

se regarder dans le miroir et retrouver leur dignité. De nouvelles équipes de Médecins du Monde s’inscrivent dans cette dynamique, des Hollandais, des Japonais, des Allemands. Nous voulons insister sur le suivi et l’évalua-tion de ces processus de réhabilitation, sur la formation et le compagnonnage, pour demain imaginer dans nos pays d’interven-tion des centres d’excellence où des équipes chirurgicales pourraient « se jumeler ».

un pays riche confronté durablement à la crise

Être solidaire en période d’austérité, c’est miser sur les valeurs de nos militants. C’est affirmer que les retards de soins ne sont pas une fatalité, que nous avons tout inté-rêt à mieux prendre en charge la santé des personnes quel que soit leur statut, car elles sont des sujets de droit à part entière. C’est une question de dignité pour les personnes concernées et, au-delà, pour notre société.

Le 17 octobre, nous avons présenté les résul-tats du rapport de l’Observatoire de Médecins du Monde sur l’accès aux droits et aux soins. Nous avons redit que le nombre de mineurs dans nos Caso ne cesse d’augmenter. Nous avons redit notre indignation devant l’insuf-fisance des moyens et des lieux d’héberge-ment pour les protéger. Les tests osseux dont l’administration se sert pour déterminer leur âge ne servent trop souvent qu’à les renvoyer dans la rue et n’ont pas de valeur scientifique. À supposer qu’ils en aient une, comment croire qu’à 18 ans et un jour la rue deviendrait pour eux un horizon acceptable ? Les données du rapport de l’Observatoire

démontrent aussi que l’insécurité alimentaire n’est pas qu’une abstraction. Dans les rues de ce pays, des familles et des enfants ont faim. Elles révèlent aussi que des femmes enceintes en situation de précarité sont souvent contraintes de vivre leur grossesse dans une grande solitude, qu’elles sont fré-quemment obligées d’errer d’un hôtel social à un autre, pendant ces neuf mois d’attente. Le retard de suivi de grossesse est la règle alors même qu’il s’agit le plus souvent de grossesses à risques.

Par une exposition de portraits sur le parvis de l’hôtel de ville à Paris, nous avons sym-boliquement voulu donner des visages à nos chiffres. Nous avons pu montrer que derrière les données statistiques de l’Observatoire, il y a des histoires humaines faites de dignité et d’engagement. Pour nos prises de parole à venir, la ques-tion de fond concernant les 500 000 sans-papiers vivant sur notre territoire n’est pas seulement une question de droit à la santé, c’est une question plus globale de droits humains et de dignité. Pour les personnes vivant durablement sur notre territoire, MdM appelle de ses vœux la création d’un collectif pour la régularisation, seul vrai sésame vers l’accès aux droits et aux soins.

Pour compléter le plaidoyer de Médecins du Monde en France, il faut souligner tout le tra-vail fait autour des bidonvilles. Hébergement et logement, pensés dans un continuum, permettraient d’éviter les ruptures et d’ac-compagner les familles vers des solutions durables de mise à l’abri.

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Médecins du Monde continuera à aller à la ren-contre des personnes précaires, à les soigner, à leur faire connaître leurs droits pour qu’elles bénéficient comme tout un chacun des soins prévus par les dispositifs de droit commun. il faut cesser d’opposer les pauvres les uns aux autres. Il y a urgence à prescrire de la solidarité dans ces temps de crise !

ici et là-bas, un même combatDans les pays à ressources limitées, nos patients confrontés à l’hépatite C meurent alors qu’existent de nouveaux traitements efficaces… mais hors de prix  ! Nous sommes exactement dans la même logique de barrière financière que celle que nous avons connue pour le VIH à la fin des années 1990 avec les trithérapies. C’est pourquoi Médecins du Monde a choisi de mener une campagne sur le prix des nouveaux antivi-raux. Mais à la différence du sida, ce n’est plus uniquement une problématique « du Sud »  : le prix exorbitant du sofosbuvir, le premier de ces traitements ayant reçu une autorisation de mise sur le marché en France, met en danger notre système de protection sociale et pourrait conduire au rationnement des soins et au « tri » des malades. 85 % des malades de l’hépatite C vivent dans des pays à revenu faible et intermédiaire, 15 % dans des pays à revenu élevé : tous sont confron-tés au même danger de se voir dénier des traitements qui sauvent la vie…

Notre plaidoyer s’est organisé en trois temps : • Nous avons réalisé et largement diffusé un rapport paru en mars 2014 sur les stra-

tégies d’accès effectif aux nouveaux trai-tements de l’hépatite C, qui documentait cette barrière financière au niveau mondial et pointait aussi les conséquences écono-miques du coût de ces médicaments pour notre système de santé.

• Nous avons ensuite demandé au gouver-nement français d’utiliser la procédure de licence d’office, qui lui permet d’utiliser le générique d’une molécule médicamenteuse si l’intérêt de la santé publique l’exige. Le gouvernement n’a pas eu ce courage, mais dans ce contexte a négocié une baisse de prix d’environ 30 %.

• Constatant que le prix de cette molécule était établi sur des considérations financières plus que sur le coût réel de la recherche et que le système du brevet avait été dévoyé, nous avons décidé en dernier recours d’at-taquer le brevet en justice. Cette démarche d’opposition au brevet vise aussi à interpeller nos sociétés sur le mécanisme de fixation du prix des médicaments et de soulever la ques-tion clé de la transparence des procédures. Cette action de plaidoyer qui porte une dimension spécifiquement française est un élément d’une stratégie plus globale afin de revendiquer un accès équitable au dépistage, au traitement et au soutien des personnes présentant un risque élevé d’infection au VhC au niveau international, en particulier les usagers de drogues qui représentent 80 % des nouvelles infections au niveau mondial. Nos combats en France nous donnent ainsi l’occasion de développer une stratégie d’ac-tion transversale.

du projet associatifAprès une longue consultation participative, nous avons pu élaborer ensemble un projet associatif pour les années à venir : soigner, témoigner, plaider, accompagner le chan-gement social. Les Universités d’automne à Nantes nous ont permis de finaliser sa rédaction, avant son examen par notre assemblée générale.

Quatre nouveautés importantes dans ce projet : • Le changement social devient une des signatures de Médecins du Monde.• Le Projet associatif propose une organisation horizontale sur la forme d’un réseau nodal réti-culaire. L’exemple du projet européen élaboré par le réseau international de Médecins du Monde, avec des bureaux et des associations sœurs qui deviendraient des membres asso-ciés, peut être vu comme un galop d’essai. • Ce projet associatif propose d’ouvrir la gouvernance de Médecins du Monde, ce qui suppose dans un second temps de revoir nos statuts et de réunir une assemblée géné-rale extraordinaire. • Les futurs projets de Médecins du Monde devront intégrer la participation des usagers et des personnes concernées. À partir des expériences de la réduction des risques, il nous faudra trouver un équilibre entre savoirs profanes et savoirs médicaux.

en conclusionNotre association a consolidé et stabilisé sa mission sociale en trouvant l’équilibre entre urgence et long terme, entre secteur France et secteur International. La Fondation des

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amis de Médecins du Monde peut venir compléter les actions de l’association et faci-liter l’émergence des sociétés civiles du Sud. il nous faut aller vers un développement plus harmonieux du réseau, pour que demain d’autres Médecins du Monde deviennent des acteurs importants à l’international. En

stabilisant sa mission sociale, en réécrivant son projet, le modèle associatif de Médecins du Monde montre sa vitalité et sa robustesse. En facilitant la mobilité associative, en ren-forçant la proximité dans la construction de nos projets, nous pouvons être demain des bâtisseurs du droit à la santé.

Haïti © Benoît Guenot

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Haïti © Benoît Guenot

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les axespRioRitaiRes

Parce qu’elle se donne pour mission d’accom-pagner le changement social, l’association Médecins du Monde s’investit non seulement dans des contextes d’urgence mais aussi dans des programmes long terme. Quatre axes d’interven-tion prioritaires viennent structurer son combat pour l’accès aux soins des plus vulnérables et son action à travers le monde : les crises et conflits, la santé sexuelle et reproductive, la réduction des risques et les migrants.

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Unconflitouunecatastrophenaturellepro-voqueunerupturedel’accèsauxsoins.Afinde répondre aux besoins de santé immé-diats des victimes, Médecins du Monde envoie rapidement des équipes d’urgence et du matériel sur le terrain. Construite avec des partenaires de la société civile ou les ministères de la Santé, son action s’appuie sur les équipes des projets long terme, quand elles sont présentes dans le pays. Les programmes d’urgence intègrent presque systématiquement le soutien au système sanitaire et sa reconstruction lorsque c’est nécessaire, même quand l’im-pact médiatique de l’urgence est retombé.L’association s’est munie d’une instance

paritaire, la CUI. Elle permet d’augmen-ter sa réactivité en réunissant en circuit court six personnes qui décident d’inter-venir puis activent la Cellule urgence pour l’organisation de la réponse. En veille, un espacede réflexion sur les urgences etles crises (ERUC) se réunit régulièrement pour discuter de questions transversales. En 2014, Médecins du Monde est intervenu suite au typhon Haiyan aux Philippines, aux inondations en Bosnie-Herzégovine, aux déplacements de population en Irak, aux bombardements sur Gaza, aux crises syrienne et centrafricaine ou encore dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.

Urgences et crises

La santé sexuelle et reproductive (SSr) concerne différents aspects de la santé des femmes et du couple  : santé maternelle et infantile, prévention et prise en charge des grossesses non désirées, lutte contre les infections sexuellement transmissibles, réponse aux violences liées au genre… Plus de 25 projets sont développés en SSR. L’association souhaite poursuivre son enga-gement et donner la possibilité aux femmes de décider de leur vie, d’avoir accès à une santé sexuelle et reproductive libre. Dans ce cadre, MdM s’est doté, en 2014, d’une stratégie pluriannuelle qui réaffirme la volonté

de l’association de promouvoir les droits sexuels et reproductifs des jeunes filles et des femmes, de réduire les inégalités de genre et de favoriser l’accès universel aux services de SSR. Les efforts ont notamment porté sur la prévention et la prise en charge des grossesses non désirées (contracep-tion et interruption volontaire de grossesse), essentiellement en Amérique latine et aux Caraïbes et plus récemment en Afrique francophone. Un travail a aussi démarré pour renforcer notre capacité de réponse aux violences perpétrées dans les zones de conflits où nous intervenons.

Santé sexuelle et reproductive

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| 11Liberia © MdM

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calais © Sarah Alcalay

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Depuis de nombreuses années, Médecins du Monde agit auprès des populations à risques telles que les usagers de drogues et les travailleuses et travailleurs du sexe. Du fait de la stigmatisation, de la marginalisa-tion et de la criminalisation dont elles sont victimes, ces personnes sont exposées à de nombreux risques tels que les maladies, les violences, le harcèlement policier… Afin de répondre aux difficultés qu’elles ren-contrent, MdM développe depuis 1989 des programmes de réduction des risques (rdr) liés à l’usage de substances psychoac-tives d’une part, et aux pratiques sexuelles

d’autre part, en apportant une réponse médicale, psychosociale et communautaire.

Dans ce cadre, MdM développe depuis quatre ans un programme transversal visant à améliorer la qualité et la visibilité des pro-jets de rdr ainsi qu’à renforcer l’implication des bénéficiaires, de la société civile et des autorités, dans une optique de changement social. Les priorités d’action sont de pro-mouvoir la rdr en Afrique, où les services sont quasi inexistants, et de poursuivre le plaidoyer pour un accès au diagnostic et au traitement de l’hépatite C.

Réduction des risques

L’association travaille depuis près de 30 ans auprès des migrants, en France, en Europe et plus récemment sur des projets spéci-fiques en Afrique ou au Moyen-Orient, avec l’objectif de prendre en compte et témoi-gner de l’impact négatif qu’ont les politiques européennes sur la santé des migrants.

Pour cela, Médecins du Monde a développé différents programmes, mobilisé des centres de soins de santé primaires et des équipes

Migrantsmobiles allant au contact des migrants sur leurs lieux de vie, mis en place des dispo-sitifs spécifiques de prise en compte de la souffrance psychique et de l’état de stress post-traumatique. L’enjeu est d’offrir des espaces de répit, de parole, la possibilité d’une halte thérapeutique, des lieux de soins somatiques et d’orientation sociale. Mais aussi de témoigner de la diversité des par-cours migratoires ainsi que des principaux obstacles rencontrés par les migrants.

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France © Valentin Fougeray

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Le PLaidoyer les Campagnes

Pour porter la voix et faire valoir les droits de ceux que l’exclusion ou la précarité margina-lisent, Médecins du Monde mène d’importantes campagnes de plaidoyer et de communication. Qu’il s’agisse de l’accès aux soins pour tous, de la promotion de la santé sexuelle et reproductive ou de politiques de réduction des risques, l’asso-ciation n’a jamais été aussi active qu’en 2014.

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Guidé par les données collectées pour ses rapports sur l’accès aux droits et aux soins, Médecins du Monde maintient un engagement fort en faveur des personnes vulnérables. À l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre, l’association a créé l’événement avec une exposition monumentale à Paris. Sur une série de totems dressés sur le parvis de l’hôtel de ville, 12 portraits de « figures héroïques » signés du photographe Denis rouvre invitaient à regarder la préca-rité en face, pour mieux la combattre. Parmi les visages,

imre, Armelle, Najat, Marco, Jean-Michel ou Constantin avaient accepté de se faire les ambassadeurs de tous ceux qui partagent leur sort. Chacun d’eux illustrant à la fois un itinéraire personnel et une faille dans notre système de santé et d’accès aux soins. Ici, l’absence de couverture maladie et les retards de soins chez les migrants, les demandeurs d’asile ou les personnes mal logées. Là, l’isolement des mineurs étrangers ou la pré-valence des troubles mentaux et des hépatites chez les personnes en situation de précarité.

FRanCe»

© Denis rouvre

Regardons la précarité en face

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© Dr/MdM

une séRie d’aFFiChes, de Films et de spots Radio pouR RedonneR aux paRoles de Chansons populaiRes et engagées toute leuR pRoFondeuR.

La campagne de fin d’année 2014 de Médecins du Monde visait à dénoncer l’injustice qui prive de soins 1 personne sur 5 dans le monde, et en limite l’accès pour 1 personne sur 6 en France. Conçue avec le soutien de trois grandes figures de la chanson française – Maxime Le Forestier, le groupe iAM et les ayants droit de Serge Gainsbourg – une série d’affiches, de films et de spots radio redonnaient aux paroles de chansons populaires et engagées toute leur profondeur en les confrontant à la dure réalité des personnes démunies.« Est-ce que les gens naissent égaux en droits, à l’en-droit où ils naissent ? » C’est la question que pose une jeune femme enceinte à travers la chanson de Maxime

Le Forestier. Les paroles de Serge Gainsbourg nous interpellent sur « le gars qu’on croise et qu’on ne regarde pas », ce sans-abri auquel les équipes de Médecins du Monde viennent chaque jour en aide. Tandis que le groupe iAM, qui chante « on n’est pas nés sous la même étoile », nous rappelle que l’injustice qui frappe beaucoup d’enfants à travers le monde demeure. Dans deux films et deux spots radio tournés en France et en haïti, Luka, un garçon de 9 ans vivant à la rue, et Myriam, enceinte de 7 mois vivant dans un bidonville, prononçaient a capella un extrait de ces célèbres chansons. Ils nous rappelaient que « plus que des paroles, c’est leur réalité » qu’expri-ment les textes de ces refrains populaires.

FRanCe»

Médecins du Monde soigne aussi l’injustice

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Suite à la campagne lancée par MdM en 2013, l’OMS a adopté en 2014 une résolution sur les hépatites virales et des directives pour le dépistage et le traitement des personnes vivant avec l’hépatite C (VHC). Parallèlement, de nouveaux médicaments plus efficaces et mieux tolérés sont arrivés sur le marché. Mais leur prix de vente est exorbitant. Le sofosbuvir, par exemple, est commercialisé aux États-unis par le laboratoire Gilead à 84 000 dollars les trois mois de traitement et reste inaccessible pour la grande majorité des personnes malades. Pourtant, une version générique ne coûterait que 101 dollars à produire, mais les brevets de Gilead empêchent de copier le médicament.MdM s’est engagé pour l’accès universel aux traite-ments contre l’hépatite C en publiant un rapport sur les stratégies à mettre en œuvre et en co-organisant la première réunion internationale du groupe consul-tatif communautaire sur l’hépatite C durant laquelle la société civile a rencontré l’industrie pharmaceutique pour discuter de l’accès aux traitements. MdM a éga-lement publié en 2014 un rapport sur l’importance d’intégrer les personnes usagères de drogues dans les programmes de traitement du VHC. Depuis plus de 20 ans, MdM développe une approche de réduction des risques (rdr) auprès des individus consommant des drogues et des personnes se prostituant.

» hépatite C

Les pilules ne coûtent rien, les profits coûtent des vies

suite à la Campagne lanCée paR mdm en 2013, l’oms a adopté en 2014 une Résolution

suR les hépatites viRales et des diReCtives pouR le dépistage et le tRaitement des

peRsonnes vivant aveC l’hépatite C.

© Dr/MdM

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Chaque année à travers le monde, on dénombre 80 millions de grossesses non désirées et près de 22 millions d’IVG non médicalisées. Ces avor-tements à risque comptent parmi les principaux facteurs de mortalité maternelle. Près de 50 000 femmes en meurent chaque année.En 2014, en amont du 20e anniver-saire du programme d’action du Caire qui avait insisté sur l’importance de la santé et des droits sexuels et repro-ductifs pour l’autonomie des femmes et des filles, MdM a mené un plai-doyer pour la prévention et la prise en charge des grossesses non désirées.une campagne de communication intitulée « Names not Numbers » a été lancée le 8 mars, appelant le grand public à se mobiliser, sur un site internet dédié ou à l’occasion d’opérations de rue organisées dans 4 villes d’Europe et à New York. 20  000  personnes ont signé notre pétition pour le droit des femmes à décider d’avoir ou non des enfants. Elle a été adressée à Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations unies, qui s’est engagé pour la protection des femmes fai-sant le choix d’un avortement. À l’initiative de Médecins du Monde, 416 médecins ont également signé un manifeste en faveur du droit à l’avortement dans le monde, publié dans Le Nouvel observateur.En parallèle, un dialogue constructif a été développé auprès des décideurs français impliqués sur les questions de santé et droits sexuels et reproductifs, de liens de confiance avec les cabinets et conseillers techniques et l’intégration des messages portés par MdM dans le cadre de communications officielles.

Malgré de réels progrès réalisés au cours des 20 dernières années, l’accès universel à la contraception promis au Caire et lors du som-met du millénaire des Nations unies est loin d’être une réalité. La très grande majorité des gouvernements continue à s’opposer au droit à l’avortement et refuse de prendre en considération les pro-blèmes de santé publique que posent les avortements clandestins. MdM poursuit ses actions de plaidoyer pour la reconnaissance des droits sexuels et reproductifs, pour que la prévention et la prise en charge des grossesses non désirées figurent parmi les priorités du programme post-2015.

© Dr/MdM

Names Not Numbers : pour le droit à l’avortement» santé sexuelle et RepRoduCtive

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Jordanie © Thierry du Bois

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» 22 Les programmes d’urgence et de long terme

» 24 Planisphère

» 26 Afrique du Nord et Moyen-Orient

» 32 Afrique subsaharienne

» 40 Amérique latine et Caraïbe

» 46 Eurasie

» 54 Opération Sourire

les pRogRammes internationaux

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les pRogRammes d’urgence et de Long terMe

développer la capacité d’agir des populationsL’épidémie de fièvre hémorragique due au virus Ebola nous a surpris par sa rapide extension. Les systèmes de santé ont eu du mal à s’adap-ter, ébranlés par l’irruption de ce fléau et par le lourd tribut payé par le personnel de santé à l’épidémie. Médecins du Monde a fait le pari de l’approche communautaire et du renforcement du système de santé pour permettre aux popu-lations de faire face.De même, en haïti, le système de surveillance a favorisé la prise en charge et le traitement des cas de choléra dès leur apparition, ce qui a per-mis de contenir la récidive.

Favoriser la coalition de causes communes Le développement d’approches transversales (sur plusieurs pays) en SSr et rdr nous a permis de nouer des partenariats ou de faire émerger dans les sociétés civiles des associations militantes qui portent avec nous la légitimité du plaidoyer.En Amérique latine, dans le cadre de notre programme régional sur les grossesses non

Favoriser l’accès aux soins des populations en situation de vulnérabilité C’est notre première mission. C’est impératif dans les contextes d’urgence et c’est fondamental dans les missions dites de développement. Mais le contexte sécuritaire des pays où nous interve-nons est souvent incertain et les modalités d’ac-tion varient. Ainsi dans la bande de Gaza, pendant l’opération « bordure protectrice », nous avons eu recours à des équipes mobiles pour atteindre les populations civiles dès qu’il a été possible de se déplacer. Lors des inondations en Bosnie, nous avons pu travailler avec l’appui de la protection civile. Ce sont des partenariats anciens et solides qui nous ont permis de développer notre action en Irak auprès des populations déplacées. En Syrie, nous avons continué à fournir médicaments et kits médicaux à la population civile en nous appuyant sur des réseaux médicaux de solidarité à l’intérieur du pays. Il faut d’ailleurs souligner cette solidarité de la société civile syrienne. Des hommes, des femmes, instituteurs, employés, religieux choqués par la situation des populations, prennent des risques pour soutenir l’acheminement de l’aide et des médicaments, malgré les difficultés.

L’année 2014 a été riche en catastrophes naturelles,

fruits du dérèglement climatique, et en conflits

armés. Sur tous les terrains où nous sommes intervenus

– en Bosnie, en Palestine, en Syrie où les conditions

d’intervention sont de plus en plus difficiles – Médecins

du Monde s’est efforcé de rester fidèle à ses valeurs.

Page 25: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 23

désirées, nous nous appuyons sur les résultats obtenus localement – en Uruguay en particulier

– pour renforcer l’offre de soins, améliorer l’infor-mation des populations et soutenir des actions de plaidoyer régionales et nationales. Dans un autre contexte, avoir facilité le regroupement de recycleurs à Manille et permis leur rencontre avec les mairies de quartier leur a donné un vrai statut. La phase de prévention du projet, à pro-prement parler, peut commencer.

indépendance politique et financièreMédecins du Monde intervient de plus en plus dans des situations de crise. Des conflits qui s’enlisent, notamment en Syrie, des conflits récurrents comme en Palestine et des catas-trophes peu médiatisées telles que les inonda-tions dans les Balkans ou à Madagascar. Ou l’extension brutale de certains conflits, de la république Centrafricaine vers le Cameroun et plus récemment en irak avec la fuite des popu-lations civiles devant les combattants de l’État islamique… La générosité du public devant ces événements se manifeste moins que dans les cas de catastrophes naturelles de grande

ampleur. Ce sont alors les bailleurs institutionnels (EChO, la coopération britannique, la coopéra-tion allemande, etc.) qui nous font confiance lors de ces crises « oubliées ».

Mais face au volume croissant de nos interventions et au lancement d’un plus grand nombre de mis-sions exploratoires à l’international, nous devons nous efforcer de diversifier nos sources de finance-ment, afin de préserver notre indépendance.

engagement et militanceLes projets développés par Médecins du Monde permettent de mener des actions de plaidoyer. C’est notamment le cas des programmes SSR. Ainsi nous défendons le droit de choisir d’être enceinte ou pas en travaillant sur la prise en charge des avortements incomplets et la préven-tion des grossesses non désirées, en particulier chez les jeunes. De même, nos programmes visant à prévenir la propagation de l’épidémie d’hépatite C parmi les usagers de drogues nous ont permis de mener un vigoureux plaidoyer en faveur de l’accès aux soins pour tous.Notre positionnement vis-à-vis des politiques

anti-migratoires des pays de l’hémisphère nord est plus que jamais valable. Nous nous atta-chons à lutter contre les violences institution-nelles à l’égard des personnes mises dans ces situations de vulnérabilité. Des programmes auprès des migrants sont développés en Algérie, en Turquie, aux portes de l’Europe – en Serbie et en Roumanie – et bientôt au Mexique et au Guatemala. Le réseau international de Médecins du Monde a ainsi été sollicité sur un projet en Méditerranée pour témoigner des conditions de traversée inhumaines pour les migrants.

Sur les terrains où Médecins du Monde a choisi de venir en aide aux populations en situation de vulnérabilité, l’adaptabilité est une qualité impor-tante. Sachons garder cette force à l’heure de l’écriture du plan stratégique.

Liberia © MdM

médeCins du monde inteRvient de plus en plus dans des situations de CRise.

Médecins du monde fait le pari de l’approche communautaire et du

renforcement du système de santé pour permettre aux populations de faire face.

Page 26: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

Algérie

Tunisie

Mali

Pérou

Mexique

Colombie

NigerTchad

RCA

RDC

Turquie

Roumanie

MoldavieBosnie

Bulgarie

Russie

Philippines

Rwanda Kenya

SomalieÉthiopie

Tanzanie

BurkinaFaso

Guinée

Madagascar

Birmanie

Liberia

Haïti

Côte d'Ivoire

Inde

Pakistan

Géorgie

Jordanie

PalestineLiban

Irak

Uruguay

Laos

NépalÉgypte

Syrie

Programme de long terme(une couleur par région d’intervention)

Programme d'urgenceP

CaRte deS PrograMMeS

internationaux

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Algérie

Tunisie

Mali

Pérou

Mexique

Colombie

NigerTchad

RCA

RDC

Turquie

Roumanie

MoldavieBosnie

Bulgarie

Russie

Philippines

Rwanda Kenya

SomalieÉthiopie

Tanzanie

BurkinaFaso

Guinée

Madagascar

Birmanie

Liberia

Haïti

Côte d'Ivoire

Inde

Pakistan

Géorgie

Jordanie

PalestineLiban

Irak

Uruguay

Laos

NépalÉgypte

Syrie

Programme de long terme(une couleur par région d’intervention)

Programme d'urgenceP

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Page 28: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

Liban © Thierry du Bois

Page 29: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 27

nos programmes en

afrique du nord Moyen-orient

Marquée par le bombardement de gaza pendant l’été, par les crimes commis par les islamistes en irak et par la guerre civile syrienne, l’actualité de la région a été particulièrement violente en 2014. toujours présent auprès des déplacés syriens, Médecins du Monde a décidé d’intervenir au Kurdistan iraquien et d’apporter un soutien médical aux Palestiniens de gaza.

Page 30: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

MAROC

ESPAGNE

PORTUGAL

FRANCE

BELGIQUE

PAYS-BAS

LUX.

ALLEMAGNE

POLOGNE

SUISSEAUTRICHE

HO,NGRIE

SLOVAQUIE

RÉPUBLIQUETCHÈQUE

ITALIE

GRÈCE

ALBANIE

SERBIEBOSNIE

CROATIE ROUMANIE

UKRAINE

BIÉLORUSSIEIRLANDE

ROYAUME-UNI

MOLDAVIE

MACÉDOINE

MONTÉNÉGRO BULGARIE

LIBYE

ÉRYTHRÉE

SOMALIE

ARABIESAOUDITE

YÉMEN

GÉORGIE

RUSSIE

ARMÉNIE

IRAN

AZERBAÏDJAN

SOUDAN

DjiboutiMererr

RoRougeRRR

MerMéditerranée

Mer Noire

MALI

MAURITANIENIGER

TCHAD

ÉTHIOPIE

CHYPRE

ISRAËL

NIGERIA

BURKINAFASO

Algérie

Tunisie

Égypte

Syrie

Irak

Jordanie

Turquie

Liban

Palestine

28 |

Page 31: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 29

Partout en Syrie, de nombreuses régions sont sujettes à des bombardements et des viola-tions des droits humains, sous le feu croisé des forces gouvernementales, de l’armée syrienne libre et de factions extrémistes comme l’orga-nisation de l’État islamique. La situation huma-nitaire demeure extrêmement précaire dans l’ensemble du pays, principalement dans le nord où affluent les déplacés et les réfugiés qui gagnent la Turquie. Les populations souffrent de graves problèmes d’accès à la santé, à l’eau et à la nourriture, et les besoins d’assainissement, d’abris et d’autres biens sont criants.

Une crise humanitaire qui dure

En 2014, avec l’appui de neuf partenaires syriens, Médecins du Monde a soutenu 70  structures de santé dans les gouvernorats d’idlib et d’Alep au nord et dans ceux de Deraa et de Damas au sud. Un approvisionnement en médicaments et autres équipements médicaux a ainsi été assuré. L’association a également proposé directement des soins de santé primaires dans ses cliniques du gouvernorat d’Idlib. Près de 150 000 consultations ont été données dans l’année, dont plus de 8 000 spécifiquement en santé sexuelle et reproductive.Médecins du Monde appuie également deux centres de soins postopératoires, l’un à l’est de

» syRie

Le conflit syrien est entré en 2014 dans sa quatrième année. depuis plus de trois ans, les violences envers les populations civiles semblent s’intensifier et se complexifier sans qu’aucune issue ne se dessine. Fort des liens tissés avec des organisations médicales syriennes, Médecins du Monde poursuit son intervention dans le nord du pays, mais aussi dans les pays frontaliers, et insiste sur la nécessité de rester vigilant alors que l’irak voisin s’embrase également.

» ALgéRie

» égypte

» iRAk

» JoRdANie

» LibAN

» pALeStiNe

» SyRie

» tUNiSie

» tURqUie

Faits MARqUANtS

Retrouvez les fiches détaillées des différents programmes en Afrique du Nord et au Moyen-orient sur notre site : www.medecinsdumonde.org

Page 32: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

30 |

© Thierry du Bois

la Turquie, à reyhanli, et l’autre dans le nord de la Syrie. Le personnel est formé à la prise en charge des victimes du conflit, mutilées et traumatisées, qui cherchent à se reconstruire. Ce sont plus de 17 000 consultations postopératoires qui ont été effectuées en 2014.Au Liban et en Jordanie, la situation des réfu-giés syriens s’aggrave. Aucun retour en Syrie n’est possible. Leurs moyens de subsistance sont très précaires, les biens qu’ils avaient pu emporter avec eux ont le plus souvent été ven-dus et ils ne sont pas autorisés à travailler. Dans le même temps, l’aide qu’ils reçoivent diminue et l’accueil des pays hôtes se durcit. En Jordanie par exemple, les soins dans les centres de santé publics ne sont plus gratuits depuis le mois de novembre 2014. Médecins du Monde a décidé de maintenir dans ces 2  pays une réponse forte en lien avec ses partenaires. Près de 200 000 consultations ont ainsi été menées dans 8 centres de santé.

» iRakdepuis le début de l’année 2014, de vio-lents combats touchent le nord et l’ouest du pays. ils marquent la progression rapide de l’organisation de l’État islamique et ont conduit 2,1 millions de personnes – des Kurdes, des Yézidis, des Chrétiens ou des Musulmans – à fuir. Près de la moitié d’entre eux se sont réfu-giés au Kurdistan et dans les régions avoisi-

nantes. Constamment exposés à la violence et à la peur, ils font face à une situation huma-nitaire dramatique : insalubrité, manque d’hy-giène, accès aux soins très difficile.Malgré un contexte particulièrement complexe et dangereux, Médecins du Monde intervient auprès des personnes les plus vulnérables dans des camps et des communautés de déplacés

de la région de Dohuk, au Kurdistan irakien. Des équipes médicales proposent des soins de base dans des cliniques fixes et mobiles sur dix sites différents. L’association a également mis en place une clinique pour apporter une assistance médicale aux Yézidis réfugiés de l’autre côté de la frontière avec la Turquie, dans un camp de la ville de Sirnak, en partenariat avec une ONG turque.

Venir en aide aux déplacés

Médecins du Monde vient en aide aux populations déplacées en Syrie mais aussi aux réfugiés en turquie,

au Liban et en Jordanie.

Page 33: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 31

L’opération militaire israélienne baptisée « Bordure protectrice », à l’été 2014, a provo-qué la mort de 2 131 Palestiniens dans la bande de Gaza, dont 70 % de civils. 11 000 autres ont été blessés, et environ 110 00 personnes ont été déplacées. Les structures de santé de Gaza n’ont pas pu faire face à cette crise humaine et sanitaire, ayant elles-mêmes subi des dommages sans précédent : 17 hôpitaux (sur les 32 que compte la bande de Gaza) et 58 centres de santé (sur 97) ont été touchés. Présent à Gaza dans le cadre d’un programme

Aide d’urgence à gaza

Santé mentaleau cours de l’année 2014, Médecins du Monde a lancé un programme en égypte pour améliorer le bien-être psychoso-cial des populations à risque – enfants handicapés, femmes victimes de violence, personnes vivant avec le VIH/SIDA – et pro-mouvoir l’intégration des services de santé mentale dans la santé primaire.En effet, les troubles de santé mentale sont relativement fréquents dans le pays. Médecins du Monde a commencé à former des travailleurs sociaux et autres membres du personnel psychosocial de cinq ONG égyptiennes travaillant avec les populations ciblées, notamment sur le conseil et la ges-tion de cas. L’objectif 2015 est de renforcer la collaboration avec le gouvernement à travers la formation du personnel sanitaire et social de 7 centres de santé primaire au Caire et à Gizeh et de rapprocher les ser-vices de santé mentale des populations.

» égypte

» palestine© Alessio Romenzi

de préparation des structures de soins aux situations d’urgence, Médecins du Monde a pu réagir très rapidement, alors que la zone la plus touchée n’était pas accessible. L’association a fourni des médicaments, des consommables et de l’équipement. Des cliniques mobiles ont ensuite été installées pour prendre le relais des centres de soins qui avaient été détruits. En parallèle, Médecins du Monde a travaillé avec l’ONG palestinienne Culture et pensée libre pour apporter à la population touchée un soutien psy-chosocial et des soins de santé mentale.

Des dizaines de milliers de migrants venus d’Afrique subsaharienne transitent par les côtes algériennes où elles séjournent plusieurs années parfois, dans l’attente de partir vers l’Europe. Stigmatisées, souvent victimes de violence, ils ont difficilement accès aux soins, malgré un système de sécurité sociale national efficace. Dans les quartiers où vivent ces migrants, Médecins du Monde travaille

» algéRie Auprès des migrantes d’Afrique subsaharienneavec des éducateurs pairs chargés d’orienter les femmes vers les centres de santé, où elles peuvent notamment procéder à un dépistage du sida, faire suivre leurs grossesses et leurs jeunes enfants. Les équipes de l’association sensibilisent également le personnel des centres pour que les migrants y

soient mieux accueillis et participent à la constitu-tion d’une « plateforme migrants », avec des ONG locales et internationales, pour favoriser leur accès aux droits en Algérie. Ces différentes actions ont permis d’améliorer grandement l’accès aux soins des migrants dans les structures publiques.

Page 34: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

Burkina Faso © Mylène Zizzo

Page 35: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 33

nos programmes en

subsaharienneafrique

L’épidémie d’ebola qui a frappé l’afrique de l’ouest a marqué l’année 2014. Médecins du Monde est inter-venu rapidement au Liberia, l’un des pays les plus violemment touchés, mais aussi au Mali et dans les pays frontaliers : en côte d’ivoire et au Burkina Faso. en tout ce sont près de 30 programmes qui ont été menés par l’association en afrique subsaharienne, de guinée en Somalie et du niger à Madagascar.

Page 36: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

MAURITANIE

SÉNÉGAL

GUINÉE-BISSAU

SIERRALEONE

ALGÉRIESAHARA

OCCIDENTAL

LIBYE ÉGYPTE

ÉRYTHRÉE

SOUDAN

OUGANDA

BURUNDI

NIGERIA

GHANA

BÉNIN

TOGO

CAMEROUN

OCÉANATLANTIQUE

OCÉANINDIEN

GABON

CONGO

NAMIBIE

AFRIQUEDU SUD

BOTSWANA

ZAMBIE

ZIMBABWE

LESOTHO

SWAZILAND

MALAWI

MOZAMBIQUE

COMORES

GAMBIE

GUINÉEÉQUATORIALE

Mali

Niger

Tchad

Républiquecentrafricaine

Républiquedémocratique

du Congo

RWANDA

Somalie

Éthiopie

Kenya

Tanzanie

BurkinaFaso

Guinée

ANGOLA

Madagascar

Liberia

Côted'Ivoire

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Page 37: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

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MAURITANIE

SÉNÉGAL

GUINÉE-BISSAU

SIERRALEONE

ALGÉRIESAHARA

OCCIDENTAL

LIBYE ÉGYPTE

ÉRYTHRÉE

SOUDAN

OUGANDA

BURUNDI

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BÉNIN

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CAMEROUN

OCÉANATLANTIQUE

OCÉANINDIEN

GABON

CONGO

NAMIBIE

AFRIQUEDU SUD

BOTSWANA

ZAMBIE

ZIMBABWE

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SWAZILAND

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MOZAMBIQUE

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Mali

Niger

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Républiquecentrafricaine

Républiquedémocratique

du Congo

RWANDA

Somalie

Éthiopie

Kenya

Tanzanie

BurkinaFaso

Guinée

ANGOLA

Madagascar

Liberia

Côted'Ivoire

après un premier cas enregistré en décembre 2013 à Guéckedou en Guinée, l’épidémie de maladie à virus ebola a vite gagné du terrain en 2014. un pic de contami-nation a été enregistré en juillet, il a duré quatre mois. Avec plus de 20 000 cas confirmés et près de 8 000 morts pour l’année 2014, c’est la plus importante épidémie d’Ebola jamais enregis-trée depuis la découverte du virus en 1976. Le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée ont payé le plus lourd tribut à cette crise humanitaire majeure qui a également touché le Nigeria, le Sénégal, le Mali et fait craindre une pandémie internationale.Au Liberia, Médecins du Monde s’apprêtait à lancer un programme de soutien psychologique aux anciens enfants soldats des ghettos de

Lutte contre ebolaMonrovia quand l’épidémie s’est déclarée. Le programme a donc été suspendu au profit de la réponse à Ebola. L’intervention de MdM s’est basée sur deux axes majeurs. L’association a soutenu cinq centres de santé pour la prévention et le contrôle de l’épidémie mais aussi pour le maintien de l’offre de soins primaires dans les centres de santé. Avec des hôpitaux fermés et des soignants parmi les premières victimes, ces structures devaient être renforcées et les personnels soutenus psychologiquement pour continuer à soigner les femmes enceintes ou les patients atteints de diverses pathologies autres qu’Ebola. Par ailleurs, la population de 28 com-munautés de la capitale a été sensibilisée aux modes de transmission et de prévention du virus

» aFRique de l’ouest

» bURkiNA FASo

» Côte d’iVoiRe

» éthiopie

» gUiNée

» keNyA

» LibeRiA

» MAdAgASCAR

» MALi

» NigeR

» RCA

» RdC

» SoMALie

» tANzANie

» tChAd

Faits MARqUANtS

© MdM

Retrouvez les fiches détaillées des différents programmes en Afrique sur notre site : www.medecinsdumonde.org

Page 38: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

36 |

Aide aux réfugiés maliens» BuRkina Faso

dans le district de djibo, au nord du Burkina Faso, des réfugiés maliens affluent depuis 2012. Les 32 centres de santé et le seul hôpital de la région ne parviennent pas à faire face à l’arrivée de ces nouvelles popula-tions qui elles aussi réclament des soins. On constate une multiplication du nombre de cas de paludisme, de méningite ou de rougeole et de nombreux décès maternels. C’est pour-quoi Médecins du Monde est intervenu auprès

des réfugiés dans le camp de Mentao et des habitants des villages environnants en offrant des soins totalement gratuits. Sensibilisation au planning familial, suivi des grossesses et des accouchements, vaccination des femmes enceintes et des bébés, soins des enfants souf-frant de malnutrition, traitement des iST et pré-vention Vih étaient assurés par les équipes de l’association. Fin 2014, le projet a été transféré au Haut commissariat pour les réfugiés.

Cinq structures de santé autour de bangui sont

réhabilitées.

grâce au secours de 400 bénévoles encadrés par des éducateurs pairs et des agents commu-nautaires de Médecins du Monde.Également présent au Mali, au Burkina Faso et en Côte d’ivoire, Médecins du Monde a participé au renforcement des systèmes de santé, en lien avec les autorités sanitaires locales, en délivrant des consignes de prévention (triage, gestion des déchets médicaux, etc.) Des travailleurs commu-nautaires ont été formés à la sensibilisation du public aux risques et à la conduite à tenir en cas d’épidémie. Médecins du Monde a également fourni des équipements de protection spéci-fiques aux structures de santé qu’elle appuie pour améliorer leurs capacités de réponse.

Rétablir l’accès aux soins

Monde a transféré ses activités médicales vers les structures publiques. L’association a soutenu les centres de santé de Malimaka, Gobongo,

» RCa

Profondément affectée par les affrontements opposant les milices anti-Balaka et la coali-tion séléka, la population centrafricaine est de plus en plus pauvre et rencontre d’impor-tantes difficultés à accéder aux soins. Fin2014, 2,7  millions de personnes étaient considérée comme nécessitant une assistance humanitaire. Classée 179e en 2011 dans l’indice de dévelop-pement humain, la RCA est passée 185e sur 187 en 2014. Après une réponse d’urgence en début d’année avec la mise en place de cliniques mobiles dans différents camps de déplacés, Médecins du

© Sébastien Duijndam

Bégoua et Bouboui ainsi que la maternité de l’hôpital de Bégoua qui a été réhabilitée. Plus de 100 000 consultations ont été réalisées par MdM.

Page 39: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 37

est accessible au personnel médical des struc-tures de santé partenaires et aux ONG intéres-sées, non seulement de Tanzanie mais de toute l’Afrique subsaharienne

Côte d’ivoireEn 2014, Médecins du Monde a mené une étude auprès de 450 usagers de drogues à Abidjan. Le taux de prévalence du Vih est particulièrement élevé parmi cette population également touchée par la tuberculose et l’hépatite B. Cette situation est encore aggravée par la stigmatisation et des conditions de vie extrêmement précaires dans des zones insalubres.Cette étude doit servir de base au démarrage d’un nouveau projet début 2015 pour amélio-rer l’accès aux soins des usagers de drogues et renforcer leurs capacités, notamment par la mise en place de groupes d’auto-support. Un travail de plaidoyer doit également être mené auprès des autorités pour améliorer les protocoles de prise en charge des usagers de drogues dans le système sanitaire et renforcer l’approche de réduction des risques dans le pays.

tanzanien. Haut lieu de transit du trafic d’héroïne en provenance d’Asie centrale, la Tanzanie a vu l’usage de drogues par voie intraveineuse se pro-pager, jusqu’à concerner près de 300 000 per-sonnes, entraînant une hausse de la transmission du VIH et des hépatites. Dès 2010, Médecins du Monde est intervenu dans le pays pour faire recon-naître la réduction des risques au niveau national. Dans sa cinquième année, le programme compte quatre centres d’accueil à travers la ville de Dar es-Salaam, gérés par le partenaire MUKIKUTE avec l’assistance technique de MdM.un centre d’accueil MdM ouvert 6 jours sur 7 propose des actions de prévention, un dépistage des maladies infectieuses, des seringues neuves, des activités psychosociales, une orientation vers des structures de santé. Jusqu’à 200 usagers s’y rendent quotidiennement. Le bus de MdM continue d’aller au-devant des usagers les plus précarisés pour leur proposer du matériel de pré-vention, mais aussi un dépistage. 2 755 usagers de drogue ont été dépisté en 2014 et 185 ont pu être suivis dans les centres de traitement. Par ailleurs, un centre de ressources et de formation

Médecins du Monde poursuit ses programmes de réduction des risques en afrique. après la tanzanie, le Kenya et la côte d’ivoire bénéficient de l’expertise de l’association dans ce domaine.

» RéduCtion des Risques

© William Daniels/Panos picture

kenyaParce que le Kenya compte un nombre impor-tant d’usagers de drogues par voie intraveineuse, dont beaucoup sont atteints du Vih ou d’une hépatite, Médecins du Monde a lancé en 2014 un programme de réduction des risques dans le quartier défavorisé de Kawangare, à 15 km du centre de Nairobi, la capitale. Une équipe de tra-vailleurs de proximité a été recrutée et un centre d’accueil a ouvert. Il propose des vaccins contre l’hépatite B, des kits d’injection stérile, le dépis-tage des infections sexuellement transmissibles, un soutien psychosocial et un service d’orienta-tion vers des structures de santé pour le traite-ment du VIH ou de la tuberculose. En parallèle de ces actions de terrain, MdM plaide pour le développement de politiques nationales de réduction des risques. L’association soutient égale-ment le gouvernement dans la mise en place d’une communication ciblée et des ateliers de sensibilisa-tion sont organisés, principalement autour des trai-tements de substitution. Les partenaires kenyans sont aussi invités à se rendre en Tanzanie pour y découvrir les méthodes mises en œuvre dans le programme pilote de Médecins du Monde.

tanzanieLe programme rdr mené par Médecins du Monde au Kenya a été conçu à partir du modèle

Page 40: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

38 |

Soigner la malnutrition» sahel

La malnutrition constitue un problème de santé publique majeur dans différents pays de la région du Sahel. c’est pourquoi Médecins du Monde l’a intégrée à son approche communautaire de l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant au niger, au Burkina Faso et au Mali. L’association a ainsi naturellement été amenée à appuyer les centres de prise en charge de la malnutrition.

Par ailleurs, MdM plaide en faveur de la préven-tion et de la prise en charge de la malnutrition au niveau des districts sanitaires.

maliLa crise politique que traverse le Mali depuis 2012 a provoqué l’effondrement du système de santé et aggravé la situation nutritionnelle du nord du pays. Dans les districts sanitaires de Tenenkou et Youwarou, Médecins du Monde a ainsi intégré une composante nutrition à ses projets d’amé-lioration de l’accès aux soins dans les structures de santé qu’il soutient. L’association appuie ainsi l’organisation du dépistage et la prise en charge de la malnutrition aiguë sévère des enfants de 0 à 59 mois et des femmes enceintes et allaitantes, conformément au protocole national. Des ses-sions des formations et sensibilisation au niveau communautaire ont été réalisées ainsi qu’un appui au circuit de prise en charge des cas de malnutrition aiguë entre les centres nutritionnels (CRENAM, CRENAS, CRENI).

biné avec des activités de planification familiale. L’association milite aux côtés de la société civile pour que les enfants souffrant de malnutrition aiguë puissent être pris en charge gratuitement.

Burkina FasoLes districts sanitaires de Djibo, Gorom Gorom et Dori, au Burkina Faso, rencontrent des pro-blèmes de sécurité alimentaire récurrents. Les infrastructures de santé y sont peu développées, elles manquent d’équipement et de personnel. Trop souvent, les enfants sont emmenés dans le centre de soins à la dernière minute, ce qui limite leurs chances de guérison. Dans ce contexte, Médecins du Monde a aidé à remettre en fonctionnement le CrENi local, notamment en recrutant et en formant du personnel. Le centre a également été approvisionné en médicaments génériques, en aliments thérapeutiques et en kits de couchage et d’hygiène. Les frais d’orientation des enfants vers les centres sont pris en charge, tout comme les frais des examens de laboratoire.

nigerAu Niger, la prévalence de la malnutrition aiguë globale est préoccupante depuis une quinzaine d’années et affecte plus particulièrement les catégories sociales à faible revenu. Cela est accentué par le niveau élevé de pauvreté, la forte pression démographique et la prévalence de maladies infectieuses.

Médecins du Monde travaille depuis plusieurs années en appui au district sanitaire d’illéla, dans la région de Tahoua, à l’amélioration de l’accès aux services de santé de la mère et de l’enfant. C’est dans ce cadre que l’association appuie des CrENAS (Centre de récupération nutritionnelle ambulatoire pour sévères) pour les malnutris aigus sévères, des CrENi (Centre de récupé-ration nutritionnelle intensive) pour les malnutris aigus sévères avec complication et des CrENAM (Centre de récupération nutritionnelle ambula-toire pour modérés). Ce projet repose sur une forte mobilisation communautaire et est com-

© Mylène Zizzo

Page 41: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 39

» gRossesses non désiRéesParce que l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive est restreint et que les lois concernant la contraception et l’accès à l’avortement sont particulièrement restrictives dans de nombreux pays d’afrique, les grossesses non désirées sont fréquentes et figurent parmi les principaux facteurs de morbi-mortalité maternelle. Médecins du Monde intervient sur cette thématique pour contribuer à la réduction de la mortalité et morbidité maternelle associée aux grossesses non désirées.

non désirée à Kinshasa, la capitale. C’est là que Médecins du Monde intervient auprès des ado-lescents pour les informer et les sensibiliser sur les questions de santé sexuelle et reproductive. L’association tente d’améliorer l’accès au plan-ning familial, d’offrir des soins à celles qui ont avorté ou de s’occuper de celles qui ont subi des violences sexuelles. 10 000 jeunes ont ainsi été reçues en 2014. Familles, éducateurs, lea-

Burkina FasoDans la province sahélienne de Djibo, l’accès à la contraception et à la planification familiale est très compliqué, du fait d’un accès difficile aux soins en général et de motifs socioculturels. Les grossesses non désirées sont nombreuses et les avortements souvent à risques. Réalisés dans de mauvaises conditions sanitaires, ils entraînent une très forte mortalité en couches. Présent dans la région depuis 2010, Médecins du Monde a obtenu la gratuité des accouche-ments assistés et des évacuations sanitaires. L’association s’attache aujourd’hui à prévenir les grossesses non désirées et, plus globalement, à améliorer la planification familiale. Des agents communautaires sensibilisent les adolescents ou les leaders religieux, et les équipes soignantes reçoivent des formations sanitaires, notamment sur les complications postavortement.

République démocratique du CongoEn rDC, alors que les violences sexuelles sont courantes, l’accès à la contraception est illégal pour les mineures et l’avortement n’est auto-risé qu’à des fins thérapeutiques. Une fille sur 4 est enceinte pour la première fois avant l’âge de 19 ans et près d’une grossesse sur deux est

Les mutilations génitales extrêmes que subissent les femmes du peuple afar en Éthiopie, dans la première semaine qui suit leur naissance, provoquent des troubles urinaires et infections mais aussi l’absence de règles ou la stérilité. Elles mettent aussi en danger la vie de la mère et celle de son enfant lors des accouchements. Aux côtés de l’association locale ACISDA, Médecins du Monde s’est lancé en 2014 dans la sen-sibilisation de la communauté aux risques des MGF au terme d’une étude de ces pratiques. Des groupes de travail ont été formés qui réunissent des écoliers, des jeunes mères, des femmes enceintes. Cinq comités anti-mutilations génitales fémi-nines (MGF) sont nés. Outre les agents de santé, des professeurs des écoles et une cinquantaine de médiateurs ont été for-més aux conséquences dramatiques des mutilations génitales féminines dans les premiers mois du programme.

Agir contre les mutilations génitales

» éthiopie

ders communautaires et religieux sont impliqués dans les actions de sensibilisation. Médecins du Monde soutient la société civile auprès des autorités pour que la contraception des mineurs et l’avortement soient légalisés.

© Luc Valigny

Page 42: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

Guatemala

Haïti © Benoît Guenot

Page 43: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

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amérique latine et caraïbe

nos programmes en

en 2014, l’action de Médecins du Monde en amérique latine et caraïbe a été marquée par la poursuite du focus sur la SSr, notamment sur la prévention et la prise en charge des grossesses non désirées, à la fois à un niveau régional et dans plusieurs pays d’interven-tion de la région. 2014 a également vu l’épidémie de choléra en Haïti reculer et le transfert de compétences aux associations uruguayennes se consolider.

Page 44: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

BRÉSIL

SURINAME

GUYANA

BOLIVIE

CUBA

BAHAMAS

HONDURAS

VENEZUELA

ÉQUATEUR

ARGENTINE

ÉTATS-UNIS

PARAGUAYCHILI

OCÉANATLANTIQUE

OCÉANPACIFIQUE

SALVADOR

JAMAÏQUE

BELIZE

GUYANEFRANÇAISE

RÉPUBLIQUEDOMINICAINE

PANAMA

COSTA RICA

Pérou

Mexique

Colombie

Haïti

Uruguay

NICARAGUA

42 |

Page 45: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

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» CoLoMbie

» hAïti

» MexiqUe

» péRoU

» URUgUAy

Retrouvez les fiches détaillées des différents programmes en Amérique latine et Caraïbe sur notre site : www.medecinsdumonde.org

Succès de la lutte contre le choléra

dommage collatéral du séisme qui frappait Haïti en janvier 2010, le choléra continue de faire rage à travers le pays. Les efforts menés dans la lutte contre l’épidémie dans le département de la Grand’Anse par les équipes de Médecins du Monde, qui ont pris en charge plus de 60 % des cas, portent leurs fruits. Grâce au renfort des structures sanitaires haïtiennes en matière de surveillance, aux réponses d’urgence coordonnées avec ACTED (Agence d’aide à la coopération technique et au développe-ment) en cas de flambée, grâce également aux campagnes de sensibilisation menées par les

médiateurs communautaires de l’association, le nombre de cas suspects enregistrés dans la Grand’Anse a drastiquement baissé. Entre janvier et septembre 2014, il est tombé à 225, contre 2 613 sur la même période en 2013. Les équipes continuent de porter un plaidoyer au niveau national sur le déploiement nécessaire des ressources humaines et financières de la part des bailleurs et du ministère de la santé pour contrer l’épidémie. Ces efforts se pour-suivront en 2015 pour renforcer les capacités de réponse de la Direction sanitaire et limiter au maximum les conséquences de l’épidémie.

» haïti

avec moins de 900 cas de choléra enregistrés en 2014 dans le département de la grand’anse et un taux de létalité de 1,4 %, les efforts déployés par Médecins du Monde dans la lutte contre l’épidémie portent leurs fruits, même si la vigilance reste de mise.

Faits MARqUANtS

Les malades sont réhydratés dans les centres

de traitement du choléra.

© Benoît Guenot

Page 46: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

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Le programme régional SSr de Médecins du Monde en amérique latine et caraïbe est entré dans une nouvelle phase en 2014. afin de favoriser une meilleure prise en charge des grossesses non désirées, les capacités des équipes, l’offre de soins et l’information des populations ont été renforcées. L’accent a également été mis sur la participation aux actions de plaidoyer nationales et régionales sur le sujet.

Une dynamique régionale sur la santé sexuelle et reproductive

risque, causes de graves complications telles que l’hémorragie ou la septicémie et qui peuvent aussi provoquer des séquelles à long terme sur la santé des femmes.Lors d’un atelier régional en mars 2014, Médecins du Monde a mis en place une formation sur la prise en charge des grossesses non désirées avec les équipes Médecins du Monde de Colombie, du

» améRique latine et CaRaïBe

Un atelier a été organisé durant l’été 2014, en collaboration avec des associations locales, les services de santé boliviens et les représentants des futurs usagers et usagères.Sonobjectif :définirencommunla stratégie d’un projet de santé sexuelle et reproductive axé sur la promotion des droits des adolescent(e)s et des popula-tions indigènes ayoreodes vivant dans les quartiers périurbains de Santa Cruz.

Co-construire avec nos partenaires

» Bolivie

si le recours à la contraception a augmenté en amérique latine au cours des dernières années, nombre de femmes n’ont pas accès à des méthodes modernes, notamment par manque d’information. une situation qui concerne surtout les populations les plus pauvres, les habitants des zones rurales ou les adolescentes, et qui favorise les grossesses non désirées et les avortements à

Mexique et du Pérou et le partenaire uruguayen Mujer en el Horno. Des sessions de formation ont aussi pu être programmées sur le terrain, auprès du personnel MdM et des organisations alliées en Colombie, en Uruguay et au Pérou. Afin de faciliter le partage d’expérience et de pratiques, des échanges entre professionnels de santé d’Uruguay et de Colombie ont été organisés.L’année 2014 a également été marquée par la participation à des conférences régionales sur les droits sexuels et reproductifs, notamment celle du CLACAi, le consortium latino-américain contre l’avortement à risque. Par ailleurs, un site visant à promouvoir les actions de santé sexuelle et reproductive dans la région a été lancé dans l’année. Il vise à informer le public sur la problé-matique et ses conséquences ainsi que sur l’ex-périence de Médecins du Monde dans la région.

© Michel redondo

Page 47: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

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Soigner dans les zones isolées

» ColomBie

En 2014, Médecins du Monde a appuyé trois associations uru-guayennes engagées pour la réduction des barrières aux activités de SSRetàl’IVG,pourtantlégaledepuisfin2012enUruguaymaisquedenombreux gynécologues refusent de pratiquer. L’organisation féministe Mujer y Salud en Uruguay a ainsi organisé une journée nationale pour la santé et les droits sexuels et reproductifs, puis présenté un texte aux partis politiques en amont des élections présidentielles. Iniciativas Sanitarias a organisé trois ateliers de sensibilisation du personnel de santéettroisformationssurl’IVG.MujeresenelHorno,enfin,amisenplace une ligne téléphonique pour aider les femmes avant, pendant ou aprèsuneIVG.Denombreuxdéfisrestentàreleverpourquetouteslesfemmes puissent avoir accès à l’avortement dans le cadre de la loi, mais les partenaires de Médecins du Monde sont en mesure de poursuivre ce travail de façon autonome. Le programme se terminera donc en 2015.

» uRuguay

Avec des négociations pour mettre fin au conflit armé entre les FARC et le gouverne-ment colombien qui n’ont pas encore trouvé d’issue et en l’absence de cessez-le-feu, les habitants des zones rurales des dépar-tements du nariño, Meta et Guaviare sont toujours fortement impactés. Pour répondre à l’évolution du conflit, qui paralyse l’accès aux soins, Médecins du Monde déploie des services mobiles de santé vers de nouveaux territoires enclavés. En 2014, les populations indiennes et afro-colombiennes vivant dans des zones recu-lées du département du Nariño, accessibles seulement par bateau, ont ainsi pu bénéficier de

© Nadia Berg

Soutien aux migrantes» mexique

Depuis 2014, Médecins du Monde concentre son activité sur les femmes migrantes de Tapachula, au sud du Mexique, qui travaillent dans des zones de tolérance (notamment des bars) où elles pratiquent des activités sexuelles tarifées. 25 promotrices de santé formées à l’estime de soi et la défense des droits des migrantes ont mené des activités toute l’année, sur 19 zones, pour diffuser des messages d’éducation à la santé, porter la voix de ces femmes auprès des autorités sanitaires, du département antitraite et du département de la migration. Ces femmes sont aujourd’hui dans une dynamique positive pour se constituer en association de travailleuses du sexe, ce qui permettra de renforcer leurs capacités d’action tout en travaillant sur l’exigibilité de leurs droits. Ce processus est accompagné par Médecins du Monde, qui a aussi développé un partenariat avec Brigada Callejera, une ONG de Mexico spécialisée dans la lutte contre les infections sexuellement transmissibles et notamment le VIH/SIDA.

consultations médicales et d’un appui psycho-logique. En tout ce sont 25 000 consultations de santé (soins primaire, psychologiques, SSr) qui ont été données en Colombie par MdM.

Quelque 1 000 familles ont bénéficié de la four-niture de filtre pour améliorer la qualité de l’eau et 12 postes de santé communautaires ont été mis en place et équipés.

Vers une fin de programme

Page 48: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

Pakistan © Kris Pannecoucke/Consortium 12-12

Page 49: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

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eurasie

nos programmes en

Médecins du Monde est présent dans 12 pays d’europe et d’asie. Principalement tournés vers les femmes et les enfants ou les personnes exposées aux risques, ses programmes reflètent également les crises qui secouent le continent eurasien. c’est le cas en inde et au Pakistan, où l’association apporte son aide aux populations tribales déplacées. Mais aussi en Bosnie, où des médicaments et du matériel ont été acheminés après les inondations de mai, et aux Philippines, où les équipes ont continué à apporter des soins aux populations isolées suite au typhon de novembre 2013. en 2014, des missions exploratoires ont également été menées. notamment à Moscou et en ukraine.

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Russie

Inde

Pakistan

Laos

Birmanie

Népal

Philippines

GéorgieBulgarieBosnie

Roumanie

Moldavie

CHINE

TAÏWAN

CAMBODGE

TTNNANAAMAMÊTTNNNVIÊTNVIÊT

LLAL AALALANKAANKAANK

BBABANANGANGB NGLADEADEDEESHSHHHHS

BHOUTAN

MONGOLIE

KAZAKHSTAN

TURKMÉNISTAN

OUZBÉKISTAN

TADJIKISTAN

KIRGHIZISTAN

IRANIRAK

SYRIELLLLIBLIBBAN

OMAN

ÉGYPTE

E.A.U.

YÉMEN

ARABIESAOUDITE

INNDNDODOOOIN ONNDDDONÉNÉSIE

ARMÉNIETURQUIE

UKRAINE

FINLANDE

SUÈDE

LITUAANIEUA

BIÉLORUSSSSIESSPOLOGNE

AZERBAÏDJAN

OCÉANPACIFIQUE

OCÉANINDIEN

AFGHANISTAN

JORDANIE

48 |

Page 51: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 49

» biRMANie

» boSNie

» bULgARie

» géoRgie

» iNde

» LAoS

» MoLdAVie

» NépAL

» pAkiStAN

» phiLippiNeS

» RoUMANie

» RUSSie

Faits MARqUANtS

Médecins du Monde intervient dans le district de sindhupalchok, au népal, depuis 2007. Parce que cette zone rurale est particulièrement enclavée, que les routes sont mauvaises, la grande majorité des femmes enceintes qui y vivent ne bénéficient pas d’un suivi de grossesse et accouchent à domicile. En 2014,

Accompagner les accouchements

» népal

Médecins du Monde a poursuivi ses formations d’acteurs locaux de la santé et ses actions de pré-vention auprès des femmes réunies en groupes de microfinance. Près de 8 000 femmes ont ainsi participé à des séances d’éducation à la santé materno-infantile et plus de 300 ont accouché dans les 10 centres de santé soutenus par MdM.

Retrouvez les fiches détaillées des différents programmes en europe et en Asie sur notre site : www.medecinsdumonde.org

© Stéphane Lehr

Page 52: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

50 |

aide aux femmesEn 2004, Médecins du Monde lançait un pro-gramme d’aide aux femmes victimes de violences domestiques dans les Dar-ul-Amans du Punjab, à l’est du Pakistan. Créées par le gouvernement, ces « maisons de la paix » sont destinées à protéger les femmes et les enfants qui, victimes de violences économiques, sociales, corporelles et psycholo-giques, quittent leurs foyers. Grâce à MdM et au soutien de 500 bénévoles – médecins, psycholo-gues et avocats –, les femmes reçoivent une prise en charge adaptée. Une consultation médicale est programmée dans les quinze jours qui suivent leur arrivée et un bilan de santé mentale leur est pro-posé pour évaluer leur souffrance psychologique.Des standards de protection ont ainsi été pro-gressivement mis en place pour faire des Dar-ul-Amans des refuges sécurisés. Ils incluent la

gestion du centre, la protection et le bien-être des résidentes et les services médicaux, juridiques et psychosociaux dont les femmes doivent bénéficier. Désormais, la violence y est de plus en plus rare et les femmes considèrent ces centres comme le seul lieu où elles sont réellement en sécurité.Parallèlement, Médecins du Monde a aidé à structurer Mumkin, une plateforme d’associa-tions pakistanaises de défense des droits des femmes. Depuis 2011, Médecins du Monde a engagé un retrait progressif et œuvre à renforcer les compétences du personnel des Dar-ul-Amans et du département des Affaires sociales pour que soient préservés les services proposés et le respect des standards minimaux. Cette phase de transfert du projet aux autorités du Punjab s’est poursuivie en 2014 et se terminera en avril 2015. Une enquête sera diligentée afin de valo-

Faire face à la violence» pakistan

© Lâm Dûc hiên

Auprès des Roms» BulgaRieLa cérémonie d’ouverture du programme ssr de Médecins du Monde dans le quartier muré de nadejda, à sliven dans le centre-est de la Bulgarie, a eu lieu en février 2014. Plus de 20 000 roms y vivent, dans des conditions de précarité extrêmes. isolées, stigmatisées, ces personnes en grande

précarité financière rencontrent également des difficultés d’accès aux soins. L’association a donc monté une équipe de médiateurs pairs, résidents de Nadedja, qui mène des activités de sensibilisation dans la communauté et au sein d’un centre d’information et d’orientation (CIO). Les habitants peuvent y trouver gratuite-

ment des méthodes contraceptives modernes, mais aussi de l’information sur la planification familiale et leurs droits aux services publics de santé. Médecins du monde propose également le référencement vers des médecins gynéco-logues rémunérés par la ville de Sliven.

alors qu’il transfère aux autorités pakistanaises la gestion des dar-ul-amans sécurisés et renforcés, mdm poursuit ses activités auprès des déplacés du kpk.

riser les connaissances et le savoir-faire acquis.

santé mobile au kpkEn 2014, des opérations militaires menées au Nord-Waziristan ont provoqué la fuite de près d’un million de personnes vers la province du Khyber Pakhtunkhwa (KPK), où MdM apporte des soins de santé primaires aux populations déplacées depuis 2009. 7 cliniques mobiles ont été maintenues en 2014 malgré le conflit. Elles ont permis à l’association de réagir rapidement dans les camps de déplacés en soignant princi-palement des femmes et des enfants (25 % de ces consultations répondaient à des questions de santé sexuelle et reproductive). Des programmes de vaccination et de nutrition ont également été menés et des ateliers d’éducation à la santé ont été suivis par plus de 65  000  personnes.

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© Stéphane Lehr

Vers un programme prostitution à Moscou

» Russie

Une mission exploratoire menée à Moscou avec le secours du programme prostitution de nantes (délégation régionale Pays de la Loire) a permis d’identifier les besoins des femmes migrantes se prostituant. En effet ces personnes n’ont pas accès à la sécurité sociale et sont rejetées à la fois comme migrantes par les autorités et comme travailleuses du sexe par leur communauté. Si elles sont dépistées pour certaines maladies (Vih, hépatites, tuberculose,

syphilis), la loi demande au médecin de commu-niquer leurs noms aux services de l’immigration pour qu’elles soient expulsées. De plus, les pro-grammes de réduction des risques sont consi-dérés par les autorités comme encourageant la prostitution ou l’usage de drogues, qui sont illégaux. C’est pourquoi Médecins du Monde devrait mener un programme de soutien à des associations militantes russes qui mènent ces programmes auprès des personnes se prostituant.

Porte d’entrée vers l’europe, les Balkans voient transiter des migrants sans papiers venus d’afghanistan, de syrie, de somalie ou d’érythrée. Ce sont ces mêmes migrants que Médecins du Monde rencontre plus loin sur leur parcours migratoire, dans les camps du Dunkerquois, de Saint-Omer et de Calais : les jungles sur lesquelles intervient la délégation Nord-Pas-de-Calais. Au terme d’une mission exploratoire menée en Serbie, Médecins du Monde s’est inquiétée de l’absence d’accès aux soins pour ces hommes, ces femmes et ces enfants fuyant les zones de conflits. Une association serbe de défense des migrants – Asylum Protection Center – a été identifiée comme partenaire pour venir en aide à ces personnes. En 2015, elle doit intégrer à son programme d’aide au droit d’asile un volet médical d’information, de premiers soins et d’orientation vers les structures publiques locales, grâce à l’appui technique de Médecins du Monde.

» seRBiepréparation du programme migrants

Depuis la fin de la guerre civile en 2009, le nord du sri Lanka reste une zone ultra-mili-tarisée. Les populations tamoules y subissent violences et stigmatisation, en particulier les femmes seules en charge de leur foyer. Dans les plantations de thé, les populations tamoules, main d’œuvre bon marché, sont réduites à un état d’exploitation, sans accès aux services de santé. C’est pourquoi Médecins du Monde a lancé en 2014 une mission d’implantation pour identifier deux partenaires locaux avant de lancer en 2015 un programme de lutte contre les vio-lences faites aux femmes et de prévention des grossesses non désirées. En parallèle, l’associa-tion entend plaider pour un changement législatif du planning familial, aujourd’hui exclusivement réservé aux couples mariés, et pour un accès universel au droit à être soigné.

Combattre la violence sexuelle

» sRi lanka

Les femmes tamoules sont parmi les premières victimes

de violence au Sri Lanka.

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Présent depuis plus de 20 ans en Birmanie, Médecins du Monde a poursuivi en 2014 son ambitieux programme de réduction des risques auprès des personnes se pros-tituant, des LGBT et des usagers de drogues dans l’État du Kachin et à Rangoun. Depuis l’ouverture du programme, 1 889 685 préserva-tifs et 2 389 833 seringues ont été distribués, 2  001  patients ont été placés sous ARV et 1 078 usagers de drogue ont bénéficié d’un trai-tement de substitution à la méthadone. Médecins du Monde gère trois cliniques dans le Kachin et une à Rangoun, aidée par des pro-fessionnels de la santé et des éducateurs pairs. Des activités sociales et culturelles sont mises en place pour redonner confiance à des populations exclues et permettre de réhabiliter leur image auprès de leur communauté.

pratiques à risque

‘‘ Notre environnement, c’est leur santé ’’

» BiRmanie

Non encadré, le recyclage de déchets électroniques est extrêment dangeureux.» philippines

Lancée à l’été 2013, la mission de Médecins du Monde auprès des recycleurs de Manille est entrée dans une nouvelle phase en 2014. Parallèlement aux actions de préventions des risques sanitaires liés à la manipulation des déchets électroniques et à la formation d’asso-ciations de démanteleurs avec l’appui de tra-vailleurs communautaires, des lieux dédiés au

© Lâm Dûc hiên

recyclage ont ouvert. Par la suite, des bacs de récupération d’huiles, des extracteurs d’air et un accès à l’eau permettraient de limiter les pro-blèmes respiratoires ou encore les intoxications au plomb, fréquentes chez ces habitants des bidonvilles de la capitale philippine.En juin 2014, Médecins du Monde a organisé le premier forum de la société civile sur les déchets

électroniques et électriques. L’association a éga-lement mis en place un atelier réunissant pour la première fois le ministère de l’Environnement, les épidémiologistes de l’université de Manille, le personnel du centre antipoison philippin et diverses autorités locales pour présenter son projet et sensibiliser à la question du démantè-lement informel.

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philippinesAccès aux soins après le typhonLe premier programme d’urgence avait ouvert en novembre 2013 après le passage du typhon haiyan, l’un des plus puissants jamais enregis-trés, qui dévastait les Philippines le 8 novembre. Présent sur l’archipel pour son programme long terme auprès des recycleurs de Manille, Médecins du Monde avait été en mesure de réagir vite et efficacement aux besoins d’aide médicale de la population philippine. Une fois passée l’urgence, MdM est resté sur l’île de Leyte pour accompa-gner les personnes encore en proie aux effets dévastateurs du typhon. L’association a ainsi poursuivi son travail en faveur de la réhabilitation du système de santé via une aide matérielle en médicaments et en équipements à 62 centres de soins et hôpitaux. Elle a également participé au redémarrage de la surveillance épidémiologique pour prévenir les risques de propagation de maladies infectieuses et a proposé des consul-tations médicales aux habitants d’une trentaine de villages isolés via 5 cliniques mobiles. Le pro-gramme a fermé en mai 2014 : 275 leaders com-munautaires ont été formés aux premiers secours et 65 membres du personnel médical ont reçu une formation en santé mentale.

Bosnie-herzégovineSoutien aux populations des BalkansEn mai et juin 2014, c’est en Bosnie-Herzégovine que Médecins du Monde intervenait suite aux intempéries exceptionnelles dans les Balkans. L’équivalent de trois mois de pluie y est tombé en trois jours, provoquant des inondations et des glissements de terrain qui ont fait plusieurs victimes. Quelque 100 000 personnes ont été déplacées. À la demande des ministères de la Santé des entités touchées, Médecins du

» Fin de tRois pRogRammes

Monde a acheminé trois tonnes de médicaments et de matériel médical, appuyé sur place par une équipe de la Cellule urgence pour évaluer l’am-pleur des besoins et accompagner la distribution. 40 000 personnes ont ainsi bénéficié d’une aide médicale d’urgence.

tchétchénieun modèle mobile repris par l’étatOuvert en 2012, le programme de santé sexuelle et reproductive mené par Médecins du Monde auprès des femmes du district de Vedeno a été transféré aux autorités tchétchènes en 2014. Les habitants de cette région montagneuse de Tchétchénie ont difficilement accès à des centres

© Sébastien Duijndam

de soins. Aussi les femmes des communautés rurales ne sont pas sensibilisées à la santé sexuelle et reproductive ou à la planification familiale et la plupart des naissances ne sont pas médicalement assistées. C’est pourquoi Médecins du Monde a mis en place des « brigades mobiles » qui se rendent au plus près de la population du district, formé du personnel au suivi des grossesses et à la planification familiale et distribué des livrets et posters de sensibilisation à la SSR. Les protocoles tchétchènes ayant été alignés sur des standards internationaux tels que ceux de l’OMS et les auto-rités ayant adopté les outils et recommandations de Médecins du Monde, l’association s’est retirée du pays au mois d’août.

Page 56: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

Madagascar © Mylène Zizzo

Page 57: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

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opérationSourire

en 2014, l’opération Sourire célébrait ses 25 ans. 25 ans de missions de chirurgie plastique et recons-tructrice pour redonner le sourire à des personnes

– particulièrement des enfants et des jeunes adultes – atteintes de pathologies congénitales ou acquises. 25 ans à promouvoir la formation du personnel médical national et à favoriser la réinsertion sociale et physique des per-sonnes opérées au sein de leur communauté. aujourd’hui, les équipes bénévoles de l’opération Sourire inter-viennent dans 10 pays d’afrique et d’asie.

nos programmes

Page 58: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

56 |

Rendre un visage et favoriser la réinsertion sociale

Par sa longévité, l’opération Sourire témoigne d’un engagement fidèle de Médecins du Monde auprès des personnes défavorisées souffrant d’une altération de leur apparence. Plusieurs fois par an, des équipes de quatre associations du réseau international (allemagne, France, Japon, Pays-Bas) contribuent à redonner confiance aux patients et favorisent leur réinsertion sociale.

© Mylène Zizzo

en 2014, les équipes ont opéré plus de 1  400  patients au cours des 25  missions chirurgicales, organisées dans 10 pays. MdM France a réalisé 13 missions dans cinq pays : Bénin, Cambodge, Madagascar, Mongolie et Pakistan. Ces équipes ont réalisé la prise en charge de plus de 400 patients souffrant principalement de fentes labio-palatines et de séquelles de brûlures.MdM Allemagne, MdM Japon et MdM Pays-Bas ont organisé des opérations chirurgicales au Bangladesh, Birmanie, Burundi, Cambodge,

Page 59: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

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»  25 ans de l’opéRation souRiReDepuis 1989, les équipes médicales bénévoles de l’Opération Sourire offrent des interventions de chirurgie réparatrice à ceux qui n’y ont pas accès. En 25 ans, plus de 13 000 patients ont été opérés. Le nombre des prises en charge a sensiblement augmenté depuis que d’autres associations du réseau (MdM Japon, Allemagne puis Pays Bas) ont rejoint MdM France. Sur les 10 dernières années, entre 2005 et 2014, 228 missions ont ainsi été effectuées.

Entre 2008 et 2014, ce sont plus de 7 000 patients qui ont pu être opérés en Asie et en Afrique par la centaine de bénévoles actifs chaque année.Les 25 ans de l’Opération Sourire ont été l’occa-sion de remercier les équipes et nos partenaires en organisant des temps de rencontres et de commu-nication (film, presse, exposition photos, etc.)

Guinée-Bissau et Tanzanie. Grâce à elles, un peu plus de 1 000 patients ont bénéficié d’une inter-vention chirurgicale.En 2014, près de 140 bénévoles (chirurgiens, anesthésistes, infirmières) se sont mobilisés pour opérer ces 1 400 patients.

»  pRoFil des patients 2014 40 % des personnes opérées ont moins de 10 ans. Ces 551 patients ont principalement été opérés de fentes (40 %) et de brûlures (22 %) généralement provoquées par les accidents domestiques, toujours fréquents dans les pays en développement.Les 10-20 ans représentent 26 % des patients de l’Opération Sourire, soit 376 personnes opérées de brûlures (30 %) et de fentes (17 %).Des interventions nécessitant une grande complexité ont également été réalisées auprès de patients souffrant de noma (Cambodge,

Guinée-Bissau) ou de néningo-encéphalocèles (Cambodge) et de femmes victimes de brûlures par jets d’acide (Pakistan). Enfin, 2 missions de chirurgie viscérale ont été menées auprès de 50 jeunes enfants (Madagascar).

»  peRspeCtives et enjeuxEn 2015, les équipes de l’Opération Sourire pré-voient de réaliser 25 missions terrain.L’idée est toujours de privilégier les missions dans les pays où MdM a déjà une implantation de projets long terme avec une base d’accueil sur place. Cela facilite la logistique, le recrutement/suivi des patients, les autorisations/conventions de partenariat, mais aussi la sécurité et l’enca-drement des équipes. Médecins du Monde tient également à poursuivre le développement de la qualité des programmes et à promouvoir son approche singulière de la chirurgie plastique et reconstructrice dans les pays d’intervention.

resPonsaBLes»  Associatif:DrIsabelleBarthélémy,

Dr François Foussadier, Dr Frédéric Lauwers»  Siège:SophiePoisson

PaYs d’InterVentIon»  Bangladesh, Bénin, Birmanie, Burundi, Cambodge,

Guinée-Bissau, Madagascar, Mongolie, Pakistan, Tanzanie

BudGet» 622 117 €PartenaIre» Fondation d’entreprise L’Oréal

© Mylène Zizzo© raphaël Blasselle

Page 60: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

calais © Sarah Alcalay

Page 61: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

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» 60 Les missions en France

» 62 Carte

» 63 Observatoire de l’accès aux soins

» 65 Bidonvilles

» 66 Migrants

» 67 Santé-habitat

» 68 Réduction des risques

» 70 Prévention VIH-hépatites-IST-tuberculose

» 71 Prostitution

» 73 Parrainage des enfants hospitalisés

les missionsen France

Page 62: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

60 |

les missions en France

lutte contre l’exclusion et la stigmatisationDans la grande majorité des cas, les personnes rencontrées cumulent difficultés financières et précarité des conditions de logement, et 80 % des foyers sont en situation d’insécurité alimen-taire pour raison financière 2.Pour de multiples raisons (méconnaissance des droits, complexité des dispositifs, barrière linguistique…), les populations en situation précaire accèdent de plus en plus difficilement au système de soins. MdM, ainsi que d’autres associations, dénonce la complexité adminis-trative à laquelle viennent s’ajouter fréquemment des pratiques abusives ou des dysfonctionne-ments des administrations qui découragent les demandeurs et qui génèrent un retard, voire un renoncement à la prise en charge médicale : plus d’un tiers des personnes (36 %) qui fréquentent les Caso présentent un retard de recours aux soins et 20 % ont même renoncé à se soigner au cours des 12 derniers mois. Ces indicateurs témoignent de la dégradation de l’accès aux soins des populations en situation de précarité.En 2014, les étrangers en situation précaire, qui représentent la grande majorité des patients accueillis par MdM, font toujours face aux stra-tégies d’une politique migratoire particulièrement répressive qui vise à les dissuader de rester sur le territoire français, quitte à mettre en danger

leur vie ou à stigmatiser certaines communautés. Ainsi les migrants en situation de transit sur le littoral du Nord-Pas-de-Calais, les populations en situations irrégulière à Mayotte ou encore les roms migrants précaires subissent de très fortes pressions qui aggravent leurs conditions de vie et les éloignent du système de soins.Le plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, officiellement adopté en jan-vier 2013, marque la volonté du gouvernement de lutter contre les inégalités sociales et territo-riales de santé. Cependant, l’impact concret des mesures tarde à se révéler et reste largement insuffisant. Les seuils imposés pour pouvoir bénéficier de la CMUc par exemple, bien qu’aug-mentés sensiblement, excluent encore un grand nombre de personnes qui vivent pourtant sous le seuil de pauvreté.

protection et logementConcernant l’hébergement et le logement, le gouvernement s’est engagé, entre autres, à mettre fin aux plans saisonniers, ce qui reste un effet d’annonce sans traduction concrète dans certaines régions. MdM souligne l’urgence de mettre fin à la gestion au thermomètre et appelle de nouveau à la mise en place de solu-tions en nombre suffisant, adaptées, pérennes, concrètes et innovantes pour les personnes à

La pauvreté concerne plus de 3 millions de personnes

en France, soit 14,3 % de la population 1.

depuis 2008, la part des personnes en situation de

précarité ne cesse d’augmenter et les inégalités sociales de

santé de s’accentuer. dans ces conditions, les programmes

de MdM à destination des publics en situation de grande

précarité (personnes vivant à la rue, en squat ou en bidonvilles,

personnes se prostituant, usagers de drogues, migrants en transit...) ne désemplissent

pas, avec ces dernières années une augmentation significative

du nombre de mineurs isolés.

Page 63: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 61

la rue. Par ailleurs, la politique de résorption des bidonvilles annoncée début 2014 doit s’affirmer en respectant les volontés des personnes qui y vivent. À ce titre, nous attendons les premiers résultats des actions pilotes ayant fait appel à l’ingénierie d’Adoma.À l’heure où se discute également une réforme du droit d’asile, MdM, ainsi que d’autres asso-ciations, appelle à un changement d’approche, en passant d’une logique de contrôle et de dis-suasion à une logique de protection des per-sonnes, dans le respect du droit international et à l’exclusion de toute considération relative à la gestion de l’immigration.il est également plus qu’urgent et nécessaire que la protection des étrangers gravement malades soit restaurée dans ses deux volets : non-expul-sion du territoire et droit au séjour des personnes lorsque le traitement nécessaire à leur patholo-gie n’est pas effectivement accessible dans leur

pays d’origine, en revenant aux termes équilibrés de la rédaction de la loi de 1998.

agir sur la loi de santé 2015La loi de santé publique débattue à l’Assem-blée nationale en avril 2015 sera l’occasion pour MdM de développer un plaidoyer pour une lutte effective contre les inégalités de santé, car les avancées contenues dans ce projet de loi restent très insuffisantes.Malgré des progrès comme la généralisation du tiers payant ou l’expérimentation de salles de consommation à moindre risque, le texte ne va pas suffisamment dans le sens de la sim-plification administrative en matière d’ouverture des droits (pas de fusion AME-CMu proposée, notamment). Il ne sécurise pas assez les struc-tures de soins de premier recours (PMi, centres de santé, PASS) dont beaucoup sont en diffi-culté, voire menacées. De plus, les territoires

plus d’un tieRs des peRsonnes (36 %) qui

FRéquentent les Caso pRésentent un

RetaRd de ReCouRs aux soins et 20 % ont

même RenonCé à se soigneR au CouRs

des 12 deRnieRs mois.

Les populations en situation précaire accèdent de plus

en plus difficilement au système de soins.

Paris © Véronique Burger/Phanie

ultra-périphériques n’ont pas été considérés.Dans le domaine de la prévention, le texte néglige les efforts nécessaires en matière de médiation sanitaire et d’interprétariat, entre autres.Avec l’arrivée de nouveaux traitements à coûts prohibitifs, un débat public sur la fixation des prix et la garantie de mécanismes de transparence conformes aux principes de démocratie sanitaire se révèle urgent et nécessaire – ce que les textes ne suggèrent pas pour l’instant.MdM souhaite faire évoluer ce projet de loi pour le mettre véritablement en phase avec les objectifs de la stratégie nationale de santé et saisir l’occa-sion qui nous est donnée de renforcer effective-ment la lutte contre les inégalités de santé.

1. Insee, « Les revenus et le patrimoine des ménages » édition 2014.2. MdM, « L’alimentation des personnes en situation de grande pré-carité en France : quel impact sur leur état de santé », juin 2014.

Page 64: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

La Réunion

Guyane

Mayotte

AlsaceFranche-Comté

Languedoc-Roussillon

Midi-Pyrénées

Corse

Rhônes-Alpes,Bourgogne,Auvergne

Provence-Alpes-

Côte d’Azur

Pays dela Loire

Poitou-Charentes

Nord-Pas-de-Calais

Aquitaine

Lorraine

Île-de-France

Normandie

Centres d'accueilde soins et d'orientation

Centre de soins pédiatriques

Parrainagedes enfants hospitalisés

Actions en milieu rural, dans la rue, les bidonvilles,auprès des migrants...

Actions auprèsdes personnes se prostituant

Actions auprèsdes usagers de drogues

Action auprèsdes personnes incarcérées

Actions mobiles

Actions dans les locauxde MdM

ESPAGNE

ITALIE

SUISSE

ALLEMAGNE

BELGIQUEROYAUME-UNI

LUX.

BRÉSIL

AMESURINAA

Nantes

Toulouse

AjaccioMarseille

Nice

Aix-en-Provence

Bordeaux

AngoulêmeCombrailles

Grenoble

Poitiers

Paris

Saint-Denis

ColombesStrasbourgNancy

Montpellier

Lyon

Metz

Valenciennes

Dunkerque

Hénin-Beaumont

Calais

Rouen

Le Havre

BayonnePau

AngersBesançon

Saint-Denis

Saint-Pierre

CayenneMamoudzou

62 |

Page 65: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 63

» notRe aCtionL’Observatoire de l’accès aux soins apporte un appui à l’ensemble des missions France pour élaborer des enquêtes spécifiques et recueillir des données permettant de communiquer et témoigner sur une base objective.Chaque année, l’Observatoire publie un rapport à l’occasion de la Journée internationale du refus de la misère (17 octobre) qui présente un état des lieux de l’activité des Caso et des populations accueillies dans ces struc-tures. Il est élaboré à partir des recueils médico-sociaux des Caso, de témoignages recueillis par les équipes de terrain, d’observations sur les dispositifs d’accès aux soins et difficultés existantes, du suivi des dispositifs législatifs et réglementaires.

» les peRspeCtives• Poursuivre les activités de l’Observatoire auprès des missions France afin d’harmoniser les outils de recueil de données et de consolider les données recueillies.• Mener des enquêtes sur des thématiques spécifiques.• Poursuivre le plaidoyer de Médecins du Monde à partir de données objectives recueillies sur les terrains.

observatoire de l’accès aux soinsL’Observatoiredel’accèsauxsoinsdelaMissionFranceaétécrééen2000pourtémoignerdesdifficultésd’accès aux dispositifs de droit commun des populations accueillies par l’association. L’Observatoire constitue unoutildeconnaissancesurlespopulationsvulnérables,parailleursignoréesdesstatistiquesofficiellesdesantépublique, mais également de pilotage des programmes de l’association et de plaidoyer. Il permet d’élaborer des propositions au regard de données objectives et de l’expertise de terrain, à partir desquelles MdM interpelle les acteurs politiques, institutionnels et/ou professionnels de santé pour améliorer l’accès aux droits et aux soins des populations précaires ou en situation d’exclusion.

témoigner des difficultés d’accès aux soins liées à la précarité et à l’exclusion»

»

Les 19 Caso sur les 20 1 que compte la mission France ont reçu au total

28 517 patients différents, au cours de61 829passages

40 790  consultations médicales ont été assurées»  3 703 

consultations dentaires

»  plus de 11 000 consultations sociales

»  L’âge moyen des patients est de 33 ans

»  13 % ont moins de 18 ans

»  94,5 % sont d’origine étrangère

»  95,4 % vivent sous le seuil de pauvreté

 Le centre de soins pédiatriques de Mayotte a reçu

808 enfants etassuré1 007consultationsmédicales

»  51,7 % des enfants reçus avaientmoinsde3 ans

» Les MIssIons en France

sources de FInanceMent» Fonds propres de MdM, Direction générale de la santé et Direction générale de la cohésion sociale.

1. Données informatiques du Caso d’Ajaccio non disponibles en 2014.

Page 66: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

© Constance Decorde

Page 67: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 65

bidonvilles» Les MIssIons en France

Malgré la circulaire de 2012 relative à l’anticipation et à l’accompagnement de l’évacuation des bidonvilles, l’année 2014avulesexpulsionssansalternativederelogementetsansdiagnosticsocialpréalablecontinuer.Parfois accompagnées de violences physiques, elles éloignent les habitants des bidonvilles du système de santé, brisent lacontinuitédessoinsetrendentdifficile lapréventionet la luttecontrelesépidémies.Pourpouvoirbénéficierdel’aidemédicaled’État(AME)oudelacouverturemaladieuniverselle(CMU),cespersonnessontconfrontées, outre la barrière de la langue et la méconnaissance du système de santé français, à de multiples conditions d’accès et à des délais d’instruction très longs.

» notRe aCtionMédecins du Monde intervient dans les bidonvilles pour vacciner les enfants, soigner les habitants ou les orienter vers des centres de soins. Les femmes reçoivent des informations sur la contraception et les activités du planning familial. Elles sont également accompagnées dans leur grossesse.

Les médiateurs de l’association travaillent avec des partenaires associatifs et de droit commun pour améliorer la prise en charge des habitants des bidonvilles et les sensibiliser à l’importance de la continuité des soins.

Près de la moitié des campements ne disposant d’aucun système de gestion des déchets, Médecins du Monde a développé des actions d’assainissement. En parallèle, l’association travaille avec les collectivités locales pour amé-liorer les conditions d’hygiène et trouver des solutions de logement adaptées.

Favorable à une politique de résorption des bidonvilles qui respecte la dignité des personnes, Médecins du Monde insiste sur l’importance des diagnostics socio-sanitaires préalables et des propositions de relogement pérennes. En l’absence de propositions dignes, l’association milite pour une stabilisation des terrains qui permettrait aux popula-tions de faire valoir leurs droits et d’accéder aux soins.

BénéFIcIaIres» plus de 4 000 personnes

noMBre de BénéVoLes» 156

sources de FInanceMent» Fonds propres de MdM, agencesrégionales de santé, conseils généraux,conseils régionaux, mairies.

PartenaIres» Romeurope, comités de soutien,centres d’hébergement, PMI, etc.

LocaLIsatIon des MIssIons» Saint-Denis, Bordeaux, Hénin-Beaumont, Lyon, Marseille, Montpellier, Nancy, Nantes, Strasbourg et Toulouse.

Favoriser le suivi sanitaire des habitants des bidonvilles

Page 68: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

66 |

Migrants» Les MIssIons en France

LesétrangersprécairesvivantenFranceontdifficilementaccèsauxsoins.Lesdemandesabusivesdepiècesjustificativesparlescaissesd’assurancemaladie,lamultiplicationdesconditionsd’accèsàl’aidemédicaled’État,lesdifficultésd’accèsàladomiciliationsontautantd’obstaclesquiéloignentcespersonnesdessoins.Les migrants souffrent pourtant de nombreux maux. Et les douleurs physiques s’accompagnent souvent de gravessouffrancespsychologiques(dépression,angoisse,troublessomatiques…).DanslesCaso,94,5%despatients reçus sont étrangers.

» notRe aCtionLes migrants peuvent venir gratuitement et librement dans les Caso de Médecins du Monde. Ils y sont soignés, accompagnés dans leurs démarches administratives pour obtenir la couverture maladie à laquelle ils ont droit et orientés vers des structures de santé de droit commun.Des actions mobiles sont organisées pour aller à la rencontre de ces migrants directement sur leurs lieux de vie. Médecins du Monde leur propose des soins infirmiers, des consultations médicales, de l’information sur la prévention des maladies infectieuses, du dépistage, etc. Les parcours d’exil, générant souffrances physiques et psychiques, sont également pris en compte.

Médecins du monde se donne pour mission de recueillir des données sociales et médicales, mais aussi des témoi-gnages sur les conditions de vie des migrants pour défendre auprès des institutions la mise en place de structures adaptées et en nombre suffisant, l’accueil de tous dans les permanences d’accès aux soins de santé (Pass)…

Médecins du Monde milite pour la simplification de l’accès aux droits (levée des contraintes de domiciliation, fusion AME-CMU) et aux soins pour les étrangers précaires.

Enfin, Médecins du Monde reste vigilant pour que la réforme de l’asile et la réforme relative au droit des étrangers, prévues pour 2015, prennent en compte ses recommandations.

Soutenir les étrangers précaires et défendre leurs droits» 94,5 % des patients reçus la 1re fois

dans les Caso sont étrangers.

» 30 % des patients reçus la 1re fois dans les Caso sont concernés par une demande d’asile (qu’ils aient ou non déposé leur demande, que celle-ci ait abouti favorablement ou non).

» 88 % des étrangers n’ont pas de droits ouverts à la couverture maladie lorsqu’ils viennent la première fois consulter dans un Caso.

» Près de 3 500 contacts auprès des migrants en transit dans le nord littoral et plus de 200 auprès des travailleurs agricoles de Berre.

noMBre de MIssIons» L’ensemble des programmes

noMBre de BénéVoLes» 2 120

PartenaIres» Associations membres de l’ODSE,collectif MOM, CFDA, coordinationsassociatives locales ou régionales…

sources de FInanceMent» Fonds propres de MdM, agencesrégionales de santé, conseils généraux,conseils régionaux, mairies.

Page 69: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 67

Santé-habitat» Les MIssIons en France

Depuis1993,Médecinsdumondeluttecontrelesmauxliésaumal-logement.Quellesquesoientlesconditionsd’habitat,lavieàlarueoudansdeslogementsinsalubresinfluedirectementsurlasantédespersonnes.Ledroitaulogementaconnuuneavancéemajeureen2007avecl’adoptiondelaloiDalo,quifixeauxcollectivitéspubliquesuneobligationderésultat.Cependant,72%despatientsreçusdanslesCasodeMédecinsduMondedéclarentavoir un problème de logement. Les mesures envisagées en 2014 par les pouvoirs publics comportent des avancées mais ne sont pas assez ambitieuses pour répondre aux besoins des plus précaires.

» notRe aCtionLes équipes de Médecins du Monde vont à la rencontre des personnes sans abri et en situation de mal-logement. Elles leur proposent des consultations médicales et sociales, les informent sur leurs droits à une couverture mala-die et les accompagnent dans leurs démarches administratives. Elles assurent aussi des veilles dans le cadre de maraudes, interviennent sur les lieux de vie des personnes et proposent des consultations médicales dans des centres d’hébergement et des accueils de jour.

Une lutte efficace contre les pathologies liées au non ou mal-logement nécessite l’implication de différents types d’acteurs : médicaux, sociaux et de l’habitat. Médecins du Monde mène donc un travail de fond pour mobiliser et sensibiliser les acteurs concernés, afin qu’ils collaborent de manière efficace et dans une approche globale.

À travers ses actions, Médecins du Monde démontre l’effet de l’habitat sur la santé et témoigne des difficultés rencontrées par les personnes non ou mal logées pour faire valoir leurs droits ou accéder aux soins. En plus de ses interventions sur le terrain, l’association maintient la pression auprès des institutions pour promouvoir des dispositifs d’hébergement et de logement adaptés.

Promouvoir la santé face au non et au mal-logementnoMBre de BénéVoLes

» 371

contacts aVec Les Personnes sans aBrI et MaL LoGées»  Près de 17 000 contacts pour près de 5300bénéficiaires

»  seules9%disposentd’unlogementpersonnel

»  47,5%sonthébergéespardelafamille ou des amis

»  11%viventensquatoubidonvilles

»  30%despersonnesvuesdanslesCasosontsansabri(14,6%)ou hébergées par un organisme/association pour une durée supérieure à15jours(10%)ouenhébergementd’urgence pour une durée inférieure ou égaleà15jours(5,4%)

»  23,3%desmineurssontàlarue(16,7%)ouenhébergementd’urgencepour une durée inférieure ou égale à 15 jours(6,6%)

»  72,8%despersonnesvuesdansles Caso considèrent leur logement comme temporaire/précaire.

sources de FInanceMent» Fonds propres de MdM, ARS, conseils régionaux, conseils généraux, mairies.

PrIncIPaux PartenaIres» Associations membres du Collectif des associations unies pour une nouvellepolitique du logement, associationslocales (La Péniche, les Amis de la rue,le Fournil, le GAF, Enfants du monde-droits de l’homme, etc.), associationsd’autosupport, PMI, etc.

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Réduction des risques» Les MIssIons en France

Stigmatisés et pénalisés en raison de leurs pratiques, les consommateurs de drogues sont particulièrement exposés aux risques d’infection par le virus du sida ou des hépatites. Or la France retarde sans cesse la mise en place d’outils permettant de réduire les risques liés aux drogues tels que l’analyse des produits, l’éducation aux risques, la salle de consommation ou encore le recours à la naloxone par les usagers de drogues eux-mêmes. LeprojetdeloiSanté,endiscussionen2015,varedéfinirlapolitiquederéductiondesrisquesenFranceetdevrait prévoir la mise en place de tels dispositifs.

» notRe aCtionMédecins du Monde travaille depuis 1989 auprès des usagers de drogues. Depuis 1997, l’association intervient plus spécifiquement en milieu festif et dans les squats, depuis 2004, pour discuter des pratiques de consom-mation, des drogues, proposer de les analyser et mettre à disposition du matériel de réduction des risques (kits d’injection, d’inhalation, préservatifs, etc.)

Depuis 2010, Médecins du Monde a également mis en place en Île-de-France un dispositif d’éducation aux risques liés à l’injection (Erli). Les usagers de drogues par voie intraveineuse peuvent participer à des séances éducatives, à la fois théoriques et pratiques, qui permettent d’instaurer un échange sur les risques associés à leurs pratiques.

Médecins du Monde a également développé l’analyse des drogues par chromatographie sur couche mince pour déterminer la qualité des produits.

» les peRspeCtivesPour faire face aux overdoses mortelles, la naloxone – administrée directement par les usagers de drogues ou leurs proches – offre une solution efficace, simple d’utilisation et présentant peu d’effets secondaires. Médecins du Monde envisage donc, pour réduire la mortalité, d’informer et de former les usagers de drogues à l’utilisation de ce produit et de le mettre à disposition.Médecins du Monde continue de militer pour l’ouverture d’une salle de consommation à moindre risques à Paris.

Limiter les risques liés à l’usage de droguestYPes de ProduIts» Alcool, cannabis, ecstasy, cocaïne,LSD, amphétamines, héroïne,substances anesthésiques, etc.

noMBre de BénéFIcIaIres» Prèsde9 000contactspourprès de1400bénéficiaires.» 412 analyses par CCM à Marseille, Toulouse et Paris.

noMBre de BénéVoLes» 98

sources de FInanceMent» Fonds propres de MdM, agences régionales de santé, conseils régionaux.

PartenaIres» AFR, ANRS, Techno Plus, Aides,Espace Indépendance, Sida Paroles,Bizia, Gaïa Paris, Bus 31/32, La Case.

LocaLIsatIon des MIssIons» 4missionsrave :Bayonne,Méditerranée,MontpellieretToulouse» 2 actions dans les squats à Bayonne, Marseille et 1 programme à Paris»  1 programme de coordination nationale du dispositif d’analyse de drogues basé à Paris et 6 pôles d’analyse de drogues

(Bayonne, Colombes, Marseille, Nice, Paris et Toulouse)»  1 mission d’éducation aux risques liés à l’injection (Erli) en IdF.

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| 69© Maxime Couturier

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projet préventionVih-hépatites-iSt-tuberculose» Les MIssIons en France

Les équipes de MdM rencontrent des patients en situation précaire, essentiellement des migrants, qui viennent de régions à forte prévalence du VIH, des hépatites et de la tuberculose et sont donc particulièrement exposés àcespathologies.EnFrance,ilsreprésentent47%desdécouvertesdeséropositivitéauVIH.LaprévalencedeshépatitesBetCest3foisplusimportantechezlespatientsprécairesbénéficiairesdelaCMUc.Lescasdetuberculosechezlespersonnesnéesàl’étrangersontenviron9foisplusfréquentesquechezlespersonnesnéesen France (36,1/100 000 vs 4,1/100 000).

» notRe aCtion• Renforcer la prévention : équipement des missions en matériel de prévention (flyers, préservatifs…), entretiens individuels ou animations collectives.• Améliorer l’accès au dépistage : incitation des patients à se faire dépister, partenariats avec des centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) ou des laboratoires de ville, proposition de tests rapides d’orientation dia-gnostique (Trod) du VIH et du VHC dans certaines missions.• Faciliter l’accès aux soins : partenariat avec les structures de droit commun, accompagnement physique des patients.• Témoigner de la situation des personnes au regard de ces pathologies.

En 2013, MdM a lancé de nouvelles interventions :• Les Caso de Rouen et Marseille ont mis en place des actions de dépistage à l’aide de Trod VIH. Le Caso de Marseille propose aussi des Trod VHC.• Ainsi, ce sont maintenant 9 programmes qui proposent des Trod VIH : Cayenne, Nice, Strasbourg, Bordeaux, Nantes, Metz, Bayonne, Rouen et Marseille, certains en partenariat avec Aides. La mission rave de Bayonne propose aussi des Trod VHC aux usagers de drogues dans les locaux du Csapa/Caarud de l’association Bizia.

» les peRspeCtives• Poursuivre et élargir en métropole et en Guyane la mise en place des Trod VIH et VHC, dans une stratégie globale de dépistage et pour développer l’accès au dépistage de manière adaptée et innovante.• Développer le dépistage des infections sexuellement transmissibles autres que le VIH et l’hépatite B.• Consolider nos partenariats avec les CDAG.

Lutter contre le ViH, les iSt, les hépatites et la tuberculoseBénéFIcIaIres

» Les personnes fréquentant les missions pilotes, soit près de 28088bénéficiaires

sources de FInanceMent» Direction générale de la santé, Sidaction et fonds propres de Médecins du Monde

LocaLIsatIon des MIssIons quI PartIcIPent au ProGraMMe»  Caso:Bordeaux,Cayenne,Lyon,

Marseille, Nantes, Nice, Paris, Rouen, Saint-Denis, Strasbourg, Toulouse

»Missionsprostitution:LotusBusàParis, Funambus à Nantes

»MissionsSDF:Metz,Lyon,Angoulême

» Missions auprès des usagers de drogues:programmed’éducation aux risques liés à l’injection (Erli) à Paris et Colombes, mission Rave à Bayonne

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| 71

prostitution» Les MIssIons en France

Depuis l’instauration de la loi de Sécurité intérieure en 2003 1, les conditions de travail des personnes se prostituant se sont dégradées. Réduites à la clandestinité, elles sont plus isolées, exposées à l’exploitation et aux violences, contraintes à des pratiques à risque. Une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel est actuellement en discussion, mais la menace de la pénalisation du client et le délit de racolage public mettent toujours en péril l’accès aux droits et aux soins des personnes qui se prostituent.

» notRe aCtionDepuis 1999, les équipes de Médecins du Monde organisent des tournées régulières sur les lieux de prostitution et, à Paris et Nantes, proposent un accueil dans leurs locaux. Les personnes se prostituant ont ainsi accès au matériel de prévention nécessaire à leur activité professionnelle et à des consultations médicales et sociales indi-vidualisées. Des orientations et accompagnements vers le dépistage des infections sexuellement transmissibles (sida, hépatites, etc.) sont par ailleurs proposés.

un maximum d’informations est traduit dans plusieurs langues pour que toutes les personnes se prostituant puissent connaître leurs droits et les risques liés aux iST, au Vih, aux hépatites, ou être orientées vers des centres de santé. Le Lotus Bus, animé par de nombreux bénévoles parlant chinois, travaille ainsi avec les femmes chinoises à Paris depuis 2004.

Des animatrices de prévention ont une approche, une expertise et des compétences issues du milieu prostitu-tionnel. Leur collaboration permet d’améliorer la qualité de la prise en charge des personnes et de mieux adapter les messages à la réalité des pratiques.

Lutter pour la protection et l’accès aux soins des personnes se prostituantBénéFIcIaIres

» Près de 1 600

noMBre de BénéVoLes» 127

sources de FInanceMent» Fonds propres de MdM, agences régionales de santé, conseils généraux, conseils régionaux, mairies.

PartenaIres» Aides, Arcat, CDAG, Cimade, Droits d’urgence, Strass, collectif Droits et Prostitution et les personnes proposant des services sexuels tarifés.

LocaLIsatIon des MIssIons» Montpellier, Nantes, Paris, Poitiers, Rouen

1.LSI:Loin°2003-239du18mars2003pourlasécuritéintérieure.

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© Virginie de Galzain

Page 75: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 73

parrainagedes enfants hospitalisés» Les MIssIons en France

De nombreux enfants sont régulièrement hospitalisés dans les établissements de la région parisienne, en Guyane et à la Réunion, pour des pathologies qui ne peuvent être traitées près de chez eux. Certains d’entre eux, parfois issus de milieux défavorisés, n’ont pas la chance d’être accompagnés de leurs parents. Or tous les médecinsconfirmentaujourd’huiquelesoutienaffectifestprimordialpourpréserverl’équilibrepsychologiquede ces enfants malades isolés.

» notRe aCtionPour aider les enfants soignés loin de leur famille à mieux vivre la séparation, pour répondre aux difficultés rencon-trées par des parents parfois présents mais dépassés, Médecins du Monde fait appel à des parrains et marraines bénévoles. Lancé en 1988 à l’hôpital Necker-Enfants malades de Paris, le programme Parrainage des enfants hospitalisés s’est développé dans plusieurs centres de santé en région parisienne, en Guyane et à la Réunion.

créer du lien entre l’enfant isolé, sa famille et les soignantsS’ils prennent le relais des parents qui ne peuvent accompagner leur enfant, les parrains et marraines proposent également de maintenir, voire de restaurer des liens familiaux parfois distendus.Malheureusement, dans 15 % des cas, c’est un accompagnement de fin de vie que les bénévoles sont amenés à faire auprès des enfants. La complémentarité entre les bénévoles et les équipes soignantes des hôpitaux se renforce encore dans ces moments difficiles.

un accompagnement sécurisantnoMBre d’enFants ParraInés en 2014 » 145» Enrégionparisienne:100» EnGuyane:33» àLaRéunion:12

noMBre de BénéVoLes» 108 » Enrégionparisienne:76» EnGuyane:22» àLaRéunion:10

sources de FInanceMent et soutIens » Fonds propres de MdM, Air France

PartenaIres» Hôpitaux et centres de soins en Île-de-FranceAvecconvention : HôpitauxdeParis :hôpitalNecker-EnfantsmaladesAP-HP,hôpitalArmand-TrousseauAP-HP,hôpitalRobert-Debré AP-HP, Institut Curie, Centre des Côtes des Loges-en-Josas, hôpital d’enfants Margency-Croix-Rouge française, hôpital de pédiatrie et de rééducation de Bullion, fondation Paul Parquet de Neuilly-sur-Seine, centre médical de jeunes enfants de Montreuil, clinique médicale et pédagogique Édouard-Rist. »Sansconvention : Hôpital Saint-Louis AP-HP, centre de rééducation pour tout-petits à Antony, centre de rééducation de Saint-Maurice, Institut Gustave-Roussy à Villejuif, hôpital du Kremlin-Bicêtre.

» En GuyaneCentre hospitalier Andrée-Rosemon à Cayenne, centre hospitalier de l’Ouest guyanais Franck-Joly à Saint-Laurent-du-Maroni.

» à La RéunionCentre hospitalier Félix-Guyon à Saint-Denis de La Réunion.

Page 76: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

nantes © Coralie Couëtil

Page 77: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

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Les 14 délégations régionales de Médecins du Monde couvrent les deux tiers du territoire fran-çais et d’outre-mer. garantes de l’unité politique et militante de l’association sur leur territoire, les délégations ont été très sollicitées en 2014.

les délégationsrégionaLeS

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animation de la vie associativeLa cohésion d’un collectif régional repose moins sur le nombre de bénévoles que sur leur engage-ment. C’est pourquoi les délégations ont privilégié l’accueil des nouveaux bénévoles et l’accompa-gnement des équipes au quotidien en proposant un parcours balisé par une offre de formation adaptée (cadre réglementaire de l’accès aux soins et aux droits, santé communautaire, rela-tion d’aide, régulation pour soin, etc.), des temps d’échanges de pratique et des débats sur des sujets transversaux. L’organisation d’événements fédérateurs tels que des expositions, des forums, des concerts, des vide-greniers, des courses ou autres moments conviviaux sont également de véritables leviers de mobilisation interne.

Cette richesse humaine se traduit très concrète-ment par une valorisation de la contribution en nature des bénévoles qu’il est de plus en plus facile de mesurer au niveau régional. Ainsi pour 2014, on estime à plus de 160 000 le nombre d’heures de bénévolat en France.

mise en œuvre des actions de soins,de plaidoyer et de témoignage

En réaction aux besoins de santé croissants des populations vulnérables et à l’exposition aux tensions dues au contexte de crise, les équipes ont su réagir, s’adapter et prendre le temps de se questionner (notamment par le processus d’autoévaluation des Caso). Le souci d’orienter et d’accompagner les personnes dans les ser-vices de droit commun, en travaillant étroitement avec la médecine de ville par exemple, permet aux actions de soins d’évoluer en adéquation avec leur plaidoyer. Dans leur rôle de veille et porteuses d’inno-vation sociale, les délégations soutiennent le déploiement de nouvelles actions (comme celle auprès des mineurs étrangers isolés) et

leur inscription dans des espaces ou territoires inhabituels comme les zones dites rurales, les zones urbaines sensibles ou encore les prisons. En parallèle, elles accompagnent le transfert de certaines missions (le Caso de Marseille, le pôle festif du grand sud).Ainsi légitimées par leur expertise de terrain, les délégations régionales continuent de mener leur plaidoyer auprès des institutions et des acteurs politiques locaux (pour le respect de la trêve hivernale, pour la création de Pass spécifiques ou supplémentaires, sur la loi sur la prostitution, pour un accès à l’eau ou encore un accueil digne des personnes exilées).À l’occasion des élections municipales en 2014, les équipes se sont mobilisées au plus près des citoyens et des candidats via un abécédaire de la solidarité.La sensibilisation des acteurs médico-sociaux aux valeurs Médecins du Monde et aux ques-tions de santé-précarité est un autre enjeu auquel elles ont répondu en intervenant tou-jours plus dans les instituts de formation en soins infirmiers, écoles de sages-femmes,

la voix de médeCins du monde en Région

les délégations Régionales Continuent de meneR

leuR plaidoyeR aupRès des institutions et des aCteuRs

politiques loCaux.

c’est par le biais des délégations régionales que les activités de Médecins du Monde sont menées en France. elles animent également le tissu associatif et soutiennent les orienta-tions stratégiques.

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faculté de médecine, IUT ; en collaborant dans des diplômes universitaire (« santé-préca-rité », « parcours de soins », « pratique de santé publique ») ou encore en accueillant des internes en médecine et des stagiaires en master sur leurs missions.La représentation de l’association dans les forums des métiers ou lors des semaines de la solidarité permet également de présenter les actions et de parler des métiers de Médecins du Monde à des publics divers.

maintien de l’équilibre entre ici et là-basLa place de l’international dans les délégations régionales assure un équilibre entre ici et là-bas et garantit la cohésion interne au regard de l’ob-jet social et du projet associatif. Une réflexion a été menée pour travailler et proposer des pas-serelles possibles. Car au-delà des MIR (mis-

sions internationales régionales) que certaines délégations mènent en partenariat en Guinée, Palestine, Turquie, roumanie ou encore Tunisie, ces liens avec l’international trouvent d’autres moyens de se concrétiser. Des échanges avec MdM UK et MdM Belgique sur les questions migratoires, des retours d’expérience sur les missions d’urgences (Mali, Ebola, Syrie) ou encore le recrutement de bénévoles confirmés sur les missions internationales sont autant d’exemples qui favorisent cet équilibre.

les enjeux pour 2015Si le rythme soutenu de 2014 se poursuit, les délégations devront faire face à la fatigue des équipes. Les petites délégations, particulière-ment fragiles, pourront se saisir de l’opportunité de mutualiser leurs moyens avec des régions voisines en s’alignant sur la réforme territoriale.

La capacité des délégations régionales à appré-hender l’avenir et en particulier le renouvelle-ment interne de leurs cadres est un réel enjeu pour garantir la force militante et associative de Médecins du Monde et ainsi faire vivre le projet associatif.

dans leuR Rôle de veille et poRteuses d’innovation soCiale, les délégations soutiennent le déploiement de nouvelles aCtions.

© Sarah Alcalay

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78 |

Annuaire des délégations régionales

» alsace / Franche-Comté 24, rue du Maréchal-Foch 67000 STRASBOURG T:03 88 14 01 00 F:03 88 14 01 02 [email protected]

» aquitaine 2, rue Charlevoix de Villers 33300 BORDEAUX T:05 56 79 13 82 F:05 56 52 77 69 [email protected]

» Corse Boulevard Danielle Casanova 20 000 AJACCIO T:0495512893 F:04 95 10 25 49 [email protected]

» Île-de-France 62 bis, avenue Parmentier 75011 PARIS T:01 48 06 63 95 F:01 48 06 68 54 [email protected]

» languedoc-Roussillon 18, rue Henri-Dunant 34090MONTPELLIER T:04 99 23 27 17 F:04 99 23 27 18 [email protected]

» lorraine 5, rue de l’Armée-Patton 54000 NANCY T:03 83 27 87 84 F:03 83 28 42 55 [email protected]

» midi-pyrénées 5, boulevard Bonrepos 31000 TOULOUSE T:05 61 63 78 78 F:05 61 62 04 15 [email protected]

» nord-pas-de-Calais 25, rue Henri-Kolb 59000LILLE T:0972388814 [email protected]

» normandie 5, rue Elbeuf 76000 ROUEN T:02 35 72 56 66 F:02 35 73 05 64 [email protected]

» océan indien 126, rue Roland-Garros 97400SAINT-DENIS T:02 62 21 71 66 F:02 62 41 19 46 [email protected]

» paca 4, avenue Rostand 13003 MARSEILLE T:04 95 04 59 60 F:04 95 04 59 61 [email protected]

» pays de la loire 33, rue Fouré 44000 NANTES T:02 40 47 36 99 F:02 51 82 38 09 [email protected]

» poitou-Charentes 169,rueSaint-Roch 16000 ANGOULÊME T:05 45 65 07 47 F:05 45 61 18 85 [email protected]

» Rhône-alpes / auvergne /Bourgogne

13, rue Sainte-Catherine 69001LYON T:04 78 29 59 14 F:04 26 84 78 08 [email protected]

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| 79Lyon © Jérôme Sessini/Magnum photos/MdM

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© MdM

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| 81

l’adoption

Soutenu par des professionnels de la santé, Médecins du Monde est en mesure d’accompa-gner l’adoption des enfants à besoins spécifiques, qui sont de plus en plus nombreux parmi les enfants adoptables à l’international. Habilitée comme organisme autorisé pour l’adoption (oaa) depuis 1988, l’association favorise ainsi l’adoption d’enfants dont les droits ne peuvent être assurés dans leur pays d’origine. elle s’en-gage pour la défense des droits fondamentaux de l’enfant : le droit de grandir dans une famille, le droit à l’accès aux soins et le droit à l’éducation.

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Mission adoption : répondre aux besoins des enfantsMédecins du Monde est la seule ong humanitaire médicale en France habilitée comme organisme autorisé pour l’adoption. ainsi, elle accompagne aussi bien des adoptions « classiques » que des adoptions « complexes » d’enfants à besoins spécifiques (eBS).

alors que le nombre d’enfants adoptables à l’international continue de baisser signifi-cativement, les eBs (enfants présentant des pathologies médicales, enfants en fratries et enfants grands) en constituent une part toujours plus importante. ils donnent à la mis-sion adoption de MdM toute sa légitimité. Près de 200 professionnels préparent les candidats pour ces adoptions complexes. 18 % sont des médecins et 33 % des psycho-logues.L’équipe compte également des paramédicaux, des travailleurs sociaux, des juristes et bien d’autres professions encore. Tous ensemble, ils aident à la construction ou à la reconstruction de la vie de ces enfants qui ont, le plus souvent, vu leurs droits bafoués dans leur pays d’origine.

L’intérêt supérieur de l’enfant guide les régles de l’adoption chez MdM.

» l’aCCompagnement Assuré par des professionnels tout au long de la procédure, l’accompagnement dans l’adoption est essentiel chez Médecins du Monde. Un suivi de proximité est indispensable avant et après l’adoption auprès des parents et des enfants afin de prévenir les risques d’échec.L’éthique de l’association s’appuie sur l’inté-rêt supérieur de l’enfant pour lui trouver une famille en accord avec ses besoins. Il faut être très professionnel dans l’évaluation des projets des adoptants et leurs ressources personnelles pour assumer des enfants à besoins spécifiques. un grand investissement dans la formation des équipes est donc nécessaire. Chaque année, pas moins de 10 000 euros sont ainsi investis

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| 83

dans la formation continue et des outils pédago-giques sont créés pour préparer les couples à la parentalité adoptive.

» la mission adoption en 2014 • Une présence dans tous les départements de

France métropolitaine.• L’adoption de 77 enfants par 67 familles et une

expérience de 4 079 adoptions depuis 1988.• 91 % d’enfants à besoins spécifiques (EBS)

adoptés, contre 76,5 % en 2013, 67 % en 2012, 40,5 % en 2011 et 32 % en 2010.

• Des enfants arrivés du Viêtnam, de Chine, des Philippines, de Madagascar, de Côte d’ivoire, d’Haïti, du Brésil, de Bulgarie et d’Albanie.

» événements maRquants Médecins du Monde fait figure d’exemple dans le monde des organismes autorisés pour l’adoption de droit privé. À plusieurs reprises, l’organisation a été reconnue pour ses compétences et son pro-fessionnalisme. Médecins du Monde intervient à l’École nationale de magistrature. Geneviève André-Trévennec, pédiatre, a publié « Quel

resPonsaBLes»  Responsabledelamission:

Dr G. André-Trévennec (pédiatre)»  Directeurgénéral:O.Lebel

MeMBres du coMIté d’adoPtIon rePrésentant Le conseIL d’adMInIstratIon»  Dr T. Brigaud (médecin de prévention),

Dr L. Jarrige (médecin anesthésiste)

sources de FInanceMent» Familles adoptantes, essentiellement, subventions publiques du ministère des Affaires étrangères et européennes – mission adoption internationale (MAI), MdM et donateurs privés

BudGet» 491 000 €

PaYs d’InterVentIon» Albanie, Arménie, Brésil, Bulgarie, Chine, Colombie, Côte d’Ivoire, Haïti, Madagascar, Philippines, Viêtnam

» Paysnonopérationnels: Ukraine depuis 2014, Russie depuis avril 2010 et Colombie depuis juillet 2013

eFFectIF» 190personnes,dont98%debénévoles,travaillent pour la mission adoption, répartiesentrelesiègeet14 antennesrégionales.

accompagnement pour l’OAA de Médecins du Monde » de la revue Neuro-Psy n° 31.La mission adoption de MdM a aussi continué sa contribution à des groupes de travail minis-tériels et à des travaux de recherche scientifique. L’association a ainsi mis son expertise au ser-vice du public.Médecins du Monde est désormais un acteur majeur dans la nouvelle vision de la protection de l’enfance de l’adoption internationale et pourrait le devenir dans celle de l’adoption nationale.

© Eric L’helgouac’h et Jean-Baptiste Desveaux

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84 |

MdM Grèce © GiorgosMoutafis

Page 87: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 85

Le réseau international de Médecins du Monde compte 15 associations 1 qui, avec une charte commune, pour-suivent les objectifs de soigner et témoigner. La direction du réseau international (dri) a pour mission de coordonner et de développer le réseau interna-tional de Médecins du Monde. elle accompagne les différentes associations dans leurs développements institutionnels respectifs en fonction de leurs besoins et de leurs moyens. Par ailleurs, les 11 associations de Médecins du Monde présentes en europe portent un plaidoyer commun auprès des autorités de l’union européenne et du conseil de l’europe.

le RéseauinternationaL

1. Allemagne, Argentine, belgique, Canada, espagne, états-Unis, France, grèce, Japon, Luxembourg, pays-bas, portugal, Royaume-Uni, Suède et Suisse.

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86 |

Algérie

MarocTunisie

MaliMauritanie

Pérou

Bolivie

Paraguay

Mexique

Colombie

Venezuela

Équateur

NigerTchad

RCA

RDC

Turquie

Roumanie

Moldavie

BosnieBulgarie

Russie

Mongolie

Philippines

KenyaOuganda

Éthiopie

Tanzanie

Mozambique

Burundi

BurkinaFaso

Bénin

Cameroun

Guinée

SierraLeone

SénégalGuinée-Bissau

Angola

Madagascar

Birmanie

Bangladesh

Liberia

RépubliqueDominicaine

Côted'Ivoire

Togo

Sao Tomee Principe

Inde

Pakistan

Géorgie

Jordanie

Somalie

PalestineSyrie

Irak

Uruguay

Guatemala

Nicaragua

Honduras

Liban

Laos

Cambodge

Timororiental

Papouasie-Nouvelle-Guinée

NépalÉgypte

Salvador

Haïti

Argentine

Royaume-Uni

Suède

Japon

Pays-Bas

Belgique

Portugal Grèce

Espagne

France

LuxembourgAllemagne

Suisse

Programmes internationaux

Programmes nationaux

États-Unis

Canada

» Médecins du Monde allemagne Président : Pr Jochen Zenker www.aerztederwelt.org

» Médecins du Monde argentine Président : M. Gonzalo Basile www.mdm.org.ar

» Médecins du Monde Belgique Président : Pr Michel Roland www.medecinsdumonde.be

» Médecins du Monde canada Président : Dr Nicolas Bergeron www.medecinsdumonde.ca

» Médecins du Monde espagne Président : Dr Sagrario Martin www.medicosdelmundo.org

» Médecins du Monde états-unis Président : Pr Ron Waldman www.doctorsoftheworld.org

» Médecins du Monde France Président : Dr Thierry Brigaud www.medecinsdumonde.org

» Médecins du Monde Grèce Présidente : Dr Liana Maili www.mdmgreece.gr

» Médecins du Monde Japon Président : M. Gaël Austin www.mdm.or.jp

» Médecins du Monde Luxembourg Président : Dr Jean Bottu www.medecinsdumonde.lu

» les assoCiations

» Médecins du Monde Pays-Bas Président : M. Paul Meijs www.doktersvandewereld.org

» Médecins du Monde Portugal Président : Dr Abílio Antunes www.medicosdomundo.pt

» Médecins du Monde royaume-uni Présidente : Mme Janice Hughes www.doctorsoftheworld.org.uk

» Médecins du Monde suède Présidente : Dr Hannes Olauson www.lakareivarlden.org

»  Médecins du Monde suisse Président : Dr Bernard Borel www.medecinsdumonde.ch

CaRte deS PrograMMeS

du réSeau internationaL

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Algérie

MarocTunisie

MaliMauritanie

Pérou

Bolivie

Paraguay

Mexique

Colombie

Venezuela

Équateur

NigerTchad

RCA

RDC

Turquie

Roumanie

Moldavie

BosnieBulgarie

Russie

Mongolie

Philippines

KenyaOuganda

Éthiopie

Tanzanie

Mozambique

Burundi

BurkinaFaso

Bénin

Cameroun

Guinée

SierraLeone

SénégalGuinée-Bissau

Angola

Madagascar

Birmanie

Bangladesh

Liberia

RépubliqueDominicaine

Côted'Ivoire

Togo

Sao Tomee Principe

Inde

Pakistan

Géorgie

Jordanie

Somalie

PalestineSyrie

Irak

Uruguay

Guatemala

Nicaragua

Honduras

Liban

Laos

Cambodge

Timororiental

Papouasie-Nouvelle-Guinée

NépalÉgypte

Salvador

Haïti

Argentine

Royaume-Uni

Suède

Japon

Pays-Bas

Belgique

Portugal Grèce

Espagne

France

LuxembourgAllemagne

Suisse

Programmes internationaux

Programmes nationaux

États-Unis

Canada

| 87

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88 |

panorama des programmes des associations du réseau international

L’essentiel de l’aide à ces réfugiés a été déployée aux frontières de la Syrie, au Liban, en Jordanie et en Turquie. Médecins du Monde appuie éga-lement de façon continue l’action des médecins en Syrie par l’envoi de matériel et la formation à une médecine d’urgence de personnels durement touchés par le conflit. Des contacts permanents avec l’association des médecins syriens, soute-nue à l’échelle internationale, ont permis d’appor-ter une aide adaptée à une population épuisée par plus de trois années de guerre. Le conflit en Syrie touche également l’Europe où des dizaines de milliers de victimes du conflit cherchent un refuge. Médecins du Monde a fait appel aux gouvernements de l’union euro-péenne pour favoriser l’accueil de ces victimes. Certaines d’entre elles, vivant dans le plus grand dénuement, viennent consulter nos médecins bénévoles dans nos centres d’accueil, principa-lement en Allemagne, en France, en Belgique et au Royaume-Uni.

la campagne pour le droit des femmes à décider si et quand elles veulent un enfantChaque année, 250 000 femmes meurent suite à une complication de grossesse, 50 000 autres meurent d’avortements non médicalisés. La majo-rité de ces femmes vit dans des pays pauvres où l’accès aux soins est déficient et où l’avortement

une réponse forte à la crise ebolaLe réseau Médecins du Monde a fait face à une crise humanitaire d’une grande ampleur avec l’épidémie Ebola en Afrique de l’Ouest. Grâce à une présence de longue date au Liberia et en Sierra Leone, la réponse a pu être mise en œuvre au plus près des populations, en travaillant sur la formation de personnels de santé et l’information des communautés. Par le biais de centres de traitement, d’équipes pluridisciplinaires travaillant dans les communautés et d’envoi de matériel de protection, les équipes de MdM France et MdM Espagne, appuyées par MdM royaume-uni, ont pu faire face à ce défi dans un environnement à haut risque. Une préparation et une protec-tion des structures de santé ont également été mises en œuvre dans les pays alentours comme la Côte d’ivoire, le Mali ou la république démo-cratique du Congo. une campagne de signatures menée par MdM États-unis a conduit en décembre à la reconnais-sance des travailleurs humanitaires Ebola comme personnes de l’année 2014 par le magazine Time.

mobilisation pour les réfugiés et déplacés syriensPour la troisième année consécutive, le réseau Médecins du Monde a continué à porter assis-tance aux millions de réfugiés fuyant les combats.

en 2014, le réseau international de Médecins

du Monde s’est mobilisé pour lutter contre l’épidémie ebola, aider les populations

syriennes, affirmer le libre choix des femmes à disposer

de leur corps et poursuivre son projet européen sur

l’accès aux soins.

Page 91: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 89

est soit interdit, soit inaccessible. Face à cette situation intolérable, le réseau Médecins du Monde s’est mobilisé en 2014 à l’occasion du sommet mondial « Caire+20 ». En amont de ce sommet, des actions de rue pour sensibiliser les personnes rencontrées au libre choix des femmes ont été menées à Paris, Londres, Amsterdam et New York. Cette campagne, intitulée « Names not Numbers », a montré qu’au-delà de ces chiffres, il y a des femmes avec chacune une vie, une his-toire, une liberté de choix bafouée. Nous avons été entendus : le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a insisté, dans son discours d’ouverture de la session spéciale des Nations unies en septembre 2014, sur les risques que font courir aux femmes les avorte-ments clandestins : « Nous sommes confrontés au fait que 800 femmes meurent encore chaque jour de causes liées au fait d’être enceintes ou à l’accouchement. On estime que 8,7 millions de jeunes femmes dans les pays en développement ont recours à des avortements non sécurisés. Elles ont un besoin urgent de notre protection. » La santé sexuelle et reproductive est une des priori-tés du réseau international de Médecins du Monde.

le projet européen du réseau internationalDepuis 2004, le réseau international de Médecins du monde porte un projet commun initié autour de la nécessaire protection des étrangers gravement malades qui ne peuvent accéder aux soins dans leur pays d’origine. Par ailleurs, il organise des enquêtes ponctuelles ou de routine qui nous permettent de témoigner des barrières à l’accès aux soins et de l’état de santé des personnes avec qui nous travaillons au quotidien dans les programmes nationaux. C’est ce que nous appelons l’Observatoire de l’accès aux soins du réseau international : nos rapports sont publiés en collaboration avec le Dr Pierre Chauvin, qui a créé au sein de l’inserm le département d’épidémiologie sociale.

Ce projet européen n’a cessé de prendre de l’ampleur, depuis 2011, grâce à une stratégie basée sur les militants actifs sur le terrain et l’ap-proche pragmatique et non idéologique envers les responsables politiques et administratifs des instances européennes. Les objectifs du projet européen sont :1. Un accès effectif à la prévention et aux soins appropriés pour toutes les populations vulné-rables (focus femmes enceintes et enfants) dans des systèmes de santé publique fondés sur la solidarité, l’égalité et l’équité (et non pas des logiques de profit).

2. Une politique européenne plus cohérente en matière de pathologies infectieuses (rougeole, Vih, hépatites, tuberculose) et un focus vaccination.

3. La protection des étrangers gravement malades (car leur expulsion vers leur pays d’ori-gine sans accès effectif aux soins équivaut à une peine de mort).

Des avancées ont été constatées en 2014 : nous sommes désormais des interlocuteurs reconnus (voire recherchés) en matière de politiques de santé en Europe. Le Parlement et la Commission européenne ont reconnu l’impact néfaste de la crise et de l’austérité sur les systèmes de santé. ils portent désormais une attention plus systé-matique aux migrants (sans-papiers) dans des textes… non-contraignants. Enfin nous avons participé à la rédaction et à la diffusion de la Déclaration de Grenade qui a eu et aura un impact sur la position du Conseil de l’UE.Afin de renforcer encore notre base de plaidoyer, nous allons développer un nouveau recueil de données communes dans les programmes mobiles. Par ailleurs, afin de simplifier le proces-sus de recueil de données, nous avons préparé en 2014 le développement d’un dossier patient informatisé qui devrait être testé début 2015.

Au total, les 14 177 acteurs du réseau interna-tional de Médecins du Monde mènent 355 pro-grammes dans 82 pays.À l’international, le réseau Médecins du Monde intervient sur 175 programmes dans 67 pays selon la répartition suivante :• Afrique subsaharienne : 72 programmes

dans 26 pays• Amériques : 47 programmes dans 14 pays• Asie : 25 programmes dans 12 pays• Moyen-Orient et Afrique du Nord :

26 programmes dans 10 pays• Europe : 5 programmes dans 5 pays

Médecins du Monde mène 180 programmes natio-naux dans 15 pays répartis de la façon suivante :• Amériques : 11 programmes dans 3 pays• Europe : 166 programmes dans 11 pays (dont

le projet transversal de plaidoyer européen porté par la Dri)

• Asie : 3 programmes dans 1 pays

C’est ainsi que la cohésion et la cohérence du réseau continuent de se renforcer année après année, grâce à de multiples échanges entre les acteurs des différentes associations Médecins du Monde, que ce soit sur le terrain, lors de séminaires de travail ou d’actions militantes communes. Un travail sur une vision, une mission, et des valeurs communes a été entrepris en 2014, à Madrid, lors de la rencontre annuelle des associations du réseau Médecins du Monde. Sur cette base, les associa-tions du réseau entreprendront en 2015 un travail de plusieurs mois sur un plan stratégique commun destiné à donner plus d’impact à nos actions.

Pour plus d’informations sur les programmes des associations du réseau international de MdM, www.mdm-international.org

»  [email protected] + 33 1 44 92 14 80

Page 92: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

Haïti © Benoît Guenot

Page 93: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 91

le FinanCement

Médecins du Monde peut développer des pro-grammes en France et à l’étranger grâce au soutien d’institutions internationales mais surtout à la générosité des donateurs particuliers, qui assurent l’indépendance financière de l’association.

Page 94: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

92 |

49 programmes hors caso

» 34 programmes auprès des populations précaires, migrantes ou non, non ou mal logées, en demande d’asile…

» 7 programmes auprès des usagers de drogues

» 5 programmes auprès des personnes se prostituant

» 1 programmes d’accès aux soins et aux droits en milieu rural

» 1 programmes de parrainage des enfants hospitalisés

» 1 programme expérimental auprès des personnes incarcérées

1 programme national transversal de prévention du Vih, des iST, des hépatites et de la tuberculose

RessouRCeshumaines*

4 000 acteurs MdM

réPartItIon

1 570 acteurs sur nos missions internationales

» 1 390 salariés nationaux

» 20 volontaires de solidarité internationale

» 90 salariés expatriés

» 70 salariés au siège

2 120 acteurs sur nos missions en France

» 2 000 bénévoles

» 105 salariés sur le terrain

» 15 salariés au siège

310 acteurs en support aux opérations

» 200 cadres associatifs bénévoles

» 110 salariés au siège

RéseauinteRnational

175 programmes internationaux dans 64 pays

180 projets nationaux dans 14 pays

15 associations du réseau

Allemagne Argentine Belgique Canada États-unis Espagne France Grèce Japon Luxembourg Pays-Bas Portugal royaume-uni Suède Suisse

enFRanCe20 caso

1 centre de soins pédiatriques

71 programmes dans

33 villes

* Chiffres au 31 décembre 2014

2014 en ChiFFRes

Page 95: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 93

pRogRammesinteRnationaux4 100 000 bénéficiaires

de nos programmes

Budget mdm FRanCe 77,9 M€

bUdget MdM RéSeAU iNteRNAtioNAL 135 M€

Afr

ique

Afri

que

du N

ord

/ Moy

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rient

Am

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ue la

tine

/ Car

aïbe

Eur

asie

Pro

jets

div

ers

40 % Afrique31 % Afrique du Nord et Moyen-Orient8 % Amérique latine et Caraïbe18 % Asie3 % Projets divers (Opération Sourire, missions

exploratoires, missions internationales régionales, projets transversaux et missions exploratoires)

RÉPARTITIONGÉOGRAPHIQUEDESdéPenses des ProGraMMes InternatIonaux

28 Afrique .............................. dans 14 pays13 Afrique du Nord

et Moyen-Orient ................. dans 9 pays8 Amérique latine et

Caraïbe ............................. dans 5 pays17 Eurasie .............................. dans 12 pays

RÉPARTITIONGÉOGRAPHIQUEdes ProGraMMes

Afr

ique

Afr

ique

du

Nor

d / M

oyen

-Orie

nt

Am

ériq

ue la

tine

/ Car

aïbe

Eur

asie

» 66 programmes

» 40 pays

Page 96: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

Philippines © Lâm Dûc Hiên

Page 97: Rapport moral 2014 de Médecins du Monde

| 95

RigueuR de gestion et tRanspaRenCe FinanCièReMdM est agréé par le Comité de la charte du don en confiance et s’attache tout particulièrement à respecter les principes du Comité de la charte, dont la rigueur de gestion et la transparence financière.

ContRôles paR des oRganismes exteRnesMdM est soumis au contrôle de la Cour des comptes et les comptes de l’association sont certifiés par le commissaire aux comptes, le cabi-net Deloitte. Des audits approfondis sont menés par les bailleurs de fonds publics français, européens (notamment l’Agence française de développement et la DG Echo, l’agence humanitaire de la Commission européenne) ou internationaux, comme les Nations unies.

le Comité des donateuRsMdM s’appuie sur un comité des donateurs indépendant qui analyse et interroge régulièrement le travail de l’association.

le péRimètRe FinanCieRLe périmètre financier de MdM France comprend également les flux finan-ciers avec certaines associations du réseau international de Médecins du Monde : MdM Allemagne, MdM Belgique, MdM Canada, MdM Espagne, MdM États-Unis, MdM Japon, MdM Pays-Bas, MdM Royaume-Uni, MdM Suède.

Le rapport financier très détaillé de l’association est accessible sur le site internet : www.medecinsdumonde.org

MdM s’engage sur des principes de gestion financière

dépenses/RessouRCesmdm FRanCe

dépenses81 %missions sociales13 %recherche de fonds6 %fonctionnement

RessouRCes52 % générosité du public42 % subventions publiques4 % subventions privées et mécénat 2 % autres

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l’union euRopéenne (ue)Parmi les différents organes de l’union européenne, les deux principales institu-tions de solidarité de la Commission euro-péenne sont l’Office d’aide humanitaire (DG Echo) et le programme d’aide au dévelop-pement et à la coopération (DG DevCo), dont les financements sont assurés par les instruments d’EuropeAid (AIDCo).• Le mandat de la dG echo consiste à porter assistance et secours d’urgence aux victimes de catastrophes natu-relles ou de conflits en dehors de l’UE. La DG Echo intervient à travers près de 180 partenaires (ONG européennes, réseau Croix-rouge, agences spéciali-sées des Nations unies). En 2013, Echo a consacré près de 1,35 milliard d’euros au financement de projets humanitaires, dont une moitié est attribuée aux ONG.• La mission de la dG devco via europeaid est de mettre en œuvre les instruments d’aide extérieure de la Commission européenne, un des prin-cipaux contributeurs en matière d’aide publique au développement.

• depuis plusieurs années, MdM est une onG majeure du collectif Voice, basé à Bruxelles, interface entre les ONG européennes humanitaires et les institutions de l’uE (Commission euro-péenne/DG Echo, Parlement européen, États membres). Voice regroupe près de 80 ONG européennes dont les plus importantes en taille et en influence. MdM France, au nom du réseau MdM, est actif dans différents groupes de travail de Voice (« FPA Watch Group », « suivi du Budget européen », « suivi du Consensus euro-péen sur l’aide humanitaire »).• MdM intervient auprès d’euro-peaid par l’intermédiaire de concord (Confédération européenne des ONG d’ur-gence et de développement) via le collectif français des ONG Coordination SuD, qui assure un lobbying auprès des institutions de l’union et participe à l’élaboration de positions communes sur la politique de développement européenne et les grands enjeux des relations Nord-Sud.• Le conseil de l’europe (coe) regroupe 46 États européens. Le réseau internatio-

les financements publics et institutionnel

Les liens avec les institutions internationales sont indispensables

pour les ong actives dans le domaine humanitaire. ces institutions sont à la fois des

bailleurs importants et des instances politiques de premier

plan. Médecins du Monde développe des partenariats

avec certaines institutions lui permettant d’influencer les

politiques internationales. L’association participe par ailleurs

à différents collectifs d’ong facilitant l’accès aux instances de

décision internationales.

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nal de MdM bénéficie du statut consul-tatif auprès du COE et fait partie d’OiNG Service, une plateforme de liaison et d’ani-mation des ONG ayant ce statut.

nations unies (onu)• Le Conseil économique et social (ecosoc) est l’organe principal de coor-dination des activités économiques et sociales de l’ONu et de ses organismes et institutions spécialisés. Le réseau interna-tional de MdM dispose du statut consulta-tif de rang 1 lui permettant de mener des actions de lobbying, notamment auprès de la Commission des droits de l’homme. Il a le statut d’observateur dans cet organe subsidiaire de l’Ecosoc.• Le réseau international de MdM assure une représentation au sein du haut-commissariat aux réfugiés (hCr), de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).• MdM est membre du Conseil inter-national des agences bénévoles (IcVa), réseau d’ONG qui concentre ses efforts sur les questions humanitaires relatives aux réfugiés. ICVA regroupe plus de 80 ONG internationales. Le Conseil intervient auprès des instances onu-siennes, en abordant différents dossiers thématiques tels que l’articulation entre humanitaires et militaires ou la protection des civils dans les conflits armés.

le Fonds mondialLe Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme est une insti-tution financière internationale multilatérale créée en 2002 qui alloue des subventions

pour lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Depuis 2002, le Fonds mondial a fourni un traitement antisida à 4,2 millions de personnes, un traitement antituberculeux à 9,7 millions de per-sonnes et 310 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide destinées à la prévention du paludisme dans 150 pays pour soutenir des programmes de préven-tion, de traitement et de soins à grande échelle de ces trois maladies.

agenCe FRançaise de développement (aFd)Institution financière, l’Agence française de développement (AFD) fait partie du dispositif français de l’aide publique en faveur des pays pauvres. Sa mission est de participer financièrement à des pro-jets de développement. Dans le cadre de la réforme générale des politiques publiques, l’AFD s’est vu déléguer à partir de 2009 une nouvelle mission : le finance-ment des ONG. Cela s’est traduit par la création de la Division du partenariat avec les ONG (DPO), qui pilote le partenariat avec les ONG et assure le suivi des ini-tiatives portées par celles-ci. En tant que membre de Coordination SuD, MdM par-ticipe aux différentes discussions entre les ONG françaises et l’AFD, tant sur la stratégie de l’AFD que sur ses modalités de financement.

le CentRe de CRise (CdC)Le Centre de crise du ministère des Affaires étrangères et européennes gère les crédits publics français destinés aux actions humanitaires d’urgence (Fonds humanitaire d’urgence ; FUH).

les Conventions-pRogRammes entRe l’aFd et mdmSuite de la convention-programme sur les vio-lences liées au genre (2007-2010), l’Agence fran-çaise de développement (AFD) a soutenu MdM entre 2010 et 2014 à travers deux conventions programmes concernant la santé sexuelle et reproductive et la réduction des risques, pour une contribution totale de l’AFD de 8 millions d’euros.

En 4 ans, ces conventions ont permis de démar-rer des nouveaux projets sur ces deux théma-tiques, de consolider ceux déjà existants, de renforcer l’expertise et la visibilité de MdM sur ces thématiques. Ainsi, MdM est aujourd’hui un acteur reconnu et influant sur la scène internatio-nale sur les questions de réduction des risques (et notamment d’accès aux traitements de l’hépatite C) et de SSr (et principalement sur les enjeux de droits sexuels et reproductifs).

Dans la lignée du programme sur la santé sexuelle et reproductive, l’AFD a octroyé à MdM en 2014 un nouveau financement de 3 ans pour un programme visant à promouvoir le « droit à décider », afin de réduire la morbi-mortalité liée aux grossesses non désirées. Ce nouveau programme de 6M  € est soutenu à hauteur de 2,5M € par l’AFD. Cette convention a pour objectif majeur de renforcer la thématique des grossesses non désirées au sein de MdM, par le développement d’approches transversales. Des projets au Burkina Faso, en rDC, en Palestine et au Pérou seront soutenus dans le cadre de ce programme.

À partir de 2015, l’AFD soutiendra également un programme de plaidoyer et d’amélioration de la prévention et de la prise en charge de l’hépatite C.

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Liban © Thierry du Bois

La direction de Médecins du Monde au 31 décembre 2014

» Directeur général : Olivier Lebel» Directeur des opérations internationales : Docteur Gilbert Potier» Directeur des missions France : Docteur Jean-François Corty» Directeur financier et des systèmes d’information : Thierry Barthélemy

jusqu’en novembre, Catherine Desessard depuis décembre» Directrice des ressources humaines : Anne-Claire Deneuvy» Directeur administratif et juridique : François Rubio» Directeur de la communication et du développement : Luc Evrard» Directrice de l’adoption : Docteur Geneviève André-Trévennec» Secrétaire général du réseau international : Jean Saslawsky

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Le conSeiL d’administRation

L’assemblée générale élit pour trois ans les membres du conseil d’administration (CA), au nombre de douze, auxquels s’ajoutent trois suppléants. Le CA élit en son sein, pour un an, le président et le bureau de l’association : les vice-présidents, le trésorier adjoint, le secrétaire général et le secrétaire général adjoint. Le CA, organe exécutif de l’association, se réunit mensuellement et prend toutes les décisions d’orientation de l’association.

à l’issue de l’assemblée générale du 24 mai 2014, l’association a élu son conseil d’administration :

»  président Docteur Thierry Brigaud Médecin de prévention

»  vice-présidents Docteur Françoise Sivignon Médecin radiologue Docteur Luc Jarrige Praticien hospitalier

»  secrétaire générale Margarita Gonzalez Infirmière

»  secrétaire général adjoint Gérard Pascal Chirurgien

»  trésorier Christophe Adam Médecin généraliste

»  trésorier adjoint Olivier Maguet Consultant

»  délégué au projet associatif Docteur Frédéric Jacquet Médecin inspecteur de santé publique

sont membres du conseil d’administration :

»   Docteur Patrick Beauverie Pharmacien hospitalier

»   Andrea Brezovsek Infirmière

»   Ariane Junca Médecin anesthésiste

»   Christian Laval Sociologue

sont membres suppléants au conseil d’administration :

»  Philippe de Botton Endocrinologue

»  Marie-Laure Ferrari Thérapeute

»  Docteur Serge Lipski Médecin radiologue

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nous RemeRCionsnos paRtenaiRes pRivésLes fondations et entreprisesAmerican Express Japon, Fellissimo Japon, Fondation Annenberg, Fondation Drosos, ichiyoshi Shoken Japon, Fondation McCall Mac Bain, Open Society Foundation, Fondation Sternstunden, Fubon Cultural & Educational Foundation, Elton John Foundation, Fondation Niarchos, Association Ouest France Solidarité, Bärchen, Bred, CiC, Crédit coopératif, Crédit mutuel, Fondation d’entreprise L’Oréal, Fondation d’entreprise Optic 2000, Fondation d’entreprise Veolia Environnement, Fondation Sanofi Espoir, Imerys Ceramics France, l’Acoustics SA, ivoire, Vinci, The Tolkien Trust, Fondation Orange, Fondation de France, Bilendi (ex-Maximiles), A2Presse – Solidaripresse, FM Global Foundation, Mobiloroma Foneloop, Arkea, Société Générale, Renault, SNCF, BETC, APS, KA Constructions.

nos paRtenaiRes puBliCsOrganismes multilatérauxunion européenne (DG Echo, DG DevCO/EuropeAid), agences des Nations unies (Pnud, Fnuap, hCr, unicef, Ocha, PAM, OMS), Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Banque mondiale, 3 Diseases Fund (3DF).

Organismes bilatéraux• En Europe : Coopération allemande (AAAH – urgence), ministère allemand de la

Coopération économique (BMZ), Coopération britannique (DFiD), Coopération monégasque (DCi), Coopération norvégienne, Coopération suisse (SDC), Coopération danoise (Danida).• En France : Agence française de développement (AFD), centre de crise du ministère des Affaires étrangères (CDC), ambassades de France, France Expertise internationale (FEi)• Autres : Coopération américaine (uSAiD), Coopération canadienne (MAECD), Ambassade du Japon.• Collectivités françaises : région Rhône- Alpes, Safer de l’Île-de-France, conseil général de La réunion, conseil général du Val-d’Oise, conseil général de haute-Garonne, conseil régional d’Alsace, conseil régional de Paca, conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, les communautés d’agglomération du bassin d’Aurillac, du Grand Angoulême.• Les mairies : Aubiac, Octeville-sur-Mer, Mably, Chenôve, Saint-Genis-de-Pouilly, La rochelle, Guillestre, Saint-Alban Leysse, Moelan-sur-Mer, Gissey-sous-Flavigny, Betton, Givet, Migné-Auxances, Fessenheim, Pau, Bischoffsheim, Cormelles-le-royal, Saint-Germain-les-Arpajon, Saint-Martin-d’uriage, Elbeuf-en-Bray, Charny, Champgeneteux, Neuilly-sur-Marne, La-Celle-sur-Nièvre, Le Boulou, Saint-Cormier-des-Landes, Nouzonville, Bullecourt, Parempuyre, rarecourt, Vagney, heimsbrunn, Vendays-Montalivet, Saint-

Georges-les-Landes, Confort, Neure, Saint-Mars-La-Brière, Descartes, Bazelat, Grenay, Le Mesnil-Amelot, Saint-Laurent-des-Vignes, Saint-Cannat, Montigny-en-Gohelle, Castelalneau-de-Mandailles, rougemont, Ally, Obersaasheim, L’hôpital, Biarotte, rainneville, Guitrancourt, Begaar, Jarnac, Laduz, Ostwald, Lespinasse, Fegersheim, Amneville, Keskatel, Auboue, Gilhoc-sur-Ormeze, Paris, hagondage, Leers, Nevers, Annemasse

de nos missions internationales régionalesConseils généraux : Bouches-du-Rhône, Isère ; conseils régionaux : Provence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes ; présidence des régions.

de nos missions FranceAgence nationale de recherche sur le Sida (ANrS), agences régionales de santé (ArS),conseils généraux, conseils régionaux, mairies, Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), caisses d’allocations familiales (CAF), caisses maladie régionales (CMr), caisses primaires d’assurance maladie (CPAM), caisses régionales d’assurance maladie (Cram), centres communaux d’action sociale (CCAS), centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG), conseils généraux, conseils régionaux, communes, Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé), direction générale de la Santé (DGS), direction générale de la Cohésion sociale (DGCS), directions

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régionales de la Jeunesse et de la cohésion sociale (DrJCS), directions départementales de la cohésion sociale (DDCS), institut national de la santé et de la recherche médicale (inserm), Permanences d’accès aux soins de santé (Pass), armée de terre, Direction de l’action sociale, de l’enfance et de la santé (Dases), Observatoire de l’égalité femmes-hommes de la mairie de Paris, Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), Département santé et société (DSS), unions régionales des caisses d’assurance maladie (urcam), centres hospitaliers, caisse générale de sécurité sociale de la Guyane (CGSS), la Mutualité sociale agricole (MSA), Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).

nos paRtenaiRes assoCiatiFsAct up-Paris, Aides, Amnesty international, Association française de réduction des risques (AFr), Association des familles victimes du saturnisme (AFVS), Association d’autosupport et de réduction des risques des usagers de drogues (Asud), association Setton, Association Sida Paroles, Association Gaïa Paris, ATD Quart-Monde, Bus 31/32, centre Primo Levi, Collectif des associations unies pour une nouvelle politique du logement, Cimade, Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), collectif romeurope, collectif Migrants outre-mer (MOM), collectif Alerte, Comede, Coordination française pour le droit d’asile

(CFDA), Droit au logement (DAL), Emmaüs, Fondation Abbé Pierre (FAP), Fédération des associations pour la promotion et l’insertion par le logement (Fapil), Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FiDh), Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), international harm reduction Association (ihra), Ordre de Malte, La Case, Amis du bus des femmes, restos du cœur, roses d’Acier, Ligue des droits de l’homme (LDh), Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE), Observatoire international des prisons (OiP), Pharmacie humanitaire internationale (Phi), Plateforme contre la traite des êtres humains, Secours catholique, Solidarité Sida, Sidaction, SOS Drogue international (SOS Di), le syndicat du travail sexuel (Strass) Techno Plus, uniopss…

paRtenaiRes assoCiatiFs euRopéens Professionnels de la santéEuropean Public health Alliance (EPhA), European Public health Association (EuPhA), Comité permanent des médecins européens (CPME), Andalusian School of Public health, Adapting European health Services to Diversity (ADAPT), WhO Europe, Fédération européenne des médecins salariés (FEMS), Association européenne des médecins des hôpitaux (AEMh), union européenne des médecins spécialistes (uEMS), Conseil européen des

Ordres de médecins (CEOM), European Nurses Federation (EFN), European Board and College of Obstetrics and Gynaecology (EBCOG), Eurohealthnet, European TB coalition, Global Health Advocates.

autres partenairesPlatform for international Cooperation on undocumented Migrants (PiCuM), AirE, COrrELATiON, human rights Watch, European Patient Forum (EPF), European Anti-Poverty Network (EAPN), Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abris (FEANTSA), European AiDS Treatment Group (EATG), Association européenne des Droits de l’homme (AEDh), ATD Quart Monde, European Network against Racism (ENAR), Confédération des organisations familiales de l’union européenne (COFACE), international Lesbian Gay Association (iLGA), European Policy Center (EPC), TransAtlantic Consumer Dialogue (TACD), health Action international (HAI), Social Platform, Eurochild.

tous nos autRes paRtenaiRes ainsi que Ceux qui nous ont soutenus paR l’inteRmédiaiRe d’un legs ou d’une assuRanCe vie dans nos aCtions en FRanCe et à l’étRangeR au CouRs de l’année 2014, sans ouBlieR nos donateuRs paRtiCulieRs.

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glossaiRe

aAFD : Agence française de développement

AFR : Association française pour la réduction des

risques liés à l’usage de drogues

AIDCo : EuropeAid Cooperation Office

Aides : Association de lutte contre le Vih/sida et les

hépatites

AME : Aide médicale de l’État

ANRS : Agence nationale de recherche sur le sida et

les hépatites virales

Arcat : Association pour la recherche et la communi-

cation pour l’accès aux traitements

ARS : Agence régionale de santé

ARV : Antirétroviraux

cCA : Conseil d’administration

Caarud : Centre d’accueil et d’accompagnement à

la réduction des risques pour les usagers de drogues

Caso : Centre d’accueil, de soins et d’orientation

CCM : Chromatographie sur couche mince (tech-

nique de chimie)

CDAG : Centre de dépistage anonyme et gratuit

CDC : Centre de crise

CFDA : Coordination française pour le droit d’asile

CHU : Centre hospitalier universitaire

Cimade : Comité inter-mouvement auprès des éva-

cués - service œcuménique d’entraide

Clacai : Consorcio Latinoamericano Contra el

Aborto inseguro (Consortium latinoaméricain contre

les avortements à risque)

CMP : Centre médico-psychologique

CMU : Couverture maladie universelle

CMUc : Couverture maladie universelle complémentaire

COE : Council of Europe/Conseil de l’Europe

Concord : Confédération européenne des ONG

d’urgence et de développement

CPAM : Caisse primaire d’assurance maladie

Cren(i) : Centre de récupération et d’éducation nutri-

tionnelle (infantile)

Crenas : Centre de récupération nutritionnelle ambu-

latoire pour la malnutrition sévère

Csapa : Centre de soins, d’accompagnement et de

prévention en addictologie

dDalo : Droit au logement opposable

DFID : Department for international Development

DPO : Division du partenariat avec les ONG

DRI : Direction du réseau international

DU : Diplôme universitaire

eEBS : Enfants à besoins spécifiques

Echo : European Commission Humanitarian Office/

Office d’aide humanitaire de la Commission euro-

péenne (DG Echo : Directorate-General Echo, Dipe-

cho : Disaster Preparedness Echo)

Ecosoc : Economic and Social Council/Conseil éco-

nomique et social des Nations unies

Erli : Éducation aux risques liés à l’injection

FFPA Watch Group : Framework Partnership Agreement

FUH : Fonds humanitaire d’urgence

GGAF : Groupe Amitié Fraternité

HHCR : haut commissariat des Nations unies pour

les réfugiés

IICVA : international Council of Voluntary Agencies/

Conseil international des agences bénévoles

IDF : Île-de-France

IDH : indice de développement humain (iDh), indice

statistique, compris entre 0 et 1, créé par le Pro-

gramme des Nations unies pour le développement

pour évaluer le niveau de développement humain de

187 pays du monde. L’IDH se fonde sur trois critères

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majeurs : l’espérance de vie, le niveau d’éducation et

le niveau de vie.)

Ifsi : Institut de formation en soins infirmiers

Inserm : institut national de la santé et de la

recherche médicale

IST : infection sexuellement transmissible

IUT : institut universitaire de technologie

IVG : interruption volontaire de grossesse

KKPK : Khyber Pakhtunkhwa, province du Pakistan

LLSD : Diéthylamide de l’acide lysergique

LSI : Loi pour la sécurité intérieure

MMdM : Médecins du Monde

MIR : Mission internationale régionale

MOM : Migrants d’outre-mer

oOAA : Organisme autorisé pour l’adoption

Ocha : Office de la coordination des affaires humani-

taires des Nations unies

ODSE : Observatoire du droit à la santé des étrangers

OING : Organisation internationale non gouvernementale

OMS : Organisation mondiale de la santé/WhO

ONG : Organisation non gouvernementale

ONU : Organisation des Nations unies

PPaca : Provence-Alpes-Côte d’Azur

Pass : Permanence d’accès aux soins de santé

PHI : Pharmacie humanitaire internationale

PMI : Protection maternelle et infantile

Pnud : Programme des Nations unies pour le déve-

loppement/uNDP

rRCA : république centrafricaine

RDC : république démocratique du Congo

RdR : réduction des risques

sSDF : Sans domicile fixe

Sida : Syndrome d’immunodéficience acquise

SSR : Santé sexuelle et reproductive

Strass : Syndicat du travail sexuel

tTrod : Tests rapides d’orientation diagnostique

uUE : union européenne

UK : United Kingdom

Unicef : Fonds des Nations unies pour l’enfance

VVHC : Virus de l’hépatite C

VIH : Virus de l’immunodéficience humaine

Voice : Collectif d’ONG européennes

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diReCteUR de LA pUbLiCAtioNdR thieRRy BRigaud

CooRdiNAtioNthomas FlameRion

CoMité éditoRiALluC evRaRd stéphanie deRozieR emmanuelle pons hugo tiFFou

RédACtioNthomas FlameRion

SeCRétARiAt de RédACtioNpauline de smet

CARtogRAphieantoine levesque

RéALiSAtioN gRAphiqUe et iCoNogRAphieauRoRe voet

pRodUCtioNe-gRaphiCs\FRanCe

ReMeRCieMeNtSà tous Ceux qui ontpaRtiCipé à l’édition 2014

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médeCins du monde62, rue Marcadet 75018 paris

tél. 01 44 92 15 15 Fax. 01 44 92 99 99

www.medecinsdumonde.org

Soigne aussi l’injustice