Rapport Personnes à La Rue V30102015

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  • 7/24/2019 Rapport Personnes La Rue V30102015

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    RAPPORT DE

    SITUATION ETPRCONISATIONS

    Octobre 2015

    Les personnes lare o en s!tat!on"#errance sr Ta$!t!

    Collect!% TE TA#I &E&O

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    SO''AI E

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    LA 'T)ODE ET LES PA TICIPANTS

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    PA TIE 1 * LE DIA(NOSTIC

    ....P 6

    1. Le public des mineurs...P 7

    2. Le public des jeunes majeurs (18 26 ans)......P 143. Le public des jeunes salaris....P 22

    4. Le public des sortants de prison....P 28

    5. Le public des personnes ges......P 34

    6. Les problmatiques transversales.......P 39

    7. La synthse.....P 42

    PA TIE 2 * LES P CONISATIONS

    ......P 45

    1. Prconisation 1 : La mise en place de dispositifs adapts......P 47

    2. Prconisation 2 : Une approche mdicale et psychiatrique adapte....P 49

    3. Prconisation 3 : La fin de lassistanat....P 51

    4. Prconisation 4 : La cration de foyers de jeunes travailleurs....P 52

    5. Prconisation 5 : Une politique du logement et du foncier adapte...P 53

    6. Prconisation 6 : La prvention contre les addictions......P 55

    7. Prconisation 7 : Une meilleure coordination entre les structures

    daccompagnement existantes....P 56

    8. Prconisation 8 : La professionnalisation des acteurs de terrain.....P 58

    9. La synthse et les facteurs cls de succs.....P 57

    +I+LIO( AP)IE

    ........P 62

    TA+LE DES ANNE,ES

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    (LOSSAI E

    AAH Allocation Adulte HandicapAISPF Agence Immobilire Sociale de Polynsie FranaiseAMP Aide Mdico-PsychologiqueAVIP Atteintes Volontaires lIntgrit PhysiqueCAE Contrat dAccompagnement dans lEmploi

    CAP Certificat dAptitudes Professionnelles

    CDD Contrat Dure DtermineCDI Contrat Dure IndtermineCESC Conseil Economique, Social et Culturel de la Polynsie franaiseCFPA Centre de Formation Professionnelle des AdultesCHPF Centre Hospitalier de Polynsie Franaise

    CHU Centre dHbergement dUrgence

    CIO Centre dInformation et dOrientationCJA Centre de Jeunes ApprentisCOTOREP Commission Territoriale dOrientation et de Reclassement ProfessionnelCPS Caisse de Prvoyance SocialeCRf Croix Rouge franaiseDAS Direction des Affaires Sociales

    DNB Diplme National du BrevetDPC Direction de la Protection CivileDPJJ Direction de la Protection Judiciaire de la JeunesseDSP Direction de la Scurit Publique

    FAE Foyer dAction EducativeGIR Groupe Iso-Ressources

    IDE Infirmier Diplm dEtatISPF Institut de la Statistique de Polynsie FranaiseME Monitrice ducatriceMEDEF Mouvement des Entreprises de FranceOPH Office Polynsien de lHabitat

    OPT Office des Postes et TlcommunicationsPJJ Protection Judiciaire de la JeunessePSG Protection Sociale GnraliseRSMA Rgiment du Service Militaire Adapt en Polynsie franaiseRSPF Rgime de Solidarit de la Polynsie FranaiseSEFI Service de lEmploi, de la Formation et de lInsertion professionnelleSIE Service dInsertion en Entreprise

    SDF Sans Domicile FixeSPC Syndicat pour la Pomotion des CommunesSPI Service de Protection InfantileSPIP Service Pnitentiaire dInsertion et de Probation

    SSIAD Service de Soins Infirmiers Domicile

    STH Statut de Travailleur Handicap

    TIG Travail dIntrt Gnral

    UPF Universit de Polynsie FranaiseVAD Visites Domicile

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    LA 'T)ODE ET LES

    PA TICIPANTS

    Dans un contexte de crise conomique et sociale grandissante et de monte de lexclusion, lasocit civile (associations, structures, services et personnes engags dans la rue) par le biais derencontres, de tmoignages et dinquitudes exprimes travers des rseaux sociaux, a pris linitiativede sengager fortement, dans le cadre dun travail collectif, afin daboutir des prconisations concrtes.

    Le nombre de personnes la rue ne cesse daugmenter. En effet, le Centre de jour (Te Torea)comptabilise environ 400 personnes la rue ou en situation derrance chaque anne. Ce chiffre sest vumultipli par 10 en 20 ans, en effet en 1995, 40 50 personnes taient prsentes dans les rues dePapeete. Deux cents personnes sont actuellement dnombres la rue et deux cents autres sont ensituation de transit.

    Face ce constat et dans la perspective de mise en place dun Samu Social, la dlgation Croix Rougede Polynsie a pris linitiative de rencontrer tous les autres partenaires engags dans la lutte contrelexclusion sociale afin de favoriser lmergence dun collectif. Les 2 premires runions, qui se sont

    tenues les 18/03/2015 et 13/05/2015, ont permis de constituer une premire base de travail sur le vcudes personnes la rue qui devra tre affine avec 5 groupes reprsentatifs de la ralit du terrain. Cesont donc des acteurs de terrain, impliqus et lgitimes pour exprimer leurs vcus avec ce public qui lesaccompagnent 24h/24h, 365j/an, qui ont particip cette rflexion. Tous les acteurs ont t prsents titre personnel, engag dans cette dmarche et non au titre de la structure pour laquelle ils sontemploys, afin dapporter leur analyse et leur exprience professionnelle.

    Les 5 groupes de travail ont t constitus avec un panel reprsentatif des acteurs de terrain auxquelstaient convis des experts et professionnels. Les mineurs (runions les 30 Juin et 16 Juillet 2015),

    Les jeunes majeurs (18 26 ans, runions les 01 Juillet et 21 Juillet 2015),

    Les jeunes salaris (runions les 07 Juillet et 23 Juillet 2015),

    Les sortants de prison (runions les 09 Juillet et 28 Juillet 2015), Les personnes ges (runions les 15 Juillet et 30 Juillet 2015).

    En Juillet 2015, les groupes de travail se sont runis 2 fois par semaine. Au total, ce sont 12 runionsdchanges qui ont permis de poser le diagnostic et formuler des prconisations, soient plus de 35heures de travail en soire. Chaque atelier a suivi une trame mthodologique, constitue et valide parle collectif (annexe 1) afin de faciliter les remontes dinformations.

    Le projet de ce collectif nest pas de rsoudre le problme de la pauvret et des injustices sociales. Cestle devoir des partenaires politiques et acteurs sociaux. Notre volont est daccompagneret soutenirtous ceux qui sont dans lexclusion totale, lerrance et la perte de dignit.

    La rflexion collective a conduit clairer notre action par laffirmation dun certain nombre deconvictions partages : La reconnaissance de lgale dignit des Polynsiens au-del de la diversit des

    cheminements et de leur existence sociale. Lducabilitde chaque tre humain. Lducation conduit au savoir, la capacit de jugement

    et la responsabilit. Cest lune des cls de la lutte contre lexclusion. Le refus de lassistanatcomme principe daction. Lobjectif de notre collectif est daider des

    hommes et des femmes vivre debout et permettre, par un accompagnementappropri, se remettre en marche dans le cadre dun projetpersonnalis. Cela supposede pouvoir redonner espoir et estime de soidans une perspective de responsabilisationprogressive. Le pape Franois disait encore rcemment : lhomme affam dans la ruedemande la justice, paslaumne .

    La ncessit de mieux prendre en compte la souffrance physique et psychologique deshommes et femmes vivant dans lerrance.

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    Le travail collectif a permis de faire des prconisations prcises rsultant de diagnostics valids encommun. Certaines prconisations ont comme objectif de proposer des actions concrtes etimmdiates visant amliorer le quotidien des personnes en errance. Cest notamment le cas defacilits administratives et matrielles et dactions de soutien psychologique et dcoute. Les autresprconisations visent des objectifs moyen terme mais qui posent les fondements dun travail en

    profondeur dans lequel la prvention et lducation jouent une place essentielle (enseignants/familles).

    Lensemble du travail de diagnostic et de prconisations a pour but d interpeller tous les acteurs etdcideurs (responsables politiques, les communes, les services et la CPS) afin quils sengagent danslaction, non en concurrence, mais en partenariat responsableafin dassurer une meilleure prise encharge du phnomne des personnes la rue ou en situation derrance dont le nombre ne cessedaugmenter. En effet, il y a 20 ans, bien que les statistiques taient moins inquitantes car lephnomne ntait qu son dbut, les associations ont su rpondre aux besoins (ouverture de laccueilde jour Te Vai-ete, ouverture des foyers daccueil durgence et dhbergement de lassociation Emautapour redonner lespoir). Aujourdhui, elles ont besoin des autorits pour poursuivre leurs actions car lerseau actuel ne suffit plus rpondre aux besoins.

    Ce rapport pose donc un diagnostic, une image de la situation en 2015 des personnes la rue ou ensituation derrance sur Tahiti. Sensuivent des prconisations pour que chaque acteur et autoritcomptente prennent conscience de son rle dans cette dmarche.

    Les participants la dmarcheAssociation Te Pare - Directrice du Foyer dActions Educatives Christiane AH-SCHAAssociation Te Torea - Monitrice ducatrice Centre de jour Hei-iti COPPENRATHAssociation Te Torea - Educateur de rue Centre de jour Thierry POUIRAAssociation Te Torea - Educatrice de rue Centre de jour Vehitea RAMIREZAssociation Te Torea - Ancien responsable Centre de jour Laurent TARIHAAAssociation Te Torea - Responsable Centre de jour Ccilia TEAUNAAssociation Te Torea - Responsable Centre dhbergement Claudino VIVISH

    Association Te Torea - Educateur de rue Centre de jour Etienne TIAREURAOrdre de Malte France - Bnvole Florent ROYAssociation Emauta pour redonner lEspoir - Prsident Manutea GAYAssociation Emauta pour redonner lEspoir - Directrice Te Arata Moeani SALMONAssociation Emauta pour redonner lEspoir - Directrice La Samaritaine Tania TUMGAssociation Emauta pour redonner lEspoir - Directrice Maniniaura Avlina YEONG ATINAssociation Emauta pour redonner lEspoir - Directeur Le Bon Samaritain Pepe TEHIOAviation Civile - Assistante sociale Vairea ROCKAAssociation Croix Rouge franaise - Vice-Prsidente Maiana BAMBRIDGEAssociation Croix Rouge franaise - Chef de projet Roland CLAVREULCour dappel de Papeete - Substitut gnral du Procureur Gnral Jean-Bernard ROUCHPsychologue clinicien / thrapeute Ernest SIN CHANDpartement psychiatrique du CHPF- Assistante sociale Moerani AMARU

    Service Pnitentiaire dInsertion et de Probation - Directeur Yvan COLINCentre Pnitentiaire de Nuutania - Psychiatre Michel DEWEZ

    Les participants la runion de synthseAssociation Te Torea - Prsident Tu HARUAAssociation Te Torea - Directrice Anne TEHAHEOrdre de Malte France - Dlgu de la Polynsie Christian HyvernatPsychologue Elose ENJOLRASMinistre de lEducation - Inspecteur Ernest MARCHALMEDEF Polynsie Didier CHOMERDAS - Educatrice spcialise la Division des tablissements Viviane BOOSIEDAS - Educatrice spcialise la Division des tablissements Moeava TEMATARU

    Note Bene : Les chiffres issus des situations rencontres sur le terrain par le Centre de jour (Te Torea)sentendent sans les maraudes.

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    13 Le pbl!c "es

    .!ners

    LES CONSTATS

    Selon la Cour dAppel de Papeete, la situation actuelle est grave et inquitante :

    Une augmentation de la dlinquance de + 16% en 2014 par rapport 2013. Sur les 350 mineursinterpells en 2014, 80% ntaient pas connusdonc non-inscrits dans la spirale de la dlinquance.

    Une prise de conscience tardive des forces de police et de la gendarmerie ainsi que desmagistrats chargs de lenfance (juges des enfants, magistrats du parquet qui soccupe de laprotection de lenfance), en effet la premire runion multidisciplinaire sest tenue en avril 2015.

    Un constat de phnomnes de dlinquance graves.

    Des faits relats par la Presse. Tahiti infos publie en date du 03/07/2015, un article intitul Les mineurs dlinquants de plus en

    plus jeunes et nombreux :4 [] le nombre de mineurs dlinquants est en augmentation de 40% en 2014 [] 4 [] aujourd'hui il y en a qui ont 12 13 ans pour

    des cambriolages, des vols dans les voitures ou ltalage. Au dbut de la dcennie, ctait plutt desadolescents de 15 ou 16 ans[]

    4 [] ils sont 99% dscolariss, habitent dans lesdistricts ou les valles et commettent leurs dlitsdans la grande agglomration de Papeete. Soit ilschappent les cours comme ils disent, soit ce sont

    leurs parents qui ne les inscrivent pas lcole, parcequeux-mmes nont pas eu dinstruction.[] 4 [] Une convention a ainsi t signe entre le vice-

    rectorat, le ministre de l'ducation et la DSP. Les patrouilles de la police qui voient desjeunes en ville pendant les heures d'cole les approchent, leurs demandent pourquoi i ls nesont pas l'cole et, s'ils ont moins de 16 ans, les ramnent dans leur tablissement ouauprs de leurs parents [] .

    Un reportage vido a t ralis le 15/07/2015 par Polynsie 1re sur laugmentation de ladlinquance des mineurs (http://polynesie.la1ere.fr/2015/07/16/la-delinquance-en-augmentation-chez-les-mineurs-271673.html) :

    4 [] 290 mineurs en 2013, ils sont 385 en 2014 []

    4 [] passages lacte de dlinquance de plus en plus jeune [] 4 [] la nature des actes a chang [] plus physiques [] vols de ncessit avecagression []

    4 [] il ny a pas beaucoup de jeunes la nuit, la population qui pose problme est celle desSDF qui sont plus nombreux[] .

    Un article de Tahiti Infos du 17/08/2015 intitul A Gauguin, un internat de 112 places djinsuffisant :

    4 [] Les lves internes de Gauguin proviennent de tous lesarchipels. Toutefois, linternat reste insuffisant pour rpondre toutes lesdemandes. Cette anne, 17 jeunes filles nont pu tre accueillies [] .

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    L#ETUDE DU PU+LIC

    Nous retrouvons dans ce goupe dtude:

    les parents avec leurs enfants la rue, les jeunes mineurs partir de 12 ans jusqu 17 ans, les jeunes fugueurs des foyers (ponctuellement), les adolescents proches de la dlinquance, avec un manque de vie sociale, des manques

    affectifs et pour certains toxicomanes avec troubles psychiatriques, les adolescents qui se retrouvent au Centre de jour (Te Torea).

    Le nombre de mineurs la rue reprsLe Centre de jour (Te Torea) dnombre en moyenne 20 mineurs la rue. Lors des vacances scolaires,on dnombre davantage de mineurs la rue dont des fugueurs en majorit et des jeunes de quartier.Le Foyer Maniniaura (Emauta) dnombre 6 jeunes femmes mineures enceintes et un enfant mineur ausein de sa structure (de 2013 2015).

    La proportion de filles / de garonsIl y a autant de filles que de garons mineurs dans la rue. Pas de prvalence particulire repre.

    Lorigine gographiqueLes mineurs fugueurs garons viennent du Foyer dAction Educative (Te Pare) et du Foyer Uruai aTama. Les filles, quant elles, viennent du Bon Pasteur ou de Te Aratia.

    Les causes identifies de leurs situationsCes mineurs sont issus, pour beaucoup, de familles rencontrant une problmatiqueconomique (sans travail donc sans revenu stable pour assurer les besoins primaires). Ces enfantssont rejets de leur milieu naturel. Ils ont tous vcu des situations de violences qui ont perturb leur

    existence, leur panouissement et pour les mineurs proches de la majorit sils nont pas de travailpour participer financirement la vie familiale, ils sont exclus.=> Si la famille est en chec, le mineur peut difficilement faire face des situations de violence et/oude conflits.

    Certains enfants peuvent tre la rue galement cause dun dcs.

    Il y a des tapes suivre dans lducation dun enfant, pour ceux qui sont encore en famille. Certainspassent au travers de cet accompagnement et la famille (certains membres) se retrouve(nt) en prisonou bien dans la rue.=> il y a un important travail faire en lien avec les mres et les pres. Il faut galement pouvoirtrouver un rfrent familial fiable afin de faire le suivi.

    Il est relev que les jeunes en dcrochage scolaire (en majorit ds la primaire) se retrouvent dans larue. Les sanctions du type exclusion de ltablissement sont un outil pour les tablissementsscolaires mais sans mettre en place un accompagnement ducatif de retour lcole, cette sanctionentraine des situations problmatiques derrance.

    Au Foyer dAction Educative (Te Pare), ils ont entre 13 et 17 ans, leurs comportements sont tellementdifficiles grer quil faut penser les mettre en milieu ferm ou en prison. Ils zonent dans les rues. Cesjeunes sont une dizaine et 90% dentre eux sont des enfants faaamu1. On constate que cela amnedes adolescents privilgier le passage lacte comme outil de communication. Si la premire raisondes difficults de la famille est bien conomique, il y a un champ quil ne faut pas occulter celle de lagense car chaque enfant a besoin de savoir do il vient pour pouvoir se projeter dans la vie.

    Les enfants des foyers et de SOS village retournent pour certains dans la rue pour retrouver leursparents.

    1 signifie adopter en polynsien. Tradition unique en Polynsie. Les familles ne pouvant subvenir aux besoins de leurs enfants,les confiaient en priorit un membre de la famille (tante, grand-mre) ou un voisin ou ami.

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    Les problmatiques rencontres

    Le sjour la rue accentue les troubles psychologiques et les comportements dviants. Ces mineurs

    sont en recherche de reconnaissance et dappartenance un groupe, ils risquent dtre influencs par

    les plus gs. La situation derrance et de dcrochage scolaire accentuent le risque de consommationdalcool ou de drogues. Linstallation dans une situation derrance, vivre dans la rue va accentuer les

    comportements dlinquants et les conduites dviantes, provoquant ainsi des troubles psychologiques

    mais aussi psychiatriques...

    => Ils se retrouvent donc consommer assez tt de la drogue et de lalcool. On constate pour certains

    des situations de prostitution masculine avec des adultes.

    Leur quotidien

    Pour certains qui crent du lien avec les plus gs, ils transitent par le Centre de jour (Te Torea) afin

    daccder la douche/sanitaire. Quand ils y transitent, les ducateurs essaient de les recevoir en

    entretien dans le but de :

    4 connaitre leur identit,4 connaitre les raison qui les ont pouss tre la rue,4 connaitre leur projet afin de les amener reprendre les tudes, un emploi ou une

    formation.

    Ils transitent galement vers le Centre Te Vai-ete (Secours Catholique / Caritas Polynsie) pour

    bnficier du petit-djeuner.Le Centre de jour (Te Torea) prend contact avec la structure o lenfant tait hberg et peut contacter

    la famille quand le jeune mineur donne des informations.

    La perception de leur vie dans la rue

    Les structures daccueil leur permettent de se rfugier, cest le cas notamment pour lAccueil Te Vaiete

    (Secours Catholique / Caritas Polynsie) o ils peuvent se raccrocher pendant un temps non dfini. Les

    premiers jours, il ny a souvent pas de paroles/dchanges, au fur et mesure ils parlent puis un jour ils

    repartent. Certaines mineurs la rue sen vont car la ralit de la rue fait peur.

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    STRUCTUREDACCUEIL

    LOCALISATION /COORDONNEES

    GESTIONNAIRE NOMBREDE

    PLACES

    PUBLICSACCUEILLIS

    ACCOMPAGNE-MENT

    FONCTIONNEMENT

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    LES 'AN8UES 9 P O+LE'ATI8UES SPECI:I8UES AU, 'INEU S

    Un manque de prvention

    Il est mis en vidence par le Centre de jour (Te Torea) que les mineurs la rue sont inscrits dans unedynamique intergnrationnellequi les ancre la rue.

    4 Il y a un aspect trans gnrationnel qui existe bien pour certains : Les mineurs des rues

    aujourdhui sont issus dune vie prise en exemple par leurs parents qui ont grandi dans la ruedj, donc avec des valeurs de rue, des modes de fonctionnement lis aux principes de ladlinquance (vols pour manger, consommer de lalcool, de la drogue, violences diverses,dscolarisation, manque dducation verbale et dhygine, prostitution masculine avec desadultes pour certains.).

    4 Pour dautres, les mineurs qui nont jamais transit la rue jusqualors, il y a dj une fragilitconstate dans le milieu familial dstructur car les parents ont divorc, se sparent, sont enconflits au point de laisser pour compte leur enfant. Gnralement, les enfants sont dj suivispar les services sociaux et la Protection Judiciaire de la Jeunesse (la PJJ). Ces mineursconnaissent dj lisolement, la sparation, la prcarit due la perte dun emploi au sein dela famille ou la non implication des parents, la cigarette, lalcool, la drogue car leurs parentsen ont vendus ou en consomment.

    De plus, certaines jeunes filles arrivent dmolies au sein des foyers dEmauta avec des situations

    familiales dramatiques. Elles auraient d tre retires de leur famille plus tt afin dtre prserves ettre places dans une structure apportant du cadre et des repres sains.

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    LES CONSTATS

    Des chiffres significatifs sont mis en avant dans le rapport dinformation rdig par Jean-

    Jacques Urvoas, Prsident de la Commission des lois constitutionnelles, de la lgislation et de

    ladministration gnrale de la Rpublique le 7 Juillet 2015 :

    [] En 2014, les violences - les atteintes volontaires lintgrit physique (AVIP) - reprsentaient

    2517 faits constats, en baisse de 0,9% par rapport 2013. [] .

    [] La chambre territoriale des comptes observe que la prvalence du tabagisme progresse dans la

    population adulte (18 - 64 ans) de 36% en 1995 41% en 2010. Il en est de mme de la proportion de

    consommateurs dalcool (de 33 46% durant la mme priode). Lusage du cannabis se dveloppe

    pour atteindre les 39% dans la population adulte avec les consquences que lon sait en termes de

    dlinquance. [] .

    Des faits relats par la Presse.

    Tahiti infos publie en date du 26/06/2015, un article intitul La "bande des roulottes" de Vaieteinterpelle

    4 [] Des incivilits qui se multiplient place

    Vaiete et font progresser le sentiment

    d'inscurit[] 4 [] Ils boivent, interpellent les dneurs et

    les passants, piquent dans les assiettes ,

    mettent parfois la main aux fesses des filles

    []

    4 [] Depuis quelques semaines une bande

    dejeunes gs de 18 20 ans aux comportements plus que douteux [] Alcooliss [] 4 [] Le drapage de ces jeunes, le plus souvent SDF, est parfois mont d'un cran envers

    les jeunes femmes. Interpellation verbale et quelques mains baladeuses. []

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    RAPPORT DE SITUATION ET PRECONISATIONS Octobre 2015 p. 15

    L#ETUDE DU PU+LIC

    Nous retrouvons dans ce goupe dtude, les personnes suivantes ges de 18 26 ans :

    Un homme/femme seul(e), Le couple avec enfants et familles monoparentales, Le couple sans enfants.

    Le nombre de jeunes majeurs la rue reprsLe Centre de jour (Te Torea) dnombre environ 20 personnes en moyenne ges de 18 26 ans.

    La proportion femmes / hommesIl y a davantage de jeunes hommes la rue (33%) dans cette tranche dge :

    4 Pour les garons, il est plus facile de quitter leur famille et darriver sur Papeete. Certainsrentrent dans leur famille mais ne tiennent pas longtemps car ne travaillent pas.

    4 Pour les filles, elles se retrouvent rapidement en couple dans la rue car elles ont besoindtre en scurit et pour certains davoir une image lie au pouvoir car leur compagnon aune rputation de cad , ce qui pour elles, est valorisant. Dautres filles sont happes parla possessivit de leurs compagnons qui elles seront soumises, ce qui les empcheront dese faire suivre au niveau mdical, gyncologique et prventif face la violence. Le travaildaccompagnement se fait alors de proximit avec le compagnon essentiellement jusqu ceque la confiance soit marque.

    Lorigine gographiqueAu sein du foyer Te Arata (Emauta) il y a beaucoup de jeunes couples avec enfants,pas encore enge dtre scolariss. Ils viennent principalement de Papeete, de Pirae, de Faaa, de Punaauia,

    quelques-uns viennent de la Presqule issus de milieu Faaapu (agricole).

    Au foyer La Samaritaine (Emauta), sont accueillies principalement des polynsiennes, un peu dePopaa, certaines viennent des les, dautres orientes par la circonscription des Tuamotu.

    Le Centre de jour (Te Torea) relve que la majorit des personnes viennent des les et de lapresqule.Il y en a peu mais les ducateurs de rue rencontrent galement des adultes qui taient desenfants faamu notamment par une famille en mtropole et qui sont revenus au Fenua. Sils narriventpas renouer de liens avec les parents et faute de trouver du travail, ils se retrouvent la rue. Cest lecas galement de certaines personnes accueillies et hberges au foyer Le Bon Samaritain (Emauta).Ce sont des mtropolitains et trangers qui la plupart ont t agresss, vols et ont tout perdus, semet alors en place un travail diplmatique avec les consulats et ambassadeurs pour leur retour dansleurs pays. Ainsi que des personnes du triangle asiatique qui sont orientes par des tiers ou dposes

    par la police aux frontires, hberges en attendant leur retour dans leur pays dorigine.

    La situation familialeParmi les couples en situation derrance, les femmes peuvent tre hberges au foyer La Samaritaine(Emauta) et les hommes vont au Bon Samaritain (Emauta). Ceux-ci viennent perturber le foyer LaSamaritaine (Emauta). Une psychologue intervient au foyer mais elles refusent souvent de la voir sousprtexte quelles nen ont pas besoin.

    Le niveau de formations / les emplois occupsParmi les couples de jeunes majeurs du Foyer Te Arata (Emauta), le conjoint est en formation, pour laplupart en situation prcaire. Ils ont quitt pour beaucoup le cursus scolaire au collge.

    La formation reste intressante dans certains cas car lindemnit obtenue sous lobligation de passerlexamen permet de les garder sur la dure.

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    RAPPORT DE SITUATION ET PRECONISATIONS Octobre 2015 p. 16

    Les causes identifies de leurs situationsLes jeunes couples avec enfants du Foyer Te Arata (Emauta) ont t mis la rue par leurs parents parmanque de ressources. Ils ont essay lhbergement largi (il peut y avoir 3 gnrations sous le mmetoit) mais ny arrivent pas. Ds lors quun des deux a un travail, ils arrivent tenir mais si aucun na detravail ils se retrouvent la rue.Au sein de la sphre familiale, il a beaucoup de conflits lis la consommation dalcool et de Paka.Lafamille est dj en chec.

    Les femmes majeures seules ou avec enfants viennent au foyer La Samaritaine (Emauta) pourdiffrentes raisons :

    4 Certaines travaillent mais nont pas assez dargent pour payer un loyer,4 Certaines taient hberges chez leurs parents mais suite des disputes, elles se retrouvent

    dehors,4 Certaines se sont spares de leurs maris et ont trop de charges supporter toutes seules.

    Le Centre de jour (Te Torea) fait le mme constat que les autres, les personnes qui viennent desles sont l en raison de conflits familiaux et intergnrationnels, la famille nen veut plus, labsence de

    revenus...=> On retrouve des personnes qui avaient t accueillies au sein de foyers tant enfants.=> De plus, la moiti des jeunes de 18 26 ans sont passs par la prison de Nuutania sans quil ny aitun travail de proximit de ralis afin de prparer leur sortie. Ce sont certainement des personnesayant fini de purger leur peine et qui ne sont pas suivies par le SPIP.

    Les membres du groupe de travail constatent la prsence de jeunes de 18 ans placs par les parentscar ne savent plus quoi en faire. Ils ne sont pas encore abims par les addictions donc lesstructures arrivent les orienter notamment vers le RSMA (Rgiment du Service Militaire Adapt enPolynsie franaise).

    Les problmatiques rencontres

    Les jeunes couples avec enfants accueillis au Foyer Te Arata (Emauta) ont des carences affectivesetont connu la violence trs tt. Souvent ils se retrouvent entre conjoints avec les mmesproblmatiques. Il y a quelques situations au foyer o les personnes sont perturbes et prsentent unepathologie psychiatrique mais finalement trs peu.

    Au foyer La Samaritaine (Emauta), certaines filles sont immatures en raison de leurs carencesaffectives et ducatives(source de conflits). Au niveau de la vie en collectivit, elles ne connaissentpas vraiment les tches faire. Les ducateurs essaient de donner un sens leur vie, de leurredonner confiance en elles.Elles retrouvent une certaine dignit pour celles qui veulent sen sortir. Audpart, elles ont besoin de voir si elles sont acceptes ou non.=> Elles rencontrent beaucoup de difficults se plier aux rgles en communaut, un cadre.

    Au sein des couples, la violence est prsente et constante. Les ducateurs ont parfois du mal les

    atteindre et faire de la prvention sur la contraception (travail en lien avec le SPI, le dispensaire deVaitavatava, des gyncologues de la Clinique Cardella). Lorsque les jeunes femmes sont enceintes, ilest difficile de les accompagner pour un suivi obsttrique. Il y a eu des cas de fausses couches oudavortement en raison de la violence dans le couple ( crainte de ne pas tre le pre , nonacceptation de lenfant natre ).

    Le phnomne de prostitution est prsent. Le rseau se structure, les prostitus communiquent viafacebook pour appter les clients potentiels. Les nouvelles mthodes dapproche ne permet plus auxducateurs du Centre de jour (Te Torea) de les rencontrer lors des maraudes.

    Le Centre de jour (Te Torea) met en lumire et sinquite des personnes qui se mettent en coupleavec des personnes ayant des troubles mentaux et qui veulent profiter de lallocation qui leur estattribue.

    Les rae rae la rue sont autonomes et organises, elles nont pas de besoin particulier et ne sontdonc pas suivies par le Centre de jour (Te Torea).

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    RAPPORT DE SITUATION ET PRECONISATIONS Octobre 2015 p. 17

    Leur quotidien

    Dans la rue, les femmes se rassemblent, dorment le jour et veillent la nuitcar la rue est dangereuse.

    Cette situation favorise lapparition de troubles du comportement avec une hygine pouvant trenglige.

    Les femmes accueillies au foyer La Samaritaine (Emauta) sortent hors de la structure pour chercherdu travail en journe et reviennent le soir pour dormir.

    Ces jeunes majeurs vont et viennent dans les rues sans occupations, sans but part leurappartenance au groupe dans lequel ils voluent. Cette solitude narrange en rien cet isolement. Cestlexclusion dans lexclusion. Ils nont aucun lieu o se rfugier, aucun lieu daccueil rcratif part leCentre de Jour (Te Torea). Le local du Centre de Jour (Te Torea) ne permet pas dtre un lieucontenant, par manque despaces, dateliers, de moyens humains pour une prise en charge dans la

    dure.

    Ils sadonnent donc la consommation de cannabis, dalcool, des siestes, revoir leur rfrent detutelle, tenter de se r insrer socialement auprs de leurs proches. Ils ont des projets dinsertionprofessionnelle mais du fait dun manque de stabilisation gographique et mdical, ils nont quasiaucune issue. Ils sont seuls. Il y a un manque de moyens humains et matriels pour les accompagneren vue de mener terme un projet stable et durable.

    La perception de leur vie dans la rueEn raison des conflits familiaux prcdemment cits, il est donc souvent difficile de les rintgrer

    socialement, le projet nest en gnral pas dans limmdiat le retour dans la famille car ils ne veulentpas retomber dans un contexte de conflits et de violence. Les structures travaillent donc sur les projetsde rinsertion via le travail ou sur la formation professionnelle, avec la famille qui aura le rle demdiateur pour la personne la rue (former le personnel ducatif dans son ensemble la mdiationsemblerait tre une plus-value). La perception de la rue pour les jeunes majeurs est la libert.

    Les personnes accueillies au sein du Foyer Te Arata (Emauta) nont pas transit trs longtemps par la

    rue. Les jeunes majeurs nont pas forcment de projets par manque de formations et se proccupentdavantage du quotidien.

    Les personnes ayant des aides de la COTOREP (COmmission Territoriale, dOrientation et de

    Reclassement Professionnel) telles que lAAH (Allocation dAdultes Handicaps) ou ayant desallocations CAE, ne vont pas forcment dans les foyers bien quils aient de la place car ils prfrent ne

    pas payer et garder les sous pour eux. Les foyers ne rpondent pas leur besoin de couples cest--dire de dormir ensemble. Dautres, par manque dinformations ou de visibilit sur les dispositifsdaccueil, les foyers daccueil sont synonymes de participation financire.Les dpenses sont, pour beaucoup dentre eux, consacres lalcool et au Paka.Ils sinstallent doncdans un systme dassistance dans la rue en bnficiant de nombreuses aides quelles soientfinancires ou bien matrielles au travers de diverses associations.

    A noter galement que lattachement envers les animaux freine la mise en place de dispositifs

    daccompagnement axs sur linsertion professionnelle et sociale ou encore laccueil au sein destructures dhbergement car les animaux y sont refuss.

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    STRUCTUREDACCUEIL

    LOCALISATIONCOORDONNEES

    GESTIONNAIRE NOMBREPLACES

    PUBLICSACCUEILLIS

    ACCOMPAGNEMENT FONCTIONNEMENT

    Foyer Le Bo!Samari#ai!

    Fuartier

    ainini!re

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    ituati!n&errance

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    Le dpartement psychiatrique du Centre Hospitalier de Polynsie Franaise (CHPF)

    Son fonctionnement

    Pourquoi nexiste-til pas durgences psychiatriques ?

    Il y aurait eu des projets mais au final rien na vu le jour. Il semble en effet problmatique de passer parles urgences pour une admission en psychiatrie notamment dans le cas de crises. La procdure sembleinadapte par rapport certaines situations durgence.

    Dans les faits, le dpartement psychiatrique du CHPF doit appliquer une loi de mtropole (loi n 2011-803 du 5 juillet 2011 relative aux droits et la protection des personnes faisant l'objet de soinspsychiatriques et aux modalits de leur prise en charge) qui impose de raliser un bilan somatique parles mdecins des urgences gnrales pour toute admission en psychiatrie. Si le bilan concerne lapsychiatrie, un mdecin de garde du dpartement psychiatrique se rend alors aux urgences pourvaluer le patient. Le projet na pas vu le jour lheure actuelle.

    Pour 80% des patients accueillis au dpartement psychiatrique, ils rencontrent une problmatiquesociale dhbergement durable et stable La procdure part du mdecin pour dfinir lorientation avec le

    placement dans un foyer ou une autre structure. Le dpartement psychiatrique prpare la sortie despatients et a plusieurs possibilits sans en avoir pour autant de nombreuses :

    4 Le retour dans la famille est privilgie avec des relais partenaires possibles (tierce personne domicile, une infirmire VAD1, SSIAD2);

    4 Les pensions (cf tableau page 18);4 Les foyers dhbergement de Rima Here et les foyers dhbergement de lassociation Emauta;4 Les dispositifs dhbergement TUTELGER. Actuellement il ny a pas de grant de tutelle au

    CHPF. Si le patient a des facults mentales altres, lassistante sociale avec le mdecin faitla procdure de mise sous tutelle. Pour beaucoup ce sont des tutelles prives notammentTutelger ;

    4 Les familles daccueil, units de vie (DAS);4 Le Fare Matahiapo;4 Le long sjour (21 places) au CHPF pour les personnes ncessitant des soins mdicaux

    constants avec une grande perte dautonomie, alitement (GIR31 3).Le taux doccupation en psychiatrie est de lordre de 117%, il manque des places et des dispositifsalternatifs de prise en charge.

    Les dispositifs daccompagnement et de sortie de la rue par la voie professionnelle

    4 Le Centre de Formation Professionnelle des Adultes (CFPA) - Pirae, Punaruu, Taravao etRaiatea : certaines personnes accompagnes par le Centre de jour (Te Torea) arrivent seformer via ce dispositif mais au final trs peu.

    4 Le Rgiment du Service Militaire Adapt (RSMA) de Polynsie franaise est un outil adaptpour ceux qui acceptent encore un cadre mais on constate galement que certains ne veulent

    pas y aller, par manque dinformation fiable et visible ou encore par peur de linconnu.

    4 Le Service de lEmploi, de la formation et de linsertion professionnelle (SEFI): Le dispositif est jug positif en fonction des niveaux de comptences des personnes

    la rue. Il y a une slection au dpart. Depuis 2006, le SEFI a fait le constat que beaucoup de personnes ne savaient pas

    lire. Ils ont donc propos des formations de remise niveau. Le Centre de jour (Te Torea) note une bonne adaptation aux besoins, des

    rorientations plus pointues, mieux axes et des suivis individuels. Certains narrivent pas sadapter un cadre quel quil soit (comportements

    dviants lors de la prise de poste), ont un cadre de vie qui ne permet parfois pas de

    travailler, ont peur de lchec, ont une mauvaise estime de soi ou encore lapdagogie leur rappelle de mauvais souvenirs de lcole.

    RAPPORT DE SITUATION ET PRECONISATIONS Octobre 2015 p. 20

    1 Visites Domicile2 Service de Soins Infirmiers Domicile3 Groupe Iso-Ressources. La grille nationale Aggir permet d'valuer le degr de dpendance du demandeur de l'allocationpersonnalise d'autonomie (Apa) afin de dterminer le niveau d'aide dont il a besoin. Les niveaux de dpendance sont classs en6 groupes dits "iso-ressources" (Gir).

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    -3 Le pbl!c "es

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    LES CONSTATS

    Selon lInstitut de la Statistique de Polynsie Franaise (ISPF), le taux de chmage a bondi de plus de

    12 points en cinq ans, passant de 11,7% en 2007 21,8% en 2012. Les derniers chiffres qui datent de la

    fin de lanne 2009 rvlent que 19,7% des mnages (27,6% de la population) vivent en dessous du

    seuil de pauvret montaire relatif dans les seules Iles-du-vent.

    Avec la crise conomique, le nombre de ressortissants du RSPF sest accru. Il a atteint 80 000

    personnes en 2014 soit 27,9% de la population couverte par la PSG (Protection Sociale Gnralise).

    Linquitude de la prise en charge des jeunes salaris avait dj interpell les autorits comme le relate

    la presse en 2012.

    Tahiti News publie en date du 20/11/2012, un article intitul Un foyer dtudiants et de jeunestravailleurs prvu Cit Grand Pirae :

    4 [] Une table ronde sur le sujet devait ainsi avoirlieu, ce mardi matin, la mairie de Pirae, en prsencede plusieurs responsables de structures de formationet dhbergement.[] .

    4 [] Avant que ce projet ne se concrtise, une

    enqute a t mene, en mars et avril []

    4 [] Cette enqute a permis de mieux connatre leprofil des jeunes susceptibles dtre hbergs au sein du foyer de la cit Grand et decomprendre leurs attentes par rapport ce projet. Le but de la runion de mardi matin taitdonc de prsenter les rsultats de lenqute ralise , puis de recenser les avis, deconnatre les besoins, et enfin de dfinir les conditions de fonctionnement deltablissement, prcise la commune de Pirae dans un communiqu.[] .

    Le projet na toutefois pas pu se raliser en raison de la non rtrocession du terrain en question parlarme.

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    L#ETUDE DU PU+LIC

    Nous retrouvons dans ce goupe dtude, les personnes salaries ges de 18 26 ans accueillies au

    sein des foyers/structures mais galement les personnes salaries qui sont en souffrance au sein deleur famille.

    Le nombre de jeunes salaris la rue reprsIl y a peu de personnes la rue avec un emploi et hberges au sein des foyers de lassociationEmauta. Sur 70 personnes par an reues, 3 ou 4 seulement avaient un travail.

    Au sein des structures gres par lAssociation Emauta, en 2011 :4 Une personne avec un CDI est reste 4 mois . Elle ne savait pas o aller mais se rendait

    son travail. Au final son grand-pre a accept de lhberger.4 Une autre personne avec un CDI est reste 13 jours en raison dun conflit avec son pouse.

    En 2014, une personne en CDD est reste 2 jours. Ce sont des personnes qui sorganisent, de ce faitil y en a trs peu.

    Au sein des structures gres par lAssociation Te Torea, les emplois sont prcaires et ne permettentpas de se projetter dans le long terme. Ils sont en moyenne 30 jeunes salaris recenss.

    La proportion de femmes / hommesLes hommes sont davantage concerns que les femmes.

    Lorigine gographiqueIls sont nombreux venir des archipels de la Polynsie franaise.

    Le niveau de formations / les emplois occupsLes personnes obtiennent davantage de CAE que de CDD ou de CDI. En contrat CAE, ellesperoivent :

    4 Une allocation de 80 000F brut pour les 18 30 ans pour 35 h de semaine,4 Une allocation de 100 000F brut pour les + de 30 ans pour 35h de semaine.

    Certains font de la vente de mangues, rcuprent des fleurs pour confectionner des couronnes afin deles vendre. Ce sont des ventes non dclares.

    Le niveau scolaire est trs bas (aucun diplme CAP). Pour la majorit, ils ont quitt lcole trs tt ouont intgr un cursus adapt (CJA).

    Les causes identifies de leurs situationsDans les les, la majorit des jeunes ont chang de modes de vie, ils maitrisent leur culture, lart ducoprah et de la pche mais ils en ont assez et prfrent transiter vers Papeete la recherche derevenus plus consquents. Ilsarrivent alors sur Tahiti sans qualifications, il est donc difficile pour euxde se rinsrer. Ils acceptent pour beaucoup des formations principalement en raison delindemnisation. Ce manque de motivation ne favorise pas les dbouchs sur un emploi concret. Le

    Centre de jour (Te Torea) constate que majoritairement lindemnit sert acheter de lalcool et duPaka, puis squiper matriellement (tlphone).

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    RAPPORT DE SITUATION ET PRECONISATIONS Octobre 2015 p. 24

    Quelles sont leurs motivations dorigine ? Arrivent-ils avec des carences ?Ils ont des carences affectives et ducatives. Le Centre de jour (Te Torea) explique que la populationde la rue a volu depuis 2001, la violence a diminu (physiques, insultes) car ils ne connaissaient pasles ducateurs et cette population se sait rejete (ils le disaient) : on na pas besoin de vous , onest bien l o on est , cest grce nous que vous avez votre salaire , on ne vous connaitpas Ils restent au sein des familles pour aider financirement mais ils ne sy sentent plus leur juste place.

    => La violence, la promiscuit et la rupture de lien au sein des familles explique la situation danslaquelle ils se trouvent.

    Les problmatiques rencontres

    Les couples sans enfants, en raison du manque de structures daccueil, sont spars lorsquilsintgrent le foyer Le Bon Samaritain (Emauta) qui accueille des hommes ou le foyer La Samaritaine

    (Emauta) qui accueille des femmes. Il est constat que ces personnes retournent la rue pour tre

    ensemble.Au Centre dhbergement (Te Torea) les couples sont accueillis, cependant la configurationne permet pas la cohabitation des couples (dortoirs spars).

    On retrouve comme problmatiques majeures:

    4 la consommation dalcoolet de cannabis,

    4 la gestion budgtaire de manire autonome,

    4 la projection aprs lhbergement.

    La perception de leur vie dans la rue

    Les jeunes salaris qui utilisent leur indemnit CAE ou encore leur petit salaire pour acheter de lalcoolou du Paka, nont pour beaucoup pas de projet de vie. Ils vivent au jour le jour et profitent delhbergement et des aides des associations. Beaucoup de personnes en CAE garde lespoir dunrenouvellement de contrat ou encore dun CDI. Les jeunes adultes souhaitent avoir un appartementmais les frais immobiliers ne leur permettent pas cette opportunit. Concernant les logements sociauxils sont attribus sous conditions. Lattente administrative est trop longue.

    La rue prsente certains avantagespour eux :4 La rue leur permet de garder avec eux leurs animaux car ils sont refuss au sein des

    structres daccueil et dhbergement. Les animaux comblent un manque.4 La rue ne leur cote rien, tout largent est pour eux.4 Il ny a pas de rgles suivre ni de cadre respecter.4 Largent est source de reconnaissance vis--vis des camarades et du groupe dans lequel il

    sest identifi.4 Largent est synonyme du maintien du lien dans un groupe.4 Largent est synonyme de libert daction.

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    STRUCTUREDACCUEIL

    LOCALISATIONCOORDONNEES

    GESTIONNAIRE NOMBREPLACES

    PUBLICSACCUEILLIS

    ACCOMPAGNE-MENT

    FONCTIONNEMENT

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    &ifficult ,

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    Au Centre dhbergement (Te Torea) un accueil ponctuel pour les personnes salaries ou enformation professionnelle

    Depuis son ouverture en 2013, avec le soutien du gouvernement et des diffrents partenaires sociaux

    (SEFI, Mairie), le public sest inscrit dans un cursus dinsertion professionnelle li la formation.Cette tape cruciale la prise en charge individuelle est un pas vers linsertion. Egalement le Centredhbergement (Te Torea) travaille sur lillettrisme avec les personnes accueillies.

    Le travail ducatif rside dans laide aux devoirs, le soutien, lorganisation, la prsentation sur son lieude travail, la gestion de ses horaires de travail...

    Un des moyens pour sortir du Centre dhbergement (Te Torea) est la gestion du budget par lapersonne la rue. Pour dbuter, il semble ncessaire que les personnes accueillies participent, cela

    constitue le point de dpart dune responsabilisation. A la diffrence des structures de lassociation

    Emauta, les personnes accueillies ne participent pas la confection des repas en raison de laconfiguration des locaux (service de livraison) mais participent au service quotidien. Le Centredhbergement (Te Torea) accompagne la personne salarie pour la gestion de ses salaires.

    => Le Centre dhbergement (Te Torea) a sa place aujourd'hui, il rpond un besoin dhbergement

    durgence et non un logement durable. Il nest pas question de le fermer mais de lamliorer.

    Le dispositif Contrat dAccompagnement dans lEmploi (CAE) = une premire rponse mais nesemble plus adapt

    Le CAE est un moyen de sensibiliser concrtement la personne au monde du travail (cadre horaire,

    cohsion dquipe, apprentissage et rapprentissage pour certains). Au Centre de jour (Te Torea), ilsnont pas rellement de projet long terme, les dispositifs de CAE calment les gens mais ne suffitpas car ne favorise pas la croissance conomique en Polynsie.

    Sur 20 personnes en formation professionnelle suivies par les quipes du Centre de jour (Te Torea), 2dentre eux ont pris un logement (hommes clibataires gs environ de 20 ans). Lensemble des

    personnes accueillies lhbergement ont effectu plusieurs sjours dans les structures existantes, dece fait ils ne veulent pas forcment y retourner (Emauta) car ont cette crainte dtre catalogus .Lorsque les conditions daccueil et de logement sont possibles, les personnes sont orientes vers les

    structures gres par lAssociation Emauta.

    La mesure du CAE rpond un besoin ponctuel mais un besoin pour beaucoup de personnes qui ont

    perdu leurs emplois. Il a t un outil de lutte contre la dtresse sociale mais ne rsout pas le problme.

    => Aujourd'hui, de nombreux dbordements sont constats notamment dans la consommation dalcoolet de drogues avec leurs salaires.

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    La prise en charge dans le cadre de la formation professionnelle

    Les partenaires principaux sont :

    Le Centre dInformation et dOrientation (CIO)4 Il existe une plateforme de dcrochage scolaire pour les personnes qui ont quitt lcole sans

    diplmes.4 Coordonnes : Rue Tuterai Tane Papeete / 40 50 87 40.

    Lassociation Pu Aveia4 Elle gre un centre de bilan et dorientation, qui accompagne la formation professionnelle

    en apportant une aide administrative accompagne dun psychologue du travail.

    4 Le principal frein repr pour les personnes la rue ou en situation derrance est quil failleprendre rendez-vous pour tre accompagn, la dmarche nest pas forcment vidente pour

    eux. La structure manque dadaptation et de souplesse sur ce point. Pour certains dispositifs,elle est essentielle.

    4 Coordonnes : Rue des Remparts Papeete / 40 42 99 31.

    Les Centres de formation pour adultesHorizons francophones proposent des cours de franais pour les trangers, les demandeurs demploi etles salaris, Doco formation Le Centre de jour (Te Torea) travaille beaucoup avec eux.

    Le Ple SEFI formations4 Dans le cadre de la prise en charge individuelle lie la formation et linsertion

    professionnelles, le Centre de jour (Te Torea) accompagne les personnes en tenant comptede lensemble de la plateforme li cet effet selon les dsirs, les connaissances et lescomptences individuelles.

    4 Le SEFI fait remonter les informations au Centre de jour (Te Torea) notamment lesproblmes rencontrs sur le lieu de travail mais ne permet pas dajuster la prise en chargepour le Centre de jour (Te Torea).

    4 Coordonnes : Immeuble Papineau, rue Mgr Tepano Jaussen Papeete / 40 46 12 12.

    RAPPORT DE SITUATION ET PRECONISATIONS Octobre 2015 p. 27

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    3 Le pbl!c "es

    sortants "e pr!son

    LES CONSTATS

    Selon les donnes du SPIP, de janvier octobre 2015, 223 personnes incarcres ont t libres:4 8 ont bnfici dun placement extrieur leur domicile,4 24 ont t places sous bracelet lectronique probatoire une mise en libert

    conditionnelle,4 16 ont bnfici dune mesure de libert conditionnelle.

    => Ces personnes suivies ultrieurement par le SPIP en milieu ouvert, avaient un domicile en sortant ducentre prnitentiaire de Nuutania.

    4 93 sont sorties sans amnagement de peine mais avaient une autre mesure en cours(sursis, mise lpreuve, etc.) ncessitant un suivi lextrieur,

    4 82 sont sorties au terme de leur peine sans autre contrainte ni compte rendre la justice.

    Des faits relats dans la presse

    Tahiti infos publie en date du 10/08/2015, un article intitul Une ado de 16 ans viole par unSDF rcidiviste, l'homme plac en dtention provisoire

    4 []Tentative de strangulation, menaces demort, relation sexuelle force Uneadolescente de 16 ans a vcu un vritablecalvaire, samedi dernier boulevard Pomare,entrane de force dans un recoin sombre labri des regards par un sans domicile fixe qui aabus delle, a-t-on appris auprs de la directionde la Scurit publique (DSP). []

    4 [] Ag de 32 ans, le sans domicile fixe taitrcemment sorti de la maison darrt deNuutania o il purgeait une peine de 4 ans deprison pour agression sexuelle. [] .

    Tahiti infos publie en date du 08/10/2015, un article intitul SDF et voleur, il se repent et appelle laide mais nchappe pas la prison

    4 [] Le tribunal correctionnel a condamn 6 mois de prisonferme, ce jeudi aprs-midi en comparution immdiate, un sans

    domicile fixe interpell en flagrant dlit de vol dans une voituremardi 22h50 dans le centre-ville de Papeete. []

    4 [] "J'avais pas mang depuis la veille, j'ai rat le petit djeunerdu pre Christophe, j'avais vraiment trop faim, j'ai choisi la 106parce que j'ai l'habitude sur les 106"explique la barre l'hommede 33 ans, dj condamn treize fois pour des faits identiques etqui, cerise sur le gteau, tait sorti de prison il y a moins dequinze jours.[]

    4 [] "J'en ai marre d'aller voler, de faire du mal aux gens, j'aibesoin d'un coup de pouce" poursuit le prvenu qui semblesincre. "Si on me donne du travail je peux montrer quel point je bosse beaucoup"assurele SDF. []

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    RAPPORT DE SITUATION ET PRECONISATIONS Octobre 2015 p. 29

    L#ETUDE DU PU+LIC

    Nous retrouvons dans ce goupe dtude, les personnes majeures sortants de prison.

    Le nombre de personnes sortants de prison repres en situation derranceSelon les donnes du SPIP, 82 personnes sont sorties au terme de leur peine. Certains ont puprtendre quils avaient un domicile sans que cela soit le cas. Ces personnes nont plus de compte rendre la justice et ne sont de ce fait plus suivies par le SPIP.

    La proportion femmes / hommesLes hommes sont davantage concerns par lincarcration, de ce fait on les retrouve davantage dansles rues. Ltude du public en prison permet de faire ce constat. On dnombre 20 femmes actuellement Nuutania soit 4% de la population totale incarcre. Ce sont des femmes qui sont difficiles grer, quisont en dtention car elles ont commis des actes graves . Les juges privilgient dans la mesure dupossible le maintien de la mre dans le foyer en raison des enfants.

    Lorigine gographiqueAu foyer du Bon Samaritain (Emauta), des mtropolitains et des trangers sont accueillis (europens,asiatiques, ancien pays communiste).Ils sont peu, ce sont des personnes qui arrivent deux mmes ou orientes par la police aux frontires,les services de lEtat et ont t pour la plupart condamnes chez eux. Il leur faut un accueil, unhbergement.

    Exemple dune personne irlandaise condamne dans son pays 7 ans de prison par le tribunal.En raison dune faille dans la procdure, elle a eu 3 mois pour se prparer sa condamnation etpendant ce laps de temps elle est arrive en Polynsie car elle pensait ne pas tre retrouve.Finalement elle a t interpelle par Interpol.

    Exemple dune personne chinoise (boat people) qui a fui pour venir en France puis en Polynsie.

    Elle a t mise en prison pendant 8 mois en Birmanie alors que ctait son faux jumeau qui faisaitdu trafic de cocane. Il a t demand au foyer de laccueillir. Le foyer voulait rencontrer lapersonne en prison avant, voir si elle voulait vraiment tre hberge. Elle est reste pendant 1 anet 8 mois, sans avoir le droit de sortir du foyer.

    Le niveau et origine des revenusLa justice prlve la somme dargent ncessaire payer la rparation aux victimes. Le tribunal peutcondamner par exemple une personne 2 ans de prison et 800 000F damende puis la CPS demande137 000F pour payer les frais mdicaux des victimes. Ils font des corves extrieures auprs descommunes pour se faire un peu dargent. La justice a droit de regard sur les comptes.

    Lors des rencontres avec les dtenus en prison, les quipes du foyer du Bon Samaritain (Emauta) se

    rendent compte que sil y a un reliquat la fin de la dtention, ils ne veulent pas vraiment venir au foyeret prfrent tout garder pour eux. Ils ne vont pas tous pour autant dans la rue, certains sont aids pardes amis (anciens dtenus).

    Quand ils nont plus de reliquat, ils acceptent de venir au foyer du Bon Samaritain (Emauta). Maiscertaines situations sont renvoyes au SPIP (Service Pnitentiaire dInsertion et de Probation) car leBon Samaritain demande lapplication de lobligation de soins et interdictions (ordonnance de jugement).Le SPIP est en charge du suivi judiciaire avec un travailleur social.Exemple dune personne qui ne prenait pas ses mdicaments, il est devenu psychotique limiteschizophrne. Le SPIP est en charge dassurer le suivi des soins (obligation dans ce cas prcis) etinterdiction de retourner Moorea (en raison de sa condamnation). Le foyer a donc besoin dobtenir lenom du rfrent SPIP afin de pouvoir changer sur la prise charge.

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    Les causes identifies de leurs situations

    Cela dpend du reliquat leur sortie de prison. Certains retournent la rue car ils prfrent garder leur

    argent et ne pas le dpenser dans un hbergement.Dautres retournent chez des amis anciens dtenus, mais la situation ne pouvant pas perdurer ils se

    retournent la rue et cest le Centre de jour (Te Torea) qui les croisent.Pour ceux qui retournent en famille la sortie de la dtention, la situation ne perdure pas car au boutde quelques jours, la famille ne peut plus grer. Ce sont des personnes blesses par lincarcration etqui reviennent en famille avec de nouvelles problmatiques.

    Les problmatiques rencontres

    Suite au passage en milieu carcral, les personnes la rue (hors psychotiques et dbiles mentaux quine comprennent pas ce qui leur arrive) ressortent blesses, tristes, affectes et abattues.

    Pour certains le passage en prison a rvl des troubles psychiatriquesquil faudra grer leur sortie.La dtention a permis au dtenu de rencontrer des professionnels de la sant mentale qui ont reconnuune pathologie mentale qui prexistait lincarcration et qui navait pas t entendue jusque l (sansque la pathologie soit lorigine de la dtention).

    Certains ont cr des repres en prison et ne veulent pas tre dans la rue, donc rcidivent afin de

    retourner Nuutania. En effet, en prison ils sont nourris, logs, ne sont pas seuls et se sentent utilesavec un travail.

    Une autre problmatique est celle des dtenus de longue date (20, 30 ans de dtention) qui ont

    perdu toute autonomie et tous repres lextrieur. Ils ne relvent pas directement du champ de lapsychiatrie mais ces longues annes de rclusion et disolement les ont amputs des moyens humainsminimums ncessaires pour subvenir leur existence en dehors dune aide institutionnelle qui servle inexistante leur sortie. Ils sont devenus des handicaps de la vie incapables de vivre ensocit et que leur famille (lorsque celle-ci existe encore) a oubli.

    La perception de leur vie dans la rue

    Ces personnes sortants de prison ont souffert et ont des regrets. Elles ne veulent pas toutes forcmentretourner la rue car cela signifie retrouver les personnes qui les ont amen en prison. Elles sontblesses.

    Pour le foyer le Bon Samaritain (Emauta), il y a 2 catgories de personnes sortant de prison :

    Les personnes qui ont t condamnes des petites peines de moins de 6 mois de prison. Il y aune solution notamment sil y a eu une remise de peine (suivi SPIP), bracelet lectronique ou enTIG4.

    Les personnes ayant eu de lourdes peines. Elles sont blesss et on constate moins de rcidivespour ce public l.

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    4 Travail dIntrt Gnral

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    LA P ISE EN C)A (E E,ISTANTE

    Lorsquelles sortent de prison, hormis le retour en famille, ces personnes nont pas beaucoup

    dorientation possible car ne sont pas acceptes au Centre dhbergement (Te Torea). Seul le foyer duBon Samaritain (Emauta) accueille ces personnes.

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    STRUCTUREDACCUEIL

    LOCALISATIONCOORDONNEES

    GESTIONNAIRE NOMBREPLACES

    PUBLICSACCUEILLIS

    ACCOMPAGNE-MENT

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    pri!n (%0

    per!nne par

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    >e !ectif &u PP !nt

    principalement la prparati!n la

    !rtie &u &tenu et la r&ucti!n &e la

    rci&ie. >e PP a une &imeni!n

    !ci!G&ucatie et acc!mpagne

    galement le &tenu faire &e

    f!rmati!n agric!le rec!nnue par le

    6init1re &e lAgriculture, traaille en

    lien aec le BE (f!rmati!n &e

    remie nieau, f!rmati!n cuiine,mtier &u !i et ilan &e

    c!mptence) et le erice &e

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    incarcrati!n, faire le lien aec le

    famille, mettre en place un pr!et

    &ee per!nne mettent &u temp e

    c!nfier, ne rac!ntent pa f!rcment

    eauc!up &e ch!e ur cette

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    man-uent &inf!rmati!n ur le

    !rtant &e pri!n afin &a&apter leur

    acc!mpagnement.

    A$$uei' Te)ai-e#e

    Fuartier

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    STRUCTUREDACCUEIL

    LOCALISATIONCOORDONNEES

    GESTIONNAIRE NOMBREPLACES

    PUBLICSACCUEILLIS

    ACCOMPAGNE-MENT

    FONCTIONNEMENT

    Foyer Le Bo!Samari#ai!

    Fuartier

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    Papeete

    40 53 22 22emauta.m@

    mail.pf

    A!ciati!n

    Bmauta22

    Accueil &h!mme la rue !u en

    ituati!n &errance

    Au pralale, le rep!nale &e la

    tructure renc!ntre la per!nne en

    pri!n 3 m!i en am!nt &e la !rtie,

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    >e 9!n amaritain ai&e prparer la

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    tructure fait le p!int ur len&r!it !U

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    &e m!in &un an et -ui iennent &e

    :le, le uge &applicati!n &e peine

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    ret!ur en milieu &!rigine. >e 9!namaritain peut al!r Otre !llicit. >a

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    LES 'AN8UES 9 P O+L'ATI8UES SPCI:I8UES AU, SO TANTS

    DE P ISON

    La perte des bulletins de sortie de prison

    Il est relev une anomalie administrative la sortie de prison par rapport aux bulletins de sortie. Lapersonne en errance ne garde pas forcment sur elle ce document. Le Centre de jour (Te Torea) a eule cas dune personne qui ncessitait une hospitalisation et qui navait plus ce papier. La CPS pour laprendre en charge demandait ce bulletin de sortie et les personnes font face aprs des problmesdarchives pour retrouver leur dossier.

    La problmatique du suivi psychiatrique et mdical aprs dtentionLe Centre de jour (Te Torea) na pas la main mise sur les prescriptions mdicales psychiatriques oules injections. Une Infirmire Diplme dEtat (IDE) venait pour les injections mais comme les maladesau fil du temps ne revenaient plus au centre de jour, linfirmire a cess de se dplacer.Aprs un sjour en psychiatrie pour une personne initialement accueillie au foyer du Bon Samaritain

    (Emauta) est recontact pour accueillir de nouveau la personne en raison du manque de structuresdaccueil. Le foyer refuse parfois car la personne ne sest pas encore rtablit et pour ne pasdstabiliser les autres personnes accueillies.Les structures daccueil se questionnent : que faire si la personne ne prend pas ses mdicaments etrefuse les injections, car au moins en prison elle est traite, elle ne boit plus et prend sesmdicaments.

    Le lien avec le Service Pnitentiaire dInsertion et de Probation (SPIP) renforcerLa situation reste problmatique pour les sortants de prison ayant purg leur peine car ils ne sont passuivis par le SPIP. Ce dernier assure le suivi des peines soumises obligation (soin, remboursementdes victimes), des personnes en TIG, sous bracelets lectoniques et en libert conditionnelle.Lorsque ces personnes arrivent dans la rue, les ducateurs du Centre de jour (Te Torea) ne saventpas forcment quelles sortent de prison. Elles ne se dvoilent pas facilement surtout sur ce passagede vie. Sils ont linformation de manire informelle, ils contactent le SPIP. Toutefois, par souci deconfidentialit, le SPIP ne peut donner dinformations complmentaires. Ce manque dinformation nefavorise pas laccompagnement que peut faire lducateur auprs de la personne dans la rue.Le foyer du Bon Samaritain (Emauta) a besoin davoir le nom du rfrent SPIP lorsque lancien dtenuarrive au foyer car la structure na pas les comptences pour assurer seul un accompagnementadapt. Le foyer na pas toujours le nom dun rfrent SPIP, cela pouvant sexpliquer par la situationde la personne (mesure avec suivi ou bien fin de peine sans suivi).

    => Une communication amliorer entre les acteurs associatifs et le SPIP.

    La problmatique de retour en prisonCest une problmatique assez unique en Polynsie, il y a en effet des cas o les dtenus nesouhaitent pas partir de Nuutania car ils ont un travail au sein de la prison. Sils sortent de prison sanspouvoir retrouver un travail, ils ne pourront plus envoyer dargent au sein de leurs familles. Ils ont unemploi, sont valoriss et se sentent utiles. Certains cherchent retourner en prison car ils y sont logset nourris. Ils dveloppent une forme de dpression une fois sortis. Ils prfrent donc rcidiver enraison de cette peur de la rue.Comment prendre en charge les jeunes qui ont peur de la rue ?

    Il existe une quipe de mdiateurs (formation luniversit en un an) avec qui les structures peuventtravailler. Les mdiateurs, peuvent tre soit salaris dune structure soit bnvoles.

    => Ce type de formations serait intressant pour renforcer les comptences des quipes desstructures daccueil existantes.

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    LES CONSTATS

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    Selon le rapport n147 du CESC adopt en commission le 29 juillet 2012 intitul Les personnesges en Polynsie franaise , entre 2007 et 2012, la tranche des moins de 20 ans a baiss de5,6 % tandis que celle des 60 ans et plus a progress de 20%. Selon les projections de lISPF, lapopulation ge devrait pratiquement doubler entre 2007 et 2027. En effet, lhorizon 2027, laPolynsie franaise comptera 320 000 habitants dont 17% auront plus de 60 ans (54 870 personnessoit un polynsien sur 6) contre environ 9% aujourdhui (22 390 personnes soit une personne sur 10)et contre 5% en 1988 (1 personne sur 20).

    La presse relate de nombreuses crations de structures pour personnes ges sans quil y aitderrire une rglementation adapte.

    La Dpche publie en date du 11/06/2015, un article intitul Les maisons de retraitefleurissent, la rglementation brille par son absence :

    4 Ils poussent, un peu partout, comme deschampignons. Chaque mois, depuis octobre2014, un nouveau centre dhbergementpour personnes ges voit le jour. [] .

    4 [] Pour ouvrir de telles structures, lesdirecteurs des tablissements ne sontsoumis aucune rglementation, aucune

    obligation de diplmes, de formation ou dequalification. [] .

    4 [] Honntement, je pense que cest plusdifficile de prendre en charge despersonnes ges dpendantes que des enfants. Cest incroyable quil nexiste pas derglement [] .

    4 [] Lassociation Polynsie Alzheimer [] rpertorie lensemble des structuresdhbergement qui existent ou se montent, et va leur rencontre. []En ralisant ce suivi des structures, lassociation Polynsie Alzheimer [] sassure queles centres daccueil qui se disent capables de prendre en charge ce type de personnesle peuvent vraiment. [] .

    4 [] Noelanie, qui vient douvrir sa maison de retraite, sest dit ravie de pouvoir yparticiper. Elle assume compltement le besoin dtre mieux informe sur ses patients.Mme Michle Mure, la directrice des Nymphas, qui sest spcialise dans laccueil despersonnes atteintes de maladies neurodgnratives aprs avoir travaill longtemps leur ct et dont la rputation nest plus faire, participe la prochaine session deformation. Il est toujours bon de se remettre en question et de bnficier doutilssupplmentaires pour mieux les prendre en charge, explique-t-elle.Cependant et tant quil nexistera pas de rglementation ou de centre agr par lesautorits, les familles restent livres elles-mmes. .

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    L#TUDE DU PU+LIC

    Nous retrouvons dans ce goupe dtude, les personnes ges de 50 ans et plus, en situation derranceou la rue.

    La tranche dge concerneLes personnes fatigues qui ne peuvent plus travailler, leur vie a t dcousue et elles sont abimesphysiquement avant lge. Avant 50 ans, elles nont pas droit au minimum vieillesse et ne peuvent pasaller au Fare Matahiapo Taravao (la maison des ans), car elles nont pas lge.=> Le critre dge retenue par les membres du groupe de travail est donc 50 ans et plus.

    Le nombre de personnes ges la rue repres et la rpartition homme/femmeEn 2014, le Centre de jour (Te Torea) a recens 57 personnes ges de 50 ans et plus.

    Les personnes ges bnficient du minimum vieillesse et du complment de retraite de leur dfuntpoux/se. Elles ne veulent pas de structures daccueil car les trouvent trop chres. Elles ont peur dene plus avoir de sous mais sont souvent mal informes sur la gestion des finances. De mme, elles ne

    veulent plus de cadre car en ont perdu lhabitude.

    Lorigine gographiqueElles proviennent pour la majorit des les et des communes rurales (hors agglomration de Papeete).

    La situation familiale4 Des personnes qui se sont spares de leur compagne(on), le plus souvent dcd(es),

    donc ils sont veufs, veuves. Le veuvage est trs mal vcu car nest pas pris en compte parlentourage familial.

    4 La solitudeest un des facteurs souvent mis en avant par les personnes.4 La maltraitancede leurs enfants (physique et morale).

    4 Le manque de revenus des enfants qui accentue la prcarit.4 La personne ge devient la banque et est traite en consquence.4 Les troubles psychologiques voire psychiatriques lis la dgnrescence.

    Les causes identifies de leurs situationsLes personnes ges peuvent se retrouver la rue suite :

    4 Au dcs des personnes qui soccupaient delles, dcs des parents,4 A de la maltraitanceenvers elles au sein de leur famille,4 A des abus de confiance vis--vis de leur argent par la famille,elles prfrent tre la rue

    pour profiter de leurs retraites.4 A des addictionsqui dclenchent des crises au sein de la famille.4 A des ruptures.

    4 A des attouchementsquelles auraient pu faire(mises dehors par la famille).

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    Leur temps de sjour la rue est prendre en compte de la mme manire que toute nouvellepersonne arrivant la rue, en sachant que rapidement, le Centre de jour (Te Torea) les prend encharge dans la journe et le Centre dhbergement, la nuit, lorsquelles adhrent. En sachantgalement que les procdures administratives peuvent tarder.

    Les problmatiques rencontresLe Centre de jour (Te Torea) met en vidence que les personnes ges la rue ont des handicapsphysiques. Une fois ancres la rue, ces personnes dveloppent des maladies mentales, des troublesdu comportement (crient, ont des carts de comportement, montent dans les bus sans payer, sednudent). Le travail sur ladhsion est trs difficile avec ce public. Elles ne veulent pas tre pourcertains dplaces et pour dautres places.

    Pour les personnes ges de moins de 50 ans, qui ne touchent pas de retraite et qui nont pas leminimum vieillesse, laccompagnement est complexe. Elles sont orientes vers des formationsprofessionnelles mais la dmarche nest pas vidente car les employeurs en gnral sont peuintresss par ce type de profil.

    Elles sont moins concernes par la drogue, mais davantage par lalcool notamment le Komo. Cetalcool est produit artisanalement et moindre cot partir de 500 xpf le litre, donc accessible surPapeete et notamment proximit du Centre de jour (Te Torea), ce qui ne favorise paslaccompagnement et empche la personne de se projeter autrement que dans lalcool. Ce constat at signifi lors de runions organises par le conseil municipal de Papeete propos de plaintesdposes lencontre du public la rue, mais sans rponse approprie puisque la vente se perptue.

    A propos dautres personnes ges qui ont des revenus, elles ont gard des liens avec leur banquierqui leur remettent leur argent. Cela revient dire que la personne touche son argent mais cest sanscompter quelle peut se fait racketter en sortant de l.

    La solidarit familiale est un phnomne qui tend reculer comme le souligne le rapport dinformation

    du Snat n710 (2013-2014) Les niveaux de vie dans les outre-mer : un rattrapage en panne ? . Lefoyer du Bon Samaritain (Emauta) remarque quil y a encore un peu de solidarit familiale notammentdans les atolls. 3 retours ont t organiss sur latoll de Hao (dont 2 sorties de prison).

    Sur les 50 personnes ges recenses, une trentaine de personnes ont une pathologie dordrepsychiatrique avec ncessit de soins. Pour les autres, ils ont vcu une vie de galres doncdeviennent irascibles mais ne prsentent pas pour autant de troubles psychiatriques.Pour certaines personnes ancres dans les rues depuis longtemps, il est facile de dvelopper untrouble psychologique et de basculer. Lalcool est souvent le dclencheur mais aussi les conditions devie et dhygine.

    Leur quotidien

    Il faut sattarder sur la psychologie de la personne ge en errance. Une fois installe dans un squat,cela devient son environnement, sa maison. Elle a ses repres et venir la dloger serait perturbant carelle est devenue une personne vulnrable.Certaines mamies se retrouvent plusieurs au niveau du march de Papeete pour tresser les fleurs.

    La perception de leur vie dans la ruePour ce type de public, la sortie de la rue quivaut pour certains la mort. Pour les autres, la sortie setravaille et ne doit pas tre brusque.

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    Une prdominance de structures privesOn saperoit que face au nombre plus important de personnes ges, des micro-structures voient le

    jour souvent sans avoir fait de formations. Bien quil y ait de nombreuses structures, les familles nont aufinal que peu de choix pour placer leur matahiapo ans car la plupart des structures sont desorganismes privs qui cotent chers.

    => Seul le Fare Matahiapo Taravao est public. Les structures sont nombreuses.

    Un devoir de secours et dassistance envers les ascendants dune familleMme sil existe des structures daccueil pour les personnes ges la rue, les membres de lateliermettent en vidence la solidarit familiale faire jouer. Si les enfants ont les moyens financiers daiderleurs parents et quils ne veulent pas aider, le juge peut tre saisi par ordonnance afin dobliger les

    enfants apporter une aide alimentaire leurs parents. Malgr lhistoire de vie et le pass familial, cest

    une obligation lgale qui nest souvent pas utilise. Il y a en effet de nombreuses situations releves parles professionnels o lon retrouve des personnes la rue aprs avoir t maltraites ou abandonnes.=> Mme si chaque situation est dlicate, il ne faut pas oublier la loi (article 205 du Code Civil).

    STRUCTUREDACCUEIL

    ORGANISMEGESTIONNAIRE

    LOCALISATION /COORDONNEES

    CAPACITE DACCUEIL MISSIONS

    Fare Here ;rganimepri

    Papeete 4 place ?ette tructure pr!p!e 2 f!rmule &accueil, !it la

    carte (!urne, NeeLGen&, emaine) !it temp

    c!mplet (24h/24, 7 !ur/7).

    Fare A'a9ai Particulier Arue 7 05 2

    Agrment par la 8A

    Acc!mpagnement 24h/24

    Te Rima : Arue7 32 0

    ri&ent tructure &accueil temp plein

    Te Rima ; Arue7 74 74 74

    5 place accueil temp

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    Orre e Ma'#e8lgati!n &e

    P!l*nie

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    rue et interient 2 f!i par m!i ur "araa! aupr1 &e

    per!nne 'ge.

    A$$uei' Te )ai-e#e ec!ur?ath!li-ue G

    ?arita

    P!l*nie

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    Papeete

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    epa / &!uche / laage &u linge / &!n &e Otement

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    3 Les probl/.at!>es

    trans?ersales

    Au travers des diffrents groupes de travail, certaines problmatiques se sont rvles communes et

    transversales aux 5 publics tudis.

    LE DO'AINE PS@C)IAT I8UE

    Les structures nont pas les moyens daccueillir les personnes en errance avec des troublespsychiatriques. Ils ont besoin dun accompagnement adapt, dun suivi mdical.

    Le manque durgences psychiatriquesQue ce soit les foyers, le Centre de jour (Te Torea), les familles daccueil ou encore les familles, lorsquilssont amens placer une personn