Rapport spéciale: Mission FAO/PAM d'évaluation de la sécuritié alimentaire à Madagascar (6 août 2009)

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  • 8/8/2019 Rapport spciale: Mission FAO/PAM d'valuation de la scuriti alimentaire Madagascar (6 aot 2009)

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    R A P P O R T S P C I A L

    MISSION FAO/PAM D'VALUATION DE LA SCURIT ALIMENTAIREA MADAGASCAR

    6 aot 2009

    ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE, ROME

    PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL, ROME

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    Le prsent rapport a t tabli par Jean Senahoun (FAO, chef dquipe) et Koffi Akakpo (PAM) sous la responsabilitdes secrtariats de la FAO et du PAM partir dinformations officielles et officieuses. La situation pouvant voluerrapidement, prire de sadresser aux soussigns pour un complment dinformations le cas chant.

    Henri Josserand Mustapha DarboeChef, SMIAR, FAO Directeur rgional, ODD, PAM

    Tlcopie : 0039-06-5705-4495 Tlcopie: 0027-11-5171642Ml:[email protected] [email protected]

    Veuillez noter que le prsent rapport spcial peut tre obtenu sur lInternet dans le site Web de la FAO aux adresses URL ci-aprs:www.fao.orghttp://www.fao.org/giews/ethttp://www.wfp.org/food-security/reports/CFSAM

    Les alertes spciales et les rapports spciaux peuvent aussi tre reus automatiquement par courrier lectronique ds leurpublication, en souscrivant la liste de distribution du SMIAR. cette fin, veuillez envoyer un courrier lectronique la listelectronique de la FAO ladresse suivante :[email protected] remplir la rubrique sujet, avec le messageci-aprs :

    subscribe SMIARAlertes-L

    Pour tre ray de la liste, envoyer le message :unsubscribe SMIARAlertes-L

    Veuillez noter quil est maintenant possible de souscrire des listes de distribution rgionales pour recevoir les alertesspciales et les rapports spciaux de certaines rgions uniquement : Afrique, Asie, Europe ou Amrique latine(SMIARAlertesAfrique-L, SMIARAlertesAsie-L, SMIARAlertesEurope-L et SMIARAlertesAL-L). Pour souscrire ces listes,veuillez procder de la mme faon que pour la liste de distribution au niveau mondial.

    mailto:[email protected]:[email protected]:[email protected]:[email protected]:[email protected]://www.fao.org/http://www.fao.org/http://www.fao.org/giews/http://www.fao.org/giews/http://www.fao.org/giews/http://www.wfp.org/food-security/reports/CFSAMhttp://www.wfp.org/food-security/reports/CFSAMhttp://www.wfp.org/food-security/reports/CFSAMmailto:[email protected]:[email protected]:[email protected]:[email protected]://www.wfp.org/food-security/reports/CFSAMhttp://www.fao.org/giews/http://www.fao.org/mailto:[email protected]:[email protected]
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    TABLE DES MATIRES

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    Faits saillants ........................................................................................................................................4

    1. VUE DENSEMBLE ..........................................................................................................................4

    2. CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE ...............................................................................................62.1 Population et situation macro-conomique ......................................................................................62.2 Secteur agricole et alimentaire et chocs climatiques........................................................................7

    3. PRODUCTION ALIMENTAIRE EN 2008/09 ....................................................................................83.1 Evolution de la production agricole au cours de ces dernires annes ...........................................83.2 Estimation de la production de 2008/09 ...........................................................................................9

    4. MARCHES ET PRIX DES DENREES ALIMENTAIRES............................................................... 124.1 Situation de rfrence .................................................................................................................... 12

    4.2 Situation actuelle ............................................................................................................................ 13

    5. BILAN DE LOFFRE ET DE LA DEMANDE DE CRALES POUR 2009/2010 ........................ 165.1 Bilan national ................................................................................................................................. 165.2 Bilan cralier de la province de Toliara au sud ............................................................................ 17

    6. SITUATION ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE.................................................................... 186.1 Sources de revenue et moyens de subsistance des mnages ..................................................... 18

    6.1.1 Les sources de revenue agricoles ............................................................................... 196.1.2 Les sources de revenue non agricoles ........................................................................ 20

    6.2 La situation alimentaire et nutritionnelle au moment de la mission ............................................... 206.3 Les perspectives de la priode de soudure ne sont pas rassurantes ........................................... 206.4 Principaux facteurs de linscurit alimentaire Madagascar....................................................... 20

    6.5 La situation nutritionnelle ............................................................................................................... 216.6 Linscurit alimentaire chronique et transitoire ............................................................................ 226.6.1 Linscurit alimentaire chronique ............................................................................... 226.6.2 Linscurit alimentaire transitoire ............................................................................... 23

    6.7 Les interventions actuellement en cours ....................................................................................... 236.7.1 Le programme pays ..................................................................................................... 236.7.2 Le programme dintervention prolonge de secours et de redressement ................... 23

    6.8 Estimation des besoins en assistance alimentaire pendant la priode de soudure 2009par la mission ................................................................................................................................. 246.8.1 Bref aperu sur les rsultats de lenqute auprs des mnages ................................ 246.8.2 Profil des mnages en inscurit alimentaire et stratgies de survie dveloppes .... 25

    7. PRINCIPALES RECOMMANDATIONS ISSUES DE LA MISSION DE TERRAIN DANS LE SUD

    DU PAYS ..................................................................................................................................... 25

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    Faits saillants

    Au niveau national, la campagne agricole 2008-09 a t marque par une bonne pluviomtrie dansles principales zones de production rizicole du pays, notamment au centre, au nord et louest.Malgr les dgts humains et matriels considrables, limpact des cyclones sur le secteur agricoletait limit. En outre, les bonnes conditions climatiques ayant prvalu dans les principales zones

    rizicoles seront favorables la culture de contre saison de riz qui dmarrera en juillet-aot.Par contre, la scheresse qui a svi au sud a fait baisser la production nationale de mas, de patatedouce et de manioc en raison de la contribution substantielle de la partie sud du pays la productionde ces cultures. Selon les prvisions de la Mission, la production de mas de 2009 Toliara(province sud du pays) pourrait chuter de moiti par rapport lanne dernire ; celle de patatedouce et de manioc devrait baisser de 20 pour cent et 15 pour cent respectivement.

    Au niveau national, les besoins craliers totaux (y compris le manioc et la patate douce exprimsen quivalent cralier) devraient dpasser les disponib ilits totales de crales denviron 206 000tonnes. Les importations cralires commerciales de bl et de riz devraient normalement couvrir cedficit attendu. Une forte incertitude pse cependant sur les importations ventuelles en 2009/10suite lannonce par le Gouvernement dintentions dimportation de 150 000 tonnes de riz quiseraient vendues prix modr pendant la priode de soudure. Cette annonce, faite sansconcertation pralable avec la Plateforme de concertation et de pilotage de la filire riz risque de

    perturber la filire des importations commerciales. En effet, moins que le Gouvernement nadopteune position claire et nette ce sujet, les importateurs pourraient jouer la carte de lexpectative, cequi ne manquerait pas de causer des retards ou ruptures de stocks entrainant une flambe des prixpendant la priode de soudure partir de septembre/octobre. Ce cas de figure serait comparable la chronologie des vnements ayant conduit la crise alimentaire de 2004-05.

    La situation des approvisionnements alimentaires, plutt adquate au niveau national, ne doit pasocculter le dficit cralier et la situation alimentaire prcaire dans lessentiel de la zone sudcouverte par le projet SAP et dont lconomie alimentaire dpend dans une large mesure du mas,du manioc et de la patate douce. En raison de linsuffisance de la pluviomtrie et de la baisse deproduction observe ces dernires annes, les prix des denres alimentaires ont augmentconsidrablement dans cette partie du pays. Les prix des principales crales et tubercules avaientaugment entre 100 pour cent et 400 pour cent entre mars 2008 et mars 2009 avant damorcer unebaisse en mai. Paralllement, la dtrioration de ltat du cheptel d au manque de pturages ainsi

    que les ventes de dtresse y ont fait chuter le prix des animaux, faisant plonger les termes delchange pour les agropasteurs. Les mnages y font face un manque srieux daccs lanourriture et un dficit prononc en semences aprs plusieurs annes conscutives descheresse et de mauvaise rcolte.

    Selon les estimations du SAP, 44 communes du Sud sont dsormais exposes une extrmevulnrabilit alimentaire et ont besoin daide alimentaire et de semences pendant la priode desoudure.

    1. VUE D'ENSEMBLE

    De par sa position gographique, Madagascar subit, chaque anne, sans exception, les effets descataclysmes naturels qui affectent rgulirement diffrentes rgions du pays et la situation alimentaire dediffrentes couches de la population. Il sagit notamment de la scheresse, des cyclones et des inondations.

    Et comme par le pass, le pays a t frapp en 2008-09 par:

    - une srie de cyclones sur la cte est avec des dgts considrables sur les infrastructures et les cultures;- une scheresse dans la partie sud du pays dont les populations qui font partie des plus pauvres du paysont dj t fragilises par plusieurs annes de scheresse et sont trs vulnrables tout nouveau choc.

    En plus de ces chocs climatiques, la crise politique actuelle et la crise conomique internationale ont desrpercussions normes sur les finances publiques, les exportations, le tourisme, le chmage, la monnaienationale et perturbent le fonctionnement de certaines filires agricoles.

    Cest dans ce contexte quune valuation conjointe de la situation alimentaire du pays a t organise par lePAM et la FAO. Lvaluation qui a mis laccent sur la situation alimentaire et les perspectives au sud de lIlesest droule en deux phases importantes. Premirement, une quipe conjointe FAO/PAM a visit le paysdu 22 mai au 7 juin 2009. Cette mission a eu des runions dans la capitale Antanarivo, a form lesenquteurs pour lenqute de mnages qui a couvert en plus de la zone sud, certains districts de lest et desgrandes zones de production rizicole au nord et au centre (deuxime phase) et visit la partie sud du pays

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    qui fait face des problmes srieux dinscurit alimentaire suite plusieurs annes de scheresse. AAntananarivo, les runions et sances dinformation avec divers organismes gouvernementaux etinternationaux ainsi quavec des organisations non gouvernementales (ONG) locales et internationales ontpermis dvaluer la situation gnrale des approvisionnements alimentaires dans le pays et de recueillir desrapports et des statistiques utiles. La mission sest ensuite rendue dans les rgions dAmbovombe, etAmboasary au Sud du pays o, sur le terrain, les discussions ont eu lieu avec le personnel des organismesnationaux et rgionaux, les techniciens de terrain, les agriculteurs, les ngociants ainsi que les chefs descommunauts. La mission sest rendue dans les champs afin dvaluer les dgts s ur les cultures et sur lesmarchs pour vrifier la disponibilit et les prix des produits agricoles. La mission a travaill en troitecollaboration avec le Systme dAlerte Prcoce (SAP).

    Deuximement, des quipes denquteurs ont interview des informateurs -cls, des groupes de discussionset un chantillon de mnages dans les rgions rizicoles du centre et du nord (Lac Aloatra, Vakinankaratra,Boeny), les rgions de lEst touches par le cyclone (Atsinanana) ainsi que les rgions du sud ayant souffertde la scheresse (Androy, Anosy, Atsimo Andrefana). Ces interviews ont couvert aussi bien la productionalimentaire, les marchs que les revenus, la situation alimentaire et les perspectives de rcolte. Cette phasede lvaluation sest droule du 1

    erau 25 juin 2009.

    Ces diffrentes informations et donnes collectes ont permis dapprcier ltat des disponibilits au niveaunational ainsi que celui de la situation alimentaire au sud du pays.

    La production prsente une situation assez contraste. Au niveau national, la campagne agricole 2008-09 at marque par une bonne pluviomtrie dans les principales zones de production du pays, notamment aucentre, au nord et louest. Malgr les dgts humains et matriels considrables, limpact des cyclones surle secteur agricole tait limit. En outre, les bonnes conditions climatiques ayant prvalu entre octobre 2008et avril 2009 dans les principales zones rizicoles seront favorables la culture de contre saison de riz quidmarrera en juillet-aot. Mme si la situation politique actuelle ne permet pas la poursuite des interventionsgouvernementales de lanne dernire, une production substantielle de contre saison est attendue. LaMission estime la production de paddy environ 4,2 millions de tonnes, ce qui reprsente une augmentationde prs de 8 pour cent par rapport la bonne production de lanne dernire. Par contre, la scheresse quia svi au sud a fait baisser la production nationale de mas, de patate douce et de manioc en raison de lacontribution substantielle de la partie sud du pays la production de ces cultures. Ces dernires annes lacontribution de la province de Toliara la production nationale tait denviron 30 pourcent et 20 pourcent

    pour le mas et la patate douce respectivement. Selon les prvisions de la Mission, la production de mas de2009 de Toliara devrait chuter de moiti par rapport lanne dernire; celle de patate douce et de maniocdevrait connatre une baisse de 20 pour cent et 15 pour cent respectivement.

    Au niveau national, les besoins craliers totaux (y compris le manioc et la patate douce exprims enquivalent cralier) devraient dpasser les disponibilits totales de crales denviron 206 000 tonnes. Lesimportations cralires commerciales de bl et de riz devraient normalement couvrir ce dficit attendu silny a pas de dysfonctionnement majeur au sein du systme commercial . Une forte incertitude psecependant sur les importations ventuelles en 2009/2010 suite lannonce par le Gouvernement dintentionsdimportation de 150 000 tonnes de riz qui seraient vendues prix modr pendant la priode de soudure.Cette annonce, faite sans concertation pralable avec la Plateforme de concertation et de pilotage de lafilire riz risque de perturber la filire des importations commerciales. En effet, moins que le Gouvernementnadopte une position claire et nette ce sujet, les importateurs pourraient jouer la carte de lexpectative, ce

    qui ne manquerait pas de causer des retards ou ruptures de stocks entrainant une flambe des prix pendantla priode de soudure partir de septembre/octobre. Cette situation rappelle la chronologie des vnementsayant conduit la crise alimentaire de 2004-05.

    Par contre, la province de Toliara au sud du pays prsente un bilan dgageant un excdent denviron 8 000tonnes, d notamment une production de riz adquate dans les principales zones de production, situesdans les districts de Menabe et de Atsimo Andrefana. Cependant en raison de la diversit des systmes deproduction dans cette province, ce bilan masque le dficit cralier et la situation prcaire daccs lanourriture dans lessentiel de la zone sud couverte par le projet SAP et dont lconomie alimentaire dpenddans une large mesure du mas, du manioc et de la patate douce. Aprs plusieurs annes conscutives descheresse et de mauvaise rcolte, il y a un dficit de semences et un manque srieux daccs lanourriture au niveau de la plupart des mnages de la zone affecte du sud.

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    Selon les estimations du SAP, les populations de 44 communes du Sud sont dsormais exposes uneextrme vulnrabilit alimentaire

    1. En outre, les enqutes menes par lOffice National de Nutrition (ONN) et

    lUNICEF dans 3 communes de la rgion dAnosy et dans 2 communes de la rgion dAndroy entre Mars etAvril 2009 montrent une prvalence de la malnutrition aigu globale de 14,5 pour cent et de 10,9 pour centrespectivement Anosy et Androy. Quant la malnutrition aigu svre, elle toucherait environ 3 pour centdes enfants dans les districts enquts Anosy contre 1,5 pour cent dans les districts enquts Androy.

    En plus de lassistance alimentaire cible aux populations les plus vulnrables, la distribution cible desemences est recommande pour permettre aux mnages affects dentamer ds septembre 2009 lanouvelle campagne agricole dans de meilleures conditions.

    2. CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE2

    2.1 Population et situation macro-conomique

    La population de Madagascar crot un rythme annuel de 2,8 pour cent et atteindra 19, 6 millionsdhabitants en 2009 selon les estimations des Nations Unies. Il sagit dune population jeune (44 pour centde la population avait moins de 15 ans en 2005) et surtout rurale (les villes concentrent seulement 29 pourcent de la population en 2005). La densit de population de 32 personnes au km

    2est

    relativement faible.

    Cependant, avec une rpartition ingale sur le territoire, certaines zones tant pratiquement vides et dautres

    au contraire connaissant des phnomnes de saturation foncire. En outre, malgr la faible densit de lapopulation, lcologie de lle, fragile, est exacerbe par des annes de dforestation qui ont provoqu unegrave rosion du sol. Moins de 25 pour cent du territoire est aujourdhui occup par la fort sur une le jadisentirement boise. La province de Toliary au Sud du pays reprsente environ 14 pour cent de la populationnationale.

    Les rformes conomiques lances rcemment Madagascar ont eu des retombes favorables. Le pays aconnu une croissance soutenue du PIB relle depuis la fin des annes 1990, l'exception de 2002 quandlactivit conomique a t gravement affecte par les troubles politiques causs par l'lection prsidentiellede 2001. La croissance moyenne du PIB rel entre 2003 et 2008 tait suprieure 6 pour cent. Ceredressement conomique est imputable surtout une meilleure performance du secteur agricole,l'expansion du tourisme, la performance de la zone franche dAntanarivo spcialise dans l'industrie textileainsi que le flux de nouveaux investissements dans les secteurs miniers et ptroliers.

    Cependant, les perspectives conomiques sont sombres cette anne en raison de la crise conomiqueinternationale et de la crise politique actuelle qui perturbent le fonctionnement de lconomie. Ensemble, cesdeux chocs ont considrablement rduit les transferts dargent des migrants, laide au dveloppement ainsique les exportations des zones franches entranant des licenciements de milliers demploys. Le tourisme aconnu une chute drastique; lAriary, la monnaie nationale sest dprcie de plus de 20 pour cent et lefonctionnement de certaines filires agricoles est srieusement perturb.

    Daprs la banque Mondiale3, bien quil soit difficile destimer limpact de la crise politique sur la croissance

    conomique du pays, dans un contexte de crise financire mondiale, les estimations prliminaires avantlmergence de la crise politique prvoyaient une croissance ngative pour le pays en 2009. Plusieursoprateurs dans le secteur priv seraient dj affects par la faible demande de leur produits et de leursservices, ce qui combine avec la crise politique pourraient engendrer une diminution de 70 pour cent de la

    production du secteur des htels et de la restauration. De rcentes valuations Antananarivo, rvlentquenviron 48 entreprises employant 35 000 personnes ont suspendu leurs activits durant le mois defvrier. Dautres entreprises ont rduit leur personnel ou mis en chmage technique notamment dans lessecteurs du tourisme et de lexportation. Deux industries textiles ont ferm avec la cl 800 pertes demploi

    1Ces estimations seront affines partir de lanalyse des donnes primaires collectes auprs des mnages afin de

    dterminer avec prcision le nombre de personnes ayant besoin dassistance. 2Nombre dinformations contenues dans cette section sont tires des publications suivantes:

    1. The Economic Intelligence Unit (2009).2. Rpublique de Madagascar, MAEP(2008): Programme sectoriel agricole.3. FAO (2008): Proposition de politiques et doutils de gestion des risques agricoles et climatiq ues pour le

    madagascar action plan (map).

    4. Razafiarisoa, Berthine (2009): Evaluation qualitative de la scurit alimentaire Madagascar. Document

    prpar pour Care, CRS, FAO, PAM, ADRA.

    5. World Bank (2009): Madagascar economic and political update:

    3World Bank (April 2009): Madagascar economic and political update

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    au cours du premier trimestre 2009. Le rapport craint notamment une augmentation du chmage avec uneconcentration en milieu urbain comme en 2002 o le PIB avait chut de lordre de 13 pour cent et entrandes tensions sociales et politiques. De plus la cessation des activits du groupe agro alimentaire TIKO dansles principales zones de production de crales dans le LAC ALAOTRA et le VAKINANKARATRA pourraitentraner des difficults de commercialisation et la perte de revenu pour les producteurs.

    La croissance conomique remarquable des dernires annes a eu un impact limit sur la pauvret qui resteendmique touchant 67,5 pour cent de la population en 2005 avec une fminisation et une urbanisationaccrue. Madagascar est plac au 143me rang sur 177 pays en 2008 par le Programme des Nations Uniespour le Dveloppement (PNUD) avec un Indice de dveloppement humain (IDH) de 0,533.

    2.2 Secteur agricole et alimentaire et chocs climatiques

    La place de lagriculture dans lconomie nationale est prpondrante. La population active est trsmajoritairement agricole (82 pour cent en 2004) et il y a trs peu demplois salaris. La structure du PIB estreste quasi inchange depuis plusieurs annes: le secteur agricole reprsente en moyenne 28 pour centdu PIB du pays, lindustrie 16 pour cent et les services 56 pour cent. La filire riz qui constitue la premireactivit conomique de Madagascar en termes de volume, y occupe une premire place avec en 2000 43pour cent du PIB agricole et 12 pour cent du PIB national. Environ 2 000 000 de mnages (87 pour cent)pratiquent la riziculture irrigue sur quelque 1 200 000 ha (60 pour cent).

    Madagascar est dote dun climat tropical le long des ctes, tempr sur les hauts plateaux et aride au sud.Le pays est particulirement vulnrable aux risques climatiques saisonniers. De par sa positiongographique, il subit, chaque anne, sans exception, les effets des cataclysmes naturels tels que lascheresse dans le sud et les cyclones et les inondations dans le reste de lle. La saison cyclonique Madagascar dure de dcembre avril. On estime que le pays, entre 1970 et 2004 a t frapp par 29cyclones, 6 priodes de grandes scheresses, 3 importantes inondations, et de svres invasionsacridiennes, causant des dommages dapproximativement 1,75 milliards de dollar. Selon les tudes de laBanque mondiale, 11 millions de personnes auraient t affectes sur 30 ans, soit 400 000 personnes enmoyenne par an. Ces perturbations deviennent de plus en plus frquentes et intenses et gnrent desimpacts importants notamment en matire de pertes de vie humaine, de diminution de production agricole etanimale, de destruction des infrastructures, de dgradation des ressources naturelles (eaux, sols et forts)et drosion ctire, rendant ainsi prcaires la scurit alimentaire, lalimentation en eau potable et

    lirrigation, la sant publique et la gestion de lenvironnement et du mode de vie.

    Ces impacts mettent la population malgache et ses activits de dveloppement en situation de vulnrabilitcroissante. Les chocs climatiques ont ainsi des impacts socio-conomiques trs lourds, les couches les pluspauvres de la population, les moins bien quipes pour y faire face, tant les plus exposes et leurscapacits faire face aux chocs srodent dannes en anne.

    La partie sud du pays (couvrant environ 104 communes des rgions dAnosy, Androy et Sud-Ouest) fait facedepuis plusieurs annes des scheresses rptes qui ont srieusement rduit les disponibilitsalimentaires et laccs aux aliments avec un impac t important sur la situation nutritionnelle de plusieurssegments de la population. Sur les cinq dernires annes, seule 2006-07 a t marque par unepluviomtrie suffisante et un dveloppement normal des cultures. La succession de scheresse sesttraduite par une dcapitalisation pousse des mnages avec la liquidation des animaux et dautres avoirs.

    Lindice de production agricole par habitant, navait cess de diminuer, passant dun niveau lev denviron131 entre 1979 et 1981 91 en 2003 avant de remonter lgrement 96 en 2004. Le pays est passdexportateur net de riz dans les annes 60 importateur net depuis 1971.

    Ce nest pas le manque de terres cultivables qui limite la production agricole. En ralit, moins de 10 pourcent des 33 millions dhectares de terres potentiellement arables de lle sont cultives. Le manquedinfrastructure de base (routes pour le transport, services de crdit et de commercialisation, services devulgarisation, etc.) et la quasi-absence de progrs technologiques dans les varits culturales et le matrielet les outils agricoles ont maintenu le dveloppement agricole un niveau de subsistance ou de semi-subsistance.En gnral, lirrigation est pratique grande chellesi lon considre les superficies totalesirrigues, mais elle se fait principalement en dviant ou en largissant les cours deau naturels pour inonderles rizires. Le pays a cruellement besoin dinfrastructures et de techniques dirrigation plus efficaces afin

    daccrotre la productivit des rizires. Les principales cultures vivrires sont le riz (qui reprsente environ 60pour cent des superficies totales cultives et environ 80 pour cent des surfaces irrigues), le mas, lemanioc, la patate douce et larachide. Les cultures de rapport sont le caf, la vanille, le clou de girofle, lacanne sucre, le coton, le cacao et le sisal.

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    Les exportations de produits agricoles reprsentent environ 29 pour cent des exportations totales (399millions de dollars en 2004), et les principales cultures dexportation sont la vanille (54 pour cent) et les clousde girofle (12 pour cent) (estimations de 2004). Les importations de produits agricoles constituent environ 10pour cent des importations totales (843 millions de dollars). Le commerce des produits agricoles estimportant pour le pays qui bnficie gnralement dun excdent commercial pour les produits agricoles alors que le dficit commercial total atteint environ 111 pour cent des exportations totales (estimations de2004).

    Figure 1: volution de lindice de production vivrire par habitant entre 1979-81 et 2004

    Source: FAOSTAT

    Au niveau national, les marchs sont faiblement intgrs, principalement en raison de la faiblesse desinfrastructures de transport. Madagascar a un rseau routier trs vtuste et de nombreuses villes etcommunauts du Sud et du Nord sont isoles, faute de routes. Certaines grandes villes, comme Bekily etAmpanihy dans la province de Toliary au Sud, ne sont desservies que par des chars bufs qui, souvent,doivent traverser des cours deau et autres obstacles naturels. Les pistes menant au haut plateau central ose trouve la capitale Antananarivo ne relient pas toutes le nord et le sud du pays. Lorsque les routesexistent, elles sont en piteux tat. Leur entretien est galement trs coteux en raison des dgts continuscauss par les phnomnes climatiques tels que les cyclones et les temptes tropicales. La plupart desgrandes infrastructures telles que la voie ferre (une seule ligne de 1095 km) et les ports, sont galement enmauvais tat.

    3. PRODUCTION ALIMENTAIRE EN 2008/09

    3.1 Evolution de la production agricole au cours de ces dernires annes

    La production agricole Madagascar dpend fortement des nombreux facteurs naturels le plus souventclimatiques, notamment les cyclones, inondations, scheresses et invasions dinsectes et de criquetsplerins. Leffet combin de ces facteurs au cours des annes se reflte dans les variations de productiondes diffrentes cultures, notamment le riz paddy, de loin la culture la plus importante du pays.

    Le systme de prvision des productions prsente un certain nombre de faiblesses. Les donnes desuperficies sont estimes partir dun recensement agricole effectu en principe tous les 10 ans. Le dernierrecensement a t effectu pendant la campagne agricole 2004-2005. Les estimations des superficiespendant les annes sans recensement seffectuent de manire qualitative par les agents des statistiquesagricoles partir dune estimation de lvolution des surfaces par rapport lanne de recensement. Pour cequi concerne les rendements, les estimations se font laide du carr de rendement (1 m) au champ. Lenombre de carrs de rendement est variable dune anne lautre et dpend des moyens disponibles.Souvent les estimations de rendement se limitent la culture de riz sur les grands primtres rizicoles. Par

    consquent une incertitude importante entoure les chiffres de production, notamment des autres cultures. Lamonte de linformation devrait seffectuer partir des units de statistique de chacune des 22 rgions. Lamission a not lors de son passage Ambovobe par exemple que lunit statistique navait aucun agent enposte.

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    Le Service des Statistiques Agricoles du Ministre de lAgriculture a mis la disposition de la Mission sesestimations de superficie (de 2005 2007) et de production (de 2005 2008) (tableau 1). Les estimationsfournies pour 2008 incluent une production de riz de contre saison denviron 300 000 tonnes produites sur100 000 hectares. En effet, le pays a entam en 2008 un vaste programme de promotion agricole dans lecadre du Madagascar Action Plan ou MAP 2007-2012, qui dfinit la feuille de route et les priorits dedveloppement du pays. Lobjectif de cette rvolution verte tait dobtenir une forte augmentation desrendements et de la production en un laps de temps relativement court. Diverses mesures ont t prises parle gouvernement en 2008 pour accrotre la production et limiter limpact des cours levs des produits debase sur la situation alimentaire du pays. Ces actions portaient surtout sur le soutien la production de rizde contre saison travers une campagne de sensibilisation travers le pays ainsi que la subvention desintrants.

    Tableau 1: volution de la superficie et de la production des principales cultures vivrires2005 2006 2007 2008

    Sup.(ha)

    Prod.(tonnes)

    Sup.(ha)

    Prod.(tonnes)

    Sup.(ha)

    Prod.(tonnes)

    Sup.(ha)

    Prod.(tonnes)

    Paddy 1 250 092 3 392 460 1 291 000 3 485 000 1 302 600 3 595 760 3 914 168Mas 252 838 390 902 330 000 373 300 333 000 403 160 435 408Manioc 388 779 2 963 945 310 370 2 358 780 313 200 2 573 550 2 807 880

    Patate douce 123 913 878 539 122 400 869 000 123 500 643 600 476 710

    Source: Service des statistiques agricoles (MAEP)

    3.2 Estimation de la production de 2008/09

    Principaux facteurs ayant affect la production

    La campagne agricole 2008/09 a t marque par une bonne pluviomtrie dans les principales zones deproduction rizicole du pays, notamment au centre et louest. Cependant aussi bien les superficies que lesrendements des cultures taient affects par:

    - une srie de cyclones sur la cte Est avec des dgts considrables sur les infrastructures et les cultures;

    - une scheresse dans la partie sud du pays suivie par une infestation de chenilles dfoliatrices qui ontconduit des pertes importantes de rcolte.

    Les cyclones:La saison cyclonique dure de dcembre avril. Au cours de la dernire saison, Madagascar at frappe par 3 cyclones ou temptes tropicales: Eric qui a balay la cte Est le 18 janvier 2009, Fanelequi sest abattu sur la cte ouest deux jours plus tard . Et enfin, la forte tempte tropicale JADE qui a frappAntalaha le 06 avril 2009, a long une grande partie de la cte Est pour ressortir en mer au sud deBrickaville. Selon le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC)

    4, en plus des

    dgts matriels et humains considrables, le passage des cyclones a caus linondation de 41 145hectares de rizires dans la rgion de Vatovavy Fitovinany.

    La scheresse et les chenilles dfoliatrices au sud: La partie sud du pays (couvrant environ 91 communesdes rgions dAnosy, Androy et Sud-Ouest) fait face depuis plusieurs annes des scheresses rptesqui ont srieusement rduit les disponibilits alimentaires et laccs aux aliments avec un impact importantsur la situation nutritionnelle de plusieurs segments de la population. Sur les cinq dernires annes, seule2006-07 a t marque par une pluviomtrie suffisante et un dveloppement normal des cultures (figure 2).

    4BNGRC, 2009 Evaluation des actions de secours aprs le passage des cyclones Izilda et Jade, situation en en date

    du 26 mai 2009.

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    Figure 2: Prcipitations moyennes enregistres sur les stations pluviomtriques du SAPet du CNA (en mm)

    0.0

    50.0

    100.0

    150.0

    200.0

    250.0

    sept oct nov dc janv fv Mars

    Moyenne mensuelle sur 30 ans (rgions)

    Moyenne mensuelle 06_07 (rgion)

    Moyenne mensuelle 07_08 (rgion)

    Moyenne mensuelle 08_09 (rgion)

    CNA = Centre national de lutte anti-acridien.Source: SAP

    La campagne 2008-09 est caractrise par une pluviomtrie trs insuffisante et mal rpartie:

    - Les pluies ont particulirement manqu pendant la saison principale (septembre-mars). La quantit depluies tombe entre septembre 2008 et fvrier 2009 reprsentait moins du tiers de la moyenne Ambovombe (voir figure 2), le district le plus affect. A Ampanhy, autre district trs affect, la quantit depluies tombe faisait moins de 50 pour cent de la moyenne. La consquence a t une succession deresemis et un chec de la moisson principale (notamment de mais, sorgho, nib) du mois davril et uneprolongation de la priode de soudure.

    - En fvrier et mars, le passage des temptes et cyclones tropicaux a entran des pluies satisfaisantes travers la zone avec des prcipitations suprieures la moyenne dans la plupart des rgions partir demars. Lors du passage de la Mission, la plupart des cultures de mas et de sorgho semes pendant cettepriode taient dj rcoltes et taient en train dtre consommes par les mnages.

    - La contre saison (de mais, manioc et patate douce) qui a dmarr en avril a galement t marque pardes pluies satisfaisantes jusquau passage de la mission la fin mai. Cependant les rcoltes risquent dtretrs limites pour plusieurs raisons: premirement labsence de pluies pendant la grande saison aconsidrablement limit la production de boutures de patate douce pour la contre-saison, ce qui va rduireles superficies plantes. Deuximement une infestation de chenilles dfoliatrices fait des dgtsconsidrables travers la zone, notamment dans la zone sdimentaire sud de la rgion dAndroy. Lamission a observ les dgts causs par les chenilles dans la plupart des champs de mas et de patatedouce visits Ambovombe. Bien que les infestations de chenilles soient frquentes dans la zone,lampleur de linfestation et des dgts est beaucoup plus leve et proccupante cette anne en raison dela longue scheresse qui a prcd

    5. Troisimement, les difficults alimentaires et le manque de bouture

    obligent les producteurs rcolter leur manioc et patate douce plus tt que dhabitude. Par consquent

    5Il ny a presque pas dinfestations de chenilles et dinsectes dans la rgion dAnosy et avec les bonnes pluies reues

    depuis mars, les perspectives de rcolte pour la patate douce sont bonnes. Cependant les cultures de sorgho et de maissems en mars ont galement t attaqus et il ny a eu quenviron 30 -40 pour cent de floraison.

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    aussi bien les superficies que les rendements de patate douce et de mas de la contre-saison seront limitsavec pour consquence une production et une disponibilit rduites.

    Figure 3: pluviomtrie de la campagne 2008-09 compare la normale

    Pluviomtrie en mm Betioky

    0

    50

    100

    150

    200

    250

    Sep-08 Oct-08 Nov-08 Dec-08 Jan-09 Feb-09

    ACTUELLE NORMALE

    Pluviomtrie en mm Ambovombe

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    8090

    Sep-08 Oct-08 Nov-08 Dec-08 Jan-09 Feb-09

    ACTUELLE NORMALE

    Source: SAP

    Production de 2008/09

    En rsum, la campagne principale de 2008-09 a t marque par des conditions agro-climatiquesexceptionnelles dans les principales zones de production rizicole du centre et du nord combines unelongue scheresse ainsi que des attaques de chenilles dfoliatrices dans le sud. Malgr les dgts humainsmatriels considrables, limpact des cyclones sur le secteur agricole tait limit. En outre, les bonnesconditions climatiques ayant prvalu entre octobre 2008 et avril 2009 dans les principales zones rizicolesseront favorables la culture de contre saison de riz qui dmarrera en juillet-aot. Mme si la situation

    politique actuelle ne permet pas la poursuite des interventions gouvernementales de lanne dernire, uneproduction substantielle de contre saison est attendue.

    Concernant le riz, les estimations de la mission sont bases sur les deux hypothses dune augmentation de10 pour cent de la production de paddy de la grande saison et dune contre saison denviron 200 000tonnes, ce qui devrait donner une production de paddy denviron 4,200 mil lion de tonnes pour 2009. Parcontre les productions de mas et de patate douce devraient baisser au niveau national eu gard lacontribution importante des rgions du sud dans la production de ces cultures qui ont enregistr des dficits.Ces dernires annes la contribution de la province de Toliara la production nationale tait denviron 30pourcent et 20 pourcent pour le mas et la patate douce respectivement. Selon les prvisions de la Missionla production de mas de 2009 de Toliara devrait chuter de moiti par rapport lanne dernire; celle depatate douce devrait connatre une baisse de 15 pour cent.

    Tableau 2: prvisions de rcolte es principales cultures vivrires (million de tonnes)Paddy Mas Patate douce Manioc

    Madagascar 4 200 370 405 2 700Province de Toliara(Sud)

    340 65 80 716

    Source: estimations de la Mission

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    4. MARCHES ET PRIX DES DENREES ALIMENTAIRES

    4.1 Situation de rfrence6

    Les principaux produits vivriers sont: le riz (qui occupe les 2/3 des surfaces cultives agricoles), le manioc(premier produit de substitution du riz en priode de soudure et aliment de base dans le sud), le mas, lapatate douce, la pomme de terre, le haricot, larachide et lhuile vgtale.

    Le riz constitue laliment de base

    des Malgaches. La consommation est classe parmi les plus leves au monde avec en moyenne 113kg/tte/an selon lINSTAT

    7et compte pour plus de 50 pour cent des calories consommes. Le manioc

    contribue en moyenne environ 15 pour cent des calories. De plus, le manioc, les autres tubercules et leslgumineuses, plus particulirement les haricots, jouent un rle cl en garantissant un repas quilibr.

    Entre 70 et 80 pour cent de la production annuel de riz sont rcolts entre fin avril et fin juin et seule cettercolte principale gnre un surplus qui devra tre stock, pour tre consomm petit petit partir du moisdaot et jusquau mois de mars. Par consquent, les prix les plus levs sont observs en fvrier-mars etles prix les plus bas en juin-juillet (voir figure 4).

    Le prix du riz blanc est trs bien corrl au prix de parit dimportation pour deux raisons importantes:premirement, peine 25 30 pour cent de la production est commercialise et le pays a import ces

    dernires annes entre 100 000 et 200 000 tonnes de riz par an. Ce riz import nest commercialis desvolumes importants que pendant la priode de soudure, cest--dire moins de la moiti de lanne, etreprsente durant cette priode la majeure partie du riz commercialis, surtout dans les grandes villes. Entemps normal, aprs un plus bas prix saisonnier la fin juin, les prix du riz blanc local remontentrgulirement pour venir au niveau du prix de parit financire dimportation durant la pleine priode desoudure, jusqu fin fvrier. Ils commencent ensuite baisser avec le dbut de la priode de rcolteprincipale.

    En moyenne, le diffrentiel du prix du riz entre la rcolte et la soudure est de lordre de 20 -30 pour cent. Lesprix des autres produits vivriers de substitution (manioc, mas, autres plantes tubercules) suivent peuprs ce mme rythme.

    Figure 4: Indice de prix saisonnier du riz ordinaire Antananarivo (1987-1996)

    Source B. Minten (1997) reproduit par Jenn-Treyer (2008).

    En 2004-05 le pays a t affect par une grave crise alimentaire rsultant de plusieurs facteurs: a) lepassage sur lle de deux cyclones, Elita et Gafilo, dbut fvrier et dbut mars 2004 ce qui a srieusement

    6Ce paragraphe tire des informations et extraits des documents suivants:

    - Katholieke Universiteit Leuven (2006):Madagascar:Profile des marches pour les valuations durgence de la

    scurit alimentaire, document du projet projet SENAC, WFP, European Commission- Jenn-Treyer, O. (2008) La filire riz malgache face la hausse des prix internationaux: Situation actuelle,

    perspectives et actions envisageables, document de rflexion du Secrtariat Multi-Bailleurs

    7La consommation apparente moyenne par tte es de 117 kg ces dernires annes selon les donnes de la FAO

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    affect la production et entran lutilisation des stocks dans le cadre des oprations durgence; b) ladprciation de la monnaie locale, qui a perdu 48 pour cent de sa valeur entre dcembre 2003 et juin 2004;c) la hausse importante du prix du riz sur le march international; d) les interventions du Gouvernement et ledisfonctionnement du march que cela a caus. Tous ces facteurs runis ont entran une pnurie en riz etla flambe des prix sur le march national. Suite cette crise, le march du riz a t entirement libralis etdeux outils importants de gestion de la filire ont t mis en place: lObservatoire du riz et la Plateforme deConcertation et de Pilotage de la filire Riz (PCPRIZ). LObservatoire du Riz est dot de deux missionsprincipales: animer un systme dinformation de march, et produire des analyses hebdomadaires dumarch pour aider lensemble des acteurs de la filire prendre leurs dcisions. La PCPRIZ devraitfavoriser les changes dinformations entre les producteurs, les ngociants et lEtat, orienter les actionsncessaires en vue de dvelopper la filire et viter les crises.

    Au niveau local, les marchs fonctionnent bien et sont assez bien intgrs; cependant, plus on sloigne duniveau local plus cette intgration est faible. Lintgration est garantie dans le rayon daction des petitscommerants informels o les paysans peuvent connatre les prix locaux. Souvent, le prix courte distanceest relativement homogne.

    Au niveau national, les marchs sont faiblement intgrs, principalement en raison des facteurs suivants: a)faibles infrastructures de transport; b) perception de risque des acteurs; c) cots de transaction levs; d)faible qualit des informations. Pour la plupart des produits, il nexiste que des flux saisonniers pendant la

    campagne de commercialisation et il ny a gure de transactions de vente pendant le reste de lanne. Lemarch du riz est typiquement le mieux intgr, car le prix est dtermin par le prix limportation (qui sertde prix de rfrence). Les fluctuations au niveau de limportation sont transmises travers le prix de grosdans les points de vente/distribution. Par contre, pour les racines et tubercules, on observe plutt uneintgration locale en fonction de loffre et de la demande (et, dans une moindre mesure, au niveau national).

    4.2 Situation actuelle

    Au niveau national

    Le cours du riz suit la tendance normale avec les prix qui sont la baisse depuis mars 2009. En mai 2009, leprix moyen (au niveau national) du riz local tait infrieur de 16 pour cent son pic de fvrier. La fin du moisde mai correspond la priode o lessentiel de la rcolte est rentre et o les prix tendent vers le minimum

    de la saison. Le prix moyen national tait de 913 MGA pendant la dernire semaine de mai 2009 contre 930MGA la mme priode en 2008. Cette tendance la baisse sexplique surtout par la bonne production depaddy de cette anne qui fait suite une anne 2008 galement caractrise par une bonne productionvivrire. Cependant lanalyse de lvolution des prix dans les principales rgions de production du centre etde lest et dans les rgions du sud rvle non seulement le diffrentiel important de prix entre les zonesexcdentaires et les zones dficitaires mais galement lvolution diffrencie des prix. Pendant que les prixdu riz en mai 2009 sont infrieurs aux niveaux de mai 2008 dans la plupart des principales zones deproduction rizicole, suite deux annes conscutives de bonne production, ils ont augment constammentdepuis 2006 dans la plupart des rgions du sud. Cette situation reflte la faible intgration des marchs etles cots de transport levs.

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    Figure 5: volution du prix du riz blanc entre mai 2006 et mai 2009 au sud ( gauche) et dansles zones de production du centre et de lest ( droite).

    Le prix du paddy entre dcortiquerie, qui donne une bonne image du prix bord champs a suivi peuprs la mme tendance avec un niveau similaire ou infrieur celui de lanne dernire dans les principaleszones de production. Lors du passage de la mission fin mai/dbut juin beaucoup dacteurs de la filireavaient mis des inquitudes par rapport limpact de la crise politique actuelle sur la collecte du riz paddydans certaines zones de production. Selon ces derniers, la collecte du riz serait affecte dans les zonesdintervention de lentreprise Tiko, suite la suspension de ses activits, ce qui aurait eu un impactdramatique sur les prix aux producteurs dans ces zones. Cependant cet effondrement des prix na pas tconfirm par la mission dans les zones visites. Seuls quelques dizaines de tonnes de paddy seraientconcerns par cette situation, ce qui ne devrait pas avoir un impact considrable sur le fonctionnement de lafilire au niveau national.

    Dans la zone rizicole du Lac Alaotra, une des plus importants du pays, le riz paddy se vendait dbut juin 400 Ariary dans le District dAmbatondrazaka et 450 dans celui dAmparafaravola. Lanne dernire lamme priode, le paddy valait 500 Ariary Ambatondrazaka soit une baisse de 25 pour cent. Aprs ladisparition soudaine de la Socit Fanampy, principale actrice dans la collecte, la transformation et ladistribution du riz, on sattendait une dsorganisation importante de la filire. Cependant, selon les autresoprateurs qui taient juste des sous-traitants de ladite socit durant la campagne de commercialisationpasse, cette disparition est plutt favorable une plus grande ouverture et une concurrence plus sainequi se feront au bnfice des paysans et des collecteurs. En particulier, les petits collecteurs bord dun oudeux camions pratiquant ce quon appelle tir au vol. Nayant pas de base dans la zone, ces collecteurspartent une fois leur camion rempli et reviennent au bout de quelques jours, contribuant ainsi viterleffondrement des prix aux producteurs, mme si ces commerants font face des contraintes dedisponibilit de crdit.

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    Figure 6: volution du prix du riz paddy entre mai 2006 et mai 2009 dans les principales zonesde production du centre et de lest

    Cependant des menaces plus srieuses psent sur la filire riz et pourraient affecter plus durement lesdisponibilits et la scurit alimentaires du pays. Dj, des distributions de riz prix rduit de 500 MGAauraient t effectues dans diffrentes rgions du pays jusque pendant la priode de rcolte. Cetteopration dont le tonnage total nest pas connu aurait galement contribu la baisse des prix du riz et dupaddy dans les zones de production. En outre, le Gouvernement aurait annonc son intention dimporterenviron 150 000 tonnes de riz qui seront vendus prix modr pendant la priode de soudure. Cettedcision prise sans consultation avec la Plateforme de concertation et de pilotage de la filire riz risque de

    crer un dficit alimentaire et faire flamber les prix pendant la priode de soudure partir deseptembre/octobre si le Gouvernement ne tient pas sa promesse. Face au manque de transparence duGouvernement et lincertitude qui en dcoule, les oprateurs privs qui importent normalement ne vontprobablement pas le faire, situation qui rappelle la chronologie des vnements ayant conduit la crisealimentaire de 2004-05. A lpoque, les interventions du Gouvernement avaient largement aggrav unesituation de disponibilit insuffisante cre par un ensemble de chocs climatiques et conomiques. La seulediffrence entre 2005 et 2009 est que la production nationale na pas beaucoup souffert des chocsclimatiques cette anne. Cependant, les importations restent ncessaires pour combler le dficit pendant lapriode de soudure. Il serait regrettable que la crise actuelle affecte le fonctionnement de la Plateforme, undes outils importants de gestion de la filire riz mise en place aprs la crise de 2005 et qui a fait preuve deson efficacit et de son utilit depuis ce temps.

    Au sud

    Au sud, les aliments de base sont le manioc, le mas, le sorgho et la patate douce. Bien que le tauxdautoconsommation soit trs lev, la majorit des agriculteurs de la zone sont des acheteurs nets dedenres alimentaires en raison de linsuffisance de la production familiale. Le prix des aliments est alors undterminant important de laccs la nourriture notamment pendant la priode de soudure. En raison delinsuffisance de la pluviomtrie et de la baisse de la production observe ces dernires annes, les prix desdenres alimentaires ont augment considrablement. Par contre, la dtrioration de ltat du cheptel d aumanque de pturages ainsi que les ventes de dtresse ont fait chuter le prix des animaux. Comme le montrele tableau ci-dessous, Ambovombe, le prix du mas et du manioc ont augment de 100 pour cent et 400pour cent respectivement entre mars 2008 et mars 2009. Sur la mme priode, le prix des animaux a chutde 17 38 pour cent. La situation est similaire dans dautres districts de la zone don t Betioky-sud,Ampanihy-Ouest, Tsihombe. Cette dtrioration prononce des termes de lchange a srieusement rodle pouvoir dachat et laccs aux aliments des populations travers la rgion.

    Lors du passage de la mission, la situation sest nettement amliore, refltant laugmentation desdisponibilits alimentaires suite au retour des pluies en fvrier/mars. Le march de Betsimeta (commune deMaraoalopotiy, district de Ambovombe), ainsi que le march centrale de Ambovombe sont bien

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    approvisionns en mas et riz local ainsi quen pastques et courges tardives. Du manioc et de la patatedouce prcoces sont galement en vente sur tous les marchs. Il est cependant remarquable que cestubercules sont rcolts trop tt et quils ne sont pas encore compltement mrs souvent par besoinpressant dargent ou de semences (pour le manioc) ou pour viter les dgts des chenilles (pour la patatedouce). Sur le march dAmbovombe par exemple, le prix du mas a presque chut de moiti depuis mars.La mme tendance est observe pour le riz local et le manioc. Suite cette baisse des prix des denresalimentaires et la reconstitution des pturages, le prix des animaux est remont considrablementamliorant les termes de llevage et laccs aux aliments pour les l eveurs. Les commerants rencontrspar la Mission au march de Betsimeta ont confirm que le nombre de transactions (vente danimaux) achut considrablement et que le prix des moutons par exemple a augment de plus de 100 pour cent parrapport son niveau extrmement bas de janvier fvrier. Mme tendance au march central deAmbovombe o un buf dont le prix a chut jusqu 80 000 MGA se vend maintenant 300 000 MGA.

    Tableau 3: volution du prix des denres alimentaires et des animaux entre mars 2008 et mars 2009 Ambovomb

    mars-08 nov-08 mars-09 variation mars 08mars 09 (%)

    mas grain 100 200 200 100

    riz local 350 400 350 0

    manioc sec 200 400 1000 400

    patate frache 100 400 -

    chvre 80 60 50 -38

    mouton 60 55 50 -17

    buf viandeux 600 500 500 -17

    buf attelage 250 250 300 20

    Source : SAP

    Cependant, en raison de la faiblesse de la production de la petite saison et des perspectives de rcoltedfavorables pour la contre saison dans une bonne partie de la zone, la priode de soudure risque derevenir trs tt et les prix repartir la hausse trs rapidement.

    5. BILAN DE LOFFRE ET DE LA DEMANDE DE CRALES POUR 2009/2010

    5.1 Bilan national

    Le bilan de loffre et de la demande de crales pour la campagne de commercialisation 2009/2010(avril/mars) est prsent dans le tableau 4, sur la base des hypothses et des conclusions suivantes:

    - La population du pays en 2009 est estime environ 19 625 000 dhabitants par les Nations Unies.

    - La production de riz, reprsentant plus de 90 pour cent de la production cralire totale, est estime environ 4,2 millions de tonnes - ou environ 2,8 million de tonnes de riz usin - soit peu prs 7 pour cent deplus que la production de lan dernier. La production de mas devrait baisser de 18 pourcent pour stablir environ 370 000 tonnes. La production de tubercules comprend 2,7 million de tonnes de manioc et 405 000

    tonnes de patate douce.

    - Les stocks alimentaires sont difficiles cerner Madagascar comme dans dautres pays africains. Onestime environ 30 000 tonnes le stock de riz dtenu par les ngociants. Cependant, la mission supposeque le niveau des stocks ne changera pas de manire significative entre le dbut et la fin de lannecommerciale. Les stocks de tubercules, de mas et de bl seraient ngligeables et aucune modification deleur niveau nest prvue.

    - Les besoins craliers par habitant sont calculs sur la base dune consommation annuelle par tte de 117kg de riz, de 21 kg de mas et de 6.8 kg de bl. En outre, la consommation par tte de manioc et de patatedouce est estime 117 kg et 16 kg respectivement.

    - Les besoins en semences sont estims sur la base des superficies et des doses moyennes de semis dans

    le pays: environ 60 kg par ha pour le riz et 25 kg par ha pour le mas. Les prvisions de pertes post-rcoltesont de 10 pour cent pour le riz et de 15 pour cent pour le mas. Elles sont plus leves pour les tubercules,estimes 20 pour cent pour le manioc et la patate douce.

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    Tableau 4: Madagascar: Bilan de loffre et de la demande de crales, 2009/2010 (milliers de tonnes) -Campagne de commercialisation: avril/mars

    Bl Riz Mas Sorgho Totalcrales

    Tubercules1/

    Disponibilits intrieures 00 2814,000 370 5 3189,0 968,5Variations de stocks 00.0 0.0 0.0 0.0 0.0

    Production (riz usin) 0.0 2814 370.0 5,0 3189,0 968,5Utilisation totale 133,5 2655,7 525,9 5,2 3320,20 1042,9Consommation alimentaire 133,5 2302.0 412,1 4,9 2852,50 815,1Alimentation animale 0.0 0.0 50.0 0,0 50,0 34,2Semences 0.0 52,3 8,3 0,1 60,6 0.0Pertes 0.0 281,4 55,5 0,3 337,2 193,7Exportation 0.0 20,0 0,0 0 20,0 0,0Besoins dimportation 133.5 (158,3) 155,9 0,2 131,2 74,5Importations Commerciales prvues 100,0 150,0 10,0 260,01/

    Les tubercules qui comprennent le manioc et la patate douce sont exprims en quivalent cralier selon les taux deconversion suivants: manioc: 0,3166; patate douce: 0,2808;

    Pour ce qui concerne les crales, le bilan fait apparatre un surplus denviron 158 000 tonnes de riz ainsi

    quun dficit de prs de 300 000 tonnes de bl et de mas. Les tubercules exprims en quivalent cralieraffichent galement un dficit denviron 74 000 tonnes. Au total le bilan laisse un dficit de prs de 206 000tonnes par rapport la demande.

    Sur les cinq dernires annes le pays a import en moyenne 145 000 tonnes de riz et 100 000 tonnes de blpar an. Les importations cralires devraient normalement couvrir le dficit attendu sil ny a pas dedysfonctionnement majeur. Cependant, comme dj mentionn plus haut, il rgne une incertitude au niveaudes importateurs, suite lannonce par le Gouvernement de limportation de 150 000 tonnes de riz quiseront vendus prix modr pendant la priode de soudure. Cette dcision prise sans consultation avec laPlateforme de concertation et de pilotage de la filire riz risque de crer un dficit alimentaire et faire flamberles prix pendant la priode de soudure partir de septembre/octobre si le Gouvernement ne tient pas sapromesse. Face au manque de transparence du Gouvernement et lincertitude qui en dcoule, lesoprateurs privs qui importent normalement ne vont probablement pas le faire, situation qui rappelle la

    chronologie des vnements ayant conduit la crise alimentaire de 2004-05.

    5.2 Bilan cralier de la province de Toliara au sud

    La faible intgration des marchs au niveau national signifie que les produits ne circulent pas suffisammentdes rgions excdentaires du pays vers les rgions dficitaires. La circulation des denres est adquateseulement dans le rayon daction des petits commerants informels locaux. Do la ncessite danalyser ladisponibilit des produits au niveau rgional ` travers le bilan alimentaire rgional. Pour la province deToliara le bilan de loffre et de la demande de crales pour la campagne de commercialisation 2009/2010(avril/mars) est prsent au tableau, sur la base des hypothses et des paramtres suivants:

    - La population de Toliara en 2009 est estime environ 2,8 millions dhabitantspar lINSTAT.

    - La mission a estim la production de riz (paddy) de lan 2009 environ 340 000 tonnes, en lgre baissepar rapport au niveau de lanne prcdente. Pour ce qui concerne le mas, le manioc et la patate douce, l aproduction de 2008/2009 a t srieusement perturbe par la scheresse qui a endommag la plupart descultures de la grande saison. En outre les perspectives pour les rcoltes de contre-saison sont trsincertaines en raison de la rduction des superficies dues au manque de semences, de linfestatio n dechenilles dfoliatrices et du risque de criquet plerin. La production de mas est estime 65 000 tonnes,celle de manioc 716 000 tonnes et la production de patate douce environ 80 000 tonnes ce quireprsente des baisses de production respectivement de 50, 15 et 20 pour cent par rapport aux niveaux delan dernier (selon les estimations de la mission).

    - On estime que les stocks alimentaires sont ngligeables en dbut danne commerciale et quiln y aurapas de prlvement de stocks.

    - Le mas, le manioc et la patate douce constituent la base de lalimentation dans la partie sud du pays. Lesbesoins craliers par habitant sont calculs sur la base dune consommation annuelle par tte de 56 kg deriz, de 31 kg de mas et de 6.8 kg de bl. La consommation par tte de manioc et de patate douce estestime 154 kg et 38 kg respectivement.

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    - Les besoins en semences sont estims sur la base des superficies et des doses moyennes de semis dansle pays: environ 60 kg par ha pour le riz et 25 kg par ha pour le mas. Les prvisions de pertes post-rcoltesont de 10 pour cent pour le riz et de 15 pour cent pour le mas

    Tableau 5: Province de Toliara: Bilan de loffre et de la demande de crales, 2009/2010 (milliers detonnes) - Campagne de commercialisation: avril/mars

    Bl Riz Mas Sorgho Totalcrales Tubercules1/Disponibilits intrieures 00 227,8 65 5 297,80 249,1Variations de stocks 00.0 0.0 0.0 0.0 0.0Production (riz usin) 0.0 227,8 65,0 5,0 297,8 249,1Utilisation totale 19,0 189,8 98,5 6 313,3 225,1Consommation alimentaire 19,0 156,6 86,7 5,6 268,0 166,2Alimentation animale 0.0 0.0 00.0 0,0 0,2 9,1Semences 0.0 5,9 2,0 0,2 7,9 0.0Pertes 0.0 27,3 9,8 0,3 37,3 49,8Besoins dimportation 19,0 (38,0) 33,5 1 15,5 (24)Importations Commerciales prvuesDficit couvrir1/

    Les tubercules qui comprennent le manioc et la patate douce sont exprims en quivalent cralier selon les taux deconversion suivants: manioc: 0,3166; patate douce: 0,2808;

    Le bilan vivrier de Toliara fait apparatre un surplus total de quelques 8 000 tonnes (y compris les tuberculesexprims en quivalent cralier). Ceci comprend un surplus denviron 38 000 tonnes de riz et 24 000tonnes de tubercules exprims en quivalent cralier ainsi quun dficit de plus de 33 000 tonnes de mas.Par consquent, le bilan suggre que lnorme dficit provoqu par la chute de la production de mas seracompens par les disponibilits en riz, manioc et patate douce au niveau de la province. Cependant,lanalyse de la rpartition de la production et de la consommation montre quilnen sera rien. Premirement,limportant dficit de tubercules au niveau national laisse supposer quune bonne partie de la production deToliara ravitaillera les marchs de la province voisine de Fianarantsoa. En outre, lessentiel de la productionde riz de Toliara se fait dans la rgion de Menabe et le nord de Atsimo Andrefana dans lextrme Nord de laprovince. Les mnages de la zone sdimentaire littorale dont le systme de production est bas sur le mas

    et qui dpendent de cette crale pour leur revenu et leur alimentation ne produisent pas du riz et auront unsrieux problme daccs au riz disponible. Ces mnages cultivent souvent du manioc et galement de lapatate douce pendant la contre saison. Mme si la rcolte de tubercules atteint les niveaux supposs dansle bilan, elle ne sera pas suffisante pour couvrir le dficit de mas. Tous ces lments prsagent une baisseimportante de la consommation calorifique de ces mnages.

    Il ressort de lanalyse des disponibilits au niveau national et au niveau de la province du sud que:

    Malgr la bonne production de riz, le pays connat un dficit cralier important d la baisse de laproduction de mas, de manioc et de patate douce cultivs au sud, ce qui conduit des besoinsdimportation estims environ 206 000 tonnes. Les importations commerciales prvues de riz etde bl devraient couvrir ce dficit en labsence de dysfonctionnement majeur .du systmecommercial.

    La province de Toliara au sud du pays prsente un bilan dgageant un excdent denviron 24 000tonnes d notamment une production de riz adquate dans les principales zones de productionsitues dans les districts de Menabe et de Atsimo Andrefana. Cependant en raison de la diversitdes systmes de production dans cette province, ce bilan masque le dficit cralier et la situationprcaire daccs la nourriture dans lessentiel de la zone sud couverte par le projet SAP et dontlconomie alimentaire dpend dans une large mesure du mas, du manioc et de la patate douce.

    6. SITUATION ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE

    6.1 Sources de revenu et moyens de subsistance des mnages

    Mme si globalement les activits primaires restent le principal moyen de subsistance pour la majorit de lapopulation, la forte diversit agro cologique du pays cre des spcificits selon la typologie du sol,

    lenvironnement et les conditions climatiques dominants. Plus spcifiquement les activits conomiques Madagascar peuvent tre regroupes en deux catgories : i) les sources de revenu agricoles et ii) lessources de revenu non agricoles.

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    6.1.1 Les sources de revenu agricoles

    Lagriculture de subsistance

    Elle reste lactivit conomique la plus rpandue qui concerne la ma jorit des mnages ruraux. Commedans la plupart des pays en voie de dveloppement le secteur agricole malgache reste encore domin pardes pratiques culturales de type extensif fortement dpendant des alas climatiques. Cette dpendance cre

    une forte vulnrabilit accentue par les cycles de scheresse inondations de ces dernires annes. Lescultures pratiques dans ce systme de production sont essentiellement le riz pluvial, le mas, le sorgho, lemanioc et la patate douce. Les superficies cultives sont gnralement de taille trs modeste 1,5 3hectares se rduisant au fil des annes sous le poids de la pression dmographique et de lhritage.Pendant les annes de bonne production, les mnages ne sont autosuffisants que pour une dure allant de3 6 mois selon les types de spculations. A contrario, pendant les annes de faible rcolte, les mnagesne sont autosuffisants que sur une priode allant de 2 3 mois selon les spculations. Il semble que cedernier scnario soit le plus frquent au cours de ces 5 dernires annes. En particulier dans le sud o cesystme de production est le plus dominant, au cours de ces cinq dernires annes, une seule a t jugerelativement bonne en termes de production pluviale. Les capacits des mnages faire face aux chocs sesont considrablement rduites danne en anne et tout choc additionnel quelque soit son ampleur suffit faire basculer plusieurs mnages dans le dnuement total.

    Llevage de subsistanceBien quil existe dans le sud du pays des mnages essentiellement pastoraux, llevage constitue uneactivit dappoint et de refuge pendant la priode de soudure ou de faible rcolte pour la majorit desmnages. On estime que entre 50 et 75 pour cent des petits agriculteurs

    8possdent surtout des petits

    ruminants (3 4 ttes) et de la volaille. Le cheptel est souvent affect par les cycles de scheresseentranant une dprciation et une perte de revenu importante chez les leveurs et les petits agriculteurspauvres. La perte de pouvoir dachat est dans la plupart de cas lie une offre inhabituellement plusimportante suite un choc de scheresse ou de production ou les deux combins la fois. Cest le casnotamment en mars 2009 o pour faire face des difficults alimentaires les mnages ont eu recours unevente inhabituelle de btail avec comme consquence une chute brutale et importante des termes delchange avec une perte de pouvoir dachat de lordre de 80 90 pour cent par rapport la mme priodeen 2008.

    Le salariat agricole

    Le salariat agricole constitue une source de revenu pour plusieurs mnages ruraux pauvres, principalementdans les grands bassins de production. Dans la rgion du sud, la filire sisal constitue la principale sourcede revenu pour un nombre important de mnages. Ils sont gnralement employs comme des ouvrierspendant la priode de plantage, dentretiens et de rcoltes. La plupart de ces ouvriers sont gnralement depetits agriculteurs sans terre et ne disposent ainsi daucune alternative pendant les priodes d e trve ou decontraction des activits de la filire. Il semble en ralit que les ouvriers de la filire sisal constituent lunedes couches les plus vulnrables de la rgion.

    La riziculture irrigue

    Selon le document de la mission dvaluation sur la hausse des prix, la filire rizicole constitue la premireactivit conomique Madagascar en termes de volume. La riziculture irrigue est pratique par environ 2millions de mnages sur environ 1 200 000 hectares soit 60 pour cent de la surface totale cultive. En dpitdun dbut de modernisation de la filire rizicole, les techniques de production restent encoremajoritairement de type traditionnel et peu intensif. Les surfaces cultives sont de petites tailles, environ0,87 et 1 hectare en moyenne. Les rendements restent encore relativement trs bas et tournent autour de2,5 tonnes par hectare mme si la production a significativement augment depuis 2003. Dans certaineszones, la forte pression dmographique limite toute possibilit daccroissement des superficies cultivescompromettant ainsi la survie de plusieurs mnages agricoles. Ce qui laisse envisager des mouvementsmigratoires vers des zones plus forte disponibilit et potentialit agricoles. La plupart de ces mnagesrestent vulnrables et dpendent du march pour leur alimentation pendant une bonne partie de lanne.Certaines estimations

    9montrent quenviron un mnage sur trois seulement est un vendeur net de riz ; les

    autres tant soient des auto consommateurs ou des acheteurs nets. En outre les difficults de

    commercialisation lies linsuffisance des infrastructures routires, la faible capacit de stockage

    8Monographie

    9HFP

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    contribuent maintenir des prix aux producteurs trs bas pendant les rcoltes et des prix auxconsommateurs beaucoup plus levs pendant la priode de soudure.

    6.1.2 Les sources de revenu non agricoles

    Les revenus non agricoles sont essentiellement concentrs dans les grands centres urbains et dans leszones forte vocation touristique. Les rcents dveloppements politiques ont affect lconomie dans uncontexte de crise financire et conomique mondiale. Le secteur htel restaurant a connu une forte baissedes activits ainsi que le secteur textile avec des pertes demplois. Les rcentes valuations menes enmilieu urbain montrent une forte prvalence de linscurit alimentaire : 32 pour cent des mnages enqutsdans les centres urbains de Antananarivo, Antsiranana, Fianarantsoa, Mahajanga, Toamasina, Toliaraavaient une consommation alimentaire pauvre. On assiste ces dernires annes une pauvret quisurbanise et se fminise de plus en plus. Ces rsultats montrent la prcarit alimentaire qui caractrisegalement les populations revenu non agricole essentiellement concentres dans les centres urbains dupays.

    6.2 La situation alimentaire et nutritionnelle au moment de la mission

    La mission a relev au cours de son passage dans le sud du pays une lgre amlioration de la situationalimentaire par rapport celle qui prvalait au cours du mois de Mars 2009. Les prix des crales ont

    nettement baiss. Le prix du kg de Mas a chut denviron 45 pour cent passant de 800 Ariary le kg en Mars2009 440 Ariary en Mai 2009. En revanche la baisse du prix du riz a t relativement plus modrepassant de 1225 AR le kg en Mars 2009 1050 AR en Mai soit une baisse de 14 pour cent. A la diffrencedes prix des crales, ceux du btail ont quant eux suivi une tendance inverse contribuant ainsi amliorersignificativement les termes de lchange btail/crales. Cette amlioration est surtout lie la fortedisponibilit des crales suite aux rcoltes. La mission a galement not un niveau dapprovisionnementacceptable des marchs. On a not aussi une forte disponibilit de fruits et de produits marachers tels queles courges, les pastques et des lgumes.

    Cette amlioration conjoncturelle cache cependant des disparits importantes et les pauvres chroniques onttoujours des difficults daccs la nourriture. La configuration des rsultats de la campagne agricole qui asuivi une volution chaotique dcrite dans la premire partie du rapport a augment les difficults daccs la nourriture des mnages les plus pauvres surtout pendant la priode allant de Janvier Mars entranant un

    recours abusif la vente danimaux, de biens et la consommation daliments de pnurie.

    6.3 Les perspectives de la priode de soudure ne sont pas rassurantes

    En dpit dune amlioration conjoncturelle de la situation alimentaire et nutritionnelle suite aux nouvellesrcoltes et des actions dattnuation cibles, beaucoup de mnages risquent de faire face une priode desoudure difficile. Les facteurs de risque concernent notamment laugmentation des prix dans les prochainsmois voir les prochaines semaines dans un contexte de faible pouvoir dachat et de faible production decontre saison. La disponibilit actuelle sur le march est surtout lie leffet rcolte. En effet pour faire faceaux difficults alimentaires pendant la priode de Janvier Mars, beaucoup de mnages se sont endetts etles faibles rcoltes enregistrs sont vendues pour se procurer du cash pour rembourser les dettes et faireface dautres besoins vitaux. Possder du btail fait partie des stratgies de gestion de risque dans largion et la plupart des mnages qui ont vendu une partie de leur capital btail durant la priode de soudure

    de lanne dernire et en dbut danne cherchent actuellement le reconstituer. Ce qui accrot la demandesur le btail et une offre plus importante de crales notamment le mas.

    6.4 Principaux facteurs de linscurit alimentaire Madagascar

    La population Malgache est essentiellement rurale et dpend largement de lagriculture, la pche etllevage de subsistance pour sa survie. Le pays est expos de nombreuses catastrophes naturelles tellesque les scheresses, les cyclones, les inondations auxquelles sajoutent les incendies, les invasionsacridiennes et les crises socio politiques. Au cours des 35 dernires annes, le pays a enregistr environ 46dsastres naturels, incluant les cyclones, les scheresses, les pidmies, les inondations, les famines, lesinvasions acridiennes affectant cumulativement plus de 11 millions de personnes

    10. Certaines rgions sont

    plus exposes que dautres selon les chocs. Ainsi la frange Nord Est de lle est plus expose aux cyclonestant disque la partie Sud-Ouest est plus expose aux scheresses et dautres alas climatiques. Les effets

    lis aux changements climatiques sont dj perceptibles sur lle et les cycles des scheresses desinondations, des cyclones et dautres calamits naturelles se sont courts au cours de ces dernires

    10PRRO Madagascar: WFP (2006)

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    dcennies. Ces difficults dj profondes sont exacerbes depuis 2008 par plusieurs chocs majeurs : lacrise conomique et financire mondiale avec une hausse historique des prix des denres de premiresncessits; la scheresse dans le sud, les inondations et les cyclones dans lEst et rcemment, la crisepolitique.Ces facteurs accroissent la vulnrabilit linscurit alimentaire des populations dont l es capacits faireface ces chocs de plus en plus rapprochs et intenses se sont considrablement amenuises. En outre lapauvret chronique qui caractrise une frange importante de la population expose un nombre de plus enplus croissant de Malgache qui ont des difficults faire face aux besoins minimums vitaux tels que lanourriture, la sant et lducation. Linscurit alimentaire autrefois rsiduelle dans le sud du pays gagne deplus en plus les autres rgions et les centres urbains. Bien que dimportants progrs aient t nots cesdernires annes, la performance du secteur primaire reste encore modeste pour rduire significativement lapauvret et assurer lautosuffisance alimentaire pour beaucoup de mnages. Les problmes alimentairessont particulirement plus accentus pendant la priode de soudure allant de septembre fvrier.

    6.5 La situation nutritionnelle

    Dune manire gnrale il existe trs peu de donnes sur la malnutrition des enfants de 6 59 mois lchelle nationale. Cependant, les valuations conduites de manire cible sur certaines zones montrentune situation trs variable. Les enqutes menes dans le sud du pays dans 3 communes de la rgiondAnosy et dans 2 communes de la rgion DAndroy entre Mars et Avril 2009 selon la mthodologie SMART

    par lUNICEF et lONN montrent une prvalence de la malnutrition aigu globale de 14,5 pour cent (13,5pour cent selon la classification NCHS de 1977) et de 10,9 pour cent (10,6 pour cent selon la classificationNCHS de 1977) respectivement Anosy et Androy. Quant la malnutrition aigu svre, elle toucheraitenviron 3 pour cent des enfants dans les districts enquts Anosy contre 1,5 pour cent dans les districtsenquts Androy. Ces rsultats correspondent une situation srieuse (entre 10 et 14 pour cent) selon leseuil de classification de lOMS et montrent quelle est beaucoup plus proccupante dans lAnosy que danslAndroy. Mme si la comparabilit des donnes est limite par les diffrences mthodologiques qui puissentexister dans la collecte, lobservation du graphique ci-dessous montre que quelque soit la priodeconsidre 10 pour cent et plus des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aigu dans lesdistricts enquts de la rgion dAnosy.

    * rfrence NCHS 1977

    Sur le plan national, les rcentes valuations menes dans les centres urbains indiquent un niveau demalnutrition contenu dans les limites de la normale (en dessous de 10 pour cent) dans les communesurbaines de Antananarivo, Mahajanga I, Toamasina I, Toliara I, Fianarantsoa I. Cependant les analyses

    montrent que les taux de malnutrition chronique et de retard de croissance restent des niveaux trs levs.Dans les documents de la Table Ronde de juin 2008, le Gouvernement note que malgr le gain de 1,7annes pour lesprance de vie, 45 pour cent des enfants (0-10 ans) souffrent de malnutrition chronique .La malnutrition demeure donc un problme majeur qui affecte le dveloppement du pays.

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    Les causes de la malnutrition Madagascar sont multiples et complexes

    Au nombre des facteurs voqus dans lexplication de la malnutrition, figurent les habitudes alimentaires, lesphnomnes culturels, laccs leau et aux soins de sant de base, le niveau dducation , etc.Lalimentation de la majorit de la population malgache est base sur le riz et trs souvent les complmentsnutritionnels sont absents du rgime alimentaire. Il fournit plus de la moiti de la valeur nergtique desaliments consomms par les mnages. Cette proportion atteint 60 pour cent pour les mnages urbainspauvres. Le manioc constitue le deuxime aliment de base des mnages malgaches aprs le riz et contribuepour environ 14 pour cent de la valeur calorifique des aliments consomms par les mnages sur le plannational. Il est essentiellement consomm en milieu rural et par les mnages pauvres urbains et constitue enquelque sorte la nourrriture des pauvres. Les conditions de prparation des repas sont galement misesen doute en loccurrence dans les rgions rcules o le problme daccs leau potable et le poids desinterdits (fady) se posent encore avec accuit. La forte croissance dmographique, les naissancesrapproches ainsi que le bas niveau dinstruction constituent dautres facteurs de risque qui affectent lascurit alimentaire et nutritionnelle des enfants. La dgradation, linsuffisnace ou labsence des servicespublics de base tels que lducation, la sant et les infrastructures constituent galement une autredimension dans lexplication du phnomne.Sil est difficile dtablir une hirarchisation des causes de lamalnutrition des enfants de moins de 5 ans Madagascar, la pauvret y comtribue pour beaucoup. Le tauxde croissance conomique enregistr au cours de ces dernires annes reste encore trop faible pour rduire

    efficacement la pauvret dans la grande le.

    6.6 Linscurit alimentaire chronique et transitoire

    Linscurit alimentaire Madagascar se manifeste sous forme chronique ou transitoire parmi la poulationmalgache. Comme la saison cyclonique coincide avec celle de la priode de soudure, le nombre depersonnes souffrant dinscurit alimentaire saccrot selon lampleur et la dure de lactivit cyclonique.

    Au cours de la priode de 2001-2009, le systme dalertes prcoces SAP tab lit dans le sud a fait un suivimensuel de la situation alimentaire. Chaque anne, un bulletin de synthse est produit qui rsume lasituation alimentaire et conomique des mnages dans les communes. Cette analyse couvre globalementtrois grandes priodes : Janvier Avril pour la priode de soudure, Mai Juin pour la priode des rcoltes etla priode de juillet Dcembre pour confirmer le pronostic tabli en juin. Les communes sont de ce fait

    classes en :

    i) RAS : Rien signaler

    ii) DL : Difficults alimentaires lgres

    iii) DS : Difficults conomiques svres

    iv) DA : difficults alimentaires

    v) CA : Crises alimentaires

    6.6.1 Linscurit alimentaire chronique

    Selon le plan daction national sur la scurit alimentaire, 8 pour cent de la population malgache souffredinscurit alimentaire chronique.

    La mission de revue et de formulation de programme du PAM conduite en Janvier 2009 a fait une analysehistotique intressante des donnes collectes par le SAP entre 2001 et 2008. Les communes ciblesprioritairement pour le nouveau programme du PAM qui devrait staler sur la priode allant de juillet 2009 Dcembre 2010 sont celles qui ont t dclares en difficult alimentaire par le SAP au moins 4 fois sur les8 dernires annes. Mme si ce seuil semble tre arbitraire, il apparat que les populations de cescommunes ont fait face des chocs rcurrents laissant trs peu de temps de rhabilitation entre euxcontribuant ainsi affaiblir leur capacits faire face de futurs chocs. En consquence cette prioritisationpeut savrer judicieuse pour les oprations de redressement et de protection des moyens de subsistance.Finalement, en labsence de certaines donnes pour 2007 et 2008, la mission a galement inclus commeseconde priorit les communes qui ont t classes en difficult alimentaire 3 fois sur les 8 derniresannes. Si lon rapporte cette population celle de lensemble des 104 communes suivies par le SAP, onestime que 10 pour cent de la population de la zone sud est dans une situation dinscurit alimentaire

    chronique. Lanalyse approfondie de la scurit alimentaire des mnages (CFSVA) conduite en 2005 montreque 73 pour cent des mnages dans le sud du pays sont affects par linscurit alimentaire. Les mnagesen inscurit alimentaire chronique sont gnralement caractriss par une production insuffisante pourcouvrir leurs besoins alimentaires et un accs trs limit la nourriture mme des prix rduits. Cette

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    population est gnralement constitue des personnes ges, des handicapes, des malades chroniques.Les mnages dont le chef est une femme disposant dune force de travail et un accs la terre limits sontgalement dans bien de cas les plus touchs par cette forme dinscurit alimentaire. Ce sont gnralementdes personnes trs dmunies ne possdant pas de terres, danimaux ou des biens. Dune manire gnrale,ces populations sont cibles pour des assistances alimentaires travers des distributions gratuites devivres.

    6.6.2 Linscurit alimentaire transitoire

    Selon le plan daction national sur la scurit alimentaire, 50 pour cent de la population Malgache souffriraitdune inscurit alimentaire transitoire. Elle intervient surtout pendant la priode de soudure ou suite deschocs rccurents tels que les scheresses, les cyclones, la hausse des prix ou encore la dtrioration destermes de lchange btail/crales qui prcipitent une partie de la population gnralement en scuritalimentaire dans une situation dinscurit alimentaire saisonnire ou transitoire. Cette forme dinscuritalimentaire touche gnralement plusieurs catgories socio comiques de la poulation : les leveurs, lestravailleurs journaliers, les petits agriculteurs, les mnages dpendants du march pour leur alimentation(les mnages urbains pauvres). De ce fait les interventions pour attnuer cette inscurit alimentaire sontvaries et doivent tre adaptes suivant les besoins et les causes sous jacentes. Les activits de vivrescontre travail ou dargent contre travail peuvent jouer un rle important selon le cas. En outre, cellesdestines prvenir la malnutrition des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes et allaitantes

    sont tout aussi dune grande utilit. Dans certaines conditions, en fonction de lampleur du choc et de lasituation des prix et des disponibilits, une distribution gratuite cible ou la vente des crales prix rduitpourraient tre galement envisages. Le but de ces intreventions est de renforcer et de protger lesmoyens de subistance de ces populations pour viter quelles ne basculent dans une situation dinscuritalimentaire chronique par dcapitalisation et endettement.

    6.7 Les interventions actuellement en cours

    Les activits du Programme Alimentaire Mondial sont essentiellement concentres dans le sud du pays. Lesinterventions du PAM Madagascar sont faites travers deux programmes cl : le programme pays (PP) etlintervention prolonge de secours et de redressement (IPSR).

    6.7.1 Le programme pays

    Ce programme sarticule autour de trois composantes : i) ACT1 soutien lducation de base ii) ACT2rduire linscurit alimentaire et attnuer leffet des catastrophes naturels et la protection delenvironnement iii) ACT3 lutter contre la malnutrition, la tuberculose et le VIH/SIDA. Les activits du programme pays sont essentiellement concentres dans le sud du pays et couvrent les aspects lis auxcauses chroniques de linscurit alimentaire et des problmatiques qui touchent le dveloppement durable.Le programme de cantines scolaires constitue une priorit pour le Gouvernement en particulier dans le suddu pays. Le nombre de bnficiares a plus que doubl en 2008 passant de 70.000 bnficiaires dans 272coles 150.000 bnficiaires dans 880 coles. Les cantines scolaires restent un outil important pourpromouvoir lducation de base dans un contexte dinscurit alimentaire chronique, de fort tauxdanalphabtisme (plus de 70 pour cent dans la plupart des districts du sud) et de manque dinfrastructurescolaire adquate. Le programme de cration dactifs dont lobjectif est de protger les moyens desubsistance des populations vulnrables et daugmenter leur rsistance face au choc touche environ 16.000

    mnages par an. Enfin la dernire composante qui cible les enfants malnutris, les personnes atteintes detuberculose et de VIH/SIDA touche peu prs 40.000 bnficiaires par an.

    6.7.2 Le programme dintervention prolonge de secours et de redressement

    Outre laide au dveloppement travers le programme pays, le PAM a fourni laide alimentaire dans le cadredes programmes durgences lies aux catastrophes naturelles ou dautres formes de chocs et mis enuvre des programmes dintervention prolonge de secours et de redressement. Le Programmedintervention prolonge de secours et de redressement 10442 actuellement en cours a cibl 337 500bnficiaires par an pour un tonnage annuel global de 18 349 tonnes de vivres sur une priode allant du 1

    er

    juillet 2006 au 30 juin 2008. Ce programme vise rpondre aux catastrophes naturelles rcurrentes et linscurit alimentaire saisonnire. Sur la base dune rvision budgtaire, cette phase du programme a tprolonge jusquen juin 2009. Le tableau ci-dessous donne la rpartition des bnficiai